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 [Q] Divine charité | Circe

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Dim 05 Juil 2020, 11:05



Intrigue : Après la Coupe des Nations, Isahya décide de se rendre au temple de Kinath, et est suivie par Circe, à qui elle demande des explications. Arrivées devant le temple, elles décident de venir en aide à un Avare, dont le rêve le plus cher est prétendument de construire un temple, et partent pour lui à la recherche de matériaux.

Si on lui avait posé la question, Isahya n’aurait su dire ce qui, du désir de ne pas croiser le regard de Darius, ou de sa volonté d’honorer le divin, avait été la véritable raison de sa fuite. Les rayons du soleil faiblissaient sur Avalon, enveloppant la cité d’un manteau rougissant. Débarrassés des somptueuses marchandises, les stands étaient peu à peu évacués, et cédaient la scène à une toute autre épreuve. Prémisse d’une nuit de célébrations, la foule s’attardait sur la Place du Rift, et, accompagnés par quelques danseurs, les bardes s’en donnaient à cœur joie. Loin de se laisser abattre, les marchands recouvraient leurs étals de douceurs, et une légère brise portait leur parfum sucré jusqu’aux narines affamées des visiteurs. Contrairement à son habitude, la jeune femme ne ressentait pas la moindre envie de se joindre à eux, et, impatiemment attendue, sa jovialité ne s’éveillait pas. Une impression diffuse passait sur elle, comme une pluie d’été. Quelqu’un lui tendit un verre où dansait un liquide ambré ; elle déclina poliment. Les Aetheri seuls savaient ce que versaient les Déchus dans leurs boissons, et elle ne tenait pas à le découvrir en se réveillant, le lendemain, totalement dévêtue, dans le lit d’un étranger. Les lèvres pincés, elle joua des coudes pour se frayer tant bien que mal un chemin entre les passants. Avant d’y parvenir, elle eut la mauvaise surprise d’une chute fracassante, qui macula sa robe de poussière, et occasionna une blague douteuse sur sa consommation d’alcool. À ce sujet, sa dernière sortie lui avait servi de leçon. Elle rêvait d’un instant de solitude.

Au lieu de se diriger vers l’auberge _ dont elle n’était pas même sûre de retrouver le chemin _ , la brune s’égara volontairement. Tous les regards tournés vers la Place, les Quartiers des Sommets bénéficiaient pour l’heure d’un calme relatif. Soulagée d’avoir droit à un simulacre de tranquillité, elle louvoya le long des bâtiments. Intellectuellement incapable d’en comprendre le sens, l’architecture de la ville s’inspirait à ses yeux du chaos, et elle n’avait qu’une idée approximative de l’endroit où elle souhaitait se rendre. Tout ceci rendait l’affaire exagérément complexe. Désarçonnée par l’élégance du labyrinthe dans lequel elle s’enfonçait, elle finit par aviser une fontaine. Prenant place sur le rebord, elle réalisa qu’elle avait faim. De la sacoche qui pendait à son épaule, elle sortit un morceau de crabe séché. Racorni par les mois passés hors de l’eau, les épices coloraient la chair d’une teinte peu appétissante ; elle pouvait s’enorgueillir d’être l’une des plus fidèles clientes du marchand qui les proposait, à Amestris. Ruminante, elle mâchonna sa friandise en silence. Qu’allait-elle bien pouvoir faire ? La nuit ne tarderait pas à tomber. D’ordinaire, elle se serait précipitée pour rendre hommage à Ethelba ; elle doutait que la Très Grande apprécie des paroles jetées au détour d’une rue, et elle ne voulait pas susciter son courroux. Puisqu’elle désirait visiter le lieu de culte des Déchus, l’idée sournoise de lui adresser ses prières, à genoux dans le temple d’une autre, lui vint. Le blasphème ne lui sauta pas à la figure. Angoissée par le clapotis derrière elle, elle se releva finalement.

De mauvaises intentions en tête, Isahya s’aventura joyeusement dans les rues. Cependant, en dépit de sa bonne volonté, l’itinéraire demeurait obscur. Pestant contre son intellect déplorable, elle se résigna à demander de l’aide à l’un des gardes. « Excusez-moi. Vous pourriez m’indiquer la direction du temple de Kinath ? » Sensiblement plus serviable qu’elle ne l’aurait cru, il ne posa aucune question et lui proposa de surcroît de l’amener à proximité. En chemin, elle en profita pour se renseigner sur les divinités de la région, et découvrit que les Ailes Noires, éprises de liberté, n’accordaient pas une importance primordiale à la religion. Sans doute lassé de répondre aux interrogations d’une touriste, il la laissa à un croisement et lui indiqua qu’il suffisait de suivre l’allée. Reconnaissante, elle le remercia chaleureusement. Enthousiasmée par la perspective de pouvoir perpétrer son forfait, elle battit gaiement les pavés. Malheureusement, une curieuse sensation vint faire de l’ombre au tableau. Alors que personne ne se trouvait dans les parages, elle se sentait observée. S’efforçant de paraître agacée, elle se retourna. « Il y a quelqu’un ? » Malgré la pointe de colère dans sa voix, elle n’en menait pas large. Avait-on compris ce que tramait sa tête écervelée ? Elle avait entendu parler d’individus ayant la faculté de lire dans les pensées. « Je sais que vous êtes là. » Dépourvue de ses armes, elle prit conscience de sa fragilité. Si on cherchait à lui faire du mal, sa magie ne pourrait la sauver. Il ne restait qu'à espérer que son intuition se trompe.

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Mar 07 Juil 2020, 19:02



Divine charité
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Les rues de la Cité des Plaisirs s’animent alors que le soleil s’esquive à l’horizon. Le peuple qui s’y masse ne ressent pas le besoin de dissimuler ses vices des rayons du soleil; cependant, au courant de son séjour, Circe a pu observer qu’un rythme particulier anime les habitudes de vie des Ailes Noires. Comme un regain d’énergie à travers les allées sinueuses d’Avalon alors que les teintes ocres du ciel embrassent la ville dans un dernier sursaut de lumière. Les plaisirs du jour cèdent leur place aux plaisirs de la nuit. C’est l’effervescence de tout un peuple que l’on peut sentir, alors que les Avalonniens marquent la fin de la Coupe des Nations. Des marchandes de fleurs passent entre les couples pour leur proposer des bouquets à offrir à l’être aimé. Certains cuisiniers ambulants reproduisent les plats les plus alléchants produits lors de l’épreuve culinaire, attirant autour d’eux quantité de Gourmands alléchés par l’odeur. Même les passants se faisant héler par des marchands à la Place du Rift semblent prendre plaisir à jouer leur rôle dans cette danse familière qu’effectue la cité au coucher du soleil.

La Coupe des Nations a laissé un goût amer dans la bouche de Circe. Elle n’a aucune envie de se mêler au reste de la population et de feindre l’euphorie lorsque confrontée à des plaisirs qui lui sont interdits. Sous les anciens traits d’Estelle, la délicate Orine qui l’avait emmenée à Avalon, Circe emprunte des petites rues, à l’écart de la foule qui se masse autour de la Place du Rift. Le caractère bienveillant de l’Orine, désormais lesté de ses ardeurs vengeresses, se superpose doucement sur son propre ressentiment. L’aide à se calmer. Chaque mètre qui la sépare davantage des festivités contribue à venir apaiser son désagrément. Le labyrinthe de la Cité la mène aux Hauts Quartiers, délaissé de sa population pour la soirée au profit de la foule grandissante à la Place du Rift. Au détour d’une ruelle, la sylphe perçoit le clapotis d’une fontaine. Assise sur son rebord, un visage connu : la représentante Sorcière de la Coupe des Nations. Elle l’avait remarquée, de derrière son fourneau. Quelque chose dans sa manière de se comporter avait irrité la sylphe. Elle porte un morceau de nourriture à sa bouche. Une grimace involontaire déforme les traits de Circe. La vue de gens qui mastiquent, énervante déjà à la base, lui est devenue insupportable après son humiliation à l’épreuve de la Coupe. Pourtant, elle ne détourne pas le regard. La Sorcière attise sa curiosité pour une raison qu’elle n’arrive pas à identifier.

La Sorcière se relève. S’éloigne. Intriguée par la jeune femme, la sylphe lui emboîte le pas. Garde ses distances. Elle ne souhaite pas être vue. C’est une traque à laquelle Circe s’est habituée, depuis sa première nuit en tant que Génie, dans les rues de Drosera. Observer les mouvements, les tics, la cadence du pas. Écouter la voix, les intonations, le niveau du langage. Une seule soirée d’observation ne sera pas suffisante pour fabriquer un nouveau masque à partir de l’identité de la Sorcière – et ne pourra certainement pas berner ceux qui la côtoient de près. Mais les quelques informations récoltées seront certainement suffisantes aux fins de Circe alors qu’elle se trouve en Avalon.

Après quelques minutes, une fois délaissée du garde qui l’accompagne, la Sorcière s’arrête à proximité du temple de Kinath. Circe l’imite. S’adosse à un mur afin de rester dissimulée à sa vue. Sa voix résonne jusqu’à son oreille. Elle se sait observée. La mâchoire de la sylphe se crispe. Un moment passe alors qu’elle décide de l’attitude à adopter. L’option de simplement s’esquiver se présente à elle. Elle ne la considère pas plus que quelques secondes avant de la chasser de ses pensées. Sa curiosité a été piquée par la Sorcière, comme elle l’avait été, quelques semaines auparavant, par Estelle. Elle ne veut pas partir.

Elle ravale sa fierté. Fait un pas en direction de l’autre. Se révèle à la Sorcière sous les traits délicats de l’Orine. Des cheveux pâles, longs, qui soulignent une peau de porcelaine; une apparence mince et frêle, des traits agréables à regarder. Vêtue d’une tunique blanche, semblable à celle qu’elle avait porté durant la Coupe des Nations, elle s’avance dans la lumière rougeâtre alors que les derniers rayons de soleil s’esquivent à l’horizon. « Bonsoir. » L’honnêteté d’Estelle prend le dessus sur la fourberie de la Génie. « Je vous suivais. » Une déclaration énoncée en toute simplicité, comme une évidence. « Je ne vous aurais pas deviné religieuse. Ni fidèle de Kinath. » Elle penche légèrement la tête sur le côté. « Un besoin d’émancipation? »

Circe s’avance davantage vers l’autre. Elle hume l’air afin de percevoir ses désirs. Rien, pour l’instant. Ça ne saurait tarder. « Des festivités ont lieu, à la Place du Rift. Ne devriez-vous pas y être? » Le ton se veut avenant, mais les pupilles grises et mornes de la Génie contrebalancent ses paroles. La sylphe observe curieusement les manières de son interlocutrice, la bouche vaguement étirée en un sourire narquois. « Je crois – »

Ses paroles sont interrompues par un homme qui s’avance vers les deux femmes. Vêtu d’une simple chemise blanche et de pantalons bouffants, il s’incruste aux côtés de la sylphe et de la Sorcière. « Bien le bonsoir et maintes bénédictions, mesdames. » Le débit est rapide, le ton badin. Les mots sont chuchotés comme sur le ton de la confidence. Il passe une main dans ses cheveux sombres avant de poursuivre. Circe le dévisage. Ne cherche pas à dissimuler son mécontentement face à son intrusion. « Je me présente : Aristide dah Walski, un humble serviteur de Dame Cléophée, la Belle qui crée la Nuit. » Ses manières affectées trahissent une certaine aisance des mondanités. Il leur adresse un sourire éclatant qui relève ses pommettes sombres. « Puis-je solliciter votre aide afin de réaliser l’une des volontés de la Mère des Étoiles? »

Un simple « Non. » est la seule parole que Circe lui adresse avant de reporter son attention vers la Sorcière.


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Mer 15 Juil 2020, 13:33



Pourvue d’une douceur enfantine, une créature se présenta aux yeux de la Sorcière. La simplicité de sa tenue lui plut de suite ; elle se méfiait des gens extravagants. Ignorant que le danger dort même sous un appareil ordinaire, sa franchise confirma son intention. Pas le moins du monde troublée par ses propos, elle ne songea pas à l’interroger sur le motif de sa filature. Se concentrer sur son objectif lui demandait une grande concentration, et elle ne voulait pas s’encombrer de pensées parasites. « Pas vraiment. » Un léger ricanement ponctua sa déclaration. L’inconnue avait touché juste. En quelque sorte. Bien qu’elle appréciât l’imaginer, échapper à l’emprise de Darius ne constituait pas une priorité. « Je suis simplement curieuse. J’aime apprendre tout ce qu’il y a à savoir sur les dieux, et avant de venir à Avalon, je n’avais jamais entendu parler de Kinath. » Évaporée par l’ambiance décontractée de la cité, la prudence à laquelle Isahya s’astreignait partait en lambeaux. Lorsqu’il s’agissait des Aetheri, elle pensait naïvement que personne ne chercherait à se mettre en travers de son chemin. L’attitude de la jeune femme connut un changement subtil qu’elle ne remarqua pas. Sans se formaliser de son sous-entendu, elle lui retourna ses propos. « C’est plutôt à vous que je devrais poser la question. Vous n’avez rien de mieux à faire que de suivre une parfaite inconnue? » Être désagréable ne faisant pas partie de ses habitudes, une pointe d’amusement se nichait dans son timbre.

Sans égard pour leur conversation, un homme vint les interrompre. Un charme certaine émanait de lui. Loin de se montrer aussi catégorique que son interlocutrice, la Sorcière hocha doucement la tête. La générosité ne comptait pas parmi ses qualités, mais le service des Très Grands valait bien quelques sacrifices. « Je vous écoute. » L’autre exécuta une courbette dont elle ne comprit pas le sens. « Il se trouve que, dans ma dévotion, je caresse le rêve inouï de construire un temple en son honneur. Vous comprenez, la ville n’en compte pas, et cet oubli me fend le cœur. » Sa ferveur la touchait ; elle ne comptait pas parmi les plus grandes admiratrices de Cléophée, mais à ses heures, elle la vénérait. « Poursuivez. » La jeune femme à ses côtés paraissait gagnée par l’impatience. « L’autel que j’ai érigé, très modestement, est presque achevé. Même si tout est encore à faire, ce sera la pièce maîtresse de l’édifice. Il ne manque que quelques ressources, et, malheureusement, je ne peux aller les récupérer. Vous comprenez, je voudrais réunir quelques personnes pour l’inauguration, et dénicher des fidèles n’est pas chose aisée. Voudriez-bien me venir en aide, pendant que je propage ses divins préceptes ? » Il ne fallut pas longtemps à la brune pour rendre sa décision. Certains auraient vu l’occasion de s’attirer les faveurs des Aetheri ; elle ne pensait qu’à leur rendre hommage. « De quoi avez-vous besoin ? » Un sourire vorace se peignit sur le visage d’Aristide.

Une liste entre les doigts, la brune tâchait de déchiffrer l’écriture soignée du commanditaire. Le nom des objets à récupérer, ainsi que leurs adresses, y figurait en bonne et due forme. D’un geste empreint de délicatesse, il lui baisa la main. « Merci mille fois pour votre bonté. Seriez-vous d’accord pour me retrouver ici, lorsque vous aurez tout réuni ? » Insensible à son manège, elle conclut leur marché. Ce n’était pas pour lui qu’elle avait accepté. « Entendu. Je ne peux laisser quelqu'un qui cherche à honorer les Très Grands en difficulté. Allez donc prêcher toute la nuit, et soyez tranquille. » Flatteur, il lui adressa une dernière bénédiction avant de la laisser en paix. « Permettez-moi de vous remercier encore. Je chanterais vos louanges à la Mère des Étoiles. Puisse-t-elle vous guider. » Lorsqu’il s’éloigna finalement en quête de recrues pour la fameuse inauguration, Isahya se tourna vers la blonde. Son intervention avait piqué sa curiosité, et elle ne voyait aucune raison de ne pas passer davantage de temps avec elle. « Voulez-vous venir avec moi ? Vous m’intriguez, et, puisque vous avez l’air de connaître la ville, peut-être pourriez-vous me servir de guide ? » Malgré sa bonne volonté, elle ne connaissait rien de la cité, et elle craignait de se perdre dans les prochaines minutes. La première étape étant l’atelier d’un bijoutier, apparemment situé dans les Quartiers du Centre, elle commença à avancer dans une direction hasardeuse. « Vous savez, je crois que la vie n’a pas d’importance, si l’on ne sert pas une cause plus grande que soi. » Il s’agissait sans nul doute de sa réflexion la plus avancée : il lui avait fallu des années pour arriver à cette conclusion, et son choix s’était naturellement porté sur les dieux. Depuis, personne n'avait ébranlé sa foi, et le monde intensifiait sa dévotion en lui fournissant sans cesse des preuves de leur majesté. « Vous avez un nom ? » Bien loin de se douter de sa véritable nature, elle esquissa un sourire engageant.

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Ven 19 Fév 2021, 22:05



Divine charité
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Les manières du Déchu l’irritent. Sa façon d'être semble plus appropriée à la compagnie d’une salonnière qu’aux rues pavées de la cité des Plaisirs. Il continue ses palabres. La sylphe le dévisage. Il dévoile une liste d’une poche intérieure. Chacun de ses mouvements entraîne une effluve du parfum collant à ses vêtements. Une odeur masculine, mélange d’épices et de bois de cèdre. Derrière sa nuque, sous son col, une mince chaine en or. Quelques rides, à la commissure des lèvres, alors qu’il sourit à la Sorcière. La sylphe se détourne. A du mal à cacher son impatience.

Une brise se lève alors que la Sorcière accepte le bout de papier que lui tend Dah Walski. Les effluves salées des mets préparés à la Place du Rift viennent se mélanger un instant au musc du Déchu. Circe hume une nouvelle fois. Tente de discerner les désirs de ceux qui l’entourent. De la Sorcière, toujours rien. De l’autre, par contre, le parfum pathétique de la convoitise se fait percevoir, à peine présent. Curieux. Peut-être est-il tant soumis à la volonté de sa Dame que c’est son désir à elle qui se se manifeste en lui. Si les circonstances avaient été autres, peut-être la sylphe aurait-elle pris part à la conversation. Tenté de cerner de quelle manière elle aurait pu acculer l’autre contre un mur afin de tirer profit de son ambition.

Sa défaite récente à la Coupe des Nations est omniprésente en son esprit. L’empêche de voir un intérêt à poursuivre ce Déchu – un anonyme. Son interlocutrice l'intrigue bien plus. Le vent vient caresser la chair et secouer les mèches sombres de la Sorcière. Les cheveux pâles de Circe demeurent immobiles.

L’homme s’esquive enfin. Circe pose une nouvelle fois les prunelles  grisâtres empruntées à Estelle sur la Sorcière. Les rues d’Avalon ne sont pour elle qu’un labyrinthe vertigineux. Elle pourrait à peine retrouver son chemin vers la Place du Rift, de mémoire. « Entendu. Je peux vous servir de guide. » La sylphe joue au jeu. S’y complait.

L’étrangère avait vu juste. Circe n’a rien de mieux à faire.

« Une cause plus grande que la poursuite de soi. » Elle fait mine d’y réfléchir. « C’est un noble sentiment.» Les mots sont dits sans grande conviction. Elle lui emboîte le pas. « Vous pouvez m’appeler Circe. » Elle sent sont habitacle, noué autour de sa cuisse, frôler sa tunique à chacun de ses pas. « Et votre nom à vous? » Les rues de la Cité des Plaisirs défilent alors que les deux femmes progressent. La sylphe prend grand soin d’éviter la foule – quitte à allonger leur route jusqu’aux Quartiers du Centre. La compagnie de la Sorcière lui est agréable. Pour l’instant.

L’établissement est petit, niché dans un cul-de-sac, entre un apothicaire et un bâtiment sans nom. Une clochette à l’entrée retentit. Annonce l’arrivée des deux femmes. Circe cligne des yeux, s’habitue à la pénombre. Un comptoir de verre, creux. À l’intérieur, une myriade de bijoux sont présentés. L’établissement est désert. Malgré la clochette, personne ne semble immédiatement réagir à leur arrivée. La sylphe laisse ses yeux errer sur le présentoir quelques instants. Les pièces exhibées ont de toute évidence été le fruit de maintes heures d’ouvrage. De l’or, de l’argent, des pierres précieuses. Une pointe d’envie fait pincer ses lèvres. « Êtes-vous amatrice de bijoux? » Elle se redresse. Se penche vers la Sorcière afin de déchiffrer la liste fournie par Aristide. « Notre ami Déchu, lui, est de toute évidence familier avec l’inventaire de cette boutique. La bague qu’il décrit est juste ici. » Elle la désigne du doigt. C’est une bague en or travaillé, montée d’une perle et sertie de deux diamants. Un bijou simple, élégant. Insipide. « J’ai toujours eu un faible pour les pierres précieuses. Le nacre des perles ennuie rapidement. » Son regard s’arrête sur un collier monté d’une émeraude. Sa main vole inconsciemment vers le creux de sa nuque.

« Si je puis être honnête… » Un nouveau sourire. « J’ai du mal à discerner ce que vous désirez. » L’honnêteté d’Estelle prend une nouvelle fois le dessus. « Dites-moi. »

Un homme maigre se faufile derrière le comptoir. Leur souhaite la bienvenue. Un bref coup d’œil vers lui, puis : « Nous prendrons la bague en or montée d’une perle. » Elle pointe vers le collier qu’elle a observé, plus tôt. « Et ma compagne souhaite essayer le pendentif à l’émeraude. » Un sourire. Elle tente de s’expliquer la nature de l’intérêt qu’elle porte à la Sorcière. N’y arrive pas tout à fait.

Lorsque vient le moment de régler la facture, la sylphe se retourne sans un mot vers l’autre.

Ses pensées voguent brièvement à l'endroit du deuxième item sur la liste.

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