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 [IX] - Le passé et ses terribles secrets (Melissandre)

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Mitsu
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Mitsu
Mer 16 Jan 2019, 18:31

[IX] - Le passé et ses terribles secrets (Melissandre) Ioiy
Le passé et ses terribles secrets



Catégorie de quête : IX. Apprentissage
Partenaire : Melissandre
Intrigue : Joshua Vaughan, l'un des nombreux professeurs d'histoire de Basphel, a donné des devoirs conséquents à ses étudiants. L'école étant particulièrement élitiste, le travail y est l'une des valeurs clefs. Les étudiants doivent donc se rendre dans les bibliothèques afin de faire des recherches sur les grandes catastrophes qui ont changé le monde. Ils peuvent faire des recherches seuls ou à plusieurs, l'objectif étant d'être capables de tirer les enjeux et les conséquences de ces crises et de pouvoir en discuter en classe ensuite après avoir développé un point de vue personnel dessus.

_________________________________________________________________________

Elle était bouleversée par les lignes qu’elle lisait. Anya aurait souhaité fermer le livre une bonne fois pour toute, ne pas avoir à prendre des notes sur un sujet aussi affreux. La peur montait en elle au fur et à mesure qu’elle parcourait l'ouvrage. Ses yeux étaient humides d’une empathie bien trop prononcée à l’égard de ceux qui avaient péri lors de l’Ère de Chaos du Cristal. Elle n’était pas naïve. Elle savait que le monde était empli d’horreurs mais était-ce une obligation de les faire travailler sur ces dernières ? Depuis des jours, elle parcourait les ouvrages avec angoisse, avalant les mots couchés sur le papier, les témoignages recueillis, les avis d’experts divers et variés. Les enfants séparés de leur mère, les hommes et les femmes laissés dans des endroits surpeuplés, entourés d’excréments, de cadavres et parcourus d’espoirs se fanant petit à petit… tout ceci hantait ses rêves. Dans l’une des bibliothèques de Basphel, elle avait trouvé un ouvrage écrit par un Ange, relatant la Grande Guerre et l’invasion de la Terre Blanche par les Démons. Depuis, elle portait une rage sans pareille à l’attention du Monarque Démoniaque. Comment des créatures en ce monde pouvaient-elles n’être douées d’aucune empathie et, pire, se complaire dans la souffrance provoquée chez autrui ? Elle se le demandait : qu’y avait-il de constructif à entendre crier un être ? À le voir se débattre, appeler à l’aider, pleurer sa famille ? Était-ce si facile de donner un ordre ? Les Souverains étaient-ils à ce point déconnectés de la réalité, de la souffrance physique et morale, pour prendre des mesures si… extrêmes ? Elle se demandait pourquoi ceux que l’on disait si grands ne se mettaient-ils pas d’accord sur un duel singulier afin de les départager ? Y avait-il besoin d’instiller la peur, de réduire un peuple à néant, de jouer avec un équilibre précaire, pour faire comprendre sa supériorité ? Quelque part, au creux de sa poitrine, elle avait envie de donner une leçon à tous ceux qui jouaient avec les peurs d’autrui. Elle n’aurait su expliquer pourquoi. Elle haïssait Orion Shidori, elle haïssait Jun Taiji, elle haïssait Vanille Caël Deslyce, elle haïssait Zane Azmog, elle haïssait même les Ætheri. Pourtant, en son for intérieur, elle ne pouvait s’empêcher de comprendre. Tout n’était que schémas, que plans, tout n’était que le parfait reflet du monde dans lequel ils vivaient, tous. Il suffisait de paraître semblable à un être pour s’en faire un ami, trouver un objectif commun pour avancer ensemble. Cependant, ce n’était pas parce qu’elle comprenait les tenants et les aboutissants, qu’elle savait exactement quoi faire, quand le faire et comment, qu’elle était d’accord avec le système. Au contraire, elle se sentait mal de toute cette connaissance qui envahissait son esprit. Elle se sentait mal de savoir que si, un jour, elle voulait se faire des amis, il lui suffirait d’appliquer une méthode précise. Tout ceci n’était que pure hypocrisie, qu’un jeu de dupe, si bien qu’elle doutait constamment des intentions d’autrui. Comment savoir où se trouvait la manipulation ? Comment être sûre à cent-pour-cent de la véracité des mots murmurés par un être ? Et, quand bien même la sincérité aurait-elle trouvé sa place chez autrui, comment être sûre, elle-même, de ne pas mentir, de ne pas manipuler, de rester naturelle ?

Anya soupira, perplexe. Cela faisait quelques secondes qu’elle ne lisait plus le livre qu’elle tenait que d’un œil distrait. Le sens du dernier paragraphe n’avait pas marqué son esprit. Elle s’était encore perdue dans un flot de pensées inutiles. Plus elle apprenait, plus elle avait l’impression de ne rien savoir. Plus elle s’interrogeait sur la nature des gens, plus le risque devenait grand. Sa propre nature l’effrayait, sa capacité à contrôler, à obtenir ce qu’elle voulait, plus que tout. C’était comme si, au-dessus d’elle, il n’y avait aucune barrière, qu’un vide, qu’une grandeur qui l’attendait avec un regard effrayant. Quelque part, elle aurait aimé être idiote, ne pas comprendre les rouages des relations sociales et de la politique. Elle aurait aimé boire les mots des dirigeants, des experts, des savants, sans jamais remettre en question les théories qu’ils avançaient. La chose aurait été bien plus simple… Mais non. Quand elle lisait un livre, elle doutait. Quand elle entendait un témoignage, elle était bouleversée mais ne pouvait s’empêcher de chercher à déceler le vrai du faux, l’exagération de la justesse. Le problème, peut-être, résidait dans le fait que tout ce qui est subjectif est incertain. Sans doute que tout ce qu’elle désirait, au fond, était quelqu’un à même de la comprendre ou d’éveiller un soupçon de spontanéité chez elle. Seulement, elle doutait qu’une telle personne existe. Aussi, à l’intérieur de Basphel, elle se sentait traquée et harcelée. Le rythme des cours, le manque de choix, le nombre d’élèves, les bruits dans les couloirs, les odeurs diverses et variées, tout ceci ne faisait qu’éveiller un peu plus son malaise.

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Maximilien Eraël
~ Humain ~ Niveau III ~

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Maximilien Eraël
Ven 25 Jan 2019, 20:04

Intrigue:

Le passé et ses terribles secrets˥


Melissandre fixait l'aquarium d'un regard vide. Cela faisait déjà plusieurs minutes qu'elle stationnait face à l'immense bassin de plusieurs étages. Ses prunelles plongée dans le vaste bassin, elle s'imaginait plongeant et nageant au milieu des animaux qui y étaient logés. Elle avait déjà songé à le faire réellement.

« Mais tu sais pas nager imbécile. Réfléchit un peu. »

C'était vrai. Aussi, elle ne nagerait pas comme ces poissons et ne flotterait pas comme ces méduses comme elle se l'imaginait actuellement.

« Ah ça... Sûrement pas. Tu te débattrais comme un animal pris dans un filet avant de couler comme un rocher. »

C'était vrai également. Voilà comment ça allait vraiment ce passer si elle se décidait à rejoindre ces abysses artificielles. Pourtant elle aurait voulu savoir ce que cela faisait que de n'entendre que les calmes remous de l'eau et la sensation de ne plus subir le poids de l'air sur ses épaules. Alors elle se contentait d'observer les raies voler dans ce semblant d'océan. Elle aimait les raies. Elles ressemblaient à de grands oiseaux des profondeurs avec leur façon de battre des nageoires pour se mouvoir. L'albinos poussa un soupir, exténuée. Sirrah l'observait en silence. La Lumia était inquiète. Cela faisait plusieurs fois que Melissandre se réveillait au milieu de la nuit en panique, qu'elle craignait l'heure du couchée et la venue du sommeil. Cela faisait un moment qu'elle avait diminuée ses interventions sur les rêves de l'adolescente, mais depuis que cette dernière avait commencé ces terreurs nocturnes, elle s'employait de nouveau à utiliser sa magie pour rendre à l'Humaine un sommeil plus apaisant. Pourtant elle était inquiète, car malgré l'énergie fournie, ça n'aboutissait à rien et déjà des cernes marquaient le visage fatigué de l'adolescente. Un nouveau soupir, puis elle tourna enfin les talons, traversant d'un pas lent les couloirs de l'école, son carnet sous le bras, reprenant son chemin initial.

Traversant les allées de la Bibliothèque, Melissandre survolait les livres du regard ne sachant pas vraiment où donner de la tête. Bien que le professeur Vaughan est été précis sur le sujet de ces recherches, ce sujet était également bien vaste et la littérature décrivant ces phénomènes ne manquaient pas. Elle finit par s'arrêter au milieu du couloir. Penchant la tête sur le côté alors qu'un souvenir lui revenait. Tout ses muscles se contractèrent  le temps d'une seconde. Bien. Elle avait son sujet du jour. Elle reprit sa marche, plus concentrée cette fois-ci, à la recherche d’œuvres relatant les événements du Génocide des Anges en Terres Blanches. Ou quelque chose en rapport.

« T'as qu'à aller demander à Lothar ! Je suis sûr il est parfaitement renseigné. »
- En ce moment tes blagues elles ont rien de marrantes, tu le sais ça ?..., cracha Melissandre en fronçant des sourcils.

Elle attarda son regard sur une œuvre de fiction qui n'était sûrement pas à sa place. Pourtant elle s'en empara immédiatement.

« Je crois que tu as oublié pourquoi on était là. »
- Bien sûr que j'ai pas oublié... C'est juste un petit extra.

Du bout des doigts, elle continua à frôler le dos de chacun des livres qui lui faisait face. Entre rapport de témoignages, biographie et récit historique, le choix ne manquait pas. Alors elle se décida à commencer par le commencement. L'albinos se mit sur la pointe des pieds pour se saisir du livre, récent, situé un peu trop en hauteur par rapport à elle. L’œuvre en main, elle se dirigea vers les tables tout en commençant à déchiffrer les pages qui l'intéressait. Elle essayait de comprendre.

« Y a rien à comprendre. C'est que de la folie. »

Melissandre relevait les yeux du livre à ces mots. Mais alors qu'elle s'apprêtait à prendre place sur le banc, une vision la statufia. L'albinos resta muette, dévisageant la fillette face à elle dans un mélange d'appréhension, de crainte et de colère.

« Ah non ! Pas encore ! »
- Je fais quoi...
« Barre-toi. Comme d'habitude. »
« Non, j'en ai marre moi. »

Melissandre s'installa légèrement à l'écart, tournant de temps à autre son regard vers cette fille. Elle essayait de l'ignorer mais son esprit la ramenait irrémédiablement vers elle. Sélène avait raison. Elle devait se débarrasser de ça. D'Elle.

- Pourquoi tu me fais ça ?!, finit-elle par siffler en colère.

C'est à ce moment, alors qu'elle la fixait pour la première fois réellement, qu'elle vit le mal-être qui se dessinait sur le visage de la jeune fille. A cet instant elle se sentit mal. Mal de s'être énervée ainsi contre un simple sentiment. Mal de ce qu'elle lisait sur les actions des Monarque de l'époque. Mal des mauvaises blagues de Bertrand. Mal, tout simplement.

« Je l'avais dis... Ça aurait été mieux d'aller voir ailleurs... »
- Tu as peut-être raison, chuchota-t-elle en baissant les yeux.
La paix est l’histoire des sages, la guerre est l’histoire des hommes.


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Mitsu
Mar 26 Fév 2019, 20:50

[IX] - Le passé et ses terribles secrets (Melissandre) Ioiy
Le passé et ses terribles secrets


Le regard d’Anya se dirigea vers la voix qui s’était adressée à elle. Avant même que la fillette ne parle, elle avait senti quelque chose, une aura d’animosité. Son entourage ne se rendait pas compte. Tous étaient incultes de son état, des émotions qui l’embrassaient sans qu’elle ne le veuille réellement. C’était à la fois terrible et merveilleux. La merveille naissait des sentiments positifs, de la joie, des sourires, de l’espoir, de la force, des rires. Seulement, la terreur n’était jamais loin, cachée dans la tristesse, dans la haine, dans le mal-être. Ce qu’elle voyait chez autrui se répercutait dans sa propre poitrine et elle endurait, telle une éponge trempée dans de l’eau, ce que ses interlocuteurs éprouvaient. Comment s’en détacher ? Comment annihiler le mécanisme ? Elle n’en avait aucune idée ou, du moins, aucune idée viable. Tuer tout le monde ou s’exiler n’était pas faisable. Si elle parvenait à diminuer l’intensité… « Hum. » fit-elle, en réfléchissant. Que devait-elle répondre face à la colère de cette fille ? Étaient-ils tous ainsi, à Basphel ? La solitude qu’elle ressentait laissait un grand vide en elle. Elle aurait souhaité retourner auprès de sa famille, quand bien même l’amour que lui portaient ses frères et sœurs était parfaitement relatif. La jalousie, la rancœur et bien d’autres sentiments ponctuaient son quotidien. Qu’avait-elle fait, au juste ? Pourquoi l’Humaine lui en voulait-elle, à l’image des autres ? Comment avait-elle deviné qu’il s’agissait d’une Enfant de Sympan, d’ailleurs ? Son physique n’était pas caractéristique de la race. Elle ne sentait pas une perte de magie la déstabiliser, non plus.

Le premier réflexe d’Anya fut de replonger son attention dans le livre qu’elle tenait. Peut-être que si elle l’ignorait, l’autre finirait par partir ? Seulement, l’aura changea. Elle fronça les sourcils, légèrement troublée. Elle aurait aimé disparaître de l’endroit pour se retrouver seule, ailleurs. Était-ce une forme de tristesse qu’elle ressentait, à présent ? De la culpabilité ? Du regret ? La Déchue releva les yeux vers l’inconnue et la dévisagea de nouveau, un peu en retrait, comme si elle cherchait à se cacher dans ses cheveux. Tout ceci n’avait pas de sens. Elle jeta un rapide coup d’œil sur l’ouvrage que son interlocutrice était en train de parcourir. « Toi aussi tu fais des recherches pour le cours du professeur Vaughan ? ». En réalité, la meilleure idée qu’elle avait eu jusqu’ici était d’apaiser les maux d’autrui pour que, par ce biais, les siens disparaissent. Si elle réussissait à laver la haine et la tristesse, alors elle se sentirait bien mieux ; pure logique, une logique qui n’était pas évidente à mettre en œuvre, cela dit. Sa famille était réputée pour être étrange, ce qui créait, de base, un mur entre elle et autrui. Seulement, et heureusement, tous les étudiants de Basphel n’étaient pas assez cultivés pour avoir entendu parler des Eorgor. La plupart la dévisageait néanmoins d’une drôle de manière, comme si elle avait un bout de salade coincé entre les dents ou une tête de mort gravée sur le front. Elle ne comprenait pas. « Peut-être que je pourrais t’aider ? Je lis vite et j’ai déjà parcouru pas mal de documentation, malheureusement. ». Elle avait rajouté le dernier mot après quelques secondes de silence. Ce travail la dérangeait profondément. Elle ne souhaitait pas se pencher sur les guerres et sur les tyrans que le Monde avait engendrés. Cela lui donnait des envies de meurtre et, pire, la dégoûtait de tout ce qui l’entourait. Elle ferma les yeux un moment, essayant d’oublier le bruit des pages qu’un étudiant sur une autre table tournait, essayant d’oublier la plume de la bibliothécaire qui frottait un parchemin d’une façon tranchante et rapide, preuve qu’elle était tendue. Elle devait réussir à se concentrer sur l’Humaine et rien que sur elle, essayer d’occulter le reste. Elle savait que si elle n’y parvenait pas, elle finirait par avoir une migraine qui mettrait fin à cette conversation. « Tu as décidé d’approfondir le génocide angélique, c’est ça ? » demanda-t-elle après avoir rouvert les yeux. Elle n’était pas très douée pour faire la conversation. Elle préférait se lancer dans des activités qui ne rendaient pas obligatoire la discussion. « C’est quoi ton prénom ? Tu es dans quel département ? Ça fait longtemps que tu es ici ? Tu es une Humaine, n’est-ce pas ? Tu n’as pas peur ? Les créatures magiques ne vous aiment pas trop… Qu’est-ce que tu en penses ? Ça t’attriste ? Tu as des amis ? Pourquoi tu es seule ? ». Les questions avaient été un peu mécaniques, elle s’en rendait compte à présent. Le seul bruit qui la rassurait, en réalité, dans cette pièce, était le cliquetis de l’horloge, régulier, prévisible, léger.

787 mots

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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Sam 06 Avr 2019, 19:32

Le passé et ses terribles secrets˥


Melissandre restait les yeux baissés sur les pages du livre sans pour autant le lire. Elle était là, sans vraiment l'être, plongée dans des pensées que même Bertrand ne voulait déranger. Sélène, elle par contre, n'avait aucun scrupule à vouloir interrompre la jeune fille dans ses sombres songes. Mais cette fois, ce ne fut pas elle qui la ramena au monde présent. Ce ne fut pas la voix aiguë et familière de Sélène qui lui parvint, mais celle de ce terrible sentiment qu'elle avait cherché à confronter. C'était la première fois qu'elle entendait sa voix. L'albinos leva alors les yeux vers elle, surpris. Ce n'était pas une voix rude et méchante. Au contraire, elle était plutôt rassurante bien que sa question soit des plus banale. C'est avec difficulté qu'elle avalait sa salive, avant de répondre mécaniquement.

- Oui...
« Cruche, bien sûr qu'on fait aussi des recherches pour le prof. »

Évidement... Mais jamais elle n'aurait songé avoir une telle conversation avec elle. Elle imaginait plutôt une explication en bonne et dû forme sur la raison pour laquelle ces derniers temps elle était en souffrance. Pour quelle raison lui infligeait-on ces atroces sentiments, de jours comme de nuits. Mais ça ne se passait pas comme ça. Alors à nouveau, machinalement, sans vraiment réfléchir, elle lui répondit.

- Oui...
« Ça y est, elle est devenue folle. »
« Ça y est ?... »

Étrangement, ce fut le ton cynique qu'employa Sélène qui éveilla un premier réflexe chez elle depuis que sa voisine avait prit la parole, alors qu'elle fronçait les sourcils, ne comprenant pas sa réaction. Elle reporta de nouveau son attention sur la jeune fille lorsqu'elle commenta le sujet de ses recherches.

- De comprendre..., précisa-t-elle sans vraiment savoir si c'était utile. Je veux comprendre les Anges... Et les Démons., ajouta-t-elle après quelques secondes ignorant la réaction qu'aurait son interlocutrice.

Elle voulait savoir les raisons qui poussait son Gardien à ne pas vouloir lui parler. Elle voulait savoir les raisons qui avaient poussés, le soir du Bal des débutants, ce Démon à se proposer comme Gardien le temps de la soirée. Tout ça lui échappait. Elle pouvait comprendre la tristesse de la perte de Lothar. Mais maintenant ? Elle avait besoin de lui, elle. Quant au Démon, depuis quand ces derniers se préoccupent-ils de la bonne santé des Humains ? Le monde ne tournait pas rond, et chaque fois qu'elle y pensait, ça ne se terminait qu'en mal de crâne tant ça n'avait ni queue ni tête.
Face au flux de questions qu'enchaîna la jeune fille, Melissandre eu un mouvement de recul, surprise, avant d'émettre un petit rire. Elle se souvint du sermon que lui avait fait Tara il y a quelques années. Elle était pareil. Jusqu'à aujourd'hui, elle ne se rendait pas compte de ce que ça faisait que d'être ainsi assaillit de question. Elle comprenait mieux à présent. Finalement, elle était contente que cette conversation se déroule de cette façon.

- Je m'appelle Melissandre. Je suis arrivée cette année et j'ai été placée dans l’Étain. Et tu as raison, je suis Humaine.

Pour la suite, que répondre ? Les avis étaient divergeant au sein même de sa propre race. Quand elle discutait avec Maya sur les rapports vis-à-vis des autres races, il y avait des moments où elle n'arrivaient pas à se mettre d'accord. Sa jumelle. Son clone.

- Je n'ai pas peur d'être ici non. Je fais partie d'un Royaume nomade, j'ai déjà eu l'occasion de croiser d'autres races que la mienne. Alors, je sais aussi pourquoi on ne nous aime pas. Je ne peux pas comprendre ce qu'ils ressentent, mais j'ai fini par imaginer la chose comme une maladie pour eux. On a le même réflexe avec les personnes malades, on a tendance à  les fuir...

Elle finit sa phrase en baissant d'un ton. Elle ne pouvait comprendre, seulement imaginer. Et oui, ça l'attristait de s'imaginer comme une maladie. Mais c'est également pour ça qu'elle était heureuse de ne pas être pourvue de beaucoup d'anti-magie. Pourtant, malgré cela, sa voisine mit le doigt sur un point non négligeable. Pourquoi était-elle seule ? Pourquoi l'évitait-on comme la peste alors qu'elle ne devrait déranger personne ? Le Mal qui la rongeait était-il si visible que, même sans qu'elle n'ait besoin de l'évoquer à quiconque, on finisse par se détacher d'elle et s'éloigner d'elle comme si elle était atteinte de la plus contagieuse des maladie ?

- Je... Je...

Ses yeux s'embuèrent de larmes. Jusqu'à ce qu'une nouvelle voix réconfortante qu'elle avait tendance à oublier se fasse entendre en même temps qu'elle lui essuyait le coin de la paupière.

- Là, là... Tu n'es pas seule Meli. Et si les autres ne s'intéressent pas à toi, c'est que ce sont des idiots., fit la Lumia les poings sur les hanches avec un air supérieur.

Melissandre esquissa un sourire à la remarque de Sirrah, tout en fixant ses petites ailes rosées. Elle les avaient toujours trouvé magnifique.

« Petite luciole est de retour... »
- Pour la même raison que toi., fini alors par lâcher Melissandre après une profonde inspiration.

Elle resta alors quelques secondes béat. Elle ne s'était pas rendue compte du ton sec qu'elle avait employé pour lui répondre avant que Sélène ne le lui fasse remarquer. C'était peut-être aussi ça la cause de l'éloignement de tout le monde. Si elle n'arrivait même pas à maîtriser ses propres sentiments. Ne sachant plus où regarder, elle posa son regard un peu partout, à la recherche de quelque chose de sécurisant. Mais rien ne lui parvint.

- Et donc... Tu fais tes recherches sur quoi toi ?..., fit-elle d'une voix peu assurée. Elle ferma finalement un instant les yeux avant de pousser une profonde expiration. Désolé... On reprend tu veux bien ? Et toi, comment tu t'appelles ?

Après tout, cette fille devait bien avoir un nom malgré tout... Peut-être qu'elle pourrait se sentir mieux si au lieu de l'appeler //Elle//, elle lui donnait un nom. On commence toujours par s'attacher à quelque chose, l'adopter, à partir du moment où on lui donne un nom, non ?

- Tout à l'heure, tu as dis ''malheureusement''... Pourquoi ça ?
La paix est l’histoire des sages, la guerre est l’histoire des hommes.


Mots 1084


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Mitsu
Dim 30 Juin 2019, 17:57

[IX] - Le passé et ses terribles secrets (Melissandre) Ioiy
Le passé et ses terribles secrets


Anya observait sa camarade de classe avec une attention non dissimulée. C’était aussi le seul moyen de faire sortir de son esprit tous les bruits parasites qu’elle entendait dans la bibliothèque. Ses yeux, ses pupilles qui changeaient de taille de façon presque imperceptible, l’air ambiant qui faisait frémir ses cheveux de façon quasiment invisible, les traits de son visage, les micromouvements de ses sourcils, de ses lèvres, ses déglutissions. « Hum. Je vois. » murmura la Déchue d’une voix neutre. Que dire d’autre ? La situation était difficilement compréhensible. Si elle écoutait une partie de son esprit, il était clair qu’il valait mieux exterminer les êtres Vils. La question principale était de savoir qui en prendrait la responsabilité. « Je n’aime pas vraiment les Démons. » fit-elle doucement. Ses pensées s’embrouillaient parfois mais en restant dans le global, hormis les noirs desseins de Delix, jamais les Anges n’avaient menacé le Monde. Si l’on cherchait une raison aux actions de celui qui était aujourd’hui considéré comme un Dieu alors il semblait que celle-ci soit simplement de laver les Terres des êtres qui la faisaient souffrir. Delix n’avait pas élaboré un plan optimal mais si ses piliers n’avaient touché que les Vils, personne ne se serait sans doute insurgé. Aujourd’hui, la paix régnerait peut-être. « Hum. » fit de nouveau la jeune fille. « Une maladie… » murmura-t-elle. « Peut-être. » Elle resta silencieuse un instant avant que son regard ne se fasse étrangement tranché. « Moi je pense que ce sont les autres races, les maladies. » dit-elle d’un ton sévère sans pour autant justifier son propos.

Les yeux de la Déchue se plissèrent lorsque quelque chose de nouveau se produisit. Elle resta imperturbable pour le reste de son corps. Une petite créature venait d’apparaître. En d’autres circonstances, peut-être aurait-elle trouvé ceci amusant. Après tout, elle connaissait parfaitement les Lumias, sans le savoir. Elle les avait dénichés il y avait longtemps, perdus dans un arbre, à l’article de la mort du fait des croyances amoindries des enfants. Elle les avait réinsérés au cœur du peuple des Humains et, aujourd’hui, ils étaient de nouveau capables d’émerveiller les enfants du Monde entier. Ceci expliquait peut-être le fait qu’elle puisse voir la créature aux cheveux châtains. Elle préféra ne pas l’évoquer. Il y avait des choses qu’elle était seule à voir, des choses dont elle préférait ne pas parler. Anya avait le sentiment que discuter de la créature serait synonyme d’une violation d’intimité. Elle se tut, donc, ne sachant pas exactement si elle était censée l’apercevoir ou non.

« Ah… » murmura-t-elle, légèrement blessée. Elle baissa un instant les yeux, se pinçant les lèvres. Par la suite, elle resta muette, jusqu’à la question sur son nom. Elle réfléchit un peu. Peut-être que la solitude, finalement, était mieux. Sa pensée était un cercle vicieux. À quoi bon s’attacher aux être qui l’entouraient ? Ils n’étaient pas fiables. Ce n’était pas qu’une question de confiance mais la vie était une traîtresse et la mort toujours prêtre à intervenir. Elle n’était pas certaine de pouvoir aimer. La disgrâce de cet amour la détruirait. Cela n’en valait pas la peine. Si l’être qu’elle aimait ne la décevait pas ou ne la trahissait pas, il lui serait arraché d’une autre façon : par les circonstances ou le temps. À quoi bon ? À quoi bon vivre si c’était pour ressentir cette détresse, pour lire les événements qui avaient secoués les Terres du Yin et du Yang sans que personne n’intervienne ou presque ? Combien d’Anges étaient morts pour les plaisirs malsains et morbides d’un homme tout juste bon à vouloir prouver au monde sa supériorité ? Était-ce nécessaire ? Elle avait tellement envie de tous les tuer, ces grossiers personnages qui se croyaient au-dessus des lois et au-dessus du bien commun avec leurs petites vies égoïstes et inutiles, leurs envies futiles et leurs rêves vains et dérisoires. « Anya Eorgor. C’est pour ça que les autres ne viennent pas me parler. » finit-elle par répondre. « Ma famille est réputée bizarre. » Elle reporta son attention sur le livre qu’elle lisait précédemment. « Malheureusement parce que ce sont toujours les mêmes histoires. J’ai lu dans un livre que les tyrans n’étaient grands que parce que le peuple est à genoux mais je pense, moi, que le peuple est stupide. Les bénéfiques cherchent bien trop d’excuses aux maléfiques. Ils attendent l’acte pour agir ; parfois ils n’agissent pas. Pourtant, c’est dans la nature des Vils de l’être. Il n’y a pas d’équilibre, il n’y a que la constatation de l’échec quasi-systématique du Bien à triompher parce qu’il est trop faible. Et si le mal n’était qu’une épreuve pour les bénéfiques ? Une épreuve qu’ils ne cessaient de perdre ? Finalement, peut-être que seuls les peuples neutres, capables de faire le bien et le mal de façon raisonnée, sont viables et qu’il faudrait en finir avec tous les autres. » Elle ne savait pas, c’était confus. « Tu n’aimerais pas, toi, tuer Zane Azmog ? Ou Lord ? Ou Vanille Caël Deslyce ? Moi oui. Je les hais. »

Elle se tut un instant, faisant un geste de la main vers les étagères autour d’elle. « Pour l’instant j’ai lu tout ça mais je ne sais pas quel sujet prendre. On peut travailler sur celui que tu veux. Ça m’est égal. »

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