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 [Quête] Le renégat des ronces [feat Romumu]

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Dim 11 Déc 2016, 23:08

Des mines désaffectées, vides. Il était vrai qu’il devait en avoir un certain nombre, depuis le temps que le commerce tournait avec… Elle y alla sans plus tarder. Elle souhaitait fuir cet étrange climat, trop misérable à son goût. Les gens étaient bizarres. Elle sentait qu’on la regardait et qu’on s’attardait sur sa présence, parce qu’elle était mieux habillée qu’eux. Elle se disait que ce serait plus calme « en bas ». Il avait voulu dire en face. Il suffisait d’aller tout droit, le chemin était encore marqué avec les passages et la poussière des roches. Elle allait à pas rapides. Les vieilles mines étaient un peu séparées du reste du chantier. La pression sonore descendit rapidement et elle en fut soulagée… seulement pour un court instant. Elle arriva bientôt devant un trou béant, qui s’enfonçait dans le sol sans la moindre précaution. La pente était relativement raide. Elle plissa les yeux. La pente était raide, puis plus rien. Le noir total. Le champ de vision ne s’étendait pas à plus d’une dizaine de mètres. Elle fit un tour autour d’elle. Non, évidemment, elle n’avait aucune source de lumière à emporter avec elle… Elle s’y risqua quand même. Elle prêtait attention au moindre de ses pas. Elle avait peur de glisser sur la pierre usée.


   Elle avait beau approcher, elle ne voyait pas plus loin. C’était comme si un mur de ténèbres s’était formé à un endroit précis. Elle se figea à environ deux mètres, lorsqu’elle comprit : sur le côté, collé au mur, un étroit escalier taillé à même la roche continuait la descente. Le reste n’était autre que le vide. Elle ne pouvait voir jusqu’où il s’étendait, mais elle en perdait déjà son souffle. Elle fit demi-tour, tandis qu’un frisson lui parcourait l’échine. Elle… allait se procurer une torche.


   Elle ne remarqua que le soleil était bien bas qu’à son retour. Il faisait plus frais, la luminosité avait bien baissé. Heureusement, elle avait sa lanterne. Elle avait dû le payer, pas loin de la baraque. Un ouvrier un peu trop curieux l’avait allumé, et elle avait dû s’armer de patience pour qu’il la lâche lui donne enfin son bien. S’il avait pensé un seul instant qu’elle allait lui raconter sa vie, il s’était fourré le doigt dans l’œil.


   Sa deuxième aventure, bizarrement, ne fut pas beaucoup plus rassurante que la première. Maintenant, elle avait confirmation de la présence d’un trou dix mètres après l’entrée, et elle avait aussi confirmation qu’il n’était pas des moindres. Quasiment plaquée contre le mur, elle s’approchait de l’escalier. Il devait faire cinquante centimètres tout au plus, et, alors qu’architecturalement – en théorie – ça avait l’air d’aller, elle commençait à douter de la solidité des marches. Une longue et profonde inspiration, elle osa poser le pied sur la première marche. Ca allait bien se passer… Deuxième marche. Elle avait les mains moites. Elle avait l’impression qu’elle allait perdre l’équilibre à tout moment. Elle tenait très fort la lampe pour ne pas la lâcher. Elle s’arrêta au bout de la troisième marche, fit quelques exercices de respiration et reprit. Elle était pétrifiée. Elle n’avait jamais pensé avoir autant le vertige, surtout qu’elle ne voyait pas le fond. C’était donc ça, qui rendait le tout terrifiant. Ne pas savoir où ni quand elle pourrait tomber.


   Le gouffre prit fin encore une dizaine de mètres après, ce qui faisait une cinquantaine de marches à descendre. Autant dire que le périple avait été long, pour pas grand-chose au final. Juste dix mètres sous terre. Reprenant son souffle et encore tremblante, elle examina son environnement. C’était humide, une voie avait été bouchée par des éboulements, des poutres n’ayant pas tenu. Des matériaux et des outils avaient été abandonnés sur place, mais pas grand-chose. Sur les quatre, il y avait trois chemins praticables. Avec un peu de chance, une chance sur trois de trouver le bon. Sur quatre même, si l’effondrement était récent. Elle tenta un premier chemin. Elle n’aimait pas du tout cet endroit. Elle ne pouvait s’empêcher de surveiller ses arrières, comme si un monstre allait surgir de nulle part. Comment des gens pouvaient-ils travailler là-dedans ? Elle ne voulait même pas le savoir. Elle était heureuse de ne pas avoir eu à grandir ici. Le tunnel se termina par une impasse. Sans plus d’examen et sans être plus rassurée, elle rebroussa chemin et s’engagea dans la branche suivante. Cette dernière était plus longue, elle tournait plus, elle se séparait même en d’autres bras qu’elle devait choisir et explorer un à un.



   Elle commençait à désespérer. Elle avait presque oublié son but initial, tant elle se concentrait sur « trouver, partir », ces deux seuls mots sans rien pour les accompagner. Elle avait froid. L’humidité était toujours plus désagréable et fatigante, d’autant plus qu’il y avait des courants d’air. Elle ralentit le pas lorsqu’il lui sembla que l’air se réchauffait et s’asséchait. Etait-elle proche d’une sortie, ou… d’une présence ? Argus ? Les battements de son cœur s’accélérèrent. Elle s’approchait de ce qui semblait être la source de chaleur, et bientôt elle put percevoir de la lumière. Elle posa sa lanterne sur le sol. Près d’un mur pour être un peu dans l’ombre, elle arriva bientôt devant une large impasse. Elle entendit un reniflement, des respirations. Elle arrivait au but.


~881 mots~
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Dim 11 Déc 2016, 23:15

   -Vous êtes ?


   Sa voix sinistre résonna. Chelae sursauta. Elle ne répondit pas tout de suite, et ne sortit pas non plus de sa cachette.


   -Inutile de me faire croire qu’il n’y a personne. On entend tout, ici.


   Ca oui. Mais ce n’était pas pour ça qu’elle ne bougeait plus. Elle avait simplement été surprise et ne savait pas comment aborder la conversation.


   -Argus Casteri ? …


   -Je n’ai même pas le droit de voir votre visage ?


   S’ensuivit un silence glacial. Ils ne se voyaient pas, et elle n’était pas sûre de le vouloir tout de suite. Et qui savait s’il ne la tuerait pas une fois qu’elle serait dans son champ de vision ?


   -Vous êtes ici pour m’arrêter, hein ? Sorcière ou Alfar ?


   -Alfar. On m’a chargée de vous sortir d’ici et de vous raccompagner hors de Drosera, mentit-elle.


   -Hm, je pensais vous tuer avant. Il rit un peu. Cet archer était incompétent, je suppose. Ash’latt est un enfoiré.


   Ils étaient d’accord.


   -On pourrait cesser de discuter et en finir au plus vite avec ces histoires, non ? Vous seriez mieux autre part sur le continent qu’ici.


   Il rit un peu plus fort. Il devait trouver ça absurde. En tous les cas, son rire était inquiétant. Elle l’entendit se lever, du moins elle le devinait. Elle se pressa un peu plus contre la pierre crasseuse. Elle était prête à sortir son arme si besoin.


   -Plus sérieusement. Nan. J’ai mes raisons.


   -Je serais ravie de les connaître.


   -Je serais ravi de vous connaître aussi. Le fait de n’entendre qu’une voix me donne l’impression d’être plus fou que je ne le suis déjà. Je ne suis pas armé.


   ... Mais il devait avoir d’autres atouts que les armes. Chelae songea à faire apparaître un clone. Cependant, elle voulait gagner sa confiance pour le faire sortir de là, l’éliminer et ainsi avoir la preuve qu’elle avait fait son travail. Elle lâcha le manche de son katana, souffla et sortit de sa cachette.


   Argus était face à elle. Une barbe mal rasée, des cheveux mi longs et gras, des cernes. Il était misérable. Elle ignorait depuis combien de temps il errait là, mais il n’était pas de la veille. Sa source de lumière n’était pas un feu, mais une sorte de pierre, probablement magique. Elle ne s’y attarda pas. Elle avait devant elle un hors-la-loi. Il siffla.


   -Vous êtes pas mal équipée. Oh, vous êtes blessée ? Qui vous a fait ça, l’archer ?


   -Non, un abruti. Elle n’en rajouta pas. Inutile de s’humilier plus. Allez, préparez vos affaires si vous le souhaitez, il est temps pour vous de sortir.


   Il posa ses yeux sur ses armes puis compatit à obéir. Tandis qu’il faisait sa besace de fortune, il continuait la discussion.


   -Comment va Ash’latt, tiens ? Vous avez dû le rencontrer, puisque vous m’avez trouvé…


   -J’en sais rien. Je m’en fiche. Dit-elle après deux secondes. Elle ne le quittait pas des yeux. Comme vous l’avez dit, l’archer était incompétent.


   Sous-entendu, ce dernier lui avait tout dit. Elle restait vague pour ne pas tomber dans un contresens. Elle ne voulait pas parler d’Ash’latt. Elle avait de plus en plus honte de sa décision. Argus passa son sac par-dessus son épaule, son étrange pierre lumineuse en main. Elle fit un pas sur le côté pour le laisser passer. Elle ne le montrait pas, mais elle avait peur. À tout moment il pouvait fuir ou s’en prendre à elle, et elle avait beau faire croire qu’elle avait du sang froid, cela ne restait qu’une illusion. Le silence était terrible, mais parler l’était tout autant. Ils marchaient. Chelae était juste derrière lui, les deux mains disponibles. Elle était vraiment tentée de faire apparaître un clone devant lui. Elle avait la sensation de n’avoir aucune maîtrise des évènements. Elle regrettait l’absence de Mormearn. Malgré les tentatives d’Argus, Chelae s’était fermée et elle ne répondait plus à aucune de ses paroles. Il abandonna assez vite. Le chemin inverse, au grand soulagement de la jeune femme, se passa sans encombre… jusqu’aux marches. Il pouvait la pousser rien qu’avec une pichenette, elle était sûre de tomber. Lorsqu’il remarqua qu’elle ralentissait, Argus se retourna, un sourire moqueur aux lèvres. Elle réagit au quart de tour et brandit son katana. Son clone apparut juste derrière lui, en silence. Il ne le vit pas.


   -Oh, du calme ! Je pensais que vous étiez là pour m’escorter ?


   -Je ne vous ai pas demandé de vous retourner. Son double se volatilisa. Ici, vous êtes un criminel. Avancez, c’est tout…


   Il lui sourit encore puis obtempéra. Il grimpait plus vite qu’elle. Elle n’aimait vraiment pas ces escaliers. Encore moins maintenant qu’elle devait s’acquitter de deux tâches : garder son équilibre tout en surveillant l’homme. Il regardait parfois par-dessus son épaule. Elle avait de plus en plus de mal à avancer. Ses mains redevenaient moites, son cœur s’affolait quand elle avait l’impression de vaciller ou de s’approcher un peu trop du vide. Elle respirait du plus calmement – et silencieusement – qu’elle pouvait. Il lui restait près de cinq marches quand lui eut terminé son ascension. Il l’attendit. Les bras croisés, il la regardait avec amusement. Il jouait. Il jouait avec sa peur. Il accentuait sa sensation de vertige, les yeux de la jeune femme étaient naturellement attirés par le vide terrifiant. Elle se forçait à fixer un point droit devant elle, et c’était dur. Elle ne vit qu’assez tard le manège auquel jouait le Sorcier. Mais elle était déjà presque paralysée. Il ne lui restait plus que trois marches. Elle était plaquée contre le mur, encore plus qu’elle ne l’avait encore été auparavant. Elle se força à accélérer. Elle avait honte, surtout qu’elle était vue. Elle parvînt finalement à la dernière marche. Elle le savait : son soulagement ne se manifesterait que lorsqu’elle se serait éloignée du bord. Argus l’attendait encore.


   -Un souci de vertige ?


   -N…


   Encore une fois, l’angoisse la prit et elle crut un moment basculer en arrière. Lui ricanait. Chelae se baissa pour reprendre son équilibre. Elle regardait Argus avec haine. Clone… Derrière lui. Un… Deux… Trois. Elle fit taire sa raison, autant qu’elle désirait faire taire sa peur. Elle bondit, arme en main. Argus recula. Le double l’intercepta. Celui-ci était aussi armé. Il porta sa lame sous sa gorge. Chelae avança, et d’un coup sec, la mâchoire serrée, enfonça son katana dans son abdomen. Elle détourna le regard. Du point de vue de son clone, elle l’égorgea, puis ferma les yeux. Elle sentit l’homme s’écrouler à ses pieds. Elle fit disparaître son double pour effacer cette sensation désagréable. Sa peur s’était dissipée aussi vite qu’il était mort… Il était mort… Maintenant que sa pleine conscience émergeait et reprenait sa place, elle se sentait mal. Elle osa un regard vers le cadavre. Ici, à l’ombre du tunnel, il serait suffisamment caché. Elle se baissa et fouilla avec dégoût dans sa main, récupérant la pierre lumineuse. Elle la glissa dans sa poche. Voilà qui serait plus discret. Elle quitta les lieux.



   Elle rentrait directement, sans repasser par les mines actives. La nuit était tombée il y a peu. C’était calme. Des dizaines de pensées défilaient dans son esprit. C’était bon, elle avait fait ce qu’elle avait à faire. Elle n’avait plus qu’à rédiger un bref rapport qu’elle comptait faire ce soir même, pour passer à autre chose ensuite. Elle aurait dû être soulagée. Elle n’y arrivait pas, et ce malgré toute sa bonne volonté. Elle était écœurée. A chaque fois qu’elle l’avait fait, qu’elle avait tué, c’était ce qu’elle avait ressenti. Elle ne se sentait plus elle, et c’était étrange et désagréable, voire terrifiant. Elle marchait. Les poings et les dents serrées. La gorge aussi. Elle respirait mal, et lorsqu’elle voulait se détendre, les larmes montaient. Et elle ne voulait pas qu’elles montent. Mais bon. Elle pleura quand même.


~1308 mots~
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[Quête] Le renégat des ronces [feat Romumu]

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