Que fait-elle ici ? Elle a certainement été embarquée dans cette aventure comme nous tous … Je ne m'attendais pas à la trouver ici … Les Dieux nous jouent-ils un tour ou est-ce notre Destin ? Va-t-elle vouloir me parler ou vais-je plutôt me prendre un coup de couteau ? Les deux pourraient très fortement arriver. Et les deux seraient mérité … En plus, il y a Yrrah … Sa présence ne risque pas d'arranger les choses. Tant pis, on fera avec. D'autres gens arrivent … Non … Pas cette voix … Pas elle … pourquoi … Pourquoi elle est là ? Pourquoi sa présence me fait toujours le même effet ? Pourquoi je ne peux pas faire autre chose qu'avoir une crise de panique comme si j'étais de nouveau ce gosse traumatisé. Serre les poings, ne laisse pas tes mains trembler comme des feuilles prises en pleine tempête. Ne pas montre à tout le monde qu'à cet instant, je ne suis pas plus en état qu'une poupée de chiffon. Elle le sait, je suis sur qu'elle le sait.

Toi ! Tu n'es qu'une pourriture ! Toujours aussi aimable, gracieuse et moisie de l'intérieur à ce que je vois !

Et voilà Yrrah qui s'en mêle. Le connaissant, je suis sur qu'il est en train de l'invectiver à distance raisonnable de peur qu'ellle ne puisse totalement l'annihiler et le faire partir en poussière d'un claquement de doigt. Ne peut-il pas se taire ? S'il l'emmerde de trop, elle serait réellement capable de faire revenir le Kraken. Même si on éternue trop prêt d'elle, l'idée pourrait lui prendre. On ne peut pas lui faire confiance. Rester le plus loin possible d'elle, c'est tout ce qu'il y a à faire … Purée, ne manquait plus que ça, le bateau qui se met à tanguer encore plus. Si ça n'arrête pas, je vais passer le voyage à quatre pattes à retapisser le navire entier. Je suis sur que c'est encore un coup de Marilyn. Et le Démon qui veut que l'on mette nos affaires en commun et que chacun trouve une tâche à effectuer. Dégueuler par dessus le bastingage, c'est la seule chose que je suis capable de faire à cet instant.

Il est hors de question que je donne ma drogue à tout le monde, en tout cas, pas gratis. S'ils en veulent, va falloir qu'ils raquent, comme tout le monde. Pour le reste … C'est donnant donnant aussi en fait.

Hé bhé, c'est bien parti. Si tout le monde se comporte comme Kul'Threki, on est mal barré. M*rde, qui est-ce qui m'aggripe ? ! … C'est juste Helly ! Arrête de trembler couillon et fait comme si tout va bien.

Sur l'île maudite ? Tu n'as rien ?

Que fait-elle sur l'île ? Elle s'inquiéte pour moi ? Vraiment ?

C'est une femme-bête ? J'arrive pas à déterminer si elle vous aime bien ou si c'est le contraire.

Moi non plus, je n'arrive pas à le savoir … Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de vouloir la toucher, de tendre la main pour la passer sur sa joue, pour toucher sa peau du bout des doigts.

Moi aussi Ailes-Légères .. Moi aussi ..

~ Comme c'est mignon de parler tout seul dans le vide … Tu le sais, hein, qu'elle n'est pas là ? Pauvre petit Toble, pauvre petit esprit traumatisé par ce qui vient de se passer sur l'île et qui tente de se rassurer en invoquant l'image de la femme qu'il aime. C'est tellement beau … Mais tu es toujours sur l'île mon coco … Tu es juste plus fou que tu ne le crois hahaha ! ~

La ferme ! Tu mens ! Elle est là, elle est vraiment là, ma main touche sa joue, je sens le bateau tanguer sous mes pieds et mon ventre se tordre à cause du mal de mer ! Tu mens ! Tu te joues de moi ! La ferme et dégage de ma tête ! Dégage !

Pas maintenant, pas ça ! Je peux pas voir inventer tout ça ! C'est forcément vrai! .. Des espions ? On ne peut pas se fier aux autres .. Faut que je m'en aille, que je quitte cet endroit !

Hé gars, qu'est ce qui te prends ? A qui tu parles là ? T'es pas un peu fou sur les bords, toi ?

Terre … Il faut que j'aille sur terre, que je descende de là … Kul … Va donner ton sac … Garde la drogue si tu veux, je m'en fou …

Merde, et ma main qui est toujours sur la joue d'Helly … Faut que je bouge, que je m'occupe. Ca ne peut pas être faux .. 

Que pouvons nous faire ?

840 mots

résumé:

sac:

Perdue dans un environnement ténébreux, l’Ange se laissa manipuler. En temps normal, sans doute aurait-elle réagi autrement, sans doute aurait-elle imaginé les suites probables de la caresse des doigts de l’homme sur ses cuisses. Elle se serait fourvoyée. Son corps ne l’intéressait pas, seul son sang comptait. Seulement, elle ne pouvait le savoir, pas maintenant, sa vision effacée ne lui permettant que de ressentir ce que ses yeux ne voyaient plus. En tant que défenderesse des vertus – elle les connaissait si mal – le geste lui parut donc simplement agréable, peut-être un tantinet déplacé mais elle ne pouvait l’accuser sans aucune autre preuve que ce que lui dictait son instinct. Il la mettait mal à l’aise du fait de sa simple présence, comme s’il était en train de sonder son âme. Sur le sol, elle se demanda si elle allait perdre connaissance. Elle avait chaud, bien que sa vue retrouve peu à peu ses droits. La nuit blanche qu’elle avait passé sur le dos du Dragon ne jouait pas en sa faveur et elle devrait se reposer avant toute chose. Elle n’était pas sûre de pouvoir réfléchir convenablement alors qu’elle était à bout de force. Seulement, la voix de Raeden réveilla en elle l’instinct du guerrier. Dire qu’elle avait essayé de l’éviter ; à croire que leurs chemins avaient été tracés pour les réunir coûte que coûte. Seulement, elle n’était pas plus disposée à lui parler que précédemment. C’est ce qu’elle se dit au début, du moins. Quand elle sentit sa magie, elle changea d’idée. Était-ce à elle de prendre la responsabilité de ce qu’il pouvait arriver à cet homme ? N’était-ce pas égoïste de lui refuser tout contact sous prétexte que les choses pourraient mal se passer ? Peut-être sous-estimait-elle sa puissance, ce qui n’était pas lui faire honneur, bien au contraire. Elle ne l’avait pas recontacté depuis leur échange dans le chalet et bien qu’ils se soient revus depuis, elle n’avait jamais eu sa véritable apparence. Il devait croire qu’elle l’évitait. Ou ne rien croire du tout et s’en fiche. Elle ne savait pas. Peut-être avait-il décidé qu’il valait mieux taire ses sentiments, les étouffer et les reporter sur une femme capable de le rendre heureux. Elle soupira, le fil de ses pensées prouvant parfaitement qu'elle se sentait déjà mieux. Seulement, lorsqu’elle devina la présence du Diable, elle fit mine d’être de nouveau au bord de l’évanouissement. Elle préférait ne pas lui adresser la parole. Pas maintenant, alors que Raeden était à côté.

Lorsqu’il fut parti, elle rouvrit les yeux. « Merci. J’ai très peu dormi dernièrement et je pense que les récents événements, surtout ceux de l’Île Maudite, ont contribué à mon état. L’autre homme est parti ? » demanda-t-elle de façon rhétorique. « C’est dommage… j’aurai aimé le remercier également. ». Elle se redressa légèrement, se servant de ses coudes pour s’appuyer. Elle le fixa un instant. « Vous êtes Raeden Liddell n’est-ce pas ? ». Sa voix était douce. Elle se sentait différente, plus apaisée, lorsqu’elle portait la Couronne ; du moins, lorsqu’il n’était pas question de Zane. « J’ai entendu parler de vous. On dit que vous avez combattu lors des différentes guerres et que vous avez permis la victoire angélique sur le front de la Montagne de l’Edelweiss. ». Elle se leva un peu plus, finissant dans une position pleinement assise. « La femme qui m’a parlée de vous était aussi très remontée de la réputation moins glorieuse que certains vous prêtent concernant des histoires plus légères. Le monde est fou pour croire pareilles choses possibles venant d’un Ange. Enfin… je suis heureuse de vous savoir à mes côtés dans cette aventure, même si je n’ai aucune idée de ce qu’il nous attend… ». Et c’était la vérité. La suite ne lui était guère connue. « Au moins, avec vous, l’avenir semble plus certain. » murmura-t-elle avant de se redresser. À présent debout, ses yeux se portèrent vers le pont du navire. « J’irai retrouver le Diable plus tard. J’espère que cela ne vous causera pas d’ennuis mais je dois me reposer avant. Peut-être pourriez-vous venir avec moi ? Après tout, j’imagine que vous avez aussi besoin de dormir un peu. Comme je le disais, nous ne savons pas ce qu’il nous attend et puis… j’aimerais vous connaître davantage, du moins, le temps que je m’endorme. ». Elle rit. « Ce ne sera pas long, je vous rassure. Harabella m’appelle depuis quelques heures déjà et je pense m’effondrer dans ses bras rapidement. ». Il n’y avait pas de cabine meublée mais peu lui importait. Elle se dirigea vers un coin du navire et fit apparaître une tente au confort manifeste. Il lui suffirait de quelques heures pour se remettre.

Jour deux, dans la nuit, vers quatre heure du matin.

« Et qu’avez-vous dit ? ». « Que je préférais qu’elle envoie des Ondins en éclaireur mais sans saboter les navires. Si nous sommes réellement en compétition, je suis de ceux qui préfèrent gagner loyalement. ». « Et le Monarque Démoniaque ne vous a pas étranglé ? ». « Je ne sais pas ce qui l’a retenu… Il le fera peut-être plus tard. Moi-même ai été étonné de ma participation. Je tremblais en donnant mon avis. ». « Je vois… Et vous savez ce qu’il a été décidé finalement ? ». « Non. ». Edwina s’était extirpée de la tente sans un bruit afin de retrouver Johanne. La chose n’avait pas été aisée. Beaucoup de gens dormaient et, dans l’obscurité, reconnaître les silhouettes était difficile. Elle avait également soigneusement éviter de regarder si Raeden dormait ou non et si elle était seule dans la tente. « Bien, vous pouvez retourner dormir si vous le désirez. » dit-elle, tout en appuyant ses avant-bras sur le bastingage. Il ne se fit pas prier. Elle devait réfléchir. Dans l’hypothèse où Vanille était partie vers le navire de son équipe, elle ne pourrait certainement pas la rattraper avant qu’elle ne décide de détruire le bâtiment. En revanche, en restant ici, elle pouvait espérer équilibrer les plateaux de la balance. La destruction d’un navire valait la destruction d’un autre et elle était parfaitement capable de faire de cet objet flottant un ramassis de planches éparpillées au gré des flots. Les Sirènes n’étaient pas les seules à craindre dans l’Océan.  

Lorsqu’elle fut certaine d’être seule, elle s’envola jusqu’à atteindre la vigie. Là, elle fit apparaître un livre qu’elle ouvrit, une réplique parfaite du Monarque Démoniaque apparaissant alors devant elle. Grâce au Miroir, elle se positionna et traça une flèche sur son torse, du bout du doigt, afin d’indiquer au véritable où elle se trouvait, écrivant ensuite quelques lettres pour former le mot « Papa ». Il comprendrait. À vrai dire, elle n’avait pas l’intention de se retrouver seule avec lui, dans une cabine fermée. Elle n’était pas dupe du risque que cela représentait, pour lui comme pour elle. Elle n’avait aucune idée de ce que son statut d’Ange éveillerait chez lui ; de même qu’elle n’avait aucune idée de ce que la proximité d’un Démon la pousserait à faire. Était-il naïf ? Croyait-il réellement qu’elle était sa fille, Anîhl Azmog ? Peut-être que le fait qu’elle change de race aurait sur lui quelques effets positifs. Peut-être que l’inimitié entre Anges et Démons ferait reculer la malédiction. Peut-être ne la reconnaîtrait-il pas. Peut-être pourraient-ils discuter comme deux étrangers en quête d’une victoire commune ? Elle aurait été sotte de le penser et c’était pour cela qu’elle avait choisi la vigie : un espace exigu dans lequel de grands mouvements étaient exclus. La force physique y était plus dangereuse qu’autre chose, alors que la puissance magique avait toutes les chances d’atteindre un résultat optimal. Elle se demandait sincèrement si elle chercherait à le tuer. Aux Jardins, elle n’y avait jamais songé, préférant se pencher sur l’avenir angélique plutôt que sur la perte des Démons. Mais s’il s’approchait trop près ? S’il la cherchait ? Ne ferait-elle mieux pas de retirer la Couronne avant qu’il ne soit trop tard ? Non. Sans, il réussirait à l’amadouer d’une façon ou d’une autre. Avec, les vertus étaient de son côté. Elle savait qu’elle se battait pour quelque chose d’important. Ce n’était pas son cas à lui.

Un éclair zébra le ciel. Peut-être ne viendrait-il pas.

1310 mots

Résumation:

Rapidement, tout commençait à enfin prendre forme et le petit monde présent sur le navire semblait enfin s'organiser petit à petit. Ou presque tout le monde. Il existait toujours des éléments dissidents, ça on ne pouvait rien n'y faire sinon essayer de les faire rentrer dans les rangs, ou les ignorer si ce n’était pas possible. Mais au final, le regard du rouquin fut reporté sur une autre personne. Cette femme blonde, celle qu’il avait rencontré quelques heures auparavant sur l’Île Maudite. Le groupe était presque au complet songea-t-il. Mais la vision de la personne qui lui tenait compagnie le crispa quelques peu. Il allait lui être difficile de considérer cet être comme un allié. S’il y arrivait seulement. Il se concentra alors sur la projection qui ressortait de l'arme pour essayer de faire fi de ce qui ressemblait moins à un humanoïde qu’à un monstre. « Quoi ?! », ne put-il retenir à la folle nomination de celui qui serait aux commandes du vaisseau. Il avait certes était témoin des capacités extraordinaire du Volatile. Mais tout de même, n’était-ce pas exagérer la chose ? « Tu n'as pas dis qu’il était spécial ? » - « Oui, mais j’ai pas dit doué d'intelligence au point de pouvoir être à la tête de vingt personne. ».

Pourtant un “Hou” autoritaire sembla répondre aux différentes protestations de l’équipage. Et les événements allaient de surprise en surprise. S’ensuivit quelques secondes avant que celle qui tenait compagnie au Hibou ne prenne la parole, avec beaucoup de difficulté cependant. « Pas doué d’intelligence tu disais ? ». Cette fois-ci, le Kaahi était contrarié. Cet Oiseau prenait tout l’équipage de haut, et l’intervention de l'ailé – ça y est, les voici tous au complet ! - n'allait pas arranger les choses. Il s'apprêtait à répliquer, mais un nouvel événement auquel il était loin de s’attendre capta son attention. La jolie brune avait prit place face à l’homme toujours aussi nu qu’un ver, et il s’étonnait de la façon dont cette dernière le dévisageait sans pudeur. Rare sont celles qui se permettent un tel comportement. Une pensée qui se renforça avec son geste suivant, ses prunelles émeraudes fixant la jeune femme alors que les épaules de cette dernière se dévoilaient sous le tissu rose. Il finit par détacher son regard en entendant le doux rire d’Asha à ses côtés. « Quoi ? » - « Non, rien. », lui répondit-elle amusée avant de se tourner également vers la demoiselle qui s’était finalement rhabillée avant d’ajouter, « Elle a raison ce n’est pas très courtois de laisser ce pauvre homme ainsi. ». Le rouquin gardait le silence, mais le regard appuyé de l’Humaine prenait tout son sens. Poussant un soupir, il se défit de son haut de lin et hélât le grand brûlé avant de le lui lancer. « Tu devras te contenter de ça pour l'instant. ».  

En même temps qu'il donnait son vêtement, il entendait Asha qui s'adressait à deux jeunes femmes qui semblaient s'opposer au plan initial. « Je suis du même avis que cette dame et notre… mmmh, capitaine. On ne sait pas ce qu’il nous attend dans l’une ou l'autre des destinations. Nous serons plus efficaces à vérifier les deux endroits plutôt qu’à faire chou blanc en se bornant à un seul lieu, non ? ». Elle prit une seconde avant de se tourner vers Maximilien. « Que feras-tu ? ». Il tourna son regard vers Mancinia avant de répondre. « Je suivrais Matasif. J’irais sur terre avec elle. » - « Je m’en doutais. Moi je resterai sur le navire. », enchaîna l’Humaine avec un sourire. Puis elle s’empressa de développer en voyant les yeux ronds du rouquin. « Je ne serai pas très utile en exploration terrestre. », se justifia-t-elle en se tapotant les cuisses. « Et, je ne crains pas l’océan. Je sais que les Aetheri veillent sur moi. ». Elle semblait tellement sûre d'elle et il voyait dans son regard qu’à présent, même lui elle l'empêcherait de revenir sur sa décision. « Très bien. ».

« Qu’est-ce qu’il se passe ? », fit l’Humaine à l’intention de Maximilien qui avait les yeux rivés vers les cieux. « Tu as de la chance. Les Aetheri sont surtout mauvais blagueurs avec moi. », fit-il en jetant un regard mauvais en direction du Démon. « Je monte là-haut. », ajouta le rouquin en haussant la voix pour que ceux alentours l’entende en désignant de la tête la vigie. Les autres pouvaient bien répliquer, il n’offrait pas matière à discussion. « Pour le coup j’y serai mieux qu'ici. », conclua-t-il plus pour lui-même que pour les autres. Il attrapait les premiers bouts du hauban avant d’être arrêté par Asha. « Prends ça. », fit-elle en tendant son sac. « Et le partage des ressources ? Notre capitaine ne va pas être ravi. », ajouta-t-il ironique. « Peu importe. Je n’ai pas envie que tu meurs de faim ou déshydraté à cause du Soleil. » - « Quel Soleil ? », acheva-t-il, moqueur, en mettant le sac sur son épaule avant de commencer son escalade. Au sommet, l’Humain se laissait apaiser par le calme ambiant des hauteurs en terminant la gourde qu’il avait entamé plus tôt. Il en avait besoin. Encore hier il apprenait qu’il avait loupé pas moins de dix ans d’Histoire. Aujourd’hui on l’embarquait de force dans une aventure qu’il ne cherchait pas avec une panoplie d’inconnu plus étrange les uns que les autres. Il poussa un dernier soupir avant de plonger son regard dans l’horizon grisâtre. Ce ciel couvert ne donnait vraiment pas une belle couleur à l’étendue cristalline qui les encerclaient. Mais au moins il n’avait pas la vision obstruée par la lueur de Jeriel. Il prit une inspiration. Tout était si tranquille. Probablement était-ce rassurant. Mais il ressentait ce désagréable sentiment du calme avant la tempête, ce qui n’était pas pour le mettre à l’aise, malheureusement. Espérait-il seulement avoir tord.

Cette garce allait payer ce qu'elle venait de faire ! Dès l'instant où il remettrait la main sur elle, elle apprendrait ce que c'était que de s'en prendre à un Colérique. Un Rouquin bouclé lui hurla de se trouver des vêtements plutôt que de faire les cent pas. Comme si au final, le Déchu aimait se trimbaler nu à la vue de tous. Il se retint difficilement de lui faire une remarque cinglante. S'il commençait à se mettre tout le monde à dos dès maintenant, il n'était pas rendu à la fin du voyage. Et comme il ne comptait pas se retrouver balancé par dessus bord, il fallait qu'il se calme. Si ceux qui étaient sur ce bateau faisaient partie de son équipe, ils allaient devoir travailler ensemble et coopérer. Pour ne pas être mis au rebut, il devait essayer de montrer qu'il n'était pas qu'un nreveux désobligeant. Ce qui n'allait évidemment pas être une mince affaire. Ca allait être un travail de tous les instants et autant dire que ce n'était pas son fort. Le fait que le regard des gens était posé sur son corps et ses brûlures le foutait mal à l'aise et en même temps en rogne.

Une femme monta sur le pont et attira l'attention de tout le monde. Elle fit apparaître une énorme carte des océans, indiquant la position du bateau, mais aussi celui de chaque navire présent dans les environs et sur les eaux. Même les individus étaient représentés. Ca faisait quand même mine de rien un paquet de monde sur les Océans. Mais le plus important, c'est qu'elle leur permit d'apprendre que l'île à la croix effacée n'était pas vierge, bien au contraire. Le Déchu n'arrivait pas à déterminer si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Etait- des gens « civilisés », un peuple vivant en autarcie mais organisé ou bien des sauvages s'en prenant à tout étranger posant le pied sur leur île ? Ca, la carte ne pouvait pas le dire, ni comme la femme qui l'avait fait apparaître. Pourtant, ça aurait été une information importante à savoir. Ca aurait permis de déterminer l'approche à avoir. D'y aller prêt à combattre ou à faire la paix.

Nous déposez au milieu de l'Océan ? Vous espérez qu'on sache tous marcher sur l'eau comme un messie ou bien vous savez créer un bateau magiquement ?

La question pouvait être légitime. En plus personne ne l'avait soulevé jusque là. Cependant, le ton était loin d'être tout ce qui avait de plus respectueux. Quant à cet histoire d'être dirigé par un hibou, c'était quoi encore ce bordel ? Il ne semblait pas être le seul à trouver ça bizarre. C'était déjà ça. Elle les laissa sur des dernières recommandations avant de descendre dans la cale, alors que le ciel s'assombrissait étrangement. Une femme s'approcha de lui et lui fit remarquer qu'il trouverait peut être de quoi se vêtir dans la cale. Il fallait reconnaître que l'idée ne lui avait pas vraiment traversé l'esprit. Mais au moins, au lieu de simplement le fustiger parce qu'il était nu, elle tentait de proposer une solution. C'etait déjà ça. Le hibou sus-nommé, se percha sur la table en regardant tout le monde de haut tandis qu'une femme prenait la parole pour expliquer la suite des événements. Un groupe avec la Matasif ? Parfait, il savait déjà où il n'irait pas. Il aurait franchement préféré aller sur terre, mais maintenant, c'était tout simplement hors de question si c'était pour se retrouver avec l'Humaine.

Une autre s'approcha vêtue d'un kimono. Elle le détailla de haut en bas, le dégoût se lisant dans son regard. S'il la répugnait tant, elle n'avait qu'à se barrer et pas l'observer ainsi. Elle commença à défaire sa ceinture, comme si malgré tout, elle avait pitié de lui. Ou alors, elle ne supportait plus de le voir et voulait cacher ça le plus vite possible. Mais elle arrêta son geste. Il fronça les sourcils quand elle lui en donna la raison. Ses serments envers Kennocha. Manquait plus que ça. Qu'ils aillent tous se faire voir à la fin ! Mais finalement, un homme, le rouquin frisé du début enleva sa chemise et la lui balança. Ignis l'attrapa au vol et la noua autour de sa taille. Aucune importance s'ils voyaient le reste de ses brûlures, qu'ils trouvaient ça répugnant ou quoique ce soit d'autre. Lui même avait appris à faire avec – enfin, il essayait de s'en convaincre – ils n'avaient donc qu'à faire de même.

J'irai en mer. Et j'vais m'occuper des animaux de la cale en attendant. Pour les affaires et l'sac, faut voir avec l'autre là.

Il pointa du doigt la Déchue de la Luxure qui avait suivi le Hibou jusqu'au centre du navire avant de partir en direction du ventre du bateau pour tenter de se calmer auprès des animaux.

La Déchue la Luxure, quant à elle, venait d'apercevoir l'humain rouquin torse nu. Sa libido et surtout son péché était en train se réveiller. Lascivement, elle s'approcha de lui avant de commencer à faire glisser ses doigts sur sa peau. Elle avait abandonné le sac sur le pont, prêt du mat de pie, sans même s'en rendre compte, tandis qu'elle avait grimpé là haut pour rejoindre l'humain.

Viens jouer avec moi.

921 mots

résumé:

sac:

EDIT POUR PRECISION : ma PNJ a abandonné son sac au pied du mat où se trouve le nid de pie et à grimpé là-haut rejoindre Maximilien.

Raeden suivit du regard l'homme qui s'était occupé de la femme affaibli avant qu'il ne descende, tandis que ce dernier s'éloignait à la recherche d'un linge propre. Visiblement, la venue de l'Ange l'avait contrarié. Ce dernier ne voulait pas s'imposer. Il irait donc s'excuser auprès de l'autre quand la femme irait mieux. Enfin ça, c'était ce qu'il comptait faire, jusqu'à ce qu'il entende les coups de poing frapper les parois de bois de la cabine dans laquelle s'était rendu l'inconnu. Ce n'était peut être finalement pas des excuses qu'il allait offrir, mais demander des explications pour cette réaction qu'il trouvait quelque peu exagérée. Avait-il fait ou dis quelque chose qui avait vexé l'autre gars ? A son sens, non, mais il fallait mettre les choses au point avant que ça ne s'envenime. Car après tout, ils allaient bosser en équipe, le mieux était donc d'éviter les conflits le plus possible. S'ils arrivaient à ne pas s'entretuer avec le Roi des Démons ou la Dame des Abysses, il y avait une chance et surtout, il n'y avait pas de raison que ça ne soit pas le cas avec les autres personnes à bord.

Il reporta son attention sur la jeune femme mais la Bête fit son apparition à ce moment là. Décidemment, il fallait toujours qu'il se ramène celui-ci. Comme s'il ne pouvait pas s'en empêcher. Puis il prit la parole et l'Immaculé observa la jeune femme sous un nouveau regard. Ainsi, c'était elle Anîhl Azmog. Il ne s'attendait pas à ça. En fait, il ne savait même pas à ce qu'il s'attendait. Certainement à des a priori. C'était sur qu'il s'attendait plus à quelqu'un s'approchant de proche ou de loin à son père et pas à quelqu'un laissant dégager plutôt une aura bénéfique. Mais parfois, les voix des Dieux étaient impénétrables. Ce n'était pas à lui de juger. Après tout, elle n'était pas responsable de son géniteur. Il le regarda s'éloigner avant de regarder la femme qui avait ouvert les yeux et étaient en train de prendre la parole. I

Il n'est pas loin. Je peux aller le chercher, si vous voulez. Même si je pense qu'il vaut mieux lui laisser le temps de se calmer.

Il comprit qu'elle le reconnaisait à l'instant où elle se mit à le fixer avec un peu plus attention.

Oui, c'est bien moi. Et si j'ai tout suivi, vous devez être Anîhl Azmog. Il semblerait d'ailleurs que votre paternel veuille vous voir, quand vous aurez le temps. Mais rien ne vous y oblige. Il y a eu bien trop de guerre, que cela soit sur la Montagne de l'Edelweiss enneigée ou ailleurs.

Raeden se redressa en même temps qu'elle.

Je ne sais pas si l'avenir est plus certain, mais il sera certainement meilleur si on se sert les coudes, il ne faut pas en douter un seul instant. Comme vous dites, on a tous besoin de sommeil, mais il faut aussi monter la garde. J'ai cru entendre que le Diable prenait la première garde. Garder un œil sur lui ne pourrait pas faire de mal. Je vais vous accompagner pour quelques heures. Les événements sur l'Île Maudite ont en effet été assez mouvementés.

Il regagna le pont avec l'Ange, haussant un sourcil en voyant apparaître la tente. On pouvait dire qu'elle était bien équipée. Il la suivit. Il avait besoin lui aussi de se reposer quelques heures. Ils ne savaient pas ce que la suite leur réservait, autant donc prendre ce que le temps leur offrait maintenant. Il attendit qu'elle plonge dans le sommeil, veillant sur ses songes avant de se laisser y plonger lui aussi. Il n'avait pas besoin de beaucoup d'heure. Etre soldat et avoir fait la guerre lui avait appris à se ressourcer rapidement, tout du moins assez pour pouvoir continuer les affrontements s'il y avait lieu. Au milieu de la nuit, sans connaître l'heure exacte, il se releva pour prendre un tour de garde à son tour. Il fallait d'ailleurs toujours trouver la personne qui avait fait cramer la carte. Leur « ennemi » de l'intérieur. Faisant sortir ses ailes, il prit son envol, s'élevant dans les cieux, pourfendant l'horizon des nuages pour planer haut dans le ciel et avoir une vue d'ensemble, en vol stationnaire, faisant quelques battements d'ailes de temps à autres pour suivre l'avancée du bateau.

Wilsan avait passé un bon moment dans la cale, à s'occuper du cheval. Il avait besoin de ça pour mettre du clair dans ses idées et tenter de faire la part des choses. Il finit par remonter sur le pont. Il ne s'était pas rendu compte que la nuit était tombé avant de le voir. Des gens dormaient un peu partout tandis que d'autres patrouillaient ou n'arrivaient tout simplement pas à trouver le sommeil. Il fouilla dans son sac et finit par en sortir un jeu d'échec qu'il installa. Si quelqu'un voulait venir jouer avec lui, il était le bienvenu.

880 mots

résumé:

sac:

Les yeux fixaient sur les mèches rousses qui dansaient devant elle, Helly observait dans une impassibilité feinte, la femme s'approcher de Toble. La rouquine resserra son emprise sur le chaman, jouant avec aisance de ses paroles pour distiller, de la plus innocente des manières, ses mots acerbes.
Cette intrigante au visage angélique n'était que poison, troublant au fil de ses intonations ses effets dévastateurs sur son ancien amant.
Si le destin l'avait éloignée du chaman, Helly ne pouvait ignorer qui était « cette femme ». Elle s'étonna de la douceur de son timbre et de sa beauté, à mille lieux de l'image qu'elle s'était faite du monstre qui avait tué la famille de Toble. Alors qu'elle détournait son regard pour mieux se concentrer sur le douloureux échange, l'eversha s'immobilisa en comprenant que la jeune femme s'adressait à présent à elle.
Helly hocha sa tête respectueusement, ne se doutant pas que la belle rousse avait encore du venin en réserve. Dans son intolérable bonté, la jeune femme aux reflets sanguins avait jugé bon de mentionner qu'elle avait toujours en sa possession les yeux qu'elle avait arrachés à Toble.
Un léger sourire étira un coin des lèvres d'Helly, dans l'idée un peu folle de revenir vers cette étrange jeune femme plus tard.
Elle la regarda partir et reporta aussitôt son attention sur le chaman à ses côtés. L'eversha pencha sa tête tout en sondant silencieusement le visage translucide de Toble. Il semblait encore figé dans la torpeur alors que l'esprit derrière lui s'agitait nerveusement.

_ Ainsi donc, voici donc à quoi ressemble cette femme que vous cherchez tous deux... Souffla Helly en direction d'Yrrah. Plutôt jolie, insista t-elle pour provoquer le sorcier. Peut-être un peu trop pour ne pas se laisser « charmer », conclu t-elle en affichant un large sourire provocateur.

Son regard retourna sur Toble dans un profond soupir.
Elle l'observa longuement tout en reculant vers d'Yrrah, à qui elle tira la langue avant de s'éloigner vers l'accastillage.
Dans l'obscurité du crépuscule, elle vit arriver Magnus sur le pont. Elle s'étonna de le trouver si pâle, la hâtant à s'approcher de lui.

_ Est-ce que tout va bien? S'inquiéta t-elle..

Magnus s'écarta dans un mouvement du bras, avant de poursuivre un brin excédé.

_ C'est bon... Je ne vais pas dévorer la moitié du bateau... Je te l'ai dit, j'ai ce qu'il faut.

Helly se contenta de rouler des yeux. Après un bref instant d'hésitation, elle lui rapporta ce qu'il s'était passé sur le pont et écouta attentivement le rapport de Magnus sur les actions dans les cales. Après concertation, ils décidèrent de se séparer à nouveau dans l'idée de poursuivre leurs investigations.

Sous la voûte céleste, tous semblaient se préparer à passer la nuit. Dans son empressement à aider aux manoeuvres, Helly avait repéré de vieilles voiles déchirées. Sans perdre de temps, elle se pencha au-dessus des pans de tissus éventrés pour les modifier à sa guise, grâce à son pouvoir couturier. Ravis du résultat qu'avaient pris les fibres cotonneuses, elle retourna près de Toble en interrogeant son binôme.

_ Comment t'appelles-tu ? Est-ce que tu as de l'eau dans ton sac ? Demanda t-elle avec hésitation.

L'eversha ne savait pas bien quoi faire pour apaiser la folie de Toble. La situation la dépassait. Elle prit finalement le parti de s'asseoir contre le bastingage en guidant le chaman près d'elle. Sans lui laisser autre choix que de se soumettre à ses gestes, elle l'entraîna sa tête sur ses genoux, amorçant des mouvements de doigts dans ses cheveux désordonnés. Le regard perdu dans les hauteurs du mat, elle apperçu l'ange voler dans l'obscurité.
Il était étrange de voir comment les dieux choisissaient de lier les destins de chacun. Personne ne pouvait prédire la finalité d'un tel voyage et pourtant, tous agissaient de concert sans se poser de question. Helly repensa à ce qu'avait dit le jeune homme à la bouille enfantine. Il avait supposé de l'existence d'un troisième parti qui ne l'inquiétait pas outre mesure. Magnus s’était montré rassurant et plutôt avisé à ce sujet. L’eversha soupira à peine, avant de ramener la couverture sur Toble dans un geste tendre. Elle vérifia en se penchant sur lui qu’il dormait et tendit une pièce de tissu duveteuse vers le réprouvé.

Dans le ventre du bâtiment le vampire s'était investi d'une pieuse mission. Si un traître se cachait sur le bateau, alors il le démasquerait. Et ce fût bien tard dans la nuit, que Magnus récolta les fruits de ses efforts. A sa grande surprise, c'était l'intrigante jeune femme qui avait échappé à ses morbides envies qui s’était démarquée des autres. Elle s'était soustrée en cachette de la tente dans laquelle elle s'était réfugiée auprès de l'ange. Magnus se souvenait encore de ces longues heures à observer ses voluptueuses ombres chinoises qui avaient embrasé son imagination et son appétit. Il ne s'expliquait pas cet involontaire emprise qui gorgeait son corps d'une insatiable envie de mordre sa chair et se demandait jusqu’où elle pourrait le tenir de la sorte en haleine. Pourtant, lorsqu'il la vit s'envoler et faire apparaitre la silhouette du monarque des enfers, sa crédulité à son encontre bascula dans un nouvel intérêt.

_ Vilaine petite cachotière, chuchota t-il dans une consonance gourmande.

Ses canines brillaient à présent dans la nuit, dans l'annonce imminente d'une nouvelle partie qui s'annonçait cette fois-ci bien plus pimentée que la précédente.

907mots

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sac:

J’observais mes alentours alors que le hibou se perchait sur mon épaule. Je ne comprenais pas un mot de ce qui disait parmi ces gens, mais cela n’était rien de nouveau. Je me doutais qu’il fallait se coordonner, mais comment faire lorsqu’une des personnes ne comprenait pas un seul mot de ce qui se disait ? Je savais que l’animal ailé savait communiquer en zul’dov. Par contre, je voyais qu’il utilisait cette jeune femme comme interprète, mais même si je ne comprenais pas les mots qu’elle disait, je pouvais voir qu’il semblait difficile pour elle de les prononcer. Peut-être que les mots lui étaient forcés ? Je secouais la tête, replaçant mon attention sur mes alentours pour ramener mon attention sur la personne qui s’approchait de ma position.

La femme presque nue s’était avancée à mes côtés pour me foudroyer du regard. Je plongeais mon regard dans ses yeux, impassible à hostilité. La main sur mon glaive, je serrais son manche prêt à dégainer. Son sourire suffisant était déjà assez énervant. Cette femme ne s’était jamais refait mettre à sa place. Elle croyait être supérieure à tous et que les faibles ne pouvaient rien lui faire. Ses mots n’avaient pas besoin d’être compréhensibles pour ressentir que c’était du poison. Mes jointures blanchissaient alors que je serrais de plus en plus fort le manche de mon arme, m’imaginant tailler quelques nouvelles cicatrices sur la peau lisse de son visage. De tout mon être, l’appel du combat se faisait de plus en plus fort envers cette femme au regard suffisant.

Mon attention a suivi le hibou autoritaire lorsqu’il est descendu de mon épaule pour aller vers l’homme vêtu d’une simple chemise à la taille. D’un battement d’ailes, l’homme en colère s’était retrouvé habillé d’une tenue guerrière d’une grande qualité. Ma colère s’était évaporée et je faisais quelques parts rapides pour me rapprocher du colérique. J’observais sa tenue pour y voir du tissu sombre, du cuir et du métal. La conception dépassait ma compréhension.

« er ! » disais-je en observant l’armure sous tous les angles. Cela semblait d’une bonne facture. Après quelques minutes, je sentis un poids sur mon épaule : le hibou chef était revenu sur son perchoir. La femme chamane recommençait de parler pendant un bon moment. Je n’écoutais pas réellement puisque tous ces mots n’avaient ni queue ni tête. Je préférais continuer à observer l’homme vêtu d’une toute nouvelle armure. Par contre, il pouvait voir que la femme au regard sévère, celle qui semblait être son compagnon, écoutait attentivement et après m’avoir jeté un regard de sérieux, elle était partie faire je ne sais quoi. Elle semblait abandonner le fait de me parler. Je comprenais, car ce n’était pas par colère. C’était seulement qu’il y avait mieux à faire que de parler dans le vide. Lorsque la demoiselle, rouge d’essoufflement, avait fini de parler, j’observais l’oiseau prendre son envol pour se percher plus haut. L’animal était libre de ses mouvements.

À ce moment, les gens autour de moi s’activaient, mais c’était un regard émeraude qui captivait le plus mon attention. Les cheveux bruns et le teint basané, elle possède une grâce et la peau ayant travaillé durement sous le soleil de Lumnaar’Yuvon. Laëth n’était pas un enfant de la Paal’Maar comme moi, mais un ange. Tout de moins, j’avais grandi rapidement dans ma courte vie en voyant un être deux ailes plumées comme les miennes, mais de couleur blanche.

« Laëth ! » m’exclamais-je, m’avançant vers elle. « tol dreh sil het » lui disais-je, interrogateur. Je l’observais rapidement, m’assurant qu’elle allait bien. Elle n’était pas de ma famille, mais je la considérais comme un des miens, même s’elle ne porte pas la kom’dov.

Tous semblaient avoir un rôle à jouer sur ce bateau. Le hibou semblait le capitaine à la façon qu’il agissait et qu’il semblait prendre place. J’avais senti sa magie lorsqu’il s’était fait remarquer aux autres. C’est ce que je supposais puisqu’à ce moment, mon regard avait semblé encore plus captivé par la présence du charismatique volatile. Qu’allais-je faire ? Mes aptitudes étaient concentrées sur le travail de la ferme et à me battre avec mes frères. C’était la première fois que j’étais sur un bateau et j’avais été chanceux de garder les deux kiwis que j’avais mangés plutôt. Pour le moment, j’évitais de manger, prenant une gorgée d’eau en observant les traits de l’ange. Elle semblait fatiguée et stressée par les événements.

Respirer calmement, reprendre le contrôle du rythme des battements de son cœur. J'y suis presque totalement arrivé. Ca va le faire, je vais réussir à mettre un brin et un frein à ma folie encore un peu plus longtemps.... Ces mains … Ces mains posées sur mes épaules. Ce n'est pas Helly … Non. Pourquoi ? Pourquoi est-elle revenue ?  Les battements de mon cœur ont un raté avant. Je suis sur qu'il a complètement arrêté de fonctionner. Comment des mains aussi douces peuvent faire autant de mal et peser aussi lourd sur mes épaules ? Elle veut que je maîtrise Yrrah ? Comme si elle ne le connaissait pas. Après tout, c'est elle qui a couché avec lui, elle doit bien savoir comment il est. C'est peut être même pour ça qu'elle l'a tué. Et moi qui me retrouve incapable de parler et de faire rien d'autres que de broyer le bastingage de mes mains à m'en foutre des échardes dans la peau. Je ne suis même pas sur d'être capable de sortir le moindre mot … Ce qu'elle m'a prit … Ma famille ?

Mes yeux ….

Elle est partie mais je sens encore ses lèvres sur ma joue, sa peau contre ma peau, son odeur. Je suis là, tel un gosse apeuré dans le noir, figé dans la peur.

Oh Toble ! Reveille toi ! Bouges ton cul ! Tu vas pas te laisse faire par elle !

La ferme ..

Même ma voix semble sortir d'outre-tombe comme si elle était totalement décalée, neutre et sans aucune intonation. Même, j'suis encore sous le choc. En plus, je m'en rends compte et pourtant, je suis incapable de réagir autrement.

Qu'est ce qui vient de se passer, là ?

Oh toi, la femme-bête, tu la fermes ! J'm'occupe pas d'avec qui tu couches, moi, alors fais-en de même et laisse moi tranquille !

Non on non … Pas de bagarre, pas maintenant, j'vous en supplie. Pas alors qu'elle est là, encore sur ce bateau et qu'elle peut nous couler à tout instant ou nous faire bien pire dès qu'elle le veut.

Kul'Threki. Et désolé d'vous décevoir m'dame mais non, j'ai pas d'eau. D'là bière, ça, pour sur. Du chocolat, des carottes et des panais. J'lui aurait bien proposé un peu de drogue mais j'ai l'impression qu'il est déjà assez shooté comme ça. Mais j'peux faire l'tour du bateau pour essayer de trouver de l'eau.

Helly …

C'est un miracle si elle ne s'est pas encore barrée. Entre Marilyn, Yrrah et toute la merde, elle aurait pu décidé que c'était mieux ailleurs qu'à mes côtés.

Et on fait quoi maintenant hein ? On se borde joyeusement mutuellement toute la nuit comme une bande de joyeux compagnons ? Vous allez laisser cette …. femme vous dicter ce qu'il faut faire !

La ferme ! Espionne là si tu veux mais là ferme ! La ferme !

Qu'il la ferme. Juste une fois, qu'il se taise ! Tout oublier. Le bateau, le mal de mer, la compétition, Yrrah, Elle et tout le reste. Ne pas penser à tous les souvenirs merdiques qu'elle a réveillé, remonter à la surface. Me concentrer sur Helly. Me laisser bercer par son contact. Dormir pour ne penser à rien d'autre. On avisera demain. Ne plus penser à rien d'autre c'est tout ce qui importe. Pour ne plus souffrir, ne plus avoir mal même si ce n'est que psychologique. Qu'est ce que je peux faire ? Qu'est-ce que je dois faire ? Tout ceci est une épreuve des Dieux, il ne faut pas en douter un seul instant mais je n'arrive pas encore à cerner ce qu'ils attendent de moi. Je devrai être sur l'ile, à aider les miens après ce qu'il vient de se passer. Au lieu de ça, je me retrouve à participer à des épreuves. Où est la finalité ? Il y en a forcément une,, autre que ce qui était noté sur le papier. Il faut que je comprenne le message des Aetheri.

…

Ca y est, je me suis reposé …

Je suis désolée Helly. Merci

Me redresser. Déposer mes lèvres sur les siennes, prolonger un instant le baiser.

Ne t'inquiète pas … Tout ira bien.

C'est moi qui dit ça alors que c'est elle qui m'a bercé toute la nuit … C'est ironique comme situation. … Et maintenant, partir en fumée. Rejoindre le monde des Esprits en emmenant mon corps avec moi. Et surveiller tout ce beau petit monde. Des ennemis sont à bord, ils l'ont dit. Ce sont peut être tous des ennemis, cachés dans l'ombre !

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