Comment retranscrire le bonheur d'un travail réussi ? En cet instant, la définition s'accordait à merveille sur le visage de l'Humaine. Un sourire ravi qui tranchait avec son regard usé sous l'effort, reliquat des deux heures de travail qu'elle venait de fournir. Gardant en suspens sa main dans les airs, laissant à loisir les curieux d'observer son oeuvre qui dépendait de sa chaîne d'argent. Il y eut quelques acclamations émerveillées des plus jeunes et des commentaires des plus âgés. Assez mitigés, d'ailleurs. Qu'en savaient-ils exactement ? Étaient-ils des experts ? Certaines personnes pouvaient avoir la critique terriblement facile. Le Moustachu, son client dont l'avis lui intéressait le plus, avait, quant à lui, un regard brillant et un sourire satisfait. C'est ce qui comptait avant tout et ses épaules s'affaissèrent de soulagement, bien qu'elle en retienne un long soupir. Il lui fit part de ses impressions avant d'être brusquement interrompu au milieu de sa phrase. Le sourire de Mancinia se figea face à cette intrusion, elle crut même un instant à une altercation, mais ce n'était pas le cas. Ces deux hommes semblaient se connaître et ce nouveau venu ne lui disait rien qui vaille. Sa manière de parler était narquoise et terriblement mauvaise. Mancinia fronça les sourcils lorsqu'il saisit son travail pour l'analyser d'un regard rapide.

Sans le quitter des yeux, la demoiselle savait d'instinct qu'il lui rappelait quelqu'un. Mais qui ? Et puis, son regard le trahit. C'était ce même gars qui se trouvait au terrain de Grimm lors des célébrations à Orihime. Ce gars qu'elle avait désigné de la main ! Ses pensées furent interrompues par un cinglant tintement métallique, celle du métal qui heurte une table de bois. Son sang ne fit qu'un tour et elle manqua de peu de se redresser pour l'attraper par le col en signe d'avertissement. Mais elle se devait d'être professionnelle. Professionnelle ! Bien que tout son être tremblait de rage. Elle sentait la présence de Jean derrière elle. Bien qu'il ne soit pas un guerrier et qu'il restait marquer par les événements de son enfance, son ami ne l'aurait pas laissé seul avec un client aussi impoli. Qui traitait-il de débutante ? Lui-même était débutant en courtoisie et en savoir-vivre ! Retenant les paroles acerbes et insultantes qui voulaient franchir ses lèvres lorsqu'il se vanta fièrement d'être un Démon en sa présence, l'Humaine arqua un sourcil avant de dévoiler sa dentition en un sourire narquois lorsque cet homme, ce Démon vantard, voulu lui proposer nouveau défi. Celui de la réalisation d'une bague. Son air provocant lui fit immédiatement comprendre que ce qu'il voulait.

— Soit, vous êtes un Démon, dit-t-elle avec un calme apparent. Je suis sensée hurlée de terreur en vous voyant, mais vous deviez être un bouffon au service de votre souveraine couarde pour parvenir à me faire rire.

Mancinia ne riait pas et demeurait ironique. Quelques personnes retenaient leurs souffles, mais elle savait que ses mots glisseraient sur les engeances démoniaques qui les considéraient comme des insectes. Se redressant pour lui faire face sans crainte, elle savait aussi qu'à la moindre esclandre, il serait mis dehors par les gardes angéliques de Muriel. Ou peut-être qu'ils le tueraient par mégarde dans la manoeuvre ?

— Votre intellect n'est décidément pas au meilleur de sa forme, messire Azmog. C'est ce qui vous a admirablement perdu devant moi durant la Coupe des Nations. Les Démons ne différencieraient pas un caillou d'une véritable oeuvre d'art, ce qui fait que la débutante sait être plus habile dans d'autres domaines que le meurtre. Et c'est ce qui fait la différence.

Quelques murmures sifflèrent aux alentours. Certains comprenaient désormais qui elle était et qui il était lui. A coup sûr, l'Humaine ne se serait pas trompée sur son identité. Mancinia reprit son travail si honteusement traité en tas de ferraille et le tendit à Jean qui le prit soin de le prendre à son tour.

— Sieur Virion, si vous désirez l'acheter...Voyez avec ma collègue. J'aimerais éviter que votre ami ne saccage notre travail plus longtemps.

Elle désigna Maude de la main, qui se trouvait derrière elle avec les créations et dont le regard était mitigé quant à la situation. Mancinia avait entendu le nom de son interlocuteur principal et le désigna comme tel. Il demeurait un client. Un client. Bien que les Démons méritaient tous de crever dans le caniveau.

— Si vous avez besoin des talents d'une Humaine débutante, vous pourrez sans doute trouver des bouts de ferraille intéressants chez les vôtres. Maintenant, partez. Vous n'êtes pas le bienvenu.

Son regard était défiant, son regard tout autant. Et malgré sa neutralité faciale, elle n'attendait que le plaisir de lui arracher les yeux. Bien qu'au vu de l'endroit où ils étaient et de la présence de quelques enfants à ses côtés, elle ne le ferait pas. Mais l'envie était présente. Personne ne pourrait lui dire que ce qu'elle faisait était mauvais pour le commerce de Darren, lui-même n'aurait pas fait preuve de retenue et lui aurait craché au visage, quitte à déclencher une bagarre générale. Que croyait-elle, cette sale engeance ? Qu'elle allait s'abaisser à le servir après que son peuple décadent ait attaqué le sien ? S'il avait été un autre client ou s'il avait fait preuve de plus de tact en sa présence, Mancinia aurait fait des concessions et aurait accepté sa demande. Ce n'était pas dans ses habitudes de faire du racisme comme elle l'avait elle-même tant de fois subis par le passé. Pourtant, elle parvenait à conserver des relations, certes froides, avec des Réprouvés et des Sorciers. Pourtant, l'Humaine ne tolérerait pas les Démons. Ils étaient ennemis depuis des siècles. Rien ne changerait les dommages qu'ils avaient causés maintes fois aux siens, les massacres et les destructions endurées...

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954 mots

Résumé VI:

La lueur dans les yeux de la brunette lorsqu'il parla de son ancien métier faisait plaisir à voir. Une telle passion, cette lueur dans le regard qui montre bien que la vie a encore beaucoup à nous apprendre. La connaissance, avait-elle seulement une limite ? L'Orisha n'en faisait pas une préoccupation, l'important était de vivre, vivre chaque instant comme si le suivant n'arriverai jamais. Il répondit d'abord par un sourire lorsque Calli l'interrogea sur le travail de marin.
- Oui marin, pendant quelques années si ma mémoire est fidèle. Tant d'eau a coulé sous les ponts que les dates ne deviennent qu'une information futile. Vous devriez essayer les voyages longues durée, la musique adoucit les moeurs et réconforte les voyageurs et marins.
Ethan se perdit un instant dans ses pensées, se remémorant de bons moments vécus sur un navire, ayant d'office oublié les mauvais.
- C'était parfait pour garder la forme être marin ! J'y ai trimé dur et c'est un tournant de ma vie. Vous ne devez pas être sans savoir que les gens comme moi ont tendance à servir d'esclave... Après ma libération et une errance que je ne saurais quantifier, un capitaine m'a pris à son bord, montant les échelons de la hiérarchie maritime.

Il avait de l'avenir, nul doute, mais il avait le besoin de sentir la terre ferme sous ses pieds plus que le temps d'une permission. Il avait grandi à travers champs, cet élément de sa vie était encré en lui et ne pouvait le quitter.  L'appel du retour à la source parait-il. Ethan soupira.
- Jadis un choix que l'arrêt mais je songe à reprendre du service, qui sait je pourrais vous emmener en mer ?

Un bref silence se posa, rien d'inconfortable, le moment était paisible à l'endroit où il se trouvait bien qu'ailleurs le calme ne semblait pas régner autant. Se laissant bercer par l'harmonie de la harpe entre les mains de Callidora jusqu'à ce qu'elle dépose l'instrument entre eux. Offrant d'en faire l'essai d'un geste de la main. Ethan regardait les cordes fines, se disant que ce ne devait pas être aussi simple que la guitare qu'il jouait autour du feu à une époque maintenant révolue. Prenant délicatement la petite harpe, la posant sur sa cuisse pour la garder immobile, jouant du bout des doigts sur les cordes qui offrirent quelques notes. Il n'aurait pu dire si la sonorité en avait été agréable, la brunette aurait ce rôle de l'encourager, à poursuivre ou arrêter, la pratique de cet art
- Tout s'apprend, il suffit d'y mettre le temps et la volonté. C'est comme ce forgeron ou cette orfèvre. Ils ont investit leur vie pour parfaire leur art, un sacrifice qui aujourd'hui leur permet d'en vivre quand le commerce est prospère.

Se levant lentement, replaçant la harpe sur le muret, pointant la main vers la forge en guise d'invitation pour assouvir la curiosité de Calli sur ce qui  peut causer la popularité de l'artisan.
- Quoi de mieux que constater par nos yeux les sources de ce succès ? D'autant plus que vous avez avantage sur moi pour juger des atouts d'un homme. Personnellement mon regard se posera surtout sur les oeuvres réalisées, qui sait si l'une d'elles serait un coup de coeur ? Ethan se rendit ainsi vers la table du forgeron en compagnie de la brunette, s'approchant tout en admirant ici et là les articles à vendre.

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Résumé #3:

Post 8:

Résumé post VII + Gains:

Maude avait dressé les oreilles devant l'enthousiasme de son amie. Mancinia était passionnée par son travail et cela s'observait dans le moindre de ses gestes, certes, encore maladroits à certains moments, mais qui montraient toutes les améliorations acquises depuis qu'elle a été employée au sein du Lux'or. Son amélioration était constante, une évolution qui rendait l'Elfe admirative. Elle aurait souhaitée observer la réalisation de plus près et prendre des notes pour relever les erreurs de l'Humaine, mais elle n'était pas ignare. Si elle s'éloignait de son emplacement, un voleur habile aurait vite fait de se saisir de leur labeur sans scrupules. Hors-de-question. Si physiquement elle était présente, son esprit était accaparé par les actions de Mancinia aux prises avec un homme à l'allure peu rassurante, c'est alors qu'une voix claire l'apostropha. A peine eu-t-elle tourné son regard que Maude fut littéralement ensevelie sous l'aura charismatique de la femme qui se dessinait devant elle. Ce n'était qu'une ravissante demoiselle qui ressemblait au tumultueux océan. La douceur de l'écume dans son regard et la brusque tempête dans ses cheveux. Maude eu une brusque envie de tendre sa main pour les saisir entre ses doigts, mais s'abstient par politesse. Papillonnant des cils en reprenant ses esprits, Maude eu un sourire franc devant les deux personnes qui lui faisaient face.

— Oui ? Vous désirez...Celui-ci ?

Maude dévisagea le collier, encore sous l'effet des virulents assauts de son amie envers un inconnu, un homme qui se prétendait Démon et qui lui faisait froid dans le dos.

— Nous avons bien ce modèle de collier en différents alliages et en différents maillons. Est-ce destiné à une femme ou bien un homme ? Je pourrais mieux vous aiguiller concernant les maillons que nous avons ! Certains sont des mailles unies, des mailles à serpent ou des mailles boules...Je vais aller vous chercher tout ceci !

Les caissons ne se trouvaient qu'à quelques mètres d'elle et elle en ouvrit le couvercle, attrapant avec douceur les différents colliers. D'un regard vers Mancinia, l'Elfe saisit la situation. Bien que Jean soit à ses côtés, elle n'était pas certaine que son amie tient son calme devant les provocations de celui qui lui faisait face. Ravalant sa salive en veillant à ce que rien ne dégénère, Maude retourna vers sa ravissante cliente.

— Voici ! dit-elle en les exposant correctement à la vue de sa cliente. Nous en avons pour toutes les bourses, les classiques modèles d'acier demeurent les moins chers. S'ensuit l'argent et le platine, tout aussi raisonnables. Et comme vous pouvez le voir, nous en avons en or et en vermeil, un peu plus race, puisqu'il s'agit d'un argent doré. Comme vous pouvez le voir, certains possèdent des mailles différentes qui donnent un cachet supplémentaire et personnalise encore le bijou.

Elle marqua une pause.

— Et si vous voulez le rendre encore plus précieux...Je peux facilement inscrire quelque chose sur le médaillon.

Sa nervosité ne l'avait pas quitté, mais elle essayait de ne pas le montrer. Tant que rien derrière elle ne tournait au grabuge, tout se passerait bien. Mancinia avait fini par croiser les bras en écoutant la réponse de son interlocuteur démoniaque. Il croyait vraiment avoir le dessus avec ses remarques issues d'un autre âge ? Mancinia poursuivit le Jeu qu'elle avait commencé et lui rendit son clin d'oeil, accompagné d'un rire franc.

— Oui, oui. Femme qui rit s'éclaire à la bougie ! Je ne doute pas que les dîners romantiques soient intéressants avec un Démon, mais certainement très ennuyeux au niveau de la conversation, surtout si celui-ci ne termine pas ses phrases.

Ne pas les conclure pouvait leur donner diverses interprétations, comme elle venait si brillamment de lui faire comprendre. Quelques rires soutinrent l'Humaine, car il était de notoriété public que les Démons ne soient pas appréciés. Étrangement, elle avait envie de se rire de lui pour une seule et unique raison : rien que son existence lui hérissait les poils. Et ses manières détestables comme lui postillonner dessus comme si elle n'était rien de plus qu'un insecte, n'hésitant pas une seule seconde à lui dire qu'il pouvait bien s'en foutre de son identité, non sans ironie, lui offrir de précieux conseils de son cru.

— C'est fort dommage que vous ignorez mon nom. Vous l'oubliez, messire ? Il faut être proche de ses ennemis. Si les Humains sont si fiers et planent au grès des courants, c'est que clouer au sol les peuples qui ont voulus nous enterrer est une belle revanche.

La réponse qu'elle obtenu fût un rire. Beau camouflage quand on ne savait que répondre, n'est-ce pas ? Après avoir autant insulté son travail, l'ultime affront fût sans doute qu'il se permit de l'acheter en souvenir de cette rencontre. Mancinia retint une grimace de dégoût. Quel dommage qu'elle est voulu se targuer de son talent de Sertisseuse, elle aurait mieux fait de se taire ou d'interroger un peu plus son client. Ce Démon tourna les talons avant de mentionner qu'il vaudrait mieux pour lui se rendre vers un spécialiste. Elle grinça des dents malgré son sourire, mais elle n'alla pas plus loin. Bien que son premier geste aurait été de saisir une arme et de la lui planter entre les omoplates. Mais les Humains d'Utopia ne lui auraient pas vraiment pardonné de l'avoir fait dans un lieu qui se voulait d'une neutralité absolue. L'Humaine émit le son d'une personne songeuse en le regardant partir. Levant son regard vers les hauteurs de leur stand à la recherche d'une certaine présence qui avait pris son envol. Un rire sortit de ses lèvres.

— En voilà un qui ignore tout du métier ! dit Jean. Ta réalisation était magnifique Mancinia, tout comme ta victoire à la Coupe des Nations ! Ce Démon est simplement inapte à le comprendre !
— Son intelligence ne saute pas vraiment aux yeux. Il est simplement impensable qu'il ne comprenne pas l'impact qu'une telle victoire apporte aux Humains et qu'il soit si stupide pour se balader en se ventant de son allégeance raciale dans un contexte de conflits comme celui-ci.
— Nous n'avons pas les mêmes valeurs, ni la même prudence, mais dis-moi, où est Kamiya ? Lui qui vole à ton secours au moins problème...
— Il est sûrement partit régler un besoin urgent sur la tête de quelqu'un de méritant.

Jean ne dit rien de plus et échangea un sourire complice avec Mancinia, dont la bonne humeur était revenue et qui s'en retourna près de ses outils, également pour converser avec les clients.

— Quelqu'un à des questions ? demanda-t-elle en souriant. Ou peut-être voulez-vous un bijou, vous aussi ?

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Gain = Je prendrais le pouvoir Visionnaire pour mon Compagnon Érina, merci ^o^
Je reste bien entendu pour vous répondre

Résumé VII:

Post 9:

Pour une fois c'était une sortie sans anicroche, certes il avait croisé du regard une personne qu'il déteste mais il n'avait pas envie d'escarmouche en cette journée radieuse. Appréciant dans l'instant présent la compagnie de Callidora, de l'ambiance et la cordialité de l'événement. Ethan apprenant que la brunette avait l'habitude de voyager, celle-ci acceptant son offre pour un périple en mer lorsque l'occasion se présenterai. L'Orisha savait que ce ne serait pas dans l'immédiat, ayant déjà nombreux projets en tête à accomplir ou plutôt surmonter dans certains cas avant de songer à quelconque détente prolongée.

Le duo s'étant déplacé vers la forge, Calli lui présentant Syveth qui sans attendre y allait d'une pique sur la parole facile de la Rehla. Répondant gentiment d'un non de la tête et un sourire tandis qu'elle continuait ses explication sur leur relation, regard amusé avant d'interrompre à nouveau ce qui est en cours pour s'adresser à l'apprenti qu'elle avait précédemment coupé pour parler à Syveth. Ethan se retenant de rire alors qu'elle s'étalait en excuse pour sa maladresse et son goût prononcé pour les mots. L'homme se perdant dans ses pensées à regarder ce qui était présent sur la table, armes simple mais de belle facture pour un apprenti selon ce qu'il avait compris. Certes il n'y avait ni ornement ou fioritures diverses mais la simplicité était tout aussi tranchante le moment venu pour couper une trachée.

Ethan remarqua une ombre, le passage de celui qui semblait être le véritable forgeron. Il ne leva pas les yeux, écoutant seulement, laissant filer ses doigts sur une dague, s'éloignant pas à pas de Calli pour continuer d'observer les ouvrages. La qualité de l'art allait en grandissant, assurément celle du monsieur que Haimric avait prononcé le nom mais sans que l'Orisha y porte attention. Sans avoir que ce nom serait ancré quelque part dans sa mémoire. Appréciant le changement qui allait de l'arme à l'orfèvre, bijoux qui semblait de qualité, ne connaissant pas assez le domaine pour en juger. À la fois léger et d'apparence robuste sans perdre de sa délicatesse, une bague sertie d'un saphir, couleur préférée de l'Orisha. «Dommage que ce soit pour une femme.» pensa t'il en redéposant l'objet sur la table parmi les autres.

Tournant le dos à l'étale de la forge, laissant Calli et son compagnon poursuivre leur discussion avec l'apprenti. Observant autour de lui, cherchant du regard le sorcier qu'il avait aperçu plus tôt, loin de lui l'idée d'aller lui serrer la main mais en sachant qu'elle direction il prenait suite à la foire des métiers, il pourrait envisager de lui offrir une teinture rouge. Secouant la tête, chassant ses idées peu orthodoxes, son regard se posa vers celle qui avait une collection fort appréciable de bijoux. Y voyant de dos une femme à la crinière bleu en plein discussion, sûrement pour marchander et obtenir exactement ce que l'on cherche,  comme tout bon acheteur se doit de faire.  

Ici et là, ses yeux se posaient sur nombre de gens dont il ne connaissait rien, s'amuser maintenant à connaître leur race, n'ayant que faire du prénom dans l'instant présent. Voulant assouvir sa curiosité à propos de la diversité qu'avait pu créer l'événement. Il aurait bien ajouté une pause repas avec les odeurs délicieuses que le buffet en préparation dégageait mais au fond de lui il avait envie d'oublier plutôt que manger. Ce moment de perdition de l'esprit terminé, il s'approcha de Calli pour poser une main délicate entre ses omoplates pour attirer son attention.
- Au plaisir de se revoir Callidora, votre présence fut sympathique. Je me dois de vous laisser, des obligations m'appellent.
Une brève révérence pour elle et son compagnon, signe de la main à l'apprenti, l'Orisha s'éloignant vers la sortie où une tempête semblait avoir passé. Un écriteau à peine debout parlant des capacités du vent, une chaise à l'envers, quelques prospectus pour des cours de contrôle du dit élément mais personne à proximité pour discuter du sujet. «Une urgence peut-être...»  Le temps devenait peu à peu nuageux, il valait mieux se trouver un endroit au sec pour la soirée et la nuit.

Résumé+gain:

Chacun de ses gestes attiraient un peu plus mon attention. Que cela soit sa main qui passait gracieusement dans ses cheveux ou l'esquisse d'un sourire qu'elle m'adressait, chaque mouvement qu'elle faisait me semblait tout droit sorti d'un rêve. Elle répondait si bien à la définition que certains artistes donnaient de leur muse. Et quelque part, si elle était cette muse, elle était aussi l’œuvre d'art. Elle était l'Art lui-même. Tout en elle respirait cette inéluctable beauté, cette pureté et cette merveille que personne, jamais, ne pourrait réussir à lui enlever. La regarder signifiait regarder l'univers en entier. J'avais l'impression qu'elle m'avait ensorcelé, que son simple regard venait de me toucher en plein cœur et je me sentais transcendé, comme si mon corps n'était plus qu'un support dans lequel mon esprit ne souhaitait plus resté. Engourdi, je mis un certain temps à me remettre, bien que cela semble impossible. Je m'y connaissais bien en matière de femme, mais celle-ci n'avait rien à voir avec les autres.

Adam : « … Oui, on peut dire ça. ».

Bien ? Je l'ignorai pour tout avouer. J'avais répondu par l'affirmative mais je n'en étais pas sûr. Regardant ce que je tenais dans les mains, je me rendis compte à quel point je m'étais mis dans une fâcheuse situation. C'était certain qu'elle allait se moquer ou se mettre en colère, bien que la colère de celle qui se tenait devant moi devait être un délice à subir. Elle m'aurait fouetté que cela n'aurait rien changé à mon admiration pour elle. Je me rendais compte, quelque part, que ce n'était pas sain, mais je n'y pouvais rien. Elle dégageait ce quelque chose qui m'aurait fait soulever des montagnes en son nom. Lorsque ses joues s'empourprèrent, je sentis une sorte de fierté mêlée à de la gêne. J'étais à l'origine de cette réaction physique délicieuse et, pourtant, ce n'était pas moi qui lui faisait cet effet, en tant qu'homme, mais les sous-vêtements que je lui tendais avec une détermination sans faille. J'avais provoqué son trouble mais ce n'était pas pour les bonnes raisons, celles que j'aurai aimé. Mes muscles jusqu'ici étaient restés tendus, comme figé dans le temps, mais ils se relâchèrent petit à petit, devant son refus. Cela en était bien un, déguisé, mais existant. Je dus tout de même me rendre à l'évidence : elle avait raison en un sens. Néanmoins, j'étais certain que personne ne m'en aurait voulu d'avoir confié la lingerie fine à une telle femme.

Adam : « Vous avez raison... ».

Je ne pouvais que lui céder. Un petit mouvement plus tard et les dentelles furent au niveau des mes cuisses, mes mains les maintenant. J'étais conscient que je l'avais sans doute dérangé et, pourtant, je m'en serai voulu de ne pas l'avoir abordé. Je pensais bien sûr qu'elle m'oublierait très vite une fois que nos chemins seraient de nouveau séparés, mais, en attendant, je profitais de cet instant, me consolant en me disant que, pendant au moins quelques minutes, elle aurait posé les yeux sur moi. Plus les minutes passaient, plus je me sentais idiots. La question qu'elle me posa ensuite ne fit qu'accentuer mon trouble. Bordel, je n'étais pas le dernier des abrutis avec les femmes en temps normal pourtant ! Mal à l'aise, je passai mon index et mon majeur entre mon col et mon cou afin de desserrer le vêtement qui semblait soudainement m'étrangler.

Adam : « Non ça va aller... Je vais euh... retourner à mes occupations et vous laisser en paix... ça vaut mieux. ».

Je n'avais rien à lui dire, rien à lui offrir et je comprenais à présent que si cette discussion s'éternisait, je risquais de passer pour un crétin à ses yeux pour le reste de mon existence. Je préférais me retirer, me calmer, réfléchir et, surtout, trouver un moyen de la revoir ultérieurement. J'espérai secrètement qu'une fois seul, je pourrai reprendre contenance et, peut-être, l'oublier. La dernière partie semblait peine perdue. Il fallait être fou pour songer ne serait qu'un instant oublier une femme comme elle. Je savais déjà qu'elle allait me hanter. Malheureusement, j'étais loin d'être à la hauteur. Nous n'appartenions pas au même monde et ce n'était pas très compliqué de s'en rendre compte.

Adam : « Au revoir... ».

Ce fut difficile de tourner les talons, mon regard n'ayant pas envie de la quitter, mon corps le refusant également. Mais je devais m'y soustraire avant que tout ceci ne dégénère.