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 [RPPT] - Le Grand Fessetival de la Charité

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2374
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Lun 17 Aoû 2020, 00:12

[RPPT] - Le Grand Fessetival de la Charité  - Page 6 M6l2
Image par Sharandula

Le Grand Fessetival de la Charité




Astriid s'agitait sur son siège, se tordant le cou pour admirer la fleur rouge que l'artiste avait gentiment accepté de lui faire. Ses joues rougirent de contentement et elle caressa avec fascination du bout de son index les contours de la fleur. Léto était bien plus qu'une magnifique et forte jeune femme, elle avait un coeur gros comme une montagne. C'était peut-être pour ça qu'elle était si grande ? «Oh mais c'est magnifique ! Vous êtes vraiment trop forte ! Je ne me laverai jamais l'épaule pour la garder le plus longtemps possible ! Ou non j'ai une meilleure idée ! Je demanderai à Solenn ou Daràdir s'ils ne connaissent pas de sort pour la garder ! Mes cheveux ? Oh ce n'est rien, j'ai joué à la bataille d'eau, il y avait un énorme bonhomme et, crois-le ou non, je crois qu'il était aussi grand que toi! Et énorme ! Ses mains grosses comme des assiettes ! Mais on l'a battu avec mes amis Ygdraë mais je les ai perdus après car j'ai suivi Mancinia, Neah et Caliente, ou Calanthe ? J'ai un doute. Bah c'est pareil. Bref, tout ça pour dire que cette journée est la meilleure journée de ma vie ! Maintenant je vais devenir peintre !»
Devenue en quelques secondes l'apprentie de la belle artiste, l'Ygdraë s'appliqua à suivre ses conseils. Elle ne voulait pas gâcher cette opportunité ni le temps précieux de la blonde. «Oh et un Pvodhö c'est un gros félin qu'on trouve dans mon pays natal, ils sont très timides et j'ai du mal à les apercevoir car ils fuient tout le temps à mon approche. Mais je vais essayer de te montrer !» Astriid plongea avec témérité son pinceau dans le liquide sombre sur la palette, l'imbibant généreusement. Une seconde plus tard, elle traçait des courbes sur la toile vierge. Son pinceau courait ardemment, à l'image des yeux plein de feu de la rousse, cherchant à exprimer l'animal de ses souvenirs. Elle prit soin de représenter la fourrure soyeuse du Pvodhö ainsi que les prunelles pâles de l'animal, reflet de Phoebe quand elle brillait haut au dessus de Melohorë. Astriid était confiante, elle mettait tout son coeur dans son tableau, son coeur vibrait au rythme des mouvements vifs de ses doigts et bientôt, une constellation de minuscules étoiles noires vinrent s'ajouter à ses tâches de rousseur. Expirant enfin - elle avait oublié de respirer - elle montra, sans honte aucune, le résultat à Léto. Sur la toile tendue du chevalet, une sorte de masse abstraite noire aux bords baveux dus aux coups de pinceaux trop enthousiastes d'Astriid voulant représenter les poils du félin. Dénuée du don de proportion, les yeux de l'animal apparaissaient asymétriques sous son pinceau et ses pattes semblaient trop courtes et épaisses car elle avait voulu représenter le Pvodhö couché. En y regardant une seconde fois, il est vrai qu'il y avait une belle différence entre l'animal et ce qu'elle avait peint. Craignant soudain les critiques de la blonde, elle tortilla nerveusement une mèche de cheveux qui s'était échappée de son chignon autour de son index. Comme pour se justifier, elle balbutia. «Bon c'est pas trop mal pour une première fois, non ?»
En relevant les yeux au dessus de la toile, elle s'aperçut que Mancinia et Neah s'étaient déjà installés pour jouer les modèles. Il y avait juste un problème. Un tout petit, minuscule, malaisant problème. Ils étaient nus. Oh mais si seulement ça s'arrêtait là ? Non, ils étaient aussi dans une position qui ne laissait aucune place au doute sur l'activité pratiquée. La caractérielle humaine dominait son partenaire de tout son haut, le buste dressé fièrement. Pourtant, Astriid voyait dans ses yeux une tendresse qui démentait son attitude brûlante. Un bruit étrange de trompette sortit du nez de la rousse quand elle inspira d'un coup. Elle se pencha vers Léto pour murmurer sur un ton de conspirateur : «Qu'est-ce qu'ils font ? Ils ont compris qu'on allait les peindre ? Est-ce qu'on doit les arrêter ? Je croyais que Neah était un ange, les anges ont le droit de faire ça ?» Ses chuchotements avaient gagné en volume à chaque nouvelle interrogation et ne pouvaient être inaudibles aux amoureux. Calanthe sortit alors en trombe, la mine tourmentée. «Tu vois, elle aussi elle est choquée. Non ?» Non.
La blonde avait déjà commencé à exercer son art, ses pinceaux effleurant la toile avec expertise, esquissant les ombres de l'Humaine et de son Ange. Restant sans voix quelques secondes devant sa dextérité, Astriid se reprit, elle n'allait quand même pas bailler aux corneilles et perdre son temps. Forte de sa première expérience, elle se dit qu'elle ne pouvait que faire mieux. Imitant la position de son maître temporaire, l'Ygdraë prit une toile propre avant de commencer à mélanger les couleurs sur une planche vierge. Elle fit plusieurs tests sur la palette, à la recherche des teintes qui lui permettraient de représenter au mieux les deux partenaires. Il était vrai qu'une fois la surprise passée, Mancinia et Neah offraient une vision qui valait la peine d'être immortalisée et Astriid ne souhaitait pas les décevoir. Elle était bien consciente qu'elle était loin d'être aussi douée que la jeune femme à ses côtés, ses capacités frôlaient même le néant. Pourtant, persuadée qu'en y mettant du coeur, elle arriverait à quelque chose, c'est avec le plus grand sérieux qu'elle s'appliqua à reproduire de son mieux les modèles qui posaient au milieu des fumerolles odorantes.
Rapidement, elle s'aperçut de la difficulté de représenter leurs positions. Ecoutant son instinct, elle tenta de reproduire la silhouette à califourchon de l'Humaine sur le roux, prenant un soin particulier à reproduire les flammes cuivrées qui animaient ses longs cheveux. Sur la toile, le visage de Mancinia était plus grand que le reste du corps et les bras restaient grossiers malgré les efforts acharnés de l'Ygdraë. Quand elle passa à l'Ange, ce fut à la fois plus simple et plus compliqué. On le voyait moins et il y avait par conséquent moins à peindre, pourtant sa position était inédite pour Astriid et elle mit un temps infini à réfléchir, le pinceau en l'air, un bout de langue sorti avant de se décider sur la manière de faire jouer le pinceau pour représenter au mieux le roux.
Concentrée sur la toile, Astriid ne vit pas le temps passer. L'encens commençait à lui monter à la tête et elle essuyait à de multiples reprises son visage couvert de sueur, étalant les projections de peinture. Elle ressemblait désormais à une petite sauvageonne et ses iris verts brillaient au milieu des larges traces noires, rouges et mordorées qui maculaient ses traits. Elle voyait bien qu'elle n'arrivait à rien mais pourtant, elle s'amusait terriblement et elle s'arrêtait fréquemment pour commenter l'évolution de l'oeuvre de la blonde, posant des questions également pour savoir comment elle parvenait à obtenir tel rendu, tel point de vue, telle couleur. Plus elle avançait dans son tableau et plus elle se rendait compte de la difficulté de cet art et du talent de Léto. Elle aussi souhaitait pouvoir un jour exceller dans un domaine et jouir du regard admiratif de ses pairs.
En attendant, sur sa propre toile, une horreur s'était formée et il était visible qu'Astriid ne maîtrisait absolument pas son pinceau. Chacun de ses traits était disproportionné, Mancinia paraissait bien plus grande que Neah et leurs formes étaient brouillées, on aurait plus dit des ombres plus que deux personnes à l'aube de célébrer leur amour. Pire, on ne les reconnaissait pas. Mécontente, elle sentait la frustration monter et faire trembler ses mains. Astriid recula pour observer sa peinture, réfléchissant avant de poser le pinceau pour choisir le plus fin parmi ceux à sa disposition. Elle avait souvent aidé son frère pour un herbier dont il avait commencé la rédaction. Elle pourrait peut-être sauver son tableau.
Quelques minutes plus tard, le buste et les bras de l'Humaine étaient couverts de lianes aux teintes allant du vert sombre des étangs au vert profond de l'herbe jeune. À l'endroit où les hanches de Mancinia rencontraient le buste de Neah, les lianes s’épaississaient et des feuilles longues et pointues venaient enrichir la végétation sur les cuisses de l'Humaine et le torse de l'Ange. Piquées de clochettes blanches et de lucioles, les lianes s'enroulaient sur le sol avant de former en arrière-plan une arche qui se rejoignait au dessus du couple. Les deux extrémités se courbant délicatement pour former un immense coeur, Astriid y avait peint de multiples fleurs aux multiples couleurs qui étaient sur le point d'éclore juste pour assister aux ébats de Mancinia et Neah.
Finalement satisfaite, Astriid lâcha une exclamation de joie et se laissa tomber en arrière en souriant. Allongée sur le dos, elle s'écria après un grand soupir de lassitude. «C'est fini ! Oh c'était trop drôle ! J'aimerai beaucoup réessayer ça un jour ! Mais c'est fatiguant aussi, j'ai mon dos tout tendu ! Je ne pensais pas que ce serait aussi physique ! Et ma tête ? C'est comme si des tambours dansaient derrière mon front !» Peu habituée aux encens qui enveloppaient l'air et encore moins à l'odeur qui se dégageait de la pipe de l'artiste, les filtres déjà peu présents s'effaçaient pour laisser chacune des pensées de la rousse dépasser le seuil de ses lèvres. «Je ne pensais pas qu'un ange pouvait être si sexy. Dis Neah, t'es un vrai Ange ? Tu me mens pas hein ? Je sais que tout le monde se moque souvent de moi car je crois tout ce qu'on me dit. Si t'es pas un Ange, faut le dire. Je ne me fâcherai pas mais je crois que je t'en voudrai quand même. Oooooh regarde Léto, ils s'embrassent maintenant! Beurrrrk. Toi aussi tu embrasses des garçons Léto ? Et puis toi aussi t'es nue en fait sous ton poncho. Tout le monde est nu sauf moi ! Est-ce que je dois me déshabiller aussi ? Oh je ne sais pas si j'oserai, je crois que Raïm me tuerait. Mais peut-être que ça plairait à Valÿn ? Non. Non, il n'aimerait pas, il est coincé. Je crois que j'ai vu plus de corps nus en une seule journée qu'en plusieurs années à Melohorë.» Astriid rit avec légèreté, ils étaient bien ses nouveaux amis, elle s'amusait bien avec eux. «Si vous nétiez pas tout le temps tout nus, c'est vrai c'est gênant quoi je suis encore une enfant, je crois que je vous suivrai jusqu'au bout du monde !»
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Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

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Jil
Lun 17 Aoû 2020, 14:02

« C’est Adam qui m’a demandé de le retrouver ! S’il est au Cœur Vert, il risque pas grand-chose, c’est calme, là-bas. D’ailleurs j’y ai un arrangement avec un berger qui garde Touf-Touf – oh ! Il faut que je vous présente Touf-Touf ! Il est gros comme ça, adorable, un peu têtu mais plein de gentillesse, et puis il est doux ! Si doux ! Et même qu’une fois – »

Adam passa son bras sur ses épaules, et elle s’interrompit en s’y lovant. Il avait commencé une phrase dont elle n’entendit que la fin :

« Qui, le professeur Kaahl ? Il. Est. Si. Calme ! Pourtant j’ai bien essayé de lui faire une ou deux blagues, mais il n’est pas facile à faire rire ! Tu pense que c’est parce qu’il est tendu ? Je sais pas. C’est un Magicien, les Magiciens ça couche pas tant que ça il parait. Encore que ! L’autre fois ; on était allé faire une représentation près du Lac Bleu, dans les Palais de… ou LE palais ? Il n’y en avait qu’un. Comment c’était, le nom ? Quiélà ? Le palais de Quiélà ? Coelya ! Voilà ! Donc, on y était pour affaires avec les Puff-puff Gueurles, un match d’Alyos – très belle journée, on s’est vraiment amusées – et il y avait cette petite, elle avait les yeux ri-vés sur nous. D’ailleurs, Illuvetie – c’est une Eversha, une Cobra, et super douée avec ça – s’est un peu entiché d’elle, c’était adorable. Et j’ai cru comprendre que plusieurs des filles avait fait des heures sup’ avec les locaux, donc c’est peut-être pas si vrai que ça cette histoire ! … C’était quoi la question de base ? Ah oui ! Tu sais si ça se trouve il est très détendu en dehors du travail ! Oh mais ! Attends, c’était lui sur la planche au-dessus de l’eau ! Oh la gaffe ! Ah, ça, il avait pas l’air de s’amuser plus que d’habitude ! » elle pouffa, la main devant la bouche : « La boulette. Tu penses qu’il m’a reconnu ? Tu crois qu’il va m’en vouloir ? »

Le bout des doigts du Déchu lui effleurait désormais le dos, et elle se contorsionnait parfois pour les diriger là où elle le souhaitait, avec un sourire d’absolu contentement. Elle lui adressa un pouce en l’air et un clin d’œil quand il la remercia. Elle les laissa échanger un instant en observant le parc. Une bataille de bombes à eau venait de débuter, et ne cessait d’y jeter des coups d’œil distrait, les tâches colorées des ballons lui attirant le regard. De jeunes Déchues, des petites qu’elle avait eu en cours, passaient non loin, léchant ostensiblement de grandes glaces à l’eau en forme de pénis dressé. C’était probablement la quatrième fois qu’elle faisaient un aller-retour devant un groupe d’Humains qui n’osaient visiblement pas les aborder. Au bout d’un moment, celle qui semblait la plus âgée lâcha un soupir, et alla se placer devant eux, avant de faire glisser lentement la sucrerie jusqu’au fond de sa gorge. La performance était impressionnante – la glace n’était pas si fondue que ça – et elle acheva de convaincre les nomades. Jil était fière d’eux. Les échanges culturels, c’est primordial. Elle s’en revint à la conversation quand il fut question de pommes.

« Oh ouais ! Venez, on va faire ça ! L’astuce, c’est l’élan. Si tu essayes d’attraper la pomme sans élan, ça marche pas. Moi j’y vais à fond ! Ça éclabousse, mais ça marche à tous les coups ! Ah, l’histoire de l’Ange et de la Pomme ? Oh, de toute façon faut pas mal le prendre, je crois que ça a été écrit par des Déchus de la première heure, ils étaient encore un peu aigris à l’époque. Si je me souviens bien, ça parle d’une Ange qui n’ose pas manger une pomme, de peur de se faire déchoir. Elle demande à son mari, un Magicien, de faire en sorte que la pomme n’ait plus de goût, comme ça, elle ne risque pas d’éprouver du plaisir à la manger. Et le Magicien lui réponds qu’il peut lui enlever la saveur, mais que la belle couleur rouge sera toujours là. Alors elle lui demande d’en ôter la couleur, et il s’exécute, mais il lui dit qu’il reste encore la douceur. Encore une fois, elle le prie de supprimer la douceur, il le fait, mais il reste l’odeur, etc. Et à la fin, il lui dit qu’il restera toujours le souvenir de tout ce que son mari a fait pour qu’elle puisse manger la pomme, et elle lui demande de partir. Maintenant que j’y pense, c’est pas vraiment une histoire joyeuse. Bref ! Allez ! On va jouer ! On pourra aller acheter des bonbons après ? J’ai tellement faim ! »

Lorsqu’Adam l’attira a elle pour lui embrasser le front, avant de lui offrir quelques mots doux, elle sourit très largement avant de l’attraper pour l’embrasser. Elle sautillait sur place, ravie et heureuse, lorsqu’elle lança à Laëth :

« Il est adorable, non ? Moi aussi je t’aime, grande perche ! Oh au fait, j’ai vu Auguste ! Tu te souviens de lui ? Il passe ce soir ! Tu viens manger et coucher avec nous ? Je fais des gougères ! Alleeez ! Ah ouais, tu vas voir ma technique de pomme ! Oh, tu veux venir aussi ce soir ? Comme ça, je fais une tarte aux pommes ! T’es pas obligée de venir avec nous pour le sexe, mais comme ça tu pourras gouter un peu aux fruits de mon jardin ! J’ai un jardin ! Je t’avais pas dit ! OH ! Touf-Touf ! J’ai failli oublier ! »

Elle frappa dans ses mains et le Wëltpuff apparut dans un petit nuage blanc qui se dissipa rapidement, révélant l’imposante créature à la laine noire et aux cornes dorées. D’un bond, elle se hissa sur sa monture, dominant à présent largement la foule, fière et heureuse.

« YOUHOU ! AUX POMMES, TOUF-TOUF ! »


957 mots. Jil est avec Laëth et Adam, et elle est contente :3


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Lun 17 Aoû 2020, 21:47

[RPPT] - Le Grand Fessetival de la Charité  - Page 6 1j1b
Le Grand Fessetival de la Charité


Circë regarda l’objet se volatiliser, ainsi que les doigts de l’Ange. Ils avaient caressé les siens, sans qu’elle ne pût lui prêter une quelconque intention de la toucher. Ça s’était fait presque naturellement. Elle n’avait néanmoins pas vraiment l’habitude du contact. Elle ne l’avait jamais eu. Chez les Chamans, elle avait pu travailler sur sa tolérance aux rapprochements de son corps avec celui d’autrui mais ça restait une chose difficile. Elle n’avait pas grand monde à aimer d’une façon pure et dénuée de frayeur. Les hommes lui posaient bien plus de problèmes que les femmes, même lorsqu’ils n’avaient rien d’effrayant. Elle se rappelait très bien sa réaction lorsqu’Ezechyel avait cherché à l’entraver. Elle se pinça les lèvres, remontant les yeux vers le visage de Nalim. « Faites attention, ils pourraient croire que leur cadeau ne vous a pas plu, pour que vous le leur rendiez. » Elle sourit, préférant continuer à s’exercer à la répartie. Elle n’était pas si mauvaise mais, comme ils se connaissaient à peine, elle avait l’impression de marcher sur des œufs. Peut-être qu’il valait mieux qu’elle arrêtât. Le fait est qu’elle se questionnait un peu. Jusqu’où devrait-elle continuer cette conversation ? Avait-il réellement envie de passer du temps avec elle ou le faisait-il simplement par politesse ? S’il n’avait pas été un Ange, elle lui aurait peut-être prêté quelques intentions malsaines. Elle n’était pas très à l’aise parfois. Ça venait par vague. Tout allait bien puis, soudain, elle doutait.

Elle préféra focaliser, elle-aussi, son attention sur le panneau indicatif. La plupart des activités n’étaient pas très sages. Elle pouvait les faire, elle, mais son interlocuteur en serait privé s’il voulait garder son plumage blanc ou, au moins, un semblant de réputation. « Je n’ai pas de talent particulier, hormis celui de me trouver toujours au mauvais endroit, au mauvais moment. » plaisanta-t-elle. Ce n’était qu’à moitié faux. Sa vie était digne d’un roman complexe où le héro vivait aventure déplaisante sur aventure déplaisante. Elle ne se sentait pas maître de son destin et marchait sur un chemin tortueux. « Hum… » Elle ne savait pas cuisiner. Elle savait un peu danser, des danses chamaniques qui n’iraient peut-être pas avec ce qu’on lui demanderait d’exécuter. Elle avait commencé la peinture mais avait encore bien des progrès à faire avant d’arriver à un résultat satisfaisant. « Euh… disons… le concours de danse ? »

Alors qu’elle allait répondre à sa dernière question, tout en marchant, elle sentit une masse lui heurter les jambes. « Circëëëëë !!!! » Elle baissa la tête. Il y avait une gamine là. Elle la connaissait, et elle connaissait son père aussi. L’Ygdraë s’accroupit. « Ærya ? Qu’est-ce que tu fais là ? » « Ze suis venue avec papa ! Il défend une association auzourd’hui. » « Mais… Tu es toute seule ? » « Oui ze me balade ! » « Mais… Ton papa est au courant ? » Elle avait déjà retrouvé Ærya une fois, sur l’Île d’Omi’Ake, alors que l’enfant avait été séparée d’Ezechyel. « Voui… Ze crois… » Ou pas. « Il est où, ton papa ? » « Ze ne sais pas mais ne t’inquiète pas. Z’ai le droit de gambader. Ze peux rester avec toi, dis ? » La gamine remonta ses yeux vers Nalim. « C’est ton mari ? Vous allez faire des bébés ? Moi ze suis trop contente parce que z’ai eu un petit frère et une petite sœur ! » « Ah… Ah oui ? » Évoquer Ezechyel la troublait, étant donné les rêves qu’elle avait fait dernièrement et qui l'impliquaient.

Circë se redressa, afin de rétablir un peu la situation. « Ærya, voici Nalim. C’est un Ange. Il est diplomate alors il connait beaaauucoouup de choses. C’est un euh… » Elle alla au plus simple. « … ami. » « Ze peux monter sur tes épaules monsieur ? Mon papa, il fait ça, et après ze peux voir super loin ! » La jeune femme attira l'attention de l'enfant vers elle de nouveau, dans l'espoir que son interlocuteur ne fût pas embarrassé. « Nalim, il s’agit d’Ærya, la fille d’Ezechyel Valärunkar. » « Mon papa il est trop zentil ! Circë elle le connait même que ! Nous on était ensemble sur Omi’Ake avec des Zanges comme toi ! » L’Ygdraë sourit, avant de tendre sa main en direction de l’enfant. Celle-ci la prit et amena l’autre en direction de l’Ange, pour se trouver entre eux deux. « Vous pouvez me faire sauter ? Mon papa et ma maman ils font ça des fois ! Ils montent leurs mains et hop ! Ze saute ! » « Ha ha, c’est vrai que c’est amusant. » Circë tourna les yeux vers Nalim. « On peut, je crois… Dis voir Ærya, tu préfères un concours de cuisine, de danse ou de peinture ? » « Huuuuuummmm… De la peinture ! On pourra s’en mettre sur le vizage et comme ça ça sera rigolo ! » « D’accord, et après on ira chercher ton papa, avant qu’il ne s’inquiète. » « Mais non il s’inquiète pas ! Il peut me trouver facilement ! Il t’a bien trouvée alors que t’es une Löth et que t’avais disparue ! » La Princesse de Raanu se mordit la lèvre inférieure. « Ça vous va, la peinture ? » demanda-t-elle à l’homme, pour changer de sujet.

871 mots

Résumé:
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4764
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mer 19 Aoû 2020, 00:32


Le Grand Fessetival de la Charité


Un sourire amusé se glissa sur le visage de la Luxurieuse à la remarque de la Souriante. Il n'y avait pas de quoi s'étonner d'une telle réaction de la part du monde. Ce n'est pas le genre de personne que l'on espère croiser au détour d'un chevalet, bien que la réaction d'Oriane ne soit pas exactement pour les mêmes raisons que la plupart de ceux ayant dû poser pour elle. Lorsqu'elle évoqua la possibilité d'envoi du tableau, elle fit courir ses prunelles sur les volutes de fumées dégagées par l'encens, un mince rictus à la commissure des lèvres. « Non, je le garderai. » répondit-elle après un cours silence, réprouvant une furtive et possiblement mauvaise idée, la balayant officiellement dans un soupir. Tout ses muscles se contractèrent néanmoins malgré elle à la question de la Sùlfr. « La journée n'est juste pas aussi bonne que prévue. ». S'il ne s'agissait que de la journée. Disons qu'elle était probablement l'une des moins bonne qu'elle ait pu passer actuellement pour lui avoir rappelé d'une claque qui, ou plutôt ce qu'elle était réellement. Mais elle se laissa guider par les instructions de la peintre et ferma les yeux à son tour pour la suivre dans l'exercice de respiration. Sa bouche s'entrouvrit prête exhiber les mots qu'elle avait contenu jusqu'alors, quand bien même ces derniers lui brûlaient les lèvres et lui mordaient la langue chaque heure du jour et de la nuit. « J'ai... Jun Taiji n'a juste aucune manière. ». Finalement, elle s'était tût, à nouveau. Un regard en direction de Léto lui suffisait pour comprendre qu'elle devait être suffisamment capable pour se défendre seule, renommée ou non. Ce n'était pas son cas. Oh, elle n'avait pas non plus menti à la Souriante. Jun faisait partie de ses tourments. Le reste était inavouable. Même ses songes lui suggéraient que le moindre échange, aussi discret puisse-t-il être, serait une mauvaise idée. « J'accepte la pipe avec plaisir. » répondit-elle après un rire bref, non sans avoir exprimé une certaine surprise d'abord.

Les lumières terminant leur valse dans la tente, Oriane devina que Léto avait terminé. Néanmoins elle attendit tout de même un signe l'autorisant à abandonner son rôle afin de pouvoir découvrir l'oeuvre. « Oh ! ». Ce fut là sa première réaction. Était-ce ainsi qu'elle la voyait ? Une part d'elle regain en assurance, justement parce que celle qui lui faisait face paraissait en déborder alors qu'elle-même n'était que façade sous cœur craintif, douteux, et illusoire, surtout maintenant. Et puis... « Comment... ». Elle se pinça les lèvres. « Non, je n'ai rien dis. » conclut-elle finalement avec un mince sourire. Elle ne voulait pas éteindre cette nouvelle flamme avec une information qu'elle allait potentiellement regretter de connaître à l'image de toutes les précédentes. « Merci. Il est parfait. » ajouta-t-elle en se tournant vers la peintre avant de se rhabiller, quoi que l'habille fut léger. Elle se tourna une dernière fois vers la Souriante en récupérant le tableau, se doutant que celle-ci avait devinée qu'elle ne s'était pas totalement confessée. « Hum, ce n'est pas vraiment d'oreilles attentives que j'ai besoin ou d'esprit vigilent. Ce sont d'instants qui me font oublier mes préoccupations. Merci quand même. » fit-elle doucement avant d'ajouter en se tournant vers le tableau. « Je vais le mettre à l'abri immédiatement. Bonne journée. ». Elle quitta alors la tente, s'envolant en direction de son appartement afin d'y laisser la toile en sûreté. Puis, retournant au fessetival, elle revint au lieu du défilé. Il serait peut-être temps de réellement se rhabiller.





Rajiv tourna son visage vers le duo. « Au fait, pourquoi vous voulez voir Oriane ? » questionna-t-il. « Pour ça. Un petit défi. » répondit Kyra avec un sourire rieur en tendant un petit papier. « Un gage ? Vu son humeur massacrante je suis pas persuadé qu'elle accepte. » - « Je lui laisserai pas le choix. » - « Un vrai tyran. » - « T'exagères. » - « Tu crois ça ? ». Il y eu un temps où l'ancienne Ange et son ancien Protégé se fixèrent en arquant un sourcil avant que Kyra ne laisse échapper un rire. « Si j'avais su qu'on te croiserai j'en aurai aussi prit un pour toi. » fit-elle finalement à l'attention de Rajiv. « Non. Je suis ravi que tu m'en ais pas pris un tu vois. ». Lucide. Pour aider à s'occuper du fessetival, il avait une bonne idée des gages qui pouvaient être distribués. « Vous avez eu quoi à faire ? ». Un rire, surement pas d'amusement, échappa aux deux défiés. « Kyra ? » - « Je dois faire la promotion d'un Eamae à quelqu'un. » - « Sérieux ? ». Un éclat de rire échappa au Luxurieux. « Est-ce que tu sais au moins comment ça s'utilise ? ». Le rouge monta aux joues de la Déchue « Tais-toi ! » - « Tu peux toujours m'en faire la promotion, je t'en tiendrai pas rigueur. » ajouta-t-il un rictus aux lèvres. « Non... J'ai pas le choix. C'est au hasard de décider. » - « Hou, dur. » - « C'est peu de le dire. » - « Et toi ? Au lieu de commenter, c'est quoi ton gage. ». Maximilien eut un sourire crispé. « Je m'en sors pas bien mieux en fait. » fit-il en tendant son propre papier. « Oh. Oh mince ! » fit Kyra en retenant un rire. « Finalement j'ai plus de chances que je le pensais ! » fit-elle en jetant une œillade sur le Kaahi, ce dernier rétorquant avec un sourire espiègle. « Je vais parier directement sur moi-même avec une somme astronomique comme ça ce sera vendu et... » - « Hé ! C'est tricher ! Tu fais pas ça ! » répliqua l'Abjecto en lui tapant l'épaule d'un air courroucé. « Je peux voir celui d'Oriane ? » fit Rajiv préférant ne pas se mêler à la querelle du duo, Kyra lui tendant le papier qui n'avait pas été encore dévoilé. « Hum, elle s'en sort pas trop mal elle. » - « Ah oui ? Qu'est-ce qu'elle doit faire ? ». Le Refute répondit avec un sourire désinvolte, dessinant une moue boudeuse sur le visage de Kyra qui détourna la conversation sur un nouveau sujet pour ne pas s'attarder sur l'air effronté du Luxurieux. « Du coup, où tu nous emmène ? » - « Tu le découvriras bien assez vite. On arrive. » fit-il en indiquant une tente de l'index. Le stand, bien différent des autres, éveilla la curiosité de l'Abjecto quand l'odeur épicée et familière de l'encens qui se dégageait des lieux fit naître un sourire sur le visage de Maximilien. Jusqu'à comprendre la réalité en voyant une personne quitter la tente, tableau sous le bras. Alors Rajiv souris innocemment devant le regard que lui jeta Kyra. « Tu savais qu'elle ne serai pas là. » lui souffla-t-elle ne la trouvant nul part aux environs. « Je t'assure que non. » répondit-il, toujours avec ce même air candide. « Trouve-là alors ! » - « Je suis pas ton chien. » répliqua celui-ci en fronçant des sourcils, un air agacé dans la voix. « C'est ça ou ... » - « C'est bon, j'ai compris. ». Il savait que ce n'était pas un exercice auquel la Déchue ne se serait pas donnée de son propre chef. Hors, il avait bien l'intention de la mettre à nue.

Le Refute s'éloignant à tire d'aile, Kyra laissa échapper un soupir comme elle se tournait vers Maximilien. « Allons-y ensemble. Plus vite se sera fait, mieux ce sera. » - « T'es sûre ? » fit le Kaahi en arquant un sourcil. « C'est pas comme si je t'avais pas déjà vu nu. Pareil pour toi. » répondit la Déchue en s'avançant, Maximilien levant les yeux cherchant dans ses souvenirs. « Non. » fit-il enfin attirant l'attention de l'Abjecto. « Quoi non ? » - « Je ne t'ai jamais vu entièrement nue. Pas comme ça en tout cas. » rétorqua-t-il avec un sourire en coin en la balayant du regard. Ce fut au tour de Kyra de chercher dans sa mémoire ce qu'il en était. « Ah ! Ah oui. » fit la Petite Sœur qui se détourna pour revenir à leur tâche initiale. « Toujours partante pour y aller ensemble ? » - « Comme on dit, il y a une première fois à tout. » répondit-elle dans un haussement d'épaule. Passant la toile, Kyra laissa échapper un « Oh ! » surpris en découvrant le visage de l'artiste. Maximilien ne l'était pas moins. C'était inattendu. « Bonjour. » fit-elle finalement avec un sourire. « Hum, est-ce que c'est possible de nous peindre en même temps ? ». En même temps qu'elle prononça ces mots une idée s'insinua dans son esprit. Quitte à être pris dans un get-apens, autant le faire bien. Elle s'avança à petit pas vers la Sùlfr et lui fit une autre demande à voix basse, sous le regard circonspect du Kaahi.

©gotheim pour epicode


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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Mer 19 Aoû 2020, 00:51


J’essayais de trouver une position dans laquelle la bile arrêterait d’entrer dans ma bouche sans y être invitée. C’était acide, amer et désagréable. « Appelle-moi comme tu veux. Tu peux même m’appeler Devaraj si ça te chante, je m'en fous. » Je disais n’importe quoi et, le pire, c’est que je m’en rendais compte… juste après que les mots eussent franchi mes lèvres. Je haussai les épaules. Ce qui avait résonné ne pouvait être effacé. « De toute façon, j’ai partagé plus avec lui qu’avec n’importe qui. Il est un peu moi. Je suis un peu lui. Nous sommes un. » J’avais fredonné la dernière phrase et ça me fit rire à retardement. Si l’Esprit de la vieille orgueilleuse avait été encore là, elle m’aurait probablement jugé davantage. C’était pratique de pouvoir congédier les Morts.

J’étais concentré sur deux choses : ne pas vomir sur la Reine des Chamans et ne pas chercher à me rapprocher d’elle plus que nécessaire. Les émotions de mon frère ne m’y aidaient pas. Seul l’alcool me rendait impuissant. Si je bougeais, mon estomac ne le supporterait pas. En restant immobile encore un peu, mon état s’améliorerait. Le problème c’est que la Colère ne s’embête jamais de la prudence. Elle la laisse sur le côté de la route, telle une malpropre. Celle-ci se réveilla lorsque je compris que la géante venait de refuser de me donner son poncho. Je le voulais, vraiment. Comme une obsession, je commençai à fixer le vêtement. Je fronçai les sourcils, prêt à en découdre, avant de me calmer. Il y avait quelque chose, quelque chose qui battait en brèche la rage, qui la rendait bien plus douce. Je me sentais malade d’un mal qui ne pouvait pas être soigné grâce à Umbra in Lucem. L’amour n’avait aucun remède. Avec mon esprit embrumé, j’aurais pu disserter dessus, affalé sur un bar ou dans un caniveau. J’avais des choses à dire. J’aurais sans doute articulé que ça n’apportait que des emmerdes, des angoisses, que ça me rendait fou et que ça me faisait peur. Ça me rendait tendre et ce n’était pas ce que le monde attendait de moi. Parce que j’avais écopé à la fois d’une couronne et d’une fonction. Je devais faire peur, montrer les dents et grogner. Je ris, sans raison apparente, en imaginant Elias claquer des mâchoires.

Lorsqu’elle accepta de me donner le poncho en fixant une condition d’action, je n’entendis pas ce qu’elle dit. Au lieu de sa phrase, mon ouïe capta toute autre chose : je te l’offrirai lorsque j’aurais des enfants. Malgré ce que je savais, qu'elle en avait déjà, je répondis directement, sur le ton de la conversation. « Je peux t’en faire si tu en veux. » Je clignai deux fois des yeux et me mis à rire. « Enfin, quand je ne serai plus une femme parce que là… Je peux essayer mais ça ne sera pas très concluant. » Pourquoi voulait-elle des enfants ? Je déglutis de la bile, encore. C’était peut-être son aura qui m’empêchait de vomir partout. Je n’en avais aucune idée. Cet intermède me permit néanmoins de faire marcher le peu de matière grise qu’il me restait. « Oh oui, tu veux mes enfants ! Pas les miens mais ceux que j’ai arraché aux griffes des méchants ! » C’était d’un comble. « Une date et un lieu… On a qu’à dire aux Terres Oubliées… Si elles sont oubliées c’est que… » Je souris, sans continuer, pourtant fier de mon nouveau trait d'esprit. Pourquoi est-ce que l’Esprit n’était plus là pour me faire taire ? J’avais envie de la toucher, de l’enlacer, juste parce que je me rappelais, en la voyant, ce que ça faisait d’avoir une amie. Pourtant, celle qui était aujourd’hui Hǫfðingi avait été une traîtresse à sa race. Elle avait soutenu Sympan, là où les Chamans s’étaient battus pour les Ætheri. Nous avions un point commun. « Dans deux lunes, si les lunes veulent bien arrêter de faire n’importe quoi. » En finissant ma phrase, je me redressai vivement. Je dus faire une pause pour me stabiliser. Mon crâne se pencha en arrière et je la regardai ainsi un instant. Je fis un pas, puis un deuxième, quelques autres et passai une tête curieuse depuis l’arrière de la toile. J’étais plus petit qu’elle mais plus grand que Devaraj. « Dans une sorte de rêve. » répondis-je, tout en passant outre la peinture. « J’ai tout vu. Sa vie, je l’ai vécue. Tout, jusqu’à ses soirées alcoolisées avec le Roi des Rehlas, jusqu’à… Tu sais… » Je reniflai avec l’élégance d’un Réprouvé. « Mais j’ai pas envie d’y penser. » déclarai-je soudainement en essayant de retourner de là où je venais. J’abandonnai en cours de route, pour m’étaler par terre. « Quand j’y pense, j’ai envie de mourir. » avouai-je, agacé. « Puis maintenant que je t’ai devant moi, j’ai l’impression de t’aimer, en plus d’avoir furieusement envie de te baiser. Je me dis qu’après on pourrait fumer, tu me demanderais si ça va, je rigolerais comme un fou et on irait voir les Ridere pour… Pourquoi ? Est-ce qu’il faut vraiment une raison ? Mon crocodile il aime bien manger les Ridere. » dis-je, perdu dans les souvenirs de mon frère et trop ivre pour réussir à faire la part des choses correctement.

Après un temps indéfini, je me redressai légèrement. « Je crois que les Déchus ont des pilules contre l’ivresse… Ce serait bête que je meure à cause de mes conneries. Aussitôt couronné, aussitôt mort. Ça ferait rire les étudiants au moins. Je dois partir, tu sais. J’aimerais bien rester mais… le devoir m’appelle. » Je me mis à rire et me plaçai à quatre pattes, pour pouvoir me redresser sur mes jambes à l’aide de mes mains. J’étais souple mais ma façon de faire était ridicule. Mon estomac criait à la catastrophe et j’avais l’impression que le sol tremblait, ce qui me faisait tanguer. « T’auras qu’à ramener la peinture et le poncho à notre rendez-vous pour fai… transmettre les enfants. Hum. Sinon je t’attache. » dis-je d'un ton léger. Ça aussi, ça me fit rire. Parce que, moi, j’avais vraiment envie de l’attacher. Ce n’était pas les souvenirs de Devaraj qui me donnaient des idées, pas que je susse. J'aimais bien le faire. Ça ne dérangeait pas Adam. Je n'avais jamais essayé sur Laëth mais je doutais de recevoir un jour son autorisation. Il aurait déjà fallu que je lui en parlasse, ce qui n'entrait pas franchement dans le profil type du parfait petit Magicien.     

Une fois dehors, un type eut le culot de se mettre entre mes pilules salvatrices et moi. Ce que je pris comme un attaquant n’était en fait qu’un pauvre touriste qui s’était arrêté pour me regarder. J’étais nu et je ne me rappelai plus du tout de ce détail. « Quoi ? T’as un problème ? » Je m’apprêtai à le frapper mais je finis par vomir sur ses pieds dans un bruit guttural qui entraîna dans ma chute une autre femme. Le fait de dégurgiter était parfois aussi contagieux qu’une maladie. Finalement, j'étais toujours un Sorcier, pensai-je, avant de ricaner.

1084 mots

Kaahl est avec Léto, toujours sous forme féminine. Il finit par sortir de la tente et se balade tout nu. Il croise un touriste, veut le frapper mais lui vomit sur les pieds.

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Aliénor Vaughan
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Aliénor Vaughan
Mer 19 Aoû 2020, 11:06



Le Grand Fessetival de la Charité


Aliénor baissa les yeux vers les doigts de l’Ange. Elle avait senti un léger mouvement sur le tissu de sa robe. Elle sourit, avant qu’une marrée émotive ne heurtât son cœur. La magie de Lhéasse la maintint néanmoins dans un état de bonheur infini. Il y avait cependant quelque chose qui sonnait faux, comme une brisure quelque part. Son esprit aurait dû se rendre compte du problème s'il avait cherché un peu. Elle était à ça de briser l’illusion mais la faire éclater voudrait dire entrer dans un monde trop sombre. Elle préféra donc rester sur le côté, à fixer tour à tour l’inconnu et Priam, à se faire des réflexions à l’évidence manifeste. Elle comprit que ce n’était pas le Baron Paiberym. Un jumeau ? Elle croyait savoir qu’il avait de la famille chez les Sorciers et deux frères identiques. Elle-même avait une sœur jumelle. Celle-ci était actuellement en voyage sur Boraür, afin d’étudier l’île et l’étrange fonctionnement de sa magie. Peut-être irait-elle lui rendre visite si elle en avait la possibilité ? Elle ne savait pas exactement ce que désirait d’elle son futur époux, après tout. Dans la configuration actuelle, son Destin ne lui appartenait pas. Lhéasse devait se renseigner. Elle aviserait ensuite. Quelque chose en elle lui fit comprendre qu’il vaudrait mieux qu’elle pensât à autre chose, quelque chose qui n’avait rien à voir avec ce qui se déroulait sous ses yeux et dans son cœur. Les sentiments de Priam lui serraient la poitrine. Elle avait envie de se mettre en colère mais elle en était bien incapable. De toute façon, lorsqu’elle le faisait, elle rougissait comme un coquelicot, criait fort, en oubliait de respirer et finissait par pleurer, emportée par ses propres émotions. Ce n’était en rien crédible.

« Euh… » fit-elle, lorsque le Sorcier lui parla directement. Elle comprenait les paroles, le sous-entendu plus qu’évident, mais elle était incapable d’adapter son comportement. C’était comme si ce n’était pas si grave, qu’il valait mieux prendre ça comme une plaisanterie. Il ne ferait pas ça, pas vrai ? Le malaise dans sa poitrine combattait la drogue mais n’en sortait pas vainqueur. Son instinct de survie était annihilé, remplacé par une naïveté confortable. Ce n’était pas le cas de Priam. Elle le sentait vibrer et vriller en elle. C’était perturbant. Aussi, elle resta sur place lorsque l’action eut lieu, un cri – qu’elle n’eut pas l’impression d’avoir poussé – sortant d’entre ses lèvres. Elle y positionna sa main. Elle voulait simplement s’amuser, aujourd’hui. Elle était prise au dépourvu et ne savait pas quoi faire. Heureusement, elle sentit son corps se détendre, calmé par une magie extérieure qu’elle accepta sans aucune résistance. Elle était comme une éponge.

Lorsque les trois Anges apparurent, elle attarda son regard sur eux, comme s’ils étaient des héros. Lhéasse, lui, attendit un peu avant de rejoindre le groupe. Quatre soldats de la Garde d’Avalon avaient fait le déplacement. Le Sorcier rejoignit sa protégée, se retenant de lancer un commentaire à l’Ange, comme quoi il ne la lui avait pas confiée pour qu’une catastrophe survînt par sa faute quelques minutes après. À vrai dire, l’homme présent le questionnait au-delà des apparences. Les triplés Paiberym ne se ressemblaient plus depuis un moment, notamment à cause de la maigreur excessive de l’un et de l’obésité morbide d’un autre. Pourtant, récemment, l’un d’eux avait été nommé Talleb de Valera Morguis, après avoir retrouvé un poids standard. Le constat restait le même : Kaalh ne ressemblait pas à Kaahl. À moins qu’un procédé magique fût à l’œuvre – et il n’en sentait aucun – ou que le Baron eût rejoint les ténèbres entre temps, l’homme qu’il avait devant lui n’était pas l’un des triplés. Un clone ? C’était le plus probable. Généralement, ceux-ci restaient faibles un certain temps mais avec l’avènement du nouveau Monarque Démoniaque, rien n’était plus sûr. « Est-ce qu’il y a un problème ? » demanda l’un des gardiens de la cité. Lhéasse s’engouffra dans la brèche. « Il y en avait un mais, heureusement, ces messieurs sont intervenus avant que les événements ne dérapent. » « Parfait. Donnez-moi vos mains, tous. » « Je suis Lhéasse Taiji, actuellement Chancelier des Ténèbres en charge de la diplomatie, et voici Aliénor Vaughan, l’une des futures épouses de l’Empereur Noir. Sans doute ne serait-il pas judicieux de nous faire subir le même traitement que les autres, d’autant plus que nous n’avons rien à voir avec le litige. » Le Déchu regarda l’un de ses compères. « Écoutez, Duc ? Duc Taiji, nous avons tout notre temps. Soit vous nous donnez tous votre main, pour l’apposition d’une magie indolore qui disparaîtra dès que vous aurez quitté la cité, soit nous allons être obligés de vous conduire dans les locaux de la Garde afin de démêler l’entièreté du problème et, ce, pour un temps que vous trouverez particulièrement désagréable et long. » Il ne plaisantait pas. « C’est un Sorcier, n’est-ce pas ? » demanda-t-il en fixant Ârès. « En tant qu’agent diplomatique, n’est-ce pas aussi votre devoir de surveiller les comportements de vos comparses ? » « C’est une blague ? » « Non et si vous persistez, Chancelier des Ténèbres ou pas, je vous placerai en détention jusqu’à ce que l’Empereur Noir vienne en personne vous chercher. » Il sourit. « Comme un papa qui va chercher son enfant qui a piqué des sucreries dans un magasin. » « Très drôle. » finit par articuler Lhéasse, en tendant sa main. Le Déchu y plaça son doigt et une marque apparut. « Ça nous permettra de vous neutraliser à distance s’il s’avérait que vous vous comportiez mal. Un petit choc électrique et vous serez par terre. Bien sûr, vous n’avez pas envie que cela se produise parce que, la prochaine fois, en plus de vous recevoir une décharge, ce sera le poste de la Garde. » Aliénor s’avança, heureuse de voir autant de monde sécuriser la situation. « Chouette, j’adore les tatouages ! » Le Déchu qui parlait depuis le début posa les yeux sur elle. « Madame, si l’Empereur Noir exerce sur vous une quelconque pression, vous obligeant à vous marier avec lui ou à faire des choses sans votre consentement, vous pouvez le dire maintenant. Nous vous placerons sous la protection de la Couronne le temps de démêler la situation. » « Euh… »

1036 mots
 
La la la:



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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Mer 19 Aoû 2020, 13:17




Le Grand Fessetival de la Charité

En groupe



Le contact l’avait crispée. Pour chaque geste qu’il effectuait en sa direction, elle se plaçait en défense, comme si elle craignait quelque chose. Elle ne l’aurait jamais admis, mais c’était le cas. Et si sa peau sur la sienne avait réveillé des sensations qu’elle tentait d’enfouir et d’oublier ? Des souvenirs aussi éthérés qu’interdits ? L’Ange refusait de le toucher ou qu’il la touchât, et pourtant, elle n’avait pas vu venir cette main qui avait frôlé son oreille et caressé ses cheveux sans l’intention de le faire. Elle avait commencé par reculer vivement, presque comme un animal farouche brûlé par le feu, avant de se ressaisir et de se forcer à sauver les apparences – ce qu’il en restait – en demeurant fixe. Malgré elle, elle ne parvenait pas à se défaire du spectre des rêves qu’elle avait faits à son sujet. Quand elle croisait son regard, elle y revoyait brûler le désir chimérique du cuisinier et la lubricité menaçante du Démon qu’il avait incarnés ; elle ressentait les caresses de ses mains comme la morsure des ronces. C’était peut-être d’autant plus dérangeant que le dernier songe se répercutait en écho dans la réalité. Kaahl était parti et elle se retrouvait avec Adam ; dans le monde onirique, il s’était effacé pour mieux la pousser dans ses bras. Soudain, elle lui en voulut violemment, d’une façon complètement irrationnelle et injustifiée. Ce n’était qu’un rêve, et cet écho malvenu n’était que le fruit du hasard. Néanmoins, elle aurait voulu qu’il fût là, et pas terré pour une raison obscure – elle ne croyait pas du tout à celle qu’avançait le Déchu – au fond du Cœur Vert. Elle désirait son étreinte, même juste une minute, le temps de balayer tout ce qui la perturbait, et d’être certaine qu’il ne l’avait pas sciemment abandonnée là. Le concert de ses peurs produisait tant de bruit que la voix juste de la raison avait bien du mal à se faire entendre. Elle avait conscience de l’idiotie de ses pensées, mais ce constat ne faisait que rajouter des émotions négatives au marasme de ses ressentis.

Laëth ramena la capuche en arrière et secoua la tête pour que ses cheveux retombassent naturellement. Elle activa le Sanctuaire d’Ahena, juste pour elle, juste pour s’apaiser. « Désolée, j’ai épuisé mon quota de baisers pour Déchus, aujourd’hui. » répondit-elle, presque sans animosité, et peut-être même avec une légère pointe d’humour. Elle aurait pu crier, pleurer, le gifler ou partir, mais tout cela n’aurait mené à rien d’autre qu’à plus de négativité – et elle était trop fatiguée et mal pour en supporter plus. En arrière-plan, son esprit se questionnait sur les raisons de l’absence de Kaahl et sur celles de sa présence au Cœur Vert. Il ne lui avait pas dit qu’il avait l’intention de s’y rendre. L’amie qu’il devait revoir était supposée être au Fessetival. Avait-il rencontré un problème ? La Magie Noire avait-elle repris les droits dont Boraür l’avait privée ? Allait-il bien ? Tout cela découlait-il encore de secrets dont il ne voulait ou ne pouvait rien lui révéler ? L’inquiétude se tortillait entre les cavités de son cœur, et y crachait un poison détestable, celui de l’urgence et de l’angoisse. Elle inspira. Les Vertus n’étaient pas qu’apaisantes.

La jeune femme détourna son regard du couple, avant de l’y ramener à la vitesse de la lumière. Elle n’avait pas prêté attention à leur environnement auparavant, cependant, ce qu’elle venait de voir la dissuadait de le détailler plus amplement. Ça ne la choquait pas, ça la gênait peut-être un peu, mais surtout, elle n’avait pas envie qu’on la vît en train de détailler des glaces en forme de pénis ou de vulves. Si elle avait été plus naïve, elle se serait demandé pourquoi tout devait toujours être à ce point lubrique à Avalon. Elle avait déjà la réponse. Mieux valait encore écouter les histoires débridées de Jil. Après tout, c’était comme passer une après-midi avec des adolescents de Lumnaar’Yuvon. C’était même moins cru et moins provocant. La rouquine, certainement malgré elle, dégageait une forme de candeur, une légèreté inattendue de la part d’une adulte, qui rendait tout ce qu’elle disait étonnamment peu dérangeant. Peut-être était-ce parce qu’elle paraissait plus enjouée que dix enfants réunis ? Laëth la détaillait sans rien dire, en songeant simplement que d’eux trois, aucun ne semblait avoir la même vision de Kaahl. Il n’en existait peut-être même pas de figée. On changeait selon les individus et les contextes, les humeurs et les nécessités. Lui sans doute plus que d’autres, tout simplement – si la simplicité osait encore s’inviter dans sa vie.

« Je- » débuta-t-elle pour protester, avant d’être interrompue par l’affirmation d’Adam. Les sourcils froncés, l’Ailée le toisa. Elle n’aimait pas la façon dont il lui parlait. Elle n’aimait pas qu’on lui donnât des ordres – elle ne les acceptait que dans le cadre de son travail. Il cherchait surtout à lui prodiguer des conseils – du moins c’était ce que la formulation laissait penser – mais cela l’agaçait tout autant. Il ne savait rien et il n’avait rien à dire. Peut-être que si elle retrouvait le Mage, elle pourrait l’aider. Peut-être que s’il n’allait pas bien, elle pourrait l’apaiser. Elle voulut rétorquer mais il enchaîna trop rapidement pour qu’elle en eût le temps, comme s’il s’était attendu à des protestations. Elle tourna la tête vers le stand. Penchés au-dessus d’un bac d’eau, des festivaliers essayaient d’attraper une pomme avec les dents. L’Aile d’Acier arqua un sourcil. Elle n’était pas certaine d’avoir envie de participer à ça. Elle n’avait, en vérité, pas goût à grand-chose. L’apathie engourdissait son habituelle vivacité. C’était détestable. Ça ne lui ressemblait pas. Comme si elle prenait soudainement conscience de l’état dans lequel elle se trouvait, elle ferma les yeux quelques secondes. Il lui fallait remettre les choses en perspective. Valait-il mieux ruiner son humeur et sa journée pour des choses et des gens – les taquineries de Jun, le baiser d’Oriane, l’absence de Kaahl, la colère de Priam, les moqueries d’Adam, et tout le reste – sur lesquels elle n’exerçait aucun ascendant, ou essayer de profiter de l’instant en relâchant les tensions qui gainaient tant son esprit que son corps ? La réponse était limpide. Elle n’était pas venue pour subir les autres et les événements. Elle concentra sa magie pour diffuser de la joie et du bien-être par-dessus le tourbillon désastreux de ses émotions. Le contrecoup serait ardu, elle le devinait.

« Je suis sûre que vous aimez bien quand je fais ça. Vous insulter. » répliqua-t-elle en se tournant vers le Déchu. « Sinon vous ne me donneriez pas tant d’occasions de le faire. » Un demi-sourire courba ses lèvres. Elle pivota vers Jil, qui se répandit en astuces avant d’entamer la fameuse histoire. « Effectivement, ce n’est pas très joyeux… » L’Immaculée glissa une œillade vers l’Aile Noire. Des histoires moqueuses ou des blagues mesquines sur les Anges lui avaient été contées en nombre lorsqu’elle vivait à Lumnaar’Yuvon. Certaines s’avéraient bien plus pénibles que celle qui venait d’être énoncée. « Je crois que vous sous-estimez les Anges de Bouton d’Or. » Et surtout, la capacité des Réprouvés à être pires – ou meilleurs, selon les interprétations – que les Déchus. Il ferait mieux de prendre garde, car ils pouvaient se montrer extrêmement susceptibles lorsqu’ils pensaient leurs talents méprisés. « Je connais des histoires bien pires que celle-là. » affirma-t-elle sans développer, avec un sourire à l’intention vague.

Laëth se mit en route vers le stand, laissant derrière elle les marques d’amour que le duo se témoignait – et qui rappelait à son cœur les tourments qui l’obsédaient. L’interpellation de Jil la fit se retourner. Surprise, elle cligna des yeux. Par un coup de chance, l’apparition de Touf-Touf la dispensa de répondre à ses propositions. « Oh, mon frère en a un aussi. » Elle s’avança pour toucher le chanfrein de l’animal. « Il s’appelle Zizou. » S’écartant légèrement, elle regarda les deux amants. « Je vous laisse partir devant. Je vais chercher des bonbons. Vous avez des préférences ? » Elle s’adressait surtout à Jil, qui avait émis l’idée, et qu’il lui était plus facile de regarder sans être distraite par tout ce qu’elle aurait voulu oublier. Peut-être profiterait-elle de ses achats pour s’éclipser définitivement ? Elle l’ignorait.

Quelques minutes plus tard, elle se dirigeait vers le stand des pommes. Entre les démons de la solitude et la bonne humeur contagieuse de Jil, le choix avait été vite fait – malgré le comportement d’Adam, et ce qu’il représentait à cause des rêves. Au-delà du malaise que le souvenir des songes provoquait, il la rendait curieuse. Si elle mettait de côté toute la répulsion que cela lui inspirait, de nombreuses questions se succédaient, plus ou moins dérangeantes – mais, inconsciemment, elle avait toujours eu un attrait pour l’inacceptable. Depuis qu’elle avait compris que l’onirisme et la réalité s’entrecroisaient parfois, tous ses sommeils lui paraissaient peuplés de vérités. Elle était à peu près certaine que son dernier rêve à son sujet tenait du fictif – elle le désirait, en tout cas – tant le comportement de Kaahl était en contradiction avec celui qu’elle lui connaissait. Cependant, le premier pouvait ne pas être qu’une fantaisie de l’esprit. Cette possibilité l’écœurait autant qu’elle l’intriguait. Toutefois, elle aurait pu expliquer pourquoi il s’amusait tant à l’embêter. Elle ne lui demanderait pas, jamais, parce qu’elle n’avait aucune envie qu’il sût que, sans contrôle, elle s’était si facilement donnée à lui, mais… quand même. Pourquoi lui ? Pourquoi comme ça ? Pourquoi maintenant ? C’était suffisamment perturbant pour titiller sa curiosité. Et sa curiosité était assez tenace pour se muer en raison de rester à ses côtés, même si elle craignait la réponse à ses questions, et même si c’était un Déchu.

Après avoir vu les deux amis, elle les rejoignit. Elle tenait contre elle deux sachets, l’un remplit de sucreries et l’autre de carottes. Au-dessus de son épaule, trois gobelets en métal flottaient. « Tiens Touf-Touf. » Elle lui tendit l’un des légumes, avant d’observer Jil et Adam. « Alors ? La technique de Jil est efficace ? » La jeune femme se pencha pour poser le paquet de carottes à terre, puis se redressa et ouvrit celui des bonbons. Une ribambelle de couleurs et de goûts répandait un fumet sucré jusqu’aux narines. Elle avait pris soin de ne pas choisir ceux dont les formes étaient trop explicites, mais certains pouvaient tout de même laisser libre cours à l’imagination débordante des Ailes Noires – des bananes jaunes, des pêches oranges, des aubergines violettes, et d’autres. « Tenez. » Elle tendit le sachet vers eux pour qu’ils pussent se servir, avant d’attraper à son tour une sucrerie. « J’ai pris à boire, aussi. C’est un cocktail à la mangue, au sirop de cactus, au citron et au rhum. » Elle récupéra son verre et les deux autres glissèrent jusqu’au blond et à la rousse. « Vous faites partie des Puff-Puff Gueurles, non ? Je crois que je vous ai vue, le jour de la Coupe des Nations. » fit-elle à l’intention de cette dernière.



Message IV – 1834 mots

Résumé : Laëth est avec Jil et Adam au stand de La Pomme =) Elle a acheté des bonbons, des carottes (pour Touf-Touuuuf) et trois cocktails. C'est pas mal le bordel dans sa tête mais elle utilise sa magie pour aller bien, mettre tout le négatif de côté et éviter d'exploser [RPPT] - Le Grand Fessetival de la Charité  - Page 6 1929536143 (c'est ça qui me prend 1000 mots /sbam)




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Mer 19 Aoû 2020, 16:04



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Fessetival


Lorsqu’elle avança qu’elle avait épuisé son quota de baisers pour les Déchus pour la journée, ça me fit sourire.

« Il vaut mieux vous arrêter là, oui, car vous risquez d’y prendre goût à la longue. Surtout qu’Oriane embrasse bien, sans doute mieux que moi. C’est pas vraiment là que je préfère glisser ma langue de toute façon. »

Il fallait que j’arrête, je le savais, mais c’était trop tentant. C’était comme si on me tendait une tarte au citron meringué et que je n’acceptais pas.  

Je me mis à rire lorsque Jil décrivit Kaahl.

« C’est vrai qu’il est souvent tendu. »

Je ne parlais pas du tout de son état d’anxiété et évoquer sa virilité me fit imaginer des choses qui éveillèrent mes propres envies. Ce n’était pas pratique, au milieu d’une foule.

« Je serais toi, Jil, j’aurais peur. La vengeance du Professeur Paiberym doit être aussi fulgurante qu’ennuyeuse. Il va sans doute te faire un discours d’une heure sur je ne sais quel principe de Magicien coincé. Je suis convaincu qu’il n’acceptera même pas une compensation en nature. »

Avec moi, ce genre d’arrangements marchait toujours.  

« Je vous retourne le compliment : vous devez aimer que je vous embête, sinon vous ne me donneriez pas autant d’occasions de le faire. »

Je souris. Je m’étais retenu de dire à l’Ange que ça dépendait du contexte, pour les insultes. Au lit, rien ne me dérangeait vraiment.  

En chemin, j’écoutai Jil et sa proposition.

« Je vais réfléchir. »

Je devais voir Kaahl mais ça me semblait compliqué dans la conjoncture actuelle. Il était venu avec Laëth et rien ne justifiait que lui et moi nous retrouvions ultérieurement.

Lorsque Laëth nous faussa compagnie, je me tournai vers Jil.

« Tu as déjà misé sur les participants ? Parce que moi non. On pourrait rapidement faire le tour des stands pour distribuer un peu d’argent, le temps qu’elle revienne. Avec la queue qu’il y a aux confiseries, ça nous laissera le temps. »

En chemin, après être moi-même monté sur Touf-Touf, je questionnai Jil.

« Auguste, c’est bien l’Eversha chat, non ? Celui qui ne peut pas redevenir complètement humain ? »

Je pouvais être très con parfois.

« Si c’est lui, je pense que le Baron Paiberym serait vraiment heureux de le rencontrer. J’ai entendu dire qu’il adorait les chats. On a qu’à inviter Laëth et Kaahl. Ça fera d’une pierre deux coups et si son Magicien vient, elle viendra surement. J’espère que tu auras assez de gougères par contre. »

Après notre détour, durant lequel j’avais misé sur la totalité des participants, nous nous retrouvâmes au stand de pommes. Laëth nous y rejoignit.

« On n’a pas encore essayé. »

Je fixai les bassines d’eau. Certaines étaient par terre, d’autres plus en hauteur. J’avais envie de dire à l’Ange de se mettre à quatre pattes, juste pour voir sa tête, mais les sucreries détournèrent mon attention. Je souris. J’étais gourmand. J’en pris donc une grande poignée avant d’amener les bonbons à ma bouche. J’étais ravi.

Pendant ma dégustation, je laissai Jil répondre à la question, mangeant et buvant à tour de rôle. J’avais gratifié l’Ange d’un « Merci » sincère, avant de me taire pour m’occuper du contentement de mes papilles gustatives. Finalement, je repris la parole.

« Avec Jil, on se disait qu’on pourrait aussi inviter votre amoureux chez elle. Pas pour le sexe, toujours, même si lui peut faire ce qu’il veut, juste pour faire une petite pause et manger un morceau. Vous pourriez peut-être convier votre frère. Touf-Touf et Zazou auraient l’opportunité de faire connaissance comme ça. »

Je souris, tout en continuant de manger. Ce serait d’autant plus drôle avec Priam.

« Comme vous voulez mais les gougères de Jil sont super bonnes, comme tout ce qu'elle fait en cuisine d'ailleurs. Vous savez cuisiner, Laëth ? »

Un Déchu s’avança vers nous, notant que nous étions trois.

« Bonjour ! Est-ce que vous voulez tester le jeu en version un peu plus corsée ?
— Expliquez-nous mais nous avons une Ange avec nous. Pas sûr qu’elle soit capable.
— Ah…
— Dîtes toujours.
— D’accord alors… Vous devez vous mettre tous les trois autour de la bassine. L’objectif est toujours d’attraper la pomme. Le premier qui le fait gagne de l’argent pour l’association qu’il désire. Ensuite, vous devez vous repasser la pomme de bouche à bouche, en croquant à chaque fois un morceau. La pomme va rétrécir au fur et à mesure. Celui qui la fait tomber écope d’un gage, donné par les deux autres, en plus d'une importante somme d'argent pour une association choisie par lui. »

Je regardai Jil. J’étais sûr qu’elle ne verrait aucune objection à participer. Mes yeux dévièrent sur Laëth.

« Je ne sais pas si je sous-estime ou non les Anges de Bouton d’Or et, même si ce jeu ressemble plus à des préoccupations de jeunes Magiciennes qu’autre chose, je suppose que vous passez votre tour, n’est-ce pas ? »

803 mots:


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Mer 19 Aoû 2020, 21:10

e4oj.jpg

La tête baissée, la jeune femme filait entre les invités. Du bout des lèvres, elle murmurait des excuses à ceux que, dans sa fuite, elle bousculait maladroitement. Des images persistaient sur sa rétine. Le tableau, le pinceau, la déchirure. Celle-ci avait beau n’exister que dans son esprit, la culpabilité assombrissait les traits de son visage. Dissimulées par sa chevelure, ses joues se couvraient de perles salées. Comment avait-elle pu l’envisager ? Amère, elle songea qu’en fin de compte, elle n’était pas bien différente de Deccio. Un semblant de conscience se dressait encore entre elle et ses noires entreprises. Elle espérait sincèrement que la barrière tiendrait bon ; elle n’y croyait pas vraiment. Morose, elle sursauta au contact d’une main. Un inconnu lui souriait. Devant sa stature imposante, elle manqua éclater en sanglots. La peintre avait probablement dénoncé sa tentative, et l’homme venait sans douter lui demander de se rendre sagement et de le suivre jusqu’aux geôles d’Avalon. Que dire ? Que faire ? Que penser ? En proie à la panique, elle battit des cils sans comprendre lorsqu’il lui fournit la raison de son interpellation. « C’est que… Vous… Je ne voudrais pas… Enfin… C’est vraiment gentil de votre part. » C’était la seconde fois en quelques heures que quelqu’un lui proposait un déjeuner. La blonde ne méritait pas que les gens se montrent aussi généreux envers elle. Néanmoins, elle était touchée par l’attention que lui portait le barbu. Manifeste, sa tranquillité avait quelque chose d’apaisant. Chavirée par des émotions contradictoires, elle retint l’envie de lui faire un câlin pour se dérober au monde, comme le faisaient les fillettes. Elle était adulte, après tout.

Les dernières paroles de l’homme éveillèrent en elle un brin de courage. Cessant de fixer le sol, elle esquissa un sourire qui se voulait reconnaissant. Son intervention la sauvait de ses méninges geignards.  « Pardonnez-moi si je ne suis pas très cohérente. Je me sens un peu… Tourmentée. » Peu désireuse de rentrer dans les détails, elle lui emboîta le pas, espérant sincèrement qu’elle ne céderait pas une fois de plus à ses démons. Il fallait se montrer forte, et éviter que la journée ne s’achève sur une catastrophe. Dans le cas contraire, elle n’oserait pas sortir avant des semaines. « Vous vivez au Cœur Vert ? Je suis allée travailler aux champs pour aider ma sœur, il y a quelque temps. Là-bas, il suffit de se laisser vivre. C’est agréable. » Le souvenir des heures passées auprès de Joliel et Serena éclaircissait son humeur. Les plaines verdoyantes, les vergers, et le soleil : voilà ce qu’elle en avait retenu. La sérénité apaisait le monstre. Le temps qu’ils trouvent le chemin du restaurant, elle demeura relativement silencieuse. Lorsqu’ils parvinrent devant le comptoir, elle se permit de demander au serveur un endroit isolé. « Pourrait-on avoir une table calme, s’il vous plaît ? » Malgré le vrombissement qui accompagnait la foule, ce dernier se démena pour combler les nouveaux venus. Même si le silence était loin de les envelopper, le brouhaha se faisait moins pressant, et elle l'en remercia. Devant la carte qu’il leur présentait, elle désigna le barbu. « Je prendrais la même chose que lui. » Le temps qu’il choisisse, elle réalisa que les palpitations dans sa poitrine avaient ralenti. C’était encourageant.

D’un air gêné, Calanthe ressentit le besoin de s’excuser auprès de son bienfaiteur. Comment aurait-pu lui expliquer l’effroi qui enserrait son cœur, lorsqu’elle se trouvait face à plusieurs possibilités ? À ses yeux, aucune n’était jamais meilleure que l’autre. « Je n’aime pas beaucoup faire des choix. » En attendant que le plat arrive, elle décida de se livrer davantage au brun. Quand bien même elle préférait garder pour elle le motif de sa fuite, elle pouvait aisément expliquer l’origine du problème. « Avant que vous ne m’arrêtiez, j’avais l’intention de m’en aller. Je voudrais posséder tous les objets que je vois, et je deviens facilement jalouse. C’est comme s’il y avait une furie en moi. » En l’occurrence, le festival représentait pour elle une épreuve de tous les instants. Au-delà de la torture de voir des merveilles qui ne seraient jamais siennes, elle avait peur des méfaits que la frustration pourrait la pousser à accomplir. « Je n'ai pas pu m'empêcher de venir, mais être ici m'épuise. » D’un geste doux, elle se frotta les yeux. Maintenir son attention sur le brun lui demandait un véritable effort ; éviter de se disperser était en soi une récompense. « Il paraît que c'est Madame Euskara qui cuisine. Je n'ai jamais goûté ses plats, mais je crois qu'elle est bonne cuisinière. J'ai beaucoup de chance que vous m'ayez invitée. Merci. » La reconnaissance qu'elle éprouvait ne venait pas tant de la possibilité d'avoir un repas gratuit que de la distraction qu'il représentait. Elle aurait voulu ne rien ressentir d'autre que sa présence. Une question effleura son esprit. « Si vous aimez la tranquillité, pourquoi avoir quitté le Cœur Vert ? Avalon n'est pas de tout repos. » À la réflexion, elle se trouvait bien sotte d’avoir délaissé la quiétude des champs, et pourtant, elle savait que le paradis aurait fini par refléter à son tour les visages de l’Envie. Plutôt que de laisser le fruit pourri corrompre l’arbre, il fallait en garder une image intacte. Ici ou ailleurs, elle ne pouvait lui échapper.

e4oj.jpgAbandonner la conquête de l’Orgueilleux avait définitivement été une bonne idée. Sans qu’il ne paraisse comprendre grand-chose à la conversation qu’il menait avec un blondinet, il s’éloigna sans tarder, en compagnie de sa nouvelle connaissance. D’humeur contagieuse, cette dernière paradait avec fierté, le ventre à l’air. Il fallait reconnaître que pour dissimuler ce dernier, son haut subissait une tension perpétuelle, et il devait se sentir plus à l’aise dans ces conditions. Lorsqu’il poussa la chansonnette, Joliel éclata de rire. Manifestement, il fréquentait les établissements sensuels, et ce constat ajouta encore à la sympathie qu’il éprouvait déjà envers lui. Passer du temps avec un être qu’il ne désirait pas mettre dans son lit avait beau ne pas être dans ses habitudes, il lui arrivait quelquefois de vouloir s’amuser autrement. En l’occurrence, il avait trouvé le parfait compagnon de jeu. « Je promets de ne rien bander avant que la nuit tombe. Imagine un peu l’ambiance qu’il y aura dans les bordels, ce soir. » Avant que l’inconnu ne le prive de sa vue, il esquissa un sourire entendu. L’effervescence engendrée par le festival devrait s’épancher d’une façon ou d’une autre, et la présence sévère des Ailes Blanches ne suffirait pas à retenir la frénésie qui agiterait la cité lorsque le soleil se coucherait. Réjoui par cette perspective, il s’efforça de se détendre. « Belles tentatives, mais je m’appelle Joliel. Et toi ? Pour être aussi énergique, tu dois avoir du sang de Bicorne dans les veines. » Que l’homme en face de lui prenne les choses en main signifiait que l’épreuve serait plus ardue que prévu.

Son intuition se révéla la bonne. Devant le commentaire de son congénère, le Déchu pouffa comme un enfant. Rien de tel qu’une comparaison bien choisie pour éveiller sa gourmandise. Malheureusement, il n’eut pas droit à la friandise escomptée. À mesure que sa langue s’enroulait autour de la saucisse, une chaleur désagréable s’empara de sa bouche. S’efforçant de ne pas suffoquer, ses dents s’attardèrent sur la chair pour en retenir la saveur. Vaine tentative. Le piment lui caressait les joues, et son visage rougissait sous sa force. Déformés par l’effort qu’il faisait pour déglutir, ses traits se tordirent en une moue dégoûtée. « À première vue, c’est une saucisse. Je m’y connais en la matière. Par contre, pour l’assaisonnement, je suis incapable de dire ce que t’as foutu dessus. » Pour distinguer les épices, il aurait en effet fallu que ses papilles survivent à la dégustation : il n’était pas certain de pouvoir saisir le goût de quoi que ce soit avant plusieurs heures. Décontenancé, le joaillier défit son bandeau et se précipita sur la première cruche qu’il trouva. L’eau ne fit qu’aggraver son cas. « Ma parole ! Il doit faire aussi chaud en Enfer que dans ma bouche ! » Et contre toute attente, ce n’était pas le membre d’un autre qui affolait ainsi ses sens. Pris d’une quinte de toux, le jeune homme mit quelques instants avant de reprendre ses esprits. « À ton tour. Vu ta bedaine, tu dois avoir une sacrée descente. » Tout aussi farceur que son prédécesseur, le brun lui ôta la vue sans tarder.

Convaincu de sa défaite, Joliel se prêta tout de même au jeu. À défaut de lui ramener une bière, il composa un cocktail de son cru. D’un geste habile, il taillada des crevettes en minuscules morceaux et les disposa dans un verre. Celui-ci se retrouva rapidement rempli d’un alcool aux notes de sapin. Au dernier moment, son regard fut attiré par une poudre sombre qui n’était pas sans rappeler le chocolat, et il saupoudra généreusement le liquide. Devant la mine déconfite que prit Baobab, il éclata de rire. La victoire ne semblait revenir ni à l’un, ni à l’autre : il reconnaissait cependant que son acolyte résistait davantage que lui aux boissons douteuses. De bonne humeur, il se dirigea vers un stand voisin et, en guise de récompense, lui offrit une bière dont la taille aurait fait défaillir n’importe quel Ygdraë. « Il y a bien un concours qui pourrait te plaire, là-bas, mais sans vouloir te vexer, t’as la panse d’un sanglier. Et vu ce que tu viens de me mettre, je ne peux plus rien avaler. » C’était le moins qu’il puisse dire. Alors que ses pupilles s’égaraient sur les diverses activités, il fut frappé par une illumination. Non loin, il fallait s’élancer avec une boule pour faire tomber des statuettes à l’effigie des différentes races. Sans demander l’avis de Baobab, il descendit sa chope d’une traite. Après une brève explication du Déchu qui surveillait la partie, il se lança. Couronnée de succès, son premier essai lui arracha un cri de joie. « Et sept Démons de moins ! Ils tombent comme des mouches. Tu crois que c’était aussi facile, le génocide ? » Ricanant, il lança sa seconde boule dans le vide, avant de laisser la place à son partenaire. Une pensée embruma son horizon. « J’en aurais bien démonté un ou deux, et je ne parle pas de leur fessier. » À dire vrai, Joliel n’aimait pas se battre. En revanche, il aurait volontiers détaché la tête d’un certain diablotin de son corps. L’animosité n’étant pas dans sa nature, il posa une main sur l’épaule de Baobab. « Je crois que je ne tiens pas l’alcool aussi bien que toi. »

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 20 Aoû 2020, 10:33



C'est toujours cru et violent.

Une grimace déforma mes traits. Ce n’était pas à cause des doigts de l’Ange sur ma gorge. Ça, ça m’excitait au-delà de toute espérance. La perspective de le plonger dans la Colère me plaisait. Les éclairs dans ses yeux alimentaient l’essence même de mon existence. Je ne vivais que pour le Chaos. Défaire l’ordre établi, créer la discorde, supprimer les fondations, ces choses alimentaient mes actes. La morsure de ses phalanges me comblait et mon sadisme, prégnant, s’accompagnait d’un amour pour ma propre souffrance. Ce qui me déplut fut qu’il pût se ressaisir. J’aurais souhaité l’écraser sous le poids de sa faute, détruire sa vie et le faire chuter de son piédestal de pureté. « Tu devrais essayer de me tuer maintenant alors. » répliquai-je, d’une voix étranglée, en le fixant méchamment. Parce que j’allais la toucher et la faire souffrir. C’était si gentiment interdit que ne pas m’exécuter serait une atteinte portée aux Ténèbres. « Souillée ? Non, je l’ai honorée, au contraire. » Mon sourire s’agrandit, mauvais. Je manquais d’air mais je persévérais. Ça m’était égal. La douleur me paraissait douce. Il y avait plus préoccupant. Mon esprit était, en effet, en train de lutter contre le Sanctuaire d’Ahena. Je le sentais aux portes de mon être, à essayer de trouver une entrée et un chemin praticable. Je le repoussais avec fermeté. Ma magie s’affolait au contact de celle des Anges. Leurs deux présences étaient inconciliables. Le malaise crée faisait trembler le bout de mes doigts. Je pensai vaguement à user de télékinésie sur n’importe quel objet tranchant afin de percer les jugulaires de ces soldats. J’aurais pu, mais je préférais admirer les flammes danser dans les yeux de Priam. Le monde y brûlait toujours, même si le brasier s’éteignait progressivement. Mon propre regard se fit confiant. « Pourtant, c’est ce qu’il se passera, un jour ou l’autre. Tu tomberas devant moi, c’est écrit. » Je savais que l’aspect prophétique de mes mots risquait de le tourmenter. La torture psychologique était un mal que j’aimais particulièrement étendre. Mes paroles étaient empoisonnées. Après tout, n’était-il pas, plus tôt, en train d’essayer de m’étrangler, pour des mensonges que je lui avais livrés au hasard d’une rencontre ? Il était solide, plus que la plupart de ceux qui nous entouraient. « Et tu brûleras sur le bûcher que le monstre aura préparé pour toi. » chuchotai-je, avant que le militaire ne nous interrompît. L’intimité de notre positionnement fut rompue. Je la regrettai presque. Sentir l’odeur de son corps me laissait aisément imaginer celle qu’il aurait une fois immolé en l’honneur d’Ethelba.

Je replaçai ma chemise correctement et me baissai pour ramasser ma veste. Elle était tombée au sol dans le feu de l'action. Je l’époussetai, me rendant compte qu’un certain calme avait réussi à s’emparer de ma personne. « Pourquoi aurais-je fait ça ? » demandai-je, avec un regard et un ton qui trahissaient très clairement ma culpabilité. « Moi qui pensais que les Anges savaient se tenir. À croire que certains sont plus enragés que d’autres. Vous devriez les faire piquer, pour maintenir à flot l’idée de votre pureté inébranlable. » Ma proposition me fit sourire mais l’intervention des Déchus et d’un autre Sorcier me plongea dans le silence. Je grimaçai devant le comportement conciliant de mon homologue. Un Sorcier modéré n’avait aucune valeur à mes yeux. Tous ceux qui se laissaient gagner par le respect des institutions en place ne recevaient que mon mépris. Courber l’échine devant des sous-races méritait la mort. Je croisai les bras sur mon torse, ennuyé par le discours. Mon regard lécha les courbes de la Magicienne, qui semblait ravie de recevoir sa marque. « La prochaine fois que nous nous verrons, je vous marquerai puisque vous semblez aimer ça. » lui dis-je, tranquillement. Je préférais qu’elle n’aimât pas. Je descendis les yeux sur ses seins. Elle n’avait pas envie de savoir ce que je désirais faire du bout de ces derniers.

Je reportai mon attention sur l’un des gardes d’Avalon et avançai ma main vers lui. « J’ai hâte de me faire électrocuter. » murmurai-je. Ce n’était néanmoins pas pour recevoir la marque comme un gentil chienchien que je la lui tendais. Au contraire, je laissai filtrer Lux in Tenebris discrètement. Ça allait lui faire mal, d’ici quelques secondes. J’étais pourtant certain que les Anges sauraient réagir vite, avant que le pauvre homme ne perdît la totalité de sa peau et fût complètement à vif. L’Imadha était fulgurante et mortelle. La peau brûlait, les défenses immunitaires disparaissaient et, si l’individu ne se suicidait pas sous le coup de la douleur, il mourait généralement des suites d’une infection ou d’une autre maladie. Mon regard se tourna vers Lhéasse Taiji. Il portait en son sein une promesse de mort s’il ne se ressaisissait pas vite. Je retirai ma main. « Votre monde tombera bientôt. » affirmai-je, avant de m’éclipser. Ça ne me dérangeait pas d’être considéré comme un délinquant aux yeux des Déchus. J’étais plus que ça, tellement plus. J’étais un tueur de masse, un tortionnaire. Je n’avais aucune limite et j’en avais conscience. On ne s’érige pas en race dominante sans comprendre le Cycle. Mort, je serais un parfait Esprit Parasite. Je m’insinuerais dans l’Âme d’un innocent, le réduirais à néant et recommencerais. Ce n’était qu’une question de patience.

879 mots

Ne cliquez pas sur l'image si vous êtes sensibles. Ârès finit par s'en aller après avoir infecté un garde d'Avalon avec l'Imadha. C'est une maladie qui n'est pas contagieuse mais elle a tendance à tuer vite. Priam, je te laisse le soigner si tu veux. Pour le futur, je considère qu'il ne pourra pas se rendre sur le territoire des Déchus avec cette apparence sans être appréhendé et que Kaahl sera contrôlé s'il y va officiellement pour vérifier que c'est bien lui. Jil, si tu veux que des Déchus le poursuivent un temps en dehors, dis le moi, je le jouerai  [RPPT] - Le Grand Fessetival de la Charité  - Page 6 1628 Si vous voulez lancer des rumeurs comme quoi Kaahl a agressé des gens, et Priam en particulier, même si c'est plus l'inverse, vous pouvez, en sachant quand même qu'il a une très bonne réputation et que ça paraît peu probable. Si jamais Ârès gagne un bisou, il viendra le réclamer plus tard [RPPT] - Le Grand Fessetival de la Charité  - Page 6 1628

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Ven 21 Aoû 2020, 22:50

Le visage de Léto se mua en un embarras très mal caché. Oui, d'accord, elle voyait ce qu'était un Pvodhö du coup. À peu près. Son foyer abritait tout autant de monstruosités et créatures fantastiques, loin d'atteindre la morphologie particulière qui se dégageait de la peinture d'Astriid. Quoi qu'il en soit, celle-ci ne se découragea pas et tenta de produire une œuvre aussi élaborée que celle de l'artiste. Même si l'expérience ne suivait pas, Léto appréciait cet effort et l'idée était présente. Cette Ygdraë devrait aller loin dans la vie. Peut-être pas dans le monde artistique mais où qu'elle ira, elle se débrouillera. Bien que, au final, la pauvre Elfe s'était retrouvée victime du tipi. La Chamane réglera sans doute la disposition après leur départ, le dosage ce n'était pas sa tasse de thé. Il suffisait de questionner sa mère pour s'en rendre compte : Léto est et sera toujours nul en cuisine, par exemple.

" Oui, j'embrasse aussi des garçons. Et des filles, et toutes sortes d'êtres, mais la rouquine n'avait point besoin de connaître ces détails. Oui, je suis nue en dessous. Non, ce n'est pas grave que tu ne le sois pas, ce n'est que pour les modèles. La dernière remarque eut l'audace de lui arracher un sourire, on aurait dit Circë la première fois qu'elle errait sur l'Île Maudite parmi les Chamans. Prenez soin d'elle, elle risque d'avoir mal à la tête d'ici quelques heures. " Astriid ne sera sûrement pas la seule "victime" du Fessetival.

~~~

La Hǫfðingi ne répondit pas à la confession d'Oriane. Elle se contenta d'un sourire gêné. Outre le fait de constater une nouvelle fois l'omniprésence de Jun Taiji, sa fonction ne lui permettait aucunement de blasphémer les agissements d'un Æther. Même si celui-ci se mêlait aux Mortels bien plus qu'au Panthéon. Légitime ou non, c'était dans son droit de tourmenter cette Déchue. Pourquoi ? Léto n'en savait fichtrement rien et risquerait sûrement de remédier à cela. Elle ne connaissait pas si bien que cela la Natey, si ce n'était que l'établissement de leur lien s'avérait aussi loufoque qu'amusant. Quoi qu'il en soit, l'Abjecto sembla plus réceptive à l'exercice et permit de produire l'œuvre peinte juste sous le nez de la Sùlfr.

" Contente qu'il vous plaise. Évidemment, la Chamane nota que la Déchue remarquât le petit coup de passe-passe, ajoutant de la valeur au portrait. Ce n'était pas grand-chose, mais juste assez pour surprendre et plaire. Et alors que Léto s'apprêtait tout juste à ranger son bazar, de nouvelles confessions franchirent les lèvres d'Oriane. Des instants qui font oublier… Répéta-t-elle, plus touchée qu'elle ne l'aurait cru. Léto eut un petit moment d'absence à cette réflexion et manqua quasiment de renvoyer la politesse : Bonne journée ! " Le rideau se referma doucement, Oriane avait dû l'entendre, surtout avec sa voix absolument pas discrète.

La Chamane s'adossa contre son bordel à l'arrière, le regard dans le vide. La Déchue souhaitait simplement s'isoler dans ce qu'elle appréciait. N'était-ce pas, en fin de compte, exactement ce que faisait Léto ? Les prophéties qui berçaient son règne en marche lui donnaient davantage envie de fuir que de retourner chez soi. Malgré tout, ce n'était pas en traînant en territoires Réprouvés, ni Déchus qu'elle avancera. Tout comme Oriane, ce séjour sera son remède. L'effet finira par s'estomper et la réalité la rattraper.

Le Silence semblait bien peu vorace ces temps-ci.


~~~

" Non merci. Léto sourit. Cette personne n'était pas Devaraj et ne le sera jamais. Tu seras Eli. " On ne risquait guère de faire le rapprochement avec un nom aussi commun. C'était du moins ce qu'elle pensait !

Honnêtement, la Chamane ne savait quasiment rien du lien entre ces frangins. Les confessions d'Elias l'étonnèrent bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Était-ce réellement possible de partager matériellement toute une Vie ? Sans surprise, elle fit un lien avec Latone et en conclut que leur cas à elles s'avérait différent de celui des Taiji. La vérité éclatera sûrement un jour, lorsque la Gueulante se sentira prête de l'entendre, de la vivre, de l'accepter. À moins que ce fameux frère n'ait, au minimum, expérimenté la Fusion des Deux Esprits avec Devaraj, Léto ne sera guère plus convaincue par les inepties de la Déchue.

Le contenu de sa nouvelle peinture prenait tout juste forme, des idées lui venaient au fur et à mesure qu'Eli répliquait à ses propos. Elle avait beau être ivre, il devait y avoir un fond de sincérité. Même si la forme brouilla la concentration de la Chamane. En effet, la proposition de coït lui fit cesser son art pour se pencher sur le côté et fixer la Déchue d'un air circonspect. D'ailleurs, ça c'était bien vrai : ce n'était pas possible de faire des enfants entre femmes. Léto eut son lot d'occasions pour le vérifier ! Parfois, elle se disait que c'était vraiment pratique et que cela permettait de passer outre les moyens de contraception. Enfin, là n'était pas le sujet. L'Empereur Noir sous forme féminine lui proposait soudainement d'avoir une descendance et la Hǫfðingi ne comprit qu'après coup pourquoi il en était venu à se tromper de la sorte. Elle éclata de rire, sans pouvoir s'en empêcher.


" C'est ça, je veux les tiens. Ceux que t'as déjà. Qui sont déjà faits. Et pas avec moi. Sinon je serai déjà au courant. J'imagine ? Elle leva les yeux au plafond, cela n'était clairement pas le moment de divaguer de la sorte. Faisons comme ça, je viendrai personnellement récupérer les enfants. Aux Terres Oubliées. Dans deux lunes. Tu as remarqué que la dernière fut plutôt sanglante ? " Leurs destins s'entremêlaient drôlement bien, tant leurs sacres respectifs étaient proches.

Elias était bien le frère de Devaraj, et plus encore il était vraiment dans la tête du Hǫfðingi. La véracité de ses propos ne laissait aucun doute ; si Léto n'était pas assez attentive, elle aurait été bernée et penserait que son ami se fichait d'elle. Elle évoquait un rêve, un monde inaccessible sans faire entrer le hasard dans l'équation. Ce n'était pas comme le monde des Morts où un Chaman suffisamment endurci n'avait besoin qu'à claquer des doigts pour le pénétrer. Son peuple n'avait guère de motif à fouler le monde des Rêveurs. Maintenant que le Sorcier en parlait, Léto était curieuse. Par où commencer… ? Pour une fois, elle aurait voulu que le Silence l'épargnât de cette situation inconfortable.

S'en retournant à son nu, Léto refit jouer de sa magie artistique. Plus bougon qu'Oriane, son modèle ne se laissera guère affaiblir par l'ambiance singulière du tipi. Surtout lorsqu'il était question de l'Empereur Noir en personne. Qu'importe, Léto magnifiera cette Colère avec des coups de pinceaux bien placés. Cela se ressentait dans l'œuvre finale, où l'abattage coloré semblait attaquer la toile par endroits. Pour l'une des rares fois, le décor planté était à l'identique : le stand de Léto, avec ses colliers pendants et ses flux représentés par une fumée rougeâtre, quelques formats vierges trônaient également en arrière-plan. La Déchue était assise sur un tabouret typique de taverne, tout en bois et à peine solide. Ses ailes déployées fièrement, une jambe se reposait sur la cuisse opposée, ne masquant qu'à peine son intimité. Le coude sur la fameuse jambe, sa main agrippait sa tête comme pour la retenir de tomber à la renverse. Illustrer le mal interne n'étant guère ragoûtant, la Chamane préféra lui donner un air plus saoulé métaphoriquement parlant que réellement ivre. Afin de renforcer son péché, Léto peignit ses cheveux d'ébène en bataille, ses sourcils épaissis pour aggraver son regard, une multitude d'égratignures et de bleus sur son corps musclé… Pile là où ils se tenaient actuellement. La Chamane ne s'arrêta pas à ce simple nu. Cette personne étant on ne peut plus mystique, elle s'adonna à un détail qui allait sublimer la silhouette de Kaahl. Confondus avec les sombres plumes, des ténèbres insoupçonnables semblaient dessiner une forme humanoïde, debout et en arrière-plan. Il fallait posséder une vue magique ou excessivement assidue pour la distinguer, sans réellement mettre le doigt sur son identité. Cette personne, qui qu'elle soit, semblait vouloir enlacer – ou posséder ? – la Déchue.

Hélas, l'Empereur Noir préféra prendre congé avant qu'elle n'eût finalisé les détails, à son plus grand regret. Léto n'aimait pas laisser repartir ses modèles sans au moins une compensation entre les mains – vides, cela pourrait paraître suspect – cela lui faisait penser à une sorte d'échec. Enfin, cette entrevue s'avéra être plus professionnelle que réellement intime.


" Cette alternative n'est pas si mal.
La Reine des Chamans attachée par le Roi des Sorciers, qui le croirait ? Par contre, il était vrai qu'elle était plutôt tête en l'air et qu'elle pourrait oublier l'une ou l'autre. Comme quoi. À bientôt, Eli ! Ses yeux rivèrent sur le parterre. Tu as oublié tes vêtements… " Bon, elle le mettra de côté et les lui rendra en temps voulu. Ils étaient drôlement bons ces chocolats.

~~~

Un nouveau couple entra en ces lieux. Léto les acceptait naturellement, les groupes de modèles étaient, sans aucun doute, ses préférés. Il y avait alors plus de matière, plus d'interprétations possibles. Une occasion comme une autre de faire travailler davantage sa fibre artistique. La Chamane venait tout juste de finir de boire, cet enchaînement de nus semblait plus compliqué à endurer que de nombreuses passes d'arme, pour elle. C'était assez étonnant. Plus que quelques-uns et elle fermera son stand pour aujourd'hui, en espérant que l'urne de l'association soit suffisamment garnie.

" Bienvenue, j'accepte volontiers les duos. D'ailleurs, peu de temps avant vous, il y a eu un groupe de quatre qui est entré, deux couples, et si j'ai bien compris ils étaient échangistes. Enfin, le tableau était tellement grand qu'ils ont dû le porter à deux ! La Sùlfr fit craquer ses muscles pour relancer la mécanique, étirant son poncho en même temps que ses bras, laissant entrevoir partiellement sa nudité. Mettez-vous à l'aise et nous commencerons. "

Souriante, la Chamane retourna s'assoir derrière le chevalet qui en vit de toutes les couleurs. Pas que lui : au fil de la journée, le corps de la blonde présentait des traces éparses de peintures mal lavées. À force, elle s'en fichait bien, et cela accompagnait à merveilles ses innombrables hématomes et cicatrices. Soudain, quelque chose la bloqua, une impression de gêne jusque dans ses tripes. Elle releva les yeux sur eux et ne comprit pas vraiment pourquoi sa magie semblait affectée d'une quelconque manière ; loin de l'affaiblir totalement. Ce fut alors à ce moment précis que la Déchue du binôme s'approcha pour lui confier une requête. Ses yeux bicolores s'écarquillèrent et elle fixa le jeune homme.

" Un Humain avec des ailes… ? Sa main s'apposa sur sa bouche, comme si elle était choquée. En vérité, elle était davantage intriguée par ce phénomène que réellement préoccupée. Je ne voyage plus assez… " Conclut-elle, avec un flegme caractéristique. Après tout, Odon Do Dur expliquait tout.

En tout pour tout, la Hǫfðingi fit un clin d'œil à la Déchue de la Gourmandise, confirmant sa réponse favorable à sa demande. Très souvent, les modèles ne savent guère comment poser afin de nourrir leur assurance. Lorsque Léto était incapable de cerner le lien qui les unissait, alors de simples mots suffisaient à gonfler son inspiration. Lorsque ses intentions furent aussi limpides que le Lagon, la toile accueillit d'emblée un cadre intimiste, propre à l'architecture interne d'Avalon. La peintre ne s'attarda point autant sur le décor, il ne portait que ce message privé et ne saurait attirer toute l'attention des spectateurs. Kyra Lemingway et Maximilien Eraël se tenaient au premier plan – forcément – symétriques l'un par rapport à l'autre. Ils n'échangeaient aucun regard, ne se faisaient pas face, de biais, leurs yeux abaissés dans le vide, songeurs, honteux. L'austérité de leur pose laissait penser à une relation point saine, encore moins acceptée par l'un ou l'autre parti ; surtout que leurs nudités respectives et leurs isolements respectives laisseraient alors penser à de croustillantes possibilités. Toutefois, un détail changeait tout : leurs mains entrelacées l'une dans l'autre, fortes d'un espoir d'un meilleur avenir commun. Le bracelet d'or et de saphirs, au poignet du Kaahi, éclairait succinctement ces obscurités pour attirer le regard vers cet unique contact. Léto chercha à ne pas rajouter trop d'indices quant à cette alternative où l'Humain et la Déchue renoueront avec le Lien des Anges Gardiens, ainsi se contenta-t-elle de parsemer la toile de quelques touches de bleu par-ci par-là. Les longs cheveux de Kyra cascadaient sur ses épaules dénudées, et semblaient se mêler à ses ailes d'ébène, un œil attentif notera ces discrets reflets bleu foncé sur les plumes. Pour ce qui était de Maximilien, Léto se fit davantage plaisir : l'enveloppe charnelle de l'Humain était une véritable relique historique. Avec le plus de finesse possible, la Chamane reproduisit ses tatouages au niveau de ses épaules, descendant jusqu'au biceps. Les plaies et cicatrices remplirent l'épiderme lisse du charpentier, notamment au niveau de ses mains. Bien évidemment, ses ailes Réprouvées semblaient faire miroir avec celles de Kyra, aussi immaculées et noires que le peuple des Deux Rives, à l'unique exception près où la Hǫfðingi fit ressortir des teintes dorées, on ne peut plus discrètes. Il n'y a aucun Ailé qui a les mêmes plumes qu'un autre !

Finalement, avec cet ultime coup de pinceau, l'illustratrice espéra avoir répondu correctement aux exigences de la Petite Sœur.




2373 mots (toujours plus) ~ Post V
En gros Léto discute avec les gens (Astriid, Oriane, Eli, Kyra/Maximilien) et fait les tableaux restants, voilà ♪



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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Sam 22 Aoû 2020, 11:47




Le Grand Fessetival de la Charité

En groupe



« Jamais. » avait-il eu le temps de glisser avant d’être arrêté par l’intervention des Anges. Le Sorcier lui promettait la défaite ; mais c’était un concept inacceptable pour ceux qui naissaient des Réprouvés. L’abattement pouvait les déchiqueter : ils ne se laissaient jamais dépérir. Forcenés, condamnés à mourir d’épuisement ou d’entêtement, mais jamais à genoux, jamais la nuque offerte, jamais les yeux éteints. C’était ce que contaient leurs légendes, celles de guerriers valeureux que la peur et le désespoir ne fauchaient jamais. La réalité devait s’en accommoder. Ces histoires imprégnaient si bien la mémoire de Priam qu’elles grondaient jusque dans ses veines. Il avait les ailes des Anges mais le cœur des Réprouvés. Laëth répondait aux mêmes principes, et c’était peut-être pour cela qu’elle s’était relevée, malgré le viol ou toutes les autres tortures que le Mage Noir avait pu lui faire subir. Ils avaient en eux la coriacité de leurs ancêtres, au même titre que leurs ambivalences. Ils avaient en eux tous des Immaculés, mais leur éducation avait rendu brutal et rugueux ce qui aurait dû être délicat et polissé. Leur peuple d’accueil en avait conscience. L’assouplissement des règles sociales s’expliquait aussi par la présence des enfants de Bipolaires. Ils n’auraient jamais sauvegardé leurs ailes opalines dans le monde d’avant. Avant la Guerre, avant le Czírnuma. « La pureté ne se maintient pas sans passion pour la Justice. » rétorqua celui qui semblait être à la tête du groupe. Les passions enrageaient parfois. Tout était une question d’équilibre. Justice, vengeance ; bien, mal ; vertu, péché. La bascule pouvait être rapide. Priam toisa le maléfique du regard, avant de se tourner vers les Gardes d’Avalon et Lhéasse Taiji. Il n’avait pas l’air d’excellente humeur. Il arrête sans doute les fous qui veulent attenter à la vie de sa protégée avec toute la discrétion du monde, mais je débute dans le métier, songea l’Ailé avec ironie.

Docilement, il tendit la main pour recevoir la marque des Gardiens de la cité déchue. La colère lui rongeait toujours l’estomac, mais il faisait son possible pour la contenir. Il ne voulait pas flancher. Surtout, il désirait retrouver sa sœur. Il devait lui demander ce qu’il en était. Il n’y aurait pas plus d’amusement sans ça. Imaginer cet homme forcer son chemin entre les cuisses de Laëth le conduisait au bord d’un gouffre rempli de folie et de haine. Songer qu’il pût faire la même chose à Aliénor l’y poussait d’autant plus. Il eut l’envie féroce de l’arracher aux griffes de l’Empereur Noir et de lui trouver un endroit où elle pourrait vivre en paix jusqu’à la fin de ses jours. Son seul réconfort résidait dans le fait que la situation semblait totalement échapper à la Magicienne. Lui, l’angoisse le dévorait. Ses émotions positives se noyaient dans son gosier affamé. Il ne profitait même pas de voir un soldat déchu ridiculiser le garde du corps de la Vaughan. Pourtant, c’était jouissif. En temps normal, même la situation dans laquelle il s’était empêtré n’aurait pas suffi à ternir son plaisir. « Désolé pour le dérangement. » glissa-t-il à l’intention des forces de l’ordre, en hochant la tête à leurs explications.

Devant le silence d’Aliénor, un pincement lui saisit toutefois le cœur. Si elle avait été en pleine possession de ses moyens, elle aurait pu dire ce qu’elle ressentait vis-à-vis d’Elias Salvatore, du mariage, du chaperonnage de Lhéasse, de tout. Son gardien l’avait privée de voix. Priam savait. Il aurait pu tout hurler, tout dire, tout murmurer, mais il n’aurait été qu’un souffle de vent dans la tempête : rien. C’était douloureux, d’une douleur nouvelle et insoupçonnée. Il la regarda, avec au fond des yeux sa souffrance silencieuse. Et s’il essayait, malgré tout ? Et s’il se mettait vent debout contre le monde ? Et s’il le laissait tourner sans lui ? Se ferait-il éjecter ? « Tu ne feras rien du tout. » trancha-t-il à l’intention du Sorcier malavisé. À chaque fois qu’il ouvrait la bouche, il avait envie de le frapper. Tout ce qui le retenait, c’était une volonté plus forte que les pulsions de mort qui l’attaquaient. Il le regarda s’éloigner. Ils se reverraient. Ce n’était qu’une question de temps. S’il avait fait du mal à Laëth, il le retrouverait, et il le tuerait. S’il faisait subir le même sort à Aliénor, il ne l’épargnerait pas non plus. Il aurait pu le dénoncer auprès des autorités déchues, mais rien n’était certain, et les voies de la Justice étaient souvent plus lentes que celles de la Vengeance.

Le hurlement qui résonna l’arracha à sa contemplation haineuse de la silhouette du Mage. L’une des Ailes Noires se tordait de douleur, au sol. C’était celui qui avait marqué le Sorcier. Sa main suintait, rouge et purulente. Rapidement, son visage subit la même attaque. La peau fondait, crépitante de bulles nauséabondes qui creusaient des sillons dans la chair à vif. Quelqu’un cria de faire quelque chose. Comme secoué par ce qui était plus une prière d’urgence qu’une directive, Priam s’agenouilla et plaqua vivement sa main sur le front du malade. La magie blanche fusa hors de sa paume pour englober la victime du sort. Un autre Immaculé se joignit à lui – il devina aisément qu’il venait aussi des terres bipolaires, car il avait trop peu hésité avant de porter assistance au Pécheur, malgré les fortes tensions qui crispaient les relations entre les deux sortes d’Anges. Les plaintes du blessé cessèrent peu à peu, à mesure que la nécrose s’estompait. Le fils de Réprouvés sentait la magie noire se débattre sous l’assaut de la sienne, comme un serpent empoigné. Sans l’aide de l’autre Ailé, il n’aurait sans doute pas réussi à la contenir, et encore moins à l’anéantir. Elle était plus puissante que la sienne. « C’est qui, ce type ? Pourquoi est-ce qu’il ressemble comme deux gouttes d’eau au Baron Paiberym ? » demanda-t-il en relevant la tête vers Lhéasse Taiji, lorsque l’état du Déchu fut stable. Des cicatrices demeuraient. La Mue lui permettrait de s’en défaire, et sans doute de combattre les éventuels résidus de ténèbres qui le rongeaient peut-être. Ses collègues, près de lui, s’enquéraient de son état. Le soldat angélique à la tête des autres intervint : « C’est sans doute un clone. » - « Et ça explique pourquoi il marche librement, alors qu’il est de toute évidence dangereux ? Personne ne l’avait remarqué avant ? » - « Non, en effet. Il était peut-être discret, jusqu’à présent ? » Le membre de Yüerell restait prudent. Aucun Ange n’aimait les Sorciers. Toutefois, l’alliance fortuite pour la reprise de la Terre Blanche avait peut-être légèrement amélioré les relations entre les deux races, et personne n'eût souhaité être la source de leur détérioration. Quant à Priam, il était moins modéré sur la question. Abhorrer les enfants d’Ethelba était inscrit dans son âme. En parlant, c’était toujours le Taiji qu’il fixait. De son avis, les Mages Noirs aimaient trop le chaos pour leur propre bien. « Vous devriez faire attention à lui, Duc Taiji. Il a menacé la fiancée de l’Empereur Noir. » Il aurait pu encore parler à la place de cette dernière, mais il aurait risqué un incident diplomatique. S’il n’avait été rattaché à rien, il l’aurait fait. Il leur en voulait, d’attraper et de détruire tout ce envers quoi et tous ceux envers qui il entretenait une once d’affection. Ce n’était pourtant pas personnel, ça n’avait rien à voir avec lui. Il leur en voulait quand même. C’était leur simple existence qui menaçait tout. La figure de Laëth s’imposa de nouveau à lui. S’il ne l’avait pas repoussée d’un regard…



Message V – 1268 mots

Résumé : Priam accepte sans problème les conditions des Déchus. Avec un autre Ange, il soigne le Déchu contaminé par Ârès (je ne te remercie pas pour l'image /sbaf). Il parle à Lhéasse et il est ronchon (ça faisait longtemps) mais il essaie de rester poli. Y'a toujours les Anges de Yüerell qui supervisent, de toute façon. Ils partiront quand ils seront sûrs que tout est sous contrôle (et après avoir réprimandé Priam, mais on fait pas ça devant les Sorciers et les Déchus, voyons 8D Pis ils essaieront sans doute d'éclaircir la situation vis-à-vis de Laëth mais je ferai ça après sinon j'en ai encore pour 1800 mots).
Et pareil, il peut y avoir des rumeurs sur Kaahl vs Priam ou Priam vs Kaahl, comme a dit Kaahl, ça m'est égal <3 (et vive les rimes)





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Latone
Sam 22 Aoû 2020, 16:37

La bière apporta une sensation particulière sur ses papilles, une sorte de dégoût mêlée à de l'amertume. À moins que ce ne soit simplement les relents de suc gastrique qui cherchaient à attaquer sa langue. Puisqu'il fallait combattre le feu par le feu, Vantelme resta sur sa position et attrapa la seconde chope, sans chercher à la boire cette fois. Après tout, les deux jeunes femmes traînaient encore. Lucora ne lui avait jamais fait goûter une telle boisson auparavant, les délices Ygdraë se contentaient d'être soit purement fruités, soit raffinés. Par un certain miracle, le Börak parvenait à faire entrer certaines marchandises en Melohorë et à en faire déguster certaines à son acolyte favori. Mauvaise influence de sa part ou non, l'Eskët pourrait utiliser ces brefs moments pour, d'une part, se remémorer ces instants joyeux, et d'autre part, s'en servir contre sa condition.

Le mépris qu'éprouvait Vantelme pour sa Maîtresse fut instantanément transféré envers l'autre Sorcière. Elles avaient beau le rabaisser en tant qu'esclave, n'en faire qu'une chose malléable et stupide à leurs yeux, elles n'auraient jamais le droit de dénigrer son propre peuple. Certes, l'Elfe souhaitait autant battre l'autre pétasse que Morgane à plate couture, mais il lui serait d'autant plus profitable de rabaisser Azénorine. Sans que ce soit réellement confier, il se doutait que la brune ne laisserait guère passer cet excès de confiance. Puis, cette blonde n'était pas aussi compétente dans ce jeu. L'esclave s'en détourna et chercha à évaluer la prestation de Morgane, qui préféra user de la prudence. Hmm, elle n'était pas si gourde que cela. Pour un peu, Vantelme pourrait l'interpréter comme une conséquence de sa propre bêtise. Cette perspective l'accabla, le voilà une fois de plus à se ridiculiser devant cette Sorcière…

Son regard abaissé remarqua alors ce pied nu et il faillit faire un scandale en pensant à une intrusion. Toutefois, sa forme lui rappela instinctivement Morgane, pour l'avoir vu dénudée tant de fois. Il la fixa à son tour, cherchant à rester stoïque, avec davantage de mal que de bien. Au pire, la blondasse en conclura qu'il ne tenait vraiment pas l'alcool. Ses sourcils se froncèrent alors qu'elle le malmenait une fois de plus. Cet avertissement ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd. Son autre message, en revanche, le laissa pantois. Était-elle vraiment sérieuse ? En même temps, c'était très "Morganesque" cette manière de faire… Mais en public, Vantelme se sentait beaucoup plus opprimé. Et si on le voyait faire ? Et si quelqu'un s'en mêlait ? Pire, si une connaissance à lui le reconnaissait et le prendrait la main dans le sac ; ou entre les cuisses en l'occurrence ? Non, c'était invraisemblable que des Ygdraë traînent par ici… n'est-ce pas ?

Le Jusilthil grinça des dents, sans les dévoiler. Un ordre était un ordre et désobéir serait beaucoup plus lourd en conséquence que de simplement répondre favorable aux caprices de la Taïmon. Alors qu'on réservait le verre d'Azénorine – l'attention de celle-ci, ainsi, accaparée par le remplissage progressif et le phénomène de moussage – Vantelme jeta un dernier regard en direction de Morgane. Il chercha à oublier le public autour d'eux, aussi fluctueux que les courants d'un fleuve, et à confirmer sa soumission. Sa main glissa sous la table jusqu'à la jambe de la Sorcière. L'Eskët agît, preste, afin de renforcer son emprise sur Azénorine. Celle-ci nota assez vite le toucher de l'esclave et chercha à s'en débarrasser par une petite claque sur cette intrusion. Malheureusement pour elle, la blonde ne pouvait pas réitérer le geste sans faire un boucan notable, de plus les doigts de Vantelme s'étaient resserrés suffisamment sur sa peau, telle une sangsue. L'Elfe n'avait pas besoin de se tourner vers elle pour constater de son embarras. Il but sa seconde bière avec un désintérêt total. Il sentait le corps de la Sorcière chercher à se mouvoir, à s'éloigner, sans pouvoir rien faire. Plus elle bougeait, plus sa main s'enfonçait vers l'intérieur ; ce n'était guère de sa faute, c'était elle qui, par cette tentative ratée de fuir, offrait à ses doigts une route toute tracée. Bien sûr, Vantelme n'osa pas aller plus loin, il ne s'en tenait qu'aux ordres de Morgane. Il sentait tout de même le bout de ses ongles effleurer les contours de sa culotte. D'ailleurs, à bien y réfléchir… ce n'était pas au Fessetival d'Avalon qu'on fera tout un cas de cette audace. Il devait y avoir des embrassades beaucoup plus surnaturelles.


" C'est votre tour. " Dit-il au détour d'un silence pesant à Azénorine.

Il ne fixait que la chope encore pleine de la rivale, Morgane devait sûrement avoir une vue imprenable sur l'humiliation de son "amie". Il déposa son propre récipient, vide. L'alcool lui montait à la tête, à force de déglutir sans arrêt. Son regard riva à nouveau sur la Taïmon, il imagina faire courir le même supplice à cette ordure.



868 mots ~ Post V (suite)
Vantelme est toujours avec Morgane et Azénorine au concours de boisson



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Sam 22 Aoû 2020, 18:15


Le Grand Fessetival de la Charité



L'homme attrapa le parchemin et l'observa brièvement. Je croisai les bras contre ma poitrine, observant l'Ange avec curiosité. Il était manifestement de mauvaise humeur mais je ne m’en offusquai pas.

« J’en sais rien moi. J’suis qu’un apprenti. Je fais ce qu’on me demande et je pose pas de question », me contentai-je de répondre en haussant les épaules.

Je patientai calmement jusqu’à ce que l’énergumène signât mon reçu. Pourtant, l’arrivée d’un nouvel individu sembla interrompre son geste. Je fis volte-face pour découvrir l’objet de sa stupéfaction. Il s’agissait d’une femme à la musculature marquée et aux longs cheveux de cendre. Elle possédait un charisme naturel qui me poussait au parjure ; un instant, je l’élevai en une fidèle représentante des Zaahins. Malgré son corps d’homme - où peut-être grâce à lui - elle était plus attirante que la plupart des Réprouvées de l’île. Pourtant, j’étais incapable de l’approcher, trop impressionné pour l’importuner. Finalement, après quelques interactions avec la demoiselle à la chevelure de feu, elle s’éclipsa non sans captiver mon attention. Revenant à mes esprits, je m’aperçus de mon blasphème et détourna les yeux de sa silhouette impure, luttant contre ma fascination.

Mon regard se reporta finalement sur mon commanditaire. Je n’avais pas envie de m’attarder. Je ne participai à ce festival grotesque que par déférence pour ma mère. Je n’aimais pas la foule et aurais préféré continuer à exercer mon art ; c’était d’autant plus vrai qu’il semblait y avoir là une concentration de personnages importants qui étaient prêts à me faire tourner la tête.

« Faire livrer ? Je pense que c’est ce que je viens de faire, non ? Que je sache, vous n’avez pas eu à bouger vos fesses pour récupérer votre colis. Vous êtes gonflé de réagir ainsi, c’est quand même moi qui ait traversé la moitié du continent pour tomber sur un ingrat. Bref, je n’ai plus rien à faire avec vous. Profitez bien de votre journée de débauche et merci d’avoir fait affaire avec nous. »

Je quittai les lieux d’un pas pressé, bien décidé à m’éloigner du dénommé Priam. Je pliai convenablement le récépissé et le glissai dans une poche de mon pantalon. J’étais désormais libre de mes mouvements. Je savais que j’étais censé participer à des activités pour empocher un maximum d’argent pour l’association mais je n’étais pas d’humeur. Je me promis de revenir plus tard. Pour l’instant, je désirai rentrer prendre une pause bien méritée à l’Auberge de la Fécondité. SéparateurCela faisait une bonne heure que j’étais attablé au bar. Les touristes étaient tous partis s’enjailler dans les rues de la cité, au grand dam du propriétaire des lieux qui m’offrit mon quatrième verre, me remerciant pour ma fidélité.

« Ah, vous êtes toujours ici ! »

Je tournai la tête vers la gauche pour apercevoir un homme de taille moyenne au regard de braise. Il faisait partie des organisateurs en charge de mon stand - je l’avais aperçu lorsque je les avais prévenu de mon absence. Je vidai le reste de ma choppe et la reposa lourdement.

« Bah ouais, pourquoi ?

— Nous allons avoir besoin de vous. L’Impératrice Blanche vous réclame.
— Et qu’est-ce qu’elle me veut celle-là ? demandai-je sèchement
— Elle souhaiterait danser avec vous
— Danser ? répétai-je avec étonnement
— Oui, confirma mon interlocuteur
— Répondez-lui que ça m’intéresse pas.
— Mais Monsieur, c’est l’Impératrice Blanche ! Un refus de votre part n’est pas acceptable.
— Alors sous prétexte que c’est une reine, je suis obligé de faire joujou avec elle, c’est ça ?! Sans façon, râlai-je avant de reprendre sur un ton amusé. Dites lui simplement que je suis déjà en tête à tête avec la Reine Blonde, souveraine du houblon.
— Je crains de devoir insister. Vous n’êtes pas ici simplement pour votre amusement personnel ! me gronda le déchu. Vous représentez non seulement votre association mais aussi votre peuple ! Je doute que vous souhaitiez déclencher un incident diplomatique. »

Sa mise en garde claqua comme un fouet et attisa ma colère. Je n’aimais pas me sentir pris au piège comme cela. Je n’étais pas une simple marionnette à la solde des rois et des reines de ce monde.

«Nutaar'Kra », grondai-je

J’attrapai ma choppe sur le comptoir et la balançai à travers la pièce. Elle explosa contre le mur en une myriade de particules de verre. Le geste calma suffisamment ma colère pour que je réussisse à en reprendre le contrôle.

« Je suis désolé, indiquai-je au tavernier. Je vais vous rembourser pour la casse et le nettoyage. »

J’attrapai quelques piécettes dans ma bourse et les posai sur le bar. Devant son air irrité, j’en rajoutai quelques unes et il sembla se radoucir.

« Ce n’est pas grave, précisa-t-il. Votre devoir vous appelle à ce que j’ai entendu.
— C’est cela, soupirai-je avant de reporter mon attention vers l’organisateur. C’est bon, je vous suis.»SéparateurLa place principale était toujours aussi bondée. J’avais espéré que la foule désemplirait avec les heures mais c’était encore pire que lorsque je l’avais quittée. Le brouhaha ambiant était un mélange de cris et de rires tandis que nous passâmes tour à tour à proximité du concours de boisson, du jeu de la Pomme et du Chamboultou. Je m’arrêtai subitement.

« Attendez ! »

L’homme se stoppa sur place et fit volte-face.

« On m’a dit qu’on pouvait avoir des cadeaux quand je suis arrivé. Des Eemae, je crois ?
— En effet, pourquoi donc ?
— On peut les retirer où ?
— C’est le stand qui se trouve là-bas, indiqua-t-il avec son doigt.
— Très bien, je vous rejoins dans cinq minutes à mon stand. Promis. »

Je ne lui laissai pas l’occasion d’objecter. Je m’enfonçai dans la foule pour rejoindre ma destination.Séparateur« C’est bon, je suis là. Alors, elle est où celle qui a réclamé ma présence ?»

L’organisateur me regarda sévèrement avant de se tourner vers une demoiselle voilée.

« Votre Majesté, Monsieur Xyulfang est arrivé. Nous nous excusons de vous avoir fait attendre si longtemps.»

Je m’avançai vers elle et - comme le veut le protocole - lui adressai une révérence maladroite, visiblement mal à l’aise.

« Bonjour Votre Excellence, je suis Solheim. Ravi de vous rencontrer »

Malgré ma première réaction face à l’invitation, ce n’était pas tout à fait faux. Ma future partenaire de danse m’intriguait soudainement.

« Je vous ai apporté un cadeau, enfin, euh, pour dire vrai, c’était, enfin, je l’ai récupéré dans un stand, expliquai-je avec maladresse en lui offrant l’un des deux Eemae que j’avais récupéré. J’espère que vous apprécierez ce présent. On m’a expliqué que c’était un objet extraordinaire qui procure du plaisir à celui qui l’utilise. »

J’évitai de fixer trop fixement le tissus qui masquait son visage. Les images se bousculaient dans ma tête pour lui offrir des traits charmeurs. Malgré ma demi nudité, j’avais chaud tout à coup. Sa proximité me fit monter le rouge aux joues.

« Alors, euh, vous vouliez danser c’est ça ? »


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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Dim 23 Aoû 2020, 17:16


« Thomas ! » criai-je, depuis l’autre bout de la place. J’avais réussi à me frayer un chemin jusqu’à une pilule magique et l’ivresse m’avait quitté, pour mon plus grand déplaisir. La Colère avait recommencé à couler dans mes veines, bien plus fulgurante encore. La cible de mon ire n’était autre que mon mentor. Il m’avait promis de me surveiller. Il s’était parjuré et sa légèreté m’avait placé dans une situation déplorable. Poings serrés, je marchais à grandes enjambées vers le responsable de mes mésaventures. Mes sourcils froncés laissaient peu de place à une quelconque contestation. Les gens préféraient s’écarter de mon chemin, avant que je ne les écrabouillasse. « Thomas ! » réitérai-je, vociférant le nom de celui qui était tranquillement en train de boire, en mangeant et en discutant. Il tourna les yeux vers moi au bout de mon troisième appel. Il ne semblait pas se rendre compte du chaos qu’il avait réussi à créer dans ma vie. C’était un comble qu’un Déchu bousillât l’existence de l’Empereur Noir. Le Chaos m’était réservé. Ça m’agaçait. Malheureusement, les besoins de l’Ailes Noirs en moi ne s’encombraient d’aucune complexité. Seuls les besoins vitaux et la volonté d’autodestruction me portaient. « Ah te voilà ! » me dit-il, visiblement ravi. Le grognement qui sortit d’entre mes lèvres fut aussi rapide que mon poing vers sa face. Il l’arrêta à une main. Mes doigts dans sa paume, mon regard changea légèrement, plus étonné qu’autre chose. Il était rare que j’eusse des limites. Ma force physique n’était pas nulle, loin de là. Il ricana, taquin. Je forçai sur mon bras pour reprendre ma main mais rien n’y fit, elle resta coincée dans la sienne. « Lâche-moi ! » grognai-je. « On dit s’il te plaît. » Il n’eut qu’une volée d’insultes en réponse. « Tu vois, cette fois, tu es énervée pour une raison. » dit-il, tranquillement, non sans me tordre le poignet. « Je vais t’arracher les dents ! » soufflai-je enfin, entre deux grondements de douleur. Imperturbable, le Colérique me fixait d’un air amusé. « Détends-toi. » « Me détendre ? » Alors que je venais d’avoir une entrevue catastrophique avec la Reine des Chamans et, ce, à cause de lui ? « Je comprends ta colère. C’est vrai que c’est ma faute. Néanmoins, si tu persistes sur la voie de la violence, je vais te casser le poignet et ça ne t’avancera à rien. Respire. » La grimace qui déformait mon visage perdit peu à peu de sa superbe. Quelque chose me poussait à l’écouter, sans doute la faible partie raisonnable qu’il me restait. Je fis entrer une grande bouffée d’air dans mes poumons, lentement, avant de la relâcher. Peu à peu, la Colère se dissipa, ainsi que la douleur sur mon articulation.

Quand je fus calme, il me lâcha totalement et sourit. « Tu comprends plus vite que mon précédent apprenti, c’est bien. » se contenta-t-il de dire. Il me troublait. Je trouvais ça improbable qu’un homme capable de me maîtriser ne fût qu’un fermier du Cœur Vert. Les espions avaient quelques difficultés à remonter la piste des Déchus. Leurs changements d’apparence fréquents n’étaient pas faciles à suivre. Lorsqu’ils se couplaient à un changement d’identité, c’en devenait presque impossible. Thomas était vieux et si on lui avait donné la gestion d’une Déchue capable d’anéantir une propriété entière, ce n’était pas pour rien. Il en avait les pleines capacités. « Une bière ? » Mon regard heurta le sien. « C’est une plaisanterie ? » marmonnai-je. « Si tu ne veux pas boire, laisse-nous. Nous étions en train de discuter. » Je remarquai pour la deuxième fois ses interlocuteurs. Je les avais totalement oubliés. La Colère déformait la réalité. Beaucoup d’éléments du décor devenaient invisibles. « Tu devrais te trouver des vêtements. » me fit-il remarquer. « Hum. » fis-je, avant de tourner les talons. « Ne va pas trop loin. » « Ta gueule. » La Colère était partie mais le mauvais caractère du Déchu, pas du tout. J’étais Roi. Je n’avais pas besoin d’une nourrice. Normalement.

Je sortis de la boutique, habillé. J’avais trouvé un débardeur blanc. Il était transparent et l’absence de sous-vêtements pouvait se noter aisément. Par-dessus, une veste en cuir noire me donnait déjà chaud. Ce n’était pas grave. Je l’aimais trop pour ne pas la porter. J’avais un short délavé et troué. Sur ma cuisse, il y avait un tatouage. La peau était rouge et légèrement gonflée. Je l’avais fait faire en chemin, sur le parcours séparant l’homme sur qui j’avais vomis et ma pilule contre les effets de l’alcool. Je ne le regrettais pas, pour l’instant. C’était une rose. Il y avait marqué « Eli aime Léto. » en Anatæma dessous. Autour de mon cou, il y avait un collier en cuir, avec des piques de métal, assorti à un bracelet plus large. Je portais des bottes et mes cheveux étaient relevés et en bataille. « Hey toi ! Tu viens boire un verre ? » Je toisai l’individu. « J’t’emmerde. » répondis-je, avant de continuer ma route. J’eus une idée et usai des Artifices de Lucifer pour le priver de sensation au niveau des jambes. Je réitérai l’opération sur quelques individus. Je ris, en pensant que je les faisais décidément tous tomber, littéralement.

Au bout de quelques minutes, je vis trois silhouettes non inconnues. Deux d’entre elles étaient même particulièrement connues, en profondeur. Laëth, Adam et Jil étaient ensemble. Mes dents grincèrent. Je ne savais pas ce qu’ils faisaient là mais je n’aimais pas ça. Je m’approchai, pris une pomme dans une bassine, en ignorant les protestations d’un Déchu, visai la tête d’Adam et lançai.

938 mots

Kaahl cherche Thomas. Il le trouve et celui-ci réussit à calmer sa Colère. Il part se chercher des vêtements, voit Jil, Adam et Laëth et lance une pomme sur Adam parce que la situation l'agace. Il ne note pas encore l'accoutrement de Laëth  [RPPT] - Le Grand Fessetival de la Charité  - Page 6 943930617

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