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 Prise de conscience | Solo

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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 4098
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Lun 25 Mai 2020, 23:39



O₂ xygen by "Toydreamer" Joycelyn Ong (artstation.com)

Prise de conscience

En solo | Priam


RP précédent : Où tu iras, j’irai ; où tu mourras, je mourrai.
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« Kagabis, reste là. » Priam attrapa la chèvre par la patte pour la tirer à lui. Elle poussa un bêlement offusqué, qui ne le fit pas le moins du monde changer d’avis. Accroupi, il la coinça entre ses cuisses et cala sa main sous sa mâchoire pour lui relever légèrement la tête. Les yeux plissés, il fouilla le dessus de son crâne de ses doigts libres. À l’aide de l’annulaire et du petit doigt, il tenait une pince à épiler. « Ah, elle est là. » Il prit l’ustensile, le fixa autour de la tique et arracha celle-ci. Le caprin essaya de ruer, puis de lui donner un coup de tête pour se libérer, mais il était à la fois plus fort et plus vif. « Là, ça va, c’est fini. C’était la dernière. » Il écarta à nouveau les poils de l’animal. Sur son front, une goutte de sang perlait. Son index et son majeur s’entourèrent d’une aura blanche et frôlèrent la plaie : elle disparut. Il relâcha la bête, qui fit un bond pour s’écarter. Elle retourna au fond du box et darda sur lui deux yeux outrés. Priam sourit. Elle avait un caractère terrible. Les mains en appui sur les genoux, il se releva. « Allez, Yuvon, c’est parti. » Il enjamba l’enclos des chèvres et se dirigea vers la jument. Elle avait l’habitude de cette petite procédure. Il veillait à la réaliser de façon régulière. Il vérifiait brièvement à chaque pansage, et prenait le temps, toutes les quinzaines environ, d’examiner ses animaux sous toutes les coutures.

Rodée à l’exercice, Yuvon ne bronchait plus. Tandis que ses mains parcouraient son pelage, à la recherche d’aspérités inattendues, et que ses yeux scrutaient le moindre détail, les pensées de l’Ange vagabondaient. Il songeait à Aliénor, parce qu’il avait refait un rêve étrange, à propos de Za, cette fois. Dans celui-ci, il incarnait un Démon, et sa seule envie consistait à répondre à sa demande en la faisant souffrir. Cela lui avait vaguement rappelé la fois où, à Avalon, il avait fait la connaissance de Pétasse – ou Alya, au choix – et qu’il avait eu la brillante idée d’enfiler la bague réprouvée. Il ne la maîtrisait pas du tout et subissait totalement la nature des Bipolaires, en plus d’être six fois plus abruti que d’habitude. Il passa une main sous son nez en reniflant. Depuis le début de la matinée, la poussière le faisait éternuer. Au sujet du rêve, une drôle d’intuition le hantait. Il ne parvenait pas à s’en défaire, sans réussir pour autant à mettre le doigt dessus.

D’autres idées parasitaient la tranquillité de son esprit. Laëth était partie pour la Terre Blanche. De ce qu’il savait, l’attaque n’avait pas encore été lancée. Les Anges patientaient dans des navires amarrés à bonne distance des côtes. Ils attendaient un signal. Si tout était prévu pour qu’ils ne pussent être repérés par l’ennemi, l’Ailé ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour sa sœur. À peine retrouvée, la voilà déjà en mer, sur le point de livrer bataille aux côtés de Sorciers. L’idée le révulsait. Des Vils ou des Mages Noirs, il n’aurait su dire lesquels étaient les pires. Peut-être qu’elle y mourrait. Envisager cette possibilité lui était absolument insupportable. Pourtant, il ne pouvait l’empêcher de s’inviter au bal de ses tourments. Il ne pouvait pas agir. Il n’y avait rien à faire pour s’assurer que tout se déroulât pour le mieux.

Les paroles d’Erza et celles de Nalim lui revinrent en mémoire. Elles le travaillaient souvent. Là où Laëth avait pris son envol, il persistait à demeurer ancré au sol. Il ne se renseignait pas, et quand les informations venaient à lui, il n’en faisait rien. Il oscillait entre ici et là-bas, sans choisir. N’y avait-il pas un soupçon de rébellion en lui ? Ne trouvait-il pas aberrant que l’Agbara eût supplanté la Déchéance ? Pouvait-il oublier si facilement les alliés aux ailes noires de son peuple, depuis longtemps mieux considérés que les Immaculés ? Les percevait-il de la même façon que les Vertueux, comme des êtres en perdition qui ne méritaient guère plus que des réactions de répulsion ? Était-il possible de ne pas frémir de rage en sachant que le culte d’Ahena s’était constitué autour d’une invention purement politique ? Il ferma les paupières et, à genoux, laissa ses mains reposer sur ceux-ci. La nuque inclinée, il resta dans cette position, à chercher l’étincelle de révolte qui saurait embraser le reste.

Il avait conscience de son détachement et de ce qu’il induisait. Le fait que Nalim sût pour la mort de Hena et ne lui eût rien dit l’avait rendu fou, cependant, il avait compris la manœuvre. Ils en avaient reparlé, et il avait pardonné. Depuis, il faisait des efforts. Chaque jour, il se renseignait sur les actualités angéliques et essayait de s’informer des nouvelles du monde. Son avancée en diplomatie ne pouvait tolérer l’ignorance.

Leur conversation avait aussi tourné autour des Élus d’Hel’dra. Le diplomate l’avait déjà mis en garde : pourtant, le Wun n’avait rien fait. Pis encore, il s’était exposé par deux fois, à Avalon et à Sceptelinôst. Il n’avait pas été assez bête pour le lui dire. Il mesurait pleinement l’idiotie de ses prises de risque. Il n’avait pas les moyens de se défendre efficacement. C’était pour cette raison qu’il avait débuté des entraînements avec Laëth. Depuis qu’elle était partie, c’était Zeïk qui avait repris. Engagé dans la voie des Gardiens, il avait paru essentiel au natif de Sceptelinôst d’apprendre à se battre. De son côté, si son existence à Lumnaar’Yuvon avait été rythmée par les combats, il lui fallait admettre qu’il avait beaucoup perdu. Arrivé aux Jardins, il n’avait plus participé à ces échanges de coups qui lui avaient tant plu autrefois. Peut-être parce que c’était trop pénible, peut-être parce qu’il n’était qu’un pauvre con, comme le lui avait crié Erza. Peu importait les raisons.

Il déploya ses ailes et tourna la tête d’un côté et de l’autre pour les regarder. Elles ne portaient plus les stigmates de ce que le Sorcier lui avait infligé. Les plumes avaient toutes repoussé, recouvrant une chaire autrefois à vif. Néanmoins, la trace d’un toucher sur ses rémiges le crispait. C’était un réflexe brutal et incontrôlable, qui le poussait à les rétracter immédiatement. Kagamiko pouvait les parcourir sans qu’il ne réagît trop, mais il savait que cela était dû au lien qui les unissait. Laëth n’avait pas essayé de les effleurer. En fait, il ne lui en avait même pas parlé. Il n’avait ni évoqué les sévices qu’il avait subies, ni relaté le meurtre qu’il avait commis – et dont le souvenir venait le torturer, parfois, lorsqu’il ne trouvait pas la force de le repousser. Elle avait l’air si mal qu’il avait mis sa propre souffrance de côté, pour écouter la sienne. Il avait bien des défauts, mais il n’était ni égoïste ni autocentré. Toute la négativité, il l’avait offerte au déni. C’était stupide. Il y avait toujours des contrecoups, car réfréner provoque la fatigue. Il renifla. Ce n’était pas que la poussière. Il appuya sa paume sur l’un de ses yeux pour frotter doucement et chasser l’humidité.

Il y avait cette histoire de prétendue Forme Angélique, aussi. Il n’avait jamais su la déclencher à nouveau. Elle était apparue sans son consentement. Peut-être était-ce le fruit d’une conjoncture exceptionnelle ? Il l’ignorait. Le cerveau de Nalim foisonnait de théories à ce sujet. Il se demandait si ce n’était pas lié à Hel’dra, surtout. Peu de temps après le retour de Priam, il avait contacté les Oloris. Malheureusement, les différents événements qui s’étaient déroulés les avaient empêchés de se pencher sur la question. Avec la prise de la Terre Blanche, ils n’étaient pas plus disponibles. Malgré son caractère a priori exceptionnel, cette affaire avait été reléguée au second plan. Une part de Priam s’en réjouissait, car il n’avait pas spécialement envie de paraître devant les conseillers de l’Apakan afin d’être étudié comme un drôle de spécimen. Il ne parlait jamais de ce qu’il s’était passé, parce qu’il ne voulait attirer aucun regard sur sa personne. Les jeunes Anges qu’il avait secourus avaient abordé le sujet, lorsqu’il était allé les voir à l’infirmerie. Il avait dit ne pas se rappeler de ce moment – et c’était vrai – avant d’orienter la conversation vers d’autres horizons. Laëth non plus n’en savait rien. Se découvrirait-elle la même aptitude au cours des combats contre les Démons ? Peut-être que ce pouvoir ne se déclenchait que s’ils étaient sur le point de prendre une vie, ou de perdre la leur.



Priam mangeait. Il avait un petit peu amélioré les restes de la veille – une poêlée de légumes – en les transformant en omelette. Vers quinze heures, il avait rendez-vous avec Nalim et Alphonse Freskin pour finir de discuter des détails relatifs aux patrouilles et signer un accord. Le militaire, chargé de faire respecter les frontières et d’assurer l’intégrité du territoire, n’était pas parti en Terre Blanche. Une fois qu’ils auraient l’appui officiel de la Compagnie de Yüerell, les Anges se tourneraient vers les Magiciens et les Orines. Le fils de Réprouvés se sentait étrange. Il n’avait jamais rien initié de sa vie qui concernât d’autres personnes que lui-même ou ses proches. L’envergure de son entreprise et le tournant concret qu’elle prenait le galvanisaient et l’intriguaient. C’était peut-être ce dont il avait besoin : voir quelque chose aboutir, accroître sa confiance en lui-même, se découvrir des capacités et des intérêts insoupçonnés, prendre conscience du rôle qu’il pouvait exercer. Enfin, choisir ses luttes. Ahena, la Déchéance, les actions d’Asriel, la place à creuser pour la culture des enfants de Réprouvés… Donner un coup de pied dans cette énorme machine empêtrée dans ses propres fonctionnements ; faire lâcher les mains qui se cramponnaient à un passé qu’il fallait abandonner.

Il allait enfourner une nouvelle bouchée lorsqu’une apparition lui fit lâcher sa fourchette. Stupéfait, il demeura la bouche ouverte, tandis qu’Aria Taiji, debout dans son salon, lui adressait un sourire et un clin d’œil, avant de disparaître aussi inopinément qu’elle était venue. L’Aile Blanche se leva précipitamment et se rua vers la porte. Il l’ouvrit à la volée, mais il n’y avait personne. Elle s’était volatilisée. Que faisait-elle ici ? N’aurait-elle pas dû se trouver sur la Terre Blanche, près des siens, à combattre les Immaculés ? La bataille avait-elle commencé ou les Démons avaient-ils repéré leurs ennemis embusqués ? Sa présence n’avait-elle rien à voir avec le conflit qui grondait ? Il en doutait. Galop frénétique pour ses pensées ; pas de réponse.

Quelques heures plus tard, au détour de sa réunion avec la Compagnie de Yüerell, il apprendrait que l’assaut avait été lancé, et comprendrait peut-être un peu mieux l’apparition de l’Asmodée. Le reste de la journée serait terriblement long, tout comme le trajet du retour des guerriers. Il bouillirait d’impatience et d’inquiétude. Lorsqu’on lui annoncerait que Laëth, en vie mais blessée, était soignée à Iyora, il s’y rendrait sans hésitation.



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