Yicali
Objectif : Daé commence ses études à Amestris et continue ses études à Lua Eyael

L’ouvrage qu’essayait de coudre Daé ne donnait absolument pas ce qu’il avait envie que ça donne. Les manches bouffantes étaient simplement molles et le décolleté était aussi informe que les réprouvé·e·x·s étaient vulgaires – soit particulièrement informe. Il posa son ouvrage, regarda l’heure avancer et tenta de se remettre rapidement au travail, avant le début de ses cours. Ses journées étaient devenues très étranges, surtout au vu de ce qu’il venait de vivre. Après avoir passé plusieurs semaines à attendre et à se morfondre en implorant successivement Phoebe de lui rendre ses parents, de laisser sa place à Ethelba et de mourir, il avait finalement reçu la visite d’Elsa qui lui avait donné un parchemin long comme une nuit sans étoiles avec ses prochaines missions et pire que ça, un emploi du temps. Ses semaines étaient partagées entre études chez le peuple noir et études chez le peuple des Astres, mais il était bon pour se rasseoir sur les bancs de l’école. Il savait que cela allait arriver, on lui avait inculqué depuis très jeune qu’il était arrivé – et que c’était une chance – dans un peuple qui glorifiait un apprentissage permanent. Malgré tout, cela commençait à le fatiguer tranquillement. Au milieu de tout cela, il avait réussi, en se levant extrêmement tôt chaque matin, à trouver du temps pour coudre, une des seules activités qui lui apportait encore une petite once de plaisir. Il était en train de réaliser des pièces basées sur des patrons qu’il avait trouvé en fouillant la boutique de ses parents, maintenant fermée au public et les stores baissés et qui était dans un état pitoyable. Les tissus n’étaient pas formidablement conservés et le renfermé n’aidait en rien, mais au moins il pouvait s’entraîner. Il allait ponctuellement voir cette vieille personne qu’il avait rencontré·e lors de son expédition à Pabamiel et qui passait plus ou moins son temps à lui dire qu’il était incompétent, mais plein de talent caché. Cela aussi commençait à l’agacer et pourtant, laconiquement, il continuait. Cela faisait des semaines qu’il n’avait plus eu l’occasion de voir Yzex et il se réjouissait presque d’arriver à Lua Eyael demain pour pouvoir le voir à nouveau. Peut-être même auraient-iels des cours ensemble, étant donné qu’au dernière nouvelle, Yzex aussi était un Caeli. Caeli.. Ce mot lui semblait si étrange, il avait l’impression qu’Aurum resterait son titre pendant des dizaines d’années et subitement les étoiles en avaient décidés autrement. Il n’allait pas réussir à s’habituer rapidement à ce titre. Au bout de quelques dizaines de minutes, alors que sa tasse de thé avait refroidi et que son pain semblait prêt à s’effriter seul tant il était là depuis longtemps, il posa son ouvrage et se dirigea vers un nouveau lieu qui avait envahi son quotidien : L’école des mages noirs. Comme tous les matins, la rue s’agitait relativement tôt et les gens circulaient avec cet air de savoir constamment où iels allaient. La rupture avec Lua Eyael était violente et le deuil de ses parents n’était pas encore fait. Les rues étaient sombres malgré le soleil qui chassait Ethelba et Phoebe. Ce dernier n’arrivait pas à vaincre les tours de pierres qui semblaient être le prolongement même de la falaise obscure sur laquelle s’élevait Amestris. Comme tous les matins, Daé marchait rapidement, une capuche sur la tête, pour éviter d’être vu. Son Umbra Ora commençait à s’améliorer, mais il n’était pas exactement au point, il avait encore des lacunes, quoi qu’il s’entraîne à l’utiliser régulièrement. Comme il était plus suspect d’avoir l’impression qu’une personne apparaisse puis disparaisse, puis ré-apparaisse et re-disparaisse toutes les trente secondes, il l’utilisait encore avec parcimonie. Le nouvellement nommé Caeli contourna comme à son habitude Malorsa, de peur de se faire voir et repérer de haut·e·x·s-dignitaires du peuple sombre et arriva quelques minutes avant la cloche qui annonçait le début des cours. Les premières semaines avaient été consacrées à l’histoire du peuple sorcier qu’il connaissait déjà en grande partie, mais il était important pour lui de prendre des notes non pas sur la réalité historique, il faisait tout de même plus confiance à son peuple pour cela, mais sur l’interprétation qu’en avaient les Sorcier·ère·x·s. Elsa l’avait prévenu, infiltrer un peuple était un travail d’une vie et un travail d’immense minutie. Absolument chaque détail comptait et l’Umbra Ora ne devait être que la cerise de magie sur un gâteau de compétences. Alors il faisait partie des élèves attentif·ve·x·s et prenait minutieusement ses notes. Leur professeur était un homme, utilisant le pronom il et les accords d’adjectifs au masculin, qui était légèrement plus petit que Daé. Il semblait avoir le même genre de musculature travaillée et invisible que le Rehla aux oreilles percées et il était surtout terriblement froid et antipathique. « Je suppose que vous avez passé une semaine brillante à étudier théoriquement l’histoire de notre peuple. Vous m’en voyez ravi. Sachez qu’avec moi vous allez pouvoir ranger vos notes. Vous êtes des sorcier·ère·x·s, pas des grattes-papiers de magicien·ne·x·s. » La classe rit méchamment. Daé imita. « A mon cours, vous allez apprendre à vous servir des dons que vous a offert Ethelba. Levez-vous. » La classe, d’un seul geste, se leva de ses tables et imitèrent le professeur, Lyn Zaehringen, dans sa prière à Ethelba. Une prière lapidaire et froide. « Aujourd’hui, vous allez me montrer ce que vous savez faire de votre valse destructrice. Qu’est-ce que vous faites ? » il fixa du regard une jeune étudiante en train de terminer de prendre des notes. Le cahier et le stylo volèrent en un trait droit en direction de Lyn. « Je croyais avoir été clair sur la prise de notes pendant mon cours. » La jeune disciple noire ne dit rien. Son cahier semblait être le fruit d’années de notes et les yeux de l’étudiante étaient en train de se remplir de larmes. Le cahier voleta soudainement en éclat de papier tranchants qui allèrent se planter dans les murs. « Je vous remercie pour l’exemple, jeune disciple. Sachez que si je vois couler une de ces larmes que j’aperçois dans vos yeux, vous pourrez quitter ce cours. Maintenant, à vous. » Il sortit un sac d’un tiroir qui était rempli de pierres de formes et de tailles différentes et il appela les élèves un·e·x·s par un·e·x·s dans l’ordre des tables. Daé était au centre et rarement il avait autant sué qu’à ce moment.Les apprenti.e.x.s sorcier.ère.x.s défilèrent, un.e.x par un.e.x devant le prof qui les invitait à choisir une pierre et à la détruire sous ses yeux. Alors que les gens défilèrent et que les plus prétentieux.se.s prenaient les galets les plus imposants pour montrer leur pouvoir à leur nouveau professeur, Daé remarque une chose qui l’intrigua énormément. Là où il se serait attendu à ce que des jeunes apprenti.e.x.s aient les yeux plus gros que leur magie, ce ne fut pas le cas. Comme si on avait appris pendant très longtemps aux jeunes membres du peuple noir à jouer des coudes, mais surtout jamais trop. Iels semblaient au courant que les jeux de pouvoir se passaient entre étudiant.e.x.s et qu’impressionner le prof à outrance ne servirait à rien s’iels ne détruisaient pas leur pierre. Le tour du Rehla arriva. Il se leva, sous les yeux interrogateurs de la classe. Les gens sentaient bien que sa puissance magique n’était pas à méconsidérer, même s’il en cachait la plus grande partie, il faisait en sorte de laisser son aura à un niveau légèrement supérieur aux autres afin de ne pas être dérangé plus que de raison. En revanche, jamais encore de sa vie il n’avait eu à utiliser la magie propre au peuple noire. Il savait ce que pouvait faire le Valse Destructrice, mais il ne s’était pas entraîné à le faire et jamais encore n’avait-t-il pu s’en rendre compte pratiquement. Son professeur le regarda d’un air sévère et lui intima de choisir un caillou d’un geste sec et précis de la main. Daé en prit un de taille moyenne, ne pouvant pas se permettre d’en prendre un trop petit, mais persuadé que tous étaient bien trop imposants pour ses pouvoirs. Il le saisit dans sa main et le soupesa en essayant de se concentrer sur la forme du minéral lisse et d’un gris tendant sur le noir. Et, avant même qu’il ne fit arriver sa magie autour de l’objet, ce dernier se détruisit instantanément en poussière projetée dans toute la classe, à un niveau plus ou moins semblable aux autres. Lyn Zaehringen acquiesça de la tête et appela la personne suivante. Daé ne comprit pas ce qu’il venait de se passer.

La classe continua ainsi, suivie de théorie sur la magie que Zaehringen invita à essayer d’ici la prochaine fois. Expliquant que la Valse Destructrice ne pouvait fonctionner qu’en partant de l’intérieur de l’objet et en comprenant son essence, alors que la majorité des élèves l’utilisait apparemment de l’extérieur. Ce que Daé avait pu lui aussi constater. Il invita donc ses étudiant.e.x.s à détruire plus ou moins tout ce qui leur passait par la main d’ici la prochaine fois et d’arriver avec un objet qui leur avait résisté. Tout le monde prit ses affaires et décampa rapidement, sûrement à cause de la peur que leur nouveau professeur ne leur ajoute une charge de travail supplémentaire.

Alors que Daé se dirigeait vers la porte, cette dernière se referma et il entendit la voix de Zaehringen lui parler d’un ton cassant, encore plus cassant que celui qu’il avait utilisé pendant la leçon. “Caeli Miirafae, je suppose ?” Le sang de Daé se glaça et un frisson terrible lui parcourut l’échine. Il venait d’être démasqué par un professeur du peuple noir à peine avait-il fait un cours. Cette étincelle subite de magie n’était donc pas un cadeau, mais un moyen de vérifier qu’il ne savait en effet pas l’utiliser. Pour être enseignant, il était évident que l’adversaire du Caeli était au moins un Mage de la Corruption et par conséquent, au vu des pouvoirs belliqueux et destructeur de ces mages, Daé n’avait que très peu de chance. Il devait opter pour une fuite...

1801 mots

Yicali

Ses ailes étaient d’une trop grande envergure pour la pièce. Par réflexe, même s’il ne les utilisait que très peu, il fit tomber un couteau de sa manche à sa main, il était prêt à se battre pour la Vorace et il mourrait avec le secret de son peuple. Sa magie se banda et il se prépara à se retourner au moment où son professeur de magie émit un petit rire bref et satisfait.“Je vois que Phoebe a au moins su envoyer quelqu’un qui maîtrisait sa magie mieux que celle de son peuple d’adoption. Calmez-vous Caeli, je suis des vôtres.” Comme si soudainement Daé avait accès à des informations soufflées par les étoiles, comme si un verrou avait sauté, le Rehla eût la certitude qu’il se trouvait face à un pair. “Voilà une autre utilité de l’Umbra Ora, ne pas laisser ses informations que donne son aura se traîner partout là où on passe, sans pour autant disparaître dans la foule.” Daé était encore tendu par ce qui venait de lui arriver, mais il rangea, le corps encore crispé de bout en bout, son couteau a sa place. “Malgré votre incompétence crasse à utiliser la Valse Destructrice, je suis ravi de voir qu’Elsa vous a appris les dangers de vivre dans la Vorace. Je suis d’ailleurs sincèrement désolé pour ce qui est arrivé à vos parents. Les Miirafae sont toujours de fidèles allié·e·x·s dans nos peuples d’adoption.” Il inclina la tête respectueusement et observa quelques secondes de silence pudique, comme pour laisser le temps à Daé de ne pas être submergé par les émotions liées à la mort récente de ses parents. Le Caeli se demanda quelques secondes s’il était au courant des détails de leur mort, mais il n’eût pas l’énergie ni l’envie d’en parler plus. Il était terriblement surpris par le comportement de Lyn Zaehringen qui avait l’air à la fois froid et méchant et respectueux. Combinaison qu’il n’avait encore que peu observé et surtout il avait jusqu’alors rarement vu de Rehlas qui transpiraient la méchanceté comme le faisait l’homme à la peau noire qui lui faisait face. Comme si le fait de savoir ce qui allait se passer créait une inclinaison du peuple à la tristesse et au fatalisme, voire à la colère dirigée contre l’univers, mais qu’entre elleux toute forme de méchanceté était par nature éradiquée. A quoi sert-ce de ne pas être gentil quand tout est déjà écrit et que tout le monde tire à la même corde ? Une plume voleta de l’intérieur du sac de Daé à l’extérieur en même temps qu’un carnet qui voleta dans les airs et les pensées de Daé s’inscrivirent rapidement sur le papier. Il se demandait ce qui se passait dans le cas où deux Rehlas devaient attiser la haine entre deux peuples et se retrouvaient potentiellement sur le même champ de bataille. Le savaient-iels en avance ? Le préparaient-iels ? Ou Phoebe les préservaient-iels ? Il se nota d’aller regarder dans les archives de son peuple et le carnet se rangea. “Un commentaire, Caeli ?” “Absolument pas, une note personnelle.” Lyn acquiesça doucement en abaissant puis en remontant la tête. Daé avait été très refroidi par l’attitude de son congénère et pour la première fois depuis bien longtemps il n’avait pas envie de discuter ou de le rencontrer, il avait simplement terriblement envie de partir et de ne plus parler à cette personne à part professionnellement. Il sentit soudainement une incursion à l’intérieur de sa tête et il regarda autour de lui avant de sentir que la magie venait directement de Lyn qui essayait de comprendre ce qu’il pensait. Le sang de Daé ne fit qu’un tour, l’incursion était d’une violence symbolique et magique inouïe. Les lumières de la pièce se tamisèrent d’un coup sec et les ombres allongées par cet artifice projetaient maintenant leurs griffes de plus en plus menaçantes tout autour de Lyn Zaehringen qui ne sembla pas sourciller. Les vêtements autour de l’homme qui avait poussé Daé à bout se serrèrent autour de lui et la voix de Daé sonna grave et glaçante : “Je vous conseille de ne plus jamais tenter ce que vous venez de faire.” Un instant de silence, suspendu. Puis la magie s’arrêta de crépiter dans la pièce et le regard de Daé se refit moins violent. Lyn souriait. “Voilà le comportement qu’on attend lorsqu’on vous menace dans la Vorace. Suivez-moi. Et profil bas, Martyr de la Lune.” Ce dernier surnom devenait de plus en plus fréquent dans la vie de Daé, comme si les gens avaient entendu d’une source inconnue une fois que ce titre était le sien. Il l’avait prononcé avec dédain et mépris, ce qui ne fit qu’hausser un sourcil au Caeli.

Les deux Umbra Ora des Rehlas à leur paroxysme, ils passèrent devant plusieurs étudiant.e.x.s et plusieurs membre du corps professoral de l’école sans même que les personnes en question aient l’impression de croiser d’autres membres de l’établissement dans le couloir puis arrivèrent dans un petit bureau dans lequel ils entrèrent lorsque les environs semblèrent calme. “Gardez votre magie active, on ne sait jamais quand le Chancelier Forcas guette ces lieux. Et en général, gardez ce conseil en tête à chaque seconde que vous arpentez Amestris. Même chez vous, débrouillez-vous pour que vous puissiez relâcher la pression en dehors d’ici, lorsque vous marchez dans les terres sorcières, partez du principe que chaque seconde de vigilance abandonnée est le moment où vous faillissez à votre mission envers l’Astre Reine. Ce serait malheureux n’est-ce pas ?" Son sourire était cruel, comme s’il savait que cela allait arriver à un moment donné et déjà écrit, mais Daé ayant compris qu’il cherchait bien souvent à le déstabiliser, il serra le point et resta impassible à sa dernière pique. “Pourquoi vous m’avez fait venir ici du coup ?” “La Couronne m’a appris que je serai votre mentor pour votre intégration dans Amestris et que je pourrai couvrir vos arrières lors de vos études. Ce sera sûrement nécessaire.” La Couronne, Eloqui et Miroir du Destin était une des personnes les plus puissantes chez les Rehlas et il était évident que si l’instruction venait de Geralt de Luhcil, il ne servait à rien de même se demander si c’était une bonne chose. Daé souffla un instant, se rappela de sa discussion étrange et mystique avec celle qui se faisait appeler Varès et décida de choisir de prendre Lyn Zaehringen pour mentor, en sachant qu’il serait toujours plus fidèle à Elsa qu’à ce dernier. Il sourit. “Dans ce cas, apprenez-moi qu’on en finisse.” Lyn sortit des outils de son bureau et les cours de magie du peuple noir commencèrent pour le jeune Miirafae.

---

“Evidemment qu’il est méchant, depuis le temps qu’il traîne à Amestris sans jamais voir personne d’autre, il doit se demander s’il est enfant de Phoebe ou d’Ethelba.” voyant que cette phrase avait perturbé son petit-neveu, Elsa, d’habitude très peu avenante avec les gens, lui sourit en lui servant à boire : “T’inquiète pas gamin, tu vas pas finir comme ça. D’abord parce que je le sais, ensuite parce que je te le dis et finalement parce que si tu finis comme ça, je viens te chercher par la peau du cul et je te balance des salves de magie blanche dans le cul jusqu’à ce que tu te calmes !” Les deux rirent et la Majordome d’Elsa sourit aussi. Les trois étaient assises autour d’une table basse qui picturait des bergamotes en mosaïque finement exécutée. Depuis que Lyn Zaehringen était arrivé dans la vie de Daé, sa grand-tante s’était adoucie avec lui et commençait à lui parler d’égal à égal. Il avait bien senti que pour elle, il était maintenant un Rehla en exercice qui certes avait encore parfois besoin de guidance, mais qui, surtout, était en mission et allait voir son ancienne Mentore pour avoir de la détente et des conseils. L’heure filant, Elsa se leva : “Allez gamin ! Si tu lèves pas ton cul maintenant, tu seras jamais à l’heure à Lua Eyael et ça va me retomber dessus.” Tout ce beau monde se leva et la Majordme téléporta tout le monde dans Lua Eyael.

---

Bonus musique pour Astriid

Ressentir cette pulsion de la ville dans laquelle il avait grandi, ses rues, le quartier des Plaines Rouges, son appartement qu’il avait gardé et qui donnait sur le marché, l’odeur des olives lorsqu’il arriva, le sourire des gens dans la rue et la splendeur de l’architecture Rehla lui fit du bien. Sentir la terre à laquelle il était le plus attaché lui mit comme un baume à l’âme. Très vite le groupe se sépara et Daé retrouva Yzex pour une journée d’enseignements organisée par plusieurs Destaty pour parfaire l’éducation des jeunes Rehlas qui désormais travaillaient activement pour le compte de leur peuple. Au programme, perfectionnement sur l’histoire des peuples, actualisation géopolitiques, dernières recherches Rehla en terme de magie et de divination, mais aussi discussion de groupe sur l’appartenance, le lieu de vie, le fait d’être infiltré, le stress, l’angoisse que cela pouvait procurer. Et là où Daé aurait d’instinct put mettre les pieds au mur face à ça, voulant juste se balader dans les rues de Lua Eyael et passer son temps à câliner Yzex et à se faire baiser dans tous les coins de la capitale. Cela lui fit un bien immense. Iels se retrouvèrent en fin d’après-midi, devant les Tours de Zéphyr, en train de siroter des cocktails qu’Yzex avait amené dans une bouteille en verre pour les conserver et qu’il avait gardé au frais par magie. Line était présente, que Daé avait rencontré lors du Fessetival, il y avait également ce Rehla avec lequel le Martyr de la Lune avait couché lors d’une sombre histoire devenue amusante de Luxure en Flacon incitée par ces barbares de démon.ne.x.s et quelques autres connaissances des jeunes années d’apprentissage de Daé à Lua Eyael. “Alors ?” “Alors quoi ?” enchaîna directement Yzex sur les mots de Daé “On est devenu.e.x.s des adultes, non ?” Les cinq personnes rirent de bon coeur. “Des adultes je sais pas, mais en tous cas on est devenu.e.x.s quelque chose ouais…” Les verres se levèrent. Kole, le Rehla infiltré chez les démon.ne.x.s dit assez fort : “On trinquera à Phoebe à demain, en attendant : à nous !” Tout le monde répéta la fin de son toast et les verres se vidèrent.


---

Dans un petit appartement de la capitale de la Lune, au milieu de la nuit, des corps ivres et relâchés passèrent des heures à se donner du plaisir avant de s’endormir entre le sol et le lit une place de la pièce, transpirants et satisfaits.

1860 mots