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 [Rp dirigé] - Les Portes II

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Lun 17 Aoû 2020, 18:23




Les rayons du soleil traversaient la fenêtre depuis un moment déjà, mais la princesse, elle, ne s’était pas levée. C’était comme si tout qui avait pu l’animer s’était éteint en même temps que sa mère. Son regard s’était fixé sur le mur à sa droite et ne s’en était pas décollé lorsqu’elle avait sentit son époux se redresser. Lui non plus n’avait pas dû beaucoup dormir. La jeune femme avait passé une partie de sa nuit dans le déni le plus total, puis l’autre à supplier les Dieux de lui rendre ce qui lui avait été volé. Les yeux boursouflés de la jeune femme s’humidifiaient de nouveau tandis qu’elle y repensait. Tout aurait pu être différent. Si elle avait choisi un mot plutôt qu’un autre, si ces sentiments n’avaient pas été les mêmes, si elle n’était pas partie lorsque l’amour s’était changé en douleur. Les souvenirs qu’Anna gardait de ce jour étaient si nets qu’elle aurait presque pu les confondre avec la réalité lorsque sa sœur avait fait irruption dans leur chambre. La cadette demeura interdite, même lorsqu’Elsa l’avait prise dans ses bras. C’était une sensation étrange. La princesse avait tant souhaité revoir son aînée. A présent qu’elle était là, devant elle, Anna ne savait pas comment réagir. Aucune émotion ne semblait faire surface. Peut-être la jeune femme l’avait-elle trop voulu ? Ses espérances s’étaient perdues dans ses déceptions. Ses échecs avaient creusé ce fossé infranchissable entre ses désirs et ce qu’elle avait obtenu à la fin. C’était comme recevoir un présent pour lequel elle avait attendu une éternité, et le découvrir cassé à l’ouverture du paquet.


Après un bref échange avec sa sœur sur les circonstances de son arrivée soudaine, la princesse décida de se préparer pour leur invité. Elle marqua néanmoins un arrêt dans son élan lorsqu’elle arriva au niveau de son époux. « Merci d’être resté avec moi cette nuit. » souffla-t-elle alors en glissant brièvement sa main sur la sienne. Le baiser avec lequel elle avait congédié sa moitié était chargé de cette reconnaissance qui l’envahissait. Si Anna craignait d’être seule en temps normal, elle était réellement soulagée de ne pas l’avoir été cette nuit-là. Elle savait qu’elle ne l’aurait pas supporté. « Je vous rejoins dans un instant. » La porte s’était refermée derrière eux et seul Olaf était resté. Le petit bonhomme de neige n’était plus aussi bavard que d’ordinaire. Il s’était installé - non sans difficulté - sur le bord du lit, tandis qu’Anna soignait son apparence devant le miroir de la coiffeuse. « Je ne pensais pas qu’Elsa allait revenir. » avait-il enfin finit par dire. La princesse ne semblait pas disposée à lui répondre ou même entretenir une conversation, mais Olaf décida de poursuivre : « Elle était tellement contre l’idée quand tu lui en avait parlé dans ta lettre. » La jeune femme avait raffermit son emprise sur la brosse qu’elle passait dans ses cheveux. Son geste était lui aussi plus vif, mais moins douloureux que ce souvenir. Elle connaissait si bien son ami qu’elle pouvait deviner ce qu’il allait dire ensuite. Et ce fut aussi pour cette même raison que la princesse avait mis fin à toute conversation. « J’ai terminé. Allons les rejoindre. » annonça-t-elle alors simplement, après s’être redressée.


Sans doute Anna devait-elle donner l’impression de ne pas être heureuse de revoir sa sœur. Il n’en était rien. Mais l’inverse n’était pas vrai non plus. Ils devaient la penser ingrate, après tout ce chemin pour la retrouver. Il lui faudrait du temps pour accepter le contexte tel qu’il était. Sa sœur était de retour. Pour combien de temps ? Elle n’en savait rien. Longtemps, elle espérait. Sa mère, elle ne la reverrait jamais. La princesse éprouvait encore beaucoup de mal à concevoir cette idée. Elle espérait encore la voir arriver, sortir de ces bassins à l’odeur nauséabonde. Leur présence ne la dérangeait plus vraiment, d’ailleurs. Quant à son père, Anna n’était pas sûre d’être prête à l’attendre aussi longtemps qu’elle pu le faire jusqu’ici. Ils avaient tant à se dire. Savait-il, pour leur mère ? Si c’était le cas, que comptait-il faire ? Allait-il châtier son assassin ? De quelle manière ? La douceur de la main que la jeune femme avait sentit sur son épaule mit brutalement fin à ce cycle de violence qui rythmait son cœur. « J’aurais dû être là pour toi. » le sourire de sa sœur était tendre, mais aussi empli de tristesse. Anna se doutait bien que son aînée regrettait plus son absence durant cette épreuve, que l’épreuve en elle-même. Elle était partie à cause de leur mère, après tout. « Non, ne t’en fais pas. Tu n’y es pour rien. » la rassura-t-elle, déposant une main sur la sienne. « Puis, je n’étais pas seule. » Son regard s’était levé vers son époux, qui dansait avec leur invité. « Je sais que tu ne l’aimes pas, mais… il est plus gentil que tu ne le crois. Certes, son comportement peut parfois, ou même souvent, être inapproprié… mais c’est une bonne personne. J’espère qu’un jour, tu auras l’occasion de t’en apercevoir par toi-même. » Elsa était restée silencieuse malgré son envie de protester sur certains points que sa cadette avait énoncé. Celle-ci s’était d’ailleurs éloignée d’elle pour interpeller les fanfarons qui dansaient devant le château. « Venez donc à l’intérieur. Nous serons plus à l’aise pour discuter. » Et ainsi, Anna les avait convié.


La faible luminosité de l’endroit perturbait ses sens. L’adolescente crut même en avoir été privée, avant que ses prunelles ne s’adaptent, et que le reste ne lui revienne petit à petit. Un problème en chassant un autre, Asra commença à paniquer lorsque ne parvint pas à reconnaître le couloir au bout duquel elle se tenait. Où diable se trouvait-elle ? La disciple blanche faisait appel à sa mémoire, espérant retracer le fil de sa journée et ainsi arriver à la partie où elle avait fini dans ce couloir. Des bribes de conversations lui revenaient alors. Puis des sensations. C’était comme lorsqu’elle se réveillait parfois, avec une colère vide de sens, une tristesse inexplicable, comme seuls vestiges de son voyage en compagnie d’Harabella. L’adolescente avait commencé à marcher machinalement depuis quelques minutes. Son regard passait de peinture en peinture avec intérêt, tantôt s’attardant, tantôt fuyant selon ce que l’œuvre dépeignait. Une retint d’ailleurs son attention. Elle illustrait une jeune femme aux cheveux blonds, accompagnée d’un petit bonhomme de neige et d’un homme à la carrure imposante. La première semblait contrariée. C’était du moins l’interprétation qu’en faisait Asra. Si jusque là, rien ne lui semblait bien étrange, le contexte qui prenait doucement forme dans son esprit, lui, était source d’inquiétude. En effet, en observant la scène qui se déroulait devant elle, l’adolescente s’était amusée à imaginer ce qui avait pu mettre en colère la jeune femme du tableau.
Et à peine s’était-elle posée la question, la disciple blanche s’était laissée convaincre par l’idée qu’elle s’était faite du contexte. Asra passait délicatement sa main sur la petite silhouette immaculée de l’acolyte. C’était lui. La jeune femme s’était disputée avec lui. Elle ne se l’expliquait pas. Elle le savait simplement.


Perturbée par cette colère qu’elle sentait monter en elle, la jeune magicienne décida de s’éloigner du tableau. Elle arriva alors devant un autre tableau, bien différent du premier. Celui-ci lui inspirait de la joie. Et même si ce sentiment lui paraissait tout aussi étrange que le précédent, Asra était peinée à l’idée de s’en écarter. Une autre jeune femme aux cheveux blonds était là. Ce n’était pas la même personne que sur le premier tableau, et pourtant, la familiarité que l’adolescente ressentait était la même. La disciple blanche remarqua alors l’homme qui se tenait à ses côtés. Elle avait faillit ne pas le voir, caché dans cette fontaine. Ne s’y baignait-il pas plutôt ? L’adolescente ne pouvait s’empêcher de sourire lorsqu’elle regardait cette peinture. Elle n’avait ressenti pareille sérénité qu’auprès de ceux qui étaient chers à son cœur. Pourtant, Asra ne reconnaissait aucun de ces visages. Pourquoi n’avait-elle alors aucune envie de partir ? L’adolescente continuait de longer les murs du couloir, pensant naïvement que le prochain tableau pourrait l’aider à y voir plus clair. Elle y retrouvait la jeune femme de la première peinture, toujours accompagnée de ce bonhomme de neige. L’homme avec lequel elle discutait lui était inconnu. Il n’était sur aucune des deux peintures qu’elle avait pu observer. La disciple blanche s’attarda alors sur l’animal et l’homme qui se tenaient aux côtés de l’inconnu. Sa main avait beau couvrir sa bouche, elle n’arrivait plus à retenir son rire. Asra n’avait jamais vu de lama, et elle ne pouvait pas dire qu’elle était déçue. Son enjouement prit fin avec l’idée de demander à son oncle de lui en offrir un. Jamais il n’accepterait, ce rabat-joie.


Elle était déçue, mais que pouvait-elle y faire ? Peut-être que son autre oncle accepterait, lui. Un troisième tableau attira alors son œil tandis qu’elle déambulait, coupant court à l’élaboration de ses stratagèmes. La beauté de l’œuvre avait effacé cette moue boudeuse du visage de la jeune magicienne aussi vite qu’elle était arrivée. Une grande allée parsemée de statues y était représentée. Au milieu, il y avait encore cette jeune femme, accompagnée de l’homme du tableau précédent. Les vêtements qu’ils portaient confirmèrent alors l’une des multiples théories que l’adolescente avait imaginé. Ces deux-là étaient en train de se marier. Asra s’éloigna du tableau et revint brièvement en arrière pour inspecter le second tableau. Si l’adolescente pensa de prime abord que celui-ci puisse représenter la demande en mariage, le ressenti qu’elle en avait retiré en observant la peinture la fit changer d’avis. Elle ne se l’expliquait toujours pas, mais la disciple blanche avait décidé de s’y fier. Asra retournait alors au tableau du mariage, mais ne s’y attarda qu’un instant. Elle ne savait pas vraiment si ce manque d’intérêt était dû à son jeune âge, ou si c’était simplement son manque de compréhension qui l’avait frustrée.


Ironiquement, le dernier tableau était probablement celui qui lui communiquait le plus. Il était sombre et empreint d’une tristesse familière. Pourtant, il lui réchauffait le cœur. La disciple blanche y retrouvait une fois encore la jeune femme aux cheveux blonds, profondément triste. Bien plus qu’elle ne l’avait semblé sur la première peinture. Ses larmes faillit appeler celles de l’adolescente qui sentait son estomac se nouer. Elle avait l’impression de manquer d’air. Comme si ses émotions allaient la noyer. Cette détresse intense prit pourtant fin aussi brutalement qu’elle l’avait saisie, lorsqu’Asra posa les yeux sur l’époux de la princesse, qui se tenait près d’elle. La jeune magicienne n’avait pas eu le temps de se remettre de ses émotions, et encore moins de comprendre ce qui venait de lui arriver. Une lueur bleue s’était mise à danser sur les murs du couloir jusqu’à atteindre le tableau devant lequel elle se tenait. L’adolescente avisait alors le halo qui était apparu un peu plus loin. Elle était peut-être complètement perdue depuis qu’elle était arrivée ici, mais ça, elle savait ce que c’était.


1839 mots.
Merci pour ce RD ! C'était trop biiien ! nastae

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Daé Miirafae
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Daé Miirafae
Mer 19 Aoû 2020, 17:33


Image de Ihor Reshetnikov
Les Portes II




La Méchante Reine assise dans un trône décoré avec goût. Inspiration gothique, mais rien d’aussi flamboyant. On voyait derrière le gris du mur et les torches qui y brûlaient et dans les coins de l’œuvre on apercevait les bassins de sang à l’odeur ferreuse. La couleur était splendide, peut-être juste trop foncée : volonté de la peintresse de rappeler que ce sang était vieux et fatigué ? Personne ne le savait. Elle portait sa couronne et pas une mèche de cheveux ne dépassait. C’était l’image de sa royauté, l’image de son règne de la peur et de la perfection. Si on se rapprochait de la peinture – huile sur toile – on observait dans l’entrelac complexe de vêtement que portait la régente, un petit morceau de miroir, brisé, qui pointait de l’intérieur de son bustier. Choix anachronique par rapport au conte étant donné que les seuls moments où la Reine s’était assise sur ce trône, ce miroir était entier, mais, mais choix intéressant, car il montrait la souveraine dans une forme quasi divine avec, comme peuvent l’avoir certain•e•x•s Aetheri, leurs attributs. Sang, miroir et couronne, ce tableau plus qu’un portrait était un tableau d’époque et un tableau politique, qui était à mettre en relation avec tous les autres comme le commencement, la porte d’entrée.

Une porte, on en retrouvait une sur le deuxième tableau. Celui où la Reine, une moitié du visage dure et sérieuse, mais l’autre en train de commencer un rictus semblait sortir d’une salle de réunion. La poignée de main encore sur la porte elle était tournée de telle sorte que son mouvement avait été comme capturé, elle incarnait la Reine qui avance, la Reine qui bouge, la Reine qui marche et qui sait où elle va. Dans le fond du couloir, on apercevait le bout d’un miroir qui semblait refléter le futur, on y apercevait des teintes d’orange que certain•e•x•s auraient associés à la guerre contre Shan Yu et à un moyen d’annoncer le destin de la Méchante Reine. Par l’entrebâillure de la porte, on voyait le Gouverneur Ratcliffe. Là où le premier tableau semblait correspondre aux canons des huiles sur toiles réalistes, celui-ci avait un air surréaliste. Oh, juste un air, qu’on ne s’y méprenne pas. C’était d’ailleurs tout le brio de cette œuvre. Le Gouverneur avait été peint grossièrement, comme hurlant dans la pièce, le contour de son corps était peint grossièrement en rouge. Des gens d’un autre monde auraient peinés à associer ça à Schiele ou à Bacon. Mais c’était une interprétation, il ne criait pas, c’était ce que voyait la personne qui le regardait actuellement, mais dans les fait il était juste peint grossièrement là où la Méchante Reine était peinte avec cette précision anatomique des grands portraitistes classiques.

Une scène romantique, au sens stylistique, mais pas que, au possible, aquarelles, couleurs qui bavent et formes à peine suggérées. Ravenna, hilare danse seule au milieu d’une salle de bal vide et en décrépitude. La lumière semble venir taper juste en face d’elle ou devrait se trouver son partenaire. On voit la lumière entrer par une fenêtre à demi condamnée par les planches et on observe que cette lumière lui passe sur la tête, comme les restes d’une couronne qu’elle n’a plus. Pour la première fois elle ne porte qu’un long drapé bleu clair, là où les bleus foncés marquaient avant sa dureté, on voit dans le traitement des couleurs et dans son sourire, que cette Ravenna rêve et n’existe pas. Dans un coin le miroir est entièrement brisé et les murs sont jonchés de dizaines de mini natures mortes si on n’en prenait que les détails. La Méchante Reine se rêve à être Ravenna.

Scène de vie villageoise. Ici pas de noces à la Breughel, mais le même trait, quelque chose de simple et de franc. Un tas de villageois•e•x•s avec derrière elleux des cages en bois ouvertes, au loin le château d’Adam sur le parvis duquel on distinguait des formes debout prêtes, sûrement, si l’on se souvient de l’histoire, les domestiques du roi en question, mais peints à peine, suggérés par des lignes noires et blanches sur ce fond verdâtre de château usé. Au premier plan la discussion entre les gens du village et Ravenna, ensanglantée, mais fière, comme sur tous les tableaux ou presque. Pas de Reine en figure principale, mais au contraire la figure de la négociatrice avec la même valeur et la même ligne de contour que les figures des villageois•e•x•s. La discussion semble animée, mais pas violente. Une vraie scène de vie villageoise par laquelle on peut entrer grâce à un cygne qui regarde directement lae spectateur•ice•x•s dans le coin supérieur droit et qui nous invite à regarder la scène avec lui.

Le dernier tableau de la galerie fait écho au premier, dans sa composition. Ravenna est en train de chuter, mais elle n’est pas dans n’importe quelle position. Ses genoux sont fléchis, elle fait face au point de vue de la peintresse, sa tête est étonnamment droite et menace de se renverser dans la seconde qui suit. Il n’est pas là, mais on devine dans le temps de sa chute, que si un trône avait été mis sous elle à ce moment précis, alors au lieu de tomber au sol, elle serait tombée sur ce dernier. La peintresse nous le montre, au loin, au sol, le premier tableau semble percé d’une lame et on croit distinguer la silhouette de Shan Yu qui tient cette épée, simple supposition. Le fond est chaotique, rouge sang et orange flamboyant. Les nappes de fond, peintes à l’huile également, mais de manière bien plus sale et violente que ce premier tableau, nous font croire apercevoir la forme d’un•e•x humanoïde, certain•e•x•s diront que c’est Adam, d’autres vous diront autre chose. Ravenna semble convulser une dernière fois, morte comme Sainte-Thérèse en extase par le Bernin, mais avec plus de douleur et moins de douceur. Personne ne s’accorde sur le pourquoi la représentation de celle qui fut la Méchante Reine dans cette forme de martyr, message de soutien, de vanité, de repentir ? Un détail qui n’a pas été mentionné. Une lance traverse Ravenna de part en part.

~~~

Le halo blanc disparut et une seconde à peine plus tard, Daé plia l’emballage de son sandwich et se dirigea vers son étude.


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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Mer 19 Aoû 2020, 17:38



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Les Portes II


L’endroit me plaisait. Le décor était idéal pour passer des journées sans autre objectif que celui d’alimenter notre plaisir respectif. Nous allions pouvoir nous coucher tard et nous lever tard, ou, au contraire, nous lever tôt pour nous promener. C’était surtout le matin ou à la tombée de la nuit qu’il était possible de voir des animaux sauvages. Nous pourrions aussi nous complaire entre les draps confortables de notre lit conjugal. Je n’allais pas lui laisser beaucoup de répit. J’avais d’ailleurs très envie de lui ôter sa ceinture, de baisser son pantalon et de me mettre à genoux devant lui, pour une autre forme de passage de bague au doigt.

J’abandonnai un instant l’idée pour admirer l’animal. Le lieu était bucolique, chaleureux. J’avais hâte d’être le lendemain matin. J’espérais qu’il y aurait de quoi se faire un petit déjeuner gourmand ou au moins de la confiture, que je puisse en étaler sur lui. J’avais envie de le bouffer et je me rendais bien compte que mes pensées y revenaient toujours. Ça me semblait faire bien trop longtemps. Je voulais qu’il m’initie davantage et que notre union religieuse soit aussi célébrée par l’union de nos corps. Pourtant, il semblait que le ciel s’assombrissait.

« Oui. »

Mes sourcils se froncèrent. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait mais j’avais hâte de rentrer avec lui, pour nous mettre à l’abri des intempéries. Contrairement à mon mari, je ne détectai aucune magie à l’œuvre. Je n’étais moi-même pas magicien.

Le sol trembla et l’herbe se métamorphosa en ronces. Les épines tranchantes ne me percutèrent pas mais s’en prirent à Facilier. J’essayai de m’approcher. Je n’avais aucune arme et la force de mes bras n’était pas suffisante. L’orage et la pluie s’abattaient sur nous, impitoyablement. J’avais déjà manqué le perdre une fois, je n’allais pas recommencer, pas à cause de fichues plantes venues de nulle part. La rage au ventre, je tentai de faire quelque chose sans y parvenir. C’était d’autant plus énervant.

Lorsqu’il me lança la poupée, je regardai autour de moi, cherchant une solution. L’enflammer, oui, mais comment ? Il n’y avait rien qui m’aurait permis de le faire. Peut-être dans la maison. L’adrénaline tendait mon corps et alors que j’allais m’engouffrer à l’intérieur, je sentis un changement soudain dans l’atmosphère. Je me retournai vivement, juste à temps pour constater l’évolution des ronces. Celles-ci se transformèrent en fleurs et le soleil revint. Je sentis mes jambes se déplacer jusqu’à mon mari. L’inquiétude m’enserrait mais, étrangement, je commençais aussi à envisager que tout puisse être terminé.

**

La première chose que je remarquai, lorsque je revins à moi, fut l’érection qui tendait mon pantalon. Mon corps n’avait visiblement pas apprécié l’expérience et réclamait son dû, comme un animal affamé. Ça me fit rire et je passai ma main dans mon sous-vêtement pour repositionner mon sexe de façon plus confortable. J’avais du mal à me souvenir mais, en avançant, je tombai sur des tableaux qui contribuèrent à réveiller ma mémoire déficiente.

« Le Prince Éric... »

Je l’avais chuchoté. Je ne savais pas si j’étais énervé ou amusé. Dans le doute, je préférai prendre la situation avec le sourire, me demandant ce qu’il s’était passé au juste dans la tête de cette femme pour m’attribuer le rôle d’un Prince. Je n’avais rien d’un Prince, bien au contraire, même si son histoire ne m’était pas inconnue : celle d’un jeune homme souhaitant fuir ses responsabilités. Je n’étais pas jeune mais, jusqu’à récemment, c’était exactement ce que je faisais, fuir. Devais-je en tirer une leçon personnelle ? Je n’en étais pas sûr.

« Mais c’est Jil ! »

Je m’étais exclamé en voyant un portrait d’Éric et de son père, sur le balcon du château royal. Elle me l’avait dit, au début, avant que nous ne soyons plongés dans cette étrange aventure. Je grimaçai. J’avais laissé tomber Jil. Pas moi, pas vraiment. Éric plutôt. Pourtant, transposer nos personnes à nos personnages me rendit le comportement du Prince insupportable. Jamais je n’aurais abandonné Jil. J’étais même prêt à me battre contre Kaahl s’il essayait de lui faire le moindre mal.

Je continuai mon chemin, passant devant un tableau qui représentait le Prince avec le Docteur Facilier. Si certaines têtes me disaient vaguement quelque chose parfois, le mari d’Éric ne me rappelait personne en particulier.

« Adam Pendragon ?
— Oui ?
— Je dois vous parler, concernant le Monde des Contes. »

Après quelques longues minutes de conversation, je me dis que la norme homosexuelle chez les Faes était bien dommage.

754 mots:


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Jeu 20 Aoû 2020, 11:28

Djinshee
La Porte des Contes
La Lyrienn sourit au prince Adam, heureuse de constater qu’ils étaient sur la même longueur d’onde. Elle acquiesça.

-Non, je veux la même chose que vous, c’est-à-dire arrêter ce bordel. Je peux aller voir le commandant Ping. Vous aurez plus de poids auprès de Powhatan et Mufasa.

Adam ne faisait pas vraiment partie de ceux que l’on blâmait pour leur inaction face à l’invasion de Shan Yu. Elle ne doutait pas qu’il verrait en ce roi le bon vieux temps, là où il se méfierait plus d’elle, qui sortait de nulle part. Djinshee s’apprêtait à partir lorsque les représentants de Caermaloyw firent leur apparition.

-Vous avez mon soutien.

Ses yeux se posèrent sur Adam, puis Belle. Pour tout dire, la rousse était impressionnée par autant d’unité de manière aussi soudaine. Un truc de conte, certainement, quelque chose de trop beau pour être vrai, mais dont elle devait profiter. Son instinct lui disait de se méfier d’une situation aussi favorable. Autre part, elle ne voulait, ni ne pouvait faire autrement.

-Le Prince Arthur aura mon soutien dans ses entreprises futures également.

Elle sourit de nouveau, puis annonça qu’elle partait voir le commandant Ping. Après une brève salutation, Djinshee reprit la route, suivie de son armée.


***


Djinshee baissa les yeux pour observer ce qu’elle tenait dans les mains. Elle avait encore un peu de mal à concevoir ce qu’elle venait de vivre et encore plus à accepter que cette couronne qu’on lui avait remise n’était en rien du toc. C’était profondément idiot de choisir des souverains de manière aussi arbitraire. La Lyrienn continuait d’espérer que tout ceci n’était qu’un rêve malgré son réalisme. Dans le cas où ça n’en était toujours pas un… eh bien elle devrait s’y faire. Elle s’y ferait. Le conte s’était bien terminé. Ce n’était pas de son seul chef, mais peu lui importait. C’était une bonne chose.

Plus loin dans le couloir sombre où elle se trouvait à présent, un halo lumineux l’appelait. Elle avançait prudemment, observant chacune des toiles que l’on avait accroché sur les murs, de part et d’autre de l’endroit.
L’exposition commençait à son arrivée dans le conte. Sur la première toile, Djinshee était au centre, au beau milieu d’une forêt lugubre, les yeux levés vers la canopée, d’où parvenait à s’infiltrer un rayon de lumière. A première vue, la forêt n’était fréquentée que par la rousse, donc la tignasse attirait aussitôt le regard. En réalité, lorsque l’on se rapprochait, on pouvait apercevoir quelques formes dans l’ombre des bois, des animaux dont on ne parvenait pas à définir exactement la nature. Ils ne semblaient pas dangereux ni menaçants, juste mystérieux. Sur une deuxième peinture, Djinshee était représentée aux côtés de Maléfique au beau milieu d’un bal. Les invités, les serveurs et les décorations à tout va formaient un brouhaha dense. Bien visibles, Djinshee et Maléfique se défiaient du regard. Cette dernière affichait une expression de colère propre à la Lyrienn là où l’autre prenait une attitude plus hautaine, témoignant de l’échange de corps qu’elles avaient vécu.

La troisième oeuvre la fit presque s’étouffer avec sa propre salive. Elle représentait Kristoff, assis contre un arbre en compagnie de Djinshee, à califourchon sur lui. Leurs visages étaient proches et la façon dont les mains de la femme étaient placées sur son visage indiquait sans doute possible qu’elle venait de l’embrasser. Kristoff avait les yeux fermés. Dans le regard de Djinshee en revanche, on devinait une surprise naissante mêlée à la passion du moment passé. La Lyrienn reprit son souffle et détourna les yeux, gênée, pour passer au tableau suivant. Celui-ci représentait Djinshee en compagnie de la Reine de Coeur, à l’heure où elle lui avait révélé les tenants et aboutissants de ce conte. La décoration du palais était autant à vomir que ce qu’elle avait pu voir, sa mine aussi contrariée que ce qu’elle avait imaginé. Elle supposait que l’on n’était pas censé savoir pourquoi.

Celui d’après montrait encore une fois la rousse dans cette même pièce. L’endroit surdécoré était saccagé : les vases et les porcelaines, brisés en mille morceaux, les meubles sans dessus-dessous. Seule, Djinshee regardait par la fenêtre, triste, fatiguée. Elle devina qu’elle représentait la scène suite au départ de Kristoff et cela l’embarrassa encore. Elle songea aux dernières paroles de l’homme, qui lui avait proposé de revenir à ses côtés dès lors qu’elle le souhaiterait. Elle ne l’avait pas fait. Elle n’en avait pas eu le temps, ni la réelle envie. Elle ne l’admettait pas, mais elle avait été blessée par le départ de l’homme. A moins qu’il n’y ait eu du temps pour effacer les peines, elle n’avait pas eu l’intention de revenir à lui, rampante, rongée par un manque stupide comme une vulgaire droguée suppliant pour avoir sa friandise. La rousse fronça le nez. De toute manière, elle ne l’aimait même pas. Elle n’était plus sous l’emprise de quoi que ce soit et tout ce qu’elle pouvait faire à présent c’était… oublier l’existence de ces deux peintures. Ne plus jamais les revoir.

Enfin, ses yeux glissèrent sur la dernière pièce qui représentait Djinshee en armure, en compagnie du roi Adam, de Belle, des Anges et des représentants de Caermaloyw. Leur léger sourire à chacun témoignait de leur entente sur les dernières actions qui avaient terminé le conte. Ce fut celle qu’elle préféra, celle qu’il fallait retenir de son histoire, la seule qu’elle aurait aimé garder en mémoire avant de quitter ce lieu.



~903 mots~




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Kitoe
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Kitoe
Jeu 20 Aoû 2020, 18:54

Kitoe841 mots
Les portes II
Il avait attendu longtemps, quand même. Assis dans l’herbe, Quasimodo avait laissé son esprit vagabonder tandis que les mains arrachaient machinalement des bruns d’herbe et des pâquerettes pour leur faire subir toutes sortes d’expériences : nœuds, écrasements, pliages, cassages, séparation des fibres, arrachage de pétales et guirlandes de fleurs. Cela avait su le contenter tandis que les trois gargouilles s’étaient installées à ses côtés pour papoter de tout et de rien. La voix d’un homme l’avait alors extirpé de sa rêverie. Quasimodo ne l’avait jamais rencontré, et pourtant, celui-ci semblait remonté contre lui sans qu’il n’en connaisse la raison : après tout, le type n’était pas moche, ni même l’autre type qui l’accompagnait. Ou alors, avait-il à voir avec le lama ? Il cligna des yeux, tentant de comprendre ce pour quoi on le réprimandait, mais rien n’y faisait. Aucun d’entre eux n’était victime de son sort.

-Hercule ?

Il ne voyait pas de qui il s’agissait. Mentionner un voleur de chèvre l’aurait plus aidé que décrire la majusculité du H de ce prénom somme toute dégueulasse. En plus, le début du conte, c’était il y avait des lustres. Le nouveau beau réfléchit, mais déjà on l’incitait à se mettre debout.

-Euh… Non, je ne veux…

Il ne savait pas danser. On ne l’avait jamais invité à danser et jamais il n’avait pensé que cette pratique pourrait un jour lui être destinée. Qu’un homme comme Kuzco le lui propose était encore plus improbable. Les mains qu’il sentait sur son corps le gênaient. En fait, il n’aimait pas. Il marcha accidentellement sur le pied de l’ex-empereur.

-Pardon… Euh. Je. Pardon.

Il se détacha de l’étreinte et eut aussitôt l’impression de mieux respirer. Il était vraiment embarrassé et tout ce qu’il trouvait à faire fut d’épousseter ses vêtements comme si l’on venait de le souiller.

-Il est où ce Hercule ? Je veux bien l’aider mais il faut le retrouver. Il tourna la tête lorsque la princesse Anna leur proposa de venir à l’intérieur. Mais j’ai quelque chose à faire avant.

D’un pas décidé, il s’approcha de la princesse et lui tendit son bouquet de fleurs. Il passa une main dans ses cheveux, pas trop sûr de comment il allait aborder les choses. Il prit une inspiration pour se donner un peu de courage.

-Bonjour, moi c’est Quasimodo. Je suis juste venu pour vous dire que je suis désolé pour votre mère et… et tout est pardonné. Enfin… oui. En fait, avant j’étais moche et votre mère m’avait banni du royaume. Mon rêve le plus cher était de venir jusqu’ici, de la rendre moche et de vous rendre moche aussi, parce que vous être quand même la fille d’une bonne grosse… bref. Mais maintenant, je suis devenu beau et elle est morte donc ça va. Voilà. Désolé. Maintenant, j’ai un Hercule à rendre beau. Bonne journée.

Et il partit.

*

La première chose qu’elle fit en quittant son rôle fut de bailler aux corneilles dans une sorte de cri déchirant alors qu’elle se souvenait s’être planté sa machette dans la cuisse un peu plus tôt. Elle se remit aussitôt à trembler. Mais oui, elle avait eu le temps de bailler. Une histoire fatigante ou profondément chiante ? Un peu des deux, à vrai dire. C’était vraiment nul d’être moche, et une fois beau, elle était devenue aussi con qu’un Ange. Elle préférait largement tituber comme une démembrée et prendre plusieurs heures à quitter cet endroit en souffrant le martyr que de revivre ça. En effet, la Démone marchait et sa progression était lente. En attendant, elle regardait les tableaux exposés. En découvrant la première peinture qui se présenta à elle, la grimace de douleur de Kitoe s’accentua. Ce Quasimodo était vraiment vraiment moche. Elle n’avait jamais vu un être aussi difforme sans que celui-ci ne soit pourtant un monstre tout droit sorti d’un marécage exploité par des Sorciers laborantins. Dans cette première scène, le bossu, accompagné de la chèvre, jetait un sort de mocheté sur un homme grand et puissant.

-Aaaaah c’est lui Hercule !

Tout devenait plus clair à présent. Elle s’appuya contre le mur pour continuer d’avancer plus facilement. Plus loin, elle voyait déjà le tableau suivant : l’image de Quasimodo et ses gargouilles sur le point de sacrifier la chèvre. Celui-ci lui arracha un rictus. La troisième peinture le montrait en plein idylle avec Raspoutine, lors du pique-nique au Royaume des Merveilles. Enfin, la dernière œuvre montrait Quasimodo, bouquet de fleurs en main, venant faire ses excuses à la princesse Anna, accompagnée d’Elsa, de Kuzco et de leurs acolytes respectifs. La Démone se pinça la lèvre en admettant qu’il était quand-même devenu super beau gosse. Quel idiot il était devenu, lui qui avait si bien commencé. Il aurait pu continuer de rendre les gens moches mais non. Il était con. Levant les yeux au ciel, Kitoe soupira et se rapprocha du halo. Elle fut aussitôt ramenée chez elle. Sa jambe, sanguinolente, défaillit.

-Toki ! Cria-t-elle pour que cette abrutie lui vienne en aide.

Ce qu’elle fit, après quelques secondes d’incompréhension.


841 mots




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Siruu Belhades
Sam 22 Aoû 2020, 00:28


Crédits : Armando savoia
Par les sous-vêtements de Dhelrin et Thornas, je n’ai jamais connu de moment plus embarassant. J’ai envie d’être jetée sous un carosse-citrouille, tant l’humiliation est lourde. Non… cette solution ne me plait pas. Tandis que le discours de mon interlocuteur se fait de plus en plus accusateur, je tente d’imaginer une tirade qui tournerait la situation en ma faveur. Devrais-je pleurer, et dire que j’ai été affectée par un sortilège ? Non, je ne veux pas abandonner mon titre de Princesse si tôt. Bordel, pourquois ai-je été si cruche ? Pourquoi avoir fait tout ce chemin pour échouer maintenant ? En cet instant, j’ai envie d’être critiquée et frappée par mes belles-sœurs. Oh, je les trouve toujours aussi abominables mais, après tant d’années passées auprès d’elle, j’ai tout de même pris l’habitude d’être punie pour mes faux pas. Il y a quelque chose de rassurant, dans un jugement critique : on l’imagine comme sincère, on se dit qu’au moins il n’est pas hypocrite. Surtout, il confirme le dégoût que j’éprouve à l’égard de ma propre personne, depuis que le sort a décidé de me faire Princesse. Je me trouve toujours belle et talentueuse, n’en doutez pas, mais c’est différent. J’ai sans doute trop idéalisé la noblesse, les associant à la fois au pragmatisme et à la pureté. Alors, l’idée qu’une souillon inculte puisse accéder à ce rang-là me donne une sensation de nausée, quand bien même il s’agit de mon vœu. Une perche quasi-divine m’a été tendue, pourtant. Je devrais le prendre comme un signe. J’ai eu la rarissime chance de réussir, et j’ai tout jeté en l’air. Est-ce que je me sabote inconsciemment ? Non, je ne préfère pas trop y penser. Réfléchir comme ça me fait ressembler à Bleuette, et je n’ai aucune envie d’être un rat de bibliothèque. Il faut que je trouve une solution concrète rapidement, car chaque seconde passée me rend plus suspecte. Au passage, je vais retourner à l’imparfait et au passé simple.

Je contins un rire. Je ne me trouvais pas tout à fait convainquante, mais cela serait peut-être suffisant. « Voyons, Garrett… » Je fis une légère pause. C’était un pari risqué, que de donner ce que je pensais être son prénom. Il pouvait m’interrompre, et me révéler qu’il s’appellait Gertrudio, et qu’il n’était même pas un membre de la famille royale. Je croisais les doigts. « Tu es si vif et nerveux. Tu as perdu ton sens de l’humour ? Je ne suis pas Maléfique. » Je m’avançais lentement vers lui, balayant le reste de la tente du regard. Il y avait une seconde femme. En la regardant, je fis mine d’avoir une sensation de raideur, et je posais la main sur mon crâne. « Mais je comprends ta prudence. Pardon, je… » J’avais vraiment envie de dire que je m’étais blessée, mais les gardes trouveraient peut-être suspect que je ne leur ai pas mentionné. Vite, il fallait trouver une excuse.

« Je te dois des explications. J’étais au château de Hi-Hi-Hi parce que l’orage a fait tomber les chevaux. » Je préférais ne pas préciser le moyen de transport exact : peut-être que les habitants de Caermaloyw n’avaient pas de diligences. « Je suis tombée, j’étais sale et perdue dans la boue. Ils m’ont fait rentrer exceptionnellement, pour ne pas risquer leurs relations diplomatiques. Ils m’ont lavée et ont changé mes vêtements. J’espérais aussi tomber sur… » Durant sa leçon, ma marraine m’avait parlé d’une personne que je cherchais à conquérir, mais je ne voulais plus prendre de risque. Après avoir confondu les noms, je savais déjà que je ne pouvais pas compter sur ma mémoire. « Je t’épargne les détails. Le fait est que les soldats sont venus me chercher peu de temps après. Ma nuque est encore un peu ankylosée, et je crains d’avoir reçu un mauvais coup sur le crâne en chutant… je ne voulais pas effrayer les autres, mais je pense avoir besoin de repos. Peuvent-ils nous laisser ? » Je fis un regard discret aux gaillards qui m’avaient escortée jusqu’ici : ils semblaient légèrement confus, mais obéirent tout de même. J’aurais aimé ajouter plus de profondeur à mon jeu, mais un sourire faible et fatigué était la seule chose que je pouvais feindre. J’étais juste une actrice convenable, pas une génie experte du système Stanislavski.

« Voilà pour moi. » Je m’arrêtais soudainement. « Qu’en est-il de toi ? » J’espérais vraiment qu’il accepterait que la conversation aille dans son sens. D’habitude, les gens adoraient ça. Si tout se passait comme je l’espérais, il oublierait ma soi-disant blague suspecte et raconterait les dernières nouvelles. De toute façon, je doute qu’il ait vécu quoi que ce soit d’incroyable. Rien que la Princesse que j'incarnais n’était censée avoir remarqué, en tout cas. Ce n’est pas comme s’il avait soudainement été guéri de sa cécité.

Donc là, à cette exacte pensée, ma peur venait de le plafond. Le monsieur qui était devant moi ne paraissait pas aveugle. Pourtant, ma marraine m’avait bien dit que Garrett était comme ça, non ? Ce n'était pas un détail que l'on inventait sans raisons. Soit elle m’avait menti, soit je ne faisais pas face à Garrett, soit il avait été soigné, soit il cachait très bien sa cécité. Dans le second cas, j’étais foutue. Dans les autres, j’avais encore une chance de m’en sortir. Toutefois, je ne pouvais pas juste lui dire "wow, ça fait quoi de voir que je suis encore plus mignonne que ce que t’imaginais ?". C'était vrai mais... eh bien, s'il était toujours aveugle, ça brûlait le peu de confiance qu'il devait me prêter. Il restait donc une solution : celle de l’ambigüité. « Je vois que tu as… enfin, que… c’est… » Bégayer ? Ce n’était pourtant pas mon genre. « C’est différent. Enfin, toi. Tu es différent au niveau de... tu comprends ? » Je ne m’étais jamais entendue ainsi. J'ai écrit que je voulais être "ambigüe", pas débile. Visiblement, mon corps ne me répondait pas. Quelque chose clochait.



Otobis fixait les tableaux, sans un bruit. Qu’est-ce qu’il y avait à ajouter ? Cendrillon semblait meilleure que lui de prime abord, mais possédait certains traits en commun. Au final, il était assez ironique de constater qu’il soit entré dans ce Conte en souhaitant incarner un roi, car il en ressortait avec le rôle qu’il connaissait le plus : celui d’usurpateur. Cendrillon était à Juliette ce qu’Otobis était à Otoris. Faire semblant d’être une princesse lorsque l’on n’a pas d’éducation, c’est comme imiter le comportement d’un magicien étincelant en étant un sorcier terne. Les fées avaient bien joué leur coup, en le choisissant comme acteur. Si l’éternel second ne savait pas s’il ressortait victorieux de ce récit, il demeurait satisfait de l’expérience. Les fins ouvertes lui permettaient d’imaginer un futur plus glorieux pour Cendrillon. Au moins, il en retirait la satisfaction d’avoir contribué à une œuvre d'une envergure grandiose.

On va dire 1050 mots.
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Sam 22 Aoû 2020, 19:17


Les Portes II



« C'est vraiment bizarre... Cet émissaire parlait d'une princesse Cendrillon, mais Juliette n'est-elle pas la véritable princesse ? » La réponse de mes amis bandits me laissa pantoise, ils semblaient avoir oublié la quasi totalité de nos derniers échanges et avaient aussi le nom de cette Cendrillon à l'esprit. Est-ce moi qui devenait folle ? La guerre semblait-elle aussi annulée car il n'y avait tout simplement plus d'ennemi à combattre. Tout s'était réglé de lui-même sans n'avoir rien à faire. Néanmoins j'étais soulagée, trop de précieuses vies auraient été perdues dans une nouvelle guerre...
Le lampion étaient toujours dans mes mains, la question de mes origines toujours dans mes pensées. Qu'est-ce que je devrais faire à ce sujet ?
En soupirant, je pris ma brosse à cheveux pour travailler de nouveau sur ma chevelure. Un entretien quotidien était nécessaire pour que mes précieux fils d'or demeurent soyeux et brillants. Pour passer le temps, je me mis à chanter. Une mélodie assez mélancolique que je connaissais depuis toute petite. A ma grande stupeur, le lampion s'éclaira, sa douce magie s'activant grâce à mon chant.

Lorsque mes mains le touchèrent, des images du passé défilèrent à toute vitesse devant mes yeux. Une vision déroutante mais qui avait le mérite de confirmer les paroles de Mary Poppins sur ce qui avait entrainé ma naissance...
« Que vas-tu faire maintenant Raiponce ? Tout révéler ? » « Maintenant que je sais d'où je viens, cela ne me semble plus être une priorité... Je serais certainement très égoiste de m'imposer ainsi dans la vie de Juliette et Garrett aussi rapidement... Déjà rien que le fait de savoir que j'ai une famille à Caermaloyw me réchauffe le coeur...»
Je me relevai, mon entrain et ma bonne humeur retrouvée.
« Je suis certaine que lorsque nos chemins se croiseront de nouveau, je pourrais tout leur raconter... Mais d'ici là... Nous avions pour projet de parcourir le monde non ? Par exemple... Nous pourrions rendre visite à Charmant en son royaume ou bien... aller saluer Eric et Facilier ? Et même explorer les contrées a-delà ! » Mes amis poussèrent un rugissement enthousiaste et viril en réponse à mes paroles.
En quittant le campement, je ne pus m'empêcher de regarder en arrière avec un léger pincement au coeur. Néanmoins, j'étais désormais confiante et plein d'espoir pour l'avenir.

___________________________

Je me trouvai dans un étrange couloir nimbé de lumière. Mon esprit était désorienté, il m'était arrivé quoi au juste ? Comme après un rêve, d'étranges sensations disparaissaient doucement... J'avais l'impression qu'il me manquait quelque chose, comme un poids sur la tête que je n'avais plus. Je tournai la tête derrière moi et me surpris à ressentir de la déception. Mon visage fit la moue tandis que mes doigts allèrent jouer avec une mêche de mes cheveux blancs. Mon regard fut rapidement attiré vers de grands tableaux en train de léviter de part et d'autre de ce corridor...

Le premier représentait une jeune fille blonde regardant par la fenêtre d'une haute tour d'un air mélancolique. Je restai un moment devant celui-ci pour dévisager la jeune fille... Je ressentai envers elle une sensation de déjà vu à son égard. J'avais le sentiment de comprendre l'expression de son visage délicat. Elle regardait au loin, désireuse de parcourir le monde... Sa chevelure était si longue qu'elle descendait jusqu'en bas de la tour et touchait par terre.

Le second tableau était mon préféré. Ces peintures étaient toutes très niaises à mon goût mais celle-ci était la plus charmante et la mieux exécutée. La jeune fille était encore le sujet principal. Dans cette scène champêtre, elle faisait de la balançoire en utilisant ses beaux cheveux enroulés autour d'une branche de chêne. Ses yeux verts brillaient d'une joie indescriptible et elle riait aux éclats. Elle était pieds nus et sa petite robe rose virevoltait dans le vent...

Le suivant était aussi émouvant à sa façon. Il faisait nuit dans ce tableau. La jeune fille était sur une plage et marchait en direction de l'océan. L'écume caressait ses jambes et mouillait son jupon. Mais elle s'en fichait. Son visage était à la fois émerveillé et solennel. Devant elle brillait un lampion volant, la douce lueur de sa bougie nimbée d'une aura magique.

Il y avait beaucoup de monde sur le quatrième tableau. La blonde faisait partie d'une joyeuse compagnie composée de grosses brutes, d'un beau jeune homme et d'une ribambelle d'enfants qui couraient partout. Ensuite vint le tableau où l'on pouvait voir la magie à l'oeuvre. La jeune femme était en train de chanter les yeux fermés tandis que ses cheveux étincellaient d'un éclat semblable à celui du soleil.
Enfin, le dernier tableau la représentait un lampion magique à la main, le visage stupéfait devant une révélation qui allait changer sa vie...

Ces scènes me paraissaient très familières, comme issues d'un rêve marquant. Je marchai en direction de la lumière tandis qu'une petite voix derrière moi me fit me retourner.
« Arrêtez-vous ! Fichtre j'ai failli vous rater ! Attendez j'ai quelque chose à vous donner ! »
Une petite fae se dirigeait dans ma direction à tire d'ailes.
« Où je suis au juste ? Comment je suis arrivé là ? »
« Ne vous tourmentez pas à ce sujet pour l'instant ! En temps voulu tout vous sera révélé... En attendant j'ai l'honneur de vous annoncer que vous avez été désigné pour devenir Roi des Contes ! »
Je n'avais aucune idée de ce que cette nouvelle signifiait mais je devais avouer que l'éventualité de devenir roi de quelque chose me plaisait... La fae sembla se concentrer pendant quelques secondes et tout à coup une couronne apparut devant moi. Elle était en or, gravée avec des motifs végétaux, runiques et sertie de pierres précieuses. Devant mon regard étonné, elle alla se poser sur ma tête. Elle était lourde mais me donnait certainement un air plus noble.

J'entrai dans la lumière, sans encore réaliser que je venais de participer à un conte glorieux, et que certainement d'autres histoires épiques composeraient mon avenir dans le monde des contes...

Post IX | 1050 mots
Merci pour ce RD ! J'ai vraiment adoré y participer


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Kyra Lemingway
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◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Dim 23 Aoû 2020, 18:55



L'homme rêve, il aime se comparer aux géants
Et voir gravé son nom sur le mur du temps
Avant que le mortier de son zèle
Ait une chance de durcir
La coupe s'éloigne de ses lèvres
Sa flamme est soudain soufflée
Et tout devient et ruines et abîme

Les Portes II



Tandis que tu traversais la frontière et pénétrais enfin sur les terres de ton Royaume, le paysage, encore flou dans ton esprit lorsque tu y songeais il y a quelques minutes de ça, vint à tes yeux parfaitement familier, comme l'évidence même de ce que tu avais quitté il y a trop longtemps de ça à ton cœur et te demandant même comment tu avais pu effacer de ta mémoire ces champs, ces arbres, et les odeurs qui les accompagnaient. Ce qui n'était que le commun à celui qui empruntait de façon plus ou moins régulière ces routes fut étrange nostalgie pour toi. Il y avait une part de beauté rêvée aussi te demanda-tu un instant s'il ne s'agit pas là d'une illusion imposée à ton esprit. Tu te méfiais de la magie pour ce qu'elle t'avait fait, ce qu'elle t'avait enlevé. Ces derniers jours n'avaient fait qu'attiser cette méfiance pour t'avoir imposé une identité qui n'était pas tienne, te faisant disparaître du monde, et pour t'avoir retirer ton compagnon et fer de lance. Peut-être commençais-tu alors à trop te méfier ? Tu t'arrêtais sur le chemin et posais pied à terre pour te diriger vers le champ et ses blés d'or qui ornaient l'accotement. Puis, doucement, tu y passais une main, caressant les épis ployant sous la force exercée par la caresse de ta main et du vent. Si illusion il y avait, elle était parfaite. Un sourire se dessina sur ton visage. C'est le martèlement des sabots sur la terre qui te sortit de tes songes. Portant ton attention vers la cavalerie qui se rapprochait, tu ne bougea pas, attendant celle-ci, fixant les armoiries qui dessinaient leur boucliers. Tu les connaissais. Tu les avais déjà vu battre au vent et briller aux chandelles. « Prince Florestan. C'est donc vrai, vous voilà de retour en Pærsphöresst. » - « Vrai ? » - « Une missive est arrivée pour annoncer votre arrivée. » - « Un missive ? De qui ? » demanda-tu suspicieux. Car ce n'était pas toi qui en était à l'origine. « Nous l'ignorons. C'était anonyme. Nous pensions à un piège d'un Royaume voisin voulant profiter du trône vide pour s'en emparer. Si nous avions su qu'il ne s'agissait pas là d'un mensonge, nous vous aurions accueillis d'une toute autre manière. » fit le soldat en descendant du destrier pour s'agenouiller. « Personne n'a prît la place ? » demanda-tu, étonné. « Le régent s'est chargé de prendre les grandes décisions en votre absence. ». S'en était presque trop beau quand tu comparais aux Trois Royaumes. Tu n'allais pas te plaindre, c'était ça en moins à faire. « Allons-y. Nous avons beaucoup à faire et moi l'histoire d'un Royaume à rattraper. » fis-tu en te mettant en selle avant de prendre la tête de la cavalerie.



Tu observais la scène avec attention, plus par curiosité à cause de la ressemblance entre toi et cette personne, que par ce qu'elle représentait réellement. Le tableau d'Oriane était bien plus intéressant à tes yeux. Peut-être n'était-ce pas une très bonne comparaison non plus. Il était cependant certains que celui-ci aurait pu attiser bien plus ta fibre artistique si les petites silhouette féminine au centre était bien moins habillées. Quoi qu'il en soit, tu dévisageais le blond, pensif et envieux, sur le tableau. Tu tournais ton regard vers l'autre protagoniste, affable et l'éclat sournois dans le regard. Tu haussais des épaules. Tu connaissais. Certaines choses, certains désirs et certaines envies pouvaient rendre aveugle. Il suffisait simplement d'en faire l'expérience pour le comprendre. Portant ton regard vers la lumière à l'autre bout du couloir, tu pus constater par la même la présence d'autres cadres décorés de feuilles d'or. Ils devaient tous être du même acabit, soit, peu intéressant. Ou, pour le dire autrement, ils devaient également représenter ce que tu semblais connaître déjà. Car, en fixant le tableau précédent, il t'avais semblé avoir déjà vécu la scène. Tu t'étais revu Prince Charmant - tu parles d'un nom - face à l'homme, le Docteur Facilier, Mage de son état, et lui serrais la main dans une poigne loin d'être aussi salvatrice qu'il - que tu - l'espérais à cet instant. Tu avais fini par te souvenir de l'enchaînement des évènements qui s'en était suivi. Rien de bien réjouissant. Ah, si ! Tu fis une moue agacée. Quel imbécile. Les principes d'amitié sont vraiment ridicules et casse-pieds parfois. Oh, il y a gagné une terre à jouer les braves. Splendide. En soit il a atteint une part de son objectif. Mais, sérieusement. Trois fois d'affilée il s'était trouvé en tête à tête avec des blondes sexy, et pas une fois il n'a profité de l'instant parce que monsieur est prince et a une éthique. Qu'il se permet quand même de mettre de côté quand ça l'arrange pour casser la gueule à... Comment déjà ? L'autre là, tu avais perdu son nom. Il y avait trop de prince dans cette histoire.  « Oh ! Vous êtes encore là ! Tant mieux. ». Tu te tournais vers la voix fluette qui, semblerait-il, s'adressait à toi. « Vous êtes qui ? » - « Oh, ça n'a que peu d'importance. » répondit l'inconnue dans un petit rire. « Non, ce qui est important c'est ceci. Vous avez été désigné pour être Roi du monde des Contes. » ajouta-t-elle avec un large sourire en t'offrant une couronne. « Roi du quoi ? » - « Pas d'inquiétude, nous ne vous laissons pas prendre la régence d'un Royaume comme ça, ce serait ridicule. Tout vous sera expliqué, bien sûr. Mais chaque chose en son temps, et pour l'instant ce que vous avez à faire c'est uniquement partir d'ici. » conclut-elle avec un air malicieux avant de disparaitre sans un autre mot, te laissant seul avec ta couronne entre les mains. Parfait. Décidément, le monde était décidé à te foutre sur un trône alors que c'était franchement pas tes préoccupations première. Entre ton nom sur cette liste d'Hel'dra et ça. Mais si on semblait t'avoir laissé le choix pour le premier cas, ici cela semblait non négociable. Tu tournais ton regard vers le tableau à proximité. Un chevalier, genoux à terre, face au Prince. Tu poussais un soupir avant de faire demi-tour vers la lumière, faisant tournoyer la couronne sur ton index, et de disparaitre à l'intérieur de celle ci, les responsabilités qui t'avais été données s'effaçant de ta mémoire en même temps que tu retournais à la réalité et oubliais ce que tu venais de vivre.
Mais qu'est-ce qu'un conte, sinon une vision différente de la réalité ?

Codé par Heaven sur Epicode



Mots 1017 | Résumé:


La fête va enfin commencer, Sortez les bouteilles, fini les ennuis

Vive les pionniers, Les rebelles et les révoltés

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 25 Aoû 2020, 22:44



Les Portes

Érasme


Mon regard était fixe, sur le tableau de ma punition. Les coups de fouet avaient ravagé mon dos ou, plutôt, celui de cet homme dont je possédais les souvenirs. « Hum. » émis-je, comme si je m’apprêtais à faire une remarque. Je me tus. Mes yeux se posèrent ensuite sur mon propre corps. Avant aujourd’hui, je n’avais que des souvenirs flous, d’une hauteur basse : des sons, des images et une ambiance macabre, bien particulière, sombre. Elle me plaisait. Il y avait un trou dans mon existence, quelque chose d’abyssale que je ne pouvais comprendre en l’état actuel. Pourtant, ces éléments qui me manquaient n’effaçaient pas un fait plus important que le reste : le Mal qui vivait à l’intérieur de moi était tout sauf léger. Un sourire mauvais s’esquissa sur mes lèvres. Je ne savais pas grand-chose de ma vie. Je m’appelais Érasme. Quelques visages semblaient ancrés dans mon cerveau sans que je ne pusse réellement déterminer de qui il s’agissait précisément. Je regardai mes mains un instant. Je ne connaissais rien du monde mais la magie me parlait plus qu’autre chose. Ici, elle semblait illimitée. Je voulus créer l’apocalypse, la noirceur, le chaos.

Mon geste fut arrêté par une jeune femme. Je grognai. Ma pensée était trop complexe pour être celle d’un bambin. Le Monde des Contes me nourrissait d’intelligence, d’agilité et de force… de tout ce qui me manquait dans la réalité. Mes yeux se posèrent sur la créature. « Quoi ? » dis-je, avant de me plonger dans la contemplation du sang qui perlait à présent de mon avant-bras. Je m’étais griffé, par curiosité. La douleur me plaisait. J’avais envie de défigurer cette créature, aussi. « Érasme Salvatore, vous avez été choisi pour devenir l’un des Rois du Monde des Contes. » Je passai ma langue sur mes lippes. « Bien sûr que je suis fait pour être Roi, chose répugnante. » Ça me paraissait logique, sans que je ne susse pourquoi exactement. Mon existence même était liée à un concept bien plus grand que moi. Je sentais pourtant comme une épine sous mon pied. Il y en avait un autre, comme moi, né dans les mêmes conditions mais pour des desseins opposés. Je n’aurais su dire qui, de qui et pourquoi. Je le sentais. Il existait et ce simple fait me déplaisait. Je devrais le détruire, avant qu’il ne le fît lui-même. Une guerre fratricide se préparait en silence, sans que ni lui ni moi n'en ayons réellement conscience. Nous ne nous connaissions pas.

« Veuillez me parler correctement. » « Pourquoi ? » « Parce que vous êtes dans un Monde qui ne vous appartient pas. » « Pour l’instant. » laissai-je échapper. Ça ne sembla pas plaire à la créature ailée. Elle fronça les sourcils. Elle ne me faisait pas peur. Je ne l’effrayais pas non plus, même si elle avait conscience qu’elle ne parlait pas à n’importe qui. Le fait est qu’elle doutait du bien fondé de la décision de me placer à la tête du Monde des Contes. Je n’étais qu’un bébé, qui ne savait même pas encore marché, dans la réalité. Pourtant, mon caractère colérique commençait déjà à se développer. Elle inspira et détendit ses épaules. « Vous savez, vous feriez bien mieux de dire les choses en gardant un visage innocent. Il y en a des centaines, des tarés qui se croient effrayants, en empruntant un air patibulaire, sans l’être. » Je m’approchai d’elle. J’étais bien plus grand. Je me penchai un peu. « Je ne suis pas effrayant ? » demandai-je. « Non, et je suis experte en méchants de Conte. » « Hum. Il faudra que je change ça alors. Tes ailes, ça se mange ? » « Pardon ? » « Ça a l’air inutile. Je pourrais t’en débarrasser. » Elle se mit à rire. Je pouvais néanmoins noter qu’il y avait comme un malaise entre elle et moi. « Je vous laisse constater votre fin déplorable. » dit-elle, en s’écartant pour me montrer une toile où le Roi Adam tuait Frollo. Je contemplai le visage du protagoniste triomphant. « Ce qui est fictif n’est pas vrai. Tu sais quoi, mocheté ? » « J’ai hâte… » murmura la Fae. « Dans la réalité, c’est moi qui le tuerai. » Elle se mit à rire, sans que je ne susse pourquoi. « Quoi encore ? » « Rien. Vous le saurez bien assez tôt. » Les secrets n’échappaient jamais à ces créatures. « Prenez votre couronne et retournez à vos doudous et à votre tétine. » Je grimaçai un court instant, avant de m’approcher d’elle de nouveau pour prendre ce qu’elle me tendait. Je souris. « Je brûlerai le monde. » « Essayez d’abord d’arrêter de vous chier dessus et d'apprendre à utiliser des toilettes. On verra pour le reste plus tard. » Elle était hilare mais son rire ne fit que me frôler. Je ne ressentais qu’un flot de noirceur, les prémices de quelque chose à venir. Je ne serais pas un monstre, caché sous un lit. Je serais celui qui invoquerait les monstres.

808 mots

L'absolution : Frollo se tient à genoux, proche d'une rivière, dans un cadre idyllique. Pourtant, un fouet se trouve dans sa main. Il est habillé d'un simple sous-vêtement. On ne voit pas son visage, il est de dos. Des dizaine de coups de fouet maculent son dos.
La désobéissance : On voit Adam et Frollo assis l'un en face de l'autre sur une grande table. Les autres protagonistes de la scène ont été gommés. Alors que le Roi ordonne en fixant un plan sur la table, un sourire mesquin s'empare des lèvres de Frollo. Son regard est celui d'un traitre et la dague qu'il tient, cachée sous la table le prouve.
Les flammes de l'éternel abysse : C'est un portrait de Frollo dans sa robe de juge, entouré d'un monde en flammes.
La mort de Frollo : Ce sont deux tableaux en un. Sur le premier, on voit Adam qui enlace Frollo d'une main, son autre main tenant une épée enfoncée dans les entrailles du traître. Le Roi semble surpris alors que le prêtre et juge semble totalement fou. Sur le deuxième, Frollo gît dans son propre sang.

La musique c'est Mei Lan, Gentiment je t'immole, mais comme elle est trop violente, vulgaire et en français, je ne l'ai pas mise directement dans le titre.



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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4166
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mer 26 Aoû 2020, 16:13



« Rose-Abelle ? » Mon regard se porta sur une jeune femme. Le trouble dut se lire dans mes prunelles. Elle me sourit gentiment. « Vous étiez dans un Conte de Fae. » Je baissai les yeux et les posai sur deux protubérances étranges. Elles me semblèrent contre-nature, ne pas réellement faire partie de moi. « Je n’avais pas ces choses, avant. » « Parce que vous étiez un homme dans le Conte. » précisa la brune. « Un homme ? » « Disons plutôt un individu de sexe masculin. Vous n’avez plus le… » La Fae tendit son index afin de décrire ce qui se trouvait précédemment entre mes jambes. Mes yeux s’écarquillèrent. Je n’en avais plus. Ma main se porta par réflexe jusqu’à la zone. « Mais… C’est creux ! » Ma taille était plus fine, mes hanches plus arrondies. Mes cheveux n’avaient pas changé. « Oui c’est creux. » J’étais vêtue d’une robe bleu clair. « Peu importe. Lorsque vous regagnerez la réalité, vous ne serez plus adulte. Vous aurez le temps de vous développer et de prendre connaissance de votre réelle anatomie. » « Mais je préfère être un homme ! » lançai-je, en fronçant les sourcils. Mes joues étaient devenues rosées, sans l’effet du malaise. « Vous serez ce que vous aurez envie d’être dans le Monde des Contes. » Elle fit apparaître une couronne entre ses doigts. « Agenouillez-vous. » Ce n’était pas mon premier sacre. Je le fis, tout en tâchant de ne pas tomber à cause des tissus de mon vêtement. Qui portait ce genre de choses ? « Vous avez été choisie pour faire partie des Souverains de ce Monde, afin de le protéger. Je sais que vous le ferez. » dit-elle, avant de préciser. « Vous devrez garder votre frère, Érasme, à l’œil. » « Érasme ? » Ça me disait quelque chose. « Oui. Vous comprendrez. » Un silence s’installa. J’avais vu les tableaux. « Je ne serai plus le Roi Arthur ? » demandai-je. « Vous serez qui vous désirez être mais le Monde des Contes ne se limite pas à ce Conte en particulier. Vous aurez votre propre Royaume. » « Comment ferai-je pour revenir ? » « Étant donné que vous n’êtes encore qu’une enfant, nous viendrons vous chercher. » « D’accord. » murmurai-je. « Vous pouvez rester un peu ici à observer les tableaux puis, lorsque vous serez prête, vous pourrez rentrer chez vous grâce au halo. » « Merci. »

Mes yeux se portèrent sur l’un des tableaux présents. C’était le Prince Arthur, nu, dans la rivière. Sa plastique éveillait chez moi un certain intérêt. Je ne voulais pas être une femme. Je voulais avoir le corps d’un homme, plus carré, plus musclé, plus… Comment décrire ce ressenti ? Une sorte de mécontentement par rapport à ce que la nature m’avait offert. Était-ce normal ? Je n’en avais aucune idée. Je fis quelques pas, gardant cette idée en tête, jusqu’à une toile plus complexe. Elle était le fruit de l’illusion du labyrinthe. Sur la partie gauche, la réalité. Sur la partie droite, l’illusion. Je n’arrivais pas à me décider entre l’une ou l’autre de ces représentations. J’étais heureux d’être un homme. Qui était dans mes bras ne m’importait pas. Peut-être préférais-je néanmoins la femme, en y pensant. Je n’avais aucune autre expérience que celles que je venais de vivre et l’amour pour Juliette coulait encore dans mes veines… et pour Cendrillon aussi. Ce n’était pas clair. J’avançai encore, passant un long moment sur le tableau représentant le sacre d’Arthur par Mufasa. Il ne le méritait pas plus qu’un autre. C’était un concours de circonstances. Pourtant, il étincelait dans ses fonctions nouvelles. Ça me donnait envie, envie d’être un Prince. Plus que cela, les sentiments d’Arthur vinrent créer une charge émotive au niveau de ma poitrine. Je fermai les yeux, réentendant le discours du roux, le revoyant tomber à genoux pour me remettre l’épée de légende. À partir de cet instant, les choses étaient devenues bien plus claires, limpides. Une vague de magie avait déferlé sur les Royaumes, me conférant pleine autorité. La famine avait cessé. Les champs arides étaient redevenus fertiles. Les maléfices avaient été changés en bénédictions. J’avais ressenti la Vie couler dans mes veines, le Bien et la Sagesse. J’étais devenu complet et mes préoccupations primaires avaient disparu au profit de desseins plus grands et glorieux. Je tenais leurs existences entre mes mains, bercé par la magie de l’épée. Nul Roi n’aurait pu braver mes ordres et intentions. Ils n’étaient plus Rois ou, du moins, me devaient allégeance. Les guerres avaient cessé, les querelles s’étaient dissipées, l’abondance était revenue. Les Faes m’avaient fait Roi deux fois aujourd’hui. Je n’avais pas l’intention de les décevoir.

792 mots

Après la remise de l'épée à Arthur, les guerres cessent et l'abondance de ressources revient immédiatement. C'est la paix, après le passage d'une vague de magie.
Arthur et Juliette : C'est un tableau représentant le Prince Arthur et la Princesse Juliette, lorsqu'ils étaient encore amoureux. Juliette est assise sur la balançoire du vieux chêne et Arthur la pousse.
Le Prince Arthur dans la rivière : C'est un tableau du Prince Arthur se baignant dans la rivière du Royaume des Merveilles. L'eau lui arrive au bassin et ses cheveux blonds luisent au soleil. L'endroit est paradisiaque.
L'illusion du labyrinthe : C'est un tableau en deux parties. Sur la partie de gauche, on voit Arthur et sa femme, Juliette, en train de s'embrasser passionnément. Sur la partie de droite, la jeune femme est remplacée par Scar.
Le sacre d'Arthur par Mufasa : On y voit le Roi Mufasa sacrer le Roi Arthur et lui remettre l'épée de légende. Autour de la scène, plusieurs paysages sont en pleine mutation, passant de l'aridité à la fertilité.


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Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

~ Alfar ~ Niveau II ~
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◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Sam 29 Aoû 2020, 14:43

Les Portes II


En apparaissant dans ce long couloir, Jämiel s'était demandé ce qu'il s'était passé. Il lui fallu un instant. Les tableaux lui permirent de se souvenir rapidement. Non seulement du début de l'histoire, mais aussi de la fin. Finalement, il ne s'était pas écoulé tant de temps entre l'instant où il s'était effacé pour rendre le corps au gouverneur et cet instant. Quoi que, c'était ce qu'il supposait. Il l'ignorait en fait. Il l'avait ridiculement laissé se faire tuer après tout. Ce n'est pas comme s'il pouvait avoir la notion de temps dans la mort. Il n'avait qu'un regret. Ne pas avoir pu être celui l'ayant mené à sa perte. Ah ! Non. Deux en fait. Il n'y avait rien de plus frustrant que de savoir qu'un autre avait osé s'en prendre à lui avec son propre pouvoir. Ce qu'il aurait aimé offrir un retour à l'envoyeur, même en ignorant qui pouvait bien être celui-ci. Il se tourna de nouveau vers les différentes toiles qui ornaient le mur, pathétique galerie d'art à peine bonne à atterrir dans les bas-fond de Dannagardh. Il s'arrêta devant l'un d'eux et, d'un geste de la main, réitéra ce qu'il s'essayait à faire depuis quelques temps déjà. Alors le mur se creva et un buisson de ronces enlaça le tableau, lacérant la toile et ses pigments, déchirant ce qu'elle pouvait représenter. « Oups. » fit-il d'un air faussement navré, un sourire ravi fiché sur le visage. « Pourquoi avoir fait ça ? » répliqua une voix derrière lui d'un air courroucée. Il tourna le visage dans sa direction. Il ne l'avait pas vu. La mine tout autant irritée et les poings sur les hanches, la jeune femme qui lui faisait face ne semblait pas en accord avec l'acte qu'il venait de commettre. « Je ne l'aimais pas. » répondit-il d'un ton neutre, ne se souciant que peu des états d'âmes de l'inconnue. En effet. Il la trouvait d'un ridicule. Inutile et pathétique. « Vous avez de la chance, je ne l'ai fait qu'avec celui-ci. Si ça ne tenait qu'à moi ils finiraient tous dans le même état. ». Ses paroles ne semblèrent pas plus plaire à la jeune femme. « Ces toiles sont des reliques d'histoire. Vous n'avez pas le droit de faire ça. » rétorqua-t-elle d'un ton autoritaire. La tête haute et le regard assuré, Jämiel devina que, s'il s'amusait à recommencer, elle serait tout à fait capable de l'arrêter. Cela ne l'empêcha pas de répondre pour autant. « Pourquoi n'aurai-je pas le droit ? C'est bien moi qui suis sur ces toiles, non ? En quoi n'aurai-je pas le droit de dire si elles me plaisent ou non et si j'ai envie qu'elles restent intact ou non ? » - « Parce que vous n'êtes pas chez vous ici. Ce monde n'est pas le votre et vous n'avez aucun pouvoir d'action. Que vous n'êtes de nouveau vous-même que parce que je le souhaite et qu'il me suffit d'un claquement de doigt pour vous priver une nouvelle fois de vos pouvoirs. ». Sa réplique sonna comme le claquement sec d'un fouet dans l'air. Elle avait dit cela en se rapprochant petit à petit du Sarethi, presque menaçante. Elle l'était, c'était évident. Alors elle poussa un long soupir exaspéré avant de reprendre. « Je me demande pourquoi certains d'entre vous ont été choisi. » - « Choisi ? ». Jämiel devint curieux. « Pour quoi ? ». La Fae fit apparaître une couronne entre ses mains qu'elle tendit au jeune Alfar. « Félicitation. Vous avez été choisi pour être l'un des Rois du Monde des Contes. » répondit-elle sur un ton monocorde. L'Arcesi les observa, muet, elle est l'objet, pendant quelques secondes. « Elle est où l'entourloupe ? » lâcha-t-il en fronçant des sourcils. Cette fois ce fut elle qui le détailla, étonnée. « Il n'y en a pas, mis à part les devoirs qui l'accompagne. Vous avez été choisi, c'est tout. » - « Justement. C'est trop simple. ». Ça allait contre tout ce qu'on lui avait inculqué. Il n'y avait aucun mérite là-dedans. Ça n'allait pas. Être choisi ? « Et au nom de quoi ? » - « C'est ainsi. Pourquoi tergiverser ? » répondit-elle, agacée de l'insistance de l'Alfar. Depuis quand les maléfiques refusaient les couronnes qu'on leur tendait ? Pourtant ça ne lui allait pas cette explication. "C'est ainsi et c'est tout". Offrir une couronne ? Un trône ? Un Royaume ? Sérieusement ? Du coin de l’œil il observa l'un des tableaux avant de reporter son attention sur son interlocutrice. « L'un des Rois ? » - « Le monde des Contes est vaste, d'autres sont amenés à régner à vos côtés. ». Il retint une grimace. Finalement, après quelques secondes silencieuses, Jämiel accepta la couronne tendue, d'une main méfiante. « Parfait. Profitez des œuvres encore un peu si cela vous dit. Sinon vous pouvez rentrer chez vous. » conclut-elle en indiquant le halo, plus loin, d'un geste de la main, avant de disparaître. Le Sarethi tourna son visage vers les tableaux encore en état. « Les œuvres ? ». Puis, dans un sifflement, il rejoint la porte de sortie.



Papillonnant des yeux un instant, ses yeux se portèrent sur différents coin de la salle le temps de se remémorer la note, comme si celle-ci pouvait s'y cacher. Il avait été déconcentré, l'arrêtant au milieu de sa partition. Un bruit parasite surement, il ne faisait jamais vraiment attention à ce dont il pouvait s'agir lorsqu'il s'enfermait dans sa bulle musicale. Néanmoins, ça n'empêchait en rien que c'était le genre de chose qui le contrariait fortement. Il inspira alors profondément, se concentra de nouveau, se focalisa uniquement sur le violon et les notes qui devraient en sortir, puis recommença depuis le début.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




Mots 961 | résumé:
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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Sam 29 Aoû 2020, 20:21



Trouvé sur Giphy

Les Portes II

En groupe



« Non. » trancha Scar. L’acte avait un goût doux-amer. C’était Arthur sans l’être. Au-delà de ces considérations amoureuses et détestables, il avait cédé à des pulsions basses et primitives. Avec un homme. Ça le dégoûtait au moins autant que ça ne l’avait fait jouir. « Je n’avais pas l’intention de mourir, c’est tout. » Rhabillé, il se releva. « C’était simplement stratégique. » L’exilé jeta un regard dédaigneux et plein de répugnance au voleur. « Ça ne se reproduira jamais. » Il n’en était pas certain, mais il préférait l’affirmer. S’il le vexait suffisamment, peut-être n’en aurait-il plus jamais envie ? Il renifla. Le besoin urgent de se laver pour se débarrasser de toutes ces souillures l’étreignit. Alors qu’il faisait un pas en avant, il disparut.



Priam, immobile et muet, observait les tableaux. Il avait le teint pâle et le front barré de plis. La gorge sèche, il s’humecta les lèvres. Chacune des peintures le mettait profondément mal à l’aise. La première dépeignait Scar dans sa demeure délabrée, entouré de ses trois hyènes. Si un éclat malveillant assombrissait le regard des bêtes, il n’était rien en comparaison de celui qui étincelait dans les yeux du paria. Un rictus mauvais tordait sa bouche, et il tenait entre ses doigts des ossements blanchis. Il les avait raclés autant que possible. Son visage ressemblait à celui de l’Ange, pourtant, il ne parvenait pas à s’identifier à cet homme. Ils n’avaient rien en commun. L’exilé était malsain, manipulateur, sadique, violent et méprisant. L’Ailé ne se reconnaissait dans aucun de ses traits. Il pouvait avoir des pulsions virulentes et jeter sur d’autres races un regard suspicieux, les détester pour ce qu’elles étaient, mais il ne nourrissait aucune passion noire et destructrice. Plus il dévisageait le protagoniste, plus il se réjouissait de tous les échecs qu’il avait essuyés durant l’histoire. Il aurait détesté qu’il gagnât.

Ses yeux glissèrent jusqu’au tableau suivant. C’était une représentation du coït entre Maléfique et Scar. Les traits étaient secs, presque tranchants. Ils répondaient sans doute à une tentative de rendre le déplaisir éprouvé par chacun des personnages. La façon dont le parjuré faisait l’amour le dégoûtait, et le fait qu’il eût commis cet acte avec une sorcière lui donnait la nausée. Le besoin pressant de se laver des impuretés subies l’accablait. Plus ses sensations s’aiguisaient, plus il nourrissait à l’encontre de la Fae qui les avait plongés dans ce conte une rancœur et une colère qu’il aurait dû repousser. Un détail, soudain, attira son attention. Aliénor ? Il fronça les sourcils et s’inclina vers la toile. Dans un recoin, la jeune femme avait été peinte. C’était Aurore découvrant la scène, horrifiée. En bas du tableau, une note indiquait qu’une autre œuvre dépeignait cet instant du point de vue de la princesse. Son cœur se serra, se gonfla d’ire et se craquela douloureusement. Ses poings se refermèrent sur eux-mêmes. Ce n’était qu’une histoire, ils avaient figuré des personnages qu’ils ne contrôlaient pas, et ils n’étaient en rien responsable des actions menées par ceux-ci, toutefois, il s’en voulait. Il aurait dû batailler, essayer de s’éveiller, tenter quelque chose, n’importe quoi…

Incapable de se confronter plus longtemps à cette peinture, il s’en détourna. La suivante montrait Mufasa menaçant son cadet lors du bal. Un peu à l’écart, la silhouette de Garrett se dessinait, entourée d’un halo vert tendre. Il était en train de lancer le sort qui les lierait, et qui avait empêché les frères de s’entretuer. Leurs regards s’affrontaient pourtant. L’animosité qu’ils se portaient transparaissait sans difficulté. Mufasa paraissait être quelqu’un de bien plus normal et bienveillant que Scar. La relation de la fratrie suscitait un malaise dans les entrailles de Priam. Jamais il n’avait connu cela avec sa sœur, et il espérait ne jamais le connaître. Il voulait tenir loin d’eux les trahisons, les déceptions et les détestations. Il ne voulait rien avoir à faire avec cet homme qu’il avait été contraint de figurer. L’envie d’éventrer chaque tableau à sa portée lui broyait l’estomac. Quelque chose l’en empêchait, quelque chose d’extérieur à lui-même.

Les deux dernières œuvres provoquaient en lui une autre sorte de malaise. Leur caractère sexuel lui importait peu. Il avait vécu à Lumnaar’Yuvon. Il ne rougissait pas, ou presque, face à l’érotisme le plus cru. Ce qui pouvait le gêner, c’était de savoir où finirait ces tableaux et surtout, qui les verrait. Être envoyé à l’Agbara pour avoir assouvi les fantasmes pervers de quelques Faes en manque ne le faisait pas rire du tout. Cela l’amusait d’autant moins qu’il ne se connaissait aucune attirance pour les hommes, et que c’était pourtant devant ce physique que Scar était tombé. Même l’amour qui avait éclos en lui transpirait d’une obsession malsaine. L’Ange détailla les deux œuvres, avec aux abords du cœur cette nausée tenace. Il détestait ce personnage plus qu’il ne s’était lui-même exécré au cours de toute sa vie – il en avait pourtant eu l’occasion, à ne jamais être ce que l’on aurait voulu qu’il fût. Désireux de s’éloigner rapidement, il poursuivit sa route dans le dédale de peintures. Il voulait trouver sa sœur. L’espoir qu’il ne lui fût rien arrivé de déplorable l’enserrait. Plus ses prunelles lisaient les noms des protagonistes, plus l’horreur, l’incompréhension ou l’énervement l’étreignaient. Il était si déboussolé qu’il tiqua à peine devant le nom de Dastan Belegad. Il désirait partir, et vite.

Au détour d’un couloir, il aperçut la silhouette de sa cadette. « Laëth ? » Aussitôt, elle se tourna vers lui. Comme il s’approchait, il remarqua que ses yeux étaient saturés de larmes et de colère. Il leva ses iris vers le tableau qu’elle regardait, puis lut la légende. « Qu’est-ce qu- » Sa sœur se jeta dans ses bras et, par réflexe, il la serra contre lui. Il était trop hébété pour faire quoi que ce fût d’autre. Durant de longues secondes, il demeura silencieux. Le temps de comprendre, le temps d’assimiler, le temps d’accepter l’inacceptable. C’était injuste. Tout simplement cruel. « Je vais les faire payer. » souffla-t-il en enlaçant la jeune femme de plus belle. Il caressa délicatement ses cheveux. « Ça va aller. C’est fini. On va rentrer. » Hors de question qu’elle retournât à Iyora. Il ne la lâcherait plus. Plus jamais. Des larmes d’injustice criblaient ses rétines. Elles étaient autant pour elle que pour lui.



Message XIII – 1050 mots

Résumé : Dans la série, "mon personnage est au bout de sa vie", je vous présente Priam face aux tableaux. Il est en colère/dégoûté/déboussolé. Il s'en va et retrouve Laëth, postée devant le tableau Le viol de Belle. Ils recevront leur couronne et partiront ensemble dans mon post avec Laëth =)

Tableaux :

Le paria : On peut voir Scar entouré de ses trois hyènes. Ils sont dans sa demeure délabrée. Il tient des os bien blancs entre ses doigts. Dans son regard et celui des hyènes, on perçoit clairement toute la méchanceté qui les habite.

Le marché : Ce tableau représente Scar et Maléfique en plein coït. Il se dégage de la toile une impression de sécheresse et de malaise. Dans un coin, on peut voir le visage horrifié d’Aurore. L’œuvre fonctionne en miroir avec « Aurore découvrant Scar et Maléfique ».

Deux frères, une vie : Mufasa et Scar se font face. La main du premier tient la nuque du second. Ils s’affrontent du regard. On devine sans peine l’animosité qu’ils se portent. Le tableau comporte aussi Garrett, entouré d’un halo vert tendre, qui est en train de lier les vies des deux frères.





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Dim 30 Aoû 2020, 13:47


By Godfrey Escota

Les Portes II



« Nous vous attendions, Maléfique. » La jeune femme brune leva les yeux vers un attroupement de trois Faes. Elles avaient toutes des ailes d’un noir profond. L’aspect translucide que revêtaient ces dernières en temps normal était absent. La matière semblait irréelle. La Sorcière fixa ses interlocutrices d’un air revêche. « Que voulez-vous ? » demanda-t-elle avec un ton ferme. Ce qu’elle venait de vivre était particulier. Cet homme lui semblait au-delà de tout et le coït n’avait rien eu à voir avec celui qu’elle avait pratiqué avec Scar. Aussi, en y pensant, elle porta l’une de ses mains à son ventre. Elle savait être enceinte depuis l’épisode du château mais elle sentait quelque chose en plus, à présent. C’était bien plus fort qu’elle. « Nous sommes ici pour veiller au bon déroulement de votre accouchement. » « Non merci. » répondit-elle. « Je crains fort que vous n’ayez pas le choix. » Elle soupira. « Bien sûr. » Le ton même de la Fae lui avait fait comprendre que ce qu’elle disait était véridique. « Bien alors. Puisqu’il doit en être ainsi, je vous suis. » Toute résistance aurait été vaine.

La vie au cœur de ce Royaume ne fut pas difficile pour Maléfique. Les Lunes y étaient particulières, sombres. Le soleil possédait également une couleur noirâtre. Souvent, le ciel gris se zébrait de lignes de jais. Les plantes et les animaux avaient un cycle de vie particulièrement bref. À leur mort, leur corps se décomposait. Il ne restait alors plus que les os, qui finissaient par tomber en poussières. Petit à petit, le corps de la Sorcière fut marqué par la trace de ses veines. Celles-ci ressortirent d’abord, bleutées, avant que leur couleur ne se noircît. Plus le temps passa, plus sa silhouette se transforma en quelque chose d’inquiétant. Ses yeux furent remplis de charbon, ce qui donna rapidement à son regard un aspect apocalyptique. La puissance qui l’étreignit augmenta en même temps que la taille de son ventre. Des arabesques y couraient, semblant être le fruit d’Ethelba elle-même. Seulement, ici, au cœur du Conte, personne ne parlait de l’Æther. Les Faes demeuraient silencieuses, gardiennes de ce secret qui devrait s’épanouir au cœur même du Monde de Méli. La mère oublierait un temps cette grossesse particulière et l’enfant y resterait cachée la majorité de sa vie. Peu importait car celui à qui elle devrait faire un descendant serait très bientôt l’un des Rois du Monde des Contes. Ils pourraient se retrouver facilement, se côtoyer et s’apprivoiser jusqu’au grand jour. La prochaine Oracle du Chaos prendrait ses fonctions lorsque l’ancienne mourrait. L’événement se produirait très bientôt. C’était la première fois qu’une telle passation opérait. L’Oracle n’avait jamais changé depuis le commencement.

Morgane avançait dans l’espace qui servait de palier entre le Monde Réel et le Monde des Contes. Elle se sentait étrange et elle était bien trop fatiguée pour que sa fureur ne s’exprimât d’une quelconque manière. Elle se contentait de fixer les toiles d’un air absent, se remémorant la puissance qui avait découlé du rôle de Maléfique. Il n’y avait pas que ça. Ce qui avait déchiré ses entrailles peu de temps auparavant l’avait affaiblie. Elle n’en ressentirait pas les effets une fois rentrée chez elle, hormis une envie de dormir qui ne la quitterait plus durant quelques jours. Les souvenirs reviendraient plus tard. « Morgane Taïmon, je dois vous parler, avant que vous ne quittiez cet endroit. » La Mage Noire aurait préféré ne pas être aussi docile, elle aurait adoré pouvoir s’énerver et exiger des explications d’un air princier et d’un ton cassant. Néanmoins, elle n’en fit rien. Elle avait envie de partir, surtout depuis qu’elle se souvenait du corps de Scar dans le sien. Celui qui l’incarnait était connu, bien qu’elle ne se rappelât pas son prénom ou même son nom de famille. Elle savait qu’il était un Ange et ce simple constat la dégoûtait profondément. Elle ne comprenait pas ce qu’il s’était passé mais c’était suffisamment déplaisant. Elle ne voulait pas savoir. Elle avait envie de s’en aller, de se rendre compte que tout ceci n’était, en réalité, qu’un cauchemar. Quand elle se réveillerait, elle irait s’amuser un peu avec ses esclaves, caresser leur corps jusqu’à ce qu’ils entrent en érection puis les laisser sur leur faim.

Devant le silence de la jeune femme, la Fae continua ses explications. L’ancienne Maléfique s’en fichait. Elle n’y croyait pas. Elle voulait simplement se réveiller.

739 mots

Résumé:
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Dim 30 Aoû 2020, 16:20



Les Portes II


Alaster approcha légèrement son visage de la toile. Il l’observa. Bien sûr, il se rappelait cette scène mais tout lui paraissait irréel. Ses doigts vinrent effleurer la peinture avec douceur. C’était étrange de se voir représenté, ainsi. Assis dans une bassine en métal remplie à ras bord – c’est qu’une fois sa masse installée dans l’eau, l’eau était passée par-dessus les rebords – il était en train de se laver. Ses jambes étaient pliées contre son torse. Ses bras étaient posés de chaque côté de lui. L’objet semblait trop minuscule pour la grande perche qu’il était. Pourtant, son visage était heureux et détendu. Il savait se contenter du minimum et les choses simples avaient toujours eu sa préférence, par rapport aux choses compliquées. Le Déchu n’était pas un homme difficile à suivre, ni même particulièrement exigeant. Néanmoins, la situation actuelle le rendait perplexe.

Ses pas le conduisirent vers une autre toile. Il était tranquillement en train de faire la sieste, dans un cadre enchanteur, nu et adossé contre un arbre. Il se rappela vaguement la sensation de la claque qu’il avait reçue. Celle-ci avait ensuite fait place à un baiser, en provenance d’une rouquine intrigante, à moins que ce ne fût l’inverse. Il n’avait pas forcément tout compris. Alaster passa sa main dans sa barbe, d’un air songeur. Il l’avait embrassée à son tour, ensuite. Ce genre de comportements ne lui arrivait presque jamais. Déjà, pour embrasser quelqu’un, généralement, il devait se baisser. Ensuite, il n’en éprouvait pas forcément le besoin. Finalement, la position idéale pour que ses lèvres s’unissent à celles de quelqu’un d’autre était la position assise. « Djinshee… » murmura-t-il, en contemplant la toile suivante. Il était en train de l’aider lors du concours de croquet, ayant abandonné lui-même la compétition. Finalement, il n’avait eu qu’un rôle secondaire dans… Il ne savait pas dans quoi exactement mais quelque chose lui disait que la jeune femme qui s’avançait actuellement vers lui pourrait répondre à ses interrogations.

La Fae le regardait. « Vous n’êtes pas en colère ? » demanda-t-elle, à tout hasard. « En colère ? Non, pourquoi le serais-je ? » Il trouvait la colère complètement futile. C’était rare qu’il y cédât. Elle n’était pas utile à ses yeux. Il faisait preuve d’une résilience importante et préférait se mettre à rebâtir ce qui avait été détruit sans s’attarder sur ses propres plaintes. « Ouf ! Parce que certains sont en colère. C’est vrai que les choses se sont faites de façon assez… imprévisibles. » « Quelles choses ? » Peut-être allait-elle répondre à sa deuxième question, faute de l’avoir fait avec la première. « Disons que vous étiez tous dans un Conte. La plupart de vos rôles correspondait à votre personnalité mais ça n’a pas été le cas pour tout le monde et certains ont fait des choses assez… » Alaster continua de caresser sa barbe, tranquillement. Il n’était pas très bavard. Il préférait écouter. La Fae ne termina pas sa phrase et préféra partir sur une autre. « Disons que ça risque d’être difficile à avaler pour certains. Voilà. Personnellement, j’aurais fait autrement ou, plutôt, j’aurais demandé l’accord au préalable. » « Hum. » « Mais si vous n’êtes pas en colère, ça va. J’avais peur de me faire frapper. » Ça ne lui ressemblait pas du tout de frapper les gens mais c’est vrai qu’avec sa haute stature, ses interlocuteurs faisaient bien de se méfier. Il avait déjà fait mal à un Garde d’Avalon sans le faire exprès, juste en trébuchant sur un caillou. Il s’était rattrapé comme il avait pu et ça avait cassé le poignet de l’homme en question. « Dans tous les cas, je dois vous parler. Le monde est en train de bouger un peu et la Reine des Faes a désiré faire un changement de royauté au sein du Monde des Contes ; c’est là où vous étiez et là où vous êtes encore. » Le Déchu ne disait rien. Il attendait d’en savoir plus. « Nous avons donc demandé à quelqu’un de prendre une décision et il a été acté qu’un remaniement presque complet serait une bonne chose. Un peu de sang neuf, tout ça tout ça. » Elle s’exprimait avec de grands gestes. Elle ne semblait pas très à l’aise, un peu confuse même, de devoir tenir pareil discours. Elle n’était pas la Fae la plus renseignée sur le sujet, en plus de ça. Elle se contentait de faire ce qu’on lui avait dit de faire, sans vraiment approuver les méthodes de la créatrice des Aventures des Trois Royaumes. « Vous avez donc été désigné pour faire parties des Rois et Reines du Monde des Contes. » « Ah. » « Ah ? Mais voyons ! C’est une aubaine ! Vous allez pouvoir nous aider, construire un Royaume ! » Le Déchu passa sa main dans sa barbe. « D’accord, j’y réfléchirai. » Il trouvait ces choses là complexes. Bâtir un Royaume ? Il n’avait pas très envie. « C’est par là la sortie ? » demanda-t-il avec son flegme habituel.

842 mots

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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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Mitsu
Dim 30 Aoû 2020, 17:54



Les Portes II


Edelwyn porta sa main jusqu’à ses lèvres. La caresse du baiser y demeurait toujours et la toile qu’elle avait sous les yeux attestait de la réalité de cette fiction. Il y avait, en ce monde, des choses parfaitement paradoxales. La main de Garrett sur sa joue avait laissé une trace invisible. D’apparence parfaitement calme, elle n’en était pas moins furieuse. Elle n’aimait pas ce genre de situation et la traîtrise des Faes – alors même qu’elle avait le don d’en devenir une – était une offense difficilement acceptable à ses yeux. Pour qui se prenaient ces agaçantes petites choses ? Elle allait leur faire payer leur stupidité. Quant à Jun… « Ezechyel ! » appela-t-elle, d’une voix claquante qui aurait pu appartenir à une Sorcière tenant d’une main de fer l’Empereur Noir par l’entre-jambe – de façon imagée bien sûr parce qu’elle n’était pas particulièrement friande d’un quelconque contact de ce type. « Bien sûr. » lâcha-t-elle, en constatant le silence subséquent. « La lâcheté n’a décidément pas été en option le jour de ta conception. » dit-elle, en sachant parfaitement qu’il l’entendrait, malgré son absence physique. Aussi, elle reporta son attention sur la toile du baiser. Si elle n’avait pas eu le plus grand des respects pour les œuvres d’art, sans doute aurait-elle détruit l’entièreté de la galerie.

Elle n’avait pas besoin qu’on lui expliquât quoi que ce fût concernant ce qu’il venait de se produire. Une ou plusieurs Faes avaient décidé de jouer avec la vie d’autrui. Qui était-elle pour juger, étant donné qu’elle avait souvent fait de même ? C’était justement le problème. L’ordre des choses, inversé, lui était particulièrement insupportable. Ce n’était pas une simple mise en scène qu’une personne aurait tenté de lui imposer. Elle avait complètement perdu la conscience de son identité propre, au profit de celle d’une stupide créature à la recherche de l’amour. Or, ce n’était pas son cas. Elle avait toujours préféré le pouvoir à l’amour. Avait-elle à ce point changé pour qu’une Fae pensât la faire incarner le rôle de cette Princesse Juliette, éprise d’un parfait inconnu, mariée à un Prince incapable de trouver une foutue épée légendaire malgré les années, ambivalente quant à ses sentiments pour le frère de son époux ? Elle n’était pas une gentille petite poupée, à s’émouvoir au moindre rapprochement. Elle aurait cherché l’épée elle-même en voyant Arthur en difficulté et, contrairement à lui, elle l’aurait trouvée par ses propres moyens, sans l’aide de personne. Elle aurait fait avouer Garrett quant à son amour pour elle bien plus tôt également et l’aurait utilisé à bon escient, au lieu de jouer les sainte-nitouches stupides. Elle n’aurait pas changé de Royaume pour les beaux yeux d’un monstre hideux. Elle l’aurait fait venir à elle et, ce, en utilisant les pouvoirs que la royauté lui conférait. Elle aurait conquis les Trois Royaumes – et davantage – avant même que ces Souverains de pacotille n’aient pu tenter de l’arrêter.

« Je… » La Fae avait commencé à parler mais ses mots furent bloqués dans sa gorge lorsqu’elle croisa le regard de la blonde. Le vert de ses yeux ressemblait aux Terres d’Émeraude qui se seraient embrasées pour mieux détruire leurs envahisseurs. « Taisez-vous ! » ordonna l’ancienne Reine. Il ne fallait pas croire qu’elle eût perdu ses réflexes d’antan parce qu’elle vivait bien plus simplement que jadis, au contraire. Si elle préférait passer inaperçue, Edelwyn savait aussi s’imposer avec autorité. C’était son propre paradoxe. Elle aimait se savoir au-dessus de la plèbe sans le montrer mais, lorsqu’il le fallait, elle adorait rappeler à certains idiots qu’il n’était pas bon de la défier. Si la Fae avait initié un mouvement vers elle, ce fut la blonde qui le continua, s’avançant vers la messagère. « Savez-vous ce que l’on fait aux oiseaux de mauvais augure qui viennent apporter des messages déplaisants ? » demanda-t-elle. La jeune femme commença une phrase qui fut interrompue par la gifle qu’elle se reçut. Heureusement, la Déchue ne possédait pas une force physique prodigieuse. Elle avait néanmoins l’art et la manière d’humilier autrui et, ce, malgré sa petite taille. « Je ne veux pas vous entendre. Si, par le plus grand des hasards, vous avez quelque chose à me faire savoir, je vous prierai de contacter votre Reine pour qu’elle vienne me l’expliquer elle-même. Je n’ai pas que ça à faire de traiter avec les gueux. C’est compris ? » Elle la fixait dans les yeux d’un regard pénétrant qui aurait pu fusiller le Monde dans son ensemble d’un même temps. « Ôtez-vous de mon chemin à présent, avant que je ne décide de cramer ce monde et vos semblables. Ça ne me prendrait pas tant de temps que ça, je vous assure. » Ce ne serait surtout pas la première fois que le monde serait à feu et à sang à cause d’elle.

799 mots

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