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 [Q] - Anha | Solo

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1159
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Sam 30 Jan 2021, 20:23



Partenaire : Solo.
Intrigue/Objectif : Tranche de vie de Shadow et Vantelme en tant qu’esclaves de Morgane. Shadow essaye d’apprendre la langue commune avec l’aide de Vantelme.

Note : Tout au long du RP, quand Shadow et Vantelme parlent en Zul’Dov, les mots sont en italiques.


C’était l’heure de se réveiller, et ce, même si les premiers rayons du Soleil n’avaient pas encore touché le ciel. Je pouvais entendre les pas de Vantelme parcourir la chambre. Il venait de pénétrer dans notre salle de bain, l’eau mise à notre disposition éclaboussant le sol au fur et à mesure qu’il accomplissait sa toilette. Cependant, je n’avais absolument pas envie de me réveiller. Pas maintenant. Pas après la nuit de folie que j’avais passé. Même si les souvenirs de ce village se perdaient dans le brouillard de mon esprit, il y avait encore quelques bribes inconscients qui venaient chatouiller ma mémoire. Les cris suraigus d’un rongeur, couplés à ceux d’une enfant étrangère; mes propres hurlements qui se joignaient à une tempête de frayeur qui me balayait; le rictus terrible d’un ver qui m’avait décapité par la seule force de sa mâchoire distordue… Tout se mélangeait entre mes deux oreilles dans une espèce de pot-au-feu répugnant. Des impressions terrifiantes refaisaient surface dans l’ensemble de mon être, accélérant les battements cardiaques qui matraquaient ma poitrine : des odeurs aux sons, des contacts physiques aux émotions, tout me semblait à la fois vif et détaché, comme si ces souvenirs ne m’appartenaient pas. Comme si ce n’était pas moi, durant la nuit, qui m’était fait trainer au sol et bouffé en moins de deux. Après tout, je n’avais pas à avoir peur. Ce n’était pas réel, tout ceci n’était que dans ma tête. Je n’avais pas à m’en faire, et plus mes bras entouraient le doudou, et plus mes craintes s’évaporaient comme eau au soleil.

« Debout, Shadow. »

Je ne bougeais pas sur l’instant, trop accaparé à frotter mon nez contre le duvet du doudou, à me complaire dans sa chaleur et dans sa douceur.

« Shadow! Les corvées! »

J’ouvris un premier œil, coulant un regard dans la direction de mon binôme. Serviette sur la tête, il boutonnait le pantalon qu’il venait d’enfiler. Je savais qu’il me fallait bouger. Nous avions beaucoup de travail à faire avant que la Maîtresse se réveille, prenne ses bouquins et quitte la dépendance pour aller en classe. C’est pourquoi je finis par me redresser sur mon lit, poussant un long bâillement que je ne pris pas la peine d’étouffer à l’intérieur de ma main.

« Et range cette... chose.

- Pourquoi? Tu n’aimes pas mon doudou?

- Ce n’est pas une question de l’aimer ou non. Range-le. »

Je l’avais remarqué tout récemment, mais le navet réduisait, jour après jour, son quota de conneries. Vous savez? Ces conneries qui changeaient tout le propos d’une phrase en Zul’Dov? Ces mêmes conneries qui me rendaient, à chaque fois, complètement perplexe, lorsqu’au milieu d’une conversation sur le menu du soir, par exemple, il se mettait à parler de la sauce qui avait débordé des tétons de sa mère à sa naissance. Je m’étais rapidement fait à l’idée que le Fahliil (Elfe) était une bestiole plutôt étrange – lui, en tant que spécimen, ou était-ce la même histoire pour tous les autres individus de son espèce? – et ma réflexion ne s’était pas étendue plus loin que cela. Il était étrange, mais il était bon avec moi, même s’il n’en manquait pas une pour me sermonner, même s’il m’observait souvent avec cette lueur étrange dans les yeux, qui mixait la résignation, la pitié et l’énervement, même s’il grognait souvent contre la Maîtresse aussi. Au fond, il était gentil. C’était seulement notre situation, à bien des égards, qui lui montait à la tête. Conscient de son état, j’hésitais quelques secondes avant de tendre le doudou dans sa direction.

« Tu devrais essayer de le toucher toi aussi, lui dis-je pour attirer son attention. Il apaisera tous tes soucis.

- Pas maintenant, grimaça-t-il en rejetant la serviette sur ses draps pour se parer d’un haut.

- Juste un câlin. Pour que t’arrêtes de froncer des sourcils.

- Cesse de faire l’imbécile et prépare-toi. »

Cette fois-ci, je me levais de toute ma hauteur, me rapprochant de sa position. Mes dents grinçaient entre elles et mon poing se serrait de plus en plus fort autour des bras moelleux de la poupée. Si je n’avais pas eu la prestance d’une poule de basse-cour, je l’aurais certainement intimidé, ma voix, enhardie par la Magie, exhalant de sombres paroles glacées.

« Je le fais pour toi. Pourquoi tu refuses mon aide? » Chuchotais-je tout bas, le sylvestre me considérant quelques instants par-dessus son épaule.

Il avait pressenti le changement radical dans mon comportement. Lorsque le cas se présentait, il savait plus ou moins comment tempérer mon caractère. Il lui suffisait de ramener mon intérêt sur ce qui comptait véritablement pour moi :

« Si nous ne nous dépêchons pas, nous n’aurons pas terminé de monter la table et de préparer le petit-déjeuner avant le réveil de la Maîtresse. Et tu sais à qui sera la faute? »

Je m’arrêtais brusquement, la colère qui avait assombri mes traits disparaissant aussi brusquement qu’elle était apparue. Vêtu de la tête jusqu’aux pieds, Vantelme tendit sa main jusqu’à mon épaule, la coinçant solidement dans sa poigne durant quelques secondes.

« Va te laver. Je vais commencer les préparations du petit-déjeuner sans toi. »

Sans plus faire d’histoire, j’acquiesçais tranquillement d’un hochement de la tête. Je ne pouvais pas me permettre de déplaire à la Maîtresse, et c’est pourquoi, d’un geste précipité, je glissais de nouveau le doudou sous mon lit.



La porte se referma devant notre visage, nous signalant ainsi que nous pouvions redresser la tête. La Maîtresse venait de prendre congé. Tranquillement, je me retournais en direction de l’Oreille pointue.

« La Maîtresse ne mange pas beaucoup ces derniers jours. Pourtant, c’est pas moi qui fait la cuisine. »

Le Fahliil ne répondit pas, haussant plutôt des épaules avant de me faire signe qu’il nous fallait désormais débarrasser la table. J’hochais de la tête, suivant ses pas. Depuis quelques temps, la relation entre la Maîtresse et le navet me paraissait… étrange. Un jour, j’avais été quémandé par des esclaves de la demeure principale pour les aider à faire les courses. Ils avaient besoin de bras supplémentaires pour transporter le tout et j’étais disponible. Alors, j’y étais allé, sous les ordres de ma Maîtresse, laissant ainsi le navet et Madame Taïmon, seuls, dans la dépendance. Comme d’habitude, ils se parlaient à peine; comme d’habitude, le navet ignorait les mimiques sensuelles de la Maîtresse. Cependant, en rentrant, j’avais tardé à le remarquer, mais il y avait comme eu... une certaine atmosphère entre eux. Je ne pouvais le décrire avec précision, mais plus j’y pensais et plus je me disais qu’il s’était certainement passé quelque chose. En plus! Les livres de la bibliothèque avait littéralement été jetés au sol. J’eus beau questionner le Fahliil, il n’avait pas voulu me fournir plus d’informations que « les livres sont tombés. » Tant pis, s’ils désiraient conserver leurs secrets ou s’il était trop honteux pour me dire la vérité. Moi, tant que la Maîtresse se portait bien, je n’en avais rien à faire qu’ils aient forniqué comme des lapins en chaleur.

Quoi qu’il en soit, il nous fallait débarrasser la table maintenant. Comme promis, il nous était possible de manger les restants. C’est pourquoi, consciencieusement, je m’étais mis à rassembler ce qui n’avait pas été consommé pour le séparer en deux portions plus ou moins égales. Après avoir avalé notre dû, nous nous remîmes au boulot : pendant qu’il ramassait les différents couverts pour essuyer la table à manger, je m’occupais de la vaisselle avec précaution. Depuis que Vantelme m’avait fait remarquer qu’il avait bu dans un verre bien trop sale pour la consommation humaine, j’astiquais deux fois plus consciencieusement les ustensiles. Par chance, ce verre-là avait été découvert par le navet : je ne m’imaginais même pas ce qu’il me serait arrivé s’il était tombé entre les mains de la Maîtresse Taïmon.

Après le repas, nous nous occupâmes du ménage de toute la dépendance, du plancher jusqu’au plafond. C’était un travail épuisant et ennuyeux, mais pour la Maîtresse, j’arrivais à faire abstraction de la répétitivité de la tâche. Puis, lorsque nous terminâmes le ménage, il nous fallu préparer les ingrédients pour le goûter et le repas du soir, afin que la Maîtresse ne manque de rien lorsqu’elle reviendrait de l’école. Le Fahliil articulait l’intégralité de nos tâches afin que nous ne perdions pas de temps et pour s’assurer que je faisais mon travail comme il le fallait : grossièrement, il était comme le grand Chef des esclaves sous ce toit, et en tant que tel, j’essayais de faire au mieux pour réaliser ses moindres consignes. Enfin, après avoir fait briller les planchers, dépoussiérer les meubles et conserver les aliments pour qu’ils ne perdent pas de leur fraîcheur, nous pouvions bénéficier de quelques heures de repos. Et depuis un certain temps, nous passions ces heures à m’apprendre la langue commune.

Jamais, jusqu’à ce que je me retrouve sous les ordres de la Maîtresse, je n’avais été forcé de communiquer avec ce dialecte. Le Zul’Dov était ma langue maternelle, le Snēk, la langue de mes anciens Maîtres. Je n’avais jamais eu besoin de plus, et j’avais toujours fini par comprendre et à être compris simplement avec ces deux langues. Mais ici, c’était différent. Ici, je ne pouvais même pas communiquer adéquatement avec la Maîtresse ou accomplir ses ordres si la grande Oreille ne se trouvait pas dans les environs. J’étais inutile et je ne voulais pas être inutile. Pas pour la Maîtresse. Pas à ses yeux. C’est pourquoi j’avais commencé à prendre des cours sous la tutelle du navet. Ce n'était pas facile à tous les jours. Si tout son enseignement entrait par une oreille, seulement le tiers ne s’en échappait pas. Le sylvestre faisait des efforts incommensurables pour essayer de combler mes lacunes, mais les résultats tardaient à s'exprimer et lorsqu'il y avait du progrès, c'était uniquement après un long apprentissage. Cela m’avait pris plusieurs, plusieurs jours pour retenir l’alphabet de la langue commune; cela m’avait pris tout autant de temps pour apprendre – et pas maîtriser – de simples mots afin que je puisse baragouiner un semblant de phrase; et aujourd’hui, j’étais à ça de venir à bout de l’introduction la plus élémentaire qui puisse exister sur cette terre.

« Gééé… En même temps, un grognement vibrait au creux de ma gorge. … m’éppalle… Shéd–

- Recommence. »

C’était la quinzième fois qu’il me demandait ça. Je n’arrivais pas à prononcer ces mots trop ronds. Pourquoi? Étais-je si médiocre? Ma frustration engendra une réaction en chaîne, partant de ma mâchoire, qui se contracta furieusement, jusqu'au fracas de mon poing sur la surface de la table à manger.

« Gé m’appelle… Shodo–

- Chat-d’eau. Répète après moi. Chat… »

Je restais muet quelques secondes, une morsure à ma lèvre inférieure m’encourageant à poursuivre sur la lancée de mon professeur :

« Ch-Chat…

- D’eau.

- D’eau.

- Chat. D’eau.

- Chat. D’eau.

- Shadow.

- Sha…dow!

- Voilà! Exactement! Recommence?

- Sha…dow! Shadow!

- Comment tu t’appelles?

- Gé… Gé m’a-m’appelle… Shadow! »

Visiblement satisfait, le sylvestre se laissa tomber sur le dossier de sa chaise, les bras croisés. Un sourire jouait sur la commissure de ses lèvres tandis qu’en fond sonore, il pouvait m’entendre répéter ma victoire. Je retirais tout ce que j’avais pu dire à son sujet par le passé. Le navet était le meilleur professeur du monde.


1 906 mots | Post I | FIN

Anha, traduit du Zul’Dov, signifie « Savoir/Connaissance/Connaître. »

Pouvoir utilisé par Shadow :
- Paroles Glacées : lorsque votre personnage ressent de l'animosité envers son interlocuteur, toutes les paroles qui sortiront de sa bouche paraîtront violentes et glaçantes. Si vous avez des statistiques hautes en magie et en charisme, elles seront accompagnées d'un souffle givré, accentuant l'effet que vous êtes dangereux et agissant sur la personne comme tel, lui donnant l'impression de geler sur place.





[Q] - Anha | Solo Signat16
Merci Léto ♪:
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[Q] - Anha | Solo

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