Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2485 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Sceptique, Maximilien observait sa nouvelle coiffure dans un miroir. Depuis quelque temps on avait tendance à lui faire remarquer qu'il devrait arrêter de repousser tous les bals et invitations diverses et variés que les Mages Bleus organisaient et lui envoyait. Il en recevait d'ailleurs de moins en moins à force de ne pas y donner suite. C'était l'une des raisons qui l'avait amené à rejoindre cette festivité-ci, quand bien même il s'agit d'une soirée déguisée sur un sujet qu'il ne connaissait que de loin. Il s'était ainsi vu obligé à demander conseil à Kyra qui, il en était certain, avait dû lire cette histoire. « Pourquoi tu veux aller à cette soirée si tu n'as pas la moindre idée du contexte du thème ? » l'avait-elle questionné. Son interrogation était légitime. « On m'a légèrement forcé la main. »avait-il répliqué, sans réussir à se faire croire de la Déchue cependant. Ce n'était pas totalement faux pourtant. En parlant de soirée déguisée devant Aurel et Sharhizad, il avait signé son engagement à y aller. Il s'était alors fié à l'avis de la Conteuse pour les costumes. Pour le garçonnet, elle avait proposé Ludoric. Un garçon au cœur noble et à l'âme sensible, roux qui plus est, ce qui avait pour mérite de n'avoir à se soucier que du costume. Maximilien fut d'ailleurs étonné par l'affection avec laquelle elle parlait de ce personnage. Pour Shahrizad, également pour des raisons physiques, elle avait proposé une certaine Pénélope, ajoutant à l'intention de la fillette qu'elle pourrait lui présenter la véritable Pénélope qu'elle connaissait très bien, ce qui eut pour effet de ravir l'Enfant des Cieux. Enfin, lorsqu'était venu son tour, la Gourmande s'était montrée particulièrement hésitante, le détaillant longuement avant de se prononcer, comme saisit par l'évidence. « Judas. Avec ton anti-magie, c'est le rôle parfait. ». Il n'avait pas compris sur le coup cette justification. « Il faut juste faire quelques arrangements physiques. » avait-elle ajouté ensuite. Il se passa une main dans les cheveux et sur la barbe, totalement perturbé par ce changement d'apparence. S'il avait toléré la teinture — qui partirait de toute façon à terme — il avait refusé de se raser. Il pouvait faire des concessions pour s'approcher du physique, il fallait pas abuser non plus. Ils n'allaient pas à un concours après tout.
Un instant il se détourna du château pour perdre son regard sur le paysage, songeant à Eeva. Serait-elle présente ? Était-elle encore sur les terres du Lac Bleu au moins ? « Allons, la nostalgie ne sied guère à un personnage comme le tien. » déclara Kyra, un brin moqueuse. « Je savais que j'aurais dû demander plus de détails avant de suivre ta suggestion. » grogna-t-il à son endroit. Afin d'avoir de plus amples détails sur le caractère de leur personnage, et ceux des autres, la Déchue lui avait généreusement offert les principaux tomes dont elle avait marqué certains passages afin de lui offrir une lecture rapide et concise de l'histoire et de ses protagonistes, sans avoir la nécessité de lire l'entièreté de la saga. Car, si elle avait longuement développé Pénélope et plus encore Ludoric, elle n'avait fait qu'effleurer Judas. Il découvrit ainsi la tyrannie du roi. Ses trop nombreux travers. Craint des uns, admiré des autres. Amateur de la loi du plus fort et à l'origine de la mort de plusieurs reines et rois. Le genre de personne que l'on préfère éviter autant qu'il attire la fascination. « Il a quand même ses qualités voyons : c'est une personne séduisante, et qui le sait. C'est également un stratège et excellent combattant. » plaida-t-elle sa cause avant d'ajouter « Et puis, ce n'est pas comme si c'était la première fois que tu incarnais un méchant. Il n'y a pas de quoi s'insurger. » ajouta la Petite Sœur avec nonchalance comme elle s'écarta de quelques pas. « De quoi tu me parles ? ». Il s'était exprimé avec plus de violence qu'il ne l'avait voulu. Néanmoins, l'air soucieux qui venait de se dessiner sur le visage de la Déchue et, surtout, l'arrivée tant attendue d'Antonija calma son ire. « Maximilien, j'ai failli ne pas te reconnaître. » - « Antoja ! ». À peine l'Ange fut-elle arrivée que l'Enfant des Cieux lui sauta dessus.
À présent en famille — c'était ainsi que Shahrizad avait parlé de leur groupe, ce qui se comprenait étant donné que la Wun avait largement participé à leur éducation — le quatuor se dirigea vers le perron. « Oh ! Y a d'autres enfants là-bas ! » indiqua Shahrizad en pointant un index en leur direction. « On peut y aller, hein pāṁ, on peut ? » implora la petite ailée en levant le visage vers les adultes, Antonija fut la première à opiner du chef. « Aurel n'a pas l'air dans son assiette. » commenta l'Ange en fixant les enfants. « Plus il grandit, plus c'est évident que quelque chose lui pèse. » confirma l'Obstiné dans un soupir pendant que les enfants couraient vers une petite blonde. A quelques pas, ils s'arrêtèrent cependant, Shahrizad murmurant à l'oreille de son frère avant qu'ils ne reprennent leur avancée en trotinant. « Bonjour madame ! » saluèrent vivement les jeunes Humains, Aurel se tournant ensuite vers la fillette. « Tu veux jouer avec nous ? » l'invita-t-il en lui tendant la main. « Est-ce qu'elle peut venir jouer avec nous s'il-vous-plait ? » fit en même temps l'Enfant des Cieux à l'intention de celle qu'elle imaginait être la mère de sa nouvelle amie.
Post I | Mots 923 (promis les autres seront plus courts, juste que y avait beaucoup de monde à introduire)
résumé:
Max arrive avec Antonija, Sha et Aurel. Ils vont vers le perron avant d'être lâchés par les enfants qui vont voir Pando Déguisement : Aurel en Ludoric ; Sha en Pénélope ; Max en Judas (déso Mancy, la faute à cet OC) ; Anto en Luthgarde
Dernière édition par Maximilien Eraël le Mer 19 Juin 2024, 23:58, édité 1 fois
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4892 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Avant de rejoindre la vicomté, j'avais rapidement fait un détour par Avalon. On disait que l'homme avait tout ce qu'il fallait pour parfaire le costume de chacun à sa soirée. Il ne possédait pas ce que moi j'avais cependant. Et puis, je devais, de toute façon, récupérer les tomes sortis pour les donner à Max. Le personnage de Judas ne s'expliquait pas, aussi avais-je décidé de le laisser le découvrir par lui-même. Ce serait, en plus, bien plus drôle car trop tard pour changer de personnage. Enfournant rapidement mes affaires dans le sac accroché à la selle de Vehadi, je pris, dès le lendemain, la direction des festivités.
Je détaillai l'Ange tout juste arrivée, devinant en quel personnage elle s'était habillée. Si j'ignorais qu'elle devait venir, la voir ne m'étonna pas. « J'avais peur que tu ne viennes pas. ». Je m'apprêtai à tourner les talons lorsqu'il l'enlaça. J'avais bien conscience de ne pas être à ma place. La voix de l'Immaculée tournée vers moi m'intercepta cependant après quelques pas. « Pourquoi Judas ? Ludoric n'aurait pas été plus logique ? ». Je me tournai vers elle qui, je découvris, me jugeait d'un œil critique. « Ludoric était déjà pris. » commençai-je à me justifier en posant un regard sur Aurel. « Et je te l'ai dit à toi : à cause de ton anti-magie. Au moins, si les gens t'esquivent, ça paraitra comme normal. » continuai-je en me tournant vers Max. Je préférai garder pour moi le fait que voir sa réaction en apprenant revêtir un semblant de l'apparence du tyran sanguinaire avait également été un moteur à ce choix. « Je ne pensais cependant pas que tu aurais lu ce livre toi. » ajoutai-je en ramenant mon intention sur Antonija qui s'empourpra dans l'instant. « Non, je l'ai surtout survolé pour pouvoir accompagner Max. » se défendit-elle tout de même. Avec un sourire moqueur, je repris mon avancée, me dirigeant vers la garde-robe où je laissai enfin la magie se diffuser sur ma peau pour en changer légèrement l'apparence — qui se résumait à changer de taille et adoucir mon visage pour lui offrir un air plus adolescent — avant de troquer ma robe contre une correspondant plus à ma nouvelle physionomie. Puis j'y ajoutai la touche finale en tirant mes cheveux de sorte à y accrocher la broche. « Oups, pardon. » m'excusai-je alors que je bousculais quelqu'un en rejoignant la salle de bal, sans m'attarder plus sur sa personne. C'était sur le grand gaillard plus loin, légèrement en retrait, que mon regard s'était posé. Je trottinai vers lui jusqu'à me poster à ses côtés. « Bonsoir père. Encore à chercher l'isolement ? » lui souris-je avant de détailler un peu plus son visage. « Oh, messire dah Numen. Je ne m'attendais pas à vous trouver ici. Je suis Kyra Lemingway. Ravie de pouvoir échanger avec vous. » me présentai-je avec un sourire avant de me tourner vers la peinture. Une curieuse œuvre d'art entre réalisme et abstrait. On y devinait la réunion dans la grande salle de réception du château. On y devinait également la surprise dans la posture des corps. Néanmoins, la peinture au couteau dissimulait habilement certains détails, notamment les plus sensibles. « Enfin, ce soir je suis plutôt Adolestine de Lieugro. » ris-je doucement, songeant que ce rôle, je ne l'incarnais pas uniquement pour cette soirée. « Vous êtes amateur de peinture ? ». Cet homme était connu, et pourtant peu de choses circulaient à son propos, qu'il s'agisse de rumeurs ou même de détails sur sa vie personnelle. Ce qu'il aimait et n'aimait pas, par exemple.
Kyra quitte Max&co. Elle fait un détour par la garde-robe et rentre dans Bran en sortant, mais elle s'en formalise pas et va rejoindre Alaster Déguisement : Kyra en Adolestine
C'est encadrée de ses parents qu’Aubépine fit son entrée dans l’immense demeure du Vicomte. Son père trépignait presque autant qu’elle ; il avait serré avec effusion les mains du domestique qui les avait accueillis avant de le complimenter chaudement sur la splendeur des lieux et de tirer sa fille à sa suite. Anicée avait suivi d’un pas plus mesuré, un sourire attendri aux lèvres. « Tu aurais vraiment dû me laisser m’occuper de ta coiffure, ma citrouille... » commentait Fleurentin d’un air chagrin en observant la nouvelle tignasse de l’adolescente. Cette dernière avait délaissé ses tresses habituelles pour laisser couler ses cheveux jusqu’en bas du dos. D’un blond filasse, ils étaient trop ternes et trop épais pour véritablement rappeler ceux d’Ange-Lyne, le personnage du Conte qu’elle incarnait aujourd’hui. « Ah non ! Pas question ! La dernière fois que je t’ai demandé de me couper les pointes, je me suis retrouvée avec les longueurs mauves et les racines vertes ! » On l’avait appelée « Aubergine » pendant une semaine. Un enfer. Son père haussa les épaules dans un geste d’impuissance. « Ce que la magie veut... » Aubépine leva les yeux au ciel. Son père était un coiffeur de renom, mais il laissait trop souvent sa magie prendre les rênes ; le résultat était souvent fabuleux, mais il y avait parfois des ratés. Elle en avait été la première victime et s’était depuis jurée de ne plus jamais laisser sa crinière à la merci de ses ciseaux.
Sa mère, égale à elle-même, s’entretenait déjà avec les autres invités. Si son déguisement était quelque peu rudimentaire, son port altier et ses bonnes manières faisaient d’elle une Wesphaline plutôt crédible. Aucun des ses parents n’ayant lu les Contes, Anicée avait laissée sa fille lui assigner un rôle. Fleurentin, cependant, avec insisté vouloir représenter un personnage qui avait du panache - et pour bien connaître son paternel, Aubépine savait que par « panache », il voulait surtout dire « moustache ». C’est donc en Melchior le vendeur de thé (ainsi qu’elle le lui avait sobrement présenté) qu’il s’était déguisé, les poils sous son nez dont il tirait tant de fierté soigneusement cirés et entortillés et des feuilles de thé fichés dans ses cheveux bouclés, laissant dans son sillage un parfum entêtant de fleurs médicinales. Philomène était perchée sur son épaule. Son déguisement excentrique contrastait avec celui de sa fille, qui s’était contentée d’une chemise blanche tachée de rouge (de la peinture, pas du sang, bien sûr, s’était-elle empressée d’expliquer devant l’air effaré de son père) et d’un pantalon noir à la coupe ample et sobre. Un corset sombre lui cintrait la taille. Avec ses formes, elle ressemblait bien peu à Ange-Lyne, qu’elle s’imaginait élancée comme un pinceau et effilée comme un scalpel ; mais ça ne l’empêcherait pas de tout faire pour trouver son Arcange ce soir. À cette idée, le rouge lui monta aux joues. « Tu es toute rouge, ma puce ! Est-ce que ton corset est trop serré ? » s’inquiéta Fleurentin. « Oh, euh, non, il est à peine lacé, ne t’en fais pas… ça doit être tout ce monde, ça me donne chaud. Je vais aller me rafraîchir au buffet ! » Aubépine s’éventa de ses mains en souriant nerveusement. « Très bonne idée ! Ta maman et moi devons parler affaires, de toute façon. On se retrouve plus tard, ma grenouille ? » Le sourire se figea sur les traits de la petite Magicienne et ses yeux s’étrécirent. Parler affaires, hein ? Elle s’éloignait d’un pas rageur tandis que Fleurentin continuait : « … n’oublie pas de saluer tes cousins et tes cousines ! » Une fois hors de sa vue, Aubépine lui tira la langue. Elle avait d’autres priorités et pas de temps à perdre avec une cousinade impromptue. Avant de pouvoir se lancer à la recherche de son Arcange, elle avait un pacte à honorer.
Au lieu de rentrer dans la salle de bal, la Magicienne longea le couloir et retrouva la bibliothèque que le domestique leur avait brièvement présenté à leur arrivée. Elle voulait voir de plus près les « ouvrages annexes » qu’il avait mentionnés ; elle n’aurait pas imaginé que des fanfictions puissent générer autant d’intérêt, au point d’être entreposés au même endroit que les œuvres originales. Est-ce qu’un jour, ses écrits seront assez bons pour faire partie de cette collection ? Il lui faudrait un nom de plume. Aubépine Percefeuille, ça manquait de classe. Toute à ses réflexions, elle manqua de percuter une jeune fille qui était plantée devant une étagère. « Oh, toutes mes excuses, je… Par Suris, Blu, c’est toi ?! » s’exclama-t-elle avec entrain en reconnaissant la Basphélienne avec qui elle avait participé aux Épreuves du Bal d’Encens. « Laisse-moi deviner, tu es déguisée en… hmm… Clémentine, c’est bien ça ? C’est les fleurs qui m’ont mise sur la voie. Je ne savais pas que tu aimais les Contes, il faudra qu’on en discute à l’occasion ! » Son enthousiasme retomba soudain comme un soufflé aux fromages qu’on aurait mal enfourné et elle croisa les bras, l’air boudeur. « Toi aussi, tu t’es fait gentiment éloigner par tes parents pour qu’ils puissent causer mariages arrangés entre eux ? Ils pensent que je ne sais pas ce qui se trame, mais c’est bien mal me connaître… je te jure, s’ils essaient de me caser avec un Magicien, je... » Les mots restèrent en suspens. Elle venait de remarquer qu’elles n’étaient pas seules. Confuse, elle se retourna sur un adolescent à la mine sombre dont le visage lui disait quelque chose. Un Basphélien ? « Oups, je ne t’avais pas vu. » La jeune fille l’étudia de plus près. « Pardon, mais en qui es-tu déguisé ? Ce n’est pas pour être mauvaise langue, moi non plus, je ne ressemble pas trop à mon personnage... » Elle espérait qu’elle n’interrompait rien d’important entre ces deux-là.
Sa mission lui revint en tête et elle se mordit les lèvres. Si elle avait choisi la bibliothèque, ce n’était pas simplement pour y admirer les livres. Il lui fallait un endroit tranquille pour commettre son méfait. La semaine que lui avait laissée Sanje s’était presque écoulée, et elle ne voulait pas savoir quel sort lui réserverait le Démon si elle lui désobéissait. Elle tourna la tête vers Blu, agitée. Non. Pas elle. Mais alors… qui d’autre ? Aubépine réfléchit furieusement. Rien ne disait qu’il fallait qu’elle s’y prenne exactement de la même façon, non ? Quelque chose de moelleux… L’adolescente prit une grande inspiration. Sa décision était prise. « Désolée... » chuchota-t-elle au garçon avant de s’avancer vers lui dans ce qui ressemblait à une étreinte. Ses mains enlacèrent son dos et descendirent sur son fessier, qu’elle attrapa fermement en hurlant : « P...POUET POUET ! » avant de s’élancer en courant dans le couloir. Elle espérait que Blu voudrait toujours être son amie après un tel spectacle. Au moins, la situation s’était avérée idéale : une seule victime, un seul témoin. Elle arriva à bout de souffle dans la salle de bal, où elle se mêla à la foule.
Message I | 1187 mots (oups... ce sera plus court la prochaine fois)
Résumé : Aubépine est dans la salle de bal (après être allée embêter Trotro et Blu dans la bibliothèque.) Elle est déguisée en Ange-Lyne.
C’était quand même fou de pouvoir être obsédé par un simple conte au point de l’honorer dans les plus infimes détails de sa propre maison. Blu avait du mal à croire que tous ces livres étaient relatifs à la même intrigue, et pourtant, l’impressionnante collection se trouvait sous ses yeux. Le Vicomte ne lisait-il vraiment rien d’autre ? Rien du tout ?
-Oui. Il lui semblait bien l’avoir reconnu comme étant un camarade, plus tôt. Blu Dantilleul. Je suis de l’Etain.
Elle reposa son attention sur les pages que son interlocuteur désignait. Il avait ce ton dédaigneux que Blu commençait à avoir l’habitude d’entendre à force de côtoyer toutes sortes de personnes à Basphel. Ce n’était pas tout à fait le genre avec lequel elle était supposée sympathiser.
-Toi aussi tu as été victime de ce bouquin ? C’est le cas de pas mal de monde apparemment. En tout cas, c’était l’impression que donnait tout le raffut à l’école. Je n’en fais pas partie. Du moins, je ne crois pas, même si le Vicomte m’a dit que je ressemblais à Clémentine. Je n’ai pas son nom complet non-plus.
Elle secoua la tête pour lui signifier qu’elle n’était pas plus familière que lui avec l’histoire.
-Qu’est-ce que tu fais à cette soirée du coup ? Comme ça n’a pas l’air d’être ta lecture favorite.
Pour son cas, elle insinua vaguement qu’elle était ici par accident. Quelques plates excuses, puis une exclamation de surprise interrompirent leur conversation et attirèrent son regard sur le côté.
-Salut Aubépine.
La Magicienne sourit. Elle était plutôt contente que son déguisement fut reconnut, malgré le peu d’intérêt qu’elle avait jamais porté pour le conte.
-Oui. C’est les domestiques qui ont choisi mon déguisement, parce que je t’avoue que je n’ai rien lu.
Elle plissa les yeux face aux révélations moins réjouissantes de sa congénère : les mariages.
-Euh…
Quelle horreur. Leurs études n’étaient même pas terminées que certains parents essayaient déjà de les caser, sans leur laisser un seul instant pour souffler. Blu ne voulait pas imaginer ses propres parents s’adonner à la recherche d’un bon parti pour elle, et encore moins y penser tout court. Chantalinora, tout comme Carlebbe, devait pertinemment savoir que si elle découvrait qu’ils organisaient tout ça derrière son dos, leur fille allait rentrer dans une colère froide. A défaut de savoir comment réagir, la Magicienne choisit de rester muette sur le sujet et laissa Aubépine faire de maladroites connaissances avec Eutropius. Elle ouvrit soudain des yeux ronds. La stupéfaction l’empêcha encore d’entrouvrir la bouche pour protester contre le comportement déplacé de son amie. Une fois que celle-ci eut pris la fuite, le relatif silence de la bibliothèque lui parut assourdissant.
-... Il doit y avoir de l’alcool au buffet. Fit-elle, à moitié sur le ton de la plaisanterie, comme pour excuser la fille aux cheveux verts.
Ne trouvant plus rien à faire par ici pour échapper à l’embarras, elle poursuivit.
-D’ailleurs je sais pas toi, mais j’ai faim.
Après tout, avant d’être prise à partie par le Vicomte, elle s’était mise en quête d’un en-cas bien mérité après le tournoi d’ublys. Le temps qu’elle avait passé à se déguiser l’avait distraite mais maintenant, son estomac la rappelait à l’ordre. Il pouvait l’accompagner s’il le souhaitait.
486 mots Blu est déguisée en Clémentine Elle parle avec Trotro et Aubépine, puis se dirige vers la salle à manger
Le choix de leur personnage avait été difficile. Il n’existait pas une femme, dans tout le Conte, qui ne posât pas des soucis du point de vue de la morale féminine ou qui ne fût pas d’une gentillesse inquiétante. Si leurs parents avaient souhaité qu’elles lussent la version censurée de l’histoire, les jumelles s’étaient procurées le texte originel en chapardant les livres dans l’un des dortoirs de Basphel, leur curiosité exacerbée par l’interdiction. Elles les avaient lus sous la couette, à l’abri des regards de leurs colocataires endormies et partiellement protégées de l’odeur des pets nocturnes de Muscarine. Retenir leurs exclamations choquées à la lecture de certains passages s’était rapidement transformé en numéro d’équilibriste tant il y avait de quoi s’offusquer à tous les chapitres. Leurs gloussements ne s’étaient pas non plus sentis délaissés : on passait rarement plus de dix pages sans avoir envie de ricaner du sort d’un personnage ou de ses manigances. Elles avaient été tentées par des figures comme Garance ou Wesphaline car elles incarnaient un idéal de pouvoir qui les avait charmées, mais leurs mœurs trop déliées les avaient répugnées – leur âge tout autant. Jésabelle avait paru un choix plus raisonnable, mais elle était vieille aussi et elles n’avaient aucun désir d’altérer la délicatesse de leur jeunesse en y superposant l’image de rides peu flatteuses. Coline était problématique au possible, même si elle avait au moins le goût de coucher avec un Roi plutôt qu’avec un roturier comme cette petite catin de Rosette. Zébella aurait pu faire l’affaire si elle n’avait pas été la représentation parfaite d’un buffle doublé d’un rottweiler. Adénaïs n’était même pas une possibilité : pour l’incarner, il leur aurait fallu faire un grand écart vis-à-vis de leurs convictions et de leurs conduites aussi grand que si la blonde avait dû en exécuter un pour accueillir tous ses amants entre ses cuisses. Stéphanette était une idiote obsédée par les histoires de cœur, Olivette une sorte de folle qui rêvait d’un chaos sociétal qui n’aurait tenté aucun Sorcier, Adolestine une cruche tombée amoureuse d’un gueux qui ne la voyait même pas, Irène une psychotique libidineuse, Noée n’avait rien d’une femme exemplaire – et la liste s’était ainsi poursuivie pour tous les rôles, au point qu’elles en était venues à se dire qu’il eût été plus aisé d’incarner un homme, dont les mœurs questionnaient indubitablement moins. Elles avaient cependant fini par décider qu’il valait mieux paraître un peu idiotes et naïves mais, au moins, propre sur soi et, si elles devaient être amoureuses, a minima fallait-il l’être d’un Prince ! Elles avaient donc opté pour Clémentine. Dommage qu’elle fût morte car son ingénuité aurait pu lui permettre de mener un jeu fin, pour peu qu’elle eût quelque ambition.
Parées de leur plus belle innocence, Phèdre et Iphigénie pénétrèrent au cœur des festivités. La salle de bal fourmillait déjà de monde. « Tu es prête ? » - « Oui, c’est bon. Tu peux me dire « stop » quand tu veux. » Après les Ublys, elles s’étaient entraînées à réciter par cœur le nom des protagonistes à la suite pour préparer leur petit jeu. « Stop ! » - « Primaël. » Elles se regardèrent et se sourirent. Ce soir, le premier Primaël qu’elles croiseraient serait leur victime numéro un. Elles se mirent aussitôt à sa recherche et finir par en trouver un : Lorcán, posté devant un tableau, dans le salon. Elles l’abordèrent sans aucun plan, trop émoustillées à l’idée de perpétrer un peu de chaos, et tellement concentrées sur leur future victime qu’elles ne firent pas attention à la peinture qu’il admirait. « Bonsoir, Primaël. » firent-elles, en chœur, en se postant à côté de lui. « Tu n’as pas trouvé ton Ivanhoë ? » - « Lazare n’est pas là ? » répliqua innocemment Phèdre. Ensemble, elles pouffèrent. Depuis la sortie du premier compte de Narfas, tout le monde disait qu’ils ressemblaient au duo de rebelles. Cela avait le don de faire virulemment rougir le Magicien et, occasionnellement, de le pousser à sortir de ses gonds. Elles aimaient bien l’entendre bafouiller. « On était avec Padmë, tout à l’heure, et elle nous a dit qu’il avait posé des questions sur toi à l’AAAP. »
Message II – 699 mots
Déguisement : Clémentine d'Ukok Localisation : le salon Action : Les jumelles abordent Lorcán. Le tirage au sort l'a désigné victime
Dernière édition par Phèdre et Iphigénie le Mar 02 Juil 2024, 22:06, édité 2 fois
Taj ~ Humain ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 96 ◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2023
Je scrutai le couple masculin avec toute l’intensité qu’Astriid avait voulu que j’y prêtasse. Ce n’était pas très compliqué, car les deux hommes étaient drôlement bien fichus et ils avaient ce truc qui faisait qu’on avait envie de les regarder et de les respecter. Probablement parce que l’un d’entre eux, en particulier, était super grand. L’autre, à l’instar de ma compagne, me disait franchement quelque chose, mais fouiller ma mémoire à cette heure tardive était une épreuve sportive à part entière, et j’étais loin d’être sportive.
Prise dans l’élan de l’Elfe, je dus détourner mon attention et je me retrouvai en un rien de temps au cœur de la piste de danse. Un instant, cela m’inquiéta : moi, danser au milieu de tous ces gens ? Je n’étais pas prête pour cela. Qu’allaient penser les autres ? Heureusement, la jovialité de ma compagne balaya mes doutes en quelques minutes. Elle dansait si bien que mes maladresses étaient vite pardonnées et que nous ne nous heurtions jamais. C’était fluide et j’aimais bien, au point que je manquai d’en rire. C’était la première fois que je m’adonnais à cette discipline était que c’était… eh bien c’était facile.
Je laissai encore Astriid parler. J’appréciais sa capacité à combler le vide et à avoir toujours quelque chose à raconter. Je notai son espèce d’obsession pour le fameux Choupikar, dont elle m’avait déjà parlé plus tôt. Elle m’ôta ma question de la bouche, car à force, j’allais justement lui demander si elle n’était pas amoureuse de ce garçon. Le cas échéant, elle aurait été forcée de me le présenter au plus vite.
-Ah ouais ? Marrant.
Je n’avais jamais essayé quoi que ce fut avec les filles. Je n’y avais pas pensé avant un long moment lorsque je vivais à Amestris, puis un jour, j’avais croisé un couple féminin. La relation était cachée, mais… je ne sus comment mais je compris. Je compris que tout un monde s’était caché de moi jusqu’ici. Depuis, je devais avouer que j’avais envie d’essayer.
-Je veux une Lénora. Articulai-je en promenant mon regard dans la salle, le cou tendu. Comment je fais pour la reconnaître ? Et comment on fait pour reconnaître Placide ?
Personnellement, je ne voyais qu’une seule solution : aborder des gens au hasard. Je tirai Astriid vers moi, puis vers la première personne que je trouvai seule.
-Excusez-moi gente demoiselle.
Je tirai mon chapeau en guise de salutation galante.
-Moi et ma sœur cherchons les amours de nos vies. La politesse voudrait que je commence par lui chercher son Placide, mais bon, vous êtes ici et il paraît que je dois chercher Lénora. Vous êtes Lénora ?
Je ne sus pas pourquoi, mais à ce moment-là, j’effectuais un mouvement de sourcils pour me rendre plus charmante encore.
462 mots Fifi est déguisée en Ernelle Elle et Astriid sont dans la salle de bal. Elles abordent Aubépine
Dorian Lang ~ Vampire ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 298 ◈ YinYanisé(e) le : 22/08/2022
Dim 30 Juin 2024, 09:33
Le bal du Vicomte Anthonius Halloy Valéandre, déguisé en Judas d'Uobmab
Paré du bel oiseau à son bras, Valéandre rayonnait en s'insérant entre les rangs des autres danseurs. Son plaisir dissimulé derrière une façade peu avenante, le Déchu n'en profitait pas moins pour admirer de plus près la fausse Coline. Accordées à sa beauté ensorcelante, ses manières gracieuses complétaient un profil qui menaçait de lui faire tourner la tête. S'efforçant de la garder froide, il se raccrocha à leur conversation. « Si j'en rêvais, je ne vous le dirais pas. L'avenir seul nous le révélera. » Quand il jetait un coup d'œil sur demain, la vision était un chaos où tous ses désirs s'entremêlaient, où tout ce qu'il avait jamais voulu lui était acquis. Le problème, c'est que lorsqu'on voulait tout, on ne voulait rien. Il aspirait à une vie tranquille, loin des ennuyeux problèmes. Mais il savait aussi que l'apaisement ne lui suffirait jamais. Il voulait être aiguillonné, harponné par la vie, goûter au sang et au miel, écraser les autres mais les aimer aussi, être aimé et haï, être envié à son tour. L'enviait-on, tout de suite, pour avoir su arracher l'une des plus jolies invitées de la soirée ?
« Vraiment ? » Il la reconsidéra un instant, s'interrogeant sur celle qu'il entraînait à suivre ses pas. Une Magicienne n'aurait pas dit ça, à moins de chercher à le provoquer pour le pousser à faire exactement l'inverse de ses recommandations. Les Magiciennes n'étaient pudiques qu'en apparence. Avant de le comprendre, il était souvent resté perplexe, et complètement confondu face à leurs sous-entendus ou leurs battements de cil. « Prenez garde, vous êtes en train de me donner envie de vérifier si vos griffes sont aussi affûtées que vous le promettez. Si je suis Judas, c'est un défi duquel je ne peux me détourner. » Amusé, il songea que c'était aussi ainsi que Coline s'était attiré l'attention du souverain. Armée de son audace et de sa prétention, la princesse avait attisé l'appétit du loup. Il resserra sa prise autour de sa taille et la rapprocha de lui. Savoir que sa mère aurait les yeux qui lui sortiraient de la tête en le voyant agir ainsi, à l'encontre de toute son éducation, ne le faisait que jubiler davantage. Depuis qu'il vivait à Avalon, braver les interdits devenait aussi excitant qu'addictif et il avait hâte de briser toutes les règles établies. « D'ailleurs, cette danse n'est-elle pas ennuyeuse ? Comment font tous les autres pour ne pas s'endormir dans les bras l'un de l'autre ? Ce n'est pas sur une valse aussi lente que celle-ci que nous allons pouvoir jouer nos rôles comme il convient. Ce serait même insultant pour eux. Allons ailleurs. »
Message III | 468 mots
Position : Valéandre est avec Lana Déguisements : Valéandre est en Judas, et Léonide en Garance
Dernière édition par Dorian Lang le Dim 30 Juin 2024, 21:23, édité 1 fois
Zeryel ~ Ange ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 271 ◈ YinYanisé(e) le : 25/01/2023
Dim 30 Juin 2024, 11:27
Le bal du Vicomte Anthonius Halloy Lorcán, déguisé en Primaël
Lorcán baissa les yeux pour identifier à qui appartenaient ces petits pépiements. Malgré leur déguisement, il ne lui fut pas difficile de reconnaître les siamoises machiavéliques. « Bonsoir... Clémentines ? » Leur choix le surprenait. Pestes comme elles étaient, Coline leur aurait mieux convenu que la douce et aimable Clémentine. Il sourit à leurs petits gloussements de dinde. Si c'est du grain qu'elles voulaient, il était leur homme. « Pas encore, non. Je n'ai pas vu Lazare, non plus. Vous voulez m'aider à trouver l'un ou l'autre ? » répondit-il, feignant une innocente égale à la leur. « Ensuite, il faudra partir. Censure oblige. » L'Alfar leur adressa un clin d'œil et espéra qu'elles rougiraient jusqu'à la racine de leurs cheveux. La pudeur guindée des Sorciers était bien la seule chose amusante à leur sujet. Pourtant, Lorcán était certain qu'ils ne valaient pas mieux que les Magiciens, ils le cachaient juste mieux. Ils ne pouvaient quand même pas tous être asexuels, si ? Il les plaignait sincèrement, si tel était le cas.
« Ah vraiment ? C'est drôle, parce que je suis aussi à l'AAAP, et je n'en ai pas entendu parler. » Ces petites vipères cherchaient à frapper mais elles avaient encore beaucoup à apprendre pour blesser leur victime. À leur avantage cependant, l'apparence de Lorcán accentuait son humeur joueuse et il leur sourit largement. « Mais vous devez avoir raison, ils me l'ont sans doute caché pour ne pas mettre Lazare dans l'embarras, c'est un timide. C'est gentil à vous de venir m'en parler. Ne vous inquiétez pas, je ne dirais à personne que vous me l'avez répété. » La voix enrobée de miel, il pivota de moitié pour se positionner face à elles et cala ses paumes de main sur ses cuisses pour mettre son visage à leur niveau. « Vous voulez jouer à un jeu ? » C'était plus de leur âge que d'aller danser après tout. « Une partie de cache-cache, par exemple ? Je plaisante, je plaisante ! » clarifia-t-il après avoir éclaté de rire. « Vous ne faites pas votre âge, si ça peut vous rassurer. D'ailleurs, vous pourriez même vous trouver des prétendants, ce n'est pas à cela que les bals chez les Mages servent ? Vous devriez en profiter avant d'être coincées dans un mariage. Vous devriez prendre exemple sur moi, et être heureuses. Ça me donne une idée pour le jeu. Je cherchai justement quelqu'un avec qui passer la soirée puisque je n'ai ni d'Ivanhoë, ni de Lazare. À vous de me trouver quelqu'un, et si cette personne me plaît, je vous accorderai une faveur, tout ce que vous voudrez. Vous avez ma parole. Je serais dans les jardins. »
Message II | 460 mots
Position : Salon Déguisement : Primaël (8D)
Il a utilisé ce pouvoir pour ressembler à Primaël : - La possibilité de prendre l'apparence de tous les personnages des contes de Narfas et Lieugro. Le sort demande moins de magie qu'un changement d'apparence standard mais la transformation est capricieuse et peut rester active plus longtemps que prévu. Le caractère et les goûts dudit personnage peuvent également s'inviter à la fête indépendamment de la volonté du vôtre.
Et dernier commentaire, je me suis dit que ce serait sympa aussi d'inclure des Orines dans les compositeurs de thèmes 8D
Astriid ~ Ygdraë ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 2603 ◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020◈ Activité : Empoisonneuse
Dim 30 Juin 2024, 11:53
Le bal du Vicomte Anthonius Halloy Astriid, déguisée en Clémentine d'Ukok
« Absolument ! Lénora est charmante, un vrai petit bonbon. » Elle aimait Montarville, et plus tard Childéric, mais elle le garda pour elle pour ne pas étouffer le début d'intérêt que son amie commençait à éprouver pour ce petit jeu de rôles dans lequel elle l'avait entraînée. « Placide est un prince et il est blond. Normalement, il a des traits assez délicats, il s'est même déjà fait passer avec succès pour une fille. » Il l'avait fait pour Ludoric, mais ça aussi, l'Ygdraë le tut. La soirée n'aurait de toute façon pas suffit pour expliquer toutes les intrigues des Contes et les liens qui liaient entre eux les personnages. Le but n'était de toute façon pas de reproduire cette fiction, simplement de s'amuser avec.
Astriid se laissa emmener sur le côté de la piste de danse et adressa un sourire rêveur à l'inconnue sur laquelle Amphytria avait jeté son dévolu. Elle passa son bras par dessus les épaules de son amie, tant pour soutenir un équilibre qu'elle découvrait défaillant que dans une démonstration affective. « Tout à fait ! On cherche l'amour ! Je suis Clémentine ! Et elle, c'est ma sœur, Ernelle. » éclaircit-elle à l'adresse de la petite blonde, au cas où elle ne les reconnaîtrait pas. En tout cas, elle doutait qu'elle soit déguisée en Lénora. Elle colla sa bouche à l'oreille de sa sœur pour la soirée. « Fifi, je crois pas que ce soit Lénora. » chuchota-t-elle, assez fort, dans son conduit auditif. Elle posa ensuite sa tempe sur son épaule. Elle se sentait si détendue que c'en était fatiguant. Son corps comme son esprit ne savaient plus quoi choisir entre l'adrénaline joyeuse et une lassitude lascive. « Vous avez l'air essoufflée. » nota-t-elle subitement. « Vous aussi, vous cherchez l'amour ? Vous n'avez qu'à vous joindre à nous dans cette quête. Entre filles, on s'entraide, pas vrai ? Mais avant, je crois que j'ai besoin de prendre l'air, j'ai la tête qui tourne. » Se décrocher d'Amphytria fut plus difficile que prévu, comme si ses bras étaient devenus un puzzle qu'il fallait résoudre avant de s'en libérer. « Je vous rejoint après. » Elle leur fit un petit signe vague de la main et fut fascinée quelques secondes par le mouvement. « Des vagues... » souffla-t-elle dans un murmure hypnotisé avant de secouer la tête, ce qui eut le don de rendre toutes les lumières bruyantes.
« C'est la cacophonie, ici. » marmonna-t-elle en trébuchant à l'extérieur. Le vent frais la frappa agréablement et elle se sentit respirer plus facilement. Par les quelques fenêtres entrouvertes du château lui parvenaient les notes de l'orchestre et elle se mit à tourner sur elle-même, les bras levés sur un cavalier invisible, ses lèvres entrouvertes chantonnant l'air joué à l'intérieur.
Message III | 485 mots
Position : Salle de bal, puis jardin. Elle est complètement pétée. Déguisement : Clémentine d'Ukok
Zeryel ~ Ange ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 271 ◈ YinYanisé(e) le : 25/01/2023
Dim 30 Juin 2024, 12:38
Le bal du Vicomte Anthonius Halloy Merlin, déguisé en Merlin d'Uobmab
Selon le test de personnalité dans "Champion Magicien", Merlin avait le plus de points communs avec Doléas, le jardinier des d'Ecirava. En sa qualité de frère aîné de six sœurs, il connaissait tout des Contes. Le récit passionnait les Magiciens ainsi que d'autres peuples, et était parfois mentionné dans les gazettes qu'il lisait pour se détendre entre deux devoirs. Avec l'annonce du bal organisé par le Vicomte Halloy, le sujet avait repris de l'ampleur après s'être essoufflé en l'absence de nouveau tome à se mettre sous la dent pour connaître la suite des aventures des protagonistes. Merlin ne s'était pas senti offensé par les résultats du questionnaire. Il aimait la simplicité et la bonté de ce personnage, et mieux valait lui qu'un Judas ou qu'un Ezidor. Ses sœurs ne partageaient pas le même avis et trouvaient scandaleux de ne pas profiter de son prénom pour endosser le rôle du même nom au bal. Merlin en avait été horrifié, comme il l'était chaque fois que quiconque soulignait ce détail, il n'avait cependant pas été très malin en acceptant de régler ça à la chance, en jouant son sort dans un jeu de cartes. Après son échec humiliant, il avait laissé ses sœurs s'activer sur son déguisement et les écouter, la mort dans l'âme, s'extasier sur le fait qu'il n'y aurait pas grand chose à faire pour qu'il lui ressemble. Une couronne sur la tête, du maquillage noir sur les yeux pour chasser la douceur qui y résidait et le manteau royal avait été trouvé dans l'immense garde-robe mise à disposition au château du Vicomte.
Affligé d'une expression honteuse, Merlin s'était éclipsé du reste de sa famille qui admiraient le cabinet, pour se rendre plutôt dans la salle de bal, espérant autant que craignant y retrouver des connaissances. Il admira quelques secondes les couples qui évoluaient sur la piste, puis laissa son regard dériver sur les immenses peintures décorant le plafond et les murs. S'il avait fallu trouver une preuve de l'engouement des Magiciens pour les Contes, Anthonius Halloy en fournissait à la pelle. Il vit alors un profil familier, et plissa les yeux. Finalement, son visage s'éclaira et il marcha jusqu'à la rousse. « Salut Erin. J'ai failli ne pas te reconnaître avec ces cheveux. Tu es en Rosette ? » Comme lui, elle étudiait au Sanctuaire et malgré la différence d'âge, il avait parfois discuté avec elle. « Avant que tu ne dises quoi que ce soit, sache que j'ai perdu à un jeu, ce qui explique mon costume. » Écœuré, il tira sur son manteau à fourrure puis ôta sa couronne pour la considérer avec une expression douloureuse. « Je déteste qu'on partage le même prénom. Il n'aurait pas pu s'appeler n'importe quoi d'autre ? Un nom de Sorcier comme Érasme, par exemple, ça lui irait mieux, tu ne crois pas ? » Il marqua une pause, le temps d'appuyer sa remarque d'un gros soupir. « Tu t'amuses bien ? »
Message I | 521 mots Position : Salle de bal, il parle avec Erin Déguisement : Merlin d'Uobmab
Dernière édition par Zeryel le Dim 30 Juin 2024, 21:39, édité 1 fois
Dorian Lang ~ Vampire ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 298 ◈ YinYanisé(e) le : 22/08/2022
Dim 30 Juin 2024, 13:10
Le bal du Vicomte Anthonius Halloy Eutropius, déguisé en Ezidor
« Il y a eu beaucoup de similitudes hasardeuses qui ont été faites, oui. Ce sont des sottises, si tu veux mon avis. Il n'y a que pour les enfants pour prendre des Contes au sérieux. » laissa-t-il tomber. « Et les Magiciens aussi, même si ça n'a pas l'air d'être ton cas. » Et sur cette conclusion, il fit claquer le livre en le refermant. Décidément, le lire n'était pas la meilleure façon de dépenser son temps dans cette soirée. Parler avec Blu était mieux, mais à peine. « Je n'ai pas eu mon mot à dire. Mon père a insisté pour que nous y allions. Il doit vouloir se servir de ces mondanités pour ses affaires. En tant que fils et héritier, il faut que je sois aussi présent, et ce de plus en plus. Et toi ? »
L'arrivée d'une tierce personne interrompit le fil de leur discussion. La blonde lui apparut vaguement familière et c'est après l'avoir regardée avec insistance qu'il reconnut la petite boule informe qu'était Aubépine. Une catastrophe visuelle, et qu'il évitait après avoir été témoin une fois de sa maladresse. Elle était chaotique, mais d'une façon rhédibitoire. Voyant que les deux se connaissaient, Eutropius estima que c'était le bon moment pour s'éclipser, et trouver un autre endroit plus calme avant d'aller rejoindre son père. La Magicienne le stoppa dans son élan pour se retirer discrètement. Il fixa son regard dans le sien. « Ezidor. » articula-t-il, déterminé à rester le plus concis possible pour ne pas l'encourager dans son bavardage assommant. « Je vais - » commença-t-il à dire avant de hausser un sourcil, puis le second en s'apercevant du rapprochement d'Aubépine. Il esquissa un mouvement de recul, trop tardif. « Qu'est-ce que tu... » Le choc cloua entre elles ses lèvres. Ces dernières se serrèrent si fort que toute la zone autour de sa bouche pâlit. « C'était quoi, ça ? » lâcha-t-il dans le silence pesant qui suivit la fuite en trombe de leur camarade. La tentative d'humour de Blu échoua à tirer Eutropius du regard flambant de haine qu'il portait sur la porte derrière laquelle la coupable avait disparu. Il finit par se tourner lentement vers Blu. « Pas moi. » Il avait rarement faim, et cette mésaventure lui avait définitivement coupé toute envie. Les bals n'étaient de toute façon pas faits pour manger.
De nouveau seul, ses pensées mirent du temps à relâcher Aubépine. Il n'allait pas lui faire payer cet écart immédiatement. Les comportements impulsifs et sanguins, c'était bien pour les animaux qui ne savaient pas se contrôler et il savait pouvoir la retrouver facilement à Basphel. Ce serait presque trop facile de l'empoisonner, pas à mort, mais une maladie handicapante, ça devait pouvoir se faire facilement. Il avait déjà réussi par le passé à faire se propager une épidémie entre les murs de Basphel pendant que les autres s'amusaient à Boraür.
Message III | 503 mots
Position : Bibliothèque avec Blu + passage éclair mais intense d'Aubé Déguisements : Ezidor
Lana Kælaria ~ Sirène ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 282 ◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021◈ Activité : En études
La Sirène acquiesça. « Vraiment. » Un sourire amusé flotta sur ses lèvres. Sa provocation ne se dénuait pas de sérieux. Elle y avait réfléchi, récemment, après avoir lu le dernier tome de Lieugro. Une grande partie des femmes, même celles dont la puissance ne faisait aucun doute, étaient abusées par des hommes. Judas et Coline, Déodatus et Zébella, Ezidor et Ernelle, Childéric et Garance, Elzibert et Yvonelle… Elle se sentait inexplicablement proche de cette dernière, et pourtant n’exécrait parfois rien de plus que l’audace dont faisait preuve ceux qui la rapprochaient d’elle. Le dernier chapitre du livre l’avait glacée. Elle avait eu la sensation d’avoir été violée en même temps que l’adolescente, l’impression de ressentir chaque geste de son mari à son encontre dans sa propre chair, la peur de devenir folle. Elle avait refermé l’ouvrage et, le lendemain, la glace était déjà devenue flammes : jamais elle ne laisserait quiconque s’en prendre à elle de la sorte. Les Gælyan se croyaient tout permis, et c’était pire encore dans le cas des hommes – sans doute parce que les femmes, abêties, parfois même asservies, ne leur faisaient pas suffisamment démonstration de leur puissance et de leur force. Au moindre écart, il fallait les écraser. Si Yvonelle avait contrecarré Elzibert dès qu’il avait commencé à se perdre ou si elle s’était défaite de ses espoirs à son égard et lui avait claqué la porte au visage, les choses ne seraient jamais allées jusque-là. Elle ruminait parfois la fin du Conte avec une amertume acerbe. « Et si je suis Coline, je ne peux que vous provoquer jusqu’à ce que vous cédiez à l’envie de relever ce défi. » Il ne l’inquiétait pas. Il ne se dégageait de lui aucune animosité, aucune menace. Elle devinait dans ses pas que s’il devait un jour être aussi puissant que Judas, il n’en était pour l’instant qu’aux balbutiements. Néanmoins, elle fut surprise de sentir son étreinte se resserrer autour de sa taille, et leva vers lui un regard étonné. Malgré un différentiel de prestance éclatant, il semblait prendre son rôle à cœur. Elle haussa les sourcils. « Est-ce la danse ou ma conversation et moi-même que vous trouvez ennuyeuses ? Vous me mettez le doute. » Un fin sourire courba sa bouche. Finalement, même si ça n’était pas Alaster ou Lorcán – elle savait qu’il devait venir –, elle s’amusait bien. Elle voulut jeter un coup d’œil à Kiara, mais en tournant la tête, la vit au bras de Jun Taiji, et perdit momentanément le rythme de leur danse. Son pied heurta celui de son cavalier. « Pardonnez-moi. » dit-elle aussitôt, en ramenant ses iris céruléens sur lui. Une jalousie mordante battait dans son cœur ; pour la masquer, elle tentait d’adoucir son regard. « Vous voyez, vous me troublez. » Elle sourit et réimpulsa du tempo à leurs pas. Le mouvement la libéra de quelques crispations. « Si notre valse vous semble ennuyeuse, rendez-la endiablée et inoubliable. Je vous suivrai et je vous aiderai. » Ses yeux, rendus incandescents par les émotions qui la traversaient, sondèrent les siens. « À moins que vous n’ayez une idée à laquelle je ne saurais résister, Judas ? »
Message II – 530 mots
Déguisement : Coline Localisation : salle de bal Action : Lana danse avec Valéandre
Pulsar Verhoeven ~ Magicien ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 752 ◈ YinYanisé(e) le : 17/08/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : June Hautbourg | Magicienne | PNJ ◈ Activité : Organisateur de Soirées [Rang II]
Mar 02 Juil 2024, 23:23
Illustration - Yaluncg
Le Bal du Vicomte Anthonius Halloy Avec Pulsar, June & Aristia
Ce n'était pas que les choses étaient inintéressantes, mais la nostalgie et la tristesse que ressentaient Aristia ne parvenait plus à rendre l'événement amusant. Ça l'avait prise d'un coup. Elle ne voulait plus écouter les adultes. Tout ce qui lui serrait la gorge, c'était que sa cousine était dans une situation similaire à la sienne ; au détail près. Jamais la Magicienne ne reverrait ses parents ... Sa petite main serrait celle de June. Son coeur lui pinçait. Elle avait beaucoup pleuré, en cachette, mais la main de son père sur ses cheveux, ou les bisous de sa maman, lui manquaient. Ce ne devait pas être simple pour Pandora, même si ce n'était qu'un temps, alors pour masquer son chagrin, elle devait absolument sourire et remonter le moral des autres. C'était ça aussi, être courageuse.
— Je viendrais !
Son enthousiasme était écorné, mais ce ne devait pas toucher sa famille. Sans y prendre attention, la conversation reprit.
— J'ai récemment envoyé une candidature pour suivre un apprentissage au sein de la Cour Royale, répondit son cousin, une main dans le cou. Mes études arrivent bientôt à terme, mais j'aimerais envisager toutes les diversifications possibles concernant le Comté et ... comme j'apprécie l'évènementiel, ce sera une opportunité d'apprendre auprès des meilleurs, enfin, si c'est accepté. — C'est pour ça que je l'ai amené ! — Ce n'était pas pour me déguiser éhontément ? — Mais non, pourquoi ferais-je cela ? répondit-elle, malicieusement, avant de reprendre à son tour sur le ton de la conversation. Je suis devenue l'une des Dames de Compagnie de la Marquise Leenhardt. C'est un honneur et, en même temps, cela me permet de voir comment se gère une maison lorsqu'on a un rang plus élevé.
Son sourire solaire contrastait avec la mine pincée de son partenaire ; lui, avait clairement entendu le message. S'il tardait trop, ce n'était pas certain que June ait la même patience que son amie, surtout sans avoir l'excuse d'être un Ange. Pourtant ...
— Ne l'écoutez pas, mon oncle ... Cette femme est un buffle. — ... C'est toi le buffle ! répliqua June, indignée. — C'est une Humaine. — Ce que tu peux être désagréable, parfois. Pourquoi est-ce toujours ce que tu retiens ? — Moi, je l'aime bien !
Une intervention qui avait mis un certain frein dans la conversation. Aristia s'était remise à sourire sérieusement, tel une petite étoile irradiante.
— Parce qu'elle cogne tout le monde ! — Non, Tia, ce n'est pas ce que ... reprit le Magicien, main contre son front. — Pulsar m'a dit de bien me comporter et qu'il me trouverait un Maître d'Armes ...
Par les Aetheri, non.
— Comme ça, moi aussi, je cognerais tout le monde !
Sous ce sourire se trouvait décidément une âme rebelle et déroutante. Le Mage Blanc voulait surtout canaliser ses crises de violences lorsque quelqu'un la contrariait ; une enfant normale pleurerait, irait chercher de l'aide, se plaindrait ou se tairait devant la bêtise, mais Tia était tout l'inverse. Est-ce qu'un Maître d'Armes parviendrait à la canaliser ? Peut-être. Il avait abandonné l'idée d'en faire une Dame et de lui trouver un parti adéquat pour prendre soin d'elle, à l'avenir. Peut-être n'était-ce pas une si mauvaise chose, au final, que sa débrouillardise se manifeste si tôt, pour lui qui appréciait ceux qui savaient se débrouiller seuls.
— Je vais rejoindre Pandora ! décréta-t-elle.
Sa cousine avait l'air terriblement seule, en cet instant. C'est vrai qu'elles n'étaient pas les plus proches amies du monde, mais à leur âge, tout pouvait se faire très vite.
— Ne t'éloigne pas trop, Tia.
En voyant des enfants plus petits venir dans leur direction, June les reconnut pour les avoir croisés. Tiens, tiens.
— Qu'est-ce que ça va être une fois adolescente, j'ai mal au crâne rien que d'y penser ...
Sa main n'avait pas quitté son front, comme s'il réfléchissait à toutes les éventualités terrifiantes d'une femme incontrôlable, June l'observait du coin de l'oeil.
— Je n'ai rien contre ton idée de vouloir la laisser faire ce qu'elle veut, Pulsar, mais tu ne crois pas qu'elle devrait aussi suivre des cours d'étiquette ? — Quoi ? Ah, oui, bien sûr. Je la laisse prendre du repos, mais elle reprendra des cours le moment venu, ça ira de paire avec son Maître d'Armes. — Si elle aime la Marquise, je n'ai qu'à l'emmener avec moi lors d'un de nos goûters. — Ah ah ah, rit-il, nerveusement. Non. — C'est bon, il n'y a rien à craindre et les autres Dames viennent avec leurs enfants. Certains sont encore en bas-âge, mais elle pourrait très certainement s'amuser.
La Magicienne se tournait ensuite vers un potentiel appui.
— Que diriez-vous si j'y emmenais également Pandora ?
Post III - 853 mots Aristia est déguisée en Tamara. Pulsar en Gustave. June en Adénaïs. Position ; Salle de Bal
◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
Phèdre et Iphigénie ~ Sorcier ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 58 ◈ YinYanisé(e) le : 12/03/2023
Les efforts déployés par l’Alfar pour ressembler au rebelle de Narfas ne manquaient pas de faire leur effet. Il lui ressemblait. Véritablement. Plus tôt, elles avaient entendu des élèves dire qu’il comptait utiliser un sort pour adopter une apparence qui fût la plus proche possible de celle de Primaël. Ce qu’elles reconnaissaient surtout de lui désormais, c’était ses vêtements, dont les compositions étaient toujours recherchées et le style, trop souvent provocant, voire indécent – mais ce soir-là, il avait visiblement tenu à respecter l’intégrité du bleu puisqu’il avait revêtu des habits qui ne laissaient pas entrevoir chaque recoin de sa peau. Ses mots, pourtant, ne quittaient pas le tortueux chemin de l’impudeur, et quand elles comprirent le sens de ses paroles, leurs joues se teintèrent d’un rouge plus vif que celui des remparts d’Amestris lorsque les premiers Réprouvés étaient tombés à leurs pieds. Aucune seconde de répit ne leur fut accordée pour se ressaisir ; déjà, il rebondissait sur leur mensonge éhonté. Ensemble, elles rougirent de plus belle. « A-ah bon ? Pourtant… » Les justifications de Phèdre moururent dans sa gorge. « Peut-être que Padmë nous a menti ? » glissa Iphigénie, au comble de l’incertitude. Apex de la fortune, leur bourreau devint sauveur. « Oh oui, c’est sûr ! Il est tellement gêné quand on lui parle de ça… » - « Il paraît qu’il a presque aussi peur des livres qu’un Ange d’un plateau de petits fours ! » Rassurées, elles laissèrent échapper quelques gloussements. « C’est bien normal. Parfois il faut encourager un peu les choses. » Même si dans leur cas, il n’y avait, en soi, rien à encourager. Les relations entre hommes ne s’auréolaient que d’immondices et d’impropreté. C’était d’ailleurs parce que les Sorciers les avaient en horreur – à juste titre – que toute une campagne de diffamation s’était mise en place autour de la personne d’Érasme Salvatore, l’accusant d’entretenir une liaison avec cet affreux rouquin mal dégrossi – un Réprouvé tout ce qu’il y avait de plus écœurant. Cependant, si Lazare et Lorcán se rapprochaient, cela leur offrirait une occasion de plus de les tourmenter.
« Un jeu ? » Leurs prunelles, pareilles à celles des pieds face aux dorures, se mirent à étinceler. Néanmoins, elles froncèrent rapidement les sourcils, insensibles à la « plaisanterie » de l’Alfar. Elles n’aimaient pas beaucoup que l’on se moquât d’elles. De plus, il avait des idées saugrenues. « Ce sont nos parents qui doivent nous choisir des prétendants et nous les présenter. » répondit Phèdre avec une docilité apprise, avant d’écouter le reste de sa proposition. Les sœurs échangèrent un regard qui leur suffit à se mettre d’accord. « Très bien. As-tu des critères ? » - « Les prénoms qui commencent par L ? » pouffa Iphigénie. « Lazare, Lana… D’ailleurs, je crois qu’elle est ici, ce soir ! » Elles épièrent le roux devenu bleu, en quête d’une réaction de sa part. Si elles trouvaient l’Ondine, peut-être pourraient-elles réaliser le défi haut la main et obtenir leur faveur sans plus de discussion ?
Message II – 506 mots
Déguisements : Clémentine d'Ukok Localisation : le salon Action : Les jumelles sont avec Lorcán
Zeryel ~ Ange ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 271 ◈ YinYanisé(e) le : 25/01/2023
Mer 03 Juil 2024, 11:36
Le bal du Vicomte Anthonius Halloy Lorcán, déguisé en Primaël
Lorcán n'était pas dupe. Le museau de ce duo maléfique frétillait à l'odeur des problèmes comme un chien avec des os. Lui-même friand de ces divertissements, surtout lorsqu'ils étaient au dépens d'autrui, ne demandait pas mieux qu'à les encourager dans cette voie. Il suffisait de leur flatter un peu l'arrière-train. Néanmoins, c'était de Lazare qu'il s'agissait. Concrètement, rien ne les liait, pas même une ébauche d'amitié. Ils ne faisaient que se partager le même espace. L'Alfar aimait à le chahuter car, comme Zeryel, il réagissait admirablement à ses perches, mais il y avait autre chose. Il le trouvait attirant, cela, il ne s'en était jamais caché et en jouait beaucoup au contraire. Ce n'était rien de sérieux, pas comme tout le plan de conquête qu'il bâtissait pour Lana, mais inexplicablement, il se surprenait à désirer le protéger. De quoi ? De ces chipies à peine sorties de l'enfance ? De ses punitions à répétition avec Susannah ? Avait-il passé trop de temps à réfléchir au Conte et à ses fictions que cela déteignait sur la façon dont il le considérait ? Quelles qu'en soient les raisons, ce constat poussait Lorcán à s'éloigner de Lazare. S'inquiéter pour autrui était dangereux, c'était une faiblesse qu'il s'était toujours promis d'éviter. Que les jumelles puissent croire à une inclinaison de sa part pour l'adolescent était une chose, que ce soit vrai en était une autre.
« Bien entendu, c'est pareil à Drosera. » convint-il, compréhensif. « C'est ce qu'on nous fait accepter en tout cas. » ajouta-t-il ensuite. « Les enfants sages et bien éduqués suivent les directives de leurs parents. Est-ce votre cas ? Entre vous et moi, je préfère que le choix m'appartienne. Dans certains cas, la désobéissance est une preuve d'intelligence. » L'Alfar les laissa méditer sur ce sujet des plus épineux sur lequel lui-même n'avait pas encore de véritable conviction. Il entendait les avantages d'un mariage arrangé, et il fallait être fou pour cracher sur ce que ses noms de famille pouvaient lui offrir, mais il réfléchissait. Autrefois, les Alfars chérissaient leur autarcie. Les récents évènements avaient montré que la politique en vigueur arrivait à un carrefour où les certitudes étaient remises en question.
« En effet, elle est ici. » Il s'en était assuré. En dépit des apparences, Lorcán savait faire preuve de discrétion, notamment lorsqu'il s'agissait de l'Ondine. Elle n'était pas une conquête facile, et il ne l'abordait donc pas avec la même légèreté dont il usait avec Claer et d'autres. Elle n'était pas une simple aventure qu'il entreprendrait sur le chemin de la vie dont il garderait ensuite un souvenir diffus et vaguement agréable. Un tel joyau se méritait, elle le savait, et lui aussi. Il ne prévoyait pas non plus d'intégrer les rangs de soupirants abêtis et prêts à satisfaire la moindre de ses envies. Lana était unique à ses yeux, et il avait la ferme intention de l'être aussi aux siens. Ce n'était peut-être pas ses mœurs, mais il serait traité sur un même pied d'égalité. « Si c'est Lana que vous visez, il faudra agir finement. » Sceptique sur leurs réelles compétences en subtilité, il marqua une petite pause le temps de les regarder tour à tour. « Je ne crois pas qu'elle apprécierait que je fasse usage de deux fillettes pour l'attirer à moi, pas plus qu'elle n'accepterait de vous suivre si vous l'informez que je l'attend quelque part. » Dans les méandres tortueuses de l'esprit de l'Ondine qu'il apprenait à décrypter, il devinait que jamais elle ne se déplacerait pour un homme, et que ce serait donc à lui de faire le premier pas. « Mais j'aimerais vérifier quelque chose. Dites-lui que vous avez aperçu Zeryel dans le jardin. Plusieurs les ont vu ensemble ces derniers temps, alors elle viendra peut-être pour lui, au nom de leur nouvelle amitié. » Il n'avait pu retenir une note narquoise de claquer sur le dernier mot. D'abord Boraür, maintenant ça. Apprendre cette récente rumeur, absurde avec cette histoire de poule, avait eu le don de le contrarier, au point qu'il n'avait pas cherché à interroger l'Ange à ce sujet, d'autant plus que Zeryel était si aveugle et niais qu'il ne s'était probablement aperçu de rien alors même que c'était sous son nez.
Message III | 764 mots (je sais pas ce qu'il s'est passé)
Position : Salon Déguisement : Primaël (8D)
Il a utilisé ce pouvoir pour ressembler à Primaël : - La possibilité de prendre l'apparence de tous les personnages des contes de Narfas et Lieugro. Le sort demande moins de magie qu'un changement d'apparence standard mais la transformation est capricieuse et peut rester active plus longtemps que prévu. Le caractère et les goûts dudit personnage peuvent également s'inviter à la fête indépendamment de la volonté du vôtre.
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Le bal du Vicomte Anthonius Halloy | Ouvert à tous (Du 01/06 au 31/07)
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Le choix de leur personnage avait été difficile. Il n’existait pas une femme, dans tout le Conte, qui ne posât pas des soucis du point de vue de la morale féminine ou qui ne fût pas d’une gentillesse inquiétante. Si leurs parents avaient souhaité qu’elles lussent la version censurée de l’histoire, les jumelles s’étaient procurées le texte originel en chapardant les livres dans l’un des dortoirs de Basphel, leur curiosité exacerbée par l’interdiction. Elles les avaient lus sous la couette, à l’abri des regards de leurs colocataires endormies et partiellement protégées de l’odeur des pets nocturnes de Muscarine. Retenir leurs exclamations choquées à la lecture de certains passages s’était rapidement transformé en numéro d’équilibriste tant il y avait de quoi s’offusquer à tous les chapitres. Leurs gloussements ne s’étaient pas non plus sentis délaissés : on passait rarement plus de dix pages sans avoir envie de ricaner du sort d’un personnage ou de ses manigances. Elles avaient été tentées par des figures comme Garance ou Wesphaline car elles incarnaient un idéal de pouvoir qui les avait charmées, mais leurs mœurs trop déliées les avaient répugnées – leur âge tout autant. Jésabelle avait paru un choix plus raisonnable, mais elle était vieille aussi et elles n’avaient aucun désir d’altérer la délicatesse de leur jeunesse en y superposant l’image de rides peu flatteuses. Coline était problématique au possible, même si elle avait au moins le goût de coucher avec un Roi plutôt qu’avec un roturier comme cette petite catin de Rosette. Zébella aurait pu faire l’affaire si elle n’avait pas été la représentation parfaite d’un buffle doublé d’un rottweiler. Adénaïs n’était même pas une possibilité : pour l’incarner, il leur aurait fallu faire un grand écart vis-à-vis de leurs convictions et de leurs conduites aussi grand que si la blonde avait dû en exécuter un pour accueillir tous ses amants entre ses cuisses. Stéphanette était une idiote obsédée par les histoires de cœur, Olivette une sorte de folle qui rêvait d’un chaos sociétal qui n’aurait tenté aucun Sorcier, Adolestine une cruche tombée amoureuse d’un gueux qui ne la voyait même pas, Irène une psychotique libidineuse, Noée n’avait rien d’une femme exemplaire – et la liste s’était ainsi poursuivie pour tous les rôles, au point qu’elles en était venues à se dire qu’il eût été plus aisé d’incarner un homme, dont les mœurs questionnaient indubitablement moins. Elles avaient cependant fini par décider qu’il valait mieux paraître un peu idiotes et naïves mais, au moins, propre sur soi et, si elles devaient être amoureuses, a minima fallait-il l’être d’un Prince ! Elles avaient donc opté pour Clémentine. Dommage qu’elle fût morte car son ingénuité aurait pu lui permettre de mener un jeu fin, pour peu qu’elle eût quelque ambition.
Paré du bel oiseau à son bras, Valéandre rayonnait en s'insérant entre les rangs des autres danseurs. Son plaisir dissimulé derrière une façade peu avenante, le Déchu n'en profitait pas moins pour admirer de plus près la fausse Coline. Accordées à sa beauté ensorcelante, ses manières gracieuses complétaient un profil qui menaçait de lui faire tourner la tête. S'efforçant de la garder froide, il se raccrocha à leur conversation. « Si j'en rêvais, je ne vous le dirais pas. L'avenir seul nous le révélera. » Quand il jetait un coup d'œil sur demain, la vision était un chaos où tous ses désirs s'entremêlaient, où tout ce qu'il avait jamais voulu lui était acquis. Le problème, c'est que lorsqu'on voulait tout, on ne voulait rien. Il aspirait à une vie tranquille, loin des ennuyeux problèmes. Mais il savait aussi que l'apaisement ne lui suffirait jamais. Il voulait être aiguillonné, harponné par la vie, goûter au sang et au miel, écraser les autres mais les aimer aussi, être aimé et haï, être envié à son tour. L'enviait-on, tout de suite, pour avoir su arracher l'une des plus jolies invitées de la soirée ? 
Lorcán baissa les yeux pour identifier à qui appartenaient ces petits pépiements. Malgré leur déguisement, il ne lui fut pas difficile de reconnaître les siamoises machiavéliques. « Bonsoir... Clémentines ? » Leur choix le surprenait. Pestes comme elles étaient, Coline leur aurait mieux convenu que la douce et aimable Clémentine. Il sourit à leurs petits gloussements de dinde. Si c'est du grain qu'elles voulaient, il était leur homme. « Pas encore, non. Je n'ai pas vu Lazare, non plus. Vous voulez m'aider à trouver l'un ou l'autre ? » répondit-il, feignant une innocente égale à la leur. « Ensuite, il faudra partir. Censure oblige. » L'Alfar leur adressa un clin d'œil et espéra qu'elles rougiraient jusqu'à la racine de leurs cheveux. La pudeur guindée des Sorciers était bien la seule chose amusante à leur sujet. Pourtant, Lorcán était certain qu'ils ne valaient pas mieux que les Magiciens, ils le cachaient juste mieux. Ils ne pouvaient quand même pas tous être asexuels, si ? Il les plaignait sincèrement, si tel était le cas.
« Absolument ! Lénora est charmante, un vrai petit bonbon. » Elle aimait Montarville, et plus tard Childéric, mais elle le garda pour elle pour ne pas étouffer le début d'intérêt que son amie commençait à éprouver pour ce petit jeu de rôles dans lequel elle l'avait entraînée. « Placide est un prince et il est blond. Normalement, il a des traits assez délicats, il s'est même déjà fait passer avec succès pour une fille. » Il l'avait fait pour Ludoric, mais ça aussi, l'Ygdraë le tut. La soirée n'aurait de toute façon pas suffit pour expliquer toutes les intrigues des Contes et les liens qui liaient entre eux les personnages. Le but n'était de toute façon pas de reproduire cette fiction, simplement de s'amuser avec. 
« Il y a eu beaucoup de similitudes hasardeuses qui ont été faites, oui. Ce sont des sottises, si tu veux mon avis. Il n'y a que pour les enfants pour prendre des Contes au sérieux. » laissa-t-il tomber. « Et les Magiciens aussi, même si ça n'a pas l'air d'être ton cas. » Et sur cette conclusion, il fit claquer le livre en le refermant. Décidément, le lire n'était pas la meilleure façon de dépenser son temps dans cette soirée. Parler avec Blu était mieux, mais à peine. « Je n'ai pas eu mon mot à dire. Mon père a insisté pour que nous y allions. Il doit vouloir se servir de ces mondanités pour ses affaires. En tant que fils et héritier, il faut que je sois aussi présent, et ce de plus en plus. Et toi ? »
La Sirène acquiesça. « Vraiment. » Un sourire amusé flotta sur ses lèvres. Sa provocation ne se dénuait pas de sérieux. Elle y avait réfléchi, récemment, après avoir lu le dernier tome de Lieugro. Une grande partie des femmes, même celles dont la puissance ne faisait aucun doute, étaient abusées par des hommes. Judas et Coline, Déodatus et Zébella, Ezidor et Ernelle, Childéric et Garance, Elzibert et Yvonelle… Elle se sentait inexplicablement proche de cette dernière, et pourtant n’exécrait parfois rien de plus que l’audace dont faisait preuve ceux qui la rapprochaient d’elle. Le dernier chapitre du livre l’avait glacée. Elle avait eu la sensation d’avoir été violée en même temps que l’adolescente, l’impression de ressentir chaque geste de son mari à son encontre dans sa propre chair, la peur de devenir folle. Elle avait refermé l’ouvrage et, le lendemain, la glace était déjà devenue flammes : jamais elle ne laisserait quiconque s’en prendre à elle de la sorte. Les Gælyan se croyaient tout permis, et c’était pire encore dans le cas des hommes – sans doute parce que les femmes, abêties, parfois même asservies, ne leur faisaient pas suffisamment démonstration de leur puissance et de leur force. Au moindre écart, il fallait les écraser. Si Yvonelle avait contrecarré Elzibert dès qu’il avait commencé à se perdre ou si elle s’était défaite de ses espoirs à son égard et lui avait claqué la porte au visage, les choses ne seraient jamais allées jusque-là. Elle ruminait parfois la fin du Conte avec une amertume acerbe. « Et si je suis Coline, je ne peux que vous provoquer jusqu’à ce que vous cédiez à l’envie de relever ce défi. » Il ne l’inquiétait pas. Il ne se dégageait de lui aucune animosité, aucune menace. Elle devinait dans ses pas que s’il devait un jour être aussi puissant que Judas, il n’en était pour l’instant qu’aux balbutiements. Néanmoins, elle fut surprise de sentir son étreinte se resserrer autour de sa taille, et leva vers lui un regard étonné. Malgré un différentiel de prestance éclatant, il semblait prendre son rôle à cœur. Elle haussa les sourcils. « Est-ce la danse ou ma conversation et moi-même que vous trouvez ennuyeuses ? Vous me mettez le doute. » Un fin sourire courba sa bouche. Finalement, même si ça n’était pas Alaster ou Lorcán – elle savait qu’il devait venir –, elle s’amusait bien. Elle voulut jeter un coup d’œil à Kiara, mais en tournant la tête, la vit au bras de Jun Taiji, et perdit momentanément le rythme de leur danse. Son pied heurta celui de son cavalier. « Pardonnez-moi. » dit-elle aussitôt, en ramenant ses iris céruléens sur lui. Une jalousie mordante battait dans son cœur ; pour la masquer, elle tentait d’adoucir son regard. « Vous voyez, vous me troublez. » Elle sourit et réimpulsa du tempo à leurs pas. Le mouvement la libéra de quelques crispations. « Si notre valse vous semble ennuyeuse, rendez-la endiablée et inoubliable. Je vous suivrai et je vous aiderai. » Ses yeux, rendus incandescents par les émotions qui la traversaient, sondèrent les siens. « À moins que vous n’ayez une idée à laquelle je ne saurais résister, Judas ? »
