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 [Q] - Ambivalence | Stanislav

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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 3919
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Priam & Freyja
Dim 07 Juin 2020, 11:29




Ambivalence

En duo avec Stanislav


Intrigue : Après avoir rêvé ensemble du Lärtneesh, Stanislav et Laëth se retrouvent à Amestris durant la Coupe des Nations.

Ce RP se situe pendant : Frappe-moi, accable-moi, mutile-moi.
RP liés : Dans la peine ou la joie, rien sur terre ne nous vaincraLärtneesh.


Non loin de son lieu de résidence, elle avait trouvé une bibliothèque. L’austérité encrassait l’endroit comme elle le faisait pour tous les lieux de la capitale sorcière. La plupart des livres traitait de sujets qui n’avaient rien de réjouissant. Toutefois, l’Ange y trouvait un certain réconfort, en ce sens que c’était tout de même un bâtiment consacré aux ouvrages qui lui permettait de couper avec sa détention plus ou moins consentie. Ce n’était pas la maison qu’on lui avait attribuée et au sein de laquelle la torture attendait de naître. Toutes les pressions qui y étaient rattachées l’abandonnaient dès lors qu’elle franchissait le seuil de la bibliothèque. Seuls les gardes la suivaient jusqu’à l’intérieur.

C’était un monde à part, à l’odeur parcheminée et au silence tranquillisant – quoique l’atmosphère noire lui conférât une once d’angoisse. Même les regards mauvais des enfants d’Ethelba paraissaient moins lourds à l’Ailée. Pourtant, dans cette salle, elle dénotait. L’aura qu’elle dégageait pouvait difficilement tromper autrui. Même les stigmates de sa souffrance peinaient à en diluer la clarté. Qu’elle le voulût ou non, qu’elle fût capable de le prouver ou non, elle demeurait un être lumineux, dont le caractère céleste écœurait les Mages Noirs autant qu’il les intriguait. Leurs ténèbres l’appelaient et la répugnaient. Elle songeait à Kaahl et son cœur s’écroulait. Comment pouvait-elle l’aimer, s’il était comme eux, même juste un peu ? Comment aimer un Sorcier quand on était une Ange et une fille de Réprouvés ? Le ballet des lunes avait fomenté un doute quant à sa nature, mais qu’adviendrait-il si l’ombre jetait sur son essence un éclairage indubitable ? L’appréhension, la tristesse et l’ire l’étreignirent, sursaut de lumière dans la tornade qui l’emportait un peu plus chaque jour.

Ses doigts coururent sur la tranche de quelques livres, et ce contact l’apaisa. Laëth s’enfonça entre les rayons. Elle allait retirer un ouvrage de son étagère lorsqu’un pressentiment la poussa à se retourner. Entre l’interstice séparant les couvertures d’une nouvelle strate de bois, deux yeux perçants l’observaient. Elle les connaissait bien. « Stanislav ? » Vive, elle contourna la bibliothèque qui les séparait. En quelques pas, elle se trouva à une distance respectable du Sorcier. L’écho du rêve la secoua. Elle le dévisagea tant avec méfiance qu’avec curiosité. Une pointe d’empathie creusait sa rétine. Sans pouvoir l’expliquer, l’Aile Blanche avait l’impression de tout savoir de lui. La désagréable sensation que cela ne pouvait pas être qu’un simple songe la rongea encore. Elle pensa à Jun et à la similarité du rêve qu’elle avait fait à son sujet. Son corps se tendit et elle demanda, sans chercher à cacher son agressivité, le menton relevé et les prunelles défiantes : « Vous m’espionnez ? » Il éveillait chez elle des sentiments ambivalents.



Message I – 455 mots




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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Dim 07 Juin 2020, 15:43


Home par Jacob Janura

Stanislav releva le regard de son encyclopédie. Lorsque ses yeux se posèrent sur la silhouette, son cœur manqua un battement. C'était elle. Celle qui avait hanté son esprit depuis plusieurs mois déjà. Celle qui l'obnubilait. Laëth Belegad... En chair et en os. Le sorcier déglutit avec difficulté. Il sentit ses membres trembler, fébriles. S'il n'avait pas été assis sur une chaise, il serait peut-être tombé à la renverse, tant l'émotion le submergea...

Lorsqu'il était rentré à Amestris pour célébrer la prise de la Terre Blanche - en réalité, pour recevoir de nouveaux ordres de Nostradamus - Stanislav avait décidé de s'intéresser un peu à la Coupe des Nations qui se déroulait à la Capitale. Après avoir passé tant de mois en autarcie, sur son île, il devait admettre s'être très peu intéressé aux autres concours mais puisque celui-ci mettait son peuple à l'honneur, il s'était forcé à y porter un peu d'intérêt. Lorsqu'il avait découvert l'identité de la participante angélique, son cœur s'était emballé. La joie l'avait transcendée : c'était là l'occasion de lui parler à nouveau. Il n'avait fait que penser à elle, depuis tout ce temps, et l'idée d'enfin pouvoir la retrouver l'excitait. Le Mage noir avait essayé de la contacter, de l'approcher, mais les gardes la maintenaient farouchement éloignée de tout individu suspect. Il avait visiblement été classé dans cette catégorie. Il n'avait pas eu l'opportunité de l'aborder. Il avait cependant entendu quelques rumeurs, selon lesquelles l'Ange s'était rendue, à plusieurs reprises, dans une bibliothèque, non loin de l'endroit où elle était hébergée. Depuis qu'il avait entendu cela, le brun avait pris l'habitude de s'y rendre chaque jour, dans l'espoir fou de l'y croiser. Ca ne s'était jamais produit.

Jusqu'à ce jour.

Le Dementiæ suivit la brune du regard, luttant contre l'impulsion de foncer sur elle pour l'enlacer, la serrer contre lui, humer son parfum, lui dire à quel point il l'aimait, à quel point elle lui avait manqué... Ses deux nouveaux meilleurs amis l'en empêcheraient. Il l'observa, aussi discrètement que possible. C'était inutile : la simple présence de la Belegad avait attiré tous les regards. C'était, après tout, l'une des fameuses concurrentes. Après quelques secondes, le brun se releva, prenant avec lui son livre. Aussi naturellement que possible, il se dirigea vers l'allée où s'était rendue Laëth. Se forçant à ignorer les gorilles qui l'accompagnait, Stanislav tourna dans le rayon juste avant celui qu'avait choisi sa dulcinée. Là, il fit mine de chercher un livre. A la place, il trouva un endroit d'où il put observer sa cible, sans se faire repérer. Elle était tellement... Parfaite. Il en eut le souffle coupé. Il avait l'impression de la connaître par cœur, jusque dans les moindres détails, sans pouvoir se l'expliquer. Sans s'en rendre compte, il soupira, après avoir retenu sa respiration plusieurs secondes : l'instant suivant, son regard croisait celui de la brune.

Son prénom, dans la bouche de l'Ange, provoqua des fourmillements dans tout son corps. Pourtant, l'éclat sombre qu'il capta dans ses prunelles lui firent peur. Écarquillant les yeux, il tourna les talons et essaya de fuir. Trop tard. Elle l'avait coincé, lui bloquant toute retraite. Nerveux, il esquissa un maigre sourire. « Bonjour, Laëth... » murmura-t-il. Il était impressionné. Tout à l'heure, lorsqu'il était encore à l'abri derrière sa cachette de livres, il n'avait éprouvé aucune difficulté à l'admirer, à l'observer fixement, à détailler chaque parcelle de son anatomie. Maintenant qu'elle lui renvoyait son regard, il était incapable de monter plus haut que son nez.

« Oh, non j'étais simplement en train de... » Il essaya de nier. N'y parvint pas : l'anxiété lui serra la gorge. Il ne trouva la délivrance que dans l'aveux. Honteux, il baissa le regard, tel un enfant. « Je vous observait. » admit-il. Il ne voulait pas la mettre mal à l'aise. Il ne voulait pas qu'elle le craigne. « Je ne voulais pas vous déranger... Je sais que vous êtes très occupée... » Il garda le silence une seconde. Puis un détail le percuta enfin. « Vous... Vous vous souvenez de moi ? »

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Priam & Freyja
Jeu 11 Juin 2020, 10:01




Ambivalence

En duo avec Stanislav



Sa conscience s’éveillait doucement à des réalités plus abstraites. Se détacher du concret et du matériel n’avait rien d’aisé, et son esprit exerçait encore quelques résistances. Au fond d’elle-même, elle savait que ce rêve n’avait rien d’anodin. Elle avait vécu une vie, a priori celle de Stanislav, avec tant de précisions qu’elle ne pouvait l’avoir inventée. Parfois, des sentiments qui n’étaient pas les siens rongeaient sa poitrine. La colère envers un père qui n’était pas Vrael, le mépris à l’encontre d’une sœur qu’elle n’avait pas, l’amour malade pour une femme qu’elle n’avait jamais vue, la fascination pour les bouts de cadavres qui formaient Diane – ce souvenir lui arracha un frisson d’horreur. Et tous ces visages et ces noms qu’elle n’aurait pas dû connaître. Tout cela l’effrayait, d’autant plus lorsqu’elle sentait que les sentiments du Sorcier s’imbriquaient aux siens – s’il s’agissait bien des siens. En un sens, c’eût été rassurant. Elle eût été certaine de ne pas devenir complètement folle, à expérimenter des ambivalences qui n’avaient pas lieu d’être.

Le problème, c’était qu’admettre que ce rêve n’en était pas tout à fait un revenait à devoir prendre deux éléments en considération. Premièrement, le brun l’avait sûrement fait aussi, et savait d’elle autant de choses que s’il avait violé son esprit, son cœur et son âme. Deuxièmement, d’autres songes pouvaient ne pas en être. Elle repensa à celui qu’elle avait fait récemment, durant lequel elle était nue, attachée à un autel par des ronces. Au réveil, la sensation demeurait poignante. C’eût été trop horrible. Insoutenable. Impossible. Une petite voix, la même que celle qui lui hurlait sa haine à l’égard de Kaahl, soutenait le contraire. Pourquoi ne pas agir de la sorte, quand on était un Sorcier ? Pourquoi ne pas brutaliser les autres ? Pourquoi s’en priver ? Les souvenirs de Stanislav lui avaient prouvé que la souffrance modelait leur quotidien.

Laëth inspira. « Oui. » Elle ne s’en souvenait pas, avant le rêve. Elle n’ajouta rien. Dans son dos, elle sentait les regards des deux Sorciers armés qui l’escortaient. Ils se tenaient non loin derrière elle. Ils observaient, attentifs. Par instants, elle se demandait s’ils n’espéraient pas qu’il lui arrive malheur. Ils empêcheraient cela, parce que le plaisir de la voir souffrir n’excéderait sans doute jamais ce qu’ils subiraient si une seule plume lui était arrachée. Quoique les Mages Noirs et les Ailes Blanches se fussent alliés pour reprendre la Terre Blanche, ils n’étaient pas des amis naturels. Le moindre dérapage aurait pu conduire à un incident diplomatique. Son regard vert s’ancra à celui de Stanislav. Si ses pensées étaient effrayantes, elles ne pouvaient se changer en actes. Avec lui, elle ne craignait rien. Même s’il l’avait voulu, et alors même que la dépression nuisait aux réflexes de l’Ange, il n’aurait pas pu la briser comme une vulgaire brindille.

Ses yeux verts scrutèrent le visage du Sorcier. À l’issue de leur entrevue onirique, elle lui avait fait une promesse. Son silence en échange de sa présence. Combattre le mal. Devait-elle s’y tenir ? Était-ce réel ? Possible ? Il n’avait pas l’air de s’en souvenir. Elle aurait pu lui demander. Peu importait qu’il la prît pour une illuminée. Le seul risque était qu’il mentît pour la manipuler. Elle ne portait pas la bague de Lagherta. Il aurait pu. « Y a-t-il un problème ? » demanda l’un des gardes d’une voix sifflante. Il y eut un moment de flottement, puis elle répondit : « Non. Je le connais. » L’Ailée jeta un regard aux livres dont il étudiait précédemment la tranche. « Vous ne me dérangez pas. Vous m’avez juste surprise. » C’était peut-être stupide, de jouer le jeu. Qu’avait-elle à y gagner, désormais ? Quelle importance, s’il criait sur tous les toits que Kaahl était un espion magicien chez les Sorciers ? La culpabilité la gifla. Elle ne pouvait pas. Elle ne se le serait jamais pardonné. Ce qu’ils avaient à régler ne pouvait pas se faire par des coups de couteau dans le dos. C’était sans doute une méthode chérie par les disciples d’Ethelba : elle ne s’y abaisserait pas. La Lumière devait dominer tous ses actes. « J’aurais pensé que vous fêteriez la victoire des Sorciers en Terre Blanche, plutôt que de venir vous enfermer dans une bibliothèque. Vous n’aimez pas célébrer ? » Elle devinait déjà les réponses. Elle savait qu’il adorait les livres. Elle les aimait aussi. « Vous êtes venu avec votre famille ? Ou vous habitez déjà ici ? » Par des questions détournées, d’apparence anodine, elle pourrait probablement démêler le réel du rêve. Il le lui avait pourtant dit : la curiosité est un vilain défaut.



Message II – 774 mots

Note : Tu peux jouer les gardes sans souci [Q] - Ambivalence | Stanislav 3298876942




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Stanislav Dementiæ
Jeu 11 Juin 2020, 14:52


Home par Jacob Janura

La réponse positive de l'Ange provoqua un rictus tremblotant au coin de ses lèvres. Elle se souvenait de lui. Est ce que cela signifiait qu'il avait fait une aussi grande impression sur elle que réciproquement ? Non, sans doute pas. Il n'était personne. Qu'un moins que rien. De ceux que l'on envoie s'exiler sur une île sans plus jamais y repenser, à part lorsque l'on a, à nouveau, besoin de ses services ! Pourtant... Pourtant, elle ne l'avait pas oublié. Ça devait bien signifier quelque chose, non ? A la fois nerveux et excité par cette nouvelle, le sorcier osa relever le regard pour affronter celui de la femme, un sourire timide sur ses lippes. Le contact visuel ne dura que quelques secondes téméraires avant que l'aura de la concurrente ne le force à nouveau à détourner le regard.

L'intervention du garde fit frémir de crainte le brun. Il avait pensé, pendant un instant, qu'elle le vendrait. Qu'elle le jetterai en pâture à ses chiens de garde pour qu'ils la débarrasse de sa présence nuisible... Mais non. A son plus grand étonnement, elle leur assura que tout allait bien... A nouveau, un sourire : finalement, il ne l'effrayait pas, et cela le rassurait.

A l'évocation des célébrations, le brun fit la moue. « Je l'ai déjà fêté. » bougonna-t-il d'un air contrarié. Il avait, effectivement, participé à une soirée. Ce genre de mondanité n'était pas fait pour lui, cependant : il s'y était ennuyé à mourir et, à vrai dire, son exile avait rendu les interactions sociales plus difficiles encore qu'à l'accoutumée. L'annonce de Nostradamus l'avait encore plus contrariée. S'il l'avait pu, il se serait même évité la peine de s'y rendre, mais son père avait insisté, afin qu'il y rencontre un interlocuteur avec lequel il serait amené à coopérer pour sa prochaine mission. « Je n'aime pas vraiment ce genre d'activités. » résuma-t-il. « Et... Je ne réside pas ici. Du moins, pas de façon permanente. » Il hésita une seconde avant de parler de son géniteur : il ne voulait pas s'attarder sur lui. « Mon père vit ici, en revanche. Je loge là-bas pour le temps de mon séjour à la capital. » Il grimaça à l'idée de la durée qui l'attendait encore. Le plus tôt il partirait, le mieux il se porterait... Ceci dit, repartir signifiait ne plus revoir Laëth, et cette idée le peinait.

« Et... Et vous ? » demanda-t-il. Il osa esquisser un pas léger dans sa direction, les rapprochant très légèrement, sans que la proximité n'en devienne intrusive le moins du monde. « Les Anges... Vous aussi, vous avez annexé une part de la Terre Blanche. » dit-il. Les mots semblaient avoir du mal à sortir de sa bouche. Il se faisait violence pour ne pas prendre ses jambes à son cou et partir le plus vite possible. Malgré sa joie de revoir la brune, il ressentait une impression d'infériorité qui le mettait mal à l'aise. « Est-ce que vous l'avez célébré également ? » Ce devait, après tout, être une source de réjouissance pour les Vertueux, même si ce n'était pas à eux que l'on prêtait cette réussite militaire. « Est ce que vous aimez participer à ce genre d'activités ? »

550 mots



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Priam & Freyja
Mar 30 Juin 2020, 23:42




Ambivalence

En duo avec Stanislav



Elle écouta ses réponses avec attention. Effectivement, elle savait qu’il ne vivait pas ici. Son père l’avait envoyé en exil sur Orahza, notamment pour y construire un laboratoire. C’étaient ses comportements déplacés à l’égard des jeunes femmes qui avaient conduit à l’écarter de la capitale sorcière. Lorsqu’ils s’étaient rencontrés, à l’époque du bal des Révélations, il aurait pu essayer de lui faire subir le même sort. Elle avait été totalement subjuguée par celui qu’elle ignorait être Kaahl, si bien qu’elle avait prêté très peu d’attention à Stanislav. Déjà à cette période, il se dégageait du Mage un charisme épatant. Il l’avait charmée si aisément que, lorsqu’elle repensait à ce souvenir, elle se faisait l’effet d’une enfant ignorante et naïve. Peut-être que si elle avait été plus forte, elle ne se trouverait pas dans la situation présente – amoureuse d’un homme aux multiples visages, qui n’était sans doute jamais ce qu’il laissait paraître. Ses iris verts scrutèrent Stan. Lors de leur rencontre, elle voguait entre deux mondes, entre la réalité et celle que sa danse avec le Mage avait créée, le temps de quelques minutes. Le Sorcier aurait pu s’en prendre à elle car ils évoluaient alors sur un pied d’égalité.

Leurs retrouvailles n’avaient rien de semblable. L’Ange expérimentait ce que d’autres avaient pu ressentir à son égard – et ce que les plus puissants pouvaient encore songer en la regardant. Elle ne se sentait pas menacée. Elle savait quels noirs desseins grouillaient dans l’esprit torturé de Stanislav, mais elle avait conscience que, même sans les gardes, même avec la fatigue qui l’accablait, elle aurait pu le mettre au tapis. C’était une sensation assez étrange, qui soulevait bien des questions. Elle n’était plus une gamine et sa puissance n’était plus anodine. Ce qu’elle faisait avait plus de poids, plus de conséquences. De son pouvoir découlait des devoirs, qu’elle ne parvenait pas encore à délimiter. La protection d’autrui, la défense d’intérêts primordiaux, de libertés, de droits, la préservation de la paix ou la conduite de la guerre, et tant d’autres possibilités qu’elle peinait à échelonner.

Lorsqu’il s’approcha, la jeune femme ne bougea pas. Elle le laissa poser ses questions, avec en arrière-fond la pensée qu’à force de l’interroger, il risquait de soupçonner la nature ambivalente du rêve qu’ils avaient partagé. Elle frissonna. Pourquoi les Ætheri l’avaient-ils mis sur son chemin ? Pourquoi les faire se rencontrer dans un univers sur lequel ils n’avaient aucune emprise ? Pourquoi lier leurs vies et leurs sensations ? Pourquoi créer cette proximité ? « En temps normal, oui, j’aime bien. » Elle se rappelait de festivités, à Lumnaar’Yuvon. Elle devait parfois y traîner Priam, plus casanier et réservé qu’elle. « Mais j’ai participé à la prise de la Terre Blanche et ait été blessée pendant la bataille. » De bien des manières. « Alors j’ai passé une semaine à l’infirmerie. » Par réflexe, l’Ailée glissa sa main à sa taille marquée de la morsure du Vil. Lorsque ses pensées sombres s’agglutinaient, elle avait l’impression qu’un peu de son mal avait pénétré en elle. « J’ai un peu manqué les festivités, mais il paraît que ça n’a pas été grand-chose. Il y avait beaucoup trop à faire. » Les Anges avaient dû s’occuper des blessés, sécuriser le terrain récupéré en Terre Blanche, et surtout organiser le rapatriement, les soins et l’installation des esclaves secourus. Ils n’avaient eu que peu de temps pour célébrer la victoire. Au demeurant, les réactions étaient mitigées. Si chacun se félicitait d’avoir récupéré un morceau de leur ancien territoire, certains ne supportaient pas d’avoir dû s’allier aux Mages Noirs. C’était notamment le cas de nombreux enfants de Réprouvés, qui nourrissaient une haine singulière à l’égard de ce peuple. Une fièvre, tranquille mais pas moins répandue, agitait les esprits, qui s’impatientaient quelques fois de savoir si une reprise totale était possible. Il persistait, dans cette victoire, un goût de défaite. Elle n’en dit rien : elle n’oubliait pas chez qui elle se trouvait.

L’Immaculée se détourna de Stanislav, sans baisser sa garde. Ses doigts coururent sur la tranche de quelques livres, et elle en tira un d’une étagère. C’était un gros grimoire sur la Magie Noire. Elle avait commencé à se renseigner, en continuant à songer que l’ignorance eût peut-être été préférable. « Et qu’est-ce que vous faites à Amestris, si vous n’êtes plus là pour les festivités ? » Elle lui jeta un coup d’œil. « Vous vouliez assister à la Coupe des Nations ? » La brune passa devant lui, à distance raisonnable, et s’approcha d’une table. Elle posa l’ouvrage dessus.



Message III – 757 mots




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Stanislav Dementiæ
Mer 01 Juil 2020, 09:21


Home par Jacob Janura

« Vous êtes blessée ? On vous a fait du mal ?! » s'inquiéta Stanislav. Il s'était exprimé un peu trop fort, trop pour un lieu comme celui dans lequel ils se trouvaient. Il n'avait pu se retenir : ça avait été plus fort que lui et puisqu'il n'avait ni la patience ni la retenue nécessaire pour les contenir, ses mots avaient franchis ses lèvres sans qu'il ne se soucie de leur forme. C'était un véritable cri du cœur, l'expression de ses sentiments : ceux qui n'étaient pas entachés par le vice, par la noirceur propre à sa race. Ceux qui lui permettaient de s'inquiéter pour les êtres chers, de se soucier de leur bienêtre. Pour l'instant, ses intentions n'étaient pas malsaines : il était sincère dans son outrage, dans sa panique à l'idée que quelqu'un ait pu lui infliger une quelconque source de douleur, même si la guerre en était la cause - dans ce cas-là, il aurait préféré la voir enfermée dans une cage dorée, bien à l'abri de tout danger. L'ironie était qu'il ne voyait pas la peine qui transparaissait par tous les pores de sa peau : l'Ange suintait la détresse et le désespoir mais, dans son déni, il se refusait de croire qu'elle put être autrement que parfaite et radieuse. Surtout, il se refusait à essayer d'en chercher la véritable cause : une part de son subconscient reconnaissait là les coups durs de l'Amour et, malheureusement, il n'en était pas le destinataire. Sa jalousie l'aurait consumée, sa folie annihilée s'il s'était laissé aller à ces penchants. Il se contentait donc de tout miser sur un faux coupable : la guerre et ses horreurs, la Coupe des nations et le supplice qu'elle engendrait pour les âmes pures.

« Je suis coincé ici pour quelques temps. » Ça ne dépendait pas de lui. Le visage de l'homme se renfrogna et, tel un enfant boudeur, l'une de ses mains trouva une mèche bouclée sur laquelle il tira. « Mais c'est vrai que je peux en profiter pour assister à la Coupe des Nations... » Ou plutôt, à la participation de l'Ange. C'était désormais la seule qui l'intéressait. Il n'avait même pas trouvé le goût de se moquer de la démone, comme l'avait fait tant de sorciers. « J'ai... J'ai entendu dire que c'était difficile, pour vous... » Les rumeurs se propageaient vite. Peut-être pas autant que chez les Magiciens, mais les mondanités permettaient de propager les vilains mots plus rapidement que la peste. Les enfants du Chaos s'étaient montrés très bavards au sujet de la brunette, quand à son incapacité à produire un résultat satisfaisant : de leur bouche, il s'agissait d'une moquerie mais Stanislav n'y voyait là qu'un profond soulagement. Il ne désirait aucunement voir son Illusion se briser, la réalité dissoner avec son imagination et le portrait qu'il avait dépeint de la jeune femme. Il voulait la garder pure, innocente, bien qu'il fût déjà trop tard pour préserver l'une et que l'autre ne tarderait pas non plus à disparaître. « Est ce que vous avez besoin d'en parler ? » Il aurait volontiers proposé de l'aider mais, même dans son ignorance et sa bêtise, il réalisait que l'épauler dans cette tâche ne ferait que dépeindre une image terrible de lui. Ce n'était pas ce qu'il voulait inspirer. « J'imagine que vous ne devez pas apprécier ce qu'on vous demande de faire, ici. » L'homme porta sa main sur le rebord de l'étagère ; il fit glisser son doigt et s'avança encore d'un demi pas.

« Vous aimez lire ? » demanda-t-il. Il ressentait le besoin de trouver des points qui le rapprocherait d'elle. Un monde les séparait mais il gardait espoir de trouver un chemin capable de les mener au même endroit. Au même destin. « Vous chercher quelque chose pour vous distraire ou simplement des réponses pour avancer dans votre épreuve ? »

680 mots



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Ven 25 Sep 2020, 16:11




Ambivalence

En duo avec Stanislav



La précipitation de Stanislav la troublait. Elle savait qu’il se souciait d’elle, d’une façon qui serait sans aucun doute amenée à devenir malsaine et dérangée – si elle ne l’était pas déjà. Ses amours étaient empoisonnées, putrides et dangereuses. Fatales, même, parfois. Il ne s’en rendait pas compte, et c’était peut-être cette naïveté, inattendue et déplacée, qui rendait sa présence plus tolérable aux yeux de l’Ange. Sa naïveté, et leur rapport de force. S’il avait été plus puissant, elle aurait certainement cherché à s’en tenir plus éloignée, aussi. « Les risques du métier de soldat. » se contenta-t-elle de répondre dans un sourire gêné. Puis, saisie d’une forme de culpabilité étrange, elle précisa : « Rien de grave. C’est guéri. » Tout ce qui était superficiel avait été soigné. Ses plaies les plus profondes s’ancraient à son cœur. Elles étaient purulentes de douleur. La Terre Blanche s’associait à Kaahl, à Elias, aux deux lunes. À ses propres amours déçues et battues.

Chaque respiration prise au sein de la Vorace lui rappelait à quel point son existence valsait avec les désastres. La phrase du Sorcier la figea. Elle le dévisagea, avec au fond des yeux toute sa souffrance. Elle se cachait derrière une expression farouche. Ça avait toujours été ainsi : malgré ses larmes ou ses cris, elle jetait au monde des regards sauvages. Ils agissaient comme une dernière défense inoffensive, alors que plus aucun rempart ne tenait. L’Immaculée demeura muette, comme si le silence pouvait masquer la vérité que criait chacun de ses souffles. À Amestris, elle ne respirait jamais pleinement. L’atmosphère semblait compresser continuellement ses poumons. Elle ouvrit le livre à la première page et laissa ses iris courir sur les premières lignes. Un frisson courut dans son dos. Le texte la répugnait déjà.

Laëth s’humecta les lèvres et releva la tête. « Oui, j’aime bien. Ça permet de passer le temps, et de s’évader, parfois. » Ses dernières lectures n’avaient pourtant pas réussi à l’arracher à son quotidien de tourments. Même ses sommeils étaient troublés de cauchemars. Elle regarda à nouveau les lignes, avant de lui jeter une œillade. « Vous aimez lire, vous ? » Chaque réponse à ses questions confirmait l’insupportable vérité : le rêve avait une part de réalité. « Et oui, je viens régulièrement ici pour… essayer d’avancer dans l’épreuve. » Elle mentait : elle ne pouvait pas lui dire la vérité, et ne le voulait pas non plus. Ses prunelles fuirent à nouveau, puis revinrent à son interlocuteur. « Ils ont raison. C’est difficile. » Elle déglutit. « Même en étant nés chez les Réprouvés, et en ayant vécu parmi eux, les Anges ne sont pas faits pour créer le mal pour le mal. » Ils en faisaient, parfois. Elle en prenait de plus en plus conscience. La subtilité résidait dans le fait que l’intention n’était pas malveillante. Du moins, si elle se révélait néfaste, les Ailes Blanches faisaient en sorte de ramener leur pair vers le droit chemin. La prendraient-ils par la main, si elle acceptait d’épouser le Prince Noir ? « Je n’ai pas spécialement envie d’en parler, mais c’est gentil de demander. » Elle se rappelait ses terribles promesses. Encourager le Bien là où le Mal régnait. « C’est vrai que l’épreuve n’est pas… » Elle soupira et inclina encore la nuque. Elle voyait les lignes de l’ouvrage sans les lire. « Vous avez aussi entendu parler des autres participations ? J’imagine que la Démone s’en sort mieux. » L’Aile d’Acier tenta un sourire, qui parut plus triste qu’autre chose. Elle avait fait son possible pour ne pas se tenir au courant de ce que faisaient les autres concurrents. Découvrir ses propres ténèbres l’effrayait suffisamment.



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Sam 31 Oct 2020, 15:41


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« Oui, j’aime aussi. » chuchota-t-il en souriant. L’audace et la confiance qu’il prenait en constatant cette minime similitude le fit se rapprocher un peu plus. Lentement, la distance entre eux se réduisait de nouveau – il était loin de la toucher ceci dit et l’écart entre eux ne laissait rien présager d’indécent. « Comme vous l’avez dit, ils permettent de s’évader lorsque l’on se sent coincé… » Il avait connu ça, pendant longtemps. Aujourd’hui encore, cette impression de n’être qu’un prisonnier, d’être soumis à des exigences inévitables le poussaient à se réfugier derrière les pages de ses livres. « Ils font de très bons compagnons lorsque l’on n’a personne à qui se confier… » Le sorcier passa son doigt sur la tranche d’un ouvrage, son regard se faisant pensif. Il se retourna ensuite vers son interlocutrice. « Et puis, c’est une source d’informations inépuisable. Peu importe ce que vous cherchez, il y aura toujours un livre pour répondre à vos questions. Il est parfois compliqué de trouver le bon, celui qui détient ce dont vous avez besoin mais, au final, lorsque vous parvenez enfin à lui mettre la main dessus, il y a quelque chose de profondément satisfaisant à le savoir en votre possession. » Son regard avait pris une teinte légèrement possessive en observant l’Ange, si bien qu’il devenait ambigüe. On ne savait plus vraiment s’il parlait des livres ou s’il avait dévié de sujet. Lui-même ne savait pas vraiment, à vrai dire. Les deux étaient vrai. Il avait mis tant de temps à trouver la bonne. Celle qui lui apportait ce dont il avait besoin. Il s’était trompé en s’intéressant à Araya. Les filles suivantes n’avaient été que déception. Mais désormais… Il avait trouvé celle qui contentait son cœur. Un léger sourire, qui n’avait rien de très rassurant, se dessina sur sa face livide avant de disparaître l’instant suivant.

« C’est une sage décision. » commenta-t-il lorsque Laëth expliqua sa venue régulière au sein de la bibliothèque. Lorsqu’elle parla de ses origines Réprouvées, un étrange sentiment l’étreignit. Il le savait. Il ne pouvait pas expliquer comment mais ça avait été comme une évidence : il avait su qu’elle était issue du peuple Bipolaire. L’impression qu’elle vint de Bouton d’Or s’implanta en lui mais il n’osa interrompre la brune pour lui demander. Sans doute avait-il entendu ces informations lors de ces soirées mondaines auxquelles on l’avait trainé. Il écouta patiemment la suite, attendant que l’ailée eut terminé ses explications pour reprendre la parole. « Je… Je ne me suis pas vraiment intéressé aux autres participations. » avoua-t-il sans gêne. Il ne mesurait pas à quel point cette révélation pouvait être dérangeante : elle confirmait son intérêt déplacé et inquiétant pour la concurrente angélique. « Mais oui. La démone s’en sort certainement mieux que tout le reste… L’alfaar aussi, sans doute. Ces vipères sont imprévisibles et ont toujours eu un esprit très… surprenant. » Une grimace traversa le visage du mage à l’évocation des autres participants. « Cependant… Ne vous inquiétez pas trop. » Stanislav essaya de se faire rassurant. Inconsciemment, il usa de son don d’apaisement pour rassurer sa cible. « Le plus important reste de ne pas vous trahir vous-même… Vous ne devriez pas renier vos croyances au nom de la gloire. Même si cela signifie perdre. De toute manière, très peu de personnes ont parié sur vous. Cette épreuve n’est pas faite pour un Ange. » Les paroles pouvaient blesser l’égo mais, pourtant, elles étaient totalement dénuées de moquerie ou de dédain. Il avait davantage prononcé ces mots en guise d’encouragement.

« Avez-vous déjà décidé ? Le Mariage. Savez-vous si vous allez accepter ? » Cette question lui était subitement venue à l’esprit. Il n’avait pas réalisé jusqu’à présent le risque. Cependant, l’état de la brune le rassurait légèrement. Si elle se savait déjà perdante, elle n’avait aucun intérêt à accepter cet arrangement, et vice versa : si elle déclinait les fiançailles, elle n’avait pas de raison d’entacher l’immaculé de ses plumes. « Les Anges ne sont-ils pas censés épouser la personne qu’ils aiment uniquement ? » rappela-t-il, l’air de rien.

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Mer 18 Nov 2020, 18:36




Ambivalence

En duo avec Stanislav



« Ah. » répondit-elle tandis que le malaise venait flirter avec son rythme respiratoire. C’était comme une boule dans la gorge, un étau qui se resserrait lentement et inexorablement. Elle savait, bien sûr. Elle savait, depuis cet inexplicable rêve. Ça n’en était pas moins perturbant. Pire, dérangeant. Ils ne se connaissaient pas. Ou plutôt, ils n’auraient pas dû autant se connaître – ou elle, le connaître. Il n’aurait pas dû la regarder comme il la regardait, la désirer comme il la désirait, la vouloir comme il la voulait. Le temps d’une seconde, cette pensée créa une pulsion de vie dans le marasme qui, depuis des semaines, l’engloutissait. Sa raison s’y accrocha follement ; puis, elle s’évanouit, comme tout ce qui apportait à son corps et son cœur un soupçon d’existence. Sa souffrance la bouffait.

Elle acquiesça mécaniquement aux paroles du Sorcier. Elle n’aimait ni les Démons, ni les Alfars. Un point commun avec lui. Maigre, superficiel, trop populaire pour en être vraiment un. Pourtant, dans ce milieu hostile, où la plupart des gens la dévisageait avec mépris, ça lui parut être beaucoup. Ça lui parut être important, et si elle ne s’était pas rendu compte de son absurdité, elle aurait presque pu lui en être reconnaissante. C’était étrange, mais ce qu’il disait l’apaisait. C’était comme retrouver un élément familier et sécurisant en plein champ de bataille. Son discours tenait la route. Elle le savait. Priam lui avait tenu à peu près le même. Seule son obstination et sa colère refusaient d’admettre sa défaite. C’était péché. Elle le savait aussi. Et ce savoir distillait en elle une culpabilité et un mal être difficilement supportables. Ils alimentaient sa douleur. C’était un cercle vicieux. La vérité, c’était que personne ne pourrait l’en tirer. C’était à elle de le décider. « C’est ce que mon frère m’a dit. » souffla-t-elle, les yeux rivés sur l’ouvrage. Un mince sourire, triste, ourla ses lèvres. « C’est amusant que vous ayez le même avis. Il déteste les Sorciers. » Ça ne l’amusait pas. Dans d’autres circonstances, ça aurait sans doute été le cas. Elle se serait gentiment moquée du racisme intransigeant de Priam. Elle n’avait pas le cœur à cela – elle ne l’avait plus à rien.

Lorsque Stanislav l’interrogea, elle releva la tête vers lui. Sa question n’était pas désintéressée. Elle aurait préféré ne pas en avoir conscience, sans doute. Elle aurait préféré ne pas avoir fait ce rêve. Elle avait peur qu’il eût tout vu de sa vie, qu’il l’eût vécue comme elle avait vécu la sienne. Ça lui semblait fou. Pourtant, n’en avait-elle pas fait un, similaire, avec Jun ? Elle n’avait eu que des bribes de son existence : mais n’était-ce pas logique ? Là où il était un Dieu qui pouvait décider de bien des choses, Stan et elle n’étaient que de simples mortels. Peut-être qu’Ezechyel savait tout d’elle, lui aussi. S’il le souhaitait, il le pouvait sans doute. « Je crois qu’on peut épouser quelqu’un qu’on n’aime pas. » répondit-elle calmement. « Du moins, si on ne contracte pas un mariage angélique. L’union ne serait pas reconnue par les Anges, mais elle serait effective ailleurs. » Elle inspira. Elle avait écrit quelque chose à ce sujet, à Kaahl. Cela lui semblait étonnamment lointain et proche à la fois. « Pour ne pas être Déchu, il suffit de ne pas consommer le mariage. » De ne pas être consentant, en tout cas. « De ne pas épouser par Envie, par Avarice, par Gourmandise ou par Orgueil. » Ses doigts coururent sur les pages ouvertes du livre. « Si j’épouse le Prince Noir au nom du Bien, et surtout pour le bien de mon peuple, ce n’est, de ce point de vue-là, pas condamnable, je suppose. » Une mèche de cheveux glissa devant son épaule. Elle la replaça derrière son oreille. « Mon frère pense que ça serait condamné parce qu’il est le Prince Noir, justement. Que c’est ça qui n’est pas acceptable. Il a sans doute raison. » Elle sourit, d’un sourire sans saveur. « J’ai pensé que les Anges pourraient peut-être tirer des bénéfices d’une telle alliance, notamment du point de vue de la Terre Blanche, mais ça inclurait sans doute le risque que votre peuple espionne plus facilement le mien, ou puisse faire jouer ce mariage à son avantage. Ça ne vaut probablement pas que je sacrifie mon intégrité, mes envies et ma vie. » Les propos de Priam l’avaient fait réfléchir. Avait-elle envisagé – envisageait-elle ? – sérieusement de donner sa main à Elias Salvatore ? Elle avait parfois du mal à le savoir elle-même. Par moment, l’idée ne lui semblait pas incongrue. D’autres fois, elle lui paraissait plus folle que n’importe quelle autre. Elle avait connaissance de son identité magicienne. Le reste du monde n’en savait rien. « Qu’est-ce que vous en pensez, vous ? » demanda-t-elle, contre toute attente. « Vous l’épouseriez ? »



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Lun 23 Nov 2020, 07:38


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« L'Homosexualité n'est pas quelque chose de bien vu, ici. » répondit le mage noir dans une tentative, un peu ratée sans doute, de faire de l'humour. Son sourire fut fugace, la lueur moqueuse dans son regard toute aussi éphémère : l'idée lui semblai incongrue mais il savait que derrière cette interrogation se cachait un appel à l'aide de la part de l'ange. Il ne voulait surtout pas qu'elle se méprenne, pense qu'il se riait de sa situation. C'était bien tout le contraire. Il se sentait incongrûment concerné par cette décision qui reposait entre ses mains - des mains qu'il aurait souhaité pouvoir commander à son bon vouloir, pour lui indiquer la voie à suivre. Malheureusement, il ne pouvait pas se permettre d'être aussi brutal que ce que ses instincts supposaient. « Cela mis à part... Nos situations ne sont pas comparables. » commença-t-il. « Là où vous ne voyez que menace et danger, j'entrevoie une possibilité alléchante. Celle de me faire un nom, de m'élever dans la hiérarchie. Je suppose que ça entraînerait son lot d'inconvénients - » il ne pourrait plus aussi bien s'occuper de Diana et puis, même s'il n'en avait pas la moindre conscience, Elias Salvatore ne tolérerait pas cette addiction qu'il nourrissait à l'égard de la Belegad - « mais les avantages seraient sans doute plus conséquents que les importunités. J'accepterais sans doute une telle proposition. » répondit-il de façon honnête. Il ne voulait pas mentir à celle qu'il aimait - avait-il enfin osé penser ce mot ? l'idée le fit se sentir tout drôle - mais il voulait encore moins la voir partir entre les griffes d'un homme trop influent pour qu'il puisse s'en emparer. « Mais comme je le disais, nos situations sont bien différentes. Liée à notre souverain, vous deviendrez sa prisonnière. » Les sorciers avaient une capacité innée à détruire ce qui tombait entre leurs mains : le plus puissants des mages noirs ne ferait qu'une bouchée d'un être aussi pur que Laëth. L'idée de la voir dans le poing de l'Ultimage effrayait le brun. « Peu importe ce que vous pensez pouvoir obtenir de cette alliance, il sera davantage gagnant. Les sorciers ne font jamais preuve de bonté d'âme. S'ils vous proposent un marché, c'est sans doute qu'il y a un piège tendu derrière. » Il ne s'en rendait pas compte mais ces affirmations s'appliquaient également pour lui. Ces paroles inspiraient davantage la méfiance que la confiance. « Et puis, une fois mariée au roi des Sorciers, plus personne ne voudra se risquer à vous fréquenter sentimentalement. Que ce mariage soit caduc chez vous ou non, il sera bien réel ici et vous causerez la perte de tous ceux qui oseraient s'approcher de vous. »

Stanislav soupira tout en passant une main dans ses boucles désordonnées. « Je suis navré. Je ne voulais pas vous décourager davantage ou vous rendre l'épreuve plus insurmontable encore que ce qu'elle est déjà. » Ou peut-être que si. Peut-être était-ce exactement ce qu'il essayait de faire. « Je vous aurait bien proposé mon aide mais... Cela vous ferait sans doute plus de tort qu'autre chose. Cependant, si je peux vous être utile d'une quelconque autre façon, n'hésitez pas à me solliciter. »
561 mots



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Mar 24 Nov 2020, 11:31




Ambivalence

En duo avec Stanislav



L’Ange cligna lentement des yeux, comme si elle cherchait à indiquer sa compréhension. Chez les Réprouvés, les orientations sexuelle ou sentimentale avaient peu d’importance. On baisait et on aimait comme on mangeait ou buvait. Régulièrement, parfois à outrance, quelques fois avec modération ; jamais sans ardeur. Chez les Anges, c’était encore différent. Si le désir ne coïncidait pas avec les affects du cœur, il n’y avait jamais de coït. L’amour primait toujours. Peu importait l’identité de la personne adorée, tant qu’elle ne contrevenait pas aux bonnes mœurs – et c’était vrai aussi pour les Réprouvés, car on n’aurait pas eu idée de naître parmi eux et d’aimer un Sorcier. La possibilité que ce fût son cas créait chez Laëth un sentiment dégradant d’illégitimité. Son regard, perdu dans le vague, se raccrocha à Stanislav. Elle aurait probablement dû le tuer. Si elle avait été une vraie Réprouvée, elle l’aurait insulté et aurait peut-être tenté de le massacrer. Elle aurait calmé à tout jamais ses désirs à son encontre – mais il était probable qu’il n’en eût jamais eu, la sachant Bipolaire. Elle l’aurait rejeté d’une façon si sèche et abrupte qu’elle lui aurait été insupportable. Il aurait sans doute tenté ce qu’il avait fait à toutes ces autres femmes et puis... Elle déglutit. Elle ne voulait pas l’encourager dans ses passions. Néanmoins, elle ne le repoussait pas comme elle aurait pu le faire. Elle entretenait une distance sans briser le lien. Et c’était peut-être une erreur. Mais il y avait quelque chose. La sensation que sa peine était aussi la sienne. Et elle ne pouvait pas en supporter plus. Tout était prêt pour qu’elle explosât : il ne manquait qu’une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Elle devait agir, pour son bien et celui d’autrui. Elle en avait conscience, mais elle n’en avait pas la force. Un état dépressif ronge en silence. Il se cache derrière des sourires et des « ça va » de circonstances. Il est invisible. Priam était sans doute l’un des rares à le voir, sans savoir comment y réagir. Il y avait Jun, aussi, mais il n’interviendrait que dans un futur proche. Ce serait peut-être ce qui la sauverait. Pour le moment, elle était seule. Seule, avec Stanislav.

Elle l’écoutait s’exprimer avec attention. Se faire un nom, s’élever dans la hiérarchie, profiter d’une opportunité. Être prisonnière, tomber dans un piège, causer la perte d’autrui – avec celle de soi. L’Immaculée grimaça. Son palpitant se tordait de douleur. Et si Kaahl était vraiment un Sorcier ? Et s’il n’avait, comme le prétendait Stan, aucune bonté d’âme ? Et s’il se servait d’elle ? Et si elle n’était qu’un moyen pour parvenir à ses fins ? Et s’il voulait l’épouser simplement pour assurer sa position chez les Magiciens ? Et s’il ne l’aimait pas ? Elle n’avait de cesse de repousser cette hypothèse, et pourtant, elle revenait continuellement. Elle était détestable. Elle était insoutenable. Elle lui en voulait et elle nourrissait à son égard une colère farouche, cependant, s’avouer que tout ce qu’elle ressentait pour lui reposait sur des mensonges, et qu’il s’agissait d’un amour à sens unique… C’était une autre étape, qu’elle n’était pas prête à franchir. Le discours de Stan lui volait ses illusions. Elle s’y raccrochait sauvagement. Elle n’avait pas le choix. C’était la décision du Destin.

Dans un soupir, elle se laissa tomber sur une chaise. Les coudes en appui sur la table, elle prit sa tête entre ses mains. « Merci. » répondit-elle à sa dernière phrase. Les paumes appliquées contre ses yeux, elle demeura ainsi quelques instants. Ses cheveux bruns tombaient en cascade autour de son visage incliné. Enfin, elle inspira et se redressa. Ses iris verts fixèrent une bibliothèque en face d’elle. « Je ne crois pas qu’on puisse rendre cette épreuve plus horrible qu’elle ne l’est déjà, pour une Ange en tout cas. » Un sourire triste se dessina sur ses lèvres. « Les Ætheri ont de drôles d’idées, n’est-ce pas ? » fit la fille de Réprouvés tandis qu’elle pivotait vers le Mage Noir. « Ils m’envoient ici pour participer à une épreuve que je ne peux pas gagner et pour me confronter à un homme qui peut me détruire en claquant des doigts. Vous croyez que c’est un test ? » Malgré l’ironie de son ton, son sourire se fit amer. C’était possible. Si les épreuves de la vie avaient l’échec ou la réussite comme issue, alors elles avaient un sens, et elles en devenaient plus acceptables. Sans rien ajouter, elle sonda le Sorcier. Puis, elle demanda : « Et vous ? Vous êtes comme votre Prince Noir, comme vos semblables ? Vous ne faites jamais preuve de bonté d’âme, et vous êtes toujours prêt à tendre un piège ? » Elle avait déjà la réponse. Si elle le laissait faire, bien sûr, il la détruirait.



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Mar 01 Déc 2020, 12:23


Home par Jacob Janura

Le sorcier tira une chaise et s'installa aux côtés de l'Ange. Sa mine arborait une expression désolée. « Je n'ai pas la moindre idée de ce que peuvent manigancer les Ætheri, et je ne prétends pas parler en leur nom. » répondit-il. « Néanmoins, il faut continuer à croire que ces choses arrivent pour une raison, n'est ce pas ? C'est ce qui renforce la Foi et éloigne le désespoir. » S'imaginer subir ces épreuves sans aucune raison était bien plus douloureux pour la conscience. En ce qui concernait l'enfant des ténèbres, la raison était toute trouvée et, plutôt que de haïr les Ætheri, il les bénissait d'avoir choisi de mettre sur sa route celle qu'il désirait avec tant d'ardeur. « Il arrivera un moment où les explications pour ce qui vous arrive vous semblera limpide. » Lorsqu'elle comprendrait à quel point ils étaient faits l'un pour l'autre, que leur amour était inévitable. Elle comprendrait que cette épreuve était une affliction nécessaire, bien que douloureuse, pour leur permettre de renouer le contact. Un mince sourire étira ses lippes trop fines.

Les interrogations qui suivirent le prirent de court et il se renfrogna. Elle n'allait pas dans son sens et cela lui déplaisait : l'illusion vacillait face à la résistance. Heureusement, l'esprit sot parvenait à trouver des justifications pour se rassurer lui-même, pour s'enfoncer davantage dans l'aliénation. Il soupira avant de répondre. « Je suppose que je l'ai été, oui. » avoua-t-il d'une voix rauque. Il baissa le regard, incapable de soutenir celui de la Vertueuse. « Cependant... J'essaye de changer. » Il glissa un regard jusqu'à ses lèvres - des lèvres parfaites, qu'il aurait aimé pouvoir effleurer. « Je l'ai promis... A quelqu'un qui m'est cher. » Cette phrase était sortie d'elle-même. Comme un souvenir enfouis, qu'il ne comprenait pas bien lui-même. Il ne savait pas ce que cela signifiait mais il était certain de dire la vérité. Cette aveu lui donna le courage nécessaire pour affronter de nouveau les mires de son interlocutrice. « Je suppose qu'il n'est pas aisé pour vous de faire confiance à des gens comme moi. » Il marqua une pause avant de reprendre. « D'autant plus que la situation entre nos deux peuples n'est pas des plus clairs. Sommes nous de nouveaux alliés, ou remplaçons-nous simplement les bourreaux précédents ? » Stanislav passa une main dans ses cheveux. « Je suis bien loin de ce genre de jeux politiques, néanmoins. Mes occupations n'ont pas de grande ampleur. Je suis quelqu'un de simple. Je suis tel que vous me voyez. » Amoureux. Obsédé. Généreux. Intéressé. Délicat. Violent. Si le masque de la jeune femme préservait ses secrets, le sien était déjà tombé et ses intentions ne pouvaient être plus claires. Elle connaissait parfaitement quels desseins il nourrissait à son encontre. « Vous, en revanche... Vous êtes bien plus complexes. Comme une délicate horlogerie, capable de se dérégler si l'on pousse trop fort. » Ses doigts pianotèrent sur la surface mate de la table. « Alors, veillez à vous préserver. Il est bien plus aisé de détruire que de soigner. » Il en savait quelque chose.
532 mots



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Ven 11 Déc 2020, 11:52




Ambivalence

En duo avec Stanislav



Les doigts de l’Immaculée suivaient les veinures du bois. Elle les fixait, attentive aux aspérités de la table. « Hum. Peut-être. Je ne sais pas si tout doit avoir un sens et une raison. Si nous sommes irrationnels, pourquoi ne le seraient-ils pas, eux aussi ? » Est-ce que les Dieux étaient supérieurs aux mortels, d’un point de vue psychologique et mental ? Pouvaient-ils s’absoudre des maux qui tourmentaient les cœurs humains ? Pouvaient-ils tout calculer, sur des années, des siècles, des millénaires, et prévoir chaque coup sans jamais se tromper ? Avaient-ils un grand dessein, précis, millimétré, minutieux, auquel leurs fidèles participaient inconsciemment ? Cette possibilité ne rendait-elle pas vains tous leurs espoirs, toutes leurs tentatives et tous leurs succès ? Est-ce que ça n’était pas comme un rêve immense et complexe, duquel la mort les réveillait ? Elle soupira. La douleur donnait à la réflexion une ampleur vertigineuse.

Ses iris cherchèrent ceux du Sorcier. Elle frissonna. Le songe. Les propos de son interlocuteur confirmaient son pressentiment : il avait eu une part de réalité. Ils l’avaient partagé. Parce que c’était dans celui-ci, qu’il l’avait promis. Elle avait juré de l’aider, en échange de son silence au sujet du statut d’espion de Kaahl. Elle sourit, amère. C’était une promesse idiote. Elle s’était enchaînée à cet homme pour rien. Le Mage allait devenir le prochain Empereur Noir. Il n’avait rien à craindre d’un être comme Stanislav. Elle n’avait rien à protéger. S’il avait pu être témoin de ce rêve, il aurait sans doute ri de la naïveté du Disciple noir et de la fille de Réprouvés. « Non, en effet. » souffla-t-elle, encore ébranlée par ce qu’elle venait de réaliser. Y aurait-il d’autres rêves ? Le Dementiæ avait-il le pouvoir de l’y rejoindre contre sa volonté ? Il ne paraissait pas si puissant, mais peut-être savait-il cacher son jeu ? Elle eut peur, comme si une énorme vague se dressait devant elle et menaçait de l’engloutir.

L’Ange jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Les deux gardes veillaient, quelques pas plus loin. Elle reporta son regard sur le Mage Noir. « Oui. » D’un geste assuré, elle referma l’ouvrage qu’elle avait pris sur une étagère. « Je ne suis pas certaine de la façon dont je vous vois, Stanislav. » Les paroles de son interlocuteur avaient presque sonné comme des menaces. Elle savait qu’il y avait un fond de vérité dans ce ressenti. S’il sentait qu’elle tentait de s’échapper, le prédateur déchirerait son masque amical et attaquerait. « Vous l’avez dit vous-même. Pour un Ange, faire confiance à un Sorcier est délicat. Je suppose que ça viendra avec le temps. » Elle lui sourit et se leva. « Je vais devoir y aller. »



Message VII – 454 mots




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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Jeu 17 Déc 2020, 11:15


Home par Jacob Janura

Stanislav pencha la tête sur le côté, un sourire à peine visible sur la face. Elle ne savait pas encore comment comment elle le percevait. C'était normal, après tout : ils se connaissaient à peine. Ils s'étaient rencontrés il a plusieurs mois mais la rareté de leurs échanges rendait leur relation compliquée. Ils n'avaient pas encore eu le temps de s'apprivoiser, d'apprendre à s'apprécier. Lui l'adorait déjà avec la passion que l'on réservait aux Dieux, mais elle était telle une fleure délicate. Il ne fallait surtout pas la briser, au risque de la faner. Il était nécessaire de se montrer patient. L'arroser de tendres attentions, qui sauraient la faire s'épanouir. La laisser évoluer dans un terreau fertile, où elle parviendrait à trouver tout ce dont elle avait besoin pour éclore : il ne pouvait pas se permettre de l'arracher à ses racines, comme il le faisait habituellement avec ses autres cibles. Ces victimes là n'avaient aucune sorte d'importance aux yeux du sorcier. Laëth était différente. Elle était une plante captivante, exotique, qui méritait toute son affection. Tous ses efforts. Pour elle, il refrénerait ses pulsions, il saurait se montrer attentif et attentionné, patient et bienveillant. Lorsque le temps serait venu, elle lui retournerait sa faveur. Elle le verrait enfin à sa juste valeur. L'idée lui provoqua quelques frissons d'excitation.

« Oui, ne pressons pas les choses. » convint le sorcier. Brusquer leur union serait contre productif. Et puis, la découverte de l'autre était bien souvent la partie la plus palpitante d'une relation. Il lui restait beaucoup de mystères à lever sur l'Ange. Il voulait parvenir à entrer dans sa tête pour en décortiquer la moindre penser, pouvoir déchiffrer la moindre de ses envies, de ses désirs. De cette façon, il pourrait la combler. A ses côtés, elle n'aurait plus jamais besoin de quoi que ce soit d'autre que lui. Il pourrait la posséder. La garder pour lui seul.

Voir la Vertueuse se lever sembla briser le charme. Stanislav papillonna des yeux, comme si l'on venait de faire éclater la bulle dans laquelle il s'était enfermé. Il reprit conscience du lieu où ils se trouvaient ; des gardes qui accompagnaient sa conquête. Il se leva à son tour. « Moi aussi. J'ai des choses à préparer pour retourner chez moi. » Dans sa prison exilée. « J'ai été heureux de vous revoir, Laëth... » L'audace le submergea. Délicatement, il s'empara de sa main et y déposa un baiser. La sensation était grisante. Il se redressa, plantant son regard dans le sien. « Cette fois-ci, n'attendons pas autant de temps avant de nous revoir... » murmura-t-il.

Sa main n'avait toujours pas lâché celle de l'Ange.
464 mots



Merci Kyky  nastae
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Priam & Freyja
Sam 26 Déc 2020, 22:45




Ambivalence

En duo avec Stanislav



Laëth se raidit brutalement. Elle regarda le visage du Sorcier s’incliner vers sa main. Un frisson d’écœurement lui déchira l’échine. Confusément, son baiser lui rappela ceux de Kaahl. Leur encre invisible maquillait sa peau. Elle s’était infiltrée jusque dans son cœur, et tel un parasite, elle le gangrenait. Elle le dévorait toujours plus ; à la fin, il n’en demeurerait que des miettes, les vestiges d’une guerre qu’elle n’avait ni demandée ni méritée. Les larmes éraflèrent sa cornée. Tandis que l’homme se redressait, elle se fit violence pour reprendre contenance. Ses yeux verts s’accrochèrent aux siens. Leur céruléen s’ombrageait de nuances plus sombres. « J’espère que ce ne sera pas à Amestris. » répondit-elle, en espérant faire preuve de tact. « Ni dans de telles circonstances. » En vérité, elle n’était pas certaine d’avoir envie de le revoir. Elle n’était pas non plus tout à fait sûre de ne pas le vouloir. L’ambivalence s’étendait jusque-là. Elle lui retournait l’estomac. Elle aurait dû le haïr, le repousser, le rayer de sa vie ; tout comme elle aurait dû le faire vis-à-vis de celui qu’elle aimait. Elle n’y parvenait pas. Ils l’avaient infectée. Chacun à des niveaux différents, mais déjà trop profondément.

Elle baissa ses prunelles vers leurs mains liées, avant de regarder à nouveau Stanislav. Elle émit un mouvement très léger, pour lui intimer de la lâcher. Il ne fit rien, et son cœur s’emballa : elle retira vivement ses doigts de son emprise, et recula d’un pas. Ses pupilles troublées rencontrèrent celles du Mage. « Excusez-moi. » Peur, surprise, dégoût, gêne, premiers émois ; peu lui importait son interprétation. Tout à coup, elle avait la sensation d’étouffer. C’était comme si, en passant plus de temps ici, elle allait mourir. Elle voulait partir. Elle se détourna. Il était faible. Il restait dangereux. Comme elle le contournait, les deux gardes se redressèrent et s’approchèrent. L’Immaculée jeta un regard par-dessus son épaule. « Au revoir, Stanislav. » Puis, elle raffermit sa prise sur le livre, qu’elle tenait désormais contre sa poitrine, et s’éloigna. Après avoir reposé l’ouvrage sur son étagère d’origine, elle quitta les lieux, talonnée des deux sbires de la couronne.

Dans Amestris, l’Ange marcha tête baissée. Elle n’avait ni l’envie ni la force de supporter les attitudes des habitants de la Vorace. Ils la regardaient comme une bête de foire. Son malheur les faisait sourire. Ses difficultés les amusaient. Chaque fois qu’elle décelait une émotion sur l’un de leurs visages mauvais, elle ne pouvait pas s’empêcher de la transposer sur celui de Kaahl. Se riait-il d’elle, là-bas, dans sa tour d’ivoire noir ? Se réjouissait-il de s’être si bien joué d’elle ? Son palpitant se craquelait rien qu’à y songer. À mi-chemin, elle se redressa pour scruter les murs tranchants du Palais. Elle se sentait fiévreuse. Par moment, le thanatos la rattrapait. Sa douleur l’emprisonnait, et il lui semblait que la seule façon de s’en sortir, c’était la mort.



Message VIII – 488 mots




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