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 | Le monde des songes |

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Qui vous a donné du rêve wesh ?
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Invité
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Lun 11 Sep 2017, 19:55


Cette salle était étrange et les agissements de ses occupants ne faisaient qu’accroitre ce premier ressenti.
Helly ne s’expliquait en rien les successions abracadabrantes et les aléas de ses rencontres. Tout était décousu, l’empêchant d’en tirer une vision claire dans son ensemble, la laissant passablement impuissante face aux enchainements du destin.
Ce qui était certain en revanche, c’était qu’elle c’était elle-même fait piéger par ce miroir sortit tout droit du passé.
Circonspecte face aux excuses de l’inconnu, elle mit un certain temps à retrouver une ébauche de réflexion cohérente.
Un bref sourire, déforma ses lèvres dans une petite moue qu’elle fit disparaitre lorsqu’elle le vit ramasser un vase brisé.
Le jeune homme s’affairait tant bien que mal à remettre de l’ordre dans une pagaille qui n’en finissait plus de se répandre sur le sol. C’était assez distrayant et cela avait le mérite de l’avoir ramené à la réalité.
D’un geste rapide, elle plaça le miroir dans son dos, l’y coinçant entre les plis de sa robe et la ceinture-corset qui lui serrait la taille, avant de se redresser pour lui faire face.
Il n’était pas de ceux que l’on pouvait oublier passé une première rencontre. Son ossature et ses muscles effilés à même l’effort en disaient long sur ses occupations. C’était un homme d’une certaine prestance, vif par ses gestes, précis dans ses actions. Il inspirait la rigueur et la force dans un curieux mélange qui agita brusquement son totem dans une douloureuse aperception. Tapi dans l’ombre jusqu’à présent, c’était la première fois qu’elle ressentait sa présence depuis sa traversée des brumes. Bien qu’il semblait vouloir la mettre en garde, Helly ne pouvait se résoudre à détourner les yeux. Attirée comme les papillons de nuit vers la lumière, la jeune femme n’y voyait là qu’un homme cherchant désespérément à réparer son méfait. Qu’importait son allure spartiate, elle ne pouvait se défaire de l’envie de comprendre son tourment.
Alors que la silhouette de l’eversha tendait à avancer vers l’inconnu, une ombre la devança, avortant brusquement sa démarche.
Ce n’était pas tant le fait que l’on précède ses intentions qui l’avaient surprise, mais bien la façon d’y apporter la même bienveillance.
La jeune femme qui s’était avancée vers l’inconnu, semblait vouloir le rassurer. Sa sollicitude transparaissait de chacun de ses gestes, dans une vénusté mesurée, qui ne laissait que peu de place à des arrières pensées peu louables.
Hypnotisée, par un tel élan chevaleresque, Helly reporta toute son attention vers la miséricordieuse inconnue dans une ébauche d’admiration. Il était rare en ce monde d’assister à un élan dénué de convoitise et pour cela, elle ne pouvait qu’apprécier ce moment de grâce.
Cette mystérieuse jeune femme venait de raviver ses espoirs en ce monde et lui insuffler l’envie d’en apprendre davantage sur elle.
Alors qu’elle s’apprêtait à se faire connaitre un nouveau rebondissement la cloua au sol. Toble venait de surgir de nulle part achevant de parfaire cette étrange impression que cette salle était peu commune.

« Toble? » S’étonna-t-elle complètement stupéfaite.
Elle papillonna des cils en essayant de comprendre les raisons de sa présence et se figea plus encore en entendant les paroles de son ami.
Un sourire d’embarras se dessina sur son visage avant qu’elle ne l’attrape par le col de sa chemise.

« Ne dit pas n’importe quoi Toble… Nous ne sommes pas seuls » Grinça t-elle des dents en empourprant ses joues.
Elle n’avait aucune idée de comment réagir. Le chaman avait toujours agi bizarrement avec une étrange spontanéité qui la laissait chaque fois un peu plus désarmée. Elle l’appréciait pour cela, pour cette honnêteté récurrente et pour sa présence des plus réconfortantes. Toble était comme elle, ils partageaient cette vision candide de la vie et il était toujours aussi troublant d’entendre ses pensées prononcées à haute voix.
Helly se redressa lentement dans un bref soupir qu’elle rectifia en souriant.

« Je suis heureuse que tu sois là Toble… »
Elle se retourna vers les deux inconnus non loin d’elle et vérifia que l’échange se poursuivait en bons termes.
Rassurée du bon déroulement, elle se contenta de sourire en détournant les yeux.

« Crois-tu au destin Toble… Évidemment.» Reprit-elle tout en se pinçant lèvres. « Les chamans sont des messagers des dieux après tout… Et tu es sans doute la personne la mieux placée pour… »
Ses mots restèrent en suspens alors qu’un nouvel esclandre raisonnait au loin dans un charivari devenu presque familier...
Décidément, cette salle n’en finissait plus de distiller les souvenirs amers et perdus de ses occupants, à un détail près qui fit sourciller l’eversha;
Cette voix ne lui était pas totalement inconnue.
765 mots

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Invité
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Lun 11 Sep 2017, 22:24

En à peine quelques secondes, oubliés les échanges de civilité et les débuts de connaissance, les possibles propositions commerciales et les idées de voyages. Une nouvelle fois, les événements semblaient vouloir mal tourner. Et comme si la mort d'un être, qu'il soit angélique ou non, n'était pas suffisante, il fallait que les gens en rajoutent. Enfin … Les gens … Disons plutôt la Khaelessi en personne. Tout cela donnait l'impression de bien l'amuser comme en attestait le rire qu'elle laissait échapper. S'il n'y avait eu que cela. Mais ça aurait certainement été trop en demander au niveau « compassion » à la Terreur des Mers et des Terres. En plus de ne présenter aucune once de respect envers la dépouille et ce qu'elle pouvait représenter avant, voilà qu'elle dénigrait à présent la race entière. Le faisait-elle parce qu'elle savait que persone ne lui dirait rien ou bien tout simplement parce qu'elle le pensait vraiment et qu'elle aimait bien rabaisser ? Certainement des deux en fait. Mais après ses petites piques, elle se désintéressa rapidement de la scène pour se reconcentrer sur l'ancien interlocuteur de Raeden.

Celui-ci ferma un instant les yeux pour faire le calme en lui et tenter de comprendre ce qui pouvait bien ce passer ici. Le symbole tracé sur le front du cadavre ne lui disait absoluement rien. Et pourtant, il devait être d'une importance capitale puisque la Rousse avait prit la peine de s'y attarder quelques secondes. Cependant, lorsqu'il rouvrit ses paupières, les choses ne donnaient l'impression que de vouloir empirer. Un nouveau gus était arrivé. Et commençait à appuyer sur l'oeil gravé comme un sale gamin qui s'amuserait à torturer une grenouille. Raeden lui attrapa le poignet d'un geste vif pour lui faire stopper son acte. Il ne savait pas d'où sortait cet énergumène, mais il pouvait déjà dire une chose, c'était qu'il ne l'appréciait pas du tout. Car voilà qu'en plus, il se mettait maintenant à molarder sur le corps. Pour un peu et l'Ange lui aurait foutu une bonne droit pour l'envoyer valdinguer ailleurs voir s'il y était. En plus, ce qu'il baragouinait n'avait ni queue ni tête. Et il ne semblait pas être éméché !

Voila qu'en plus, le magicien, Kaahl Paiberym était de retour … Pour lui annoncer que le Monarque Démoniaque avait encore fait des siennes à l'encontre de l'Ultimage. Comme si l'Immaculé pouvait faire quoique ce soit à tout ceci. Il l'avait déjà prouvé, assez lamentablement du reste, qu'il ne faisait pas le poids contre la Bête. Et puis, Edwina était-elle aussi impuissante que tout le monde l'imaginait ? Rien n'était moins sur. Mais avec ce qui venait de se produire ici, la donne était changée. Quelque chose se tramait et mieux valait qu'elle soit au courant. Après tout, pourrait-elle y faire quelque chose ou aider à éviter qu'un bain de sang ne soit orchestré. Cependant, il ne pouvait décemment pas laisser le corps de l'Ange mort entre les mains du cracheur. Et surtout, il ne le voulait pas. Les Aetheri seuls savaient ce qu'il serait capable de faire avec. Mais le gars avait déjà profité de l'instant où l'Immaculé échangeait avec le Baron pour hisser le décédé sur son épaule et faire le tour des convives à coups de menace.


Je vais m'en occuper. Vous ne devriez cependant pas douter ainsi de votre reine. Elle possède plus de ressources que ce que l'on croit. En contrepartie, faites en sorte que ce type repose le corps dans un endroit moins peuplé sans faire d'esclandre.

Un attroupement s'était déjà formé sur les lieux. Certaines personnes étaient bouleversées comme ce jeune homme blond aux yeux bleus. Un Ange comme le laissait entendre son aura. La situation finit même par lui faire perdre la voix quant il appréhenda toute la scène.

Je n'en sais rien. Mais il faut mettre son corps hors de vue jusqu'à ce qu'on comprenne … Et surveiller l'autre gars … Les deux autres en fait. C'est dans vos cordes ?

Cela n'enchantait guère Raeden de devoir quitter le lieu et surtout de ne pouvoir surveiller le gueulard mais il fallait prévenir certaines personnes à même d'avoir les capacités de faire quelque chose si besoin était. D'accord. Dans cette guerre, ils étaient dans des camps opposés. Mais il en savait assez sur la magicienne pour savoir qu'elle n'aimait pas voir souffrir inutilement les gens, surtout si ça pouvait être évité … Enfin, quand ce n'était pas elle-même qui donnait la mort, cela allait de soit. D'ailleurs, le Liddell ne savait trop comment gérer cet événement vis-à-vis d'elle. Alors qu'il était venu pour tenter de la sauver … il était mort … De ses propres mains. Il ne fallait pas qu'il s'attarde là dessus. Pas maintenant. Il y avait plus important. Il n'avait pas fait attention où il allait. Il ne se souvenait même pas s'être déplacé en réalité. Mais quoiqu'il en soit, elle était là, devant lui. Au milieu de la salle de bal, dans une robe à la longue traine écarlate. La nudité dont avait parlé Kaahl n'était visiblement plus qu'un souvenir.

D'un pas sur et déterminé, traversant la foule comme si elle n'existait pas, l'homme vint se porter au devant de l'Ingénue. Lui attrapant la main, il vint y déposer un baiser sans la quitter des yeux.


Je crois qu'il est grand temps de s'octroyer cette danse qu'on nous a si souvent refusé.

Passant son autre bras autour de ses hanches, il l'entraîna sur la piste de danse. Il était préférable pour le moment de faire comme si tout était normal. Ce n'était pas le moment de semer la panique. Et puis ce qu'il avait dit était vrai. A de nombreuses reprises, ils s'étaient réservés une danse l'un à l'autre mais les événements avaient toujours fait en sorte que cela n'ait pas lieu. Autant en profiter, surtout que cela faisait un moment qu'il en avait envie. Car même si elle était celle qui avait mit fin aux battements de son cœur, elle était aussi paradoxalement celle qui le faisait battre. Pendant quelques secondes, oublier tout le reste, juste elle et lui. Il ne voulait pas gâcher ce moment. Mais il ne pouvait fermer les yeux sur ce qu'il avait vu dans la plaine.

Savez vous ce que nous faisons ici ? Et qui est notre aimable hôte qui laisse tomber des anges du ciel ?

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Lun 11 Sep 2017, 23:55


Comme chaque soir dans le vallon reculé qui servait de havre au souverain d’Avalon, le silence d’une après-midi étouffante laissait petit à petit place aux bruissement d’un millier de buissons soumis à un frais vent d’été, et aux crissements et autres cliquetis des insectes nocturnes s’éveillant peu à peu. Un filet de fumée s’échappait de la maison qui trônait au centre de ce qui formait la cuvette d’un ancien volcan. Eerah, fidèle à sa routine, avait terminé de faire cuire saumon, poivrons et oignons, et mangeait sur sa terrasse, un livre ouvert flottant paresseusement à hauteur de regard devant lui. L’ouvrage, une œuvre de fiction rédigée par un vieux Fæ qu’il avait connu voilà de cela deux siècles, traitait de l’aventure d’un Magicien échoué sur une île déserte, et délesté de sa mémoire. En un peu moins de trois cent pages, on pouvait lire celui-ci redécouvrir petit à petit ses pouvoirs, jusqu’à réussir à matérialiser un portail qui le ramenait chez lui pour découvrir… Il fit tourner la dernière page avec empressement. Découvrir… Qu’il avait été banni pour meurtre, et que son retour d’exil n’avait fait que de prononcer sa mise à mort. Le reste était expédié en quelques lignes. Il failli en cracher son poisson.

— Quoi ?! Mais…

Il chercha un semblant de morale, de logique, mais une fois de plus, il semblait que le vieux Fæ s’était amusé aux dépends de ses lecteurs assidus. Le Déchu soupira, las, et le livre alla se ranger tout seul sur une large étagère, quelque part dans la maison. Il avait encore fini son stock de lectures divertissantes ; demain s’annonçait comme une énième razzia dans les entrailles de la Grande Bibliothèque. Il s’étira, plissa les yeux et cligna plusieurs fois des paupières, attestant de sa fatigue, et ne pris pas la peine de ranger ses couverts avant d’aller se jeter sur un immense lit – unique élément excentrique au milieu d’une maisonnée dédiée à la sobriété. Il sombra rapidement.

L’eau autour de lui faisait délicieusement pression sur ses pores, et il resta immergé encore quelques instants avant de faire surface. La grande pièce des bains était plongée dans un perpétuel brouillard étouffant de chaleur, et ça et là, on voyait des personnalités de toutes races se tenir compagnie dans de larges cuves remplies de divers liquides plus ou moins chaud, plus ou moins agités, plus ou moins colorés. Lui était allongé dans un bassin sombre, aux teintes azurées, et plus froid que le reste de la pièce. Il avait bien fait de venir ici, pour… Pour… Il tiqua rapidement ; symptôme classique d’un rêve, il n’avait pas la moindre idée de comment il était arrivé là. D’un rapide coup d’œil, il valida la théorie en regardant sa main gauche, d’où était absent l’anneau mental qu’il avait forgé pour lui et Erza, et qui ne pouvait pas l’accompagner dans le monde onirique. C’était cependant un rêve extrêmement réaliste, car il parvenait à détailler la texture de la roche dans son dos, ainsi que le bout de ses doigts, légèrement fripé par l’humidité. Apprendre qu’il se trouvait dans la création d’un Æther du rêve frappé par l’ennui ne l’aurait pas fait sourciller ; ce devait être quelque chose du même acabit. Il s’assura toutefois que toutes ses barrières mentales étaient en place, et se leva pour sortir du bassin. Il était entièrement nu, mais il suffisait de s’imaginer vêtu pour qu’en baissant les yeux, il ne découvre sa tenue habituelle, une chemise de lin sur un pantalon de toile noire, et une paire de botte de cuir à anneaux fermement bouclées. Un franc vacarme attira son attention un peu plus loin.

Un sourire se grava sur son visage lorsqu’il reconnut la tignasse blonde de sa femme, proprement affairée à tabasser ce qui, de loin, ressemblait fort au plus sérieux prétendant au trône des chamans. Tant mieux, il n’avait jamais aimé ces barbares férus de sacrifice et de pédophilie à peine maquillée. Il se demanda un instant si cette Erza là était une manifestation de son esprit à lui, ou si c’était la vraie ; mais le fait qu’il ne parvienne pas à la faire rester aux bains lui confirma que c’était bel et bien la reine des Réprouvés qui se trouvait en sa compagnie dans cet étrange rêve. Il la laissa partir pour mieux observer les personnes présentes. Si certains étaient sans aucun doute de réelles personnes, il y avait effectivement, comme il l’avait pressenti, certains individus nés du rêve pour peupler une salle autrement un peu vide. Il jeta un dernier regard à Devaraj, tentant en vain de mesurer la dégénérescence de ce futur roi. Il s’en rendrait rapidement compte par lui-même. Il emboîta le pas d’Erza, suivant sa femme dans les pièces qu’elle traversait avec la légèreté qui la caractérisait si bien. La salle de bal était moins enfumée que les bains, mais il n’en appréciait pas l’ambiance pour autant. Ces froufrous, ces courbettes et cette cacophonie omniprésente mettaient à mal son attrait pour le calme et le minimalisme. Malgré le sillage que laissait la Réprouvée derrière elle, il était difficile de se frayer un chemin sans bousculer ceux qu’il ne pouvait modeler à sa volonté. Alors qu’il parvenait presque à la rattraper, il se figea en reconnaissant les traits de Jun Taiji. Il ne l’avait pas vu depuis maintenant plusieurs décennies, siècles peut-être, et il pouvait sans mentir affirmer que ça ne lui avait pas manqué. Il patienta un instant qu’Erza ait terminé de faire « bonne impression », et alla à la rencontre de ces deux-là.

— « Mademoiselle. Jun, cela faisait longtemps. »

Il jeta un œil à la Réprouvée, la vit disparaitre à nouveau dans une autre pièce. Croisant le regard de Jun, il s’y accrocha un instant pour observer sa réaction, avant d’ajouter :

— « Pardonnez mon épouse, je ne suis pas certain qu’elle ait saisi le côté réaliste de ce rêve. ».

Il existait à n’en pas douter bien d’autres façons d’annoncer à un "père" que sa fille s’était mariée, et s’il ne doutait pas que le "paternel" en question fût déjà au courant, il avait délibérément choisi de ne pas y aller par quatre chemins. Il sourit, et fit une courte révérence.

— « N’hésitez pas à passer par Avalon, à l’occasion, vous êtes toujours le bienvenu à ma table. Bonne soirée, et réveillez-vous bien. »

Eerah s’éclipsa sans autre forme de procès, et alla à la suite de la Dovahkiin, qu’il retrouva en train de ne discuter avec personne d’autre que le sombre monarque en personne. S’il n’avait pas eu pleine confiance en la capacité d’Erza à limiter ses élans libidineux, il se serait interposé lui-même pour poser les limites de sa courtoisie. Il arriva à temps pour entendre une série de menaces lâchées avec un flegme qui aurait pu les faire passer pour des formules de politesse de la part de la Reine Réprouvée. La rattrapant enfin, il laissa simplement courir sa main dans son dos avant de se placer à ses côtés.

— « Eh bien. Il ne nous manque que le chef des ailes-blanches, et la petite famille des emplumés sera au complet. Zane, c’est ça ? Je ne suis pas sûr que nous ayons eu le plaisir de nous rencontrer. Eerah von Dreth. »

Joignant le geste à la parole, il lui tendit la main.

Résumé :

1222 mots.


| Le monde des songes | - Page 5 GqzDWY

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Lun 11 Sep 2017, 23:56

« Mère Nature, je vous en prie, protégez-les des Démons qui rôdent, des Vampires qui chaque nuit souhaitent s’abreuver du sang des pures… ». Saphir se promenait dans l’allée de cailloux blancs bordant les habitations. Les montagnes alentours avaient avalés le soleil depuis quelques longues minutes déjà mais la nuit n’était point encore tombée ; bientôt. Les arbres centenaires qui bordaient le chemin lui semblaient familiers. L’Elfe voyait le monde d’une façon bien à elle. Elle n’avait jamais vécu parmi les siens et, pourtant, elle possédait déjà un statut dont elle ignorait tout. Elle inspira doucement, s’arrêtant un instant pour fermer les yeux et respirer l’air qui devenait de plus en plus frais. Elle avait tant de responsabilités… Parfois, elle rêvait de tout abandonner et de partir à la découverte des Terres qui l’entouraient. Quelque chose l’appelait vers d’autres horizons. Elle n’aurait su dire quoi. Une petite voix en elle qui résonnait à chaque fois qu’elle regardait le pendentif que lui avaient laissé ses parents avant de mourir ; s’ils étaient bien ceux qui lui avaient offert. Il semblait contenir des mystères qu’il lui faudrait déceler. Tous les soirs, elle priait les Ætheri de préserver les orphelines dont elle s’occupait et, tous les soirs, le silence lui répondait. Parfois, une chouette venait le briser lorsqu’elle passait sur le petit pont mais elle n’y prêtait que très peu d’attention, convaincue de déranger l’animal qui s’apprêtait à se réveiller pour la nuit. Saphir finit par soupirer dans sa tenue de travail. Elle nettoyait la demeure d’un couple particulièrement mauvais, le sang qui tachait leur parquet parfois lui donnant des hauts le cœur. Elle n’avait pas le choix. Elle devait gagner de l’argent et, malheureusement, elle n’était ni bien née ni particulièrement cultivée. Elle prenait ce qu’elle trouvait. « Mère Nature, je vous en prie, faites que rien ne leur arrive… » finit-elle par articuler doucement avant d’entrer dans une petite chambre qu’elle partageait avec des adolescentes. Peut-être était-ce égoïste mais elle espérait qu’un jour les choses s’amélioreraient et qu’elle pourrait se laisser guider par son instinct qui lui dictait de partir à la découverte de secrets enfouis.

S’endormant en haillons, elle se réveilla dans une robe digne des plus grandes princesses, le blanc des drapés magnifié par le doré du fil qui dessinait des motifs ressemblant à des constellations. Entourée d’individus inconnus, l’Elfe ne comprit pas ce qu’elle faisait là. Son petit corps frêle se déplaça de quelques pas avant que son regard ne se pose sur le buffet. Étrangement, elle n’avait pas faim. En temps normal, sans doute ce serait-elle approchée de la nourriture mais elle n’en fit rien. Saphir tourna sur elle-même, essayant de trouver un sens à toute cette mise en scène. Était-elle chez ses patrons et avaient-ils organisé une soirée à laquelle ils l’avaient confiée ? Cela lui paraissait peu probable. Cette robe était un délice, bien que lourde, et quand la jeune femme croisa son reflet dans un grand miroir mural, elle n’en crut pas ses yeux. Ses cheveux étaient coiffés d’une tiare et son médaillon reposait sur sa gorge, ses couleurs ravivées. « Je… ». Elle ne termina pas sa phrase, perturbée. Elle recula doucement, heurtant avec délicatesse une personne qui ne la sentit pas puisqu’elle continua sa conversation sans se soucier de l’Elfe.

Saphir se retourna, regardant les couleurs, écoutant la musique. Ce monde ne lui appartenait pas et pourtant… Pourtant, elle avait l’impression de le connaître. Les réceptions, les invités, le son mélodieux et les broderies qui courraient le long de sa robe… Elle inspira lentement, essayant de calmer la ritournelle d’émotions qui l’assaillait de toute part. Tout ceci était-il bien réel ? Cela lui semblait véritable et chimérique à la fois. Elle ne devait pas se laisser perdre dans la tourmente de ses pensées. Aussi, elle inspira de nouveau avant de saisir sa robe avec ses deux mains et de s’avancer vers ce qui lui semblait être une porte menant à un autre endroit. Avait-elle le droit d’y entrer ? Elle n’en était pas certaine. Hésitante, elle posa sa main sur la poignée, telle une enfant qui pensait faire une bêtise. Elle n’avait pas eu une vie facile, connaissant la maltraitance et la faim. Elle ne voulait plus revivre cela et éviter les faux pas était une question vitale pour elle. Aussi, elle resta là, immobile.

724 mots

Spoiler:
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Mar 12 Sep 2017, 03:11

| Le monde des songes | - Page 5 Intrid11



La petite rouquine cachée sous son masque, avait su agrémenter sa rhétorique d’éléments fort encourageants. Elle avait confirmé ses doutes tout en jouant sur les mots, laissant à Livaï de quoi se délectait d’un tel succès. C’était bien plus qu’il ne l’aurait souhaité et pourtant…
Comme un revers à chaque victoire, la cuisante défaite d’un esprit trop sûr de lui se fit sentir dans une vigoureuse morsure qui manqua de justesse de lui dévisser la tête.
Mancinia avait frappé en guise de glas à sa présomptueuse consécration.
La douleur n’était en rien comparable à la déception qu’il venait d’éprouver. Mille mots lui venaient en tête et pourtant, rien ne sortit de ses lèvres scellées.
Bélor crut un bref instant à d’intrépides représailles, mais rien ne se passa comme à l'accoutumée.
Il n’avait aucune idée de l’identité de la jeune femme disgraciée. Elle n’était qu’une femme de plus sur le carnet de bal de Livaï, une grossière tentative d’approche avortée de la plus usuelle des manières. Alors pourquoi s’en serait-il préoccupé?
Puis vint le tour de l’homme à la verve cérémonieuse. Il était le ressac d’une vague folle n’en finissant plus de dérober le sol sous les pieds de Livaï.
Bélor s’avança juste assez pour intervenir mais s’immobilisa lorsque son ami tendit son bras pour le retenir.
La tête légèrement tournée sur le côté, Livaï ne s’était pas encore manifesté depuis sa dernière confrontation. Son regard contemplait toute l’arrogance de son interlocuteur, dans une infinie froideur qui fit sourciller son acolyte.
Jamais encore, il n’avait vu l’intrépide jeune homme aussi sérieux. Ses interminables palabres ne s’arrêtaient jamais, lui conférant l’aura d’un incorrigible agitateur tantôt le servant, tantôt le desservant, mais l’amenant toujours près des réactions souhaitées. Fallait-il y voir une stratégie ou bien, pour la première fois Livaï perdait pied?

Les lèvres de l’humain se muèrent en sourire narquois, tandis qu’il parachever son mouvement de bras en repoussant la cane de l’aristocrate.
« Blafard? » ricana-t-il en redressant son visage pour faire face au gentilhomme enfariné. « Mais faites donc mon ami, agité vos fanfreluches et votre toupet… »
Interrompît par la vision tentaculaire de ronces sorties de nulle part, Livaï se recula, suivi de près par Belor. Désarmés, les deux humains assistèrent médusés à l’intervention échevelée de l’homme aux précieuses manières qui s’évertuait à dégager sa compagne des pestilentielles tiges envahissantes.

« Mais que fait-il? » Demanda Belor à voix basse.
« Il jardine, visiblement… » Soupira Livaï en croisant les bras.
Une petite voix les détourna de la contemplation onirique dans un sursaut qu’ils exécutèrent en même temps.

« Lui vouloir du mal? » Reprit Belor dans un petit sourire en s’adressant à la jeune femme qui venait de les rejoindre.
« Il va de soi que jamais je ne ferai une telle chose » Poursuivit-il dans un regard complice vers Livaï.
« Quelle étrange formulation » Soupira le principal intéressé en secouant la tête. « J’ose espérer que si une telle idée lui venait à l’esprit, il se montrerait plus … subtile qu’une simple baffe. »
Les deux hommes pouffèrent bêtement avant que Belor ne se penche vers sa cavalière.

« N’y voyez là aucun mauvais esprit… Nous rions d’une situation particulièrement … Récurrente », précisa t-il en lui tendant son bras. « Vous vouliez danser et je me faisais attendre? Pardonnez-moi, secourir mon ami est un travail à temps plein. »
« À temps plein?’ s’indigna Livaï dans une grimace. « Il n’y a rien en ce monde qui puisse ébranler le grand Liv… Aï »
Ses mots s’étouffèrent sous le toucher de velours glacé qui venait de le saisir par la gorge. La vision de Callidora l’avait saisi dans un effroi tel, que son coeur s’était figé un bref moment dans l’éternité, l’empêchant de tout mouvement de recul.

« Superbe… Ce mot dans ta bouche sonne comme un délicieux nectar dans une coupe d’abondance… »
L’étau glacial se referma sur sa gorge étranglant toute le flegme qu’il s’évertuait à jeter en contrepartie de l’éloquence de la mort personnifiée. Elle avait changé, elle s’était muée en créature d’un autre monde. Et pourtant, elle continuait à inspirer son esprit, en ténébreuse muse, elle lui insuffler l’ardeur d’accomplir les plus périlleuses des folies.
Les yeux clos, il ne parvenait presque plus à respirer. Elle était folie et démence, douce et implacable, imposant son cruel courroux en le rejetant d’un simple geste.
Caprice ou égarement, le temps n’était plus aux questions. Alors qu’elle se frayait un chemin dans une foule d'inconnus, Livaï se lança à sa poursuite.
Abandonné au majordome et ses mystérieux mets, Bélor racla sa gorge en tapotant le bras de sa cavalière.

« Bien… Je crois qu’il ne reviendra pas tout de suite. Cela nous donne du temps pour faire plus amples connaissances. Je suis Bélor. Étiez-vous sérieuse en proposant d’intervenir auprès du… Gentilhomme à la canne?» Se risqua-t-il à demander.

Cela lui paraissait inconcevable qu’une femme intervienne dans ce genre de situation, qui plus est en ignorant tout des principaux protagonistes. Il se demandait qui était cette farouche inconnue qui n’avait pas peur de prendre parti, aux mépris du danger.
837 maux mots

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Mar 12 Sep 2017, 16:43


Le Génie s’était approché, sans un bruit, d’un couple de danseurs. Jusque-là, il s’était tenu à l’écart des festivités, peu intéressé par la musique et les mondanités. Il s’était contenté de contempler le songe et sa beauté, avant d’apercevoir le duo du coin de d’œil. Il n’eut aucun scrupule à s’interposer pour les séparer, se plaçant face à l’Ange, qu’il toisait, les bras croisés.

« Si votre comportement ne trahissait pas tous les vices de votre âme, il me serait peut-être possible d’admirer l’audace dont vous faites preuve en approchant ainsi une femme qui n’est pas faite pour vous. » Il eut un léger sourire en coin. « Cependant, vous ne m’inspirez qu’une pointe de pitié et une once de dégoût. Votre attitude est si déplorable, tellement misérable. » Il se permit un petit hoquet méprisant. « S’octroyer … » murmura-t-il, répétant les propres mots de l’Ange. « Croyez-vous avoir quelques droits sur la Reine, pour vous arroger la permission de la côtoyer de la sorte ? Pensez-vous réellement que cette danse est une obligation dont elle doit s’acquitter ? Je suppose que vous aimez imaginer que vous êtes des amants maudits, séparés par les coups du sort mais que le hasard du destin finira par réunir. Vous avez l’air de vous figurer que le monde est contraint d’exaucer vos souhaits, contre toute raison. Comme si on vous le devait. Qui êtes-vous pour vous prétendre son égal ? » Le Génie se préoccupait peu des sentiments de cet homme, versant dans l’indifférence et l’insensibilité sans l’ombre d’un regret. « Votre engeance ne doit-elle pas faire grand cas du respect des vertus ? Pour un Ange, vous me semblez épris d’Envie jusqu’aux os. Craignez pour la blancheur immaculée de vos plumes, votre insanité finira par ternir votre pureté. Cette passion absurde que vous entretenez à l’égard de ma femme finira par vous brûler. » Il fit une brève pause. « Vous souvenez-vous de moi, Délaissé ? Je suis celui qui a réussi là où vous avez échoué. Votre détermination ne devait pas être aussi grande que vous le pensez. Cessez de tourmenter mon épouse, avec vos grands yeux qui hurlent votre affection. Votre insistance est d’une impolitesse regrettable. Vous autre, les Anges, n’êtes pas censé convoiter les femmes mariées. » D’un geste à la douceur surprenante, il glissa ses mains dans celles d’Edwina pour faire quelques pas à ses côtés.

« Ne croyez jamais que je me permettrai de vous obliger à quoi que ce soit, ni à surveiller vos fréquentations. Je serai bien mal avisé de tenter de telles manœuvres. » lui souffla-t-il à l’oreille, dans un petit sourire. Quelques secondes s’écoulèrent, des moments suspendus dans le temps. « Je m’inquiète pour vous. » ajouta-t-il, toujours plus bas. « Je connais votre force et votre puissance. Vous êtes une femme exceptionnelle. Néanmoins, je crains que vous ne soyez trop douce, tendre et bienveillante pour votre propre bien. Votre générosité vous rend belle. Toutefois, elle vous met aussi en péril. Vous connaissez vos ennemis et leurs travers. Ces gens-là ne pourront jamais vous atteindre. Méfiez-vous davantage de ceux qui se targue d’être proche de vous, au point de vous poursuivre, au-delà de toute raison. Ce sont ceux-là qui pourraient vous faire souffrir. Cet Ange n’est pas celui qu’il prétend être. Vous pouvez me reprocher mes imperfections. Il le peut aussi. J'assume ce que je suis. Ce n'est pas son cas.» Il articulait lentement, comme s’il voulait que chaque mot s’inscrive dans les souvenirs de la jeune femme. « Ces plaisirs violents ont des fins violentes. » récita-t-il. « Dans leurs excès, ils meurent, tels la poudre et le feu que leurs baisers consument. » Il serra doucement les doigts de la Reine. « Nul ne doit penser que vous lui appartenez. Les sentiments qu’il éprouve pour vous ne lui donnent aucun droit. Vous n’avez pas à les subir. Vous n’avez pas à vous sentir coupable. » Il soupira. « Edwina, prenez soin de vous. C’est tout ce qui m’importe. » Son regard papillonna un instant dans la direction de l’Ange. « Méfiez-vous. Un jour, cet homme causera votre perte. » Durant un instant, il s’égara dans le flot de ses pensées, l’air rêveur. « Ma Reine, voulez-vous bien m’accorder la fin de cette danse ? » demanda-t-il, en avisant les alentours. Ils étaient au beau milieu de la piste, immobiles. « Nous devons paraître étranges. » continua-t-il en riant.

« Je ne vous retiendrai pas longtemps. » dit-il, le timbre rassurant, en esquissant quelques pas. « Je vous l’ai dit : vous êtes bien trop affable et charitable, mais vos qualités ne doivent pas être prises pour des défauts. Alors je vais m’éclipser, pour vous laisser apaiser cet homme, qui ne le mérite pas. » Il sourit. « Une belle âme. » A la dernière note, il esquissa une révérence et approcha la main de la Reine de ses lèvres, déposant un baiser du bout des lèvres. Lentement, Caliel se retourna vers Raeden. « Vous êtes prévenu. Gardez une distance respectable. Ce n’est pas parce que vous ne me voyez pas que je ne suis pas là. Ce n'est pas parce que vous êtes de la race des Anges que vous êtes irréprochable. Certainement pas. » Il commença à s'éloigner, mais s'interrompit pour reprendre : « Oh, pour répondre à vos questions : lorsqu’un hôte ne souhaite pas se présenter, il est bien mal avisé de l’invoquer à tout va. » Il tourna les talons, sans plus de cérémonie.

« Alors ? » demanda-t-il. Elle ne répondit rien mais son regard en disait long. Lentement, elle balançait ses pieds dans le vide, puis se remit à observer les autres.

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Mar 12 Sep 2017, 21:14


En ce lieu saint, tout ce qui agrémentait les étagères interpelait au passé par l'existence de plusieurs outils thématiques, qui sans l’ombre d’un doute raccrochaient les auditoires présents à ressasser ce qu’ils avaient vécus. Tristesse, joie, colère, culpabilité, angoisse… tant d’émotions chargées entre ces quatre murs.  Zane n’avait pas du tout le même attendrissement avec ce qu’il avait achevé, non pas qu’il boudait sciemment les traces de ses passages sur terre, simplement voilà, sa volonté dardait l’avenir, convaincu qu’il atteindrait un jour le point culminant. Il voulait contempler les gens à partir du sommet, se mesurer à ceux qui, comme lui, avaient réussi l’ascension, non pas se retourner pour se pencher sur ceux qui peinaient à suivre. Cette pièce empestait à tous les niveaux. Pourtant… pourtant malgré ses réserves, la Bête ne pût réprimer son indiscrétion qui le mena devant un immense tableau. Sur ce dernier, l’épaule d’une femme à la longue chevelure d'ébène était insolée. Il ne discernait pas son visage, mais la seule présence de ce petit céphalopode rose qui l’avait convoyé dans de nombreuses aventures était garant de bons moments passés en sa compagnie. C’était le bon vieux temps, celui où il n’avait nullement ce besoin irrésistible d’être le meilleur. D’autres toiles se trouvaient à proximité, mais les péripéties qu’elles évoquaient ne tenaient pas la comparaison. Parmi les concepts, il y en avait de toutes sortes ; un ruban flottant, une carte imprimée, une cage confinant une colombe blanche, et divers autres instruments sans queues ni têtes…

Mais l’homme ne pouvait se laisser accaparer par la nostalgie. Il n’était plus le même homme que naguère, avec cette vision altérée du monde. Tout bon récit méritait de figurer dans l'oubli. Toutefois, s’il est bien une histoire qu’il n’était pas près de faire taire, c’est ce jeu concupiscent qu’avait lancé la Reine et avec qui il se prêtait euphoriquement. Il était certes parti comme un prince, mais cela ne signifiait en rien que sa main ne renfermait pas une quinte flash royale, bien au contraire. Bien souvent, il fallait se méfier de Zane quand il était présent, et bien davantage quand il était absent. L’imprévisible bonimenteur arracha vivement le tirant de son pendentif pour le précipiter dans sa paume. D’une grimace sardonique, il repéra en un instant les meilleurs « hommes » pour le service qu’il comptait financer. L'enjouement lisible, Zane frotta l’épaisse chevelure de deux garçons. Ils étaient investis de leurs féaux à têtes blondes. À vue d’œil, ils ne devaient pas avoir plus de la dizaine. Parfait. Le Diable se mit à leurs hauteurs. « Salutations, les moustiques. Ça vous dit de vous faire de l’argent facile en vous éclatant ? » Il tendit une bourse gonflée de pièces d'or, assez garnie pour leur permettre de se nourrir de sucreries pendant très longtemps. « Écoutez-moi bien. Vous allez devoir retrouver cette femme. » Pour des raisons qui ne regardaient que lui, il jouissait d’une représentation artistique d’Edwina sur lui. Il était très bien réalisé, de surcroit. Il exposa aussi l’espèce de fiole bleuâtre. « Quand ce sera fait, je veux que vous fassiez tout ce qui est dans vos cordes pour faire les pitres autour d’elle. Plus elle sera accolée à des messieurs, plus je vous autorise à donner le meilleur de vous-mêmes. Cette ampoule est… utilisez-la en dernier recours. Elle contient un produit à l’odeur méphitique capable d'abattre un troupeau de buffles. Oh ! Et si vous échouez, je vous arrache la langue pour vous la faire déguster, c’est compris ? » Les menaces redoublaient de répercussions lorsqu’elles étaient proférées sur des enfants.

L’homme se redressa en regardant ceux-ci galoper extatiquement derrière celui qui détenait le dessin. Heureusement qu’il en possédait toute une collection ! Mais alors qu’il s’apprêtait à délaisser cet endroit pour arpenter les autres salles, une voix familière l’apostropha. Il avait rencontré peu de fois, mais ce timbre criard et cette inélégance étaient sans pareille mesure. Il tourna le visage vers elle, feintant un sourire. « Vous ici ! Quelle surprise ! De ce que j’en sais, les Réprouvés ne sont pas très à l’aise avec ce genre de convenances. Surtout vous. J’imagine que vous ne vous êtes pas posé la question en réalisant l’absence de broussailles. » Ces allusions étaient de bonne guerre. Après tout, en étudiant l’animal, il savait qu’elle ne faisait pas de cadeaux non plus. Les joutes verbales étaient monnaie courante dans leurs races respectives. Il trouvait sa tentative d’intimidation voilée presque avenante par ailleurs. « C’est donc pour ça que certains ne reviennent jamais de cette récolte aux champignons ? Moi qui pensais que Stenfek en regorgeait. Sûrement une erreur de ma part. Je ferai attention la prochaine fois. Promis. » Le rire du Démon était là pour rappeler combien il aimait gouailler. Une attitude que certains évaluaient de grossière, mais de laquelle il adorait renchérir. Toutefois, alors qu’il croyait être au bout de ses surprises avec la venue d’Erza, voilà qu’un nouveau bougre les interrompit, et pas des moindres. « Je sais qui vous êtes. Le Dædalus serait-il trop humble pour flétrir sa renommée ? Félicitations pour avoir péché en tout cas. Et enchanté. » Il répondit à Eerah par une solide poignée de main. Après tout, il ne savait rien des conditions de sa déchéance. Quoi qu’il en soit, en tous points ils demeuraient plus tolérables que ces fichus pigeons.

Zane avait identifié la proximité qui semblait unir les deux Souverains, néanmoins il n’était pas sûr de comprendre ce que cela signifiait. Lorsqu’un serveur circula dans son champ, il déroba le plateau pour saisir une coupe de vin et en proposer à ses nouveaux « amis ». Il le jeta ensuite dans les airs. « J’ignorais que vous étiez de la même famille. Frère et sœur, je suppose ? » En fait, la masculinité assumée d’Erza rendait tout gage d’amour impossible à concevoir pour lui. Du moins, pas avec un homme. Du peu qu’elle avait bien voulu étaler de sa personnalité, elle était le bon pote avec qui partager une bière et des blagues grivoises était plus envisageable qu’un plan cul. Même Zane qui n’était pas très pointilleux en matière de femmes était à deux doigts de la provoquer dans un bras de fer. De plus, il avait déjà eu l’occasion d’assister à une relation quelque peu amorale envers cet Ange et sa fille. Depuis lors, il ne s’étonnait plus de rien. Pour autant, il en revint à l’essentiel en s’adressant de nouveau au Déchu. « Dites-moi, mon brave, comment se porte votre peuple depuis la guerre ? Pas trop de morts à déplorer, j’espère ? Fort heureusement pour vous, je n’étais qu’un pauvre subordonné interchangeable à cette époque. Qui sait comment les choses se seraient déroulées, autrement. Enfin bon, je ne peux pas nier m’être beaucoup amusé devant tant d'engagements. La prochaine fois sera la bonne. » On pouvait sentir une pointe de regret émerger de ses pensées. Ils avaient perdu une bataille oui, mais pas la guerre. Son regard croisa celui de la blonde. « Quant à vous, Erza, je réponds favorablement à votre invitation. En retour, je serais honoré de vous accueillir en Enfer un jour prochain. Vous avez sûrement beaucoup de choses à m’apprendre. » Une proposition suscitée avec toute la candeur d’un Démon. Il porta la coupe à ses lèvres, observant minutieusement le couple dans les moindres détails.

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Mar 12 Sep 2017, 22:20

ft. ...

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「 Le monde des songes 」

J'étais à son contact et le fait qu'il m'ignore m'agaçais au plus haut point. L'instant d'après, il disparaissait, littéralement, ce sac c'était dérobé. Emporté par ma propre poussée, je tombais. Ma chute fût accélérée par un objet non identifié qui vînt me percuter l'arrière du crâne. Je glissais alors sur le sol jusqu'à ce que je sois arrêté par ce qui me semblait à moi et à mon dos être un mur. Je m’assis contre lui pour reprendre mes esprits, perturbé par un liquide chaud qui coulait sur ma joue. Au goût c'était du sang, mais pas le mien. La lumière revînt subitement, pour un laps de temps court, mais assez pour me permettre de voir le visage du sac et de son adversaire, une jolie princesse. Je pus au passage apercevoir le visage quelque peu ensanglanté de la demoiselle, c'était donc son sang et cette pensée me faisais sourire. Mon attention se portait sur le combat des deux protagonistes, enfin si on pouvait appeler cela combat. Le sac avait clairement l'avantage, mais j'en restais subjugué. Je ressentais un subtil mélange d'admiration, d'appréhension et d'amertume en voyant le fossé qui nous séparaient. Peu de temps après le sac partait et la lumière aussi. Il me semblait que la princesse était partie aussi. Je ne résistais plus à mon instinct, ce combat m'avait tout émoustillé et m'avais mis en appétit.
Il ne restait plus grand monde d'intéressant. Je me relevais pour m'en prendre à quelques danseurs, que j'assommais sans grande difficulté même dans le noir puisqu'ils étaient restés à la même place, certainement impressionnés par le combat précédant.

Du coin de l'œil j'aperçus un nouveau jouet, visible grâce aux faisceaux de lumière de la porte. Peut-être que celui-ci résisterait mieux que ces misérables. Avant même que j’eus fini cette pensée, j'étais déjà à son contact. J'ouvris la danse avec un direct du droit, mais le bougre a de bons réflexes et bloc le coup du mieux qu'il pouvait, cependant je réussis à le faire tomber, l'instant d'après j’étais au-dessus de lui pour un direct à la glotte, s'en était fini de lui ! Du moins c'est ce que je croyais. Mon poing heurta quelque chose de dur et de métallique, ce qui, paradoxalement, m'arracha un rictus de douleur et de plaisir. Je ne sais pas ce qui lui passa par la tête, mais pendant un court instant il semblait absent. Cela me laissa le temps de l'attraper par le col, ce coup-ci c'était sa fin. C'était du moins ce que je pensais encore une fois. Mais un coup de bouclier à la tempe me fît dire le contraire. Je reculais, ma vision était un peu floue, j'avais le souffle court, mais je m'amusais comme un petit fou. Je crus entendre un "désolé", désolé de quoi ? Pas le temps de se poser la question, le s*laud me tournait dos, comment osait-il ! Je repartis à la charge le frappant dans le creux poplité gauche, pour le faire tomber un genou à terre. Je le maîtrisais en maintenant une pression, avec le pied, là où je venais de frapper et en bloquant un de ses bras dans son dos et je serais sa gorge avec mon autre bras. Je pouvais sentir chaque pulsation de sa carotide, c'était fini pour lui.

Je rapprochais mon visage de lui pour lui murmurer :
- Règle N°1 : Ne jamais tourner le dos à ton adversaire.
Une leçon que j'avais durement appris avec un père et trois côtes cassées. Alors que je lui murmurais cette leçon vitale, son odeur vînt me troubler, enfin son odeur couplé au coup de bouclier et le fait que le combat soit terminé et que je m'étais bien amusé, le tout me permis de reprendre le contrôle de moi-même.
-Ton odeur, ranime en moi le souvenir de cette jeune femme, des chaînes et du sable chaud
Je relâchais sa gorge et m'accoudais sur sa tête.
- C'était quoi son nom déjà ? Lemon ... non ... Lemingz ... non plus .... Le-Le-Le-Le Lemingway ! Voià ! Kyra Lemingway ! Adorable, mais avec son petit caractère quand même. Halala on s'en était payé une bonne tranche quand même. Comment elle lui avait coupé les tendons à l'autre plouque.
Je retirais mon pied oubliant qu'il bloquait son genou et l'aidais à se remettre sur pied.
-Merci de m'avoir aidé à reprendre mes esprits. Puis-je vous offrir quelque chose à manger pour vous remercier et me faire pardonner de cette approche quelque peu inhabituel ?
Je voulais, principalement, sortir de cette salle avant de reperdre la tête.

POST II . Mots : 763


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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

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Kitoe
Mar 12 Sep 2017, 22:39

Kitoe dévisagea l’inconnu. Elle avait presque un regard sévère, qui montrait qu’elle le trouvait quand-même un peu bizarre.

  -Tu trouves tout drôle… Lui fit-elle remarquer.

  Drôle de soirée, drôle de coïncidence… Ouais, bon. En fait elle le trouvait vraiment bizarre. Déjà, pourquoi il venait lui parler et lui expliquer que la fête était drôle, si c’était pour lui dire deux secondes après qu’en fait il partait. Est-ce qu’il tentait de lui faire une blague en utilisant le mot « drôle » ? En tous les cas, elle ne trouvait pas ça drôle. Intriguée par son comportement, la Démone décida donc de le suivre. Elle trouverait l’autre plus tard. Même, avec un peu de chance elle pourrait aussi bien le croiser ! Kitoe n’était pas trop proche de l’Ange, et jouait plutôt les espionnes à la manière d’une enfant de huit ans. Cela s’avéra moins simple que prévu : les danseurs allaient et venaient, obstruaient la vue à leur bon vouloir. Elle ne les poussa pas – même si elle en avait très envie – et se faufila plutôt entre eux. Il fallait parfois savoir profiter de sa taille.

  L’homme entra dans la salle dont elle venait tout juste de sortir. Comme une connaisseuse, elle avait envie d’aller lui montrer elle-même la pièce. Mais alors que la jeune fille haussait la voix pour l’interpeler, il entrait déjà. Kitoe fonça vers la porte. Il fallait qu’elle le retrouve ! Elle dût faire plusieurs détours parmi les invités avant d’enfin pouvoir l’atteindre. Vite, elle m’introduisit à l’intérieur. Elle fut presque soulagée de réaliser, à la lumière de l’ouverture, que l’inconnu était juste là. Avec un autre, pas trop loin.

  -T’es pas obligé de parler comme ça… Murmurais-je d’abord à l’entente de son juron, m’approchant de lui. Il fait tout noir, ici. Il est plus là, celui que je cherche. Et y’a des abrutis qui te frappent et te poussent, aussi. Bref, si tu veux mon avis, c’est un endroit nul.

  Et sans lui demander le sien, elle le tira par le bras hors d’ici. Elle regarda l’autre d’un air incertain.

  -C’est qui que tu cherches ? Si ça se trouve c’est la même personne que moi. Et tututut, vas pas me dire que ça serait drôle ou quoi, parce que nan, c’est pas drôle, et que je suis désolée de te le dire mais ton sens de l’humour, baaah… tes blagues sont nulles, voilà. Ne pleure pas, s’il te plaît. J’ai pas envie d’avoir ce genre de personne sur le dos. Enfin bref, toi, elle est comment la personne que tu cherches ? Si ça se trouve, en plus, je l’ai déjà vue, on sait pas. Peut-être que je te ferai gagner du temps. Alors ?

  Elle le noyait dans ses paroles et s’en fichait éperdument. Pour elle, il était évident qu’il suivait. Si elle, elle suivait mon propre discours, alors tout le monde pouvait.

  -Moi c’est un grand monsieur avec des cheveux super longs, plus que les miens. Et il est musclé. Il a l’air fort. Je sais plus ses vêtements, c’était bleu je crois. Tu l’aurais pas vu ?

  Kitoe regarda machinalement autour d’elle. Elle se souvînt soudain que, juste ici, il y avait quelques minutes à peine, on l’avait fait tomber alors qu’elle sortait de la salle noire. Mais elle n’avait pas prêté attention à l’assaillante, si bien qu’elle était incapable de dire de qui il s’agissait dans la foule, ni même si elle était encore présente. La Démone se demanda s’il était judicieux de demander haut et fort qui lui avait fait ça. Peut-être qu’en toute honnêteté, quelqu’un se dévouerait et alors, elle pourrait la tuer tranquillement…

  La voix de l’autre – il fallait qu’elle lui trouve un nom… Bah Lotre, c’était très bien – l’extirpa de ses agréables pensées. Il avait prononcé un nom. Un nom familier. La jeune fille pencha la tête.

  -Kyra ? Tu la connais ?

  Hm, … Ca lui disait vraiment quelque chose…

***

 Kitoe adoptait une attitude presque triste. Elle ne l’était pas. En réalité, Elle était juste en pleine réflexion. Rien n’était clair, ici… Elle ne put s’empêcher de planter son regard dans celui de Silo lorsqu’il évoqua la possibilité qu’elle ne fut qu’un songe. Devait-elle répondre ? Ce n’était pas de la colère qu’elle éprouvait, plutôt une sorte de blessure. Bien sûr que oui, elle existait. Elle était Kitoe, indéniablement.

  -Eh bien… partons du principe que tout le monde existe. Finit-elle par répondre.

  Ses propres paroles la rassurèrent, lui permirent d’oublier son trouble et de passer à autre chose.

  L’Ange suivait Silo parmi les convives et lui laissa le choix de la salle suivante. Elle n’avait personnellement pas la moindre préférence.

  Le spectacle fut bien plus surprenant que ce à quoi elle aurait pu s’attendre. Ce n’était même plus une salle, dans laquelle ils étaient, mais dans une plaine, à l’extérieur. Kitoe contemplait bouche bée le ciel bleu et infini, l’herbe verte, le calme ambiant. Elle repéra en même temps que mon camarade le rassemblement plus loin. Ils étaient tous les deux aussi curieux. Cependant, la jeune femme regretta par la suite. Elle était si choquée, épouvantée qu’elle était incapable d’émettre le moindre son. Sa gorge était serrée. Qu’est-ce qu’elle trouvait de pire ? Le fait qu’un Ange mort gisait par terre, ou que son corps soit ainsi, le centre d’attraction de ces lieux ? En tous les cas, elle était incapable de s’approcher à plus de deux mètres. Elle était paralysée à cette distance. Elle regardait tour à tour le corps, Silo, l’autre Ange agenouillé et les quelques gens qui passaient. Les expressions horrifiées l’horrifiaient encore plus. Elle ne se souvenait pas avoir eu aussi peur. Elle ne se serait jamais attendue à tant.

  -Silo… Murmura-t-elle, inquiète pour lui.

  Réagir, réagir, réagir… Mais faire quoi ? Le service que leur demanda l’homme lui permit de déculpabiliser un peu. Kitoe acquiesça précipitamment. Oui, c’était dans leurs cordes… Mais où mettre le corps ? Se tournant vers lui, elle m’apprêtait à poser la question… et il avait disparu.

  Bon. Se calmer. Obéir. Elle fit un tour sur elle-même. Comment voulait-il cacher un cadavre dans une plaine ? A part l’enterrer… Mais elle n’eut le temps pour plus de réflexion qu’un phénomène se produisait plus loin. Un enfant qui court. Un enfant qui brûle. Un oiseau qui vole. Kitoe jeta un œil à Silo. Non, ils ne pouvaient qu’être des songes dans un rêve inquiétant.

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Mer 13 Sep 2017, 00:22

Perdue au milieu de la pièce, Edwina réfléchissait aux paroles de l’ancien Empereur Noir et à son comportement précédent. Le calme en elle était revenu peu à peu. Elle ferma les yeux un instant, n’ayant que faire de la foule qui s’amassait autour d’elle. Quand son regard s’ouvrit de nouveau au monde, il croisa celui de Raeden. Ses yeux s’agrandirent imperceptiblement sous la surprise. Il venait vers elle. Une seconde fugace, elle pensa à fuir mais se retint. Elle ne pouvait pas échapper à ses responsabilités de la sorte. Elle lui devait une explication ; explication qui le convaincrait ou non d’ailleurs. Étonnée par le baise main, elle ne lui opposa pas la moindre résistance pour autant. Les mots de cet homme semblaient si… Était-ce vraiment lui ou était-elle en train de l’imaginer ? Il lui semblait étrange qu’il ne lui parle pas de son meurtre. Alors qu’elle allait aborder le sujet, faisant fi de sa question comme ne lui semblant pas prioritaire, « quelqu’un » intervint. La Reine se figea, ses yeux fixant la nuque de Caliel qui avait commencé un éloquent discours visant à accabler l’Ange. Il ressemblait tellement à son frère qu’à chaque fois qu’elle le voyait, son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Il était étrange, peut-être légèrement dérangé. Elle ne le comprenait pas. Pourquoi maintenant ? Pourquoi avec l’homme qui la tourmentait le moins ? Ses yeux gagnèrent le sol. Elle n’osait pas intervenir, pas qu’il lui faisait peur, simplement qu’elle n’avait envie de blesser ni l’un, ni l’autre dans une tentative maladroite. Au lieu de cela, elle remarqua un détail… deux enfants gesticulaient autour d’eux. Elle plissa les yeux, se demandant où se trouvaient les parents.

Quand Caliel l’enjoint à le suivre, elle lui obéit, lançant un regard à Raeden pour lui signaler qu’elle reviendrait dès qu’elle le pourrait. Elle se sentait mal à l’idée qu’il puisse être blessé par le Génie. Elle voulait d’ailleurs que ce dernier s’explique. Ce comportement ne lui ressemblait pas et, jusqu’ici, il avait fait preuve d’une indifférence à toute épreuve en ce qui la concernait, se contentant de l’accompagner dans les moments officiels comme le contrat qui les liait le stipulait. Ses mots la laissèrent sans voix. Elle qui s’attendait à des remontrances quant au fait qu’ils étaient mariés et qu’elle devait surveiller ses fréquentations pour ne point lui faire ombrage, n’obtint que des paroles ponctuées d’inquiétudes. « Je hum… ». Il y avait des choses dans son discours avec lesquelles elle ne pouvait être d’accord. Elle voyait mal comment Raeden pourrait causer sa perte. Elle ne comprenait pas non plus son raisonnement quant au fait que l’Ange pourrait cacher sa véritable nature. Elle pinça ses lèvres, pensive, lui accordant ce qu’il souhaitait. Ils étaient mariés et le monde le savait, il valait mieux ne point dissiper l’illusion. « Je vous remercie de vous inquiéter pour moi. » murmura-t-elle entre deux répliques. La fin de sa phrase sonnait comme ponctuée d’un « mais » qu’elle ne prononça pas. Que pouvait-elle dire d’autre, là, au milieu de la foule ? Elle ne pouvait pas lui demander plus d’explications. Elle savait qu’il n’était pas de ceux à rendre facile la compréhension. Son peuple était ainsi fait et, malheureusement, elle ne pouvait nier que les êtres en faisant partie avaient souvent raison. Lorsque Caliel s’adressa une nouvelle fois à Raeden, après son baise main, elle remarqua de nouveau les enfants. Elle fit quelques pas pour rejoindre l’Ange, suivie de son escorte. « Hum… ». Elle se baissa pour être à la hauteur de l’un d’eux. « Dis voir toi… Tu me suis n’est-ce pas ? ». L’enfant resta muet, ses yeux rencontrant ceux de son acolyte dans une moue timide. La Belle posa sa main sur sa joue. « Si tu me dis pourquoi, je te ferai un bisou. Sinon, le monsieur, là, risque de se fâcher… » fit-elle en désignant Raeden. Elle approcha ses lèvres de l’oreille du gosse pour lui murmurer doucement « Il s’agit du Roi des Démons… Il est très cruel et il déteste les enfants… Il les donne à manger aux monstres de l’Enfer… ».

Après quelques longues secondes elle embrassa la joue de l’espion qui venait de lui montrer une direction puis se redressa pour faire face à l’Ange. « Venez. Je dois vous parler mais, avant toute chose, je vais devoir m'entretenir avec... ». Elle marqua une pause, décidant qu’il valait mieux ne rien lui dire. Au lieu de finir sa phrase, elle lui prit la main, l’entraînant vers la porte que lui avait désigné l’enfant, porte qu’elle franchit, se retrouvant devant un groupe inespéré.

« … ». Un rapide tour d’horizon lui suffit pour reconnaître Eerah, en train de discuter avec le Monarque Démoniaque en compagnie de la Reine des Réprouvés. Elle ne tombait sans doute pas au meilleur moment mais elle ne pouvait, de toute façon, plus reculer maintenant. Aussi, ignorant Zane, elle se dirigea vers le Déchu, lâchant momentanément la main de l’Ange. Face à lui, elle sourit. « Je suis ravie de vous revoir, Dædalus. Et je m’excuse d’avance pour le dérangement. ». Puis, elle se tourna vers Zane, touchant son torse au niveau du plexus solaire avec son index. « Ne recommencez plus. ». Elle essayait d’être ferme, sa voix expressément basse pour éviter que tout le monde puisse entendre. « Si je vous surprends de nouveau à m’espionner, je vous assure que je me comporterai d’une manière telle que vous le regretterez. ». Elle ne savait pas comment mais peu importait. « Et ne vous avisez pas de nous suivre. » finit-elle par dire en se dirigeant de nouveau vers Raeden duquel elle reprit la main pour s’enfoncer un peu plus dans la pièce. Au bout de quelques dizaine de mètres, elle vit deux rangées d’étagères désertes et s’y engouffra avec lui. S’appuyant contre le mur pour lui faire enfin face, elle reprit son souffle un instant. « Je suis désolée de tout ce qu’il s’est passé ce soir et puis… ». Elle pinça ses lèvres, cherchant par où commencer. « En Enfer aussi. Enfin, je savais que… ». Elle était embarrassée. Peut-être qu’il ne la croirait pas. Après quelques secondes, elle reprit légèrement contenance. « Écoutez… j’ai vu que vous deviez mourir et je savais aussi que ce ne serait pas définitif. Si je ne l’avais pas fait, il… il vous aurait probablement torturé pendant des heures. Je ne le souhaitais pas. ». Elle marqua une pause. « Vous ne devez pas répondre à ses appels, à ses menaces ou que sais-je encore… Il ne me fera rien… J’ai peur pour vous, vous comprenez ? ». Elle savait que Zane était capable de tout mais elle voulait s’assurer que Raeden ne risquerait plus sa vie pour elle à l’avenir. « Quant à ce soir je ne sais pas ce que Caliel avait en tête mais… Hum. Je suis consciente d’être la cause de bons nombres de vos problèmes et si cela vous blesse je comprendrais que vous ne souhaitiez plus me côtoyer… Je vous ai tué… Je ne m’attendais pas à ce que vous veniez vers moi simplement pour danser, nous sommes actuellement dans un rêve et... ». Que pouvait-elle ajouter d’autre ?

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Mer 13 Sep 2017, 00:29



Mon cœur s’accordait au rythme de la musique et mes yeux plongèrent dans ceux, noirs, de mon partenaire. Tout son être semblait teinté d’obscurité. Etait-il une entité maléfique ? Qu’importe. J’écoutais sagement sa voix modulée et grave en frissonnant. Bien que m’étant toujours considérée comme grande, je levais légèrement la tête pour admirer les traits de l’homme qui tournoyait avec moi. Il était charismatique. Cela ne faisait aucun doute. Les battements de mon cœur commencèrent à devenir fous et je baissais les yeux sur son torse afin d’effacer tout trouble de mon esprit.

Obnubilée par son ténébreux et charmant faciès, je n’avais remarqué ses muscles imposants. Son corps était taillé pour le combat. Il pouvait me briser comme une brindille s’il l’envie lui prenait. Mais le voulait-il seulement ? Plaçais-je en lui une confiance malvenue ? Tombais-je sous son charme comme l’aurait fait une pucelle subjuguée par l’aura puissante qui l’entourait ? Je replongeais mes yeux dans les siens, ne voulant plus me torturer l’esprit avec ses questions. S’il ne s’agissait que d’un songe, ne pouvais-je pas m’autoriser des folies ?

« Vous dites que l’on vous nomme Princes des Cauchemars ? » Même si ma danse comportait de nombreuses maladresses, ma maniaquerie les gommait une à une. Dans mon esprit, les nombreux couples qui nous entouraient disparaissaient progressivement.  Je n’avais d’yeux que pour celui que je contemplais sans pudeur. « Il me semble avoir déjà entendu cette appellation. » Notre danse devint plus lente, plus lascive et la distance qui séparait nos deux corps rétrécissait à vue d’oeil. « Je crois qu’il en est fait mention dans les contes de Fæs qui horrifient les enfants. » Cet homme, qui était sans doute fruit de mon imagination, n’avait pour le moment rien de cauchemardesque. Il était, pour moi et en cet instant, comparable au prince charmant. A aucun moment, je ne me doutais qu’il était le véritable Princes des Cauchemars. Comment aurais-je pu deviner qu’il était celui dont le portrait était peint pour illustrer des récits incroyables ? En tant que jeune Næphina, j'ignorais tout ou presque des histoires terrestres.  « Je ne suis, pour le moment, pas convaincue par les dires de ceux qui vous ont décrit ainsi. »

Mes pas glissant sur le sol marbré, ma danse se fit de plus en plus assurée. Nos deux corps étaient d’une proximité révoltante. Pendant un instant, je tournais sur moi-même avant d’avoir le dos collé contre le buste de mon prince ainsi que d’avoir ses bras qui m’entouraient. « Mais peut-être fais-je erreur. » Les mouvements fluides de ma robe rendaient mes gestes beaucoup plus gracieux qu’ils n’étaient en réalité. Je mis fin à notre étreinte en lui faisant face à nouveau et en reprenant une position plus formelle. « Peut-être que sous ses airs de nobles princes se cache en réalité un démon de la pire engeance. » Je souriais mystérieusement. Peut-être était-il en effet un démon qui maîtrisait l’art de la manipulation avec brio. Pire encore, peut-être que je dansais avec un sorcier et que je l’ignorais. Les Gælyan étaient des êtres captivants et ma curiosité à leur sujet était sans limite. Je me destinais d’ailleurs à rejoindre l’Ot’Phylès Prismée et non Anésidora comme le faisait si souvent ma famille. « Ou peut-être faut-il mieux taire votre nature pour pouvoir apprécier l’instant. » Je savais que le regard que je posais sur lui était brulant. J’aurais voulu pouvoir croquer un morceau de sa chair pour voir s’il était aussi délicieux qu’il en avait l’air. Cependant, il s’agissait d’une trop grosse proie pour moi alors je me contentais de glisser mes yeux jusqu’à ses lèvres. « Quant au vœu que vous semblez si gentiment m’offrir… »

Une main se posait sur l’épaule de mon cavalier nous immobilisant et laissant ma phrase en suspens dans les airs. Pendant un instant je contemplais la personne qui nous avait interrompus sans grandement réagir. Puis, soudain, je réalisais et tout sourire disparu de mon visage désormais blême. Le rêve prenait peu à peu des allures de cauchemar.

Je m’écartais du corps de mon partenaire comme si son contact m’avait brulé. « Ma Ran » disais-je tout bas en effectuant la plus élégante de mes révérences. J’osais un regard dans la direction de mon cavalier avant de river mes yeux au sol lorsque les mots acerbes de ma Ran me parvenaient. Il était étrange d’entendre des paroles si terrifiantes dites par une voix si belle.  Cependant, cela n’en faisait pas moins mal.

Le sang me montait aux joues et je dissimulais mon expression en gardant la tête baissée, signe d’une totale soumission. Je n’étais pas seulement gênée ou terrifiée à l’idée de me faire bannir de mon groupe. J’étais aussi outrée et terriblement en colère. Contre qui ? Contre ma Ran que je jalousais et enviais en secret et qui me mettait plus bas que terre ? Contre l’homme qui ne m’avait pas averti de tous ses secrets ? Ou contre moi qui avais été d’un comportement outrageant et d’un esprit sot ? « Je vous demande pardon. Je l’ignorais. Cependant, cela n’excuse en rien mon attitude. J’ai manqué de bon sens. Cela ne se reproduira plus. Je vous en fais le serment. » Je me redressais juste à temps pour admirer l’ultime baiser que ma Ran donna à son mari avant de faire demi-tour. Sa beauté était à couper le souffle.

Envahie par une jalousie sans nom, je détournais les yeux avant de finir par les river sur mon ancien cavalier. Encore rougissante, j’entrouvris mes lèvres rosées afin de prononcer quelques mots à son attention. Mais encore une fois, je fus interrompue par l’arrivée d’une femme blonde tenant un marteau effrayant. Mon sang ne fit qu’un tour. J’avais déjà vu son portrait exposé à une galerie d’art. Etais-je réellement en face de la Dovahkiin ? Ou du moins, rêvais-je vraiment de la Reine des Réprouvés ? Je me tenais là, immobile et totalement inexistante. Le « Héhé » qu’elle m’adressait ne m’aidait guère à reprendre contenance. Je n’eus même pas le temps de lui accorder une légère révérence qu’elle était déjà repartie.

En plus d’être un mari, mon cavalier était aussi un père ? Il fallait à présent digérer toutes ses informations dans lesquels je me noyais, comble pour une Ondine. Mais voilà qu’un troisième individu prenait place à nos côtés. Mon visage blêmit une seconde fois en comprenant que je faisais affaire au souverain des Déchus. Cette fois, j’eus la présence d’esprit d’effectuer une courbette pour saluer l’individu. Pourquoi semblait-il y avoir autant de personnages emblématiques dans MON rêve ? Etait-ce là un signe des Ætheri qu‘il me fallait décrypter ? J’avais une folle envie de disparaître. Je n’avais rien à faire parmi ces gens dont le charisme m’étouffait. J’avais beau être une femme de sang noble, je ne me sentais en rien à l’aise.

« Jun, cela faisait longtemps. » Un frisson venant de nulle part me parcourait l’échine alors que j’entendais ce nom. Cependant, j’ignorais ce sentiment alors que déjà le roi reprenait son petit bonhomme de chemin, à la poursuite de son épouse. Mes yeux étaient toujours rivés sur le dénommé Jun qui, en plus d’être marié à la plus belle des femmes, était aussi le père d’une reine et avait pour gendre un souverain. Qui était-il pour avoir de telles relations ?

Désormais seuls, le silence s’interposa entre nos deux corps qui me semblaient désormais loin. « Vous êtes en effet bien le Prince des Cauchemars. » De mon cauchemar. « M’avez-vous un instant considéré ou n’ai-je été que le jouet de vos envies ? » Je m’approchais d’un pas. « Non. Finalement, ne répondez pas. Je pense déjà connaitre la réponse. » La tête aussi haute que possible, je le foudroyais du regard, oubliant bêtement que je me tenais surement en face d’un être qui possédait une puissance incommensurable. La pomme de ma main me brûlait et je ne pensais qu’à gifler l’individu qui avait affecté mon orgueil. Je décroisais donc les bras, prête à assouvir mes désirs.

Cependant, contre toute attente, je posais délicatement ma main sur la poitrine, au niveau du cœur, si tant est qu’il en avait un, de celui qui m’avait blessé. « Vous êtes le Prince des Cauchemars mais, je suis ici la Reine des Sottes. » J’avais envie de lui arracher le cœur mais j’essayais de ne plus montrer ma colère. En tant que Rinda, je ne pouvais plus m’autoriser d’autres scandales. « J’aurais dû savoir qu’un prédateur dans votre genre ne pouvait qu’avoir des oiseaux de valeur à ses côtés. Cependant, j’aurais aussi dû me douter qu’il pouvait jouer avec des proies de plus basses espèces. » Les mots me coûtaient alors que je continuais à regarder l’homme sans ciller. J’espérais qu’il comprenne que même si je donnais l’impression de lui avoir pardonné facilement, il n’en était rien. Je gravais son visage en ma mémoire pour ne jamais plus l’oublier.

Il était à présent de mon devoir de quitter sa compagnie. Mais je ne bougeais pas. Quand je réalisais que j’étais encore perdue dans la contemplation de ses traits toxiques, je clignais des yeux pour reprendre le contrôle et je commençais à ôter lentement ma main de son torse comme si mon intention était de lui offrir une caresse.

Même si je ne le disais pas à haute voix, mes pensées me criaient que tout ce qu’avait ma Ran, je le voulais aussi. Mon esprit faible ne pouvait qu’être subjugué par le charisme étonnant de « Jun… » Je portais une main à ma bouche comme pour retenir vainement le murmure qui s’y était échappé. Pourquoi avais-je dis son nom ? Cela n’avait aucun sens. Pensais-je pouvoir me l’approprier par ce biais ? Etait-ce mon corps qui voulait me faire comprendre un je-ne-sais-quoi que je ne parvenais pas à saisir ? Et puis pourquoi tremblais-je à présent telle une feuille secouée par le vent. C’était comme si… C’était comme si je devais me sentir effrayée par cet homme qui éveillait en moi un désir malvenu. Je ne comprenais pas. Ou du moins, je ne comprenais pas jusqu’à ce que je fasse enfin le lien. Jun, le Prince des Cauchemars. Le seul et unique. Mon cœur s’affolait alors que mon cerveau me traitait de Næphina stupide et longue à la détente malgré tous les indices qui auraient pu m’amener à établir le lien plus tôt.

Une expression de terreur sur le visage, je regardais Jun tout en restant parfaitement immobile. Fuis ! Le mot tournait en boucle en moi mais, comme la proie qui essaye de ne plus exister aux yeux de son prédateur, je restais paralysée par l’effroi.

Post II:
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Mer 13 Sep 2017, 10:12

Jun posa son index sur le nez d’Aylivæ. « Tu tu tu. Si vous voulez mon avis, vous parlez trop, Reine des Sottes. » dit-il dans un sourire amusé qui finit en un petit rire sans la moindre once de mauvaise intention. « Je suis un homme demandé, voilà tout, et ma femme, derrière sa beauté époustouflante, une horrible mégère qui adore traumatiser les gens. ». Son sourire s’agrandit à l’idée qu’elle puisse l’entendre. Elle se vengerait plus tard, assurément. Il sembla réfléchir un instant. « Je ne suis même pas sûr d’en être la cause. À force de me côtoyer, elle aurait pu changer mais il me semble bien avoir décelé ce petit côté-là avant même de l’épouser. ». Du temps où elle semblait si pure et frigide. Il savait aujourd’hui qu’elle n’était ni l’un ni l’autre. Il ne s’en plaignait pas, bien au contraire, surtout que les goûts de l’Ensorceleuse pour la lingerie fine étaient exquis. Y penser lui donna quelques idées qu’il mit de côté pour plus tard. « Ne vous inquiétez pas, si j’avais eu envie de vous tuer, ce serait déjà fait. Et puis, contrairement à la politique de ce cher Lord, de mon temps, Sorciers et Sirènes s’entendaient plutôt bien. Je sais soigner ma diplomatie. » dit-il telle une confidence. Vanille l’avait aidé et, à dire vrai, leur relation était des plus… satisfaisantes. « J’ai dû en payer le prix, bien sûr, comme celui de faire un enfant à la Khæleesi par exemple… Cela m’a demandé énormément d’énergie tant elle est insatiable en ce domaine... ». Celui des vœux mais ça, Aylivæ ne pouvait pas le savoir. En réalité, il était sans doute le seul homme puissant de ces terres à l'avoir côtoyée longuement et à ne point avoir couché avec elle. C’était sa petite fierté personnelle, de rester insaisissable à jamais à son égard, même s’il savait que, dans le fond, il manquait quelque chose. « Mais bref, assez parler de moi. » dit-il soudain. « Vous n’avez pas fait de vœu alors j’ai décidé de vous en accorder deux que je choisirai. Cela me semble honnête. ». Il lui fit un clin d’œil, toujours amusé, puis la rapprocha de lui en exerçant une pression sur sa taille. Passant son autre main dans les cheveux de l’Ondine, il approcha ses lèvres des siennes et l’embrassa, la dominant de toute sa hauteur et ne lui laissant aucune échappatoire. Après quelques longues secondes qu’il fit s’éterniser, il remonta à son oreille. « Ainsi, ma femme aura une raison véritable de vous haïr. ».

Puis, comme s’il venait d’avoir une révélation soudaine, il lui prit la main rapidement et fit quelques pas avant de lui donner un semblant d’explication sans s’arrêter. « Venez, je vais vous présenter ! ». Une fois à la porte, celle-ci disparut et il attrapa de sa main libre celle de Saphir. « Ce n’est pas le moment de réfléchir, allez hop, je vous emmène aussi. ». Il entraîna les deux femmes à l’intérieur sans plus de cérémonie et fit en sorte qu’elles l’entourent, une à droite, une à gauche. À quelques pas du groupe de têtes couronnées, il s’arrêta, visible par eux mais ne souhaitant pas interagir avec pour l’instant. Il commença un petit manège, s’adressant tour à tour à Aylivæ et à Saphir. Il débuta son propos comme ceci, tel un guide touristique. « Vous voyez, nous avons ici un beau troupeau de personnalités importantes. Ils vous semblent impressionnants et intouchables, je suppose. Pourtant, ils ont tous leurs petits secrets… ». Et il se mit à chuchoter à l’oreille de l’une et de l’autre, ne leur donnant pas les mêmes informations et prenant soin de rendre ses paroles indéchiffrables, même une fois dans l’esprit des deux femmes. Au bout d’un moment, il désigna la direction qu’avait emprunté l’Ultimage, suivi de l’Ailes Blanches, puis s’arrêta. Il claqua dans ses doigts, faisant apparaître devant lui les protagonistes dont il avait besoin, c’est-à-dire Kaahl et Wriir, ainsi que la charmante épouse de ce dernier complètement nue, épouse dont il devrait bientôt s’occuper. Il continua de chuchoter un temps puis termina tranquillement à voix haute. « Et puis, un autre de mes fils barbote un peu plus loin mais je crains qu’il m’en veuille si je venais à le déranger. Ses secrets se devinent plutôt bien en l’observant cinq minutes. Il est, en plus, légèrement épris d’une Ange que j’ai assassiné par le passé… Avant qu’elle ne soit Ange, bien sûr… Et justement, elle est un peu plus loin, par là. ». Il désigna une direction du doigt quelques secondes puis soupira comme un vieillard nostalgique avant de murmurer. « Le monde est si petit, n’est-ce pas ? ». Il s’amusait bien, il devait l’avouer. « Maintenant, mesdemoiselles, je suis désolé de devoir interrompre ce moment mais j’ai deux rendez-vous très importants l’un à la suite de l’autre. ». Justement, le premier venait juste de passer la porte. Vanille. Il s’approcha des Rois auxquels il souffla quelques mots tout en poussant vers eux les deux jeunes femmes. « Voici Aylivæ et Saphir, je vous saurai gré de prendre soin d’elles pendant mon absence, leur avenir me semble prometteur. ». Puis, il tourna les talons, se dirigeant vers Vanille qu’il attrapa par la taille, la hissant par-dessus son épaule avant de disparaître.

La chaleur des bains ravit Jun. Une serviette autour de la taille pour éviter de prendre des risques inutiles avec son habile partenaire, ses deux mains étaient posées sur les hanches de l’Ange des Abysses qu’il avait positionné à califourchon sur son bassin. Sa forme Ondine n’était pas apparue pour son plus grand plaisir et il avait fait en sorte de lui faire revêtir des habits traditionnels qu’il trouvait particulièrement attrayants. Quitte à parler affaires, autant que cela soit plaisant pour l’un et l’autre. « Cela faisait longtemps » dit-il après l’avoir dévorée du regard un instant. Le fils dont il parlait plus tôt n’était pas très loin d’eux mais il n’y prêtait guère attention pour l’instant. « Ma femme va bien. Elle est ici d’ailleurs. » fit-il sur le ton de la banalité. Il n'était pas ici pour cela mais il ne connaissait que trop bien les relations houleuses entre les deux pour se priver de ce petit commentaire. Lâchant la Perle des Océans, il positionna ses bras sur le bord du bassin, tendus, et pencha doucement la tête en arrière. Fixant le plafond, il finit par soupirer et continuer. « Je me sens d’humeur maussade et notre petit jeu me manque. J’aimerais bien te satisfaire sur un point et, en échange, tu ferais quelque chose pour moi, comme au bon vieux temps. ». Il sourit. « Tout ce que tu veux sauf ce que tu sais. ». Il n’allait pas commencer maintenant à la satisfaire sexuellement, après tant d’efforts pour ne pas y succomber.

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Jeu 14 Sep 2017, 13:45


Silo peinait à reprendre pied dans le présent au moment où un autre individu fit son apparition dans le cercle funeste. L’Ange leva les yeux vers le nouvel arrivant. Il était jeune, brun et bruyant. Encore trop choqué par la situation pour réagir, Silo l’observa profaner le corps de la défunte et finir par le soulever à grands renforts d’élucubrations obscures. Silo, scandalisé, ne pouvait croire qu’une personne puisse avoir assez de culot pour se comporter de la sorte. À cet instant, le grand Ange se tourna vers lui et Kitoe, et leur intima de prendre la situation en main. Il semblait préoccupé par autre chose que la mort de la femme, et Silo se douta qu’il s’apprêtait à quitter les lieux. Il se demandait ce qui pouvait être d’une importance telle que son interlocuteur dusse quitter le lieu dans lequel l’un des siens venait de mourir. Mais la femme était-elle réellement morte, ou ne s’agissait-il que d’une illusion, d’une fantaisie de son esprit endormi ?
Silo croisa le regard de l’homme et oublia ses questions. Il n’avait jamais été très sensible à l’aura des gens mais celle-ci était si rayonnante qu’il ne put que la remarquer.
-Je vais faire de mon mieux, assura-t-il avec un sentiment instinctif de révérence pour son interlocuteur.
Et, lorsque Silo releva les yeux après un mouvement respectueux de la tête, l’homme avait disparu.
Le jeune homme resta un instant songeur face à cette rencontre incongrue avec ce membre remarquable de son peuple. Il ne l’avait jamais rencontré de sa vie, comment pouvait-il le voir apparaître dans ses rêves ? Avait-il donc réellement plongé dans une illusion commune, comme l’avait supposé Kitoe un peu plus tôt ?
Sio aurait aimé s’étendre sur sa réflexion, mais le tapage provoqué par l’olibrius brun le ramena bien vite à la réalité. Sentant l’indignation frémir en lui, il s’avança d’un pas décidé vers l’intéressé et s’arrêta à sa hauteur, les bras croisés en travers de son torse :
-J’ai cru comprendre que vos intentions n’étaient pas mauvaises, mais je vous prie de reposer cette pauvre femme. Cracher sur un corps et le transporter sans la moindre considération pour celui-ci est très irrespectueux. Il serait largement préférable que nous trouvions un endroit où l’enterrer.
Ce disant, il jeta également un coup d’œil au deuxième individu que l’Ange lui avait demandé de surveiller, un grand brun ténébreux. Silo ignorait pourquoi il avait été chargé de le surveiller, car il était loin d'avoir une attitude semblable à celle du comique qui s'amusait à maltraiter le corps de la femme.
Silo n’eut pas le loisir de poursuivre sa leçon de morale, car à cet instant, un cri général l’incita à se retourner. Il demeura bouche bée devant le spectacle qui s’offrait à lui : un enfant était en train de prendre feu et, avant que quiconque ait eu le temps de réagir, il se transforma en un phénix incandescent qui s’envola dans les cieux.
À présent totalement déboussolé, Silo continua de fixer le petit tas de cendres qu’avait laissé l’apparition derrière elle. La situation tournait à un enchaînement d’événements étranges. Silo se ressaisit tout de même et se détourna de ce tableau. Il croisa le regard de Kitoe, elle aussi toujours présente sur les lieux, et y lut la même incompréhension que celle qui le clouait sur place. Il prolongea le contact visuel, tentant d’y puiser suffisamment de patience pour accepter la situation. Enfin, il inspira profondément et reporta son regard sur le garçon brun, toujours planté face à lui avec le cadavre de la malheureuse sur le dos.
-Bon, commença-t-il avec effort. Je ne comprends rien à ce qui se passe ici et la situation me semble de moins en moins sûre, mais j’ai une certitude : même dans un rêve, même dans une illusion, il n’est pas acceptable de maltraiter un cadavre. S’il-vous-plaît, déposez cette femme et faisons-lui une sépulture digne de ce nom. Elle est de mon peuple, et je ne peux pas accepter de savoir son corps abandonné aux corbeaux.
Le regard que lui renvoyait le garçon ne lui donnait pas l’impression qu’il serait très coopératif. Il rappelait à Silo celui que lui lançait parfois Anîhl, dans ses mauvais jours. Penser à sa sœur lui remit en tête qu’elle aussi était perdue dans ce rêve, et l’inquiétude le traversa. S’il ne s’était pas posé de question jusqu’à maintenant, la récente tournure des événements semblait lui montrer que le songe n’était pas aussi innocent qu’il n’y paraissait. Il adressa une prière silencieuse aux Aetheri pour qu’où qu’elle se trouve en cet instant, elle soit en sécurité.
Les yeux toujours plantés dans le regard revêche du garçon, Silo se raccrocha à l’idée que, même si sa tentative était vouée à l’échec, il était au moins dans son devoir d’essayer de le raisonner.

Post III Silo - environ 800 mots :
EDIT : Kaahl, j'ai modifié mon post, de manière à ce que Silo ne se méfie pas de ton personnage (ça reste compatible avec ton post qui suit). Mon erreur vient du fait que je ne connaissais pas ton background et que je n'avais pas pris le temps de lire avec attention tes réponses. Je suis désolée, et au moins maintenant je ne manquerai plus d'aller jeter un coup d’œil aux fiches des gens avant de répondre !
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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Jeu 14 Sep 2017, 14:16

D'un coup j'arrêtais de bouger quand je sentais quelque chose couler sur ma tête. Puis je me tournais vers la dame qui me parlait. Et apparemment c'est elle qui m'a renversé un verre sur la tête. Je la regardais d'abord étonnée. Puis ensuite quand je voyais qu'elle levait la main comme pour me frapper, je mettais les mains devant moi et je commençais à pleurer.  
 
- Mais... Mais... Je me s... Suis excusée pourtant...  
- Tu l'as vu ? Je pense pas qu'elle en ai grand-chose à faire.  
 
Je cherchais des yeux Adelia. Je savais pas où elle était. J'étais toute seule... Et ces gens ils étaient bizarre. Ils étaient méchant... Je commençais à avoir un peu peur...  
 
- Adelia...  
 
Comme si elle m'avait entendue, en sentant une main se poser sur mon épaule je savais de suite que c'était elle. Je me retournais pour la voir. C'est marrant comme elle paraissait vraiment humaine...  
 
- Arrête de pleurer comme ça. Tu à l'air pitoyable comme ça dans ce costume.  
- P...Pitoyable ?  
- Oui. Remplace par minable, ce sera exactement la même chose.  
 
Bizarrement je pleurais plus. Elle avait une drôle de façon de réconforter.  On dirait Sélène. Mais Adelia me disait ça avec un grand sourire. Et presque gentiment. C'était bizarre. Je séchais mes larmes du coup avec le dos de ma main. En même temps elle me disait de regarder ce que faisait la dame qui voulait le couteau au lieu de pleurer. Et elle avait raison de me dire. Elle faisait apparaitre et disparaitre des choses comme par magie !  
 
- Waaaaah ! T'es magicienne madame ?  
- Elle est surtout complètement bourrée, héhé.  
 
Une de ses phrases me restait en tête. Laisser libre court à mon imagination ? Ici on peut tout faire ? Moi aussi je pouvais vraiment faire ça ? Maman et papa m'ont toujours dit que je devais apprendre à être "imaginative et créative", parce qu'on avait pas la magie nous. Mais je voulais essayer moi auss de faire apparaitre quelque chose ! Pour une fois que je pouvais imiter les autres ! J'ouvrais la bouche avant de la refermer.  
 
- Adelia, vient je veux essayer quelque chose !  
 
Je regardais la dame qui m'avait renversé le verre sur la tête. Puis je souriais en même temps que je partais de l'autre côté de la pièce. Elle était belle. Mais voilà, elle avait été méchante. Je m'accroupis dans un coin pour me concentrer sur ce que je voulais. Mais y avait rien. Je grognais, pas contente de pas réussir. Alors je recommençais en fermant les yeux et en murmurant cette fois mon souhait.  
 
- Un caca d'oiseau. Un caca d'oiseau. Un caca d'oiseau !  
- C'est méchant ce que tu demandes.  
- C'est elle qu'a commencé...  
 
D'ailleurs je restais pas plus longtemps pour savoir si mon oiseau été apparu pour lui faire caca dessus. Je sais que si j'avais vu ça si j'avais réussi, j'aurais ri très fort et elle m'en aurait encore plus voulu... Et en plus comme ça je pourrais voir si ça marche aussi dans l'autre pièce. Du coup je me relevais et passer la porte. Mais en fait je me trouvais pas du tout dans la salle toute bleue. En fait c'était une salle pleine de buée, et y avait pleins de gens tout nus !  
 
- Tu comptes rester sur place longtemps ?  
- Mmmh...  
- Fait quand même attention...
 
J'avançais doucement dans la salle en évitant du regard les gens dehors qui était tout nu. Mais ils avaient pas l'air de trop s'en occuper. J'avais du mal à respirer. C'était bizarre cette chaleur. A Utopia aussi il fait chaud. Mais c'est pas le même chaud. Et comme Adelia me le disais, je faisais attention. Je sais pas à quoi. Mais je faisais attention. Peut-être que de passer de grande à petite poupée dans ce genre de salle devait l'effrayer ?
 
- Oh ! De l'eau !  
 
Mais même si j'avais envie de sauter dedans, y avait tellement de monde. Et ils avaient pas l'air d'être là pour jouer eux... Alors je m'asseyais seulement au bord de l'eau et faisais des dessins à la surface.  
___________________________________________________________

Adelia avait à peine eu le temps de se poser face au miroir qu'elle voyait quelque chose qui lui faisait regretter son changement de taille dans le miroir. La petite avait été laissé seule à peine quelques secondes, elle était déjà perdue. Elle aurait très bien pu la laisser pleurer dans son coin pendant qu'elle s'occuper de ses propres affaires de son côté. Mais elle savait que c'était une mauvaise idée. Elle devait s'emparer de toute la confiance de sa propriétaire, et ça commençait par s'occuper de ses petits problèmes personnels. Dans un soupir elle se rapprochait de la petite et lui posait la main sur l'épaule pour lui montrer sa présence. Et même si elle était incapable de rassurer Melissandre de la même manière que la Lumia, il semblait que les mots qu'elle utilisa semblait avoir fait effet malgré tout. Et en quelques secondes elle vit le caractère de l'enfant changer du tout au tout, celle-ci lui attrapant la main et traversant la pièce pour se blottir dans un coin. Elle observa sa propriétaire quelques instants, avant de vouloir à nouveau se diriger ailleurs. Ce qu'elle ne put faire. De nouveau elle fut entraînée dans une autre direction malgré elle par Melissandre. Une direction qu'elle n'aurait jamais souhaité emprunter. La sortie de cette pièce. Et à peine eut-elle passée le palier de la porte avec la petite fille qu'elle reprit automatiquement la taille d'une petite poupée de porcelaine. Avec un soupir où se mêlait colère et déception, elle retourna dans le petit sac de la fillette, lui servant de nouveau de guide invisible en observant l'étrange spectacle qui se déroulait dans cette pièce embuée.
___________________________________________________________

Certains la regardait avec mépris. Parfois avec pitié. D'autres plus prude l'observais comme un animal sauvage avec dégoût. Pourtant elle était tout aussi humaine. Mais les manières, ça, elle n'en avait que faire. Elle n'avait pas vraiment compris ni comment elle s'était retrouvée ici, ni pourquoi. Elle était à terre avec le reste de l'équipage. Son mentor lui avait montré comment on s'y prenait lorsque la coque du navire était fissurée alors qu'on était en pleine mer. Elle avait décidé qu'elle s'entrainerait pour aider les adultes et avait pris un morceau de planche qui serait son cobaye. Puis la seconde suivante elle s'était retrouvé dans une robe à froufrou, avec trois couches de tissus sur le corps qu'elle s'était empressée de retirer les unes après les autres. C'est vrai quoi, comment ces femmes arrivent à bouger là-dedans ? Même à respirer ? C'est tout simplement impossible ! Il ne lui restait plus qu'un morceau d'étoffe récupéré sur ce qu'il restait de la robe, qui lui couvrait le bassin. Plu elle regardait les gens, plus elle se disait que cette soirée était vraiment ennuyante. Son mentor lui disait que les Aetheri s'adressait à eux en rêve. Elle se dit que si c'était l'un d'eux, déjà elle comprenait pas grand-chose à ce qu'il voulait lui dire, et en plus il aurait pu trouver quelque chose de plus attrayant. Dans un haussement d'épaule elle traversait le groupe de danseurs sans trop se soucier de faire attention à les bousculer pour finalement se retrouver face à six portes. Elle penchait la tête sur le côté. Où devait-elle aller ? Elle fermait les yeux pour y réfléchir.

- Celle-là !, cria-t-elle en pointa la porte désignée du doigt.  

Elle se précipitait sur celle-ci et la poussa d'une main. En voyant où elle avait atterrit elle ne put retenir une exclamation. Des plaines. D'immenses plaines vertes s'étendaient à l'horizon. Il était évident qu'elle était loin de chez elle. Il y avait déjà quelques personnes et c'était étrangement agité pour un lieu qui paraissait si calme. En s'approchant elle en comprit la raison. Elle voyait un être ailé qui avait rejoint le royaume d'Ezechyel. Un autre individu avec un trop plein d'énergie était en train de le ballotter dans tout les sens. Deux autres personnes semblaient indignées face à cette attitude. Elle s'apprêtait à intervenir, mais se souvint des paroles de ses aînés. Personne ne doit savoir. Elle voyait plus loin deux autres personnes se battre. Seuls les dieux savent pourquoi. Elle détourna son attention vers l'oiseau de feu plus loin. Elle commença à marcher dans sa direction, fascinée par la bête ailée. Ça ne faisait plus aucun doute elle avait choisi la bonne porte. Mais elle ne savait absolument pas du tout ce que ce rêve pouvait bien dire...
Post II Mots 1505:


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 14 Sep 2017, 15:56


Je trouvais cet Ange soit orgueilleux, soit stupide, peut-être un mélange des deux. Qui était-il pour penser connaître l’Ultimage mieux que moi ? Il suffisait d’être un brin observateur pour comprendre que dès qu’un homme ou son corps entrait dans l’équation, elle se comportait telle une adolescente tourmentée. Je lui souris pourtant, me comportant comme il le souhaitait. S’il voulait s’ériger en maître à penser, j’allais lui faire le plaisir d’être un élève modèle. Pauvre âme en perdition. Quant aux ressources d’Edwina, elles existaient et c’était d’ailleurs la raison pour laquelle il me fallait jouer ce double jeu. Ses forces étaient grandes mais ses faiblesses tout autant. Elle était simplement bien entourée et sa magie était une apocalypse à retardement. Il me fallait beaucoup de doigté et énormément de patience pour parfaire mon personnage. Détournant mon regard de Raeden, je me mis à fixer l’énergumène de qui je devais m’occuper. En réalité non. Je n’en avais plus envie. Cette femme était morte et que le brun la découpe ou joue avec, cela ne changerait pas la donne. Ce qui me semblait, en revanche, intéressant, était cet œil étrange gravé sur son front. Une marque faite par son bourreau ? Un homme blond se présenta pour me décharger de ma tâche et sans même le regarder, je murmurai à l’irrespectueux : « Vous devriez faire attention. Les Anges par ici ont tendance à penser que leurs mœurs se placent au-dessus de celles des autres. » Après tout, quelle plus belle preuve d’ethnocentrisme et, finalement, d’orgueil, que de penser que les cadavres devaient être traités de telle ou telle manière. Ange ? Certes, mais sur un territoire qui ne leur appartenait pas. Le respect dû à autrui en prenait une claque.

Mon sourire s’installa durablement sur mon visage alors que je partais sans plus me préoccuper de la situation. Mes yeux brulèrent du feu de l’enfant qui se transforma en phénix mais j’avais autre chose en tête pour me poser plus de questions, à tort. Quitter les lieux était une grossière erreur mais je n’étais alors pas apte à le comprendre. En réalité, je n’avais plus très envie non plus de faciliter une relation qui pourrait m’arranger sur le long terme mais qui éveillait en moi à l’instant quelques idées assassines. Je n’eus pourtant pas à rejoindre la salle ténébreuse pour retrouver l’Ultimage. J’arrivai pour un spectacle qui commença doucement à me dégoûter avant de m’émerveiller autant qu’il m’agaça. D’un côté, j’étais heureux de voir Le Délaissé se faire couper l’herbe sous les pieds. De l’autre, la présence de l’époux d’Edwina avait de quoi me déstabiliser. Moi qui l’avais pris pour une figure sans aucune importance, intéressé uniquement par les avantages que pourrait lui procurer un mariage royal, je ne pouvais que reconnaître ma faute. Je m’appuyai contre un mur pour admirer la scène. Je n’avais pas l’intention d’intervenir d’une quelconque façon. Laisser respirer la situation était également gage de réussite. Finalement, j’en venais à me demander si le Monarque Démoniaque ne devrait pas devenir ma priorité absolue. Il était le plus à même de la tuer pendant que les autres se disputaient ses faveurs. Le problème restait de taille. « Hm. » Je regrettai la passivité de Monsieur Vertus et finis par me détourner du tout, plongé dans mes pensées. La situation n’était pas évidente, loin de là et elle resterait complexe tant qu’autant de puissants tournoieraient autour d’elle. Le tout finirait par exploser, d’une manière ou d’une autre, et je me demandais s’il n’était pas mieux pour moi de ne pas trainer dans les parages à ce moment-là. J’avais su distiller quelques gouttes de confiance dans l’esprit de la reine et peut-être que si je restais sagement en dehors du mélodrame qui l’entourait au quotidien, elle viendrait à moi d’elle-même, lasse de tout ce cirque. J’étais un confident exemplaire après tout et le serai d’autant plus que je n’entrais pas dans la catégorie de ses prétendants.

Alors que je venais d’opter pour cette décision et que je m’apprêtais à danser avec une inconnue, je me sentis happé par une force qui me dépassait. Je détestais ça. La salle changea pour se transformer en une sorte de grand débarra. J’aurai volontiers pesté en d’autres circonstances mais quand je me rendis compte que j’étais entouré de plusieurs souverains, je restai de marbre. Ce n’étais pas le moment d’attirer l’attention sur moi. Le mieux serait d’ailleurs de m’éclipser, chose que je mis en œuvre dans un silence quasi religieux. Je me mis donc à parcourir les allées, fixant les objets qui reflétaient plus ou moins des moments de mon existence. Je remarquai le « couple » sans pour autant m’arrêter. J’avais décidé de me placer en retrait et quand bien même ça m’irritait, je n’avais aucune raison valable de m’interposer. Il y avait d’autres individus mais je n’étais pas dans une optique de sociabilisation. Je commençais à me poser des questions sur l’endroit en général.

J’entendis une sorte de ronronnement soudain, ce qui eut pour effet de me réveiller en sursaut. Sur moi, un chat s’était tranquillement installé. Je sortis de mon lit dans un bond presque athlétique. Que faisait cette horreur ici ?

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