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 Toutes Fleurs Fanent [Pv: Lilith] [-16]

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Jeu 24 Nov 2016, 15:58




Nous pourrions croire que les atrocités du monde ne sont faites que dans les coins les plus sombres, qu’à l’abri des regards. Pourtant, la pire des atrocités reste celui, ou celle, que vous mettrez au monde et qui détruira celui des autres. Vous en croiserez tous les jours, vous leur parlerez, vous serez peut-être vous-même sur la sellette, pourtant… pourtant, même à la lumière, cet individu ne vous semblera pas plus menaçant que les autres. À Drosera, tous sont dangereux. Ils vous donneront un coup de main parce qu’ils auront eu même besoin d’un service, si vous êtes influent, ils resteront à vos côtés jusqu’à vous dépasser et vous laisser tomber, mais le pire des dangers reste celui dont on ignore le commencement ou même la fin. Un monstre qui ne connait ni ses limites ni ses réels désirs reste le plus dangereux. À la recherche de quelque chose qu’il ne possédera jamais, en proie à un sentiment qu’il ne contrôlera en aucun cas, qu’arrivera-t-il à ceux qui ne pourront pas l’en empêcher ?

Une brise, légère, sillonnait la ville. Les feuilles dansaient à sa venue, tandis que les rayons de lune peinaient à percer la cime des grands arbres. Si vous pouviez ne serait-ce que sentir cette noirceur qui embaume la ville. Si vous pouviez, ne serait-ce qu’un peu, entendre cette lourde respiration qui lui semble douloureuse. Voir ses jolies joues blanches, tantôt rosies par le désir. Ses lèvres devenir légèrement mauve, par le froid qui l’assaille. Si vous pouviez avoir le goût du fer, exhaler votre palais, tandis que ce liquide rouge coule à travers les dalles grises. Si vous pouviez… Si vous pouviez être moi, vous sauriez que rien ne peut arrêter le Serpent qui me ronge, si ce n’est la force brute. Mais personne ne connaît ce monstre mieux que moi, plus personne ne peut toucher l’homme à travers la bête, depuis longtemps sur la sellette. Mes doigts ôtèrent quelques mèches brunes de son visage. Mon regard n’était plus le même, il était semblable à ceux des hommes dont le sort des autres importait peu. Il n’y avait plus de stratégie, rien que l’animal qui prenait ce qu’il désirait : la passion dans la mort. Léto et moi étions une histoire révolue, pourtant, il y avait cette volonté de rattraper quelque chose qui n’existait déjà plus. Mes doigts s’immiscèrent dans ses cheveux, caressant du bout de ceux-ci, la femme qui se battait pour survivre. Sa respiration devenait de plus en plus lente, son regard vitreux et son cœur cessaient peu à peu de fonctionner. Son sang se rependait jusqu’à faire une flaque autour d’elle. Son corps deviendra de plus en plus blanc, ses lèvres de plus en plus mauves et ses yeux vert finiront blêmes, comme ces jolies poupées de porcelaine que l’on offre aux enfants. Cependant, celle-ci aura été rongée jusqu’à l’os. La peau de certaines parties de son corps pendait, ou était à terre. Rien de bien mortel au début, aucune artère n’avait été touchée, quasiment que des morceaux de viande sans importance, jusqu’à ce que sa jugulaire finisse entre mes dents, ses veines, ses artères. Plus son sang se déversait, plus l’image d’une fin heureuse disparaissait de ma mémoire, de celle de l’homme.

La lumière du jour faisait son apparition dans la Ville, dévoilant à la vue de tous le corps ravagé d’une femme. Des rumeurs circulaient, on entendit certaines histoires, certaines familles interdirent à leurs filles de sortir le soir. La vérité était que je chassais ailleurs que dans les rues. Je n’étais pas un prédateur de l’ombre comme certains aimaient à le croire. Non, le Serpent était plus vicieux, et il aimait tout autant commettre ses méfaits aux regards de tous, avant de refermer le piège et de s’abattre sur la proie. Les cadavres se retrouvaient au premier plateau, avec une marge de temps assez espacé pour ne pas totalement semer la panique. Du temps s’était donc écoulé avant que je ne remarque cette femme passé les portes du dispensaire tenu par Rùmil Durzol. Avant toute chose, nous remplissions un formulaire où nous y marquions les antécédents et tout ce qui pourrait nous être utilise sur le plan médical, mais également l’adresse de celle-ci en cas de soins à domicile ou d’impayé. C’était une technique assez simple qui consistait à lancer dans la discussion mon appartenance au plateau Círyon afin qu’elle morde à l’hameçon, et de montrer un certain intérêt pour elle. Qui pouvait résister à l’envie de s’élever ? Tout était lent, tout était fait pour durer jusqu’à la morsure fatale.  
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Mer 14 Déc 2016, 19:20


Toutes Fleurs Fânent


Drosera… La Majestueuse… C’était toujours un pincement avec un léger pincement au cœur que Tsakiel songeait à sa cité. L’incarnation même de l’élitisme. Combien de fois avait-il pu rêver, plus jeune de gravir son ascension et de l’achever dans les hauteurs d’Elenwë ? Y faire ses preuves, non pas pour sa race. Simplement pour lui. Que pouvait-il souhaiter en y revenant ? Lui qui ne devait se contenter que de la vie sur le premier plateau… Son expérience en tant que second sur le Libertad ne lui apportait toujours pas, ou du moins, pas encore, cette évolution qui lui tiraillait le ventre, ce désir permanent de prouver son excellence. Et les premiers pas à Drosera achevaient bien souvent de le remettre à sa place. Bien trop rapidement même.

Pourtant, malgré ce besoin viscéral que le second pouvait ressentir au fond de lui. Ce n’était pas sa volonté ce qui l’avait guidé vers ses origines. D’ailleurs, il pouvait même prier intérieurement William de l’opportunité dont il avait bénéficié. Qui aurait pu deviner qu’à bord d’une sinistre jonque, se terrait un marchand Alfar ? Et, comble de tout, qu’une fois que les pirates du Libertad eurent achevé leurs œuvres en pillant et saccageant leur nouveau bien, qu’il trouverait sur l’homme un décret royal qui lui permettrait de remettre les pieds dans sa ville natale ?

La Magnifique conservait ses portes closes. Nul n’entrait, nul ne ressortait. Le précieux sésame en main et après pris congé, le second tut évidemment la probabilité forte qu’il y avait qu’il ne puisse un jour repartir de sa ville. Pourtant, s’il devait mourir quelque part, ce ne pouvait être qu’à Drosera.  Le torchon que possédait le marchand, l’Ecorcheur, annonçait une étrange épidémie au sein de la cité. Tsakiel y avait encore quelques vagues connaissances qu’il souhaitait saluer et pour lesquels il pouvait faire l’effort de se manifester. Sans doute aurait-il quelques explications supplémentaires sur le contenu de cette épidémie.

Toutefois, à peine le second foula-t il du pied le premier plateau, que la lettre de cachet qu’il tenait en main disparut. Un soupir s’échappa de ses lèvres. La sortie ne serait donc pas possible… Un simple courrier ne quittait pas Drosera… Il lui serait donc même impossible de donner le moindre signe de vie à sa supérieure. Cette fois, une once d’agacement le parcourut. Avait-il réellement fait le bon choix ? Etait-ce vraiment sa place parmi les siens ?
Ces vaines questions s’évanouirent lorsqu’un cri d’horreur détonna à quelques rues de là. Des mouvements de foule contradictoires se croisaient, d’une part, les fuyards terrifiés, et de l’autre, les badauds les plus curieux dont faisait partie Tsakiel. Le spectacle à l’arrivée était à la hauteur de l’effroi perçu dans le hurlement déclencheur de cette animation. Un corps, celui d’une femme gisait sur la chaussée, déchiquetée. Ses dernières heures n’avaient pu faire l’objet que d’un long supplice… Dire que le second avait alors ressenti une forme de compassion serait faux. Ezechyel avait rappelé à lui cette femme, puisque visiblement, elle n’avait pas su affronter le mal qui l’accablait. Trop faible, elle ne méritait donc pas de compassion. Ce fut probablement les pensées les plus sympathiques que l’alfar fut en mesure d’avoir pour la victime.

Autour de lui, des rumeurs enflaient. Ce n’était pas la première fois qu’un corps était retrouvé ainsi. Un court instant, Tsakiel rapprocha l’article qui évoquait une épidémie et cette mort plus que suspecte avant de l’évacuer purement et simplement, absorbé par le climat de terreur qui s’instaurait désormais dans la ville. D’heure en heure, les tensions devenaient palpables, le sujet flottait sur toutes les lèvres sans oser être pleinement abordé. Comme si en parler à voix haute provoquerait l’auteur de ce crime. Sans y être insensible, une forme de curiosité malsaine s’installait. Après tout, les faits divers ne faisaient-il pas les beaux jours de la presse ? Cet engouement que peuvent générer les meurtres sordides et l’appât du sang s’établissait comme une règle universelle à n’importe quelle civilisation. Les plus hypocrites diront que c’est pour leur protection et leur bien-être, qu’ils ressentent ce besoin de savoir ce qu’il en est afin de s’en prémunir.

Suffisamment orgueilleux, Tsakiel ne se faisait pas l’affront de se cacher ses propres motivations. Une peur de l’inconnu ? Certes. Probable. Rien chez lui ne lui permettait de développer encore les talents des Amarantes, malgré ses ambitions démesurées compte-tenu de ses capacités. Pour autant, il savait. Cette ambiance sombre, cette peur qui s’instaurait. C’était une source de plaisir. Il en avait pleinement conscience. Un plaisir alimenté par le pouvoir qui rôdait, malheureusement, sans aucun sens de l’art et de la mise en scène, mais par un être, une chose, à part. Une forme d’élite qui avait le dessus sur ses proies. Un claquement de porte un peu brusque le tira de ses pensées. La nuit commençait à tomber, et beaucoup de demoiselles étaient fermement invitées par un de leurs proches à rentrer chez elles. Parfois par la force. Même l’auberge d’Anario ne se trouvait pas aussi animée qu’à l’accoutumée. Résigné, le second finit toutefois par s’y rendre. Au moins, l’alcool délierait sans doute bien des langues et permettrait d’ici peu d’heureux divertissements.


©gotheim pour epicode


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