Graetz s’avança à travers les allées, le sourire aux lèvres. Elle était radieuse, plus encore que d’habitude. Son enthousiasme était contagieux : quiconque passait près d’elle était soudainement pris d’une étrange euphorie – c’était le petit effet du parfum qu’elle portait ce jour-là. En la voyant, on avait forcément envie de lui rendre son sourire, de lui faire un signe de la main ou de venir l’aborder. Les plus impressionnables tomberaient sous son charme. Ils ressentiraient l’envie de venir l’enlacer et peut-être même… De l’embrasser. C’était le but recherché. Que tout le monde se mette à avoir envie d’embrasser son voisin, de manière plus ou moins chaste selon les individus touchés. Les hôtes et hôtesses engagés pour la journée – principalement des Déchus de la Luxure mais pas seulement – auraient le même effet sur la foule où ils déambuleraient, prêts à diriger les âmes charitables qui seraient présentes et qui s’adresseraient à eux. Leur rôle était surtout d’inciter ces passants à participer aux nombreux jeux proposés par l’entreprise – s’ils étaient suffisamment chanceux, ils remporteraient gratuitement l’un de leurs Baisers, le produit que vendaient l’entreprise qui était à l’origine de ce rassemblement – et d’aiguiller les généreux donneurs en les renseignant sur les œuvres caritatives que représentaient les Célébrités présentes. Il y en avait un peu pour tous les goûts. Certains étaient là pour soutenir les enfants et l’éducation, d’autres pour venir en aide à des populations défavorisées. Plusieurs étaient ici pour encourager les Anges et la situation difficile dans laquelle les avait laissés la Guerre Divine. Graetz, qui s’était improvisée responsable pour rassembler les œuvres caritatives et leurs modèles, s’était longuement questionnée sur le fait de les laisser participer à cette journée, à cause des relations tendues qu’entretenaient leurs deux peuples. Finalement, elle s’était montrée favorable à l’idée : le rassemblement était ouvert à tous les peuples et beaucoup se montreraient sans doute favorable à leur égard, la Déchue n’était pas cruelle au point de leur refuser cette opportunité de rassembler des fonds. Bien sûr, elle préférait largement que les Magiciens et autres peuples bénéfiques se tournent davantage vers des associations neutres, telles que celles proposées par Avalon ou encore l’Ordre d’Hébé – leur représentant, Albert Delafont, était d’ailleurs un très bel homme, dont elle aurait été plus que ravie de remporter le baiser.
La Pendragon s’approcha de l’un des participants. Elle lui adressa un sourire. « Alors, vous êtes prêt ? » demanda-t-elle. Celui-là paraissait un peu nerveux. « Voici votre urne, et la clé qui va avec. » La jeune femme déposa ce qu’elle avait dans les bras. « Tout droit sorti de l’antre des Banquiers ! » Autrement dit, chacune de ces boites était une véritable chambre forte à elle seule ! Il s’agissait d’une technologie inventée par les Harpagon, afin de s’assurer que personne ne dérobe l’argent qui serait placé à l’intérieur. Le seul moyen de les ouvrir et d’accéder à la richesse qu’elles contenaient était d’utiliser la clé confiée avec. C’était un moyen de s’assurer qu'aucun Avare n'essaye de s'emparer des donations pour se remplir les poches. L'organisatrice adressa un dernier clin d'œil au participant puis se dirigea vers l'entrée. Là, une petite femme à l'air contrarié était penchée sur un livre de compte. Elle semblait parfaitement déplacée, avec ses nombreuses épaisseurs de vêtements et son air pincé. Entourée de toutes ces personnes au physique avantageux, elle paraissait particulièrement ingrate. Ce n'était pas cela, cependant, qui la mettait dans cet état : « Je crois que nous avons un peu abusé sur la boisson. » ronchonna-t-elle en sentant les mains de son épouse masser ses épaules contractées. « Au contraire, il n'y en a jamais assez, dans ce genre d'événement. Les Corvus ont souvent du mal à se retenir, les Gourmands en particulier. Heureusement, ce fournisseur a accepté de nous faire un prix très raisonnable. » « Va et Vins ? Ils sont compétents, au moins ? Je n'ai pas envie de gaspiller de l'argent chez des moins que rien. » Il était dans la nature d'Ilda de se méfier de tout et surtout de tout le monde, dès qu'il s'agissait de débourser le moindre sou. « Mais oui, c'est Edgar qui me l'a conseillé. Si un orgueilleux de sa trempe m'en a parlé avec tant d'éloge - alors que rien n'est jamais assez bien pour lui - c'est qu'il s'agit d'une bonne cave. » « Et l'Arrêt au Port ? » « C'est celui où nous sommes allées pour notre anniversaire de mariage. » « Ah oui. » Elle ne trouva rien d'autre à redire. C'est qu'elle les considérait comme convenables. « Bon, et cet Artiste dont tu m'as parlé ? » « Hum... Elle ne devrait pas tarder à arriver, je suppose. » « Bien, dans ce cas, il est grand temps d'ouvrir à nos très chers clients ! »
Graetz s'approcha d'un homme à l'allure peu commode. « Ça y est, c'est le moment ! » lâcha-t-elle avec un petit rire excité. Son interlocuteur resta impassible, visiblement indifférent. D'un puissant coup d'Ailes noires, elle se propulsa dans les airs. Derrière un cordon enchanté empêchant les plus fougueux de s'introduire sans autorisation, une foule impatiente trépignait. En l'apercevant, quelques doigts se braquèrent dans sa direction. « Mesdames et Messieurs, la première édition du Grande Fessetival de la Charité commence dès à présent. » Le vigile brisa le cordon et, aussitôt, une foule en délire se rua entre les allées.
989 mots
Explications
Salut
Bienvenue dans cette première édition du Grand Fessetival de la Charité où on va tous beaucoup s'amuser (moi aussi je vais bien m'amuser )
Vous êtes donc à Avalon, chez les Déchus. L'événement a un but caritatif, ce qui explique la présence de toutes les races. Pas de débordements qui ne sauraient être tolérés par les Déchus. On vous a à l’œil
Les activités et les personnages qui participent pour défendre une association (et que vous pourrez chercher à embrasser) se trouvent dans cette liste. Pour embrasser quelqu'un, comment faire ? Alors, déjà, il faut s'approcher de la personne et Il faut donner de l'argent pour l'association qui y est liée. On tirera au sort ensuite pour chaque personnage, qui l'embrassera. Vous pouvez donner pour plusieurs associations, soit parce qu'elle vous intéresse, soit uniquement par intérêt pour son représentant. On ne vous jugera pas, nous ne sommes pas des Anges Vous pouvez donner la somme que vous voulez, comme ça, le baiser est possible pour toutes les bourses
Tout le monde peut venir, pour miser et également faire les activités. Faire les activités est ouvert à tout le monde mais concerne surtout les représentants des associations afin de gagner le plus d'argent possible. Les soutiens de ces représentants peuvent participer aussi ! En gros tout le monde mais les représentants vont se faire titiller pour participer. Bien sûr, il y a à manger et à boire. Les Déchus savent recevoir
Amusez-vous bien
PS : Vous devez attendre 3 jours pleins avant de poster une deuxième fois. Pas de double-post avec le même personnage. C'est un rp à messages multiples, en groupe. Messages de 720 mots minimum. Tout le monde peut venir. Le rp se terminera le 31 août.
Gains
Le barème des quêtes s'applique.
Participation : Vous gagnerez un objet qui, quand vous le poserez sur vos lèvres, vous donnera un bisou de qui vous voulez. En gros, c'est un concept de baiser à distance. C'est l'entreprise d'Ilda et Graetz qui fournit. Si vous voulez plus de renseignements je vous donne le rp : Lorsque les Péchés se déchainent
Un bisou pour ceux qui seront tirés au sort (soit vous le ferez dans ce rp, soit vous pourrez en ouvrir un autre ultérieurement)
On verra selon mon inspiration et les activités qui auront été faites
:
Kaahl Paiberym ~ Sorcier ~ Niveau VI ~ ◈ Parchemins usagés : 4182 ◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015◈ Activité : Professeur
Dim 05 Juil 2020, 11:05
Le Grand Fessetival de la
Charité
« Parfait. » avais-je murmuré après la tirade de l’Ange. Parfait, je ne savais pas. J’avais des choses à régler à Avalon. Le fait qu’elle y fût aussi rendrait ces choses bien plus périlleuses. Inutile de préciser que je ne pourrais pas me permettre trop de familiarités avec Adam chez les Déchus. Même si nous étions réputés pour nous connaître, nous n’avions jamais entretenu de rapports amicaux à Basphel. Mes fonctions de Prince Noir, l’identité de Kaahl ainsi que mon travail de professeur rendaient mes interactions sociales quasiment nulles. Lui s’amusait beaucoup, pendant que je passais mes soirées à régler plusieurs affaires courantes. En public, je devrais me contenter des politesses d’usage et de quelques paroles propres aux conversations mondaines. J’espérais presque un comportement inapproprié de sa part, pour pouvoir lui en coller une en toute légitimité.
Notre apparition à Avalon créa chez moi un choc que j’eus du mal à cacher. Je m’immobilisai. « Attends. » murmurai-je, tout en fixant mon regard sur le sol. Mon aura magique fut difficile à contenir. Le mal qui coulait dans mes veines commença doucement à noircir ces dernières, au niveau de mes mains, un détail insignifiant d’un point de vue extérieur tant la teinte n’avait que très peu évoluée. Néanmoins, intérieurement, je le sentais parfaitement. Je respirai lentement et utilisai Umbra in Lucem pour calmer les ardeurs de Lux in Tenebris. Je l'éprouvais d'autant plus depuis mon couronnement : je ne pouvais plus véritablement étouffer la Magie des Ténèbres. Il faudrait sans doute que je la relâche à l’avenir. Quand et comment ? Je n’avais pas encore les réponses. Probablement sur des races parasites. Probablement sur des îles inhabitées. Peut-être pas. Tant que je serais incapable de créer comme je pouvais détruire, les choses empireraient. Je n’avais aucune certitude quant à mes croyances car il y avait très peu d’études concernant des Sorciers capables d’utiliser les dons des Magiciens, et inversement, mais cette hypothèse me semblait être la plus probable. À moins que mon cœur ne se fût noirci au point de faire disparaître ce qui avait maintenu mon identité magicienne à flot jusqu’ici ? Je ne pensais pas. « C’est bon. » dis-je, une fois que j’eus réussi à me stabiliser. Ça devait être le simple contre-coup de Boraür. Mes yeux se levèrent vers Laëth et je lui souris. « Allons-y. » articulai-je, en glissant mes doigts entre les siens. Je me penchai vers elle et caressai ses lèvres avec les miennes une seconde.
« Bonjour, bienvenue ! Vous êtes donc… le Baron Paiberym, Kaahl, et Laëth Belegad. » Une Déchue de la Luxure se trouvait devant nous. Son décolleté avait de quoi relever les morts. Je ne le regardai pas, me contentant de fixer la jeune femme dans les yeux, ce qui sembla l’amuser. « Alors les rumeurs étaient vraies, hum ? Vous êtes ensemble ? » Mon regard se tourna doucement vers Laëth, avant de se reporter sur notre hôte. Je resserrai légèrement la prise de mes doigts. « C’est cela. » susurrai-je, avant de changer de sujet. « Que devons-nous faire ? » Elle marqua un temps pour nous observer, si bien que je me demandai quelles pensées lubriques pouvaient bien lui passer par la tête. Elle sourit. « Je vais vous accompagner au stand de vos associations respectives et vous confier un coffre pour les fonds. Vous pourrez rester en place ou participer à nos activités. Il y en a beaucoup. À chaque fois que vous participerez, cela contribuera à fournir d’autant plus d’argent à votre association. » « Quel genre d’activités ? » « Oh il y en a pour tous les goûts. Elles commenceront quand la zone sera ouverte au public. » « Vous avez des exemples ? » Je n’aimais pas l’imprécision et, pour user de cette technique moi-même lorsque je n’avais pas envie de répondre, je savais que rester flou n’annonçait jamais rien de bon. « Oui, bien sûr. Vous pourrez défiler sur la scène, habillé ou en sous-vêtements. Vous pourrez poser nu pour un artiste. Vous pourrez participer à un concours de cuisine ou encore de boisson. » Elle tourna la tête vers l’Ange. « Il y a des choses que vous ne pourrez pas exécuter, mademoiselle, malheureusement. » Elle reporta son attention sur moi. « Mais vous, vous n’avez aucune restriction. » « Uniquement mon sens moral. » Qui frôlait le néant. Elle rit. « Vous êtes dans la cité des plaisirs, Kaahl, vous devriez prendre cette appellation à la lettre. » Elle me fit un clin d’œil et nous fit signe de la suivre. « Venez, je vais vous placer. Vos stands ne sont pas à côté mais vous aurez tout le loisir de vous rejoindre. Oh et… Nous offrons des Eemæ. » Je savais de quoi il s’agissait. Adam devait être le principal acheteur d’Avalon vu sa collection. Je noyai mon amusement comme je pus. « De mieux en mieux. » dis-je. « Ça pourrait pimenter vos soirées, si vous en êtes là. » Je souris, de façon polie, sans répondre pour autant.
La remise de l’inspecteur Castellanos recevait du beau monde aujourd’hui — faux. Si les affaires avaient tendance à mieux tourner qu’à son inauguration, c’était encore loin de pouvoir lui assurer un pécule honorable pour en profiter pleinement à Avalon. Bikbik, son ami, était venu lui rendre une petite visite en prévision de ce qui se passait dans la cité, avec ce gala qui faisait jacasser bien des peuples. Deccio avait hâte de s’y montrer aussi, mais pour des raisons purement commerciales dues à ses activités. Pas de détective, mais de Démon. Un monde fou grouillait habituellement dans ce genre de réceptions, de quoi dégoter deux ou trois victimes quelque peu simplettes qui pourraient servir sa cause grâce à ses pouvoirs phénoménaux — ou pas. Cela dit, la présence de son frère ne présageait rien de bon, car ce dernier disposait d’un talent certain pour tout faire capoter. « Alors c’est ici que tu bosses ? C’est luxuriant. » « Luxueux. Et non. Tu vois bien que le ciel menace de nous tomber sur la tête. » Si seulement. Un Æther aurait peut-être l’altruisme de leur faire le coup du lapin dans l’intérêt de tous. Mais ces chameaux étaient bien trop égoïstes pour daigner leur tendre la main. La moue attristée de son camarade laissa penser que des larmes s’apprêtèrent à couler. Le renard le fixa d’un regard presque complaisant. « Qu’est-ce que t’as encore ? » « P-Pourquoi le ciel nous ferait ça, par Toutatis ? » « Tu veux sans doute dire Thalos. Et arrête de tout prendre au pied de la lettre. » « Non, non. Toutatis c’est mon cousin charpentier. Et puis de toute façon j’arrive ni à lire ni à écrire. » C’était peine perdue que de discuter avec lui plus de quinze secondes sans ressentir une éprouvante migraine. Il s’agissait d’une forme de dépassement de soi en un sens.
« Bon, mais on se casse. Si on se presse pas, ça va être la jungle. Et tu sais ce qui se trame dans les jungles. » Visiblement non. Bikibik semblait absorbé dans ses pensées, son cerveau étant probablement hors service suite à sollicitation trop importante de ce dernier. Avant le départ, Deccio s’encombra d’une ribambelle d’accessoires rutilants qu’il avait subtilisé à un fortuné lorsqu’il s’était fait passer pour un domestique dans un immense manoir. Il comptait les vendre pour se faire un peu de mailles, mais pour aujourd’hui, ils feraient parfaitement illusion sur son statut. Ses deux bras étaient désormais embarrassés d’un nombre conséquent de bracelets, son cou abordait pas mal de colliers à son tour et chacune de ses phalanges accueillait une bague ou deux. Son seul bijou intime, c’était le diadème garni d’une gemme en forme de cœur qu’il trimballait quasiment partout avec lui. En fait, après coup, il prit conscience qu’il venait juste de se travestir en boule à facettes. Bon, mais ça passerait crème. « À moins de tomber sur un Myāgpi, je devrais être relativement tranquille. » De gros oiseaux bicéphales des Enfers attirés par les objets scintillants. Des bestioles très hargneuses avec lesquelles il préférait éviter tout contact à l’heure actuelle.
Les deux Mādiga se heurtèrent finalement à l’immense foule qui nageait au cœur du Fessetival. Rien d’étonnant puisque de grandes vedettes promettaient des patins bien baveux contre un peu d’argent. Des petits joueurs en somme. On certifiait d’une nuit complète pour moins que ça à Ānanda « Oooh. C’est donc ici qu’on peut baiser des bras. » Ah ben tient ! L’autre s’était réveillé. « Non. C’est baisser les bras et ça n’a aucun rapport. » Il le retint très vite par le col quand celui-ci — trop exalté — se sentit pousser des ailes. Deccio préférait le garder près de lui pour l’instant. C’était plus sûr, pour lui et pour son propre bien. Il le lâcherait peut-être plus tard dans l’arène, lorsqu’il l’envie irrésistible lui prendrait de libérer l’une des calamités les plus effroyables. Quoiqu’il en soit, le renard jeta un coup d’œil à tous les intervenants pour savoir sur qui il allait miser. S’il se fiait uniquement au magnétisme qu’ils dégageaient, certains se détachaient clairement du lot. Mais ce facteur seul ne suffirait pas à optimiser son désir de galoche. De toute façon comme c’était à but non lucratif, il s’en occuperait ultérieurement. D’abord, place aux activités. Et pour ça, rien de tel que de se renseigner auprès des Déchus chargés de la gestion. Il interpella l’un d’entre eux. « Hey ! Puissiez-vous m’instruire cordialement s’il vous plait, des édéniques animations folkloriques que vous proposâtes afin d’assouvir la félicité de votre audience, ô combien adorée ? » Il n’était pas sûr de la formulation exacte. Les convenances et lui, ça faisait deux, si pas trois. Il lui répondit avec un affable sourire malgré tout. « Elles sont nombreuses. Vous devriez faire un tour pour voir par vous-même. Des défilés, habillés ou en sous-vêtements. Quelques concours et duels en tout genre. Des jeux divers et variés. Enfin bref, de quoi vous amuser, j’en suis persuadé. » Évidement qu’ils s’éclateraient. C’était l’essence même des Démons que de se bidonner. Pour l’instant, lui et son compagnon se dirigèrent toutefois vers le buffet. L’observation avant toute chose. Ensuite il passerait à l’action.
847 mots | Post I
Résumé rapide:
Deccio et un de ses potes relous arrivent. Il est abordable près du buffet.
Adam Pendragon ~ Déchu ~ Niveau V ~ ◈ Parchemins usagés : 1031 ◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
Dim 05 Juil 2020, 17:27
Fessetival
« Tu es sûr de toi Adam ? »
Mon sourire s’étira. Je n’étais sûr que d’une chose : j’étais un vilain garnement. Je roulai sur le dos, entre les deux individus qui se trouvaient avec moi, une femme et un homme. Depuis que j’avais acheté leurs services, je ne m’en passais plus. C’était drôle et le nombre de scénarios que mon esprit avait réussi à pondre était si impressionnant que j’en avais écrit la plupart dans un recueil de nouvelles qui allait être édité. C’était déconseillé aux enfants. J’avais changé les noms des différents protagonistes, pour plus d’anonymat. La race demeurait la même. J’avais fait les choses de façon que personne ne se doute de rien et, bien que toujours présent, le sexe n’était pas aussi poussé que ce que je faisais avec les deux prostitués.
« On verra bien. Puisque je me bats pour vous, autant que vous soyez là. — Je parle de nos apparences. — Oui, je suis sûr. Ils vont faire quoi ? Laëth risque de se transformer en furie, ce qui sera drôle, et Kaahl… Il fera un sourire coincé tout en fronçant les sourcils. »
Il me le ferait sans doute payer plus tard mais au point où j’en étais, un peu plus, un peu moins, ça ne changerait pas grand-chose.
« Mais je pense que ce serait bien que vous ameniez d’autres prostitués, avec l’apparence d’autres personnes. »
Ça allait paraître suspect sinon.
« Tu pourrais le faire aussi, Adam. — C’est vrai. » admis-je, sans pour autant désirer me soumettre à l’exercice.
« Tu as des idées de personnalités que tu voudrais voir apparaître ? — Pas vraiment. Surprenez-moi. » dis-je, tout en me levant.
Ce n’était pas tout ça mais je devais me préparer. J’aurais pu rester nu mais chaque chose en son temps. D’abord, je devais me rhabiller puis, au fur et à mesure que le Fessetival avanceraient, j’enlèverais quelques vêtements.
« Tu sais s’ils vont venir ? — Qui ? — Kaahl et Laëth. — Oui, ils seront là. — Chouette. Je leur dirai tout ce que tu nous as fait. À quel point tu penses que je peux les faire rougir ? — Tu ne ferais pas ça quand même ? demandai-je avec un ton faussement indigné. — Je vais me gêner. — Viens plutôt m’aider à m’habiller. »
Cela faisait longtemps que je n’avais plus porté de chemise. Sur Awaku No Hi, je me promenais toujours nu. C’était plus agréable et pratique, surtout dans le harem. Mon corps n’était habillé que de peintures. J’avais hâte d’y retourner, surtout en raison d’un phénomène qui n’avait rien à voir avec la Luxure : les Esprits. À Avalon, je ne pouvais pas discuter avec eux à haute voix, ni même parler d’eux. C’était perturbant.
« Il y a d’autres personnes que tu as envie de croiser ? — Oui, Jil et Oriane. — C’est vrai que Jil a été généreuse il y a quelque temps avec toi. Tu devrais la remercier… Tu n’as qu’à trouver les personnes sur lesquelles elle fantasme et l’inviter au bordel. — C’est une idée, oui. »
C’était même une très bonne idée. Je ne savais néanmoins pas ce qui se tramait dans l’esprit de la Lyrienne. Elle avait toujours des histoires étonnantes sur ses relations sexuelles. Je ne l’avais jamais fait avec un Eversha cheval mais depuis qu’elle m’en avait parlé, j’avais envie d’essayer.
« Et Oriane ? »
Oriane, c’était un peu différent. Je n’arrêtais pas de repenser à ce rêve que j’avais fait. Les éléments vécus étaient bien trop précis pour que je les ai inventés. Si elle avait vu l’entièreté de ma vie, elle aussi, il faudrait que je la surveille un peu et que je prévienne les concernés.
« Oriane est ma petite-fille. C’est normal que je garde un œil sur elle. — Un œil oui. Sur elle. Un doigt en elle plutôt. — Ce que tu peux être vulgaire, lui dis-je. Ça ne fait pas très Ange. — C'est vrai. Comment puis-je me faire pardonner ? »
Je souris. J’avais bien une idée.
**
Entouré de mon faux Kaahl et de ma fausse Laëth, je me frayai un chemin jusqu’au stand de l’association que je défendais aujourd’hui. L’on m’avait remis un coffre que je plaçai derrière la table.
« Et dire qu’on va te payer pour un baiser alors que t’en distribue gratuitement en temps normal… — Ça faisait longtemps que je ne m’étais plus prostitué, c’est vrai. — Regarde… » dit-elle, en me désignant deux silhouettes.
Mes yeux se levèrent pour contempler le couple main dans la main. C’était nouveau. Mon séjour à Awaku No Hi m’avait fait rater plus d’événements que je pensais. Nul.
« Ils seraient presque mignons, dit-elle. — Presque, répliquai-je un peu sèchement, ce qui étonna la fausse Laëth — Ne me dis pas que tu en pinces vraiment pour l’Ange ? » demanda le faux Kaahl.
Il n’était pas très bavard.
« Non, surement pas. »
**
Lorsque le Fessetival fut ouvert au public, je me glissai tranquillement derrière Laëth. Je pris un air malin, faussement étonné et réellement très amusé.
« Encore vous ? Pour une Ange, je trouve que vous vous rendez souvent à Avalon. Vous avez transgressé les interdits et vous y avez pris goût, c’est ça ? »
Je souris. Je n’avais pas l’apparence que j’avais prise lorsque nous nous étions rencontrés lors de la Coupe des Nations, mais j’étais certain qu’elle me remettrait.
« Vous savez, la pomme d’amour, votre indignation, je suis abject, tout ça… »
Autant lui rafraîchir la mémoire, au cas où. Je me retins de lui faire une plaisanterie sur le nom de la cité, et le fait que nous pourrions avaler ensemble, la prochaine fois. Elle allait finir par me tuer, ce qui n’était pas le but. Je voulais juste l’enquiquiner bien profondément.
« J’ai amené les prostitués dont je vous ai parlé la dernière fois. Là-bas. C’est fou hein ? Ils savent très bien imiter. » dis-je, en faisant un signe de la main en direction de la fausse Laëth et du faux Kaahl.
Je n’ajoutai pas que je m’étais réellement bien amusé avec eux. Elle le déduirait si elle le souhaitait. C’était une Ange, son esprit ne ferait probablement aucun lien, d’autant plus que d’autres fausses personnalités étaient avec eux et m’avaient fait signe également.
« J’imagine que vous n’allez pas participer au défilé en sous-vêtements hein ? C’est bête, on aurait pu y aller ensemble. Il faut savoir se sacrifier pour autrui parfois. »
J’eus une idée conne.
« Si j’arrive à convaincre votre chéri de le faire, vous le ferez avec nous ? »
Je ris, en me rendant compte qu’il ne valait mieux pas sortir ma question de son contexte.
1101 mots:
Adam embête Laëth parce que c'est mon nouveau passe-temps Il a amené avec lui des prostitués qui ont l'apparence de personnes célèbres. Si vous voulez vous voir vous-même, c'est ouvert
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Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4912 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Après un soupir, tu ouvrais les yeux pour croiser les iris chaleureuses d'Oriane qui esquissa un rictus à ton éveil. À l'évidence elle avait déjà prit le temps de se toiletter. Elle sentait bon. Une odeur de vanille mélangée à celle d'hibiscus qui te donnais envie de croquer sa peau fraîche pour voir si elle en avait également le goût. « J'ai bien failli te laisser là et partir devant en solitaire. Ça aurait été triste. » fit-elle d'un air faussement chagriné. « Tu vas pas me faire croire que tu comptais rester collé à moi toute la journée, même si c'est pas ce qui me gênerai. » rétorqua-tu en te tournant sur le côté pour mettre à exécution tes dires. Ou essayer plutôt. Car à peine initia-tu le geste que la coquine se déroba à tes bras, ne laissant que le vide comme compagne à tes côtés. En effet, elle avait raison, c'était triste. « Je te rappelles que tu es sensé arriver plus tôt. Tu devrai même être le premier à être prêt. » ajouta la Luxurieuse comme elle se penchait lascivement pour récupérer la fine robe de lin, lâchement abandonnée au sol. Tu laissais alors ton regard couler sur sa silhouette dénudée, songeant à bien d'autres choses pour lesquelles vous étiez déjà en tenue, plutôt que te préparer à sortir. Elle le faisait exprès d'agir ainsi, et tu le savais très bien. Cela faisait quelques temps maintenant qu'elle s'amusait à tester ta résistance face à ton péché de manières aussi viles que sournoises. « J'ai envie de changement. » fit-elle soudainement en attrapant le miroir à main posé sur la commode pour s'y observer. « Métissée, qu'est-ce que t'en dis ? Ou blonde ? Ça fait longtemps que je ne me suis pas faite blonde. Vendu, ce sera blonde. » - « Pourquoi tu me demandes si tu attends même pas mon avis pour te décider ? » rétorquai-tu en te levant finalement à ton tour pour t'approcher d'elle. Ce qu'elle ne manqua pas de remarquer en te voyant depuis le miroir. « Halte-là ! » lança-t-elle en brandissant l'objet devant elle, établissant une distance physique bien trop lointaine pour qu'un quelconque contact ne puisse être établi. « Va donc te préparer plutôt. Si tu tiens à rester ici c'est ton problème, mais moi je refuse que tu passes ta journée à l'intérieur alors qu'il y a largement de quoi s'occuper aujourd'hui. ». Elle marqua un temps où elle passait sa main dans ses cheveux, s'observant à nouveau à travers la glace. « En plus il y aura des personnalités que tu n'auras surement jamais l'occasion de rencontrer nul part ailleurs. Qui peut se targuer d'embrasser la Khaeleesi et d'être encore en vie pour en parler ? » - « C'est d'un rassurant ce que tu dis. » ponctuais-tu sa remarque comme tu rejoignais la salle d'eau.
La Luxurieuse devançait de quelques pas son apprenti parmi la foule exulté. C'était une belle journée aujourd'hui, parfait pour l'événement. Elle-même était impatiente. Il y avait des rumeurs sur l'identité de certains représentant, comme la Princesse des Monstres qu'elle avait citée en exemple. Sa venue semblait si improbable mais elle relevait du fantasme comme nombre de Grande Personne. Elle avait hâte de savoir qui serait réellement présent. « Je me demande comment tu as réussi à tirer Kjěll dans cette histoire. » - « Il suffit d'avoir les bons arguments. Et puis, plus le temps passe, plus elle perd de ses habitudes d'Anges et se dévergonde. Elle n'a pas été si difficile à convaincre pour être honnête, surtout que je lui ai laissé le choix de l'oeuvre à soutenir. » - « C'est toi ça, à force de lui faire un rapport détaillé de chacune de tes nuits. » - « Comme si j'étais la seule Luxurieuse qu'elle fréquentait. » rétorqua la concernée en roulant des yeux. « En attendant, ensuite c'est elle qui a enchaînée les arguments face à son Humain pour l'incruster à la fête. » - « Sérieusement ? ». A en voir la moue de l'Abjecto, elle l'était on ne peut plus. Le duo rejoins ensemble le lieu où se tenait les stands. Aujourd'hui, exceptionnellement, Oriane laisserai le Refute en autonomie aux mains des Ward-Pendragon afin de les aider à guider participants et visiteurs vers les différentes activités. Étrangement, elle avait bien plus confiance ainsi que de le laisser vaquer en électron libre dans la capitale. « C'est ici qu'on se sépare. Ne fait pas de bêtise. » lui fit-elle en s'éloignant pour récupérer son coffre, glissant la clé là où seul un curieux bien avisé aurait l'idée et l'audace d'aller la récupérer, lui quittant sa position pour se rapprocher de l'une des allées stratégiques, un point de passage important et proche de quelques activités.
Si la Luxurieuse voulu attendre que tout le monde arrive pour découvrir l'identité de chacun, l'excitation de la journée qui la gagnait la fit rapidement changer d'avis. Aussi quitta-t-elle les lieux avant l'ouverture officielle du fessetival. C'était qu'il y avait tant à faire et si peu de temps à offrir. Elle s'arrêta devant l'un des Luxurieux engagé par l'entreprise de Baiser. « Dites-moi, c'est quoi les activités possible déjà ? » - « Oh, il y en a pour tout les goûts. Du concours de cuisine à celui de peinture. » - « Hum. Il n'y a pas quelque chose de plus... Hum, Fessetivalier. » fit-elle avec un sourire évocateur. « Oh ! Dans ce cas il y a bien le jeu de l'Ænae, les défilés ou encore un peintre qui vient faire des Nus et qui a besoin de modèle. Il y a aussi des Eemæ offerts ! » - « Merci. » remercia l'Abjecto avec un sourire. Si elle ne se trompait pas, parmi les défilés, l'un était en sous-vêtement.
- Oriane & Rajiv se pointent ensemble un peu avant les autres avant de se séparer. J'ai dis que Rajiv faisait parti de ceux embauchés par l'entreprise de Graetz et Ilda, si ça pose problème, dites-le o/ ! Sinon il peut vous aider du coup 8D. Oriane est rapidement partie faire sa vie ailleurs pour profiter des activités (et pour éviter les incohérences avec Adam & Kaahl aussi x) et est abordable <3
Un bref vertige, comme si elle s’était levée trop rapidement. La magie coulait à nouveau dans ses veines. C’était une sensation d’autant plus étrange qu’elle n’en avait jamais été privée. Le contrôle lui revint et elle le goûta avec soulagement. Il n’était pas question de laisser libres toutes ses émotions au milieu d’Avalon. Tandis que Kaahl reprenait ses esprits sous son œil inquiet et intrigué, elle replaça les verrous qu’elle avait désormais l’habitude de promener avec elle. Ils avaient du mal à tenir, parfois, et lorsqu’ils lâchaient ou qu’elle les ouvrait, ses ressentis déferlaient sur son âme comme une armée vengeresse ; mais c’était préférable à une soumission totale aux remous de son cœur et aux élans de son corps.
Laëth accorda un regard à la Déchue, puis détailla la salle qui s’ouvrait derrière elle. Elle ne repéra pas Priam, et n’eut pas le temps de le chercher, puisque les rumeurs qui concernaient le duo semblaient même avoir atteint Avalon. Elle se retint de froncer le nez et rendit son étreinte à la main de Kaahl, avant d’écouter ce que disait la femme. La sensualité qui enrobait chacun de ses gestes et de ses mots laissait peu de doute quant à la nature de son péché. Le temps d’un instant, l’Ange se demanda pourquoi elle avait accepté de venir ici. C’était l’idée de Priam – forcément – et elle avait fini par céder. Sa première visite dans cette ville, pour la Coupe des Nations, avait créé un souvenir mitigé. La vive animation qui régnait lui avait rappelé Lumnaar’Yuvon durant les jours de fête, mais voir Pendrake avec l’odeur d’Aodh coincée à tout jamais dans les narines l’avait déstabilisée. Elle avait repensé aux combats – c’étaient des réminiscences horrifiques. L’intervention de ce Déchu roux et de son histoire de bordels l’avait particulièrement agacée, aussi. Ses iris verts glissèrent à nouveau sur leur hôte et elle songea avec répugnance qu’elle avait peut-être couché avec l’un de ses sosies, ou un sosie de Kaahl, ou de Priam, ou de n’importe quelle personne de son entourage qui fût un peu connue. Ça l’énervait. Le Sanctuaire d’Ahena roula sous sa peau, pour l’apaiser.
« Je m’en doute. » acquiesça-t-elle au sujet des activités. À moins qu’elle eût l’envie de soudaine de prendre quelques mois de vacances à l’Agbara, elle n’avait pas l’intention de s’adonner à toute sorte de pratiques répréhensibles. La réponse de Kaahl lui fit esquisser un sourire. Elle emboîta le pas à leur guide. Eemæ ? Le mot lui disait quelque chose. La jeune femme tourna la tête vers le Mage, sans cesser de réfléchir. Doucement, le souvenir d’une boutique dont la devanture l’avait perturbée – et avait beaucoup fait rire Priam – lui revint. Ses loquets s’agitèrent mais elle parvint à ne pas devenir rouge écarlate. Elle sentait les yeux de la Déchue qui scrutait leurs réactions, probablement amusée à l’idée de bousculer un Magicien coincé et une Ange. Aux yeux du monde, ils devaient être proches du combo parfait en termes de personnes à titiller. « Pas besoin de ça pour ça. » répondit-elle du tac au tac, avec le même genre de sourire poli – peut-être un peu plus crispé d’agacement – et sans arrière-pensée – oups. La mimique équivoque de la Déchue lui fit presque regretter d’avoir ouvert la bouche. « Vous m’en direz tant. » Laëth inspira et pressa ses doigts autour de la main de Kaahl.
L’Avalonienne leur indiqua leurs stands, depuis lesquels ils pouvaient se voir sans aucune difficulté, leur donna les coffres, puis repartit accueillir d’autres invités. La brune se tourna vers le souverain incognito, l’air taquin. « Alors, plutôt tenté par les défilés, les poses nues ou le concours de beuverie ? » Elle sourit, amusée. « Je suis certaine que voir le Baron Paiberym complètement saoul est une scène que nul ne souhaiterait manquer. Pareil pour le reste, ceci dit. » L’Immaculée n’aurait pas été dérangée de le revoir nu, ou même simplement en sous-vêtements, bien qu’y penser ravivait son désir. « À tout à l’heure. Tu me diras si tu as réussi à garder ton sens moral. » Elle sourit, moqueuse, puis l’embrassa. C’était terrible, mais elle avait vraiment envie de recommencer. Elle avait envie de sentir son corps contre le sien, ses mains sur sa peau, ses lèvres dans son cou. Finalement, elle parvint à se décaler et, après un dernier sourire, partit vers son stand.
La fille de Réprouvés s’impatientait. Elle n’avait pas vu son frère, et elle appréhendait un peu sa rencontre avec Kaahl, surtout eu égard aux récents événements. Le silence qu’elle était tenue de garder creusait entre eux un gouffre. Elle passa deux doigts sur le rebord du coffre puis se retourna vivement en entendant une voix dans son dos. Les deux paumes posées sur la table derrière elle, elle se figea. Les cadenas qui contenaient ses émotions tremblèrent sous l’assaut d’une vive surprise. Son cœur détala. Le souvenir de son dernier cauchemar était toujours vivace, tellement vif qu’elle avait parfois encore l’impression de le sentir en elle, et ses mains sur sa taille, ou à tout autre endroit qu’elles n’auraient jamais dû parcourir. Elle n’avait pas oublié la bûche non plus, et les affres bilieuses qu’elle avait laissées dans sa bouche. Ses phalanges se resserrèrent autour du bois du meuble tandis qu’elle s’efforçait de ne rien laisser paraître. Dans sa tête, elle comptait – échappatoire fortuite à une réalité désagréable. C’était lui, qui l’avait accostée, lors de la Coupe des Nations. Si elle ne s’était pas tant évertuée à demeurer de marbre – entreprise dont la réussite laissait à désirer –, sa mâchoire se serait peut-être décrochée – avant de se refermer sauvagement sur la première parcelle de peau vulnérable. Féroce, elle attaquait souvent avant de réfléchir. Et elle avait envie de gommer cette horrible expression amusée de sa figure d’infâme. Elle fronça les sourcils et serra les dents.
Comme elle se retournait, elle découvrit son exact reflet, plus loin, dans la foule. Ce dernier leur adressa un geste de la main, tout comme le sosie de Kaahl qui l’accompagnait, et quelques autres. Une vague d’ire frappa les digues de Laëth. Pour qui se prenaient-ils ? Ils n’avaient pas le droit ! Elle allait les étriper. Son regard furibond fusa sur le Déchu. L’envie urgente de lui crier d’aller se faire foutre et de lui frapper le visage contre la table hurlait en elle. Il fallait qu’elle se retînt. Céder à la Colère au milieu de la capitale déchue aurait été pitoyable. « Non. » trancha-t-elle sèchement. Elle espérait qu’il s’étouffât avec son rire de connard. Non. Si, un peu quand même. Beaucoup. Non. Respire. L’Ailée se força à lâcher la table et releva le menton, défiante. « Il faudra bien plus que ça pour me convaincre de défiler en sous-vêtements. Vous devriez pourtant savoir que les Anges ne sont pas des femmes faciles. » Sauf en rêve, peut-être. Mais c’étaient les siens. Seulement les siens. Il n’en savait rien. C’était juste un emmerdeur dans une ville d’emmerdeurs. Pourquoi était-elle venue, déjà ? Respire. Ce n’était rien de grave. Il voulait jouer ? Très bien. Elle savait faire. Il suffisait de prendre un peu sur soi. « Et je pensais que vous me connaissiez déjà sous toutes les coutures. Je me trompe ? Ou elle n’a pas écouté vos précieux conseils, vous a mordu et vous avez eu peur d’y retourner ? Navrée, mais je ne pourrai pas vous donner satisfaction de ce côté-là. » Jouer avec le feu, elle ? Jamais. Ce n’était pas pour le goût de l’adrénaline, mais pour le plaisir de pouvoir lui claquer un refus abrupt et ultime à la figure s’il continuer à l’embêter. Si si. « De toute façon, à votre manière de m’aborder à chaque fois que je mets les pieds à Avalon, je vais finir par croire que vous mourez d’envie d’emprunter le chemin de la repentance. » Un rictus moqueur courut sur ses lèvres. « Vous êtes toujours aussi abject, mais j’imagine qu’avec quelques efforts, ça pourrait s’arranger. » Elle ne le quittait pas du regard. C’était détestable à reconnaître, mais il dégageait quelque chose de magnétique, lui aussi. « Je pourrais peut-être vous aider. Si vous me croisez souvent ici, c’est parce que j’essaye justement de sauver – charitablement – quelques âmes en perdition. N’est-ce pas le rôle d’une Ange, après tout ? » En réalité, elle n’imaginait pas qu’il eût un seul instant le désir de quitter le monde des péchés. « Pour commencer, vous pourriez peut-être demander à vos amis d’arrêter de se pavaner avec mon apparence et celle de mon chéri, comme vous dites. Sinon, je vais être obligée de transgresser d’autres types d’interdits pour aller le leur dire. » Elle le détailla durant quelques secondes, puis demanda : « C’est quoi, votre problème, en fait ? Ma tête ne vous revient pas ? Ou vous aimez bien embêter les Anges pour montrer à quel point vous êtes un bon Déchu ? Si ce n’est que ça, je peux vous féliciter et vous pouvez repartir. » L’Immaculée lui servit son plus beau faux sourire. Elle essayait de rester cordiale, malgré sa franche envie de l’étrangler, pour son attitude et surtout pour tout ce à quoi sa vue faisait écho en elle.
Message I – 1533 mots
Résumé : Laëth arrive avec Kaahl. Elle va à son stand où elle parle avec Adam en essayant de ne pas l'étrangler (merci pour la dédicace, je lui ai fait passer le mot, elle a grogné) Je ramènerai Priam dans un autre message pour les jouer séparément. (Et promis la prochaine fois je fais moins de mots, là y'a un peu deux posts en un.)
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
Daé Miirafae ~ Rehla ~ Niveau IV ~ ◈ Parchemins usagés : 833 ◈ YinYanisé(e) le : 29/05/2019
Lun 06 Juil 2020, 13:34
Le Fesse-tival de la Charité
« On se pose là ? » Nyellë arriva devant Avalon et laissa descendre le Rehla de son flanc. Ce dernier sourit à l’image d’Avalon en fête, la clameur du festival parvenant déjà à travers les frontières de la ville. Le temps était à la fête et à la pause pour Daé, pause amplement méritée. Même si le mérite n’avait peut-être – sûrement – rien à voir dans la question du Destin. La ville était immense et magnifique et le jeune homme aux cheveux blancs s’arrêta pour la contempler un instant. Il était passé ici, rapidement, une fois, pour essayer de régler des problèmes de Weltpüff, mais ne s’était jamais attardé sur la beauté du lieu. C’était maintenant chose faite. L’architecture était faite pour des êtres ailés et, même s’il hésita, Daé décida de commencer la découverte de ce festival à pieds. Il savait qu’au fond de lui dormaient deux paires d’ailes prêtes à le faire s’envoler, mais il savait surtout qu’il était actuellement incapable de virevolter dans les airs sans se prendre absolument tout ce qui flottait, par simple esprit de survie, il entra à pied dans la ville.
La musique battait son plein et les sérénades grivoises se faisaient couvrir par le bruit des discussions et des différentes attractions proposées. Alors que le festival venait de s’ouvrir, les rues commençaient déjà à être bondées. Daé sourit, regarda aux alentours et hésita, tant il y avait à faire. D’un côté des gens qui criaient pour attirer les flâneur•euse•x•s et de l’autre des gens qui se pressaient pour participer, l’ambiance était à la fête et cela était apaisant. Daé venait ici pour aider, il s’était inscrit pour récolter des fonds pour aider des animaux en danger, cause clichée, mais noble qui lui tenait à cœur. Il avait commencé à se constituer un véritable parc d’ami•e•x•s animalier•ère•x•s et voir ces bêtes s’ébrouer dans tous les sens le rendait plus qu’heureux. Peut-être devrait-il embrasser des gens, en réalité il l’espérait presque et évidemment qu’il voulait aussi payer pour avoir la chance d’en embrasser d’autres.
Il s’acheta une pomme d’amour qu’il mangea goulûment et vit du coin de l’œil, en train de discuter joyeusement, celui qui faisait battre son cœur depuis qu’il l’avait recueilli sur les terres du lac bleu: Jun. Le fait qu’il soit entouré de pleins d’autres personnes qui semblaient tout aussi connue que lui empêcha drastiquement le Rehla de faire le premier pas et de s’approcher, mais il prit du temps, long, à le regarder et à se remémorer leur histoire commune et ce désir qui ne brûlait manifestement pas dans les veines de l’ancien Empereur Noir. Je me retournai en entendant mon nom se faire scander et je vis un petit Déchu à lunette me courir après avec une liste « Vous êtes Daé Miirafae ? » « Oui ! » Je lui souris franchement et lui tendis une main qu’il s’empressa de serrer, je devais sûrement, m’étant inscrit avec une association être sur une liste quelconque. « Je vais vous conduire au stand de votre association ! Vous l’avez vu, vous pourrez participer à tout un tas d’activités délicieuses pour remplir… » Daé ne l’écoutait plus, trop concerné par le fait que sa voix nasillarde lui entrait dans les oreilles et rendait ce moment extrêmement désgréable. Le Rehla sourit poliment et se retrouva à côté de son stand. A sa gauche se tenait quelqu’un qu’il avait déjà vu lors de ses cours avec Elsa sur la noblesse Magicienne. « Baron…Paibemyr, si je ne me trompe pas ? Ravi d’être à vos côtés ! J’espère que vous saurez ramener énormément d’argent à votre association ! » Il sourit. Il n’avait pas l’habitude des mondanités et c’était quelque chose qui sonnait toujours étrange quand il s’écoutait parler, mais il semblait ne pas s’en être trop mal sorti pour cette fois, à son sens. Il ignorait tout du fait qu’il avait déjà embrassé, sous une branche de gui, celui qui était à sa gauche pour les festivités et ignorant cela il continua son petit chemin en direction de la découverte de la ville.
Il ne s’était pas concentré sur les activités, mais entendit, en passant, une discussion entre deux personnes. L’un d’elleux semblait taquiner l’autre personne qui répondait avec véhémence. Et la réponse tomba dans l’oreille de Daé étant donné qu’iels parlaient de ce groupe de gens célèbres amassés dans un coin. Il entra dans la discussion sur un ton badin, en aucun cas adapté à la tension qui régnait entre les deux « Ah, mais on est d’accord que ce sont des faux ?! Non non parce que je me disais que c’était bizarre… » il rit d’un rire la fois gêné et sincère. Il ne s’en était aucunement rendu compte et était ravi de ne pas être allé aborder le faux Jun. « Je voulais pas vous déranger ! Excusez-moi ! Daé, enchanté ! » Formalité moins mondaine, plus maîtrisée…ou presque.
840 mots
Résumé:
Résumé : Daé arrive, il son stand à côté de celui de Kaahl qu'il salue. Il arrive ensuite au milieu de la conversation entre Adam et Laëth après avoir vu un travailleur du sexe qui avait l'apparence de Jun
L’animation grouillait dans les rues d’Avalon. En ce jour de festival, les touristes affluaient dans la capitale, et si certains égaraient leurs sens en chemin, une foule conséquente se pressait vers le point de rendez-vous. Les cieux se couvraient d’Ailes Noires, qui, fatiguées de devoir lutter pour avancer, choisissaient finalement la voie des airs. Les deux amis faisaient partie de ces derniers. En difficulté pour voler convenablement, Calanthe s’élevait en douceur, surveillée de près par Joliel, qui s’attendait à tout instant à devoir la rattraper. Malgré l’opportunité de choix que représentait l’événement, le Déchu préférait se complaire dans son péché que gonfler ses finances, et elle ne pouvait lui en vouloir. Serena n’ayant pu se libérer, elle lui avait confié une bourse, résultat de plusieurs semaines de travail acharné, à destination d’une association qu’elle avait choisi à l’avance. Son grand cœur la surprenait toujours. Ils arrivèrent sans encombre jusqu’à l’édifice qui accueillait l’événement. Quelque peu effrayée par le monde qui se pressait aux portes, la jeune femme attendit que le gros des visiteurs soit entré avant d’approcher à son tour. Sur le seuil, une créature aussi jolie que serviable leur donna les explications nécessaires au bon déroulement de la journée. Devant le flot d’informations qu’elle leur livra, une migraine manqua prendre la blonde. Une histoire de peinture lui resta en tête. Avant d’avoir l’occasion de demander à leur hôte où se trouvait l’artiste, son confident l’entraîna entre les convives. Sans lui demander son avis, il franchit un rideau de soie.
De l’autre côté du miroir, plusieurs individus dénudés enfilaient des tenues plus ou moins généreuses en tissu. Émerveillée par la vision de ces corps dont une collection soigneusement pensée faisait ressortir l’élégance, elle louvoya entre les participants. « Ces vêtements vous vont à ravir. » Enthousiaste, elle les observait impudemment, l’œil rendu joyeux par la passion. « Le plissé de ce pantalon, quelle idée de génie ! » Un jour, peut-être, elle aurait la chance d’organiser un défilé avec ses propres pièces. Avec quel bonheur alors, elle verrait les modèles s’élancer sur la scène ! « Ce bleu vous illumine. » Comme une abeille autour d’une fleur, elle distillait gaiement ses compliments. Oubliant la présence de Joliel, elle profitait de tous les délices que les coulisses pouvaient offrir. « Regardez comme ces motifs mettent votre ligne en valeur. Vous êtes sublime ! » Ici, la main experte d’un couturier retouchait une couture ; là, un autre déchirait à la dernière minute un morceau d’étoffe pour mettre en valeur les courbes de son chanceux mannequin. Surexcitée, l’Envie passa sur elle. Que n’aurait-elle pas donné pour être à la place de ces hommes et de ces femmes qui paraissaient connaître leur métier sur le bout des doigts ? Malgré le temps qu’elle avait passé à la choisir, elle trouvait soudain sa tenue bien laide. Comment pouvait-elle porter de telles fripes, elle qui se disait amoureuse de la mode ? Ne pouvait-elle pas se servir de la bourse de Serena pour acheter toutes ces merveilles ? D’une manière ou d’une autre, l’argent reviendrait aux associations. Lui en voudrait-on pour son caprice ?
Une main se posa sur son épaule. Surprise par ce contact, la jeune femme se retourna. « Tu as l’air d’aimer ce que tu vois, ma chérie. » La présence de son père n’avait rien d’étonnant. Cela faisait longtemps qu’il fabriquait de la lingerie, et même si ses créations ne figuraient pas au tableau, qu’il ait été recruté pour la journée ne la surprenait pas. Une lueur envieuse dansait dans les prunelles de la blonde. « Un jour, tout ceci sera à moi. » James éclata de rire : il connaissait la volonté de sa fille. Lorsqu’elle désirait quelque chose, elle finissait toujours par l’obtenir, et entre les mains de Severus, elle finirait par devenir une couturière digne de ce nom. « Je n’en doute pas. Tu veux participer au défilé ? » Elle n’osait croire à sa chance. « Oh ! Oui ! Avec plaisir ! » Alors qu’elle s’empressait d’enlever ses vêtements, dégoûtée de leur existence, le regard de son père s’attarda sur elle. Depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle avait repris courbes et couleurs, et son corps devenait presque charmant. Un jour, elle serait belle. Cela lui plaisait. « Papa. Tu pourrais te retourner, s’il te plaît ? » Offusquée par l’attention avec laquelle il la détaillait, elle attrapa la lingerie qu’il lui avait amenée. Elle ne voulait pas être nue devant lui. « Tu as grandi, Calanthe. Parfois, j’oublie que tu es devenue une femme. » Un sourire parfaitement déplacé ourla les lèvres de James avant qu’il ne se retourne. Lorsqu’elle eut fini, son père fit signe à deux autres personnes de les rejoindre, et leur montra que leurs ensembles se complétaient. Une plume chatouillait le ventre de la blonde. « La scène est à vous. » Elle ne savait pas où était Joliel. Elle s’en moquait.
803 mots | Post I:
Calanthe arrive et se retrouve dans les coulisses du défilé, où elle complimente tout le monde et tombe sur son père. Elle se prépare à défiler, en lingerie, en compagnie de deux autres personnes. Vous pouvez être ces personnes, et si quelque chose ne va pas, faites-moi signe. ♫
Jun Taiji ~ Orine ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 5459 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
« Regarde-moi ça. » murmura Iseult, avec une éternelle expression figée sur le visage. « Une poule sur un mur, qui picorait du pain dur ! Picoti, picota, lève-la queue et puis s’en va ! » L’Ombre soupira. Ils étaient un duo atypique : une soi-disant Sorcière, accompagnée d’un soi-disant Orisha. Elle pensa, exaspérée, que certains allaient lever leur queue aujourd’hui, oui. D’autres allaient mourir, malheureusement, et c’était l’une des raisons de leur présence ici, en plus d’accompagner Jun qui avait tenu à les avoir près de lui. Néanmoins, à peine arrivés, il s’était éclipsé. Il faisait toujours ça. Byzance venait de replonger dans la folie. Il chantait des comptines. À croire qu’il n’y avait que sous son apparence ombragée qu’il redevenait un minimum sain d’esprit. La brune se demanda s’il ne faisait pas exprès, afin de fuir toute conversation. Ça l’arrangeait. Elle n’était pas bavarde, de toute façon. Ils n’avaient rien à se dire, en plus de ça. De quoi parler ? De la Lune Noire qui avait recouvert le ciel ? Des Couronnements ? Cela ne les regardait pas. En bonne Dignae, elle faisait fi de tout ce qui ne concernait pas le Cycle et se plaisait à adopter un comportement hautain pour faire passer l’envie à la plèbe de lui adresser la parole.
Iseult, il y avait des siècles de cela, avait été une chanteuse d’opéra reconnue à Somnium, lorsque l’île était encore grandiose. Ce n’était malheureusement plus le cas. Elle s’était suicidée, en se coupant les cordes vocales, à cause des mauvais traitements de son mari, lui aussi Sorcier. Un Taïmon, un incapable. Elle était aussi l’une des ascendantes de Niklaus Salvatore, l’ancien Empereur Noir, même si tous l’ignoraient. Byzance, lui, était un clone de Devaraj Taiji, le Suprême de l’Au-Delà, un clone raté à en croire la couleur de ses cheveux et les piques de folie pure qui l’assaillaient sans crier gare. Il s’était mis à hurler sur un homme, pas plus tard qu’il y avait quinze minutes, le traitant de menteur. C’était vrai. Il avait menti. Iseult avait dû s’excuser pour lui. Heureusement, elle était bien plus charismatique que le rouquin et son regard froid suffisait à calmer les ardeurs vengeresses. Si ça ne suffisait pas, elle déplaçait simplement l’Âme de la personne dissidente, histoire de lui faire avoir un malaise. Elle n’avait pas que ça à faire. « Où est Ezechyel ? » demanda-t-elle à Byzance qui haussa les épaules. « Génial. »
« Hum, je me demandais… » commença Jun, tranquillement. « Vous avez beaucoup de clients, en prenant mon apparence ? » « A… Assez oui. » répondit le Déchu, surpris. Il se serait bien passé d’une rencontre avec l’original. « Plutôt des hommes ou des femmes ? » « Les deux. » « Intéressant. » fit-il, tout en se caressant le menton avec ses doigts. « Dîtes voir… Est-ce que vous pourriez travailler pour moi ? » « Vous voulez que vous et moi, nous… » « Non non. Le sexe et moi c’est comme les poires et les oranges. » « … ? » « Je pensais plutôt que vous pourriez séduire le jeune homme qui est là-bas. » Il désigna Daé. « Vous êtes assez ressemblant… » Ce prostitué n’était pas dénué de prestance. Elle n’égalait pas la sienne – aussi parce qu’il était un Dieu – mais ça allait. Jun passa ses doigts sur les boutons de la chemise du Déchu, qui ne s’offusqua pas, afin de la défaire. « Ce n’est pas tout à fait exact. » murmura-t-il, tout en enlevant délicatement sa propre chemise. « Voyez. La queue est mal positionnée. » ajouta-t-il, tout en baissant un peu sa ceinture. Le prostitué fut pris d’une rougeur inhabituelle, étant donné sa profession. Pourtant, l’ancien Empereur Noir n’avait rien montré de particulier. Ce n’était pas de sa queue à lui dont il parlait, mais celle de son dragon, le tatouage qui ornait son torse.
« Bonjour. » susurra-t-il, les lèvres contre l’oreille d’Oriane. Il inspira légèrement. « Vanille et hibiscus hein ? C’est dangereux, ça donnerait presque envie de vous mordre. » Il rit doucement, en se décollant de la Déchue. Il était en sous-vêtement. Il était noir, avec des plumes de la même couleur. Ça lui plaisait assez : il était la Mort, après tout, même si des Ailes blanches et immaculées trônaient fièrement dans son dos. Provocateur ? Un peu. Il était la Vie aussi. Il fallait bien une légère adaptation et puis, à vrai dire, les ténèbres lui donnaient de l’urticaire. « Vous avez envie de défiler en ma compagnie ? Vous le trouvez comment, d’ailleurs ? » demanda-t-il en la contournant et en baissant les yeux sur son vêtement. « Les collections déchues sont toujours intéressantes. » Il lui lança un sourire en coin. « J’espère que vous allez bien. Promis, j’essaierai de ne pas trop vous enquiquiner aujourd’hui. Pas de génocide prévu, sauf si vous désirez en voir un… On peut toujours s’arranger. » Taquin ? Noooon.
833 mots
Résumééééé:
Jun arrive avec Iseult (c'est une Ombre qui est soi-disant une Sorcière, Iseul Salvatore) et Byzance (c'est une Ombre qui est soi-disant un Orisha, Byzance Taïjym). Ils les laissent en plan et va parler avec un prostitué qui lui ressemble. Si, au début, il est habillé, il finit en boxer agrémenté de plumes. Il va parler à Oriane et lui propose de défiler avec lui parce qu'à deux c'est mieux la la la o/
Mancinia regardait son compagnon avec un léger sourire aux lèvres, continuant de progresser, à son bras, dans une ruelle assez animée, seulement, on se dégageait un peu sur leur passage, facilitant leur progression. Avoir un haut Ma'Ahid avait quelques avantages.
— Vois cela comme un acte d'aide envers les tiens, surtout devant l'urgence qui vous étrangle.
Ce n'était pas un mensonge. Ils étaient conscients du déséquilibre abyssal dans plusieurs domaines, résultant du retour des survivants de la Terre Blanche. La disparition de l'Apakan au cours du combat avait aussi eu des répercussions, mais Mancinia s'était concentrée sur la construction des nouveaux dortoirs à destination des pensionnaires venus s'installer sur Haute-Terre lorsque leur état leur avait permis. Les Magiciens contribuaient grandement à l'aide alimentaire, mais le désastre social et médical ne serait pas combler avant plusieurs mois et seul le temps pourrait remettre les anciens captifs de leurs traumatismes. Les Soldats aussi. Son Gardien était résistant, mais la bataille avait été éprouvante.
— Tu vas rester silencieux toute la durée de l'événement ? Je pense que tu es bien conscient que mon oratoire compte pour trois.
Neah se contentait de la regarder, le visage tourné dans sa direction, droit dans ses yeux.
— Tu es belle, voilà ce que je me disais.
Un sourire naissait à la commissure de ses lèvres, tandis qu'il se rapprochait un peu plus d'elle. Chassant le blanc de ses vêtements habituels dans le but d'éviter les raccourcis simples, le couple avait assorti leurs tenues. Neah avait revêtu une tenue d'un bleu outremer composée d'un pantalon et d'une veste, dont les bordures étaient dorées, il avait un haut noir en dessous. Mancinia portait une tenue équivalente, mais dans une coupe plus féminine. Une volonté d'être moins contrainte par le port d'une robe, surtout que les Luxurieux la mettait assez mal à l'aise, en temps normal.
— Je vois qu'une nuit en ma compagnie te détend un peu, sourit-elle. — Je me demande toujours comment tu as obtenu cette chambre ... — C'est le talent.
Pour une raison incertaine, l'Humaine avait obtenu, il y a de cela quelques temps, la chance de pouvoir dormir dans l'un des plus prestigieux hôtels de la Capitale des Ailes Noires. Cette volonté de promouvoir la Cité se révélait être utile pour réserver avant d'avoir des chambres prises d'assaut. Pour un repos optimal, ils étaient arrivés la veille et avait dîné dans le restaurant attenant, c'était tellement difficile d'obtenir la moindre remarque positive sur les Déchus. Neah avait une certaine réserve, mais il surveillait la moindre de ses paroles à leur encontre ...
— Tu as eu la liste des activités au préalable ? — Une partie, uniquement,, dit-elle en sortant de sa poche un papier où trônait son écriture. Je me suis inscrite dans le cadre de quelques activités, dont un défilé en sous-vêtements qui ne devrait pas tarder à commencer ...
Elle ignorait son exclamation étouffée, en poursuivant sa lecture.
— ... Je serais également invitée à la vente aux enchères. J'ai travaillé sur des pièces uniques ces dernières semaines. J'en ai d'ailleurs porter quelques-unes pour donner plus d'impact à leur valeur.
Son sourire se voulait carnassier, une vraie Joaillière, dont la fierté du travail accompli aurait sans doute de belles répercussions. Elle avait proposée à son association des exclusivités et, malgré sa réputation et la beauté de ses pièces, le démarrage se ferait à prix très bas pour permettre à toutes les bourses une chance de porter ses créations. La Sertisseuse travaillait à son compte et obtenir un de ses bijoux demandait souvent des mois d'attende ...
— J'aimerais bien un peu tout faire, en vérité. L'événement est très intéressant ! On a même l'opportunité de danser avec des donateurs. Est-ce que tu aimerais faire ça ? ... Ce serait sans risque, non ?
Neah s'était crispé. Si son Humaine pensait que danser avec certaines races le rebutait, car il ne pouvait pas refuser en cas de donation, il n'en était rien. Son souci était qu'elle prenne conscience de sa faible connaissance en la matière, là où elle excellait. Il préférait changer de sujet. Vite.
— Je n'apprécie pas que tu ailles t'exposer ainsi au regard des autres. — Je serais vêtue, Neah, ce sera seulement ... plus léger que ma tenue actuelle. Ça devrait attirer les gens de me voir ... Comment disent-ils ? Ah oui, frigide ! — Oui, oui, ils ne connaissent décidément pas ta chaleur naturelle.
Elle lui donnait un coup de coude, pouffant de rire, tandis qu'il s'accordait un sourire plus franc également. La liste sous les yeux, l'Ange parcourait quelques idées, dont certaines le rebutaient complètement, mais une, particulièrement, l'amusait.
— Tant que nous regardons la liste, Mancy, dis-moi, cette histoire de peinture ... Ça te plairait ? — Au concours ? — Non, non.
Il tapota l'endroit qui l'intéressait, sa mine se renfrognait, presque avec déception.
— Tu montrerais ton pénis a tous les regards, mais à moi, tu ne veux pas ? — Tu ne m'as jamais demandé.
Mancinia ouvrit la bouche, interloquée, avant de la refermer. C'était vrai. Neah riait intérieurement, avant de se rapprocher de sa compagne, son souffle chatouillant son oreille.
— Ne veux-tu pas être peinte nue avec moi, Mademoiselle Leenhardt ?
Sa voix sensuelle, doublée à sa demande, laissait l'Humaine en pleine surprise, mais pourtant, cette demande la touchât.
— Tu veux qu'on soit nus ensemble sur une peinture ? Je ne dirais pas non, mais tu sais où elle risque de terminer ? — Peu importe où elle termine tant que l'acquéreur voit ce qu'est le Lien, le nôtre, le véritable. Ce qui veut dire que j'espère que l'artiste n'a pas deux mains gauche, auquel cas, je lui en reprendrais une.
Un rire sortit de ses lèvres, alors qu'elle désirait se détacher pour l'encourager à aller explorer les alentours pendant qu'elle se rendait à son activité, mais son Ange ne prétendait pas la lâcher.
— Ça ne sert à rien d'essayer de t'enfuir. Nous allons au même endroit. J'ai bien envie de voir quelques charmantes courbes, moi aussi.
Un clin d'oeil complice suffit à emballer son coeur, à rendre son regard brillant. Mancinia serait heureuse de sentir son regard sur son corps, bien plus que celui des autres. Ravie, elle reprit la route en sa compagnie. Neah, pourtant, s'était arrêté quelques mètres plus loin lorsque son regard avait découvert quelque chose, relâchant une injure en Naciaze. Sa compagne, elle, ne semblait pas prête à faire une esclandre. Celle sur qui était posé leurs regards se retournait, sans doute en sentant l'animosité de l'Ange à son encontre, d'abord surprise, un sourire se peignit sur ses lèvres. L'Humaine se trouvait assez ressemblante, alors elle accordait un sourire avant de lui accorder un signe de la main, que celle-ci lui rendit. L'instant d'après, son partenaire à elle vint saisir ses lèvres ... avec l'apparence de Neah. L'Originale Mancynesque retenait l'Original Neahnesque.
— Je vais ... — Mais laisse-les ... On sait très bien que ce n'est pas nous. Je suis celle qui détruit la magie et tu as une aura brillante, on sait que nous sommes les véritables à des mètres à la ronde, il n'y a que nous pour être aussi nous.
Eux, les Écuyers de l'Aurore. Résigné à devoir rester dans cet endroit, l'Ange essayait de se concentrer sur l'essentiel : elle. Décochant une moue mécontente, il se contentait de regarder les deux Déchus qui se souriaient, complices. Étaient-ils en couple ou essayaient-ils seulement d'amuser la galerie ? L'entraînant à sa suite, Neah restait en retrait, avant de se mettre dans un coin avec le reste du public, venu admirer les futures créations, tandis que sa partenaire se rendait dans les loges. Mancinia saluait les couturiers et les autres prestataires, certains eurent un sourire poli, mais les grimaces ne trompaient pas. Baignant dans la magie, Avalon avalait son Ma'Ahid, comme les Luxurieuses avalaient du sperme, mais ceux qui étaient proches n'étaient pas épargnés. On lui dévoilait la tenue, un ensemble de rouge et d'or, à son image probablement, qui renvoyait à l'ardeur du Désert. Elle avait des étoiles dans les yeux. Vraiment superbe. Mancinia se changeait dans un coin discret, ce qui était relativement délicat avec son aura qui attirait les regards. Une dernière vérification lui valut à ce qu'on ajuste certaines choses, on lui demandait aussi de rehausser sa chevelure. Aucun souci. Avec l'aide de Neah, elle avait réussi à dissimuler les cicatrices dans son dos. Aucun risque qu'on ne les aperçoit, on l'appelait ensuite pour se rendre avec deux autres de ses collègues, peu de temps avant leur monter sur scène.
— Ouah ! relâchait Mancinia, en se mettant en position. Je n'ai pas l'habitude de faire ça ... Vous êtes mannequin ? Vous avez des conseils à me donner ?
Post I - 1450 mots
Résumé:
Mancinia et Neah arrivent ensemble et discutent des activités prévues en se promenant. En chemin, ils croisent une personne avec son visage, mais si cela agace l'Ange, l'Humaine s'en amuse. Le compagnon de celle-ci, au visage qu'ils ne connaissent pas, prend l'apparence de Neah par taquinerie avant d'embrasser celle-ci. Mancinia se rend ensuite au défilé de sous-vêtements, son Gardien la suit, mais se trouve dans le public. Mancinia discute avec Calanthe et l'autre personne, peu de temps avant de monter sur scène. Neah est abordable.
«Tu verras, tu me remercieras plus tard.» Raïm se gaussa en voyant une Astriid interdite devant la foule qui s'ameutait derrière un cordon noir. Le Boräk avait rassemblé ses Ygdraë tel un berger et les gardait près de lui, craignant d'en perdre un dans la Cité des Déchus. Il commençait déjà à regretter cette idée. Elle lui avait pourtant paru bougrement bonne l'autre soir quand il enchaînait bières sur bières à Port Dirælla pour fêter la victoire de sa protégée à la Coupe des Nations. Son oreille avait traîné dans la taverne et le lendemain, le navire tout neuf offert par les ondins voguait en direction d'Avalon, transportant en son sein un groupe d'Ygdraë et leur guide avec un teint de papier mâché. Leur soirée avait réveillé un violent mal de mer qui les avait laissé tremblants et avachis pendant la moitié du trajet. Les déchus ouvrirent au public l'entrée au festival et ce fut une véritable ruée vers les festivités. Curieuse, Astriid avait naturellement commencé à courir pour rejoindre le lieu d'effervescence avant que Raïm ne la rattrape par la peau du cou. L'espace d'une seconde, il songea sérieusement à l'attacher à lui pour perdre moins de temps et d'énergie à la retenir. Ils se rapprochèrent, malgré eux emportés par la foule et pénétrèrent dans le joyeux et bruyant chaos qui représente tout bon festival qui se respecte. Frétillante, Astriid parcourut rapidement la liste des activités, poussant des exclamations de joie au fur et à mesure qu'elle voyait quelque chose qui l'intéressait. Les joues roses d'excitation, elle se tourna vers le Boräk : «Tu as vu, ils ne savent pas écrire festival Raïm. Ils ont écrit fesse.» pouffa-t-elle. Il soupira et passa sa main pour ébouriffer la crinière rousse de l'elfe. «Laisse tomber mon poussin. Va donc regarder les stands pour voir qui tu veux soutenir.» L'Eskët entraîna de force les autres Ygdraë vers les différents stands pour découvrir les différentes associations. «Bonjour ! Bonjour !» salua-t-elle chacun des représentants derrière leurs stands, sa petite voix à peine audible parmi le brouhaha ambiant. Bousculée de stand en stand, personne ne faisait attention à elle. Les célébrités attiraient leur content de curieux, désireux d'obtenir les faveurs des éminents représentants. Elle se sentait intimidée face à eux, elle avait entendu leur nom dans des rumeurs, des histoires qui se racontaient à Melohorë mais les voir en vrai, c'était autre chose. Ils dégageaient une telle présence qu'il était difficile de les ignorer. Elle avait cru comprendre que Vanille Caël Deslyce serait présente mais elle ne l'avait pas encore aperçue. Elle se demanda qui serait assez courageux pour obtenir un baiser de l'Impératrice des Abysses. Trop occupée à les dévisager, elle réalisa à la fin qu'elle avait oublié de lire les noms des associations. Raïm enfouit son visage dans ses mains, un peu désespéré du cas qu'on lui avait confié. Quand elle eut fini de refaire le tour une seconde fois, elle revint vers le Braskä, le visage grave. «Je veux miser sur toutes les associations.»«Non.»«Si.»«Nnnnnon.»«Ssssssi.» L'immense guide et l'Ygdraë s'affrontaient du regard, occultant le monde autour d'eux. L'issue de ce combat de volonté ne laisserait personne indemne. C'était une question d'honneur, Astriid ne céderait pas. Ce fut Valÿn qui les ramena sur terre en leur indiquant sèchement qu'Astriid n'avait de toute façon pas suffisamment d'argent. Piquée au vif, elle lui rétorqua sur le même ton : «Eh bien je te vendrai comme ça on réglera deux problèmes d'un seul coup.» Les chamailleries des deux elfes accompagnèrent le groupe sur plusieurs mètres et Raïm secoua la tête. Il n'était pas assez sobre pour ça. Ni assez payé. Les elfes débattaient sur ce qu'ils allaient faire en premier. Défiler en sous-vêtements était exclu tout comme poser nu. Par esprit de compétition, Astriid proposa de commencer par l'Ænae mais Raïm fronça les sourcils d'une manière qui ne laissait pas de place au doute. Elle n'exclut toutefois pas l'idée, peut-être qu'en s'éclipsant discrètement, elle pourrait aller jouer à ce jeu amusant. Intriguée, elle vit des objets emballés remis par des déchus. Elle tirailla la manche de leur guide : «Regarde! Ils donnent ça gratuitement ! On peut en prendre un ?»«Non.»«S'il te plaît ?»«Mais quel argument de poids, je crois que je ne peux pas lutter.»«C'est vrai ?»«Non.» Astriid bouda suite à cet énième refus. A quoi bon venir s'ils ne pouvaient rien faire. Une bombe d'eau frôla le nez d'Astriid qui pila net, regardant autour d'elle l'origine de l'attentat liquide. Aussitôt, un sourire malicieux se forma sur ses lèvres et elle échangea un regard de connivence avec son ami. Ils savaient à quoi ils allaient s'amuser en premier. Quelques minutes plus tard, l'elfe virevoltait, ses boucles rousses trempées lui collant au visage. Elle poussait des cris surexcités, sautillant et bondissant pour éviter les bombes d'eau et tenter d'atteindre l'équipe adverse. Glissant sur le sol humide, elle ratait souvent ses cibles et ses bombes atterrissaient fréquemment dans le public, arrosant les pauvres victimes. Loin d'entamer sa détermination, ses yeux brûlaient d'un feu vert tandis qu'elle encourageait bruyamment ses partenaires. Elle ne saurait trouver le repos tant qu'elle n'aurait pas mené son équipe à la victoire.
Message I 829 mots
Résumé:
Astriid arrive au fessetival tranquillement. Elle choisit d'aller jouer à la Bataille de boules à eau donc si vous voulez la rejoindre dans son équipe ou dans le camp adverse ou juste vous prendre une bombe d'eau en pleine tête, libre à vous ^^
C’est la première fois que Circe revêt l’apparence d’une personne sans avoir eu l’occasion de l’observer au préalable. L’étendue de son savoir sur la Khaleesi se résume à ce qu’elle a pu lire entre les pages poussiéreuses d’encyclopédies et de livres d’histoire. À une certaine époque, avant son existence actuelle, elle avait dû en feuilleter – plus par obligation que par envie – au courant de son éducation. De la souveraine, elle ne connaît ni le timbre de voix, ni les manies, ni la démarche. Elle décide que Vanille Caël Deslyce a probablement le pas léger; une démarche lente et mesurée qui impose le respect. Elle se tient droite. Trop droite. Un port de tête altier. La nature subjective des portraits, sujets à différer les uns des autres de par les envies des peintres, empêche la Génie de juger de la fidélité de son masque. Un point commun, cependant, unit les gravures de la souveraine qu’elle a pu admirer : la chevelure de cette dernière, rousse et abondante, y est toujours représentée en grand détail. À croire que les artistes se tuaient à retracer fidèlement la manière dont ses longues mèches cuivrées tombent sur ses habits. Circe passe sa main droite à travers les mèches. Le visage impassible emprunté à la Sirène observe le reste du public tranquillement. Elle n’est pas le seul sosie de la souveraine qui, au milieu de la foule, attend l’ouverture officielle du festival. De ce qu’elle constate, certaines autres copies ont opté pour une interprétation plus libertine des manières de la Reine. Des robes échancrées ou translucides, des moues et attitudes lascives sorties tout droit d’un bordel. Ses habits à elle demeurent chastes, se veulent de bon goût – une robe émeraude allant de pair avec le vert de ses yeux, le col coupé de manière à exposer furtivement ses épaules ivoires. Le tissu est d’apparence épaisse, à peine convenable pour la météo actuelle. La sylphe préfère œuvrer du côté de la vertu plutôt que de la provocation. Elle n’est pas sans savoir que la Caël Deslyce assistera à l’évènement et préfère éviter son courroux, s’il s’avère qu’elle trouve son déguisement déplacé.
Le ruban noir est coupé. Sous les traits de l’Impératrice des Abysses, elle emboîte le pas au reste de la foule. Maintes activités trouvent déjà preneurs. De loin, la sylphe avise quelques fourneaux et provisions. Elle les évite soigneusement.
Le bruit de la foule commence déjà à l’incommoder. Sa présence au festival n’a pour dessein que la recherche de nouveaux Maîtres. La sylphe s’explique mal la réalité étrange de laquelle elle avait été rescapée avec une nouvelle paire d’ailes. Elle espère qu’en accroissant sa maîtrise du Rêve, elle grandirait assez en puissance pour comprendre la portée de ce qu’il s’était passé. Au-delà de la recherche de pouvoir, le prospect d’entrer en contact avec les grands de ce monde est assez alléchant en lui-même pour la tirer du confort du Rêve.
Elle s’arrête aux rebords d’un espace où deux équipes s’affrontent dans une bataille de bombes à eaux. Elle les observe un moment. Tente de repérer des visages qui lui seraient familiers. Une rousse semble particulièrement enjouée par la partie. Un vif mouvement, à sa droite. Elle tourne la tête juste à temps pour voir une bombe à eau se diriger droit sur elle. Elle se fige. N’a pas le temps de réagir. Un frisson désagréable, alors que l’objet passe à travers sa forme physique. Elle entend la bombe éclater juste derrière elle, impactant un autre de plein fouet.
Elle se retourne vers la personne désormais trempée de la tête aux pieds. S’il n’est pas dans ses habitudes de sourire, ses lèvres s’étirent pourtant en un mince rictus. « Hm. » Un dernier regard vers la rousse, le sourire toujours aux lèvres. Elle se détourne momentanément de la bataille de bombes à eau alors qu’un second ballon vient éclater au milieu de la foule. « Cela vous apprendra à vous cacher derrière une autre pour éviter un projectile. » La voix qui sort de sa gorge n’est pas la sienne. Une interprétation bâtarde de ce qu’elle croit être le timbre posé de l’Impératrice des Abysses. « Il y a un défilé de mode, à ce que j’ai cru comprendre. Je suis certaine qu’ils accepteraient de vous céder de nouveaux habits. » Une pause. Elle observe de nouveau l’autre de haut en bas. Arque le sourcil droit. « À moins que vous ne préfèreriez rester trempé.e. »
Poste I:
Circe arrive sous les traits de Vanille. Une bombe d'eau lancée par Astriid passe à travers sa forme intangible pour venir éclater sur une autre personne, juste derrière elle, qu'elle nargue. Ça peut être vous ^^ Sinon, elle est abordable.
720 mots.
Dernière édition par Circe le Jeu 09 Juil 2020, 05:42, édité 2 fois