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 [Event Septembre & Octobre] - Les Jeux de Sahōdara

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 2604
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Jeu 06 Oct 2022, 11:11

[Event Septembre & Octobre] - Les Jeux de Sahōdara - Page 2 Uzt0
Les Jeux de Sahōdara
Avec Kitoe



Avec moins d'entrain que son escorte, Astriid enleva le masque de lapin qui avait jusque là protégé son identité, dévoilant une expression fermée et aussi peu lisible que lorsqu'elle avait son masque. Il n'y avait plus de chaleur dans son regard, mais une calme détermination, et peut-être aussi un fond de peur qu'elle cherchait autant à ignorer qu'à dissimuler. Elle déposa le masque sur le bras de fauteuil sans faire mine de s'y avachir comme sa contractante. Comment se détendre dans une telle situation ? Elle réalisa alors qu'elle se grattait nerveusement le bras là où Kitoe la tenait plus tôt pour lui faire traverser la salle et cessa aussitôt. Même ici, loin des congénères et autres invités, l'air exsudait cette fragrance qui déclenchait tous les signaux d'alarme internes de l'Ygdraë qui devait lutter contre tous ses instincts pour ne pas fuir en hurlant. Sa place n'était pas ici, mais elle comprenait. C'était un appel à la guerre que Jude lui lançait. Ils n'en étaient plus au stade des avertissements. Il avait avancé son premier pion, à elle de jouer désormais. Ce serait difficile, car le lâche s'abritait derrière la façade la pus adorable de la Démone et briser le ravissement de Kitoe l'enchantait à peu près autant que de retourner dans la salle viciée. Mais elle s'était mise toute seule dans cette situation, et elle allait s'en sortir toute seule. Montrer à Raïm, à Neah, à tous qu'elle réussirait à gérer ses problèmes comme une adulte. Quand s'était-elle détachée du manteau réconfortant de ses années adolescentes ? Peut-être était-ce exactement ça que recherchaient son peuple en les poussant à voyager, même si elle doutait qu'un séjour en Enfer soit une étape prévue dans le guide de voyage de Raïm.

La question de Kitoe la foudroya sur place et la rouquine pâlit. Puis elle sut. Jude faisait exprès. Là où lui pouvait entendre tout de là où il se terrait, parasitant l'esprit de la Démone, elle-même ne savait rien de ce qu'il se passait lorsqu'il dominait son corps et n'avait pas eu vent de leur querelle. Elle eut envie de hurler contre cette injustice. Une nouvelle pierre s'ajouta à l'édifice de reproches qu'elle avait à faire au faux Neah. Très bien. Puisqu'il le fallait, elle serait l'adulte de la situation, un rôle dans lequel elle était trop nouvelle pour y exceller mais il fallait bien que quelqu'un le prenne. Belles résolutions. L'angoisse plombait sa langue et elle ne répondit pas, ce qui n'empêcha pas Kitoe d'enchaîner pour lui présenter l'étrange mur mouvant qui faisait face aux fauteuils. La description fournie lui suffit pour le moment et elle s'en détourna. La fascination morbide n'était pas sa tasse de thé. « Il me faut un verre. » Et sans attendre, la sylvestre rejoignit le fond de la pièce. Une étagère était fixée au mur sur toute la longueur et il s'y trouvait quelques verres ainsi que des carafes en métal cuivré. Le liquide qui y était contenu se versa généreusement dans son verre. Elle en but immédiatement une gorgée et grimaça aussitôt. Les liqueurs sucrées à l'abricot ou la bière de Stenfek satisfaisaient davantage ses papilles que l'alcool fort et curieusement brûlant qu'ils servaient ici mais elle s'en accommoda, avalant une seconde gorgée avec moins d'empressement et cette fois, seul un frisson parcourut son dos. Elle se resservit de courage liquide et revint sur ses pas.

« Tu n'as pas envie de participer aux orgies ? » Quelque part en elle, elle s'abreuva d'injures. Où était passé son courage d'aborder directement le sujet épineux ? Danser autour du problème n'allait pas le faire disparaître. Elle but à nouveau et une agréable chaleur commença à se répandre dans son ventre. Elle inspira et riva son regard à celui de la brune. La joie pétillait dans ses prunelles et faillit faire vaciller sa volonté. « Non. Je ne veux pas du Pacte, Kitoe. Tu n'es pas au courant, parce que Jude te cache des choses. Il te dit bien ce qu'il veut. J'imagine qu'il ne t'a pas dit qu'il menaçait de me violer ? » Ses phalanges se raidirent autour du verre. La terreur qu'éveillait ce souvenir ne faisait qu'alimenter la rage froide qui habitait l'Elfe. « Je ne veux pas de quelque chose qui m'a été imposé. J'aimerai te dire que nous pourrions être amies sans, mais ce serait hypocrite. Je ne crois pas qu'il y ait de monde où nous puissions l'être. Qu'il soit difficile de le rompre n'est pas un problème. Je ferai ce qu'il faut, mais il faut que ça cesse. Je suis désolée. » Détournant le regard pour échapper à la douleur qu'elle y lirait, Astriid lui tourna le dos pour s'avancer jusqu'aux surfaces mouvantes. Ce devait être le début du "spectacle" car les individus malchanceux ne bougeaient pas beaucoup. Elle porta le verre à ses lèvres et s'étrangla soudainement. Elle toussa violemment et apposa sa paume sur l'un des écrans qui s'agrandit sous son contact. Ses yeux s'exorbitèrent un peu plus. « Dastan... »

Message I | 896 mots


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Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

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Aliénor Vaughan
Ven 07 Oct 2022, 20:46


Image réalisée par Naimly

Les Jeux de Sahōdara



« Vous… » Lhéasse détourna les yeux, pour plonger son regard sur les jeux. Aliénor le fixa, incrédule. Elle ne savait pas comment faire. Elle n’était même pas sûre d’avoir bien entendu. Et puis… « Nous ne sommes pas seuls… » murmura-t-elle, le souffle court. « Hum… » émit-il, tout en appuyant son coude sur le dossier. Il plaça son menton dans la paume de sa main, visiblement peu désireux de poursuivre cette conversation tant qu’elle ne ferait pas ce qu’il voulait. Aliénor déglutit. « Duc Taiji… J’aimerais comprendre… » Il ne la regarda pas mais sourit lorsque, devant lui, le sang gicla. Ils étaient si proches et si éloignés des lieux d’agonie de ces pauvres créatures. Combien survivraient-ils ? Il n’en avait aucune idée. Elle non plus. Pourtant, l’attention de la Magicienne, contrairement à celle du Chancelier, ne se portait plus sur les jeux. Elle sursautait lorsque des cris de douleurs étaient portés jusqu’à elle par la magie en œuvre, mais elle refusait de regarder le spectacle. Surtout, un dilemme lui tiraillait les tripes. Ce qu’il avait dit lui paraissait si étrange, si… irréaliste. Il n’avait jamais avancé pareille demande avant. Pourtant, ils avaient vécu dans la même demeure, dans la même pièce. Ils avaient dû composer l’un avec l’autre longtemps, lorsqu’il était son garde du corps. Néanmoins, jamais il n’avait… Non, jamais. Elle avait beau chercher dans sa mémoire, rien ne lui venait. Envisager qu’il eût pu avoir ce genre d’attentions sans qu’elle ne s’en rendît compte la mit mal à l’aise. Il restait un Sorcier et ils avaient dormi ensemble, l’un à côté de l’autre. Pas dans le même lit, certes, mais… qu’avait-il pu bien faire lorsqu’elle dormait ?

Elle stoppa ses fantaisies après quelques secondes de réflexion. Il lui parut évident qu’il prenait des libertés du fait qu’il eût été démis de ses fonctions. Mais pourquoi lui demandait-il ça ? Quel était le but ? Avait-il envie qu’ils… ? Ce n’était pas possible. « Lhéasse, vous… » « Taisez-vous. Vous me gâchez le spectacle. » articula-t-il. Elle se pinça la lèvre inférieure. Il faisait exprès d’ignorer ses questions et ses essais de communication. Que devait-elle faire ? Elle était certaine qu’il avait le pouvoir de la conduire à Priam sans problème. Il avait le pouvoir de garder secrète leur liaison. Pourtant, le prix à payer lui semblait étrange. Elle se concentra. Les paroles de l’Archimage résonnaient encore dans sa tête. J’aimerais que vous tentiez à nouveau de me séduire. Maintenant. Maintenant. « … » La Magicienne jeta de petits coups d’œil autour d’eux. Les spectateurs étaient pratiquement tous concentrés sur les jeux. Elle croisa néanmoins le regard d’un homme et eut le malheur de descendre les yeux plus bas, découvrant une Démone agenouillée devant lui. Elle se détourna prestement, affreusement gênée qu’un tel comportement pût se réaliser en public. Néanmoins, à quoi aurait-elle pu s’attendre, au milieu de Vils ? Dans la salle, il y avait la torture d’un côté et le plaisir de l’autre. Les deux se rejoindraient peut-être à un moment ou à un autre.

Aliénor avança sa main gauche pour la poser sur la cuisse de Lhéasse. Elle n’avait aucune assurance. Elle se rappelait parfaitement de la dernière fois, ce qu’il avait fait, ce qu’il avait dit. Ses mots la hantaient encore, parfois. Ses doigts glissèrent, en direction de son genou. Elle n’osait pas remonter. Elle n’osait pas aller plus vers son entrejambe. « Lhéasse… » « Hum ? » fit-il, d’un ton distrait, très peu intéressé par ce qu’elle faisait. Il la perdait. Que cherchait-il à faire ? Que voulait-il démontrer ? Il ne l’aiderait jamais si elle n’arrivait pas à attirer son attention. Elle n’était même pas sûre de la finalité recherchée par le Sorcier. Qu’il pût réellement s’intéresser à elle lui semblait fou. Sans doute voulait-il simplement l’humilier une nouvelle fois. Dès qu’elle irait trop loin, il la stopperait. Le doute devint certitude. Elle se pinça les lèvres puis fit faire le chemin inverse à sa main, pour atteindre le haut de sa cuisse. « Lhéasse, j’aimerais que vous me touchiez… » s’entendit-elle souffler. « J’ai envie de vous entre mes cuisses. » Il y eut un silence entre eux. Le Sorcier finit par bouger, sans quitter ce qu’il regardait des yeux. Il balaya la main de la Magicienne et se mit à rire. « Ri-di-cu-le. » asséna-t-il, en une sentence glacée.

733 mots



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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

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Isiode et Isley
Sam 08 Oct 2022, 09:54



Je fronçais des sourcils, la respiration en cavale, le cœur au galop. L’être que je venais de transpercer s’était désagrégé sous mes yeux. Réduits en cendres, les restes avaient volé en éclats pour s’éparpiller dans le brouillard d’ombres et de gel qui nous perçait l’âme comme les os. Pendrake avait disparu… Où est-il? Je fis un tour sur moi-même, conservant mon arme et ma garde. Où est-il?! Jusqu’à ce que mes pupilles se paralysent. Presque sur l’instant, l’azur de mon regard se tacha de rouge, le même rouge qui jaillit de la victime mortifiée. Une première pénétration de la lame, une première giclée de sang qui se déversa sur son corps; une seconde perforation tout aussi frénétique qu’insupportable, une deuxième coulée écarlate qui se répandit jusqu’à ses chevilles. Carmine eut à peine la force de crier. Ses lèvres s’ouvrirent sur des gémissements et des appels qui se noyaient dans les hoquets de sa peine et le supplice de sa douleur. Mais plus que tout, il s’agissait de l’expression de Pendrake qui retenait toute mon attention. Elle m’effrayait. Elle me bouleversait et me terrorisait; elle me révoltait et m’écœurait. Si les battements dans ma cage thoracique avaient subitement cessé, désormais, je les sentais frapper mon torse avec de plus en plus de force et de vitalité; à l’intérieur de mes oreilles, à l’intérieur de mon crâne – de tout mon être – ces heurts vibraient en moi, à la manière d’un rugissement, d’un cri surpuissant.

« REPRENDS TES ESPRITS! Son nom – le seul que j’eusse connu à travers les âges depuis que nous nous connaissions – explosa dans ma gorge avec violence : HRAFNINN! »

Mon bras s’altéra, se métamorphosa, muta : de peau et de chair, il devint de cristal et de diamant. Puis, dans une rotation, mon poing et mes jointures s’enfoncèrent dans sa mâchoire pour l’obliger à reculer. Il vacilla, flancha, encaissa, mais ne relâcha point la lame.

« Arrête tout de suite! Je le frappais à l’estomac, la dureté de ma peau, sous les coutures de ma botte, perçant son ventre d’une vive douleur. Pourquoi fais-tu tout ça?! »

Cette fois, le Démon fût renversé et je voulus aussitôt me précipiter sur lui afin de le maîtriser, mais dans la même seconde, mes poils s’hérissèrent et mon instinct m’alarma. Vif, je me rabattis vers le sol, esquivant de justesse l’assaut surprise du dernier des sous-fifres de Pendrake. Si ses crocs voulurent s’enfoncer dans mon cou, ils ne rencontrèrent plus que de l’air; si ses griffes voulurent s’accrocher à ma taille, ils ne s’agrippèrent plus qu’à du vide. Dans une tentative pour se rattraper, le diable se retourna dans les airs et enfonça ses ongles dans la terre, marquant celle-ci de profondes lacérations plus son dérapage s’étendait. Or, il eut à peine le temps de se relever que des faisceaux lumineux traversèrent sa poitrine dans son intégralité. Le diable se recroquevilla à la souffrance qui l’assiégea, tandis que d’un pied solide, je me propulsais en direction de l’ancien Réprouvé. Je coinçais ses flancs entre mes jambes et lui assénais un nouveau coup à la figure, amplifié par l’Œuvre vertueux de Delix.

« Peut-être que ce coup remettra tes idées en place! À son tour, il fût assiégé d’une toute autre souffrance : la mienne, qui suintait de ma bouche à chaque parole que je libérais du carcan de ma gorge. Tu étais censé devenir un homme meilleur! Il aurait dû devenir un homme meilleur! Comment ça a pu arriver?! »

Les faits étaient sous mes yeux et pourtant, je ne pouvais que les contester. Je les frappais et les frappais – à la manière de ces phalanges qui se broyaient sur son visage, toujours alimenté par la Magie des Anges – jusqu’à ce qu’ils soient enterrés sous le terreau de la dénégation. La Rousse, morte de ses mains? Sacrifiée? Impensable. Il n’avait pas pu faire ça. Il n’aurait pas dû faire ça!

« Comment es-tu tombé aussi bas?! » Continuais-je de le marteler.

Plus je répliquais, et plus la culpabilité au sein de mon cœur se renforçait. Puis, mes coups cessèrent. La flamme dans son œil m’emprisonna. Je le scrutais sans comprendre, sans saisir comment nous en étions venus à un tel dénouement.

« Je suis désolé. La rage dans ma voix s’effaça graduellement. P… Pendrake, je suis vraiment désolé. »

Et ses doigts s’enroulèrent doucement autour de mon poignet. Un sourire distordu défigura son faciès et je ne sus s’il s’agissait de pure malice ou d’épuisement, en raison du drain de son énergie. Dans tous les cas, je sentis trop tard le danger se fracasser à ma tempe. Projeté par le choc, je roulais sur une certaine distance avant d’être freiné par la terre et la poussière qui s’accumulèrent dans mon sillage. À quelques centimètres du visage de la Zuriel.

À sa vue, mes yeux s’écarquillèrent, l’agitation assujettissant mes palpitations au fur et à mesure que la lucidité me revenait. Dame Zuriel… Qu’est-ce que j’étais en train de faire? Pourquoi continuais-je ce combat alors qu’une innocente se vidait de son sang? Qu’est-ce qui m’arrivait? Pourquoi réagissais-je ainsi? Preste, je secouais la tête afin de reprendre connaissance puis, me remis sur pieds, entraînant la rousse dans mes bras.

« Accrochez-vous à moi », lui murmurais-je, espérant qu’elle m’écoutât à travers les douleurs de son corps et de son esprit.

Dans le même temps, je m’appliquais à la soigner grâce à la Magie.

« Veuillez me pardonner. Je vais vous sortir d’ici au plus vite, je vous le promets. »

Elle n’était pas en mesure de se battre et je ne pouvais pas non plus affronter le Choucas tout en la couvrant. Il fallait que nous fuyions. C’était pour le mieux… Lentement, je me retournais vers Hrafninn.

« J’aurais dû… »

Une vague de remords me submergea, tandis que je le considérais longuement du regard. L’icône des Péchés qui se trouvait devant moi m’apparaissait comme une victime de mon irresponsabilité, de ma négligence : je l’avais failli. Je ne savais pas dans quelles circonstances exactement, mais le sentiment me poignardait inconsciemment : j’avais échoué à le sauver de ses ténèbres…

« J’aurais dû t’aider. »

Avant qu’il ne succombe et commette l’irréparable. Avant que ses mains ne soient maculées du sang de sa meilleure amie. Avant qu’il ne devienne… Ma prise autour de la taille de la Zuriel se raffermit et sans crier gare, un nouveau frimas se leva.

« Je viendrai te sauver, Hrafninn. »

Je déployais mes ailes en même temps de sauter vers le ciel.


1 085 mots | Post II

Isley utilise les pouvoirs suivants :
- Corps Suprême : pouvoir permettant de changer sa propre chair en diamant, ce qui confère une résistance à toute épreuve sans impacter l'agilité.
- Instinct des Mäaxence : lorsqu'un danger est sur le point de se produire autour de lui, votre personnage devinera où et qui sera impliqué. À lui de décider s'il interviendra pour limiter les dégâts.
- Bannissement : Seuls les êtres d'alignement Bénéfique peuvent avoir ce pouvoir. Inflige des dommages physiques ou mentaux plus ou moins lourds aux créatures maléfiques ou faites de ténèbres. Des raies de lumières chatoyants viennent caresser la cible, les brûlant physiquement s'ils sont dotés d'un corps ou les torturant mentalement s'ils ne sont pas palpables.
- L’Œuvre de Delix : Don développé à l’Ère de la Conciliation, l’Œuvre de Delix fut conférée aux Anges pour une raison inconnue et mystérieuse. Néanmoins, ce pouvoir étant un pilier central dans la lutte contre le mal, personne ne s'opposa à lui. En effet, l’Œuvre de Delix permet aux Anges d’entrer dans un processus d’absorption de l’énergie vitale. Lorsqu’ils l’utilisent, le pouvoir fonctionne sur chaque individu présent mais de façon bien plus accentuée sur les maléfiques. Viennent ensuite les créatures plutôt neutres et, enfin, les bénéfiques. Pouvoir particulièrement efficace, il est également très dangereux car il est rare de pouvoir tuer un maléfique sans mettre également sa vie en danger, le sort continuant un temps après que l'utilisateur lui ait demandé de cesser. De ce fait, si l’Ange ne l’arrête pas assez vite alors il meurt également, se suicidant ainsi pour le bien.
- Copie : Vous pourrez, si votre ennemi l'utilise au préalable sur vous, copier l'un de ses pouvoirs pendant un temps plus ou moins long en fonction de votre magie. Bien évidemment, ce pouvoir acquis temporairement aura la puissance de votre niveau à vous et non pas celui de votre ennemi. Les pouvoirs spécifiques aux races ne peuvent être copiés [Isley copie l'ombre d'Amilakash].




It's a little price to pay for salvation
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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
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Kitoe
Sam 08 Oct 2022, 18:37

Kitoe & Astriid
Les Jeux de Sahōdara
Nothing But Thieves - Soda


Un sourcil se leva tandis qu'elle suivait les faits et gestes d'Astriid depuis son siège. C'était un curieux comportement. Outre son expression, qui était à des années lumières de la définition de la joie – mais qu'elle ne remarquait pas – Kitoe n'avait pas imaginé l'Elfe consommer des alcools forts. L'étonnement passé, elle se réintéressa à l'écran. Un sourire flottait toujours sur ses lèvres, une expression douce qui tâchait d'esquiver le malaise grandissant qui embaumait la pièce. Elle leva ses yeux curieux vers sa protégée. Aller à l'orgie ? Dans cette pièce isolée, elle n'en avait plus vraiment envie. Bien que confuse, la jeune femme entrouvrit la bouche.

-Euh...

Avant de s'adonner à des pratiques sexuelles en tout genre, elle était venue ici pour passer du bon temps avec sa contractante. De ce fait, elle ne comprenait pas trop le propos. Astriid voulait-elle participer ? Même si cela n'avait jamais été dans ses plans, elle allait lui proposer, quand l'adolescente choisit plutôt de lui clouer le bec. Kitoe blêmit. Sa gorge se resserra. Elle était soudain éprise d'une profonde inquiétude et surtout, d'incompréhension.

-... Jude ?

Elle ne saisissait pas. Quand Jude avait-il... ? Comment... ? Dans son attitude, il n'y avait plus de Lia qui tenait. A vrai dire, il n'y avait plus grand monde. Juste le corps de la brune immobile, effaré. Chaque phrase que prononçait Astriid était un coup de couteau supplémentaire dans sa poitrine. Alors que cette dernière s'était tournée vers l'écran, pour observer l'arène, la Vile reconnecta. Même si elle n'avait plus grand-chose d'une vile à ce moment-là. Ses muscles, comme endoloris par l'effort que lui avait demandé l'assimilation d'une telle nouvelle, refusaient de bouger.

-Jude a menacé de te violer ? Répéta-t-elle dans un souffle horrifié.

Jude était-il ce genre de monstre ? Un violeur ? Elle n'arrivait pas à y croire. Mais cela était-il si étonnant, alors qu'elle savait quel étrange comportement lui avait décrit Leigh, cette prostituée avec qui elle avait sympathisé par la suite ? Kitoe avait naïvement cru que Jude n'avait été conçu que pour une chose : tuer Neah. Visiblement, ce n'était pas le cas. Il semblait prêt à briser leur part du contrat, alors même qu'il en avait fixé les règles, alors même que cela aurait dû l'aider à se rapprocher de l'Ange. Mais justement : il s'agissait de ses règles. Ce Pacte était son jouet. Astriid était son jouet. Et comme une idiote, Kitoe avait oublié ce détail.

-Pourquoi ?

La question n'avait pas de sens. Il n'avait pas de justification à donner pour ses propres actes, autre que pour son plaisir personnel. Jude agissait par pur sadisme et par égoïsme. Elle aurait dû le savoir. Ses poings se serrèrent.

-Et... Sa voix tremblait. Ses yeux brillaient des larmes qu'ils empêchaient de faire couler, tant bien que mal. Est-ce que tu sais combien de temps il est resté avec toi ?

Jude avait rarement, très rarement le plein contrôle du corps. Mais lorsque cela arrivait, il lui semblait que c'était pour de longues périodes. De plus, l'amnésie était quasi-totale. En l'occurrence, la jeune femme n'avait pas la moindre idée de ce qu'il avait fait, ni même de ses intentions en emmenant l'Ygdraë ici. Tout à coup, cela faisait sens. Et tout à coup, Kitoe le trouvait beaucoup plus dangereux que le simple pilleur qui dépensait délibérément tout son argent pour la ruiner. Elle l'avait tellement sous-estimé... Sa colère monta d’un cran. Kitoe avait envie de lui montrer de quel bois elle se chauffait, à Jude. Mais elle ne pouvait pas. Elle aurait beau crier, se révolter, elle ne pouvait rien contre lui, car il était elle. Une partie d'elle, qui existait contre son gré. Une partie d’elle qui lui voulait du mal. La brune trouva enfin le courage de quitter son siège. Elle imita Astriid : elle partit se servir un verre d'alcool fort avant de la rejoindre à pas lents, face au spectacle. Elle serrait tellement son verre que la surface du liquide qu’il contenait frémissait.

-Tu es consciente que si nous brisons le Pacte... il pourra s'en donner à cœur joie.

Et elle ne voulait pas ça. Elle ne voulait pas laisser Astriid, car ce serait admettre que celle-ci avait changé pour devenir quelqu'un qu'elle n'appréciait plus. Car non, actuellement, elle n'appréciait plus celle qui aurait dû être son amie. Elle n'aimait pas sa façon de se comporter et de lui parler, sa manière de raisonner. Ce que Kitoe voulait, c'était l'adolescente candide et joviale qu'elle avait rencontré les premières fois. Elle n'avait pas envie d'admettre ça. Elle n'avait pas envie non-plus que Jude y trouve un prétexte pour se manifester davantage. La Démone sentait qu'au fond d'elle, les motivations de l’homme n'étaient plus uniquement basées sur Neah, et que s'en prendre à l'Elfe constituait aussi l’un de ses objectifs. De manière plus générale, tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à son assassin était dans son collimateur. Il désirait les détruire un à un, à la fois pour les punir d'aimer l'usurpateur, mais aussi s'en prendre psychologiquement à ce dernier.

-En tout cas, sache que je suis désolée. Je ne savais pas.

Kitoe n'était pas très douée quand il s'agissait de s'excuser. Toutefois, elle le pensait réellement. Elle n'avait pas su et avait été idiote de ne pas savoir. Pourtant, si elle avait su, et dans des circonstances similaires, elle aurait sans aucun doute souhaité pactiser avec autant de ferveur que la première fois. A l'époque, l'amitié d'Astriid lui avait paru si précieuse. Mais elle avait détruit cette valeur. Tout ce qu'elle avait gagné à lui faire signer ce contrat de force, c'était une Elfe amère, des larmes et la révélation d'un homme bien plus dangereux qu'elle ne l'avait cru. Et tout cela rendait impossible le parfait respect des clauses. Ellie avait raison : c'était le Pacte le plus pitoyable qui ait jamais existé.

-Tu le connais ?

Elle dévisagea celui qui semblait attirer l'intérêt de son interlocutrice. A elle, il ne disait rien. En revanche, elle avait repéré d'autres visages familiers. Elle grimaça. Mais c'était une grimace amusée.

-J'irai tirer mon chapeau à ceux qui s'en sortent à la fois vivants et l'esprit sain... Murmura-t-elle avec cynisme, plus pour elle-même.

Sur ce, elle but l'entièreté de son verre et tourna les talons. Sa bouche laissa échapper un ricanement qui résonna dans toute la pièce. Elle revînt avec la bouteille en main et son verre, de nouveau plein.

1075 mots



Bijin
nastae:
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Astriid
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Astriid
Mar 11 Oct 2022, 22:29

[Event Septembre & Octobre] - Les Jeux de Sahōdara - Page 2 Uzt0
Les Jeux de Sahōdara
Avec Kitoe



Astriid avait envie de croire à la surprise de Kitoe, à son innocence sur l'agression de Jude. Elle avait envie de croire que Kitoe ne lui avait jamais voulu le moindre mal. Qu'elle n'était pas ce monstre qui l'avait à moitié étranglée à Caelum. Qu'elle n'était pas celle qui menaçait l'entièreté de ses relations avec ses propres congénères et les Ecuyers de l'Aurore. Qu'elle n'était pas l'égoïste qui voulait l'enchaîner à un Pacte pour ne plus souffrir de la solitude. Qu'elle n'était pas celle qui ferait d'elle une poupée enjouée, toujours prête à la suivre pour prendre le goûter et la prendre dans ses bras. Elle voulait croire que son libre arbitre avait plus d'importance que tous les souhaits déviants de toutes les personnalités désastreuses de la Démone. Elle voulait croire qu'elle avait envie de rompre réellement ce Pacte et de ne plus jamais voir Kitoe.

Alors l'Ygdraë lui tournait le dos pour ne plus voir son expression effarée et rester dans son petit monde parfait. Face à elle, des hommes et des femmes se mutilaient pour le plaisir de ces monstres. Ses paupières se fermèrent pour s'isoler dans cette bulle où plus rien ne pourrait l'assaillir. Elle les rouvrit à la question. « Je ne sais pas pourquoi. Est-ce que ça a de l'importance pourquoi ? Est-ce que selon la raison, ce serait plus acceptable ? » Ses bras se refermèrent sur sa poitrine comme s'il faisait froid dans la pièce. Elle avait beau boire, elle n'arrivait pas à se réchauffer quand elle visualisait Jude plaqué contre elle. « Assez longtemps pour me forcer à venir ici. Il a clairement laissé entendre qu'il passerait à l'acte, ou pire si je refusais. Tu as vraiment cru que je voulais venir ? Ici ? » Un rire sec érafla sa gorge et Astriid but une nouvelle gorgée. L'alcool la ragaillardit et ses épaules cessèrent de trembler. « Je n'ai rien à faire ici. Et... Je suis terrifiée. J'ai peur car je ne vois pas comment sortir vivante d'ici. J'ai peur des gens dans la grande salle qu'on vient de traverser. J'ai peur que Jude reprenne le contrôle sur toi et - » Elle s'interrompit, consciente qu'elle bouclait vainement et que rien ne s'arrangerait juste parce qu'elle se plaignait. Elle devait se montrer forte, même si elle était si terrorisée que ses genoux étaient en guimauve, même si le roux ressurgissait effectivement pour poser à nouveau la main sur elle. Elle noya son frisson dans une longue gorgée puis grogna en sentant l'alcool brûler sa langue.

« Je le sais. » Lâcha-t-elle, refusant toujours de regarder la Démone. Ses mires avaient capté un autre visage familier sur les écrans. Alors que la figure du roux s'agrandissait sur le mur, Astriid s'accrocha à son verre comme à sa propre ligne de vie. Elle avait blanchi. « Oui, c'est un ami. Je crois. » Ajouta-t-elle après un instant de réflexion. Elle ne le connaissait pas si bien au final. Et la dernière rencontre avait été si étrange qu'elle semblait cousue dans le tissu des cauchemars. Elle doutait encore de cette réalité. En un sens, elle préférait croire que la seule véritable fois où elle l'avait rencontré était lorsqu'ils étaient à ce dîner, occupés à se chamailler comme des enfants. Le souvenir de son trouble dans les bains était trop gênant pour qu'elle s'y attarde trop dès qu'elle y repensait. Même en prêtant à ses hormones tout le blâme, il y avait une forme de malaise qui transpirait de son comportement inapproprié avec ce garçon. Ses iris émeraude s'accrochèrent aux siens bien qu'il ne puisse la voir. Il était avec un autre homme au teint blême qu'elle ne connaissait pas. Lorsqu'elle vit Dastan s'approcher des ongles du blond avec un instrument, Astriid se détourna brusquement, la nuque raidie par l'horreur. « Il faut le sortir de là. » Décida l'Elfe. Sa conviction avait grandi en la verbalisant. L'alcool avait empourpré ses pommettes, accentuant sa détermination et ses yeux brillaient étrangement, d'une lueur un peu folle. Il lui était monté d'un seul coup à la tête, sournoisement comme un serpent, et elle vacilla en se rapprochant de Kitoe, le sol ondulant sous ses pieds. « S'il te plaît. » Souffla-t-elle. Elle se suspendit aux épaules de la brune, autant pour ne pas s'effondrer que pour lui transmettre la force de sa volonté. « Ou alors dis-moi comment je peux aller le rejoindre. Je veux aller l'aider avant que... Je ne veux pas qu'il lui arrive du mal. Il ne mérite pas de souffrir pour vos divertissements. Personne ne le mérite. » Un sourire saugrenu germa sur ses lèvres en même temps qu'une idée dans sa tête. L'alcool apportait des réponses simples à ses problèmes. Elle lâcha Kitoe et alla se placer près de la porte qui les séparait du reste de l'auditoire. Sa main sur la poignée, la rouquine se tourna vers elle. Son pouls s'était emballé, l'adrénaline frappait son coeur. « Si tu refuses, ça ne fait rien. Je vais me débrouiller. Mais j'ai souvenir que tu es tenue contractuellement de me protéger. »

Message II | 901 mots


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Mer 12 Oct 2022, 23:19



by Evgeny Dvoretckiy

Les Jeux de Sahōdara

Evènement | Styvan & Dastan



Dastan arracha un autre morceau de ses vêtements et le roula en boule entre ses dents. Il tendit la main vers le blond. Sous les assauts de la brume orangée, ses jambes tremblaient. C’était peut-être l’appréhension de la douleur, aussi. Il n’avait pas besoin d’attendre que l’autre se mît à tirer pour savoir qu’il avait beaucoup moins de force que lui. Ses ongles se déchausseraient bien plus lentement, ce qui amplifierait les sensations désagréables qui devraient inévitablement le parcourir. Il le pressentit et ne se trompa pas. Les mâchoires contractées, il ne put retenir les larmes d’affluer à ses yeux. Il s’était déjà blessé ; aux champs ou lors de tâches quotidiennes, durant ses entraînements ou encore à la guerre, et il s’était même mutilé une fois, mais cette souffrance-là, presqu’à froid, dans ce contexte d’incertitude écrasante, était d’une pénibilité toute particulière. La brûlure de la honte due à son renoncement n’arrangeait rien. « Ouais, un peu trop. » grogna-t-il en serrant le pansement de fortune à l’aide de ses doigts libres et de ses dents. S’il savait. S’il avait pu avoir la moindre idée de tous les connards qu’il avait croisés. Avec la bataille, leur nombre avait drastiquement augmenté. Il en connaissait déjà avant, cependant : des images d’Érasme et surtout de Val’Aimé valsaient dans son esprit. Il était convaincu qu’ils auraient pu organiser ce genre de petits jeux pervers. Finalement, ils ne valaient pas mieux que les Démons. Et parmi ceux-ci, seuls ceux qui avaient vécu chez les Réprouvés pouvaient se targuer d’avoir un minimum de capital sympathie. Après que ses trois ongles lui eussent été retirés, le Réprouvé banda grossièrement ses moignons sanguinolents à l’aide du tissu qu’il avait coincé dans sa bouche. L’application du vêtement sur les plaies le fit grimacer, mais c’était mieux que de les laisser à l’air libre, et le soulagement subséquent à la fin du supplice compensait tous les picotements du monde.

Qu’allait-il se passer, désormais ? Il guetta, mais aucune porte n’apparut pour leur permettre de s’évader, même après les glapissements du garçon malingre. La fumée arrivait aux cuisses de celui-ci et, même pour le Manichéen, elle était haute. Il avait l’impression de passer continuellement au travers de flammes ardentes. Bientôt, elle pourrait les dévorer tout entier. Il se demanda quels seraient ses effets s’ils avaient le malheur de la respirer. Consumerait-elle leurs poumons ? Agacé et malgré tout apeuré pour sa survie, il se dirigea vers l’un des murs et frappa contre celui-ci. « Ouvrez ! » Rien. Sa colère, elle, enfla. « C’est tout ce que vous avez dans le ventre ? » s’écria-t-il en levant la tête. « Pas d’autre idée de « jeu », hein ? » Silence noyé par l’ire qui heurtait sa poitrine et dont les coups remontaient jusqu’à ses tempes. « Tss. Décevant. » Il les provoquait, sciemment. C’était une technique qui manquait rarement sa cible, du moins chez les Réprouvés. Ça ne coûtait rien d’essayer ici aussi. Il ignorait à qui exactement il avait à faire mais, à vrai dire, peu lui importait. Des gens, ou au moins quelqu’un, avaient orchestré tout ça, et s’en délectait probablement. S’il avait peur pour sa vie, il n’avait pas peur d’eux, qui qu’ils fussent – Dieux, monstres ou humains. C’était sans doute une bêtise. Il n’y songeait même pas. Il ne possédait ni la sagesse d’un caractère tranquille ni celle que procuraient les siècles. Comme ses proches aimaient le lui répéter, il n’était qu’un petit merdeux stupide. Un petit merdeux stupide et en colère. Il n’était plus très certain de savoir pourquoi il tremblait, désormais.

« Ta gueule. » Il jeta une œillade vers la demi-portion qui l’accompagnait. « Ça a rien changé du tout. » Il l’affirma avec un aplomb qui ne laissait rien présager du doute qui titubait dans son esprit. Il l’écarta. Pour organiser de telles épreuves, il fallait avoir un goût prononcé pour le sadisme ; et de toute façon, les questionnements sur la justesse des actions passées n’avaient pas leur place ici. Ils n’avaient pas le temps, s’ils ne voulaient pas crever rôtis comme des côtes de cerfeuil au feu de bois. Le roux plissa les yeux et se détourna pour détailler un autre mur. « Putain. » râla-t-il en sentant la brume continuer à lui ronger vivement les chairs. Il s’apprêtait à tâtonner la pierre dans l’espoir d’y trouver une encoche ou tout mécanisme capable de dévoiler une sortie lorsqu’un coup lui frappa l’arrière du crâne. « Putain mai- ! » Il eut à peine le temps de se retourner que le Vampire était déjà cramponné à son dos. Le Réprouvé se courba en avant ; son buste et son visage frôlèrent le gaz orangé et il se redressa en laissant échapper une flopée de jurons hargneux. « Dégage de là, putain ! » vociféra-t-il sans même prêter attention aux paroles de son acolyte. Il n’avait pas besoin d’excuses pour vouloir lui éclater sa sale gueule de petit con qui se croyait tout permis. Ses épaules pivotèrent pour permettre à ses bras de s’étendre derrière lui et à ses mains de choper l’importun par la chemise. Il pressa violemment sa taille entre ses doigts pour le déstabiliser, puis se balança contre l’un des murs pour le coincer entre celui-ci et son dos dans le but de le désarçonner. Sans savoir s’il y était parvenu, il se pencha et saisit Styvan par les épaules afin de le faire basculer vers l’avant. Il les fit plonger tous les deux au cœur de la fumée brûlante. Peu lui importait. Il ne sentait même plus sa morsure. Il avait juste envie de le fracasser. Là où les responsables des Jeux étaient invisibles, le blond, lui, était bien palpable.

Alors qu’il s’apprêtait à lui asséner un nouveau coup, il se sentit aspiré vers le bas. Le sol venait de s’ouvrir sous eux. Le vide les entraîna dans une chute aussi longue qu’elle fut vive. Le corps de Dastan s’éclata lourdement sur la surface glacée de l’eau. Il s’y enfonça, les poumons comprimés par le choc. Un instinct de survie brûlant le poussa à chercher à remonter à la surface. Dès qu’il atteignit l’air libre, il toussa, inspira, hoqueta, chercha une issue. La visibilité était nulle : ils étaient plongés dans un océan de noirceur. Peut-être était-il tout seul, d’ailleurs. Il était incapable de le dire. « Styvan ! » appela-t-il malgré tout. Le courant était fort, brutal. En dépit de ses efforts pour lutter contre, il se faisait emporter. Parfois, une vague invisible le submergeait. Une autre s’engouffrait dans sa poitrine pour le noyer. Il happait l’air comme un assoiffé la première goutte de pluie. La panique animale de ceux dont la vie s’effiloche lui mordait la poitrine.

Soudain, il fut comme propulsé et atterrit violemment sur un sol dur. Roulant sur le ventre, il voulut se mettre à quatre pattes. Courbé en avant, le Réprouvé vomit toute l’eau que ses bronches avaient ingurgitée. Il toussa, toussa, toussa, le corps parcourut des frissons glacés procurés par l’humidité. Enfin, il se laissa retomber sur le dos, le souffle court. Ses yeux s’écarquillèrent. Le plafond était incrusté de têtes tranchées, qui y étaient suspendues par des crochets plantés entre leurs deux yeux. Leurs regards vitreux regardaient tous dans la même direction. Pris de nausée, Dastan se redressa sur une main et se tourna pour suivre leur indication muette. Il était dans une nouvelle salle, une sorte de grotte aux parois rougeâtres. Styvan était là aussi. Sur le mur du fond, que fixaient toutes les têtes décapitées, un haut miroir trônait. « Ravi de constater que vous avez survécu. » fit la voix. « Bienvenue dans la deuxième épreuve. » Le Manichéen se releva, sur ses gardes. « Rassurez-vous, cette fois, ce ne sera rien de très compliqué. Dastan, approche du miroir. » - « Qui parle ? » grogna-t-il, après s’être raclé la gorge pour se dégager les bronches. Le silence lui répondit. Le poing serra, le roux prit sur lui pour ne pas discuter davantage. L’envie ne manquait pas, mais il comprenait enfin que cela ne le mènerait nulle part. C’était comme cette fois-là, dans le temple : il fallait jouer le jeu, coûte que coûte. Ici, la rébellion n’avait aucune valeur, et pas d’autres soupirantes que la main avide de la Mort. Alors, aussi docilement que le lui permettait son caractère, il avança vers la haute glace. Une fois devant, il s’arrêta. « Et maintenant, quoi ? » Il ne parlait pas, il aboyait. La voix ne sembla pourtant pas en prendre ombrage. « Des visages de personnes que tu connais vont apparaître. Tout ce que tu as à faire, c’est d’être honnête. Dis-nous ce que tu penses d’eux et ce que tu leur souhaites. Ensuite, laisse ta place à Styvan. » Un souffle méprisant s’échappa de son nez et il croisa les bras. « Ceci dit, attention : chacun de vos mensonges aura des conséquences pour vous et votre partenaire. » Il haussa les épaules, sûr de lui – il n’avait rien à cacher –, puis se concentra sur la surface lisse, qui reflétait parfaitement les contours de la grotte et la silhouette chétive du Vampire. Peu à peu, elle se troubla, et il vit apparaître Paar, un Démon contre lequel il avait l’habitude de se battre. Il plissa les yeux et fronça les sourcils, surpris de voir ce visage-là. « C’est un connard, et la prochaine fois que je le croise, je lui démonte la gueule. J’aurais bien aimé qu’il crève, mais on va dire que ce n’est que partie remise. » La figure se brouilla ; une autre apparut à sa place. C’était Draegr. « C’est ma copine. Je l’aime et j’ai envie de la baiser dès que je la vois. » avoua-t-il sans aucune pudeur. « Je lui souhaite de réaliser ses rêves et d’être heureuse. » La jeune femme disparut. Progressivement, une nouvelle silhouette se dessina. Dastan bloqua sa respiration. Ses yeux étaient rivés sur le grand bleu, teintés d’étonnement et d’une myriade d’émotions orageuses. Il déglutit et son faciès se durcit. Érasme. « Lui, il mérite de mourir. » Ses doigts se crispèrent autour de ses côtes. « La guerre, c’est de sa faute. » S’il n’avait pas été présent au siège d’Arcadia, si – surtout – il avait su se battre correctement, jamais Val’Aimé n’aurait cherché à fendre la foule pour le récupérer, et jamais Shezira ne serait morte. C’était de sa faute, et de celle du Chancelier. La plupart ignorait l’implication du Prince, mais il savait, lui. Il le savait d’autant plus depuis qu’on lui avait matraqué tous ces discours haineux sur les Sorciers, depuis que ses nuits s’épuisaient dans des abîmes cauchemardesques, depuis que ses proches étaient abattus par les pertes de la bataille, depuis qu’il les avait vus rentrer, déchiquetés et déchirés. Il y avait dans l’âme des Réprouvés une souffrance qui pulsait dans leurs yeux ; et leurs regards l’injectaient dans les cœurs de passage. « Je le hais. J’aimerais qu’il soit là pour pouvoir le tuer moi-même. Je le ferais sans aucune hésitation. » gronda-t-il. À cet instant, le plafond trembla, secoué par le murmure abyssal de toutes les têtes : « Menteur. » Dastan fronça les sourcils, le cœur battant mais la raison certaine de ce qu’il avançait. « Non. Je lui arracherais la tête ! » - « Menteur. » Le Manichéen s’apprêtait à avancer d’un pas et à réitérer sa volonté lorsqu’une douleur, tranchante comme les bords d’une feuille sur la peau, lui ceignit le cou. Un filet de sang jaillit. Il posa immédiatement la main dessus. « Les menteurs n’ont pas le droit de parler. » - « Je ne mens pas ! » La plaie se creusa mais, en même temps que celle-ci et dans des proportions plus grandes, c’était son cœur que le poids de la vérité rongeait. Sous sa main, le carmin s’écoulait, maculant sa chair et sa chemise. Il leva les yeux vers Styvan, qui subissaient des effets similaires. La colère lui embrasa la cage thoracique. « Je ne mens pas ! S’il était là, je vous le prouverais ! Vous trichez ! » fulmina-t-il. Il aurait tellement aimé qu’il fût là, pour lui faire regretter toute son existence, jusqu’à sa naissance.



Message III – 2043 mots

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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Jeu 13 Oct 2022, 16:28


Les Jeux de Sahōdara
Dorian & Thessalia
L’Égoïsme est un attachement excessif à soi-même, son groupe et ses intérêts au détriment des autres.


Thessalia s'empara de la clé que tenait fébrilement Dorian, lui jetant un regard furibond. Elle s'était relevée avec la ferme intention de lui faire payer pour la douleur qui pulsait dans son nez et sur son cuir chevelu, mais elle s'était retenue en voyant l'objet luire entre les doigts de l'endeuillé. Elle posa le regard sur le blond, qui semblait souffrir. Elle n'éprouva aucune sympathie pour lui - au contraire, elle trouva quelque chose de réjouissant dans ce visage déformé par l'agonie de son trépas. Elle aurait peut-être appuyé là où ça faisait mal, si elle n'avait pas craint la riposte du brun. Elle tira sur la manche de son vêtement pour attirer son attention. « Il est mort. C'est fini pour lui. Continuons. » Elle jeta un regard sur les portes sur le mur opposé : la voix avait de nouveau résonné. « C'est un beau travail d'équipe. Ceux qui ont pu obtenir leur clé peuvent aller l'insérer dans la serrure pour passer à l'épreuve suivante. » Voyant que le Vampire ne le suivait pas, elle l'abandonna sur le corps de l'Orine. Arrivée devant les portes avec d'autres participants, son visage s'imprégna de confusion. Ils étaient sept duos à avoir récupéré des clés. Or, seulement trois serrures verrouillaient la porte. « Ces enflures... » cracha l'un des survivants. « On n'avait pas besoin de tous les... » De tous les tuer. « Regardez : toutes nos clés sont identiques. » Il montra la sienne et, effectivement, elle semblait parfaitement jumelle à celle qu'avait trouvé Dorian dans le corps de Bae. « Ça veut dire que certains d'entre eux auraient pu être épargnés. Peut-être ne pensaient-ils pas que l'on serait autant à passer la première épreuve. » La vampire cligna des yeux. C'était regrettable. Mais ceci dit, elle avait éprouvé une forme de soulagement à pouvoir déverser sa frustration et sa colère sur le corps du blond. Elle ne faisait que peu état d'âme au sujet de son partenaire et de sa tristesse. Quelques sanglots explosèrent de nouveau. « Si l'on avait pris le temps de venir vérifier, on aurait su... » Personne ne s'en était inquiété. Ils avaient tous été imprégnés de ces envies morbides. La blanche les ignora et inséra sa clé dans l'une des serrures. Elle se sentait comme anesthésiée, depuis que Dewey avait explosé. Ses émotions semblaient vibrer sous un prisme bien différent de d'habitude. « Sortons d'ici. » lâcha-t-elle d'une voix lourde et, finalement, d'autres finirent par l'imiter. Avant que la porte ne soit ouverte, elle retourna vers le fils de Laysa. « Si tu veux te venger de ceux qui ont fait ça, il faut sortir d'ici. » Elle l'attrapa par le col et commença à tirer dessus, avec une poigne étonnement puissante. La porte s'était ouverte et les autres commençaient déjà à entrer dans la salle suivante.

« ... cette fois-ci, la camaraderie ne vous sera d'aucun secours : seuls les six premiers survivants arrivés de l'autre côté de cette course d'obstacles pourront s'échapper. » Un silence s'égrena : les concurrents se jetèrent des regards en biais. « Que l'Œil vous épargne. » Aussitôt, un engrenage s'enclencha : un sablier similaire à celui de la première salle s'activa et un gong retentit, comme un signal de départ. Prise au dépourvu, Thessalia vacilla une seconde, tandis que tous les autres s'élançaient en avant. Elle grogna, louchant nerveusement sur la silhouette de son duo. C'était à cause de lui, si elle était arrivée en retard, à cause de lui si elle n'avait pas entendu toutes les instructions et qu'elle ne s'était pas tenue prête à temps ! Il n'était plus son coéquipier. Il était de nouveau un ennemi. Seulement six d'entre eux survivraient. Il ne représentait qu'un danger supplémentaire pour sa survie. Elle préférerait cent fois qu'il périt à sa place. La pitié n'avait aucune place ici.

Tous les prisonniers s'étaient mis en marche, la plupart en courant, d'autres en prenant leur envol. Ces derniers furent aussitôt criblés d'étranges dards noirs, qui les épinglèrent au sol. Des cris rageurs se mêlaient à leurs jérémiades de douleur. La blanche les ignora et se contenta de se réjouir tandis qu'elle les dépassait. Deux ennemis en moins.

Thessalia essaya de porter son regard au loin, pour apercevoir la ligne d'arrivée. Elle était trop éloignée pour l'apercevoir. Cela l'inquiéta. Elle ne parvenait pas à anticiper combien d'épreuves l'attendaient encore. Les concurrents les plus rapides arrivèrent devant les premiers obstacles. La blanche grogna en essayant d'accélérer sa course. Elle parvint à dépasser une jeune femme qui avait été poussée par l'un des autres concurrents et qui s'était tordue une cheville : elle claudiquait tout en poussant des hurlements, s'indignant de l'injustice de son sort. La voix n'intervint pas pour pénaliser le couard. Le message était clair. Tous les coups étaient permis. La retardataire arriva à son tour à la première épreuve : devoir traverser une rivière de lave en marchant sur un tronc d'arbre à peine plus épais que son biceps gauche. Tremblante, elle essaya de ne pas réfléchir à la façon dont les organisateurs avaient aménagé cette maison des enfers. Les bras en équilibre, elle se plaça devant l'un des rondins et posa le pied de façon incertaine. Il y avait une dizaine de pontons, tous éloignés d'environ deux mètres. La traversée, elle, en faisait le triple. Elle glissa un regard devant elle : un autre homme était déjà en train de traverser sur celui qu'elle s'apprêtait à utiliser, il avait effectué la moitié du chemin. Chacun y allait de sa technique. Certains avançaient seuls, d'autres avaient formés des duos pour s'entraider. Certains marchaient de côtés, d'autres jouaient les équilibristes. La Louve constata avec surprise qu'une femme se tenait pendue par les jambes et les bras et avançait à la façon d'un paresseux. Elle était cependant beaucoup plus efficace. C'était elle qui était en tête de la course grâce à cette épreuve et elle gagna la rive opposée en première. Sans se retourner pour savoir où en étaient les autres, elle se remit à courir. La Rhazden essaya de redoubler de vitesse mais déchanta bien vite en manquant de perdre l'équilibre. Elle sentait les vibrations de celui qui la devançait et cela l'empêchait de marcher comme elle le désirait. « Avance ! » le hua-t-elle avec hargne. Si elle perdait à cause de lui... Elle allait lui arracher la tête. « Non ! » Sur sa gauche, Thessalia vit que l'un de ceux qui était parvenu à terminé l'épreuve avait entrepris de déloger le tronc des concurrents qui le talonnaient le plus. Ils représentaient la plus grande menace pour lui et, de la sorte, il se contentait de s'en débarrasser... Les deux concurrents tombèrent. Le sentiment d'urgence de l'ancienne femme-bête se fit plus pressant. Le cloporte devant elle n'était plus qu'à une dizaine de centimètres d'elle. « Avance ! » répéta-t-elle, plus menaçante cette fois-ci. « Je fais de mon mieux ! » protesta le pauvre hère, qui tremblait dangereusement. Il jetait des regards alertes vers l'égoïste qui tentait de le doubler. « Ce n'est pas assez. » La Louve poussa la limace d'un geste brusque : surpris, l'homme perdit l'équilibre. Il essaya de s'accrocher à la traîtresse mais celle-ci pris soin de retirer sa main afin qu'il n'eut rien à quoi agripper. Son cri se mêla à celui de l'une des participantes, qui manquait de glisser à son tour : elle se rattrapa, une chance que n'eut pas la victime de la louve.

La Vampire se remit à courir dès qu'elle eut mit le pied à terre. Ses membres étaient à la fois tendus de l'effort et de l'angoisse qu'elle avait subit. Malgré cela, elle avait l'impression d'être fébrile et que son corps n'avait jamais été aussi fragile. Plus de la moitié des participants étaient toujours en avance sur elle. Ceux restés en arrière attendaient un partenaire, ou bien étaient coincés à cause du vertige et de l'appréhension. La blanche n'avait pas le temps de se poser des questions. Elle se contentait de foncer sans réfléchir : elle ne se laissait pas le temps d'analyser le danger, sans quoi la peur l'aurait également tétanisé. Finalement, sa bêtise ne lui était pas que préjudiciable. Lorsqu'elle arriva au mur d'escalade, plusieurs rescapés étaient déjà passés de l'autre côté. Seule une femme avait chuté et s'étalait de tout son long au pied de la pente. Le sang s'écoulait en une auréole autour de sa tête. La buveuse de sang, néanmoins, ne s'était pas rendue de ce fait avant de s'être approchée du corps. Son nez était cassé et la seule odeur qu'elle captait encore était celle de son propre sang : étonnement, ou heureusement, le parfum de son hémoglobine ne produisait pas un effet aussi addictif que celle des autres êtres vivants. Seule la vue de toute cette nourriture l'agitait, mais l'urgence de la situation lui permit, au pris d'un gros effort de volonté, de tourner les yeux et de commencer à monter le long du mur de roche. Les prises étaient grossières et, bien que peu agréables à saisir, elles permettaient d'avoir un appui stable. De plus, la paroi était perforée d'étranges tunnels qui s'enfonçaient à l'intérieur de la pierre à des intervalles réguliers. Sans se poser plus de questions, la blanche commença sa traversée. La montée était moins aisée que ce qu'elle avait envisagé. Ses muscles étaient endoloris des écartèlements et de la tension précédente. Ses cuisses et ses mollets la poussaient vers le haut mais elle avait plus de mal dès qu'il s'agissait de se hisser à la force de ses bras. Alors qu'elle lutait pour ne pas laisser la gravité l'attirer jusqu'à terre, elle prit conscience d'un sifflement persistant émanant des gorges de la montagne... Les sens en alerte, elle s'immobilisa, jetant un coup d’œil dans la tranchée situé à gauche de son visage... A peine eu-t-elle le temps de se décaler qu'une bestiole se jeta sur elle. Il s'agissait d'une sorte de gros vers visqueux ; seule une fente putride laissait deviner sa gueule, mais il n'avait ni œil, ni orifice auditif. La créature attaqua, vive : elle planta ses crocs dans la chaire de la Vampire puis, aussi vite qu'elle était sortie, se renfonça dans les méandres de sa forteresse. Thessalia hurla de surprise puis grogna de douleur. Elle avait failli lâcher sa prise sous le coup de l'émotion mais ses membres s'étaient crispés. Le cœur battant, elle n'osa bouger, essayant de prendre conscience des dégâts. Finalement, après plusieurs secondes d'introspection -sa joue avait été amochée mais son œil était intact - elle se mit à grommeler des insultes à l'encontre de l'univers, essayant de repousser ses larmes à mesure qu'elle se remettait à son ascension. Elle fut, cependant, beaucoup plus prudente que précédemment, anticipant la possible apparition du vers. Celui-ci la laissa atteindre le sommet sans autre tentative d'agression.

Thessalia se hissa sur la falaise et resta immobile un instant, le temps de reprendre ses esprits. Elle était presque nue - la chemisette qui lui servait de sous-vêtement était déchirée à plusieurs endroits, tâchée de boue, de suie et de sang. La blanche laissa un sanglot la secouer, tandis qu'elle se cambrait, prête à régurgiter le contenu de son estomac. Il lui semblait que tout son corps se rebellait, qu'il était sur le point de la lâcher. « C'est fichu, bordel... » se lamenta-t-elle d'une voix brisée. Seuls les premiers arrivants pourraient prétendre regagner leur liberté - les autres finiraient dévorer par les entrailles de cet enfer. Or, elle était loin derrière, alors pourquoi luttait-elle ? Son regard se brouillant sous l'effet de la fatigue et des larmes, elle releva les yeux devant elle.

Un champ de bataille. C'est ce qui lui sembla. Devant la prisonnière, une plaine fumante, et des corps. Stupéfaite, elle reconnu l'un des visages des prisonniers - mais sa tête n'était rattachée à aucun corps. Il fallut plusieurs longues secondes avant qu'elle ne parvienne à donner du sens à ce qu'elle voyait. L'étendue était... piégée. La Vampire remarqua l'étrange façon dont les participants en tête se déplaçaient, comme s'ils craignaient de déclencher une apocalypse. Ils n'avaient pas totalement tort. Un faux pas pouvait les condamner à exploser, à prendre feu ou à se trouver transpercés de part en part. Finalement, Thessalia n'était plus si en retard que cela. Si les premières épreuves avaient favorisé les plus hardis et les plus rapides, cet obstacle là les défavorisait : les retardataires avaient moins de chance de déclencher une catastrophe, les pièges étant déjà désamorcés en partie. Un rire dément secoua la blanche. Regagnant de l'énergie, elle se redressa puis se mit à courir en direction du champ miné. Avec précaution, elle se mit à marcher dans les empruntes de ceux qui l'avaient devancé : la poussière avait imprimé le chemin qu'ils lui avaient ouvert.

2227 mots
Désolée pour le pavé. 8D



Merci Kyky  nastae
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Styvan Khanis
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Styvan Khanis
Sam 15 Oct 2022, 12:01




Sauce salsa piquante.


Partenaire : Dastan
Intrigue : Événement.




Quelle diva ce grand gaillard. Tous ces muscles, pour n’avoir aucun mental. Qu’était-ce un coup de pince dans la tempe quand on avait une résistance physique de sa trempe ? Son acolyte de jeu se transforma en bête enragée sans que le garçon sût pourquoi. Si le vampire avait eu écho de cette réaction, il aurait surement plongé ses crocs dans la chair de ce cinglé pour prendre un petit cul sec d’hémoglobine. Ce débile de rouquemoute ce serait au moins excité pour quelque chose de valable. Le taureau maboul gesticulait dans tous les sens afin de se défaire de l’étreinte du suceur de sang qui tentait simplement de demeurer en vie. Le cowboy s’accrocha du mieux possible autour du cou du buffle qui l’écrasa contre un mur avec son dos. Son souffle se coupa à l’impact. Avant qu’il pût reprendre ses esprits, l’adolescent valdingua sur le sol, plongeant la tête la première dans la brume orange. Cette dernière lui brûla l’œsophage au moment où il tenta d’extérioriser sa douleur. Avant qu’il ne récupérât, le roux s’assit sur son ventre comme sur une vulgaire botte de foin et s’apprêtait à le cogner en pleine face. Styvan ferma les yeux, imaginant le coup final s’abattre sur lui d’une seconde à l’autre. Impossible qu’il pût survivre à cette pêche. Il respira longuement, étrangement serein, acceptant la mort comme une vieille amie. C’était son heure, il allait être rappelé à Lubuska. Sa destinée était de mourir ici, tabassé par une carotte sanguine. Sa vie défila devant ses yeux. Il se vit porter une couche et faire son premier caca sous les applaudissements de sa mère, d’ailleurs, c'était très étrange d’applaudir un étron, mais il ne se posa pas plus de question. C’était émouvant, si c’était ainsi qu’il devait s’éteindre, alors soit. D’un coup, il sentit son corps chuté. Son âme venait sûrement de quitter son enveloppe corporelle et plus aucune contrainte ne s’appliquait sur lui mis à part la gravité. Gravité ? Pourquoi descendait-il ? Allait-il bruler en enfer ? Était-ce à cause de tous ces sangliers qu’il avait tués ? Lorsqu’il eut ouvert les yeux, il sentit un courant d’eau l’enlacer avec une extrême violence. Il n’était pas mort, mais cela ne serait plus qu’une question de temps s'il venait à s’éterniser ici.

Le pauvre garçon alternait entre profondeur et surface, apnée et respiration, panique et soulagement. Et entre toutes ses phases, il ne vit pas son ancien compagnon de jeu, était-il mort noyé ? Si lui n’avait pas survécu, alors il comprit que ses chances de rester en vie étaient quasi nulles. Il n’arrêtait pas de boire la tasse. Plusieurs fois, de l’eau se faufilait dans ses narines. L’acculé expira fort du nez afin d’en sortir le liquide avant qu’il ne s’infiltrât dans sa boîte crânienne. La violence des torrents de vague qu’il avait encaissé jusqu’ici lui fit perdre connaissance. Son corps inerte dansait avec en guise de compagnons des courants mortels qui l’utilisèrent à tour de rôle. Lorsque son cours particulier de salsa eut été terminé, il heurta violemment un sol dur, mais étrangement plus confortable que l’eau qui l’avait transporté jusqu’ici. Il n’était plus le jeune fougueux dopé à l’adrénaline de la première épreuve. Après une mise à jour de son système nerveux, ses nerfs lui envoyèrent le rapport des dégâts qu’il avait reçus depuis le premier ongle arraché. Il tenait à peine debout, ses jambes tremblaient comme des peupliers sous une tempête. Par chance, des gouttes de sang tombaient en rythme tout autour de lui. Il pencha la tête en arrière et ouvrit la bouche. C’était un rêve éveillé, et sans même se demander pourquoi pleuvait-il du sang, il profita de cette occasion afin de se désaltérer. Ce nectar était encore plus délicieux que toutes les sortes de globules rouges qu’ils avaient goûtés jusqu’ici. Plus le sang coulait à l’intérieur de son intestin et plus ses sens revenaient à lui.  Sa vision devenait de plus en plus nette et une explication sur la provenance du sang commençait tout doucement à se dessiner dans l’obscurité. Le garçon régurgita une bonne partie de son repas à la vue de l’horreur du spectacle. Tout ce sang provenait de tête découpée et crochetée au plafond tels des lustres de mauvais goûts. Toutes ses têtes regardaient dans la même direction. Instinctivement, le garçon suivit leurs regards et vit un miroir trônant sur le mur du fond. Il s’essuya la bouche et avança en direction d’icelui.

S
on compagnon n’était pas mort et l’adolescent en fut bizarrement soulagé. Ce dernier était aussi présent et la voix qui avait expliqué les règles de la deuxième épreuve l’avait nommé Dastan. Surpris de la simplicité de cette salle, le blondinet s’assit afin de reprendre ses esprits. Quand le roux aura dit ce qu’il pense de toutes les personnes se présentant sur la surface du miroir, ce sera à son tour. Il devait reprendre des forces, car pour l’instant, tout son corps lui faisait mal et c'était à peine s'il était capable de se mouvoir correctement. Le garçon n’écouta pas un mot de ce que son compagnon déblatérait, après tout, il ne voulait pas se montrer intrusif. Alors qu’il se détendait, allongé sur le sol, une lame invisible lui sectionna l’épaule. La voix hurlait que le roux avait menti. Et plus ce débile insistait, plus leurs plaies s’aggravaient, et plus l’ouïe de Styvan se retrouvait étouffée par la douleur. Au point qu’il n’était même plus capable d’entendre ses propres cris de détresse. « Dastan, je t’en supplie ! Dis la vérité, qu’on en finisse ! » aboya désespérément l’adolescent. Sans qu’il pût entendre la réponse, la voix lui ordonna de se placer devant le miroir. En passant à côté de son compagnon de jeu, il déposa une main sur son épaule sans lui donner l'humiliation du regard empathique. C’était à son tour. Impossible qu’il échouât, il ne détestait personne. Le premier visage qui apparut était celui de Lilia. Il sourit. Cela lui faisait du bien de voir sa tête, même si elle n’était physiquement pas présente, cela le rassurait. « C’est ma mère, enfin, ma créatrice. Je l’aime, même si elle est parfois trop sévère avec moi. » sa génitrice disparut, et le sourire du garçon s’en alla avec elle. Un deuxième visage plus ancien se dessina. « Oh lui. C’était un magicien de l’orphelinat dans lequel j’étais. Il était méchant avec moi, je ne pense pas le détester, mais j’ai été content quand il a changé de dortoir. » Le deuxième visage disparut à son tour.

Son visage devint blanc comme un linge à la vue de la face de la troisième personne et pour cause, il ne la connaissait pas. Le vampire ne le savait pas, mais c’était sa défunte grand-mère magicienne. Cette dernière était morte de chagrin en constatant la disparition et la présumée mort de son petit-fils. Lorsque Styvan s’en rendit compte avant de partir du continent naturel, il n’avait plus aucune envie de vivre. Le garçon ne se souvenait de rien, car Lilia l’avait hypnotisé afin qu’il oubliât son décès. Elle avait préféré éviter qu’il endurât sa transformation en même temps qu’un deuil aussi douloureux. Une timide larme coula de son œil droit. « Je.. Je ne connais pas cette personne. » la salle se mit à trembler, seul le bruit des têtes et des chaînes qui s’entrechoquaient rythmaient l’ambiance lugubre de l’épreuve. « Décidément, vous êtes deux beaux menteurs. » « Je vous jure que je ne la con… » « Menteur ! » aboya le maître du jeu. La même lame invisible lui entailla le dos. Il tomba vers l’avant et se retourna vers Dastan qui avait l’air d’avoir reçu la même correction. « Dastan, je te promets que je ne mens pas ! » dit-il en sanglotant sans en avoir la raison. « Ne détournes pas les yeux ! Regarde son visage ! » le garçon replongea son regard dans celui de la personne âgée. « Mais je vous jure que je ne l’ai jamais rencontré de ma vie. » il n’arrivait même plus à discerner les traits de la vieille tant ses sanglots lui brouillaient la vue. Sa respiration s’excita. Son cœur battait au rythme des têtes décapitées qui se cognaient. C’était comme si tout son corps se remémorait la mort de sa mamie sauf son cerveau. Une nouvelle entaille marqua son dos. Cette fois plus profonde que les précédentes, le maître du jeu devait commencer à perdre patience. « Je vais t’aider un petit peu. Pour le plaisir de nos spectateurs. » Le visage s’éclipsa et une pierre tombale le remplaça. Un électrochoc traversa l’entièreté de son corps avant de se transformer en frisson d’effroi. Le garçon hurla de toutes ses forces. Ses souvenirs venaient de lui exploser à la gueule avec une violence semblable à celle des vagues qui l’avaient trimballé jusqu’ici. L'hypnose venait de céder et son mental avec. « Non.. Pas elle. Grand-mère ! MA GRAND-MÈRE ! » sanglota-t-il totalement désemparé. « Mais encore ? » Le garçon toucha la surface du miroir. « Elle est morte ? Par ma faute… Je n’étais pas là pour elle ! C’est ma faute ! Je l’aimais tant… » « Tu vois quand tu veux. » répondit la voix avant de ricaner sadiquement. « Félicitation. Vous avez terminé la deuxième épreuve. »

Alors qu’il était effondré sur le sol, une porte entrouverte apparut à la place du miroir. Il se releva et ouvrit entièrement icelle sans dire le moindre mot ni vérifier que son camarade fût derrière. Tout son corps était lourd, mais ce qui pesait le plus, c’était son cœur. Un ultrason assourdissant résonnait à l’intérieur de sa caboche. Ses mirettes gonflées à cause de l’humidité n’étaient plus aptes à discerner grand-chose. Ce foutu jeu avait réussi son coup. Le vampire n’était plus qu’une enveloppe corporelle, sans volonté de survie, avançant lentement dans un couloir sans fin. Les spectateurs devaient prendre leurs pieds. « Vous allez bientôt arriver à la troisième salle. Mais avant cela, pimentons un peu la traversée afin de vous faire accélérer. Tic tac, tic tac, l'horloge tourne. » Styvan n’écouta rien de ce qui l’entourait, ni la voix, ni le bruit assourdissant des murs qui se refermaient centimètre par centimètre sur sa personne.




Ahah, j'ai fait moins que toi Alvine. J'ai gagné.
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Dorian Lang
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Dim 16 Oct 2022, 18:06

[Event Septembre & Octobre] - Les Jeux de Sahōdara - Page 2 Uzt0
Les Jeux de Sahōdara
Avec Thessalia



Le corps aussi engourdi que l'esprit, je m'étais replié profondément en moi-même, si bien que je ne réagis pas lorsque Thessalia chercha à m'arracher à ma neurasthénie. Je n'avais pas l'énergie de trouver une étincelle de colère en moi pour la contredire ou trouver un coupable à ma douleur. Les yeux clos, je gardai le front collé au bras roidissant de la Hanatsu, le cœur desséché. J'entendis les survivants quitter les tables de torture pour se rapprocher des portes. Les hurlements avaient été remplacés par des reniflements, certains sanglotaient, d'autres puisaient de la force dans la perspective de la future épreuve. Ils auraient pu évoluer dans un monde parallèle à parler une langue inconnue que ça n'aurait pas été très différent. Je me sentais vide et leurs émotions ricochaient sur moi sans m'atteindre.

Thessalia revint jusqu'à moi et je me laissais attraper par sa poigne, aussi mou qu'une marionnette dont on aurait coupé les fils. Me venger ? Les termes traversèrent la bulle anesthésiante dont je m'étais enveloppé et je les maniais avec soin pour leur trouver un sens. Sans attendre que je sorte de mon apathie, la Rahzdens me quitta et je me retrouvai seul, bloquant sur ce qu'elle m'avait dit. Me venger ? De ceux qui étaient ici ? Mais si nous étions ici, n'était-ce pas de sa faute en premier lieu ? Et si Bae était mort, c'était à cause de son empressement morbide à charcuter l'Orine pour obéir aux instructions de la Voix. Jamais je n'aurai dû écouter le blond lorsqu'il m'avait convaincu que c'était le seul choix qui s'offrait à nous. Accepter de jouer le jeu de nos tortionnaires, c'était la défaite assurée. À aucun moment, nous n'allions finir victorieux. En ce qui me concernait, j'avais déjà tout perdu.

Le regard fixé sur le dos de la blanche qui franchissait la porte, je sentis un sursaut de haine et de jalousie envoyer une décharge électrique dans mes muscles. Elle n'était pas affectée par ce qu'il se passait, pourquoi étais-je le seul de nous deux à souffrir ? Ce n'était pas juste. Ce n'était pas à elle de sortir vivante d'ici. Je refusais que Bae soit mort pour sa liberté. Je m'étais relevé, et le meurtre avait remplacé l'absence dans mes yeux. J'avais faim de sang à nouveau, mais plus pour me rassasier. De toute façon, Thessalia était une aberration qui n'aurait jamais dû exister. Je ne faisais que rendre service à Lubuska en purifiant les rangs des Vampires.

Je franchis le dernier la porte pour découvrir un paysage de cauchemars. La pièce, si on pouvait toujours l'appeler ainsi, était si longue qu'il m'était difficile d'en voir le bout. Pire que ça, le chemin pour y arriver était jonché d'obstacles tordus où il était possible mille fois de succomber. Mais je n'y attachais pas d'importance. Toute ma concentration s'était portée sur la chevelure de Thessalia qui battait dans son dos alors qu'elle cherchait à rattraper son retard. J'accélérai le pas pour prendre la course, regrettant d'avoir mis tant de temps à m'extirper de ma torpeur. Par chance, ma cible n'était pas très agile ni très rapide et je découvris qu'il ne me serait pas bien difficile de la rattraper. Je ralentis, le temps d'avaler une gorgée de ma flasque*. Aussitôt, l'énergie dévala le long de mes membres et j'arrivais rapidement sur la première épreuve. La chaleur exhalée par le magma fit naître des gouttes de sueur sur mon front et ma nuque et je me résolus à fixer les yeux droit devant moi, me persuadant que mes pieds prendraient le même chemin sur le rondin de bois. Je ne prêtai guère d'attention aux participants qui avaient échoué et à leurs hurlements de douleur alors que la lave rongeait leurs corps. Je n'avais d'yeux que pour Thessalia. Je rêvais de lui ouvrir la gorge d'un geste et de voir la stupéfaction et la compréhension se dessiner sur ses traits. Ensuite, je me nourrirai de son sang et je ramènerai sa tête à sa mère, pour lui laisser un souvenir.

Quand j'arrivai au terme de la succession de pontons, j'étais en nage et de la buée empoissait mes lunettes. Je grondai en constatant la Vampire encore trop loin de mes crocs. J'avais rattrapé les autres retardataires cependant et bousculai sans ménagement ceux qui étaient le plus proche de moi. Une énergie sans faille faisait frémir mes muscles et je pris de l'élan en constatant le mur qu'il nous fallait escalader. J'avais aperçu Thessalia qui venait de passer de l'autre côté et cette vision était ce qu'il me fallait pour me faire oublier tout le reste. Elle ne m'échapperait pas. Je m'agrippai à une prise au mur et entamai l'escalade, ignorant la tension qui faisait trembler mes membres. Lorsque je me juchais sur le mur, une crampe assaillit mon mollet et je le massai en cherchant du regard la blanche. Soudain, une main s'abattit sur ma cuisse. Une femme cherchait à s'en saisir et ses dents étaient dénudées par l'effort fourni pour me déséquilibrer. Ma réaction fut immédiate. Je lui crachai à la figure et profitai de sa surprise pour lui enfoncer mon pied en plein sur le nez. J'appuyai de toutes mes forces et elle dégringola en arrière. Son cri de rage fut abrégé par la chute brutale sur le sol mais je ne m'attardai pas pour constater le résultat de mon méfait. Vérifiant qu'il n'y avait personne en dessous de moi, je basculai de l'autre côté du mur et me laissait glisser jusqu'au sol en m'aidant des prises étroites pour ralentir la descente. Un raclement sur la roche m'alerta au dernier moment, trop tard pour réagir et avant que je ne puisse apercevoir le monstre, les mâchoires de ce dernier s'était refermées avec un claquement lugubre sur mon bras. Un juron m'échappa et je ne dus qu'à un réflexe salvateur de me plaquer au mur au lieu de tout lâcher sous le coup de la surprise et de la souffrance. Déjà, l'immonde ver s'était renfoncé dans ses ténèbres, invisible mais une brûlure lancinante me remontait dans le bras jusqu'à l'épaule, à la limite du supportable. « Putain mais c'était quoi ça ?! » Grognai-je en cherchant mon souffle et à calmer les palpitations d'adrénaline qui agitaient ma poitrine. Personne ne répondit à ma question et quand je réussis à retrouver un semblant de sensation au bout de mon bras blessé, je repris ma désescalade, cette fois davantage attentif aux creux suspects dans la roche.

La soif de vengeance me faisait oublier toutes mes réticences habituelles lorsqu'il s'agissait de faire usage de mon corps, ce que ce dernier me reprochait clairement. Des écorchures parsemaient mon épiderme, certaines plus problématiques que d'autres saignaient abondamment et je sentis une douleur traverser ma cheville quand je voulus reprendre ma course. J'avais dû mal me réceptionner sur le dernier saut pour rejoindre la terre ferme. Refusant de baisser les bras, je repris ma course en boîtant légèrement et en essayant d'ignorer la plainte silencieuse de ma cheville. Faire l'inventaire de mes blessures n'allait pas les faire disparaître, mais sentir le flux vital de Thessalia envahir ma gorge apaiserait un bon nombre de mes tourments, ou du moins était-ce ce dont je m'étais persuadé.

Je vis la Vampire, à quelques foulées de moi. Elle procédait avec prudence pour éviter les mines. « Thessalia ! » Lançai-je pour attirer son attention. Dès que je l'eu obtenue, je l'imitai en marchant dans ses empreintes et dès qu'elle fut assez proche, je me jetai sur elle, les bras encerclant sa taille. Nous tombâmes dans un enchevêtrement de bras et de jambes et j'en profitai pour mordre tout ce qui passait trop près de mes dents. La folie embrasait mes sens et son sang dans ma bouche ne faisait que l'exciter. Je me débattis jusqu'à m'asseoir sur son dos. Là, je lui enfonçai le visage dans la terre meuble et sifflai tout près de ses oreilles. « Je vais te tuer, espèce de sale abomination. » Mes doigts s'emparèrent d'une épaisse mèche de cheveux et je lui relevai le visage, lui cambrant douloureusement la nuque et le dos dans le même temps. Un voile rouge avait recouvert ma vision et l'odeur de sa transpiration alimentait mon désir de l'achever dans la souffrance. « Tout est de ta faute, et tu vas mourir ici parce que c'est toi qui aurai du crever, pas Bae. Tu ne mérites même pas ta place parmi nous. » Un brusque vertige m'aveugla et je hoquetai, à la recherche d'oxygène. Je vacillai et relâchai ma prise sur Thessalia pour m'appuyer sur le sol de chaque côté de sa tête. Penché sur elle, il me fallut un couple de respirations hachées pour chasser le brouillard qui avait teint ma vision. « Bordel. » Toute force m'avait quitté alors que les effets secondaires de la potion survenaient au plus mauvais moment qui soit. « Je vais te tuer. » Promis-je avant de me laisser glisser sur le côté. Un mal de crâne atroce encerclait mes tempes et je geignis en me recroquevillant en position fœtale, la tête dans les mains, persuadé qu'elle allait éclater.

Message III | 1618 mots

- La Flasque Véloce : La petite taille de la Flasque et sa forme lui permettent d'être transportée dans une poche. Elle se remplit magiquement de la boisson favorite de l'utilisateur. Lorsque Dorian boit ce qui est contenu à l'intérieur, il peut doubler sa vitesse autant de minutes qu'il a de magie. Attention, néanmoins, il existe un contrecoup qui dure le double de la durée de son utilisation et, si la force et l'agilité sont faibles, des effets secondaires allant du mal de tête à l'évanouissement peuvent apparaître.
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Kitoe
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Kitoe
Dim 16 Oct 2022, 19:36

Kitoe & Astriid
Les Jeux de Sahōdara
Unknown Brain, DeathbyRomy - Fuck It


Kitoe faisait tout pour ne pas regarder Astriid. Et c'était réciproque. Le couteau tournait encore et encore dans la plaie, si bien que la chair était devenue une bouillie liquide et sanguinolente. Ça faisait mal. Ça piquait, comme si son corps était exposé à une flamme qui la brûlait de plus en plus, mais c'était aussi brutal qu'un coup de poing dans l'estomac à chaque phrase. Un nœud se formait dans sa gorge alors que l'accablement la saisissait et qu'elle sortait du déni dans lequel elle s'était elle-même plongée, la tête la première. Comment avait-elle pu croire un seul instant qu'Astriid apprécierait cet endroit ? Il était évident que non. Elle avait cru pouvoir lui dévoiler une parcelle de sa vie et de sa vérité ; à la place, elle l'avait prise en otage pour lui imposer une torture. Plus ça allait, plus la Démone lui trouvait des raisons supplémentaires pour la détester. Et le pire, c'était qu'elle ne faisait même pas exprès. Comme si... comme si elles n'étaient pas faites pour s'entendre, que les Aetheri le leur hurlaient et faisaient s'abattre tous les signes possibles et imaginables sous leur nez. Astriid avait raison et ça la rendait dingue. La Démone osa jeter un coup d'œil en sa direction, s'apprêtant à parler. Elle se ravisa. Elle ne voulait pas lui promettre n'importe quoi, notamment de sortir d'ici vivante. Bien sûr, elle comptait faire tout ce qui était en son pouvoir pour la protéger. Cependant, l'Ygdraë avait relevé le problème principal qui les maintenait à distance : Jude. A présent, elle n'était plus sûre de rien. S'engager une nouvelle fois, de plus, ne ferait qu'accentuer la défiance à son égard. Le stade auquel elles étaient était déjà critique. Il était inutile d'envenimer la situation.

Kitoe observa le supposé ami. Elle ne savait pas quoi penser de lui. Elle aurait dû être jalouse, ou envieuse, de leur relation. Mais... actuellement elle ne ressentait plus grand-chose. Elle avait l'impression d'être Ellie, tout en sachant pertinemment qu'il ne s'agissait pas d'elle.

-On ne peut pas. Rétorqua-t-elle sèchement avant de boire.

Kitoe réprima une grimace. Cet alcool n'était pas bon. C'était bien la preuve qu'Ellie n'était pas là, autrement elle aurait apprécié. Prise dans une torpeur désespérée, la Démone se laissa saisir, mais son expression n'en fut nullement affectée. Elle poussa simplement un soupir. Le pire, c'est que c'était vrai : elles ne pouvaient absolument rien faire pour sauver ce type. Au mieux, elles n'avaient qu'à espérer qu'il s'en sorte de lui-même. Autrement, elles pouvaient espérer qu'il ne meure pas et perde, auquel cas la Tentatrice pourrait essayer de l'acheter en tant qu'esclave et le donner à sa protégée.

-Non. Tu ne peux pas y aller. Tu ne peux rien faire.

Elle remplit le verre de l'Elfe pour l'inviter à préférer cette solution. A l'heure actuelle, c'était la plus saine. Elle rajusta aussi le niveau du sien, qu'elle porta aussitôt à ses lèvres.

-Astriid.

Elle aurait pu menacer son lapin de compagnie de sévir, alors qu'il s'apprêtait à ronger un pied de table, qu'elle aurait employé le même ton. Kitoe enjamba le vide qui les séparait et saisit son bras. Sa poigne était plus forte qu'elle ne l'aurait voulu. Elle la tira vers elle.

-Ne fais pas ça. Ils ne sont même pas au même endroit. Nous assistons à distance.

Elle l'éloigna davantage de la porte.

-C'est hors de question. Tu ne peux pas y aller, et même si c'était possible, je ne serais pas en mesure de te protéger une fois dans l'arène. C'est du suicide.

Kitoe la poussa dans un fauteuil et ancra ses pupilles dans les siennes. Maintenant, c'était elle qui la tenait par les épaules. L'alcool commençait à lui monter à la tête aussi, mais elle était très sérieuse.

-Tu ne peux pas te débrouiller toute seule, ici. Tu es entourée de Démons et de Sorciers. Les premiers n'hésiteront pas à te plonger dans le vice et les autres ne sont pas plus sains d'esprit. Aucun des deux n'aura de remord à te tuer ou te réduire en esclavage.

C'était méchant, peut-être, mais c'était vrai. Ici, Astriid n’était rien et n’avait pas les armes pour faire face à tous ces maléfiques au-delà de cette porte. Qu'elle le veuille ou non, tout se passerait mieux pour tout le monde si elles ne bougeaient pas jusqu'à la fin du spectacle.

-Tu ferais mieux de rester assise. Et de boire.

Kitoe s'avachit à son tour sur son siège et souffla longuement. Alors qu'elle buvait, elle reportait son attention sur l'arène.

-Personne ne mérite de souffrir. Et pourtant, Démon ou pas, ça arrive à n'importe qui, tous les jours. Tu n'y peux rien. C'est comme ça.

Ceux qui pensaient pouvoir promulguer le Bien et combattre l'injustice partout étaient aussi fous et idiots qu'ils étaient aveugles. La tâche était trop disproportionnée et de toute manière, les malintentionnés ne cesseraient jamais d'exister. En plus, il fallait bien que quelques-uns vivent un calvaire ou jouent les bourreaux, pour que les autres réalisent à quel point ils étaient chanceux et puissent jouir de leurs libertés, non ? Il fallait bien des démunis pour que d'autres puissent développer leur altruisme. Kitoe plissa les yeux et se pinça les lèvres. Elle n'était pas certaine que son argumentaire tînt la route... Mais bref, son point n'était pas celui-là. Son point, c’était qu’Astriid se croyait capable et… Son point, c'était qu'Astriid pensait que la solution à tous les problèmes de l’univers était la gentillesse, alors qu’en réalité, il n’y avait pas de solution, et que... non. Non, ça n'allait pas en fait. Hm… Son point, c'était qu'Astriid se trompait. Voilà. C'était ça, son point.

941 mots



Bijin
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Astriid
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Astriid
Ven 21 Oct 2022, 15:56

[Event Septembre & Octobre] - Les Jeux de Sahōdara - Page 2 Uzt0
Les Jeux de Sahōdara
Avec Kitoe



Révoltée par l'opposition tranquille de sa contractante, Astriid eut envie de se braquer et de n'en faire qu'à sa tête. Il serait si simple de verser dans la folie, en particulier ici où absolument tout convergeait sur une perte complète de sa raison. L'Enfer se nourrissait des âmes comme la sienne, il la vampirisait pour exalter ses parts sombres, inavouables et enfouies sous les couches épaisses qui menaçaient de s'envoler. Elle se vit faire fi de ce que lui disait Kitoe et de tenter sa chance malgré tout - après tout, elle ne savait plus quand la Démone lui disait ou non la vérité - mais le désespoir la rattrapa plus vite que le bon sens, exacerbé par l'alcool et elle ploya l'échine, les épaules tombantes. Il fallait se rendre à l'évidence de son inutilité. Elle était ici en tant que captive, et non en tant que sauveuse. Elle n'était pas l'héroïne d'un conte de Fae, elle ne l'avait jamais été. Même lorsqu'elle avait prêté ses traits lors d'un Conte élaboré par ces dernières, c'était pour incarner un homme excentrique à moitié fou. Effarée par l'amplitude de sa propre incompétence, Astriid s'appuya lourdement sur la porte. Était-ce cela, l'Ygdraë à qui on proposait d'être la marraine de la petite sylvestre adoptée par les Ecuyers de l'Aurore ? Un bien piètre exemple pour Sif ; davantage douée pour se fourrer dans les ennuis que pour protéger qui que ce soit, pas même elle-même. Ce n'était pourtant pas le courage qui lui manquait et si une porte s'était ouverte pour lui permettre de rejoindre Dastan, elle l'aurait empruntée dans la seconde, sans réfléchir aux risques pris.

Déboussolée, elle se contenta d'accueillir Kitoe d'un regard noir mais ne lutta pas quand celle-ci l'éloigna de la porte. Machinalement, elle se laissa faire, comme la poupée sans volonté que la brune voulait qu'elle soit. Son dos rebondit mollement contre le dossier du fauteuil et elle garda les yeux baissés sur ses cuisses. On lui avait appris lors de son cursus scolaire sur les terres de Melohorë qu'en Enfer, les péchés engloutissaient tout, le bien comme le mal ; qu'aucune personnalité n'en ressortait intacte et elle les sentait qui la griffaient de l'intérieur pour percer sa bulle. Combien de temps avant que les changements ne deviennent irréversibles ? Serait-elle acceptée de nouveau parmi les siens si elle devenait aussi mauvaise que les Alfars ? Sachant que ces derniers ne l'accepteraient jamais, elle ne serait plus qu'une paria, destinée à errer dans le monde. Peut-être était-ce mieux qu'elle meure ici finalement ou qu'elle devienne l'esclave de la Démone. La vie telle que décrite ne valait pas la peine d'être vécue. En parallèle, Kitoe lui parlait, mais ses mots lui arrivaient par vagues, plus ou moins compréhensibles à travers les brumes de l'alcool et de sa morosité. À quoi bon ? Alors elle mit en pratique le conseil de sa compagne et se leva pour chercher de quoi remplir son verre. Elle hésita, puis choisit une bouteille en cristal qu'elle emporta en laissant son verre à la place. Avant de s'asseoir, la rouquine fixa les écrans puis, sans un mot, déposa la bouteille sur la table basse et s'évertua en ahanant sous l'effort à pousser son fauteuil de sorte à ce qu'il soit dos aux écrans. La tâche était difficile avec ses muscles ramollis mais elle y parvint et se laissa tomber sur un gémissement dans son siège. L'Elfe avait récupéré sa bouteille qu'elle serrait contre son coeur. Ses jambes était repliées de sorte qu'elle se blottissait dans le fond du fauteuil en position fœtale. La flamme verte dans ses yeux s'était éteinte, mouchée par une teinte verte plus terne qui se posa, inexpressive, sur Kitoe. « Je me déteste. » La rouquine ponctua sa déclaration en avalant une grande rasade de sa bouteille sur laquelle elle s'étouffa. Elle toussa jusqu'à ce que des larmes roulent sur ses joues. Elle renifla et s'essuya avec l'ourlet de sa robe.

Pendant de longues minutes, Astriid s'isola en elle-même et ne s'occupa que de vider consciencieusement la bouteille de son liquide transparent. Les lèvres anesthésiées, elle continua de boire jusqu'à ce que seule une goutte s'écrasât sur le coin de sa bouche quand elle agita le goulot au dessus de son visage. « Pfff. » Souffla-t-elle, agacée, mais incapable de trouver la force d'aller chercher une autre boisson. Un geste impulsif plus tard et la bouteille éclata en morceaux contre le mur. Elle regarda pensivement les débris de verre qui jonchaient le sol jusqu'à ce qu'une idée germe. « Je pourrais me suicider. Peut-être que c'est ça la solution. » Elle gloussa, surprise de ne pas y avoir songé avant. Elle croisa le regard de Kitoe pour partager avec elle le génie de son idée et éclata de rire devant son expression. « Mais tu veux que je te dise un secret ? » Lui chuchota-t-elle bien qu'elles soient seules et que seuls quelques pas séparassent leurs fauteuils. Son buste s'était incliné en avant et l'Elfe n'arrivait pas à fixer son regard plus d'une seconde sur un point et le monde dansait autour d'elle. Elle fit signe à Kitoe de se rapprocher quand elle sentit la nausée remonter le long de sa gorge. « Je crois que je suis trop lâche pour réussir à m'ôter la vie, il faudrait que tu m'aides. » Confessa la rousse tranquillement. Son bras se tendit à l'horizontale et son pouce bascula lentement pour viser le sol, condamnant par là sa propre existence. Avec un sourire qui n'atteignit pas ses yeux, la rousse tira la langue en accompagnant le geste d'un bruit de flatulence. Elle se laissa retomber en arrière et exhiba sa gorge, sa tête roulant de droite à gauche comme une pendule sur le dossier. « Le problème, c'est que je ne veux pas mourir ici. Tu savais que, quand un Ygdraë meurt, il se transforme en arbre ? Ainsi, sa famille encore en vie et ses amis peuvent encore profiter de sa présence. C'est beau, non ? Je me suis toujours imaginée devenir un arbre fruitier, comme un pêcher ! Et mes petits-enfants viendraient cueillir mes pêches et se nourriraient de moi. Si je meurs ici, je serai à jamais séparée de ma famille et ce sont des Démons qui profiteront de ma mort. » Une grimace froissa ses traits à cette pensée. « Si tu devais me tuer, comment procèderais-tu ? »

Message III | 1129 mots


[Event Septembre & Octobre] - Les Jeux de Sahōdara - Page 2 Iuvu
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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Lun 24 Oct 2022, 17:06



by Evgeny Dvoretckiy

Les Jeux de Sahōdara

Evènement | Styvan & Dastan



« Il n’y a aucune vérité à dire ! » s’obstina le Réprouvé. Plutôt crever. Plutôt crever que d’admettre qu’il l’avait déjà aidé, qu’il n’avait pas supporté qu’il boudât et qu’il s’était accommodé de sa compagnie. C’était du passé. Il ne recommencerait plus jamais. Pourtant, cette réponse lui aurait valu le déshonneur, et la mort aussi. Soit de la main des siens, soit de la main des Sorciers. Il ne pouvait pas imaginer pire fin. Il préférait crever ici, la gorge tranchée pour avoir prononcé un semi-mensonge. Il haïssait vraiment Érasme, comme il haïssait tous les Sorciers. On lui avait réappris la haine et il tâchait chaque jour d’en faire sa plus fidèle amie. Quand elle ne le quitterait plus, il saurait le tuer sans aucune hésitation. Il en était peut-être déjà capable. Il l’espérait. Il ne le saurait jamais, s’il mourait aujourd’hui. Était-ce préférable ? La crainte l’aspergea de glace, en même temps que le reflet du miroir se distordait. Interdit, Dastan vit la silhouette de l’ancien Prince noir se déformer puis se fondre dans la glace. « Très bien. Styvan, à ton tour. » Le Manichéen ne dit rien, étreint par la surprise d’un tel retournement de situation et le soulagement de sentir que cessait la progression de l’entaille autour de son cou. Au fond de lui, il savait qu’il était impossible que le miroir eût lu dans son cœur une détestation pure à l’égard du Mage noir. Parfois, il repassait devant la grange qui l’avait temporairement abrité et dont il s’était enfui avec la complicité de Val’Aimé ; et quand il croisait le regard impavide, presque défiant, de sa porte close, ce n’était pas que de la colère qui lui écrasait la poitrine. Il y avait toujours ce regret de lui avoir tendu la main, ce vague sentiment de trahison, et cette horrible pointe de tristesse. On n’était pas triste à l’égard de ceux dont on ne souhaitait que le malheur.

Hébété, il sentit à peine la main de Styvan sur son épaule. Qu’est-ce qui avait bien pu provoquer l’effacement du reflet du brun ? Ou qui ? Personne de sa connaissance ne pouvait souhaiter le protéger de ce point de vue-là, parce que personne ne le savait lié au fils d’Elias Salvatore, et parce que personne qu’il connût ne pouvait se targuer de pouvoir aller à l’encontre de… qui, au juste ? Un tas de Démons ? Alors Priam ou Freyja, peut-être ? Plus le temps passait, plus ils gagnaient en importance et en influence, mais il doutait qu’ils fussent au courant d’un tel événement, parce qu’ils étaient des putains d’Anges. Pour la même raison, ils n’avaient probablement aucun moyen d’entraver le cours des épreuves. Et du côté d’Érasme ? Son père avait certainement des dizaines de personnes chargées de sa protection et d’assurer le bon déroulé de tout ce qui l’impliquait. Il était évident que ses accointances avec un Réprouvé auraient pu beaucoup lui coûter aussi. Néanmoins, Val’Aimé était plus ou moins au courant, et il n’avait a priori rien fait pour le punir de cette traîtrise. Et pourquoi aurait-il été présent, de toute façon ? La dernière fois qu’il avait entendu parler des Démons et des Sorciers, c’était parce que ces derniers leur avaient mis une déculottée avec les Anges et l’ancien Empire d’Hébé. Il serait étonnant qu’ils pussent s’inviter les uns les autres. Les réflexions du roux s’arrêtèrent là, secouées par les tremblements de son corps et happées par l’interaction entre Styvan et la glace. Une lame invisible lui déchira la peau du dos ; le Bipolaire se courba vers l’avant, les muscles contractés de douleur. « Putain, Styvan… » Fallait-il y voir une vengeance mesquine de sa part ? Était-il assez tordu pour s’infliger une souffrance dans l’espoir que son acolyte en pâtît aussi ? Non. Le blond ne lui semblait pas avoir ce caractère facétieux que pouvaient posséder les maléfiques de la pire espèce. Ses épaules secouées de sanglots en témoignaient. Pourtant, Dastan ne trouva pas en lui la bonté qui aurait pu le conduire à l’épauler dans cette épreuve. La douleur de ses plaies et l’anxiété suscitée par la situation le poussaient malgré lui dans ses retranchements démoniaques. Il jeta un coup d’œil inquiet aux têtes qui s’agitaient au-dessus d’eux. Finiraient-elles par leur tomber dessus, comme la poussière qu’elles soulevaient ? Ou serait-ce la continuité du mensonge du Vampire qui les achèverait ? Il regarda à nouveau le miroir. La vieille femme avait disparu au profit d’une pierre tombale, et le jeune blond effondré se cramponnait au cadre de la glace. La voix résonna, les délivrant sans les libérer.

Une nouvelle porte se présenta, que Styvan ouvrit. Machinalement, Dastan le suivit. La troisième salle. Il avança, juste derrière son compagnon, dont la démarche témoignait de la tristesse. Il ne dit rien, parce qu’il avait conscience que s’il ouvrait la bouche, il serait blessant. Le Réprouvé se contentait d’être le plus alerte possible, parce qu’il lui paraissait évident qu’il ne pourrait pas compter sur l’aide du blond. Le raclement sourd qui lui parvint ramena immédiatement un souvenir dans sa mémoire. Le temple. « Les murs se referment. Vite. » lâcha-t-il, avant d’attraper le poignet du Vampire, de passer devant lui et le traîner à sa suite. Il courut aussi vite qu’il le pût, en le soutenant du mieux qu’il le pouvait. Dans le flot précipité de ses pensées, il songea qu’il ferait mieux de se délester de ce poids, mais ne le fit pas. Il traversa le corridor et se jeta sur la porte de toutes ses forces. Elle céda, et le soleil éclatant de Maggie lui brûla les rétines.

Fin [Event Septembre & Octobre] - Les Jeux de Sahōdara - Page 2 3298876942



Message IV – 939 mots

Tu disais ? [Event Septembre & Octobre] - Les Jeux de Sahōdara - Page 2 2289842337
Merci pour ce rp (:^^:)




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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Lun 24 Oct 2022, 22:56


Les Jeux de Sahōdara
Dorian & Thessalia
La Veulerie est un état de mollesse physique et intellectuel. Sœur de la Paresse, elle lui est différente dans le sens où l’être, quand bien même il désirerait accomplir des choses, n’en serait pas capable.


La Blanche s'immobilisa en entendant son prénom résonner. Elle fronça les sourcils, tiraillée entre le désir de continuer à avancer et l'instinct de camaraderie. Malgré elle, elle sentait l'ordre de Lavinia peser sur elle et l'astreindre à s'entraider avec Dorian. Cette situation ne l'aidait pas... Cependant, les retardataires n'étaient pas encore apparus, ils étaient sans doute loin derrière le brun. A contre cœur, elle ralentit son allure, ne parvenant pas tout à fait à céder à son désir égoïste de continuer à avancer. « Magne-toi ! » se contenta-t-elle de grogner entre ses dents. Sa prière fut exhaussée : en quelques seconde, il se jeta sur elle, la propulsant au sol dans sa chute. « Lâche-moi ! » se défendit la nouvelle Vampire, dans une vague d'incompréhension et de panique. Qu'est ce qui lui prenait, à ce fou ? Essayait-il de la doubler pour sauver sa peau ? Une slave d'insulte fusa dans l'esprit de l'indignée. Pourtant, le brun ne chercha pas à la dépasser : à la place, il s'acharna sur sa cible. Cette dernière gémit sous l'assaut de ses crocs, qui s'abattaient encore et encore malgré ses protestations. Elle tentait de lutter, de donner des coups de coude et de tête en arrière pour éloigner son agresseur, mais il était trop lourd et trop imposant. Finalement, une main se posa sur la tête de la furie et la plaqua tout à fait au sol. L'humiliation lui brulait les entrailles, tout autant que la rage et le sentiment d'urgence - ils perdaient un temps précieux. « T'as pété les plombs ? Laisse moi partir ! » essaya de menacer, sans succès, la prisonnière. Lorsque le Zvyar parla de la tuer, son sang se glaça dans ses veines. Il avait véritablement perdu l'esprit... Et dire qu'elle avait ralenti sa course pour lui... Elle allait mourir là, à cause de cet enfoiré... « Essaye pour voir ! » le provoqua la Louve, dans un excès de colère noire. L'impression d'être au bord du gouffre lui donnait des ailes. Si elle se tenait près du précipice, elle préférait sauter d'elle-même plutôt que d'attendre que quelqu'un l'y poussa, quand bien même la raison aurait voulu qu'elle plaide pour sa vie ou essaye d'apaiser la douleur de son bourreau. La compassion, néanmoins, n'effleurait aucunement la blanche. Une explosion, un peu plus loin, fit vibrer la terre sous elle, s'accompagnant d'un hurlement de douleur. « Ma faute ? Ce n'est pas moi qui suis allée enfoncer une clé dans son ventre ! » La malmenée grimaça sous la douleur exercée par la grippe de Dorian sur sa tignasse. « Et surtout... Ce n'est pas sous mes mains qu'il a crevé. » Là était la vérité : elle ne l'avait pas tué. C'était lui qui s'en était chargé. Puis, soudainement, la pression sur son cuir chevelu diminua. Le souffle court, Thessalia vit son ennemi vaciller. Etait-ce les mots qu'elle avait prononcé qui lui avaient remis les neurones en place ? Non. Il était soudainement... faible. La victime roula sur le côté pour s'extraire de sa portée puis se remit sur ses jambes, tremblante sous l'effet de la fatigue. « Me tuer ? Regarde-toi. Tu n'es qu'une loque. Tu vas crever ici, comme ce faiblard auquel tu t'accrochais tant. » Comme pour prouver son point, la hargneuse asséna un coup de talon en plein sur le nez de celui qui l'avait maltraité. Si elle avait eu plus de temps, elle se serait vengée correctement, en savourant son méfait.

La survivante reporta son attention sur le terrain devant elle pour évaluer la situation. En plus de celui qu'elle avait sentit exploser, trois concurrents semblaient avoir succombé au piège. L'un d'eux était celui que la Blanche avait commencé à suivre... Agacée, la Louve fit claquer sa langue contre son palais. Il ne restait plus que quatre concurrents au devant d'eux. Elle devait parvenir à rejoindre l'une de leurs traces. De préférence, celles de celui qui était le plus avancé. Mais comment faire pour s'y rendre sans risquer de se faire transpercer ou de finir en compote sanglante ? Un air mauvais ancré sur la face, la Vampire se retourna vers son pair, toujours en piteux état. La voilà, sa solution. La Blanche s'approcha du corps agonisant et le souleva. Elle le posa par-dessus son épaule, ployant légèrement sous son poids. La femme usa de longues expirations pour résister puis se remis en marche : elle s'avança le plus possible, jusqu'à ce qu'elle n'osa plus continuer sur le chemin tracé par le défunt qu'elle avait suivi. Là, elle fit choir la masse qu'elle avait trimballé. Elle se réjouit de son geignement contrarié à l'impact. Bien fait pour lui.  « J'espère que tu es chanceux. »  dit-elle, d'un timbre de voix qui laissait deviner qu'une part d'elle-même n'aurait pas été dérangée s'il avait péri à cause de ce qu'elle s'apprêtait à faire. Du plat du pied, elle donna une impulsion sur le corps inerte pour le faire rouler. Elle répéta l'opération jusqu'à regagner la traînée dans le sable poussiéreux qu'elle cherchait à atteindre. Un nouveau chemin s'ouvrait à elle. Par précaution, la Blanche porta son compatriote sur le dos. Ce n'était pas un témoignage d'intérêt pour la survie de l'emmerdeur. Il pourrait simplement se révéler utile pour la suite, si elle pariait une fois de plus sur le mauvais cheval. Essoufflée, elle se remit à courir, aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Parfois, elle devait s'arrêter pour retrouver le chemin qui avait été balayé par le souffle d'une déflagration ou par des pièges qui avaient été déclenchés et avaient effacé son chemin. Étonnement, elle rattrapa presque le dernier de ceux qui était en tête. Contrairement à lui, elle ne se souciait plus de risquer de déclencher les pièges : lorsqu'elle avait un doute, elle utilisait son appât pour désamorcer les obstacles.

Enfin, la ligne d'arrivée fut en vue. Le symbole de crâne qui se retrouvait de partout avait été sculpté dans une arche de pierre rouge. A l'intérieur, un portail magique laissait deviner un vortex de la même couleur, comme si la poussière s'était rassemblée pour former une mini tornade derrière cette porte... Thessalia n'eut pas le temps d'hésiter : deux autres concurrents la talonnaient. Sans prendre le temps de se délester du poids morts, elle sauta à travers le portail.

La Vampire baissa les yeux sur la paire de menottes qui la liait au brun. Instinctivement, elle essaya de tirer dessus pour s'en défaire. « Félicitation aux derniers rescapés. » retentit la voix. « Vous voilà au bord de votre liberté : au bout de ce tunnel se trouve votre délivrance. Une fois que vous l'aurez atteint, le jeu sera terminé et vous pourrez regagner ce qui vous fait office de demeure. » Effectivement : les six gagnants de l'épreuve précédente se trouvaient dans un couloir, au fond duquel la lumière du jour décroissant semblait pointer. Plusieurs des rescapés esquissèrent un pas en avant, comme pour essayer de se diriger vers la sortie. Thessalia remarqua que les quatre autres étaient également séparés en deux duos, reliés par des menottes. « Afin de l'atteindre en toute sérénité, il ne vous reste plus qu'une épreuve finale. Boire l'antidote. » Le doute et la méfiance plana sur le groupuscule. Un antidote ? Contre quel mal ? « Chacun d'entre vous s'est vu mordre par l'un de nos vers, lors de votre course d'obstacles. » Ceux qui n'avaient pas été infestés avaient été les cibles de bien plus de pièges, jusqu'à succomber pour de bon. Instinctivement, la Louve porta sa main à sa joue. Maintenant qu'elle s'en souvenait, la douleur sembla ressurgir sous une vague de pulsations désagréables. « Si l'antidote n'est pas ingurgité dans les heures à venir, la larve éclora et commencera à vous dévorer de l'intérieur. » La blanche tourna la tête, horrifiée, vers son partenaire d'infortune. « ... Sur ce, je vous laisse sur les trace de votre liberté. » Le palpitant de la Fille de la Nuit se mit à s'affoler. Quoi, c'était tout ? Il suffisait de boire le contenu de l'une de ces fioles, au bout de la salle ? Était-ce un ultime test ? Une mesquinerie qui condamnerait leur naïveté ? Cependant, la Voix n'avait pas menti, jusqu'à présent. Était-ce un gage de confiance pour autant ? Les méninges de la survivante semblaient tourner à vive allure. « Allons-y. » initia-t-elle, faisant un pas en avant. Puis, soudainement, elle s'arrêta. Elle était prise d'une lassitude. Plus que cela, même. Elle semblait dénuée de force, au point de ne pas pouvoir faire un pas de plus en avant. Elle s'écroula par terre et y resta, n'essayant pas même de se redresser.

1497 mots



Merci Kyky  nastae
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Kitoe
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Kitoe
Mer 26 Oct 2022, 00:42

Kitoe & Astriid
Les Jeux de Sahōdara
DeathbyRomy - Problems


Une sorte de soulagement s'abattit sur elle quand elle comprit qu'Astriid ne lui montrerait pas plus de résistance. La Démone la laissa déplacer le fauteuil, tandis qu'elle continuait d'assister au spectacle, son attention distraite par sa contractante. De loin, elle trinqua avec elle et jugea que la rousse avait tout de même une sacrée descente. Kitoe n'aurait jamais fait mieux. Peut-être la sous-estimait-elle, même ? Elle observa son état évoluer.

-Nan...

Cela l'attristait d'apprendre qu'Astriid se détestait. Surtout qu'il s'agissait souvent de paroles en l'air. Néanmoins, Kitoe comprenait. Elle aussi se détestait parfois. Assez souvent, même. Elle avait aussi eu des pensées suicidaires, d'ailleurs. Elle réprima à peine un rire cynique. C'était drôle. Elles avaient le même secret. S'il en avait été autrement, Kitoe se serait donné la mort il y a bien longtemps, à Avalon. Peut-être aurait-elle dû. Elle aurait préservé bon nombre de personnes de ses crimes et d'un autre côté, les années les plus difficiles de sa vie étaient derrière elle. En somme, elle ne regrettait plus rien. Au contraire, elle aimait l'idée d'avoir marqué et pourri tant de vies du seul fait de son existence, d'abord misérable, mais à laquelle elle était parvenue à donner de la valeur. C'était d'une insolence dont elle avait longtemps fantasmé en secret.

Kitoe gardait son attention rivée sur le spectacle. Entre ceux qui devaient s'arracher les ongles, admettre leurs vérités enfouies ou dépouiller un compagnon fictif de ses entrailles, il n'y avait aucun doute que les spectateurs les plus attentifs se délectaient. Kitoe songea qu'elle aurait bien aimé faire des compotes et des tartes avec les pêches de l'Ygdraë. Pourrait-elle faire en sorte que celle-ci établisse son tombeau dans son jardin ?

-C'est une très bonne question. Admit Kitoe.

L'interrogation lui faisait plaisir. Généralement, on ne demandait pas ce genre de choses, à moins d'être si véritablement proche de la mort qu'elle était inévitable et qui n'était plus possible d'en faire le déni. Elle réfléchit. Elle se demandait ce qui ferait le plus honneur à son amie.

-Tu as un plat préféré ? Ou un dessert, peut-être ?

Elle songea à Bellada. Si les deux femmes ne se connaissaient pas déjà, Kitoe était persuadée qu'Astriid s'entendrait à merveille avec la vieille dame. Inconsciemment, elle se trouvaient dans une même catégorie dans son esprit : celle des bénéfiques qui l'appréciaient malgré sa nature. Celle des personnes enjouées et naïves, qui n'avaient pas conscience du danger que la Vile représentait. Même si Astriid avait manifestement changé, c'était cette facette qui s'était ancrée dans son imaginaire.

-Si je n'écoutais que moi, je voudrais que tu restes en vie le plus longtemps possible. Elle marqua une pause. Elle n'était jamais aussi lucide que lorsqu'elle parlait meurtre et cuisine. Cela lui tenait trop à cœur pour se permettre de dire des bêtises, bien que ses idées originales fussent souvent issues de bêtises. Mais je ne le ferais pas, parce que je ne voudrais pas que tu souffres.

Elle fixa le goulot de sa bouteille. Maintenir ses victimes en vie lui permettait de conserver plus longtemps la viande, même si le risque d'infection s'accroissait à force de mutilations, et que le goût de la viande était altéré si elle coupait trop fréquemment, car cela augmentait le stress de la bête.

-Si je faisais de toi une tarte aux pommes, ça irait ? Elle lui lança un coup d'œil complice. Avec de la cannelle bien sûr.

Elle se pencha en avant. Un sourire espiègle nourrissait une lueur particulière dans son regard. Pourtant, ce n'était pas une blague. La tarte aux pommes était évoquée au premier degré. Mais rien à voir avec la température.

-C'est ça aussi, mon secret.

Elle lui fit un clin d'œil, puis éclata de rire. Elle ne pouvait pas s'en empêcher, alors même qu'elle était très sérieuse. Quelque part, elle était soulagée de révéler cette part d'elle à l'Ygdraë, tout en n'étant pas certaine que celle-ci eut tout compris. Elle reprit.

-Je commencerais par t'inviter chez moi. Tu mangerais bien. La veille, je te préparerais un festin. Végétarien, promis. Ensuite, je te tuerai sans douleur. Généralement avec le bétail, on procède à un étourdissement, pour éviter le stress et garder la tendreté de la chair. Alors j'imagine que je devrais t'assommer, puis je t'égorgerais. Je mélangerais le sang avec du chocolat. Ça ferait un dessert exquis. Je pense que je ferais sécher la viande. Ça lui donne de la valeur, et c'est meilleur de toute façon. La graisse pourrait servir pour la tarte aux pommes. T'es pas la fille la plus dodue que j'aurai tué, mais ça fera l'affaire. Sans vouloir te vexer.

Elle retourna aux profondeurs de son fauteuil et but. Un râle s'échappa de sa gorge.

-Je pourrais garder tes cheveux, ils sont jolis. Une nouvelle gorgée. Tu crois que je pourrais donner un peu de toi à Neah ? J'imagine que ça lui ferait plaisir d'avoir un souvenir.

Elle s'esclaffa. À l'heure actuelle, elle pensait sincèrement que cela aurait le pouvoir de l'émouvoir. Kitoe serait si gentille de penser à lui. Soudain son visage se crispa, se rappelant de quelque chose d'essentiel.

-Mais finalement ce n'est pas la question. Je n'ai pas envie de te tuer.

Elle ne pensait pas y prendre de plaisir, alors ça ne l'intéressait pas vraiment. Certains pourraient prétendre que la Démone ingérait ses victimes pour s'imprégner d'elles, pour ne faire plus qu'un avec, absorber leurs capacités ou bien elle ne savait quoi encore. Il était vrai que si elle appréciait ladite personne, elle donnait ce sens précis à ses actes. Dans les autres cas, soit quatre-vingt-dix-neuf pourcents de ses crimes, ce n'était pas le cas. Kitoe faisait uniquement cela pour la simple et pure satisfaction d'entraîner quelqu'un dans son piège, de le malmener, de le tourmenter, puis de le torturer. L'ingestion relevait plus d'une humiliation ultime. Comme si elle espérait que ses morts l'observaient découper, broyer et consommer leurs corps comme bon lui semblait, alors qu'ils auraient dû trouver le repos éternel dans un cimetière après une cérémonie funéraire respectueuse, en compagnie de leurs proches.

-En fait, je n'ai pas envie que tu meures. Ça me rendrait triste.

Pour de vrai. Que ce soit de sa main ou non, ça ne lui ferait pas plaisir.

-Et puis ce serait vraiment craignos que tu cannes ici. Ce n'est ni l'endroit, ni le moment et je dois te protéger, pas l'inverse. Moi je pense que t'es une fille chouette. T'as juste pas eu de chance à tomber sur une détraquée comme moi. Elle passa les bras par-dessus sa tête et trouva un point d'accroche derrière son dossier. Faut voir le bon côté des choses. T'as appris des trucs avec ces mésaventures. Par exemple, que je suis une connasse.

Elle se tut. L'alcool lui brûlait l'estomac. Mais elle n'avait pas l'intention d'éteindre l'incendie. Elle était bien, là. Très détendue, fatiguée de se prendre la tête.

-Toi, comment tu voudrais te débarrasser de moi ? Après ce que j'ai fait, tu dois bien avoir une sale idée derrière la tête.

À quel point Astriid avait-elle été aigrie ? À quel point lui en voulait-elle ?

-Profite, j'suis bourrée je crois. Et ne me parle pas d'essayer de me rendre gentille. Ça me fout des boutons rien que d'y penser.

Elle pouffa comme un vieux pilier de comptoir. S'ensuivit une quinte de toux, qu'elle élimina par la boisson. Cela ne régla pas le problème.

-Avant j'étais gentille tu sais. Je suis née à la Citadelle Blanche, ça remonte. Le plafond était drôlement sombre. Est-ce que c'était du bois ? Mais c'était chiant. C'est angoissant d'être gentil. Ça m'a pourri la vie et je suis morte.

Une version très résumée et pas tout à fait exacte de l’histoire, mais quelle importance ? C'était du passé. On s'en foutait du passé.

-Tu voulais faire quoi quand t'étais petite et que tu pensais à quand tu serais grande ? Enfin, je dis ça mais rien ne dit que ça ne se fera pas. P'têt que je regrette un peu de t'avoir pourri la vie. Je pensais pas que ça se passerait comme ça. Pour le coup, je voulais vraiment pas te pourrir la vie. Je voulais juste pas que tu m'échappe sous prétexte que Neah. Sans lui, tout se serait bien passé. Mais bref. Je radote je crois. Oh, regarde, elle !

Elle pointa du doigt l'écran, en direction de la fille aux cheveux blancs qui tirait une drôle de tête alors que son camarade – au visage très familier – l'attaquait. C'était marrant.

1418 mots



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Mer 26 Oct 2022, 23:19



Les Jeux de Sahōdara


Je serrai les dents. Sundara elle-même avait abandonné l’idée d’entretenir une conversation avec moi. Je ne lui répondais plus, les yeux rivés sur la retransmission des Jeux, les yeux rivés sur le roux. Je tentais de contrôler ma respiration, de l’empêcher d’émettre des soubresauts révélateurs de mon état. Chaque ongle arraché créait chez moi un frisson d’horreur et de dégoût. Je sentais ma peau me démanger. J’avais l’impression que c’était moi que l’on torturait. Ça ne m’avait jamais fait ça, précédemment. J’avais déjà tué. J’avais déjà plongé des êtres dans la douleur la plus absolue. J’avais écorché la peau. J’avais crevé des yeux. J’avais assassiné Réta plus d’une fois et, ce, depuis que j’avais huit ans. Le fait qu’elle revînt toujours à la vie ne faisait que me rendre plus imaginatif. Je ne ressentais normalement rien d’autres devant le malheur d’autrui qu'une excitation malsaine et une jouissance absolue. J’aimais provoquer la souffrance. J’aimais entendre les autres hurler. J’aimais lorsque leurs cordes vocales lâchaient, lorsque leur voix était éraillée à s’en éteindre. Ça me plaisait. J’entrais en extase. J’aimais violer, pas pour l’acte, mais simplement pour constater l’horreur dans le regard parfois éteint de l’autre. J’adorais être un cauchemar. J’adorais hanter pour toujours. Voir les autres se soumettre m’apportait une satisfaction que presque rien ne pouvait égaler. Alors que la scène provoquât en moi une brisure me parut irréaliste. Pourtant, je devais lutter pour que mes tremblements ne se vissent pas. Je devais lutter pour que le contenu de mon estomac ne se répandît pas au milieu de la salle. Je déglutis, en sentant le regard de Val’Aimé sur ma silhouette. Je ne pouvais pas bouger. Je ne pouvais rien faire. J’étais pieds et poings liés, parmi les spectateurs, à devoir le regarder souffrir. J’avais l’impression folle que mon crâne allait exploser ou que mes dents allaient éclater à force d’être écrasées les unes contre les autres.

Mon cou se contracta lorsque je vis la chose qui lui servait de partenaire se jeter sur lui. Mes narines se dilatèrent. J’allais buter ce sale fils de chien. J’allais le buter. Vraiment. Il n’aurait jamais dû toucher à ses ongles. Ils n’auraient jamais dû tenter de… le mordre ? Mes lèvres se déformèrent légèrement. J’en oubliais presque ma position. Connard. Il n’y avait que moi qui pouvais. Dastan était à moi. « … tore ? Du champagne ? » J’étais tellement absorbé qu’il me fallut du temps avant de comprendre qu’un esclave ou un domestique m’adressait la parole. Je tournai vers lui un regard courroucé et pris la flûte qu’il me tendait. Je la bus d’une traite, avant de me perdre de nouveau à l’intérieur du spectacle macabre, le verre à la main. Je haïssais cet inconnu méprisable. Je le haïssais aussi parce qu’il faisait sans doute partie de la solution de la survie du Réprouvé. Sans lui, peut-être serait-il déjà mort. C’était insupportable. Tout dans ce que je voyais était au-dessus de mes forces. Je me sentais vaciller au fur et à mesure que l’inquiétude et la haine m’enserraient les côtes.

Le verre éclata dans mes mains quand le Réprouvé mentionna sa copine, celle qu’il aimait, celle qu’il avait envie de baiser à chaque fois qu’il la voyait, celle à qui il souhaitait le bonheur et la réalisation de ses rêves. Le bruit de la flûte détruite aurait dû provoquer un blanc parmi les spectateurs. Il n’en fut rien. Certains trouvaient très excitant de s’adonner à diverses pratiques devant des scènes aussi horribles. Val’Aimé, pourtant, me surveillait. Je serrai le poing sur le morceau de verre qui m’était resté dans la main. Je saignais mais ça n’avait aucune importance. Ça n’en eut plus aucune lorsque mon visage apparut à l’intérieur même du miroir. Le Chef des Armées fut le premier à réagir. Il se leva, afin de faire cesser la plaisanterie. Personne ne devait se douter. Personne ne devait savoir. Mon visage était aussi pâle que celui d'un mort. Je n’étais même plus certain de respirer encore. Les mots du Bipolaire me griffèrent violemment le cœur. Puis, l’accusation qui leur fut portée me parut aussi merveilleuse qu’affreuse. Il mentait. Il mentait. Mais ça n’arrangeait rien. Ça ne me donnait rien. Je ne voulais plus ni le voir ni l’entendre. Je désirais qu’il disparût. Je déglutis difficilement, pendu à ses lèvres comme au gibet. Mon tourment était profond, si profond. S’il parlait, s’il continuait, il risquait de nous condamner tous les deux. « Ferme-la. » soufflai-je, entre mes dents. Pourtant, Ethelba seule savait que je désirais savoir. Je voulais vraiment…

Mon reflet disparut sans que la réponse ne fût donnée. Je me retournai, mes yeux rencontrant le regard impitoyable de Val’Aimé. Je serrai les dents et relâchai le morceau de verre qui termina de se briser au sol. « Je pars. » dis-je, à personne et à tout le monde à la fois. Je ne pouvais plus rester. Si je restais… C’était hors de question. Je ne voulais pas le voir mourir. Je ne voulais plus l’entendre dire qu’il aimait cette fille. Je ne voulais plus rien savoir. « Attends. » La main de Sundara venait de saisir mon bras. Elle s’inclina pour me murmurer quelques mots à l’oreille. « J’ai de quoi te détendre si tu veux… » « Ouais. » dis-je.

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[Event Septembre & Octobre] - Les Jeux de Sahōdara

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