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 [Rp dirigé] - Les Portes II

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Sam 08 Aoû 2020, 19:28


Livre de Contes

LA PORTE DES CONTES




Dr. FacilierNous étions secoués par les cahots de la carriole. J’ignorai où nous allions - et je doutais qu’Eric ne le sût davantage. Nous nous laissions guidés loin des intrigues politiques, des guerres et des jeux du pouvoir. Par un merveilleux coup du sort, le destin nous avait réuni. Désormais, rien ne pouvait plus obscurcir mon bonheur. Assis en travers de la banquette, mon mari entre les bras, j’observai le paysage montagneux qui se dessinaient à travers la fenêtre. Finalement, la calèche s’arrêta et le cocher frappa à la porte.

« Un instant ! »

Nous nous redressâmes pour nous préparer à sortir. Avant de quitter l’habitacle, j’attirai mon amant jusqu’à moi et lui offrit un nouveau baiser.

« Je t’aime. Je sais que ce mariage était un peu précipité et contraint. Mais je veux t’offrir la plus belle lune de miel dont tu aies jamais rêvé. »

Nous abandonnâmes finalement le véhicule pour poser pied à terre. La porte s’ouvrit sur un petit pont pavé menant à une charmante bâtisse de pierres, isolée dans un vallon verdoyant. La demeure semblait en très bon état. Rien ne laissait supposer qu’elle fût à l’abandon. Pourtant, un sentiment au plus profond de moi m’indiquait que personne ne viendrait rompre notre tranquillité. Un regard aux alentours me permit de découvrir l’ampleur de notre isolement. L’herbe verte et touffue s’étendait à perte de vue, parfois troublée par un buisson ou des fleurs colorées. Un unique sentier - celui que nous avions emprunté - menait à ce lieu d’exception. Il se prolongeait vers les sommets enneigés du mont sur lequel nous nous trouvions. Derrière la chaumière, une immense forêt de pins offrait son refuge au gibier et aux oiseaux qui piaillaient gaiement. Certains avaient même l’audace de nous survoler, épiant notre progression vers la maisonnette.

Sans demander son reste, le conducteur remonta sur son coche. Il s’éloigna au loin jusqu’à disparaître totalement à l’horizon.

« Je pense que nous sommes seuls à présent… Et libre de nos actes, indiquai-je à mon amant avec un regard pétillant de malice. Tu es déjà venu ici ? Personnellement, je n’ai aucune idée d’où nous pouvons bien être… Et je t’avoue que je m’en fiche. »

Soudain, un bruissement agita les buissons sur notre gauche. Je tournai vivement la tête, prêt à en découdre avec le prédateur qui nous menacerait. Je me détendis rapidement. Un petit agnüff blanc bêla à notre intention. Il nous observa longuement de ses deux petites billes de jade avant de trotter vers nous avec précaution. Je ne bougeai plus. Arrivé à notre contact, il se glissa sous la main du prince et la lécha de sa petite langue râpeuse.

« Je pense qu’il t’aime bien, souris-je en glissant ma main dans la sienne. Et ce n’est pas le seul, conclus-je en lui adressant un clin d’oeil plein de sous-entendu. On visite un peu ? »

Je l’attirai vers la porte de la maison quand le tonnerre gronda dans le ciel dégagé. Je levai les yeux avec inquiétude avant de les reposer sur le bellâtre.

« Tiens… c’est étrange. »

Je n’avais beau plus posséder mes pouvoirs, je reconnaissais sans difficulté la magie lorsque je la voyais à l’oeuvre. Je la discernai d’autant plus qu’il s’agissait de celle de ma mère. Le ciel ne tarda pas à s’obscurcir. Les ténèbres dévoraient les lieux, plongeant le décor dans une noirceur surnaturelle. Les cris des animaux amplifiaient l’effroi de la scène ; le monde entier craignait le chaos qui ne tarderait pas à s’abattre sur nous.

« Dépêchons-nous d’entrer, ça ne me dit rien qui vaille.»

Si j’avais immunisé mon cher et tendre à la magie, ce n’était malheureusement pas mon cas. Maléfique souhaitait-elle me punir pour m’être détourné de ses desseins ? A moins qu’elle jalousa mon amour ? Mes pensées s’emmêlèrent un instant : elle m’avait aidé pourtant, lorsque je le lui avais demandé. Soudain, un éclair déchira le ciel et je pris conscience d’une évidence. Si ma mère m’avait accordé ce service, ce n’était qu’en contrepartie du mien - en aucun cas par amour.

Devant le verrou, deux minuscules lueurs semblaient se faire face. Je n’avais pas le temps de m’y attarder. Je pris appui sur la poignée mais la porte restait close, m’interdisant le calme du lieu. Autour de moi, l’herbe se changea en une liane épineuse qui s’enroula autour de mes jambes. Ses épines noires et affûtées lacéraient ma chair. Je serrai la mâchoire pour ne pas crier pendant cet atroce supplice.

« Mère… Est-ce ta punition pour m’être ainsi détourné de la sorcellerie ? Ou pour avoir ruiné tes sinistres projets ? Sache que tu as tord de me défier…»

Les ronces grimpaient peu à peu pour me contraindre à l’immobilité. Elles sinuaient désormais le long de mon ventre, ravivant la douleur de ma blessure. Je ne bougeai pas. J’acceptai l’affliction qu’elle m’infligeait. Je n’avais pas peur car je savais qu’ils viendraient. Je les percevais autour de moi. En tant que membre de la famille royale, je bénéficiai également de leur soutien.

« Amis de l’au-delà, répondez à mon appel. »

La magie éteinte ne palpitait plus à l’intérieur de moi, pourtant je n’abandonnais pas : j’étais le Maître des Ombres après tout. Les forces invisibles à ma vue se déchaînaient sur le végétal pour l’occire. Pourtant, il repoussait sans relâche malgré les coups qui lui étaient infligés. Une étincelle de magie s’échappa de mon index, résidu de ma puissance d’autrefois. Je me concentrai pour raviver la fournaise à partir de la braise succombante. Ma main se plongea dans ma veste de mariage à la recherche de la poupée offerte par mon maître. Je la récupérai et l’imbibai du sang qui s’écoulait de mes blessures. Il ne restait plus qu’à la brûler. Alors je finirai dans les flammes, dévastant le sortilège de mon affreuse génitrice - pour finalement renaître par le feu.

« Attrape !»

Je lançai l’immonde marionnette à mon conjoint - lui offrant la domination totale sur mon être.

« Enflamme-là ! »

Je me détournai de mon amant pour entrer en transe. Je psalmodiai les vers avec ferveur. Mais la sorcellerie m’interdisait son accès. Si je ne trouvai pas de solution d’ici là, lorsqu’Eric brûlerait mon effigie, je n’y survivrais pas.


Post XII - 1016 mots | Résumé:
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Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

~ Alfar ~ Niveau II ~
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◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Sam 08 Aoû 2020, 21:31

Les Portes II


Le Jeu. En effet, à condition qu'il soit bien mené. Toute la partie fut simplement chaotique ici, y comprit l'attaque que le gouverneur avait lancé avant que le Sarethi n'arrive à reprendre le dessus. Une partie de cet acabit au sein de la Majestueuse n'aurait donné pour seul résultat que l'échec du joueur et la haine des adversaires dans le meilleur des cas, le meilleur était rarement appliqué à Drosera. Il posa un regard en biais sur la Sorcière face à ses mots, énigmatiques. Un souverain unique ? Tiens donc. Il y avait un air de déjà vu dans ces paroles. Mais quelque chose lui disait que cette personne était déjà toute désignée et que ce n'était pas lui. Dommage. Plusieurs mots retinrent néanmoins son attention. Des termes mystérieux semés ainsi au vent mais pourtant pleins de sens et d'importance, il le savait. Il le sentait. Comme il sentait qu'il n'aurai plus la main mise sur son corps encore bien longtemps. « Dans ce cas nous sommes deux. ». À vouloir se passer du baiser, pas à avoir déjà embrasser un homme, bien entendu. Mais mieux valait mettre les choses au clair, certains esprits semblaient particulièrement échauffés.

Jämiel se pinçait l'arrête du nez tandis qu'un mal lui saisit le crâne, comme s'il fut prit dans un étau qui se resserrait à chaque minute qui passait. Il n'était pas idiot, il en connaissait la cause. Il se refusait à laisser ce bon à rien de gouverneur devenir une nouvelle fois maître de la partie et cela puisait sur ses forces, aussi bien physiques que mentales. Il jeta un vif regard sur Maléfique. Au moins ils étaient en accord sur plusieurs points quand à cette cérémonie. Il y avait bien assez d'un Alfar pour s'unir à un Sorcier, inutile d'en rajouter un second. Après une inspiration, il se tourna vers Maléfique qui s'éloignait alors, si tôt la cérémonie achevée. « Des dragons ? ». Il plissa légèrement des yeux à l'évocation de la mort avant qu'un rictus ne se glisse sur son visage. « Les fautifs sont toujours aux abonnés absents décidément. » fit-il avec sarcasme. Il se dirigea finalement à son tour vers l'extérieur, sans un regard aux badauds présents, les prunelles levées vers le ciel invisible derrière l'épaisse couche de nuage qui couvrait l'entièreté des nues. Soudain son regard se porta non plus vers le firmament mais bien au sol. D'abord se fut la surprise qui marquait son visage à la vision de cette familière végétation qui courrait dangereusement vers lui. Puis l'ironie, mêlée d'amertume. Que celui qui ait osé tourné sa propre magie contre lui se dénonce. Il le dépècerait dès lors qu'il en aurait retrouvé la maîtrise, de la même façon que cette personne cherchait à le lacérer de ces milles aiguilles. Enfin, c'est un sourire mauvais qui se dessina sur ses lèvres, une lueur égale brillant dans son regard. Il se saisit de l'épée de cérémonie - épée tout de même - la laissa tomber au sol et, d'un coup de talon, l'envoya à l'autre bout de la pièce. Il ne pouvait manier la flore à sa guise ? Qu'il en soit ainsi. Il choisirai malgré tout qui serait leur victime. Ce ne serait pas une grosse perte de tout manière. Et comme l'avait si bien dit celle qui était à présent son épouse, c'est le jeu. Il devrait l'assumer. De toute manière, cela faisait longtemps qu'il avait perdu cette partie.

Un sourire victorieux, Ratcliffe laissa échapper un long soupir. Ce sale gosse était d'un égoïsme sans bornes et n'avait plus jamais voulu lâcher son corps dès l'instant où il avait concédé à le lui laisser. Il ignorait ce qu'il avait bien pu faire et craignait le pire, surtout en voyant la tenue qu'il portait. « Qu'est-ce que... ». Une épaisse liane vint enserrer la cheville du Gouverneur. Il jeta un regard rapide sur son environnement afin d'apprécier la situation. Une église. Celle du Royaume, mais lequel ? Aucune indication. Un nuage, épais et terrifiant, sûrement pas naturel, surplombait la voûte. Maléfique. La cause de tout cela ? C'était fort probable. Il ne put en savoir plus devant se démener contre la végétation, les ronces lacérant ses chaires à travers les vêtements qui se teintaient de rouge. Il lui suffisait d'une arme pour trancher les liens, et remettre à sa place ces plantes qui se prenaient pour des super-prédateurs. La mâchoire crispée, les mains cherchant à contenir l'invasion, il tourna son regard partout à la recherche d'un quelconque objet pouvant faire office d'une lame. Il la trouva. A quelques mètres de là. Une épée. En la découvrant, il comprit qu'elle n'était pas là par hasard. Il y a quelques minutes de ça, elle devait se trouver à sa taille, ce qui lui aurait bien facilité la tâche. Alors p... Bien sûr. « Espèce de... ». Il n'avait pas les mots pour définir ce gamin. Il se souvint alors de la veille du bal. Et s'il était coupable de ces ronces agressives ? Il ne le laisserai pas faire. Il tendit la main afin de récupérer le fer, manœuvre inutile car elle était parfaitement hors de portée et la flore l'enserrait bien trop pour qu'il n'espère l'atteindre. Une dernière fois il cru entendre ce gamin au même visage que lui ricaner. Une branche glissa sur son cou, comme le fil aiguisé d'un poignard. Un dragon s'envola et dans le battement de ses ailes les ronces cédèrent aux roses et violettes, autour desquelles voletaient papillons et abeilles attirés par les nouvelles fragrances dégagées par les herbacées colorés. Au centre de cette nouvelle effusion de vie gisait un corps, colorant de rouge la tendre végétation.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




Mots 817 | résumé:
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Mitsu
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Mitsu
Dim 09 Aoû 2020, 12:51



Les Portes II




« Raiponce… » murmura Juliette, en attardant davantage son regard sur cette dernière. Elle lui sourit. « Merci beaucoup. » Sa joie concernant Garrett était bien réelle ; ses interrogations l’étaient tout autant. Quelle était cette magie extraordinaire dont avait parlé le frère d’Arthur ? Quant aux hommes qui accompagnaient la petite blonde, ils avaient tout l’air de bandits, ce qui rendait le tableau presqu’incongru. « Et merci à vous. » souffla-t-elle. Cette jeune fille avait, vraisemblablement, l’art de concilier les individus, en plus d’être très émotive. L’éclat dans ses yeux était communicatif.

« Oui bien sûr. » murmura la Princesse, lorsque Garrett lui demanda s’ils pouvaient s’entretenir en privé. Elle tourna le regard vers Raiponce et ses amis. « Excusez-nous quelques instants. » À vrai dire, elle se demandait ce que l’aîné des deux Princes désirait lui dire qui ne pût pas être articulé devant l’assemblée. Elle redouta un peu, par instinct, mais le suivit tout de même. Le fait qu’il vît était particulièrement troublant. Comment faisait-il pour paraître si calme ? Si elle avait été privée de la vue si longtemps, elle n’aurait sans doute pas pu détacher les yeux de tout ce qui l’entourait.

Une fois à l’intérieur de la tente, Juliette s’appuya sur le bois d’une table qui se trouvait là, afin de faire face à son interlocuteur. Elle attendit, toujours curieuse de savoir ce dont il en retournait. Peut-être allait-il lui parler de son propre comportement, de sa fuite, de… « Oh. » fit-elle, lorsqu’il débuta avec Mufasa. Elle était peut-être légèrement déçue. D’un autre côté, ils étaient en guerre. Il n’allait peut-être pas lui avancer sur un champ de bataille qu’il comptait réclamer son dû à la tête du Royaume, la Couronne qui lui revenait de droit, ou autre chose de plus personnelle. Pourtant, dans son discours, elle perçut quelque chose qui ne lui plut pas. « Quelqu’un comme toi ? » demanda-t-elle. « Garrett… » commença-t-elle doucement, avant que son ton ne se durcît pour devenir ordre. « Je te l’interdis, c’est compris ? » trancha-t-elle. « Tu ne peux pas toujours te sacrifier pour les autres. »

L’intervention d’un garde coupa court à la conversation. Juliette expira et attrapa l’une des mèches de ses cheveux. Elle se tut et baissa les yeux, tout en écoutant l’homme leur énoncer les évolutions récentes de la situation. Lorsqu’il fut question de la « Princesse Cendrillon », elle releva la tête rapidement. « Que ? » émit-elle, doucement, incertaine. Le reste des nouvelles était engageant. Si Shan Yu était réellement parti, si Arthur allait se voir confier l’épée et si d’autres gérants œuvraient pour la paix, alors ce ne serait qu’une question d’heures avant de l’obtenir effectivement. La blonde n’avait aucune idée de l’étendue des pouvoirs de l’épée de légende mais les livres étaient plutôt explicites. Sitôt obtenue, elle conciliait et légitimait son porteur. La magie qui l’entourait était trop puissante pour être stoppée. Du moins, elle l’espérait.

Les prunelles céruléennes de la Princesse – peut-être plus vraiment une Princesse, du coup – remontèrent jusqu’au visage de Garrett. Elle sourit, amusée de le voir prendre des décisions. Elle redevint sérieuse lorsqu’il la questionna. « Non. Peut-être que ce garde… » C’était improbable. On ne confondait pas ainsi les têtes couronnées. Ça aurait été un étranger, peut-être, mais certainement pas un homme de son propre Royaume. Il ne semblait pas en état d’ébriété. Juliette ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait. Est-ce que son identité avait été tronquée contre celle d’une autre femme ? Par qui ? Pourquoi ? Arthur en ressentait-il les effets ou était-il dans le même état de confusion que Garrett ? Et si son propre mari était prêt à en aimer une autre, comment cela se faisait-il que Garrett n’en éprouvât pas les conséquences ? « Je ne sais pas. » finit-elle par murmurer. Peut-être n’était-ce pas plus mal ? Elle cherchait à fuir son union et, avec elle, sa condition royale. « Garrett ? » questionna-t-elle, pour avoir sa pleine attention. « Quand tout ceci sera fini, est-ce que tu voudras bien me faire visiter l’endroit où tu vis ? » demanda-t-elle, un petit sourire sur le visage. C’était léger, très léger. « Si tu as envie d’y retourner, bien sûr. » Si le Destin voulait bien le laisser faire. « Je pourrais t’y accompagner, puisque rien ne semble plus me retenir au château. Ce serait comme lorsque nous étions enfants, sauf que ce ne serait pas un jeu cette fois. » Il comprendrait ce qu’il voudrait bien comprendre.

755 mots

Résumé:

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Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~
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◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Jil
Dim 09 Aoû 2020, 15:11

On ne pouvait qu’être au moins admiratif, sinon impressionné par la détermination avec lequel le héros de la prophétie prenait la chose. Il n’était pas pédant, ni prétentieux, il n’imaginait pas la partie gagnée et, ainsi que n’importe quel souverain digne de ce nom, il doutait. Mufasa y voyait un peu de lui, un peu de quelque chose qu’il n’avait jamais réussi à être. Peut-être que celui-ci avait réellement une chance, et que la magie n’y avait rien à voir. Peut-être que c’était simplement un homme sensé, et pas un héros de légende, dont avaient besoin les trois royaumes. Il n’était pas surpris ou particulièrement satisfait qu’Arthur ait accédé à sa requête. Déjà parce que ça n’en était pas réellement une, plus une forme de chantage, et surtout parce qu’il ne jugeait pas qu’il en demandait beaucoup. Un instant, le vieux roi dévisagea l’élu, et il s’en voulu presque de lui avoir jeté toutes ces tristes vérités au visage. Personne ne lui avait dit les choses comme ça lorsqu’il avait succédé à son père, il lui avait fallut les découvrir par lui-même. Peut-être qu’il avait accéléré le processus en avertissant son successeur de sa fin annoncée. Mais il n’avait pas l’air dégoûté, ou effrayé. Il savait déjà à quoi il s’exposait, il avait peut-être même déjà compris les tenants et les aboutissants de la voie qu’il avait accepté d’emprunter. Il sourit faiblement :

« Je mettrai un bon cru à vieillir en attendant ce jour-là. »

Il se redressa et fit un signe discret de la main à un garde qui se tenait un peu plus loin. Celui-ci s’approcha à pas rapides.

« Tout est prêt ?
— Oui, sire. En petit comité, comme vous l’avez ordonné.
— Bien. Suivez-moi, prince. »

Il l’entraîna dans les couloirs du château. En silence, ils passèrent devant pièces, les tapisseries, les balcons qui avaient fait le quotidien de Mufasa depuis sa naissance. Il observait chacun d’entre eux pour ce qu’il était : un recueil de souvenirs plus ou moins bons, mais toujours chers à sa mémoire. Il ne les quittait pas sans un certain regret, mais il ne pouvait pas rester dans ce lieu sans être habité par l’ombre persistante du deuil. Elle était partout, dans les plantes, les cadres, dans les tapis, et dans le visage de certains de ses serviteurs. Il ne voulait pas oublier sa femme ; seulement apprendre à vivre avec sa mort. Et il savait au plus profond de lui que cela serait impossible s’il demeurait roi, s’il demeurait là. Ils passèrent devant l’escalier qui montait jusqu’à la chambre royale, la plus vive de souvenirs, celle où il lui était maintenant douloureux de vivre. D’un autre geste de la main, il indiqua aux gardes de s’en aller à leurs occupations, et bientôt le roi et l’élu avancèrent au milieu de couloirs peuplés de vie, où circulaient courtisanes et serviteurs aux bras chargés. Chacun souriait et s’inclinait bas devant la prestance des deux hommes, qui leur rendaient la pareille avec amabilité. Il voulait qu’Arthur voit tous ces gens qui dépendraient bientôt de lui, et qui attendraient énormément de la part de leur nouveau roi. Il avait su placer la barre haut en restant accessible et proche des gens de son château, le prince devrait apprendre à faire de même.

Lorsqu’ils débouchèrent dans la petite chapelle où il avait prévu de procéder à la remise de l’épée, plusieurs personnes se levèrent. Merlin, les proches d’Arthur, ainsi que quelques conseillers de Mufasa, un notaire qui attesterai de l’évènement. Bien sûr, ils seraient contraints d’organiser une cérémonie publique : le peuple devait le voir de ses propres yeux. Mais ça serait pour plus tard. En cette heure, il n’avait fait appeler que le strict minimum. Le mot avait déjà couru dans le château, et demain, les rumeurs commenceraient à courir dans les trois royaumes. Le souverain fit signe au prince d’avancer, et lui alla se placer devant le petit autel où trônait l’épée parlante. Quelqu’un semblait être parvenu à la convaincre de se taire, au moins le temps de la passation. Il plaignait Arthur, l’artefact semblait être difficile à appréhender correctement. Quelques murmures coururent encore parmi les spectateurs, qu’il fit taire d’un coup d’œil appuyé. Il se saisit de l’épée, l’observa un court instant, avant de la tenir devant lui, posée sur ses deux paumes.

« Nous vivons des jours troublés. La guerre gronde, et plus que jamais, les trois royaumes se déchirent. Je n’ai plus que constater mon incapacité à y mettre un terme. Mais même si cet aveu de faiblesse me pèse, je suis soulagé de pouvoir le partager avec un homme qui me semble taillé pour la tâche. Aujourd’hui, nous couronnons un nouveau roi. Aujourd’hui, nous gratifions un héros d’une épée de légende, et nous accomplissons la prophétie. Mais je n’attends rien d’un élu, je n’attends rien d’un artefact, ni d’une ancienne magie. J’ai confiance en l’homme qui fera vivre le mythe, et qui saura réunir sous une seule bannière nos peuples divisés. J’ai confiance en Arthur, ou plutôt devrais-je dire, mon roi. »

Le vieux Mufasa, pour la première fois depuis qu’il avait demandé la main une magnifique femme, des décennies auparavant, tomba le genou au sol, et leva ses mains devant lui, offrant l’épée au Roi Arthur.



879 mots. Mufasa donne l'épée et le trône à Arthur.


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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Dim 09 Aoû 2020, 15:53



L'homme rêve, il aime se comparer aux géants
Et voir gravé son nom sur le mur du temps
Avant que le mortier de son zèle
Ait une chance de durcir
La coupe s'éloigne de ses lèvres
Sa flamme est soudain soufflée
Et tout devient et ruines et abîme

Les Portes II



Entre les lames qui dansaient, rougies par le sang et ternies par la poussière, je cherchais désespérément du regard Shan Yu. Ce n'était avec aucun de ses vassaux que je désirais croiser le fer, mais bien sa tête à lui que je voulais ardemment voir glisser le long du fil de mon épée. Il était la cause de trop de problèmes. Dans le Royaume de Barr-Bahr. Ici. Il pouvait toujours dire qu'il avait géré le Royaume en véritable tête dirigeante, s'il n'avait pas envahit le pays, Hou-Hou n'aurait pas été dans un tel état de misère. Il pouvait se trouver toute les excuses du monde, aucune ne tiendraient la route. Peut-être mon jugement était également un peu - beaucoup - obscurci par mes sentiments, je devais l'admettre. Mais il suffisait d'un rapide état des lieux pour voir que mon jugement seul n'était pas ce qui me poussait à mettre Shan Yu comme responsable de la misère du monde. Je parai un coup et, d'un mouvement vif, repoussai l'ennemi pour porter un coup d'estoc à son épaule, glissant la lame entre les les plaques protectrices de son armure et arrachant les ligament de ses muscles dans un bruit sinistre et assourdit par le fracas des épées et des sabots des chevaux. Seul son cris de douleur perça jusqu'à mes oreilles, offrant une seconde d'inattention de sa part où, retirant brutalement mon arme, je me débarrassais de lui d'un coup latéral tailladant sa gorge trop finement couverte, m'offrant à mon tour un instant de répit où j'analysais le terrain. Il y avait quelque chose qui n'allait pas. Outre les attaques des divinités, peu conventionnelles, les soldats ennemis n'étaient pas assez nombreux par rapport à nos derniers affrontements.

Je vis soudainement l'une de ces Faes que j'avais déjà eu l'occasion de croiser auparavant apparaître devant moi, plus agitée que jamais. Elle fila alors à toute vitesse par-dessus mon épaule. Et, comme je la suivais du regard, Mushu  me hurla au creux de l'oreille. « Mulan attention ! Derrière-toi ! ». Je me tournai alors vivement, réussissant à parer à la dernière seconde un coup assurément mortel d'un cavalier, me projetant malgré tout au sol. Ce dernier revint rapidement à la charge, me laissant à peine le temps de me relever. Son pied écrasant ma poitrine, me privant de toute retraite, il leva haut sa lance un air victorieux sur le visage. J'ancrai mes prunelles brûlantes de colère dans les siennes. La dernière chose qu'il verrait de moi ne serait pas la peur. Ce serait un mort qui reviendrait à la vie. Pourtant, à l'instant où sa lance allait se figer dans ma gorge, il cessa tout mouvement, les traits de son visage s'apaisant. Je levai le regard tandis qu'une ombre passait au-dessus de moi. « Qu'est-ce que c'est que ça encore ?... » soufflai-je entre surprise et colère. Mais je pus constater que l'homme avait perdu toute combativité. Je le repoussai simplement et le fixai après m'être relevée, méfiante, comme tout mes hommes. Toutefois, grâce à cela je pus clairement le constater. Shan Yu n'était pas là. Comme la moitié de son armée au moins. « Merde ! » crachai-je. C'était ce genre d'erreur qui pouvait coûter une victoire. Je sifflai Khan et  montai l'équidé avant de m'adresser à l'armée. « Profitons de la protection de la déesse pour se replier. Ce n'est plus une guerre mais un massacre si nous continuons la bataille maintenant. ». Et ce n'était pas ce genre de combat que je voulais mener. Même par-delà les frontières de son pays, je voulais respecter les valeurs de l'armée impériale. Le meurtre n'en faisait pas parti.

Un rapide regard me permit de constater que la majorité des soldats étaient encore présents. Les quelques défunts avaient tout de même été rapatriés avec les vivants. Ils ne méritaient pas d'être laissés sur place avec les troupes de Shan Yu. « Je croyais que la mort ne nous toucherai pas. » me fit l'un des rescapés légèrement agacé. Normal, il se sentait trompé. « Je le croyais également. » lui répondis-je, attristée par ces pertes nouvelles, en m'agenouillant aux côtés des corps inanimés. « En fait, je suppose qu'elle ne nous laisse qu'une seconde chance. ». Je me tournai vers le soldat qui venait de parler. Celui-ci retirait son plastron. Une large cicatrice encore récente marquait son poitrail. « Elle vient de m'être faite. ». J'allais prendre la parole lorsqu'un battement d'aile caractéristique résonnait à mes oreilles. Je levai la tête, comme le reste de l'armée impériale. Les dragons. Shan Yu ! Immédiatement je montai Khan, sans ordonner quoi que ce soit aux soldats. C'était mes sentiments qui me guidaient à l'instant, en aucun cas ma raison, aussi j'agissais sans réellement penser à mes gestes et mes paroles. Pourtant, par réflexe, l'armée m'imita quelques secondes plus tard. Mais ce fut trop tard malgré tout. A peine arrivais-je au campement que je vis les dragons décoller et rejoindre les cieux. Faisant entièrement abstraction des divinités et guerriers Hou-Hou encore présents, je me jetai au sol et courrai tel une démente vers Shan Yu et son armée, manquant trébucher dans la glaise à plusieurs reprise. « SHAN YU ! LÂCHE ! » hurlai-je avec tout le souffle qui pouvait m'habiter. Je tendis une main, celle du désespoir, comme cherchant à retenir le dernier dragon, celle-ci se refermant brutalement sur le vide. Il n'avait pas le droit. Il ne le pouvait pas. J'avais envie de hurler ma rage au monde. Comment osait-il une telle chose ?

Le poing serré, une boule de colère ardente brûlait dans ma poitrine. Je n'entendis même pas les Anges nous rejoindre au sol. Ce fut lorsque l'un d'eux s'adressa à moi, posant une main sur mon épaule, que je détournai mon attention de l'horizon opaque. « Je vais bien, inutile de vous inquiéter. », lui fis-je sèchement en repoussant sa main conciliante. Je retirai mon casque et commençais à faire demi-tour. Alors je m'arrêtai quelques instants pour observer le spectacle qui s'offrait à moi. Une terre triste. Des hommes épuisés. Je levai une nouvelle fois le visage vers le ciel si terne, à l'image de mon être. Jamais une journée n'avait été plus triste que celle-ci. Finalement, je me dirigeai vers la tente de Shang que Shan Yu s'était permis d'investir. La colère céda à la douleur, celle de la détresse, lorsque je pénétrai celle-ci. Lentement, je laissai ma main glisser le long du bois de la table, mes prunelles s'attardant sur chacun des détails des lieux. « Mulan ? » - « Je vais bien. Ne t'en fais pas. » rétorquai-je d'une voix douce à mon dragon en lui passant une main sur la tête. « Tu te souviens du code d'honneur de l'armée impériale ? » - « Loyal, Courageux, Sincère. C'est ça ? » - « Sincère. Je ne l'ai pas été une seule de fois depuis le jour où j'ai enfilé cette armure. Ni envers ceux que j'appelle "camarade". Ni envers Shang. Encore moins envers lui. ». Il plana quelques secondes silencieuses où je me saisis de quoi écrire. D'un geste vif, je traçais les mots sur le papier. Je destinais une première missive à mes soldats. Elle était simple, claire, concise. Le combat était fini. Shan Yu était parti. Hou-Hou avait besoin d'aide, mais leurs familles les attendaient également. Ils étaient ainsi libre d'exercer leur devoir encore un temps ou de retrouver la chaleur d'un foyer. Tels étaient mes derniers ordres en tant que Commandant de l'armée impériale, Ping. Car je cédais. Le départ de Shan Yu révélait le costume que j'avais porté tout ce temps et que je rendais aujourd'hui pour recouvrer ce nom qui était le mien, Fa Mulan. La seconde était personnelle et bien moins formelle. Elle contenait simplement tout ce que je n'ai su - pu - dire à Shang à cause de ce déguisement. D'un geste lent, je posais le casque sur la table et laissais la première missive aux côtés de celui-ci avant de me défaire de l'armure, la seconde rejoignant ma ceinture. « Est-ce que ça veut dire qu'on rentre ? » - « Non. ». Je gardais l'épée de mon père à la hanche et sifflai Khan qui me rejoint rapidement. Me mettant en selle, je suivi la direction qu'avaient pris les dragons de Shan Yu au grand galop, ne laissant pas le temps au reste de l'armée de réagir à mon départ et me suivre, sinon voir le lieux que je venais de quitter, et la lettre que j'y avais laissé.
Mais qu'est-ce qu'un conte, sinon une vision différente de la réalité ?

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Dim 09 Aoû 2020, 16:06


Crédits : Armando savoia
J’étais assise dans la salle à manger. Des domestiques m’avaient changée et lavée. J’avais demandé à ce qu’ils préparent de quoi manger en attendant le retour du roi. Préférant éviter une crise diplomatique, les servants s’étaient pliés à la moindre de mes exigences. Cela me laissait le temps de faire une crise de nerfs, entre deux sauts de joie. Pourquoi est-ce que tout le monde m’appelait Princesse ? Pour être honnête, je n’en avais pas la moindre idée, mais mon aventure jusqu’ici avait bien souvent défié la logique. J’avais connu pire péripétie.

J’avais beaucoup appris sur l’état actuel de la politique, durant mes quelques conversations avec les servants. Ils ne m’avaient rien expliqué et je n’avais rien laissé transparaître de mon ignorance, mais il avait été possible de déduire qu’Adam était de retour sur le trône, et que j’étais — pour eux — originaire d’un Royaume assez lointain, mais suffisamment puissant. Caramellow, je crois. Restait à comprendre qui étais-je à leurs yeux, au juste. Une héritière ? La femme du Prince ? Si oui, quel était le nom de mon mari ? Le flot de questions qui envahissait mon esprit fut interrompu par l’arrivée d’un domestique. « Princesse… nous avons exceptionnellement fait rentrer cette femme, qui dit être votre marraine. Si ce n’est pas le cas, nous la renverrons conformément aux directives de sécurité. » J’acquiesçai poliment, avant de fixer la bonne fae. Elle avait un regard étrange.

« Oui, c'est elle. Merci, je dirais à ma famille à quel point le château de Hi-hi-hi traite bien ses hôtes. Vous pouvez disposer. » En toute honnêteté, même si j’appréciais la courtoisie que les servants avaient à mon égard, j’étais toujours autant écœurée par les bassins de sang. Ils me rappelaient la mort de Romald. C’était il y a moins d’une heure, mais elle semblait avoir eu lieu il y a une éternité. Entre temps, j’avais visité Écossia, volé une recette, fabriqué une potion et, pour finir, on m’avait traité en Princesse. Un peu plus d’explications n’auraient pas été de refus, mais le cours des événements me plaisait malgré le décès tragique de Romuald. J’espérais seulement que tout ceci n’était pas un rêve.

« Marraine, il y a un problème. Tout le monde semble me prendre pour une- »« Princesse ! Comment allez-vous ? J’avais peur de vous avoir perdue. Arthur n’aurait pas pu accepter votre mort. » Bon. Autant dire que j’étais secouée. Le sort, l’illusion ou que sais-je semblait affecter ma bonne fée, et j’avais l’impression de devenir folle. « Non, enfin je… bon, on va procéder différemment. » J’essayais de me concentrer, pour trouver une méthode qui lui permettrait de retrouver la mémoire. « Vous vous souvenez, quand vous m’avez aidée à quitter la maison familiale ? Vous vous souvenez de ce que j’ai dit à ma marâtre et à ses filles, quand nous fuyions en carrosse ? »

Ma marraine semblait ne pas comprendre. « Vous avez dit quelque chose comme… hmm. Je crois que c’était "À plus tard, les bécasses ! Débrouillez-vous pour le ménage !", mais je ne suis plus sûre. C’est assez irrespectueux, d’ailleurs, de traiter votre belle-famille ainsi. Mais pourquoi cette question ? » Parfait ! Elle avait mordu à l’hameçon. « Je leur ai dit ça parce qu’elles m’exploitaient et me forcer à faire toutes les tâches ménagères à longueur de journée, tout en m’insultant. J’ai même conçu le plan ALCOOLL, tu te souviens ? »« Assassiner Les Connasses Odieuses Occupant Le Logement, c’est ça ? Oui, ça me dit quelque chose. »« Je n’aurais pas pu avoir ces idées-là si j’avais été une princesse. » Ma marraine voleta, battant des ailes jusqu’à moi. « Mais vous êtes une princesse, voyons ! » Elle me touchait la joue, comme pour rassurer un enfant. C’était probablement parce que je ressemblais à ça, à ses yeux. Même avec les meilleurs arguments du monde, les autres auraient l’impression d’entendre une gamine défendant l’existence de son ami imaginaire.

Je devais accepter que Cendrillon n’existait plus aux yeux d’autrui. Princesse Cendrillon l’avait remplacée, et je ne connaissais rien de sa vie.  « Oui, soit. J’ai dû faire une mauvaise chute. » Je ne voulais plus débattre sur ça. « Est-ce que vous pouvez me raconter des choses, par rapport à mon enfance et à ma vie ? Je m’en souviens, mais ce vilain coup fait que j’ai du mal à penser clairement. Peut-être que me remémorer ces choses-là m’aidera à me concentrer sur autre chose. » La fae semblait tout aussi confuse que moi, mais commença à me raconter ce qu’elle connaissait de mon histoire.

Fin de l’ellipse. Partez du principe que j’ai été vaguement éduquée sur le contexte général du monde hors-champ. Ma marraine n’eut pas le temps de finir son cours, car un garde était venu nous interrompre. Apparemment, j’étais appelée à un campement pour rencontrer quelqu’un de mon royaume — je n’avais pas vraiment compris —. Je me rassurais en partant du principe que mon improvisation suffirait. De toute façon, la manière d’expliquer de ma bonne fae était assez peu pédagogique. J’avais retenu l’essentiel, c’est ce qu’il comptait.

Je quittais donc prématurément le château de Hi-hi-hi, avant que le repas n’ait été servi. Je pris tout de même la peine de saluer toutes les personnes potentiellement importantes sur le chemin. Une fois en dehors des murs, j’offris même mon plus beau sourire à un jeune homme non loin, qui attendait assis sur le sol. C’était un entraînement efficace : quand je serais au balcon en face de mes sujets, il me faudrait apprendre à leur donner l’impression d’être chéris. Je serais la plus grande et majestueuse des reines. Ce devait être une vérité : autrement, le hasard ne m'aurait pas choisie.



Une fois arrivée au campement, des gardes me menèrent jusqu’à une tente. Ils annonçaient ma venue aux deux individus qui étaient à l’intérieur, avant de me laisser seule avec eux. Ma marraine, Bleuette et Félicette étaient à l’extérieur. J’espérais que mon jeu d’acteur réussirait à convaincre ces inconnus. Rien ne m’indiquait que l'illusion qui m'avait faite princesse n’était pas effective sur eux. Après quelques secondes d’inertie où je me contentais de me sourire en défroissant ma robe, je posais mon regard sur l’homme. Il était censé être le frère de mon mari, si j’avais bien compris ce que les soldats de Caermaloyw m’avaient indiqué en chemin.

« Arthur ! » Deux syllabes, comme dans Garrett. Malheureusement, c’était les mauvaises. Pourtant, j’étais vraiment persuadée d’avoir utilisé le bon prénom. Mon esprit était insatiable, et avait été embrumé par la perspective de devenir la reine des Trois Royaumes.

1050 mots.
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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Kyra Lemingway
Dim 09 Aoû 2020, 18:27



L'homme rêve, il aime se comparer aux géants
Et voir gravé son nom sur le mur du temps
Avant que le mortier de son zèle
Ait une chance de durcir
La coupe s'éloigne de ses lèvres
Sa flamme est soudain soufflée
Et tout devient et ruines et abîme

Les Portes II



Au galop, tu passais la frontière d'est en ouest, quittant le roi Mufasa et laissant ton arme aux mains d'un prince inconnu pour rejoindre le domaine de Dhelrin et Thornas, où tu savais y trouver, en théorie, une population importante à cause des mariages béni des divins, afin de transmettre la nouvelle de la passation de pouvoir. Regrettais-tu d'avoir abandonné Rubilax ? Peut-être un peu, oui. Malgré son statut d'objet, il avait été ton compagnon pendant des années durant et t'avais probablement évité de sombrer dans une folie destructrice. Était-ce la meilleure des décisions ? L'espérais-tu, ou n'hésiterais-tu pas un instant à retrouver tous ceux t'ayant poussé à te désarmer et t'isoler à nouveau, aussi puissant puissent-ils être, et leur faire regretter ce sacrifice devenu vain. Mais, alors même que tu songeais à cette décision que tu avais prise et, quoi qu'elle puisse sembler futile aux yeux de certains, changerai drastiquement le cours de ta vie, tu tirais rudement sur les rênes de Maximus, surpris, afin de stopper sa course. Ce fut comme un éclair, vif et inattendu, qui te traversais l'esprit, amenant avec lui nombre d'informations que tu croyais perdu à jamais. Tu l'étais, toi, perdu, noyé dans une incompréhension comme tu ne l'avais jamais été auparavant. Si, une fois en fait. Lorsque l'on t'avait tout ôté. Comment était-ce arrivé cette fois-ci ? Pour quelle raison ? Était-ce dû à l'aide que tu avais apporté à Raiponce ? A l'abandon de Rubilax ? La somme de tout ce que tu avais pu réaliser qui n'était pas un acte égoïste ? Tu n'avais pas la réponse. Tu aurais aimé l'avoir. Tu te demandais s'il ne s'agissait pas simplement une nouvelle fois d'un mauvais sort et que les effet n'étaient que temporaire. Pourtant, temporaire ou pas, tu comptais profiter de cette chance qui t'étais offerte.

Tu réfléchis quelques instants, plongeant ton regard dans l'azur menaçant tandis que l'orage grondait par-dessus la pluie battante. La perte de Rubilax ne serait pas la seule chose qui allait changer ta façon de courir le monde finalement. Après quelques instants, tu repris toutefois ta route vers l'église de Hi-Hi-Hi. Pourtant, une fois le bâtiment à vu, tu ne t'approchais pas plus à la vision d'un immense dragon aux écailles de jais devant ses portes. Tu voulais bien t'essayer à affronter cette créature, mais à mains nues la chose risquait d'être compliquée, sinon perdue d'avance. Aussi te limitas-tu à jeter un vif regard sur la population présente. Il n'y avait plus personne. Tu arrivais trop tard, tout le monde était parti. Avaient-ils tous probablement fuis la bête. Cela n'en demeurait pas moins gênant. Il y avait certaines personnes que tu aurais aimé voir et, ignorant la direction qu'elles pouvaient bien avoir prises, tu étais bien embêté. Posant pied à terre, tu restais là, quelques minutes, dans l'ombre des ruelles, fixant le reptile qui quittait cette terre en un puissant battement d'aile et les roses se poser nonchalamment au sol. Un pétale blanc vola jusqu'à tes pieds, paisiblement. Devant cette scène aux semblants pacifiques, il y avait un parfum théâtral et mensongé. Le parterre de fleur aspirait à la paix. Pendant ce temps, les Trois Royaumes étaient en train d'exploser - ce qui ne t'étonnais guère, au contraire, tu trouvais que cela avait mit bien du temps pour que les terres ne s'embrasent - et ce prince survenu de nul part était sensé étouffer ce feu qui incendiait la région. Tu lui souhaitais bien du courage et de la patience. « Allons-y Maximus. » fis-tu en remontant en selle. Tu étais peut-être sans arme, mais tu n'étais pas seul. Tu ne l'étais plus. Qui plus est, tu savais Shan Yu être véritable barbare, à l'égal du nom de Royaume dont il était originaire. Tu avais vu ce qu'il était advenu des villages ayant subi ses assauts éclairs. Tu ne voulais pas qu'il se permette les mêmes droits sur toi et les tiens. Aussi longtemps ais-tu pu quitter tes terres, aussi longtemps ais-tu pu les oublier, elles demeuraient ta maison, ton foyer et celui de ton peuple.

Tu changeais de direction, quittant Hi-Hi-Hi et les Trois Royaumes où tu t'étais réfugiés depuis tout ce temps pour rejoindre ton Royaume. De toute manière, à présent que tu étais de nouveau, tu n'avais plus aucune raison d'être ici. Une fois sur tes terres, tu aurai bien plus de moyen que tu n'en avais actuellement. Ce n'était pas un adieu. Il y avait des personnes de cœur sur ces territoires, et tu n'avais pas l'intention de les abandonner dans les flammes, ni même d'oublier qu'un homme que tu ne connaissais pas et deviendrai ton roi possédait un ami.
Mais qu'est-ce qu'un conte, sinon une vision différente de la réalité ?

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Mots 777 | Résumé:


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Aliénor Vaughan
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Aliénor Vaughan
Mar 11 Aoû 2020, 00:58


Image réalisée par Armando savoia

Les Portes II



« Ne dîtes rien. » murmura Lhéasse. Il tenait Aliénor par le bras. Le garde du corps et sa protégée avaient chacun une couronne dans la main, cadeau d’une Fae qu’ils avaient croisé plus tôt. Elle leur avait expliqué qu’ils avaient, tous les deux, été choisis pour devenir Roi et Reine du Monde des Contes. Ce n’était pas la raison de la gêne qui s’était installée entre eux. C’était frais, trop frais et elle se souvenait encore du visage du Sorcier, alors génie de la lampe, entre ses cuisses. Lui se remémorait parfaitement de l’avidité d’Aliénor dans la peau de Mary Poppins. Il allait d’ailleurs lui signaler sévèrement que tout ceci devait rester entre eux, avant de tomber sur ce tableau, particulièrement explicite d’eux deux, en train de faire l’amour. Ils en avaient croisé quelques uns, des représentations d’autres personnages. C’était affreux, comme de se rendre compte d’évidences. Comment avait-elle fait pour ne pas reconnaître Priam en Scar ? Était-ce vraiment lui, qui avait acculé cette étrangère contre ce mur et qui… ? « Je… » « Chut. » corrigea le Sorcier, en la pressant d’avancer, pour ne plus avoir à constater ses propres erreurs. Ni l’un ni l’autre n’avaient eu conscience d’eux-mêmes. Les choses revenaient à retardement. Au loin, ils pouvaient voir un halo lumineux et, lui comme elle, savaient que c’était vers ce dernier qu’ils devaient se diriger absolument.

Lhéasse regarda les cheveux d’Aliénor. Il marchait derrière elle. Lui connaissait son propre rôle mais sur quelques toiles, il l’avait aperçue différemment. Un tableau la peignait marchant dans la forêt, entourée de hyènes et d’une petite Fae, pieds nus. Un autre illustrait son visage teinté d’horreur à la découverte de Scar et de Maléfique contre le mur du château de Mufasa, dans le Royaume de GRRAAAA. Un, qu’il avait apprécié particulièrement, la représentait en contre-plongée, triste, sur le balcon de ce même château. Elle était là, seule, pendant que les autres faisaient la fête. Il aimait la voir mélancolique visiblement, même si les problèmes qu’il aurait avec l’Empereur Noir si ce qu’ils avaient fait venait à se savoir un jour seraient à la hauteur de ce qu’on espérait d’une bonne séance de tortures. Il n’y avait pas besoin de réfléchir beaucoup : les Faes étaient les coupables. Il ne pouvait rien faire contre ces créatures, pas concernant un conte. Ce qu’ils avaient vécu était fictif, en quelque sorte. Aliénor serait toujours parfaitement vierge dès que les choses rentreraient dans l’ordre. Pourtant, son esprit resterait marqué du contact trop prolongé de leur peau. Ça le dégoûtait presque. Elle n’était pas moche mais la dernière chose qu’il aurait eu envie de faire c’était justement de lui faire l’amour. Elle n’était pas hideuse non plus mais elle était sans éclat, une gamine que le Destin avait décidé de faucher un grand coup. Elle était sotte et naïve. Ses fantaisies le faisaient soupirer au moins autant que ses résultats scolaires désastreux. Il n’avait aucune idée de ce qu’elle allait bien pouvoir faire de sa vie. Parfois, il la croyait légèrement attardée. Elle aurait été brillante, avec un esprit aiguisé, stratège et réfléchie, peut-être qu’il aurait éprouvé pour elle un semblant d’attirance. Elle restait néanmoins une Magicienne, promise à un homme auquel il obéissait au doigt et à l’œil. Ça suffisait à faire taire toutes les passions.

Le Sorcier soupira, en admirant un portrait de Mary Poppins dans une robe semblant appartenir à son peuple. La peinture n’avait pas besoin de fioritures. Elle était simple. La Magicienne avait les mains liées sur le ventre et fixait le spectateur d’un œil intelligent et calculateur. Cette version là lui plaisait, celle d’une femme silencieuse aux desseins cachés. « Aliénor ? » « Hum ? » questionna-t-elle, en se retournant. Il s’approcha. Ici, leur rapport de force n’était pas le même que dans la Réalité. Ils étaient au cœur d’un palier, entre fictif et réel. « Nous n’en reparlerons pas. Jamais. C’est compris ? » Elle resta silencieuse, ce qui l’obligea à répéter. « C’est compris ? » « Oui. » En réalité, ils devraient en reparler parce que la toile que la jeune femme recevrait plus tard, serait justement la représentation du sujet qu’ils désireraient éviter le plus, sans parler de la popularité du Conte au niveau mondial. Pour l’heure, ils pouvaient tous les deux espérer pouvoir tirer un trait sur ce qu’il venait de se produire. La Magicienne se sentait fatiguée. Sa vie était une succession d’événements traumatisants. Elle avait envie, rien qu’une fois, de pouvoir tout oublier. Elle allait être exaucée. Durant quelques temps, elle ne se rappellerait plus de tout ça, ni de la toile qui la représentait en compagnie de Mufasa, lors de leurs retrouvailles.

775 mots

Résumé:

Déroulement


Coucou ♫

Les sujets importants :

Carte : >> ICI <<

Rôles : >> ICI <<

Artefacts et Événements : >> ICI <<

Tour n°13.

C'est le dernier tour (un peu en avance mais je pense que ça va se terminer là de toute façon ^^). Dans votre message vous pouvez terminer votre partie personnage (sauf si vous l'avez déjà fait ce tour-ci) et ensuite jouer votre personnage à la sortie du conte. Une fois qu'il passera dans le halo lumineux, il retournera dans la réalité, au moment même où il est parti, plus tôt, comme si de rien n'était. Il ne s'en souviendra pas avant le 1er septembre IRL (donc après les événements qui sont en cours). Ce sera la date de parution du Conte et, à ce moment-là, il se rappellera à retardement de ses aventures.

En sortant du conte, dans la zone intermédiaire, s'il a été choisi pour être un Roi ou une Reine des contes (vous devez poster dans le sujet que j'ai ouvert >> ICI <<), une Fae lui donnera une couronne ^o^ Vous devez aussi croiser ou décrire un ou plusieurs tableaux représentant les moments forts de votre personnage, inrp et dans votre résumé. On va commencer une collection de peintures, c'est moi qui vous le dit  [Rp dirigé] - Les Portes II  - Page 23 1628

Quand ce dernier tour sera terminé, je ferai une actualité pour vous indiquer la suite, pour le 1er septembre. Je ferai aussi un sujet sur le rp dirigé pour le résumer et vous donner les possibilités de jeu là-dessus à l'avenir pour ceux qui le voudraient ^^

Voilà ! Merci d'avoir participé  [Rp dirigé] - Les Portes II  - Page 23 47
Je mettrai en place le sondage pour savoir quelle porte on fera ensuite d'ici quelques temps  [Rp dirigé] - Les Portes II  - Page 23 46 On ne la fera pas tout de suite mais c'est pour que je puisse plancher sur le scénario ^^

Règles générales


- Vous devez noter votre nombre de mots en bas de votre message. Celui-ci doit faire au minimum 720 mots.
- Il est souhaitable que vous fassiez un résumé de votre messages, avec vos choix s'il y en a à faire.
- Points importants : Les points de spécialité ne comptent pas. les pouvoirs sont ceux du personnage (donc s'il n'en a pas, le vôtre n'en a pas non plus). J'attends cependant du Fair-Play (si vous avez un doute sur une action, mp le joueur pour savoir s'il est d'accord). La langue de base n'est pas prise en compte. Tout le monde se comprend sans aucune difficulté. Aussi, votre personnage perd sa race momentanément. Il se fond au rôle ^^ Vous pouvez vous déplacer librement dans la map.

- Vous avez jusqu'au 31 août 23h59, heure française, pour poster votre message.

Comptes


Il n'y aura pas d'éliminations. Par contre, si vous ne postez pas, ça ne vous comptera pas un message, bien sûr. Vous perdrez aussi le gain du tour s'il y en a un. Au bout de deux tours sans poster, les autres joueurs pourront prendre votre personnage et le jouer en PNJ s'ils en ont besoin ou le reprendre pour eux. Vous devrez ensuite vous adapter à ce qu'il s'est passé si vous souhaitez reposter par la suite =)

Comptes:

Gains


Gain du tour n°12 :
- Un animal fantastique (compagnon animalier ou PNJ) qui aura le pouvoir d'entrer et de sortir du Monde des Contes + Aura merveilleuse qui est le fait que lorsque les autres l'aperçoivent, ils se demandent s'il est réel ou si c'est le fruit de leur imagination + 5 autres au choix.

Gain du tour n°13 - donc pour ceux qui posteront après moi :
- 1 point de magie

Gains du RD en général :
- Les gains de quête relatifs à votre nombre de messages (donc si vous en avez fait 4, vous prenez un gain de 4x720 mots etc).
- La possibilité de devenir Roi ou Reine des Contes
- L'espièglerie des Faes : Les Faes ont lancé une sorte de malédiction sur votre personnage. De temps en temps, lorsqu'un enfant à proximité perdra une dent et la mettra sous son oreiller, il se changera en petite Fae. Sa mission ? Aller toucher la dent. Lorsqu'il le fera, celle-ci disparaîtra on ne sait où et une jolie pièce apparaîtra à la place. En échange, des Faes viendront discrètement fleurir l'endroit où habite votre personnage ou le magnifier durant quelques jours.
(On ne sait pas pour l'instant ce qu'elles font avec les dents mais on verra plus tard 8D)
- L'envoi du conte Les aventures des Trois Royaumes ainsi que de tous les produits dérivés, en plus d'une somme d'argent associé aux ventes.
- Un Koalkaz : Il s'agit d'un jeu de plateau magique, comportant tous les personnages du conte. C'est un jeu stratégique auquel on peut jouer à autant de personnes qu'il y a de personnages du conte. L'objectif est de gagner à la fin, en faisant des alliances ou non. Il y a une version simple, avec le plateau et quelques effets magiques, et la version avancée qui plonge les joueurs à l'intérieur du jeu. Ils ont donc l'impression de vivre l'aventure pour de vrai, tout en ayant conscience d'eux-mêmes. Ils en sont expulsés à la fin ou lorsque le personnage qu'ils incarnent meurt. Ça peut être utile pour s'amuser, développer son sens stratégique ou s'entrainer au combat par exemple. Il y a un petit L sur la boîte.
- Scène du conte : C''un tableau de deux mètres de haut et quatre mètres de large représentant votre personnage (avec celui d'un autre ou non) à l'intérieur du conte, que vous devez décrire. Le tableau lui sera livré et peut se rapetisser. Il s'agit en réalité d'un passage vers un endroit ressemblant aux Trois Royaumes. Chacun des protagonistes ayant joué dans le conte peut le traverser pour s'y retrouver. L'endroit est désert et ne peut être parcouru que par d'autres possesseurs de ces tableaux, ce qui en fait un endroit privilégié pour les rencontres secrètes.

Nouveaux arrivants et choix:

Les gains sont à déclarer dans les déclarations de gains d'intrigues et d'événement au plus tard un mois après ce jour ^^


[Rp dirigé] - Les Portes II  - Page 23 Wmln
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Kyra Lemingway
Mar 11 Aoû 2020, 22:51



L'homme rêve, il aime se comparer aux géants
Et voir gravé son nom sur le mur du temps
Avant que le mortier de son zèle
Ait une chance de durcir
La coupe s'éloigne de ses lèvres
Sa flamme est soudain soufflée
Et tout devient et ruines et abîme

Les Portes II



Je papillonnais des yeux quelques secondes avant de m'attarder sur ma physionomie, comme je l'avais fait le jour où j'en avais changé pour devenir homme. Je passais au crible chaque détail sur lesquels mes yeux pouvaient se poser, tâtais mon visage de mes mains, mes cheveux. Je ne comprenais pas tout. Ou plutôt, j'avais du mal à comprendre. J'étais admirative de cette femme. J'étais également triste pour elle. Terriblement. Elle avait tout sacrifié. En contre-partie, elle avait tout perdu. La Justice était parfois cruellement absente. Il n'y avait pas de quoi s'étonner qu'on lui préfère la Vengeance lorsque l'on faisait face à ce genre de cas de figure. Est-ce que j'aurais aimée que cette femme, Mulan, retrouve ce Shan Yu pour accomplir sa vengeance justement ? Je l'ignorais. Mon jugement était des plus biaisé par mon attachement à ce personnage que je ne connaissais même pas. Pas tout à fait. Pas réellement. En d'autres circonstances, probablement aurai-je répondu que non, qu'il y avait d'autres moyens de trouver la paix que la vengeance, que la reconquête de son Royaume était plus importante que la mort de celui qui s'en était emparé. Aujourd'hui, sa souffrance lorsqu'elle eût apprit le décès de ce Général cher à son cœur me pesait. Il est toujours douloureux de perdre un être auquel on tient et à qui l'on n'a sût trouver les mots ou le temps de dire la vérité. Pourtant je repensais à cet homme justement Son visage. Si je ne faisais pas erreur...

Je m'arrêtais nette dans le couloir dans lequel j'avais commencé à m'avancer, stoppée par une Fae. Sourire aux lèvres, cette dernière me tendit une couronne, m'expliquant par la même que j'avais été choisi pour être Reine dans le Monde des Contes. « Excusez-moi ? ». Tout n'était pas charabia dans ses paroles. Il y avait suffisamment de Monarque sur les terres du Yin et du Yang pour savoir que leurs responsabilités n'étaient pas des plus aisées et, depuis Tyr, j'avais acquis une vague connaissance de ce qu'était le Monde des Contes. J'ignorais néanmoins qu'on pouvait en devenir Souverain. « Comment ça, Reine ? » - « Oh, ce n'est pas compliqué, on vous expliquera ! » me fit-elle avec un grand sourire avant de me laisser avec ma couronne entre les mains. Elle était bien bonne celle-là. Reine du Monde des Contes. Je ne préférais pas m'attarder dessus. Pas avant d'avoir toute les informations. C'était le meilleur moyen de se faire un nœud au cerveau. Je levais alors les yeux. J'avais remarqué depuis le début de ma traversée quelques tableaux qui se succédaient, tous étant des scènes que Mulan avait vécue. Je me souvenais de celui-ci. L'assaut du camp de Shan Yu. Bien que figé dans la toile, il était plein d'énergie, empli d'un mouvement tel qu'on croirait que la cavalière s'apprêtait à bondir hors de la toile et que les ronces de la divinité au fond prendraient d'assaut les lieux. Pourtant mon regard fut attiré par un autre, plus loin. Plus calme. Je m'en approchais. Elle était seule, genoux à terre, isolée dans ces bois qui semblaient vouloir profiter de cet instant de faiblesse pour l'engloutir dans les ténèbres. Le visage baissé, elle paraissait vouloir retenir des larmes qui s'échappaient malgré tout dans un flot ininterrompu tandis qu'elle serrait d'une poigne forte contre sa poitrine l'aveu. Le criquet sur l'épaule, le dragon face à elle, elle ne semblait pas les entendre, plongée dans une tourmente dont elle ne semblait pas pouvoir ni vouloir sortir. Je me tournais une nouvelle fois vers le précédent tableau. Hadès aux côtés de Perséphone. Le premier guidant son armée de mort-vivants, la seconde étendant sa muraille de ronce. Plus en avant, l'armée impériale qui charge. Enfin, Mulan, l’œil résigné et l'arme au point, prête à occire l'ennemi. Cette femme avait de quoi inspirer. Ces deux scènes se passaient avec, quoi ? Une trentaine de minutes d'intervalle à peine ?

J'observais un halo au loin. Le même que celui menant aux portes. Je me dirigeais vers ce dernier, comme par automatisme. Mais ce fut presque comme logique pour moi que je dusses prendre ce halo. Et puis, chaque fois il ne m'avait jamais réellement laissé le choix, alors autant éviter de le contrarier à nouveau. En même temps que j'empruntais le chemin, une pensée furtive s'invita à mon esprit. Peut-être, à l'égal de Mulan, devrais-je également quitter à mon tour mon costume de Kjěll. Surtout en ayant connaissance de celui qui échangeât les mêmes sentiments que pouvait éprouver Mulan à son égard. Ou du moins, à l'égard du personnage qui arborait ses traits. Quoi que ce pouvait être amusant justement, songeai-je également un instant en laissant échapper un rire avant de m'engouffrer dans le halo, oubliant par la même mes dernières pensées vis-à-vis de l'Ànjọnú Katzuta.
Mais qu'est-ce qu'un conte, sinon une vision différente de la réalité ?

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Mots 800 | Résumé:

Merci pour ce RD c'était cooool ^o^ !!!!


La fête va enfin commencer, Sortez les bouteilles, fini les ennuis

Vive les pionniers, Les rebelles et les révoltés

 (:KYRA:)  :
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Typhon Gargantua
~ Eversha ~ Niveau V ~

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◈ Activité : Chasseur [Rang III] & cuisinier [Rang III]
Typhon Gargantua
Mer 12 Aoû 2020, 21:38



Shan Yu
[Rp dirigé] - Les Portes II  - Page 23 Shan_y10
Ambiance

Shan Yu posa le regard sur la contrée étrangère, dorénavant familière, qui se dévoilait sous ses yeux. Le bras tendu, le conquérant attendait que se pose son faucon domestique sur le gant unique qui l’attendait. Cette vaste terre dévoilait un spectacle aussi désordonné que déplorable. Le chef de guerre ne lui trouvait qu’une seule qualité. Il n’avait plus à y faire quoi que ce soit.

Les guerriers Bahr Barrs avaient pris position en dehors des trois royaumes, à la fois pour faire le bilan de leurs mésaventures, mais aussi pour s’assurer qu’ils n’étaient pas poursuivis. Cette escale serait la dernière avant le retour à la cité impériale de Bahr Barr. Somme toute, cette aventure s’était plutôt bien passée. Ce n’était pas la première fois, ni ne serait la dernière fois que Shan Yu et ses troupes seraient repoussées. Son armée était puissante et mobile, mais pas invincible. Cela dit, il y avait défaite pour l’empire Bahr Barr que si le conquérant échouait à rapporter un butin équivalent au financement accordé pour maintenir l’armée. C’est ainsi que Shan Yu échangea ses stratèges militaires pour des comptables.

L’accroissement de la puissance Bahr Barr par la transformation en dragons de leur monture était le principal gain de la visite de Shan Yu aux trois royaumes. À elle seule, cette acquisition justifiait aisément le déplacement. Ces milliers de créatures légendaires allaient pouvoir intégrer l’empire et éventuellement remplacer les chevaux. Or, ce n’était pas là le seul gain de Shan Yu. Le conquérant avait dépouillé Hou-Hou de ses trésors afin d’importer de la nourriture pour la population et ses troupes. C’est ainsi qu’il put soutenir ses guerriers sans condamner les habitants du royaume. Bien que ces trésors ne fassent pas partie du présent butin de Shan Yu, l’empire Bahr Barr avait échangé son surplus de nourriture contre des trésors. Finalement, la guerre contre la guilde des voleurs avait permis aux Bahr Barr de mettre la main sur divers trésors des deux autres royaumes. Puisqu’une bonne partie des hommes de l’armée gardait en sa possession une part de ces richesses, le moral des troupes était haut.

En contrepartie, les pertes s’élevaient à environ 6% des forces initiales. Ça semblait peu, mais en ajoutant l’armée de Hou-Hou, ce chiffre grimpait à un désastreux 53%. Cela dit, ces pertes étaient attribuables à l’intervention du divin et à une forte défection des troupes. Ironie du sort, dû à la double intervention divine, aucun guerrier ne démontrait de mécontentement à leur retraite précipitée. Somme toute, ce fut une bonne campagne pour le conquérant. Non, les ressources de GRRAAAA ne purent être pillées, mais les dragons que rapportait Shan Yu à l’empire compensaient largement. Qui plus est, puisque les hommes étaient satisfaits de leur butin personnel, ils avaient hâte de retourner à l’empire afin de profiter de leurs gains.

Satisfait du rapport de son maître comptable, Shan Yu ordonna le départ définitif des Bahr Barr de la région.

***

Dhavala se retrouva dans un couloir où devant lui, se trouvait un halo lumineux familier, le halo de téléportation. Derrière l’Eversha, se trouvait une porte ouverte qui menaient sur un monde où Shan Yu, l’imposant conquérant Bahr Barr, retournait chez lui après une campagne militaire.

« Mon personnage aura survécu. »

Maintenant qu’il était de retour dans la réalité, Dhavala se rappelait du conte et du personnage qu’on lui avait affecté pour jouer un rôle. Sur les deux murs du corridor se trouvaient quelques tableaux pour illustrer la progression de la campagne de Shan Yu. Le chasseur n’était pas particulièrement intéressé par ces peintures. Il n’y avait presque rien de naturel ni de référence à Phoebe. Comme quoi être meneur d’hommes à la guerre n’était pas nécessairement le rôle le plus glorieux.

Dhavala ressentait quand même du soulagement à la survie de son personnage. L’Eversha avait été curieux de ce qu’il aurait fait à la place de son grand-père et il savait maintenant qu’il était assez différent pour connaître une autre fin. Si le défunt Himsaru avait été à la place de Dhavala, il aurait attaqué les trois royaumes l’un après l’autre, éliminant ses adversaires sur son passage et pillant pour nourrir son armée. Comme Dhavala l’avait appris à ses dépens en jouant le rôle de Shan Yu, ils étaient nombreux ceux qui avaient le pouvoir de l’arrêter. Himsaru aurait péri glorieusement, alors que Dhavala a survécu avec de modestes gains. Comme quoi, peut-être que Dhavala avait un avenir en tant que chef de meute, un avenir très lointain, mais un avenir possible.

L’Eversha s’apprêtait à entrer dans le halo de lumière, afin de laisser cette histoire de conte derrière lui et passer à autre chose, mais un tableau accrocha son regard. Il s’agissait de l’attaque de Shan Yu à dos de dragon contre le camp du commandant Ping. Comme quoi, le jeune n’était peut-être pas si différent de son ainé. C’était le moment tournant de la campagne de Shan Yu, moment où Dhavala se comporta exactement comme son grand-père. Cela dit, plutôt que de porter sur la dévastation des dragons de Shan Yu, l’emphase de l’œuvre portait plutôt le commandant Ping qui pactisait avec Hadès, le Dieu de la mort.

Est-ce que c’est là où j’ai perdu, ou bien est-ce pourquoi j’ai survécu ?

C’est cette attaque qui scella le sort de Shan Yu et débuta la série d’évènements qui incita le conquérant à prendre la fuite. Le commandant Ping et Hadès auraient attaqué Shan Yu, que l’attaque soit survenue ou non. C’était la raison même de la présence d’Hadès à ce camp, plutôt que dans sa montagne. Le royaume d’Hi-Hi-Hi aurait quand même été hostile à Shan Yu dû au suicide de la Méchante Reine et donc envoyé leurs anges dominer le ciel de Hou-Hou. Ce que l’attaque de Shan Yu avait permis, c’était la précipitation de la contre-attaque de Ping. Avoir attendu, les ennemis du conquérant auraient eu la capacité de coordonner leurs attaques, voir même d’assassiner Shan Yu sans livrer bataille.

« J’ai bien fait. J’ai pu surprendre mes adversaires en fuyant. »

La fuite de Dhavala semblait illustrer la différence entre lui et son grand-père. Le vieux Himsaru s’est laissé entraîner dans une bataille qu’il ne pouvait gagner et il en est mort. Le jeune Eversha haussa les épaules, chassant la confusion de ses pensées. Shan Yu disposait de bien plus de guerriers et de ressources qu’Himsaru n’en eut jamais. La comparaison était inutile. C’était facile de juger, Dhavala a mené une meute dans un environnement fictif. Il n’y a jamais eu de véritable risque pour lui.

Sur cette pensée, le chasseur entra dans le halo, se demandant où il allait atterrir cette fois-ci. L’Eversha espérait un retour au Rocher au Clair de Lune, voire même là où il emprunta pour la dernière fois le halo de téléportation. Il lui tardait de retourner chez lui et plus tôt il cesserait de se téléporter d’un bout à l’autre du monde, le mieux se sera.

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Mer 12 Aoû 2020, 23:35


by Hosney Qanadelo
Les Portes II
[Blanche-Neige]

Je fredonnais un air mélancolique alors que ma plume roulait sur un papier de mauvaise qualité. « Qu’est-ce que tu fais ? » disant cela, Curieux se mettait sur la pointe des pieds pour regarder ce que je griffonnais. Instantanément, je fronçais les sourcils, luttant pour ne pas lui crier dessus. Je détestais lorsque l’on regardait par-dessus mon épaule. Pourtant, je restais concentrée sur ma lettre, pressée par le temps. Beaucoup de choses s’étaient passées depuis que j’étais retournée au bal. Il y avait eu des mariages, auxquels je n’avais pas assisté par pure amertume, et des personnes étaient mortes, notamment La Méchante Reine. Le prince Adam était aussi redevenu le roi et la rumeur courait sur sa potentielle relation avec Belle. En réalité, une Fæ à la robe rose n’arrêtait pas d’apparaître autour de moi pour me dire, particulièrement joyeuse, que le Roi et la jeune femme s’étaient embrassés dans le labyrinthe de la Reine de Cœur. Si la petite créature ne m’avait pas aidée et raccompagnée chez moi, où m’attendaient des nains désespérés et inquiets, je l’aurais peut-être étripée pour qu’elle se taise. « Oh ! Tu écris au Roi ? Apparemment, il ne le restera pas très longtemps. » commença à dire Poilue, dans sa barbe. « Juste avant ton arrivée, nous avons entendu que le Roi Mufasa comptait remettre une sorte d’épée légendaire au roi Arthur ; ce qui fera de ce dernier le roi des rois, ou un truc comme ça. » expliqua Cuistot. « Y a beaucoup de rois dans cette histoire, vous ne trouvez pas, vous ? » finit Farceur. Je levais les yeux de ma lettre presque achevée pour les regarder un par un. Quand mon regard croisa celui de Simplet, j’eus l’impression que ma propre intelligence diminua aussi. Je finis par me replonger rapidement dans ma lettre. « Si vous avez entendu cette rumeur, alors elle s’est surement déjà réalisée. Mais qu’importe laissez-moi finir. Notre avenir à tous les huit dépend de ce papier. » Mon avenir surtout… Je signais le parchemin, un sourire cruel aux lèvres, avant de relire mes propres mots.


« À Adam, le roi de Hi-hi-hi,

Vous êtes un monstre, une Bête sans pitié. Après avoir profité de moi, sans aucun scrupule, vous m’avez aussitôt oublié. Je vous ai délivré de votre malédiction, vous ai confié ma peine et… c’est une autre qui vous épousera surement. C’est une autre qui profitera de votre château, de votre richesse et du respect que la royauté offre. Et, pendant qu’elle soupera des plats délicieux, moi je resterais à vendre mon corps et ma beauté pour des miettes de pain. Trouvez-vous cela juste ?

Vous avez profité de moi et m’avez laissé livrer à mon sort dès que vous êtes redevenu humain. Du moins en apparence. Votre cœur n’a surement jamais été aussi peu humain depuis que vous m’avez obligé à boire ce philtre d’amour. Belle est-elle au courant ? C’est d’ailleurs peut-être cela qui lui plaît chez vous ; votre cœur bestial et cruel. Vous allez vivre des années heureuses à ses côtés et, moi, je mourrais si exploitée que je suis certaine que, même dans la mort, on me mettra dans un cercueil de verre pour profiter de ma beauté.

Je n’en ai jamais voulu, de cette beauté, vous savez. Elle ne m’a apporté que des problèmes, que des jalousies. Toutes les femmes finissent un jour par me détester. Peut-être même que Belle me déteste d’ailleurs maintenant. Je n’ai connu que cela. Je n’ai pas de mère, pas de père et j’ai rapidement appris à mon adolescence que La Méchante Reine, celle-là même qui vous a trahi, voulait ma peau pour rester la plus belle d’entre toutes. À présent trépassée, je suis certaine qu’une autre prendra sa place et voudra me voir morte. Je ne serais jamais tranquille. Jamais protégée comme vous l’êtes dans votre Palais. Vous auriez pu m’épouser par gratitude mais au lieu de cela vous avez choisi l’Amour. J’espère qu’il ne vous trahira pas cette fois.

Mon histoire à moi s’achève dans l’amertume, la tristesse et la misère.

Je ne sais pas ce qu’il m’a pris mais ces derniers jours j’ai été plus gentille qu’à l’accoutumée. J’ai défendu l’honneur de votre fille ainée, Princesse Elsa, dont le corps a servi de jouet à l’homme qui en avait pris possession, réconforté une jeune femme maltraitée par sa mère et j'ai excusé l’émoi de votre fille cadette, Princesse Anna, à mon égard sans chercher à profiter d’elle. Tout cela de bonté de cœur, sans rien attendre en retour. Cependant, maintenant j’attends. Et rien ne vient. J’imagine que là est la morale de mon histoire : « La gentillesse n’est jamais récompensée et les miséreux restent miséreux. »

Je songe à présent à me donner la mort. La vie me fait trop souffrir. Les fins heureuses ne sont peut-être que pour les gens riches. Mais… mais j’imagine que je vous écris cette lettre parce que je n’ai pas encore rendu les armes. J’ai besoin de vous. Aidez-moi. Épousez-moi et gardez Belle en amante. Ou du moins donnez-moi un titre et des terres paisibles... Je vous en prie, accordez-moi la richesse, faites que je ne vive plus jamais comme une putain. J’ai besoin de votre aide.

Sans vous, je resterais la belle fleur qui fane et meurt dans son cercueil de verre.

Je ne peux plus vivre ainsi,

Blanche-Neige »


Cette lettre était si tragique. Parfaite. Je la pliais proprement. « Hi, hi, hi. Vous voulez vraiment que j’apporte cette lettre au roi ? » demanda la Fæ qui était apparue plus tôt. « Oui. » répondais-je, sans une hésitation. Cette lettre allait peut-être changer ma vie. Bien sûr, si elle n’aboutissait pas, il me restait un plan B. Cette histoire m’avait appris qu’il fallait avoir un plan de secours. C’était la Bête qui me l’avait appris, à vrai dire. J’avais été son plan B, après tout.

Mon plan secondaire était simple et, contrairement à ce que j’avais écrit, n’était pas de me donner la mort. Non, loin de là. Mon regard pivota sur la robe blanche que j’avais mise pour la première fois chez la Bête. Je savais que je pouvais la vendre pour une fortune et, avec tout cet argent, j’allais m’autoriser à vivre. Peut-être partirais-je sur les routes et deviendrais-je chanteuse, accompagnée de mes nains pour gardiens. Ou, peut-être même que rencontrerais-je moi aussi l’amour ? Maintenant que La Méchante Reine n'était plus, je pouvais vivre plus librement, sans me cacher dans cette forêt où je me perdais toujours.

Finalement, mon histoire s’achevait avec espoir tandis que la Fæ à la robe rose s’élevait dans les airs pour remettre la lettre à son destinataire. Il ne fallait jamais renoncer à ses rêves et toujours lutter pour les voir se réaliser. Il fallait avoir la bravoure de continuer et de ne jamais abandonner. Ce n’étaient pas les Gentils qui gagnaient, ni même les Méchants. C’était ceux qui croyaient longtemps en leur rêve.

Je pensais qu’un jour mon prince viendrait mais, finalement, il ne fallait pas perdre son temps à attendre. Au contraire, il fallait aller chercher ses rêves.



La Fin d'un Conte
Et le retour à la réalité




Je papillonnais soudainement des yeux alors que je me retrouvais dans un couloir mystérieux. Un halo était devant moi et m’appelait doucement. Pourtant, je ne fis pas un pas tant j'étais paralysée par ce que je venais de vivre.

Ma peau hâlée devint blême et, pendant quelques secondes, j'étais persuadée que je ressemblais de nouveau à Blanche-Neige. Cette femme... Ou plutôt moi avait été si... amère et si cruelle avec ces pauvres nains... Et avais-je réellement été assez odieuse pour écrire une lettre, en ayant pour but de m'interposer dans un couple tout en ravivant le pire des sentiments chez une personne : la culpabilité ? Mon personnage avait été un poison qui s'ignore et j'espérais que... que ce n'était pas vraiment moi. Étais-je aussi odieuse, normalement ? Aussi égoïste ? Je ne voulais y croire. Et pourtant les faits étaient aussi mémorables que vrais. J'avais la véritable impression que j'avais décidé de tout, que chaque choix avait été mien et que je n'avais nullement été dirigée par un sortilège. Mais j'étais humaine et la magie m'était assez inconnue. Peut-être qu'elle était aussi trompeuse qu'imperceptible...

Je ne savais plus quoi penser et j'enlaçais mon corps de mes bras. Je devais me forcer à relativiser la situation. Me souvenant de toutes ces personnes que j'avais aperçues durant le repas précédant cette... histoire, je me dis qu'ils avaient forcément partagé mon expérience. Je n'étais pas la seule. Je ne devais pas avoir si honte... Me mordant la lèvre inférieure, je dévisageais le halo qui attendait patiemment. Oh non. Je me souvenais soudainement du visage de la Bête. Kaahl Paiberym, un magicien plus que reconnu. J'avais vraiment essayé de m'interposer dans son idylle ? Enfin... dans celui de la Bête ?

Par Sympan... Je devais retourner chez moi et... Je déglutis alors qu'une nouvelle question venait à moi. Et si toute cette histoire finissait par ce savoir ? Et si l'un de nous s'en vantait ? Qu'allait-on penser de moi ? Que j'étais une fille facile ? Que l'on avait qu'à me proposer quelques pièces pour que j'écarte les cuisses ? Les larmes commençaient à me monter aux yeux. Et si les Chamans m'en voulaient terriblement ? Et si... J'avais, en tant que Blanche-Neige, eu un rapport avec un homme. Et si j'étais enceinte à présent ? Non... Non. Ce n'était pas possible. C'était un cauchemar. Je voulais rentrer...

Respire Dahlia, respire. Rien de tout cela n'était réel. Ce n'était qu'un conte inoffensif, bien que les morales étaient à revoir. J'inspirais une grande goulée d'air. Mon esprit luttait pour chasser les souvenirs et les questions angoissantes. C'est alors que mon regard s'accrocha à un énorme tableau horizontal. Sur celui-ci, j'embrassais le compte Paiberym avec tendresse. Je rougis. Non. C'était Blanche-Neige qui s'était faite duper par la Bête. Sans comprendre, je ressentis une vague de colère fugace alors que je détaillais le tableau. La scène aurait pu être des plus romantiques. A gauche du tableau, Blanche-Neige avait les mains posées sur les joues du Prince et lui offrait son premier baiser d'amour véritable. Des trainées lumineuses, ressemblant à l'idée que je me faisais de la poussière de Fæ, les encerclaient et illuminaient le décor autour d'eux. Grâce à elles, au centre du tableau, une zone de ténèbres était visible. On y voyait un flacon de philtre d'amour et une coupe vide qui étaient posés sur une table. Ils étaient les symboles de la tromperie. Enfin, tout à droite, la porte de la chambre où se trouvaient les protagonistes était ouverte. Les rayons lumineux qui filtraient dans l'entrée illuminaient une silhouette à terre, parfaitement horrifiée. C'était Belle qui était tombée à genou sur le sol après avoir vu la scène.

Comme si le tableau m'avait brûlé les rétines, je reculais, fuyante. Je décidais que s'en était assez et me mis à courir vers le halo. Je n'étais plus très certaine d'être brave à cet instant.

Post VIII | Mots : Beaucoup trop (1835)


Résumé:

L'auberge:
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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Jeu 13 Aoû 2020, 11:10

[Rp dirigé] - Les Portes II  - Page 23 5tak
Les Portes II






Kuzco avait entendu parler de la Méchante Reine et avec un nom pareil, même lui pouvait deviner le caractère malfaisant de sa belle-mère. Toutefois, c'est avec un pied léger et l'oeil brillant que le jeune homme marchait aux côtés d'Anna. Il était heureux d'avoir survécu aux étranges événements de son mariage, il n'avait pas fait grand chose, mais quelle frayeur ! La vie était trop belle pour mourir si jeune. Son bonheur était palpable alors qu'il échanger avec animation à la blonde. «C'est vraiment gentil tout ce que tu as dit dans la chambre, tu es une chic fille. Bien plus que ta soeur, pour être honnête. Je trouve dommage qu'elle ne soit pas venue à notre mariage, j'aurai pu m'excuser et repartir sur de bonnes bases ! Mais bon, avoue qu'elle est plus caractérielle que toi ! Par exemple, je vous ai embrassée mais vous ne m'en avez pas tenu rigueur.»
Il continua à bavasser en marchant vers le château natal de son épouse. Bientôt, une insupportable odeur métallique lui emplit les narines et il se pinça le nez avec dégoût en cherchant son infâme origine. «Beuark !!!» s'exclama le lama à leurs côtés, il montrait du sabot les bassins remplis du liquide rouge nauséabond qui encadraient de part et d'autre l'entrée au château. Toute félicité envolée, le sang de Kuzco ne fit qu'un tour et il prit instinctivement la main d'Anna. Regrettant aussitôt son geste lâche, il prit un air faussement léger. «C'est sympa la décoration ici dis donc, c'est une idée de ta mère ou de ton père ? Ils ont l'air gentils.» C'était important de savoir qui il ne fallait pas énerver. De son expérience personnelle, seule une femme pouvait être capable d'une telle perversité. «Adorable, même.» ajouta Kuzcobis, un poil sarcastique et Pacha lui donna un coup de coude.
Kuzco demeurait nerveux après ce premier aperçu et il craignait soudain s'être marié à une enfant élevée par des psychopathes. Il n'avait pas besoin de ça après ses aventures avec cette vieille folle d'Izma. Ils pénétrèrent dans la salle du trône à la suite d'Anna. Elle était immense mais son ancien palais à Mayaland n'avait rien à envier à la richesse de ses beaux-parents. En vérité, son palais était bien plus luxueux, avec des moulures en or sur tous les murs, des piliers en or, de l'or, beaucoup d'or et ça avait l'avantage d'être lumineux. Ici, tout était sombre et mettait Kuzco mal à l'aise. Il chercha du regard le trône et il sentit son estomac se dénouer en le voyant inoccupé. Lâchant un soupir qu'il ignorait retenir, Kuzco questionna Anna. «C'est un curieux environnement non pour élever des enfants ? Ca ne paraît pas... sain.» Kuzcobis eut un reniflement moqueur des plus dégoûtants. «Ouais, je vous raconte pas le traumatisme des enfants, vous êtes allée voir un psy avec Elsa ? Non parce qu'avec des parents pareils, les enfants ne peuvent que devenir des kmmmmhf» Pacha avait plaqué sa main sur la bouche du lama en offrant un sourire d'excuse à Anna. Le lama mordit avec sauvagerie la main du paysan qui glapit en bondissant en arrière. «Tout ça pour dire que je ne cautionnerai pas que mon serviteur personnel se marie avec une folle, c'est tout. Je suis l'empereur et pour cette raison je ne m'entoure que d'un personnel d'une qualité exquise. Je suis d'ailleurs surpris qu'on ne nous ait toujours pas proposé un fauteuil avec un petit massage de pied aux huiles essentielles. J'apprécierai que l'eau soit juste tiède, l'eau chaude me fait des crevasses aux sabots.»
Kuzco gloussa et s'éloigna du lama avec Anna. «Ne prêtez pas attention à Kuzcobis, il est...» Le jeune homme s'interrompit soudain en entendant les bavardages des domestiques. Il sentit la blonde se tendre à ses côtés alors qu'ils apprenaient les tout récents événements. La Méchante Reine était morte et ce n'était pas de vieillesse. Le lama les rejoignit. «La vieille est déjà morte avant qu'on n'arrive ? Quel cruel manque d'éducation, vraiment c'est désolant.» Cette fois-ci, Pacha entraîna l'animal plus loin en s'excusant au moins une dizaine de fois auprès d'Anna.
L'ex-empereur lui, observait les émotions vives qui troublaient le visage ordinairement si doux de son épouse. La peine qu'il y lut lui fit mal au coeur et il voulut prendre sa main mais elle s'enfuit précipitamment vers ce qu'il devina être sa chambre d'enfant. Kuzco la suivit, une ride soucieuse sur le front. Il ne connaissait Anna que depuis moins de deux jours mais il souhaitait déjà son bonheur et voir son visage s'éclairer et ses yeux rire à ses plaisanteries. Ce n'était pas de l'amour mais une simple bienveillance à son égard car il était comme ça. Il ne voulait pas voir de personnes tristes autour de lui, c'était intolérable.
Alors qu'il pénétrait dans la chambre, il aperçut sa silhouette qui se découpait dans la pénombre. Elle était allongée sur le lit et il entendait ses sanglots, étouffés dans la literie luxueuse de la princesse. Attristé pour elle, il se mordilla l'intérieur de la joue, cherchant une solution pour réconforter la princesse. Plusieurs fois, il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais à chaque fois, il ne trouvait pas les mots justes. Il savait chanter pour mettre de la joie dans le coeur des gens mais réconforter quelqu'un qui venait de perdre un être cher, ce n'était pas dans ses cordes. Finalement, il s'assit à ses côtés avant de caresser doucement sa chevelure pâle. Kuzco veilla ainsi sur elle toute la nuit, il voulait être une présence qui la réconforterait. Sa belle-mère avait peut-être des goûts douteux en termes de décoration mais elle avait su gagner le coeur de sa fille.
Au petit matin, les premiers rayons de soleil vinrent caresser les paupières closes de l'ex-empereur. Il s'était assoupi sur les dernières heures dans une position inconfortable et sa nuque craqua quand il s'étira. Son bras était engourdi et il le massa quand il vit une jeune femme aux cheveux aussi pâles qu'Anna entrer en trombe dans la chambre. Il sursauta en reconnaissant Elsa et il frémit en songeant aux événements de leur dernière rencontre. Elle ne sembla pas voir Kuzco et se jeta sur sa soeur, véritablement heureuse de la revoir et elle prit son visage entre ses mains avant de la serrer sur son coeur. Murmurant des mots rassurants à son oreille, elle lui caressait le dos avec tendresse. Ces retrouvailles émurent Kuzco aux larmes et il ne put résister. Il enlaça à son tour les deux soeurs pour participer à cet amour collectif. La réaction fut immédiate et, de par son expérience, il aurait pu s'y attendre. Il fut repoussé sèchement par Elsa qui fixa un regard polaire sur lui. «Vous !»«Moi» répondit simplement Kuzco avant de poursuivre avec un sourire en coin. «Ca fait plaisir de te revoir Elsa, je vois que tu as retrouvé des habits depuis notre dernière rencontre.» Il vit plusieurs émotions passer dans les yeux de la princesse aux traits fiers mais elle finit par inspirer profondément pour répondre sur un ton posé mais glacial. «J'ai entendu les... rumeurs de cette union mais jamais je n'aurai... jamais je n'aurai cru que... Oh Anna, ma pauvre Anna ! Je suis navrée de ne pas avoir su te protéger !» Décidément, ses relations avec la blonde étaient toujours au top et il rit en tapotant la joue fraîche d'Elsa. «Arrêtez immédiatement de me toucher où je vous gèle les mains avant de vous jeter par la fenêtre.» Kuzco perdit son sourire avant de jeter un regard d'appel au secours vers Anna. Elsa l'ignora pour regarder sa soeur. «Anna, il y a un homme en bas qui dit qu'il veut nous voir. On me dit qu'il s'appelle Quasimodo, je sais que tu ne te sens pas bien mais ça te fera du bien de prendre l'air. Recoiffe-toi et sortons.»
Le nom de l'homme ne laissa pas indifférent Kuzco qui bondit du lit. Il n'avait jamais pu entamer la quête héroïque aux côtés du si moche Hercule afin de retrouver l'homme qui était à l'origine du malheur du héros et c'était donc lui qui avait l'audace de venir à lui. Ainsi soit-il! Pour Hercule, il saurait secouer le malotru. L'ex-empereur bomba le torse en s'adressant aux sœurs. «Méfiez-vous de cet ignoble bonhomme ! Il est capable des pires horreurs ! Je ne crois pas que ce soit une bonne idée d'aller le rencontrer seules !» Elsa leva un sourcil moqueur avant de relever. «Ignoble ? Ma parole vous ne parlez quand même pas de vous mon pauvre ?» Mais Kuzco ne l'écoutait plus et il avait quitté la chambre pour rejoindre les jardins. Il repéra immédiatement l'homme qu'il cherchait. Il patientait avec des fleurs dans les mains, en apparence inoffensive. D'un pas de conquérant, Kuzco marcha droit sur lui en pointant sur un doigt vengeur vers sa poitrine. «Vous ! Espèce de fourbe ! Ce que vous faites est honteux !» Il s'était arrêté devant Quasimodo, les poings sur les hanches et Pacha et Kuzcobis l'avaient rejoint. Pacha posa un regard de père déçu et fâché sur l'homme. «Dites-donc monsieur Quasimodo, on n'a pas entendu de très belles choses sur vous. Hercule a beaucoup souffert de vos actes. On ne rend pas les gens moches comme ça, ce n'est pas très honnête. En plus, vous êtes très beau vous-même, je ne comprends pas pourquoi détruire ainsi la vie d'Hercule avec un H majuscule» Kuzco approuva fortement avec de frénétiques mouvements de tête avant d'ajouter : «Si j'étais vous, j'irai danser avec Hercule, c'est sûr que vos relations s'amélioreraient, croyez-moi sur parole, ça marche à chaque fois. Tenez, je vous montre comment on fait.» Le jeune homme enleva les fleurs des mains de Quasimodo avant de poser une main sur sa taille et de tournoyer avec lui en plein milieu des jardins sous les yeux interloqués des domestiques. Ses breloques dorées chantaient à ses chevilles et le jeune homme entama une chanson paillarde qu'il avait entendue à son mariage pour donner du rythme. Pacha sortit son instrument fétiche pour accompagner la valse des deux hommes. «Voilà comme ça c'est parfait. Regardez-le bien dans les yeux surtout, sinon il verra que ce n'est pas sincère.» Un dernier éclat de rire tinta dans l'air, c'était comme ça qu'on commençait une belle journée.
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Le nez en l'air, Astriid observait avec les joues aussi rouges que des pommes, une peinture représentant un couple s'adonnant à une activité encore inconnue de l'Ygdraë. Le plaisir de la femme était explicite et la gêne de l'elfe finit par vaincre sa curiosité et elle se cacha les yeux avec ses mains. La couronne qu'elle tenait dans ses mains failli l'assommer et elle vacilla en se frottant le front. Une Fae lui avait remis cette couronne à l'entrée du couloir en lui annonçant qu'elle était Reine des Contes. Elle ignorait les implications de ce titre mais elle savait que les Faes était mystérieuses, elle saurait en temps voulu et depuis, ses paroles avaient été oubliées au profit des étranges tableaux sur les murs. Toutes étranges et parfois incongrues, elle représentait plusieurs personnes qu'Astriid ne connaissait pas. Certains lui parurent familiers, l'un d'entre eux ressemblait beaucoup à Dhavala, l'Eversha tigre qui avait logé chez elle quelques temps. Un phénomène étrange s'emparait d'elle, des souvenirs flous qui refaisaient surface et la troublaient. Chaque pas, chaque peinture réveillait des odeurs, des images brèves qui n'avaient pas de sens. Elle semblait se rappeler la douceur de l'air sur son corps nu. Une nuée d'insectes. De la musique et beaucoup d'alcool. Un pas de plus et elle se retrouva devant une peinture d'un jeune homme qui portait ses traits. Il était représenté légèrement de côté, son visage figé dans un éclat de rire éternel et tenant par la main un autre homme aux cheveux d'un roux intense et aux yeux pâles. Son air taciturne contrastait avec l'air épanoui et heureux de l'homme qui ressemblait à l'Ygdraë. Prise de frissons, elle se vit tenter de faire avaler au roux des raisins. Qui était-il ? Elle l'ignorait.
Elle le revit sur d'autres tableaux mais en compagnie d'autres personnes alors Astriid chercha d'autres peintures qui mettaient en scène le jeune homme. Elle fit face à un tableau représentant une scène terriblement familière. Une jeune femme nue, représentée de dos, sa longue tresse blonde presque blanche flottant. Elle était dans une pose suggestive, les mains sur les hanches et un homme aux cheveux de feu avec une mine choquée et une autre femme, à la peau pâle et d'une grande beauté qui semblait surprise, mais aussi très intéressée. Chose étrange, Astriid ressentait encore la sensation du tissu glissant sur son corps, du chocolat chaud sur ses lèvres. Un malaise grandissant en elle, Astriid se saisit d'une de ses mèches pour la mâchonner violemment alors que d'autres images venaient s'ajouter dans ses souvenirs, celle de s'embrasser soi-même, celle d'un lama à la langue trop pendue, un bal grandiose. L'Ygdraë poursuivit son chemin et tomba sur une autre scène du jeune homme qui lui ressemblait. ll était représenté de profil et faisait face à une petite blonde menue. Vêtus à l'identique, le jeune homme enfilait une bague au doigt de la blonde. Ni l'un ni l'autre ne paraissait heureux et Astriid pâlit légèrement. Qu'est-ce que c'était que ces histoires encore, les Faes avaient perdu la tête. Un halo lumineux éblouit soudainement l'elfe qui cligna des yeux avant de rejoindre lentement la lumière. Comme dans un rêve, elle était attirée par le halo, ses pensées et ses souvenirs s'entremêlant en une broderie complexe dont elle avait hâte de percer les secrets.
1884 mots

Résumé:




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Priam & Freyja
Jeu 13 Aoû 2020, 16:11



Provenance inconnue

Les Portes II

En groupe



L’incompréhension assombrissait les yeux tendres de Juliette. Il la détaillait et n’avait aucun doute. Elle n’était pas manipulatrice. Si elle affirmait ne pas être au courant, elle disait la vérité. Le jeune homme passa une main sur son visage, les sourcils froncés, sans savoir si cette situation était un peu préoccupante ou très préoccupante. Quand Arthur reviendrait-il ? Il aurait sans aucun doute été d’excellent conseil. C’était lui, le Roi en devenir. Pas l’ancien aveugle qui avait joué à l’ermite durant des années. Son soupir fut interrompu par l’interpellation de la jeune femme. Il releva la tête et planta ses prunelles dans les siennes. C’était étrange comme un regard pouvait communiquer. Il était habitué aux modulations de la voix, au rythme des phrases et au chant de la respiration. Il découvrait un univers nouveau, ce qui continuait de le troubler. Ses maux de crâne ne s’étaient pas évanouis. Voir s’avérait douloureux, pour cela et pour toutes les émotions que la vue suscitait. S’il avait toujours exécré la superficialité des Hommes, il s’y trouvait désormais confronté. Juliette l’attirait d’autant plus qu’il la jugeait belle. Il l’aimait, et son apparence attisait son désir.

Il fronça les sourcils, malgré le sourire de la jeune femme. Il sentit son cœur palpiter, malgré les interdictions de son frère. Le doute grignota son esprit. « Je… » Il inspira. « Je ne sais pas ce que je vais faire, Juliette. » Il promena son regard sur le sol et soupira. « Je ne veux pas du trône d’Arthur. Recouvrer la vue ne change rien. Je ne suis pas fait pour ça. J’aurais peut-être pu devenir Roi, sans ma cécité, mais désormais, c’est le destin de mon frère. » Il plongea ses iris dans les siens. « Je le lui laisse. » Et tout ce qui allait avec ? « Je peux te faire visiter la forêt, si c’est ce que tu souhaites. Peut-être que j’y retournerai, je ne sais pas, sans doute. Je crois que je ne suis plus fait pour vivre selon les règles des Hommes. Mais toi… » Il la scruta. Il allait lui dire qu’Arthur l’aimait et que tout n’était pas perdu, mais il ne pouvait en être certain. Peut-être que le sort l’avait atteint, et même sans cela, il l’avait trompée. Il l’avait délaissée au profit de son royaume et de la quête de cette fameuse épée, pour mieux oublier ses torts dans les bras de Scar. C’était méprisable, et il valait peut-être mieux pour Juliette qu’elle n’en sût jamais rien. Il le lui avait dit : il ne la méritait pas. « Toi tu es faite pour cette vie-là. » Il s’approcha. « Tu ne t’es pas vue comme je t’ai vue, tout à l’heure. J’y ai vu une femme de pouvoir. À la tête d’une armée, tu rayonnes. Ce doit être pareil à la tête d’un royaume. Tu es faite pour diriger. » Il l’imaginait, souriante, acclamée par une foule réjouie. L’éclat du soleil était sublimé par sa chevelure d’or et ses yeux brillaient de vivacité. « Il n’y a rien de tout ça dans ma forêt. » souffla-t-il. « Aux yeux de la plupart des gens, c’est un endroit hostile et sombre, peuplé de plantes carnivores, de dragons et de monstres. Ce n’est sans doute pas la place d’une Princesse. » Un sourire faible étira ses lèvres. Il était tout près d’elle, à quelques centimètres à peine. La distance entre eux n’avait jamais été aussi courte depuis qu’ils avaient cessé leurs jeux enfantins. Néanmoins, elle l’avait dit : cette fois, il ne s’agissait pas d’un jeu. « Tu y perdrais probablement ton éclat. » Doucement, il remonta une main vers ses cheveux et replaça une mèche derrière son oreille. Ils n’étaient plus des enfants. Certaines choses avaient changé, d’autres non. Il l’aimait toujours, mais il l’aimait encore plus. « Qu’est-ce que tu cherchais, en venant ici ? À fuir ? » Les rumeurs mentionnaient son amour pour un autre homme. Il vivait sans doute ici, si c’était la vérité. Elle n’en avait pas parlé ; il n’avait pas demandé. Il n’avait pas envie de demander. Les silences préservent parfois des douleurs. Tout ce qu’il savait, c’était que la blonde avait voulu échapper à la tristesse de son existence à Caermaloyw. « J’ai fui toute ma vie. On m’a fait remarquer que ça ne fonctionnait pas très bien. » Sa voix n’était plus qu’un murmure et son souffle ricochait contre la bouche de la jeune femme. Ses yeux descendirent dessus. Il hésita ; puis il ferma les paupières et s’inclina. Une main sur sa taille et l’autre sur sa joue, il caressa ses lèvres des siennes, dans un baiser doux et mélancolique. C’était comme un adieu. Comme s’il savait.

Lorsque les pans de la tente s’ouvrirent, Garrett se détacha vivement de Juliette. Des soldats annoncèrent l’arrivée de la fameuse Princesse Cendrillon. C’était une jolie blonde – à croire qu’il n’y avait que ça, entre elle, Juliette et Raiponce – au sourire charmeur. Confus, le roux se racla la gorge et se décala de quelques pas encore. Il s’humecta les lèvres. « Princesse Cendrillon, vous… » Son exclamation l’interrompit. Il la dévisagea, lança un regard à sa belle-sœur qui ne l’était plus tout à fait, regarda à nouveau celle qui était a priori censée l’être, cligna des yeux, ouvrit la bouche, fronça les sourcils, lâcha : « Je ne suis pas Arthur. » Les gardes qui l’avaient ramenée paraissaient drôlement embarrassés. Ils observaient la scène, le rouge aux joues et la sueur aux tempes. Il fallait que quelqu’un se ressaisît : l’adrénaline toujours cramponnée au cœur, il y parvint. « Êtes-vous certains d’avoir ramené la Princesse Cendrillon ? » leur demanda-t-il. Il haïssait les faux semblants. Si cela n’avait tenu qu’à lui, il aurait martelé qu’elle n’était pas la femme de son frère mais qu’un sort – sans doute – avait évincé Juliette à son profit. Il serait peut-être passé pour un fou. C’était sûrement à cause de cela, en partie, qu’il vivait reclus entre des arbres et des bêtes sauvages. Eux ne mentaient pas. Ils n’avaient pas besoin de sauver la face. « Elle est peut-être le résultat d’un sortilège. Maléfique court toujours. Vous n’avez pas vérifié ? » Il parlait sans agressivité, et pourtant, les guerriers paraissaient bien penauds. S’avançant vers l’usurpatrice, il l’apostropha : « Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? »



Les bras croisés et le pied battant la mesure sur le sol, Dastan fixait d’un œil noir un tableau tout en hauteur. Une moue écœurée crispait sa bouche. « Dégueulasse. » Garrett enlaçait Juliette, leurs lèvres scellées et leurs corps joints. Ça le répugnait, même si la femme en question ressemblait drôlement à Paaz Kin’Din, et que baiser Paaz Kin’Din, c’était quand même quelque chose. Enfin, ça ne pouvait pas être elle, parce qu’elle était la femme de Zel’Eph, qu’ils étaient mariés selon la coutume réprouvée, et que celle-ci ne permettait aucune tromperie. « L’amour, ça pue, et les filles, c’est nul. » Il n’y avait personne à côté de lui. Il parlait tout seul, tâchant de se convaincre de ce qu’il disait. Réunissant toute son expertise en la matière, il réunit sa bave dans le fond de sa bouche, pour ensuite expulser un gros crachat aux pieds de la toile. Fier de son ouvrage, le gamin se redressa, enfonça sa couronne sur sa tête et repartit d’un pas conquérant entre les allées. Il était Roi des Contes. Il ignorait en quoi cela consistait exactement, mais il savait ce qu’être Roi signifiait, et cela le ravissait. C’était un premier pas pour devenir Dovahkiin, après tout.

À travers le long couloir, d’autres scènes étaient dépeintes. Nombreuses étaient celles qui ne concernaient pas Garrett, mais en bon habitant de Lumnaar’Yuvon, il était incapable de reconnaître qui que ce fût. Il ressemblait un peu à son personnage, au fond, et bien que son désir de paix, son côté excessivement tranquille, sa patience, sa justesse et toutes ces qualités de connard absolument détestables le révoltaient. C’était un tout mou et il n’aurait probablement pas survécu plus de trois jours à Lumaar’Yuvon. Si. Non. Si. Peut-être qu’il aurait été capable de s’adapter : il avait un ersatz de la rudesse des Réprouvés, savait cohabiter avec la nature et était un combattant aguerri. Il n’avait pas eu l’occasion de démontrer ses qualités guerrières, mais Dastan savait qu’il les possédait. D’une façon qu’il ne s’expliquait pas, il avait été lui. C’était assez flou, et à dire vrai, il ne se questionnait pas beaucoup. Ses yeux bruns glissèrent sur les différents tableaux : Garrett sortant de la forêt en compagnie de ses acolytes, la danse avec un Kuzco enjoué, le raisin qu’il avait voulu lui faire avaler, la rénovation de l’église, le moment où Raiponce lui avait rendu la vue, sa confrontation avec son frère, le Prince Arthur. Plus il regardait, plus il se rappelait ces instants avec une netteté troublante. Les ressentis de l’esseulé se superposaient aux siens et créaient un trouble prégnant. Il n’était qu’un enfant et n’était pas très malin ; certaines choses lui échappaient autant qu’elles s’ancraient en lui. Le Réprouvé bataillait contre ce qui n’était pas à lui ; il avait assez d’une part démoniaque et d’une angélique. C’étaient déjà trop de personnalités à gérer. Il n’avait pas en plus besoin de l’avis de Garrett.

« Quel gros empoté ce bigleux, quand même. » ronchonna le gamin. « Gnagnagna mon frère est marié à la femme que j’aime gnagnagna je peux pas lui dire, c’est pas un vrai Réprouvé, ça ! Si maman était mariée au frère de papa, bah papa il l’aurait fait crier sur cette table comme il fait à la maison puis il aurait buté son frère, parce que de toute façon, lui aussi c’est un connard ! Les vrais rois ils ont pas besoin d’aller chercher une épée pour être reconnus ! » Un sourire fier trôna sur son visage tandis qu’il rajustait sa couronne – trop grande, elle avait tendance à tomber sur le côté. « Puis un vrai Réprouvé, il aurait fait la guerre pour faire sortir plein de Kiir’Sahqon des entrailles des ennemis. Il aurait écrabouillé tout le monde et il aurait été le Roi du monde ! Moi, je ferai ça ! Garrett, il est nul et il pue, comme les filles et l’amour ! Moi je serai le plus grand roi du monde, nah ! Et peut-être même que je coucherai avec des Zaahin, nananèreuh ! » Les poings fixés aux hanches, l’enfant se dirigea jusqu’au halo lumineux et disparut en son cœur. Il oublierait, pour mieux se souvenir après.



Message VIII – 1764 mots

Résumé : Garrett parle avec Juliette. Il ne sait pas trop réagir face à Cendrillon.
Dastan juge (encore, oui /sbam) et se comporte en Réprouvé et en petit con (si c'est pas la même chose). Vous pouvez le voir dans les allées, y'a pas de souci =) Idem si vous voulez faire un tableau avec Garrett. Et si les concernés par mes tableaux veulent modifier des trucs, vous me dites !

Tableaux :

L’ermite quittant sa forêt : Garrett, accompagné de Kayley, Devon et Cornouailles, quitte sa forêt. Il dégage le passage grâce à son bâton, porte de hautes bottes en cuir et une tenue verte et grise. Kayley lui parle tandis que les deux dragons se chamaillent.

La rénovation de l’église : Avec l’aide des Faes, Garrett restaure l’église de Frollo. La scène le représente utilisant les forces de la nature pour ériger une barrière naturelle autour du lieu et couvrir de plantes grimpantes les murs de l’édifice. Les Faes sont figurées par des lueurs colorées.

La vision retrouvée : Grâce à Raiponce, Garrett a recouvré la vue. Le tableau dépeint le moment où il découvre le monde. Il paraît très troublé. Raiponce est souriante. En arrière-plan, on peut voir Facilier reprendre ses esprits auprès d’Éric, et Mary Poppins s’approcher.

La confrontation fraternelle : Arthur et Garrett, face à face, se jaugent, sur le parvis de l’église. Scar se tient près d’Arthur, légèrement en retrait.

Le baiser d’adieu : Dans la tente de commandement de l’armée de Caermaloyw, Garrett embrasse Juliette, appuyée contre une table. Il a une main sur sa taille et l’autre sur sa joue.





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Ven 14 Aoû 2020, 16:14


« Qu’est-ce que c’est ? » Mon doigt se tendit vers une forme longiligne qui s’évadait dans les nuages. Yubaba leva les yeux vers elle. C’était un dragon. Il était néanmoins différent de ceux que montaient les hommes de Shan Yu. Il était également non semblable à la forme qu’avait prise Maléfique plus tôt. Je n’en savais rien. Je restais toujours dans une bulle de bonheur. Les mauvaises choses m’étaient invisibles. Je ris, d’un rire enfantin et cristallin. La vieille femme sourit, d’un air sage. Elle avait de grandes connaissances. Elle demeura néanmoins silencieuse, me laissant admirer la silhouette qui serpentait entre les formes du ciel. La pluie cessait progressivement et quelques rayons de soleil perçaient parfois l’épaisseur des nuages grisâtres. L’animal continua sa course encore plusieurs minutes, avant de se poser plus loin, à flanc de montagne. « Allons-y grand-mère ! » m’écriai-je soudainement, en me remettant à courir. Je voulais le voir.

Yubaba claqua des doigts, me coupant dans mon élan, et nous nous retrouvâmes proches de la bête. Je le fixai. Ses yeux étaient céruléens et son pelage blanc. Il était majestueux et paraissait fort, comme si rien en ce monde n’aurait pu l’ébranler. Pourtant, au-delà de cette impression, se dégageaient de lui un calme et une sérénité presque inatteignables. Il se trouvait là, à se mouvoir à travers un univers avec lequel il semblait s'amuser. Il paraissait aussi détenir un secret. Il n'avait pas l'air de se soucier de moi, comme si mon existence était bien en-deçà de ses préoccupations et qu’il songeait à autre chose, des choses que lui seul avait le pouvoir de percevoir. Je n’étais qu’une enfant mais, en le regardant, j’avais l’impression qu’il avait vécu des millénaires. « Bonjour monsieur le dragoooonnn ! » dis-je, en lui faisant un grand geste de la main. Ses pupilles bougèrent légèrement, sans que sa tête ne se tournât vers moi. Il me voyait. Et je le voyais.

Après seulement ce qui me parut être une fraction de seconde, il prit appui sur ses pattes et s’envola de nouveau. Il se remit à danser dans le ciel, se moquant bien des hommes et des femmes qui vivaient en dessous de lui. « Il est parti… » murmurai-je, à l’attention de Yubaba. Totoro ouvrit sa bouche et poussa une plainte presque silencieuse, comme s’il partageait mon égarement. « C’est un Grand Gardien. » affirma la vieille magicienne. « Un Grand Gardien ? » « C’est une légende venue d’un autre monde, un monde complexe, bien au-delà des Trois Royaumes. » « Ah oui ? » « Oui. » « Et que dit-elle, grand-mère ? » « Elle raconte que, parfois, un dragon rencontre un être auquel il s’attache particulièrement. Pour lui, il renonce aux souvenirs de ses existences passées et à son apparence animale. Il renaît sous forme humaine et évolue à travers le monde pas à pas, sans pouvoir se sortir de l’esprit qu’il lui manque quelque chose, qu’il n’est pas complet. Alors, à partir de ce moment-là, débute une longue recherche, jusqu’à ce qu’il rencontre à nouveau celui qui lui a manqué toute sa vie. » « Il le sait quand c’est lui ? » « Cela peut prendre plus ou moins de temps mais le Destin le pousse encore et toujours dans sa direction, jusqu’à ce que la personne devienne essentielle. » « Et alors ? » « Et alors ça dépend. Certains dragons vivent une belle histoire d’amour avec elle, d’autres se contentent de rester à ses côtés jusqu’à ce que la mort vienne la chercher. » « Et après ? » « Et après, alors que la mort arrive, elle ne peut que constater la beauté du lien ainsi crée et alimenté durant toutes ces années. Elle ne peut se résoudre à séparer deux êtres si complémentaires. Elle s’incline et permet au dragon de fusionner avec son protégé, lui laissant la gestion de celui-ci. Alors, le dragon reprend son apparence originelle, avale la sphère d’existence de son être cher et le porte en lui à jamais, gardien de son Âme, gardien de sa vie. Il lui fait découvrir le ciel et sa profondeur. Ensemble, ils s’infiltrent dans les rêves et voyagent à travers les mondes, à jamais. Ils ne font plus qu’un, pour toujours. » « Waaa… »

Je me tenais face à un tableau, représentant la fille, face au dragon blanc. Je me sentais bizarre. J’aurais aimé râler mais j’étais trop perturbé. Je ne comprenais rien à ce qu’il se passait. Je me souvenais être elle, pourtant. Les filles, c’était dégoûtant et nul. Je soupirai et continuai mon chemin, essayant de dégotter quelques informations sur les différentes toiles. « Tekoa ? » Je tournai les yeux vers une femme aux ailes rosées et si fines que je pouvais voir à travers. « Tu as été choisi pour devenir un Roi du Monde des Contes. » « Un quoi ? » Je n’étais pas au bout de mes surprises. Après tout, avant d’atterrir ici, je n’étais qu’un petit Mior. Mes journées se ressemblaient, au rythme des percussions et des prières, au rythme de mes bêtises aussi. Si, hier, quelqu’un m’avait dit que je porterais un jour une couronne et que je pourrais créer un monde à mon image, je ne l’aurais jamais cru.

864 mots

Mei voit Isiode un dragon. Yubaba lui raconte une légende. Tekoa, ensuite, reprend son identité.
Quasimodo et Mei : C'est un tableau où le fond est l'église de Frollo. On y voit Quasimodo avec quelques friandises dans les mains et Mei qui utilise sa magie sur lui pour le rendre beau.
L'innocence de Mei : C'est un tableau sur lequel Mei est, de face, en premier plan, en train de marcher en chantonnant, à côté de Yubaba, de Totoro et des petits Töh Taureaux. En arrière plan, le ciel est noir et l'orage gronde. Des lianes s'élèvent et un dragon menaçant la fixe. Elle ne le voit pas et sourit, heureuse et confiante.
Mei et le dragon : C'est un tableau qui peint Mei à flanc de montagne, à observer un dragon qui, lui aussi, la regarde. La petite fille a l'air curieuse.


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Dim 16 Aoû 2020, 22:29


 

Livre de Contes

LA PORTE DES CONTES



Attention ! Ce post possède un contenu érotique. Âmes sensibles, s'abstenir


Aladdin Le sang et la sueur se mêlaient à notre étreinte. Libéré des ronces, c’étaient désormais les bras de Scar qui entravaient mes mouvements. Notre proximité attisait le feu qui brûlait en moi. C’était étrange. Je n’étais pas attiré par cet homme mais, pourtant, notre baiser avait enflammé mes sens. Mes doigts se frayèrent un chemin à travers ses vêtements pour caresser sa peau. Je l’aidai à se dévêtir autant qu’il ôtait mes habits. Nous nous retrouvâmes bientôt nus, allongés dans l’humus de la forêt. Nos corps couverts de terre ne suffirent pas à atténuer notre ardeur. Il me surplombait de toute sa hauteur. Nos langues s’entremêlaient dans un baiser passionné qui ne laissait aucun doute quant à la suite des évènements.

« Je ne te pensais pas aussi entreprenant » souris-je alors qu’il pénétra ma pieuse intimité.

Je me cambrai sous l’effet de la douleur avant de gémir de plaisir. Mes mains glissèrent vers le haut de son dos, m’attirant un peu plus près de son corps musculeux. Un sourire aux lèvres, je me laissai aller à ses va-et-vient sauvages. Mes ongles se plantèrent dans sa peau, gravant le souvenir de ce moment d’extase sur celui qui m’appartenait désormais. Je l’embrassai avec fougue. Je n’avais jamais pensé qu’un homme pût me procurer autant de plaisir.

« On va devoir faire quelques ajustements » lui glissai-je à l’oreille après avoir couvert son cou de baisers.

J’avais besoin de maîtriser la situation. Prenant appui sur le sol, je l’obligeai à rouler sur le côté. A califourchon sur lui, j’étais beaucoup plus à l’aise pour lui imposer mon tempo. Je voulais aller plus vite. Plus loin. Plus fort.

« C’est beaucoup mieux comme ça » lâchai-je entre deux geignements.

Je le laissai continuer à me prendre tandis que je me penchai vers lui pour lécher ses tétons gonflés par l’excitation. Parfois, mes dents se refermaient légèrement sur ma prise pour instiller davantage de plaisir à nos échanges. De son côté, il avait saisi mon membre de sa main directrice pour l’agiter à l’unisson de ses coups de reins. Je m’arrêtai pour profiter de ses gestes habiles. Il se crispa tout à coup. Son visage effectua une grimace que je reconnus aussi tôt. Peu de temps après, ce fût à mon tour de me contorsionner. Lorsqu’il se retira, je glissai sur le côté, face à la cime des arbres.

« Je n’aurais jamais cru dire ça un jour mais… C’était mieux qu’avec une femme… »

Je tournai la tête vers mon mari. Mes yeux se plongèrent dans les siens, une lueur étrange brûlait dans son regard.

« La prochaine fois – car je compte bien que nous recommencions – peut-être pourrions nous échanger les rôles ? Et voir ce qui se passe ? Merci au fait… Pour les ronces, les gardes et tout ça. Je ne pensais pas que tu prendrais ma défense. J’imaginais que tu n’aurais aucun scrupule à me balancer à l’armée de cartes. »SéparateurMes pas claquèrent sur le marbre de l’immense couloir. Mes pensées étaient un peu nébuleuses. Mes souvenirs en tant qu’Aladdin se mêlaient à ceux de mes autres identités. Pourtant, lorsque mes yeux se posèrent sur les tableaux qui décoraient le mur de pierre, les éléments me parurent soudain plus clairs.

Le premier, nommé ‘Le Fou et le Voleur’, représentait une scène entre Aladdin et le Chapelier. Le brigand souriait au vieil homme qui se pavanait fièrement dans la tenue qui lui avait été offerte. La folie du personnage était attisée par son chapeau en forme de flamant rose et son air débraillé. Le peintre avait également su mettre en valeur les talents du roublard. Il l’avait affublé d’une magnifique tenue d’apparat qui dénotait pourtant par son manque de bijoux. Les techniques usitées par l’artiste ainsi que les couleurs employées étaient époustouflantes, donnant à la toile une impression d’hyperréalisme.

Mes prunelles bleues se posèrent ensuite sur une deuxième représentation, dessinée au fusain noir. Les lignes formaient les contours de deux silhouettes nues allongées dans un lit à baldaquin. Le visage de la demoiselle – que je reconnus immédiatement comme étant Jasmine – laissait transparaitre des émotions contradictoires tandis que l’homme pénétrait son intimité. Je détournai rapidement le regard, gêné par le malaise que m’inspirait ce portrait.

Un peu plus loin, sur ma gauche, je repérai un nouveau tableau. Il s’agissait toujours du bandit mais – cette fois – son statut de voleur avait été remplacé par celui d’assassin. Une dague en main, le visage déformé par la haine, il extirpait du dos de Gaston un poignard ensanglanté. Ses pieds baignaient dans une mare rouge écarlate. Il tournait le dos à sept filles – à l’allure identique – qui n’étaient autre que les Alice. Certaines se tenaient nues, droites comme un i, alors que d’autres cherchaient à se rhabiller en hâte. Toutes jugeaient l’acte que l’homme venait de perpétrer avec des valeurs morales différentes ; certaines étaient outrées, d’autres admiratives, d’autres encore étaient partagées, quelque part entre ces deux sentiments. Le peintre avait réellement réussi à donner une personnalité différente à chacune de ces langues de vipères.

Enfin, je restai un long moment devant la dernière peinture – une aquarelle aux couleurs froides. C’était ma préférée – et de loin. Sous un ciel obscurci par les nuages et la cime des arbres, deux hommes étaient enlacés l’un contre l’autre, unis par des ronces maculées de sang. Les deux protagonistes se dévisageaient avec un air ambigu : quelque part entre le dégoût et l’envie. Ici, nulle trace d’amour. Pourtant, ce couple était beau. Il était l’image même du mariage. Il s’agissait d’une alliance parfaite – chacun tirant bénéfice des talents de l’autre. Leur personnalité de Scar et d’Aladdin étaient différentes, leurs buts aussi, et – pourtant – chacun était prêt à soutenir l’autre pour son profit personnel. Ma main effleura le cadre d’or de la peinture. Je voulais la posséder mais je sentais que je devais la laisser à sa place. Peut-être pourrais-je en faire fabriquer une copie ? Mon regard scruta l’œuvre à la recherche des références : ‘L’étreinte des scélérats’ par Prune.

J’arrivai finalement de l’autre côté du corridor. Devant moi, un halo de lumière d’or baignait les lieux.

« Attendez ! »

Je me retournai pour apercevoir une jeune fille aux ailes translucides. Petite et frêle, elle m’observait de ses yeux de cendres, un sourire aux lèvres.

« Vous avez été désignée pour être Souverain du Monde des Contes, indiqua-t-elle en posant sur ma tête un diadème d’argent incrusté de saphir.

— Souverain ? Le Monde des Contes ?

— Oui, se contenta-t-elle de répondre, ne vous inquiétez pas, nous vous expliquerons en temps voulu. Pour l’instant, contentez-vous de franchir la lumière.


— Mais », commençai-je à protester

C’était trop tard. La petite silhouette venait de disparaître dans un éclair de lumière. C’était étrange. Mais depuis mon arrivée dans ces lieux, les événements étaient tous plus bizarres les uns que les autres. Je fis volte-face pour observer le halo lumineux. J’hésitai quelques instants avant de m’en approcher. Je me demandai ce qu’il pouvait bien y avoir de l’autre côté. Je m’avançai finalement et tout disparut.



Merci beaucoup pour le RD !
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