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 Les Portes - Chapitre V

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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 4173
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
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Priam & Freyja
Dim 20 Nov 2022, 16:05




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Yngvild


Rôle :


Les portes se succédaient et aucun visage familier n’apparaissait. Ni son père, ni sa mère, ni son oncle, ni ses cousines ou leur tante. À mesure qu’ils progressaient, les interrogations de Rosette se multipliaient. Chacune engrangeait une appréhension supplémentaire, alimentée par la fébrilité du brun et sa réticence à communiquer sur ce qui le préoccupait. « Clémentin, parlez-moi… » tenta-t-elle, juste avant qu’il n’ouvrît une pièce vide et ne les précipitât dedans. Au milieu de la salle de danse, elle le regarda tourner la clé dans la serrure et souffla vaguement un « vous ne devez pas… » avant qu’il ne s’approchât. Ses deux mains sur ses épaules l’électrisèrent. Elles y répandirent cent tensions acérées. Il aurait pu se passer mille choses ; pourtant, elle savait qu’il ne lui ferait rien. S’il l’avait voulu, il aurait pu profiter d’elle depuis longtemps. Il n’avait pas l’air d’être un homme qui s’amusait à faire tomber des proies dans ses filets à coup de manigances amoureuses pour mieux les détruire par la suite. Clémentin était un homme d’honneur. À sa question, elle acquiesça. S’il avait su… Elle se demanda brièvement comment il réagirait. Quand elle le regardait, elle n’avait pas envie d’y penser. Elle avait envie de lui ressembler. D’être aussi honnête, juste et sincère qu’il paraissait l’être. Aucun jeu ne lui paraissait en valoir le coup. Le palefrenier ne lui inspirait que le courage et la vertu ; et ces deux qualités balayaient toutes les mesquineries auxquelles l’adolescente pouvait parfois s’adonner. Il était rempli d’idéaux qui rayonnaient jusque sur sa propre peau. « De le tuer ? » s’étonna-t-elle, les yeux ronds. De ce qu’elle savait, ils devaient se marier. Certes, le Prince Merlin n’avait rien d’un enfant de chœur mais, si elle en croyait son père, le Roi Judas non plus. Ce royaume fondait sa réputation sur la poigne de fer de ses souverains et leurs attitudes conquérantes. Elle avait aussi entendu dire que la Princesse Zébella était une jeune fille fougueuse au caractère aussi fermement trempé que ses lames, mais elle n’aurait pas imaginé qu’elle pût ourdir une machination contre son frère et fiancé. Quelle était la contrepartie qu’elle avait proposée à Clémentin ? Que pouvait-il obtenir en lui obéissant ? Elle était rassurée qu’il n’en eût pas l’intention. « Avec Adolestine… » Rosette serra les dents. Comment avait-il pu oser s’en prendre à elle ? « Mon oncle a-t-il dit quelque chose à ce Prince ? » Le faire surveiller n’était et ne serait jamais suffisant – d’autant plus par quelqu’un qui n’était pas qualifié pour le faire. Merlin était invité ici, mais s’en prendre à la royauté ne devait jamais rester impuni. Dans les veines de la rousse s’écoulait la ferveur et la loyauté de son père à l’égard de la couronne. Depuis son enfance, il la berçait de sa dévotion pour le roi, son beau-frère et son meilleur ami. Souvent absent, il s’était démené pour assurer la prospérité sur les terres de Montarville, le conseiller judicieusement et l’épauler après la perte de sa femme. Avait-il été consulté au sujet du Prince d’Uobmab ? Avait-il été écouté ? Probablement pas.

« Ce n’est pas de votre faute. » affirma-t-elle avec aplomb. Aplomb qui s’effondra dès que ses yeux rencontrèrent les brillances de ceux de Clémentin. Son cœur, qui jusqu’alors marquait le rythme lent et sourd d’un tambour de guerre, s’emballa. Il décolla et ratterrit avec violence, balbutiant dans ses propres battements. Oisillon affolé, il se débattait face au regard du brun. Ce qu’il insinuait en elle, elle ne pouvait y laisser libre cours. Que ce fût du désir ou les prémices de quelque chose de plus intime, cela ne pouvait pas naître. Encore moins s’épanouir. Elle inspira et bloqua sa respiration. Les vers du poète résonnaient dans son crâne, accompagnés de la vision de ses lettres et des fleurs qu’il lui offrait parfois. Ils l’étourdissaient. « Je ? » répéta-t-elle, comme pour l’encourager à continuer. Elle ne devait pas. Il ne fallait pas. Tout ce qu’ils initieraient ce soir devrait avorter dès demain. Ils étaient comme les héros de ces contes dont la cloche de minuit sonnait la fin de la liesse. Il retournerait à ses chevaux, elle reviendrait à ses oiseaux. Dans ses iris, elle lisait qu’il partageait avec elle cette conscience aigüe de leur situation. L’avenir dont il avait parlé, entre eux, n’existait pas. Quand bien même leur « nous » serait voué à échouer, ils ne pouvaient pas s’accorder le luxe d’essayer. La rousse se mordit l’intérieur des joues, un pli gravé entre ses deux sourcils. « On devrait y aller. » C’était la raison qui parlait. La même raison que celle qui conduisait ses parents à agir, souvent. La même raison qui avait éloigné son père du foyer tout en y cantonnant sa mère. Les d’Eruxul étaient des gens de raison, des gens de responsabilité, des gens d’interdits.

Rosette baissa la tête. Décidée, elle se dirigea vers la porte. Sa main s’appuya sur la poignée. Elle s’apprêtait à la baisser lorsqu’elle suspendit son geste, se retourna et regarda Clémentin. « Ce n’est pas votre faute. » réitéra-t-elle. « Mon oncle n’aurait jamais dû faire peser cette responsabilité sur vos épaules. » Elle détourna le regard un instant et pinça les lèvres, avant de les humecter et de reporter son attention sur lui. « Il a toute une armée à sa disposition. Elle est là pour les défendre et les protéger, lui, sa famille et ses invités. Ce n’est pas votre rôle, de faire ça, et c’est injuste de vous l’avoir imposé. Et peu importe les raisons : si ce n’est pas injuste, c’est au moins stupide. » La jeune fille s’énervait rarement. Aucune fleur enflammée n’effleurait sa peau ; elle était faite de la même matière que son père et son cœur portait la douceur de sa mère. Pourtant, à cet instant, ses iris brûlaient de colère. « J’espère qu’il n’est rien arrivé à ses filles et à la Princesse Zébella, parce que ce serait entièrement de sa faute. » La rousse lâcha la poignée et s’approcha de Clémentin. « Ne vous inquiétez pas. Si quelqu’un dit ne serait-ce qu’un mot à votre encontre, je vous défendrai, parce que vous… » La détermination, dans son regard, se dilua. Elle se tenait près de lui. Il aurait suffi d’un seul pas pour… « Vous… » Une vague de chaleur coula de son dos à ses cuisses et remonta embraser ses joues. Son buste eut un mouvement de recul. C’eût été trop cruel. Elle n’avait rien à lui offrir, rien à lui promettre. Il était tombé amoureux d’elle et elle était tombée amoureuse de ses mots ; mais ils ne seraient jamais des ponts suffisants pour raccorder leurs deux mondes. Ses parents n’autoriseraient jamais une telle union et elle ne pouvait pas permettre qu’ils se retrouvassent en secret pour apprendre à se connaître, et peut-être à s’aimer. Elle inspira. Sa main trouva la sienne. « Parce que vous êtes courageux, sensible et honnête. Il faudrait plus d’hommes comme vous à la cour. Et partout ailleurs, en fait. » Ses yeux verts étaient accrochés aux siens et elle ne pouvait plus s’en aller. Elle n’aurait guère su où se rendre, de toute manière. Il n’y avait que cet océan, là, juste devant elle.



Message XI – 1215 mots

*refile le bébé à Kaahl*




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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Dim 20 Nov 2022, 16:56




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Hélène


Rôle :


Garance sourit à Hermilius. « Peut-être. » murmura-t-elle, surplombée par sa haute silhouette. Elle le savait dangereux. Il ne l’était peut-être pas de nature, mais il était suffisamment détraqué pour faire le mal. Elle l’avait bien vu, lorsqu’il s’était agité entre les cuisses de Coline endormie. Néanmoins, il ne lui faisait pas peur. Il n’essaierait pas de la tuer ici – Eléontine et Madeline n’étaient probablement pas assez sottes pour demander son assassinat en plein bal, ni même pour croire qu’elles y parviendraient, si tant était que l’idée les avait effleurées. Et lui, il n’avait rien contre elle. Au contraire. « Seulement les adolescents ? Êtes-vous si résistant ? » Provocatrice, elle esquissa un pas vers lui. La pointe de son pied glissa entre ses chevilles, et le tissu de sa robe dansa contre celui de son pantalon. Il s’inclina sur elle ; la distance entre leurs corps fut rompue. Elle ne se dégagea pas. Son chuchotement rampa dans son oreille. D’ordinaire, Hermilius de Tuorp était un homme qui présentait bien. Sous l’éclat cru de la lune, elle redécouvrait les monstruosités de son esprit. Ils étaient faits d’un bois similaire. Dans l’intimité de la nuit, après son corps-à-corps avec le Prince, elle pouvait lui dévoiler un pan de sa véritable nature – celle qui, le soleil levé, se tapissait derrière son sourire rayonnant et ses airs graciles.

Son visage se coula dans le cou du brun et elle inclina sa bouche en direction de son oreille. Tout bas, elle susurra : « Je n’oserais pas trahir mon royaume au profit d’un pré-pubère qui croit pouvoir faire plier son père. » Les raisons étaient variées. Judas savait des choses qu’elle ne pouvait pas encore se permettre d’exposer et elle doutait que Merlin parvînt à le tuer. Il était trop malin pour cela. Or, s’il survivait et découvrait les tenants et les aboutissants du complot, elle ne doutait pas qu’il saurait remonter jusqu’à elle. « Il faudra probablement l’éliminer. » Elle sourit. Tout cet enchaînement l’amusait. Les complots se superposaient et s’entremêlaient. Il y avait longtemps, fort longtemps, que Garance n’avait pas tissé sa toile avec d’autres. Elle avait pour habitude d’opérer seule. Elle se contentait de manipuler ceux qui pouvaient l’être, comme Gustave. Elle avait eu de grands projets pour lui, mais sa petite conversation avec Hermilius remettait les choses en perspective. Le mari d’Eléontine était stupide, là où son cousin laissait entrapercevoir des éclats d’intelligence. Ceux-ci lui rappelaient un peu Lambert. Lambert et leurs longues discussions passées à refaire le monde. Lambert et ses ingénieuses idées. Lambert et sa noblesse d’esprit qui jamais n’aurait pu la supporter. En ce point, et sans doute en bien d’autres, les deux hommes différaient. « Je ne suis pas certaine d’être très raisonnable. En revanche, je suis sûre que nous pourrons trouver un terrain d’entente. » Elle parlait toujours très près de lui. Mieux valait être surprise à papillonner avec le premier venu qu’à manigancer contre les couronnes. « Je sais être généreuse lorsque cela est nécessaire, et mérité. » appuya-t-elle. « Je doute que votre intérêt converge avec le mien seulement parce que je ne souhaite pas coopérer avec eux. Vous seriez bien idiot de ne pas désirer plus, et moi aussi. » Hissée sur la pointe des pieds, ses lèvres frôlèrent le lobe de son oreille, dans une caresse qui pût sembler hasardeuse. Elle ne l’était pas.

L’une de ses mains remonta le long du dos du brun. Ses doigts s’enroulèrent sensuellement autour de son épaule. Elle semblait assez solide et, de mémoire, elle n’était effectivement pas dépourvue de muscles. « Je me suis absentée de la salle de bal depuis trop longtemps déjà, et trop discuter ici ne serait pas une bonne idée. Les haies ont des oreilles. » Il en était la preuve incarnée. « Réfléchissez à vos conditions, et venez me chercher lorsque vous serez prêt à négocier. » Garance redescendit lentement sur ses talons, se coulant contre lui sans rien laisser paraître de la luxure qu’elle voulait éveiller en lui. Il n’était probablement pas si différent d’un adolescent impétueux, et « négocier » pouvait prendre bien des sens.

Finalement détachée du comploteur, la sœur du Roi effectua un détour avant de revenir dans la salle de bal. Là, elle repéra immédiatement quelque chose d’anormal. Adolestine, debout sur l’une des chaises des musiciens, délivrait un discours dont elle ne saisit pas tout. Elle plissa les yeux. Sans attendre, elle traversa la salle en direction de sa nièce. Du coin de l’œil, elle aperçut son frère qui convergeait vers le même point. Arrivée près d’elle, elle lui demanda : « Que se passe-t-il, Adolestine ? »



Message XI – 774 mots




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Dim 20 Nov 2022, 17:00


Les portes - Chapitre V

Rôle:


Eléontine regardait Madeline et de Lieugro s'éloigner avec une touche d'amertume. C'était à peine si l'homme l'avait calculée avant de lui enlever son amie. Mais très vite, elle soupira. Madeline avait l'air enchantée. Elle semblait aussi étrangement troublée. Peut-être n'était-ce là que la conséquence de ce qui s'était passé plus tôt, dans le couloir ? Eléontine les regardait. Tous les deux étaient ravissants. La blonde espérait que Madeline allait prendre la situation en main et opérer, sur le roi, un petit jeu de séduction. Pourtant, elle était aussi inquiète. Son amie s'attaquait, maintenant seule, à un gros poisson, alors qu'elle était encore une innocente aux yeux même du principe d'adultère. Et puis, le roi ne semblait pas être une proie aussi simple à conquérir. Même la blonde ne s'était jamais risquée à, ne serait-ce, qu'envisager de le séduire, après et pendant son veuvage. Son membre masculin avait dû être sacré saint de saints, pour ne pas avoir cédé aux tentations charnelles.

Elle continuait de les observer, alors même qu'elle imaginait le phallus royal irradier d'une lumière bénie, lorsque le Roi osait se déshabiller. De quoi vous rendre aveugle, à son avis. "De l'exercice ?" Eléontine tournait son visage vers le deuxième roi. Elle ne dissimulait pas son rictus alors que ses pensées étaient loin d'être innocentes concernant cette remise en forme. "Il est vrai qu'échanger quelques coups d'épée est vivifiant. Cela lui ferait sans doute le plus grand bien. " Elle pinça ses lèvres.

Eléontine connaissait l'escrime. Dans sa jeunesse, il s'agissait d'ailleurs de son sport préféré. Elle avait cependant arrêté cette activité lors de sa première grossesse et n'avait jamais repris depuis. "Vous êtes bien renseigné. Je pourrais m'en inquiéter." Elle leva un sourcil interrogateur avant de simplement sourire. "Ludoric est très doué, c'est vrai. Mon mari ne cesse d'essayer de parfaire ses talents de séducteur (elle levait les yeux au ciel), mais je pense qu'il devrait plutôt parfaire ses propres techniques de combat, s'il ne veut pas que notre fils le batte à plate couture dans un duel amical. Il a beaucoup trop d'égo pour supporter cela." Elle hocha sa tête pour acquiescer à ses propres dires.

La valse prit fin et Eléontine observa Montarville et son amie disparaître derrière une porte. Peut-être n'avait-elle pas d'inquiétude à avoir. Pourtant, l'inquiétude aurait dû se manifester lorsque Judas s'était penché vers son oreille pour lui murmurer une petite confidence. Eléontine pivota rapidement la tête vers le Roi. Elle l'embrassa même sur la joue, tant son geste avait été vivace. Elle ne s'en inquiéta pas et étudia son sourire et son ton léger quand il marqua son départ. Avait-il dit cela pour plaisanter ? Peu probable. Elle continuait d'y penser alors qu'elle se déplaçait vers le buffet.

Là, elle prit un chocolat et en croqua un bout. "Certes." finit-elle par dire pour elle-même. Un peu plus et on la croirait aussi folle qu'Irène. Elle agitait légèrement la tête, selon le rythme de l'orchestre. Peu à peu, elle acceptait l'impensable. Elle l'acceptait et elle le validait. Elle n'était pas idiote et elle savait qu'intrigues et complots faisaient partie intégrante de la vie royale. Et puis, tuer son époux n'était pas si impopulaire. Elle-même avait songé à enterrer Gustave plus d'une fois, au début de son infidélité. L'idée lui était passée depuis; elle s'était attachée à son mari comme on pouvait s'attacher à sa robe préférée, d'une manière assez matérialiste. Mais, si son mari avait été juste un peu moins beau, elle aurait prémédité son assassinat. L'aurait-elle empoisonné ? Poignardé ? Étouffé avec sa vulve ? Elle s'imaginait soudain différents scénarios, tout en continuant à s'engraisser de chocolats.

Soudain la musique cessa et toutes les têtes pivotèrent dans la même direction. Elle imita le mouvement pour suivre l'esclandre qui se jouait. Ah ! Pauvre enfant ! Elle pensait à Déodatus. Si seulement il n'avait pas eu une mère pareille, peut-être n'aurait-il pas considéré les femmes comme des jouets sexuels, disponibles aux plaisirs masculins. Quel exemple avait-il eu ? Elle suça un chocolat. Voilà que la maternelle arrivait. Cette vision l'irritait : Adénaïs l'irritait. Peut-être voyait-elle en elle ses propres défauts. Elle n'y songeait pas et quittait le buffet. Alors que tous étaient agglutinés soudain autour de la scène, Eléontine s'en détachait. Il n'y avait que les mouches qui étaient attirées par les grosses merdes.

Elle passa la porte qu'avaient empruntée plus tôt Madeline et Montarville. Elle était curieuse de savoir si Madeline avait réussi à faire chavirer le Roi. Ou si elle avait besoin d'une épaule amicale pour se morfondre. Ou alors, Eléontine voulait juste se rincer l’œil si son amie et le Roi avaient comblé ses espérances.

837 mots
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Babelda
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Dim 20 Nov 2022, 17:26


[size=36]Image par Fernanda suarez.[/size]
Les portes - Chapitre V
Babelda

Rôle:

Le cavalier haussa les sourcils, l'embarras marquant ses traits. Plaisant. Oui, il savait l'émoi qu'il faisait naître chez la bleue. Il le savait depuis qu'il l'avait surprise cette fois là, dans ses jardins, son propre nom glissé entre ses lèvres. Et cette vérité là rendait la déclaration de Madeline d'autant plus délicate. Avait-elle jeté son dévolu sur lui à cause de ce qu'elle croyait savoir de Lambert ? S'il n'y avait pas eu ce garçon, la bleue aurait-elle continué à s'accrocher à son époux, plutôt que de laisser son coeur en peine s'évader vers d'autres horizons inaccessibles ? S'il était, directement ou indirectement responsable des malheurs de son meilleur ami, Montarville ne s'en remettrait jamais. Il ne supporterait pas d'avoir causé une fissure si déchirante qu'aucun retour en arrière ne soit envisageable. Mais ce qu'il avait commencé à dégrader, le temps avait pris soin de le désagréger tout à fait. L'homme dégluttit avant d'esquisser un sourire pour tenter de masquer son malaise. Heureusement pour lui, l'épouse reprit la parole pour essayer de chasser ce soit disant malentendu. « Toute les bonnes choses doivent avoir une fin, mon amie. Mais point d'inquiétude, je serai disponible pour une danse ou deux. Malgré cela, je sais que Lambert a toujours été le meilleur danseur de nous deux et je me doute qu'il vous accordera une danse après moi, si vous décidiez de ne pas quitter la piste. » Il avait été témoin de leur esclandre mais essayait de repousser sa cavalière entre les bras de son mari.  

La fin de la danse sonna et le mal être de la dame se confirma : le monarque sentit une bouffée d'inquiétude s'emparer de lui. « Êtes vous malade, ma chère ? » s'enquit-il en passant un bras réconfortant dans le dos de sa camarade. Même s'il voulait se montrer ferme pour tenir éloigner tout faux espoir, il n'était pas insensible à sa détresse. « Si vous le souhaitez, n'hésitez pas à profiter des appartements de Lambert. » Madeline avait-elle abusée des coupes de champagne ? Ce n'était pas dans son caractère mais qui savait ce que la tristesse avait pu la pousser à faire ? En cet instant, elle ne lui paraissait très clairement pas dans son état habituel. Aussi, lorsqu'elle l'entraîna à l'extérieur de la salle, il la suivit, décidé à l'accompagner pour s'assurer qu'elle se remette bien de son mal.

Seuls dans le couloir, Montarville posa son regard anthracite sur sa partenaire. Il inspira, puis retint sa respiration, pressant ses lèvres l'une contre l'autre. Les mots refusaient de passer ses lèvres. Il devait se faire violence, pourtant, afin de rétablir la vérité et l'équilibre au sein du couple. « Madeline... » commença-t-il en s'emparant des mains de sa cavalière. « Ce que je dois vous dire... Ce n'est pas une chose aisée. » Il gagnait du temps en ne disant pas les choses directement. Il ferma les yeux, comme pour chercher au fond de lui même la force nécessaire pour exposer cette honte qui brûlait au fond de lui. « Le garçon dont vous avez tant pris soin, toutes ces années, sur qui vous avez veillez seule... » Sa gorge se noua tout à fait, si bien que ses derniers mots ne furent qu'un murmure : « il s'agit de mon fils. » Il laissa un léger silence, pour laisser le temps à son interlocutrice de digérer ses paroles. « Lambert ne vous a jamais été infidèle. C'est moi qui ai fauté et, comme souvent, il s'est comporté en véritable ami. » Il se mordit les lèvres. « Ou plutôt, c'est vous qui, inconsciemment, avez veillé au bien être de mon fils. Et pour ça, je vous suis redevable. » Il serra davantage les mains qu'il tenait, comme pour faire passer dans ce geste toute sa gratitude. « Je ne pourrai jamais vous remercier assez. » Une nouvelle pause s'installa entre eux. « Alors, je vous en prie : ne portez plus votre ire sur votre époux mais dirigez la contre moi, si elle doit subsister. »

« Votre Majesté. » Montarville lâcha les mains de Madeline et se tourna vers le soldat qui était venue à sa rencontre, essoufflé. « Sir d'Eruxul vous fait demander. C'est... Assez urgent. » Le ton de sa voix trahissait son inconfort. « Sir D'Eruxul m'a confié ce massage à vous transmettre. » Le brun s'empara de la note et la lu, son visage se décomposant un peu plus à chaque mot. Le roi se retourna vers la bleue. « Veuillez m'excuser. » Décidément. Leurs interactions étaient tournées sous l'oeil de la malchance.
753 mots
Je suis sur téléphone, je ferai la mise en page toute propre demain quand j'aurai accès à un ordinateur.


Merci Kyra nastae

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Min Shào
Dim 20 Nov 2022, 17:28


Image par Anato Finnstark
Les Portes - V


En revenant au bal, Merlin croisa son Père pour la première fois, seul à seul. Il s'attendait à beaucoup de sortes d'échanges avec lui, mais pas au tableau qu'il lui dépeignit avec une légèreté scandaleuse. S'il réussit à garder son masque à sa première phrase, la seconde le prit de court. « Coline, la teigne ? Hm. » Quelle succession d'événements avait pu conduire à une telle situation ? Et surtout, quel était le rôle de Judas là-dedans ? Il sourit en imaginant son père tourmenter une De Lieugro. Plus de chaos signifiait plus de brèches dans lesquelles s'engouffrer pour faire chuter la famille royale. « À chacun ses priorités. » Il le laissa poursuivre son chemin et entra dans la salle de Bal, la protubérance dans son pantalon n'ayant pas réduit depuis qu'il avait embrassé Garance. Sauf que désormais, c'était un autre corps qui occupait son esprit. Il imaginait  les jupes de sa sœur remontées, ses cuisses transpirant de sueur. Quel était sa personnalité au lit ? Ses fantasmes inavouables ? Il se délectait d'avance de connaître tous les détails. En arrivant dans l'entrebâillement de la grande porte menant aux jardins, Merlin s'arrêta et sonda la foule. La famille royale était, une fois de plus, majoritairement introuvable. Le chef des armées discutait avec le médecin que Merlin comptait incriminer. Le conseiller du Roi observait les convives, seul... et, de l'autre côté, Déodatus était déjà revenu.

Une vague de rage inattendue le secoua quand ses yeux se posèrent sur celui qui avait pris la virginité de Zébella à sa place. Merlin serra le poing. Il haïssait cette situation. Il haïssait son ami. Il voulait lui faire payer. Le fiancé se mordit la joue intérieure si fort qu'un goût de sang envahit sa bouche. Et puis, l'objet de ses convoitises surgit d'un couloir. Des flammes dansaient dans ses yeux alors qu'elle se saisit d'une arme avec l'habileté d'une experte. Devant lui, les convives s'étaient immobilisés et regardaient la scène avec effroi. Merlin eut une expression de dégoût en la regardant. Elle s'était donnée à quelqu'un d'autre, la garce. Néanmoins, son dégoût laissa place à un sourire quand il découvrit la cible de son ire. Au début, il pensa qu'elle transpercerait Déodatus sans plus de procès : Zébella en était parfaitement capable.

Son frère fut donc surpris quand elle se pétrifia et le laissa vivre encore un peu. Une journée de plus. Alors comme ça, il avait outrepassé son consentement... à moins qu'elle ait juste honte d'avoir cédé ? C'était également probable. Laisser un gringalet pareil s'approprier sa vertu... il haussa un sourcil quand la Princesse prononça son nom. Ce délicieux scandale pourrait servir ses intérêts, finalement.  « L'enfoiré... » siffla-t-il entre ses lèvres. Dissimulé dans le manteau de la nuit, près de l'entrée, il regarda les convives jouer leur rôle tour à tour. Plusieurs avaient volé au secours de la soi-disant victime, et une mère esseulée vers son bourreau. Certains fixaient Zébella avec pitié : autant de personnes à qui sa sœur aurait crevé les yeux si elle le pouvait. Elle détestait qu'on la plaigne, ce qui rendait son scandale d'autant plus délicieux.

Mais l'ami du Roi fut le premier à attirer son attention, vite rejoint par Adolestine, ce petit oiseau tombé du nid. Il suivit des yeux Déodatus, entraîné à l'écart par sa mère, en affichant une surprise calculée. L'itération du plan qu'il avait en tête disparut progressivement pour laisser se dessiner un nouveau, avec le gringalet comme pièce centrale. Ce dernier en savait trop sur lui : désormais, il était obligé de frapper le premier. Et, à vrai dire, cela l'arrangeait. Il n'aurait pas dû lui laisser le champ libre : par tous les moyens, c'était lui qui aurait dû coucher avec Zébella. Merlin se décida à sortir de l'ombre et à entrer dans la salle de Bal, plusieurs regards sondant immédiatement ses prochains gestes. Il ne pouvait pas aller voir le pervers seul à seul. Il se tourna vers l'une de ses servantes. « Préparez-moi un rapport complet sur les agissements des D'Etamot pour demain. Et ramenez-moi un verre d'eau, par les Dieux ! » Cette dernière hocha la tête et s'exécuta. Il but le verre d'une traite, faussement déstabilisé par la situation, et le balança violemment contre le mur.

Les domestiques D'Uobmab ne perdaient aucune miette des échanges entre les convives, et il serait intéressant de voir avec qui les D'Etamot avaient échangé ce soir. Sans le savoir, Déodatus venait de condamner sa famille. Merlin sourit intérieurement en imaginant cette douce ironie. Après tout, le gouffre financier auquel elle faisait face dessinait un mobile du crime facilement crédible. La pauvreté avait le pouvoir de détruire toute forme de vertu, et il était de notoriété publique qu'Adénaïs avait déjà vendu la sienne à bas prix. Les fiançailles de sa fille ne suffiraient pas à remplir les bourses, et quel fou voudrait se marier à une pute ? Sans oublier son fils qui n'avait toujours pas trouvé de parti. Vraiment, c'était une famille de ratés. La perche était trop belle, trop parfaite. Alors que Merlin hésitait encore à se diriger vers sa sœur ou Childéric, la musique s'interrompit et ses yeux se portèrent sur Adolestine.

De toutes les personnes qu'il s'attendait à voir s'affirmer, la princesse était la dernière sur la liste. Et de très loin. Finalement, elle n'était pas si prévisible que cela. Il décela une force en elle qui lui donnait encore plus envie de la briser. Mais en attendant, il avait d'autres priorités. Pendant qu'elle parlait, le Prince se détourna d'elle et décida de se diriger vers Childéric, avant qu'il ne puisse partir. Il se prépara mentalement à la tempête qu'il comptait déchaîner sur lui. « Sire. » Il n'eut pas l'ombre d'un sourire pour lui et son ton était froid. « Puis-je savoir à quoi servent vos gardes ? Comment cela a-t-il bien pu arriver ici ?! » Il posa une main sur sa tempe et inspira un coup. « Nous en parlerons plus tard. Emmenez-moi voir Déodatus ou dites-lui que je me porte volontaire pour représenter ma fiancée. Si un duel a lieu, je verserai le sang de ce chien moi-même. » L'accusé pouvait dévoiler son secret à tout moment. Il devait faire vite. Mais par où commencer ?


Mots: 1000~

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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Dim 20 Nov 2022, 17:50



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Kiara


Rôle :


Coline toisa la Princesse. Elle n’aimait pas beaucoup qu’on lui dît quoi faire. Cela étant, elle reconnaissait que Zébella avait raison – puisqu’elle avait suivi, en partie, le même raisonnement. Elle ne souhaitait pas s’opposer frontalement à Judas. Il venait d’initier entre eux un jeu auquel elle désirait participer. Elle ne se défilerait pas. Elle lui prouverait sa valeur. Quant à Déodatus, aucun état d’âme ne la retenait. Il pouvait bien être l’ami de sa cousine Rosette. Elle ne portait pas en très haute estime la fille de Lambert et, même si cela avait été le cas, il fallait savoir jouer finement et sacrifier des pions. « Votre père ne m’a pas touchée. Ni lui ni personne d’autre, d’ailleurs. » affirma-t-elle, peu désireuse de laisser croire que quelqu’un eût pu attenter à sa vertu. « Et comme je vous l’ai dit, c’est Déodatus d’Etamot qui a volé ma culotte. » Son ton entendu ne laissait place à aucun doute. « Je vous saurais gré, ceci dit, de n’en rien dire à personne. Maintenant, je vous suis. » Lâchant le poignet de la bleue, la blanche lui emboîta le pas. Dès qu’elles débouchèrent sur la salle de bal, ses iris scrutèrent les danseurs à la recherche du coupable. Elle l’aperçut en même temps que la furieuse qui crépitait à côté d’elle. « Je vous en prie, Zébella. » fit-elle, un petit sourire en coin. La comète enragée fila à travers la pièce, sa traîne de cheveux céruléens filant dans son sillage. Elle arracha une épée à son propriétaire et fusa vers celui qui avait osé souiller son honneur. Les hommes avaient beau s’enorgueillir de leur entrejambe, celle des femmes ne représentait finalement pas moins de choses.

La princesse demeura tout du long à distance de la scène. D’où elle était, elle avait une vue imprenable. Elle vit la mère du garçon lâcher son verre et se ruer vers le menacé. Devait-elle s’approcher et accuser Déodatus du vol de sa culotte ? Où était Judas ? Elle le chercha des yeux, sans parvenir à le trouver. Où avait-il pu s’éclipser, et surtout, avec qui ? La blanche se mordit la lèvre inférieure. L’hésitation tambourinait dans sa poitrine. Il n’était pas là : elle ne pouvait rien lui prouver. Elle risquait plus gros en accusant le violeur qu’en se taisant. S’il parvenait à prouver qu’il n’avait pas son vêtement, ou si le Roi d’Uobmab avait l’audace de se targuer de l’avoir en sa possession, elle passerait pour une sotte et une menteuse. Elle souffla sèchement par le nez. Non, mieux valait agir autrement. Elle revint donc à son idée initiale : retourner dans ses appartements.

Revenant sur ses pas, Coline se rendit jusque dans sa chambre, où elle trouva aisément un nouveau sous-vêtement à enfiler. Lorsque ce fut fait, elle reprit la direction de la salle de bal. Cependant, en chemin, son regard fut happé par la porte de la résidence de sa sœur. Les couloirs étaient vides. La princesse s’arrêta et s’approcha. Ses doigts se refermèrent sur la poignée, qu’elle chercha à abaisser. Celle-ci lui résista. « Maline, Adolestine. » siffla-t-elle entre ses dents. Les pupilles étrécies, elle recula. « Hum. » Moins d’une seconde plus tard, elle fouillait le palais à la recherche d’un domestique. Sans trop de surprise, elle n’en trouva aucun. En revanche, une voix finit par l’interpeler. Un soldat s’avançait vers elle. « Princesse Coline. Votre sœur, la Princesse Adolestine, demande si vous pouvez vous rendre dans la salle de bal. » - « Je peux, oui. Pourquoi a-t-elle besoin de moi ? » - « Je crois que c’est au sujet de la Princesse Zébella et de Déodatus d’Etamot. » - « Ah, oui. J’ai eu un aperçu de la scène. J’arrive. » Elle commença à le contourner, puis s’arrêta et pivota vers lui. « Trouvez donc le Roi d’Uobmab. Je pense que cette affaire l’intéressera aussi. Et fouillez le petit salon rouge. S’il doit y avoir des traces laissées par Monsieur d’Etamot, elles seront là-bas. » ajouta-t-elle, avant de définitivement se détourner.

La blanche traversa à nouveau les couloirs, jusqu’à la salle de réception. Comparativement au début de la soirée, l’ambiance avait radicalement changé. Un doux fumet de chaos flottait dans l’air. Sans attendre, la princesse se dirigea vers sa sœur et sa tante, déjà réunies près de l’orchestre. « Déodatus d’Etamot a violé la Princesse Zébella. » lâcha-t-elle à l’attention de la dernière. « Je l’ai vu sortir de la pièce où elle se trouvait. C’est moi qui l’ai réveillée. Je viens d’ordonner aux gardes de fouiller la salle et de trouver Judas d’Uobmab. »



Message XI – 769 mots


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Mitsu
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Mitsu
Dim 20 Nov 2022, 18:31


Image par Joelin Tan

Explications


Hello  Les Portes - Chapitre V  - Page 19 1628  Les Portes - Chapitre V  - Page 19 1628  Les Portes - Chapitre V  - Page 19 1628

Donc, on continue et on abandonne définitivement les jeux des rubans /sbaf

Ce tour ci, Childéric va être informé par la garde de l'assassinat/tentative d'assassinat du Prince Placide. C'est tout pour moi. Il reste deux semaines avant la pause. Le 4 (ou le 5) je ferai un message de fin de première partie =)

La salle de bal est ainsi : >>> Salle de bal <<<

Rappel sur les rubans  :
- Montarville & Madeline (ruban jaune à pois roses)
- Gustave & Clémentine (ruban rose à étoiles vertes)
- Déodatus & Eléontine (ruban bleu à rayures vertes)
- Ludoric & Adolestine (ruban orange à losanges bleus)
- Clémentin & Rosette (ruban vert à fleurs rose)
- Ezidor & Placide (ruban marron à pois noirs)
- Hermilius & Zébella (ruban violet à cœurs bleus)
- Elzibert & Coline (ruban rouge à papillons noirs)
- Merlin & Garance (ruban noir à potimarron orange)
- Natanaël & Yvonelle (ruban gris à rayures noires)
- Childéric & Adénaïs (ruban blanc à rayures dorées)
- Lambert, Ernelle et Lénora (ruban bleu à rayures dorées)
- Judas & Irène (ruban doré à rayure rouge)

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectif secret : N'hésitez pas à mettre tout en œuvre pour le réaliser ^o^

Secret : Pareil, n'hésitez pas à vous en servir lâchement 8D

Voilà !  Les Portes - Chapitre V  - Page 19 002

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien  Les Portes - Chapitre V  - Page 19 1628

Participants


La liste des participants est >> ICI << avec les rôles associés.

- Babelda (Montarville) : XI
- Hélène (Garance) : XI
- Kiara (Coline) : XI
- Kyra (Adolestine) : XI
- Ikar (Placide) : XI
- Faust (Gustave) : XI
- Lucillia (Eléontine) : XI
- Laen (Hermilius) : XI
- Dastan (Ludoric) : XI
- Latone (Madeline) : X
- Adriaen (Lambert) : XI
- Yngvild (Rosette) : XI
- Chelae (Clémentine) : XI
- Léto (Ernelle) : VIII
- Tekoa (Childéric) : VIII
- Min (Natanaël) : VIII
- Eibhlin (Adénaïs) : XI
- Lucius (Elzibert) : XI
- Stanislav (Déodatus) : IX
- Lana (Yvonnelle) : XI
- Thessalia (Irène) : IV
- Chuan (Lénora) : VIII
- Dorian (Ezidor) : IX
- Gyzyl (Judas) : V
- Wao (Merlin) : VIII
- Susannah (Zébella) : XI
- Erasme (Clémentin) : XI

Deadline Tour n°11


Dimanche 27 novembre à 18H

Gain Tour n°11


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Création de ... *

* Vous pouvez prendre n'importe quel aliment qui se trouve sur les buffets d'un banquet. Votre personnage pourra en produire en fonction de sa magie.

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Dorian Lang
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Dorian Lang
Dim 20 Nov 2022, 18:33

Les Portes - Chapitre V  - Page 19 G7pa
Les Portes V - Le Conte II
Ezidor




Rôle:

Un rictus contrarié souleva un coin de sa lèvre supérieure. Il devinait sa provocation volontaire, et c'était de bonne guerre, mais Ezidor aimait que les choses n'aillent que dans un seul sens : le sien. « C'est amusant cette assurance. Ce n'est pas le Childéric dont je me souviens. » Remarqua-t-il sans préciser si cela lui déplaisait ou non. La vérité, c'est qu'il était partagé entre l'excitation inattendue de le voir tenter de se mesurer à lui et le regret de constater que son garçon n'était plus entièrement dépendant de lui. « Il me tarde de découvrir tes autres nouvelles facettes, ainsi que tes autres secrets. » Secrets qu'il exécrait, surtout lorsqu'on les lui agitait sous le nez. Ezidor mesurait chaque brique de ce mur entre eux, renforcé par chaque année passée loin de Lieugro, à la recherche d'une brèche à exploiter pour le réduire en miettes.

Être en public l'empêchait de lui parler librement. Il aurait voulu lui parler davantage de Gustave, ils en auraient ri ensemble et comploté sur la meilleure façon d'achever le bel homme, en exhibant ses failles à toute la cour par exemple ou en le dépouillant de son arme la plus affûtée. Que serait Gustave sans ses attributs ? Ce serait manifestement une question pour plus tard, qu'Ezidor se réserverait pour son unique plaisir car il était seul désormais. Pourquoi était-ce seulement en retrouvant le d'Ukok que la solitude refermait ses griffes sur son coeur ? Devait-il se trouver un nouvel agneau à pervertir ? L'idée lui avait déjà trotté en tête mais les éventuels prétendants se révélaient décevants. Childéric lui, avait eu l'audace de venir le trouver. C'était ce qui lui avait plu en premier. N'importe qui aurait tout fait pour se convaincre de n'avoir rien vu et aurait oublié la scène, ou bien aurait cherché à le dénoncer. Mais lui s'était trouvé séduit. Il lui avait tendu la main et s'était donné tout entier pour plonger ensemble dans ce monde de ténèbres. « Tu aurais dû partir avec moi. » Souffla-t-il en pensant à voix haute. Il cacha son trouble en terminant son verre, puis haussa les épaules. C'était vrai qu'il pouvait prendre Adénaïs, non pas juste pour le contrarier, mais surtout pour le punir. Cette femme était une menace qu'il avait sous-estimé. Mais ce n'était rien que l'aconit ne saurait résoudre en un rien de temps. De pauvres gens mouraient de leur bronchite chaque jour, et ce serait sa sottise qui serait à blâmer, d'avoir tenu à venir au bal en étant malade. Ensuite, il ramasserait le chagrin du commandant à la petite cuillère et en ferait sa chose de nouveau.

« Voyons, tes insinuations sont vulgaires. Tout le monde ici ne verse pas dans la perversité. » Se défendit-il sans réussir à retenir un sourire de connivence offert à celui qui connaissait tous ses travers. « Je ne fais que te répéter ce que j'ai vu. À toi de faire les déductions. » Un air chafouin plissait légèrement ses yeux luisant au travers des verres qu'il gardait propres en toutes circonstances.

« Qui sait. » Eluda ensuite le docteur. Il n'aimait pas le tour que prenait la discussion. Pourquoi ramenait-il tout à l'amour comme s'il s'agissait d'une finalité ? La mièvrerie lui seyait mal. « Si on omet l'affection que je te porte, tu serais ridicule de croire que je prête de tels sentiments à qui que ce soit. Cela dit, ton attitude frise le comique dernièrement. Te marier avec Adénaïs ? » Il eut un sourire indulgent qui s'évanouit lorsque la main du commandant se glissa le long de ses côtes pour lui dérober son mouchoir. Son expression se figea sous le choc à la suite de son discours. La scène suggérée par ses mots s'imprima sur ses rétines avec une facilité déconcertante et il fut surpris de sentir son entrejambe réagir. La bouche sèche, il détourna le regard en quête de répartie. Le coup d'éclat de la princesse d'Uobmab lui épargna la peine de formuler une réponse et il mit un certain temps avant de réussir à fixer son attention sur les accusations proférées par la bleue à l'encontre de son cavalier. Ainsi donc, le poussin avait bel et bien tenté de dompter le dragon. Les choses se seraient certainement passées différemment s'il était venu demander conseil au docteur lorsque celui-ci le lui avait proposé plusieurs jours auparavant mais le jouvenceau s'était révélé être un sot arrogant et il n'eut aucune pitié pour le condamné à mort. Il n'avait que ce qu'il méritait ; non pas pour l'acte en lui-même, mais pour son manque de réflexion. La bêtise était impardonnable ; les idiots méritaient tous la potence ou de servir de larbin aux autres, comme Gustave l'était devenu pour lui. Il se contenta d'acquiescer à la requête du d'Ukok mais ne se précipita pas pour la confectionner. Elle pouvait très bien être prise le lendemain et il n'agirait pas avant d'être sollicité sur ordre royal. Où était le père de la concernée ? Judas était si imprédictible qu'Ezidor jugea plus prudent d'attendre avant d'agir. Il nota que Déodatus quittait la salle en compagnie de sa catin de mère. Une belle idiote elle aussi, qui, comme son fils, n'avait pas su l'écouter plus tôt quand il lui avait rapporté leur absence. Elle devait maintenant payer les pots cassés. Et Childéric qui souhaitait s'associer à une telle médiocrité. Il exhala un soupir amer, dépité par le potentiel gâchis qui se profilait.

Sans hâte, il prit un autre verre quand une nouvelle présence s'invita à ses côtés. Un rapide coup d'oeil ne suffit pas à l'identifier. Trop jeune pour qu'il ait pu la connaître auparavant, l'inverse ne semblait pas vrai pour autant, comme il le comprit peu à peu en la laissant parler. C'était une tactique qui portait toujours ses fruits. Garder le silence jusqu'à avoir arraché sans efforts toutes les informations souhaitées. Toutefois, il sentit son sang se glacer dans ses veines à mesure que la blanche discourait et un goût de cendres envahit sa bouche. Qui était-elle ? Comment avait-elle pu deviner tout cela ? Ses sous-entendus étaient bien peu subtils, trop peu pour son bien. Se pensait-elle maligne alors qu'elle venait de signer son arrêt de mort ? Comment la tuerait-il ? D'abord, il lui fallait savoir à qui il s'adressait. Il n'était pas habitué à être dans une situation où l'autre en savait davantage sur lui que l'inverse et un malaise diffus se propageait dans ses membres comme l'un de ses poisons. Se faisait-il trop vieux pour ces jeux ? Quand avait-il autant baissé sa garde ?

« Vous tenez des propos bien séditieux, Mademoiselle... ? » Il attendit qu'elle décline son nom avant de poursuivre. « Votre avis semble tranché, en la faveur du jeune d'Etamot. Un amis à vous, peut-être ? Il doit être difficile de voir de telles accusations salir une personne que l'on chérit. » Il se hasardait à des suppositions en espérant délier sa langue pour parler davantage d'elle-même. « Sa mère, Adénaïs d'Etamot me loge justement. C'était le temps que je puisse la soigner. Subir un tel scandale ne va pas améliorer sa guérison mais je pense qu'il est préférable que je ne reste pas davantage dans sa demeure. J'ai eu vent de sa réputation et nous sommes tous les deux sans anneau à notre doigt. Les rumeurs vont vite et je pense que ma présence ne ferait au final qu'empirer son état. Pour ce qui est de son fils, je ne le connais apparemment pas aussi bien que vous mais il est navrant de voir qu'une soirée aura suffit pour sectionner son avenir. Ce serait tragique s'il était innocent mais vous paraissez portée à le croire coupable. » Ezidor secoua la tête, faussement navré. « La perversité n'a pas d'âge, n'est-ce pas ? Je ne suis pas sûr de vouloir d'un tel spécimen pour lui enseigner mon art. Personne ne voudrait d'un médecin qui a une réputation de violeur, réfléchissez un peu. » Il préférait laisser penser qu'ils parlaient de son métier officiel plutôt que de la façon dont il occupait son temps libre. Mentalement, il énumérait les possibilités. Est-ce qu'elle était une confidente de Childéric ? Une amante d'Hermilius à qui il aurait délivré la nature de ses services au noir après l'avoir dépucelée comme il aimait tant le faire ? Ou la pupille d'Eléontine ? La sentence était la même ; il avait manqué de prudence, mais il n'était pas trop tard pour rediriger le tir. En attendant de la tuer, s'en faire une alliée devenait indispensable. À cet instant, les notes tirées de l'orchestre vrillèrent désagréablement, attirant son attention sur la scène surélevée où les musiciens se trouvaient. Il y trouva la princesse Adolestine, dressée dignement et s'étonna que ce soit elle qui prenne la parole mais il semblait que les autres figures royales se soient absentées et la jeune fille se trouvait avec cette responsabilité sur les épaules. Après son discours apaisant, les murmures reprirent de plus belle et le docteur se tourna à demi vers Irène, lui proposant son bras. « Souhaitez-vous que nous dansions ? J'aurai préféré vous proposer de prendre l'air mais il vaut mieux que je ne m'éloigne pas. Le commandant a déjà évoqué avoir besoin de mes services et je préfère me tenir prêt si mes aptitudes venaient à être désirées dans la situation présente. »

Message X | 1641 mots

C'était un peu flou les enchaînements entre le moment où il parle à Childéric et Irène, donc j'ai juste présumé que par la force des choses, les évènements les avaient peu à peu séparés (une tragédie shakespierienne s'il en est...) et qu'il était seul quand Irène l'accoste.
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Lyz'Sahale'Erz
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Lyz'Sahale'Erz
Dim 20 Nov 2022, 21:48



Les Portes



« Si, vous me dérangez. » lui dis-je, après avoir pris le soin de la détailler de la tête aux pieds. Elle était bien plus habillée que lorsque je la tringlais dans la cave de ma location de l’époque. L’expérience avait été plaisante, surtout parce qu’il s’agissait d’un défi que je m’étais donné : voir combien de fois je pouvais réitérer avant d’être dégoûté. Finalement, je l’avais relâchée, estimant qu’elle avait assez reçu et qu’il m’était impossible de continuer nos échanges musclés. Elle avait vieilli. Combien l’avaient-ils prise, après moi ? Sans doute beaucoup. Ma langue passa brièvement sur mes lèvres. J’ignorais ce qu’elle me voulait mais le départ de Natanaël suffit à me rendre peu prompte à l’écoute. Je n’aimais pas son air désespéré. « Laissez-moi deviner… votre fils a trempé ce qui lui sert d’attribut dans le con de ma fille ? » Je la fixai. « Vous devriez plutôt en parler aux concernés. » Elle semblait néanmoins bien agitée, pour une simple histoire de coucherie. Merlin avait-il pris l’acte comme un affront et menacé Déodatus, d’où la présence de cette mère éplorée à mes côtés qui tentait vainement de m’arracher un semblant de pitié ? Si c’était cela, je ne pouvais rien pour elle. Je n’avais pas pour habitude d’intervenir outre mesure dans les affaires de mes enfants, surtout lorsque cela concernait la guerre qu’ils avaient commencé entre eux des années plus tôt. Ils m’amusaient fortement. Je savais qu’il n’y avait que deux conclusions possibles : soit ils se réconcilieraient et agiraient ensemble dans un objectif commun, soit l’un devrait soumettre l’autre d’une manière ou d’une autre. La mort était une option. Quoi qu’il en fût, au jeu du dépucelage, Zébella semblait avoir une longueur d’avance, à moins que Merlin eût déjà consommé mais fût resté discret ? J’en doutais.

« Majesté. » Je tournai les yeux vers un garde. Celui-ci s’était renseigné afin de me faire le rapport le plus détaillé possible. Il n’y aurait pas de « je crois » dans ses phrases, comme il avait pu en servir à la Princesse Coline. Néanmoins, je devinai son trouble lorsqu’il s’aperçut de la présence d’Adénaïs à mes côtés. « Parlez, avant que l’envie me prenne de vous couper la langue. » plaisantai-je. Il envoya un signe de tête en direction de la d’Etamot afin de la saluer rapidement avant de me fournir les explications adéquates. « La Princesse Coline requiert votre présence. Comme Dame d’Etamot a dû vous l’indiquer, un scandale a éclaté. Votre fille, la Princesse Zébella, a accusé Déodatus d’Etamot de l’avoir violée. » Un étrange silence plana, avant que je ne tournasse mes prunelles vers la prostituée. Je m’approchai d’elle et posai ma main sur son épaule. Je me mis à l’observer. Dire que ces lèvres avaient entouré mon chibre si souvent. Dommage qu’elles fussent condamnées à toujours se déformer par le chagrin. Combien d’enfants perdraient-elles à l’avenir ? Elle avait déjà dû se défaire du mien. « Toutes mes condoléances, Adénaïs. » murmurai-je, sans plus de précisions. Je tournai les talons pour suivre le garde, abandonnant par là-même le jeu que j’avais voulu commencer avec Arthur. Je l’embrocherais plus tard. Ce n’était que partie remise.

« Dîtes m’en davantage. » « La Princesse Zébella a déclaré qu’elle désirait que Déodatus participe à un duel, en lui donnant le choix de son adversaire entre elle-même, votre fils Merlin ou vous-même. » Je souris. Quelle effrontée, de me placer ainsi dans la liste des concurrents potentiels. Je m’étonnais déjà qu’elle ne l’eût pas émasculé directement, tout comme j’avais été surpris qu’elle eût pu vouloir de lui. Comment ma propre fille avait-elle pu se laisser abuser par cette demi-portion insignifiante ? Avais-je raté une partie de son éducation ? Pourtant, elle excellait en bien des domaines. Déodatus possédait-il des capacités qu’il savait dissimuler à la perfection ? J’en doutais. Il me semblait aussi fragile que sa mère. « Et qu’a décidé votre Roi ? » « Il… ne s’était pas encore exprimé lorsque je suis allé vous chercher. Il n’était pas présent dans la salle. Pas que je sache. » Je hochai silencieusement la tête. Ce que je n’avais pas précisé à Adénaïs c’est que je ne serais probablement pas celui qui tuerais son fils. S’il avait réussi à violer ma fille, je comptais bien sur le fait qu’il ne réussirait pas à survivre aux courroux de mes enfants. Zébella ou Merlin se chargerait de le tuer. Je l’espérais pour eux parce que si j’acceptais leur guerre aux tendances fratricides, je n’accepterais pas qu’ils se montrassent impuissants face à un outrage extérieur non orchestré par leur soin et me laissassent celui de régler le problème. À mes yeux, les victimes étaient toujours en tort. Leur tort était d’être faibles. Ma fille ne pouvait donc pas être une victime. L’échec était acceptable, à partir du moment où il était suivi d’une victoire. J’avais failli plus d’une fois. Cependant, personne n’était en mesure d’en parler de manière à me décrire comme perdant. Seuls les vainqueurs façonnaient l’histoire. J’espérais donc que d’ici quelques jours, lorsque certains raconteraient cette sordide anecdote, il ne resterait plus sur les lèvres que la fin tragique de ce d’Etamot, une fin tragique qui ferait trembler l’auditoire face à la puissance de ma fille ou de son frère.

Je me postai devant l’entrée de la salle de bal, sans pénétrer à l’intérieur de celle-ci, et croisai les bras sur mon torse, tout en surveillant mes arrières dans la baie vitrée. « Allez dire à la Princesse Coline que je l’attends dehors afin de lui rendre sa culotte. » articulai-je, sans faire grand état de la réaction du garde. D’ici, je pouvais observer ce qu’il se passait sans être moi-même happé par les mouvements de la foule. Je voulais voir l’inquiétude attachée au faciès de Montarville lorsqu’il arriverait. J’étais curieux d’entendre ce qu’il allait décider. J’avais tendance à préférer agir en premier, parce que je n’avais aucun goût pour les complots qui, à mes yeux, prenaient bien trop de temps. Néanmoins, le Roi de Lieugro, dans sa descente aux enfers, était un sujet d’étude fascinant. J’aurais dû le prendre, lorsque nous étions jeunes. Peut-être que se faire violer lui aurait rendu service ? Peut-être ne serait-il pas devenu cette loque grotesque ? Je me questionnai quelques instants sur la nécessité de lui faire quelques confidences. Devais-je lui dire, pour Déliséa et moi ? Mourrait-il subitement ou la hargne qui lui restait peut-être, cachée profondément, ressortirait-elle ? J’espérais que Merlin réussirait à le tuer. Je n’avais aucune envie de m’en charger. Je tournai les yeux vers Ezidor. Si le médecin aimait que ses victimes fussent impuissantes, je préférais que les miennes se rebiffassent. C'était bien plus excitant ainsi. Montarville en était-il encore capable ?

1073 mots
Ne t'inquiètes pas Astriid. Je garde ta chanson pour une scène plus adaptée  Les Portes - Chapitre V  - Page 19 943930617
Judas (Gyzyl):

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Dim 20 Nov 2022, 23:46



Les Portes



Tu aurais dû partir avec moi. Alors que Lambert me parlait, ces mots n’arrivaient pas à se détacher de mon esprit. Ils serraient mon cœur d’un sentiment étrange. Peut-être aurais-je dû. Peut-être. Mais qui serais-je, à présent ? Vivrais-je seulement encore ? Ezidor, en tant que maître, n’aurait rien fait pour me sortir de mes travers. Il avait pourtant réussi à m’apprendre son art. Comment avait-il fait, dans l’état qui avait été le mien ? Tu aurais dû partir avec moi. Oui, sans doute. Avec l’expérience, j’aurais probablement réussi à me libérer de mes chaines. Serais-je devenu comme lui ? À courir après des victimes inanimées ? Que serait devenue notre relation ? L’aurais-je simplement secondé, en acceptant ses vices et en apprenant à les aimer ? Ce passé là était dangereux. Voir le docteur avait un goût doux amer. Je sentais la morsure de ses dents sur moi et ses doigts acérés autour de mon corps. Ils griffaient mon cœur d’une douleur qui me semblait aussi plaisante que son contraire. « Bien. » répondis-je au d’Eruxul, avant de m’avancer dans la salle pour trouver mes seconds et leur répéter les ordres afin qu’ils s’exécutassent. Ils saisiraient Déodatus et le placeraient en détention dès que l’attention de la foule ne serait plus focaliser sur ce dernier. Tu aurais dû partir avec moi. Pourquoi faire ? Pour devenir quoi ? Pour être qui ? Mon regard retrouva la silhouette du médecin. Si j’étais resté avec lui, je n’aurais été que son apprenti et, pire, son chien. Le fait qu’il fût parti m’avait libéré de son joug. Je le croyais certains jours. D’autres, mon présent me semblait trop lié à mon passé. Je l’avais menacé plus d’une fois mais je n’étais pas certain de pouvoir l’exécuter. L’enfermer, oui. Le torturer, peut-être. Le tuer ? C’était une autre affaire. Il y avait un lien entre nous deux, un lien que je ne pouvais pas ignorer.

Je cherchai des yeux Adénaïs. J’entendais mon cœur battre dans ma cage thoracique, à un rythme soutenu. La tension qui m’enveloppait me faisait penser à une forme de panique. Ezidor n’aimait pas la mère de Déodatus. Se pouvait-il qu’il eût forcé les événements ? Simplement pour la discréditer ? Pour la briser ? Pour la pousser à commettre l’irréparable ? Je devais la trouver. Qu’importassent les discours de la famille royale, qu’importât le reste, je ne pourrais pas agir correctement si je n’étais pas sûr qu’elle allait bien. « Trouvez-moi Adénaïs d’Etamot et, une fois que vous l’aurez trouvée, je veux que vous ne la quittiez plus des yeux jusqu’à ce que je vous rejoigne. » dis-je fermement, peu après le discours de la Princesse Adolestine. Penser que les invités pourraient agir comme si de rien n’était avait tout d’une fantaisie. Qui le pourrait ? Qui réussirait à se vider l’esprit ? Il aurait fallu doubler les stocks de vin pour y parvenir. Je tournai de nouveau le regard vers Ezidor, occupé avec Irène d’Errazib. Je dus me détacher de lui pour faire face au Prince d’Uobmab. « Cela n’a pas encore été prouvé, Prince Merlin. » fis-je, en le fixant d’un air sérieux, sans lui offrir le moindre sourire en retour. Je décidai de ne pas utiliser ma salive pour lui expliquer que les viols étaient malheureusement difficilement évitables. Des salles étaient mises à la disposition des invités afin de leur offrir de l’intimité. Si les gardes brisaient cette intimité, leur action serait malvenue. Certains danseurs de marque avaient à échanger des propos confidentiels que la garde ne pouvait se permettre d’entendre. À partir de là, oui, il existait un risque. La question était plutôt de savoir ce que lui faisait, pendant que sa fiancée se faisait violer par un autre. Était-il soudainement intéressé par le sort de sa sœur ? Alors même que cette dernière avait demandé à un garçon d’écurie de l’assassiner ? Bien sûr, je n’en dis rien. Il n’avait pas à savoir ce qu’il se tramait. « Mes hommes sont actuellement en train de le chercher afin de l’appréhender et de le placer en détention, dans l’attente des ordres du Roi. Si vous désirez vous entretenir avec Déodatus d’Etamot, je crains fort qu’il vous faille demander à Montarville de Lieugro directement. » Ou le trouver avant la garde, pensai-je, avant que mon attention ne fût captée par un soldat. Celui-ci n’était pas habillé comme les autres. « Veuillez m’excuser. » murmurai-je, avant de me diriger vers ce dernier.

En arrivant près de lui, je constatai son trouble. « Parlez. » « Il y a eu une tentative d’assassinat sur la personne du Prince Placide. » « Quoi ? » « La tentative aurait abouti si le Prince Placide s’était bel et bien trouvé dans sa chambre. Néanmoins, le constat est sans appel : un autre garçon s'y trouvait. Il a été assassiné à sa place. » « Et où se trouve Placide ? » « Nous l’ignorons. » « Eh bien trouvez-le ! » m’emportai-je. « À vos ordres. » Il me fallait réfléchir. Était-ce une provocation ? Placer un garçon dans le lit de Placide afin de le tuer, comme une menace ? Le véritable Prince avait-il été enlevé ? Mais pourquoi assassiner un suppléant ? « Attendez ! » Le soldat opéra un demi-tour. « Le mort, qui est-il ? » « Un garçon du village voisin. Un simple paysan. » Un simple paysan. Pourquoi tuer un paysan ? À moins que ce ne fût Placide qui eût placé l’individu dans sa chambre ? Comment aurait-il pu entrer sinon ? Quelqu’un avait-il essayé de tuer le Prince, sans se rendre compte de son erreur ? Et pourquoi le Prince aurait-il cherché à… à quoi ? Fuguer ? Pour aller où ? « Trouvez-moi également Ludoric de Tuorp et amenez-le-moi dans le salon indigo. » Les deux garçons étaient amis. Ils avaient passé du temps ensemble après la tentative de suicide du blond. Ce dernier saurait peut-être quelque chose. « Et amenez-moi également le docteur de Xyno dans la même pièce, de gré ou de force. » ajoutai-je, après un coup d’œil à ce dernier, sans trop m’expliquer cette soudaine envie de ne plus le quitter. Je me convainquis que s’il était avec moi, il ne ferait pas subir de sévices à d’autres.

Je tournai les talons pour me rendre dans la salle en question afin de réfléchir plus posément à la situation et à ses implications. Il y avait trop d'agitation pour que les événements fussent indépendants les uns des autres.

1052 mots
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Lun 21 Nov 2022, 16:00



Prisonnière de sa poigne, Madeline eut bien besoin de cet ancrage pour ne pas perdre pied. Cette spirale infernale provoquée par les événements de cette soirée rendait le flux de ses réflexions si instable. Il persistait ce regret d'avoir été si audacieuse, d'avoir osé imposer son corps et par extension son esprit à dire et acter toutes ces choses. À chaque fois que cette piqûre de rappel revenait à la charge, le poison en son être arrivait tel un tsunami pour emporter ses chastes idées au loin. Son cœur tambourinait bien plus fort que l'orchestre et malmenait sa cage thoracique, faussant Montarville sur son véritable état entre ses mains. Par réflexe, la D'Eruxul enserra aussi son emprise, la chaleur de ses paumes lui remémorant cette valse trop courte de tantôt. Plus il la tenait ainsi, plus la Dame désirait qu'il couvrît sa radiance sur la moindre parcelle de sa blancheur. Elle serra les dents, ses iris rougies par l'ivresse de ce chaos, abattues sur le visage mortifié du Roi. Il semblait si peiné qu'elle se fit violence pour ne pas le serrer dans ses bras, dans l'unique de le conforter ; car au-delà d'être déchue par la dévergonde, Madeline demeurait une femme aimante et empathique. Et peut-être bien que ce fût cette facette qui lui servait de boulet aux pieds…

Le palefrenier était le fils de Montarville. Lambert ne l'avait jamais trompée ; du moins, pas avec cette paysanne. Rosette se faisait courtiser par la plume d'un bâtard, en personne. Cette perspective la figea et les attentions du Roi peinèrent à apaiser ce nouveau mal qui s'insinuait en elle. S'était-elle réellement fourvoyée à propos de son mari ? L'avait-elle vraiment couvert de véhémence alors qu'il était innocent ? Madeline eut le souffle court. Elle voulait que Montarville la libérât sur-le-champ pour s'assurer d'elle-même que ses poumons se remplissaient encore, tant cette confession devrait la faire tomber dans les pommes dans d'autres circonstances. Toute sa vie conjugale venait d'être remise en question, puisqu'elle ne doutait absolument pas des affirmations de Sa Majesté ; quand bien même, elle respectait bien trop le couronné. Par tous les Dieux, elle voulait se retrouver devant sa coiffeuse et l'inonder de son chagrin ; de cette fracture en son âme.

Je ne pourrai jamais vous remercier assez.

Statue de cire, la noble laissa les fils du Destin animer ces marionnettes qui l'éloignaient – une nouvelle fois – de son obsession.

Dirigez-la contre moi.

En une fraction de secondes, les perles de sa tristesse furent chassées et le bleuté nuancé de son regard ne laissa plus place au doute quant à sa résolution. Son talon claqua d'un pas et elle le foudroya.

" Montarville, arrêtez-vous ! L'audace – ou le blasphème – provoqua l'effet escompté, elle n'accorda alors qu'une brève attention au garde posté à ses côtés : Vous. Laissez-nous un instant. "

Honnêtement, le messager ne s'attendait pas à devoir confronter la noble D'Eruxul.

" J-J'ai pour ordre d'escorter le Roi, Madame… "

" Nous n'avons pas terminé et cette conversation est privée. "

Son timbre digne d'un serpent le laissa dans l'embarras avant qu'il ne fût libéré de ses fonctions. Un peu plus et elle risquait bien de lui hurler dessus ; et personne ne voudrait entendre la rage de la supposée délicate. Madeline prit le temps de reprendre son souffle et se planta face au Roi.

" Regardez-moi. Elle attendit qu'il obtempérât. Regardez-moi dans les yeux et maintenez vos allégations. Regardez-moi droit dans les yeux et dites-moi que vous ne cherchez pas à protéger Lambert. Elle s'avança encore, afin de bien capter les vibrations de sa voix. Clémentin est-il bien votre fils ? "

Elle patienta, autant de temps qu'il lui fallût pour réitérer cette injustice. À ce stade-ci, la Bleue pourrait très bien le lire dans ses yeux tant il se peinait de garder ce secret. Sur le coup, elle eut l'impression que ses côtes la lâchèrent, le poids des vérités s'avéraient bien plus insupportables que les mensonges. Elle ferma les yeux, ferme comme une armure.

" C'est cruel... Exhala-t-elle en un souffle de martyr avant de le darder à nouveau. Vous ne pouvez pas me laisser comme ça. Toutes ces années à préserver mon mariage, à protéger ce garçon des exubérances de sa folle de mère… Tous ces secrets qui m'ont vrillé le crâne et qui n'en finissent pas ! Elle porta ses mains à son crâne, en détresse. Le saviez-vous que ma propre fille s'acoquine de votre bâtard ? Et qu'en apprenant l'identité de ce dernier, mon sang s'est glacé à l'idée que ma Rosette flirte avec l'inceste ? "

Comment avaient-ils pu gérer un tel scandale de cette façon ? Comment Lambert n'avait-il pas pu museler cette gueuse afin qu'elle ne semât jamais les graines de la méfiance en Madeline ? Avec tous ces facteurs agglomérés les uns aux autres, la D'Eruxul n'aurait jamais pu s'en sortir. Et ces hommes, ils l'avaient laissée ainsi – même inconsciemment – au sein de cette vague de tourments. Sa misère n'en put plus d'agoniser, alors elle troquât sa place, hélas, à l'ire dont Montarville réclamait.

" Toute cette histoire, que vous en soyez victime ou non, a porté l'opprobre sur ma famille. Il n'y a que sa sainteté – vous – qui pourrez laver notre honneur. Elle s'avança, lente, sur lui et apposa sa main sur son poitrail ; ce qui s'avérait être un toucher soyeux devait lui transmettre tous les maux qui éreintaient son être. Au sujet de ma fille, je vous laisse bien entendu tout le loisir de vous entretenir avec Clémentin, si vous souhaitez l'anoblir et le reconnaître comme votre fils ou non. Vous êtes bon, je sais que vous saurez prendre la décision la plus juste à son endroit. Dans le même temps, je questionnerai ma fille sur ses fréquentations, après tout, mon mari, le premier, souhaiterait la fiancer à un bon parti. Si l'idylle de Rosette s'avère être tournée sur un Prince, nous en ressortirons tous gagnants. Une pause, rêveuse à l'idée d'unir davantage les De Lieugro et les D'Eruxul. Quant à moi… Elle appuya plus fort sur son buste, afin de le faire reculer vers un précipice imaginaire ou une impasse condamnatrice. Mon union été mis en péril et cette soirée aurait pu l'effriter jusqu'à la rupture. Votre ami Lambert ne m'a aucunement considérée dans cette affaire alors que je me suis retrouvée devant le fait accompli, à épargner sa réputation et la vôtre. Mais vous, mon Roi, vous avez eu la bienveillance et le courage de me révéler votre faute… Ses phalanges se resserrèrent sur sa chemise, davantage comme un caprice que par sévices. Elle le voulait pour elle, rien que pour elle. Votre sympathie à mon égard ne me comblera pas. Elle réhaussa son attention sur lui. Je dois corriger votre erreur du passé, puisque j'entends très bien dans votre voix que vous avez souffert autant que moi de cet écart. Je saurai apaiser vos peines, telle est ma responsabilité en tant que votre protectrice et celle de votre fils. Elle se colla contre lui, son souffle chaud se mêlant au sien afin de lui murmurer ce désir : Acceptez-moi en tant que maîtresse. Alors qu'elle lui laissait le temps de digérer ces mots, elle se plongeait dans ses yeux, si charmée. Seule cette requête guérira nos cœurs et préservera mon mariage avec votre meilleur ami. Son corps aurait été trop meurtri de subir les vices d'un infidèle, il ne souffrit que du manque ancré ; en fin de compte, l'abstinence de Lambert avait du bon. Je ne vous supplie pas ; je vous le demande. Ce sera notre secret rien qu'à nous. Affectueuse, elle fit glisser sa main libre sur la joue de l'homme. Pensez-y. " Puisqu'elle espérait bien empoisonner son esprit comme il avait envahi ses pensées les plus lubriques depuis tout ce temps.

Ne souhaitant trop se perdre dans ces caresses, Madeline baissa les yeux et inspira profondément pour se détacher de lui. En un rien de temps, elle redevint la Dame D'Eruxul que tout un chacun pensait connaître.

" Votre Majesté. " Le libéra-t-elle avec une digne révérence.

Une fois seule dans le couloir, la Bleue préféra rester sur place, songeuse. C'en était trop grisant pour son propre bien. Jusqu'où serait-elle capable d'aller pour s'émanciper autant de leurs sottises ? Elle comprenait bien mieux ses camarades volages à présent, tant ce genre de bravoure requérait à la fois une dose de souffrance et une de témérité.

" Eléontine… ? La blonde se trouvait sur son chemin du retour. Depuis… quand es-tu ici ? "

Madeline ne s'attendait clairement pas à la retrouver là. Le garde ou Montarville auraient pu la voir, son amie s'avérait bien trop discrète, preuve d'une expérience de longue date. Enfin, la D'Eruxul partageait tout autant cette qualité ; après tout, elle l'avait assistée de trop nombreuses fois dans ses méfaits, certains sans que la principale concernée ne s'en rendît compte. À croire qu'elles agissaient comme anges gardiennes l'une pour l'autre.

" Est-ce que j'ai bien fait ? Elle joignit les mains en avant, l'attention rivée sur cette robe qui portait, elle l'espérait, toute sa beauté. Est-ce que j'ai été à la hauteur ? Elle n'avait jamais trompé, elle n'avait jamais cherché à séduire autrui ; maintenant que c'était chose faite, elle avait besoin d'être conforté dans son dangereux choix. Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? On va dans les jardins ? Voir Judas, ou un autre ? " La salle de bal ne l'attirait guère plus, tout ce qui gravitait en son dehors lui avait apporté bien plus d'intérêt. Il semblait par ailleurs qu'une invitation du Roi D'Uobamb n'attendait qu'à être honorée.


1686 mots ~ (sans les mots de Montarville)



By Jil ♪
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Lun 21 Nov 2022, 19:19



Les Portes - Chapitre V  - Page 19 T6y8

Les Portes V


Rôle :

Je souris lorsque je me rendis compte que mon entreprise n’avait pas emporté sa colère. Dans ma poitrine, les sentiments furent comme une bourrasque agréable. Je l’aimais. À chaque fois qu’il était avec moi, je me le disais. Je l’aimais tellement qu’il me suffisait de le regarder pour ressentir les émotions qu’il créait chez moi parcourir les courbes de mon cou, ma colonne vertébrale et mon bas-ventre. Tout ça me donnait envie de l’enlacer et de ne plus le quitter.

« C’est pour ça que tu faisais cette tête abattue ? »

Ce qui ne me paraissait pas si évident quelques minutes plus tôt m’éclatait au visage. Il était triste parce que je n’étais pas là, tout comme j’avais été peiné de le voir au bras d’autres personnes. Je n’aurais pas dû l’être. Il m’aimait aussi. C’était ce que je ressentais lorsqu’il me regardait : un trop plein d’amour qui émanait de ses yeux et qui me touchait de plein fouet. J’avais vu, plus tôt, ce qu’était que recevoir son absence d’intérêt. Je plaignais ceux qui n’étaient pas moi. Je plaignais la fille que j’avais jouée plus tôt. J’avais ressenti son indifférence. Je ne voulais plus jamais la tester, même si elle m’avait fait comprendre l’amour qu’il me portait vraiment.

Je le laissai prendre la position de la valse.

« Oui. Je ne voulais pas… enfin, tu sais… »

J’avais du mal à exprimer ce que je désirais lui dire. Je m’étais entraîné parce que j’avais souhaité que tout soit parfait. Je m’étais dit que si je n’arrivais pas à jouer la partition qui revenait à la fille correctement, la foule dirait peut-être qu’il était mauvais danseur. Je ne le voulais pas. J’avais donc répété, jusqu’à ce que ce soit fluide.

« J’ai demandé à un garçon du village de me remplacer… J’espère juste qu’il ne se fera pas prendre. Normalement ça devrait aller. »

J’étais très loin du compte. Je n’aurais pas pu savoir. Dans ma tête, sa mission était simple : rester dans mon lit et dire qu’il était fatigué si jamais quelqu’un venait afin de lui parler. Je n'aurais jamais penser que quelqu'un tenterait de m'assassiner.

« Ah non ? »

Mon regard s’était précisé sur lui, lorsqu’il m’avait annoncé ne pas vouloir épouser Coline. À présent, je l’écoutais, mon cœur tambourinant bruyamment contre ma poitrine. Qu’allait-il faire, s’il n’épousait pas ma sœur ? Qui allait-il épouser ?

« Moi ? »

Ce ne serait pas possible… pas en l’état actuel des choses. Et puis… Mais peut-être que… Je souris. Il y avait toujours cette possibilité de me faire passer pour une fille. L’idée ne cessait de me séduire et de me rebuter à la fois. La perspective du mariage m’enchantait. Celle du rôle que je devrais tenir beaucoup moins. De quoi serais-je capable, pour être avec lui ? Sous son regard déterminé, je sus que je serais capable de tout.

« Elle sait ? »

Je déglutis. Nous n’avions pas été assez discrets. Quelle idée de… Ma pensée se stoppa et mon attention rejoignit pleinement ses paroles. Était-il en train de dire qu’il voulait révéler notre histoire ? Sans que je n’aie à me vêtir d’habits féminins ? Était-ce ça ? Sortir à visages découverts ? Une peur soudaine me saisit, un soupçon de panique, un vertige. Pourtant, au fond, je sentis que c’était la chose à faire. Maintenant qu’il le formulait, j’avais la certitude que c’était ainsi qu’il faudrait procéder. Ce serait juste. Les autres chemins ne seraient que des mensonges ou des illusions. Comment pourrais-je me regarder dans le miroir si ma vie entière devenait un mirage ? Ce serait impossible. Les regrets et la frustration nous perdraient.

Mon regard fixa sa lèvre inférieure qu’il était en train de mordre. Je mordis la mienne à mon tour.

« Si, je suis d’accord. Si mon père nous rejette alors on ira ailleurs. Mais on restera ensemble. »

Je franchis la distance entre lui et moi et l’embrassais. La nuit que nous avions passée ensemble me revint. Je voulais qu’il y en ait d’autres, beaucoup d’autres. Je savais ce que cette décision risquait de lui faire sacrifier. J’aurais peut-être dû lui dire qu’il était fou mais je n’en avais pas la force. Je voulais croire que ce serait possible.

Je ne repérai pas les deux adolescents qui nous regardaient et passai mes bras autour de sa nuque, pour l’embrasser encore. Je voulais plus.

« Je t’aime. »

Je descendis mes mains contre son torse et les passaient sous son haut, pour toucher sa peau. Mes doigts remontèrent contre ses omoplates et je serrai contre moi.

« Je t’aime trop… »

C’était tellement puissant que j’avais envie de pleurer. Les rafales émotives remontaient de mon ventre à mon buste à m’en rendre fébrile. J’avais l’impression que j’allais m’évanouir d’amour contre ses lèvres et cette perspective me fit rire. Je remontai mes yeux vers les siens, souriant. Je l'aimerais pour toujours.

810 mots

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Lun 21 Nov 2022, 21:59



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Dastan


Rôle :


L’attente s’illustra comme un supplice. Elle ne dura guère longtemps, pourtant ; mais Ludoric sentait son cœur battre jusque dans ses tempes, son sang bouillir dans ses veines et ses poumons s’essouffler malgré son immobilité. Placide le rendait malade. Sa simple présence révélait toutes ses faiblesses et cristallisait toutes ses attentes. Elle mettait à jour toute l’intensité de son soleil ; près de lui, il irradiait. Il irradiait de toutes les émotions que le blond savait éveiller en lui et, surtout, il irradiait de cet amour que le moindre de ses souffles exhalaient sur son cœur. Il l’aimait. Il l’aimait à en crever. S’il préférait qu’ils se cachassent toute leur vie, il le ferait. S’il voulait qu’ils épousassent chacun une femme et ne se retrouvassent que dans le secret des nuits sombres, il le ferait. S’il le suppliait de se plier aux exigences qui pesaient sur eux, il le ferait. Tout ce qu’il ne pouvait pas faire, c’était d’abandonner leur idylle, de l’abandonner, lui. Il ne pourrait jamais se détourner de lui, d’eux. C’était trop tard. Complaisamment, il était devenu le captif du Prince. Son rôle de prisonnier lui seyait à merveille ; il désirait demeurer ce condamné dont la sentence ne s’appliquait jamais et que toujours la potence fuyait. Le couperet, enfin, tomba, et Ludoric se blottit dans sa geôle d’amour avec toute l’euphorie et la fébrilité que produisait cette nouvelle. Un sourire énorme éclaira son visage. Un éclat de rire brisa ses lèvres et scintilla dans la pénombre, avant que Placide ne joignît sa bouche à la sienne. Le roux le serra contre lui, fort, si fort – il aurait tellement voulu qu’ils ne fissent plus qu’un ! Il l’aimait follement et démesurément, trop ardemment pour que son corps, son esprit ou son âme fussent capables de le soutenir dans cet effort. Il se sentait au bord de l’explosion ; pourtant, pour rien au monde il n’eût souhaité y échapper. « Je t’aime, Placide. » répéta-t-il, ses mains pressées sur le corps de son amoureux. En dépit du tissu de la robe, ses doigts pouvaient appréhender la finesse de son ossature et de ses muscles, la souplesse de sa peau et le galbe de sa silhouette.

Tandis que le blond cachait ses mains sous sa chemise, il l’embrassa à nouveau. Les souvenirs de leur nuit s’imprimèrent sur son corps. Il eut envie de l’entraîner à l’écart et de le caresser, encore et encore, jusqu’à tirer de sa bouche le soupir d’extase. Il voulait tout, maintenant, délicatement et précipitamment. Il fit remonter ses paumes jusqu’à ses joues et tint son visage dans leur creux. « Je t’aime tellement, tellement. » sourit-il, les cornées embuées de larmes que seul lui savait lui arracher. Il s’apprêtait à l’embrasser à nouveau, lorsque derrière lui, quelqu’un s’éclaircit la gorge. « Messire de Tuorp. » Il releva la tête, puis se retourna, le cœur battant. « Je… » Il s’apprêtait à balbutier des explications confuses, lorsqu’il se souvint, fébrile, que tout allait bien. Aux yeux des autres, Placide n’était pas Placide. « Veuillez me pardonner du dérangement. » souffla le soldat. Ludoric détailla son uniforme, soudain curieux et, la seconde d’après, préoccupé. « Que se passe-t-il ? » - « Le Général d’Ukok vous fait demander. Suivez-moi. » Le roux fronça les sourcils. Le Général d’Ukok ? Childéric ? Que pouvait-il lui vouloir ? Il inspira. Il éprouvait une grande admiration pour cet homme. Le plus haut grade de l’armée lui avait été accordé – avec honneur et mérite. Si l’aspirant guerrier réussissait ses classes, il deviendrait son supérieur. « Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il se passe ? » répéta-t-il. « Je ne peux pas vous le dire. C’est une affaire privé entre vous et lui. » Ludoric pinça les lèvres, le cœur battant et partagé entre le devoir qui l’appelait et Placide. Il ne voulait pas le laisser ici. Il ne voulait plus le laisser. Plus le lâcher, plus jamais. Ses doigts se faufilèrent entre les siens. « Conduisez-nous à lui. » - « Je ne crois pas… » - « Je ne la laisserai pas ici. Emmenez-nous. Ce qui me concerne la concerne, mais s’il le faut, elle restera à l’écart. » Sa voix était claire et ferme. Le soldat sembla hésiter un instant, puis capitula. « Bien. Le Général fera ce qui lui semble être le mieux. » Le garde tourna les talons. Le fils de Tuorp s’apprêtait à lui emboîter le pas lorsque son regard rencontra deux silhouettes, qu’il n’avait pas remarquées jusqu’ici. Il reconnut Yvonelle et Elzibert d’Etamot. Étaient-ils là depuis longtemps ? Qu’avaient-ils vu ? Qu’avaient-ils entendus ? Avaient-ils surpris l’intégralité de leur échange ? Fallait-il s’en inquiéter, maintenant que les deux amants souhaitaient tout assumer ? Comme il passait près d’eux, il retint son souffle, mais ne lâcha pas la main de Placide. En pénétrant dans la salle de bal, il ne le fit pas non plus. C’était peut-être une erreur. Peu importait. Quelques temps plus tôt, il avait eu trop peur de le perdre. Désormais, il était décidé à tout dévoiler de leur amour. Le regard des autres ne comptait plus. Hormis eux, rien ne semblait exister. Juste, peut-être, cette appréhension qui gargouillait dans ses tripes et s’y cramponna davantage lorsqu’il pénétra dans le salon indigo. Seul à seul avec Placide, il se tourna vers lui et lui demanda. « Tu crois qu’ils étaient là depuis longtemps ? »



Message XII – 899 mots




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Les Portes - V

TW : Violence

NIN - Dead Souls

Face à l'hostilité de Childéric, les muscles de Merlin se tendaient. Les phalanges de ses doigts s'étaient blanchies. Il parlait de sa sœur avec une légèreté déconcertante. Son cœur s'accéléra. *Comment ose-t-il...?* Son interlocuteur le coupa avant qu'il ne puisse rétorquer quoi que ce soit et se détourna de lui. Personne ne lui tournait le dos ainsi. Pas même le chef des armées. *Ton tour viendra*, décida-t-il en levant le menton. Si le Roi avait le dernier mot, il n'y aurait aucun Duel, c'était certain. Le faiblard tournerait certainement de l'œil en voyant le sang couler. Depuis que Merlin était arrivé dans ce Royaume, sa liste d'ennemis s'élargissait à chaque heure. Il avait parfaitement remarqué que ces manques de distinction et de respect étaient liés à l'arrivée du patriarche sur le territoire. Cela avait aussitôt remonté le nom de Judas au sommet de cette liste bien fournie. Il était fatigué d'avoir le second rôle. S'il était Roi, Déodatus ne respirerait déjà plus. *Ce n'est pas une fatalité*, réalisa-t-il tout aussi soudainement. Il n'était peut-être pas Roi, mais il restait un Prince.

Merlin se tourna vers les deux servants postés à ses côtés. Il n'eût besoin de prononcer aucun mot pour faire comprendre son ordre ; l'un d'eux le guida vers un couloir en trottinant, de plus en plus vite à mesure que les regards indiscrets se faisaient plus éloignés.  « Sa mère est passée par là », expliqua-t-il en pressant le pas, à moitié essoufflé. Des gardes étaient en train d'inspecter un grand salon. Une autre escouade était directement partie à l'étage du dessus. Si Déodatus se terrait dans l'une des dernières portes du couloir, le prince aurait une chance de les devancer. Il ne lui suffisait que d'une poignée de secondes. Soudain, la chance lui sourit : en arrivant au bout du couloir, il reconnut la voix de Déodatus, étouffée par le bois d'une porte. Son poing se desserra et Merlin ferma les yeux. L'orage qui tonnait dans son esprit se tut et laissa place à un calme assourdissant. Encore incertain quelques minutes plus tôt, il était désormais résolu.

Il voulait le faire souffrir, et le secret qu'il avait fait l'erreur de lui dévoiler le rendait trop dangereux pour pouvoir respirer plus longtemps. Après tout, la mort était une sorte de souffrance. Trop courte à son goût. Mais il se délecterait de celle de ses proches, par ricochet. C'était toujours ça de gagné. Merlin passa sa main dans sa botte et empoigna sa dague, qu'il glissa dans sa main collée à son costume. L'expression de ses servants ne trahit aucune émotion. Ils avaient vu pire : Merlin n'en était pas à son coup d'essai. « Retenez la personne qui est là, quelle qu'elle soit. » De toute évidence, c'était une personne jeune qui échangeait avec sa proie, ce qui excluait tous les convives influents. En un regard, il s'aperçut que les gardes s'apprêtaient à sortir de la chambre à quelques mètres d'eux. Ils auraient encore deux portes à ouvrir avant celle-ci... mais il suffirait d'un cri pour qu'ils accourent. Peu importait : ce serait trop tard.

La main de Merlin se referma sur la poignée et il ouvrit la porte d'un coup sec. Le regard des deux adolescents se tournèrent vers lui. Leurs paupières se soulevèrent d'effroi en reconnaissant ses traits. Aussitôt, ses servants se ruèrent sur le blondinet inconnu pour l'empêcher d'interférer. Au même moment, Déodatus tenta de bondir vers la fenêtre. Merlin lui sauta dessus comme comme sur du gibier. D'une main, il l'agrippa par l'arrière de son col et le releva. Il le balança contre le mur. Son dos craqua sous le choc. Il retint sa chute avec son coude. Ses yeux se plantèrent dans les siens. Derrière eux, l'inconnu se débattait en braillant le nom de son ami. Déjà, la garde s'agitait dans le couloir. Un éclat sélénite se refléta sur la dague de Merlin. Il la brandit et poignarda le rein de sa victime. Son geste était expert. L'homme sentit la barrière molle de sa chair ralentir sa lame. Un hoquet de surprise s'échappa de la gorge de Déodatus. « Dans quelques secondes, tu seras mort », murmura-t-il. Si frêle. Quelle jouissance. Son meurtrier retourna le couteau dans la plaie. Une secousse agita sa victime, mais le D'Etamot parvint à formuler quelques mots à l'adresse de son ami. Contrarié, Merlin retira la lame ensanglantée de son corps, ultime barrière contre sa mort certaine. Une tâche cramoisie s'étendit autour de la plaie, puis coula le long de son pantalon. « C'est pour m'avoir pris ma femme. » Un râle s'échappa de la gorge de Déodatus. Il eut un dernier sursaut. Puis, son corps se relâcha comme une marionnette à laquelle on avait sectionné les fils. Merlin jubila. Une nouvelle vague d'adrénaline le secoua.

La scène s'était déroulée en quelques battements de cils, mais le temps s'était étiré dans l'esprit de Merlin. Chaque mouvement du corps de sa victime s'était gravé dans sa rétine. Sa peau blanchie par l'éclat de la lune. Sa bouche déformée par la détresse. Et, enfin, comment une étincelle avait déserté ses pupilles. Dans un moment suspendu, Merlin avait regardé la mort en face. Elle était si belle. « Lâchez votre arme ! » Soudain, l'inconnu le bouscula pour se précipiter auprès du corps de Déodatus. Son cadavre était étalé parterre, son visage figé dans une expression d'effroi. Une flaque de sang mouillait ses cheveux. Un garde s'empara de sa dague et un autre le prit par le bras. La lumière des torches ne suffisaient plus à réchauffer sa peau, d'une pâleur morbide. Avec regret, Merlin se détourna de son oeuvre. « Je vous suis, Messieurs. Nul besoin d'utiliser la force. » Ce dernier était plongé dans une douce extase. Le chaos qui envahissait la pièce ne l'atteignait plus. Désormais, plus aucun être vivant n'avait possédé sa sœur. Les pendules s'étaient remises à l'heure. Tout était revenu dans l'ordre. Soudain, une délicieuse idée pointa dans son esprit. Alors qu'il était escorté dans le couloir, Merlin claqua des doigts près d'une domestique. Son regard s'emplit d'effroi en constatant son état. Une tâche de sang avait jailli sur son costume et laissait des traces sous ses bottes, sans qu'il ne l'ait remarqué. Et venant de Merlin, il était évident que ce sang n'était pas le sien. « Dites à Adénaïs que son fils lui a laissé un souvenir sous son lit. » Les gardes ne ralentirent pas. « Dites-lui ! » Insista-t-il en se retournant vers elle. *Si elle savait ce qu'il avait fait avec son tableau... pourrais-je lui dire un jour ? Ce serait drôle*, songea-t-il, hissé sur son nuage. Finalement, cette soirée n'était pas perdue.

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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Mar 22 Nov 2022, 00:02


Les Portes

«
Garance. ». Le poids de la responsabilité commença à se dissiper dès lors qu'elle se présenta. « Je ne suis pas certaine mais– ». Je fus interrompue par Coline qui ne s'embarrassa pas à passer par quatre chemins pour énoncer le problème. Me tournant de sorte à les avoir toutes les deux dans mon champ de vision, j'écoutais dans un silence effaré le récit qu'elle nous faisait. Ces allégations étaient donc vraies. Plus que ça. Si les accusations provenaient de la princesse Zebella, la confirmation des évènements par Coline rendait tout plaidoyer en faveur de Déodatus inutile. Il était, à l'évidence, jugé coupable avant même toute forme de procès. En d'autres termes, il n'y avait plus que notre père qui pouvait quelque chose pour le garçon. Je songeai à la famille de ce dernier. La veuve et ses enfants ne seraient pas épargnés par cette histoire. D'autant plus dans leur cas. On disait la famille d'Etamot ruinée depuis le décès du père de famille et de nombreux on-dit circulaient sur la personne d'Adénaïs. Vrais ou non, d'aucuns diraient que dans toute rumeur se trouvait une part de vérité. Je fronçai des sourcils à cette réflexion. Il y avait quelque chose d'injuste là-dedans. Il était de notoriété publique que Gustave de Tuorp couchât avec chaque femme qui aurait eu l'idée de lui sourire. Alors pourquoi étaient-ils si peu nombreux à le blâmer pour son infidélité flagrante qui n'avait pour unique but que sa satisfaction personnelle ? L'ongle de mon pouce entre mes dents subissait ce sentiment terrible d'un monde mal fait, jusqu'à me rendre compte m'être perdu trop longtemps dans mes pensées. « Il m'a semblé t'apercevoir aux côtés de Judas, Coline. Si vous avez eu l'occasion de discuter, tu devrais savoir mieux que nous comment il pourrait réagir à l'événement. » fis-je enfin en me tournant vers ma sœur. Je m'imaginais déjà les pires des scénarii, comme le fait qu'il utilisât cet incident pour demander réparation de la plus terrible des manières ou, même, pour faire brûler nos terres. Je priais pour qu'il ne s'agisse que d'un trop-plein d'inquiétude.

Nous fûmes interrompues par un soldat paraissant étrangement gêné alors qu'il dévisageait chacune d'entre nous, et plus particulièrement Garance et moi-même, hésitant. Un peu d'encouragement lui fut nécessaire pour qu'il daigne enfin se lancer, et la raison de ces secondes muettes devint évidente. « Sa c... » m'apprêtai-je à répéter plus fort, la faute à la surprise, avant me retenir et éviter que l'information ne s'échappe au-delà de notre cercle. Je jetai un regard à Coline. « Est-ce que... ». À nouveau je me tue au milieu de ma phrase. « Non, laisse. À moins qu'il n'ait abusé de toi, ça ne m'intéresse pas. ». Ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'elle se serait laissé envahir par la Luxure au milieu d'un bal, et s'ils devaient avoir couché ensemble, je préférais encore m'enfermer dans l'ignorance qui s'avérait être parfois préférable. Surtout lorsque l'on parlait de la famille d'Uobmab. « Garance. Je vous laisse mettre mon père au courant de la situation ? Il sera bien trop inquiet si la nouvelle vient de ma part ou de celle de Coline. » fis-je à cette dernière lorsque ma sœur s'éloigna. Qui plus est, pouvais-je ne pas porter ma sœur dans mon cœur, elle demeurait ma moitié. En cela, je n'aimais pas la savoir seule avec Judas, pas en découvrant à quel point il était permissif et, surtout, intrusif. Je laissais ainsi ma tante retrouver mon père et lui faire état de la problématique tandis que je m'éloignai de l'orchestre et m'écartai de la piste de danse. Posant un œil attentif à ce qu'il se déroulait dans la pièce, je me rapprochai du buffet pour engloutir quelques canapés. Je regretterai ma gourmandise, toutefois, à l'heure actuelle, elle m'était réconfortante. Je glissai un œil en la direction qu'était censée avoir prise Coline. Je devais avoir fait erreur car sa silhouette m'était invisible. « Mince. » sifflai-je, agacée par le manque d'attention dont j'avais fait preuve. Je repris une mignardise. Et maintenant ? Tout le monde faisait ce qu'il avait à faire. Et moi ? Je restais là, en pleine réflexion. La suite était pleine de trop d'incertitude. C'était effrayant. Autant que ce saut dans le vide que je m'étais apprêté à faire en sortant les enveloppes de mon tiroir. Enveloppes que je pourrais ranger cela étant.
©gotheim pour epicode


Mots | 730


La fête va enfin commencer, Sortez les bouteilles, fini les ennuis

Vive les pionniers, Les rebelles et les révoltés

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Les Portes - Chapitre V

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