Haru était plus que ravie d’être tombée sur Zeryel. Proche ami d’Alcide, il avait pu lui parler longuement de l’école où elle devait bientôt se rendre. Ils avaient discuté des activités qu’il pratiquait là-bas – dont le Puffball –, de l’ambiance, des personnes que l’Ange jugeait qu’il valait mieux éviter – telle que Susannah Dæloran –, des cours qu’il aimait et de ceux qui le laissait de marbre – comme les statues ! avait-elle commenté en riant. L’Orine l’avait écouté avec une attention toute particulière, concentrée et enthousiaste à la fois. Elle avait quitté l’Ange avec le vif espoir de le revoir rapidement, car il lui avait paru très sympathique. En cheminant entre les œuvres d’art, seulement accompagnée de sa solitude, elle se fit la réflexion qu’elle lui avait parlé d’Onikareni sans même lui demander d’où il venait. Stenfek, Bouton d’Or ou Sceptelinôst ? La cité indépendante, sans doute. Ou bien il ne collait pas du tout à l’archétype du ressortissant des deux autres territoires, possibilité qui n’était pas à exclure.
L’Hanatsu poursuivit sa découverte de cette Iyora hérissée de marbre, de calcaire, d’obsidienne et de toutes ces pierres que jamais elle n’aurait su identifier. La sérénité des lieux lui procurait un apaisement tel qu’elle avait la sensation que ses poumons pouvaient accueillir plus d’air que de coutume. L’allée des sosies, lut-elle sur un panneau, petit écriteau de bois aux lettres élégamment gravées. Un sourire affleura sur ses lèvres, et elle s’engagea sans hésiter sur le chemin. Émerveillée, elle identifia les visages finement sculptés de personnalités connues, et d’autres qu’elle ne parvenait pas à reconnaître – elle avait encore tant de gens et de choses à découvrir et à apprendre. « Oh ! Adam ! » Elle s’arrêta devant la statue qui reflétait le physique de l’Aisuru de sa mère – du moins, celui qu’il arborait la dernière fois qu’elle l’avait vu. Son sourire taquin, ses mèches qui lui tombaient devant le visage – blondes, bien que la couleur ne fût pas rendue. Elle sourit. Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas vu.
Comme une jeune femme – une Orine – s’arrêtait près d’elle, elle lui glissa une œillade intriguée. Elle leva le regard sur la statue qu’elle admirait, avant de céder à sa curiosité. « Bonjour. » La brune se tourna résolument vers l’inconnue, les mains nouées dans son dos et un sourire avenant accroché au visage. « Cette allée est vraiment amusante. C’est aussi quelqu’un que vous connaissez ? » s’enquit-elle, avant de se présenter. « Je m’appelle Haru Araé, enchantée. »
Message I – 574 mots
Sól ~ Réprouvé ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 2054 ◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Bellone reporta son attention sur le plan que l’organisatrice lui avait dessiné. Elle était à la recherche des statues de Deirdre Malvulius. L’Alfar était réputée avoir créé plusieurs statues en s’inspirant des Selothan, ces gigantesques créatures de pierres capables d’exécuter les basses besognes des Elfes Noirs, qui auraient commis des atrocités avant d’être mis en déroute par les alliances de leurs ennemis. Mélancolique de cette gloire passée, et peut-être de la crainte que son peuple avait autrefois inspirée, l’artiste aurait redonné vie à ces monstres au travers de ses œuvres. Un hommage, selon elle. Evidement, son travail n’était pas comparable aux vestiges de son peuple. Si la vie leur était insufflée, ce ne serait qu’au travers de ses propres dons. Elle avait beau avoir créé une armée, sa magie n’était pas jugée suffisamment puissante pour représenter une menace. La Disgracieuse avait témoigné son envie de voir de ses propres yeux ce travail, mais elle s’était égarée dans la cité angélique. Elle avait trouvé une Orine responsable de l’évènement qui avait pu lui indiquer le chemin sur un bout de parchemin.
« Ce doit être par là… » murmura-t-elle en avisant le petit écriteau de l’allée qu’elle s’apprêtait à traverser. Elle s'enfonça à travers les rangées de silhouettes en pierres, marbres et autres granites. Leurs faciès lui évoquaient parfois quelque chose, d'autres fois non. La politique internationale ne lui était plus parvenue, durant sa vie cloîtrée au sein de Drosera. La Majestueuse retenait aussi bien les informations à l'intérieur qu'à l'extérieur. Son sommeil artificiel ne l'avait pas aidé non plus : elle avait manqué de nombreux événements, et les personnalités associées lui étaient pour la plupart inconnues.
Pourtant, au milieu de ce dédale de visages, l'un d'entre eux attira l'attention de la brune, suffisamment pour lui faire ralentir sa marche, jusqu'à s'arrêter totalement tandis qu'elle fixait ce qui lui semblait être un visage familier. Elle mit quelques temps avant de comprendre à qui lui faisait penser la statue. Distraitement, elle passa une main là où Andrea avait marqué sa peau. Bellone se retourna vers la jeune fille qui l'avait tiré de ses pensées. « Bonjour. » répondit la Sœrei. Elle se para d'un sourire face à l'enthousiasme de sa consœur. « Oui, c'est amusant. » Elle reporta son attention sur la figure de l'homme. « Mmh... On dirait quelqu'un que je connais oui, mais... Je ne suis pas certaine qu'il s'agisse du véritable modèle. » Andrea avait beau être talentueux, il n'était pas encore assez connu pour que son visage paraisse au milieu de ce jardin de célébrités. « A qui vous faisait il penser ? » demanda la plus âgée. « Enchanté, Haru. Je suis Bellone Blaise. » Sa mère avait renoncé à son nom d'Orine lorsqu'elle s'était mariée à son père. L'Orine portait l'héritage d'une famille qu'elle n'avait jamais cherché à découvrir. « Est ce que l'exposition vous plaît ? » demanda-t-elle. « Y a-t-il quelque chose qui vous ai interpellé en particulier ? »