Le bal du Vicompte Anthonius Halloy
Jämiel & Bellone

Tamino - The Flame

Bellone comprima son rire – il se manifesta par un sourire complice tandis qu’elle jetait une œillade à Jämiel. Elle aimait qu’il eût joué le jeu. Elle l’imaginait devenir maître du monde, comme dans ce rêve qu’elle lui avait évoqué lors de cette nuit à Juvaniel… Même si ce n’était que des pérégrinations mentales, elle se plaisait à inventer un avenir grandiose à l’Alfar. Quand la réalité la frappait, elle aimait à retrouver la simplicité de ce garçon devenu homme qu’elle avait vu grandir et chérit. Aussi, lorsque le masque du brun se fissura, le sien suivit peu de temps après, et elle se laissa aller à un rire franc. « Super. » fit-elle alors que le Nerethi lui promettait de la rejoindre à Aikisu. Elle songea déjà à ce qu’ils pourraient faire. Il y aurait évidemment les célébrations. Mais elle n’avait jamais expérimenté Neru avec lui : ce serait intéressant, de le découvrir dans une posture qui le déstabiliserait. Peut-être se plairait-il à ce jeu, qui renforçait la confiance totale, l’abandon face à l’autre. C’était autant intime qu’exaltant, pensait la brune. Certaines Orines en avaient fait leur Art principal, comme Wakiya. D’autres, comme elle-même, s’étaient contentées de le pratiquer sur des consœurs pour le jour où leur Destin serait lié à celui d’un autre individu. Même si la pratique n’était pas poussée à son apogée, elle en demeurait plaisante.

L’esclandre d’une vieille femme avec une demoiselle attira l’attention de la Soerei, qui cacha son sourire derrière ses mains. Elle ne voulait pas paraître se moquer mais le spectacle était un peu grotesque. « Tu en doutais ? J’ai pourtant toujours raison. » s’amusa-t-elle avant de retrouver un air plus sérieux. « Il n’y a qu’ici que l’on peut trouver ce genre de scène. » Chez les Alfars, les vengeances se transformaient en complots, et chez les Orines, les mésententes étaient toujours relayées par des médiateurs capables d’apaiser les tensions avant qu’elles n’explosent en démonstration de force, comme en cet instant.

Bellone reporta à nouveau son attention sur les œuvres d’art. La vue d’un tableau lui arracha une grimace. « J’y pense. As-tu entendu la nouvelle ? J’ai cru comprendre que Væspera cherchait une mentore chez les Orines. Elle cherche une maître Geisha, dans un de nos villages. Aillil m’a demandé de l’aider à trouver une préceptrice et de veiller sur elle. » La Déléis ne devait pas être ravie de devoir abandonner sa pupille, qu’elle avait entrainé depuis des années mais que l’exode de Drosera chassait de la capitale. Bellone haussa les épaules. Elle ne souhaitait pas contrarier la mère de Jämiel, mais la situation n’était pas des plus appréciables. Les nièces de l’Alfar n’avaient jamais porté l’Orine dans leurs cœurs.

Message III - 446 mots
Localisation : salle de bal ; elle discute avec Jämiel
Déguisement : Adolestine

Le val du Viconte Anthonius Halloy
Mertle des cavernes

« Vieille poiscaille puante toi-même ! » S’il y avait un peuple que la sorcière haïssait au moins autant que les mages bleus, c’était bien celui des Ondins. Les vieilles rancunes raciales s’étaient imbibées profondément dans le cœur crédule, et elle ne s’était jamais remise de la traitrise de cette rousse qui avait le feu au cul. A son époque, lorsque l’on menait les rouquines aux buchés, elle avait dénoncé quelques pauvrettes qu’elle n’avait pas porté dans son cœur, et la folie du seigneur des Ténèbres avait fait le reste, conduisant ses ennemies jusqu’à leurs sentences mortelles. La vieille canne n’en était pas peu fière. Mais voilà, elle détestait ces poissonnières et s’entendre comparée à l’une d’elle lui donna la force nécessaire pour s’acharner sur sa vieille ennemie. « Ha, essaye donc pour voir ! J’aimerais t’y voir ! Moi, je vais te zigouiller comme on a trucidé les démons en Enfer ! » Sa tirade fut accueillie par une contra-attaque mauve, qui lui arracha un cri d’agonie tirant sur le cancanement d’une oie en colère, tandis qu’elle s’acharnait d’autant plus sur l’adolescente venue lui chercher des noises. Voyant l’enfant de Sympan déguerpir face à leur bataille, la vieille bique esquissa un rictus victorieux. « Deux ? Ma pauvre, ton Erasme t’a tant inondé que s’en est venu éteindre la lumière aux quelques étages qu’il te restait d’allumé ! Il n’y a que moi, ici, qui soit féroce ! » Bien qu’elle soit satisfaite d’avoir chasser la vermine, elle n’était pas prête à entretenir une trêve avec son ennemie de toujours. Dommage que cette vieille gâteuse n’eût pas le crâne un peu plus roux. « Qu’est ce que t’en sais de comment qu’il est monté d’abord ! T'es allée lui reniflé la baguette de près ? »

Le domestique sépara les deux affreuses, mais la Boffin fulminait toujours. Elle n’avait pas eu le temps de reprendre ses esprits que voilà qu’on l’agressait de nouveaux ! Avec un hoquet outré, la mage noire observa la magicienne lui tomber à moitié dessus et éclater dans des lamentations mièvres. « Non mais ! » s’offusqua-t-elle, essayant de tirer sur son jupon pour faire lâcher prise à l’ivrogne. Impossible : elle avait une sacrée poigne, cette poivrote ! « Lâche-moi, sale puceron alcoolisé ! » Avec stupeur, elle s’imagina la jeune femme lui recracher le contenu de son estomac dessus. La réalité fut presque tout aussi scandaleuse : la morve vint se coller à l’étoffe, faisant s’écarquiller les yeux de madame Boffin, à tel point que l’on eut pu croire qu’ils s’apprêtaient à bondir de leurs orbites pour aller assommer l’insolente. « LÂCHE MOI, SALE SERPILLERE ! » se remit à hurler la mégère : cette fois, elle n’y tint plus, et les coups de canne volèrent, le premier sur les doigts qui continuaient à s’agripper à elle, le second sur la caboche décolorée. « Sorcier ? SORCIER ? Tu m’étonnes qu'personne veut d'toi, ma pauv'fille ! A t'jeter sur l'premier qu'vient, à pleurnicher comme une malheureuse, aucun esprit maléfique digne d'c'nom n'voudrait s'coltiner une gourgandine comme toi ! » Mais l’outrage ne s’arrêtait pas là. Elle méritait une punition digne de ce nom. « Un visage si laid, à personne ne plaît ! Pleure et pleure encore enfant de malheur, car pour l’heure, jamais tu ne trouveras preneur ! » Et, sur ces viles paroles, Mertle cracha sur celle qu’elle venait de maudire.

Un domestique s’était à nouveau manifesté et faisait mine de vouloir embarquer la vilaine. Celle-ci agita sa cane en tout sens pour l’en dissuader. « Ecartez vous donc, bande d'bons à riens ! On m'chasse pas comme ça, moi, Mertle Boffin ! C’pas vous qui m'renvoyez, c’est moi qu'part ! J’en ai ras l'croupion d'vos invités douteux ! » Et, sur ces paroles amères, la sorcière claudiqua jusqu’à la sortie.

600 mots avant matraquage du dialogue
Mertle se bat contre Réta puis se fait agresser par Aubépine. Elle la maudit avant de partir (en réalité elle se fait raccompagner par un domestique).
J'ai changé mon ancien poste pour une pochette violette.
Ce sera mon dernier message avec Mertle.

la malédiction:

Le bal du Vicomte Halloy
Jasmin

Greek tragedy - The wombats

 S’il s’était agit de n’importe quelle autre fille, Jasmin n’aurait pas toléré une telle hésitation. Il aurait interprété son regard rivé sur le point de fuite des deux magiciens comme un refus, et aurait perdu patience. Son attention se serait perdue ailleurs : sur une mouche, un fil qui traine, une bêtise plus grosse que lui ; n’importe quoi d’autre de plus intéressant qu’une midinette qui ne voyait pas à quel point il était génial. Son orgueil blessé de se voir préféré son frère ou l’un de ses amis, le chaton fronça les sourcils, sa bouche se tordant dans une vague amère. C’était bien parce qu’il s’agissait de Lana, et que les convenances voulaient qu’il la remercie comme il se devait pour son présent. Oui voilà, c’était juste ça, et pas parce qu’il la trouvait super belle, et qu’elle sentait si bon qu’il commençait à se rappeler les croquettes au saumon de quand il était encore petit chaton.

L’intervention de sa sœur sembla convaincre l’ondine. C’était une victoire, et même s’il n’en tirait pas tous les mérites, l’Eversha s’en satisfaisait. Sa queue fouettant à nouveau l’air d’excitation, le rouquin regagna la piste de danse et plaça ses mains aux endroits adéquats pour diriger leurs pas. Elle allait voir, avec ça, elle allait tomber entre ses pâtes, cette anguille ! « Il est beau, et j’aime la sensation, quand je le manie. » approuva le danseur. « Tu aimes ça aussi, danser ? Pas qu’en couple, je veux dire. » Constatant que sa partenaire était occupée à sonder la salle plutôt qu’à l’admirer, le Halloy sentit une piqûre titiller de nouveau son égo. Elle cherchait sans doute encore les deux adolescents qui lui avaient refusé leur compagnie. Il décida de la faire tournoyer, même si ce n’était pas attendu immédiatement. Gauche, il faillit perdre l’équilibre et les faire chavirer tous les deux mais se rattrapa in extrémis, dans un pas lourd, bruyant et peu gracieux. « Pourquoi il t’intéresse tant, ce Johânnes ? » voulu savoir l’homme-bête, alors que son visage était proche de celui de sa partenaire.

Une silhouette était venue et s’était arrêtée juste devant eux. En relevant la tête, Jasmin pu reconnaître le garçon qu’il avait embêté plus tôt. Un rictus victorieux était affiché sur les lèvres du Clémentin, qui arracha un frisson désagréable au félin. L’adolescent se mit à hauteur de l’oreille de la cavalière, mais s’exprima de manière à ce que le rouquin l’entende parfaitement. « Il s’est déguisé en Ludoric, mais c’est plutôt un Merlin. Il espère devenir aussi puissant que Judas, mais c’est juste un ado frustré qui essaye de pas mourir sous ses complexes. Ah, et il sait même pas bander dur. » Furieux, l’injurié lâcha Lana et partit à la poursuite de l’odieux esclave qui avait osé se moquer de lui. Vengeance ou non, il ne tolérait pas l’insubordination chez ses esclaves humanoïdes.

469 mots
Déguisement : Ludoric
Position : la salle de bal
Action : Danse avec Lana, puis pars à la chasse du PNJ de mon premier post. Ce sera mon dernier message avec lui.

Le bal du Vicomte Anthonius Halloy
Babelda déguisée en Déliséa De Lieugro

Laura's dance - Mirko Dukanovic

Babelda écouta les explications de l’adolescente avec attention. Lui prêter oreille était instinctif, lui semblait naturel. Aussi étrange et peu ressemblant à son caractère habituel, la Caeli ne pouvait s’empêcher de sentir cet élan protecteur abonder en faveur de la jeune fille. Elle éprouvait le besoin de la faire se sentir en sécurité, voulait devenir sa confidente, lui assurer qu’elle pouvait lui faire confiance. Si la demoiselle lui avait demandé son aide, l’adulte savait qu’elle n’aurait pas hésité une seconde avant de la lui apporter. Il y avait des gens possédant cette capacité, ce magnétisme faisant tomber toutes les gardes. Mais la connexion qui liait les deux femmes n’était pas dictée par le charisme de l’une ni de l’autre : ces racines remontaient plus profondément, elles étaient encrées en chacune d’elles, marquant leurs esprits, leurs chaires. Elles venaient tout juste de se rencontrer, dans ce monde-ci, et pourtant, la plus âgée ne pouvait nier une seule seconde cette impression de la connaître, comme si elle l’avait faite. La maternité n’avait jamais été un projet et, aussi loin qu’elle avait pu le voir n’en serait jamais un – pourtant, en cet instant, Babelda se demanda si ce qu’elle éprouvait se rapprochait de ce que l’on caractérisait comme un instinct maternel. « C’est amusant, en effet. » déclara la Délisea avec un sourire bienveillant. « Elle doit être talentueuse. Je n’ai pas passé la soirée dans la salle de bal mais de ce que j’ai pu entendre, tous les morceaux étaient appréciables. » Babelda n’avait jamais été douée pour les compliments.

L’arrivée d’un garçon coupa la conversation des deux Rehlas. La Montarville posa son regard sur l’adolescent, et un sentiment de familiarité semblable à celui qu’elle éprouvait au contact de l’Yvonelle s’imprégna en elle. Leur connexion était loin d’être aussi profonde qu’avec la blanche, mais Babelda su qu’elle l’avait connu, de la même manière qu’elle avait connu son ancienne interlocutrice. Lorsque la jeune femme voulu prendre congé, la brune ne chercha pas à la retenir. « Nous nous reverrons. » répéta-t-elle pour confirmer ses paroles. Elle aussi en était persuadée, et son sourire se fit plus franc que précédemment. « Passez une bonne soirée également. » Le regard vert de la De Lieugro se porta sur l’homme. Elle ne lui adressa pas la parole, observant le duo s’éloigner.

« Tu aurais au moins pu danser. C’est un bal, après tout. » Babelda remonta le regard vers l’homme qui l’accompagnait – déguisé en Sextus. Ulrich avait lui aussi joué son jeu avec le destin. La Rehla soupira. « Je ne suis pas ici pour m’amuser. » « Ta mission est accomplie, tu peux profiter du reste de la soirée. » « Non. Je préfère rentrer. De toute manière, la soirée touche à sa fin. » constata la Déliséa, désignant d’un signe de tête la piste de danse qui s’était progressivement désertée.

Message III - 464 mots
Localisation ; Salle de balle avec Kiara. Ce sera mon dernier message avec elle. Merci pour l'event.  
Déguisement ; Déliséa De Lieugro (femme de Montarville)

Le bal du Vicompte Anthonius Halloy
Jämiel & Bellone

Tamino - The Flame

« Ce n’est pas comme si Væspera avait le choix… Elle subit l’exode autant que vous tous. » répondit Bellone quant à la déception d’Aillil. « Ça ne veut pas dire que ta mère n’était pas talentueuse, simplement… Qu’elle retrouvera son élève plus tard. » essaya de minimiser la brune. C’était une situation délicate de plus créé par la décision de l’Amarante.

« Une faveur ? Ça va te coûter cher. Au moins un baiser. » Cette dernière phrase, elle ne l’avait pas formulée à voix haute. Pourtant, elle savait que le message serait passé à travers leur Lien. « Qu’est ce que je peux faire pour t’aider ? » demanda-t-elle, retrouvant son sérieux. La demande de son partenaire lui fit hausser les sourcils, surprise. Son explication la laissa songeuse. Bellone sentait une sorte d’instinct protecteur dans ce discours, vouloir préserver le comportement inerrant aux Alfars pour que le retour à Drosera ne sot pas un choc, comme celui qu’avait vécu l’Orine. Ne pas laisser s’endormir la méfiance, la suspicion et la préparation de complots, qui étaient des clés pour survivre dans cette fosse aux lions. Pourtant, ce départ forcé des futures générations n’était-il pas justement l’occasion de faire bouger les choses, de faire évoluer les mentalités ? D’apporter un vent plus sain dans les traditions du peuple élitiste ? La jeune femme garda ses inquiétudes pour elle-même. « Je crois que ta mère comme toi me prêtez plus d’importance que je n’en ai vraiment. Je ne suis pas en mesure d’assurer ni d’empêcher quoi que ce soit. » Elle n’était pas assez reconnue pour que son avis sot pris en compte dans une décision si importante. « S’il s’était agi d’une musicienne, j’aurais pu intervenir en la faveur de ta cousine, glisser quelques mots ci ou là, chose mais la peinture… Je n’ai pas vraiment de contact. J’imagine que ça penche naturellement en faveur de ta demande. » Bellone haussa les épaules. « Je pourrai répondre à Aillil que seul le talent de sa nièce comptera. De faire parvenir ses travaux à Maëlith pour qu’ils soient étudiés, comme ceux des autres prétendants, et qu’elle sera recontactée si l’une des Geisha trouve son Dakao intéressant. » Elle s’attirerait sans doute les foudres de cette famille d’accueil, mais elle ne craignait plus leur autorité ni leur influence, loin des murs de la Majestueuse. La flutiste glissa un regard amusé vers le violoniste. « Doutes-tu du système éducatif de mon peuple, Jämiel ? » interrogea-t-elle pour plaisanter.

« Bien. Qui voudras-tu aller aborder ? Puisque nous sommes ici, autant en profiter pour élargir ton réseau. »

Message IV - 416 mots.
Localisation : salle de bal ; elle discute avec Jämiel. Ce sera mon dernier message avec elle.
Déguisement : Adolestine

Récapitulatif des pochettes: