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Déambulant entre les cerisiers – parce que c'est bien mieux de déambuler entre les arbres plutôt que dans l'allée conçue pour – le jeune 'homme' aux cheveux argent était perdu dans ses pensées – et arrivait, on ne sait par quel miracle, à ne rentrer dans aucun arbre. Recevoir un conseil spirituel de la part d'un Esprit lui avait paru assez singulier au premier abord, puis assez logique après réflexion, mais probablement que la divine demoiselle ne s'était pas démenée pour lui dire trois mots afin qu'il réfléchisse sur elle, mais plutôt sur lui. C'était toutefois plus fort que lui, il avait fallu qu'il s'intéresse un instant à cet Esprit plutôt qu'à ses propres pensées – dans un sens, c'était être honnête avec soi-même vu que cette curiosité faisait partie intégrante de lui. Il ne s'était jamais intéressé de très près à l'histoire des Esprits du Temple, sa culture se limitant à celle du bas peuple, à savoir les légendes à propos du cristal maître et des Aetheri. Il n'avait jamais jugé utile de faire des études de théologie plus approfondies. Et pourtant, à présent qu'il s'était retrouvé face à cette femme lisant dans ses pensées comme dans un livre ouvert, il se sentait intrigué.

Jamais auparavant, au cours de sa vie d'Humain, ne s'était-il intéressé à la magie et à ses mystères, qui semblaient avoir son importance au sein de ce lieu irréel, dont les limites se confondaient avec celles de la volonté de ses créateurs, autrement dit les Esprits du Temple. Mais de manière plus concrète, il ne s'était également jamais intéressé à la magie des êtres de ce monde, qu'ils soient humanoïdes ou divins. Il avait été Humain, un Humain qui s'était cantonné à sa propre existence, et limité à ses propres limites. Même la magie d'Eyaël, son Ange gardien, ne l'avait jamais intrigué très longuement. Peut-être était-ce pour cela qu'il avait eu tant de difficultés à accepter sa transformation en Elémental. Même des mois après son changement de nature, il n'avait pas réussi à accepter totalement son existence, se servant de ses nouveaux pouvoirs sans pour autant les intégrer à sa propre existence. Cette magie qui s'était infiltrée insidieusement en lui lui était demeurée étrangère pendant bien des mois, son esprit refusant de voir les choses en face : il avait été transformé de manière irréversible en être de magie. Loin de rejeter ce constat de tout son être, il avait simplement préféré le fuir, ne souhaitant pas en porter les conséquences, comme être lâche qu'il était.

A présent, il avait accepté. Il manipulait cette magie comme partie de lui-même. Il avait même été jusqu'à partager de manière éphémère son Elément avec un autre, au cours d'une brève mais intense expérience. Qui ne lui avait pas été désagréable. En fait, il s'était rendu compte, de manière générale, que manipuler l'énergie magique ne lui était pas forcément déplaisant, quand bien même ses nouveaux dons lui causaient de temps à autre des échecs plus ou moins grands, plus ou moins risibles. Mais il n'arrivait plus à s'en offusquer comme il l'avait fait lors de ses premiers mois de vie d'Elémental. Il avait ouvert cette boîte qu'il s'était refusé à ouvrir pendant si longtemps, et dans cette boîte où se trouvaient certaines questions et certains problèmes refoulés, se trouvait également un plaisir nouveau, de la magie à l'état pur. Electrique. Cependant, même à présent, alors qu'il avait ouvert cette fameuse boîte, il ne parvenait pas à comprendre totalement ces sentiments nouveaux, et ce souffle de vie nouvelle que lui procurait son Elément.

Le jeune 'homme' aux cheveux argent s'arrêta un instant sous l'un des multiples cerisiers en fleurs, et leva son regard vermeil vers la cime du végétal. Rien ne distinguait cet arbre de ses voisins. Mais cet arbre, tout comme ses voisins, étaient-ils vraiment réels, lorsqu'ils n'étaient nés que par le caprice d'êtres puissants capable de soumettre les lois de l'espace ? La main de l'Elémental vint se poser à plat sur l'écorce de l'arbre. Question stupide. Lui aussi, en quelque sorte, était né du caprice de quelqu'un. Sa transformation en Elémental n'avait été au final qu'un caprice d'Ange et de Magicien. Les yeux de l'Elémental se fermèrent un instant, tandis qu'il se rendait soudainement compte que sa réflexion avait bien dévié de son sujet initial. Finalement, l'Esprit était en quelque sorte parvenue à orienter légèrement sa réflexion.

« Tu commences à comprendre. »

Doucement, il ouvrit les yeux, et se retourna, posant de nouveau son regard vermeil sur cette jeune femme aux cheveux longs aux reflets bleutés, dont les prunelles céruléennes étaient capable de lire la totalité des pensées de ses interlocuteurs. Le jeune 'homme' demeura silencieux, sachant qu'il était de toute façon vain de prononcer une quelconque parole en la présence de quelqu'un qui lisait directement dans les esprits – surtout le sien qui n'était pas habitué à résister à l'intrusion mentale des autres.

« Mais tu as encore du chemin à faire. Trop, d'ailleurs. Penche-toi donc un peu sur ta pitoyable existence. »

L'Elémental ne répliqua pas. Car il sentait que, quelque part, il ne devait pas prendre l'adjectif au sens où on l'entendait couramment. Pitoyable. Qui attire la pitié. Mais l'Esprit s'évanouit une nouvelle fois dans la nature, comme elle l'avait fait une première fois, sans qu'Ercan ne laisse échapper quoi que ce soit.

Xena, quant à elle, avait observé silencieusement les résidents du temple s'entraîner, et avait même été invitée par certains d'entre eux à s'exercer. Bien sûr, la jeune femme n'ayant pratiquement aucune notion de combat, elle s'était retrouvée rapidement en difficulté, mais son enthousiasme et sa persévérance avait permis aux jeunes combattants de ne pas trop désespérer... Et quand bien même elle demeurait relativement peu douée en matière de combat, ses performances physiques demeuraient tout de même honorables. Seulement, après quelques coups ramassés en pleine poire, quelques échanges sympathiques et compagnie, la jeune femme abandonna les apprentis du temple, s'excusant et leur promettant de revenir bien assez tôt. S'entraîner au temple, c'était fun, mais le faire à plusieurs devait probablement l'être encore plus. Et pour le moment, elle n'avait pas d'Ercan sous la main...

Revenant dans la salle de réception, elle balaya les environs de son regard gris acier, étudiant chacun des protagonistes présents dans la salle. Avant de, finalement, jeter aux orties toute considération technique, s'approcher du buffet et se jeter sur le premier venu dont la tronche lui revenait – à savoir un Alfar plutôt grand, aux cheveux ébène et aux traits fins tenant un verre de vin dans la main. Sans plus de cérémonies, elle lui tapa sur l'épaule et lui lança, sur un ton jovial :

« Hey dis ! Tu veux pas ram'ner ta fraise trente secondes – voire plus ? Bouffer, c'est cool, mais bouger, c'est encore mieux ! »

Son pouce pointant l'issue menant au terrain d'entraînement, Xena afficha un grand sourire, ne se sentant aucunement embarrassée – à vrai dire, elle ne serait probablement celle gênée par son propre manque de politesse.

Spoiler:

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Lucy resta paralysée. Cette femme ? Cette enfant ? Vraiment ? L’ange était bouleversé. Elle avait des bouffer de chaleurs et ne savait plus où donner de la tête. Si elle c’était attendue à ça. Comment son fils avait osé lui cacher ça ? Pourquoi ? Ca expliquer sa réaction, bien que non ça n’expliquer rien du tout. Elle n’était pas en colère, mais profondément blesser. Elle venait tout bonnement de rencontré sa belle-fille et personne n’avait était fichu de la prévenir avant ? Alors Neros… Lucy posa vivement à main sur sa bouche n’en revenant pas. Elle venait de perdre un fils. Par tous les Dieux, c’était affreux ! Lucy réalisé la chose et elle était si énorme que le poids sur ses épaules n’en fut que plus accablant. Quelque chose n’allait pas, quelque chose cloché. Oui, et elle n’aimait pas ça. Tout ce trouble, tous ces mystères, Lucy ne se plaisait pas dans les confidences et les secrets et elle avait la sensation qu’en réalité si son fils ne lui avait pas dit, il n’y était pour rien, que les aveux de cette femme était belle et bien quelque chose de secret. La façon dont cela lui avait était soufflé, les réactions de son fils. Lucy sentait son rythme cardiaque s’accéléré. Ils voulaient la tuer, elle qui avait un cœur si fragile et déjà si mal mener, elle devait en plus supporter une famille disloqué. Il fallait qu’elle s’assaille, elle aller faire un malaise, elle se sentait défaillir. Simplement elle n’eut pas le temps de tourné de l’œil qu’elle vit dans son angle de vue, un homme arrivé telle une furie pour s’en prendre à un jeune homme qui ne lui avait vraisemblablement rien fait. Grace au ciel, ce pauvre garçon trébucha et fit une jolie chute, d’après Lucy c’était la justice divine, mais lors ce qu’elle vit son fils débarqué, elle sentit que très vite la justice aller éclater en vengeance.

Il fallait voir. On ne s’en prenait pas comme ça a un enfant sans en payé les conséquences, et les conséquences c’était le poing du réprouvé dans le nez du vampire. Tout ce passa très vite. Zéleph attrapa Amadäus par les cheveux pour lui cogner la tête contre le sol, Lucy courra vers lui dans un « Shizuo calme toi ! » très convaincant. Le sang gicla, a la seconde où Zéleph fut violement projeté en arrière. Grimacent sous la douleur d’un dos soudainement bien engourdi, il ouvrit les yeux sur un esprit qu’il détester et lui souriait. Haroun était très satisfait de la situation, remettre à sa place le seigneur des deux rive c’était comme éduqué un chien déjà âgé, il pouvait lui taper autant de fois sur le nez qu’il le voulait, l’animal recommencerait et c’était ça qu’il aimer chez le réprouvé : pouvoir l’écraser comme le misérable insecte qu’il était. Zéleph voulu ce relever, mais Haroun l’en empêcha posant simplement son pied sur sa poitrine, le bloquant avec une force redoutable. « Non, non, non. Coucher. » Le roi le fusilla du regard. Qu’est-ce qu’il pouvait haïr cette imbécile. Simplement si les autres esprits le laisser faire c’était que pendant ce temps Lucy c’était approcher d’Amadäus pour regarder sa blessure. Son visage était déformer et couvert de sang, rien de très beau à voir. Elle lui sourit gentiment en approchant ses mains. « Laissez moi faire. » dit-elle avec douceur. Il avait peut être fait quelque chose de mal, mais il ne mérité pas pareille traitement. L’ange soigna alors les blessures de l’être maléfique. Allonger a quelque mètres, il était évidant que si Zéleph était libéré il recommencerait et sur tout cette fois ne supporterait pas que sa mère vienne en aide à pareille vermine. Une fois le soin prodigué, Lucy vérifia son travail, puis sourit à nouveau. « Voilà, comme neuf. » Elle était adorable avec tout le monde, tout le monde sauf. « Vous pouvez le laissez s’il vous plait ? » Ceux qui s‘en prenait à son fils. Simplement son ton dur et son regard sérère ne fit que faire rire l’esprit des cartes, qui pourtant retira son pied du torse du roi, pour disparaitre dans un léger ricanement. Même libéré, Zéleph ne bougea pourtant pas et à sa place n’importe qui en aurait fait autant. Lucy si douce et adorable petit ange était terrifiante quand elle avait ce regard, des éclairs ambrant le doré de ses yeux. « Tu te rend compte que tu aurais pu le tuer ? » « Je maitrise ma force. » Après un long silence, ou le roi n’osé par regardé en face sa mère, elle finit par tapé du pied. « Tu vas aller t’excuser. » A cet instant le réprouvé éclata de rire. C’était trop beau. Elle le traité comme si il avait toujours 5 ans. Comme si rien n’avait changé, et quelque part pour eut tout était resté figer. Lucy, elle n’allait pas se laisser moquer par son fils qui bien que plus grand qu’elle de deux bonne tête. Ah ça le faisait rire hein ? L’ange ce pencha, attrapa son fils par l’oreille et lui tordit de la façon la plus douloureuse qui soit. Le roi sentit une douleur affreuse lui envahir l’oreille alors qu’elle chauffer jusqu’a lui bruler. « Maman lâche moi ! » Le pire c’était qu’il ne pouvait rien faire, ou n’osé rien faire, c’était sa mère, elle était tout bonnement intouchable. Lucy, ne dit rien, très agacé par le comportement puéril de son fils, elle le traiter comme l’enfant qu’il était. Le faisant ce mettre à genoux, il fut plus simple pour elle de l’amener a Amadäus. Cette fois c’était certain l’image du roi des réprouvés était fichu.

En face du vampire Lucy fixa méchamment son fils. « Alors j’attends ! » « Je ne m’excuserai pas, il s’en est pris à un enfant, sans raison, il l’a mérité ! » Levant brusquement les yeux vers le vampire, il lui paraissait évidant que son fils lui disait la vérité, il ne s’en prendrait pas à quelqu’un de beaucoup plus faible que lui sans raison, d’ailleurs il ne s’en prenait jamais à quelqu’un par pur plaisir, c’était son fils tout de même. Décidément très irritable aujourd’hui, Lucy attrapa vivement l’oreille d’Amadäus pour lui faire subir le même traitement. L’un a genoux devant l’autre, soufrant le martyr grâce à la torture made in Lucy, ils avaient intérêt à être obéissant sinon ça aller chauffer. « Bien, excusez-vous ! » Haroun était réapparut derrière elle, ricanant devant ce spectacle. Le petit Zéleph se faisait réprimander par sa maman et l’adorable Amadäus avec lui. L’esprit des cartes trouvait cette ange remarquable, et sa technique pour calmer un colosse tel que son fils était admirable, elle qui faisait à peine un mètre cinquante de haut, mettait à terre un homme de presque deux mètres et extrêmement puissant en une seul prise. C’était Hans qui aller être jaloux. « Madame il faudra que vous m’appreniez. » dit-il ses serpent sifflant sur sa tête, mais Lucy l’ignora totalement, elle n’avait pas non plus l’intention de rester là à attendre des heures que ces deux idiots ce serre la main.

Spoiler:

Résumé:

Mon regard gris acier rivé sur cette femme respirant la grâce, je demeurais immobile, incapable de faire un pas en direction de celle qui m'avait pourtant pris sous son aile depuis mon plus jeune âge. Elle m'avait recueilli, offert un nouveau foyer et une éducation. Pourtant, le seul souvenir de tendresse de la part de cette femme était celui d'une main recueillant en son sein une petite Fée ayant perdu son jardin de naissance, une main protectrice que je n'avais plus jamais revue. Sans faire preuve de cruauté ou de malice envers moi, cette dame était seulement demeurée lointaine, inaccessible, au cours de mes années passées au manoir Taiji. Je n'étais que l'un de ces multiples enfants recueillis, et il n'y avait aucune raison pour qu'elle m'offre plus d'attention qu'à un autre de mes frères, surtout lorsque j'étais loin d'être le plus brillant de ses enfants. Je ne m'en étais jamais vraiment plaint, et avais fini par me faire à l'idée de cette femme distante et inaccessible, image de gloire et de beauté. Faire de moi-même un pas vers cette femme d'exception m'était impossible, car je faisais partie de ces gens normaux qui ne peuvent qu'admirer l'exception sans jamais l'atteindre. Et malgré tout, j'étais également incapable de détacher mon regard de cette femme, incapable de m'esquiver alors qu'elle était celle que je me devais d'appeler 'Mère'.

En outre, toutes considérations psychologiques écartées, la dame aux cheveux blonds était au milieu d'une discussion que je ne pouvais me permettre d'interrompre. Je n'étais certes pas l'être le plus poli que ces terres n'aient jamais porté, mais il s'agissait tout de même de ma mère.

…

Ma mère ? Cette pensée, à peine formulée, m'échappa, tombant dans l'oubli alors que surgissait de la salle de réception un homme plutôt bien taillé, aux cheveux noirs et aux prunelles céruléennes. Je m'écartai légèrement du chemin, laissant l'homme se diriger vers les deux dames, interrompant leur discussion, et prenant soin de me trouver à une distance suffisante pour ne pas entendre malgré moi l'échange des trois individus – écouter aux portes, même sans portes, ça n'avait jamais été mon truc. Mon regard se posa de nouveau sur cette femme blonde... Qui était-elle ? Quelle était la raison de ce malaise qui me saisissait à chaque fois que mes prunelles se posaient sur cette jeune femme ? Je me massai les tempes, alors que l'homme aux cheveux noirs laissait de nouveau seul l'Ange et son interlocutrice. Quelque chose ne tournait pas rond chez moi. Comme si mon esprit se plaisait à créer des mini-trous noirs de temps à autre, juste parce qu'il en avait envie. Je détournai mon regard, me concentrant sur le sol à mes pieds, tentant de mettre un peu d'ordre dans mon esprit aux tendances foireuses.

Seulement, lorsque je levai de nouveau les yeux pour poser mon regard sur la dame blonde et l'Ange, celui-ci croisa celui émeraude de la première, qui s'était approchée de moi, suivie par un tigre majestueux. Surpris, je demeurai muet alors que la dame m'adressa la parole, devant s'y reprendre à deux fois pour parvenir à m'adresser des propos qui, ravivèrent soudainement une souffrance que je m'étais efforcé d'écarter du mieux que je l'avais pu, sans pour autant parvenir à la faire disparaître. Incapable de répondre, je demeurai figé, alors que cette mère, qui ne m'avait jamais adressé d'excuses de ma vie, partageait soudainement ma peine, celle que j'avais éprouvée en retrouvant, après tant de temps passé à l'écart du manoir, l'un de mes demi-frères écrasé sous un bloc de pierre massif. Quand bien même je n'avais jamais été très proche de Neros, affirmer que j'avais été indifférent à sa mort aurait été un mensonge. Et, n'achevant pas de me surprendre, les bras de ma mère m'enlacèrent, et ses larmes se mirent à couler. Timidement, je refermai mes propres bras autour de son corps, qui me parut soudainement frêle.

« Mère... »

Un souffle, un murmure. C'est tout ce qui parvint à franchir mes lèvres, alors que je m'efforçai de refouler mes propres larmes. J'étais d'une sensibilité qui aurait fait rire la plupart de mes frères... Mais devant cette femme qui m'avait toujours paru inaccessible, et qui à présent laissait libre court à son chagrin sur mon épaule, je ne pouvais être indifférent. J'étais loin de pouvoir appréhender tout ce qui pesait sur les épaules de cette dame, mais je ne pouvais m'empêcher de réfléchir ses sentiments, alors qu'elle avait ravivé en moi une peine qui m'avait plus atteint que je n'avais voulu le croire. Lorsque ma mère recula, je ne la retins pas, et ne pus répondre au sourire qu'elle m'adressa avant de disparaître.

Et de nouveau, je demeurai immobile au milieu de cette allée de cerisiers en fleur, encore plus perdu qu'avant. Je n'eus guère cependant le temps de remettre de l'ordre dans mes pensées, de faire le tri des sentiments, un huluberlu apparaissant soudainement de la salle de réception et fonçant sur moi en me lançant des menaces. Qui n'aboutirent pas vraiment puisque l'huluberlu en question se prit les pieds dans une racine et s'étala de tout son long au sol, avant même que je n'ai pu réagir. A vrai dire, j'étais loin d'être d'humeur à m'occuper de quelqu'un me cherchant des noises. Si je m'étais trouvé dans mon état normal, probablement aurais-je au moins haussé un sourcil devant cette attaque incongrue, mais je n'avais vraiment pas la tête à me préoccuper de ce genre de chose. Probablement me serais-je éclipsé sans accorder plus d'attention à mon agresseur si un poing ne s'était pas retrouvé en plein dans la tronche de ce dernier.

Surpris, je fis un pas en arrière, et posai mon regard sur l'homme aux cheveux ébène que j'avais déjà vu quelques minutes plus tôt, qui était venu aborder l'Ange discutant avec cette femme blonde... - qui était cette femme blonde déjà ? Seulement, il semblait que nul n'était vraiment enclin à me laisser le temps de me remettre de mes émotions. Déjà que je venais de vivre quelque chose d'inhabituel, voilà que tout le monde se sautait dessus autour de moi sans que je ne comprenne le pourquoi du comment... Quelques instants auparavant, j'étais seul après avoir enlacé cette dame blonde – oula, quelque chose sonnait louche là-dedans – et à présent, un type louche, un homme baraqué, un Esprit et une Ange formaient une troupe hétéroclite qui semblait s'être formée à cause de... moi ?

Comme si cela ne suffisait pas, s'ensuivit une scène des plus insolites, durant laquelle l'Ange usa de son autorité apparemment parentale pour réprimer un type qui me dépassait d'au moins deux têtes et d'un outil apparemment encore plus efficace pour le forcer à s'excuser auprès du type louche qui m'avait sauté dessus – ou plutôt, tenté de. Et quelque chose me disait que si j'intervenais dans cette scène de punition infantile, je risquais m'en mordre les doigts.

« Je suis pas un enfant, grommelai-je à voix basse. »

Je regrettai presque immédiatement mes propos, et priai pour que l'Ange ne les ait pas entendus. Mais à vrai dire, j'étais un peu vexé de m'être fait qualifier d'enfant par ce type aux cheveux noirs qui était parti au quart de tour en voyant l'huluberlu me sauter dessus. Bon, d'accord, je faisais pas mes presque vingt ans et j'étais une Fée, mais... bon.

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Résumé:

« J'irais seule, ne t'en fais pas. » dit doucement Ophalee à son amie Anna. « Comme si il ne t'arrivait jamais rien quand tu voyage ! Tu sais, je me fais du soucis pour toi. Regarde, j'ai des cheveux blancs à présent, tu n'as pas honte ? » Ophalee s'approcha de la femme qui la considérait comme sa soeur et déposa sur son front un baiser. « Je te remercie pour tout ce que tu fais pour moi Anna, mais à ta place j'éviterai de penser à ce genre de malheur, ce n'est pas bon pour la santé ni la chance. Et puis, tu sais, Phoebe veille sur moi, elle l'a toujours fait. » « Quand est-ce que tu rencontreras la nouvelle Reine d'ailleurs ? » La fille haussa les épaules, pour l'instant là n'était pas sa première préoccupation. « Et tu comptes aller où ? » Anna agissait comme si elle était sa mère. Vu son âge, Ophalee dirait plutôt comme une grande soeur. Elle était jeune et malgré cela, elle s'inquiétait beaucoup trop pour la demoiselle. « Je compte aller aux temples, les esprits m'ont contacté. » « Pourquoi aujourd'hui ? » « Hier, aujourd'hui, demain.. Qu'importe au final, je suis l'une de leur disciple. » « Ah ? Et ? » Ophalee soupira. « Et je dois me présenter lorsqu'ils m'appellent. » En effet, même si cela faisait longtemps qu'elle n'était pas allée au temple, il fallait qu'elle y aille, c'était de son devoir de disciple de la voie de la tortue. Qui sait qui elle rencontrerait là-bas ? « Tu diras à Fonille que je suis partie, je ne sais pas quand je reviendrais. » « Comme d'habitude ... T'es sûre, Gabriel peut toujours t'accompagner, tu sais ? » « Merci Anna, mais ça ira. » La bélua lui sourit avant de quitter la pièce, habillée d'une façon simple et discrète ; couverte de noire. Et c'était parti, pour le temple aux esprits...

Bien sûr qu'elle ne voyageait jamais seule. Grâce à Tu'hum, un jeune dragon, elle survolait plus rapidement les étendues des terres. Outre le fait de pouvoir voler, ce dragon possédait la caractéristique de changer de taille. Il ne serait pas difficile pour celui-ci de se faire passer pour un lézard lors de la soirée. Elle lui caressa le haut du crâne, le chevaucha et s'envola en direction des terres mystérieuses. Le trajet n'allait avoir aucune pause. Cela, en somme, représentait un voyage de quelques journées ce qui n'étaient pas non plus considérables. Grâce à la bourse magique qu'elle avait autour du cou, celle-ci pouvait stocker tout ce dont Ophalee avait besoin, et il y avait largement assez à l'intérieur. Elle caressa l'un des colliers qu'elle avait autour du cou, le jumeau de celui que possédait Axel. Elle se demandait qu'est ce qu'il pouvait bien faire à présent... Elle était si loin de lui et parfois, Ophalee ressentait ce qu'il avait sur le coeur ou même à l'esprit. Toutefois, afin de respecter l'intimité des lieux du Temple des Esprits, elle l'enleva et le rangea dans sa bourse.

Autrefois, elle aurait eu le mal de l'air. Elle ne supportait pas un seul des voyages et avait le vertige. Aujourd'hui, tout était différent. Elle montait facilement Tu'hum et le conduisait à merveille. En réalité, elle lui intimait juste le lieu et en règle générale, il s'y respectait.

Durant le voyage, elle eut le temps de se poser mille et une question et d'aborder le sujet suivant :que ferait-elle lorsqu'elle rencontrerait Kitsune ? Après tout, elle était une Gardienne de Phoebe et lorsque ses missions seraient terminées, elle devrait la voir, c'était d'ailleurs impératif, Anna l'avait soulignée. D'ailleurs il fut marrant de constater que c'était une humaine qui rappelait la hiérarchie de la race à une bélua qui ne s'y connaissait pas réellement. A l'instar où elle pouvait prier Phoebe tranquillement, le reste importait peu. Du moins...

Le dragon avait fier allure. Il avait les écailles de couleur cuivre et un corps majestueusement musclé. Ses ailes d'écailles et de membranes étaient étirées au possible et tel un roi, il possédait une couronne de cornes au sommet de sa tête. Sa gueule étirée présentait des dents pointues. Seule chose qui pouvait le caractériser d'un dragon normal était ses pattes. En effet, celles-ci étaient plus grosses que les normales car il savait creuser la terre mieux qu'un nain. La peau écaillée du dragon était douce. Pour le moment, il ne présentait pas toutes les caractéristiques d'un adulte car sa peau n'était pas aussi dure que la pierre. Tous poids comme toute lame étaient supportés au possible, sans plus, tout comme Ophalee.

Ils arrivèrent bientôt, Tu'hum se rapprocha de la terre en perdant de la hauteur. Le couple quitta les nuages pour se présenter à la terre qui avait manqué à la jeune demoiselle. Elle eut un sourire timide, s'accrochant au corps du dragon qui à plusieurs reprises feinta le vol en pique - ce qui ne rassurait pas toujours la bélua. Enfin, à quelques dizaines de mètres encore au-dessus du sol, ils virent un calèche et ce fut avec un peu de mal que le dragon garda la même vitesse. Il avait un vol plus tranquille et moins rapide mais voyant qu'ils étaient bientôt arrivés, il chauffa ses ailes au maximum pour faire plaisir à sa soeur, Ophalee.

Enfin, ils se posèrent au sol, dégageant une petite vague de poussière lorsque les ailes du dragon rentrèrent en contact avec la terre qu'il aimait tantl. Ils n'étaient pas loin de la calèche. Ophalee descendit et de suite s'étira dans toutes les positions car ses muscles étaient endormis. Elle n'avait pas réellement bougé sur le dos du dragon. Celui-ci regarda en direction du véhicule puis fixa sa soeur. Il semblait posséder un sourire, un peu moqueur. Elle leva la main et lui poussa la gueule « Regarde ailleurs, tu me gênes. » Il toussa. Finalement, lui aussi s'étira. Il n'était pas prêt de revoler avant quelques heures. Afin de le remercier, elle passa sa main derrière son crâne, c'est à dire derrière la couronne de cornes et gratta. La queue du dragon tapa plusieurs fois contre le sol. Cela faisait horriblement de bien ! Il en frissonna, elle rigola.

Plus loin, elle entendit des voix. Ophalee s'arrêta un instant puis leva son regard bleu vers le ciel avant de centrer son attention sur le magnifique lézard géant qui, de ses yeux ambre, continuaient de la fixer. Elle se mit à chuchoter « Je n'irais pas sans toi. » Elle était marrante cette Ophalee, ne voulant au départ pas y aller seule, elle se retrouvait désormais à presque supplier son ami pour qu'il ne la quitte pas de suite.

Résumé:

Une gamine excitée à l'idée de jouer avec un tout nouveau camarade de jeu, voilà ce qu'était dans le cas présent la Réprouvée hyperactive. Son sourire s'élargissant lorsque l'Alfar accepta de la suivre – si il avait refusé, peut-être aurait-elle envisagé de le traîner par la force avec elle ou embêter tout un tas d'autres gens dans la salle de réception pour qu'au moins un invité accepte de la suivre – elle guida ce dernier au terrain d'entraînement, à la limite de courir. Elle avait perdu son Ercan favori qu'elle préférait laisser seul en train de réfléchir à ses problèmes existentiels – et ouais, malgré ses défauts, la demoiselle aux cheveux bicolores était capable de noter ce genre de détail, aussi surprenant que cela puisse paraître – mais venait de trouver une autre victime à son hyperactivité et à sa motivation débordante. Que demande le peuple ? C'est en sautillant que la jeune femme aux prunelles gris acier franchit l'accès au terrain d'entraînement, tout en lançant un compliment joyeux à l'Alfar qui avait accepté de la suivre :

« T'es génial, mec ! »

Une étendue d'herbe bien dégagée, des gens motivés, et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Avec un sourire satisfait, Xena balaya le terrain d'entraînement du regard, où se trouvaient encore bien peu d'invités. Bien trop peu, selon elle. Elle ne niait pas le plaisir que procurait la bonne chaire, mais sa raison de vivre se trouvait dans l'activité, dans le mouvement. Et si elle pouvait en faire profiter les autres, c'était encore mieux. Surveillant l'ensemble des entraînements un Esprit aux longs cheveux ébène promenait également son regard sur les différents groupes qui s'étaient formés, ainsi que sur les résidents du temple qui n'avaient pas encore été sollicités. Lorsque les prunelles sombres de l'Aether se posèrent sur l'Alfar et la Réprouvée qui venaient de pénétrer dans les lieux, la jeune femme aux ailes dissymétriques lui adressa un geste de la main afin de le saluer, comme si elle le connaissait depuis longtemps – ce qui n'était pas du tout le cas, soit dit en passant. Demeurant silencieuse un instant à côté de l'Alfar en évaluant les différents groupes formés et les différents résidents du Temple, elle finit par river son regard sur le type qu'elle avait entraîné de la manière la plus impolie possible avec elle.

Elle n'avait pas franchement l'envie de s'excuser. En fait, cette possibilité n'existait pas dans son esprit, car elle était à des lieues d'avoir une quelconque considération pour la bienséance – ce qui, pour le coup, la rapprochait plutôt bien d'Ercan. Demeurant silencieuse, un sourire flottant toujours sur ses lèvres, elle évalua rapidement l'Alfar, qu'elle n'avait même pas pris le temps de détailler lorsqu'elle l'avait abordé dans la salle de réception. Grand aux membres longs et fins, l'homme aux longs cheveux ébène semblait être surtout taillé pour la finesse, aussi la jeune femme finit-elle par porter son dévolu sur l'un des enfants du Temple qui l'avait surprise quelques minutes plus tôt par sa vivacité et sa souplesse, digne d'un acrobate émérite. Sautant et volant à moitié, elle s'élança joyeusement vers l'enfant, qui la regarda venir à lui avec un sourire amusé.

Et lorsqu'elle l'eut atteint, elle tenta de lui prendre le bras pour l'entraîner vers l'Alfar, mais fort de son agilité, l'enfant esquiva la main de la demoiselle, un sourire malicieux flottant sur ses lèvres. Nullement outrée par son échec, Xena laissa échapper un petit ricanement – d'auto-dérision, très probablement – et fit signe à l'Alfar.

« Hey ! lui lança-t-elle. Tu d'vrais essayer avec celui-là, il est énorme ! »

Façon de parler. L'enfant, qui devait avoir treize ans tout au plus, faisait une tête de moins que la Réprouvée – autrement dit, il était encore plus petit devant l'Alfar et ses quasi deux mètres de hauteur – et était d'une finesse et d'une souplesse à toute épreuve. Sans méchanceté, l'enfant s'était déjà amusé à faire tourner en bourrique la Réprouvée, qui ne l'avait absolument pas mal pris. Si le môme avait une vivacité à toute épreuve, Xena, elle, avait une bonhomie à toute épreuve. Et elle en avait déjà fait profiter quelques-uns des résidents du Temple, et certains souriaient devant autant d'enthousiasme contagieux. Ercan lui-même avait déjà fait l'expérience d'un tel caractère, et quand bien même il ne l'avouerait jamais, il admettait également que la Réprouvée avait un don naturel à entraîner les gens dans une spirale de motivation et de bonne humeur. Avec un sourire malicieux, la demoiselle poursuivit :

« Si t'arrives pas à l'toucher, on pourra s'y mettre à deux ! Il est sacrément rapide, le p'tiot ! »

Elle finit sa phrase par un éclat de rire, avant de s'écarter et laisser le loisir à l'Alfar d'accepter ou non le challenge. Puis elle dirigea son regard vers d'autres résidents, se demandant si elle allait patienter en leur compagnie, ou si elle allait se faire un plaisir de regarder l'Alfar et l'enfant combattre amicalement.


Le regard vermeil de l'Elémental se perdit dans les hauteurs, cherchant un ciel masqué par les multiples branches de cerisiers en fleurs. Ses yeux se fermèrent un instant, et il prit une grande inspiration, et laissa une partie de sa magie circuler librement dans chaque atome constituant son organisme. Dans ses doigts, ses mains, ses bras, dans chaque membre de son corps, il sentait cet Elément qui faisait partie intégrante de lui le parcourir sereinement, lui procurant une sensation particulière mais pas désagréable. Etait-ce là une partie de la réponse ?

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