Bousculée par un buisson planté sur le chemin de sa ronde improvisée, Astriid gloussa et caressa le feuillage en s'excusant auprès du végétal. La musique lui parvenait depuis le château, diffuse et en même temps si omniprésente qu'elle n'avait pas du tout l'impression de danser seule. Les notes soutenaient ses bras levés, s'emparaient de ses mains pour l'attirer plus en avant, s'enroulaient autour de ses jambes pour leur donner la cadence. Elle eut une pensée pour Amphytria, espéra qu'elle avait trouvé sa Lénora et qu'elle s'amusait autant qu'elle. Elles devaient encore continuer leur visite du château du Vicomte, et boire de l'alcool jusqu'à avoir des étoiles plein la tête.
Une voix s'infiltra au sein de la mélodie, sans en rompre l'harmonie tant elle était faible à travers la brume des effets des drogues. « Ouiiii, je vais merveilleusement bieeeeeeen ! » chantonna-t-elle, au comble de la joie et de l'épanouissement. Un visage s'encadra dans son champ de vision pour lui donner le visuel qui allait avec son interlocuteur. Elle ne cessa pas de tourbillonner pour autant et il redisparut. Elle oublia aussitôt tout de ses traits et c'est sa voix qui lui remémora son existence. « Oh vous êtes encore là ! Qu'est-ce que vous dites ? » rigola-t-elle. Pourquoi parlait-il de mort ? Elle attrapa ses mains en pivotant et l'entraîna dans sa danse. « Ne vous chagrinez pas, je viens juste de me trouver un cavalier ! » Là, elle put constater que son faciès n'avait rien d'extraordinaire. L'homme ne dégageait tout simplement rien, au point qu'elle se demanda avec un amusement grandissant s'il n'était pas simplement une hallucination. Ce ne serait pas la première fois qu'elle voyait des choses qui n'existaient pas après avoir fumé une dose peu raisonnable. « Qui êtes-vous ? » demanda-t-elle néanmoins. Elle trouvait que sa prise sur elle était faible, molle, qui était logique s'il n'existait pas, songea-t-elle, satisfaite de la cohérence de ses conclusions. « Vous ne savez pas danser ? Laissez, je vais guider vos pas. Ne regardez pas mes pieds, regardez-moi et laissez-vous porter. C'est assez naturel au final quand on se laisse faire. La la la ! » sifflota-t-elle en rythme pour l'aider. « Pourquoi pensiez-vous que mon cavalier était mort ? C'est étrange comme pensée, morbide même ! Et ce serait affreusement triste aussi, je n'aime pas les gens morts, ou la mort en général. C'est beaucoup trop affreux. Ceci dit, je joue un personnage qui est mort, dans d'affreuses circonstances qui plus est. D'ailleurs, vous êtes... » Ses yeux se plissèrent et la mèche blanche tranchant sur la masse sombre des cheveux de l'homme la mit immédiatement sur la piste. « Encore un Judas ! Décidément ! Vous avez quand même l'air plus aimable, c'est une bonne chose. Horrible bonhomme que celui-ci, bouuuh ! » Désapprobatrice, elle secoua la tête. « Au fait, je m'appelle Astriid, et je suis venue avec mon amie, Fifi ! Je vais aller la retrouver après, je ne voudrais pas l'abandonner toute la soirée, j'avais juste besoin de prendre l'air. Toutes ces lumières, tout ce monde, ça rend fou, vous ne trouvez pas ? »
Message IV | 554 mots
Position : Jardins avec Bran. Déguisement : Clémentine d'Ukok
Bran & James ~ Démon ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 27 ◈ YinYanisé(e) le : 15/02/2024
Erin gloussa en acceptant l’invitation à danser de son camarade. Elle plaça ses mains comme elle l’avait appris à l’école et avec sa mère. C’était la toute première fois qu’elle dansait dans un bal, un vrai, et c’était on ne pouvait plus réjouissant. Elle était à peine nerveuse, sûrement parce que la présence familière de son cavalier la rassurait. Entre amis, les faux pas étaient rapidement pardonnés et le regard des autres, des inconnus déguisés en personnages fictifs, l’importait moins qu’elle ne l’avait craint.
-Je suppose que je vais devoir m’y mettre. Dit-elle sur le même ton de plaisanterie que lui.
Elle ne croyait pas trouver un Clémentin ce soir, ou du moins pas un susceptible de lui plaire comme il aurait pu plaire à Rosette. Son Clémentin serait simplement un nouvel ami avec qui faire connaissance. Erin était encore jeune, et si elle rêvait parfois du prince charmant comme la plupart des adolescentes de son âge, elle n’était pas pressée. La vie lui tendait grand les bras et elle avait tout le temps d’en profiter. La Magicienne rit encore lorsque Merlin exprima son dégoût pour la relation entre son personnage et sa sœur Zébella. L’inceste et certaines scènes de violence dérangeaient également l’adolescente. D’ailleurs, il me semblait que Lauréade désapprouvait certains éléments de l’intrigue du conte, mais pour n’avoir moi-même pas tout en tête, je n’en étais pas sûr.
-Tu es un bon frère. Fit remarquer ma fille aux réflexions de son camarade. Mais ne t’inquiète pas, je suis sûre que tout se passera bien pour elles. Ça se passe bien pour moi, puisque je suis tombée sur toi, alors il n’y a pas de raison ! En plus, nous sommes en terres magiciennes. Nous sommes en sécurité ici.
C’était cocasse à dire, alors qu’elle n’avait pas la moindre idée que je veillais sur elle depuis sa plus tendre enfance, et qu’elle n’avait même pas conscience qu’un Démon avait choisi de roder autour de ses épaules dans l’optique d’en faire son jouet.
-En qui sont déguisées tes sœurs ?
A noter déjà que tant qu’aucune d’entre elles n’était déguisée en Zébella, Merlin n’avait rien à craindre. Alors qu’ils terminaient leur premier tour de piste, Erin secoua la tête pour chasser cette pensée dérangeante pour en venir à des sujets plus sains.
-Je suis sûre qu’on trouvera une Zébella digne de toi. Fit-elle, en conclusion au fil de sa propre réflexion.
Elle tendait déjà le cou pour apercevoir une tignasse bleue dans les environs, malgré leurs tournoiements imposés par la danse.
-A ton avis, à quoi pourrait ressembler un Clémentin par ici ? A un garçon d’écurie ou plutôt à quelqu’un habillé en noble ?
La première option semblait la plus probable, mais ce personnage avait eu tant de vies qu’il valait mieux s’attendre à tout. Il suffisait que son interprète eût choisi de se démarquer pour se parer d’une aussi tenue rocambolesque que ses aventures.
486 mots
Erin est déguisée en Rosette, danse dans la salle de bal avec Merlin
Bran & James ~ Démon ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 27 ◈ YinYanisé(e) le : 15/02/2024
Les ballants d’abord, Bran finit par croiser les bras. Le spectacle que lui offrait cette pauvre femme était divertissant à ses yeux. Qu’avait-elle bu, et en quelle quantité, pour se retrouver dans un pareil état ? Il n’arrivait pas à garder son sérieux et son air grave pour alarmer la demoiselle. Entrouvrant la bouche, il accompagna son explication de gestes des mains pour donner de la force à ses propos.
-Je disais que vous devriez vous inquiéter pour votre cavalier, car vous dansez seule là, et il est sûrement en danger à l’heure qu’il est.
Comme pour lui donner tort quant à sa solitude, elle l'entraîna soudain dans sa ronde. Il manqua de trébucher à plusieurs reprises, mais elle le tenait avec une telle fermeté qu’il ne chuta jamais. Elle était assurément plus forte que lui et ainsi, il n’était pas peu fier d’avoir eu son attention.
-Moi ? Rien d’autre que quelqu’un qui ne vous veut que du bien.
C’était à peine s’il cachait son mensonge, mais à son avis, ça n’avait pas une once d’importance. De toute manière, il était trop occupé à suivre la cadence qu’elle lui imposait.
-C’est ce que j’en ai conclu en vous voyant danser seule. Soit, vous avez perdu votre compagnon, soit vous dansez avec son fantôme. Dans les deux cas, la probabilité qu’il soit mort est assez élevée.
Il n’était pas peu fier de son raisonnement. Il afficha ensuite une moue.
-Vous êtes bien rude, ce n’est pas un compliment que vous me faites. Pour tout vous dire, je ne sais même pas quel personnage vous êtes.
Bran savait qu’il n’était pas à la hauteur du roi d’Uobmab. Il savait aussi qu’il n’avait fait preuve d’aucune originalité en décidant de l’interpréter – il l’avait constaté en passant dans la salle de bal. Néanmoins, il vouait une très grande admiration à ce personnage, aussi cruel qu’intelligent, tant et si bien qu’il oubliait totalement les personnages de second plan tel que Clémentine d’Ukok.
-Enchanté Astriid, moi c’est Bran.
Malgré la force centrifuge qu’elle leur imposait, il tenta de se rapprocher de son oreille.
-J’ai croisé Fifi tout à l’heure et elle est en très bonne compagnie, vous n’avez pas à vous soucier d’elle.
A défaut de savoir l’inquiéter en lui faisant croire à la perte de son cavalier, il pouvait peut-être la séparer de son amie en lui assurant que tout allait un peu trop bien. Sa méthode et les résultats qu’il attendait n’étaient pas clairs. Il n’avait pas d’objectif précis sinon de semer quelques brins de discorde derrière lui avant la fin de la soirée.
-Hm, oui, peut-être. Il se fichait pas mal du monde autour de lui et du bruit qui pouvait dégager de son environnement. Mais quoi qu’il en soit, je remarque une chose, Astriid. Je ne peux pas m’empêcher de soupçonner que vous êtes complètement pétée. C’est quoi votre secret ? Vous avez un fournisseur ?
485 mots
Bran est déguisé en Judas, il danse dans les jardins avec Astriid
Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2482 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Le sourire de Sharihzad s'illumina lorsqu'elle obtint l'approbation silencieuse de l'adulte. « Moi c'est Aurel. Pāṁ il nous a aussi dit qu'on pouvait jouer. » intervint le rouquin en voyant que la fillette ne réagissait pas. Pour preuve de sa bonne foi, il allait lui indiquer la dernière position connue de Maximilien et d'Antonija qui les avait accompagnés. Une nouvelle intervention l'en empêcha. Le ton du nouvel arrivant était sec et méprisant. Sharihzad se rapprocha de son frère, effrayée et méfiante de cet individu. Ils étaient encore bien trop jeunes pour comprendre les sous-entendus que dissimulaient ces deux seuls mots prononcés de cette façon. Néanmoins, ils avaient bien compris que celui-ci ne les aimait pas, d'autant plus qu'ils savaient que certains étrangers ne portaient pas leur peuple dans leur cœur. Leur père les avait déjà mis en garde par le passé, et il avait recommencé lorsqu'il avait été décidé qu'ils iraient à ce bal. Alors la réaction qu'eut leur nouvelle potentielle copine les surprirent autant qu'elle les amusèrent. Sharihzad gloussa, cachée derrière ses mains, tandis qu'Aurel se tordit en deux, un rire franc lui échappant. La sévérité de l'homme et le danger qui se dégageait de lui turent cependant rapidement l'amusement des petits Humains. Quelque chose n'allait pas. La panique de la jeune Magicienne les contamina et Aurel chercha des yeux la silhouette de son père. Il le découvrit sur un balcon, plus loin, l'attention braquée sur le groupe d'enfants et les deux adultes avec eux. À ce simple constat il se sentit rassuré et bomba alors le torse, cherchant à se montrer fort comme son paternel. Il allait pas se laisser faire par un méchant monsieur comme ça ! Même si, au fond, il était surtout déjà prêt à détaler si les choses s'aggravaient. Cet homme était terrifiant. « Ouch ! » se plaint l'Enfant des Cieux lorsque Pandora s'enfuit, la bousculant au passage et la faisant tomber sur les fesses. Aurel se précipita sur elle pour l'aider à se relever puis, avec un dernier regard sur le méchant de l'histoire, il lui tira la langue avant de partir à la suite de la fugueuse, suivi par sa sœur.
L'Humaine ailée souleva la nappe pour se faufiler à son tour sous la table, immédiatement suivi par le rouquin. « Coucou. ». Le duo, une fois à côté de la malheureuse, s'installa, l'un en tailleur, la deuxième sur les genoux. « C'était qui le vilain monsieur ? » - « S'il est vilain et qu'il t'embête encore, nous on le dit à notre papa, tu vas voir il va regretter. » ajouta l'Enfant des Cieux en donnant des coups de poing dans le vide, ses petites ailes s'agitant en rythme. « C'était quand même marrant quand tu lui a jeté le verre à la figure. » ricana-t-elle ensuite. « Tu veux on joue à quelque chose ? » prposa Aurel en s'approchant de Pandora.
Aurel et Sha se moquent ouvertement de Ionas quand Pando l'arrose. Ils courent à sa suite après pour la retrouver sous la table dans la salle à manger Déguisements : Aurel en Ludoric ; Sha en Pénélope ; Max en Judas (déso Mancy, la faute à cet OC) ; Anto en Luthgarde
« Ma famille ? » demanda Læn, comme quelqu’un qui ne se rappelle plus en posséder une. « Putain, ma famille… » réalisa-t-il enfin. Hermelle devait forcément être présente. Elle ne raterait un bal pareil pour rien au monde. Comme la plupart des Magiciennes, elle devait avoir pris le rôle d’une femme bien sous tous rapports. C’était leur truc, aux filles : faire genre de ne pas en toucher une pour mieux saisir les deux par surprise. Læn soupira. Au moins les Sirènes savaient ce qu’elles voulaient – plus ou moins – malgré leur caractère complètement merdique. Il se rassura, en se disant que Susannah ne serait pas là. Elle ne le verrait donc pas affublé du costume d’Hermilius. Pauline avait une force de persuasion digne de l’Impératrice Blanche. Il aurait préféré qu’elle lui demandât, comme à Adriæn, de l’aider dans le jardin… En fait, il n’était plus très sûr de ce qu’elle lui avait demandé de faire exactement tellement la vieille Magicienne avait un débit de paroles impressionnant, son propos principal entrecoupé d’anecdotes sur tel ou tel sujet sans aucun lien. « La mienne aussi… Une vraie poule quand elle s’y met. » Hermelle, l’élève studieuse, qui se mettait à glousser à la moindre occasion dès qu’il était question de bal : un vrai délire. « Ah ouais ? » Il renifla. « Je ne sais pas. J’ai pas de frère. » Il considérait Adriæn comme tel mais l’Ondin n’était pas du genre à pépier. Heureusement. « Franchement, j’en sais rien. C’est un peu des bras cassés, surtout les fils et filles à papa-maman. Basphel en est rempli. Ça me dégoûte. » Il disait surtout ça parce qu’il n’avait aucune concentration et que voir les autres si investis dans leurs études alors qu’il échouait de son côté le mettait de mauvaise humeur. Les pires, selon lui, c’était les Adriæn. Certes, il étudiait, mais c’était comme si tout était facile pour lui. Il apprenait les poèmes avec une facilité déconcertante et arrivait à résoudre des problèmes complexes en un claquement de doigts. Le bleu soupira en entrant dans la salle de bal. Il regarda le monde présent, pour chercher une réponse à la question de Lazare. « Trop de monde de Basphel si tu veux mon avis… » dit-il, en remarquant d’abord Lana puis d’autres. « Putain… J’ai l’impression qu’ils se sont tous donnés rendez-vous ici. Puis ils dansent alors qu’à Sceptelinôst c’est la merde. Ils doivent pas encore savoir, ces cons. » C’est clair qu’ils n’en savaient rien. D’un autre côté, Læn ne connaissait aucun événement ayant le pouvoir d’empêcher les Mages Blancs d’aller danser. Au pire du pire, ils transformaient leurs festivités en « Bal en soutien à… » et ça passait. « Ça m’saoule. » Il regarda autour de lui, en s’apercevant qu’il ne manquait pas qu’Alcide. « Ils sont partis où les autres ? »
477 mots
Jun Taiji ~ Orine ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 5410 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Alaster baissa la tête vers une jeune fille. En tant que Déchu, il ne faisait pas grand cas de la physionomie. Lui-même n’avait jamais jugé utile de changer la sienne au cours de ses différentes Mues mais il appartenait à un peuple mouvant. Ses membres avaient besoin de se présenter afin d’être reconnus, ce qui posaient de nombreuses questions et problèmes qu’il n’avait jamais pris le temps de résoudre – ou bien même de se formuler. Ce qui le marqua davantage fut le « père » prononcé. Il ne fit pas le lien entre son déguisement et celui de son interlocutrice. Il se dit qu’il était à peu près certain de ne pas avoir d’enfants et privilégia la piste du quiproquo, comme lorsqu’une jeune fille avait fait le trajet jusqu’à la ferme Dah Numen en espérant le rencontrer et s’était retrouvée devant Jun. Son discours avait été hilarant, surtout lorsqu’elle avait précisé qu’elle le pensait beaucoup plus grand et costaud, avant de s’embrouiller et de s’embourber. Son ami lui avait raconté l’anecdote avec fidélité et avait réussi à lui arracher un rire. Heureusement pour lui, Kyra finit par se présenter, rompant le malaise de l’homme qui cherchait déjà un moyen de formuler qu’il n’était malheureusement pas son père. « Enchanté. » Il la connaissait de nom, bien qu’il se fût toujours tenu plutôt éloigné des affaires de la Capitale. Dans ses champs, la vie s’écoulait paisiblement. La politique était loin, tout comme le brouhaha de la foule. Le temps n’était pas le même. Depuis qu’il était à Basphel, il avait néanmoins dû fournir des efforts pour s’acclimater. Son manque de connaissances des actualités, qui n’était pas un problème dans le cadre de l’existence qu’il menait par le passé, en était devenu un dès que sa candidature avait été acceptée. « Et moi Montarville de Lieugro. » Mais, ça, elle le savait déjà. Il tourna les yeux vers la peinture. « Pas vraiment. » Il avait déjà songé à peindre plusieurs fois en voyant Jun faire mais la Paresse l’avait toujours emportée sur sa curiosité. Quant à étudier les œuvres, l’exercice aurait été trop compliqué pour lui auparavant. Faire marcher son cerveau avait toujours été plus compliqué que faire fonctionner son corps. Cependant, ce n’était plus le cas. Il se disait souvent, depuis, qu’il avait des siècles de retard en bien des domaines. « Pas vraiment… » reprit-il « … mais mon cavalier a préféré me laisser seul et il parait que c’est inconvenant de faire la sieste au milieu d’un bal. » Il sourit, tout en envoyant une œillade vers Jun. Son regard caressa malgré lui la silhouette de Lana dans la foulée mais il réussit à ne pas s’attarder sur elle. « Danseriez-vous ? Je promets de ne pas m’endormir pendant l’exercice. Mon Péché semble me laisser du répit depuis quelques temps. » Il sourit encore. Que la Paresse lui donnât du répit était amusant en un sens. « Et vous ? Quel est votre rapport à votre Péché actuellement ? » Il savait qu’elle n’était pas une Luxurieuse, ce qui le rassurait. Il n’y avait pas pire combinaison qu’un Paresseux et qu’un Luxurieux.
Constater l’appétit de Blu lui arracha un sourire plus franc. « Je t’en prie. » répondit-il en baissant le regard sur ce qu’elle avait consigné dans son assiette. « Ça va. » Il marqua une pause, conscient du mensonge qui venait de franchir ses lèvres. « Enfin, j’ai connu de meilleurs moments, mais je suis certain que ça ira mieux, bientôt. » Il lui sourit, de ce rictus dont les fausses notes ricochaient jusque dans son cœur. En fait, ça n’était pas que le sort de Dastan ou d’Érasme qui le préoccupait. Il y avait aussi tous ces gens, tous ces Réprouvés qui s’étaient inévitablement trouvés pris au piège des flammes ou de l’hydre, tous ces Manichéens qui apprendraient bientôt la mort de leur souveraine. Et tout ça pour quoi ? Parce qu’ils n’étaient pas restés à Boraür, parce qu’ils n’étaient pas restés chez lui… Son regard se perdit quelques secondes dans le vague, avant de revenir sur Blu. « En chevalier ? J’aurais bien aimé. » Il sourit, d’un sourire un peu moins tricheur, et garda le silence pour laisser à la Magicienne le temps de formuler une hypothèse. Dès qu’elle la formula, il se gratta l’arrière de la nuque, une expression contrite sur le visage. « Oui, enfin… C’est quelqu’un qui a insisté pour que je mette celui-ci. Arcange Reknofed. » De nombreux étudiants de Basphel étaient associés ou s’associaient d’eux-mêmes à des personnages du Conte ; mais il était le seul à qui l’on en attribuait volontiers deux. Arcange, la brute sanguinaire, et Nicodème, le trésorier solitaire. « Si j’avais dû choisir le personnage dont je me sens le plus proche, je crois que j’aurais choisi Nicodème d’Ecirava, le trésorier de la Reine. » souffla-t-il, avant d’écouter le récit des aventures de la brune. « Oui, je suis venu avec du monde. » Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, comme s’ils pouvaient les voir. « Tekoa, Johannês, et deux Orines, Makoto et Haru. Elles devraient bientôt venir à Basphel. J’ai vu pas mal d’élèves de l’école, d’ailleurs, j’imagine que tu n’es pas la seule à avoir été invitée pendant le tournoi d’Ublys. Tu en as peut-être déjà retrouvé certains ? » Il lui sourit, puis ajouta d’autres mets dans son assiette. « Et tu connais bien le Vicomte ? C’est pour ça qu’il t’a invitée ? » s’enquit-il, n’ayant pas prêté attention au hasard qu’elle venait de mentionner. Il planait un peu. De façon générale, il n’était pas très au fait des relations entre les familles magiciennes. Il était tout à fait possible que les Dantilleul connussent les Halloy, voire que leurs lignées fussent liées par le mariage ou le sang. Défait de son habituel enthousiasme, il retint un soupir en songeant que s’il était amené à se rendre à davantage de festivités de ce type, il lui faudrait probablement se renseigner un peu mieux à ce sujet. Il n’en avait aucune envie parce qu’il n’éprouvait aucun intérêt pour celui-ci. Il commençait même à douter de sa volonté initiale de participer à plus de bals.
Message II – 510 mots
Déguisement : Arcange Reknofed Localisation : la salle à manger Action : Alcide discute avec Blu devant le buffet, dans la salle à manger.
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
Bellada Ward ~ Magicien ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 936 ◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥ ◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Madame Ward laissa un rire franc lui échapper suite à la coquinerie proférée par sa voisine. Le groupuscule de femmes d’âge mûr s’était naturellement regroupé dans le petit salon, après avoir effectué un voyage bruyant depuis la bibliothèque. Toutes s’étaient emparées d’un petit recueil, des séquelles plus ou moins reconnues et admises du conte de Lieugro ou de Narfas. Certains retraçaient le passé encore nébuleux de certains personnages, d’autres décrivaient un futur qui n’existerai jamais à cause des évènements survenus dans les derniers tomes. D’autres encore ignoraient volontairement certains chapitres pour réécrire les passages à leurs goûts. Les vieilles dames, installées en cercle, lisaient des extraits croustillants à haute voix, chacune leur tour. Elles n’étaient pas très discrètes et n’essayaient pas vraiment de l’être, à grand renfort d’exclamations faussement choquées ou d’éclats de rires, mais leur âge leur proférait une protection sociétale, qui n’était d’ailleurs pas toujours vu du meilleur œil. Pourtant, personne n’avait encore osé venir râler auprès des matriarches. Elles ne faisaient cependant de tort à personne, puisqu’elles avaient établi leurs quartiers hors de la salle de bal.
« Bien, il est temps que je me désaltère un petit peu. » décréta Bellada en se redressant de sa chaise. Elle déposa son livre, une idylle secrète de jeunesse entre Montarville et Judas, qui aurait causé toutes les rancœurs de l’envahisseur et poussé le tyran dans sa folie de conquête. Ce n'était pas le seul de ce genre. « Il est temps que je retrouve mon Nicodème. Ta lecture m’a peut-être donné quelques idées, Bérénide. » plaisanta la mage blanche, adressant un clin d’œil à sa camarade. Le couple Ward avait revêtit les apparences des parents d’Ecirava. La magicienne était tombée sur un tome retraçant leur rencontre et leur amour naissant, et avait propulsé le duo parmi ses personnages préférés. C’était donc tout naturellement qu’elle avait décidé de les incarner avec son tendre Gilbert. Ce dernier partageait avec le trésorier cette propension à la fascination, voire à l’obsession pour le sujet qui faisait vibrer son âme. Si le mage n’était pas amateur d’Art, les insectes parvenaient à occuper son esprit avec autant d’appétence que le blond pour les peintures et les sculptures. C’était du moins l’avis de sa femme, qui ne lui avait pas laissé d’autre choix que de l’accompagner sous ce rôle.
La vieille dame trottina jusqu’à la salle à manger où avait été installé le buffet. Elle se servit une coupe de jus de pomme – elle n’était plus toute jeune et laissait les canailleries pour les plus vaillant – et commença à piocher quelques gourmandises dans les grands plats. Un met à l’air particulièrement délicieux attira son attention. « Oh, excusez-moi les enfants. » fit-elle à l’égard des deux jeunes personnes qui se tenaient juste devant sa cible. Elle leur adressa un sourire ravissant qui trahissait sa bonne humeur. « Je voudrais chaparder quelques-unes de ces mignardises. » expliqua-t-elle en indiquant la nourriture. « Si vous hésitez, je vous conseille de goûter aux gougères aux épinards. Elles sont délicieuses. Il faudrait d’ailleurs que j’aille demander sa recette au domestique. Enfin, s’il veut bien la partager, c’est toujours un peu délicat ces secrets-là. Enfin, si j’ai réussi à deviner ceux de la moitié des personnages du conte, je suis certaine que j’arriverai à lui arracher sa recette ! » Réalisant qu’elle s’était lancée dans un monologue, Bellada succomba à un rire légèrement embarrassé. Elle replaça une mèche teinte en mauve derrière sa nuque. « Enfin, je ne suis pas sûre qu’il s’agisse d’une préoccupation pour des jeunes comme vous. »
Ayant récupéré son butin, elle s’apprêta à prendre congé. « Passez une bonne soirée les enfants. » fit-elle avant de s’immobiliser. « Oh ! » s’écria-t-elle en reconnaissant le visage de la Clémentine. « Vous étiez dans l’équipe de Philoména, n’est-ce pas ? » interrogea-t-elle, mais connaissant déjà la réponse. Elle était très physionomiste. « Bravo pour votre participation. » félicita-t-elle avec un sourire. La commère glissa un regard vers l’adolescent aux côtés de la compétitrice. « En revanche, je ne me souviens pas vous avoir vu dans les Ublys. » avoua-t-elle. « Alors, vous aimez les contes, tous les deux ? » interrogea-t-elle. Il ne fallait jamais de grand prétexte à la bavarde pour entamer une conversation, même avec des inconnus.
695 mots Déguisement : Bellada en Ezémone, Gilbel en Nicodème. Résumé : Bellada était dans le salon, où un groupe de lecture s'est formé par des petites vieilles. Elle a migré vers la salle à manger, et aborde Blu et Alcide.
La main droite de Regina se posa sur sa robe, à l’instar de la gauche, afin d’exécuter une petite révérence. « Bonsoir. » En relevant les yeux, elle tenta de déterminer l’âge du garçon. Ses traits avaient quelque chose de princier et la jeune fille se demanda s’il n’était pas le fils d’un Comte ou d’un Marquis de la connaissance de son père – ce qui rendait l’éventail des possibilités plus large que les fesses de la vieille Doriette. « Je n’ai pas eu la chance de rejoindre l’institution malheureusement. » répondit la concernée, humblement. C’était ce qu’on lui avait appris à dire dans un tel cas. En réalité, elle n’avait jamais eu la prétention de rejoindre l’école et ne s’était pas essayée au test d’entrée. Elle préférait rester sur les Terres Magiciennes, bien qu’elle ne vît son père qu’en de rares occasions et sa mère à la fréquence de la grêle s’abattant sur Caelum. « Léonidas Taiji. » Les Taiji étaient comme les Vaughan : un vrai casse-tête de généalogie. Certaines familles étaient si réduites qu’il suffisait de mentionner leur nom pour avoir une idée de l’étendue des haut-faits des aïeuls. Ce n’était pas le cas des Taiji qui, en plus de comporter un nombre important de membres, avaient pris racine comme des mauvaises herbes au sein de tous les peuples – pas que ce Léonidas fût une mauvaise herbe, simplement que Regina détestait apprendre qu’un énième Taiji ayant le même nom qu’un autre avait accompli tel ou tel exploit. Elle confondait absolument tout et l’Histoire la poussait parfois à sortir de ses gonds. « Vous faites un Elzibert très convaincant, c’est vrai. » s’amusa-t-elle après l’avoir détaillé. « Néanmoins, ce personnage n’est pas ce que l’on pourrait qualifier de gentil. » Elle voulut lui demander s’il était méchant mais se ravisa – Suris merci. « Avec plaisir. » Même si elle aurait préféré fureter dans la demeure, il lui paraissait délicat de refuser, surtout parce qu’elle n’avait pas percé les secrets de la position sociale de ce fameux Léonidas.
« C’est vrai ? Vous devriez le lire. Il regorge d’arcs narratifs intéressants. » Elle avait appris ce concept récemment et le plaçait dès qu’elle en avait l’occasion. Puis, quand elle songea à son rôle, elle lui sourit et s’approcha légèrement – mais pas assez pour que les convenances fussent brisées, attention ! « À vrai dire, je suis déguisée en homme. » s’amusa-t-elle. « En homme déguisé en femme. Le Prince Placide de Lieugro. D’ailleurs, si vous êtes Elzibert, vous devriez m’appeler mon Prince. » Même si les choses n’étaient pas bien claires vis-à-vis de cet Elzibert. Regina n’avait pas tout compris du conte et, surtout, elle aimait comprendre que ce qui l’arrangeait. « Sinon, dans la vraie vie, je m’appelle Regina Halloy. » Un nom assez courant également, finalement. « Mais dîtes-moi, que faites-vous à une soirée en l’honneur du conte si vous ne l’avez pas lu ? » demanda-t-elle, en se remémorant soudain les paroles du jeune homme.
497 mots Position : Dans la salle de bal avec Léonidas. Ils dansent ! Déguisement : Placide déguisée en fille
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Mertle ~ Sorcier ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 37 ◈ YinYanisé(e) le : 07/10/2022
Mertle détestait les bals. Elle haïssait tout ce qui pouvait lui rappeler, de près ou de loin, sa vie d'ancienne magicienne. Si on lui demandait, elle aurait répondu qu'elle était devenue allergique à cette race de niais et de mielleux hypocrites. La réalité était un peu plus complexe. Elle impliquait ce sentiment de honte, d'échec face à sa vie, cette impression de ne rien avoir accompli de suffisamment grandiose. Une vie de misère, loin de tout ce qu'elle avait abandonné derrière elle. En quittant Bellada pour aller vivre à Juvaniel, la Boffin avait bien pensé pouvoir quitter toute cette mascarade une bonne fois pour toute. Et pourtant, la revoilà sur les terres du Lac Bleu, à peine quelques semaines après son départ. Une sombre histoire que voilà, qui impliquait un huissier fort peu content, une peau de banane et un globe magique. L'état déplorable dans lequel elle avait trouvé son lit y avait sans doute été pour quelque chose également - elle avait promis à l'univers de maudire le sale petit vaurien qui lui avait fait ce tour.
« Mmh. C'est moche. » conclut-elle d'un ton mauvais, qu'elle avait savamment travaillé depuis des années. Un mélange de dédain, de mépris et de dégoût dans la voix. La vieille sorcière exécuta une grimace révulsée, plissant la moitié de sa lèvre sous sa narine gauche tout en faisant claquer sa langue contre son palais. « Cette tare est applaudie ici. » critiqua-t-elle en parlant du tableau devant lequel elle s'était arrêtée. La scène dépeignait les deux amants de Narfas, en train de s'enlacer sensuellement après avoir comploté pour renverser la noblesse. « Et puis là-bas. » se plaignit encore la mégère en dessinant un vague geste de la main en direction d'un autre tableau, qui illustrait la relation plus si platonique de Ludoric et Placide. « Et après on s'étonne que ces gens-là contaminent notre jeunesse ! » se déplora-t-elle en tirant sur sa voix rocailleuse, de sorte à ce que tous ceux présents dans la pièce puissent l'entendre. « On les idéalise dans les livres et puis on les laisse danser à la vue de tous dans un bal ! » Le spectacle de l'ancien empereur noir valsant avec un homme de stature imposante l'avait repulsé, et l'acariâtre était allée se réfugier dans le vestibule. « Pff. Vermine dégénérée... » cracha-t-elle avec toute l'animosité dont elle savait faire preuve. Venant du personnage, c'était dire à quel point elle désapprouvait l'homosexualité.
« Il me faut de l'air ! » décréta la Garance rabougrie. Mertle s'était trouvée quelques ressemblances avec la Princesse de Lieugro, notamment la haine qu'elle avait nourrit envers son frère. Mertle avait toujours eut cette farouche jalousie envers ses aînées, et avait toujours voulu les détrôner, à sa manière. Ses plans avaient échoué jusqu'à présent, mais tant qu'elle ne serait pas enterrée, elle continuerait à leur mener la vie dure - ce serait son œuvre, si elle ne parvenait pas à en mener d'autres à bien.
La mage noire claudiqua bon gré - mal gré jusqu'au perron, prenant plaisir à commenter négativement tout ce sur quoi elle posait les yeux - un costume moche, une œuvre de mauvaise facture, un enfant laid. Elle s'arrêta auprès d'un couple avant qu'une nausée la traverse. Elle fronça les sourcils, lorgnant d'un œil noir sur ses voisins, se demandant s'il s'agissait de deux de ses congénères. Elle déchanta rapidement en constatant la paire d'ailes blanches dans le dos de la femme. La raciste ne mit pas bien longtemps à comprendre ce qui avait provoqué son malaise et elle ne se retint pas d'exprimer son avis. « Quoi, des Humains ? Mais on invite toute la vermine, ici. » cancana-t-elle, parlant à voix haute sans s'adresser à personne en particulier. « Et i's'croit à la hauteur d'Judas en plus d'ça ! » rajouta-t-elle, d'encore plus mauvaise humeur. Seul un sorcier pouvait jouer dignement un tel agent du chaos. « C'est la décadence ! LA DE-CA-DENCE ! »
673 mots Déguisement : Garance de Lieugro Résumé : Mertle critique deux tableaux dans le vestibule, mettant en scène Primael et Ivanoe, et Ludoric et Placide. Elle va jusqu'au perron en critiquant tout ce qu'elle voit (elle peut se permettre de critiquer votre perso. 8D) puis se met à rager contre Maximilien. Adieu Mémertle. On t'aimait bien au village.
« Mmh... Je n'ai pas osé vous demander mais... Ne vous êtes vous pas trompée de conte ? » hasarda le garçon en jetant un regard en biais à la demoiselle à son bras. Claer avait un accoutrement qui dénotait. Elle portait un excentrique chapeau haut de forme de plusieurs dizaines de centimètres, coloré et avec des motifs étranges. Sa tenue était composée d'une chemise blanche, puis d'un veston et pantalon aux multiples couleurs - on aurait pu croire qu'on y avait renversé aléatoirement plusieurs pots de peintures. C'était peut être bien le cas. « Je suis sûre. » répondit simplement la concernée sans chercher à continuer la conversation. Un léger silence s'installa, le jeune mage était visiblement mal à l'aise. « Ah, vraiment ? Je ne vois pas trop qui vous essayez de représenter... Vous me rappeler davantage le chapelier du Conte des Trois Royaumes... » avoua le prétendant. « Je suis le parrain d'Irene. » Un personnage anecdotique, qui faisait effectivement penser à celui à qui avait fait allusion le jeune Gémus. On l'apercevait brièvement à un bal, au bras de sa filleule. « Ah... D'accord. » répondit l'adolescent, visiblement mal à l'aise en compagnie de la Risva. « Moi, je suis en Alembert. » « Mmh... » « Je vous aurais davantage imaginé en Jézabelle. » confia le mage blanc.
Claer soupira, lasse. Elle n'était pas du tout concentrée sur la conversation. Elle s'ennuyait même. Sa mère l'avait habillement manipulée pour la caser en présence de ce garçon, au demeurant charmant, mais dont elle se moquait éperdument. Il lui avait proposé de faire quelques danses ensemble : la blonde avait préféré proposer une marche au milieu des statues pour jouer à toutes les reconnaître. Le jeu était vite tombé à l'eau lorsqu'il était devenu évident qu'elle ne connaissait que très mal le conte et ne parvenait à deviner aucun personnage. Le garçon essayait de meubler la conversation depuis : Claer brillait à nouveau par ses piètres performances dans ce domaine. Elle avait espéré apercevoir un animal d'un quelconque intérêt dans les jardins - à ce niveau, même le plus banal des écureuils aurait été passionnant - mais se voyait jusqu'à présent déçue. « Je n'aime pas ce personnage. » maugréa la demoiselle.
Une silhouette attira son attention. « Oh, Lorcán ! » héla la blonde, en reconnaissant l'Alfar. L'aventurière retira son bras de celui de Gémus et fit quelques pas en direction du basphelien avant de se rappeler que les bonnes mœurs exigeaient au moins de prendre congé. La fille de l'Etain se tourna vers son camarade. « Merci pour cette balade... C'était... Divertissant. » mentit-elle (pas très bien) en effectuant une courbette d'au revoir. Jugeant qu'elle avait fait le nécessaire pour ne pas totalement froisser le garçon, elle pivota pour rejoindre le garçon de l'Acier. Arrivée près de son amant occasionnel, elle sourit. « Tu es très chic. » complimenta-t-elle. « Tu t'amuses bien ? » Ça ne pouvait pas être pire qu'elle, de toute façon. « Tu as vu ? J'ai entendu dire qu'il y avait des chambres décorées en lien avec le conte... Tu as déjà pu aller en profiter ? »
520 mots Position : Jardin avec Lorcan. Déguisement : Le parrain d'Irène (qui est le Chapelier Fou du premier conte).
Dernière édition par Claer le Mar 06 Aoû 2024, 18:09, édité 1 fois
Lana Kælaria ~ Sirène ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 282 ◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021◈ Activité : En études
Les yeux de la Sirène le jaugèrent. « Je croyais que vous vouliez jouer à être Judas ? » rétorqua-t-elle à sa surprise. En vérité, il eût été impossible pour l’adolescent d’incarner le souverain. Il pouvait le singer ou, à la rigueur, l’imiter, mais il ne pouvait en aucune manière en être une représentation fidèle. Il n’avait ni son charisme, ni sa détermination. En présence du Roi, Coline n’avait guère le loisir de parler autant ou de faire preuve d’une audace aussi assertive. Judas se montrait lui aussi avare en paroles ; avant toute chose, il agissait. Il prenait ce qu’il désirait à la seconde où il le souhaitait. S’il avait voulu l’entraîner à l’écart, il ne lui aurait rien demandé : il l’aurait fait. Cette pensée la fit frémir d’agacement. Il se comportait comme nombre d’hommes trop sûrs de leur force. Elle se mit brutalement à espérer que la Princesse Déchue le renversât pour prendre sa place à la tête d’Uobmab. « Vous me trouvez insupportable et ennuyeuse, mais vous vous infligez une danse avec moi ? » Elle sourit à son cavalier, étonnamment affable. Au fond, elle aurait voulu qu’il ravalât ses mots et s’étouffât avec – ceux sur Coline et ceux qui s’adressaient indirectement à elle. Ces derniers temps, à chaque fois qu’un homme rabaissait une femme, elle pensait à Yvonelle et cela lui retournait l’estomac. Elle préférait nettement quand leur orgueil démesuré lui arrachait des éclats de rire condescendants et des pics qui ne rataient jamais leur cible. « Et vous nourrissez mille idées à mon égard… » Son sourire se mua en une expression plus moqueuse, qui se défit dès qu’elle sentit sa main s’égarer sur ses reins. Contrairement à lui, ce ne fut pas l’interrogation qui arqua ses sourcils, mais la surprise ; puis ce fut le mécontentement qui se chargea de les froncer. Elle s’arrêta et s’écarta immédiatement. L’Ondine lui offrit un sourire glacé. « De caractère, je ne sais pas, mais d’intentions, vous êtes assurément mauvais juge. Peut-être me trouvez-vous insupportable et ennuyeuse, mais comment ne pas en rire quand vous êtes aussi fade qu’un flet et pourtant plus prétentieux qu’un goéland. Je n’ai rien à offrir à ceux dont la flétrissure est assurément égale au gonflement de leur ego. Bonne soirée, monsieur. » Elle recula encore d’un pas, puis tourna les talons et s’éloigna, le bas de sa robe dansant contre ses jambes. Quelques regards s’étaient accrochés à la scène. Elle les ignora superbement. Que les Gælyan fussent choqués, elle s’en gausserait.
Message III – 420 mots
Déguisement : Coline Localisation : salle de bal Action : Lana danse avec Valéandre puis le plante au milieu de la salle de bal. Elle s'éloigne. Si quelqu'un veut l'aborder, c'est possible (idem si vous voulez qu'elle aborde votre personnage, faites-moi signe ).
Astriid ~ Ygdraë ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 2586 ◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020◈ Activité : Empoisonneuse
Mer 17 Juil 2024, 08:37
Le bal du Vicomte Anthonius Halloy Astriid, déguisée en Clémentine d'Ukok
« Mais non voyons ! Vous êtes macabre à parler de fantôme et de mort, c'est vilain de se focaliser là-dessus. Vous devriez penser à des choses plus joyeuses. Et puis, je danse souvent toute seule ! C'est bon pour le moral, vous ne le faites jamais ? Essayez et vous verrez, vous m'en direz des nouvelles, d'accord ? » bavassa-t-elle d'un ton encourageant, sa main pressant davantage celle de Bran. « Je suis Clémentine d'Ukok. Vous n'avez pas deviné avec les fleurs ? Oh, mais vous n'avez peut-être pas lu le Conte, pardonnez-moi. » Tout le monde n'était pas un admirateur mordu de ces fictions comme Choupikar, ou n'avait sa mémoire raciale.
« Vraiment ? C'est une bonne nouvelle ! Merci de me rassurer, vous êtes gentil. Ceci dit, je ne m'inquiète pas vraiment. En territoire magicien, il n'y a jamais rien à craindre. C'est bien pour ça que je vis à Caelum, tout le monde y est gentil et la ville est très sécurisée, c'est très agréable. En plus, c'est une ville pastel. On voit passer des dragons dans le ciel parfois, c'est merveilleux. » À force de sourire, Astriid en avait presque mal aux joues. Bavarder était un des grands plaisirs de l'existence, au point qu'elle adorait parfois s'installer avec les petites mamies de son quartier pour passer quelques heures à échanger sur tout et rien. La plupart étaient devenues ses amies en un clin d'oeil et il passait rarement un jour sans qu'elle soit alpaguée par ses voisins pour prendre un petit goûter qui pouvait durer jusqu'à l'heure du dîner.
« Pétée ? Quelle drôle d'expression, vous êtes étrange. D'où est-ce que vous venez ? » Elle s'interrompit et fit mine de réfléchir en l'examinant. « On peut déjà exclure que vous êtes un Magicien. » En fait, il dégageait si peu de choses qu'il était difficile d'arriver à une quelconque conclusion. En réalité, cet individu l'ennuyait un peu et l'attention de l'Ygdraë peinait à rester sur son cavalier ou même à l'écouter parler. Quant à ses questions indiscrètes, elle les aimait encore moins que ses théories louches. Fifi lui manquait. Avait-elle eu du succès dans sa quête de recherche de Lénora ? Ses pensées dérivaient ailleurs en même temps que ses pas. Bran n'était franchement pas un cavalier exceptionnel, si bien qu'elle se rendit à peine compte de l'avoir lâché. Où était-il d'ailleurs ? L'avait-elle seulement salué en partant ? Peut-être. « Aïe. » marmonna-t-elle faiblement en se prenant une statue de plein fouet. Voilà ce qui arrivait quand on dansait au hasard, le nez dans les étoiles. « Merci de m'avoir rattrapée. » marmonna-t-elle chaleureusement en s'accrochant au bras de la statue. En la regardant mieux, elle reconnut Doléas, reconnaissable à son franc sourire et à la tenue de jardinier. « Brave garçon. » souffla-t-elle en lui tapotant la main. Attirée par le bruissement d'une fontaine, elle s'en approcha et s'accroupit, fascinée par les arceaux liquides se déversant dans le bassin. Au bout d'un certain temps, elle se défit de ses chaussures, remonta sa robe jusqu'aux genoux et s'assit sur le rebord de la fontaine pour plonger ses pieds et ses mollets dans l'eau en poussant un soupir d'aise.
Message V | 572 mots
Position : aux Jardins, avec Bran puis seule Déguisement : Clémentine d'Ukok
Orphée Dasgrim ~ Orisha ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 160 ◈ YinYanisé(e) le : 11/03/2023◈ Activité : Voyager avec les Enfants de Yanna
Mouton noir et parfois mouton tout court, Lazare ne savait pas toujours à quoi il acquiesçait. « C’est clair. » S’il avait eu plus de jugeote et moins de colère, il aurait compris qu’il faisait partie de ces fils à papa-maman. Né dans un bain de privilèges, au sein d’une famille aussi aimante qu’aisée, il avait tout pour réussir mais s’évertuait à cracher dans la soupe comme un vulgaire gobelin – ce qui était l’une des sources de l’énervement de ses parents. Sur le plan de la mauvaise foi, il le disputait largement avec Johannês, et sa réaction face à la foule de Basphéliens présents ne fut pas foncièrement différente. Il fronça les sourcils, juste avant que son cœur ne se serrât à la mention de Sceptelinôst. Comment se comporter vis-à-vis de ça ? L’angoisse lui mordit la poitrine, puis l’agacement de son compagnon y fit naître de la colère ; et il eut envie de leur hurler, à tous, de leur hurler qu’ils étaient des imbéciles et qu’ailleurs, des gens mouraient, qu’ailleurs, ils avaient failli mourir, et qu’eux ils dansaient, ils riaient, ils mangeaient. Tout demeura bloqué dans sa gorge.
Les paroles du bleu délièrent sa langue. Il ravala sa salive et ses émotions, puis répondit d’une voix égarée : « J’en sais rien. » Ses iris céruléens parcoururent la salle qui se déployait autour d’eux. Alcide avait annoncé aller chercher de la nourriture, mais Tekoa et Makoto, qui cheminaient devant, semblaient avoir disparu. Haru avait dû les rejoindre. Un nouveau sentiment de peur l’étreignit tout entier ; chaque perturbation de l’environnement se répercutait en écho avec son expérience de Sceptelinôst. Ça n’avait rien de rationnel. « Ils sont peut-être allés prendre l’air… » Il glissa un regard vers les portes-fenêtres qui déversaient dans les jardins les notes de musique de l’orchestre. Le jeune Magicien tentait de se rassurer, tant bien que mal. Il aurait sans doute craqué et demandé à Johannês de se lancer à leur recherche s’il n’avait entendu cette exclamation surprise, aussi reconnaissable qu’insupportable : « Lazare ? » Mécaniquement, il pivota vers la voix. Il le regretta aussitôt. Le visage de sa sœur, Rose, s’illumina. « Par Suris ! » Elle franchit la distance qui les séparait et lui prit la main. Il la retira aussitôt en réprimant une grimace, ce qui eut pour effet de la pousser à poser ses paumes sur ses épaules pour l’étreindre brièvement, avant de reculer d’un pas. « Maman sait que tu es là ? » - « No-oui. Je suis là avec l’école. » justifia-t-il. Elle lui sourit, et dans son sourire, il comprit qu’elle n’avait pas cru un seul mot de ce qu’il venait de prétendre. « Pardon, ça faisait si longtemps que je n’avais pas vu mon petit frère que j’en oublie les bonnes manières. » fit-elle en s’écartant et en se tournant vers Johannês. « Rose Halloy. Enchantée. À qui ai-je l’honneur, monsieur de Tuorp ? » Lazare s’interdit de lever les yeux au ciel, mais il lança un regard appuyé à son ami. Sa sœur était une charmeuse invétérée. Son joli minois attirait toutes les convoitises et elle ne manquait jamais une occasion d’en jouer. Qu’elle fût promise à un Comte n’y changeait rien ; elle avait l’ingénuité d’une jeune fleur. Il remarqua alors seulement qu’elle était déguisée en Yvonelle d’Etamot et eut envie de mourir. « Johannês déteste danser. » anticipa-t-il. « On allait visiter la bibliothèque. Il y a peut-être des trucs intéressants pour nos cours. Pas vrai, Johannês ? » Il leva le nez vers lui. « Oh, je crois que mère voulait justement s’y rendre. Je suis certaine qu’elle sera ravie de t’y retrouver. Je pourrais tenir compagnie à ton ami pendant que vous discutez. » Il la regarda et songea, amer : Sorcière.
Message II – 633 mots
Déguisement : Primaël de Noyarc Localisation : la salle de bal Action : Lazare blablate avec Johannês. Ils sont interrompus par l'une de ses sœurs, Rose.
Jasmin & César ~ Eversha ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 35 ◈ YinYanisé(e) le : 20/10/2023
Après les avoir longuement fixé, je m’approchais du couple qui dansait sur la piste. Je ne connaissais pas la fille, qui arborait une coloration capillaire d’un rouge un peu trop flamboyant. Par contre, le Clémentin était l’un de mes amis. Enfin, si on pouvait l’appeler ainsi : c’était l’un de mes esclaves, je ne tolérai sa présence dans ma vie que parce qu’il me distrayait. Et c’était là le cœur du problème. En allant danser avec cette gourgandine, il ne me divertissait plus. Je m’ennuyais, et c’était un problème. Si Eden était venu au bal, je n’aurais pas eu ce souci, mais il était rentré chez lui au lieu de venir au bal. Je pardonnais cependant son absence à mon frère : sa presque noyade l’excusait amplement ; aucun de nous n’aurait aimé se trouver à sa place, à part peut-être Calypso, qui avait souvent des idées saugrenues, comme de s’amouracher de ces chiens puants qui nous faisaient de la concurrence à Basphel. Toujours était-il que mon acolyte de bêtise n’était pas là pour m’amuser, et que le magicien qui me servait de bouche-trou m’avait préféré une midinette. C’était intolérable. Je devais remédier à cette situation. Je m’imposais donc à leur côté, m’arrêtant si proche d’eux qu’ils durent interrompre leur valse. « Il s’est déguisé en Clémentin, mais c’est plus un Déodatus. Il a un sacré complexe sur sa mère, et en plus de ça, il a des morpions. » lâchais-je. Un silence de plomb tomba dans notre trio. Le visage sidéré de la jeune fille m’arracha un sourire narquois. Ce fut ce rictus perfide qui sembla tirer le danseur de sa stupéfaction. « Sale matou ! » scanda-t-il tout en lâchant sa partenaire pour essayer de m’attraper par la peau du cou. Trop tard, j’avais déjà déguerpi, ravi de le voir enfin m’apporter l’attention qui m’était due.
Je bousculais quelques couples de danseurs sans m’excuser, laissant cette tâche à mon sous-fifre. M’attirer des ennuis, je savais faire et, pour être honnête, j’adorais ça. Le seul problème, c’est que si ce gaillard m’attrapait, il me ferait la peau, et que cette perspective me plaisait un peu moins. Slalomant plus ou moins habilement entre les personnes présentes, mon regard s’arrima à la silhouette familière de ma sœur. « ROSE ! » hurlais-je dans un râle essoufflé. Je bondis sur elle, accrochant mes bras autour de ses épaules. « Mon humaine préférée, sauve-moi ! » m’écriais-je d’une voix dramatique. « Il veut me frapper ! » me plaignis-je, braquant mon doigt dans la direction de mon poursuivant qui, apercevant ma famille, s’était arrêté. « Le vilain ragondin ! Gronde le pour moi. » persiflais-je avec un nouveau rictus, essayant de reprendre une respiration plus naturelle.
Du coin de l’œil, j’aperçu les deux garçons avec qui Rose s’était entretenue. Mon visage s’illumina en reconnaissant mon frère. « LAZARE ! » Je lâchais aussitôt notre frangine pour me coller à lui, passant mes bras autour de ses épaules et commençant à frotter mon visage contre le sien, laissant un bruit étrange s’apparentant à un ronronnement m’échapper. « Tu m’as manqué. » exagérais-je. Je le voyait souvent à Basphel, bien plus que le reste de notre famille. Ca me faisait cependant plaisir de le revoir ici. Je lorgnais ensuite sur l’autre garçon. Il était beau, mais je ne le connaissais pas. Je l’avais aperçu à l’académie, c’était tout. « Salut. » lâchais-je dans sa direction avant de continuer à me frotter à mon frère.
562 mots Déguisement : Ludoric Position : la salle de bal Action : Il fuit quelqu'un, bousculant des danseurs au passage sans s'excuser. Il fait un câlin à Lazare.
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Le bal du Vicomte Anthonius Halloy | Ouvert à tous (Du 01/06 au 31/07)
Bousculée par un buisson planté sur le chemin de sa ronde improvisée, Astriid gloussa et caressa le feuillage en s'excusant auprès du végétal. La musique lui parvenait depuis le château, diffuse et en même temps si omniprésente qu'elle n'avait pas du tout l'impression de danser seule. Les notes soutenaient ses bras levés, s'emparaient de ses mains pour l'attirer plus en avant, s'enroulaient autour de ses jambes pour leur donner la cadence. Elle eut une pensée pour Amphytria, espéra qu'elle avait trouvé sa Lénora et qu'elle s'amusait autant qu'elle. Elles devaient encore continuer leur visite du château du Vicomte, et boire de l'alcool jusqu'à avoir des étoiles plein la tête.
gotheim pour 
Vous avez deux nouveaux messages 
« Ma famille ? » demanda Læn, comme quelqu’un qui ne se rappelle plus en posséder une. « Putain, ma famille… » réalisa-t-il enfin. Hermelle devait forcément être présente. Elle ne raterait un bal pareil pour rien au monde. Comme la plupart des Magiciennes, elle devait avoir pris le rôle d’une femme bien sous tous rapports. C’était leur truc, aux filles : faire genre de ne pas en toucher une pour mieux saisir les deux par surprise. Læn soupira. Au moins les Sirènes savaient ce qu’elles voulaient – plus ou moins – malgré leur caractère complètement merdique. Il se rassura, en se disant que Susannah ne serait pas là. Elle ne le verrait donc pas affublé du costume d’Hermilius. Pauline avait une force de persuasion digne de l’Impératrice Blanche. Il aurait préféré qu’elle lui demandât, comme à Adriæn, de l’aider dans le jardin… En fait, il n’était plus très sûr de ce qu’elle lui avait demandé de faire exactement tellement la vieille Magicienne avait un débit de paroles impressionnant, son propos principal entrecoupé d’anecdotes sur tel ou tel sujet sans aucun lien. « La mienne aussi… Une vraie poule quand elle s’y met. » Hermelle, l’élève studieuse, qui se mettait à glousser à la moindre occasion dès qu’il était question de bal : un vrai délire. « Ah ouais ? » Il renifla. « Je ne sais pas. J’ai pas de frère. » Il considérait Adriæn comme tel mais l’Ondin n’était pas du genre à pépier. Heureusement. « Franchement, j’en sais rien. C’est un peu des bras cassés, surtout les fils et filles à papa-maman. Basphel en est rempli. Ça me dégoûte. » Il disait surtout ça parce qu’il n’avait aucune concentration et que voir les autres si investis dans leurs études alors qu’il échouait de son côté le mettait de mauvaise humeur. Les pires, selon lui, c’était les Adriæn. Certes, il étudiait, mais c’était comme si tout était facile pour lui. Il apprenait les poèmes avec une facilité déconcertante et arrivait à résoudre des problèmes complexes en un claquement de doigts. Le bleu soupira en entrant dans la salle de bal. Il regarda le monde présent, pour chercher une réponse à la question de Lazare. « Trop de monde de Basphel si tu veux mon avis… » dit-il, en remarquant d’abord Lana puis d’autres. « Putain… J’ai l’impression qu’ils se sont tous donnés rendez-vous ici. Puis ils dansent alors qu’à Sceptelinôst c’est la merde. Ils doivent pas encore savoir, ces cons. » C’est clair qu’ils n’en savaient rien. D’un autre côté, Læn ne connaissait aucun événement ayant le pouvoir d’empêcher les Mages Blancs d’aller danser. Au pire du pire, ils transformaient leurs festivités en « Bal en soutien à… » et ça passait. « Ça m’saoule. » Il regarda autour de lui, en s’apercevant qu’il ne manquait pas qu’Alcide. « Ils sont partis où les autres ? »
Alaster baissa la tête vers une jeune fille. En tant que Déchu, il ne faisait pas grand cas de la physionomie. Lui-même n’avait jamais jugé utile de changer la sienne au cours de ses différentes Mues mais il appartenait à un peuple mouvant. Ses membres avaient besoin de se présenter afin d’être reconnus, ce qui posaient de nombreuses questions et problèmes qu’il n’avait jamais pris le temps de résoudre – ou bien même de se formuler. Ce qui le marqua davantage fut le « père » prononcé. Il ne fit pas le lien entre son déguisement et celui de son interlocutrice. Il se dit qu’il était à peu près certain de ne pas avoir d’enfants et privilégia la piste du quiproquo, comme lorsqu’une jeune fille avait fait le trajet jusqu’à la ferme Dah Numen en espérant le rencontrer et s’était retrouvée devant Jun. Son discours avait été hilarant, surtout lorsqu’elle avait précisé qu’elle le pensait beaucoup plus grand et costaud, avant de s’embrouiller et de s’embourber. Son ami lui avait raconté l’anecdote avec fidélité et avait réussi à lui arracher un rire. Heureusement pour lui, Kyra finit par se présenter, rompant le malaise de l’homme qui cherchait déjà un moyen de formuler qu’il n’était malheureusement pas son père. « Enchanté. » Il la connaissait de nom, bien qu’il se fût toujours tenu plutôt éloigné des affaires de la Capitale. Dans ses champs, la vie s’écoulait paisiblement. La politique était loin, tout comme le brouhaha de la foule. Le temps n’était pas le même. Depuis qu’il était à Basphel, il avait néanmoins dû fournir des efforts pour s’acclimater. Son manque de connaissances des actualités, qui n’était pas un problème dans le cadre de l’existence qu’il menait par le passé, en était devenu un dès que sa candidature avait été acceptée. « Et moi Montarville de Lieugro. » Mais, ça, elle le savait déjà. Il tourna les yeux vers la peinture. « Pas vraiment. » Il avait déjà songé à peindre plusieurs fois en voyant Jun faire mais la Paresse l’avait toujours emportée sur sa curiosité. Quant à étudier les œuvres, l’exercice aurait été trop compliqué pour lui auparavant. Faire marcher son cerveau avait toujours été plus compliqué que faire fonctionner son corps. Cependant, ce n’était plus le cas. Il se disait souvent, depuis, qu’il avait des siècles de retard en bien des domaines. « Pas vraiment… » reprit-il « … mais mon cavalier a préféré me laisser seul et il parait que c’est inconvenant de faire la sieste au milieu d’un bal. » Il sourit, tout en envoyant une œillade vers Jun. Son regard caressa malgré lui la silhouette de Lana dans la foulée mais il réussit à ne pas s’attarder sur elle. « Danseriez-vous ? Je promets de ne pas m’endormir pendant l’exercice. Mon Péché semble me laisser du répit depuis quelques temps. » Il sourit encore. Que la Paresse lui donnât du répit était amusant en un sens. « Et vous ? Quel est votre rapport à votre Péché actuellement ? » Il savait qu’elle n’était pas une Luxurieuse, ce qui le rassurait. Il n’y avait pas pire combinaison qu’un Paresseux et qu’un Luxurieux. 
Constater l’appétit de Blu lui arracha un sourire plus franc. « Je t’en prie. » répondit-il en baissant le regard sur ce qu’elle avait consigné dans son assiette. « Ça va. » Il marqua une pause, conscient du mensonge qui venait de franchir ses lèvres. « Enfin, j’ai connu de meilleurs moments, mais je suis certain que ça ira mieux, bientôt. » Il lui sourit, de ce rictus dont les fausses notes ricochaient jusque dans son cœur. En fait, ça n’était pas que le sort de Dastan ou d’Érasme qui le préoccupait. Il y avait aussi tous ces gens, tous ces Réprouvés qui s’étaient inévitablement trouvés pris au piège des flammes ou de l’hydre, tous ces Manichéens qui apprendraient bientôt la mort de leur souveraine. Et tout ça pour quoi ? Parce qu’ils n’étaient pas restés à Boraür, parce qu’ils n’étaient pas restés chez lui… Son regard se perdit quelques secondes dans le vague, avant de revenir sur Blu. « En chevalier ? J’aurais bien aimé. » Il sourit, d’un sourire un peu moins tricheur, et garda le silence pour laisser à la Magicienne le temps de formuler une hypothèse. Dès qu’elle la formula, il se gratta l’arrière de la nuque, une expression contrite sur le visage. « Oui, enfin… C’est quelqu’un qui a insisté pour que je mette celui-ci. Arcange Reknofed. » De nombreux étudiants de Basphel étaient associés ou s’associaient d’eux-mêmes à des personnages du Conte ; mais il était le seul à qui l’on en attribuait volontiers deux. Arcange, la brute sanguinaire, et Nicodème, le trésorier solitaire. « Si j’avais dû choisir le personnage dont je me sens le plus proche, je crois que j’aurais choisi Nicodème d’Ecirava, le trésorier de la Reine. » souffla-t-il, avant d’écouter le récit des aventures de la brune. « Oui, je suis venu avec du monde. » Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, comme s’ils pouvaient les voir. « Tekoa, Johannês, et deux Orines, Makoto et Haru. Elles devraient bientôt venir à Basphel. J’ai vu pas mal d’élèves de l’école, d’ailleurs, j’imagine que tu n’es pas la seule à avoir été invitée pendant le tournoi d’Ublys. Tu en as peut-être déjà retrouvé certains ? » Il lui sourit, puis ajouta d’autres mets dans son assiette. « Et tu connais bien le Vicomte ? C’est pour ça qu’il t’a invitée ? » s’enquit-il, n’ayant pas prêté attention au hasard qu’elle venait de mentionner. Il planait un peu. De façon générale, il n’était pas très au fait des relations entre les familles magiciennes. Il était tout à fait possible que les Dantilleul connussent les Halloy, voire que leurs lignées fussent liées par le mariage ou le sang. Défait de son habituel enthousiasme, il retint un soupir en songeant que s’il était amené à se rendre à davantage de festivités de ce type, il lui faudrait probablement se renseigner un peu mieux à ce sujet. Il n’en avait aucune envie parce qu’il n’éprouvait aucun intérêt pour celui-ci. Il commençait même à douter de sa volonté initiale de participer à plus de bals.
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La main droite de Regina se posa sur sa robe, à l’instar de la gauche, afin d’exécuter une petite révérence. « Bonsoir. » En relevant les yeux, elle tenta de déterminer l’âge du garçon. Ses traits avaient quelque chose de princier et la jeune fille se demanda s’il n’était pas le fils d’un Comte ou d’un Marquis de la connaissance de son père – ce qui rendait l’éventail des possibilités plus large que les fesses de la vieille Doriette. « Je n’ai pas eu la chance de rejoindre l’institution malheureusement. » répondit la concernée, humblement. C’était ce qu’on lui avait appris à dire dans un tel cas. En réalité, elle n’avait jamais eu la prétention de rejoindre l’école et ne s’était pas essayée au test d’entrée. Elle préférait rester sur les Terres Magiciennes, bien qu’elle ne vît son père qu’en de rares occasions et sa mère à la fréquence de la grêle s’abattant sur Caelum. « Léonidas Taiji. » Les Taiji étaient comme les Vaughan : un vrai casse-tête de généalogie. Certaines familles étaient si réduites qu’il suffisait de mentionner leur nom pour avoir une idée de l’étendue des haut-faits des aïeuls. Ce n’était pas le cas des Taiji qui, en plus de comporter un nombre important de membres, avaient pris racine comme des mauvaises herbes au sein de tous les peuples – pas que ce Léonidas fût une mauvaise herbe, simplement que Regina détestait apprendre qu’un énième Taiji ayant le même nom qu’un autre avait accompli tel ou tel exploit. Elle confondait absolument tout et l’Histoire la poussait parfois à sortir de ses gonds. « Vous faites un Elzibert très convaincant, c’est vrai. » s’amusa-t-elle après l’avoir détaillé. « Néanmoins, ce personnage n’est pas ce que l’on pourrait qualifier de gentil. » Elle voulut lui demander s’il était méchant mais se ravisa – Suris merci. « Avec plaisir. » Même si elle aurait préféré fureter dans la demeure, il lui paraissait délicat de refuser, surtout parce qu’elle n’avait pas percé les secrets de la position sociale de ce fameux Léonidas. 
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Mertle détestait les bals. Elle haïssait tout ce qui pouvait lui rappeler, de près ou de loin, sa vie d'ancienne magicienne. Si on lui demandait, elle aurait répondu qu'elle était devenue allergique à cette race de niais et de mielleux hypocrites. La réalité était un peu plus complexe. Elle impliquait ce sentiment de honte, d'échec face à sa vie, cette impression de ne rien avoir accompli de suffisamment grandiose. Une vie de misère, loin de tout ce qu'elle avait abandonné derrière elle. En quittant Bellada pour aller vivre à Juvaniel, la Boffin avait bien pensé pouvoir quitter toute cette mascarade une bonne fois pour toute. Et pourtant, la revoilà sur les terres du Lac Bleu, à peine quelques semaines après son départ. Une sombre histoire que voilà, qui impliquait un huissier fort peu content, une peau de banane et un globe magique. L'état déplorable dans lequel elle avait trouvé son lit y avait sans doute été pour quelque chose également - elle avait promis à l'univers de maudire le sale petit vaurien qui lui avait fait ce tour. 
Les yeux de la Sirène le jaugèrent. « Je croyais que vous vouliez jouer à être Judas ? » rétorqua-t-elle à sa surprise. En vérité, il eût été impossible pour l’adolescent d’incarner le souverain. Il pouvait le singer ou, à la rigueur, l’imiter, mais il ne pouvait en aucune manière en être une représentation fidèle. Il n’avait ni son charisme, ni sa détermination. En présence du Roi, Coline n’avait guère le loisir de parler autant ou de faire preuve d’une audace aussi assertive. Judas se montrait lui aussi avare en paroles ; avant toute chose, il agissait. Il prenait ce qu’il désirait à la seconde où il le souhaitait. S’il avait voulu l’entraîner à l’écart, il ne lui aurait rien demandé : il l’aurait fait. Cette pensée la fit frémir d’agacement. Il se comportait comme nombre d’hommes trop sûrs de leur force. Elle se mit brutalement à espérer que la Princesse Déchue le renversât pour prendre sa place à la tête d’Uobmab. « Vous me trouvez insupportable et ennuyeuse, mais vous vous infligez une danse avec moi ? » Elle sourit à son cavalier, étonnamment affable. Au fond, elle aurait voulu qu’il ravalât ses mots et s’étouffât avec – ceux sur Coline et ceux qui s’adressaient indirectement à elle. Ces derniers temps, à chaque fois qu’un homme rabaissait une femme, elle pensait à Yvonelle et cela lui retournait l’estomac. Elle préférait nettement quand leur orgueil démesuré lui arrachait des éclats de rire condescendants et des pics qui ne rataient jamais leur cible. « Et vous nourrissez mille idées à mon égard… » Son sourire se mua en une expression plus moqueuse, qui se défit dès qu’elle sentit sa main s’égarer sur ses reins. Contrairement à lui, ce ne fut pas l’interrogation qui arqua ses sourcils, mais la surprise ; puis ce fut le mécontentement qui se chargea de les froncer. Elle s’arrêta et s’écarta immédiatement. L’Ondine lui offrit un sourire glacé. « De caractère, je ne sais pas, mais d’intentions, vous êtes assurément mauvais juge. Peut-être me trouvez-vous insupportable et ennuyeuse, mais comment ne pas en rire quand vous êtes aussi fade qu’un flet et pourtant plus prétentieux qu’un goéland. Je n’ai rien à offrir à ceux dont la flétrissure est assurément égale au gonflement de leur ego. Bonne soirée, monsieur. » Elle recula encore d’un pas, puis tourna les talons et s’éloigna, le bas de sa robe dansant contre ses jambes. Quelques regards s’étaient accrochés à la scène. Elle les ignora superbement. Que les Gælyan fussent choqués, elle s’en gausserait. 
Mouton noir et parfois mouton tout court, Lazare ne savait pas toujours à quoi il acquiesçait. « C’est clair. » S’il avait eu plus de jugeote et moins de colère, il aurait compris qu’il faisait partie de ces fils à papa-maman. Né dans un bain de privilèges, au sein d’une famille aussi aimante qu’aisée, il avait tout pour réussir mais s’évertuait à cracher dans la soupe comme un vulgaire gobelin – ce qui était l’une des sources de l’énervement de ses parents. Sur le plan de la mauvaise foi, il le disputait largement avec Johannês, et sa réaction face à la foule de Basphéliens présents ne fut pas foncièrement différente. Il fronça les sourcils, juste avant que son cœur ne se serrât à la mention de Sceptelinôst. Comment se comporter vis-à-vis de ça ? L’angoisse lui mordit la poitrine, puis l’agacement de son compagnon y fit naître de la colère ; et il eut envie de leur hurler, à tous, de leur hurler qu’ils étaient des imbéciles et qu’ailleurs, des gens mouraient, qu’ailleurs, ils avaient failli mourir, et qu’eux ils dansaient, ils riaient, ils mangeaient. Tout demeura bloqué dans sa gorge.
Après les avoir longuement fixé, je m’approchais du couple qui dansait sur la piste. Je ne connaissais pas la fille, qui arborait une coloration capillaire d’un rouge un peu trop flamboyant. Par contre, le Clémentin était l’un de mes amis. Enfin, si on pouvait l’appeler ainsi : c’était l’un de mes esclaves, je ne tolérai sa présence dans ma vie que parce qu’il me distrayait. Et c’était là le cœur du problème. En allant danser avec cette gourgandine, il ne me divertissait plus. Je m’ennuyais, et c’était un problème. Si Eden était venu au bal, je n’aurais pas eu ce souci, mais il était rentré chez lui au lieu de venir au bal. Je pardonnais cependant son absence à mon frère : sa presque noyade l’excusait amplement ; aucun de nous n’aurait aimé se trouver à sa place, à part peut-être Calypso, qui avait souvent des idées saugrenues, comme de s’amouracher de ces chiens puants qui nous faisaient de la concurrence à Basphel. Toujours était-il que mon acolyte de bêtise n’était pas là pour m’amuser, et que le magicien qui me servait de bouche-trou m’avait préféré une midinette. C’était intolérable. Je devais remédier à cette situation. Je m’imposais donc à leur côté, m’arrêtant si proche d’eux qu’ils durent interrompre leur valse. « Il s’est déguisé en Clémentin, mais c’est plus un Déodatus. Il a un sacré complexe sur sa mère, et en plus de ça, il a des morpions. » lâchais-je. Un silence de plomb tomba dans notre trio. Le visage sidéré de la jeune fille m’arracha un sourire narquois. Ce fut ce rictus perfide qui sembla tirer le danseur de sa stupéfaction. « Sale matou ! » scanda-t-il tout en lâchant sa partenaire pour essayer de m’attraper par la peau du cou. Trop tard, j’avais déjà déguerpi, ravi de le voir enfin m’apporter l’attention qui m’était due.