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 Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit | Ft. Bellone

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Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

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Jämiel Arcesi
Lun 11 Nov 2019, 21:21

Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit
Jämiel était revenu, enfin. Pourtant il y avait quelque chose de dérangeant dans l’air. Pesant. Il mettait en partie ça sur la tension dû à son expérience à Omi’Ake qui n'était pas encore retombée et sa décision de quitter les Portes. La statue l’avait dit, partir ne se ferait pas sans conséquences. Il devait bien admettre qu’il serait bien resté plus longtemps. Seulement son aventure sur cette île avait été éprouvante et il ne se voyait pas repartir dans l’immédiat. D'autant qu'avec ce voyage il avait manqué la rentrée. Autant dire qu’il avait accumulé un retard qu’il lui fallait d'abord combler avant de songer à retourner où que ce soit en plus de s'être attiré le regard de ses camarades par sa réapparition soudaine. Penché sur son livre, il avait passé toute la matinée dans sa chambre à rassasier son esprit des chapitres qui lui avait échappé. Du moins il essayait. « Raaah, dégage. », lâcha-t-il à l’intention du chat qui se frottait contre ses jambes dans un miaulement grave, appel à lui donner toute son attention, en le poussant du pied. « Vous devriez faire attention avec lui. ». L’Alfar se tournai en vers son Mur. « Depuis quand tu t’inquiètes pour cet animal toi ? » - « Ce n’est pas pour l’animal que je m’inquiète. ». Le Sarethi resta silencieux à ces paroles, fixant la créature qui le mettait en garde avant de sursauter lorsque Patoune sautait sur ses genoux. « Mais !... ». Il ne dit rien de plus et resta le regard rivé sur le pelage épais du chat. « Tu sais s'il a développé  des pouvoirs ? », reprit-il à l’attention du Mur en caressant le félidé qui commença à le gratifier de ronronnements bruyant. « Oui. » - « Et ? » - « J'ignore de quoi il s'agit. » - « Tu l’ignores ? » - « J’ignore le genre de magie qu’il a développé. Mais je pense qu’elle pourra vous être utile. ». Il détailla le visage informe du Mur cherchant à comprendre ses paroles. « Comment ça ? » - « Récemment votre famille a murmuré votre nom à plusieurs reprise. » - « A cause de mon absence je suppose. » - « Non. C'est autre chose. Votre frère semble en être contrarié. ». Alaster... Même lorsque sa participation à l’épreuve Ygdraë de la Coupe des Nations avait été annoncée il avait su faire preuve d’un sang-froid qu’il avait lui-même envié. Son regard se perdait dans une ligne du livre. « Qu'est-ce qui peut bien le contrarier ainsi ? » - « Il y a une rumeur qui circule depuis quelques temps à travers le monde apparemment... ».

Une épaisse veste sur les épaules, le Sarethi se dirigeai vers la sortie de la cité. Vethres touchait à sa fin et c'était probablement les derniers jours où il pourrait mettre les pieds dans la Forêt des murmures avant longtemps. A présent il comprenait d'où lui venait ce sentiment pesant. Et c'est pour cette même raison qu'un sourire satisfait s'était gravé sur ses lèvres tandis qu'il traversait Mornhîngardh . Les gouverner tous. Il y avait quelque chose de si excitant dans ses mots. Il leva le regard vers les plus haut plateaux. A présent ça lui paraissait comme une évidence : il en serait. A quelques pas des portes il s'arrêta cependant. Un groupe d'étranger pénétrait la ville sous l’œil attentif de la garde. Il détailla le convoi pour voir qu'une partie était composé de jeunes femmes. Il fut alors surpris par Èibhlin qu'il n'avait pas entendu arriver. « Des Orines ! » - « Des Orines ? ». Il fixa quelques une d'entre elles avant de reporter son attention sur le clone. « Comment tu sais ça toi ? » - « Grâce à ta mère qui m'en a parlé. Et je me suis un peu renseignée aussi. » - « Ah oui ? Alors c'est le moment de montrer tes talents de harpiste. ». Elle lui jeta des éclairs, sachant pertinemment qu'il n'y avait aucun encouragement dans ces paroles et qu'il ne s'agissait que de moqueries. « Tu sais qu'elle ne fonctionne pas en journée... » - « C'est bien dommage. », continua-t-il sur sa lancée satirique. Elle poussa un grognement et finit par s'éloigner en serrant des points, harassée des remarques lancées par Jämiel. Lui devint bien plus curieux à présent qu'il connaissait l'identité des voyageuses. Les Orines étaient comme les Faes, des êtres dont l'existence approchait celle du mythe. Il s'approcha un peu plus et demanda à un Alfar aussi curieux que lui, « Qu'attendent-ils ? » - « Les autorisations pour les Plateaux supérieurs je suppose. » - « Pourquoi ça ? » - « Tu crois vraiment qu'une de ces créatures resterait avec un Alfar de Mornhîngardh ? ». Le Sarethi ne répondit rien, fixant la charrette et ses demoiselles en s'éloignant de son aîné. Rester ? Bon sang il avait tant de choses encore à apprendre sur les peuples de ce monde.
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Sam 23 Nov 2019, 09:40


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Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit.


« Bonjour, nous voudrions obtenir trois laisser-passer pour nous rendre à Istgardh, s'il vous plait. » déclara le mercenaire, s'adressant au garde qui les avait arrêtés aux portes du Premier Plateau. Un sourire moqueur se dessina sur le faciès de l'Alfar. « Bien sûr, et moi je veux passer mes vacances à Rîgardh. Pourtant, je suis coincé ici. Pas de chance, hein ? » Bellone leva les yeux aux ciels. Elle s'était doutée que les choses ne seraient pas aussi aisées. Tout le monde avait entendu parler de l'esprit élitiste de ce peuple aux mœurs sombres... Il aurait été plus qu'utopique d'espérer qu'on les laisserait se rendre là-bas en le demandant poliment. Les étrangers se faisaient rares dans la cité et quand bien même leur race soit un gage de prestige, cela ne signifiait pas qu'on les laisserait se balader dans la Capitale comme bon leur semblerait. Ils devraient sans doute attendre plusieurs jours avant d'obtenir les papiers nécessaire pour monter au palier supérieur. De longues démarches administratives les attendraient, mais l'Orine n'avait aucunement l'intention de se lancer dans cela maintenant. Le voyage avait été long, et elle ne rêvait que d'une chose : pouvoir se coucher dans un lit confortable. A défaut, elle aurait plus volontiers visité le Premier Plateau plutôt que de s'entretenir avec tel ou tel bureaucrate pour négocier des droits de passage. « Tu pourrais l'aider, c'est pour toi que l'on est ici. » rappela Sun-Hi d'un air réprobateur. Bellone regarda sa consœur et esquissa un sourire. « Il a l'air de bien se débrouiller, si tu veux mon avis. » C'était un odieux mensonge, mais la brune s'en moquait. Elle ne voulait simplement pas supporter les remontrances de sa partenaire. Même si elle savait qu'elle avait raison : elle était effectivement la raison de leur venue ici. Avalon avait été un nouvel échec - un de plus. Son prétendant avait encore échoué. Bien évidemment, sa visite dans la ville déchue n'avait pas été remplie que de défaites, et son séjour s'était prolongé bien plus que de raison. Une chance, puisque cela avait permit au duo de la retrouver facilement. Leur groupe avait ensuite repris la route, se dirigeant vers Drosera pour que Bellone puisse accomplir son destin... Seulement voilà, une certaine lassitude l'avait gagné depuis son dernier échec et elle ne pensait plus vraiment à ces choses...

« Bon, je vais visiter un peu la cité. Rappelez-moi lorsque vous aurez obtenu ce dont on a besoin. » déclara la Hanatsu en s'empara d'un petit balluchon, posé sur la charrette avec laquelle ils avaient voyagé. « Quoi ? Comment ça ? Non, Bellone, on ne doit pas se séparer. Ce n'est pas sûr. » Sun-Hi attrapa l'Orine par le bras pour essayer de la retenir. « Et puis, surtout dans cette ville... On raconte que les gens tombent tous comme des mouches, les uns après les autres ! » susurra la plus prudente, visiblement affolée à l'idée de perdre sa consœur. « Seulement ceux qui se font des ennemis...  » rétorqua la brune d'une voix forte tout en se dégageant avec souplesse de l'emprise de sa paire. « Mais puisque je suis ici comme un étincelant joyaux, les gens auront plus tendance à avoir envie de me choyer plutôt que de me rompre le coup. N'est ce pas ? » Malgré ce que prétendaient les elfes noirs, les Orines restaient une marque de prestige. Puisque Bellone n'était pas encore Liée, elle ne présentait aucune menace, aucun danger. Les choses seraient sans doute différentes le jour où elle poserait son énigme à quelqu'un capable d'y répondre mais pour l'instant, les gens la convoiteraient davantage qu'ils ne la redouteraient. Cela n'enlevait bien évidemment en rien la menace qui pesait sur leur peuple depuis ces derniers temps, certes, mais la brune ne se sentait pas en danger dans une ville aussi grande et aussi peuplée. Sans oublier la surveillance constante qu'elle devrait subir. Elle avait entendu dire que les étrangers se voyaient greffer des ombres qui les suivaient de partout... Une protection supplémentaire, en quelques sortes. « Ne t'en fais pas, je resterai dans des lieux bondés et je serai prudente. Et je reviendrai bientôt, c'est promis.  » La Hanatsu s'en alla, sous le regard effaré de sa camarade.

Bellone fit quelques pas, seule, dans une direction au hasard. Effectivement, ce qu'on lui avait dit était vrai : les gens l'épiaient comme si elle était venue d'une autre dimension. Bien évidemment, cela n'avait rien à voir avec son charme ou un quelque autre point positif. Elle était simplement une étrangère. Une intruse. Et pour cela, on ne la lâcherait pas des yeux. Quelque peu intimidée par tous ces regards -bien plus qu'elle ne l'aurait imaginée- elle avisa un petit groupe d'individus la toisant. Se composant un sourire poli, elle s'approcha d'eux et croisa le regard ambré d'un jeune garçon, qui lui inspirait davantage confiance que les autres. « Bonjour...  » dit-elle de sa voix mélodieuse. « J'imagine que vous m'avez identifié comme une étrangère, à juste titre. Je cherche quelqu'un qui aurait le temps et la délicatesse de me faire découvrir les lieux...  » Elle n'osait pas demander explicitement pour qu'il lui serve de guide, elle avait peur de le froisser en lui donnant ce rôle.
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Dim 24 Nov 2019, 14:27

Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit
"Rester avec". Ces mots lui parurent soudain plus clairs suite aux explications de l'un de ses aînés. Il comprit également la raison pour laquelle ces jeunes femmes, plutôt que de vouloir s'attarder ici, se dirigeaient vers les Plateaux supérieurs. Jämiel pencha la tête sur le côté en dévisageant les deux Orines. Au fond n'y avait-il pas une forme d'injustice à favoriser ainsi l'élite Alfar ? « Hum... ». Bien sûr que oui. Après tout le monde est injuste. Mais plus que tout, il n'y avait sûrement pas plus injuste que le peuple des ronces. Quoi que, les Ondins n'étaient pas mal dans leur genre non plus. Du coin de l’œil il vit un rictus se dessiner sur le visage d'un Nerethi qu'il avait rejoint, ce dernier ajoutant rapidement. « J'ai l'impression qu'ils n'ont pas été assez prévoyant. C'est déjà une plaie pour nous pour réussir à se fournir un droit de passage. S'ils arrivent les mains vides ils sont pas sortis. » - « Même en ayant réussi à obtenir un droit de passage avant leur arrivé ils ne seraient pas passés facilement de toute façon. », rétorquai Jämiel dans un haussement d'épaule. « Peut-être. Mais on risque de les voir s'attarder plus longtemps à Mornhîngardh. ». Il n'avait pas besoin de terminer sa phrase. Chacun avait deviné ce qu'il en pensait. Une aubaine à ne pas manquer. Néanmoins, si le groupe d'étranger s'était dirigé directement vers la route menant aux Plateaux supérieurs – et il devinait qu'ils ne s'arrêteraient pas chercher ces "Maîtres" à Tinnugardh – il doutait que ce soit pour faire, pendant leur halte sur Mornhîngardh, une balade champêtre ou même combler ce temps perdu en cherchant quelqu'un susceptible de pouvoir créer ce lien magique. « Ah oui, tu crois ça ? », lui fit le premier à qui Jämiel ce fut adressé. Ce dernier le fusilla du regard. Il haïssait ce pouvoir. En réalité, ce pouvoir était redouté de tous ici. « Alors explique-moi pourquoi l'une d'elle vient de quitter le convoi ? » - « De quoi ? ». C'était vrai. Sous le regard tout aussi méfiant qu'il était de tous, elle commença à s'aventurer loin de sa consœur et de son guide et, probablement, protecteur.

Le silence gagna le groupe en la voyant s'approcher, sourire aux lèvres. Jämiel plongea son regard sur la silhouette de la jeune femme qui s'avançait d'un pas gracieux. Plus il la détaillait, plus il notait quelque chose d'étrange qui se dégageait d'elle mais il était incapable de mettre le doigt sur ce dont il s'agissait. Peut-être s'agissait-il tout simplement de ce qu'elle était. Il ne détacha pas son regard du sien alors qu'elle prit la parole de sa voix chantante. Le temps et la délicatesse ? Ce n'était pas tout les jours que l'on s'adressait à l'un d'entre eux en ces termes. Lui-même devait bien admettre qu'il ne lui était pas commun d'apostropher quelqu'un en lui demandant d'avoir "la délicatesse" de l'aider. Cet être l’intriguait. Peut-être l'Alfar avait eu raison plus tôt en songeant que c'était une aubaine. Oh, Jämiel n'imaginait pas une seconde avoir une seule chance de se lier avec elle. Elle était comme une fleur protégée par une cloche de verre dont de rares élus étaient capables d'en soulever le couvercle. Il y voyait plutôt un moyen d'apprendre de l'Orine des manières trop peu présente du Premier Plateaux. Alors il lui rendit son sourire avant de lui répondre, « Bien sûr, je peux m'en occuper. ». Un instant il sentit les regards se poser sur lui. Peu importe, il n'était plus à ça près.

Il devança l'Orine à travers les rues du Plateau. « Tu sais,  Mornhîngardh n'a pas tant à envier des autres Plateaux. », fit-il comme ils approchaient du marché couvert – il s'était mit automatiquement à la tutoyer, c'était venu naturellement. Il pensait sincèrement ce qu'il venait de lui dire, même si l'idée de le quitter le brûlait. Monter dans les Plateaux était également synonyme d'élévation hiérarchique et nobiliaire. « On ne retrouve ce genre d'endroit avec l'ambiance qui va avec que sur ce Plateau-ci. ». Ils passèrent devant un vivarium. Il marqua alors un temps, l'animal ravivant sa mémoire. C'est ça ! Il fallait qu'il aille chez l'herboriste. Il lui manquait quelques ingrédients pour le dernier parfum qu'il voulait essayer. Il s'en occuperait plus tard. L'Alfar reprit finalement le chemin et tourna son regard sur la demoiselle à ses côtés pour la détailler. Il se retint de lui demander son nom. Le nom est indissolublement lié à l'être. Et cette femme est trop envoûtante pour qu'il puisse se l'effacer de sa mémoire ainsi, surtout si elle venait à rester à la Capitale. C'était donc ça le charme des Orines... Une beauté universelle à l'état brut. Il reprit finalement. « On trouve généralement de tout dans ces marchés. Surtout celui-ci. Après pour des produit de meilleurs qualités il vaut mieux dénicher les boutiques indépendantes. ». Ce qui n'était pas toujours simple, ces dernières étant souvent sur le lieu d'habitation du professionnel. « Je me demandais, la route est longue pour arriver jusqu'à Drosera ? ». Il ignorait bien où se situait la Capitale Orine, sinon quelque part sur les Terres d'Emeraudes. Il s'interrogeait bien sur le temps qu'avait bien pu passer ces jeunes femmes à rejoindre la cité du peuple des ronces. Le fait est qu'ils ait déjà pu traverser la Forêt des Murmures sans trop de souci apparemment. Probablement avaient-ils reçu de l'aide.
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Dim 24 Nov 2019, 16:13


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Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit.



L'Orine laissa fleurir un sourire satisfait face à la réponse du garçon qu'elle était venue aborder. « Parfait. » déclara-t-elle. Puis, se tournant vers le reste du groupe, elle exécuta un signe de tête respectueux avant de les saluer. « Pardonnez moi de vous emprunter votre partenaire aussi subitement. J'espère que cela ne vous met pas dans l'embarras. » A vrai dire, elle s'en moquait. Elle voulait simplement un peu de compagnie. Peut-être cela suffirait-il à faire disparaître cette impression oppressante d'être le point convergeant de tous ces regards. Probablement pas, en réalité. Dans tous les cas, elle savait que la politesse et les manières étaient primordiales, pour cette race. Même si elle ne prêtait pas grand intérêt à son futur maître, en cet instant, elle ne comptait pas pour autant entacher sa réputation en paraissant sotte devant d'autres Alfars, surtout devant des petits gens du Premier Plateau. Elle ne comprenait pas vraiment cet état d'esprit qui régnait en ce lieu et puisqu'elle ne s'était jamais destinée à être liée à un Alfar -elle n'avait pas compté aller aussi loin dans sa liste- elle n'avait pas effectuée davantage de recherches. Mais elle se souvenait de ses cours à Maëlith : les Alfaars portaient une grande importance aux apparences et aux faux semblants. « Passez une agréable journée. » dit-elle finalement en tournant les talons, se rapprochant du jeune homme tout en gardant une distance raisonnable pour deux personnes ne se connaissant pas.

Bellone suivit son guide sans prendre la parole. Si elle savait faire preuve de politesse, elle n'en était pas devenue bavarde et se contentait du stricte minimum pour faire bonne impression. Au lieu de s'intéresser à lui, la Hanatsu prêta attention à la beauté du lieu, à l'architecture raffinée dont elle reconnaissait l'influence de Maëlith... Ou plus exactement, c'était son peuple qui s'était inspiré de l'architecture de Drosera, et non l'inverse. Ici, les demeures semblaient démesurément grande, s'allongeant jusque des hauteurs vertigineuse. Bien sûr, après avoir séjourné à Avalon, l'Orine ne craignait plus ce genre de bâtiments hauts perchés. L'harmonie de la capitale alfar restait néanmoins plus séduisante au regard de la demoiselle. Sans qu'elle ne voit le temps passer, la brune se laissa entraîner à travers les rues, jusqu'à l'un des marchés. « Je devrais me contenter de votre parole, dans ce cas. Je ne peux donner mon avis sur la question, puisque je ne me suis jamais rendue moi-même sur les autres plateaux. » répondit distraitement Bellone en marchant le long des étales, laissant son regard curieux glisser sur les diverses marchandises. « Avez-vous déjà eu le privilège de vous rendre sur l'un de ces plateaux que tout votre peuple convoite ? » demanda-t-elle d'un air ingénue. La jeune fille fronça alors les sourcils se souvenant soudain d'un détail. Elle se redressa et se tourna vers son interlocuteur. Ses yeux anthracites rencontrèrent les siens, dorés. Une teinte peu commune que la demoiselle ne put qu'apprécier. « Mais... Ne faut-il pas posséder un titre, pour cela ? » questionna-t-elle en penchant légèrement la tête sur le côté. « Pardonnez ma question indiscrète... Je ne suis pas encore familière avec les coutumes de votre peuple. » Encore une fois, la curieuse ne cherchait pas à vexer son guide. Elle était simplement un peu perdu et, puisqu'il avait accepté de l'accompagner, peut-être aurait-il la courtoisie de répondre à ses questions.

Bellone flâna le long des étales, suivant à distance respectable le jeune garçon. Elle avait déjà vu des objets raffinés qui avaient attiré sa convoitise, mais dont le prix élevé l'avait vite dissuadé. En revanche, elle ne pouvait s'empêcher de s'arrêter devant les vitrines renfermant des animaux. Serpents, araignées et autres joyeusetés se suivaient à la pelle, ici. Certaines de ses consœurs auraient frissonné de dégoût, peut-être même crié. Mais l'Orine, elle, trouvait ces créatures fabuleuses, fort intéressantes. Captivantes, même. « Avez-vous besoin d'aller dans l'une de ces boutiques spécialisées, Monsieur ? » dit-elle en rattrapant le meneur. « Je ne cherche rien d'autre que de me familiariser avec la ville. Si vos propres prérogatives vous demandent d'aller en ces lieux, je vous en prie, ne vous dérangez pas pour moi. » S'ils quittaient le marché, la brune aurait de nouveau tout le loisir d'admirer l'architecture, ce qui n'était pas pour lui déplaire.

« Drosera est loin de tout, vous savez. » répondit la musicienne. Elle n'était pas certaine de vraiment comprendre ce qui intéressait le garçon. Etait-ce réellement le voyage, ou la route qui menait jusqu'à la cité cachée ? Bellone esquissa un sourire poli pour dissimuler son mal-être. Elle inspira profondément avant de continuer. « Mais pour être honnête avec vous, la route est davantage chère que longue. » répondit-elle vaguement. Payer un passeur pour les aider à traverser cette forêt n'avait pas laissé leur bourse intacte, sans parler du reste. « Et je ne suis toujours pas arrivée à destination, n'est ce pas ? » Monter les plateau serait sans aucun doute plus onéreux que tout le reste. « Et qu'en est-il de vous ? Avez-vous déjà voyagé hors de la capitale ? Où êtes-vous allé ? » continua-t-elle pour éloigner la conversation de Maëlith. Tandis qu'ils avançaient, ils dépassèrent une jeune femme à l'allure princière et à la tenue magnifique, qui arracha un soupire à la brune. Ayant peur que ce geste soit mal interprété, la jeune fille laissa un petit rire lui échapper. « Pardonnez-moi. Tout le monde est vêtu de façon si élégante, ici. J'ai presque l'impression de faire mauvaise mine, en comparaison. » Ses vêtements étaient pourtant de bonne facture. Un kimono noir, aux motifs argentés dessinant différents origamis suspendus à des fils. Une tenue traditionnelle Orine, qui paraissait simplette face aux robes volumineuse de ces Dames.
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Jämiel Arcesi
Lun 25 Nov 2019, 12:52

Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit
Il la fixa longuement. Bien sûr que non qu'il n'avait jamais quitté ce Plateau. Il ne savait ce qu'il se passait et à quoi ressemblaient les Plateaux supérieurs que par ce que les Drielshas ayant eu la chance d'y aller et les étudiants ayant un droit d'accès avaient pu en dire. Les témoignages étaient généralement les mêmes et ils le faisaient rêver autant qu'il craignait de mettre le pied dans cet univers qui paraissait si différent de ce qu'il connaissait ici. Toutefois la question de l'Orine le renvoyai indéniablement à sa propre condition : un Rararyn, ayant pour seule possession sa volonté. « En effet... Et ils ne sont pas donnés à tous le monde.  ». Il marqua un temps. « Et c'est justement pour ça que même ceux qui n'y sont jamais allés savent à quoi s'attendre. Ils ne se privent pas de montrer qu'ils ont pu quitter, ne serait-ce qu'une journée, le Premier Plateau. ».

Ils quittèrent le marché, le Sarethi se dirigeant vers le nord du Plateau. Chez lui. Un rapide coup de main dans ses poches et il comprit qu'il était sorti sans un sou. En même temps, de base, il n'avait pas quitté la demeure pour faire des courses. « Hum... ». Loin de tout. Il fronça des sourcils, ne sachant trop comment interpréter cette réponse. Drosera était pour ainsi dire inaccessible pour celui qui ne prenait pas ses précautions. Même un Alfar mal avisé pouvait se perdre dans les profondeurs de la Forêt des Murmures. Il avait toujours vu l'isolement de la capitale comme quelque chose de positif. Le plus impénétrable des murs d'une forteresse n'égalait pas le camouflage et les dangers de la forêt cernant la ville. Pourtant ses paroles le firent réfléchir. Cette solitude, était-ce un mal pour un bien comme il le pensait ? Un rictus se dessina finalement sur ses lèvres. « J'ignore jusqu'à quel Plateau vous voulez vous rendre. Mais en effet, les laissez-passer sont loin d'être gratuit et rien que pour rejoindre Tinnugardh la somme est colossale. Je préfère même pas imaginer ce qu'il en est pour Enedhgardh et au-dessus. ». Une façon comme une autre de trier sur le volet les habitants de chacun des Plateau. La voie de la facilité était également le chemin le plus onéreux. Il mettrait peut-être – sûrement – plus de temps pour rejoindre ceux ayant relâchés le cordon de leur bourse, mais il était également certain que ces derniers seraient les premiers à tomber.

Sur place il lui demanda d'attendre. Il n'en avait pas pour long. Et en effet, il mit un peu moins de deux minutes le temps de récupérer une petite bourse et ressortir. Ce qui lui prit finalement le plus de temps fut d'expliquer à sa mère la raison pour laquelle il ne pouvait s'attarder. Entre surprise et stupéfaction, il n'aurait su dire quel sentiment dominait le visage d'habitude si peu expressif de la Nerethi. D'un geste de la main il lui indiqua de reprendre la route. A l'interrogation de la jeune femme, il réfléchit un instant et se surprit lui-même. Il n'y avait pas vraiment prêté attention, pourtant, d'une manière général, les Sarethis ne quittaient pas la capitale, exceptés les rares qui partaient étudier à Basphel. Pourtant, lui avait déjà vu l'extérieur par deux fois, bien qu'on ne lui ait jamais vraiment donné le choix dans les deux cas. « En fait... Oui une fois j'ai quitté Drosera. ». Il ne voyait pas l'intérêt de parler de son premier départ. Après tout il ignorait même où cet endroit ce trouvait ni même le nom de ce lieu. « C'était sur une île colonisée par des Démons et des Anges. Une histoire compliquée. », fit-il en retroussant le nez. Et la salle des Portes... Il y retournerait, c'était certain. Les mots de cette statue trottaient encore dans son esprit. Mais pas tout de suite. Il avait fait l'expérience de la puissance des autres. Aussi il lui fallait d'abord apprendre et savoir.

Il jeta un vif regard en biais à l'Orine en l'entendant soupirer puis l'examinai comme cette dernière s'expliquait. Il n'avait jamais trop prêté attention à la tenue vestimentaire de son peuple. Il se rendait seulement compte que d'un Plateau à l'autre le style adopté était clairement différent. Il suffisait de voir les Drielshas qui revenaient avec des parures aux couleurs ou aux motifs d'une qualité introuvable sur  Mornhîngardh. Il haussa alors des épaules avant de rétorquer, « Je suppose qu'il est plus confortable de voyager avec un vêtement comme le tiens. ».

« On y est presque. ». Les rues étaient bien moins bondées ici, la raison au fait que Dannagardh n'était pas si loin. Il poussa la porte de l'herboriste et fut accueilli par un parfum entêtant. Il fut incapable de dire s'il s'agissait du mélange des odeurs de ses produits ou si le fourbe avait lui-même disposé quelques parfums enivrant. « Oh, bonjour Jämiel. Je ne pensais que tu reviendrais si tôt. Qu'est-ce que je peux pour vous ? », fit l'herboriste, un grand homme, filiforme et au regard sévère, au duo en apparaissant par une porte à l'arrière de la boutique, en posant un regard insistant sur la demoiselle à ses côtés. « J'ai oublié quelque chose la dernière fois. Des clous de girofle et... Hum... » - « De l'essence de clématite. », ajouta l'Alfar. « Pardon ? » - « Je pense avoir une idée de ce que tu veux nous préparer. Je sais pas ce que tu voulais à la base, mais crois-moi essai la clématite. ». Jämiel se saisit des deux flacons, observant le liquide transparent d'un œil curieux. Il en avait presque oublié l'Orine. « Qu'est-ce que c'est ? » - « Un plante grimpante. Tu n'en trouvera pas ici. Peut-être sur les plus haut Plateaux. ». Le Sarethi fit une moue déçue. Évidemment. « Merci. », répondit-il finalement en lui payant son dû. « Allons-y. », dit-il cette fois-ci à la voyageuse.

Il la détaillait un instant en silence. Il ne pouvait se défaire de ce sentiment qu'il avait perçu chez elle plus tôt. Quel était-il ? « Pourquoi venir à Drosera ? ». Il se le demandait sincèrement. Les Orines étaient la représentation du "beau" aux yeux du monde. Hors, il savait que le peuple Alfar avait une vision de ce "beau" clairement différente de ce même monde. Néanmoins il y avait plus que cela. N'importe qui se dirigerait naturellement chez les Ygdraës dont le soleil nourrissait les fleurs, les rendant tendres et éclatantes et offrant une vigne vierge luxuriante tandis que, chez les Alfars, les plantes ont dû apprendre à grandir à l'ombre de Tawaradan et des brumes de la Forêt des Murmures, ces dernières devenant plus sombres, plus étranges, parfois dangereuses. Pourtant il avait intercepté quelques fois son regard, que ce soit sur le marché ou à travers les rues. Elle n'avait paru ni effrayé, ni dégoûté par ce qu'elle avait pu observer.
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Mar 26 Nov 2019, 19:24


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Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit.


La réponse évasive du jeune éveilla la curiosité de de la demoiselle à l'encontre de cet inconnu. une île colonisée à la fois par les Vertueux et par les Vils ? Cela semblait improbable. Ces deux peuples étaient bien trop antonymes, tout les opposait. Cela signifiait-il que les colonisateurs se livraient une guerre sanglante, dans une contrée dont elle n'avait pas encore entendu parlé ? La chose semblait peu probable : elle s'était tenue informée des nouveautés depuis son départ de Maëlith. Une chose comme celle-ci, on en aurait entendu parlé, n'est ce pas ? A moins que la nouvelle ne soit tombée pendant qu'elle voyageait avec son groupe. « Intéressant... » répondit-elle simplement. La brune était réellement intriguée, bien qu'elle ne chercha pas plus de réponses. Elle préférait demander à Sun-Hi avant de risquer de passer pour une idiote aux yeux de l'Alfar. Lorsque celui-ci répondit gentiment face à son problème, un énième sourire, un peu plus honnête que les précédents, illumina le visage de la Disgracieuse. « Oui, c'est très confortable. » confirma-t-elle en caressant le tissus. La mauvaise réputation des elfes noirs ne leur faisait pas justice. A moins que le garçon ne la rassure que dans l'intérêt de s'attirer sa bonne grâce -qui sait, peut-être pourrait-elle parler de lui de façon élogieuse auprès de son futur maître... Si c'était le cas, ses efforts ne seraient sans doute pas vains.

L'odeur de la boutique surprit Bellone, qui fronça le nez dans une mine contrariée. Ce n'était pas un parfum désagréable, en soit, mais il était beaucoup trop fort pour que son nez délicat y reste insensible. L'Orine resta silencieuse pendant l'échange entre les deux hommes. Elle se permit néanmoins de flâner dans la boutique, ses yeux se posant sur des produits dont elle n'avait jamais entendu parlé. Elle était curieuse. Son peuple se disait enfant de Phoebe et il l'était, sur de nombreux points, mais il lui restait encore tant à apprendre sur le monde qui l'entourait et sur la Nature qui était omniprésente. Drosera avait cela de fabuleux qu'elle n'avait pas effacé Dame Nature, bien qu'elle soit présente sous une forme fort peu enchanteresse. Silencieuse, la musicienne resta toutefois attentive à la conversation qui avait lieu. Elle avait retenu le prénom de son guide : Jämiel. Une consonance mélodieuse à ses oreilles. Elle aimait entendre de nouveaux dialectes, de nouveaux sons. Si elle restait ici, elle devrait étudier sérieusement la langue nationale. Est ce qu'ici aussi, les prénoms avaient une signification ?

Dehors, la belle se remit à le suivre distraitement, toujours autant absorbée par l'architecture. « Je ne l'ai pas choisi. » déclara simplement Bellone. « Mon maître m'a été assigné. » expliqua-t-elle sommairement, sans préciser qu'il ne s'agissait pas du premier de sa liste -ni même du second ou encore du troisième... Cela donnerait l'impression qu'elle était venue ici par défaut, ce qui n'était absolument pas le cas : elle avait simplement essayé les prétendants les uns à la suite des autres, lui permettant ainsi de voyager plus longuement. « Mais même si je ne suis pas venue ici de ma propre initiative, ce n'est pas une destination qui me déplaise. » dit-elle en reportant son regard sur son interlocuteur. Encore une fois, elle se heurta à son regard ambré, ce qui la fit frissonner. Elle aurait pu s'y perdre durant des heures, tellement son regard semblait intense. Remarquer qu'il l'avait observa la déstabilisa légèrement et, sans pouvoir l'empêcher, elle sentit le rouge lui monter aux joues. Elle tentât maladroitement de cacher son embarras en prétextant remettre sa chevelure en place, en profitant pour cacher son visage derrière sa large manche. « Pas du tout, même. C'est une ville magnifique, et puis ses habitants sont de fervents amateurs d'Art. Les Orines peuvent-elle réellement espérer quelqu'un de mieux pour elles ? » enchaîna-t-elle comme si de rien n'était. « Et puis, une fois qu'on a réussi à y parvenir, on se sent en sécurité. » Sans doute ne ressentirait-elle plus cela dans quelques mois, lorsqu'elle aurait été témoin des nombreux complots et jeux mortels qui se déroulaient dans l'ombre. Son regard était néanmoins naïf, malgré les rumeurs qu'elle avait déjà entendu. « Les intrus ne doivent pas arriver ici facilement, avec cette immense forêt qui entoure Drosera. » Bellone plaça une dernière mèche de cheveux derrière son oreille. « J'aimerais bien pouvoir découvrir ce qui se cache là-bas. » dit-elle d'un air rêveur, sans se rendre compte que le lieu était davantage source de craintes que d'envie pour les visiteurs habituels. Bien sûre, elle aussi était un peu effrayée par ce lieu, mais cela n'avait jamais été un critère pour diminuer son intérêt. Bien au contraire.

« Y aurait-il des parcs, dans les alentours ? » demanda-t-elle. Elle aurait aimé pouvoir profiter de la végétation. Elle attendit la réponse avant de poser sa question suivante.« A quoi sert cette potion que vous essayé de concocter ? »

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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Jeu 28 Nov 2019, 16:09

Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit
Un Maître désigné d'office ? Un rire bref s'échappa d'entre les lèvres du Sarethi. Dire que certains avaient songé pouvoir saisir l'opportunité de se lier à l'une d'elle grâce à leur passage par Mornhîngardh. Voilà comment des espoirs finissent brisés en quelques mots seulement. Il y a des choses qu'il valait mieux éviter d'envisager trop tôt, jusqu'au jour où l'on pouvait les sortir de la boite à rêve. Ces femmes en faisaient partis apparemment. Jämiel leva un instant le regard en direction de Tinnugardh et au-delà. Un Alfar des Plateaux supérieurs... Ce dernier devait être doué pour avoir pu s'élever ainsi, avoir survécu et en plus s'attirer les faveurs d'une Orine. Ses chances s'accroissaient-elles avec cette dernière à ses côtés ? Pour que ces femmes soient l'objet de tant de convoitise, il supposa que oui. Reportant son regard sur la voyageuse, il haussa un sourcil, surprit par sa réponse. Il était rare les personnes étrangères à Drosera qui se plaisaient à parcourir ses rues. Était-ce à cause de l'ambiance de la forêt encore palpable à l'intérieur de ses murs ? A moins que ce ne soit tous ces regards qui se posaient sur eux à leur passage ? Sûrement les deux. Puis un sourire amusé se dessina sur son visage. « En sécurité ?... ». Cette fille attisait sa curiosité, c'était certain. Ainsi elle se sentait en sécurité ici ? Voilà qui était étonnant. La Capitale n'épargnait pas même ses propres enfants. Ce n'était pas pour autant que ces derniers se bousculaient pour l'abandonner, au contraire.Alors qu'une personne étrangère n'y pressente aucun danger, pas même un sentiment, il y avait de quoi être curieux. « C'est possible oui. Pourtant on ne peut pas dire qu'on est souvent visité par elles. Je suppose que les chemins plus facile d'accès sont favorisés. Après tout c'est vrai, la forêt est un obstacle difficile à passer et ils sont nombreux à s'y être perdu en croyant suivre la route de Drosera. ». Pour ne pas dire que ces derniers avaient tout simplement disparu, d'abord dans les limbes brumeuses de la forêt avant de faire une malencontreuse rencontre mettant fin à leur misérable périple. « Vethres est peut-être la meilleure saison pour parcourir la forêt, ça ne la rend pas moins dangereuse pour autant. Si tu venais à sortir, ne vas pas t'aventurer plus loin que nécessaire. Ce serait aussi idiot que insensé. ». Un conseil qu'il avait lâché un peu brutalement. Mais si elle disait vrai, elle était sensé rejoindre un être assez puissant pour décider de la possibilité d'ascension d'un Nerethi. Il ne l'était même pas encore. Si cette personne devait apprendre que celle qui aurait dû être son Orine s'était perdue pour avoir été trop aventureuse ou trop curieuse, son courroux allait tomber sur la dernière personne à l'avoir vu en sa compagnie, en l'occurance, Jämiel. Un frisson lui parcourra l'épiderme. Il ne voulait même pas imaginer la suite.

« Hum, par là. », confirma le Sarethi en indiquant une direction avant de la suivre. « Ce n'est pas compliqué d'en trouver un. Même si Mornhîngardh est grand, des espaces naturels sont installés un peu partout. Si ce n'est pas un parc, ce sera un jardin collectif. ». Il la fixa un instant suite à sa deuxième question avant de lui répondre, un éclat rieur dans le regard. « Une potion ? Laisse donc ce grossier substitue de magie aux Sorciers. », fit-il en balayant l'air d'un revers de main. « Non, ce que je vais m'essayer à faire n'a rien à voir. C'est un parfum. », ajouta-t-il en se tapotant le bout du nez comme pour appuyer son propos. « Rien de bien méchant, juste créer un effet apaisant. ». Peu importe le résultat, les conséquences ne seraient pas grave. Il serait dommage de se lancer dans la conception d'un produit qui lui serrait néfaste s'il venait à échouer. « C'est plus un entraînement qu'autre chose. », continua-t-il en haussant des épaules. Mais s'il y arrivait, alors il songerait à passer aux choses sérieuses. Un sourire rêveur se posa sur ses lèvres tandis qu'ils arrivèrent au parc.  Un imposant arbre en marquait l'entrée, une de ses ramification s'étendant telle un arc au-dessus de leur tête. « La plupart des gens pensent connaître le fonctionnement de Phoebe. Ils pensent qu'il suffit d'éviter les épines du cactus pour caresser ses feuilles en sécurité. », fit-il en s'approchant de la plante grasse pour illustrer ses propos. Du plat de la main il frôla une de ses feuilles sans jamais la toucher pour autant. « Ils ignorent cependant que cette plante n'avait rien à voir avec un cactus malgré la ressemblance, et que ses aiguilles valaient mieux au doux contact de ses feuilles. ». Il se tourna vers l'Orine et c'est là que l'évidence le frappa, au milieu de la végétation de ce parc. Alors ça lui sembla d'une logique telle qu'il se demandait comment il ne l'avait pas comprit avant quel était cette impression lorsqu'il la voyait évoluer à travers la ville. Elle était comme Drosera qui s'élevait, secrète et immense, au cœur de la Forêt des Murmures. Elle était une magnifique rose noire se mariant avec une étrange harmonie à la flore et l'architecture de l'endroit. Il détourna rapidement son regard d'elle pour balayer d'un revers de main grâce à l'Envoûtement les quelques plantes qui s'étaient décidées à envahir l'euphorbe. Qu'était-ce à présent ? De la jalousie. De l'envie. Et un peu de colère aussi. Envers lui et envers ce Maître désigné. Il jouait les guide touristique pour une Orine qu'il ne reverrait jamais, sinon aux côtés d'un Alfar qu'il lui faudra un jour confronter. Car il comptait bien aller jusque là, peu importait qui était cet homme. Il avait été idiot d'accepter sa demande.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




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(PS : si tu veux avoir une idée de la plante dans le dernier paragraphe, regarde sur les cactus euphorbes #histoirevécue8D /sbaff)
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Jeu 28 Nov 2019, 17:22


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Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit.


« Du parfum ? » répéta la Hanatsu, aussi bien surprise qu'intriguée. A son tour, elle laissa un petit rire lui échapper en repensant à la remarque de l'Alfar. « Oui, vous avez raison, c'est bien plus subtile et raffiné que des potions ! » Non pas que l'Art des élixirs soit à tourner en ridicule ou à moquer. C'était un art noble dont très peu parvenaient à vraiment maîtriser toute la puissance. Mais cette discipline était devenue bien plus commune que certains le prétendaient. Ils étaient nombreux à vouloir s'approprier l'art des mages, alors que ceux envoûtant grâce aux parfums ? Ils étaient bien plus rares. « Dans ce cas, je me ferais une joie de sentir votre entrainement. » dit-elle d'un air taquin. « Et pourquoi pas même le porter, là haut. Si je deviens votre effigie, je pourrais faire connaître votre parfum aux nobles des Haut-Plateaux. Cela vous donnera une renommée que personne ne refuse, et peut-être cela vous permettra-t-il de vous propulser vers les sommets. » dit-elle avec confiance. « Ce sera... un paiement pour avoir accepté de me faire visiter votre plateau. » continua-t-elle. « Parce que rien n'est gratuit, ici. N'est ce pas ? » Elle n'avait pas besoin de réponse, elle la connaissait déjà. Même la moindre faveur devenait plus tard une dette, ici, et si elle avait encore la naïveté de croire à sa sécurité, elle n'était pas dupe quand au fait que l'on risquait de lui demander service pour tout ce que l'on ferait pour elle.

Lorsque le duo arriva dans le parc collectif, l'Orine ne put retenir son enchantement. « Ouah... C'est... magnifique... » dit-elle simplement. Elle s'arrêta néanmoins en remarquant que son guide s'attardait à l'entrée du lieu. Elle l'écouta parler sans intervenir, trouvant ses paroles à la fois poétiques et mystérieuses. Lorsqu'elle comprit qu'il avait finit, elle esquissa un sourire poli. « Je suppose que les armes les plus visibles sont les moins efficaces. Les épines qui s'étalent au grand air n'offrent aucune protection, tandis que celles qui se dissimulent sous les feuilles deviennent plus néfastes... » Elle s'approcha du garçon et observa plus attentivement la plante qu'il semblait chérir. « Vous avez raison : Phoebe nous réserve bien des surprises, certaines que nous ne voyons que trop tardivement... Il ne sert plus à rien de s'affoler lorsque le venin coule dans vos veines. Votre sort est déjà scellé. » Bellone avait prononcé ces paroles d'un ton calme, presque neutre bien que teinté d'amusement. Même si elle était loin d'être à l'abri du poison dont elle parlait, elle se sentait suffisamment privilégiée par Dame Nature pour apprécier ses mortelles créatures, plutôt que de les craindre.

La brune s'intéressa de nouveau à son guide, attendant qu'il lui montre à nouveau le chemin à suivre. Elle fut donc surprise de constater que sa mine s'était assombrie. Il semblait... Contrarié. Agacé, peut-être ? Elle n'était pas très douée pour lire les émotions des autres. Néanmoins, elle voyait que quelque chose n'allait pas. Elle hésita un instant, se mordillant la lèvre, avant d'oser poser sa question. « Est-ce que tout va bien, Jämiel ? » demanda-t-elle. « Quelque chose vous inquiète ? Je dois avouer que vous avez l'air... troublé. » continua la douce en fronçant les sourcils. Elle ne comprenait pas ce soudain changement d'humeur. Avait-elle fait ou dit quelque chose de blessant ? Avait-elle insulté le fier alfar d'une façon ou d'une autre sans s'en rendre compte ? L'Orine se repassa en mémoire les derniers moments de leur discussion, ce qu'elle avait fait en venant jusque là à ses côtés... Non. Elle ne pensais pas avoir fait quoi que ce soit qui aurait pu le contrarier. Mais ce peuple était tellement différent du sien, les mœurs tellement codifiées et strictes, qu'elle ne pouvait être certaine de son innocence. « Ai-je fait quelque chose qui vous a déplu ? » demanda-t-elle pour enlever tout doute. « Ou bien... Souhaitez-vous simplement partir du parc ? Je n'ai pas pensé à vous demander si vous aimiez ce genre d'endroit. Mais je suis certaine qu'il y a plein d'autres endroits à me faire découvrir, si vous préférez... Des musées ou bien d'autres boutiques... » Bellone se mordit la lèvre pour se forcer à arrêter de parler.

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Ouille, ça a pas dû faire du bien >.<
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Ven 29 Nov 2019, 22:25

Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit
L'Alfar tiqua en entendant son nom et posa de nouveau son regard, un instant suspicieux, sur la voyageuse. Comment le connaissait-elle ? Il se repassa le trajet et les conversations mentalement. L'herboriste... Évidemment. « Non. », finit-il par la couper. Il poussa un long soupir avant de reprendre. « Non tu n'y est pour rien. », précisa-t-il. En était-il certain ? Pas vraiment. C'était elle qui était venue réquisitionner l'un d'entre eux pour visiter les lieux. Quelque chose de bien inhabituel de la part d'un étranger. Toutefois, c'était lui qui avait accepté et avait parcouru la ville naturellement à ses côtés, sans prendre en compte ce qu'elle était réellement. La future propriété d'un autre. Involontairement il venait de tisser un lien avec cette personne. Mais c'était trop tôt pour faire une telle chose. Aujourd'hui cet Alfar ce moquerait bien de lui. Demain, lorsqu'il aurait enfin réussit à faire ses preuves, son regard risquerait de changer. Et s'il venait à pouvoir s'élever à son tour, il se retrouverai avec une lame sous la gorge avant même d'avoir eu le temps de croiser le regard de cet homme. « C'est bon, continuons. », ajouta-t-il en se passant une main dans les cheveux, cherchant à reprendre une certaine contenance, avant de prendre les devants. « Écoute... Ne t'embête pas avec cette histoire de parfum. Actuellement ce n'est pas ce genre de renommée qui m'aidera. », fit-il en utilisant l'Envoûtement sur certaines plantes afin de les rapprocher pour que l'Orine puisse les admirer plus aisément. Après tout, le fait d'avoir été nommé Isemssith ne l'avait pas aidé à le propulser dans les échelons. Une recommandation alors qu'il n'était que Sarethi n'allait pas avoir plus d'effet. « Les choses ne sont pas aussi simple ici. D'autant que j'ignore encore ce à quoi Dothasi me destine. ». L'Anoraë. Il rêvait de ce jour où il saurait enfin ce que la déesse attendait de lui. Elle était la seule décisionnaire de l'avenir de ses fils et de ses filles. Il s'attarda un instant sur une plante fermement accrochée à un arbre. Les deux se portaient à merveille. Une symbiose parfaite.

Une idée germa dans son esprit en se remémorant les paroles de l'Orine. « J'aimerai te montrer un endroit. On pourra s'y poser si tu veux ensuite. ». Après tout, les laissez-passer n'étaient probablement pas encore prêt à être distribués et, maintenant qu'il était lancé dans la visite, il ne servait plus à rien de faire demi-tour. Il guida alors l'Orine vers une autre sortie du parc, traversant les rues jusqu'à un bâtiment légèrement différent du fait qu'il ne s'agissait pas d'une habitation. « Même sur le Premier Plateau on se débrouille pour être équipé au mieux. », dit le Sarethi avant d'entrer dans le bâtiment. Ils débouchèrent sur un hall où il ralentit le pas, tendant l'oreille. Il semblait y avoir quelques personnes de présente. Ça n'était pas bien grave. « Je suppose que tu aimes la musique. », reprit-il en se tournant vers la voyageuse. « Est-ce que tu as un instrument favoris ? ». Tous le monde a une préférence, que ce soit pour l'intensité du son ou la dextérité que demande l'instrument pour pouvoir être joué. Il poussa une nouvelle porte, à quelques pas de l'entrée, cette dernière s'ouvrant sur un amphithéâtre de taille modeste. « On est dans l'auditorium Nord de Mornhîngardh. ». Il détailla rapidement la salle. Apparemment il n'y avait personne, du moins pour l'instant. Tant mieux. « Il y a des salles où sont mis à disposition des instruments de musiques afin de pouvoir permettre à tous d'apprendre et maîtriser le solfège, peu importe l'instrument. ». Il marqua un temps, prenant appui sur le fauteuil face à lui. « D'une façon, ça permet de se concentrer chez soi sur l'instrument qui nous plaît vraiment et de ne pas être léser par rapport aux Plateaux Supérieurs en ayant les moyens de diversifier nos connaissances malgré tout. ». Il la détailla quelques secondes, hésita, puis... « Finalement, je ne t'ai toujours pas demandé ton nom. ». Ou plutôt, n'avait-il pas voulu. Mais ça, elle n'était pas obligé de le savoir. « Quel est-il ? ». La question était tombée finalement. Mais au fond, peut-être était-il temps ?
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(Nan, comme comme j'ai évité les épines - justement. Mais le gars il passe derrière et nous fait "nan mais la plante elle est toxique là, faudra vous lavez les mains en rentrant hein !" Et moi "Ok, je touche plus rien =_= ...")
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Lun 02 Déc 2019, 18:51


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Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit.


L'Orine se releva de la plante qu'elle avait humé avec précaution. La mise en garde de Jämiel était encore fraîche dans son esprit, aussi prit-elle soin de ne toucher à rien, pas mêmes aux fleurs qu'elle aurait eu envie de récolter s'il n'y avait pas eu ces paroles plus tôt. « D'accord, je vous suis. » dit-elle, un peu déçue. Elle n'en laissa néanmoins rien paraître et suivit son guide sans broncher. Elle aurait sans doute préféré s'installer quelque part dans le parc, plutôt que de partir. Profiter de la végétation, pourquoi pas s'amuser à en dessiner des croquis. Puisque le garçon lui avait dit que tout allait bien, ou du moins l'avait-il prétendu bien que cela n'ait pas convaincue la brune, elle aurait souhaité qu'il joue le rôle des apparences encore quelques temps et qu'il la laissa apprécier la nature nouvelle du lieu. Il était néanmoins délicat de refuser : il s'était montré généreux en manipulant la flore pour lui permettre d'en profiter pleinement, et puis s'était elle qui avait proposer d'aller ailleurs. Elle ne pouvait plus le lui reprocher. Bellone ne demanda pas de renseignement sur cet étrange lieux où l'inconnu voulait l'emmener. Elle se gardait la surprise, et puis ça l'intriguait. garder cette part de mystère rendait la chose plus excitante.

« Oui, j'adore la musique. Toutes les Orines aiment ça, même si certaines ne joue pas vraiment d'instrument. » Bien sûr, leur éducation rigoureuse impliquait bien souvent que chacune apprenne à jouer d'au moins un instrument au cours de leur vie. Seulement, certaines se tournaient vers des arts qui n'avaient strictement rien à voir avec la musique et s'arrêtaient de pratiquer aussi régulièrement que l'exigeait la maîtrise des mélodies. « Pour ma part, j'adore la flûte. » répondit Bellone. Elle aimait toutes les formes de flûtes, bien que son art divin l'ait naturellement poussé à préférer les flûtes de Pan. Intriguée par ce sujet de discussion, la demoiselle suivit l'adolescent avec un peu plus d'entrain. Lorsqu'ils débouchèrent sur l'amphithéâtre, elle fut émerveillée. Elle l'écouta parler, souriant en constatant que le peuple Alfar consacrait effectivement beaucoup de temps et de moyens pour encourager les leurs à parfaire l'Art, sous bien des formes sans doute. Lorsque la question de son prénom vint, elle fut quelque peu surprise. Il est vrai qu'elle s'était permise de l'appeler par son nom, plus tôt, et puisqu'il ne lui avait pas posé la question à ce moment là, la brune s'était imaginé que les choses resteraient en l'état jusqu'à leur séparation, à la fin de cette visite improvisée. « Je m'appelle Bellone. » répondit-elle simplement en souriant. Puis, trop excitée par la vue, elle ne put s'empêcher de descendre les marches jusqu'à l'estrade. Là, plusieurs instruments étaient disponibles. Elle s'approcha d'abord du piano à queue et s'y arrêta un instant. Elle laissa ses doigts jouer avec les touches quelques secondes, jouant une mélodie simple mais qu'elle exécuta sans faute. Elle laissa échapper un petit rire, heureuse de voir l'instrument. Elle l'abandonna ensuite pour s'approcher d'autres instruments. « Et vous ? J'ai cru comprendre que vous deviez apprendre plusieurs instruments... Sauriez vous jouer de... » Elle s'arrêta un instant et tandis un violon vers le garçon. « ...ceci ? » L'idée de jouer un morceau en duo avec lui traversa l'esprit de la musicienne. C'était peut-être une vision utopique et naïve, véhiculée par les romans d'amour, mais la brune aimait à croire que deux musiciens parvenaient à communiquer au travers de leur art. Qu'aux lieux de paroles, les notes de musiques parlaient pour eux et qu'ils échangeaient bien plus avec un hymne qu'avec le plus long et laborieux des dialogues. Il n'y avait rien de tel que la musique pour rapprocher les cœurs. Quelque part, elle espérait pouvoir mieux cerner son interlocuteur de cette façon. Même s'il était expressif, elle ne parvenait pas à le cerner. Elle n'arrivait pas à deviner ce qu'il y avait dans son esprit et cela l'agaçait quelque peu.

Bellone s'empara d'une flûte traversière et glissa un regard vers l'Alfar,attendant sa réaction.

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Jämiel Arcesi
Mer 04 Déc 2019, 18:58

Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit
Un instant il se demanda en voyant le sourire de l'Orine si ce dernier était factice ou sincère. C’était l’une des premières choses que sa mère lui avait expliqué sur cette simple expression, universelle et propre aux êtres humanoïdes. Un sourire est essentiel. On est payé par un sourire. On est récompensé par un sourire. Toutefois, il était possible que cette fois-ci ce dernier n’ait rien de feint et soit des plus naturels. Elle semblait vraiment heureuse. Il n’avait pas songé à ce que quelques instruments disposés ici et là ait un tel effet. Bellone. La sonorité de ce nom lui rappelait celui de la belle-dame, confirmant ce qu’il s’était dit plus tôt dans le parc. Un sourire étira la commissure de ses lèvres avant que la surprise ne se dessine sur son visage en la voyant descendre à toute allure les marches qui les séparaient de l'estrade. Il partit alors à sa suite d’un pas rapide avant qu’elle ne s’éloigne trop et qu’on ne la croît seule si quelqu’un venait à pénétrer la pièce. Elle était peut-être estampillée '’Orine’’, elle n’en restait pas moins une intrus aux yeux du peuple Alfar actuellement. Une intrus vraiment douée en musique néanmoins. La réputation de ces femmes équivalait leur talent assurément. Il l'observa en silence terminer ses accords de piano, pour simplement ne plus détacher son regard d’elle lorsqu’elle délaissa l’instrument à cordes frappées. Elle l’était réellement, heureuse. Il n'avait aucun doute là-dessus à présent. Il y avait quelque chose de profondément cruel à la voir s'extasier ainsi sous son regard. Car aujourd’hui elle n’était qu’une voyageuse. Demain elle serait aux côtés d’un homme qui n’hésiterai pas à utiliser de tous les moyens qu’il aurai à disposition pour faire taire ses opposants. Et un jour il sera comme cet homme. Peut-être même face à lui. Pourtant la voir ainsi réveillait également cette curiosité à son égard qu’il avait éprouvé plus tôt en la voyant et l’écoutant parler de la capitale.

Il laissa un instant glisser ses doigts le long des touches du piano avant de reporter de nouveau son attention vers l'Orine tandis que cette dernière s'adressait à lui. « C’est plus une volonté qu’une obligation en fait… », répondit-il avec un haussement d’épaule avant de se saisir du violon qu’il cala contre son cou après quelques secondes d’hésitations. Il était courant qu'un Alfar sache jouer d'au moins un instrument, qu'il soit à percussion, à vent ou à corde. Le reste ne tenait qu'à une soif de connaissance plus ou moins importante qu'il fallait étancher. « Mais oui, je me débrouille plutôt bien avec ça. », ajoutait-il en faisant jouer du bout des doigts les cordes de l’instrument pour en vérifier le juste accord avant de se saisir de l'archet. Il ferma les yeux un instant, le temps de se remémorer la partition et, alors qu’il posait ce dernier sur les cordes du violon, il vit Bellone du coin de l’œil qu’il rouvrait à peine s’écarter pour revenir son propre instrument en main. Une flûte. Elle l’avait signifié plus tôt après tout que son cœur se tournait plutôt vers ces instruments à vents. Mais il est vrai qu’il ne s’attendait pas à ce qu’elle veuille soudainement se mettre à jouer en duo avec lui alors même qu’elle ignorait s’il était vraiment bon violoniste ou, au contraire, s’il jouait comme un pied à en faire grincer des dents. D’une certaine façon, si elle venait à lui faire cette remarque, il ne pourrai cacher le prendre mal. Vraiment. Il avait passé un temps fou à connaître l'instrument et autant à apprendre à le maîtriser. Il la détailla un instant en biais avant d'exhaler une inspiration. À l’évidence il n’y réchapperai pas. Il réitéra alors son geste, replaçant délicatement l'archet avant de rapidement le faire glisser sur les cordes d’abord, pour ensuite le ramener lentement à lui. Une inspiration, le temps d’un silence, puis il reprit. Il savait qu’il y avait plus simple comme morceau. Qu’il aurait pu choisir une partition plus calme et posée où les chances de faire des fausses notes étaient moindres sinon nulles. Mais il y avait également plus compliqué. Et puis, il aimait cette musique. Le tonique qui s’en dégageait. Les pauses  et changement  de rythme réguliers qui happaient l'attention des auditeurs malgré eux. Il jeta un rapide coup d’œil sur Bellone. Mauvaise idée. Il fronça des sourcils et se concentra à nouveau sur sa propre performance, rattrapant son erreur.

Après les dernières notes, il laissa quelques secondes l'archet en suspens au-dessus du violon avant de relever la tête et s'avancer pour ranger l'instrument où elle l'avait prit. « J'avoue ne pas faire souvent d'interprétation en duo à l'improviste comme ça. ». Posant délicatement l'objet, il esquissa un sourire, suivit d'un rire bref, avant de se tourner vers l'Orine pour ajouter, « Encore moins avec une étrangère, quand bien même cette dernière soit douée. ».
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Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit.


Bellone ne mit pas longtemps à reconnaître le morceau entamé par l'Alfar. Un sourire naquit sur les lèvres de la brune tandis qu'elle marquait une pause respectueuse pour écouter et apprécier les notes produites par les cordes, son regard posé sur le jeune musicien. Approchant l'instrument de ses lèvres, la flûtiste se mit ensuite à souffler dedans, faisant à son tour entendre sa mélodie. Elle lâcha le garçon des yeux pour se concentrer sur le mouvement de ses doigts, sur sa respiration. Elle devait faire attention. C'était un duo, certes, mais elle restait une Orine. Bien qu'elle fut une disciple de Kennocha, son essence même la poussait à ne pas vouloir se mettre en avant. Elle n'était pas ici pour voler la vedette, mais davantage pour souligner le talent de son partenaire, pour embellir davantage encore le travail qu'il fournissait. Ses notes sublimaient celles du violoniste, se mélangeant avec harmonie pour résonner dans l'air. D'abord quelque peu tendue par cet exercice -même si c'était-elle qui l'avait proposé, il y avait quelque chose de gênant à l'idée de se prêter à un jeu aussi intimiste- ses doigts devinrent plus fluides, chatouillant les notes avec dextérité, comme si elle retrouvait enfin une vieille amie. Bellone s'oublia. Elle n'était plus vraiment là, sur l'estrade, à jouer d'un instrument... Elle était devenue la musique, elle incarnait la mélodie qui s'échappait de son âme, valsant avec celle de son camarade.

La Hanatsu releva le tête, retrouvant immédiatement son sourire rêveur tandis que leur prestation résonnait encore en elle. A contre cœur, elle imita son guide et rangea l'instrument là où elle l'avait trouvé. Elle aurait bien passer le reste de la journée ici, à jouer des morceaux avec ce presque inconnu. Mais sans doute serait-ce embarrassant pour lui d'être vu avec une étrangère, en train de se prêter à un tel jeu. « Merci. » De nouveau, un sourire. Cette fois-ci, il fut accompagné d'un léger rougissement. Elle appréciait le compliment. « Dans ce cas, permettez-moi d'insister : vous devriez vous y adonner davantage. » Bellone se tourna vers l'adolescent pour dialoguer avec lui. « Il serait cruel de priver d'autres que moi de profiter de votre talent. » C'était vrai. La musicienne trouvait son pair réellement doué. Bien évidemment, il restait de la marge pour l'amélioration, mais il y en avait toujours. Elle-même était loin d'avoir un niveau suffisant à son goût, d'où sa reconnaissance quant au compliment du garçon. Ce dernier semblait d'ailleurs si jeune qu'il en devenait impressionnant de parvenir à manipuler l'instrument avec tant d'agilité. « Quoi que... Je dois avouer ne pas être contre l'idée de garder ce privilège rien que pour moi. » dit-elle d'un ton rêveur. C'était une sorte de promesse. Un engagement : elle reviendrait un jour pour jouer à nouveau avec lui. Dans combien de temps exactement ? Elle n'en avait aucune idée, seul le futur pourrait le dire mais elle retournerait à lui, sans faute.

Bellone croisa les mains devant elle. « Bien... Vous m'avez montré le marché... Un parc, et cet endroit... » dit-elle en désignant la scénette sur laquelle ils se tenaient. « Alors... Quelle est notre prochaine destination ? » demanda-t-elle, avec une pointe d'excitation. Elle s'était laissée aller aux conseils de son guide et, jusqu'à présent, il ne l'avait pas déçu. Elle avait été émerveillée à chaque nouvelle découverte. Le problème devenait néanmoins que la barre avait été mise bien haut. Saurait-il maintenir ce niveau d'excellence ? L'Orine l'espérait. C'était après-tout le propre de ce peuple, non ? « Allez-vous m'emmener... Dans une galerie d'art ? Voir une pièce de théâtre ? Un spectacle de danse ? » Elle essayait de deviner, lançant des idées à la dérobée avec un air enfantin. Elle qui se montrait réservée, d'habitude, faisait preuve d'une confiance qui ne lui était pas innée. Comme elle l'avait présagé, jouer en compagnie du jeune garçon lui donnait l'impression de le connaître un peu mieux. Comme si un lien s'était tissé entre eux. « Oh... Ah moins que vous n'ayez quelque chose de prévu ? Je dois avouer avoir perdu la notion du temps... » C'est souvent ce qui arrivait, lorsque l'on passait un agréable moment.
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Jämiel Arcesi
Mer 25 Mar 2020, 21:05

Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit
Jämiel ne trouva rien à répondre au commentaire de l'Orine. Un talent ? La route était encore longue pour qu'il daigne se prétendre comme tel. Il était le seul Alfar qu'elle ait entendu jouer, il était donc facile de sortir immédiatement les grands mots sans avoir de quoi comparer. Mais le compliment restait agréable, il ne pouvait le nier, et relevait grandement à stimuler son ego. Puis il la détailla, surpris par ses mots. Un privilège, dit-elle. Un sourire cynique se dessina à la commissure de ses lèvres. Il croisa les bras sur son torse, attendant qu'elle termine ce semblant de jeu de Question-Réponse, avant de lui répondre, non pas à son interrogation sur la destination suivante, mais sur son envie de s'approprier le Sarethi comme duo personnel. « Retiens bien une chose. On escalade les Plateaux, on ne les descends pas. Les seules raisons qui amèneraient un Alfar à redescendre sont, soit parce qu'il a eu le privilège de visiter un Plateau supérieur grâce à un laisser-passer, donc retourner chez lui, soit parce qu'il aura été déchu de ses titres et de ses terres. ». Et ceux-là n'ont plus même l'occasion de songer à reprendre leur ascension vers le sommet. L'on dit que la mort vaut mieux à Dannagardh. Il n'en doutait pas un instant. « Même si tu ne fais pas vraiment parti de notre peuple, je doutes que celui que tu cherches à rejoindre te laisses rejoindre les bas-Plateaux dans le seul intérêt de jouer avec un "gamin". ». C'était un fait. Du haut de leur piédestal, les riches et les influents toisaient les pauvres et les anonymes. Personne ne voulait subir ce regard méprisant. Personne ne voulait rester dans le parterre en spectateur. La scène était bien plus intéressante, bien plus distrayante. Personne, une fois sur le parquet, ne voulait remettre un pied au sol. Personne, une fois acteur, ne voulait joindre à nouveau le rang de la foule. Voilà pourquoi tous rêvaient d'ascension et pourquoi aucun de ceux ayant quitté Mornhîngardh n'y remettaient les pieds. « Ça ne m'empêche pas de continuer un peu à faire les guides touristiques cependant. », finit-il par conclure avec un haussement d'épaule.

Il pencha la tête sur le côté et ferma les yeux, réfléchissant au prochain lieu où il pourrait la mener. Étrangement, son cerveau avait directement éliminé les différentes propositions que la jeune femme lui avait faite. La galerie d'art aurait pourtant pu être une bonne idée, en effet. Il avait d'ailleurs entendu dire qu'une avait réussie à obtenir les droits pour une exposition temporaire d'un artiste Alfar réputé d'Innasgardh. Il n'avait pas encore prit le temps d'aller voir. Il avait même du mal à croire que ce puisse être vrai. Alors, se souvenant des différents propos tenus par l'Orine, il eut une idée. Une idée qu'il avait rejeté plus tôt. « Suis-moi. », fit-il simplement avec un geste de la main en prenant la direction de la sortie. « Est-ce que tu as déjà été à Melohorë ? ». Ce pouvait-être étrange venant de la part d'un enfant des ronces d'évoquer le territoire des Ygdraës. « Au final, la nature est peut-être aussi cruelle là-bas qu'elle ne l'est chez nous. », ajouta-t-il tandis que le couple traversait les rues et ruelles. Il avait prit le temps de se renseigner sur ce territoire avant – après également – de s'y rendre pour l'épreuve Ygdraë pour la Coupe des Nations. Un véritable échec, quoi que l'on puisse en dire. Un sourire cruel vint se peindre sur son visage cependant. Car ce n'était pas à ça qu'il pensait actuellement. Les disparus dans cette forêt ne se comptaient pas. Elle grandissait et s'abreuvait sur le sang des ennemis du peuple sylvestre. Oh, le Sarethi n'allait pas jusqu'à dire que la race Alfar valait mieux. La Forêt des murmures avait son lot de fantômes elle aussi, depuis le temps. Toutefois, tous savaient, y compris par-delà les frontières de la Forêt, que la mort rodait continuellement autour de Drosera et de ses bois pendant que ces Elfes se font passer pour naïfs, tendres et fleurs bleus tandis qu'ils piétinent sans même y songer ces mêmes personnes venus pour les brûler, eux et leur forêt. « Mais elle n'en reste pas moins différente. Lumineuse et colorée. ». Tape à l’œil, en d'autres termes. Le duo passa devant le passage menant aux Plateaux Supérieurs. La charrette n'avait pas bougé. Dans l'état actuel, il aurait été plus intelligent d'aller se poser en attendant que la procédure se fasse, ce qui risquait de prendre un certain temps. Il supposa que c'était pour permettre à Bellone de retrouver plus facilement le groupe. « D'ici quelque jours va débuter Llarum. Ce ne sera pas la meilleure saison pour se rendre en forêt, les précipitations sont importantes à cette période. ». L'avantage, c'était que la brume était moins importante. L’inconvénient, c'était que les inondations était fréquentes. « A l'origine j'avais ça de prévu. Faire un tour à l'extérieur avant de risquer être bloqué en ville pendant toute la prochaine saison. ». Il fit un signe à la garde extérieur en passant devant eux. « Même s'il y a quelques bestioles qui traînent, elles s'approchent rarement trop de Drosera. ». Rarement ne signifiait pas jamais cependant, il ne fallait jamais l'oublier. « Notre Nature est plus sombre. Plus discrète. Alors, par convention, le monde l'a classé comme étant "mauvaise". ». D'autant que, le peuple Alfar ayant apprit à faire sienne cette nature, les choses n'ont pu aller que dans ce sens. Un rictus se dessina dans le coin de ses lèvres. « Ce qui est ridicule. », ajouta-t-il. « Il n'y a de mauvais que l'utilisation qui peut en être faite, peu importe qu'elle soit resplendissante ou ténébreuse. ». C'est la même chose pour tout d'ailleurs. Y comprit pour les objets... Ou les hommes.
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Sam 23 Mai 2020, 15:58


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Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit.


Bellone se mordilla la lèvre. Oui, maintenant qu’elle l’entendait dire, elle se sentait idiote d’avoir proposé une telle chose. Elle avait oublié que la race des Alfars pouvait se révéler si sectaire. Sans doute le formuleraient-ils autrement – des élitistes, peut-être, mais cela revenait exactement au même, finalement. On séparait les êtres d’exception, les mettant sur un piédestal alors que les personnes médiocres ou pire, banales et méconnues, étaient regardées de haut, avec mépris et dégoût. C’étaient des notions très étrange pour la jeune fille. Les Orines étaient élevées dans un climat tout à fait différent. Bien sûr, l’objectif était le même : atteindre la perfection, un degré d’éducation suffisant pour leur permettre de plaire à leurs maîtres et pouvoir leur venir en aide. Mais cela ne les empêchait pas d’établir des liens de complicité, des amitiés sincères et profondes. Les relations avec leurs pairs était aussi opposée que la lune et se soleil ou le ciel et la terre. Cela devait être particulièrement éreintant. Ne jamais pouvoir faire confiance à ses camarades. Toujours devoir se méfier. Surveiller ses arrières pour ne pas se faire empoisonner ou poignarder… Une atmosphère étouffante. Était-elle vraiment prête pour cela ? Elle n’en était pas certaine. Le simple fait d’y songer suffisait à lui créer une boule nerveuse dans le ventre. Mais elle n’avait pas vraiment le choix. Marcus avait établi une Liste et elle avait été désignée pour servir un homme. Elle apprendrait à l’aimer, à se faire à ses coutumes. Avec le temps. « Oui je… J’ai été sotte de dire cela. Excuse-moi. » Bellone se gratta la tête en lâchant un rire gêné. Elle s’arrêta et replaça ses mains devant elle, posant son regard émeraude sur l’enfant. Quel âge avait-il ? Il ne devait même pas avoir quinze ans. Et pourtant, il avait déjà conscience de la dureté du monde qui l’entourait, des règles qui régissait cet univers cruel dans lequel il devrait évoluer pour le restant de sa vie… La brune ne put s’empêcher d’éprouver un peu de peine pour lui. Elle la refoula bien loin néanmoins. « C’est très gentil de votre part, merci. » répondit la fille de Maëlith à sa proposition de continuer à la conduire à travers la ville.

L’Orine suivit l’Alfar en silence, se concentrant davantage sur l’architecture que sur son guide. Il lui sembla reconnaitre quelques bâtiments sur leur chemin, et elle se demanda vaguement où est-ce qu’il avait décidé de l’emmener. « Mmh non, jamais. » répondit Bellone. Jusqu’à présent, elle avait surtout passé son temps à chercher un homme capable de répondre à ses énigmes. Lorsqu’elle se rendait quelque part, c’était parce qu’elle devait y rencontrer l’homme en question. Cela lui avait permit de beaucoup voyager, de découvrir le monde et ses injustices, mais beaucoup lui restait encore inconnu. La nomade écouta les précisions de l’enfant sur la forêt des Ygdraë. Lorsqu’elle reconnu l’endroit qu’ils avaient quittés et aperçu Sun-Hi et leur garde du corps, la jeune femme fronça les sourcils, déçus. Elle fut néanmoins rassurée en le voyant continuer à marcher, se dirigeant vers la forêt. Elle l’y suivit, retenant difficilement son sourire. « Peu de gens voient les choses de cette façon, pourtant… Et c’est bien dommage. » Cela peinait la fille de Maëlith de constater que les gens pouvaient se révéler si prompts à juger les créations de Phoebe. Selon elle, il y avait de la beauté en toute chose, même ce que le commun des mortels considérait comme sombre et dangereux, lais et repoussant… Pourtant, c’était dans toute cette obscurité que la beauté s’épanouissait le mieux, selon elle. Elle ne doutait pas un instant que la nature sauvage et indomptable de cette forêt lui plairait davantage que le paysage lumineux et accueillant décrit par le plus jeune. « Ceci dit, cela vous assure une protection supplémentaire, je suppose. Les sots sont plus prompts à s’aventurer là où Mère Nature se montre plus généreuse, où les fleurs et autres merveilles se font plus abondantes. Ca signifie que la muraille naturelle qui entoure Drosera dissuadera plus simplement les gêneurs de s’aventurer jusqu’à vous. C’est ce que vous recherchez, non ? » Il n’y avait pas de jugement dans sa voix. L’Orine essayait juste de comprendre. En ce qui la concernait, elle ne se sentait pas le moins du monde gênée à l’idée de devoir rester ici, entourée de cette flore plutôt que de celle de Melohorë. « Alors, quelle plante veniez-vous chercher ? » Elle se rappela ce que lui avait dit plus tôt l’elfe noir. « Est-ce pour votre parfum, que vous avez besoin de cette plante ? » Le duo s’enfonça entre les arbres. « Est-ce que… Est-ce que vous avez souvent eu l’occasion de rencontrer des étrangers ? »

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Jämiel Arcesi
Jeu 10 Sep 2020, 19:13

Où germent d'épineuses fleurs, la rose s'épanouit
L'Alfar posa un regard sur l'Orine lorsqu'elle développa sa pensée avant de se concentrer de nouveau sur la Forêt. Chercher la protection de celle-ci ? « C'est possible. ». C'était ce qu'il se disait tout du moins, indépendamment des Plateaux, et il est vrai que cela semblait plutôt bien fonctionner jusqu'à présent. « Même si cette "muraille" ne semble pas repousser tout le monde en réalité. Elle a une étrange tendance à attirer certaines personnes également. ». Les idiots, qui se voyaient plus forts qu'ils ne l'étaient et pénétraient la forêt pour l'affronter elle, sa magie et ses occupants. Les déprimés aussi, ceux qui avaient oubliés le sens des mots "joie" et "espoir" et s'étaient déjà plongés corps et âme dans les bras glacés de la Mort alors même que le souffle de la Vie caressaient encore leurs lèvres, et venaient chercher l'exutoire dans les ténèbres et les murmures des bois. Ceux-là ne ressortaient jamais des limbes obscures dans lesquelles ils s'enfonçaient volontairement et personne à Drosera n'avait la sombre idée des identités, des visages ni même du nombre de ces misérables s'y étant évanouis. Il arrivait parfois qu'un cadavre fût retrouvé, en plus ou moins bon état. Tout dépendait du temps qu'il y avait passé, solitaire et silencieux, si la microfaune avait été seule à s'occuper de sa décomposition ou si de plus grands charognards avaient fais de la carcasse leur repas.  Il en était venu où les ossements se fondaient aux racines des ligneux et au humus du sol. D'aucun des Elfes sombres n'était coupable du sort de ces hommes et de ces femmes. Ils étaient les seuls responsables de leur trépas.

Un sourire amusé se dessinait sur le visage du Sarethi comme il jeta une nouvelle et vive œillade à Bellone. Elle était bien curieuse. « Non, ce n'est pas pour le parfum que je voulais rejoindre la forêt. » commença-t-il en repoussant une branche. « Malgré les jardins, certaines plantes ne poussent que sous le couvert des bois. Vethres est la dernière saison la plus propice pour rejoindre la Forêt, tant que l'on ne s'éloigne pas trop et que l'on fait attention où l'on met les pieds. » ajouta-t-il en s'arrêtant un instant, montrant d'un signe de tête un terrier à quelques pas, lové entre les racines d'un arbre. Aussi s'en éloigna-t-il, ne préférant pas chercher à savoir quel genre de créature y résidait ni même à la provoquer en s'approchant de trop prêt. Ce qui était dommage parce que juste à côté se trouvait ce qu'il cherchait. Mais il avait une chance sur deux de tomber sur une bête en gestation, et ces dernières n'étaient pas les plus accueillantes. « C'est une sorte de fougère que je veux récupérer. Comme celle-là. » précisa-t-il en indiquant l'herbacée qu'ils avaient dépassés. « Celles qui ne poussent qu'à l'état sauvage ne sont pas les plus simples à cueillir. ». Et ce ne serait pas la première fois qu'il rentrerai bredouille.

Jämiel arqua un sourcil. « Non, pas vraiment. Les visites sont peu communes et n'ayant pas eu l'occasion de prendre les routes, je n'ai pas souvent eu l'occasion de rencontrer des personnes étrangères. ». Même si Omi'Ake lui avait offert un panel important des races que pouvait offrir les Terres du Yin et du Yang. Il avait même eu l'occasion d'y croiser sa cousine. « A voyager comme vous le faites, toi et ton groupe, je suis certain que vous avez eu bien plus l'occasion de faire des rencontres que moi ou la moitié des Alfars de Drosera. ». Comme il s'arrêta - ils s'étaient suffisamment éloignés et continuer serait dangereux, la Forêt n'épargnait pas les Enfants de Dothasi, quand bien même ces derniers se soient installés en son sein - un sourire vint se peindre sur le visage du Sarethi. En cela les deux êtres étaient bien différent. « Ça ne te fera pas bizarre ? » l'interrogea-t-il en posant un œil sur l'Orine. « T'installer dans un endroit si reculé et renfermé. Ce n'est pas la même ambiance que les heures de voyages. ». Loin de là. C'était même un tout autre monde que Bellone cherchait à intégrer et il se demandait seulement si elle s'en rendait pleinement compte. Son regard se porta sur les environs. « Hum. ». Ce ne serait pas cette fois-ci non plus. Tant pis, il aurait d'autres occasions, même s'il devrait laisser passer Llarum avant de pouvoir faire une nouvelle tentative. Il se tourna finalement vers l'Orine. « Tu es sûre de toi ? ». L'Alfar marqua un temps avant de préciser sa pensée. « Drosera est probablement aussi amorale que la forêt qui la protège. Est-ce que tu seras capable de vivre dans une ville comme celle-là ? »
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