Le Deal du moment : -45%
Four encastrable Hisense BI64213EPB à ...
Voir le deal
299.99 €

Partagez
 

  [Event Réprouvés] - Que la Lumière dévore

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4104
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Jeu 05 Sep 2024, 17:06

Que la Lumière dévore


Image par Anastasia Shevchenko
Rédaction par Priam & Freyja

RP précédent : C’est ainsi que nous mourons.


La vibration de la fête se propageait dans tout le corps d’Hazaan. Son cœur pulsait en harmonie avec les tambours et ses pieds frappaient en rythme le sol humide de la grande place de Gein’Drakul. La foule de Manichéens qui dansait autour de lui faisait trembler les pavés et se répandait dans les rues comme autant de sang dans les artères et les veines d’un corps immense. Leurs tenues rouges, noires et blanches scintillaient sous l’éclat des feux et des lunes. Des chanteurs menaient leurs voix de leurs tripes jusqu’au ciel, et il entendait les Étoiles leur répondre. Leur mélodie s’enroulait autour de lui, aussi douce qu’impitoyable, et traçait déjà la voie qu’il devrait emprunter dès le lendemain. Il n’avait jamais appartenu à autre chose qu’au Destin ; il incarnait désormais officiellement et plus que jamais son fer de lance, la pointe de son épée, son guerrier de chair et d’os. La prophétie se répercutait en écho dans tout son crâne, jusqu’à faire s’entrechoquer chacun de ses muscles. Il est temps pour les Manichéens de servir l’Équilibre. Que leur trépas engendre leur renaissance. Que la Lumière rayonne et que l’Ombre dévore. Qu’il le voulût ou non, il la portait sur ses épaules et serait l’un des garants de sa réalisation. Il avait derrière lui les Ætheri, les Zaahin, et devant lui, tout un peuple bercé d’espoir – et cet espoir appesantissait la couronne qui ceignait sa tête.



Lorsqu’il poussa la porte de sa chambre, aménagée dans l’un des étages du phare colossal qui dominait la cité, il sentit immédiatement une présence. Il brandit sa hache et s’avança vivement dans la pièce, claquant la porte derrière lui. « Montre-toi. » La silhouette de Win se détacha de la pénombre. Hazaan baissa sa garde. Aux murs, les torches s’embrasèrent pour projeter sur leurs visages des ombres mouvantes. Dans les reflets de ténèbres et de lumières qui peignaient la figure de la femme, le Réprouvé reconnut à nouveau les traits de son ancienne souveraine. C’était comme si son esprit tentait de s’imprimer sur cette surface, de regagner un souffle de vie. Il frissonna. « Erza a entamé un chemin que tu dois poursuivre. » - « Je sais. Je n’ai pas oublié ta prophétie. » - « Les Étoiles te l’ont-elles répétée ? » Face à sa surprise, elle sourit et fit glisser ses doigts sur l’un des coins de la petite tablette qui servait de bureau. Il la scruta, avant d’articuler : « Ça, et d’autres choses. » Son sourire s’étira. Savait-elle de quoi il parlait ? Avait-elle eu vent de ce que le Destin avait décidé ? De ce que cela impliquait pour son peuple d’origine ? Win possédait un savoir dont il peinait à mesurer l’ampleur. « Atthirari a rejoint la Voie des Zaahin. Keizaal toute entière œuvre à la réalisation de la prophétie. » Il plissa les yeux, puis tira une chaise sur laquelle reposait des vêtements sales, et s’y assit. « Nous vous aiderons. Pour vous guider ou vous appuyer. Ylmir et Sænor se présenteront à toi en temps voulu. » Lors de leur dernière conversation, peu de temps après la guerre, elle les avait déjà évoqués. Le Thur Pruzah et la Thur Sadon. À eux trois, ils formaient une inséparable trinité. Des mythes, des légendes, des fables. Des Thur dont on parlait à peine, qu’on oubliait souvent, qu’on associait parfois à des Zaahin, qui nageaient davantage dans les croyances que dans la réalité. Les garants de la Loi des Manichéens, celle-là même que la Thur Vakul lui avait énoncée dans sa prophétie. « Nous nous reverrons. » La lumière joua autour d’eux, et Win se fondit dans la nuit.



Devant l’assemblée de Réprouvés, Hazaan traça sur le front d’Asha Belegad le signe des Thur. La terre argileuse, ameublie par l’eau, laissa une marque cuivrée sur la peau de la femme. Quand les doigts du Seigneur des Deux Rives se retirèrent, elle rouvrit les yeux. « Verndari Leið*. » prononça-t-il distinctement. Elle répondit : « Que la volonté des Zaahin soit faite. Que je sois la Gardienne du Chemin, celle qui guide, nourrit et protège, celle qui avance, combat et détruit. » Le poing du brun se referma autour d’une couronne tressée de feuilles d’or et d’épis de blé. Il la déposa sur le sommet de la tête de la nouvelle Thur Merrill. Les Bipolaires, qui semblaient jusque-là avoir retenu leur souffle, expirèrent dans une série de cris guerriers. Quelques secondes plus tard, la fête éclata. Hazaan parcourut la scène du regard, un sourire aux lèvres. Après Lumnaar’Yuvon, il devrait se rendre à Gona’Halv où, comme ici et à Gein’Drakul, il nommerait officiellement un Thur – Graelf Daramor. Au préalable, il annoncerait la mort d’Erza et sa propre montée sur le trône. Puis les festivités s’embraseraient. Sur tous les territoires manichéens, elles brûleraient plusieurs jours durant. Parallèlement, il écrirait à tous les Rois et Reines des Terres de Sympan pour les informer du changement de royauté. Il inviterait tous les monarques qui le souhaitaient à discuter avec lui, à Juvaniel. Le deuil des Réprouvés terminés, ils ne pourraient plus vivre enfermés.

La main d’Asha sur son avant-bras l’invita à tourner la tête vers elle. « As-tu vu mes autres enfants ? Priam et Freyja ? » Il dénégua. « Raguel a enquêté sur Freyja aussi, mais elle n’a rien trouvé. Elle n’est pas allée à Gein’Drakul depuis longtemps. Et je n’ai pas eu de nouvelles de Priam depuis cette histoire d’attaque à Seaghdha, et le fait qu’il se porte mieux. » - « Ils ont dû entendre parler de la mort d’Erza. Ils devraient être là. » Elle le dit sans reproche, davantage avec l’inquiétude d’une mère. « Peut-être qu’ils sont auprès de leur frère. Il aura besoin d’aide, étant donné l’appel de Raguel. » Une ombre passa sur le visage de la femme. « Je n’attends pas de toi que tu pourchasses et tues ton propre fils. » précisa-t-il. Le regard qu’elle planta dans le sien le fit frémir. « Ça ne tuerait ni ma colère ni ma honte. » Elle n’ajouta rien et descendit les quelques marches de l’estrade de fortune dressée pour l’occasion afin de se mêler à la foule. Les iris d’Hazaan remontèrent vers la ligne d’horizon. Ils étaient là. Ylmir et Sænor. Il inspira. Tout commençait.

1051 mots

Explications


Bonjour et bienvenue dans ce rp spécial Réprouvés-RAAAAAAAAAAAAAAAAH !   [Event Réprouvés] - Que la Lumière dévore 002

* Verndari Leið = Thur Merrill. C'est un mot de la future langue qui apparaîtra dans la nouvelle fiche <3

1) Suite à la mort d'Erza, le nouveau Seigneur des Deux Rives (Roi des Réprouvés) est Hazaan Tyd'Saan. Il est connu pour avoir été le Thur de Lumnaar'Yuvon pendant de longues décennies et pour le rôle qu'il a joué lors de la Guerre des Dieux : il s'est bravement battu et a ainsi gagné son rang de Thur. Il a toujours soutenu et épaulé Erza. C'est un guerrier aguerri, qui a mené les troupes lors de la bataille d'Amestris (il n'était pas pour mais il y est allé). Il est plutôt très bien vu par le peuple, dont il prend soin au travers de sa politique à LY. Il n'a jamais voulu de la couronne mais dans la vie on n'a pas toujours ce qu'on veut et parfois on a ce dont on ne voulait pas ! Il en a bien conscience puisque c'est en réalité un Rehla   [Event Réprouvés] - Que la Lumière dévore 1628 (des années que je plante des indices, je suis surexcitée d'avoir enfin abouti le truc /sbaf)
Il a officiellement nommé Raguel Asdunaar (avatar) Thur Merill de Gein'Drakul (Sceptelinôst), Asha Belegad Thur Merrill de Lumnaar'Yuvon (Bouton d'Or), Graelf Daramor (avatar) Thur Lahvu de Gona'Halv. Pour les Thur "secrets", ils n'ont pas changé : la Thur Vakul (Sentinelle de l'Ombre) est Win (fiche de PNJ), le Thur Pruzah (Sentinelle de la Lumière) est Ylmir (avatar) et la Thur Sadon (Sentinelle de l'Impartialité) est Sænor (avatar). Je ferai la fiche des deux derniers plus tard car s'ils ont toujours été là, c'est la première fois qu'ils sont introduits en jeu.
Des festivités ont lieu sur tous les territoires réprouvés pour célébrer la mémoire d'Erza, l'accession au trône d'Hazaan et la nomination des Thur. Ce sont vraiment d'énoooormes fêtes qui vont durer plusieurs jours, avec nourriture à outrance, boissons qui coulent à flot, musiques, chants, danses, combats, parties de jambes en l'air (je barre mais on connaît tous les Réprouvés), etc. Votre personnage peut y participer s'il va à Keizaal, la cité est ouverte aux étrangers et ils sont les bienvenus durant cette période de deuil car Atthirari (avatar) considère qu'Erza n'a pas eu de l'importance uniquement pour les Réprouvés, mais pour tout un tas d'autres peuples (ne seraient-ce que les Anges/Démons nés de Réprouvés mais partis de chez eux). Sachant qu'à Keizaal, on ne fête que la mémoire d'Erza (puisqu'ils sont indépendants et qu'Atthirari est le Roi légitime et reconnu). Les autres territoires sont fermés jusqu'à nouvel ordre.
Hazaan a écrit à toutes les têtes couronnées des Terres de Sympan pour les informer du changement de royauté. Il ouvre une porte à la discussion pour ceux qui le souhaitent, discussion individuelle qui se tiendrait à Juvaniel. Concernant les plus proches alliés (comme les Déchus par exemple), les partenaires commerciaux importants, les Anges/Démons (pour parler des Enfants de Réprouvés), etc., il requiert une rencontre pour revoir les traités, les revalider ou les modifier, etc. Concernant les ennemis (les Sorciers, donc /sbaf), il ne les invite pas à discuter mais il ne ferme pas toutes les portes non plus (en fait il attend que Cyrius dégage pour avoir quelqu'un d'un peu plus sain avec qui établir des relations politiques, bonnes ou mauvaises xD).

2) Je l'ai survolé dans mon deuxième paragraphe donc je l'explicite clairement ici : chez les Rehlas, il y a tout un courant qui vise au remplacement des têtes dirigeantes. Leur but c'est de prendre la place des souverains actuels ou de se rapprocher le plus possible du pouvoir (donc devenir niveaux V) pour assurer la réalisation des Prophéties de l'Ere actuelle. Personne ne le sait hormis les têtes pensantes/les hauts placés chez les Rehlas (et les Rehlas amenés à monter dans la hiérarchie de leurs races officielles, comme Hazaan), mais il peut y avoir des rumeurs à ce sujet chez les Rehlas (et uniquement chez eux puisque c'est une race secrète).

3) La tête de Dastan Belegad a été mise à prix (on l'accuse d'avoir fait entrer des étrangers dans Gein'Drakul/Sceptelinôst, dont Erasme Salvatore, et d'avoir ainsi contribué à la destruction de la ville). L'avis de recherche lancé par Raguel est mondial.
Concernant la réaction des peuples :
Si vous souhaitez jouer cette intrigue-là, n'hésitez pas à me mp ! ça peut être rigolo nastae

L'événement est ouvert à tous et toutes. Vous pouvez réagir à tous les thèmes précités <3 Vous pouvez aussi en profiter pour réagir aux événements de cette actualité.

Si vous avez des questions, vous pouvez les poser dans le sujet dédié et on passera répondre !

Vous avez jusqu'au 5 novembre 2024, 23h59 pour poster.

Bonne écriture   [Event Réprouvés] - Que la Lumière dévore 1115729823

Gains de l'événement
Pour un message unique de 900 mots :
- 1 point de spécialité

En plus, pour ceux qui rp à Keizaal (Stenfek) OU qui rp avec un PJ Réprouvé (par exemple si Nostra rp avec Sol) :
- Le Skerza : Grâce à ses pouvoirs d'immatérialité, le Skerza ne subit pas les déconvenues habituelles aux navires. Il traverse les flots sans se soucier des tempêtes, n'est jamais sujet aux coulaisons et ne peut être atteint par les monstres marins ou les attaques de pirates. Il apparaît dès que son propriétaire se trouve proche d'un rivage et souhaite entamer une traversée. Sa taille s'adapte en fonction des besoins. Les pouvoirs du bateau sont effectifs si le propriétaire prie et fait régulièrement des sacrifices à Erza, Zaahin des tempêtes.





  [Event Réprouvés] - Que la Lumière dévore 1628 :


  [Event Réprouvés] - Que la Lumière dévore 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t40510-priam-freyja-bele
Daé Miirafae
~ Rehla ~ Niveau IV ~

~ Rehla ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 787
◈ YinYanisé(e) le : 29/05/2019
Daé Miirafae
Ven 06 Sep 2024, 01:32


  [Event Réprouvés] - Que la Lumière dévore Alone-10
Le Grand Sommeil



« Tu as compris, Daé ? »

Les iris clairs de Geralt semblaient déjà ailleurs, les étoiles lui parlaient à un rythme que Daé redoutait, sachant très bien qu’il risquait de vivre cela un jour. La mission était claire, il avait oeuvré pour le Destin correctement, il avait montré que la Lune Noire n’était pas sa maîtresse, il allait maintenant devoir se rapprocher de son peuple d’adoption et surtout, gravir les échelons. La nouvelle Sin Luxinreis avait demandé à ce que les enfants de la Lune dont c’était la destinée se rapprochent des cercles de pouvoir et Daé en avait les capacités et surtout, c’est ce que les étoiles avaient chantées à son mentor. Il avait commencé ses études, puis les avait mises en pause. Mais apparemment, il allait devoir se re-farcir les enseignements de Lyn, son mentor sorcier. Il ouvrit ses ailes et décolla de l’université en direction de la Vorace.


~~~

Le soleil frappait les toits d’Amestris alors que Daé essayait la huitième tenue de sa matinée. Il avait rendez-vous avec Lyn et ne savait pas très bien à quelle sauce il allait être mangé. Qu’à cela ne tienne, il arbora une tenue en lin rembourré grâce à des épaulettes, toujours bleu nuit et toujours brodée de quelques symboles atronomiques, même si ceux-ci avaient perdu tous leur sens avec les modification de la carte du ciel. Depuis quelques mois maintenant, ses enseignements continuait, il avait commencé à maîtriser convenablement la Valse Destructrice et parvenait à apprivoiser cette magie maléfique qui coulait dans les veines du peuple noir. Il arriva précisément à l’heure à son cours qui était le dernier de la saison. Le premier cycle s’achevait et il avait été terriblement long. A la fois, car, à sa grande surprise, le Rehla avait dû réviser et travailler afin de comprendre une forme de magie qui n’était pas la sienne et surtout, car il avait dû se taper les imbéciles qui lui servaient de camarades et qui ne comprenaient rien à la marche du monde. Son seul réconfort avait été Lyn, c’était dire à quel point tout cela avait été dur. Son mentor sorcier qui cachait en permanence son identité d’enfant de la lune, mais sa simple présence lui rappelait la raison de ce temps passé. Il resta dans le bureau à la fin du cours et à peine la porte fût-elle fermée qu’il sentit la sensation, extrêmement désagréable, d’une téléportation.

~~~

La pièce était inconnue au Rehla, mais l’odeur familière et les rues au travers de la fenêtre également. Ils étaient à Lua Eyael.

« Vous pourriez laissez tomber votre Umbra Ora ici. »

« Si un jour je le laisse tomber, les Chanceliers me tomberont dessus et je finirai crucifié. »

« Ce serait peut-être pas plus mal. »

Le silence retomba pendant que Lyn manipulait une carte du ciel, ses yeux se brouillèrent, il écoutait les étoiles. Daé s’assit et changea de tenue quelques fois avant que Lyn ne revienne à la réalité.

« C’est donc vrai. Je me réjouis pas. »

« Quoi ? »

« Du moment où tu me donneras des ordres. »

Daé leva les yeux au ciel.

« Tu es resté trop longtemps à Amestris, le Destin n’a que faire de ton ego. Si je dois t’en donner je t’en donnerai, si tu dois me tuer, tu me tueras, un point c’est tout. »

Le Martyr de la Lune était repassé au tutoiement par habitude du lieu où cette adresse était de rigueur.

« En tous les cas, il va falloir accélérer ta formation. »

« Tu vas me dire ce qui se passe à la fin ?! »

« L’Empereur des Deux Rives est mort et a été remplacé. Et j’ai reçu hier un courrier me disant de voir si les calculs de ton destin se confirmait. Un courrier de Geralt. »

Le nom de son vrai mentor attira toute l’attention de Daé.

« Je ne sais pas ce qui est vrai au niveau du pouvoir, mais je sais que je dois te former. Tu vas repasser chez toi et on va aller à Taelora. Je m’arrangerais pour que la hiérarchie sorcière considère ça comme ton expédition nécessaire à ton entrée à l’université et ensuite, tu continueras tes études sans moi. Il faut que tu te frottes à cette race sans le filet de sécurité que je représente. Les gens chuchotent à Lua Eyael que le Destin de plusieurs d’entre nous s’est modifié dernièrement. Que l’infiltration va prendre de plus en plus de place. Tes parents sont morts, toi, non ? »

Daé fut sous le choc, l’air se refroidit autour de lui. Il ne s’en souvenait pas, son souvenir ayant été confié à quelqu’un d’autre, mais ses parents étaient morts de sa main. Lyn sourit et enchaîna :

« Si cette phrase te fait réagir comme ça, je me réjouis que tu meurs toi aussi sur une croix dévoré par la Vorace. Sache juste que ce qui t’attend est bien pire, mon ami. »


« Je ne suis pas ton ami. Quelle est la suite ? »


« Passe chez toi et fais ton sac, on a un briefing dans une dizaine de minutes et après on part pour Taelora. Cette histoire de souverain ne nous concerne que très peu, mais c’est le début de quelque chose. Il est temps que tu fasses tes preuves dans le peuple noir et je te promets que ça va être très très amusant. »


Daé sauta par la fenêtre sans demander son reste, se demandant quel était le lien entre l’Empereur des deux rives, les rumeurs dont lui avait parlé Lyn et sa situation actuelle, mais ne cherchant pas à en comprendre plus.
918 mots
Contexte et chrono : Ce rp prend place à la fin des études de premier cycle sorcier chez Daé avec son mentor Sorcier/Rehla, il lance l'arc Sorcier de Daé et est juste avant Taelora.

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t36632-dae-miirafae-term
Ludwine Rhoswen
~ Vampire ~ Niveau I ~

~ Vampire ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 33
◈ YinYanisé(e) le : 16/08/2024
Ludwine Rhoswen
Sam 07 Sep 2024, 10:04



Que la Lumière dévore
Ludwine



Sur les Terres du Lac Bleu

Ludwine s'était montrée à la réception avec la meilleure volonté du monde. Comme Roseline l'avait laissé entendre, son isolement ne pouvait être éternel – même si elle ne voyait réellement pas où était le mal à ça. Mais la musicienne ne l'avait pas transformée dans l'objectif qu'elle demeure cloîtrée dans sa chambre. La Vampire avait par la suite profité d'une balade à cheval autour du parc ceignant le domaine pour insuffler à sa jeune recrue les graines de la culpabilité, en lui relatant l'état préoccupant de sa mère ces derniers jours. Face à l'affection dont souffrait Macarius depuis son retour d'Avalon, la Comtesse était désemparée mais se devait de mettre de côté son inquiétude pour gérer en solitaire à la fois le domaine, et les affaires. Après des mois passés sous leur toit, Roseline était devenue la confidente et amie à la fois de la mère et de la fille. Elle servait souvent d'intermédiaire lorsque la communication entre les deux manquait de liant.

Désireuse de ne pas laisser sa mère ployer seule sous les responsabilités, et de lui faire plaisir, à elle ainsi qu'à Roseline, Ludwine était venue lui prêter main forte pour l'organisation et lui avait promis d'être présente à la soirée prévue depuis des semaines. Les noms inscrits sur la liste d'invités se massaient désormais, non plus encre mais en chair et en os, comme un troupeau bavard et haut en couleurs dans la salle de bal et la jeune femme commençait à regretter son zèle. Les doigts serrés autour de son verre de vin, elle se houspilla mentalement et s'efforça d'afficher un air amène avant de plonger dans le tumulte.

« Oh ! On ne vous avait pas vue depuis une éternité ! » s'écria une Magicienne en la voyant louvoyer entre des groupes en pleine discussion. Ludwine s'arrêta et lui sourit. « J'ai été souffrante, quelques temps. » C'était le mensonge qu'elle préférait donner, en attendant de révéler la véritable raison de son isolement. « Oui, vous avez encore le teint très pâle, ma chère. Buvez donc ce vin, ça vous requinquera ! Ce dernier cru est un vrai succès, je dois vous avouer avec un peu de honte que j'en suis à mon troisième verre. Mon époux me dit que j'exagère, mais rassurez-vous, je ne partirai pas d'ici sans vous commander quelques bouteilles. » Elle se mit à rire joyeusement pendant que Ludwine avalait une gorgée de son vin sans y prendre aucun plaisir. Elle se souvenait des notes riches de leur production, mais ses papilles n'étaient plus capables d'en apprécier la saveur.

« Nous avons prévu une petite surprise, ce soir. Roseline Rengaw va jouer pour nous, une de ses sonates au piano. » Comme chaque fois qu'elle parlait des œuvres de la Vampire, la passion illumina ses traits. « Vraiment ? Splendide ! Rengaw... Ce nom me dit quelque chose... » « C'est une compositrice. Elle nous vient de Seaghdha. » « De Sea... Oh c'est donc vrai ! J'avais entendu des rumeurs selon lesquelles votre famille se serait liée d'amitié avec des Vampires, mais je ne prête pas attention aux racontars qui concernent mes amis, naturellement. » « C'est très gentil de votre part. » sourit Ludwine sans saisir le mensonge. « Elle vit effectivement avec nous, nous avons l'honneur d'être ses mécènes. » « Vraiment ? Comme c'est... exotique ! J'ai hâte de l'écouter jouer dans ce cas. Mais en parlant de nouveautés, avez-vous vu les dernières nouvelles ? » La Magicienne se mit à frétiller, les yeux brillants. « Notre peuple se prend réellement d'affection pour les Belegad, semble-t-il. » Comme la femme attendait une réaction, Ludwine prit un air interrogateur pour l'inviter à continuer. « Bien sûr, vous avez dû entendre parler des épousailles entre le Duc Paiberym et Freyja Belegad. » La Vampire hocha la tête poliment. Elle tâcha de rester attentive malgré sa déception de changer déjà de sujet. . « À présent, nous hébergeons Dastan Belegad parmi nous ! Dites-vous bien que les Réprouvés, son propre peuple, ont mis sa tête à prix ! Palpitant, non ? » L'attention de la jeune femme s'était évaporée, et elle tenta de se ressaisir. « Ah euh, oui, certainement. » « Et vous vous demandez sans doute pourquoi ! Vous n'avez vraiment pas lu cette histoire dans les journaux ? » « Non, j'ai fait la découverte d'une nouvelle écrivaine qui a écrit toute une saga de livres d'aventure et je n'ai pas lu grand chose d'autre, je n'arrivais tout simplement pas à lâcher ses livres ! » s'enthousiasma soudain Ludwine. « Le récit entremêle plusieurs personnages autour du personnage principal, qui se trouve être une Lyrienne. Ça s'appelle - » « Fascinant, fascinant ! » la coupa la Magicienne. « Une saga devrait être écrite sur Dastan également, si vous voulez mon avis ! » Dépitée, Ludwine baissa les yeux. « Songez-y, il aurait été mêlé à cette terrible histoire à Sceptelinôst, avec ce monstre horrible qui aurait commencé à détruire la ville. Entre vous et moi, j'espère qu'ils en profiteront pour rénover un peu tout ça, on la dit vilaine comme tout, et habitée par de sordides gens, sordides vous dis-je, des bandits et des malfrats, de la pire espèce ! » Elle souffla de désapprobation mais semblait en réalité émoustillée. « Ah, vraiment. » réagit mollement Ludwine qui préférait parler de sa découverte littéraire. « Figurez-vous que l'Impératrice des Deux Rives a été retrouvée morte à la suite de ce terrible incident. » poursuivit la Magicienne après s'être hydraté le gosier d'une nouvelle gorgée de vin. « Personne ne sait vraiment comment elle est morte, mais certains disent qu'Érasme Salvatore serait son assassin, car il aurait été vu avec Dastan Belegad sur les lieux, comme par hasard, n'est-ce pas. » Elle lui fit un clin d'œil et Ludwine cilla sans comprendre. « D'autres journaux présentent d'autres hypothèses, allez savoir où se trouve la vérité. Qu'en pensez-vous ? » « Euh... Oui c'est très passionnant. Vous savez, vous aviez raison, je vais aller me reposer un instant, je me sens encore faible. » mentit-elle avant de prendre congé.

1022 mots
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t40583-ludwine-parsifal-
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4149
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Sam 07 Sep 2024, 11:46



Que la Lumière dévore



Chaque dessin que je fais de ton visage n’est qu’imperfection. Aucun ne rend hommage à l’éclat de tes yeux, à celui de tes cheveux, à celui qui traverse ton corps tout entier lorsque tu te contentes d'exister. J’ai pourtant progressé en peu de temps, bien que je sois le seul juge des traits qui se forment sous mes crayons. Je ne pourrai jamais les montrer, et je n'en ai pas envie. Mes œuvres se doivent d’être éphémères. Je les détruis systématiquement, tout comme je détruirai cette lettre une fois achevée. Je t’avoue que j’essaye de palier le vide que ton absence crée en moi. Ces manières ne sont que des illusions, des ersatz de ta présence, des secondes durant lesquelles j’ai l’impression que tu te trouves à mes côtés. Durant ces instants, je peux te voir, je peux te parler et je peux déclarer ce que j’ai sur le cœur. Je n’ai pas renoncé à la poésie mais elle est moins franche et j’essaye de la rendre moins compréhensible pour pouvoir la sauvegarder. Je pense parfois qu’un jour, lorsque nous serons morts tous les deux et que des générations auront vécu puis sombré à leur tour, quelqu’un retrouvera ces poèmes. Je me demande comment ils seront perçus, comment est-ce qu’ils seront nommés. Poèmes de jeunesse du Prince Noir. Poèmes de jeunesse du Grand Chaos. Poèmes de jeunesse d’un Traitre. Poèmes inconnus.

Je sens ce Chaos en moi mais je comprends qu’il s’arrête facilement à la frontière de mon amour pour toi. Tout est bien plus lumineux lorsque je pense à tout ce qui te compose : ta voix, celle qui porte tes beaux mots et tes mauvais mots, tes yeux et leur éclat, ta peau, toi. À cause de toi je m’interroge sur le passé et sur le futur. Sur ce qui a fait que nos peuples soient ennemis durant des Ères, sans qu’aucune paix ne soit jamais établie. Sur ce que sera l’avenir. De temps en temps, j’espère qu’une réconciliation sera possible mais cet espoir est vain. Seul une partie des Manichéens a le pouvoir de supporter la noirceur des Sorciers et les Ténèbres ne sont pas faits pour côtoyer trop la Lumière. Sinon, elles meurent, comme j’ai l’impression de mourir souvent depuis que je te connais. Je ne suffoque pas mais je ressens ce doute. Ce doute me dit que je ne suis plus tout à fait moi, que je m’aveugle en t’admirant exister. La Lumière me dévore.

J’ignore si la vérité sur ce qu’il s’est passé à Sceptelinôst finira par ressortir. Nous la connaissons tous les deux mais ne pouvons ni l’un ni l’autre la clamer. Elle mettrait en avant trop de ce que nous désirons cacher. La poser en mots me semble aussi périlleux. La façon dont j’ai vécu cet épisode de nos vies ne doit pas correspondre à la façon dont tu l’as vécu. Pourtant, tu m’as aidé. Pourtant, nous nous sommes retrouvés tous les deux, dans notre course, devant la mort. À présent, on me prête ce meurtre. Les Sorciers m’ont déclaré coupable et cette affirmation me porte au sommet d’une gloire que je crains éphémère depuis que ton peuple a mis ta tête à prix sans évoquer la mienne. Des Mages Noirs remettent en question mon implication là où d’autres prétendent que les Réprouvés jamais n’accuseraient l’un des nôtres. Ton peuple serait trop fier pour céder la paternité d’un assassinat si prestigieux à un Sorcier. Erza appartient aux légendes et avouer que moi, qui ne suis personne hormis le fils d’un ancien Empereur, aie le pouvoir de la tuer reviendrait à admettre que les Zaahin peuvent tomber aux pieds de l’ennemi. Cette vision des choses m’accorde un répit dans la course au trône qui s’opère depuis que mon père a disparu, emportant avec lui Val’Aimé et Cyrius. Je sais pourtant que l’on tente de m’écarter. Je leur fais peur. Ma magie leur fait peur. Les Ténèbres en moi les effrayent plus qu’elles ne suscitent leur admiration. J’en suis conscient, parce que je ne suis pas encore diplômé que je les surpasse déjà. Que serai-je d’ici quelques années si je ne cesse de progresser ? Ils tremblent pour leurs positions. Ils murmurent qu’il serait peut-être judicieux de m’écarter maintenant avant que je ne devienne un réel problème. Ils doivent flairer ce vent qui soulève mon cœur, sentir que je n’hésiterais pas à tous les sacrifier.

Je me demande si j’aurais eu le pouvoir de tuer Erza si je l’avais voulu, comme tu dois te demander si tu aurais le pouvoir de tuer ceux de ton peuple qui gouvernent aujourd’hui. Honnêtement, je songe que nous pourrions parvenir à les faire tous plier. Peut-être que le lien qui nous lie dans la réalité et dans nos rêves n’est qu’un frein pour les sauvegarder de l’inéluctable encore un peu. Je m’égare probablement en orgueil mais je sens monter cette vague en moi, celle qui fera qu’un jour, qu’importe le chemin que nous emprunterons, nous nous retrouverons ennemis du fait de nos couronnes. Ces rêves m’horrifient souvent, ceux dans lesquels tu me préfères Lucius, ceux dans lesquels je n’ai d’autre choix que celui de te tuer. Ils m’horrifient plus que la vision entêtante des restes d’Erza échoués sur la plage. Le fait que tu puisses mourir avant moi me tue et je crains de désirer éliminer tous ceux qui tenteront de te ramener chez toi, là où la Mort t’attend. Les Mages Noirs te veulent. Pour eux. Contre moi pour certains. Ils pensent qu’ils pourraient réussir à te faire parler, à te faire avouer nos torts. Les mots des Réprouvés ne valent rien en temps normal mais je t’assure que si tes lèvres remuaient contre moi, on te prêterait autant de crédit qu’aux prêtres d’Ethelba.

Je pense qu’ils essaieront de m’envoyer en mission bientôt. Mon absence leur permettra de comploter contre ma personne à leur guise. Je jouis de quelques alliés mais je m’en méfie, comme tout bon Sorcier doit se méfier de ceux qui lui sourient.

À toi, toujours.

1000 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 780
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Mer 11 Sep 2024, 10:53


Images par Anastasia Shevchenko & Inconnu
Que la lumière dévore
Babelda, en duo avec Dastan

Babelda quitta la gare des pontons. Elle ne se ressemblait pas, ayant abandonné ses propres traits au profit de ceux d’un autre. Ses oreilles pointues lui donnaient l’air d’un alfar, et sa longue silhouette longiligne lui donnait une drôle de sensation. A chaque fois qu’elle n’était plus dans son corps, elle devait réapprendre les choses les plus basiques, comme marcher ou penser à se baisser pour ne pas se cogner la tête sur un obstacle devenu trop bas pour elle. C’était toujours une expérience. Cette fois, elle avait l’impression d’être une espionne, envoyée pour une mission secrète. C’était un peu le cas, sauf qu’elle n’obéissait qu’aux ordres d’Oni.

La jeune femme, dans sa peau masculine, rejoignit le lieu du rendez-vous. Elle fut la première à arriver dans l’usine désaffectée. Encore quelques mois auparavant, on y confectionnait des baguettes, mais une opportunité avait délocalisé l’entreprise, laissant le lieu à l’abandon. Parfait pour s’y retrouver en cachette. Une silhouette se matérialisa depuis les ombres. « As-tu vérifié qu’il n’y avait pas de pièges ? » Plus que les pièges, c’étaient les parasites susceptibles de les espionner qui inquiétaient le collaborateur. Les informations qui se discuteraient ici seraient sensibles, précieuses. Il ne souhaitait pas que quelqu’un d’autre les entendent et lui rafle sa prise. « Personne n’est au courant de notre présence ici. » répliqua l’homme aux oreilles pointues, tandis que son interlocuteur vérifiait le périmètre. Une fois qu’il fut assuré que leur discussion n’était bien qu’entre leurs quatre oreilles, il se retourna vers l’espion. « Alors ? » demanda-t-il, impatient. « Où est ma paie ? » répliqua la Rehla. Elle avait longuement répété, devant son miroir, pour tenir son rôle à la perfection. Ulrich l’y avait aidé, et elle avait demandé conseils à Junon. Comment se tenir, comment moduler sa voix et changer sa diction trop monotone pour mieux coller au personnage qu’elle se donnait. « Tiens. Tu auras le reste lorsque la mission sera terminée. » gronda le démon. « Et surtout, souviens toi : si tes informations sont fausses, je te retrouverai, et j’aurai ta peau. » L’Alfar esquissa un rictus moqueur puis s’empara de la sacoche qu’avait jeté le tentateur. Il fit tinter les pièces, et la mélodie de la richesse sembla le transcender. « Mes informations sont toujours véridiques. C’est bien pour ça que tu as fait appel à mes services. » répondit sereinement l’homme tout en replaçant sa paye dans un pan de sa veste. « Il se trouve à Caelum. Pour l’instant, il réside chez un Duc – Paiberym. Ca ne sera pas facile de l’attraper. Les magiciens lui ont offert l’asile et il est sous la protection de son hôte. Enfin… Il se dit qu’il est absent – en mission. Ca ne rendra pas la situation plus simple. Il faudra sans doute envoyer tes hommes pour lui tendre une embuscade une fois qu’il sera hors du domaine. »

468 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : Yizheng Ke
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4149
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Lun 16 Sep 2024, 21:50



Que la Lumière dévore



J’étais plongé dans les ténèbres. Au fond de la noirceur, un halo blanc, brillant, paraissait m’appeler. Il semblait être le seul à pouvoir me sauver. Sur les traces d’un monstre depuis des années, je me perdais progressivement. Comme un liquide collant, son aura m’enveloppait. Plus j’avançais, plus j’en apprenais, et plus mes chances de survie diminuaient. Maintenant qu’il savait que je le pistais, l’étau se refermait inexorablement. Les autres m’avaient dit de lâcher l’affaire, de passer le relai. Pourtant, ce n’était pas une option. J’étais hypnotisé par mon enquête, obsédé par ce que je trouvais et allais probablement dénicher bientôt. Je ne pouvais pas m’arrêter. Trois fois par jour, je consignais mes recherches dans un carnet que je cachais magiquement en lieu sûr. Je craignais d’oublier, à juste titre. Je pensai à lui, maintenant que mes pieds s’enlisaient dans la Magie des Ténèbres. Celui que je poursuivais était plus puissant que moi. Soudain, une silhouette apparut au bout du chemin, dos à la lumière. Je ne pus distinguer ses traits. La forme de sa silhouette était gommée par le jeu de ses vêtements amples. Ma magie pulsa pour me protéger mais la sienne fut plus rapide. Elle me heurta. Je me sentis mourir, dans le cauchemar et dans la réalité. En sueur, je me redressai vivement sur mon matelas, prêt à me défendre. Je ne fus accueilli que par une douleur vive. Je lâchai une plainte. Mon corps n’était plus fait pour supporter des gestes brusques. Malgré la dangerosité des images, je tentai de rattraper le songe avant qu’il ne disparût. Assis sur le bord de mon lit, mes mains se portèrent à mon front. Les idées s’estompaient déjà en même temps que les battements de mon cœur s’apaisaient. Ma paume caressa ma peau dans un geste douloureux. Mon cerveau était ankylosé, comme une charge lourde, impossible à manier. Ce que je savais s’était effacé et le peu qui me revenait n’avait aucune logique.

Je finis par me lever et par m’avancer en boitant vers le miroir qui recouvrait un pan de mur. Ma canne, qui me servait de support, était devenue ma pire ennemie. Je la honnissais car elle représentait ma faiblesse. La magie qui me soignait était trop lente à faire effet. Celui qui m’avait mis dans cet état était puissant et son sort corrosif. Même si je ne me souvenais de rien, je ne pouvais m’empêcher de penser que s’il avait réagi à ma présence, c’était avant tout parce que j’étais sur le point de trouver quelque chose d’important. Il ne m’avait pourtant pas tué. Il n’avait fait que m’esquinter. Pourquoi ? Il aurait pu. Cette énigme me volait mon énergie. Je ne comprenais pas.

Alors que je me torturais dessus, la porte s’ouvrit sur Worr’Eph. Il était revenu de Boraür quelques jours plus tôt, lorsque la nouvelle de la mort d’Erza avait fini par alerter Pauline. La grand-mère était immédiatement allée le chercher sur place, sans lui annoncer la tragique nouvelle au début. L’île ne l’aurait pas permis. En bon Kiir’Sahqon, sa croissance avait été rapide. Il était maintenant à la fois plus grand et plus large que moi. Il s’assit sur mon lit, ce qui fit grincer le bois. « C’est à cause d’Erza ? » lui demandai-je. « Ouais. Il faut que j’aille à Keizaal mais je n’ai pas envie d’y aller seul. » Un coup de poing de sa part m’aurait cloué au sol. Je me tournai vers lui. La marque de la peine s’était infiltrée sur ses traits. « Je ne sais juste pas si j’y ai ma place. J’ai grandi… » « Je t’assure que tu y as ta place, même si tu as passé plus de temps à l’extérieur de Keizaal qu’à l’intérieur. » « Boraür me calmait… » « Je sais. » « Depuis que je suis ici, j’ai l’impression que je vais exploser d’un instant à l’autre. Surtout de savoir que ce… ce traître… » « Arrête Worr’Eph. Ça ne changera rien. » l’interrompis-je, avant qu’il n’évoquât Dastan Belegad. Dans ses yeux, je lus une haine féroce. Celle-ci alimentait la flamme de la vengeance. Il se haïssait surtout lui-même. Il n’avait pas participé à la guerre aux portes d’Amestris. Il n’avait pas été là lorsque l’hydre avait attaqué Gein’Drakul. Comme beaucoup, il se rendait compte après-coup de la valeur des choses à ses yeux. Maintenant, c’était trop tard et la culpabilité le rongeait. Il ne savait pas comment se racheter. « Tu veux que je t’accompagne à Keizaal ? » lui proposai-je. « Tu pourras dire adieu à Erza comme ça. » Je n’étais pas sûr des termes qu’il fallait employer pour parler de l’Impératrice des Deux Rives décédée. Les croyances des Réprouvés étaient spéciales. « Je pensais que Kaahl pourrait m’y accompagner mais… » Il ne se rendit pas compte de l’impact de ses mots. Je levai les yeux au ciel. « Papa n’est pas là. Tu veux que je vienne ou non ? » « Oui d’accord. » dit-il, comme si je venais de l’agresser, piqué au vif par mon ton impatient. Les Réprouvés étaient réellement blessants. « D’accord alors. » Un voyage me changerait les idées, même si je n’étais pas certain de ce que j’allais trouver une fois sur place. « Tu as des nouvelles de Kaaz’Zin ? » « Non. » « Il sera peut-être là-bas. » « Ouais. »

Soudain, un asticot tout nu sortit de derrière la porte. Jude se planta devant nous, gonfla son torse, plaça ses poings sur sa taille et déclara : « Moi aussi je viens à Keizl avec vous ! »

934 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-el
Razhul Khan
~ Réprouvé ~ Niveau I ~

~ Réprouvé ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 27
◈ YinYanisé(e) le : 22/04/2022
Razhul Khan
Hier à 14:53


Image par inconnu

Que la Lumière dévore



« Ne mens pas, Razhul. » Ragoer, Virk et Atgeir entouraient la petite fille. Ils étaient tous les quatre assis à la grande table du salon. Les pieds de l’enfant ne touchaient pas le sol, là où les muscles des deux hommes semblaient vouloir étirer le bois massif des accoudoirs des sièges. Heureusement, chaque objet était sur-mesure et assez solide pour survivre aux nombreux conflits que le peuple des habitants de la ferme les forçait à entretenir. « Si c’est vrai ! Dastan il a fait un bisou au monsieur en noir ! C’était au Fessetival ! » Les trois adultes se regardèrent. Atgeir avait déjà soulevé l’idée que leur fille devait être maudite pour disparaître de manière intempestive. « Moi je voulais que Dastan et moi on fasse des bébés mais il préfère le monsieur en noir ! » Elle offrit à ses interlocuteurs sa tête des mauvais jours. Voir le rouquin autour de ce Sorcier de malheur l’avait profondément affligée. Maintenant, elle voulait le tuer. Elle ferait comme dans l’histoire qu’on lui avait racontée un jour où une Zaahin avait fait un bébé avec un Réprouvé aussi traître qu’exceptionnel avant de le réduire en cendres. Puisque le père avait déshonoré le peuple entier, le fils se rachèterait pour lui. Razhul n’avait pas retenu grand-chose – pas même les noms de protagonistes – mais elle avait mémorisé le fait de faire un bébé avant de tuer. C’est ce qui attendrait Dastan lorsqu’elle aurait remis le doigt dessus. Elle le pourfendrait ! « Si tu as vu Dastan à ce Fessetival… pourquoi est-ce qu’il ne t’a pas ramenée ici ? » La blondinette haussa les épaules. Elle n’avait pas très envie de dire qu’elle était partie à la recherche de gâteaux et qu’elle s’était retrouvée dans un engin volant avant d’atterrir dans une école. Elle préférait garder sa rencontre avec Lazare pour elle. « Et à Gein’Drakul, il y avait un vilain Sorcier puissant aussi… comme le monsieur du Fessetival. D’ailleurs je ne comprends pas pourquoi Dastan lui a fait un bisou… Il n’avait même pas de muscles et y avait des trucs de magie pourrie qui flottaient autour de lui ! » L’enfant pensa à l’Ygdraë. « Il y avait une madame rousse aux grandes oreilles aussi. Je crois que c’est parce qu’elle est malade des oreilles… Personne n’a d’aussi grandes oreilles ici, pas même Barek. » « Razhul… Tu comprends que si tu mens, ça risque de… » « JE MENS PAS ! » se fâcha-t-elle. Atgeir regarda les deux hommes. « On devrait en parler à Vrael… » « Ouais. Asha risque de tuer son fils sinon. » « C’est ce qu’il mériterait si tout ceci est vrai. » « C’est vrai je vous dis ! » clama l’enfant en fronçant tellement les sourcils que ça lui en brouilla la vue.

Lorsqu’elle fut partie, Ragoer prit la parole. « Elle n’a pas l’air perturbée. » « Les enfants sont trop cons pour comprendre. » argumenta Atgeir. « Je ne sais pas si elle était réellement à Gein’Drakul. Personne ne l’a vue là-bas. » « En même temps, Razhul n’est pas notable. » continua sa mère. « Mais elle est revenue avec Yngvild. Il faudrait confronter leurs versions des faits. » Virk soupira. « Je ne suis pas certain que ce soit la chose à faire actuellement. » « Tu veux cacher l’information ? » « Ce n’est pas ce que je dis. Seulement, on pourrait attendre. » « Attendre quoi ? Tu me fais chier à vouloir toujours attendre ! Même pour le sexe tu fais ton précieux ! Comme si j’avais besoin de préliminaires ! » l’invectiva Atgeir. Ragoer émit un son proche du rire. « On parle de Razhul. » recentra-t-il le débat. « La tête de Dastan a été mise à prix parce qu’il a fait entrer des étrangers à Gein’Drakul. Razhul a pu inventer cette histoire à dormir debout avec ce qu’elle a entendu ici et là. » « Ouais mais ça n’explique pas où cette foutue gamine passe son temps lorsqu’elle disparait ! Dastan aussi disparaissait fréquemment jusqu’ici. Il a pu continuer à Gona’Halv. » « Ne compare pas Razhul et Dastan ! Razhul n’embrasserait jamais l’une de ces engeances magiques… » Un coup Atgeir enfonçait l’enfant, un coup elle l’encensait. Il y eu un silence. « Il faut qu’on parle à Vrael. C’est la seule façon de savoir si Razhul dit la vérité sur Gein’Drakul. En plus, elle n’a pas dit que Dastan était avec le Sorcier. Elle a simplement vu un Sorcier. Si ça se trouve, il est venu tout seul et Dastan n’y est pour rien. » « C’est trop gros. Un Sorcier à Gein’Drakul, la mort d’Erza… » Une ombre plana sur le visage de chacun. Ils iraient honorer l’ancienne Impératrice des Deux Rives comme il se devait ensuite. Le sujet était trop récent et chacun ressentait une tristesse mêlée de colère. « … la cité qui prend feu, qui est plongée dans l’obscurité… On dit même qu’une tempête s’est abattue sur la ville… » « Tu penses que les Zaahin nous testent ? » « Je pense que ça pue. » « Hazaan redressera la situation. » trancha Atgeir. « Asha aussi. » La femme acquiesça. « On attend la fin des festivités et ensuite on ira trouver Vrael. » décida-t-elle, avant de se lever.




« Yngvild ? » Razhul passa sa tête sur le côté d’une énorme barique de bière. Les deux fillettes jouaient à cache-cache. Dans le tumulte des festivités, autant dire que l’une n’avait aucune chance de retrouver l’autre. Les corps se frôlaient ou s’empoignaient. Les pulsations offraient un rythme idéal pour la danse, pour le sexe ou pour la guerre. Certains buvaient, d’autres mangeaient. Partout, l’ivresse trouvait sa place. C’était entêtant et mystique. La blondinette savait que la mort d’Erza était un événement important, tout comme la nomination d’Hazaan et celle d’Asha. Néanmoins, son esprit avait fini par oublier toutes ces histoires d’adultes. Il préférait se perdre sur des considérations plus importantes, à savoir les jeux et les biscuits ; qu’elle avait avalé par dizaine. Dans sa tête, une phrase revenait cependant souvent : quand elle serait grande, elle aussi serait une tempête !

1032 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t39545-razhul-khan
Susannah
~ Sirène ~ Niveau II ~

~ Sirène ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 466
◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Susannah
Hier à 18:50

  [Event Réprouvés] - Que la Lumière dévore Gnra
Que la Lumière dévore
Zelphaba



Zelphaba traînait des pieds. Tous les trois pas, elle soupirait de façon audible et prenait soin de paraître sous l'emprise d'un suprême ennui, en particulier quand son père ou sa mère se tournait vers elle. Toutes ses tentatives pour rester à Adraha s'étaient heurtées au mur intransigeant de leur autorité. Tour à tour, elle avait essayé d'acheter ses parents en se montrant aussi affectueuse qu'elle avait pu l'être, enfant, puis elle était allée jusqu'à négocier, pour finalement taper du poing et envoyer son pied cogner dans les meubles dans une dispute qui avait fait trembler les murs et dont elle était sortie perdante et la lèvre supérieure éclatée et les yeux gonflés de larmes de rage.

« Ce n'est pas si horrible, tu vois ? » lança Mrin d'un ton enjoué au moment où le pied de Zelphaba s'enfonçait dans une mare de bière échappée d'un fût. Elle grogna et s'en extirpa. L'obstacle lui rappelait les flaques d'urine que laissaient les dragons, en moins nauséabond, et moins grand aussi. La Réprouvée se souvenait y avoir été poussée lorsqu'elle jouait avec d'autres enfants et c'était l'Autre qui s'était relevée, frémissante d'indignation.

Zelphaba prit un air maussade et regarda autour d'elle. Des individus se massaient un peu partout dans les lieux publics, décorés pour les festivités. C'était la première fois qu'elle se trouvait dans une ville avec autant de monde et son ressenti de cette expérience se lisait clairement en plis durs sur son visage. La cacophonie qui régnait sur la ville contaminait son système. Son être vibrait sur les tonalités des chants, repris à pleines voix par ses congénères qu'elle connaissait finalement bien mal. Culturellement, ses connaissances sur son propre peuple égalaient celles des étrangers qui s'étaient mêlés aux manichéens, voire peut-être pire. Et elle ne voyait pas où était le problème. Sa vie n'était pas ici, mais avec les dragons. Ses bras se croisèrent sur son torse et elle adopta un air buté. « Bof. J'aurais préféré faire la course avec les autres. » Les autres, ses amis restés à la capitale, devaient actuellement chevaucher leurs dragons pour trancher sur le classement des dragons les plus rapides. L'adolescente n'avait pas encore le sien, mais elle avait réussi à les convaincre de la laisser monter sur une de leurs montures pour participer elle aussi. Cette course n'était qu'un de leurs nombreux prétextes pour s'amuser ensemble.

Comme s'il lisait dans ses pensées, Drand happa les épaules de sa fille. Sous la poigne d'ours, ses genoux cédèrent et elle ne dut son équilibre que grâce à l'étreinte de son père qui la maintint debout. « Mais tu vas t'amuser ici aussi, c'est promis, ma Zelphie ! » « Mais je connais personne ici ! » éclata-t-elle. Avec horreur, elle sentit une envie de pleurer inattendue rendre sa voie plus aigue. Elle se renfrogna. « On ne peut pas juste rentrer ? C'est bon, j'ai vu Keizaal. Mais j'm'en fiche ! » Ça manquait de dragons à son goût. « Nom d'un chien, c'que t'es chiante ! Cesse de tirer la tronche, on va aller boire un coup, ça va te redonner le sourire. » « Je croyais que j'étais encore trop jeune ? » indiqua sournoisement Zelphie, qui tenait à ne pas baisser les armes trop vite malgré l'intérêt qu'il venait de susciter. « Situation exceptionnelle. Tout le monde doit boire à la mémoire d'Erza. » affirma-t-il gravement. « J'la connais même pas cette Er- mmmf ! » La rage fit étinceler les prunelles de la bleue, muselée par la main velue de Drand. Ses sourcils se rejoignirent en triangles et elle se dégagea. « J'déteste quand tu fais ça ! Et ta main pue ! C'est à se demander où tu l'as fourrée ! » « T'aurais préféré que je te cloue le bec avec le poing ? » rigola-t-il. « T'aurais pas eu le temps d'en sentir l'odeur. Par contre, t'aurais senti autre chose. T'aurais même perdu quelques dents. » Son père ricana encore, envoyant un coup de coude dans les côtes de sa femme. Zelphaba leva les yeux au ciel. « Lourdingue... »

Elle ronchonna dans sa barbe inexistante jusqu'à ce qu'ils décident de s'arrêter sur une place, encadrée de quelques stands. Drand disparut pour aller leur attraper des boissons et de quoi grignoter. « Ça fait longtemps que je n'avais pas dansé. » observa pensivement sa mère, assise à côté. « Tu sais danser ça ? » fit la bleue, incrédule. « Bien sûr. Ça ne s'oublie pas. Tu veux venir ? Je t'apprend, viens. » Zelphaba leva haut les sourcils, bannissant toute trace de la curiosité ressentie derrière un masque de dédain. « Certainement pas. » articula la grincheuse, déterminée à ne pas laisser ses parents la voir apprécier une seule seconde de ce séjour forcé. Elle était convaincue qu'en boudant suffisamment fort et suffisamment longtemps, ils prendraient la décision de rentrer plus tôt. « Comme tu voudras ! » fit sa mère avec légèreté.

Quand Drand revint, il jeta un coup d'œil surpris à sa fille. « T'es toute seule ? » « Et toi très observateur. » répliqua Zelphaba, d'encore plus mauvais poil qu'avant. Selon elle, sa mère aurait dû davantage insister pour la faire quitter le banc pour rejoindre les danseurs, encore une preuve qu'elle s'en fichait d'elle. Le menton coincé entre ses deux poings serrés, l'adolescente fixait le bois de la table avec hostilité. « Maman est partie danser. » cracha-t-elle finalement. « Ah bon ? » Il fouilla la foule à la recherche de sa femme, et son regard s'assombrit aussi vite qu'il s'éclaircit en la trouvant. « C'est qui cette truffe qui danse avec elle ? » gronda-t-il, le buste gonflé comme un coq. Il lâcha le plateau bruyamment sur la table et partit à grands pas vers les danseurs. Soudain intéressée, Zelphaba le suivit du regard, le regarda bousculer l'homme avec qui Mrin dansait, lui postillonner quelques mots à la figure et prendre sa place. « Pff. C'est débile. » grommela-t-elle une fois le bref divertissement terminé. Pourquoi ne comprenaient-ils pas que tout cela ne l'intéressait pas ? Ils n'en avaient rien à faire d'elle au fond. Cette histoire de renouer avec ses racines, c'était des conneries, songeait-elle avec amertume. Ils ne réalisaient pas que ses racines à elle se trouvaient ailleurs, et qu'elle ne trouverait personne ici pour la comprendre vraiment. Irritée, elle attrapa une bière et la vida, malgré le goût qu'elle jugea atroce, mais tout le monde autour semblait la boire comme de l'eau et elle s'appliqua à en faire de même. Elle attrapa une tranche de viande épaisse comme sa main et la mâcha avec ennui avant d'attraper une autre bière, réservée à ses parents. « 'avaient qu'à revenir au lieu de me laisser pour aller faire les clowns. » râla-t-elle toute seule.

« Ah mais 'tention ! » beugla-t-elle. Elle vacillait après avoir été bousculée et se rattrapa à des caisses empilées près d'un mur. Les joues rougies, elle avait chaud, et sa vessie pesait lourd dans son ventre. Ses faibles hésitations à prendre le large sans prévenir ses parents avaient été balayées très rapidement. « Toi fais attention, gamine ! » Zelphaba montra les dents pour toute réponse et fut prise d'un haut-le-cœur soudain. Elle eut tout juste le temps de se pencher pour vomir contre le mur. « Bah alors, il tient pas l'alcool le moucheron ? » « 'pas un mouchron. » protesta-t-elle en essuyant son front couvert de sueur. « Ça va mieux ? Tu vas où comme ça ? » « J'rentre chez moi, avec les dragons. Ça doit être... par là. » Son index s'aventura au hasard dans une direction. « Complètement pétée. » commenta-t-il. « Il est trop tôt pour déjà dessaouler. » ajouta-t-il en la voyant se plier encore pour vomir. « Tu veux venir ? On a réussi à ouvrir la cave d'un bar avec des copains. Faut qu'on t'aide à être plus endurante, c'est la honte là. » « ... Mais je veux rentrer. Les dragons, la course. » lui rappela-t-elle. « Les dragons, ça bouffe pas les moucherons dans ton genre ? » « Je suis pas un moucheron putain ! Tu t'es vu, toi ? On dirait un... un... un cafard ! Ceux avec des ailes là, vilains comme tout. Elle est où ta putain de cave ? »

1419 mots


  [Event Réprouvés] - Que la Lumière dévore 7qoc
Merci Jil    [Event Réprouvés] - Que la Lumière dévore 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://lesterresdesympan.forumactif.com/t38908-susannah-daeloran
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Event Réprouvés] - Que la Lumière dévore

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [A] - Que la Lumière rayonne et que l’Ombre dévore | Réprouvés & Sorciers
» Quand le loup se réveille, il dévore sa mère. [feat. Mancinia]
» | Les Réprouvés |
» | Actualités des Réprouvés |
» [A] - L’engrenage | Réprouvés
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Terres de Sympan :: Zone RP - Océan :: Continent Devasté - Ouest :: Antre des damnés :: Sceptelinôst-