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 | Le monde des songes |

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Qui vous a donné du rêve wesh ?
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Mer 06 Sep 2017, 21:30


(NDLR : J'attire l'attention de notre chère communauté de lecteurs que le RP de mon Réprouvé comporte beaucoup d'incivilités. C'est un Réprouvé, vivant à Sceptelinôst, aussi la bienséance et la diplomatie ne font pas encore partie de son panel de compétence. Je vais essayer d'édulcorer car je cherche encore la meilleure façon de le jouer, mais les yeux sensibles aux injures sont priés de passer leur chemin, merci ^^.)


Je pris une bonne inspiration, cette odeur familière et âcre emplissant mes poumons jusqu'à les gonfler au point de rupture. Aaaaaaaah, Sceptelinôst, pourrie jusqu'à l'os, mais bon sang qu'j'l'aimais bien cette foutue ville !

J'avais réussi en plus un joli ptit coup, en doublant des abrutis qui pensaient que la ville ne nous appartenait pas. Bordel, foutus démons ils se prenaient pour qui m*rde à la fin ! Enfin, avec les loustics, on leur a montré qui dirigeait le patelin ici, ils ont compris la l'çon j'crois bien.

Je me penche en arrière sur une chaise en bois qui craque sous mon poids. Je ne pouvais réprimer un sourire éclatant, ce genre de sourire à la con qu'en général on a envie de péter à coup de poings quand on l'a en face de soi. Pas que je m'en foutais, mais j'étais seul à savourer mon plaisir. Pourtant, je sentis une présence non loin de moi, ce petit frisson dans l'échine qui prévient d'un danger dont on ignore la source. Je n'eus même pas la peine de me relever qu'une sorte de silhouette indistincte me souffla comme une poudre en pleine face, me faisant passer du loup féroce que j'étais à un agneau à peine sorti du bide de sa génitrice. J'allais crever dans un guet-apens, bordel dans ma ville c'tait pas croyable.

Je clignais des yeux en ne réalisant toujours pas où diable je pouvais me trouver. J'étais habillé comme un cul-béni engoncé de pierreries et d'plein d'trucs ostentatoires qui servent juste à des gars comme moi de mieux les repérer au loin pour les délester du superflu. Bon du coup, j'étais t'jours pas un cadavre, mais en plus j'me retrouvais au beau milieu d'une fête de nobliaux où la bonne bière était remplacé par d'la vinasse pour Elfes. M*rde, on m'avait fait une blague de mauvais goût ou quoi ?!

Du coup, j'me mis à la recherche de têtes connues, au cas où. Non mais parce que j'étais pas né d'la dernière pluie non plus. Si c'était des ennemis, j'serai d'jà mort plutôt que d'm'inviter à des mondanités. Forcément, ça devait être un petit règlement de compte bien que je ne sache pas du tout dans quel coin j'm'étais réveillé. Sûrement pas à Sceptelinôst et ses environs en tout cas, une baraque comme ça elle aurait déjà été visitée une paire d'fois.

En attendant de savoir où j'étais, autant me remplir le bide de toutes ces joyeusetés alimentaires. Je les reniflais quand même avant - on ne sait jamais - et les enfournais en me disant qu'être riche, c'était l'pied.  M'essuyant la bouche avec une serviette qui traînait là - ah m*rde c'était la nappe ? - je poursuivais mon balayage de la salle principale en quête d'une tête connue. Je manque de m'étouffer en croyant reconnaître quelqu'un. Dans une tenue pareille ? Naaaaaaaaaaaan, c'pas possible qu'ce soit elle sérieusement. Pour en avoir le cœur net, j'avale la dernière bouchée et me dirige d'un pas agile vers Anîhl. Le temps d'esquiver quelques badauds - merci pour la bourse en passant d'ailleurs ! - elle avait disparu. Clignant de nouveau les yeux, c'était inconcevable pour moi d'l'avoir paumée alors qu'elle était si proche de moi. Je cherchais les issues les plus proches et en trouvais une à mon goût. Elle avait dû passer par là pour sûr.

Sans crier gare, l'ambiance tapageuse et musicalement bruyante fit place à une sorte de bains publics version luxe. Les sons semblaient plus étouffés, plus intimistes, mais à dire vrai, une fois passée la surprise de transvaser d'une salle de réception à des bains, c'était plus le plaisir visuel qu'auditif que je voulais contenter ici. Le sourire en coin, je reluquais sans vergogne les personnes déjà présentes. Bon, le peinturluré nu je suis vite passé à autre chose, mais la petite poupée à côté, hmmm, à croquer. Pas d'bol elle avait encore sa robe, quelle idée !! D'ailleurs l'envie de piquer une tête m'attirait de plus en plus et j'entrepris de m'enlever tout c'fatras de tissus clinquants.

Une fois la liberté que la nudité offre acquise, moi et ma virilité cherchions de quoi satisfaire notre appétit. Une rousse aux cheveux en cascade attira tout d'suite notre regard, surtout qu'elle n'avait pas plus de pudeur que moi. Les courbes de son fessier s'immisçant dans l'eau était un vrai régal et tout en m'approchant d'elle, je fis lennnnnnnnnnnnnnnntement remonter mon regard jusqu'à son visage, reprenant mon souffle à mi chemin, juste au dessus du nombril. Ce cul bon sang de bois !! Celle-ci semblait étonnée, limite mal à l'aise avant même que nos regards se croisent. J'étais en train moi-même de rentrer dans le bain quand elle me menaça directement, sans la moindre sommation. Oulà !! Je savais que je devais me méfier d'elle vu que son regard attestait du sérieux de ces propos, mais je ne concevais pas un seul instant qu'une aussi jolie fille vienne à me tuer dans un endroit aussi peuplé, de surcroît dans un manoir d'riches.

- S'il faut baisser le regard pour t'faire plaisir, pas de souci, répondis-je non sans sourire. Elle me donnait l'autorisation d'admirer son intimité, qui étais-je pour ne point accéder à sa requête ? Avec des courbes pareilles, tu m'étonnes qu'j'vais quitter tes prunelles pour aut'chose plus bas. Sinon, avant qu'on s'mette à s'étriper, j'peux connaître ton nom ? Généralement on d'mande avant de s'déshabiller. Moi c'est Yiurshii, enchanté tu peux l'croire.

Post n°1 Yiurshii - 994 mots:
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Jeu 07 Sep 2017, 02:15


En retard ? Nullement. L’affranchissement au joug temporel me soustrayait de ses vicissitudes oppressantes et embarras inhérents. N’étaient-elles guère, inversement, en avance ? La vérité importait peu : la galanterie mandait qu’on cédât lestement aux desiderata des dames, ce que j’accomplis affablement en m’adonnant à une sobre révérence. « Vous ne démériterez point de cette attente. », répliquai-je en désignant magistralement mon présent de ma canne. Satisfait qu’il plût et que ma proposition se retrouvât acceptée, je gravis impérieusement l’escalier, suivi de mes gracieuses interlocutrices. Si elles s’interrompirent temporairement, je poursuivis l’ascension en solitaire, hélé par de distants murmures inaudibles. Inintelligibles et inatteignables en prime abord, ils se retrouvèrent tragiquement couverts par une offre doucereuse formulée ci-bas. Une brise glaciale souffla sur mon échine, et je me sentis brusquement délesté d’un rubis qu’il me sembla détenir jusqu’alors en ma possession. Je me retournai, vivement et vainement : nul individu ne se terrait dans mon dos pour escamoter cette prétendue pierre précieuse. D’acariâtres relents sablonneux infestèrent cependant l’atmosphère, coupant court à ces futiles errances en intensifiant mon ire.

Leur pestilence aréneuse appelait au fiel et au dédain : un bellâtre falot, secondé d’un badaud criard, plastronnèrent en jacassant et en importunant mon exquise compagnie. Quel que fût le lieu, les fats hâbleurs pullulaient et gangrenaient les parages par leur médiocrité méphitique. Leur présence me révulsait, inspirant mépris en aspirant à l’infamie : je désirais ardemment qu’ils périssent communément six pieds sous terre. Conformément à cette inclination, je déposai ma coupelle et ma flûte sur les rembardes de l’escalier dans l’expectative d’occire le vaurien pour ses palabres obscènes. Les propos alors prophétiques formulés tantôt par la délectable rousse présagèrent de la répression promise : en retard, je l’étais, par rapport à la punition pugnace perpétuée par la brune bouillonnante. Si le spectacle risible de la correction me procura satisfaction, le départ anticipé de la princesse masquée me laissa quelque amertume de festin inachevé. Cette soustraction de plaisir méritait un supplément d’addition : je pointai ma canne et l’appuyai sur le menton du goujat pour le tancer adéquatement. «  Misérable est un patronyme qui te sied à merveille, cafard. » Je translatai le support à la verticale, jusqu’à atteindre une sphère hautement préjudiciable. « Disparais, à présent, si tu ne souhaites guère devenir blafard. « Son grain de sel avait affadi le sirupeux breuvage dont nous nous délections jusqu’alors. Ses âpres exhalaisons m’évoquaient la senteur d’un fumet périssable à la putrescence virulente. A moins qu’il ne s’agît des racines soudainement apparues pour encercler la belle au loup ? Je me retournai subitement, effaré par leur senteur fétide. Ces entrailles végétales concentraient un remugle nauséabond qu’il fallait amputer sans attente. L’extrémité de ma canne se retrouva garnie d’une lame, et je m’attelai à leur découpe sans sommation. « Il est impératif que nous les élaguions jusqu’à la dernière. » Mes gestes se voulaient véhéments et déterminés. Il fallait que j’étêtasse ces excroissances superflues et dommageables.

La purification aboutie, je repris contenance et m’accaparai de la main de mon interlocutrice – les rouages du mécanisme interrompu par le sable s’agencèrent à la perfection. La pointe se rétracta et mon irascibilité se volatilisa prestement, tandis que j’abordai ma compagne nonchalamment. « Ne te suis-je point endetté d’une danse, chère amie ? » Je levai délicatement son bras, l’invitant galamment à partager les délices d’un tête-à-tête exclusif. « A moins que le spectre vorace de l’appétit ne te guette, et que tu escomptais te sustenter au sommet. », rajoutai-je, avant de convoquer subséquemment le majordome. Il se présenta immédiatement muni d’un plateau, duquel avait été ôté l’une des trois cloches. Je lui tendis ma canne – danse ou diner, elle s’avérerait nécessairement encombrante. « Monsieur désire-t-il se restaurer ou valser ? » « Comme il conviendra à Madame. », répondis-je laconiquement en adressant un sourire charmeur à l’égard de ma partenaire de bal. Subrepticement, je désignai le tandem d’olibrius en ordonnant à mon dévoué serviteur qu’il achevât d’arranger le désagrément qu’ils incarnaient. « Laissez ces libertins se repaître de vos délicieuses préparations à la condition suivante. Présentez leur tel un gage… d’expectation de quiétude. » Acquiesçant solennellement, il descendit les escaliers et exécuta ma requête. « Messieurs, veuillez accepter ces sablés fourrés, gracieusement offerts par Monsieur. Il espère, en échange de ce modeste présent, ne point avoir à souffrir de votre… voisinage incongru. » Ci-fait, il revint nous voir, afin de s’enquérir de la réponse finale. « Madame a-t-elle fait sa décision ? »

Post II - 727 mots


Résumé:
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Jeu 07 Sep 2017, 18:42


La femme ne réagit pas tout de suite à mes mots, mais soudain, son regard se trouble et elle s’agite. Mes yeux papillonnent. Elle est belle. Elle ne ressemble pas beaucoup à Silo, à l’exception des cheveux blonds et de ses iris extraordinaires. Nous nous observons silencieusement, pendant un moment suspendu. Puis elle ouvre la bouche, comme pour dire quelque chose, mais à cet instant, un bruit proche fait éclater la bulle dans laquelle nous étions enfermées et je sursaute, me tournant vers la source du trouble. Une jeune femme rousse apparaît et passe entre la dame blonde et moi, sans un regard pour nous. Je la suis des yeux tandis qu’elle s’arrête devant une étagère, s’empare d’un vieux cadre photo et pose un regard grave dessus. Maintenant que le charme est rompu, un chaos de sentiments s’abat sur moi. Une sorte de brûlure étrange s’étend dans ma poitrine. Mes yeux restent résolument ancrés sur l’inconnue rousse, comme s’ils étaient aimantés à elle. Avoir conscience de la présence de la femme blonde à côté de moi m’est soudain insupportable.
Il faut que je parte d’ici.
Sans un regard pour la mère de Silo, je tourne les talons et me dirige à grands pas vers la porte. Au moment où je m’apprête à l’ouvrir, néanmoins, un grand fracas retentit dans mon dos et une nouvelle fois, je sursaute. Malgré moi, je tends le cou pour tenter de voir ce qui s’est passé. Dans le fond de la pièce, un homme est enseveli sous une montagne d’objets et d’étagères écroulées. Tandis que son malheur attire la foule autour de lui, je le vois s’employer à émerger des décombres, le visage tout déconfit. Je remarque tout de suite ses ailes bicolores. C’est un Réprouvé. J’éclate de rire à la vision piteuse de ce solide homme victime de sa propre maladresse, et ma joie est si sonore que je m’attire à mon tour quelques regards. J’hésite à m’approcher de la scène pour me moquer de l’infortuné, mais je croise le regard bleu de la femme blonde et mon hilarité s’évanouit au profit de la brûlure dans la poitrine et d’un malaise croissant. Tout compte fait, je vais partir. J’ouvre la porte avec fracas, et ma tempête intérieure se fige au moment où je découvre le lieu qui se trouve derrière le linteau.
Une brume épaisse laisse à peine transparaître une rangée de bains, dans lesquels clapotent des individus alanguis. La chaleur humide couvre instantanément mon corps d’une constellation de gouttelettes.
Mon corps nu.
J’ai à peine le temps de me demander où est passée mon onéreuse robe qu’un homme immense, poilu et énorme entre dans mon champ de vision horrifié. Je le regarde passer d’un pas pesant avec incrédulité. Puis je m’arrache à ma contemplation pour découvrir les lieux. Je fais quelques pas prudents dans les bains publics.
La rumeur indistincte des voix m’accompagne tandis que je marche au hasard entre les bassins. Je ne me sens pas à l’aise, ainsi nue contre mon gré, mais la touffeur et les petits bruits incessants qui m’entourent me détendent progressivement. Je finis par m’arrêter devant un bassin, duquel s’échappent d’épaisses volutes de fumée. L’eau me tente. Après un moment d’hésitation, je plonge dans le bain brûlant et m’immerge jusqu’au menton. Mon esprit émoussé a presque oublié l’incident qui m’a amenée ici.
Je barbote depuis quelques instants lorsqu’au travers de la vapeur, il me semble reconnaître une silhouette familière. Mon attention désormais toute retrouvée, j’émerge un peu de l’eau et plisse les yeux.
C’est bien Yiurshii, aussi nu qu’il est possible de l’être, et plongé dans l’observation détaillée d’une jeune femme magnifique. Pendant que Yiurshii reluque l’arrière, je reluque l’avant, mais la femme rousse finit par se rendre compte de la présence du Réprouvé et se tourne vers lui d’un air courroucé. J’observe de loin la scène et mes rires font des bulles à la surface de l’eau. Après quelques instants de dialogue, néanmoins, l’envie me prend de faire acte de ma présence auprès de mon amant.
Je sors d’un coup de l’eau et, sans plus longtemps me soucier de ma nudité, je m’approche de Yiurshii et de la belle rousse.
-Tu fais la promotion de ton service trois pièces ? lancé-je en m’arrêtant à sa hauteur, un immense sourire goguenard accroché sur mon visage.

Troublé par le curieux enchaînement d’événements qu’il venait de vivre, Silo baissa les yeux vers le bol de fraises qu’il avait dans les mains. Mis à part le fait qu’un parfait inconnu venait de les lui confier non sans une certaine brutalité, elles avaient l’air plutôt appétissantes. Il releva le regard et adressa un sourire à la jeune Ange qui se tenait devant lui.
-Vous êtes adorable, répondit-il. Mais vous n’avez à vous excuser à la place de personne. Ses paroles ne m’ont même pas vexé, si ça peut vous rassurer.
En revanche, la disparition brutale d’Anîhl, qui s’était tenue juste à côté de lui jusqu’à la minute précédente, avait de quoi le surprendre un peu plus. Étrangement, néanmoins, il ne s’inquiétait pas : c’était comme s’il la savait loin de tout danger. Il s’attarda un instant sur ce curieux sentiment, puis il reporta son attention sur la jeune femme qui se tenait face à lui. Il hésita un instant puis déclara :
-Ma question va sans doute vous sembler étrange, mais savez-vous pour quelle occasion a été organisée cette réception ?
En effet, Silo avait le curieux sentiment de ne jamais s’être déplacé pour venir à la fête qui battait son plein autour de lui, sans compter le fait qu’il n’avait pas la moindre idée de la nature de cette mondanité. Ces questions lui trottèrent dans la tête un moment, avant qu’une fois de plus, elles ne s’évaporent comme par magie de son esprit.
-Oh, mais pardonnez mon incivilité, poursuivit-il à l’intention de l’aimable Ange, je ne me suis même pas présenté. Je suis Silo.
Il inclina la tête dans un mouvement poli.
-Vous voulez des fraises ? ajouta-t-il en tendant le bol vers son interlocutrice. Tant qu’à faire, autant les manger.


Post II - 1 013 mots:

Un truc étrange s'est produit avec ma signature...
Édit de Mitsu > Et voilà o/
Edit : Merci ♥
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Jeu 07 Sep 2017, 19:01

Ce garnement avait sans doute des visées suicidaires pour oser une approche si absurde. Cepandant, il ne prêta pas attention à ses excès, préférant approffondir le sujet sur la brune. Elle avait de la répartie. Beaucoup trop pour figurer dans le réel, pas assez pour n’être qu’une simple hallucination. Il connaissait Edwina pour l’avoir fréquenté plus que de raison lors de son pèlerinage en Enfer, et si ses innombrables visites avaient appris quelque chose à Zane, c’est que derrière ce masque d’innocence se cachait l’âme d’une Sorcière capable de neutraliser n’importe quel ingrat qui manquait d’attention. Cette femme qui avait maudit le Roi des Démons en personne disposait de toutes les armes pour s’opposer à lui. Hélas ! En bon Diable qu’il était, rien ni personne ne pouvait susciter sa peur. En revanche, sa curiosité enflait telle l’étincelle jaillissant sur une botte de foin. Ce nouveau contact charnel qu’elle venait de lui retourner aurait sans nul doute pu survenir tôt ou tard lors de l’une de ses sempiternelles tentatives à vouloir coucher avec elle le plus décemment possible. Le viol était un consensus trop simpliste à ses yeux, c’est pourquoi il s’était toujours refusé à y recourir.

Seulement, voilà, ce baiser avait quelque chose de trop véreux pour qu’il puisse consentir à l’accepter, et il eut raison de rester sur ses gardes. Cette boule flamboyante lancée à vive allure aurait pu mettre fin à son existence en forant son cœur — si tant est qu’il en possède vraiment un — de toute part, si et seulement s’il ne se trouvait pas actuellement dans un rêve qui lui permit ce que tout songe était capable d’accomplir : l’impossible. Si sa théorie s’avérait juste, et elle se vérifiait en ce moment même, alors il ne craignait pas la mort. Le buste de Zane se substitua en une fumée opaque qui dissipa son corps éthéré comme si une rafale venait de l’accompagner. Son enveloppe se reconstitua derrière la Reine Blanche. « Ainsi donc, vous en étiez consciente bien avant moi. Le premier baiser que je vous ai fait me l’a partiellement confirmé. Les symptômes n’ont pas eu lieu comme c’est normalement le cas. Ensuite, il y a cette prise de confiance de votre part. Même si vous me désirez autant que je vous désire, votre initiative ne correspond pas aux délais. De plus… il est clair que vous ne souhaitez pas m’éliminer. » Il avait articulé en accompagnant sa réplique d’un long rictus évocateur. Il regardait ses ongles avec condescendance, car il avait trouvé une réponse qui lui paraissait totalement cohérente compte tenu des éléments en place.

Pour joindre l’action à ses suppositions, le malin écarta le bras de son corps, banda les muscles de ses jambes et haussa légèrement la tête vers le ciel. Il adoptait la posture du guerrier fier et présomptueux, ce qui, semblable à un appel, le fit léviter tout au fond de la salle pendant que les figurants à côté de lui se figèrent en prenant l’apparence de statues épouvantées. La pièce offrait à présent beaucoup plus d’espace qu’au départ, mais aussi, la flamme qu’avait lancée Edwina un peu plus tôt se démultiplia pour instituer un cercle autour d’eux. Leurs lueurs étaient assez éclatantes pour ensoleiller leurs visages. Les pieds de Zane retouchèrent le sol tandis qu’il jeta sa main dans ses cheveux. « Si je ne m’abuse, c’est la première fois que nous nous retrouvons à armes égales. Il s’agit là d’un duel de volonté, ni plus ni moins. » Il tourna le visage sur le côté en ricanant. « Les désirs et les fantasmes… l’inconscient de celui qui dort joue un rôle déterminant dans cette affaire. » Elle avait échoué à faire de lui le repas du soir, et ce n’était certainement pas à cause d’une potentielle faiblesse qu’elle avait emmagasinée après être resté aussi longtemps assis sur son trône. Droit comme un pic et fier comme un paon, la bête désormais lucide de ses pleins pouvoirs avança vers la femme. Toutefois, malgré les nombreux pas qu’il exécutait, la distance demeurait inchangée. « Cessez de vous mentir une bonne fois pour toutes, Edwina. Le mal vous allicie autant qu’il me caractérise. Si vous vouliez vraiment me détruire, que ce soit dans la réalité ou ailleurs, ce serait déjà fait. » À mesure qu’il posait un pied devant l’autre, l’espace s’étendait davantage. Zane manipulait à sa guise ce qui n’était rien d’autre qu’une partie de son esprit.

Ce n’était qu’une mise en scène savamment auscultée. Ses beaux cheveux vibraient dans les airs, plus vivants qu’autrefois. Plus que jamais, il revêtait l’apparence du Diable avec la naissance de ces cornes et la teinte de son regard virant dans le sanguin. Subitement, la distance fut avalée à plein régime, si bien que le bras du Démon exerça une pression sur le cou de la belle qu’il venait de plaquer contre le mur. Il planta ses pupilles dans les siennes « Tôt ou tard, vous l’admettrez. Ces sentiments qui sont les vôtres, vous ne pourrez pas éternellement les taire. Ma destruction vous attristerait profondément, c’est indéniable. » Afin d’anticiper sa réaction, il s’évapora en une nuée d’yeux qui se disséminèrent dans la salle entière. L’un d’entre eux le redessina près d’une porte. Il portait à présent une longue tenue noire, celle-ci semblant avoir été formée à partir d’une brume consistante. Il leva ensuite le bras en l’air et claqua des doigts, ce qui eut pour conséquence de faire lentement s’effacer la robe d’Edwina en commençant par le haut. Toutefois, il n’avait pas l’intention de rester dans les parages pour l’unique raison qu’il pouvait à présent profiter de sa condition. Il n’était plus enchainé par les entraves de la malédiction grâce à ce retour à la « réalité ». L’oiseau qui retrouve la liberté s’envole inéluctablement à la reconquête des cieux. « Ce fut un plaisir de vous revoir en tout cas. Sachez-le. » Puis lorsqu’il quitta la pièce, tout se remit automatiquement en place, annulant tout le reste par la même occasion. À présent, il se trouvait dans une salle bondée de richesses.

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Jeu 07 Sep 2017, 20:06

Peu de monde semblait venir se perdre dans cette plaine. Etait-ce parce que le lieu n'était pas assez mondain ou bien parce que la magie de l'endroit n'ouvrait la porte que pour quelques personnes, aux critères indéfinis ? Quoiqu'il en soit, ce n'était pas plus mal. Au moins, ainsi, la tranquilité était préservée. Une femme à l'élégante robe rouge, assortie à sa chevelure de feu, errait dans les lieux, certainement plongée dans ses pensées. Le regard de Raeden était irrémédiablement attiré par elle, comme si la plaine n'était plus assez grande et qu'elle en occupait tout l'espace. Assurément, c'était une femme avec du charisme pour faire cet effet là. Les pensées de l'Ange furent attirées ailleurs quant il entendit qu'on s'adressait à lui. Et ce n'était pas son viosin tout de noir vêtu mais un nouveau venu …. Nouveau venu dont l'Immaculé se serait bien passé. Depuis qu'il l'avait croisé la première fois, il n'arrivait pas à l'apprécier.

Oui, c'est bien moi. Je me rappelle de vous, en effet.

En temps normal, il aurait tendu la main pour qu'ils se serrent la poigne, mais il ne le fit pas. Ce qui ne l'empêcha cependant pas de rester poli et courtois. Après tout, l'autre homme ne lui avait rien fait et puis, il faisait partie d'une race alliée ou tout du moins en bon terme. Enfin … Presque. Car malheureusement, dans cette guerre, ils ne soutenaient pas le même camp. D'autant plus que le Magicien venait de mentionner le fait qu'il travaillait directement sous les ordres de l'Ultimage. Il souhaitait visiblement discuter avec lui pour une commande auprès de la forge. C'était quelque peu étrange de faire appel à un travailleur du groupe adverse … Surtout pour réaliser des armes. Il faudrait qu'il réfléchisse à la question et aux tenants et aboutissants de tout ceci quand il serait rentré chez lui.

Très bien, c'est noté, Baron. Si vous avez besoin de me joindre, n'hésitez pas à m'écrire, que cela soit à la Forge ou bien sur mes terres magiciennes.

Le Forgeron regarda le jeune homme s'éloigner après ça, quelque peu soucieux et songeur, avant de reporter son attention sur son premier interlocuteur.

Ah, la Forteresse …. C'est vrai qu'on peut facilement s'y perdre ou tourner en rond surtout si cette dernière ne décide d'en faire qu'à sa tête … C'est peut être là bas, en effet, au détour d'un couloir ou autre qu'on a pu se croiser … Ou bien dans d'autres lieux comme ici, si vous voyagez beaucoup … Le Nomade ? … Ce nom me dit en effet quelque chose. Maintenant, je pourrai mettre un visage sur ce titre.

C'était étrange comme le monde pouvait être petit parfois. De plus, cet homme devait être assez proche de Yulenka pour qu'il sache que cette dernière était une Liddell.

Vous savez, être un Ange ne signifie pas forcément tendre l'autre joue. Et puis, un travail manuel ne peut faire de mal. J'aime beaucoup les objets du quotidien mais je fais un peu de tout … Enfin, pas vraiment dernièrement, avec les conflits … Mais quand j'ai le temps.

Le regard de l'homme semblait être lui aussi attiré par la dame à la chevelure rousse. Lorsqu'il l'interpella, Raeden sursauta légèrement. «Khæleesi » Ainsi, c'était donc elle ? Pas étonnant qu'elle attire ainsi l'attention sans même rien faire. Quoiqu'il en soit, son voisin paraissait la connaître et pas seulement de réputation. L'Ange reprit quelque peu contenance avant de commencer à réponde à la question posée.

Non, je n'en ai pas la moindre id …

Il s'interrompit lorsqu'il vit quelque chose chuter dans le ciel. En une fraction de seconde, il reconnut la forme d'un être vivant. D'un ange. Abandonnant là ses interlocuteurs, s'élançant pour tenter de rattraper le corps avant qu'il ne s'écrase au sol. Il fit apparaître ses ailes pour se donner encore plus de vitesse. Malheureusement, c'était peine perdue. Il arriva trop tard, ne pouvant qu'observer impuissant l'impact violent. L'homme se pencha au dessus de la forme inerte et essaya de le ramener, mais c'était trop tard pour cela. Il soupira et tendit la main vers son visage pour lui fermer les yeux. C'est à ce moment là qu'il remarqua l'yeux gravé au milieu de son front. Que cela pouvait-il bien vouloir dire ? Qui avait pu faire une telle chose ? Et pourquoi ici ? Etait-ce lié au propriétaire des lieux ? Ou bien les choses recommençaient-elles comme aux Noces Pourpres?

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Ven 08 Sep 2017, 19:44


Le feu brûlait inéluctablement dans la pièce qui avait réussi à m’attirer. Mon regard se perdit sur deux entités que je reconnus sans trop de difficulté. La première, les mains positionnées sur le cou de la seconde effaça totalement le sourire narquois qui avait germé sur mes lèvres à la révélation de l’identité de cette dernière. J’émis un petit rire désabusé. Le Monarque Démoniaque semblait bien plus s’occuper de l’Ultimage aujourd’hui qu’il ne l’avait fait quand elle se trouvait en Enfer. Comme c’était étonnant. La chose ne m’arrangeait pas. Je préférai tenir cet homme loin de mes plans, surtout si nos ambitions étaient incompatibles. Je ne doutais pas qu’elles l’étaient. Aussi, mes yeux glissèrent sur d’autres individus qui se trouvaient ici. Je n’avais aucune idée de la teneur de l’ambiance avant que celui qui se donnait en spectacle ne le commence. Je m’écartai un peu de la porte, observant distraitement l’action. Je ne pouvais pas intervenir et n’étais pas assez fou pour tenter quoi que ce soit en présence du Démon. J’espérai simplement qu’il ne la tuerait pas en me coupant l’herbe sous le pied. Je finis par m’appuyer contre le mur le plus proche, croisant les bras en signe de désapprobation. Il m’agaçait parce qu’il se permettait des actes qui m'étaient interdits. Quand il se changea en plusieurs yeux, je ne pus néanmoins m’empêcher de me redresser, sur le qui-vive. Je n’étais pas assez puissant pour attirer personnellement son attention, surtout quand une telle proie était sous ses yeux, mais il pouvait toujours décider d’anéantir l’endroit pour s’amuser.

Plongé dans un sentiment d’agacement que j’essayais de contenir, mes yeux s’agrandirent soudain quand je pris conscience de ce que le roi venait de faire. J’aurai aimé profité bien plus de la vue mais, malheureusement, quand Zane partit, la pièce fut plongée dans le noir le plus total. Je réfléchis un instant, l’obscurité masquant mon petit sourire. Je tenais là une occasion parfaite pour faire d’une pierre deux coups. J’étais assez observateur pour comprendre les rouages des relations entre les différents protagonistes de cette pièce de théâtre qui se terminerait sans doute en tragédie. Il ne me restait plus qu’à décider de mon rôle et s’il y en avait un que je devais tenir absolument, c’était celui de l’entremetteur. Comme il venait de lui annoncer, tôt ou tard, elle devrait admettre ses sentiments. Le plus tard serait le mieux car si elle décidait de se placer sous la coupe de Zane, mes plans tombaient totalement à l’eau. Je n’avais pas envie qu’il abuse d’elle avant moi. Il ne me restait qu’un choix : faire confiance à mon instinct. Je savais où était le héros de la pièce, celui dans les bras duquel je devrais la jeter pour pouvoir obtenir sa confiance et la tuer plus tard avec délectation. Je les avais surpris tous les deux à la forge et les voir ainsi, lui derrière elle, à lui apprendre son métier, était assez révélateur des sentiments qu'ils devaient ressentir l'un pour l'autre. Il suffisait de les aider un peu et d'effacer le Monarque une bonne fois pour toute de l'équation. Je me dirigeai donc vers elle, faisant confiance à la distance que j’avais perçu entre la reine et moi avant que la lumière ne nous soit enlevée. Main devant moi, je ne tardai pas à toucher une épaule dénudée. Je m’assurai rapidement qu’il s’agissait d’elle, mon nez assez proche de ses cheveux pour les sentir sans qu’elle ne s’en rende compte. Son parfum était particulier et je l’aurai reconnu entre mille. Je la quittai un instant pour enlever ma veste et ma chemise et les lui passer. La tentation était grande mais je devais refouler mes ardeurs. Je la collerai à moi plus tard. « Majesté, c’est moi, n’ayez pas peur. Je sais où se trouve un Ange de votre connaissance. Il saura mieux gérer la situation que je ne le pourrai… » Je ne faisais que dire la vérité. Trop proche d’elle, j’avais du mal à retenir mes pulsions. « Restez ici, s’il vous plaît. » Torse nu, je repartis, me laissant guider par les contours lumineux de la porte.

Une fois dehors, je fis le chemin inverse que j’avais pratiqué jusqu’ici, retournant dans la plaine. Là, je vis les protagonistes de tout à l’heure dans une configuration légèrement différente. Un Ange était au sol et le héros qui devait terrasser le malin essayait de le ranimer. Je me fichais bien de l’emplumé mort. Je voulais celui qui vivait encore. En avançant, je remarquai Vanille ce qui provoqua chez moi une grimace que je ne pus empêcher. L’ignorer était délicat mais le contraire n’était pas vrai. Je m’approchai donc de l’homme brun et me penchai vers lui. « Je suis désolé mais il y a une urgence. Le roi des Démons a attaqué l’Ultimage qui est à présent nue dans une salle plongée dans le noir. Je lui ai passé mes vêtements mais je ne suis pas assez… » Je marquai une pause, faisant clairement comprendre à mon interlocuteur que je risquais d’en profiter malgré toute ma bonne volonté. « Je préfère que vous vous en occupiez. Votre race est plus à même de gérer ce genre de souci. » Faisant une autre pause, je fixai le cadavre. « Après… si jamais, je peux le faire, c’est juste que… » Je soupirai. « La salle se trouve tout de suite à droite en sortant d’ici. » Le plan était simple : rapprocher la reine de Raeden, provoquer un déchaînement d’événements qui conduiraient à la perte du Démon ou de l’Ange, tuer le survivant et aviser. Il suffisait d’attendre le bon moment. Écarter le mari serait autre chose mais j’imaginais aisément que seul le titre l’intéressait, finalement.

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Kitoe
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Kitoe
Ven 08 Sep 2017, 22:47

Une force inconnue la projeta sur le côté. Kitoe fit quelques pas dans l’espoir de se réceptionner et trébucha comme une gamine. Sa chute fut interrompue par une masse un peu molle. Elle ne réalisa que la masse en question s’apparentait à celle d’un être humain que lorsqu’elle fut parfaitement avachie dessus. Son plateau, quant à lui, heurta le sol dans un bruit métallique et fit plusieurs ronds avant de s’écraser. De toutes ses forces, Kitoe tira sur les vêtements de son matelas humain pour se redresser et se mettre à genoux, puis tourna la tête en direction – ou presque – de celui qui l’avait poussée.


   -Hé, ça va pas toi, ou quoi ?! Fais attention, un peu ! T’as tout fait tomber, en plus, c’est malin ça ! Oh…


   Elle en revînt à son matelas. Il… euh… la caressait ? Elle était tellement surprise qu’elle ne réagit pas. Son rire ne fit que l’accentuer. Ses mains sur son visage la figèrent encore. Et…


   BIM !


   -AÏE !


   La douleur sur son front devenait de plus en plus aiguë. Toute sa tête était engourdie, vibrante, pleine de petites fourmis qui l’empêchaient de faire ou penser quoi que ce soit de clair. Elle bascula sur le côté. Ses mains se plaquèrent contre la source du mal. Elle cligna des yeux. Le sol lui paraissait très dur maintenant. Et froid. Et métallique. Oh, son plateau. Elle roula comme un boudin, attrapa l’ustensile. La violence d’autrui réveillait toujours la sienne. Surtout avec cette force. La rage montait. Kitoe lança le plateau à la manière d’un frisbee en direction de ses adversaires. Elle ne savait pas si elle en avait touché un – elle aurait quand-même aimé les décapiter tous les deux. En tous les cas, elle espérait que le plateau n’avait pas atteint sa première interlocutrice, qui, elle en était sûre, était bien plus gentille. Elle sauta ensuite sur ses pieds, et, prête à en découdre, s’apprêtait foncer sur son premier ennemi. Un liquide chaud coulait sur son visage. Flûte, alors... Mais quelle enflure, ce matelas ! Un matelas avec un front en acier en plus, on aurait tout vu ! Elle n’écoutait rien d’autre que ses propres pensées, et dans le noir complet, elle ne chargea que le mur. Kitoe s’y heurta violemment, tomba à la renverse. Sa tête était une enclume, un boulet de canon abandonné à même le sol. Elle avait drôlement mal. Partout. Quelqu’un trébucha sur son corps mais cela ne l’empêcha pas de rester sur place. Bien fait pour lui, tiens. Cet enfoiré… Trois en quelques minutes, ça commençait à faire beaucoup. Elle était dans un nid, ou quoi ? Ce devait être drôle et fatigant à la fois, de vivre dans ce château.


   Elle avait vraiment la sensation de revivre une scène récente.


   -Ah oui, c’est vrai ! Déclara-t-elle à haute voix.


   C’était quand on lui avait défoncé l’épaule, elle s’en souvenait bien. Elle avait oublié ça le temps d’un moment, voilà que sa réaction en arrivant ici lui revenait.


   -Bon, en attendant faut que je tue tous ces gens… Hm…


   Hm…


   Des choses se passaient derrière elle. Elle leva la tête du plus haut qu’elle put. Son front plissé lui faisait mal, mais c’était sans importance par rapport à ce à quoi elle assistait. Ses yeux étaient devenus deux grosses planètes brillantes.


   -WAAAAH !


   De la magie emplissait les lieux. Un spectacle immense où elle ne comprenait rien. Qui était à l’origine de tout ça ? Elle balaya la pièce. Le grand là-bas, avec la femme ? Il fallait absolument qu’elle lui demande ! Elle allait se relever lorsqu’il quitta les lieux, que le calme reprit ses droits. L’obscurité par la même. Frustration. Sa mine émerveillée s’effaça dans le noir…


   Il fallait qu’elle le retrouve. Vite, elle se leva, les bras tendus, percutant un nombre incalculable de gens. Elle tourna en rond un bon moment. Un long moment… Jusqu’à se retrouver à la sortie. Eblouie, mais certaine d’approcher du but, elle fonça. Elle allait le retrouver, elle en était sûre !


   Kitoe percuta quelque chose et tomba. Décidément… Sans plus attendre elle se remit sur pieds, pointa son « interlocuteur » du doigt.


   -TOI ! Il est parti où ?


   Tout autour, on la regardait avec déconcertement. Elle était complètement passée sur le fait que son visage était recouvert de cheveux, mêlés au sang coagulé. Vexée qu’on la regarde comme ça, Kitoe fit quelques pas pour s’éloigner, les poings serrés. Elle entendit soudainement une voix à ses côtés. Elle se tourna brusquement vers l’homme. Drôle ? Oui, pourquoi pas…


   -Je… euh, oui, tu si veux. J’aurais pas dit drôle, plutôt bizarre. Elle posa sa main sur son front. Le sang s’écaillait. Je… je cherche quelqu’un, mais je suis fatiguée, tout à coup… euh… on va manger ?
 


***
 


  Kitoe I sourit et baissa la tête avec modestie. Il était inutile de la complimenter autant. C’était juste normal et naturel de sa part, et même elle n’y pouvait rien. La politesse était la moindre des choses, et sa mission en ce monde était justement de transmettre ça : la politesse, le respect, le bénéfique.


   -Même si cela ne vous a rien fait… c’est comme dire bonjour et au revoir.


   Pourquoi se trouvait-elle aussi timide ? Etait-ce l’environnement étranger ? Probable… Jamais elle ne s’était retrouvée dans pareille soirée. Sa vie avait toujours été simple, et elle n’avait jamais imaginé mettre un jour les pieds dans un tel endroit. La question de son interlocuteur la rassura plutôt. Apparemment, elle n’était pas la seule à être perdue.


   -Justement, je voulais vous poser la même question… J’imagine que si nous ne savons pas, … peut-être que personne ne sait ? En fait…


   Les mains jointes comme une enfant modèle, elle se demandait s’il était judicieux de continuer sur ce qu’elle avait en tête. Si vite ? Allait-il trouver cela stupide ?


   -En fait, je ne me souviens même plus de la manière dont je suis arrivée ici. Je me souviens m’être endormie, puis… plus rien. J’essaye de me convaincre depuis le début que rien de tout ça n’est réel, mais… Disons que c’est compliqué.


   Elle s’attendait déjà à un regard interloqué, surpris, voire inquiet. En tous les cas, il se présenta à elle. Silo. Elle allait tenter de le retenir.


   -Ce n’est rien. Je m’appelle Kitoe.


   Silo lui présenta les fraises et elle ne put qu’accepter en le remerciant comme il se devait. C’était plus par politesse que par véritable faim. Le geste lui faisait plaisir en tous les cas. Sans compter qu’elles étaient délicieuses. Aussi bonnes que leurs prétentions. Beaucoup trop vrai, en somme.



   -Que diriez-vous de faire un tour dans les environs ? Tout cela m’intrigue.


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Bijin
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Sam 09 Sep 2017, 00:52

Les yeux dans le vide, Lilith sentit deux mains se poser sur ses épaules. Elle s’arrêta, ne pouvant plus faire un pas. Elle aurait pu se débattre mais elle doutait très sincèrement tomber sur pire personnage que son bourreau à l'avenir. Il n’était pas homme à plaisanter et elle savait qu’il viendrait, un jour ou l’autre, si elle oubliait ce qu’il avait prononcé. La jeune femme leva le regard pour découvrir un individu plus grand qu’elle. Elle plissa doucement les yeux, comme cherchant dans sa mémoire si elle le connaissait. Sans doute avait-elle trop vécu pour se rappeler de chaque être qui avait croisé son chemin. Néanmoins, il ne lui semblait pas que ce fut son cas. Il ne s’agissait ni d’un ancien Maître, ni de l’un de ceux qui avaient trouvé refuge au Sanctuaire ou à Libertas. Elle se méfiait des étrangers, simplement parce que certains Démons voulaient sa mort. Une ancienne habitante de l’Enfer, assez proche d’un Monarque Démoniaque pour le conseiller et, de surcroît, devenue Ange faisait toujours tache. L’éternité préservait l’oubli, malheureusement pour elle. Un riche qu’elle avait volé et qui venait se venger ? Comme dans le cas précédent, elle doutait sincèrement qu’il l'aurait questionné sur son état. Dans une autre vie, elle lui aurait sans doute demandé de quoi il se mêlait au juste, avant de poursuivre d’une manière plus douce et sensuelle, prête à lui offrir le moindre de ses désirs. Néanmoins, depuis qu’elle appartenait au peuple des Anges, elle comprenait plus aisément les comportements gratuits, sans aucune intention malveillante. « Oui je suppose… » souffla-t-elle tout en passant l’une de ses mains dans ses cheveux.

Elle s’apprêtait à continuer le dialogue lorsqu’un grand fracas la fit sursauter. Légèrement inquiète, elle pencha la tête sur le côté pour essayer de voir de quoi il s’agissait exactement. La présence de Jun précédemment ne lui permettait pas d’être tranquille. Son instinct s’était réveillé malgré elle. Lançant un regard à son interlocuteur, elle lui fit un léger signe, l’invitant à la suivre s’il le souhaitait. Sans plus d’explications, elle se dirigea vers la source du bruit. Un cri d’homme avait retenti, mêlé au son des étagères fracassées ; de la rage ou du désespoir, elle n’aurait su le dire. Les dégâts matériels étaient nombreux et des centaines d’objets avaient chu au sol, le verre de certains réduit en miette, le tissu d’autres déchiré dans la violence de la chute. Le regard de l’Ange balaya les environs. Il y avait d’autres protagonistes mais elle cherchait celui qui avait provoqué le chaos. Elle finit par le trouver ou, du moins, elle le devina aux traits de son visage. De la sueur coulait sur son front et il semblait perdu. Elle s’approcha, doucement. Elle avait beau vouloir l’aider, elle n’en oubliait pas que, parfois, la peur, la tristesse ou la colère pouvait provoquer des réactions hors de contrôle ; l’état de la pièce le prouvait bien.

Une fois au plus proche de lui, elle avança l’une de ses mains pour toucher son bras. Il tremblait. « Ce n’est pas grave. » murmura-t-elle en cherchant à établir le contact visuel. Lentement, elle avança son autre main pour venir la positionner sur sa joue, celle-ci bientôt rejointe par celle qu’elle avait posé sur lui plus tôt. « Tout va bien. ». Cette pièce était étrange, elle s’en était rendue compte. Les gens ne se comportaient pas normalement dès qu’ils regardaient le contenu des étagères. Jun lui avait évitée cette épreuve, à moins qu’il ne la représente. La jeune femme exerça une douce pression sur ses joues pour qu’il la regarde. « Je m’appelle Lilith. Que diriez-vous de sortir d’ici en ma compagnie pour nous changer un peu les idées, hum ? ». Concentrée sur la tâche, elle ne savait pas si l’homme qui l’avait stoppée précédemment l’avait suivie. Néanmoins, le blond était sa priorité. Elle ignorait l’objet ou la personne qui l’avait mis dans un tel état mais elle essayait d’attirer son attention suffisamment sur elle pour qu’il oublie tout le reste. De son côté, intervenir de la sorte auprès de lui l’aidait à annihiler Jun de sa mémoire. « Je pourrai vous apprendre à dérober les passants si vous le souhaitez… » fit-elle sur le ton de la plaisanterie. S’il savait. « Ou nous pourrions simplement boire un verre et danser. ». Plus conventionnel déjà, il fallait l’avouer. Elle lui sourit, se voulant rassurante, retirant ses mains de ses joues après avoir remis l’une de ses mèches en arrière. Elle avait l’habitude de s’occuper des enfants ou des blessés et, parfois, les gestes lui venaient naturellement.

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Sam 09 Sep 2017, 18:01

Le regard de Lhyæræ changea légèrement avec les propos de l’homme qui la regardait et un fin sourire enjôleur trouva soudainement sa place sur son visage. Les Bipèdes étaient si insignifiants et prévisibles. Elle pencha doucement la tête sur le côté, ses cheveux caressant son épaule pour venir couvrir l’un de ses seins. Elle sourit, se mordant la lèvre inférieure lentement. Le tout était une question de temporalité. Aller trop vite les faisait fuir. Il fallait attirer leur curiosité, jouer les ingénues ou les créatures merveilleuses. Puisque la réputation des Ondines n’était plus à faire, malgré les nombreux mythes qui les entouraient, un peu de magie aidait toujours. Elle n’en utilisa pas cette fois ci. Il n’avait aucun moyen de savoir qu’elle était une fille de l’eau, et, finalement, dans sa malchance, elle était plus que chanceuse. Sans le quitter des yeux, elle avança sa main doucement pour attraper sa chevelure, écartant les mèches rebelles pour lui donner de nouveau une contemplation satisfaisante. Elle entrouvrit ses lèvres, comme si la chaleur, tout à coup, était à son comble et qu’elle avait bien du mal à respirer. Calmement, elle se releva, prenant appui sur ses jambes pour se diriger vers cet homme imprudent. Elle marchait lentement, ses doigts frôlant l’eau avec délice. Il était dans son élément et elle doutait qu’il s’en rende compte. Elle allait lui apprendre.

Puisqu’il n’avait point tout à fait rejoint l’eau, il était encore debout, légèrement penché. Une fois les quelques mètres qui les séparait parcourus, elle s’approcha à une distance indécente du corps de l’homme, sans ciller, toujours ce petit air séducteur sur le visage. Puisqu’il semblait vouloir ne faire qu’un avec elle, elle allait l’exaucer. Elle allait le dévorer, l’entraîner avec elle au fond de ce bain et ne laisser de son corps que les os. La jeune femme posa une de ses mains sur son torse, s’approchant de son oreille en se mettant sur la pointe des pieds pour lui murmurer un petit « Lhyæræ ». Elle s’apprêtait à le bouffer, à lui montrer le vrai visage des Ondins et ses dents aiguisées qui s’enfonceraient dans sa peau avec une facilité déconcertante, mais quelque chose n’allait pas. Tout comme sa queue n’était guère apparue plus tôt, son apparence semblait comme figée dans cet état. Elle plissa les yeux d’agacement, ce qu’elle avait prévu au début interrompu, en plus, par l’arrivée d’une femme qui semblait connaître l’homme à qui elle parlait. La Sirène soupira, son corps se détendant subitement comme si elle avait abandonné toute idée. Seulement, contre toute attente, ses muscles se bandèrent et elle envoya son front dans le nez de son interlocuteur. « Commard ! » fit-elle d’un air mauvais avant de s’écarter et de s’arrêter devant la femme inconnue pour lui asséner d'un même ton : « Je ne vois pas de service trois pièces personnellement. ». Elle n’avait aucune idée de ce dont il s’agissait mais elle trouvait que les choses sonnaient bien ainsi, tout comme le mot « commard » qu’elle avait reproduit d’après le langage outrancier de deux étudiants de Basphel. Elle avait encore un peu de mal avec la phonétique. Sans demander son reste, elle sortit de la pièce. Les vêtements ? Surfait.

Elle atterrit dans une salle remplie d’individus en tenues de soirée. Nue, certains la regardèrent de travers mais elle ne s’en soucia pas. S’ils étaient attardés et faisaient une fixette, ce n’était pas de son fait. Dommage qu’elle ne puisse pas tous les couler sans retenue. Alors qu’elle s’approchait d’une seconde porte, une femelle en sortit. Lhyæræ tendit la jambe assez loin pour la faire chuter. C’était gratuit et petit mais elle était si contrariée qu’un rien faisait son affaire. Quand elle se releva, la Sirène eut légèrement pitié de sa mine. Elle avait dû avoir connu l’enfer d’où elle sortait. Le sang séché qui recouvrait une partie de son cuir chevelu n’avait rien de séduisant. Elle ne semblait pourtant pas traumatisée pour autant. La suivant du regard quand elle décida de partir, la jeune femme sourit. Elle sentait que cette pièce allait lui plaire.

Contre toute attente, une fois à l’intérieur, elle ne vit plus rien. Nue dans l’obscurité, elle resta à côté de la porte. Elle était un prédateur mais il lui était impossible de savoir si de plus gros monstres se terraient dans la pénombre. Les abysses étaient le monde des Ondines, les terres profondes et ténébreuses étaient celles d’autres créatures.

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Sam 09 Sep 2017, 21:28


Il était tard. Les paupières de la sorcière étaient lourdes, pourtant, elle se devait de terminer une lettre importante. Kamal allait entendre parler d’elle, car elle voulait lui rappeler dans un dernier élan les moments qu’ils avaient vécu ensemble, en terminant la missive avec les mots de sa malédiction. Cela le forcerait à la rechercher, pensait-elle naïvement. Cette honnêteté soudaine n’était pas innocente, car par plaisir ou par contrariété la Sorcière couchait sur le papier les phrases qu’elle avait autrefois prononcées lors du départ de son amant.  Elle se doutait qu’une autre personne que lui la lirait, Callidora, mais qu’est-ce qu’elle risquait ? Ils étaient à mille lieux d’elle et si ils voulaient la retrouver, cela allait devoir être à la nage sur les flots impétueux de l’Océan. Un corbeau sur son perchoir croassait de temps à autre tandis qu’une bûche dans la cheminée se décomposait en braise. Les flammes pourléchaient avidement l’écorce, avalant sans difficulté les rares brindilles encore au sommet. Un craquement soudain, la bûche se scinda en deux, délivrant dans l’air une flopée d’étincelles dansantes. Elle se retourna lentement pour voir le spectacle hypnotisant, balayant sans le vouloir sa manche sur le papier. « Bougre ! » pesta-t-elle lorsqu’elle s’en rendit compte. La lettre était fichue. L’encre était désormais imprimée sur sa manche en lin. Elle regarda le résultat et soupira. Elle se devait à présent de recommencer la lettre qu’elle avait déjà du mal à terminer.

L’écriture était maladroite, preuve d’un manque d’entraînement certain. Il arrivait qu’une fin de phrase soit de travers, ou que certains traits en fonction du dosage de l’encre soient plus épais. Une certaine dextérité manquait à sa plume, et les maladresses s'empiraient à force de tarder dans la nuit. Se promettant qu’elle terminerait après avoir fait une petite pause, Soma posa sa tête sur la table, l’encadrant de ses bras. L'élan passionné qui l'avait menée à prendre la plume s'estompait, lentement mais surement. Le rendu était imparfait et cela ne lui plaisait pas, elle voulait recommencer encore et encore mais ses yeux étaient si gonflés qu’elle préférait s’arrêter là. Les flammes s’étaient apaisées, leur faim rassasier. Une douce lueur émanait de l’âtre de la chambre. Le corbeau, toujours sur son perchoir, croassait mais ses cris devinrent de plus en plus lointain. Un brouillard aussi noir que l’encre happa la femme et, quelques secondes plus tard, la sorcière s’endormit profondément.


Un battement de cils. Elle s'éveilla dans un milieu d’explosion de couleurs diverses et variées. Elle ne distinguait pas encore les formes, car tout semblait flou tant c'était vif. Toutefois en avançant et en se heurtant à des objets, elle se rendit compte qu’elle était dans un immense placard à linges. Sa vue peu fiable l’obligea à étendre les bras. Les étoffes étaient nombreuses. Soma s’avança dans le rang, les mains sur les côtés pour apprécier le contact des vêtements multicolores. Quelques individus étaient présents dans d’autres allées, elle les entendait et n’en avait cure, jusqu’au moment où une robe lui tapa dans l'œil. Il était d’un blanc pur, se distinguant des couleurs vives et ternes. Elle le prit en main, appréciant le toucher et l’odeur. En détaillant l’habit du bout des doigts, elle reconnut la forme de quelques bijoux cousus et suspendus par le col, au-dessus des seins. Ils étaient d’un rouge sang, les formes était sans équivoque celle de larmes. A cet instant, elle aurait voulu que le tenancier de cette échoppe se montre. Elle se dirigea alors vers les silhouettes plus loin. On lui indiqua qu’elle pouvait se l’approprier sans payer, ce à quoi elle répondit par un « merci » aussi preste qu’impoli, tant elle voulait l’essayer. Les formes se distinguaient davantage, elle pouvait à présent voir le lieu et chercher une cabine d’essayage. Elle tenta une première fois de mettre la robe. Puis elle demanda de l’aide qu’on vint lui quérir. La robe se bloqua néanmoins au niveau des hanches, elle était trop petite pour la taille de Soma. La sorcière sentit ses joues s’empourprer. « Vous avez une taille au-dessus ? » Elle ne distinguait pas le regard mais devinait le sourire. On lui répondit à la négatif. La sorcière insista un peu plus, jusqu’à ce qu’elle entende un bruit déplaisant d’un vêtement qui commence à se déchirer. Elle abandonna, aussi frustrée qu’en colère et quitta la cabine, l’air mauvais.

Elle atterrit dans un second endroit, très dissemblable du premier lieu. La musique était bien plus présente et très discordante. La sorcière s’avança et perdit l’équilibre, se rattrapant sur une tierce personne. Elle s’excusa et se questionna sur l’origine de son déséquilibre. Ses pieds étaient chaussés avec de belles chaussures à talons, ce qu’elle ne portait évidemment jamais. En reprenant appui, elle se mit à faire quelques pas, peu sûre d’elle. Yeux toujours rivés vers le sol, elle put enfin s’apercevoir de l’étoffe qui la vêtissait. Une robe blanche ? Elle se toucha les hanches et la poitrine. Non, il n’y avait pas les petits bijoux sanguins qu’elle avait vu tantôt. Ce n'était pas la même robe. Les images et les impressions commençaient à se rôder dans le regard mordoré de la femme qui voyait de plus en plus nettement. Elle avait également perdu du poids car son ventre avait disparu. En revanche, sa poitrine était toujours présente… Et la carnation différente. La peau était aussi blanche que l’étoffe qui l’habillait. Soit, pensa-t-elle, et elle continua. Un homme, plus grand, vint la bousculer. Elle pesta dans son décolleté et retrouva l’agacement qu’elle avait pourtant délaissé. Elle se mit à le poursuivre, avec la vitesse d’une femme qui doute de ses pas.

Elle prit la coupe de vin des mains d’un invité. Au rythme de la musique criarde, qu’elle commençait de plus en plus à apprécier, elle déambulait. Quelques gouttes de vin tâchèrent la robe blanche, son combat dans la marche était sans fin, elle était grandement déstabilisée. Lorsqu'elle leva les yeux, il était toujours là, devant elle et il s’était arrêté. Une femme assise, belle à souhait, était également présente. Sa personne effaçait celles des autres convives du lieu. La sorcière faillit oublier à qui elle comptait offrir ce verre de vin. L’homme parla, proposant un yo-yo alors que la femme demandait un couteau. Quel idiot, pensa-t-elle. Les traits de l’homme lui rappelait vaguement quelqu’un, mais tout dans sa posture et dans son timbre actuel empêchaient une quelconque similitude. Non, elle ne le connaissait pas. Sans crier gare, elle déversa le contenu du verre à vin dans la longue chevelure brune de l’idiot qui se trouvait là. La mine satisfaite, elle ajouta « Pour m’avoir bousculée, goujat ! » Elle baissa la coupe de la main droite et leva la main gauche. Elle fut arrêtée dans son élan. Un rire, son rire, la retint dans la claque qu’elle voulait lui asséner. Soma rigolait à en perdre la voix et à s’en tordre le ventre. Elle repensait à la proposition cocasse de l’homme. « Quel âne... »Elle s’écarta naturellement de lui pour s’asseoir sur le rebord du buffet, bras étendus, en riant. Les yeux brillants, elle regarda enfin la femme à la chevelure bronze et lui passa un couteau qu’elle venait de toucher de sa main libre. Ses mires d’un vert éclatant calmèrent un instant l’hilarité récente de la sorcière. Après lui avoir tendu le couteau, Soma offrit sa coupe, accompagné d'un sourire franc. Son regard, quant à lui, fuyait le contact de plus d'une seconde, de peur - peut-être - de se perdre dans ses yeux.
« Puis-je vous joindre pour le prochain verre ? »


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Résumé:

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Sam 09 Sep 2017, 22:08

Elle ne savait pas quoi faire. Elle était figée, les yeux rivés sur ce cadre qui lui tournait à présent le dos. Djinshee ne faisait même plus attention aux gens autour d’elle. Les deux femmes étaient successivement parties sans qu’elle ne leur prête la moindre attention. Ses souvenirs n’étaient plus qu’à deux doigts d’atteindre sa conscience. Seul un fin voile les en séparait. Elle n’était pas sûre de vouloir insister, de son côté, de vouloir aider à tirer et déchirer tandis que sa mémoire poussait, s’agrippait dans l’espoir de trouver une issue. La jeune femme eut un léger frisson.

   Non, elle ne voulait pas. Avait-elle peur ? C’était la meilleure hypothèse, qu’elle se permettait tout de même de laisser au fin fond de ses pensées. Comme toujours, pour rien au monde elle ne voulait qu’on accède – pas même elle – à ce genre de choses. Les faiblesses n’étaient jamais bonnes à montrer. Elles étaient à effacer.

   Un grand vacarme retentit, extirpant la Lyrienne de ses songes dans un sursaut. Sa main vînt automatiquement chercher son poignard au niveau de sa taille. Elle baissa les yeux, d’abord prise d’inquiétude, avant de se rappeler que dans cette tenue, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’elle eusse ramené une arme jusqu’ici. La jeune femme qu’elle avait entraperçue tout à l’heure se dirigeait vers la source du bruit. Après un bref sourire à son interlocuteur, Djinshee décida de la suivre de loin. Elle était curieuse aussi, mais n’avait pas envie de se faire prendre pour le mouton, ou celle qui veut être au courant de toutes les dernières catastrophes. L’inconnue s’occupait maintenant d’un homme complètement paniqué. Djinshee le considéra d’un air dur mais désolé à la fois. Elle avait toujours trouvé ce genre de scène d’impuissance étrange. Dans cet état, il lui faisait penser à Shams. Elle ignorait pourquoi ce dernier avait autant marqué son esprit. Il manquait pourtant de… tout. Peut-être de trop, justement. Peut-être faisait-il tant pitié qu’on ne pouvait que le remarquer. Elle soupira. Il lui semblait ne plus rien avoir à faire ici. Elle tourna donc les talons en direction de la salle principale. En fait, elle voulait partir, tout simplement. Elle se sentait de moins en moins à sa place et se demandait s’il n’était pas mieux qu’elle retrouve son lit miteux. La jeune femme s’arrêta un instant, réfléchit, puis se décida finalement à rattraper celui auquel elle avait souri un peu avant.

   -J’aurais juste une question. A tout hasard, est-ce que vous savez comment sortir d’ici ?

   Si cet homme existait bel et bien, et qu’il était dans la même situation qu’elle, alors elle connaissait déjà la réponse. Mais bon, on n’arrivait jamais à grand-chose sans essayer.

*

  Elh fut d’abord rassurée d’avoir fait comprendre le message à mon interlocutrice. C’était tout ce qu’elle attendait d’elle. Maintenant, elle imaginait qu’avec cette femme, elle avait une chance de s’en sortir… mais ce fut tout le contraire, et elle le lui fit comprendre bien assez vite. « Petite Proie ». L’enfant avait tressailli à cette entente. Ses mains s’étaient figées en des poings serrés. Elle avait été incapable de bouger, malgré cette petite voix intérieure qui lui avait fortement conseillé de fuir, peu importait où. Juste le plus loin possible de cette… femme. Mais Elh avait déjà décidé. Elle avait décidé, comme une idiote, une petite fille faible et sans défenses, qu’il était trop tard et qu’il ne restait plus qu’à attendre bien sagement la sentence. Toujours plus crispée, ses épaules remontaient doucement. Elle avait peur. Elle se surprenait elle-même à avoir aussi peur. Qu’allait-elle faire ? Allait-elle simplement l’embêter, ou la faire souffrir ? La tuer ? Pourquoi ? Pourquoi lui voudrait-elle du mal ? Pourquoi lui voulait-on du mal, à elle et à sa famille ?

   La main dans ses cheveux referma son emprise, et la fille fut aussitôt prise d’une violente douleur. Elle ouvrit la bouche comme pour s’apprêter à crier, mais, bien entendu, aucun son ne sortit de sa gorge. Peut-être juste un sifflement discret, et le bruit de sa respiration maladroite. Ses mains remontèrent sur son crâne. Elle battait des pieds. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle ne touchait même plus le sol. Les larmes lui montèrent aux yeux, coulèrent sur ses joues pâles. Ses mains s’accrochaient à celle de sa tortionnaire pour diminuer la tension entre ses cheveux et son cuir chevelu. Ses ongles s’enfonçaient profondément dans la chair de la démone. Instinctivement, ses dents cherchaient quelque chose à mordre. Tout était bon pour se défaire de son emprise. Elle se fichait de la façon de s’y prendre. Elle cognait, labourait, et, au fond, espérait qu’elle en garderait des cicatrices. Oh, oui, Elh voulait qu’elle se souvienne qu’à défaut de pouvoir appeler à l’aide, elle était plus coriace qu’elle n’en avait l’air.

   Même si elle vacillaie, Elh estima déjà gagner du terrain en la faisant lâcher prise. Mais ce fut au prix d’une nouvelle attaque. Sa main droite accompagna tout de suite celle de l’ennemie au niveau de son cou. Un éclat de haine vînt briller dans ses yeux. Elh glissa l’autre main le long de son bras dans le but d’atteindre son cou à elle, lorsque soudain, elle la sentit s’éloigner. Puis, plus rien. Elh se laissa tomber à quatre pattes. Elle n’avait plus de forces. Elle n’entendait plus que son cœur, qui battait trop fort, qui oppressait son crâne. Elle éclata en sanglots.

   Cette femme ne l’avait tout de même pas traitée de la sorte parce qu’elle était muette ? Qu’y avait-il de mal à cela ? Est-ce qu’elle allait devoir se battre pour une cause aussi stupide ? Une nouvelle fois, la jeune fille se rabaissait au statut de bonne à rien. Elle qui n’était même pas foutue de parler. Pourquoi ? Elle n’en savait rien. Elle n’y arrivait plus. C’était au-dessus de ses forces, comme si une boule coincée au fond de sa gorge venait l’étouffer lorsqu’elle essayait d’émettre un son. Personne n’était en mesure de comprendre. Pas même elle. Alors elle se trouvait stupide, faible. Elle aurait dû crever avec ses parents, plutôt que de se cacher dans cette foutue armoire. Si c’était pour rester murée dans le silence, s’exclure toute seule de la vie sans l’aide de personne… Ca ne valait pas le coup…

   Elh pleura un long moment avant de se calmer. Puis elle renifla et se leva. Elle avait affreusement mal à la tête, mais ça n’était pas une raison pour se plaindre. Elle aurait aussi bien pu se faire tuer, et voilà qu’elle était encore vivante et en un seul morceau. Que demander de plus ?

   La jeune fille décida de rejoindre la sortie le plus vite possible. Il était hors de question qu’elle reste une seconde de plus ici. Elle n’avait pas la moindre idée d’où était allée cette peste. Elle ne la fuyait pas spécialement. Elle souhaitait juste recouvrer la vue. Il était temps de passer à autre chose.

   Elle prit un moment à trouver la lumière. Dès qu’elle la vit, elle se précipita dessus. Elle était soulagée, heureuse d’être éblouie. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à trouver un endroit calme… Elle se promena encore un peu, jusqu’à ce qu’elle se retrouve face à une immense plaine verte.

*

  Sinn apparut dans une immense salle, totalement inconnue. Cela ne l’affectait pas trop, et elle se contentait de balayer l’endroit des yeux. Elle avait un regard ennuyé, mais il n’en était rien. Elle se demandait plutôt ce qu’elle pouvait bien faire ici, parmi ces gens, tous aussi perchés les uns que les autres, tous aussi bien parés pour paraitre bien. Elle pouvait parler, mais elle était aussi bien habillée qu’eux. La jeune femme portait une longue robe noire, légère, aux reflets violets. Même si elle s’en fichait un peu, elle trouvait que ça lui allait très bien. Cette robe devait coûter une fortune, beaucoup de femmes auraient tué pour l’avoir. La brune sourit. Décidément, tous n’avaient pas les mêmes préoccupations. Elle espérait juste qu’on ne l’aborde pas uniquement pour complimenter sa tenue, ou elle aurait envie, plus que tout, de se tirer sans plus de discours.

   Après un temps indéterminé à observer les invités, Sinn décida de se diriger vers le buffet. Elle n’avait que ça à faire pour l’instant. Elle regarda les mets, les gâteaux, les petits fours, sans parvenir à se décider sur ce qu’elle pourrait bien prendre. En réalité elle n’en avait pas envie. Elle se rabattit donc sur une coupe de champagne, qu’elle porta tout de suite à sa bouche. Marchant doucement dans la foule, elle se concentrait sur les fines bulles qui éclataient sous son palet. Et dans son mouvement, elle attendait. Quoi ? Elle n’en savait rien. Que quelque chose se passe. Un divertissement. Elle n’était pas d’humeur à agir, mais plutôt à assister. Il fallait qu’on la stimule. A défaut pour l’instant, elle errait.

   Sinn marcha jusqu’à une salle toute autre. Elle parcourut les murs des yeux. La pièce était remplie de costumes, de masques et de chapeaux. Du bout des doigts, Sinn attrapa un masque fin et doré. Tiens, voilà qui pourrait l’intéresser ? ...


~1520 mots~


Post II:
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Sam 09 Sep 2017, 22:33


Couchée dans des draps de soie, je me félicitais intérieurement d’avoir payé le prix fort pour dormir dans cette auberge luxueuse située en bord de mer. Je pivotais sur moi-même afin de pouvoir admirer mon petit Samuel qui avait déjà succombé au sommeil si j’en croyais ses ronflements. Dans un geste délicat et tendre, je remettais en place une de ses mèches qui lui barrait le visage. Celui-ci semblait totalement apaisé. J’observais cette innocence qui n’avait pas encore totalement conscience du combat qui divisait le monde en cet instant et je souriais.

Je fermais les yeux en sentant que la fatigue allait avoir raison de moi. Au creux de mon oreille, la voix puissante de l’Océan me parvenait. C’était un murmure de rage. Une colère qui faisait échos dans le cœur des Ondines. Une colère dirigée contre les hérétiques qui avaient décidé de rejoindre le camp de l’Unique et de tourner le dos aux Multiples qui avaient toujours veillé sur nous.

Puis, doucement, une belle musique de fond vint remplacer le murmure omniprésent de l’Océan. « Maman ! » J’ouvris mes yeux clos pour regarder Samuel qui me tenait la main. Le bleu clair de la salle inondait ma vue et pendant quelques instants je restais muette car je n’avais pas l’habitude de voir mon environnement de manière si… coloré. Mais je repris mes esprits la seconde suivante pour accorder un sourire affectueux à Samuel. « Oui ? » Il posa ses doigts sur les motifs raffinés et brodés sur le buste de ma robe. « C’est de l’or ? » Mes épaules dénudées se soulevèrent pour signifier que je ne connaissais pas la réponse à sa question. « Peut-être du fil d’or. » Il hocha la tête avant de faire glisser ses doigts vers le bas blanc de ma robe qui était volumineuse car énormément évasée. Une vraie robe de princesse. « Tu es très jolie ! Et moi, je suis joli ? » Je gloussais avant de fléchir les genoux pour être à sa hauteur. Un océan de tulle m’entourait alors que je posais mes deux mains sur le velours noir du costume de mon tout petit. « Tu n’es pas joli, tu es terriblement mignon ! Et ce costume te va à ravir » Je réajustais la broche épinglée à son col et imitant à la perfection une rose rouge. Tout paraissait naturel. Je n’avais guère conscience que j’étais, là, victime d’un rêve qui me paraissait extrêmement logique et réel.

« Oh ! Il y a un buffet ! » A peine eu-t-il prononcé ces mots qu’il trottina vers le festin qui n’attendait que lui. Je n’eus même pas la possibilité de lui dire de ne pas trop s’éloigner que je me retrouvais au centre de la salle en train de danser avec un total inconnu. La transition avait été beaucoup trop brutale pour me paraître naturelle et je me demandais bien comment j’en étais arrivé là. Je levais les yeux vers ceux de mon partenaire de danse tout en souriant maladroitement alors que nous tournoyons en valsant. « Je vous prie de m’excuser si par mégarde j’en venais à vous marcher sur les pieds. » Après tout, même si je maîtrisais maintenant parfaitement mes jambes, l’art de la danse n’était pas encore totalement assimilé. Cependant, pour ceux qui découlaient de l’apprentissage des arts, j’étais une élève rapide. Etant un peu gênée par la proximité et l’intimité que la danse supposait, je repris parole, ne voulant laisser aucun blanc dans la conversation. « Cette soirée est fort curieuse. Ne trouvez-vous pas ? » Je jetais un coup d’œil vers les autres couples de danseurs avant de reprendre. « Enfin, je veux dire, j’ignore comment j’ai fini par me retrouver dans vos bras et vous dans les miens. » Serais-je sujette aux absences ? Rien n’était moins sûr. Cependant, je ne cherchais pas à aller plus loin dans ma réflexion et je me concentrais sur les pas que je réalisais tout en essayant d’imiter les autres danseurs. « Qui êtes-vous ? » Autour de moi les personnes semblaient apparaître aussi vite qu’elles disparaissaient. Tout cela n’était pas naturel. « Êtes-vous un rêve ? Un mystère qu’il me faudrait résoudre ? » Ma voix venue tout droit de l’Océan et portant un accent mélodieux était emplie de défi. Ma curiosité naturelle était sollicitée. « Je me demande bien quelle race vous caractérise. » Où plutôt avec quel genre de Gælyan je faisais affaire. Je l’observais avec plus d’attention afin de découvrir s’il n’y avait pas de caractéristique physique pouvant le trahir.


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Les yeux brillants d’envie et de gourmandise, Samuel regardait toute la nourriture qui trônait devant lui. Une appétissante part de gâteau semblait l’appeler et lui ordonner de la manger. Le petit blondinet de huit ans tendit la main pour saisir la part mais ses doigts ne rencontrèrent pas l’objet de ses désirs. Au lieu de ça, c’est une petite peinture qui trônait dans sa main.

Il n’était plus dans la salle de bal mais dans une pièce à l’atmosphère étrange et remplie d’étagères et de poussières. Ses yeux étaient irrémédiablement attirés par ce qu’il tenait. Il ne pouvait pas lutter contre l’attraction de l’objet. Sur la petite toile était représentée une famille de quatre personnes. Il y avait dessus deux parents et deux enfants – une fille et un garçon – en bas âge qui se tenaient par la main. La peinture était des plus banales. Elle n’était ni particulièrement belle, ni particulièrement laide. Cependant, Samuel était troublé et il ne savait pas pourquoi. Et puis, pourquoi l’un des parents ressemblait étrangement à son feu père ? Cependant, il en était sûr, jamais il n’avait eu de mère ou de sœur. Il retourna l’œuvre pour découvrir qu’il y avait une inscription au dos. Malheureusement, l’humain ne savait pas lire. La seule chose qu’il put déchiffrer était son prénom car il avait déjà vu Aylivæ l’écrire un bon nombre de fois. Que faisait son nom au dos de cette peinture ? Samuel reposa l’objet sur l’étagère en face de lui comme si celui-ci l’avait brulé. Il ne savait plus que penser.

Il tourna la tête quand il entendit un petit fracas d’objets. Devant ses yeux semblait avoir lieu une altercation entre un homme et une femme. L’aura de l’homme paralysait de terreur le jeune garçon. Durant toute la dispute, il n’osa même plus respirer de peur d’attirer l’attention. Il aura voulu défendre la jeune femme qui semblait en mauvaise posture mais son corps ne lui obéissait plus. Il était seulement spectateur. Il était impuissant. Sans savoir pourquoi, il repensa aux parents qu’il avait vu sur la photo. Se battaient-ils eux aussi ? Qu’importe, l’homme tourna les talons pour sortir de la pièce en riant. Où allait-il ? Et s’il s’en prenait à sa mère adoptive ? Il ne pouvait pas laisser ce drame se produire. Il fallait qu’il prévienne Aylivæ de toute urgence.

Il commençait à courir vers la sortie mais il n’atteignit même pas la porte qu’il était au bord d’un bain immense. Il n’eut pas le temps d’arrêter sa course effrénée et il chuta dans l’eau en éclaboussant toutes personnes aux alentours. Cependant, paniqué, il agita les bras hors de l’eau en appelant de l’aide. Il pensait se noyer mais le bougre avait pied.

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Dim 10 Sep 2017, 00:01




Hé hé hé, j'savais foutrement pas pourquoi j'me trouvais dans ce manoir, mais après m'être pété la panse et à l’œil en plus, c'est dans un bain qu'mon œil s'rinçait avidement. Sérieusement, c'était tout le temps comme ça chez les riches, des prostituées à tous les coins de salle prêtes à tout pour satisfaire les invités ? Si c'était aussi gratuit qu'les ptits fours, Mesdames, j'suis votre homme !

Du coup j'avais jeté mon dévolu sur la rouquine qui jouait la farouche. Ça m'plaisait, quand y'avait pas d'résistance, c'était pas drôle. On disait bien "Là où y'a pas d'haine y'a pas d'plaisir", ou un truc dans l'genre. Toujours est-il que ses courbes étaient une incitation à la débauche et l'endroit collait parfaitement pour aller barboter et plus si affinités. Même sans affinités d'ailleurs, un aussi grand bain simplement pour se laver aurait été un affront et j'ai un minimum d'éducation pour satisfaire l'hôte de maison !!

De toute façon, j'savais que ce genre de femmes aimaient les types entreprenants comme moi et j'avais visé juste. Une fois la glace de la première approche brisée, je vis tout de suite qu'elle devenait plus intéressée, plus docile. J'humectais mes lèvres machinalement alors qu'elle s'approchait de moi. J'avais même pas mis mon parfum habituel, celui qui fait craquer toutes les filles - ou presque - d'Sceptelinôst ! Mon cœur s'emballa un peu plus quand elle posa ses mains sur mon torse - j'suis un romantique j'y peux rien moi ! - et le mot qu'elle me susurra à l'oreille avait cette consonance exotique qui me rendait tout chose. Hé hé, je dardais un regard rapide autour de moi, faisant comprendre à l'assemblée que "mes cocos, tonton Yiurshii n'allait pas s'la coller derrière l'oreille ce soir si vous voyez c'que j'veux dire héhé !!"

Même si j'aurais été bien incapable de répéter son prénom - après tout, c'était pas l'plus important quand on f'sait la bête à deux dos de s'rappeler comment l'autre s'appelait - la politesse m'obligeait à lui donner le mien en échange. Je fus cependant stoppé net dans mon élan de bienséance par l'arrivée d'Anîhl, toute aussi nue que Lhayryae...... Rhyrylalarye....... rha la rouquine et dont l'arrivée nourrissait autant mes fantasmes les plus fous qu'inverser la circulation sanguine de mon corps vers le bas.

Problème majeur et sûrement à cause d'une jalousie maladive d'avoir à me partager, la rousse m'asséna sans crier gare un coup de boule rotatif - au moins - en plein sur l'pif, en me prononçant un mot que j'eus du mal à comprendre alors que je chutais en arrière le nez ouvert comme une fleur au printemps ! Dans une énorme gerbe d'eau, le sang bien mieux entre mes jambes alla alimenter l'autre excroissance sur mon visage, se diluant dans les eaux bouillantes du bain vaporeux. P*tain de b*rdel de m*rde c'que j'avais mal ! Mais elle était tarée celle-là !! C'est clair qu'elle allait pas avoir d'bonus sur ses tarifs sérieux ! Je pris appui sur une main pour me redresser hors de l'eau, l'autre bloquant mon nez alors que j'y instillais un peu de ma magie de soin pour stopper l'hémorragie.

Je tentais comme je pouvais de garder un air fier et viril malgré la situation. Le torse bombé, le menton haut, le reste faisait ce qu'il pouvait vu la situation. L'autre folle avait disparu, pas ma rancune. Seule Anîhl était restée là où elle se trouvait avant mon triple salto - au moins - arrière, tout près de moi, sa réaction guère étonnante vu la situation.

Ouais bah la situation, y'avait pas d'raison que j'ne sois pas le seul à en profiter.

- Anîîîîîîhlllllll, j'ai maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaal, fis-je d'un air exagérément théâtral. Je parcourais d'un rapide pas la distance qui nous séparait, plongeant ma tête entre ses seins et agrippant ses fesses d'une poigne ferme de mes mains, y trouvant une prise sure et diantrement confortable. Je faisais mine de sangloter, cherchant une poitrine compatissante et un fessier compréhensif. Je suis sûr qu'Anîhl était la femme de la situation, qu'elle comprendrait ma détresse. D'une voix étouffée par la douleur -aheum- je lui fis part du désarroi qu'était le mien. Mon trois-pièces se sent siiiiiiiiiiiiii seul, je suis un incompris .....

Pourquoi ne méritais-je pas moi aussi ma dose d'amour ? Je n'étais pas pire qu'un autre, bien au contraire ! Je finis par lever mon visage, pour croiser à quelques centimètres celui d'Anîhl, clignant des yeux d'un air de chien battu sans pour autant me décoller d'elle. Et p*tain, tu sais c'que c'est un commard ?....

Post n°2 Yiurshii - 838 mots:
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Dim 10 Sep 2017, 09:37


Eamon avait passé une journée harassante. Lorsqu'il se coucha, ce fut pour s'endormir comme une pierre, heureux de pouvoir s'allonger sur un lit moelleux et confortable. S'il sommeilla comme d'habitude, le monde dans lequel il fut projeté était doux et lumineux. Il était seul dans les premiers temps, peut être parce qu'il ne voyait pas les gens ? Ceci dit, il prit le temps d'examiner les fenêtres de la grande salle où une douce musique retentissait. Il se baigna dans la lumière de certaines, ayant l'impression de se réchauffer intérieurement. Le Rehla avec eu froid, il s'était pelotonné sous les couvertures mais cette sensation restait malgré tout. Un peu comme si elle était... réelle. Ce qui était étrange à ses yeux.  

« Désirez-vous boire quelque chose, Sir ? » Eamon se retourna prestement sous cette voix. Il aurait juré que c'était Sean mais, à la place, se tenait un valet cordial bien que légèrement impatient «  Merci.... » Il prit une petite flûte sur le plateau, laissant le laquais repartir à son office, plateau vide. Il avait pris la dernière boisson, c'était étrange, lui était-elle destinée ?
Secouant la tête, il décida de bouger pour de bon. Les vêtements dans lesquels il était engoncé étaient relativement confortables et surtout, beau à en mourir. La queue de pie qu'il avait relevait sa taille et étoffait sa stature, pourtant fluette. Il était vêtu de blanc, de noir et de fils d'or. Ses chaussures faisaient un petit bruit de claquement sur le sol, étouffé par les différents tapis dans les pièces respectives.

Invité de tous, il découvrit peu à peu le monde. Il n'avait pas voulu le voir la seconde d'avant, il n'avait pas désiré l'entendre. Maintenant c'était acquis et des dizaines de couples dansaient sur une gigantesque piste de bal. C'était un ballet enchanteur. Lui n'avait pas de partenaire mais, à cet instant, ça ne le dérangeait pas. Il se régalait à regarder les autres. Ainsi, tout en marchant, circulant près des murs, comme pour laisser toute la place voulu aux convives, il observa inlassablement ce quadrille interminable. Distrait, il bouscula quelques personnes par maladresse, dont les gémissements d'agacement eurent le don de le faire revenir à la réalité « Excusez-moi... » Mais le petit groupe de personnes ne prit pas la peine de l'écouter, se décalant, simplement offusqué. Légèrement las, il soupira se laissant tomber sur une chaise rembourrée. Comme une mélodie, une voix enchanteresse du fin fond des abysses, il entendit un son qui couvrit tous les autres. C'était cristallin, faible et petit mais ça existait. Curieux, Eamon se leva et commença à déambuler près des portes qui étaient libre d'accès. Quelque chose l'intriguait, bien plus que la salle de bal où il se trouvait.

Il passa un certain moment devant la salle qui était plongée dans le noir. Sans trop savoir pourquoi, il était attiré par celle-ci. Cependant, la musique venait d'ailleurs. Lorsqu'il arriva au montant de la salle suivante, il l'entendit enfin clairement. Le Rehla ressentit une grande mélancolie mais pourtant, il suivit le son. Le vestibule était rempli de costumes, de masques, et d'accessoires pour parfaire sa tenue. C'était un petit local qui ne payait pas de mine, avec en bout, une porte simple. L'homme prit le temps de se vêtir d'un loup et d'ajuster sa tenue pour qu'elle passe d'élégante à impeccable. Quand il franchit la porte, c'était un monde similaire à celui qu'il venait de quitter. Du moins en apparence. Tous étaient masqués, se cachant derrière des visages qui n'étaient pas les leurs. De même, les caractères étaient changés, dissimulés. Avait-il le temps ou l'envie de jouer à cela ? Il n'en était pas sûr. Ce qu'il voulait, c'était trouver l'origine de cette mélodie quelques peu enfantine. Au détour d'un des grands piliers soutenant la salle, il entendit une conversation voilée « Il n'y a pas de temps à perdre. Si nous voulons agir, il le faut et vite ! », « Calmez vous. Vous avez entendu les ordres comme moi : personne ne doit sortir de son rôle avant le signal. », « Je me fiche du signal. Vous me rejoindrez quand vous en aurez l'excuse ! » La femme mystérieuse lui passa à côté et partie sans même le remarquer. Il entendit l'homme soupirer et murmurer quelque chose d'inintelligible, avant de faire demi-tour pour partir de l'autre côté. Eamon fut prit d'une angoisse : que préparaient-ils ? Voulaient-ils saboter ce monde merveilleux dans lequel il se trouvait ? Jouer les détracteur d'un sommeil heureux ?

La mélodie, qu'il oublia totalement à la rencontre de ces individus, produit une note plus haute que les autres, le ramenant à la réalité. Et la réalité était tout autre. Il avait une femme dans les bras avec laquelle il dansait. Elle avait un masque comme le sien, très orné et qui faisait ressortir ses yeux. Le temps d'analyser la scène, de comprendre ce qu'il se passait, il entendit la mélodie incessante, celle qui l'appelait. Elle était joué par l'orchestre et lui tenait le rythme d'une danse. La main qu'Eamon serrait était fine et douce. Il comprit qu'il avait en étreinte le corps d'une femme fragile et en rien il ne voulait l'offusquer, la brusquer. Seulement, il ne pouvait pas s'arrêter de danser. Quelque chose le retenait, l'obligeait, l'en empêchait. Surpris, suivant le rythme répétitif, il bafouilla un peu « Je... Je suis vraiment confus... Je... Excusez-moi, je ne sais comment je me suis retrouvé ici et... Je me sens oppressé. Je n'arrive pas à vous libérer... Je suis terriblement confus je... » Mais ça ne servait à rien ne serait-ce qu'il essaye, il ne pouvait pas. Et il doutait que la Rehla qu'il avait en face, puisse faire quoi que ce soit également. Eamon commençait à sentir le stress lui nouer la gorge. Il avait du mal à déglutir : si cette femme criait ou se débattait, avec l'enchantement qu'il subissait pour être forcé à danser, il allait devoir s'enfuir et vite « N'ayez crainte je... je... » Il du s'éclaircir la gorge et prendre quelques secondes pour se calmer « Je ne vous veux aucun mal ! » Il dit cela d'une manière presque chevaleresque, bien que ce ne soit pas du tout l'effet qu'il voulait donner à sa phrase. Juste un peu d'assurance aurait été bien, mais pas de zèle...

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Dim 10 Sep 2017, 13:58


Je vois le sourire de la femme rousse se faner face à ma présence, et j’étouffe une exclamation de surprise quand elle envoie un coup de tête à Yiurshii, qui tombe carrément à la renverse. Quelle originale, celle-là. La rousse s’éloigne à grands pas dédaigneux, sans plus un regard ni pour le Réprouvé à terre ni pour moi. Je la suis des yeux avec incrédulité jusqu’à ce qu’elle disparaisse derrière le rideau de vapeur, puis je me retourne vers Yiurshii. Il se redresse tant bien que mal, le visage à moitié masqué par sa main. Ça ne suffit pas pour dissimuler le sang qui s’échappe à grands flots de son nez cassé. Mais un nez et un honneur en miettes ne suffisent pas à décourager l’homme, je le connais. Il s’approche de moi en gémissant et enfouit son visage dans mes seins. Je sens ses mains se balader vers mon bassin. D’ordinaire, je l’aurais probablement repoussé, car on ne m’approche pas aussi facilement, mais cette fois, je me contente d’éclater de rire. La vision du grand Yiurshii, qui gère avec fourberie et efficacité une bonne partie du réseau de trafic à Sceptelinôst, éconduit et couvert de sang, est bien trop cocasse. Une fois mon rire calmé, je baisse les yeux vers le sommet du crâne du Réprouvé. Le reste de son visage a disparu dans mes seins. Ma main fourrage dans ses cheveux avec une sorte de brusquerie à moitié compatissante et je hausse les épaules en réponse à ses interrogations.
-Je sais pas. C’est peut-être un homard doublé d’un c*nn*rd. Un homard c*nn*rd…
Je m’interromps là dans ma réflexion et mon air moqueur resurgit.
-Pose-toi des questions. Se faire jeter de cette manière c’est vraiment mauvais signe.
Ma main quitte ses cheveux et descend vers l’entrejambe de Yiurshii.
-Heureusement que je suis là, dis-moi, soufflé-je à son oreille.
Je serre mes doigts, puis les retire tout aussi vite, laissant le Réprouvé à sa frustration. Je viens de prendre conscience du monde qui nous entoure. Pas que j’en aie particulièrement quelque chose à faire, mais ça m’a un peu coupé l’envie de jouer le jeu. Je m’agite pour écarter Yiurshii de mon corps.
-Arrête de gémir et redresse-toi, lui adressé-je, agacée.
Je décolle tant bien que mal l’homme de moi et découvre ma poitrine ensanglantée.
-T’es salissant comme gars, c’est pas croyable, grogné-je. Tu veux pas arrêter de saigner un peu ?


Silo écouta d’un air songeur les réponses de la dénommée Kitoe. Il se perdit dans ses pensées, étonné de trouver un curieux écho dans son esprit aux paroles de la jeune femme. N’était-il pas allé se coucher dans son lit à la Citadelle, pas plus tard qu’il y a une heure ou deux ? Troublé, il fronça les sourcils. Était-il donc dans un rêve ? Non, tout cela lui paraissait bien trop réel par rapport aux songes un peu flous et imprécis qui peuplaient d’ordinaire ses nuits. Cela signifiait-il alors qu’il était éveillé ? Avait-il été transporté contre son gré dans ces lieux ? Mais alors, Anîhl et toutes ces personnes ici présentes étaient-elles dans la même situation ?
Embrouillé par ses réflexions, Silo laissa échapper un petit rire.
-Tout cela est très curieux, commenta-t-il. Si ça se trouve, vous n’êtes qu’un produit de mon imagination…
Il laissa cette remarque en suspens et se détourna légèrement pour masquer la confusion qui régnait sur ses traits. Il observa quelques instants l’activité dans la salle de réception, ses yeux bondissant d’un convive à l’autre sans s’arrêter dessus. C’est pourquoi il mit un bout de temps à réaliser que Kitoe avait lancé une suggestion et il dut s’arracher à ses pensées pour rediriger son attention sur l’Ange. Il sourit pour tenter de dissimuler son trouble.
-Explorons les lieux, vous avez raison, dit-il, les yeux baissés sur la jeune femme. Je suis curieux de découvrir ce qui se trouve derrière ces quatre murs.
Accompagné de sa nouvelle connaissance, il quitta le buffet et se dirigea vers le côté opposé de la salle, où s’alignaient six portes d’apparence identique. Il hésita un instant, puis entraîna Kitoe vers l’une des portes les plus à droite. Silo ne put retenir une exclamation. Dès que la porte s’était refermée sur eux, ils s’étaient retrouvés dans une plaine verdoyante et balayée par les vents. Il tourna sur lui-même. Plus de trace de quelque bâtisse que ce soit. C’était comme s’ils s’étaient téléportés à des centaines de kilomètres du bal.
Mais ils n’étaient pas seuls dans ces plaines. À une vingtaine de mètres de là, un attroupement de personnes semblait s’être regroupé autour de quelque chose à terre. Silo plissa les yeux.
-Qu’examinent-ils ? demanda-t-il à tout hasard à Kitoe, qui semblait aussi époustouflée que lui.
Parmi les individus présents, un homme aux grandes ailes blanches était courbé vers l’objet de l’attention générale. Silo décida de s’approcher. Une ambiance tendue émanait du groupe, et une tension dont il ne comprenait pas l’origine s’était nichée entre ses épaules. Arrivé à une dizaine de mètres de la scène, il lâcha une nouvelle exclamation, horrifiée cette fois. Avec la sensation d’avoir reçu un coup de poing dans le ventre, il venait de reconnaître la forme qui gisait à terre. C’était une Ange, dont le visage blafard et ensanglanté ne laissait aucun doute sur son état. Silo se mit à courir et se précipita aux côtés de l’homme ailé qui s’occupait déjà du cadavre.
-Que s’est-il passé, ici ? s’exclama-t-il à son intention, haletant sous l’angoisse. Que lui est-il… ?
Il s’interrompit en pleine phrase. Il venait de découvrir l’espèce d’œil qui avait été grossièrement taillé dans le front de la malheureuse. Silo fut pris d’un haut-le-cœur. Il ne put détacher ses yeux écarquillés de cette gravure macabre.
Qui avait donc été capable d’une telle horreur ?


Adam bâilla longuement et ouvrit les yeux. La vive lumière l’éblouit un instant, mais il s’y habitua rapidement et il put découvrir l’immense salle aux murs bleus. Le jeune homme eut un instant d’incrédulité. Depuis quand se baladait-il parmi les convives d’un bal ? Il observa les lieux avec embêtement. Il avait la sensation d’être dans un rêve lucide, dont il avait seulement entendu parler jusqu’à maintenant. C’était bien gentil, mais il ne savait pas quelle attitude adopter. S’il avait pu choisir son rêve lucide, il n’aurait pas fait apparaître une salle de bal. Il n’avait jamais assisté à la moindre réception et constatait en cet instant qu’il ne le regrettait pas.
Effarouché par la foule trop dense à son goût, Adam rasa les murs en direction d’un alignement de portes qui semblait lui promettre calme et tranquillité. Il en ouvrit une au hasard et s’y engouffra aussi vite.
Une odeur un peu étouffante de tissu poussiéreux prit l’assaut de ses narines. Adam découvrit les rangées désordonnées de vêtements aux couleurs chamarrées qui s’étendaient devant lui, dans une pièce aux dimensions démentielles. L’Orisha hésita. La situation prenait à chaque instant une tournure plus imprévisible. Il resta planté ainsi durant un moment, puis il osa se balader dans la salle, observant avec une curiosité non dissimulée les innombrables costumes qui l’entouraient. Il effleura quelques tissus, qui donnaient l’impression d’être d’une qualité un peu passée.
Au détour d’un tas désordonné de vêtements, Adam découvrit une nouvelle porte, un peu cachée par le bazar ambiant. Il enfonça la poignée et se retrouva dans une autre pièce, éclairée par une lumière tamisée. Ici, il y avait du monde, bien qu’il fût moins dense que dans la grande salle de réception. Les convives, en revanche, était tous déguisés et masqués. Adam comprit l’utilité de la pièce qu’il venait de quitter. Lui-même ne portait que sa tenue usuelle, constituée de cuir et de tissu sobre. En tâtant son visage, néanmoins, il réalisa qu’il portait un masque. À aucun moment, pourtant, il n’en avait enfilé un.
Mal à l’aise, Adam s’agita, toujours collé contre un mur à côté de la porte par laquelle il était rentré. Il commençait à trouver ce rêve lucide un peu oppressant et n’appréciait pas la sensation qu’il n’était pas le seul maître de cette situation.

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