« Je le sais bien mais depuis la guerre et le procès de Laëth Belegad, Rosalie et moi… » La situation était devenue compliquée. « Disons que… » Je soupirai. « En fait, je ne sais pas ce qu’il lui passe par la tête. Elle a de nouveaux amis maintenant et je pense que… » J’avais la sensation d’être devenue secondaire. Lorsque nous étions enfants, nous passions notre temps ensemble. J’étais son prince les fois où nous jouions au prince et à la princesse. Quand nous dansions, je prenais systématiquement le rôle du garçon. J’avais toujours été la figure masculine de nos jeux. « Je crois simplement qu’elle s’intéresse aux vrais garçons maintenant et que la situation de nos parents ne fait que nous éloigner progressivement. » Au point où je tentais d’éviter de la contrarier pour éviter une nouvelle déchirure qui la ferait s’éloigner pour de bon. Ça me demandait de réels efforts parce qu’elle n’était pas simple à vivre. Ses nouvelles obsessions ne m’intéressaient pas. Pire, elles m’agaçaient. « Oui pourq… » Je suivis le regard d’Hélène. Mes yeux agrippèrent la silhouette d’Eutropius. Je fronçai les sourcils. Ce sale type… « Oui, voilà. » répondis-je, plus cassante que je ne l’aurais voulu. Je m’engouffrai vers le chemin menant à l’extérieur avec autant de détermination que l’Humaine.
Une fois dehors, je poussai un soupir. « On est mieux ici. » lui soufflai-je. « J’ai vu un sale type tout à l’heure… celui que tu regardais. C’est un Sorcier. Je ne sais pas si tu le connais mais si tu le côtoies tu devrais te méfier. Il n’a fait que me dire des horreurs quand je l’ai rencontré. » Je fis l’impasse sur mon comportement vis-à-vis de lui en retour et m’avançai dans l’allée de statues. Je tombai sur celle du Roi Arthur, celui qui était monté sur le trône des Trois Royaumes avant de se faire chasser par Judas d’Uobmab. Qu'il ne l'eût pas tué comme Montarville était un fait étonnant. « Tout serait tellement plus simple si j’étais un homme… » soupirai-je. Je n’aurais pas à supporter les propos de Rosalie. Si j’étais un garçon, elle ne me raconterait certainement pas tout ça. « Excuse-moi. Mes cours d’escrime c’est… compliqué aussi. Je vais devoir arrêter je pense. C’était bien lorsque j’étais une enfant mais maintenant… » Maintenant que je n’avais plus un corps d’enfant, ça devenait indécent. « Mais ne nous occupons pas de ça parce que si je continue d’en parler, je vais finir par demander à ton père de m’adopter pour échapper à Amestris. » dis-je, un sourire aux lèvres, avant de m’attarder sur ses ailes. « Elles ne sont pas trop lourdes ? » Dehors, je sentais bien plus l’effet de son Ma’Ahid. Heureusement, ma magie n’était pas très puissante. « C’est Jésabelle ton personnage préféré ? » lui demandai-je ensuite.
467 mots Position : Jardin avec Hélène Déguisement : Zébella d'Uobmab (sans perruque, ce qui fait qu'elle n'est pas très ressemblante. Elle voulait se déguiser en garçon mais Rosalie ne voulait pas alors elle a cédé, sans être convaincue ni motivée)
Je refermai la porte d’une des chambres à louer par le Vicomte. J’avais perdu de vue Blu lorsque les domestiques nous avaient déguisés. Puisque le blond avait décidé de nous transformer de la tête aux pieds et qu’il m’avait fallu ôter mon pantalon, la décence avait exigé que la Magicienne ne m’accompagnât pas dans cette épreuve. Enlacer cette file à Basphel m’avait largement suffi. Il valait mieux que je me tinsse à une distance convenable des femmes, surtout en public. Mes yeux se posèrent néanmoins sur une créature à la silhouette mille fois plus plaisante que celle de ma fiancée. Je la détaillai. Elle me disait vaguement quelque chose sans que je ne parvinsse à poser un nom sur son minois. Je m’approchai d’elle. « Bonsoir. Il me semble vous connaître mais votre identité m’échappe. Êtes-vous élève à Basphel ? » lui demandai-je, en sachant parfaitement que ce n’était pas là-bas que je l’avais croisée. « En temps normal, je me nomme Léonidas Taiji mais ce soir je suis Elzibert de Tuorp visiblement. » Je n’étais pas plus renseigné sur le conte, malgré les tentatives d’explications des domestiques. Le trop plein de noms et d’informations m’avaient donné mal au crâne et j’avais eu l’impression d’avoir la tête vide durant la presque totalité de la conversation. La situation de cet Elzibert était compliquée. Pourtant, j’avais retenu qu’il était peu fréquentable. Ça m’allait parfaitement, et je n’avais pas encore idée jusqu’à quel point les sentiments de cet adolescent collaient à ceux que je ressentirais bientôt. « M’accorderiez-vous une danse ? » Les convenances voulaient qu’elle ne refusât pas.
Une fois dans la salle de bal, je fus subjugué par la décoration. Quelle que fût les obsessions de ce Vicomte, il ne faisait aucun doute qu’il avait un goût certain pour le luxe et l’art. Je l’avais déjà noté dans les quelques pièces que j’avais visitées jusqu’ici mais celle-ci dépassait toutes les autres. Je pris la main de ma cavalière et plaçai mon bras autour de sa taille. Elle était fine comme il fallait et semblait parfaitement réservée. « Je ne connais pas le conte pour tout vous avouer. En quel personnage êtes-vous déguisée ? » Mon regard allait de la jeune fille à la salle. Il cessa cependant son ballet pour se figer sur Lana. Je fus aspiré dans ma contemplation, jusqu’à ce qu’un galant déguisé en je ne savais qui fît son entrée. Elzibert tuait-il ce malandrin dans le conte ? Je me pris à l’espérer. Lana était à moi et à personne d’autre. Elle n’en avait simplement pas encore conscience. Viendrait cependant un temps où je lui murmurerais cette vérité à l’oreille.
438 mots Position : Salle de bal avec Regina Déguisement : Elzibert de Tuorp
Zeryel ~ Ange ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 248 ◈ YinYanisé(e) le : 25/01/2023
Sam 08 Juin 2024, 20:39
Le bal du Vicomte Anthonius Halloy Lorcán, déguisé en Primaël
La facilité aurait attendu de Lorcán qu'il se déguise en celui qui lui ressemblait de façon frappante, cet assassin taciturne de Narfas qui pouvait à sa guise passer pour une femme s'il lui en prenait l'envie. L'idée l'avait séduite, longtemps. Après tout, c'était logique. Aubépine elle-même lui avait fait remarquer leurs points communs seulement voilà, il n'y avait rien de plus ennuyeux selon l'Alfar qu'être prévisible. Parmi la foule d'adjectifs dont il aimait se vanter, être inattendu figurait en tête de liste. Un Alfar qui faisait exactement ce qu'on attendait de lui était un Alfar mort, socialement et littéralement. Il fallait se montrer inventif pour survivre à Drosera, mais aussi audacieux et impitoyable. Lorcán n'avait pas remis les pieds dans sa ville natale depuis longtemps, et il ne souhaitait pas y revenir de sitôt, mais quand le jour viendrait, ce serait pour tous les mettre à genoux, et sa famille, les premiers. Il ne goûtait pas l'attitude suintante de condescendance de ses pairs et vomissait leur mépris souverain. Il l'était lui aussi, l'ironie ne lui échappait pas, mais il avait une réputation à défendre à Basphel. Il n'allait quand même pas risquer d'être confondu avec un Ygdraë, son ouverture d'esprit avait ses limites.
Ainsi filaient ses pensées alors qu'il contemplait un tableau immense, qui occupait presque tout un pan de mur sur la partie haute. En longeant la pièce, Lorcán reconnut la scène. Le peintre avait fait courir une rivière sur toute la longueur et plusieurs personnages apparaissaient, mis en évidence, ou au contraire dissimulés dans le paysage. La fresque se voulait chronologique et certaines silhouettes apparaissaient deux fois, comme Adénaïs, qui se retrouvait à gauche à marcher avec Clémentine, puis plus loin à droite avec Hermilius dans la rivière, l'eau cachant habilement leur nudité. Il sourit en voyant une forme qui observait le couple. La peinture ne révélait pas ce à quoi il s'adonnait mais Lorcán s'en souvenait parfaitement. Les premiers chapitres de Narfas l'avaient diverti et agréablement surpris. Hermilius lui avait plu immédiatement, il s'était trouvé beaucoup de points communs avec le gentilhomme pas si gentil. Rapidement, il avait compris ne pas être en train de lire une de ces niaiseries que les Magiciens aimaient souvent consommer. Lentement, il porta son verre à ses lèvres. Séduit par le château, il avait souhaité en visiter les pièces avant de se diriger vers son cœur où les couples étrennaient le parquet. De la sorte, il saurait exactement où aller plus tard dans la nuit, s'il voulait s'isoler en bonne compagnie.
Message I | 448 mots
Position : Salon Déguisement : Primaël (8D)
Il admire une peinture (c'est la scène au début du premier Lieugro avec Clémentin/Zébella qui surprennent Hermilius en train d'observer en cachette Adénaïs et Clémentine, et plus tard Hermilius avec Adénaïs en train de faire des cochoncetés)
Il a utilisé ce pouvoir pour ressembler à Primaël : - La possibilité de prendre l'apparence de tous les personnages des contes de Narfas et Lieugro. Le sort demande moins de magie qu'un changement d'apparence standard mais la transformation est capricieuse et peut rester active plus longtemps que prévu. Le caractère et les goûts dudit personnage peuvent également s'inviter à la fête indépendamment de la volonté du vôtre.
Et dernier commentaire, je me suis dit que ce serait sympa aussi d'inclure des Orines dans les compositeurs de thèmes 8D
Bran & James ~ Démon ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 18 ◈ YinYanisé(e) le : 15/02/2024
Erin et sa mère n’avaient pas quitté la maison en très bons termes. Cela n’arrivait pas souvent. Je préférais ne pas dire “jamais”, car c’était de plus en plus fréquent. Je le savais parce que même quand je ne m'immisçais pas dans la maison – je n’entrais que rarement, par respect pour leur intimité – je percevais les éclats de voix à travers les carreaux. C’était principalement Lauréade qui donnait du coffre, mais Erin finissait irrémédiablement par s’y mettre pour pouvoir se faire entendre elle aussi. Je mettais, en principale cause de ces rébellion, l’âge de notre fille. Avec l’arrivée de l’adolescence, Erin désirait de plus en plus s’émanciper et faire ses choix par elle-même. C’était normal, même si je comprenais aussi pourquoi mon ancienne compagne réagissait aussi abruptement. Outre sa nature parfois tempétueuse, il était difficile de voir son enfant, le fruit de ses entrailles, grandir aussi vite. J’en faisais moi-même les frais, seulement je devais rester muet sur le sujet, puisque je n’étais pas supposé faire partie de leurs vies.
L’affaire de ce soir-là était une histoire de cheveux : pour incarner son personnage à la perfection, notre fille avait acheté une coloration rousse avec son argent de poche. En apprenant cela, Lauréade l’avait disputée, avançant qu’elle était trop jeune pour utiliser ce genre de produits et qu’elle aurait pu user de son argent autrement que pour des futilités pareilles. Après une longue, très longue négociation qui avait pris tout le temps entre le tournoi d’ublys et leur départ pour le château du Vicomte Anthonius Halloy, Erin n’avait pas réussi à lui arracher la moindre concession. Depuis, elle boudait.
Lauréade ne souhaitait pas participer à la soirée, mais elle avait tenu à l’accompagner et comptait bien venir la chercher un peu plus tard. Le trajet s’était effectué dans le silence le plus total. Je les avais suivies de loin, puis avait attendu quelques minutes après que Lauréade eut embrassé Erin sur le front pour faire à mon tour mon entrée. J’étais aussi déguisé pour la soirée. Je n’avais que brièvement lu le Conte en question – j’étais loin d’avoir terminé à vrai dire – mais je m’étais symboliquement déguisé en Lambert, afin de rester le père de ma fille jusque dans ce jeu de rôle. Il ne m’avait suffi que d’un peu de magie pour éclaircir mes cheveux jusqu’au blanc, et je m’étais rasé. Je m’étais trouvé méconnaissable dans le miroir.
En entrant, je me dirigeai tout de suite vers la salle de bal. Je fus surpris de ne pas y retrouver ma fille. Je ne l’aperçus pas plus dans les jardins. Il me fallut attendre encore un peu pour la voir débarquer au cœur des festivités. Je haussai des sourcils surpris. En l’espace de quelques minutes, ses cheveux avaient viré au roux. Cette chipie s’était cachée pour terminer son déguisement. Un sourire narquois étirait ses lèvres et je ne pus m’empêcher de sourire à mon tour.
Encore plusieurs minutes après, Bran fit son entrée dans le château. Il épousa l’ensemble du vestibule du regard et émit un sifflement impressionné. Il avait fait des efforts pour se présenter dans un déguisement convenable et il était fier comme un coq, mais il devait avouer que l’endroit en jetait plus que lui. C’était un peu embêtant, cocasse vis-à-vis du rôle qu’il s’était choisi, mais rien qui ne put le déstabiliser. Il passa une main dans ses cheveux et replaça sa mèche blanche pour qu’elle fut bien mise en valeur.
576 mots
Erin : Déguisée en Rosette, dans la salle de bal James : Déguisé en Lambert, dans la salle de bal Bran : Déguisé en Judas, vestibule J'ai fait les 3 en un message, ça pourra évoluer selon A noter que Bran et James ont tous les deux 1 en charisme, donc vous pouvez tout à fait leur foncer dedans ou que sais-je !
Taj ~ Humain ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 90 ◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2023
Je devais l’avouer, j’avais un peu fumé avant d’arriver ici. Avec Astriid, c’était devenu une sorte de rituel que de se détendre ensemble. J’éprouvais parfois du remords pour avoir renoncé à me sevrer de tous ces stupéfiants. Cependant, la compagnie de l’Elfe avait changé ma manière de consommer. Je ne le faisais plus à cause de l’envie désespérante d’échapper à la réalité et d’oublier quelques heures mon existence misérable ; je le faisais parce que j’aimais le faire avec elle. Tout devenait simple, je me sentais en sécurité, et la drogue amplifiait ce sentiment de plénitude.
A l’intérieur de ce château, Astriid s’extasiait d’absolument tout. Cela m’arrachait des sourires et régulièrement, je lui lançais une œillade curieuse. J’avais le sentiment qu’elle était plus défoncée que moi, mais l’Ygdraë avait raison sur un point : le Vicomte Alexandrius de Truc-Muche était pété de thunes et personnellement, j’aurais aimé pouvoir en dire autant.
-Choupik… ? Ah !
Elle m’avait déjà parlé de lui. Je crois. Oubliant aussitôt, je me laissai entraîner à la suite de mon amie. Mon attention se perdait dans le luxe du bâtiment sans pour autant m’accrocher à un élément en particulier. Nous entrâmes dans une grande salle d’exposition. Elle était remplie de vitrines en tout genre, de statues, et les peintures recouvraient tant les murs qu’on ne soupçonnait qu’à peine la réelle tapisserie qui se trouvait derrière. Astriid s’exclama encore en nous plaçant devant une tête décapitée, présentée comme un trophée au centre de la pièce. Elle était factice, mais extrêmement réaliste. Je ne bronchai pas, tout à fait détachée de l’aspect immonde de la chose et surtout, n’ayant pas la moindre idée de l’importance de la relique dans l’intrigue du Conte. Je posai mes yeux sur l’étiquette soigneusement calligraphiée “Tête putréfiée de Montarville de Lieugro”. Je haussai les épaules puis poursuivis la visite. Après la statuette dont mon amie fit mention, nous nous retrouvâmes face à une collection de bijoux royaux, puis le pendentif d’une certaine Éléontine de Tuorp contenant le portrait de son mari. Un peu après, accrochée au mur, il y avait la toile d’une femme dénudée, qu’un petit écriteau nommait “L’Abandon” et précisait qu’il s’agissait d’un portrait de Clémentine d’Ukok.
-Hé.
J’assénai un coup de coude à l’Elfe et pointai du doigt la peinture. J’avais parlé fort et je me tenais mal, mais je ne m’en rendais pas compte.
-C’est toi.
Après l’avoir bien observée, je pivotai vers la prochaine pièce d’exposition, un sourire sardonique fiché sur mes lèvres.
-Cochonne.
Je pouffai en me penchant vers la montre à gousset, fabriquée par le personnage que j’étais supposée incarner. Elle était confectionnée de telle sorte que l’on pouvait observer tous les engrenages. C’était joli, mais ça devait demander foutrement du temps. Je fis un commentaire à Astriid dans ce sens et me redressai d’un coup.
-T’as raison, allons les chercher, Chid et Rick et Nathanaël. Ici, je suis en train de me gâcher toute l’histoire. J’avais bien l’intention qu’Astriid me la lut, comme promis. C’est par où ?
Je pris la main de mon amie et nous quittâmes la pièce vers une direction au hasard. Heureusement, un domestique vînt à notre rescousse et nous guida jusqu’au cœur des hostilités. Dans la salle de bal, je ne pus m’empêcher de lâcher un nouveau juron impressionné, que j’interceptai d’une main contre ma bouche.
556 mots Fifi est déguisée en Ernelle Elles sont dans le cabinet puis dans la salle de bal
Pulsar Verhoeven ~ Magicien ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 748 ◈ YinYanisé(e) le : 17/08/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : June Hautbourg | Magicienne | PNJ ◈ Activité : Organisateur de Soirées [Rang II]
Lun 10 Juin 2024, 22:07
Illustration - Yaluncg
Le Bal du Vicomte Anthonius Halloy Avec Pulsar, June & Aristia
Son oncle ne paraissait pas aussi bien que son apparence soignée le laissait supposé, mais il tentait de sortir la tête de l'eau, au moins pour sa fille. Tant que personne ne le replongeait dedans ... June paraissait amusée de son costume, mais comme le sien, il ne parvenait absolument pas à reconnaître le personnage.
— J'ai fais de même avec Aristia, répondit la Magicienne, ravie de s'être autant rapprochée de la concernée. Une version qui veut que Tamara soit souveraine d'une nation guerrière. — Oui, c'est totalement la petite ...
Ce ne serait pas surprenant que celle-ci décide, un beau matin de faire quelque chose de similaire, mais heureusement pout tous, elle n'avait que dix ans et lui avait des années pour la retenir de faire des bêtises et de l'éduquer, pour que la petite Magicienne réfléchisse au fait de ne pas cogner les gens qu'elle n'aimait pas. Quel enfer ! Chacun avait ses problèmes bien à lui. À peine évoquât-il la traitresse qu'Odéon choisit la retraite pour ne pas laisser éclater sa peine devant de jeunes amoureux. Pulsar soupirait discrètement, étant assez compatissant de la situation ; ni lui, ni Dora, ne méritaient cela.
— Pourquoi est-ce toujours les bonnes personnes qui souffrent ? — Parce que nous sommes trop bons, justement, répondit June en posant sa main contre son bras.
Encore une fois, un Sorcier avait détruit la vie de Magiciens insouciants, transformant l'une des leurs en femme vulgaire, mais qui s'en souciait, si ce n'était les victimes et leurs proches ? Son regard dérivait sur la piste de danse, où jacassait bien des gens.
— Regarde-le, lui aussi. Qui croirait qu'il a tué des milliers de gens ? — June, soufflait-il avec délicatesse. — Que la sénilité ne m'atteigne pas lorsque nous serons vieux ! soupira-t-elle, pincée.
La Magicienne pouvait se plaindre, mais c'était la seule chose qu'elle pouvait se permettre de faire. L'ignorer, également, mais leurs prénoms étaient trop similaires pour qu'elle puisse le supporter. Pulsar conduisait sa partenaire bougonne vers son autre cousine, qui se pliait au Jeu du Conte. Son ignorance lui sautait encore au visage, autant dire qu'il allait devoir se mettre à la page. Il devait donner le change, s'imaginant que ceux qu'ils incarnaient étaient des amoureux dans la version édulcorée, certainement des amants dans la version adulte. Tiens donc, c'était ça le genre de lecture qui plaisait à June ? Était-ce une sorte de message caché de sa part ? Il voyait bien ses deux cousines chuchotées entre elles, cela semblait faire du bien à Aristia d'être avec une enfant de son âge ; elle n'en côtoyait que peu depuis le décès de ses parents.
— C'est lui qui la laisse mariner maintenant ! Je crains que notre chère Adénaïs ne morde sous peu !
Un bri de verre interrompit la joyeux conversation. L'ambiance se veut soudainement plus tendue pour leur petit groupe, mais si d'autres personnes n'y prêtent guère attention. Pandora, candide, s'élance vers sa génitrice, tandis que son oncle revint vers eux, Pulsar allait à sa rencontre pour lui donner un coup de mains, faire comme si de rien n'était en lui proposant un autre verre qui passait par là.
— C'est compliqué ? demande Aristia en relevant ses yeux vers June. — Oui, ma chérie ... C'est compliqué.
Post II - 610 mots Aristia est déguisée en Tamara. Pulsar en Gustave. June en Adénaïs. Position ; Salle de Bal
◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
Priam & Freyja ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 3914 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes ◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Mar 11 Juin 2024, 21:48
Unknown
Le bal du Vicomte Halloy
En groupe | Hélène
Ryan Taubert – Marvel Thème religieux de Narfas : Sacrifice et dévotion de Victor Riadel
Les jardins redessinaient ceux du château de Lieugro. Çà et là, des sculptures fleurissaient au milieu des massifs colorés, rappelant à Hélène l’une des scènes d’ouverture du deuxième chapitre qui se déroulait dans ce pays : Ezémone et Nicodème devisant sous le clair de lune, la première intéressée par les alliances que pourraient contracter ses filles, le deuxième captivé par le drapé opalin que la nuit jetait sur les statues. Par moment, elle se sentait comme lui ; détachée des préoccupations des autres, exclusivement centrée sur les siennes propres. Une pointe de culpabilité ou de honte venait souvent chasser ses velléités isolationnistes et la pousser dans les bras peu engageants de la société. Elle s’y pliait sans rechigner, mais si elle avait pu choisir, elle serait restée le nez plongé dans ses livres. « Je l’ai croisé quelques fois. On est ensemble dans plusieurs clubs, à Basphel. » répondit-elle, aussi évasive que possible. Elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, comme s’il avait finalement décidé de les suivre.
De concert avec Rose-Abelle, elle s’arrêta devant la statue du Roi Arthur. Elle se souvenait que, lorsqu’elle était petite, Gustine et Pauline lui lisaient Le Conte des Trois Royaumes. Plus grande, elle avait compris qu’on lui avait livré une version édulcorée de l’histoire. Elle tourna la tête vers son amie. Depuis quelques temps, il se disait que la main de la blonde était en lice. L’enfance avait pris fin, et avec cette dernière démarraient les devoirs de femme qu’avait édicté la société sorcière bien des siècles auparavant. Chez les Magiciens, les choses ne différaient pas beaucoup. Néanmoins, Hélène n’y avait pas encore été confrontée. Elle ne pensait pas que son père la presserait de se marier. Il avait laissé Lucius libre des années durant, et lui-même avait attendu longtemps avant de sceller son union avec Laëth Belegad. Peut-être même ne chercherait-il pas à interférer ? Seul le doute lui répondait. Plus les semaines passaient, moins elle était certaine de le connaître. Elle rendit son sourire à Rose-Abelle. « Elles le sont de moins en moins. » Elle marqua une petite pause. « Peut-être que d’ici quelques temps, j’arriverai à voler avec. » L’Humaine jeta un coup d’œil à ses plumes, avant de relever le nez vers la Magicienne. « Je la trouve intelligente. » répondit-elle. « Elle a bien rattrapé la situation lorsque les Lieugrois ont été reçus par le Roi et la Reine de Narfas et Gaspard d’Epilut. Et elle est déterminée et ambitieuse. » Quoique ses buts et motivations fussent discutables, elle n’avait pas hésité à instaurer les mesures qu’elle croyait nécessaire pour sauver son pays. « J’espère qu’on la verra encore dans le prochain chapitre sur Narfas. » Souvent, elle s’amusait à imaginer une discussion entre elle et Garance. Elle observa le costume de son amie. « Zébella n’est pas mal non plus. J’ai bien aimé son personnage et la façon dont elle a repris la main à Lieugro. Et puis, ça n’est plus une enfant, mais elle continue à s’entraîner au combat… » La blonde sourit. « C’est pour ça que tu l’as choisie ? » Elle continua d’avancer, quittant l’ombre de la statue d’Arthur pour celle d’une allée de châtaigniers. Elle repensa à ce qu’avait dit Rose-Abelle, plus tôt, et sa gorge se noua. Le fait qu’Elias eût pris la défense de l’Ange lors de son procès avait soulevé de nombreux questionnements. Et si…? Elle déglutit. « Oui, je ne sais pas. Pour Rosalie. » fit-elle avec soudaineté. « J’ai trouvé plutôt encourageant que ton père défende Laëth. Il paraît qu’il a même cherché à éviter la guerre avec les Réprouvés, et quand on s’intéresse à sa politique, on voit bien qu’il a toujours fait en sorte de rapprocher les Mages Noirs des Mages Blancs. Le nôtre œuvre aussi pour que Sorciers et Magiciens entretiennent des relations pacifiées. » L’étau autour de sa trachée se resserra. « Alors Rosalie… » Hélène ne sut pas comment conclure. Elle eut la sensation qu’une partie du problème lui échappait.
Message II – 670 mots
Déguisement : Jésabelle de Narfas Localisation : les jardins Action : Hélène discute avec Rose-Abelle
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
Dorian Lang ~ Vampire ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 246 ◈ YinYanisé(e) le : 22/08/2022◈ Activité : Chômeur grincheux
Mer 12 Juin 2024, 13:07
Le bal du Vicomte Anthonius Halloy Eutropius, déguisé en Ezidor
Eutropius ne leva les yeux sur l'intrusion que quelques secondes : le temps de répondre à mi-voix à sa salutation, et de reconnaître une Basphélienne ; puis il replongea dans sa lecture en l'ignorant complètement.
En explorant les rangées, il s'était vite aperçu de la pauvreté des contenus. Ici, tout restait dans le thème de la soirée et pas un ouvrage ne traitait d'autre chose de plus substantiel. En désespoir de cause, il s'était résigné à attraper la suite du premier tome de Lieugro, et s'était plongé dans le cadre sensiblement différent de Narfas, son scepticisme se renforçant à chaque page tournée. Au club lecture, ils étaient nombreux à adorer cette saga et à en discuter. Le Sorcier lui, ne discutait pas, pour commencer, et il avait rapidement rangé ces livres dans la catégorie des torchons à peine bons pour gonfler un feu de cheminée. Il ne comprenait pas leur succès, et songeait que l'élite vendue par Basphel n'était qu'une illusion si les étudiants se passionnaient pour de l'encre et du vélin si mal utilisés.
Il releva les yeux sur la fille à sa question. « Oui. J'ai fait le tour. Il n'y a rien d'autre. » confirma-t-il sombrement. Il la détailla avec plus d'attention. Des fleurs festonnaient ses cheveux relevés en chignon et son visage était maquillé de façon à inspirer l'amabilité et la douceur. N'ayant pas été très assidu dans sa lecture du premier conte, il n'était pas certain de reconnaître son déguisement et n'avait gardé qu'un souvenir vague de la majorité des personnages. Son livre ouvert dans une main, Eutropius vint plus près d'elle. Il n'aimait pas devoir parler fort pour se faire entendre. « Tu es à Basphel, non ? Moi aussi. Eutropius Dogma, de l'Acier. » Il avait été un peu troublé de ne pas avoir été classé dans l'Obsidienne, et son père en avait été vexé. L'avoir déçu ne préoccupait pas vraiment l'adolescent. Au final, comme il le lui avait dit un jour, ça ne changeait pas grand chose, et ça ne le retiendrait pas de revenir étudier dans une université à Amestris après son diplôme.
Eutropius fit glisser un index sur la page qu'il lisait. « Ce n'est pas exactement ma lecture favorite. Intellectuellement, c'est très peu enrichissant. C'est juste du divertissement. » Dans sa bouche, ce mot sonnait comme une insulte. Il méprisait les lectures faciles et légères, et plus encore celles qui ne visaient qu'à "faire passer le temps", même si c'était au final ce qu'il était en train de faire. « Je n'ai commencé à les lire que parce que mon entourage m'a dit que je ressemblais à l'un des personnages. Ezidor, j'ai oublié son nom complet. » Et il avait été pris d'un frisson glacé quand, en lisant le conte, il s'était aperçu des troublantes similitudes, car la ressemblance n'était pas que physique. Avec un certain malaise, il s'était demandé si Douce se doutait de quelque chose en lui soulignant leurs traits communs. « Tu les a lus ? »
Message II | 530 mots
Position : Bibliothèque Déguisements : Ezidor
Il discute avec Blu
Persée ~ Génie ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 212 ◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Mer 12 Juin 2024, 16:02
Le bal du Vicomte Anthonius Halloy Pandora, déguisée en Ange-Lyne Reknofed
Avec l'expression de quelqu'un ayant des troubles digestifs, papa dépose le verre d'eau tendu par Pulsar près du chevalet. Un peu désœuvré, il balance ses bras le long de ses flancs. Il regarde la fresque au plafond, l'orchestre, lève un sourcil sur le couple formé par l'ancien Empereur Noir et un autre homme sur la piste, laisse ses yeux errer à peu près tout sauf vers mes retrouvailles avec maman. Nerveusement, il écarte le col de son vêtement pour se gratter le cou puis se tourne vers son neveu. « Qu'est-ce que tu me racontes de beau, Pulsar ? Je regrette de ne pas avoir écrit pour demander des nouvelles. Et June, comment vas-tu ? » Il sourit aussi à Aristia. « Tu as encore grandi, comme Dora. Tu voudras passer à l'appartement passer la journée avec elle, un de ces jours ? Elle a repeint toute sa chambre, j'ai peur qu'elle s'en prenne à la mienne et au salon maintenant. Elle aura besoin de ton aide pour achever son œuvre. »
En tout cas, c'est ce que je suppose qu'il leur dit. De mon côté, je cavale jusqu'à maman et m'arrête dans une glissade sur le parquet. Mes bras entourent sa taille et serrent fort. « Dora, ne cours pas. » Sourde à sa réprimande, je lève le nez et lui trouve un air un peu maladif. Amestris ne lui sied pas au teint. D'ailleurs, cette ville enlaidit tout le monde, c'est pour ça que tous les Sorciers sont moches. Ils sont tellement pourris à l'intérieur que ça finit toujours par se voir un jour ou l'autre à l'extérieur, comme dit grand-père quand il a trop bu et qu'il se met à donner son avis en râlant. Avec un sursaut d'inquiétude, je me demande si ça veut dire que maman va devenir laide. J'ai du mal à l'imaginer. Si elle est née Magicienne, elle sera peut-être épargnée ? De toute façon, j'ai bien l'intention de la ramener à la maison avant qu'une telle tragédie survienne. « Et dis bonsoir à Ionas, tu veux bien. » Elle force mes bras à la lâcher et je me tourne vers Monsieur Putride - je raconte à tout le monde à l'école qu'il a mauvaise haleine, comme les fesses d'un putois même si ce n'est pas vrai, mais il y a quand même quelque chose de putride qui se dégage de lui, comme une aura puante. Je fais la moue et esquisse une rapide révérence, les yeux rivés au sol. « Bonsoir. » "Gros rat", j'ajoute mentalement. Je relève les yeux et surprend un sourire qui se forme sur ses lèvres, comme s'il avait entendu mes pensées. Son expression me fait froid dans le dos et je me rapproche de maman dont j'attrape la main. « Tu as vu, maman, ils jouent tes compositions ! Tu vas jouer ce soir ? » Ionas se tend, et comme par extension, le sourire de maman se fige. « Je ne pense pas, Dora, je suis un peu fatiguée. » « Ah... » Déçue, j'essaie quand même de garder ma bonne humeur. Rien ne doit me détourner de mes plans ce soir. « Alors en échange, on danse ensemble ? Ou on peut aller aux jardins, que toutes les deux ! » fis-je, pleine d'espoir. Et j'en profiterai pour la convaincre de danser aussi avec papa. Il faut juste qu'Ionas l'Infâme aille voir ailleurs si maman y est... « Laisse ta mère respirer, Pandora. » Son ton sec me fait presque bondir et je lui décoche une œillade mauvaise. Je ne comprend pas pourquoi il semble si amusé, lui qui d'ordinaire n'est pas très aimable avec moi. « Médée, je vais te chercher un rafraîchissement. Tu n'as qu'à aller t'asseoir. Je ne te prend pas d'alcool, vu ta condition. » À ses mots, maman devint aussi blanche que papa plus tôt et me jette un rapide coup d'œil paniqué qui me laisse perplexe. « Oui, merci Ionas. » D'une pression sur ma main, elle m'entraîne sur le côté et trouve une chaise où s'asseoir. Inquiète, je reste debout. « Tu es malade ? C'est lui qui t'a rendue malade ? » C'est ce que font les Sorciers non ? Ils détruisent tout et rendent tout le monde malade. Si ce phacochère a fait du mal à maman, je ne répondrais plus de rien et je lui enfoncerai mon pinceau dans l'œil. Ou je demanderai à un garçon de faire justice en mon nom, il faut juste que je trouve qui. Papa aurait été parfait, s'il savait se battre. « Non, je vais très bien, merci Pandora. C'est simplement que... » Elle prend une courte inspiration puis se redresse. « Je suis enceinte. » lâche-t-elle dans une expiration. Immobile, je la dévisage le temps que l'information prenne du sens. Je recule d'un pas. « Quoi ? » « Comment. » corrige-t-elle machinalement. « Tu... Tu me remplaces ? » Après tout, elle avait remplacé papa. Pourquoi ne ferait-elle pas de même avec moi ? « Ne sois pas ridicule, Pandora. » rétorque-t-elle sèchement.
Message III | 862 mots (oopsie)
Position : Salle de bal Déguisements : Pandora est en Ange-Lyne enfant, son père est en Arcange (contre son gré). Sa maman est aussi déguisée en Ange-Lyne, et Ionas est en Balthazar.
Odéon parle avec Pulsar & co. Pandora est avec sa maman et Ionas.
Merci Jil :
Astriid ~ Ygdraë ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 2373 ◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020◈ Activité : Empoisonneuse
Mer 12 Juin 2024, 18:24
Le bal du Vicomte Anthonius Halloy Astriid, déguisée en Clémentine d'Ukok
Astriid vint se planter devant la toile que lui montrait Amphytria. Son modèle s'appliquait à respecter le titre de la peinture, sa position alanguie ne laissant que peu de place à l'imagination. Un gros éclat de rire secoua l'Ygdraë. « Cochonne toi-même ! » se défendit-elle avant de se mettre immédiatement à imiter la position de Clémentine sur la peinture, un bras mollement rejeté sur le front et les yeux mi-clos. Elle gonfla exagérément ses lèvres pour leur imprimer une moue obscène qui finit par s'effacer sous son hilarité qui lui faisait monter les larmes aux yeux. D'autres visiteurs arrivèrent dans le cabinet et Astriid se redressa sous leurs regards curieux et vaguement réprobateurs. L'écho de leurs rires devait porter jusqu'aux pièces adjacentes.
Une main sur la bouche pour réprimer son hoquet, elle suivit son amie jusqu'à la salle de bal en lui expliquant que ce n'était pas "Chid et Rick" mais Chiiildééééériiiiic. « C'est une sorte de montagne de muscles et qui est aussi gentil qu'il peut être méchant, un peu comme les Réprouvés ! Son intrigue me met mal à l'aise, il est louche. Et il en pince pour son mentor, ou quelque chose comme - WOW ! » s'exclama-t-elle, beaucoup trop fort, en arrivant dans le cœur du château. Un vieil homme la foudroya d'un regard sévère et Astriid s'excusa joyeusement avant de laisser ses yeux papillonner où ça brillait, soit : partout. « Regarde, ils dansent ensemble ! » Son index était pointé sur deux hommes qui attiraient toute l'attention sur eux. « On dirait... Non... Ou peut-être que si... On dirait vraiment que si... » Elle haussa finalement les épaules et revint sur la fausse Ernelle. « Tu viens, on fait pareil qu'eux ? Et après on cherche les autres d'Ukok ! »
Entraînant Fifi sur la piste et avoir décidé unilatéralement que pour la première danse, elle ferait l'homme, et qu'elles n'auraient qu'à inverser ensuite sur la prochaine, Astriid se remit à jacasser sur le Conte tout en guidant leurs pas. La magie de ses escarpins sauva Amphytria de nombreux coups de talons car l'Elfe ne tenait pas très droit et s'appuyait parfois lourdement sur son amie. « Je pense qu'on devrait aussi trouver un Placide, car Clémentine était très amoureuse de lui, c'est le prince royal ! C'est amusant car je crois que c'est de lui que Choupikar se sentait proche ! Il faudra que je le lui dise ! Enfin, j'espère qu'il ne va pas croire que j'en ai après lui, le pauvre, c'est juste un adolescent. Ernelle penchait plus pour les femmes, il me semble, bien qu'elle ait eu un enfant, je ne veux pas tout te raconter, tu verras en lisant. Mais reste loin de ceux qui se présentent comme étant Ezidor. Toi, tu veux plutôt chercher une Lénora ! Bon, tu comprendras mieux quand tu auras lu. »
Message II | 495 mots
Position : Salle de bal, elle danse avec Amphytria Déguisement : Clémentine d'Ukok
Kaahl Paiberym ~ Sorcier ~ Niveau VI ~ ◈ Parchemins usagés : 4079 ◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015◈ Activité : Professeur
Je hochai la tête, en songeant qu’il me faudrait des ailes à moi aussi. Si je pouvais voler, je m’enfuirais probablement. Ce serait vain mais sans doute réussirais-je à aller plus loin qu’en courant. « Oui, c’est une femme de pouvoir. C’était d’ailleurs la plus intelligente du quatuor de Narfas d’après moi. » Une femme de pouvoir comme il n’en existait pratiquement pas chez les Sorciers. Parfois, j’imaginais Avril d’Ovipa face à un Mage Noir puissant. Plierait-il devant elle ? Je croyais que oui. La directrice de Basphel semblait si âgée qu’elle avait dû assister à la naissance de tous les individus encore en vie de ces terres. Elias plierait-il devant elle ? J’avais du mal à l’imaginer. Je pensais plutôt qu’ils devaient se connaître et que mon père resterait courtois en sa présence qu’importât le sujet de conversation. Je ne le voyais pas perdre le contrôle, contrairement à beaucoup d’autres au caractère plus… moins… moins calme peut-être, faussement assuré sans doute. Je soupirai. Je ne savais presque rien de mon père en y réfléchissant bien, d'où mon incapacité à le défendre vraiment face à Rosalie. « Pas vraiment. Je voulais me déguiser en Arthur, en Placide ou en Lambert au début. » dis-je, plus bas. « Mais Rosalie a tenu à ce que je me déguise en fille alors... » justifiai-je.
Je me mis à regarder les feuilles alternes et longues des châtaigniers. Je levai les yeux lorsque Rosalie fut de nouveau évoquée. « C’est vrai… Je ne sais pas trop ce qu’elle pense. C’est juste qu’il était là le jour de la bataille alors peut-être qu’elle croit qu’il voulait la guerre. Il y a tellement de rumeurs fausses sur tout le monde. Et puis… je dois avouer ne pas le connaître très bien moi-même. Il n’est pas bavard… quand il est là. » Il était souvent absent. Je me déplaçai plus vite pour me positionner face à elle. « Mais peut-être que… peut-être qu’on pourrait organiser une rencontre entre ton père et le mien ? Pour qu’ils puissent discuter de politique ? Comme ça, peut-être que Rosalie ne m’en voudra plus… » J’allais continuer à explorer cette possibilité lorsque des rires attirèrent mon attention. J’en cherchai la source. Je vis tout d’abord deux tissus colorés très proches l’un de l’autre. Puis, je me rendis compte qu’il s’agissait de deux femmes. L’une cherchait les lèvres de l’autre qui faisait mine de les lui refuser à grand renfort de rires et d’excuses liées à leurs déguisements avant de céder en souriant. Quand je compris ce que ça supposait, je me figeai et déglutis. Elles nous virent et se séparèrent, amusées. « Venez chère Clémentine. Je ne voudrais pas que nos discussions sur cette fameuse fleur que j’aime tant tombent dans des oreilles indiscrètes. » « Je vous suis, Lénora. » Lorsque je saisis que le mot « fleur » était une métaphore d’autre chose, je sentis mes joues me brûler atrocement. « Oui… Du coup… »
486 mots Position : Jardin avec Hélène Déguisement : Zébella d'Uobmab (sans perruque, ce qui fait qu'elle n'est pas très ressemblante. Elle voulait se déguiser en garçon mais Rosalie ne voulait pas alors elle a cédé, sans être convaincue ni motivée)
Priam & Freyja ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 3914 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes ◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Lun 17 Juin 2024, 09:55
Unknown
Le bal du Vicomte Halloy
En groupe | Hélène
Ryan Taubert – Marvel Thème religieux de Narfas : Sacrifice et dévotion de Victor Riadel
Doucement, l’Humaine acquiesça. « Oui, peut-être. C’est dur de démêler le vrai du faux. » Elle aurait aimé que son père fût là, et pas encore à des lieues de chez eux pour remplir une obscure mission pour la Couronne. Était-ce seulement la vérité ? Elle doutait de tout ce qu’elle entendait à son sujet, de tout ce qu’elle croyait savoir, de toutes ses certitudes. Ces derniers mois, l’image qu’elle avait de lui s’était effritée. Certains pans du tableau n’étaient déjà plus que des lambeaux qu’elle lorgnait avec circonspection. Ceux qui les avaient remplacés la laissaient coite ; ils juraient avec le reste de la peinture, et ce faisant, accentuaient son sentiment de trouble et son impression d’être face à des mensonges. Elle ne savait plus qui était véritablement son père. Alors que les livres avaient toujours su répondre à toutes ses questions, cette fois, ils avaient failli à leur tâche. Tout ce qu’elle se demandait ne trouverait de réponses que dans la réalité de la vie. Soit auprès de son père, soit auprès de la Princesse Eméliana, qui semblait savoir des choses qu’elle ignorait, soit auprès du professeur Dah Numen ou de Jun Taiji, dont les mystérieuses paroles trottaient encore dans son esprit. Kaahl Paiberym était devenu une énigme, comme l’était Elias Salvatore pour Rose-Abelle. La proposition de son amie éclaira son regard d’une lueur étonnée. « Tu crois ? » Elle réfléchit. Elle était certaine que les deux hommes se connaissaient ; et pourtant, jamais on ne les avait vus ensemble. Elle était sûre d’elle parce qu’il y avait la ressemblance trop grande d’Érasme et Lucius, la requête d’Eméliana, la défense de Laëth, l’affinité entre Cyrius Windsor et son père, les rangs politiques d’Elias et de Kaahl – il y avait trop de choses. Il y avait aussi ces étranges points communs, auxquels elle ignorait quel crédit accorder. Mais si les livres ne voulaient pas lui fournir de réponses, alors seule l’existence le pourrait. Des éclats de rire la tirèrent de sa réflexion.
Le regard azuré d’Hélène suivit celui de Rose-Abelle. Muette, elle observa le jeu aimanté des deux femmes. Elle se redressa et détourna le regard, avant de déglutir. Le souvenir du baiser qu’elle avait échangé avec Sympan lui revint comme une claque en pleine figure. Elle se rappela aussi de sa main glissée dans celle d’Adriæn, à Seaghdha, de l’étreinte d’Érasme à Juvaniel, de celle d’Eutropius à Basphel. Il n’y avait pas toujours eu de désir dans ces contacts mais, sur l’instant ou sur le long terme, ils l’avaient soit rendue mal à l’aise, soit profondément questionnée. Une idée fila dans son esprit : se pouvait-il qu’un jour, cela arrivât avec une femme ? Ses doigts s’enroulèrent autour de l’un des plis de sa robe. Comme le duo s’éloignait en riant, l’Enfant des Cieux se rendit compte qu’elle avait bloqué sa respiration. Elle la libéra et entreprit de recommencer à marcher, comme si de rien n’était. « Nous parlions d’une rencontre entre nos pères. Le mien est parti en mission pour la couronne, mais quand il reviendra, je pourrai lui suggérer l’idée. Tu sais où se trouve le tien ? » Leurs origines sibyllines, leurs absences répétées, le mystère qui les entourait… Sentant un flot de pensées sans doute trop farfelues l’assaillir – peut-être étaient-elles poussées par le désir de son cerveau de faire abstraction de l’échange dont elles venaient d’être témoins –, Hélène ferma les yeux un bref instant. « On devrait peut-être retourner à l’intérieur ? » suggéra-t-elle, en portant son regard vers la demeure.
Message III – 589 mots
Déguisement : Jésabelle de Narfas Localisation : les jardins Action : Hélène discute avec Rose-Abelle
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5285 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Un sourire taquin se dessina sur les lèvres du Taiji. Le bois de ses yeux alla se poser sur les deux jeunes filles. L’une d’elle avait provoqué une légère tension dans la direction de son ami. Il l’avait naturellement sentie, quand bien même était-il jusqu'ici concentré sur tous les commentaires et pensées qui tournoyaient à leur sujet. Certains voyaient dans leur duo bien plus que ce qu’il était, de façon bienveillante ou malveillante. Jun aimait beaucoup provoquer et, finalement, ce qu’il captait le ravissait. D’autres leur prêtaient une relation chaste – et ils avaient raison – mais étaient préoccupés par des considérations diverses, soit à son sujet, soit au sujet d’Alaster. Le reste des convives était trop pris dans le tourbillon des festivités pour s’attarder trop longtemps sur eux. Les bals étaient des occasions à ne pas manquer pour ceux qui cherchaient l’amour par exemple. Le temps y était précieux. « Tu t’es fait voler la place. » remarqua le plus petit. Les yeux bleus du Déchu le détaillèrent. « Je n’avais pas l’intention de… » Il se racla la gorge. « Vraiment ? » « Vraiment. Plusieurs générations nous séparent. Et elle est trop jeune dans tous les cas. » « C’est vrai. Sans parler du fait que c’est l’une de tes futures étudiantes. Ce serait vraiment mal. » « Exactement. » souffla le plus grand, incertain quant à la façon de prendre les propos de Jun. Était-il sérieux ou maniait-il une forme d’ironie déguisée sous son air grave et moralisateur ? Le Paresseux décida de ne pas chercher plus loin. Se poser des questions inutiles ne faisait pas partie de ses habitudes. Depuis qu’il était éveillé, elles venaient plus fréquemment le hanter. C’était déplaisant et fatigant.
« Fais ce que tu veux mais moi je vais inviter Kiara. » déclara soudainement le directeur de l’université. Il échappa à la prise du Déchu qui le regarda partir avant de soupirer d’impuissance face au comportement excentrique de l’autre. Il avait l’habitude et n’avait jamais pris le parti d’arrêter Jun quand une idée farfelue germait soudainement dans sa tête. Alaster s’écarta de la piste tout en l’observant. Il s’attarda sur Lana et le garçon déguisé en Judas d’Uobmab puis se mit à longer les murs, les mains derrière le dos, pour admirer les peintures.
« Me feriez-vous l’honneur de m’accorder cette danse ? » Jun avait kidnappé la main de Kiara dès son arrivée. Il la fixa et lui sourit. « Nos costumes sont assortis. » lui précisa-t-il, comme si c’était une raison valable. Il sembla ensuite prendre conscience de quelque chose et, après étude, se recula d’un pas. « J’étais trop près, n’est-ce pas ? » Le fait de le dire le fit sourire de plus belle. Généralement, on lui pardonnait facilement ses erreurs de trajectoire. C’en était contrariant pour les autres.
468 mots Position : Dans la salle de bal (Jun est allé inviter Kiara et Alaster regarde les tableaux ; vous pouvez venir le voir 8D) Déguisements : Jun est en Hermilius et Alaster en Montarville 8D
Le regard azuré de Lana filait sur les danseurs. Certains étaient doués, d’autres moins. Il était évident que la plupart prenait des cours depuis l’enfance. C’était aussi son cas. Sa mère avait toujours insisté pour que ses enfants sussent se comporter en société et répondre aux attendus de ce genre de réceptions. La jeune fille avait toujours aimé danser ; elle adorait sentir le vent s’engouffrer entre les pans de sa robe, ses cheveux frémirent sous la caresse des tourbillons et ses pieds toucher le sol avec cette recherche de délicatesse qui rappelait les battements d’ailes si léger des papillons.
Son regard fut naturellement attiré par l’un des duos. Elle reconnut aussitôt Jun Taiji et Alaster Dah Numen. Le premier, directeur de l’université de Juvaniel, ferait un jour partie de son quotidien. Le second, professeur à Basphel, hantait trop souvent ses pensées. Il y avait eu ce rêve, ce regard entre deux couloirs, cet échange à Juvaniel ; et depuis elle ne savait se défaire de ces souvenirs. L’Ondine se surprit à souhaiter violemment qu’il l’invitât à danser. Elle détourna les yeux, agacée par ces désirs intrusifs.
Un léger coup de coude de la part de Kiara la ramena à la réalité. Sa tête pivota vers son amie, dont le regard était rivé devant elle. Elle suivit sa trajectoire, et ses iris rencontrèrent la silhouette du garçon dont elle avait prédit qu’il l’inviterait. Il était petit. Avec ses talons, Kiara devait le dépasser. La Sirène retint une moue. Au sujet de la taille, seul Zeryel trouvait grâce à ses yeux. Elle préférait les hommes grands. La nature les gâtait de trop peu de qualités, alors s’ils pouvaient au moins avoir la décence de faire preuve de leur physique théoriquement plus puissant que celui des femmes… Et puis, dans ce cas-ci, ça n’était pas qu’une histoire de taille ; l’adolescent était aussi petit par la prestance, et quand on l’observait après avoir détaillé Jun Taiji ou Alaster Dah Numen, on ne pouvait être que fâché. Elle para néanmoins sa déception d’une expression souriante. « Avec plaisir, Judas. » lui répondit-elle en lui tendant la main.
À l’image d’une parfaite magicienne, elle se laissa entraîner sur la piste de danse. Chez les Ondins, les coutumes différaient légèrement, mais ailleurs, c’était souvent l’homme qui guidait ou qui, du moins, se baignait dans cette illusion. Ils entamèrent la valse. Après quelques pas, Lana débuta la conversation : « Je suis curieuse. Pourquoi avoir choisi Judas ? Rêvez-vous d’être un tyran sanguinaire ? » Sous l’apparence de l’éclatant souverain d’Uobmab, cherchait-il à compenser la petitesse de sa personne ? « Je vous préviens : si vous cherchez à m’enlever, je ne me laisserai pas faire. Je suis plus redoutable que Coline. » Elle lui sourit. Au moins, elle pouvait toujours s’amuser à jouer la comédie.
Message I – 470 mots
Déguisement : Coline Localisation : salle de bal Action : Lana danse avec Valéandre
Dernière édition par Lana Kælaria le Mer 19 Juin 2024, 08:39, édité 1 fois
Lana Kælaria ~ Sirène ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 269 ◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021◈ Activité : En études
Du bout des doigts, Kiara effleura le paquet de tarot qu’elle avait emmené. Ses iris dorés scrutaient la salle, à la recherche d’une table sur laquelle elle aurait pu s’installer pour proposer des tirages de cartes. Près du buffet, de hauts guéridons permettaient d’y poser quelques assiettes et verres pour picorer autour d’une discussion. La Rehla scruta un instant les installations. Elle ne se demanda même pas comment trouver des personnes intéressées ; elle eut la certitude qu’elles se présenteraient d’elles-mêmes.
Alors qu’elle s’apprêtait à s’avancer vers l’une des tables, la proximité d’une silhouette la cloua sur place. Elle baissa les yeux sur la main qui entourait la sienne. Les doigts, longs et graciles, lui rappelèrent ceux des pianistes ou des harpistes. Les joues rosies, elle ne chercha pourtant pas à se dégager. Ses pupilles remontèrent vers l’homme, et plus que la gêne, ce fut la surprise qui redessina ses traits. Même si elle n’avait pas reconnu son visage, elle aurait immédiatement su qui il était. Son aura frappait ses sens et martelait dans son esprit son nom et son essence. Jun Taiji, Magicien. Secoués, ses pouvoirs s’emballèrent et, comme pour la protéger, tentèrent de le lire davantage, mais rien ne vint. Ils ne se heurtèrent pas à un mur, au contraire ; ils s’égarèrent sur des volutes de mystères et entre des voiles de secrets. Ce n’était pas un silence, mais plutôt un murmure dont elle ne comprenait pas le sens. Muette, elle se contenta de le dévisager, comme si ses yeux pouvaient percer ce qu’il refusait de lui dévoiler. Cela lui rappela sa rencontre avec Kaahl Paiberym, dont l’aura intimidante avait fait taire tous ses instincts. « Nos costumes… » Elle baissa le nez sur les vêtements du brun, et reconnut les couleurs et les coupes que l’on attribuait volontiers à Hermilius de Tuorp. Elle le constata davantage quand il se recula d’un pas. « Non, c’était… Enfin, peut-être. » Elle n’avait même pas fait attention. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle. On les regardait. Elle se sentit toute petite et exécra cette sensation. « Mon amie m’a dit que je trouverais sans doute un Hermilius de Tuorp, mais je ne pensais pas que ce serait si rapide. » se justifia-t-elle en se redressant dans l’espoir de recouvrer toute sa contenance. « Je vous accorde cette danse avec plaisir, monsieur de Tuorp. »
Elle sortit sa main libre de sa poche, et le suivit sur la piste. « En fait, non, vous n’étiez pas trop près : vous étiez juste assez près pour incarner parfaitement votre rôle. » finit-elle par lui dire, rassurée et galvanisée par la cadence régulière de la danse. « Vous lui ressemblez un peu, d’ailleurs, je crois. » Ses prunelles noisette scrutèrent son faciès. Il était vraiment beau. À Basphel, son nom revenait souvent, d’autant plus depuis qu’il était le directeur de Dævaniel, l’université qui accueillerait nombre de ressortissants de l’école. Quelques rumeurs couraient sur lui. On disait notamment qu’il cherchait une épouse. Certains prétendaient que c’était dans l’espoir d’oublier l’Ange qu’il avait sauvée d’Amestris et qui lui avait préféré le Duc. Cette supposée peine de cœur inspirait très largement les adolescents, et en faisait aussi rêver plus d’un. « Comment se passent vos premiers mois en tant que directeur de l’université ? » demanda-t-elle, polie, sans trop savoir où la mèneraient cette danse et cette discussion. Soudainement, une semi-certitude l’envahit. Elle plongea son regard dans le sien. « Vous vouliez me dire quelque chose ? » Les mots s’étaient échappés.
Message II – 588 mots
Déguisement : Yvonelle Localisation : la salle de bal Actions : Kiara danse avec Jun
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Le bal du Vicomte Anthonius Halloy | Ouvert à tous (Du 01/06 au 31/07)
« Je le sais bien mais depuis la guerre et le procès de Laëth Belegad, Rosalie et moi… » La situation était devenue compliquée. « Disons que… » Je soupirai. « En fait, je ne sais pas ce qu’il lui passe par la tête. Elle a de nouveaux amis maintenant et je pense que… » J’avais la sensation d’être devenue secondaire. Lorsque nous étions enfants, nous passions notre temps ensemble. J’étais son prince les fois où nous jouions au prince et à la princesse. Quand nous dansions, je prenais systématiquement le rôle du garçon. J’avais toujours été la figure masculine de nos jeux. « Je crois simplement qu’elle s’intéresse aux vrais garçons maintenant et que la situation de nos parents ne fait que nous éloigner progressivement. » Au point où je tentais d’éviter de la contrarier pour éviter une nouvelle déchirure qui la ferait s’éloigner pour de bon. Ça me demandait de réels efforts parce qu’elle n’était pas simple à vivre. Ses nouvelles obsessions ne m’intéressaient pas. Pire, elles m’agaçaient. « Oui pourq… » Je suivis le regard d’Hélène. Mes yeux agrippèrent la silhouette d’Eutropius. Je fronçai les sourcils. Ce sale type… « Oui, voilà. » répondis-je, plus cassante que je ne l’aurais voulu. Je m’engouffrai vers le chemin menant à l’extérieur avec autant de détermination que l’Humaine. 
Je refermai la porte d’une des chambres à louer par le Vicomte. J’avais perdu de vue Blu lorsque les domestiques nous avaient déguisés. Puisque le blond avait décidé de nous transformer de la tête aux pieds et qu’il m’avait fallu ôter mon pantalon, la décence avait exigé que la Magicienne ne m’accompagnât pas dans cette épreuve. Enlacer cette file à Basphel m’avait largement suffi. Il valait mieux que je me tinsse à une distance convenable des femmes, surtout en public. Mes yeux se posèrent néanmoins sur une créature à la silhouette mille fois plus plaisante que celle de ma fiancée. Je la détaillai. Elle me disait vaguement quelque chose sans que je ne parvinsse à poser un nom sur son minois. Je m’approchai d’elle. « Bonsoir. Il me semble vous connaître mais votre identité m’échappe. Êtes-vous élève à Basphel ? » lui demandai-je, en sachant parfaitement que ce n’était pas là-bas que je l’avais croisée. « En temps normal, je me nomme Léonidas Taiji mais ce soir je suis Elzibert de Tuorp visiblement. » Je n’étais pas plus renseigné sur le conte, malgré les tentatives d’explications des domestiques. Le trop plein de noms et d’informations m’avaient donné mal au crâne et j’avais eu l’impression d’avoir la tête vide durant la presque totalité de la conversation. La situation de cet Elzibert était compliquée. Pourtant, j’avais retenu qu’il était peu fréquentable. Ça m’allait parfaitement, et je n’avais pas encore idée jusqu’à quel point les sentiments de cet adolescent collaient à ceux que je ressentirais bientôt. « M’accorderiez-vous une danse ? » Les convenances voulaient qu’elle ne refusât pas. 
La facilité aurait attendu de Lorcán qu'il se déguise en celui qui lui ressemblait de façon frappante, cet assassin taciturne de Narfas qui pouvait à sa guise passer pour une femme s'il lui en prenait l'envie. L'idée l'avait séduite, longtemps. Après tout, c'était logique. Aubépine elle-même lui avait fait remarquer leurs points communs seulement voilà, il n'y avait rien de plus ennuyeux selon l'Alfar qu'être prévisible. Parmi la foule d'adjectifs dont il aimait se vanter, être inattendu figurait en tête de liste. Un Alfar qui faisait exactement ce qu'on attendait de lui était un Alfar mort, socialement et littéralement. Il fallait se montrer inventif pour survivre à Drosera, mais aussi audacieux et impitoyable. Lorcán n'avait pas remis les pieds dans sa ville natale depuis longtemps, et il ne souhaitait pas y revenir de sitôt, mais quand le jour viendrait, ce serait pour tous les mettre à genoux, et sa famille, les premiers. Il ne goûtait pas l'attitude suintante de condescendance de ses pairs et vomissait leur mépris souverain. Il l'était lui aussi, l'ironie ne lui échappait pas, mais il avait une réputation à défendre à Basphel. Il n'allait quand même pas risquer d'être confondu avec un Ygdraë, son ouverture d'esprit avait ses limites.
Les jardins redessinaient ceux du château de Lieugro. Çà et là, des sculptures fleurissaient au milieu des massifs colorés, rappelant à Hélène l’une des scènes d’ouverture du deuxième chapitre qui se déroulait dans ce pays : Ezémone et Nicodème devisant sous le clair de lune, la première intéressée par les alliances que pourraient contracter ses filles, le deuxième captivé par le drapé opalin que la nuit jetait sur les statues. Par moment, elle se sentait comme lui ; détachée des préoccupations des autres, exclusivement centrée sur les siennes propres. Une pointe de culpabilité ou de honte venait souvent chasser ses velléités isolationnistes et la pousser dans les bras peu engageants de la société. Elle s’y pliait sans rechigner, mais si elle avait pu choisir, elle serait restée le nez plongé dans ses livres. « Je l’ai croisé quelques fois. On est ensemble dans plusieurs clubs, à Basphel. » répondit-elle, aussi évasive que possible. Elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, comme s’il avait finalement décidé de les suivre.
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Eutropius ne leva les yeux sur l'intrusion que quelques secondes : le temps de répondre à mi-voix à sa salutation, et de reconnaître une Basphélienne ; puis il replongea dans sa lecture en l'ignorant complètement. 
Avec l'expression de quelqu'un ayant des troubles digestifs, papa dépose le verre d'eau tendu par Pulsar près du chevalet. Un peu désœuvré, il balance ses bras le long de ses flancs. Il regarde la fresque au plafond, l'orchestre, lève un sourcil sur le couple formé par l'ancien Empereur Noir et un autre homme sur la piste, laisse ses yeux errer à peu près tout sauf vers mes retrouvailles avec maman. Nerveusement, il écarte le col de son vêtement pour se gratter le cou puis se tourne vers son neveu. « Qu'est-ce que tu me racontes de beau, Pulsar ? Je regrette de ne pas avoir écrit pour demander des nouvelles. Et June, comment vas-tu ? » Il sourit aussi à Aristia. « Tu as encore grandi, comme Dora. Tu voudras passer à l'appartement passer la journée avec elle, un de ces jours ? Elle a repeint toute sa chambre, j'ai peur qu'elle s'en prenne à la mienne et au salon maintenant. Elle aura besoin de ton aide pour achever son œuvre. »
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Astriid vint se planter devant la toile que lui montrait Amphytria. Son modèle s'appliquait à respecter le titre de la peinture, sa position alanguie ne laissant que peu de place à l'imagination. Un gros éclat de rire secoua l'Ygdraë. « Cochonne toi-même ! » se défendit-elle avant de se mettre immédiatement à imiter la position de Clémentine sur la peinture, un bras mollement rejeté sur le front et les yeux mi-clos. Elle gonfla exagérément ses lèvres pour leur imprimer une moue obscène qui finit par s'effacer sous son hilarité qui lui faisait monter les larmes aux yeux. D'autres visiteurs arrivèrent dans le cabinet et Astriid se redressa sous leurs regards curieux et vaguement réprobateurs. L'écho de leurs rires devait porter jusqu'aux pièces adjacentes. 
Un sourire taquin se dessina sur les lèvres du Taiji. Le bois de ses yeux alla se poser sur les deux jeunes filles. L’une d’elle avait provoqué une légère tension dans la direction de son ami. Il l’avait naturellement sentie, quand bien même était-il jusqu'ici concentré sur tous les commentaires et pensées qui tournoyaient à leur sujet. Certains voyaient dans leur duo bien plus que ce qu’il était, de façon bienveillante ou malveillante. Jun aimait beaucoup provoquer et, finalement, ce qu’il captait le ravissait. D’autres leur prêtaient une relation chaste – et ils avaient raison – mais étaient préoccupés par des considérations diverses, soit à son sujet, soit au sujet d’Alaster. Le reste des convives était trop pris dans le tourbillon des festivités pour s’attarder trop longtemps sur eux. Les bals étaient des occasions à ne pas manquer pour ceux qui cherchaient l’amour par exemple. Le temps y était précieux. « Tu t’es fait voler la place. » remarqua le plus petit. Les yeux bleus du Déchu le détaillèrent. « Je n’avais pas l’intention de… » Il se racla la gorge. « Vraiment ? » « Vraiment. Plusieurs générations nous séparent. Et elle est trop jeune dans tous les cas. » « C’est vrai. Sans parler du fait que c’est l’une de tes futures étudiantes. Ce serait vraiment mal. » « Exactement. » souffla le plus grand, incertain quant à la façon de prendre les propos de Jun. Était-il sérieux ou maniait-il une forme d’ironie déguisée sous son air grave et moralisateur ? Le Paresseux décida de ne pas chercher plus loin. Se poser des questions inutiles ne faisait pas partie de ses habitudes. Depuis qu’il était éveillé, elles venaient plus fréquemment le hanter. C’était déplaisant et fatigant. 
Le regard azuré de Lana filait sur les danseurs. Certains étaient doués, d’autres moins. Il était évident que la plupart prenait des cours depuis l’enfance. C’était aussi son cas. Sa mère avait toujours insisté pour que ses enfants sussent se comporter en société et répondre aux attendus de ce genre de réceptions. La jeune fille avait toujours aimé danser ; elle adorait sentir le vent s’engouffrer entre les pans de sa robe, ses cheveux frémirent sous la caresse des tourbillons et ses pieds toucher le sol avec cette recherche de délicatesse qui rappelait les battements d’ailes si léger des papillons.
Du bout des doigts, Kiara effleura le paquet de tarot qu’elle avait emmené. Ses iris dorés scrutaient la salle, à la recherche d’une table sur laquelle elle aurait pu s’installer pour proposer des tirages de cartes. Près du buffet, de hauts guéridons permettaient d’y poser quelques assiettes et verres pour picorer autour d’une discussion. La Rehla scruta un instant les installations. Elle ne se demanda même pas comment trouver des personnes intéressées ; elle eut la certitude qu’elles se présenteraient d’elles-mêmes.