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 [Event] - Le temps des anniversaires

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Jun Taiji
~ Orine ~ Niveau I ~

~ Orine ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 5410
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Sam 10 Aoû 2024, 23:58

Le temps des anniversaires


Image par Lena @leidoodles[/url]
Rédaction par Mitsu (Jun) et Alvine (Thalès)




Les branches s’entortillaient les unes autour des autres, comme si elles cherchaient à s’enlacer. Un camaïeu de feuilles allant du vert profond à une teinte plus vive décorait l’entrelacs boisé dans lequel se perdaient les iris obsidiennes de Thalès. Il fit courir son doigt sur le pourtour d’un bourgeon, avant de le laisser glisser le long de la branche pour tracer son chemin jusqu’au tronc. Au cours des cinq dernières années qui séparaient ce jour de leur précédent anniversaire, il s’était bien épaissi. Il avait pris en force. L’arbre semblait mieux ancré dans la terre. Par moment, le jeune Ygdraë avait l’impression que ses racines allaient percer le pot qui le contenait pour rejoindre le véritable sol, celui sous lequel la vie fourmillait, reliée sur des centaines de milliers de kilomètres, jusqu’aux océans et peut-être même par-delà. Il lui arrivait parfois de ressentir un pincement au cœur quand il comparait son arbre à un animal enfermé dans une cage ; mais il savait aussi qu’ils n’avaient pas vraiment d’autre choix. Bien que considérés comme des Isäth, ses parents avaient conservé la vaste majorité des croyances et coutumes de leur peuple d’origine, qu’ils avaient adaptées à leur mode de vie. Puisqu’ils voyageaient en permanence et n’étaient jamais certains de revenir au même endroit à la même période et parce qu’il était essentiel de l’entretenir régulièrement, l’arbre de vie de leur fils vivait dans un pot. Les leurs, plantés aussi à leur naissance, se trouvaient à Melohorë. Ils ne les avaient pas vus depuis qu’ils avaient été chassés de la cité. Peut-être pour compenser, ils redoublaient de soins à l’égard de celui-ci, veillaient à toujours élargir son contenant, à renouveler la terre régulièrement, à le bercer de leur magie ; et pourtant, Thalès s’était promis qu’un jour, il le planterait quelque part.

Une main effleura délicatement la manche de son pull. « Joyeux anniversaire, mon fils. » Il tressaillit et tourna la tête vers son père, Aëgnor. Le grand Ygdraë lui sourit. « Il te ressemble. » dit-il en posant son regard sur l’arbre. « La même sagesse. » Thalès observa le feuillu, silencieux. « Et toujours un animal qui traîne entre ses branches. » Amusé, il tendit le bras et, du bout des doigts, écarta un pan de sa ramure pour dévoiler la cachette de la souris-dragon qui suivaient les circassiens où qu’ils allassent. Découverte, elle émit ce grognement proche de celui du cochon, s’étira de tout son long, puis déploya ses ailes et bondit sur l’épaule de l’adolescent pour s’enrouler autour de sa nuque. Elle colla sa truffe contre sa peau et gronda de contentement. En miroir avec son fils, Aëgnor sourit. « Excuse-moi, Youpi. » s’adressa-t-il à l’animal, nommé en l’honneur d’une période de la vie de Thalès durant laquelle il répétait ce mot en boucle, comme s’il s’agissait d’une incantation puissante. À cette époque, son arbre était une jeune pousse, et lui n’était pas bien différent : ils tendaient leurs bras vers le soleil, la moindre brise les faisait ciller et le silence les auréolait. Son fils n’avait jamais été un grand bavard. À une période, sa femme et lui avaient même cru que les Ætheri les punissaient d’être des Isäth, des marginaux, car l’enfant ne prononçait pas une phrase. Les choses avaient inexplicablement changé lorsque, assistant au spectacle de cirque d’une autre troupe, quelqu’un avait crié « youpi » dans la foule : le gamin s’était mis à scander ce mot de toute la force de ses poumons, extatique. Il avait fallu encore quelques temps pour qu’il se mît à parler normalement, mais désormais, tout allait bien. Sur certains sujets, il était même inarrêtable. L’état de santé florissant de son arbre était la preuve de ce bien-être : s’il avait été malade, la plante l’aurait montré. Il n’avait ni les mêmes comportements ni les mêmes passe-temps que les adolescents de son âge, mais ni Aëgnor ni Onéria ne s’inquiétaient plus de cette différence.

« J’ai interdiction de te dire de quoi il s’agit, mais ton cousin t’a préparé une surprise, pour ce soir. » Une lueur d’anxiété hacha les rétines du garçon brun et une grimace plissa ses lèvres pâles. Il n’avait jamais aimé les surprises. Tout ce qui sortait de l’habituel et de l’ordinaire avait tendance à l’angoisser ou à l’énerver. « Pour le reste, nous serons en petit comité. Même si ta mère a prévu à manger pour un régiment, bien sûr. » Il sourit et tira sur sa manche, déjà trop longue. Ses vêtements semblaient l’engloutir, et il en était à peu près pareil du monde : Thalès existait au milieu d’un capharnaüm éternel, et c’était caché derrière toute cette agitation qu’il vivait le mieux, touché par le soleil à travers le feuillage serré d’une canopée.

792 mots





« Chère Koko,

Il faut croire que j’ai beaucoup d’homonymes. Des homonymes, ce sont des gens qui ont le même prénom et/ou le même nom. Je vais probablement te surprendre mais Jun Taiji n’est pas mon véritable nom. On me l’a trouvé à une période de mon existence où ma mémoire me faisait défaut. C’est une ancienne Reine qui m’a nommé ainsi. Taiji, comme elle. Jun, parce que je ressemblais à une personne qu’elle aimait et qu’elle ne pouvait plus voir parce que cet homme était parti chercher son frère. Son frère s’appelait Jun. Ce prénom, je l’ai aussi choisi lorsque j’étais enfant. Il m’était comme destiné. En rêve, j’ai voulu que l’on m’appelle Jun ; Djoune, comme Djinn mais un peu différent. Je suppose que tu as déjà fait des rêves étranges ; des rêves qui t’ont presque paru réels. J’aimerais bien que tu me les racontes si tu en as envie.

Mon véritable prénom est Ezechyel. Mes parents ont nommé leur trois enfants avec des terminaisons en « el », sauf ma jumelle. Néanmoins, en réduisant son prénom, on retrouvait cette même terminaison. Edelwyn ; Edel. Je suis souvent nostalgique de cette époque, surtout en ce moment. Ce soir est censé être mon anniversaire mais celui-ci a été effacé avec les changements qui se sont opérés dans le ciel. Là d’où je viens, on dessine la position des étoiles dès qu’un enfant né. À chaque fois qu’elles se retrouvent dans la même configuration, on dit que c’est le soir de son anniversaire. Certains fêtent cette nuit avec leurs amis mais j’ai toujours préféré me promener dans les plaines, les yeux vers la voûte. Parfois, j’avais l’impression que les astres nocturnes ne brillaient que pour moi. J’aimais les dessiner et leur parler. De temps en temps, je chantais pour eux. Est-ce que tu as déjà essayé de le faire ? Je t’assure que les étoiles peuvent t’entendre. Si tu es gentille avec elles alors elles seront gentilles avec toi.

J’espère aussi te revoir bientôt. On pourra parler de ce que l’on ferait si on devenait Eversha, Lyrienn ou Sorcier.

Je t’aime,

Papa Jun.

PS : J’espère que tu garderas cette lettre dans une boite secrète. Tu pourras la relire lorsque tu seras plus grande comme ça. J’espère qu’elle te rendra plus heureuse que triste. »

386 mots

Explications


Hello !  [Event] - Le temps des anniversaires 009

Voici le rp d'anniversaire, ouvert aux joueurs qui ont réussi le bingo (et donc à tous leurs personnages). Il s'agit de : Mancinia, Alvine, Kyra, Nostra, Kaahl et moi.

L'objectif est d'écrire des rps d'anniversaire (que ce soit de votre  personnage ou non). Afin de vous guider, nous vous donnons quelques indications au niveau des races ; en sachant que pour les races qui ne fêtent pas vraiment leur anniversaire, il peut y avoir la reprise d'autres coutumes si c'est logique (ancienne race, lieu de vie différent, le fait de côtoyer des gens qui fêtent leur anniversaire etc) :

Les Anges : Il y a un jour dans "l'année" qui fête les naissances (croissance/vie). Il correspond au printemps sur leur territoire. Il n'y a pas de jour d'anniversaire pour une personne donnée en particulier (parce que c'est égocentrique).

Les Magiciens : Tous les "ans" ils fêtent leur anniversaire. Comme nous. Y a une fête, des cadeaux etc.

Les Orines : Elles fêtent surtout la formation de leur lien avec leur Aisuru puisque, avant, la naissance de l'Orine était liée au décès de sa mère (naissance Orine = Mère morte dix-sept ans après). Souvent c'est un moment intime entre les deux et il y a aussi une fête sur le territoire orine.

Les Ygdraë : Ils plantent un arbre à la naissance d'un enfant et il y a de temps en temps une petite cérémonie autour de l'arbre. Si l'arbre va bien, la personne liée est censée aller bien également.

Les Déchus : La chose dépend des Déchus et des Péchés. Néanmoins, quand ils font la fête, ça y va. Ils ne fêtent pas leur anniversaire forcément tous les "ans" et les orgueilleux & co ont même tendance à le fêter plus que nécessaire !

Les Evershas : Pas d'anniversaire individuel. Ca dépend pas mal des groupes mais il y a tout de même une fête du cycle quand il y a des éclipses solaires, pour fêter la naissance et la reproduction.

Les Faes : Il n'y a pas d'anniversaire mais une fête des fleurs ; comme les Faes naissent dans les fleurs. Elles fêtent leur "mère" en fait.

Les Humains : Tous les ans. En fonction des Royaumes, ce ne sont pas les mêmes coutumes.

Les Lyrienns : Il y a une sorte de "calendrier chinois" (tigre, cheval etc) mais pour les éléments. Chaque cycle on fête les concernés sur l'île en question et tout le monde est invité là-bas (ce qui permet de faire du jeu politique 8D).

Réprouvés : Ils ne fêtent pas le jour de la naissance mais la fin de la formation guerrière à Gona'halv. Il y a un cadeau à ce moment-là. Ensuite, ça dépend des territoires.

Alfars : Ils ne fêtent l'anniversaire que de ceux qui ont réussi quelque chose ou apportent quelque chose à la race dans "l'année".

Les Démons : Pas d'anniversaire mais ils sont beaucoup à fêter leur premier pacte et les autres en fonction du nombre (50, 100 etc). Ils font la fête avec des jeux, des combats etc.

Les Ondins : Ils fêtent l'anniversaire des deux sexes tous les ans mais il n'y a pas le même budget pour les filles (supérieur) et les garçons (inférieur).

Les Sorciers : Comme les Magiciens, à l'exception près qu'il y a plus de cadeaux pour les garçons que pour les filles. Dans certains familles, on oublie carrément les filles.

Les Vampires : Ils fêtent la création du lien (avec le créateur). C'est une fête de la renaissance en Vampire mais elle n'a pas lieu tous les ans.

Les Chamans : Pas d'anniversaire. Ils honorent souvent la vie mais voilà o/

Les Génies : Pas d'anniversaire. Par contre certains squattent les rêves d'anniversaire !

Les Ombres : Pas d'anniversaire. Elles n'ont que leurs yeux pour pleurer ! Dommage fromage !

Les Orishas : Ils ne fêtent pas vraiment leur anniversaire mais ils fêtent lorsque le troisième oeil se colore. Pas forcément tous les ans mais quand ils le veulent. Cela peut aussi dépendre du peuple dans lequel ils sont implantés.

Les Rehlas : Ils s'adaptent au peuple dans lequel ils sont mais fêtent aussi leur anniversaire de façon cyclique. À la naissance des enfants, une carte du ciel est réalisée. À chaque fois que le ciel est identique à celui du jour de la naissance, c'est l'anniversaire de la personne. Les anniversaires ont été chamboulés avec la nouvelle carte du ciel o/

Organisation du RP
On vous laisse jusqu'au 1er novembre 23h59 pour poster nastae

Bonne écriture [Event] - Le temps des anniversaires 014
Gains de l'événement

Message unique, 900 mots minimum
- 1 point de spécialité au choix
- Un cadeau pour votre personnage (vous prenez ce que vous voulez mais il faut que ça puisse lui être offert inrp).

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Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 780
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Mar 13 Aoû 2024, 08:26


Image par Huang Guangjian.
Le temps des anniversaires
Babelda
Babelda lâcha un soupir bruyant en s’appuyant contre le dossier de sa chaise. Elle passa une main sur sa nuque douloureuse, rendue ankylosée à force de se pencher par-dessus les pièces métalliques et ses carnets. La Mousse avait, une fois encore, été préposée à l’inventaire des pièces : elle devait trier, compter, ranger ; par type, usure, taille, matériaux. C’était un travail fastidieux et peu gratifiant – il en devenait même dégradant pour l’esprit qui n’était pas du tout stimulé. C’était donc elle, la Mousse, qui avait été réquisitionnée pour cette tâche. Loin de se plaindre, la Rehla avait accepté son sort : elle avait eu plusieurs semaines pour se préparer psychologiquement à cette tâche et à tout ce que cela impliquerait.

La jeune femme quitta son atelier pour se diriger vers la petite fenêtre de sa chambrée. L’air frais la revigora. Elle laissa son regard sonder le paysage extérieur. Le Tellus voyageait sur les Fjörds, sans trop oser s’imposer sur le territoire des Vampires. Les ruelles s’étaient parées de végétation, rendant la vie agréable malgré la basse température. Pourtant, il y avait plus d’un Inventeur qui n’était pas serein, en particulier les Humains que le Tellus avait accueilli par le biais de la Mahdif. Certains craignaient que des Enfants de la nuit ne s’invitent sur leur Navire et ne les égorge tous. Evidement, le lieu de vie des Enfants de Yanna possédait ses propres protections, des sortilèges pour prévenir des intrus et les repousser. Cela n’avait pas empêché la panique générale et on sentait parfois trainer une tension palpable entre les inventeurs, qui regardaient régulièrement par-dessus leurs épaules, comme s’ils avaient l’impression d’être suivis. Babelda esquissa un sourire, songeant qu’elle n’était pas mieux lotie que les autres. Elle non plus n’était pas des plus à l’aise.

Pourtant, bien que la nuit soit tombée, la Rehla ne pouvait s’empêcher de se sentir en paix, en cet instant : si l’heure était à la chasse pour les buveurs de sang, c’était également le moment pour ceux de son peuple d’écouter le chant des constellations. L’inventrice se perdit dans leur contemplation, ses oreilles bercées par leur mélodie. Sans crier gare, elle se sentit dériver vers un état presque soporifique, peut-être semblable à une transe : elle était parfaitement concentrée sur les murmures de la nuit, mais s’était coupée du monde extérieur. Aussi, elle sursauta et failli lâcher un juron lorsqu’une main se posa sur son épaule, la tirant de son état second. « Désolé, je ne voulais pas te faire peur. » s’excusa Ulrich, avec un sourire trop amusé pour être sincère. « Alors pourquoi est-ce que tu continues à me faire peur à chaque fois ? » grommela l’inventrice. Pour toute réponse, le brun rit doucement. « Tu sais pour une clairvoyante, tu n’es vraiment pas compliquée à surprendre. » se moqua-t-il affectueusement. La concernée haussa les épaules. Ses visions ne se concentraient plus sur ce genre de petits détails qui lui paraissaient désormais sans importance. « Du café ? » proposa la brune, se servant une tasse du liquide réconfortant. Quoi que, de par sa consommation abusive, il était devenu une nécessité plus qu’un petit plaisir pour elle. « Sans façon. » Babelda acquiesça pour signifier qu’elle avait entendu sa réponse, trempant ses lèvres dans la boisson noire.

« Qu’est ce qui me vaut le plaisir de ta visite ? » interrogea la jeune femme. Son mentor haussa un sourcil. « Tu ne sais pas quel jour nous sommes ? » La Tilluiel s’immobilisa – elle avait fait mine d’aller s’assoir sur le petit fauteuil de sa chambre. Elle réfléchit un instant, perplexe. Il ne lui semblait pas avoir raté de mission, cette journée était donc comme toutes les autres. « Non. » répondit-elle simplement. Le Rehla esquissa un sourire un peu triste, presque désolé. « C’est pourtant un jour important, pour toi. » Comme sa pupille ne semblait pas témoigner davantage de compréhension, il sortit un parchemin de l’intérieur de sa tenue. Lentement, il déroula le papier sous les yeux de sa disciple, qui avait manifesté de l’intérêt pour ce qu’il lui avait apporté – c’était subtile, mais il avait discerné dans son regard un brin de curiosité. « C’est… Une carte du ciel. » constata la Caeli. « Oui, mais pas n’importe laquelle… Attends, tu la reconnaitras peut-être mieux ainsi. » L’homme claqua des doigts. Aussitôt, les points indiquant la position des étoiles se mirent à bouger sur le support, formant de nouvelles – ou plutôt d’anciennes – constellations. Les yeux de l’inventrice s’écarquillèrent en reconnaissant le tracé des étoiles. « Oh. » fit-elle étonnée. « Ma carte du ciel ? » interrogea-t-elle. Ulrich acquiesça. « Elle ne sera plus jamais la même alors j’ai pris la décision de la remettre au goût du jour. » informa l’homme, tendant l’objet à sa protégée après avoir soufflé sur le parchemin – les pointillés avaient retrouvés leur place initiale. « On dirait… » commença Babelda, fronçant les sourcils. « Oui. C’aurait dû être ce soir. » confirma l’oracle. Il étira un sourire chaleureux. « Joyeux anniversaire. » chantonna-t-il, fanfaron. « Merci. » dit poliment la jeune femme, enroulant de nouveau le parchemin après l’avoir minutieusement observé. Elle ne savait pas trop comment le témoigner autrement, mais l’attention lui faisait plaisir. « Oh, et d’ailleurs… J’ai pris la liberté d’informer Camille de la date. » fit savoir Ulrich, s’emparant de sa montre à gousset. « Quoi ? » s’offusqua la Mousse. « Oui, d’ailleurs, elle ne devrait pas tarder à débarquer. » informa-t-il en se redressant. « Oh et s’il te plait, Babelda, fait un effort pour faire croire que son cadeau te plait, elle y a passé des semaines ! » Et, aussi vite qu’il était apparu, le sacripant s’était évaporé. A sa place, l’Inventrice débarqua dans la chambre de la Rehla. « Joyeux anniversaire Jane ! » s’exclama la Lyrienne, portant à bout de bras un gâteau beaucoup trop volumineux.
946 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : Yizheng Ke
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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1378
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Mar 13 Aoû 2024, 10:25


Image par Sabrina Glik..
Le temps des anniversaires
Stanislav

Stanislav dessinait à nouveau. Depuis quelques temps, il s’était pris d’affection pour cette activité qui, auparavant, ne l’avait jamais réellement intéressé. Pourtant, il se révélait plus doué qu’on aurait pu le suspecter. Cela ne suffisait pas à le rendre talentueux mais il était moins médiocre qu’escompté. Personne n’avait encore fait le rapprochement entre sa nouvelle passion et le conte de Lieugro, sa ressemblance avec le personnage de Déodatus n’était plus seulement physique. Comme l’adolescent, le brun dessinait la figure nue d’une femme, son corps cambré, non pas dans une pose lascive mais sous la l’effet de la douleur infligée par des instruments de torture. Les coups portés à la porte lui fire refermer prestement son carnet de croquis. Surpris, il se retourna. Il n’attendait personne. Il jeta un coup d’œil sur sa chambre, pour s’assurer que rien de perturbant ne traînait. Jugeant que tout était en ordre, il alla ouvrir.

La figure qui se tenait dans le couloir arracha une mine surprise au sorcier. Jane. Il ne l’avait plus revue depuis qu’elle était venue l’arracher de sa prison sur Orahza. Un mélange ambivalent l’étreignit. Du respect se heurtait à la méfiance, le tout brassé par de la reconnaissance et de la crainte. Il ne savait pas vraiment démêler l’origine de tous ces émois mais n’eut pas le temps de se poser des questions. Une boule s’était logée dans son ventre. La présence de cette femme l’inquiétait, surtout qu’elle lui apparaissait sans s’être annoncée avant. « Bonjour. » dit-elle calmement. « Pourquoi êtes-vous ici ? » répliqua le mage noir en guise de salutations. « C’est votre anniversaire. » Stanislav battit des paupières. « Comment pouvez-vous le savoir ? » « Vous ne vous souvenez pas ? Je connais votre père. Puis-je ? » La presque inconnue avait témoigné son envie de rentrer dans le petit appartement étudiant. L’homme hésita un moment, durant lequel ils se toisèrent mutuellement. Nostradamus ne lui avait jamais souhaité son anniversaire. Les Dementiæ n’étaient pas exactement proches ni démonstratifs. L’aîné savait avoir deux sœurs cadettes, des jumelles, qui avaient davantage été choyées par leur géniteur. S’il y avait pu avoir de la jalousie par le passé, seule l’indifférence l’animait désormais. Il doutait malgré tout que ces deux individus eurent pu parler de lui, et encore moins pour aborder le sujet de sa naissance. Il aurait voulu refermer la porte au nez de la menteuse mais quelque chose en lui le rendait incapable de lui refuser quoi que ce soit. A contre cœur, il se recula pour lui laisser la place de passer.

« Vous ne célébrez pas avec vos amis ? » Stanislav haussa les épaules. Il n’avait pas d’amis. Il n’aimait pas les gens, et les gens ne l’aimaient pas non plus. Il y avait bien Kitoe mais il ne l’avait plus revu depuis la fois où… Son regard tomba sur le lit où ils avaient baisé ensemble, et les souvenirs lui firent chaud dans le bas ventre. Peut-être aurait-il du la contacter. « Bien, dans ce cas, nous ne serons que tous les deux. » conclut la femme, tirant une chaise pour s’y installer. Stanislav désapprouva cette façon qu’elle avait de faire comme chez elle. Ça l’irritait. « J’ai apporté ceci. » La femme sorti un gâteau que Stanislav n’avait pas vu plus tôt. Sur l’emballage, il avait reconnu le nom de la boutique : le goût de l’Idéal. La démone s’était visiblement invitée jusqu’à lui sans que personne ne s’en soit rendu compte. Un rictus s’étira sur ses lèvres alors qu’il se faisait cette pensée. « Et bien sûr, ceci. » La femme déposa un cube en acier à côté de la pâtisserie rougeâtre, qui avait aussitôt ouvert l’appétit du cannibale. « Qu’est ce ? » « Votre cadeau. » Ça ne l’avançait pas vraiment. Curieux, le sorcier lorgna sur l’objet avant de s’en emparer pour mieux l’analyser. « C’était à votre père. Il en a longuement fait usage. Désormais, il vous revient. » Le Dementiæ redressa la tête vers celle qui l’avait aidé à s’échapper de l’emprise de son géniteur. « Vous le côtoyez beaucoup. Vous travaillez pour lui ? » La femme resta impassible quelques secondes avant de daigner répondre. « Il nous est arrivé de collaborer. J’avais besoin de ses services, et lui des miens. Ça ne va pas plus loin. » Stanislav n’en savait pas assez au sujet des activités paternelles pour savoir ce que cette réponse pouvait signifier. Cela ne l’intéressait pas réellement, pour être tout à fait honnête. « Qu’est-ce que ça fait ? » « Ça, ce sera à vous de le découvrir. Ne vous en faîtes pas, je suis certaine qu’il vous plaira. » Bien qu’elle se voulût apaisante, la réponse ne fit que raviver la méfiance du fils, qui reposa l’artéfact. « Bien. Il est temps que je vous laisse à vos affaires, n'est ce pas ? » La visiteuse se redressa et fit mine de repartir. « Déjà ? Je croyais que vous vouliez célébrer. » « Vous avez eu un gâteau et votre cadeau. Puisque vous êtes toujours étudiant, j’en déduis que vos cours se passent bien. Ah… Vous manque-t-il les bougies ? » Stanislav resta impassible, observant l’intruse. « Mmh, je pense que vous avez passé l’âge de ces enfantillages. » Et, sans rien ajouter d’autre, la femme prit la porte.

Stanislav baissa à nouveau le regard sur le présent qu’on lui avait offert -était ce cette femme insolite ou bien son père, qui le lui avait laissé ? Il ne comprenait pas trop. Dans tous les cas, il était intrigué. Il devait cependant se montrer prudent, s’assurer que l’objet n’était pas maudit. La femme l’avait touché à mains nues : si un sort était activé, il ne devait pas nuire par le simple contact. « Mmh… » C’était un drôle d’anniversaire.
922 mots



Merci Kyky  nastae
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Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 582
◈ YinYanisé(e) le : 20/12/2016
Aliénor Vaughan
Lun 26 Aoû 2024, 19:38


Image réalisée par Inconnu

Le temps des anniversaire
Aliénor - En Flashback


Aliénor attrapa ses cheveux et les tressa longuement. Puis, elle s’approcha de la glace et s’observa minutieusement, avant de placer une barrette sur le sommet de sa tête pour y maintenir une mèche de cheveux rebelle. « La la la laaaaa la la la la laaaaa » chantonna-t-elle, en faisant un tour sur elle-même vers la poudre. Elle trempa un large pinceau dans le produit et le tamponna sur ses joues après avoir balayé l’objet devant elle en rythme. Elle prit le rouge à lèvres et s’en étala sur la bouche. Une fois qu’elle eut fini, elle fit plusieurs mouvements, dont des baisers figés, pour vérifier que tout était bien en place. Un gloussement s’échappa d’elle, hors de son contrôle, lorsqu’elle se rappela que Florival viendrait à sa fête d’anniversaire. C’était LE garçon du moment. Toutes les filles le suivaient des yeux. Il portait ses pantalons bas et des hauts trop larges pour qu’ils fussent réglementaires. Ses cheveux étaient longs et noirs, et tombaient devant son visage du côté gauche. Souvent, il passait sa main devant pour remonter la mèche intrusive. Il était trop beau. Elle soupira, alanguie, devant ce constat. Peut-être qu’il lui demanderait de se rendre à un bal avec lui ? Ce serait merveilleux. Surtout s’il le faisait devant le nez d’Isabeault. Elle était trop petite pour lui mais elle n’arrêtait pas de parler de Florival avec des cœurs dans les yeux. « Maman ! Aliénor elle fait des bisous en direction de sa glace ! » cria l’une de ses sœurs, une chipie de première. « Au moins, Douce elle ne fait pas n'importe quoi ! » Charlette ouvrit davantage la porte de la chambre de celle qu’elle dénonçait et la fixa d’un air réprobateur. « Si tu ne penses qu’aux garçons, tu n’iras pas loin dans la vie, Aliénor ! Là ça va, t’es encore jeune, mais quand tu seras vieille et fripée, les garçons ne te regarderont plus et tu n’auras plus que tes yeux pour pleurer ! » « Va-t’en ! Tête de poireau ! » « Tu peux parler ! Avec ton rouge à lèvre on dirait une grosse tomate ! D’ailleurs, je suis sûre que t’as encore grossi ! Bientôt, tu ne rentreras plus dans tes robes ! » « N’importe quoi ! Je n’ai pas grossi ! Tu n’y connais rien. Je deviens une femme ! » Isaure passa la tête par la porte à son tour, ce qui permit à Charlette de la prendre pour témoin. « Tu crois qu’Aliénor devient une femme toi ? Moi je crois qu’elle se transforme en grosse tomate plutôt. » « Sois gentille. C’est son anniversaire. » tenta d’intervenir Isaure, en voyant que le visage cramoisi de rage d’Aliénor la faisait effectivement ressembler à une tomate. La Magicienne dérangée dans ses préparatifs se précipita vers son lit, prit une peluche et la lança de toutes ses forces sur la médisante. « Sors d’ici ! Idiote ! » « Je ne suis pas une idiote. Moi, contrairement à toi, je m’instruis ! Je ne mourrai pas débile et mariée à un Réprouvé au moins ! » « Qu’est-ce qu’il se passe ici ? » intervint la Comtesse Vaughan, en pénétrant à son tour dans la chambre, les bras encombrés d’un large paquet. « Maman ! Charlette a dit que j’était une grosse tomate inculte ! » « Maman ! Elle m’a jeté une peluche et j’ai failli finir éborgnée à cause de cette rustre ! En plus, elle ose dire qu’elle est une femme ! C’est plus un taureau enragé qu’une femme ! » s’exclamèrent en chœur les deux sœurs. Isaure soupira. « Je vais me promener en attendant la fête. » s’expliqua-t-elle avant de hausser les épaules et de sortir. « Arrêtez de vous chamailler, sinon vous serez punies de dessert toutes les deux ! » « Mais… C’est Aliénor qui est grosse !» « Mais ce n’est pas juste ! C’est elle qui a commencé ! » « C’est elle qui a commencé ! » mima Charlette, le pouce tendu sur le nez et les autres doigts en mouvement vers le plafond. Son petit air moqueur se détacha de son visage lorsque Dame Vaughan lui attrapa fermement l’oreille. « Sors de cette chambre, Charlette. Il me semblait, en plus, t’avoir demandé de faire les vitres. Où en es-tu ? » « Ah euh… Oui. Les vitres. Ha ha ! » Elle fit quelques pas chassés comiques vers la sortie. « C’est en cours, chère maman ! » précisa-t-elle avant de disparaître.

« Ne l’écoute pas. Tu sais bien qu’elle aime te taquiner. » Aliénor gonfla ses joues et resta ainsi avant que sa curiosité pour le paquet n’effaçât les médisances de sa sœur. « Qu’est-ce donc ? » « Cela vient de ton cousin, Alister. Il ne pourra pas venir nous voir mais il a pensé à toi. » « Il est toujours si attentionné. » Elle ne l’avait néanmoins jamais vu. Les rares fois où il avait pu se libérer, elle n’était pas présente. « J’espère pouvoir le rencontrer un jour. » « Il est très occupé mais j’imagine que ça finira par arriver. Tu veux l’ouvrir ? » « Oui ! » s’exclama la Magicienne, déjà en duel contre l’imposant nœud mauve qui maintenait le paquet fermé. Une fois qu’elle l’eut battu à plate couture, elle retira le couvercle. Une exclamation émerveillée s’échappa d’entre ses lèvres lorsqu’elle vit le chapeau de la même couleur. Elle le souleva, l’observa et le plaça sur sa tête. « De quoi ai-je l’air maman ? » « Tu es magnifique ma chérie, comme toujours. » Aliénor prit le petit paquet présent dans le colis. Il y avait une lettre et un livre : Toutes les belles femmes portent des chapeaux de Rose-Marie Monterverdi. À partir de ce jour, Aliénor commença une collection de chapeaux et on ne la vit plus jamais se promener sans son accessoire favori.

993 mots



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Orphée Dasgrim
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Mar 27 Aoû 2024, 22:45



Unknown

Le temps des anniversaires

Evénement | Cal


RP précédent : Le temps des dragons.
RP lié : Rêve et cabine.


Il avait appris à l’aimer. Elle occupait souvent l’espace de ses pensées. Son esprit inventait des scènes où ils se retrouvaient. Il imaginait son passé, s’impatientait du présent et orchestrait leur futur. Parfois tout à la fois et rien du tout ; le temps s’égarait dans son propre labyrinthe de secondes, de jours, d’années et de siècles, ce labyrinthe dont seulement ceux qui vivaient dans le réel percevaient les contours, sans être toutefois capables de s’en échapper. Ils étaient irrémédiablement conduits vers la sortie que la vie, les Dieux, le destin avaient créée pour eux, après mille détours qui formaient autant d’épreuves. Les vagues de l’inéluctable les y poussaient, comme elles poussaient Cal à toujours revenir vers elle. L’univers onirique de Circë l’attirait à la manière d’un aimant. Depuis leur première rencontre, il y était retourné des dizaines, des centaines de fois. Il se lovait dans les recoins brumeux de ses chimères, caressait leurs bords fascinants, aspirait leur énergie, se confondait dans leur matière, s’y mêlait avec l’idée d’en faire partie. Il observait, il étudiait. Il apprenait à la connaître et savourait chaque nouvelle information. Lui qui n’éprouvait plus soif ni faim se nourrissait de ces fragments d’existence qui ne lui appartenaient pas, qui parfois étaient falsifiés, qui souvent n’étaient pas à partager. L’Ygdraë faisait des rêves récurrents. Certaines personnes y revenaient régulièrement. Quand le Génie les repérait, il souriait, amusé par ces vieux fantômes qui, si elle ne les côtoyait plus toujours, erraient en elle. L’esprit rêveur de Circë était comme une grande maison hantée au cœur de laquelle les spectres se donnaient en ballet. Il s’inspirait de ces personnages, se figurait à leur place comme il l’avait fait pour Ezechyel Valärunkar. Peut-être pourrait-il, une prochaine fois, prendre l’apparence de l’une de ses filles ?

Le Sylphe se faufila à travers la mêlée de corridors que constituait cette fois les rêves de l’endormie. Il aimait ouvrir les portes au hasard et découvrir la tranche de vie qui lui était offerte. Au fil de ses pérégrinations, il tentait d’en retracer le cours, de rattacher les fils les uns aux autres. Il voulait la comprendre, la comprendre comme personne ne pourrait jamais le faire. Il désirait qu’elle devînt sienne et abreuvât toutes ses crevasses, tous ses vides qui hurlaient à l’agonie, tous ses oublis qui ricochaient dans d’éternels échos. Il s’arrêta devant une entrée délabrée, criblée de planches de bois destinées à faire tenir l’ouvrage initial. Il sut que ce serait cette porte-là. Il la poussa.

Le dortoir était petit, pour ne pas dire exigu. Six lits y tenaient avec toute la bonne volonté du monde, serrés les uns contre les autres. Sur les deux du centre, des fillettes s’étaient regroupées. Leurs pyjamas tombaient sur leurs corps malingres à la façon de chiffes pendues à des clous. Elles étaient mal peignées et il régnait une odeur particulière. Le tableau de nuances grisâtres et nauséabondes qui se peignait devant les yeux du Génie ne l’empêcha pas de repérer immédiatement celle qu’il cherchait. Circë, assise dans le cercle de petites filles, semblait resplendir au cœur de la noirceur – et dans un éclair de lucidité, Cal se demanda si ça n’était pas ses propres projections qui l’éclairaient au creux de cet univers de pénombre. Ses cheveux d’argent avaient été réunis en une longue tresse dont l’apparence rappelait celle des cordes usées de voiles trop souvent hissées. Sur son buste reposait une pierre bleue, une pierre qu’elle portait toujours et dont il n’avait pas encore élucidé le mystère. Il s’avança, invisible. « Allez, Azilis, fais voir ! » s’impatienta l’une des gamines. Il la scruta. Il l’avait vue, dans d’autres rêves. Il connaissait déjà cet endroit. L’orphelinat. Celui où la Démone enfermait les enfants avant de les livrer à sa maison de passe dès qu’elles atteignaient un âge qu’elle jugeait optimal. Il avait tenté de retrouver son monde onirique, en vain. La Vile lui échappait.

La prénommée Azilis tenait ses deux mains arrondies contre sa poitrine. Un tissu en dépassait. « Chez mon peuple, c’est une tradition pour tous les anniversaires. Normalement, il y en a beauuucoup plus, mais j’ai pris ce que j’ai trouvé ! » Après un regard espiègle lancé à son cercle d’amies, elle baissa les bras et ouvrit les paumes. Entre les lignes de sa peau, caché sous les plis d’une serviette qu’elle entreprit de défaire, reposait un morceau de gâteau et un fragment de bois, sûrement volé à l’une des plinthes du couloir miteux. « Il est au chocolat ! » De larges sourires éclairèrent les visages des autres fillettes. « Je l’ai piqué tout à l’heure. Elle a rien vu. » déclama-t-elle, fière, avant de planter le bout de bois en plein milieu. « Qu’est-ce que tu fais ? » s’exclama une petite rousse. « C’est notre bougie d’anniversaire. Tiens, allume-la. » D’abord suspicieuse, l’autre se laissa convaincre d’un regard. Elle pinça le bout du bâton entre son index et son pouce et une flammèche y naquit. « On va la souffler toutes ensemble. C’est ce qu’on fait chez moi pour tous les anniversaires. On a un gâteau, un énooorme gâteau, et on met plein de bougies dessus. Puis celui dont c’est l’anniversaire souffle les bougies ! Aujourd’hui, j’ai décidé que c’était notre anniversaire, alors on va souffler ensemble. » Le Génie s’était suspendu dans les airs, au-dessus du cercle, et étudiait les interactions du petit groupe. Il était troublé. Sa mémoire s’entortillait autour de ce mot : « anniversaire ». Le concept ne lui était pas étranger ; il lui rappelait quelque chose, avant, loin, autrefois. Question d’espace ou de temps ? Il se réduisit à l’état de volutes tempêtueuses, de magie crépitante d’agacement, toujours invisible, muet dans sa frustration. Il quitta le rêve à vive allure et se jeta dans le Monde des Songes, Nyxastra dans son sillage. Anniversaire. Il se laissa porter par ces quelques syllabes, les chercha avec frénésie à chaque fois qu’il les perdit, les trouva et s’enroula autour d’elles, les couva, les perça, les dévora partout où il les décela. Quand ce mot lui avait-il appartenu ?



Message unique – 1014 mots

Il est parti squatter d'autres rêves d'anniversaire. Peut-être celui de votre personnage [Event] - Le temps des anniversaires 2289842337


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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Jeu 29 Aoû 2024, 11:31


crédit image inconnu
Le temps des anniversaires
avec Bellone

RP lié | Le temps des anniversaires - Bellone
すずめ | Akuya (dire que j'ai même pas vu ce film)

Un rai de lumière se manifesta à l'endroit où atterrit Jämiel. Il fallait reconnaître un point positif à son voyage à travers les Portes : celui de pouvoir voyager à travers le monde avec une simplicité déconcertante grâce à la magie du lieu, même si ce n'était pas forcément le moyen le plus discret pour arriver quelque part. Pour cette raison il ne s'était pas téléporté directement à l'intérieur de la petite ville d'Aïkisu, parcourant alors la distance qui l'en séparait à pied. Sur le chemin il songea que, malgré leur éloignement, il n'avait jamais été si proche de Bellone. Il s'en amusa même. Finalement, ceux qui avaient critiqué son Lien avec l'Orine avaient eu raison en un point : il avait été trop jeune pour ça, lorsqu'il s'était formé. Avec du recul, il ne pouvait pas entièrement leur donner tort. Il avait, à l'époque, sous-estimé la force du Lien et son impact sur les Liés. Je suis arrivé. Il avait découvert récemment qu'il avait la possibilité de communiquer avec Bellone par la pensée, ce qui pouvait être particulièrement pratique. Néanmoins, traverser mentalement les océans pour échanger avec elle par télépathie requérait de sa part une quantité de magie trop importante, et ça, ça l'était moins. Comme il rejoint le point de rendez-vous, le Nerethi détailla la décoration festive de l'endroit. Beaucoup de choses se passaient en plein air. Des performances artistiques étaient visibles un peu partout. Des lampions en papier étaient suspendus entre les allées, parfois en simple lévitation au-dessus de leurs têtes. Et partout un individu d'une race quelconque se tenait une proximité intime d'une Muse. D'autres Aisuru venus, comme lui, à la fête de la célébration des Liens. Un sourire ourla ses lèvres lorsqu'il aperçut la silhouette de la plus Grâcieuse à proximité de la scène ouverte, vide de comédiens pour l'instant. « Je ne t'ai pas fait trop attendre j'espère. » lui fit-il en s'approchant, posant une main sur sa taille et l'autre lui caressant la joue.

Jämiel approuva la proposition de son Orine et se laissa guider dans les allées par cette dernière. Main dans la main, son pouce faisait de réguliers aller et retour distrait sur la peau de Bellone. Tout ouï aux évolutions de son apprentissage, il ne prenait plus qu'à moitié attention à son environnement. « Cette Yoona semble être une bonne instructrice. Tu as de la chance d'être tombée sur une personne comme elle. » commenta-t-il tendrement. Cette femme n'en avait pas conscience, mais il était redevable envers elle. Elle avait permis de rendre son projet concret à Bellone et maintenir son cap clair et sans inquiétudes. Un rire bref lui échappa alors lorsqu'elle confia son impatience à maîtriser l'invocation de ses tatouages. Le sujet dévia alors sur toute autre chose. « Il a bien fallu. C'est un véritable phénomène de société chez les Magiciens. Ne pas prendre connaissance de ce conte quand on en est entouré, c'est prendre le risque de passer pour un idiot à tout moment de la journée. » ricana-t-il. Il n'était pas certain de comprendre pourquoi il y avait, de leur part, un tel engouement autour du Conte. « Ça m'étonne même de voir cette saga si populaire chez les adorateurs de Suris alors que la trahison, la violence et la mort sont des sujets récurrents dans ces ouvrages. ». Cela ne faisait que confirmer ce songe qu'il avait eu lors du bal : le malsain fascinait, surtout chez ceux s'y opposant farouchement. Le tour du couple arriva enfin. Ils se trouvèrent ainsi face à une Orine d'un âge avancé. Il était peu commun de croiser une Muse dont les affres du temps étaient physiquement visibles. Il laissa Bellone agir la première, et l'imita par la suite, saluant la prêtresse avec déférence. Les croyances entre leurs peuples étaient différentes — il en avait pris une réelle conscience en étudiant la mythologie Orine — et sa foi n'allait pas envers ces dieux, il s'agissait néanmoins de ceux de Bellone, et cette simple raison était suffisante pour qu'il respecte la vieille dame comme il respecterait les prêtres et prêtresses de Drosera. Biscuit en main, il s'en retourna écoutant les explications de son Orine concernant le gâteau. « Un présage. ». Son esprit s'arrêta un instant sur ce terme. Ses rêves devenaient de plus en plus clairs chaque soir. Ses visions qu'il pensait hallucinées également. Une terre allait disparaître par le fond, avalée par les flots. Il n'était pas certain cependant qu'il s'agit véritablement d'un présage dans le cas du biscuit cependant. « J'espère qu'il annonce paix et prospérité. » ironisa-t-il pour se détourner de cette pensée. Alors, suite au décompte lancé, il força sur le biscuit qui se brisa en deux en écho avec celui de Bellone. Il lui sourit avant de lire le message dissimulé. « Une surprise agréable vous attend. ». Simple, concis, mais surtout brumeux. À nouveau il se tourna vers Bellone. « J'imagine que c'est une bonne nouvelle. ». Il passa une main dans le dos de l'Orine. « Et toi, qu'est-ce que tu as eu ? »



Ce n'était pas un manque de volonté qui lui avait fait hésiter à arborer le vêtement des Orines. Jämiel n'arrivait juste pas à s'imaginer dedans. L'entrain de sa Muse avait été plus fort cependant que ses doutes. C'est ainsi qu'il s'était retrouvé dans cette boutique, suivant des yeux son Orine passer entre les rayons pour revenir à lui, deux tenues différentes entre les bras. C'est à cet instant qu'il se trouva particulièrement bête, ne sachant trop comment se mettait un tel habit. Fort heureusement, l'une des Orines s'occupant de la boutique semblait avoir l'habitude de cette situation, surtout lors de cette fête où les étrangers étaient particulièrement nombreux, aussi s'appliqua-t-elle à l'aider pour laisser la surprise à Bellone. Avant de se montrer, il prit le temps de se découvrir dans cette nouvelle toilette. Elle n'avait pas tort, leurs tenues étaient agréables à porter, quoique se vêtir d'une jupe ne soit pas dans ses habitudes. Lorsqu'il essaya le second hanfu, il s'essaya à se vêtir seul. Néanmoins, à en juger la tête de l'Orine qui l'avait aidée, encore présente dans le cas où il aurait à nouveau besoin d'aide, ce n'était pas un succès. Après quelques réajustements, il se montra enfin à Bellone. « Pour une fête, celui-ci me semble plus approprié. » répondit-il en ajustant le col de son páo. Il lui faudrait un peu de temps pour se faire au vêtement, mais il pouvait bien le prendre aujourd'hui. Tout en réglant la somme due, le Nerethi prenait réellement conscience de ce que pouvait vivre une Orine en devant s'approprier la culture de son Aisuru. Cela nécessitait une ouverture d'esprit hors normes qu'il n'avait jamais vraiment envisagé, ainsi qu'une période où l'on n'était pas plus doué qu'un enfant, ce qui n'avait rien de facile, et devait l'être encore moins parmi certaines populations, telles que la sienne.



Jämiel tourna le regard vers la direction que pointait la Sœrei. Il ne lui fallut pas longtemps pour deviner le but de l'activité proposée. « Pourquoi pas. Ça peut être amusant, oui.». approuva-t-il avant de la suivre pour rejoindre le lieu. Avec plus ou moins d'aisance, la faute à son cháng dont il maîtrisait encore peu les gestuels à avoir pour ne pas s'empêtrer dedans, que ce soit pour s'asseoir comme se lever, il prit place sur le coussin à même le sol. Ainsi, concentré sur sa tâche, il fut pris par surprise lorsque Bellone se pencha sur lui pour l'embrasser. Ce à quoi répondit d'un sourire, amusé par la suite de ses propos. « Je suis sûr que je peux te surprendre. » rétorqua-t-il avant de faire entièrement dos à son Orine. En vérité, la moquerie n'était pas tout à fait infondée. La maîtrise des arts avait une place importante dans le cursus scolaire des écoles de la Majestueuse. On leur inculquait à maîtriser les bases des arts les plus populaires — dessin, peinture, musique, sculpture, théâtre, etc. —, ne serait-ce que pour trouver sa voix d'artiste pour l'avenir. Sans parler de sa mère. Le fait est que le dessin au pinceau était une forme d'art qu'il n'avait jamais approché. Il était donc possible que, oui, son dessin ne vaille pas mieux que ce que pouvait faire une jeune Orine ayant grandi avec cet outil. Un nouveau sourire tira ses lèvres lorsque la voix de Bellone s'invita à son esprit. Il redressa le dos, couvrant alors une plus grande surface de contact avec son Orine. « Va pour Auth. » confirma-t-il en se saisissant de son pinceau. Il ne se lança cependant pas immédiatement dans le dessin, testant d'abord la résistance de l'embout à la force apposée dessus, à l'effet de l'encre sur le papier selon la quantité dont le pinceau était imbibé. Enfin, écartant la feuille-test, il se saisit d'une autre vierge où enfin il fit glisser le pinceau sur le papier. « C'est étonnant comme, finalement, nous connaissons bien peu la culture Orine. » déclara-t-il, songeant pourtant qu'elles étaient l'une des races les plus connues des Terres de Sympan. « J'imagine qu'il s'agit d'une conséquence du Lien. On nous inculque que vous devez vous intégrer au peuple de votre Aisuru. Rien n'est dit sur le fait d'apprendre la culture de l'Orine en retour. ». Il s'incluait dans le lot. Cette journée lui faisait comprendre que, jusqu'à présent, il n'avait en fait pris le temps que d'effleurer les origines de son Orine. Une grimace se dessina sur son visage. Le rendu qu'il avait de son dessin pour l'instant ne ressemblait absolument en rien à ce qu'il avait en tête. « Hum. Ce n'est pas exactement ce que j'imaginais avant de commencer. » conclut-il son dessin en se tournant vers Bellone. Ce n'était pas horrible, heureusement pour lui le rendu était au-delà du niveau d'un enfant. Il n'avait cependant rien qui puisse le faire se vanter de son œuvre. « Tu es sûr que nous avons dessiné la même chose ? » se moqua-t-il de lui-même en observant le dessin de son Orine, bien plus ressemblant que le sien. « Je peux ? » lui demanda-t-il ensuite en se penchant sur elle pour attraper la création de la brune. Il leva le papier à hauteur de visage et souffla délicatement dessus avant de le reposer sur la tablette qui l'avait vu naître. Quelques secondes plus tard, la feuille s'agita avant de libérer la créature dessinée. Un Auth miniature, tout de blanc et de noirs, s'ébroua devant eux, s'attirant également la curiosité de certains. « Je me contenterais de ce partage des compétences pour nos créations artistiques. J'ai l'impression que nous sommes bien meilleurs en créant ensemble que chacun de son côté. » fit-il par-dessus son épaule, se remémorant leurs improvisations musicales communes.



C'est dans un râle épuisé que Jämiel redressa le buste après quelques secondes à reprendre son souffle. Les mains sur les hanches, il reprenait lentement une respiration régulière. D'un geste de la main, il fit comprendre à Bellone qu'elle s'inquiétait pour rien. La chute n'était pas grave. Elle avait même été inévitable. Qui plus est, s'il était incapable de se remettre d'une petite chute, il valait mieux pour lui de jeter son artefact démoniaque dès maintenant. Cette pensée, il la conserva pour lui. Il savait que son Orine désapprouvait l'usage de cet artefact démoniaque, mieux valait éviter de l'évoquer donc. Il posa son regard sur la Sœrei lorsqu'elle reprit la parole. « Il n'y a bien qu'avec toi que je peux me mettre dans ce genre de situation. » fit-il doucement remarquer, un rictus amusé aux lèvres. Il devait admettre que ça avait quelque chose de mentalement reposant. Ils n'avaient pas gagné, pourtant ça lui importait peu. En vérité, en se lançant dans la course, il n'avait pas envisagé la victoire comme une obligation, ni la défaite comme un échec — même en étant battu par un Réprouvé, ce qui, en d'autres occasions, l'aurait mis de particulière mauvaise humeur. Ne pas se trouver sur le podium était alors bien moins un problème, une fois dans cet état d'esprit. D'autant plus en voyant le bonheur illuminer les traits de son Orine. Un sourire affectueux étira discrètement ses lèvres comme il la fixait rire et sourire de la conclusion de ce jeu. Ses lèvres s'étirèrent plus franchement avec tendresse lorsqu'elle ramena son attention sur lui. « C'est vrai qu'une douche ne sera pas désagréable. » approuva le Nerethi en se massant la nuque. Sans parler de la poussière et de la terre ramassée pendant la course, courir sous le soleil dans ce vêtement en plusieurs couches l'avait fait suer plus qu'il n'avait pu l'envisager. « Comme un peu de repos est bien mérité. Cette journée a été bien remplie. ». Ils n'avaient, pour ainsi dire, pas arrêté. Elle éveilla cependant sa curiosité en évoquant une dernière activité.



Grand bien s'en trouva son esprit lorsque l'Arcesi découvrit que l'activité dont il était question ne nécessitait nulle dépense énergétique que ce soit, encore moins physique. C'est plutôt son intérêt qui s'avéra être stimulé. Il écouta ainsi religieusement les explications de son Orine, apprenant de fait l'importance de ce que, de loin, il ne voyait que comme un simple bijou. « J'y ferais alors particulièrement attention. » confia-t-il en levant le poignet à hauteur de regard pour mieux observer le bracelet, avant d'enfermer à son tour celui de Bellone dans le jumeau de celui-ci qu'elle avait attaché au sien. « Par ce geste je lie mon Destin au tien, et fais de toi la plus belle des roses des jardins obscures de ce monde. » fit-il en même temps avant de lui sourire, ses iris trouvant celles de sa partenaire. Il se laissa ensuite enlever par celle-ci lorsqu'elle glissa son bras sous le sien. Il ne put que ricaner à sa demande. « Juste après notre course ? Tu surestimes mes forces. C'est un coup à se casser un bras en tombant à nouveau. ». Quand bien même il le dit sur le ton de l'humour, ça n'en demeurait pas moins vrai. La force physique était l'apanage d'Alaster, pas le sien. Il devrait pourtant la travailler, il le savait, s'il voulait survivre à l'Enfer. Mais pour l'instant, ses pensées étaient bien loin de tout ça.
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Jeu 29 Aoû 2024, 13:02


Le temps des anniversaires

La date approchait, et cette fois Marie et Franck n'était pas certain de la façon dont tourner les choses. Devaient-ils continuer comme avant, comme lorsque tout le monde était persuadé que Roxanne n'était qu'une chienne des plus normales ? Devaient-ils adapter sa fête avec sa nouvelle condition ? Comment alors ? Et le cadeau ? Et les invités ? Et la nourriture ? Après une longue réflexion, ils avaient tranché et décidé de lui offrir un réel anniversaire comme on en fait pour les Magiciens. Elle n'avait pas de raison de ne pas avoir droit à une véritable fête elle aussi, après tout.





Je bâillai longuement en sortant de mon sommeil. Puis je pris le temps de m'étirer les pattes avant. Puis les pattes arrière. Je quittai alors le tapis de la chambre de Sophie — j'en avais une à moi, et ils y avaient mis un lit et tout le fatras d'une chambre d'humains, mais j'étais quand même mieux avec ma sœur. En me frottant les yeux je sortis en silence de la pièce et me dirigeai jusqu'à la chambre des parents. Là, une fois à l'intérieur, je m'approchai du lit et m'assis à côté. « Papa. ». Il ne réagit pas. Je posai alors ma tête sur le lit, devant son visage. « Papaaaa. J'ai envie de faire pipi. » couinai-je. Je ne reçus qu'un grognement de sa part. « Papaaaa ! » insistai-je un peu plus fort. « Roxanne... Tu as deux mains qui fonctionnent parfaitement, tu peux y aller toute seule. » me répondit-il en se redressant tout de même. Je levai alors les yeux au plafond, réfléchissant à sa plainte et ce qu'il voulait dire par "deux mains qui fonctionnent parfaitement". « Mais oui ! C'est vrai ! ». Je pouvais ouvrir toute seule les portes maintenant ! Je me précipitai alors à l'extérieur et m'enfonçai dans le jardin où je pus tranquillement soulager ma vessie. « Mais ! Par Sympan, Roxanne ! On a des toilettes à l'intérieur pour ça ! » entendis-je Franck me sermonner depuis le perron. « Et habille-toi s'il te plaît quand tu sors. » ajouta-t-il comme lui-même refermait les boutons de sa chemise du matin. « Gna gna gna, gna gna gna. » grimaçai-je en réponse en retournant dans la maison. Fais ci, fais ça, tiens-toi bien, laves-toi les mains avant de manger, arrête de baver, ne saute pas sur les gens, sois polie, arrête de renifler les gens. C'était vraiment nul d'être humain. Toutes ces injonctions, ces obligations pfff. La barbe. Je n'avais vraiment pas hâte du jour où ils décideront de m'obliger à porter les mêmes robes à froufrou que Sophie et maman. J'avais d'ailleurs espéré avoir droit à une petite entorse au règlement aujourd'hui. Apparemment, ce ne sera pas le cas. Je rejoins, déçue, le salon et partis m'habiller avant de me faire plus fâcher.

La matinée passa si lentement. L'après-midi un peu moins. Au moins j'avais eu droit à un jour de pause dans mes leçons d'écriture, et ça c'était bien. Ça avait rien d'intuitif de tenir une plume. D'autant plus qu'ils étaient particulièrement insistants sur cet apprentissage depuis quelque temps. Depuis le bal du Vicomte en fait, en y réfléchissant un peu. Si c'était une punition, elle était bien trouvée. J'avais donc passé ce temps pour moi à jouer au Puffball avec d'autres garçons — enfin, jusqu'à ce que j'attrape la balle. Ça avait été plus fort que moi, je l'avais gardé et le jeu s'était transformé en un trappe-trappe dont j'étais l'unique cible. J'avais aussi été un peu me baigner dans le lac, en bordure seulement. Je nageai si mal sous cette forme. Quand papa fut rentré, il m'a proposé une balade à vélo. En rentrant , j'avais du coup fait une petite sieste, épuisée par cette dernière activité. Maintenant j'attendais impatiemment que Sophie revienne de l'école, installée à côté de maman dans le salon. « Roxanne ? ». Je lâchai la balle que j'étais en train de mâchouiller et levai la tête vers elle. « Tu veux bien m'aider à faire les guirlandes ? ». Je me mis à quatre pattes sur le canapé, la langue pendue de joie par cette proposition. « C'est vrai je peux ? ». Chaque fois je la voyais faire avec Sophie pour les fêtes qu'ils donnaient. Elles avaient l'air de particulièrement bien s'amuser, alors j'étais contente de pouvoir m'essayer aussi à cette activité. « Bien sûr. J'ai besoin d'aide si on veut faire les plus belles guirlandes pour ton premier véritable anniversaire. » - « On va faire une fête comme pour Sophie ? » m'enthousiasmai-je un peu plus en me dandinant d'impatience. « Évidemment. Il n'y a pas de raisons à ce qu'on ne fasse pas de fête pour toi. ». Trop heureuse, je sautai du canapé et sautillai sur place en clamant ma joie. J'étais néanmoins un peu inquiète aussi. Qui avaient-ils pu inviter ? Finalement, je n'avais créé de vrais liens d'amitié qu'avec d'autres chiens à cause de mon enfance sous forme animale. Les Humains qui m'étaient proches étaient les amies de Sophie et ceux des parents.

Le soir venu, on m'interdit un bon moment l'accès à l'extérieur. La température était agréable aussi j'étais triste de ne pas pouvoir en profiter avant que la nuit ne rafraichisse l'air. Ce fut Sophie qui vint me chercher, se plaçant derrière moi pour me cacher les yeux avec ses mains. « Tu peux avancer. ». Dans le noir, je me laissai guider par les instructions de ma sœur dans mon dos. J'avais une totale confiance en elle et ne douta pas une seconde de la route qu'elle nous faisait emprunter. De toute façon, je connaissais assez la maison pour deviner qu'elle m'emmenait dehors. Enfin, et tandis que je pouvais humer l'air humide du jardin, elle se sépara de moi en m'annonçant qu'on était arrivé. Je découvris un spectacle auquel je ne m'attendais pas pour moi. Sur les pergolas étaient accrochées nos guirlandes de fleurs et de papiers. De petites sphères flottaient un peu partout dans les airs, comme pleins de grosses lucioles, et brillaient en diffusant une douce chaleur autour d'elles. Sur une table, pleins de paquets de différentes couleurs. À côté à boire et, surtout, à manger. Il y avait les amies de Sophie, mais aussi mes amis canins à moi, avec leurs parents bien entendus. Tous hurlèrent un « Joyeux anniversaire ! » en cœur. Moi je sautai immédiatement sur mes amis pour les enlacer et jouer avec eux, ravie de leur présence. Je vis alors deux gâteaux posés sur la table. D'habitude il n'y en avait qu'un. « Celui-ci c'est une charlotte aux fraises. » expliqua maman, sûrement en devinant mon interrogation. « Celui-là c'est aussi une charlotte, mais à la dinde. Pour toi et les autres chiens. ». J'étais si heureuse. C'était la plus belle fête d'anniversaire à laquelle j'avais eu droit. J'espérais qu'elles soient toutes comme ça.
©gotheim pour epicode


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Jeu 29 Aoû 2024, 18:01


Image par inconnu
Le temps des anniversaires
Bellone, avec Jämiel
RP précédent : Le bal du Vicomte Anthonius Halloy
RP lié : Réponse de Jämiel

A Aikisu

La voix résonna dans sa tête, affolant les vibrations dans sa poitrine, diffusant une chaleur dans tout son corps et faisant dévaler un frisson le long de son échine. La présence n’était pas intrusive, plus intimiste et réconfortante. Bellone ferma les yeux. « Je suis devant la scène principale, au centre du village. » répondit-elle. Dès cet instant, elle sonda la foule des visiteurs affluant autour de sa position. Lorsqu’elle aperçut l’Alfar, l’Orine leva une main qu’elle agita pour lui indiquer sa présence – quoi qu’il n’en avait sans doute pas besoin. L’accueillant avec un sourire radieux, elle se pencha légèrement en avant, allant poser son front contre celui de son Aisuru. « Pas du tout. » le rassura-t-elle. « Je suis allée souhaiter bonne chance à Tsuyu. » La jeune Hanatsu avait demandé de l’aide à son aînée pour organiser sa représentation. Elle avait demandé conseil à la Sœrei et ensemble, elles avaient adapté une partition d’un chant de Drosera, pour qu’elle puisse le jouer à la flute. La Blaise avait été touchée que sa cadette l’aborde pour un tel projet et, elle devait bien l’admettre, avait éprouvé un étrange sentiment de fierté à occuper ce rôle de mentor pour la plus jeune. « Elle était toute nerveuse, la pauvre. Mais je suis certaine qu’elle sera épatante. » fit la musicienne. « Et toi, le voyage n’a pas été trop long ? »

« Et si nous allions faire un tour ? On a encore un peu de temps avant que le spectacle commence. » proposa Bellone en glissant un regard vers l’horloge centrale du village, que l’on pouvait apercevoir depuis la place où ils se trouvaient. « J’ai vu plein d’activités que je voulais faire avec toi ! » Attendant la confirmation de son compagnon, la jeune femme de saisi de l’une de ses mains, entremêlant leurs doigts. Le duo flâna dans les rues adjacentes, où les festivités avaient déjà commencé. Les musiques et les récitations de poèmes emplissaient l’air, se superposant au bourdonnement des conversations et aux éclats de rires amusés provoqués par les différentes activités proposées. Bellone était occupée à raconter ses progrès en magie d’invocation lorsqu’elle se plaça dans une file, sans en expliquer davantage à son Aisuru. « Bien sûr, je n’en ai pas encore beaucoup à invoquer. » avoua-t-elle, posant une main par-dessus son kimono, là où le Yuheim que lui avait tatoué Andrea reposait. « Mais Yoona m’a dit qu’il ne servait à rien de les multiplier tant que je ne maîtrise pas parfaitement les bases. » La jeune femme soupira, suivant le flot des personnes devant eux. « C’est difficile de ne pas se montrer impatiente. » avoua-t-elle avec un haussement d’épaules. « Oh, d’ailleurs, as-tu pris le temps de lire le conte que nous a offert le Vicomte Halloy ? » changea de sujet la brune. La file progressait rapidement, si bien qu’il ne leur fallut pas longtemps avant d’arriver devant le petit stand où avait voulu s’arrêter l’Orine. Une dame très âgée état assise derrière son étal, où de petits gâteaux secs étaient présentés. Elle sourit au couple, et Bellone lui adressa un signe de tête enjoué, tout en acceptant des deux mains le biscuit que lui offrait l’aïeule. « Merci, prêtresse. » fit-elle, avant de déposer quelques sous pour l’offrande. Elle attendit que Jämiel se fasse sonder par la servante de Liànjiē et reçoive le sien pour s’éloigner en sa compagnie. « C’est un Gwanbánh. » expliqua-t-elle finalement. « Les prêtresses les ont préparés spécialement pour aujourd’hui, et à l’intérieur se trouve le présage du Gwanjiè – le Lien- qui unie les deux personnes qui le mangent ensemble. » raconta-t-elle. En réalité, les paroles étaient toujours positives et encourageantes, pour renforcer le lien des Orines et de leurs Aisuru. Autrefois, la tradition voulait que ces biscuits soient préparés juste après l’unification de l’Orine avec son élu, et qu’une prêtresse se rende chez les nouveaux liés pour leur révéler les plans de Liànjiē à leur égard, mais la pratique s’était peu à peu perdue, remplacée par ces sucreries dans les festivals dédié à l’Æther. « Il faut les craquer en même temps. » fit-elle, avant de compter jusqu’à trois. Bellone s’approcha aussitôt de Jämiel pour lire par-dessus son épaule. Elle retint un sourire mesquin en songeant qu’une surprise attendait bel et bien son Asuru. Elle espérait qu’il l’aimerait bien, comme le laissait supposer le présage. « Il faut parfois savoir lâcher prise pour mieux resserrer ses Liens. » lut-elle le sien.



Bellone esquissa un sourire. « Alors ? Est-ce qu’il te va ? » demanda-t-elle d’une voix enjouée. Elle avait hâte de voir Jämiel, qu’elle avait entrainé dans une boutique vendant des hanfu. L’Orine avait insisté pour qu’il se vêtisse de l’une des tenues traditionnelles de son peuple, arguant qu’il s’agissait d’un vêtement particulièrement confortable. Une fois qu’il eut accepté, elle l’avait entrainé dans les rayonnages, ses doigts flânant sur les étoffes qu’elle faisait défiler. Après discussion avec le concerné, la Sœrei avait finalement arrêté son choix sur deux tenues différentes. La première était noire, hormis un motif doré brodé sur l’épaule gauche. Sobre et élégant. Le second, plus coloré, dans les tons bleutés et gris, arborait des motifs de bambou. Finalement, l’Alfar sortit de derrière le paravent qui avait été installé pour que les clients essaient leurs tenues. Bellone ne put retenir une exclamation excitée, s’approchant de lui pour lisser le tissu. « Il te va comme un gant ! Est ce qu'on te le prend ? Ou préférais-tu l'autre ? »



« Est-ce que tu veux essayer ? » Bellone s’était arrêtée devant un stand proposant un jeu du Lien. Le principe était simple : l’Orine et son Aisuru devaient prendre place sur les coussins qui avaient été installés au sol, dos contre dos. Puis, en usant de leur Lien et sans communiquer verbalement, ils devaient réussir à dessiner la même chose. « Ça a l’air amusant. » essaya de convaincre Bellone. Après avoir reçu l’approbation du Nerethi, la Blaise les entraina sur l’un des matelas de coussins et prit place. Elle se tourna vers le brun, déposa un bisou sur sa joue puis souffla : « Promis, je ne jugerai pas ton dessin, même s’il ressemble à celui d’un enfant. » Elle rapprocha le petit pupitre mis à la disposition des participants puis se saisi du pinceau et de l’encre noire. Elle prit une grande inspiration, les yeux clos. « Qu’est-ce que tu voudrais dessiner ? » demanda-t-elle en utilisant la télépathie qui les reliait depuis récemment. « J’avais songé à Auth, qu’est-ce que tu en dis ? » Ravie que le brun approuve son idée, la néophyte trempa son pinceau dans l’encre noire. Elle esquissa un sourire en sentant Jämiel se plaquer contre elle, et elle bougea de façon à augmenter aussi la surface de contact entre leurs corps avant de se concentrer sur son dessin. L’idée du chien chimérique lui était apparue naturellement. La créature avait veillé sur elle durant son coma, et une certaine affection avait découlé de ce lien. Parfois, elle l’apercevait à Maëlith, gardant sans doute un œil sur elle à la demande de son Maître, et cette simple présence suffisait à lui réchauffer le cœur. La Sœrei fut extirpée de ses pensées par les paroles de l’Alfar. « J’imagine que ça dépend également de la race de l’Aisuru. Certaines races sont plus enclines à s’en imprégner que d’autres. D’une certaine manière, les cultures de nos deux peuples ne sont pas si éloignées. L’Art y a une part conséquente, même si la manière d’y rendre hommage est différente. » C’était peut-être bien la seule chose qui rapprochait Orines et Alfars. Ca, et le respect de la nature.

Bellone esquissa un sourire face à son dessin. Les contours et les formes avaient été tracées à l’encre pure, mais elle avait trempé son outil de peinture dans un peu d’eau pour la diluer et tracer les ombres. Cela ressemblait à n’importe quel chien des enfers, sans témoigner des spécificités d’Auth : elle n’avait pas le talent pour parvenir à ce résultat. Lorsque Jämiel révéla son travail, la fille des Arts esquissa un sourire. « M’en voilà corrigée, je suis impressionnée. » confirma-t-elle sans mesquinerie. Dessiner au pinceau pouvait être déstabilisant, et pourtant, son Aisuru avait passé l’épreuve sans grande difficulté lui semblait-il. « Peut-être ai-je eu une meilleure influence sur toi que je ne croyais. » taquina-t-elle d’un air espiègle. Lorsque l’Alfar donna un souffle de vie à son dessin, la Blaise esquissa un sourire. « On forme une bonne équipe. »



La musicienne explosa de rire, son éclat de joie entrecoupé par sa respiration saccadée. Ils venaient de passer la ligne d’arrivée, après de nombreuses péripéties. « Je ne t’ai pas fait mal ? » s’enquit-elle. Elle le lui avait demandé durant l’épreuve, lorsqu’elle l’avait entrainé dans sa chute, mais voulait le reconfirmer maintenant que l’adrénaline redescendait. « Oh… Attends… » Bellone se mordit la lèvre pour retenir un sourire, qui s’élargit malgré elle en observant le visage du brun. « Je t’ai mis de la poussière partout… » avoua-t-elle avant de prendre le visage du jeune homme entre ses mains pour en effacer les traces. « Voilà qui est mieux… » La femme esquissa un sourire avant de se baisser pour dénouer leurs chevilles. Participer à une course à trois jambes lui avait paru être une bonne idée et, malgré leur mésaventure, elle avait passé un bon moment même s’ils n’avaient pas gagné. Peut lui importait la victoire, elle la laissait volontiers à ce réprouvé qui portait sa Liée tel un trophée, brandit sur ses épaules. La jeune Sœrei lançait des cris de joie semblables à ceux de son Aisuru, et cette vue arracha un sourire de plus à la Disgracieuse, qui se joignit à la foule et applaudit de bon cœur les gagnants.

Puis, se tournant vers Jämiel tout en passant une main dans ses cheveux longs, elle soupira. « Je rêve d’une douche et de vêtements secs. » pouffa-t-elle. « Et je commence à fatiguer. » avoua-t-elle. La journée avait été bien remplie. Après leur activité artistique, ils étaient allés assister au spectacle de Tsuyu. Pour la féliciter, Bellone avait insisté pour qu’ils aillent boire un verre, tous les trois : l’occasion pour la Hanatsu de rencontrer un Alfar : l’un des prétendants de sa Liste appartenait à cette race, et elle lui avait promis de lui faire rencontrer son Aisuru. Puis, toujours en trio, ils avaient participé à un jeu d’énigmes – Bellone avait eu les informations pour déjouer l’espion sorcier, et Jämiel et la petite Orine avaient dû écouter ses instructions pour saboter sa magie et son plan. La demoiselle était ensuite partie rejoindre des camarades, laissant de nouveau le couple à leur tranquillité. « Il y a juste une dernière chose que l’on n’a pas encore eu le temps de faire. »



Bellone se tourna vers son amant. Elle prit délicatement son poignet puis y noua le Kumihimo. « Ils sont bénis par les prêtresses de Liànjiē. » Lorsqu’elle eut terminé, elle lui présenta son propre bras pour qu’il puisse attacher le sien. « Il représente notre Lien. Ce bracelet restera intact tant que nous serons liés. » fit-elle. Certains peuples échangeaient des alliances, mais chez les Orines, l’échange de Kumihimo était tout aussi puissant et symbolique. Bellone en était toute chamboulée. Dès que les bracelets furent mis en place, elle passa son bras sous celui de Jämiel, appuyant sa tête contre son épaule. « Bien, rentrons maintenant. J’entends la chambre de l’auberge nous appeler d’ici. » supplia-t-elle. « Existe-t-il la moindre chance que tu me portes sur ton dos ? »

1899 mots - 900 mots atteint le 02/09.
Terminé. Merci Kyky. nastae
Gwanbánh : pour résumer, c'est un fortune cookie/horoscope du lien entre l'Orine et l'Aisuru. Ca peut être etre deux personnes proches aussi. Ce sont les prêtresses de Liànjiē qui les prépare et les donne à ceux qui se présentent devant elles.
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Jasmin & César
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Jasmin & César
Ven 30 Aoû 2024, 08:36


Image par Iincconnu  - fanarts de V
Le temps des anniversaire
César
César était un peu angoissé. Il avait passé des semaines à préparer cette journée. Absolument tout devait être PAR-FAIT. Il avait tout prévu, jusque dans les moindres détails, de la couleur de la décoration la plus futile, jusqu’à la destination, qui était évidemment très importante, tout en passant par le menu du jour. Tout était passé sous un contrôle minutieux et attentif. Philomena l’avait aidé à se poser les bonnes questions : sa manière de tout lister avait été un avantage de poids, lui montrant ce à quoi il n’avait pas encore pensé, à anticiper les possibles complications qu’il fallait prévoir, les plans C des plans B, pour que tout se déroule au mieux. Le non-Orine inspira profondément, les yeux clos, puis expira. Il avait le trac, comme lorsqu’il s’apprêtait à montrer l’une de ses créations à des yeux qui n’étaient pas les siens. C’était aussi exaltant qu’effrayant, comme l’impression de se tenir au bord d’un précipice, avec deux alternatives une fois lancé dans le vide : l’envol vers la libération, ou la chute virant au cauchemar. Toutes ces craintes, ces hésitations, ces décisions, ne répondaient finalement qu’à une question simple mais existentielle pour le Chihuahua : Haru allait-elle aimer la journée qu’il avait organisé en son honneur – ou plutôt, pour célébrer la relation qui les unissait depuis qu’il n’était qu’un petit chiot ?

L’Eversha sortit son petit carnet où il avait noté les derniers points clés à vérifier le jour J. Sa liste n’était pas aussi impressionnante et pointue que celles de la Doberman, mais il en était tout de même fier. « Le pique-nique… » fit-il en se tournant devant le petit panier en osier. « C’est bon. » fit-il en rayant la première ligne. Il avait négocié avec une fille du club de cuisine. Elle lui avait promis de préparer le repas qu’il avait demandé – et testé, ils s’étaient retrouvés quatre fois pour que César approuve chaque plat et se décide sur le menu final – en échange de conseils amoureux et d’une refonte de sa garde-robe. C’était un travail de longue haleine car Marceline ne savait pas mieux s’habiller qu’un réprouvé cherchant à imiter un magicien. Malgré les efforts, il était criant qu’elle ne se sentait pas à l’aise et qu’elle n’avait aucun goût, ce qui était un peu embêtant lorsque l’on voulait devenir populaire pour attirer l’attention de son crush. « Les jeux… » continua l’adolescent, avisant la besace dans laquelle il avait transporté leurs activités. Au programme : lecture de poèmes sur Jang-In et le Shogutsu, une corde à sauter et une balle pour se dégourdir les pattes, un concours de devinette pour faire comme lorsqu’ils étaient petits, et bien sûr, son activité favorite, l’essayage de nouveaux produits cosmétiques. César adorait prendre soin de lui, de son apparence, mais tout ce qu’il avait apporté n’était pas que pour lui. Cette fois-ci, il avait acheté des produits adaptés à sa jeune maîtresse. Des soins du visage ; des huiles de massage pour adoucir les mains délicates avec lesquelles elle devait travailler pour forger ses armes ; de la peinture pour ongle ; et plein d’élastiques pour la coiffer. Depuis qu’il avait trouvé une forme humaine, le Bélua adorait pouponner l’Orine. Pour plaisanter, leur maman disait qu’elle était sa poupée, et qu’il s’en occupait mieux que de n’importe quel doudou qu’on lui avait offert – qu’il avait la fâcheuse tendance de déchiqueter avec un peu trop d’enthousiasme. « L’encens… » Pour leur rappeler la maison. C’était aussi pour cette raison que le Chihuahua était venu jusque dans ce petit parc de Basphel-ville : cette oasis de nature lui avait rappelé leur terre natale, et le brun avait décrété que c’était l’endroit parfait pour célébrer leur anniversaire. « Et surtout… Le cadeau ! » César se mordilla les lèvres. Est-ce que son présent lui plairait ? Il avait passé des heures à se triturer les méninges, à faire les boutiques, pour trouver l’idée parfaite. Lui-même était plutôt satisfait, mais est ce qu’Haru serait de son avis aussi ? « Bien… Tout est prêt… »

Lorsque sa maîtresse l’appela, Chouquette ne put s’empêcher de redresser les oreilles et d’agiter son popotin, sa queue se balançant d’un côté à l’autre avec enthousiasme. « Haruuuuu ! » fit-il en s’élançant vers la Araé, la serrant dans ses bras. Puis, devant la nappe qu’il avait installé au sol, il lâcha un « Surpriiiiiiise ! » enjoué à sa camarade. « Je sais que tu n’es pas vraiment mon Aisuru… Mais, à mes yeux, tu es tout comme ! Pour moi, tu es la personne la plus importante, celle de qui je suis le plus proche dans le monde entier. » avoua-t-il pour la centième fois, mais le rouge lui montant toujours aux joues. « Tu es ma meilleure amie, Haru. » révéla-t-il avec une pointe d’émotion qui fêla sa voix. « Alors j’avais envie de fêter ça à ma manière ! » Il attrapa la forgeronne par le bras et s’installa à ses côtés. Il lissa son kimono, l’un de ses préférés, parce que Haru le lui avait offert. Il était bleu, avec des motifs de vagues, et des carpes. Lorsqu’il n’était pas dans son uniforme de Basphel, le garçon appréciait de porter des tenues semblables à celles qu’il avait l’habitude à la maison. Ca, ou bien sa tenue de Puff-Puff-Boïse, qui était étonnement confortable et, puisqu’elle lui donnait un sentiment d’appartenance à un groupe chic, avait trouvé grâce à ses yeux malgré son apparence trop basique à son goût.

Alors qu'il se perdait dans ses babillages habituels avec son humaine préférée, une goutte lui tomba sur le bout du nez. Pris par surpris, il loucha dessus, pour essayer de comprendre ce qu'il venait de se passer. Le phénomène se répéta, sur sa joue, puis sur la nappe... Un pressentiment d'horreur et de désespoir lui refroidit l'estomac et lui comprima le torse. « Oh non non... » geignit-il. « Tout devait être parfait ! » La météo : voici ce qu'il avait oublié d'ajouter sur sa liste.
975 mots
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Aliénor Vaughan
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Aliénor Vaughan
Ven 30 Aoû 2024, 23:41



Le temps des anniversaires



Les pas de Regina la portèrent en haut de l’escalier. Elle s’était réveillée à l’aube, en même temps que les deux coqs de la ferme d’à côté avaient commencé à chanter. L’un d’eux émettait des sons qui pouvaient laisser penser qu’il était à l’article de la mort. Néanmoins, cela faisait bien cinq ans qu’il entonnait le même refrain, sans en périr pour autant. Souvent, elle songeait à l’animal. Ressentait-il de la honte à ne pas savoir émettre de notes justes ? Les poules le trouvaient-elles attirant, lui qui sonnait faux ? Où n’était-ce que l’oreille humaine qui percevait sa musique d’une façon peu élégante ? L’adolescente posa ses mains sur la rambarde en bois. Derrière elle, des étagères contenaient des centaines de livres. Elle appréhendait le fait de descendre. Sa mère ne serait pas là. Elle n’était pas là depuis sa naissance. Quant à son père, elle doutait qu’il fût revenu pour elle. Ses missions étaient trop importantes. Son office passait avant elle. Cela avait toujours été le cas. Parfois, elle entendait des rumeurs sur le Chancelier d’Ivoire ; les rumeurs de ses ébats ou de ses petites phrases trop audacieuses et insolentes au goût de certains. Une partie d’elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il préférait vivre en dehors du palais, loin d’elle. De temps en temps, elle songeait qu’elle n’était sans doute qu’une erreur de parcours dans la vie de ses parents mais que ni l’un ni l’autre n’avaient trouvé la force de l’effacer à temps. Elle était donc née et avait grandi. Elle était entourée du personnel de la maison mais n’avait jamais cessé de se sentir seule. C’était comme vivre avec des étrangers, sans aucun confident, sans personne à qui ouvrir son cœur. Parfois, il lui arrivait de parler seule. Parfois, elle espérait voir se dessiner dans l’embrasure d’une porte l’ombre de sa mère, rentrée de ses voyages et heureuse de la retrouver. Néanmoins, Thérèse revenait le plus souvent pour voir Judicaël et passer quelques heures dans ses bras. Sa fille était secondaire. De temps en temps, Regina devinait que sa mère était venue mais qu’elle n’était plus là. La peine s’insinuait dans son cœur car celle-ci n’avait même pas pris la peine de la saluer. Loin de son regard, elle s’imaginait lui crier qu’elle se fichait de dormir, qu’elle pouvait la réveiller, qu’elle ne lui en voudrait pas si c’était pour passer du temps avec elle, pour faire des activités ensemble. Cependant, elle n’avait jamais osé se rebeller et gardait ses sentiments enfermés dans sa cage thoracique. Ils gangrénaient sa bonne humeur comme la magie des Sorciers gangrénaient le corps et l’esprit de ses victimes.

La Magicienne descendit l’escalier jusqu’au salon. Comme chaque année, elle savait parfaitement ce qu’elle allait y trouver. Le château était désert, les domestiques s’afférant dans d’autres ailes. Elle s’approcha de la table et détailla le coffret qui avait été déposé là. Plus jeune, elle réussissait à se convaincre que son père prenait toujours de son temps pour lui choisir un cadeau. Puis, un jour, elle avait entendu des employés discuter et elle avait su que le Duc leur avait un jour donné la directive de lui acheter un présent à chaque anniversaire. Ses espoirs étaient alors morts. Des pensées fugaces mais terribles la traversèrent. Peut-être que Judicaël avait depuis longtemps oublié sa date d’anniversaire. Peut-être qu’il ne pensait pas à elle en cet instant. Peut-être qu’il voguait ailleurs, l’ayant partiellement oubliée du fait de son travail ou de ses activités sulfureuses. Les doigts de la blonde caressèrent doucement le nœud et le défirent lentement. Si elle avait désiré marquer le coup, elle aurait dû refuser d’ouvrir la boite, crier jusqu’à avoir l’impression d’étouffer. Ce n’était néanmoins pas dans son caractère. Elle se contenta donc d’un silence, un silence brisé par le bruit du cordon qui céda et celui du carton qui glissa pour mieux découvrir son contenu. Elle perçut une énième robe et soupira avant de tirer une chaise pour s’asseoir là, les yeux dans le vide. Une partie d’elle ne voulait pas de ce vêtement. Une autre lui murmurait de le prendre, faute de pouvoir obtenir ce qu’elle désirait vraiment : la présence de ses parents auprès d’elle. Même le livre du Conte de Narfas offert par le Vicomte Anthonius Halloy lui avait fait plus plaisir. Elle déglutit, le cœur lourd. D’ici quelques heures, on sortirait des cuisines des plats délicieux pour son anniversaire, on lui donnerait de l’argent pour qu’elle pût en faire ce qu’elle désirait et des connaissances viendraient la saluer, par intérêt pour son père, par intérêt pour elle ou par sentiment d'obligation. Cette journée serait sans fin et, fatalement, comme tous les ans, son anniversaire ne serait qu’une forme douce de torture, une épreuve irritante. Regina se fit la réflexion qu’un jour elle partirait d’ici, qu’elle fonderait sa propre famille et qu’elle aimerait ses enfants plus que tout au monde, qu’elle ferait en sorte de les entourer pour que jamais ils ne se sentissent seuls. Et si elle ne le pouvait pas, alors elle s’abstiendrait d’en faire. Elle resterait seule parce qu’il était préférable de ne laisser personne entrer dans sa vie plutôt que de fournir à des gens de faux espoirs. Elle ne voulait pas être une source de déception, même si elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle en était une ; à cause de l’absence de ses parents. Peut-être que si elle avait été meilleure, ils se seraient tous les deux pressés ici. Peut-être que si elle avait été autre, ils auraient fini par former un véritable couple. Dehors, les deux coqs chantaient toujours, dont le boiteux de la voix. Elle se sentait comme lui : un vilain petit canard que personne n’avait envie d’entendre chanter mais que tout le monde laissait tout de même exister tant bien que mal.

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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Sam 31 Aoû 2024, 00:00


Le temps des anniversaires

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Noir | QQUN
Melissandre soupira dans sa tasse. Toute la journée elle avait été morose. Et leurs commentaires n'aidaient pas à la mettre de meilleure humeur. « Elle t'a oublié. » - « Tu lui importes pas. » - « À moins qu'elle soit crevée. » - « C'est sûr elle est crevée. » - « Plus qu'à te crever alors. » - « Au moins tu seras plus seule. » - « Je suis pas seule. J'ai Maya. » grogna-t-elle en posant la tête à même la table, se souciant peu du regard des autres étudiants présents dans la cafétéria. L'albinos tira la grimace quand elles se mirent à rire méchamment. « Maya t'abandonne elle aussi. » - « Crèves-la elle aussi. » - « Au moins on sera sûr qu'elle sera avec toi. ». L'adolescente soupira, commençant à réfléchir sérieusement à leurs solutions comme elle fixait Adélia avec intensité. La Marionnette lui souriait gentiment, apaisant en partie les tourments qu'elles lui faisaient subir. Et si elles avaient raison ? « Chaque année c'est pareil, tu devrais arrêter de te morfondre. » intervint doucement la Marionnette. « C'est le dernier cadeau d'anniversaire que papa m'a fait en te ramenant d'un de ses voyages. C'est difficile de pas se morfondre à cette date-là. » rétorqua l'adolescente en posant un œil triste sur la poupée. « Tu n'as qu'à te dire qu'il doit apprécier que tu ne me jettes pas alors que je te fais de la peine pendant ta fête. ». La jeune Humaine haussa les épaules, peu convaincue par l'argument du jouet vivant. « Il pourrait s'il avait eu droit à une cérémonie décente. Mais il est mort en mer. Sans corps pas de cérémonie. Sans cérémonie, pas de repos. Lui aussi doit être tourmenté à cause de ça. Peut-être même qu'il hante encore les océans. Peut-être même que c'est à cause de personne comme lui, perdues en mer, que la sauge s'est répandue à travers les océans. ». La mine de la Marionnette se fit contrite. Plus sa propriétaire passait de temps à Basphel, plus elle avait du mal à l'influencer. Elle allait devoir revoir sa stratégie, c'était une évidence. « Meli ! Je te cherche depuis tout à l'heure ! ». La Kaa releva la tête pour fixer sa clone, Adelia s'immobilisant par la même, retrouvant son air habituellement affable et le silence de n'importe quelle poupée. « Qu'est-ce que tu fais là ? » - « À ton avis ? ». Maya tourna le regard sur la marionnette qui trônait, assise, face à sa jumelle. Elle préféra ne rien dire à son propos, craignant de blesser sa jumelle. Au lieu de ça, elle répondit à son interrogation. « Maman nous a envoyé quelque chose. Tiens, ça c'est pour toi. Y a une lettre avec. » fit-elle en sortant un premier paquet de son sac qu'elle offrit à Melissandre avant de s'installer à ses côtés comme elle exposa un second paquet, le sien. « J'ai ramené un gâteau aussi. » ajouta-t-elle en posant, à côté de la Marionnette, le carton qu'elle trimballait à la main. « Joyeux anniversaire sœurette. » conclut-elle en révélant le contenu de la boîte : un katmer. La vision de ce gâteau, typiquement de chez elles, fit sourire Melissandre. « Joyeux anniversaire sœurette. » répondit-elle alors en écho.

«
Beurk. Cette débauche de mièvrerie, ça donne la gerbe. » - « Chaque année c'est la même. » - « Elle peut pas te lâcher pour cet événement ? » - « C'est même pas son anniversaire en plus. » - « Elle en a pas. » - « Parce qu'elle est artificielle. » - « Pour ça que les garçons lui passent dessus tout le temps. » - « Surement qu'ils s'y mettent à plusieurs en même temps maintenant à cause de son anti-magie. » - « Aussi putain que cette putain de Nel. ». Si elles exagéraient, Melissandre n'avait en réalité aucune idée de la vie sexuelle de sa clone, sinon qu'elle était libérée. L'idée ne lui était donc pas totalement aberrante. « T'as pas ouvert ton cadeau ? » fit-elle avec plus de violence dans la voix qu'elle ne l'avait souhaité. La clone n'en prit pas acte, ayant l'habitude de la nature vacillante des émotions de Melissandre, niant ainsi d'un signe de la tête sans aucun autre commentaire. « Je voulais le découvrir avec toi. Comme la lettre d'ailleurs. ». Melissandre attrapa une part du gâteau prédécoupé comme sa sœur ouvrit le courrier et commença à le lire. L'originale l'écouta pourtant d'une manière distraite. Comme chaque année, elle disait que ses filles lui manquaient, qu'elle avait hâte qu'elles reviennent, qu'elle attendait plus de courriers de leurs parts, qu'elle n'attendait que leur retour pour leur offrir un véritable anniversaire digne des fêtes que leur race savait faire, etc, etc, etc. « J'ai une idée. Si on en organisait une, nous, de fêtes d'anniversaire à la Qaixopienne ? On y inviterait les filles de nos dortoirs ! ». Melissandre éclata de rire face à cette proposition. Plus exactement, sur la seconde partie de celle-ci, ce qui eut l'effet immédiat de couper le sifflet à Maya. « Tu veux vraiment inviter Muscatruie ou ces pestes d'Iphèdre — ce sobriquet, sorti de la bouche infâme de Muscarine, avait fini par se répandre dans le dortoir — à notre anniversaire ? Ou encore cette tarée d'Eris, elle nous partagera avec joie les symphonies d'horreur de son Empereur aussi taré qu'elle — je comprends même pas comme Mancinia a pu accepter si facilement de négocier avec lui. Sinon la catastrophe ambulante qu'est Aubépine pourra amener de l'amusement oui. Hâte de la voir effectuer une de nos danses avec sa grâce naturelle.. Et je te parle pas de Perséconne qui est persuadée que j'ai craqué pour sa Faustine adorée. » siffla-t-elle en haussant le ton. Maya la fixa avec des yeux ronds, prise de court par la violence des propos que son modèle venait d'exprimer. Elle ne l'avait jamais entendu parler de cette façon, ce qui eut de quoi l'interpeller. À l'inverse, un mince rictus tira les lèvres de la Marionnette. Tout n'était peut-être pas perdu finalement. « Désolée. J'avais oublié la composition de ton dortoir. Ça n'empêche que l'on peut quand même organiser cette fête entre nous. On pourrait y inviter ce garçon, Taj. Lui aussi doit avoir le mal du pays. » tenta de se rattraper la clone. Melissandre ne dit rien, ouvrant plutôt son cadeau d'anniversaire. Elle y découvrit un petit cube en bois, joliment peint d'une couleur vert pomme. Sur deux de ses faces, opposées l'une de l'autre, étaient gravés d'étranges symboles. Une fente s'y présentait également, au-dessus des dessins. Une bille en métal était visible dans l'une d'elles. Découvrant qu'elle pouvait l'ouvrir, l'albinos y trouva un ensemble de labyrinthes superposés dans lesquels la bille pouvait se promener de l'un à l'autre. Elle se rendit compte, en les détaillant un peu, qu'ils avaient la même forme que les motifs gravés sur les deux faces du cube. Alors elle comprit. Un sourire ourla alors ses lèvres.
©gotheim pour epicode


Mots 1178


We were never welcome here ~ Night time or morning time, we're going strong

Don't you tell me what you think that I can be

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Priam & Freyja
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Lun 02 Sep 2024, 13:19



Unknown

Le temps des anniversaires

Evénement |  Yngvild


RP précédent : Bienvenue chez eux !
RP lié : C’est ainsi que nous mourons.


« Poussez-vous ! Je veux voir ! » Yngvild jouait des coudes entre les cuisses musclées de ses compatriotes, et tendait autant le cou qu’elle le pouvait pour essayer d’apercevoir autre chose que la cime des mâts. Plus elle avançait, plus le passage se resserrait. Incapable de percer l’épaisse muraille de Bipolaires, la petite rousse lança un juron et revint sur ses pas. « Maman ! » Elle tira sur la manche de sa mère. « Je veux monter sur tes épaules ! » Asha baissa la tête vers sa fille. Avec un sourire, sa main se faufila dans ses cheveux. Le bonheur de l’avoir retrouvée saine et sauve – elle et Razhul, contre toute attente – avait gommé toute la tourmente qui l’avait harcelée des jours durant. Elle la saisit sous les aisselles et la hissa au-dessus de sa tête pour qu’elle pût se caler derrière sa nuque. Aussitôt, l’enfant s’extasia : « Il est énooorme ! » Jamais elle n’avait vu de navire aussi grand que celui qui s’avançait vers l’unique jetée des terres de Lumnaar’Yuvon. Sa figure de proue menaçante dominait la crête des vagues. Sa coque semblait fendre l’océan aussi aisément qu’une lame aiguisée estafiladait une chair tendre. À son bord, les jeunes Réprouvés nouvellement couronnés guerriers, en provenance directe de Gona’Halv, attendaient leur heure de gloire. Ce soir, c’étaient eux que l’on fêtait. Leur réussite, leur bravoure, leur acharnement, leur force – leurs futures victoires. « Moi, plus tard, je reviendrai de Gein’Drakul à dos de dragon ! » Cette affirmation fit rire sa mère. Depuis quelques temps déjà, Yngvild nourrissait une passion inexpliquée pour ces énormes créatures. Elle n’en avait jamais vu. Ils peuplaient ses rêves comme la royauté avait hanté ceux de son frère. Une rengaine si forte qu’elle constituait un appel.

Les Manichéens débarqués, les festivités ne tardèrent guère à démarrer. Les premiers combats débutèrent sous les hourras de la foule assemblée autour des barrières. Pour l’occasion et durant des jours, les animaux d’élevage avaient été parqués pour que la terre fût piétinée, battue, empoussiérée, prête à accueillir les guerriers – puis ils avaient été lâchés dans des pâtures plus vastes. Les grognements des lutteurs se noyaient dans les cris de joie du public, tantôt attiré par leurs échanges de coups, tantôt désireux d’encourager les sportifs qui s’essayaient au lancer de haches, à la tête de Goled, au concours d’urine, de pieds de fer ou à d’autres petits tournois. L’ambiance festive gonflait le cœur d’Yngvild de tant de joie qu’elle paraissait en occulter absolument tous les tracas qu’elle avait pu éprouver ces derniers temps. Accompagnée de Razhul, elle courait entre les tables débordantes de victuailles et bondissait d’un jeu à l’autre, avide de participer à tout, et de toujours gagner. Des hurlements extatiques perçaient sa poitrine à chaque fois qu’elle surpassait ses adversaires, et on entendit plus d’une fois être lancé : « On dirait ton frère au même âge ! » La lumière se jetait sur elle et on en oubliait l’ombre que traînait l’aîné derrière lui. La fête rayonnait au-dessus des ténèbres hissées par la guerre. Les pertes, les fautes et les torts n’existaient plus – ou presque.

« Comment va mon fils ? » Le silence qui suivit cette question aspergea d’embarras les joues des deux Bipolaires revenus de formation auxquels Asha venait de s’adresser. Aussitôt, une pointe se ficha dans le cœur de la guerrière. Elle comprit avec une brutalité acerbe les quelques regards fuyants dont on l’avait gratifiée. Sa bouche décrivit une courbe amère. Une main s’ancra à son épaule. « Je crains que les Zaahin aient pour Dastan des desseins qui nous échappent. » La voix chaude d’Hazaan coula sur sa nuque, brûla sa colonne, incendia sa cage thoracique. Les nouveaux soldats en profitèrent pour saluer rapidement le duo et s’éloignèrent, en jetant par-dessus leurs épaules quelques œillades à la fois inquisitrices et inquiètes. Elle inspira profondément, avant de pivoter vers le Thur. « Où est mon fils ? » - « Viens. » Il la prit par le bras et l’entraîna à l’écart. Elle croisa le regard de Vrael, qui fronça les sourcils. D’un signe de tête, elle lui signifia que tout allait bien. Pourtant, son palpitant battait à tout rompre. Que lui était-il arrivé ? Allait-il bien ? Qu’avait-il fait ?

Ils tournèrent à l’angle d’une ferme et s’abritèrent à l’ombre de son mur arrière. Hazaan se tenait droit devant elle. Derrière lui, les derniers rayons du soleil se répandaient sur les champs d’or. « J’ai reçu des nouvelles de Raguel. » annonça-t-il. Les yeux de pierre d’Asha sondèrent la verdure de ceux du brun. « Il ne peut pas être là-bas. » - « Il n’y était pas seul. » La mâchoire de la Manichéenne se crispa. Avant même de formuler sa question, elle sut que la réponse lui serait pénible : « Que s’est-il passé ? » Le Thur prit une grande inspiration. Son regard fuit vers la droite, en direction des échos animés d’un concours de bière. « Je vais me rendre sur place pour en savoir plus. » Les prunelles d’Asha ne le quittaient pas. Il les sentait sur sa peau comme deux pointes de fer rouge prêtes à le brûler jusqu’aux os. « Erza est morte. » Le couperet tomba si vite qu’il sembla trancher la gorge de la Réprouvée. Ses yeux rougirent soudainement. Elle demeura muette avant de n’émettre qu’un croassement : « Quoi ? » - « Elle git sur la plage. Morte. » Il pinça les lèvres, puis se les humecta. « Je savais que ça n’était qu’une question de temps. C’est le destin de tout Empereur du Léviathan. » - « Quel est le rapport avec mon fils ? » Il soupira. « Il était là-bas avec Érasme Salvatore, probablement Lucius Paiberym, et d’autres étrangers. » Un silence stupéfié suivit sa révélation. Il ne précisa pas que sa fille y était aussi. Razhul et elle avaient été placées dans un hangar où elles devaient être trouvées, mais le Destin avait vacillé. Quelqu’un avait poussé les flammes en direction du bâtiment, et si personne ne les avait téléportées directement à Lumnaar’Yuvon, elles seraient mortes. À l’heure actuelle, elles devaient croire que leur aventure à Gein’Drakul n’était qu’un cauchemar. Quand la vérité parviendrait jusqu’ici, elles comprendraient. « Ça ne prouve rien. » Après la surprise, les traits d’Asha dessinaient le masque de la colère et de la peine. « Non, c’est vrai. Mais tout le monde n’a pas besoin de preuves pour désigner un coupable. » - « Il n’aurait jamais tué Erza. Il n’aurait jamais permis que qui que ce soit la tue ! Il l’adulait ! Et même s’il avait voulu la tuer, il n’en aurait pas été capable ! » chuchota-t-elle, le murmure semblable au cri qu’elle retenait. Elle se trompait. Pas sur les intentions de son fils, mais sur ses capacités. Elle ne l’avait pas vu grandir. Elle ne le voyait pas devenir un danger. Un Feu Follet incontrôlable, prêt à embraser toute la forêt autour de lui. « Je sais. » tempéra-t-il. « Et je suis certain que la nouvelle de sa mort a attristé ton fils autant qu’elle nous attriste tous les deux. Mais je ne pense pas que nous le reverrons avant longtemps. » Il le savait. « Je dois partir à Gein’Drakul. J’aimerais que tu t’occupes du village en mon absence. »



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Bellada Ward
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Bellada Ward
Lun 09 Sep 2024, 22:50


Image par Rodrigo_Alexandrino_ICO & Inconnus.
Le temps des anniversaires
Bellada

« Pomme d’Amour, attend ! » Trop tard, on ne pouvait déjà plus l’arrêter. Bellada était partie dans une frénésie d’organisation, qui lui était propre. Elle adorait préparer des surprises, mais lorsqu’il s’agissait de son propre anniversaire, elle ne laissait jamais rien au hasard et devait s’assurer de tout maîtriser. La date fatidique se rapprochait, et avec elle, l’anxiété de la femme également. « Je n’ai toujours pas reçu la réponse des Wablebee ni celle des Pompouti. Penses-tu que la lettre s’est égarée en chemin ? Peut-être que je ferais mieux de leur en renvoyer une, par mesure de sécurité. Tout de même, deux mois pour donner une réponse, aussi brève soit-elle, ce n’est pas trop demander… » ronchonna-t-elle tout en attachant son petit tablier par-dessus sa robe en lin vert. « Je sais qu’ils ont des emplois du temps de Chanceliers, mais tout de même ! Ce n’est pas tous les jours qu’on assiste au deux-centièmes anniversaire d’une amie ! » Pour l’occasion, Bellada n’avait pas fait la radine. Elle avait décidé d’organiser un bal costumé, sur le thème des vampires. Elle n’avait pas pu se rendre au bal de Seaghada, et c’était sa manière à elle de se consoler.

« Mamie ! Regarde, est ce que c’est joli ? » La magicienne se tourna vers Faustine, qui avait elle-même cousu sa robe de bal, tout de bordeaux et de noir. La petite fille tournoya sur elle-même pour montrer son travail. « Oui ma chérie, tu as fait beaucoup de progrès ! » félicita l’aïeule. « C’est grâce à ce que tu m’as montré. Merci Mamie ! » Bellada fit un clin d’œil à son apprentie assidue avant de retourner à ses fourneaux. Elle avait fait appel aux services de professionnels pour le banquet d’anniversaire – Kitoe avait été toute désignée, mais elle avait également passé commande chez Choco-choco pour le dessert. Cela n’empêchait pas que chez elle, elle restait la maîtresse de la cuisine, et qu’il y avait tout un petit monde à rassasier.



« Oooh bonjour Pimprenelle ! Je suis ravie que tu ais pu venir ! » salua la mage bleue tout en prenant dans ses bras la dame qui approchait. Elles échangèrent quelques banalités avant que Bellada propose à son invité de profiter de la soirée. Le petit orchestre, composé de jeunes que connaissait la vieille dame et qu’elle avait recruté pour la soirée en échange d’un petit salaire, avait déjà ensorcelé quelques danseurs endiablés qui se donnaient à cœur joie de tournoyer sur la piste. Il y aurait d’autres activités, en plus de celles déjà accessibles dans la pièce principale de la maison familiale. Il y avait la cuvée de pomme, où l’on devait attraper avec les dents les fruits qui marinaient dans le champagne à la framboise, ou encore le portraitiste qui dessinait des poses de celles et ceux venant s’assoir sur un canapé mis à cet effet. Plus tard, il y aurait la course au baiser : c’était le jeu du ruban, revisité pour l’occasion ; et le jeu des sept lunes – une sorte de chaise musicale, où chacun des perdant se voyait écopé d’un gage qu’il devrait réaliser en compagnie de la double-centenaire.

Bellada retint un soupir. Gilbel, à ses côtés, passa une main sur ses épaules, devinant sans peine ce qui la tracassait. « Je ne suis pas certain que Mertle apprécie ce genre de mondanité… » glissa-t-il. Il savait que son épouse avait espéré que sa benjamine la rejoigne. Après tout, elles avaient de nouveau passé du temps ensembles, et même si son départ à Juvaniel avait soulagé la magicienne, elle n’avait pas envie de retomber dans ce silence hostile qui les avait séparées durant des années. « Je sais… » souffla madame Ward, ne pouvant s’empêcher d’éprouver une pointe de peine. « Au moins, Hortanse a l’air de bien s’amuser. » souligna son mari. L’Ange était effectivement occupée à danser avec un jeune magicien. C’était clairement la plus âgée qui menait le couple, ce qui semblait lui donner un malin plaisir. Elle avait toujours eu un sacré caractère et avait catégoriquement refusé durant toute sa vie de se laisser diriger par un homme, même dans quelque chose d’aussi trivial qu’une danse de salon. Ce n’était pas pour rien qu’elle ne s’était jamais mariée. Bellada plaisantait parfois en lui disant qu’elle s’était mariée et avait eu tous les enfants que son ainée n’avait jamais pu avoir. La plaisanterie avait cessé le jour où la réincarnée avait perdu son fils adoptif. « Et si nous profitions également de ta soirée, Pomme d’Amour ? Il est hors de question que l’on rentre sans avoir dansé. » Bellada se laissa entraîner sans résister, abandonnant pour de bon l’idée de retrouver sa benjamine.



« Je sais que l’on avait dis pas de surprise et surtout pas de cadeau… » commença Gilbel. « Mais c’est mal me connaître que de croire que je ne vais pas te gâter un jour comme celui-ci. » « Où est ce que tu m’emmènes ? » voulu savoir la dame âgée après avoir fait mine de ronchonner. Elle n’avait pas voulu que ses invités s’embêtent avec des cadeaux : elle avait eu une vie bien remplie, et sa maison deviendrait bientôt trop petite si elle devait stocker tous ces cadeaux. Monsieur Ward avait droit à une dérogation exceptionnelle – après tout, elle ne fêterait plus jamais ses deux siècles d’existence. Son partenaire de vie lui avait bandé les yeux. « Tu ne crois pas que je vais vendre la mèche si proche du but, n’est-ce pas ? » « Tu ne peux pas m’en vouloir d’essayer. »
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Eiko
Mar 10 Sep 2024, 08:41


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Le temps des anniversaire
Grâce

Grâce était ravie. Elle l'était souvent, car sa seule personne suffisait souvent à égayer même les jours les jours les plus pluvieux - littéralement, elle se mettait alors à briller dans l'obscurité, rayonnant tel un deuxième soleil ou bien une étoile, comme elle adorait s'appeler. Mais ce jour-là, ce n'était pas elle qui se rendait heureuse. C'était son anniversaire. Son anniversaire rien qu'à elle, qu'elle n'avait besoin de partager avec personne, où aucun autre enfant ne lui faisait de l'ombre ou ne devait souffler les bougies à sa place. A l'orphelinat, il lui était souvent arrivé de devoir fêter son anniversaire en même temps que d'autres enfants. Célébrer chacun des petits individuellement devenait vite chronophage et madame Verroncel et les autres enseignants n'avaient pas tout ce temps. Alors il leur arrivait d'organiser une petite fête de temps en temps, pour mettre du baume au cœurs des enfants. Les premiers temps, l'orpheline s'en était réjouie. Le souci, c'était qu'elle avait vite compris qu'elle n'était pas l'unique vedette, et ça, ça ne lui plaisait pas vraiment. On leur offrait des cadeaux, mais elle était contrariée dès qu'elle n'obtenait pas le plus gros et le plus grand nombre - elle ne méritait que le meilleur et rien d'autre - et pire que tout : elle avait déchanté en comprenant que tout ce qu'on leur offrait n'était pas neuf mais de la seconde main, ce dont les autres gamins - ceux avec une famille et des parents - ne voulaient plus. Grâce s'en était trouvée incommodée : la prenait on pour une vulgaire poubelle ? Avait-elle l'air si désespérée pour qu'on lui donna les miettes d'autres enfants gâtés ? Ce jour-là était cependant différent. Elle était la reine, et personne n’oserait lui offrir une vulgaire babiole !

La jeune déchue était installée en bout de table : elle présidait, comme lui avait dit Pauline. Les autres enfants étaient installés de part et d’autre. Ils n’étaient pas très nombreux : on reconnaissait surtout ses frères et sœurs, celles et ceux qu’avait adopté le Duc en même temps qu’elle – Grâce ne comprenait d’ailleurs toujours pas pourquoi son papa avait eu besoin d’en choisir d’autres, elle était déjà l’enfant parfaite – ainsi que quelques marmots qui vivaient sur le domaine, les enfants des domestiques et des paysans. La blondinette aurait voulu étendre les invitations à tout le royaume, mais ça aurait fait beaucoup de travail pour ses nourrices, et puis elle ne connaissait pas encore tout le monde – Pauline lui avait conseillé de d’abord apprendre à connaître le reste de sa famille, avant de vouloir penser aux voisins. Elle et Dolcidée avaient préparé un véritable festin, digne des banquets royaux ! Elles avaient demandé à la petite fille quels étaient ses plats préférés et avaient fait de leur mieux pour les lui préparer, ce qui avait enchanté la gamine. « Je dois être une véritable reine pour qu’on m’obéisse comme ça ! » avait-elle pensé.

L’après-midi s’était déroulée dans une bonne ambiance. On avait joué à des jeux, ceux de l’orphelinat et d’autres, des nouveaux qu’on lui avait appris. Puis était venu le temps du gâteau – à l’orange, avec beaucoup de cannelle – et surtout, des cadeaux ! Les plus petits lui avaient offert des dessins d’elle, la représentant tour à tour avec une couronne ou cavalière ; ou bien des colliers et des bracelets : déjà, tout le monde avait compris qu’elle adorait se rendre encore plus belle qu’elle ne l’était déjà – c’était un exploit compliqué à atteindre – en se parant de jolies choses. De nouvelles toilettes, avec beaucoup de rubans et de dentelles ; de nouveaux bijoux tous brillants ; des chapeaux et des ombrelles pour préserver son teint de porcelaine… Aussitôt qu’elle les avait découverts, elle avait enfilé les bracelets de perles, remerciant celles et ceux lui ayant offert ces merveilles d’un sourire ravissant, comme elle l’avait appris aux cours de bonnes manières. Arriva enfin le dernier cadeau. « Celui de Papa ? » demanda-t-elle sans vraiment entendre la réponse : elle était trop obnubilée par ce cadeau, le plus volumineux, dans une grande boite rectangulaire, avec un ruban bleu électrique qui attirait l’œil. Avide, la Déchue batailla avec le nœud pour s’emparer du trésor qu’il renfermait. Grâce papillonna des yeux en comprenant de quoi il s’agissait : un miroir à main. Il était magnifique : doré, avec des roses sculptées dans le dos. Fébrile, la petite Paiberym s’empara de l’objet et le retourna pour découvrir son reflet. La petite bouille qui lui fit face mima son sourire ravi : oui, elle était vraiment super belle songea-t-elle intérieurement. « La plus belle du royaume. » confirma une voix dans sa tête. L’Orgueilleuse haussa les sourcils. Avait-elle parlé à voix haute ? Elle avait tendance à faire ça, parfois. En même temps, elle avait une voix mélodieuse, qui faisait du bien aux oreilles, ç’aurait été cruel pour les autres qu’elle ne leur fasse pas partager. Tournant la tête pour essayer de comprendre qui avait répondu avec autant de clairvoyance, elle fut surprise de constater que ses voisins de table discutaient chacun entre eux, sans lui accorder plus d’attention. « Je suis là, moi. Tu peux me poser n’importe quelle question, et j’y répondrai avec la plus grande honnêteté. » Grâce reposa les yeux sur son miroir de main. Elle cru apercevoir, au loin, une ombre. Mais en se retournant, elle constat que personne n’était derrière elle. « Miroir, tu me parles ? » « Oui, ma Reine. Je ne parle qu’à vous. » Grâce décréta qu’il s’agissait de son cadeau préféré.
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[Event] - Le temps des anniversaires B6vi

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Sam 14 Sep 2024, 19:49



Le temps des anniversaires



« C’est vraiment dommage que tu ne sois pas venue au bal du Vicomte Halloy. » De temps en temps, je percevais du sarcasme dans la voix des mes camarades. « Tu étais peut-être trop occupée avec ton fameux admirateur. » « J’en ai plusieurs. » répondis-je avec insolence, en tentant de bien me placer sur le tabouret sur lequel j’étais assise. Les objets étaient trop petits pour moi, comme les gens d’ailleurs. « Celui du poème. » « Je ne vois pas. » Je voyais très bien. Des petits groupes d’individus mesquins avaient tôt fait de colporter ledit poème et de chuchoter ses vers sur mon passage. Cela ne me faisait ni chaud ni froid. Certaines femmes étaient faites pour l’amour, d’autres, comme moi, étaient faites pour autre chose. Le pouvoir par exemple. « Tu sais bien que mon cœur ne se languit que de Léonidas. » continuai-je. Je ne mentais pas bien mais mon interlocutrice n’était pas une flèche, ce qui me donnait un avantage. « Mon cœur, comme l’oiseau de nuit… » commença-t-elle. « Cela ne te dit rien ? » Je soupirai. « Et si nous parlions d’autres choses ? » C’était le jour de mon anniversaire après tout. Pour la faire taire, j’avançai mes doigts aux ongles noirs dans le paquet de chocolats que Charlestine venait de m’offrir. Ils provenaient d’une boutique de Caelum qu’elle avait visitée après le bal dont elle ne cessait de me parler. Mes phalanges trouvèrent un chemin vers sa bouche. « Tiens. Ils sont excellents c’est vrai. » Plutôt normaux mais je n'étais pas difficile. Elle détourna le visage sans réussir à cacher son dégoût. « Ils sont pour toi voyons ! » Bien sûr. « C’est une nouvelle commerçante. Elle a décoré son magasin aux couleurs de la Coupe des Nations. » « D’où les hiboux… » remarquai-je. Peu m’importait la forme, tant que je pouvais les engloutir. Parfois, je ne croquais même pas. Je fis glisser le chocolat entre mes lèvres, des traces brunâtres les décorant à cause du frottement. « D’ailleurs, j’ai vu Léonidas au bal. Il a beaucoup dansé. » « C'est bien normal. » Le coq qu’il était devait bien amuser la galerie. Qu’il chantât tant qu’il le pouvait. Quand ses cordes vocales auraient été coupées à l’image de se qui pendouillait grassement entre ses cuisses, il se tiendrait tranquille. « En parlant de lui… » Elle m’indiqua la présence de mon fiancé d’un signe de la tête. « Je vous laisse entre amoureux. » Ce n’était pas sincère, comme tous ceux qui posaient les yeux sur lui et moi. Parce que j’étais obèse et que je paraissais mature, personne ne croyait véritablement que nous pussions former un couple. Ils avaient parfaitement raison.

« C’est vous que je cherchais. Heureusement que vous êtes reconnaissable entre mille » Je ne répondis pas et me contentai de lui offrir un resplendissant sourire, mes dents tachées de chocolat. J’aimais trop le voir blêmir pour me passer de ce spectacle. « Joyeux anniversaire. » me dit-il, avant de me tendre un paquet. Je le pris et déballai le présent. « Il ne fallait pas, vraiment. » Vraiment. « Je l’ai faite moi-même. Elle vous représente. » Il s’agissait d’une poupée grosse et grossière qu’un enfant en bas-âge aurait mieux réalisée que ce furoncle. « C’est… Je suis sans voix, médusée par vos talents. » Ses talents pour façonner la médiocrité. « J’y ai passé beaucoup de temps. Je suis content d’entendre que ça vous plaît. » Je pris un énième chocolat et le mis dans ma bouche. Ses outrages répétitifs me tourmentaient d’une bien étrange manière. Loin de m’accabler, ils me donnaient envie de riposter. Fort heureusement, j’avais deviné qu’il n’oublierait jamais un jour comme celui-ci. J’avais prévu un cadeau en remerciement. « Comme je savais que vous penseriez à moi, j’ai décidé de moi-aussi vous offrir un cadeau. » « Quel bonheur… » « Je vais aller vous le chercher. Faites-moi plaisir et attendez-moi là bien sagement. » Je souris d’une manière suggestive, comme certaines filles le faisaient en donnant rendez-vous à leur amant dans les toilettes de Basphel. Bien sûr, venant de moi, cette expression prit rapidement des allures d’histoire d’horreur dans l’esprit sot de ce mille-pattes décérébré.

Lorsque je revins, j’eus le plaisir de constater qu’il était toujours là. Je posai sur la table le globe recouvert d’un tissu foncé. « C’est pour vous. » Je m’étais bien sûr débarrassé de la poupée sur le trajet, l’abandonnant sur mon chemin après lui avoir arraché la tête. Si ce Lazare Halloy qui faisait des vagues durant les cours arrachait plus de têtes, peut-être serait-il plus calme ? Sans doute serait-il judicieux de lui suggérer de commencer par celle de cette Melissandre à la langue trop pendue ? Je souris en scrutant les mains de Léonidas s’approcher du paquet. Il redoutait et il avait bien raison. Il découvrit un bocal en verre. Dedans, de la végétation servait de nourriture à de multiples champignons. Extrêmement petits, ils ressemblaient à des verrues collées les unes aux autres. « C’est… magnifique. » « N’est-ce pas ? Nous les cultivons au club de mycologie. Ils brillent dans la nuit. » Entre autres. Ils étaient aussi particulièrement féconds et se développaient partout dès qu’ils en avaient l’occasion. S’il les touchait, les zones humides de son corps en seraient bientôt recouvertes. Sa bouche, sa langue, ses yeux, ses aisselles… « J’ai à faire mais je viendrai voir plus tard dans votre dortoir si vous leur avez trouvé une bonne place. Mes conseils ne seront pas de trop. Je m’y connais beaucoup en champignons. D’ailleurs, je m’en sers moi-même pour lire avant de dormir. » « Vous lisez ? » « Bien sûr. Pas vous ? » « Si… Si, bien entendu. » « À ce soir alors. » lui dis-je, un sourire ravi sur le visage.

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