« Foi. ». Mitsuko sourit, caressant son cou avec l'une de ses mains comme si elle réfléchissait ou appréciait particulièrement l'ironie de la situation. Elle se mordit la lèvre inférieure avant de regarder ce qu'il se passait un peu plus loin. Les Mortels étaient amusants, c'était bien pour cette raison qu'elle souhaitait se comporter comme eux, à peu de choses près. Ses yeux rencontrèrent de nouveaux ceux de l'homme. Violette, cela faisait un moment qu'elle ne l'avait pas vu mais puisque l'enfant apprenait à Basphel, elle pouvait supposer que tout se déroulait pour le mieux. Son sourire s'élargit, légèrement sarcastique. Heureusement qu'il ne se doutait pas de l'étendue de sa descendance, sinon ils y passeraient des heures. « Aussi bien que la votre je présume. ». Son regard se porta sur l'homme en son ensemble. Elle admira chaque parcelle de son corps, sa peau, ses muscles, faisant quelques pas pour faire état du reste. « Vous êtes bien battis, je suis sûre que vous ferez l'affaire. ». Elle pensa à Zéleph un instant. Elle avait tellement aimé admirer ses muscles se bander sous l'effort. Ça lui avait toujours plu et, à vrai dire, la force physique continuait de l'intriguer, elle qui n'en avait jamais eu pour ainsi dire. « Je m'étonne que vous ne vous soyez pas remarié. Cela pourrait venir. ». Elle sourit, malicieuse, avant de lui fausser compagnie pour s'intéresser à son stand. Non vraiment, les armes n'étaient pas faites pour elle. En revanche, elle était certaine qu'il savait façonner bien des choses de ses mains. « J'aimerai que vous me confectionniez un bijou pendant que je suis ici. ». Ce n'était pas pour elle mais, ça, il n'avait pas besoin de le savoir. Elle le faisait pour lui à vrai dire. Il comprendrait plus tard, quand il le verrait, dans d'autres circonstances. « Celui que vous voudrez. Faites selon votre inspiration. Je paierai quoi qu'il en soit. ». L'argent n'était pas un problème, elle pouvait le créer de ses mains. Géhenne, où la maîtrise parfaite de tous les éléments, lui donnait un pouvoir quasi absolu sur l'environnement. Elle rit, son esprit pensant soudainement à autre chose. « En réalité, le service que j'aimerai que vous me rendiez n'a rien à voir mais, puisque j'y pense, j'aimerai également une épée. Les initiales ZSS sur la base de la lame et le message suivant la parcourant dans sa longueur : Faal kodaav aren faal kaazin, faal kodaav aren faal kulaas. Pensez-vous pouvoir la façonner ? ». Elle le fixa un moment avant de sourire. « Je suis sûre que oui. ».

Elle s'approcha de nouveau de l'homme. Il était bien plus grand qu'elle et, posa la paume de sa main sur son épaule, elle s'avança pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Il s'agissait d'un secret et quelque chose lui disait que l'Æther contre lequel elle jouait n'avait pas encore pensé à ce petit, tout petit, détail. Bien entendu, elle avait séparé son âme en deux pour créer Séléna. Cela dit, lors de la création de Somnium, elle en avait déjà confié un morceau à Ismérie, un morceau qui vivait dans un animal qui, parfois, sauvait les êtres qui s'approchait trop près du lac où il habitait, un lac où il était facile de s'enfoncer. Ce lac était dangereux car il confiait ce qu'ils désiraient aux êtres qui s'y rendaient : la vie qu'ils souhaitaient. Des corps flottaient à l'intérieur, s'étant laissé piéger à jamais dans un sommeil éternel, une vie de bonheur absolu, une illusion mortelle. Quiconque s'en approchait courrait le risque de ne plus jamais se réveiller. Seulement, elle avait besoin de quelqu'un pour s'assurer que l'animal dans lequel se trouvait son âme était toujours bel et bien présent. L'avantage qu'elle avait, c'est que le lieu appartenait aux Génies. Les Génies œuvraient pour Sympan et les Ætheri n'étaient donc pas les bienvenues dans ces terres. D'un autre côté, le Mârid ne savait pas pour le pégase du lac et elle ne le lui révélerait jamais, pour la simple et bonne raison qu'il n'était pas celui à qui elle avait voulu faire ce cadeau. Sa bouche proche de l'oreille de Raeden, elle murmura : « J'ai besoin que vous vous rendiez à Somnium, à chaque nouvelle lune, afin de veiller à la présence du Pégase qui vit près du Lac. ». Elle rit. « L'on vous dit Immortel, j'espère que vous serai à la hauteur de votre réputation. ». Elle s'éloigna légèrement, le gardant tout de même proche d'elle. « Qu'aimeriez-vous en échange ? » finit-elle par murmurer.

760 mots

Le Forgeron n'arrivait pas à savoir s'il devait se méfier de la femme en face de lui, ou non. Après tout, il savait qu'elle n'était pas n'importe qui. Elle était une Déesse, une Aether, un être supérieur qui pouvait le réduire en poussière d'un claquement de doigt, ou quelque chose du genre. Il se devait de faire attention ce qu'il disait et à la façon dont il lui parlait … Mais en même temps, ce n'était pas son genre de s'aplatir de quelque façon que ce soit devant quelqu'un, même devant un dieu. Ce qui était loin d'être facile quand la personne en face de vous était bien trop charismatique pour vous et que vous ne pouviez vous empêcher de la regarder. Une part de vous était même prête à dire oui à toutes ses demandes, juste pour le loisir de lui faire plaisir, de continuer à la fréquenter …. Haimric, qui pourtant, était à quelques pas derrière eux, ne pouvait se retenir de regarder Drejtësi régulièrement, son regard attiré comme un aimant par elle. C'était assez troublant, surtout pour le berserker qui n'avait pas l'habitude de s'attarder sur les femmes.

Il ne se souvenait pas de lui avoir déjà parlé d'Alice, et pourtant, elle connaissait son existence … Sa vie à lui avait-elle tant d'intérêt aux yeux de la femme pour qu'elle prenne la peine de s'y interroger ? Ou alors ne s'était-elle renseigner que pour pouvoir mieux le cerner, le contrôler et l'amener à faire ce service qu'elle lui demandait ? Raeden avait beau réfléchir et tourner tout cela dans sa tete, il était impossible pour lui d'arriver à discerner le but réel de la Blonde devant lui. C'était un mystère complet et à chaque fois qu'il pensait comprendre quelque chose sur elle, elle lui démontrait tout le contraire l'instant d'après. Elle était un caméléon de la personnalité qui s'amusait à jouer avec les gens, certainement pour que l'on ne puisse pas la percer à jour. Elle était quand même une Aether … cela serait certainement dangereux pour elle et pour d'autres fidèles si des personnes mal intentionnées arrivaient à trouver des points de pression. Bon … c'était peu probable qu'un mortel puisse faire une telle chose, mais qu'en était-il des autres Aetheri ? Et de Sympan ? Avec cette guerre des Ultimes qui se profilait, qui pouvait prédire ce qui allait se passer au niveau des Supérieurs ?

Le Bélua ne savait comment il devait réagir aux …. compliments ? … qu'elle faisait sur son physique. Lui-même en était fier, mais pas au point d'être narcissique. Sa force, sa puissance, c'était son métier et l'une des seules choses qu'il possédait pouvant lui permettre de protéger sa famille ou ce qu'il en restait. Et qu'est ce que c'était que cette remarque sur un re-mariage ? Si elle se targuait de le connaître, elle devait bien savoir qu'il n'était pas prêt et qu'il ne le serait certainement jamais. Et pourtant, elle en parlait comme si elle savait quelque chose que lui ignorait – ce qui n'était pas difficile quand on y réfléchissait bien – et que cela la faisait rire ou en tous les cas, l'amusait. Puis sautant du coq à l'âne, elle passa à un tout autre sujet, qui, cette fois-ci malgré ce qu'elle avait dit un peu plus tôt, avait à voir avec son métier. Elle souhaitait un ornement … une parure, un collier, une bague, ou même un bracelet … Un bijou .. Sans plus donner d'indication que cela, que ce soit sur sa forme, sa fonction, sa couleur, sa taille … Comment pouvait-elle être certaine que ce qu'il lui ferait serait à son goût et lui conviendrait ? A chaque fois qu'il rencontrait cette femme, elle créait chez lui des tonnes de questions sans jamais qu'aucune d'elles ne trouvent la moindre réponse.

Il haussa un sourcil quand elle se mit à rire, sans comprendre pourquoi … Il fallait certainement qu'il arrête de s'interroger à son égard et qu'il prenne leurs « trouvailles » comme elles venaient, sans plus s'étonner de rien … ce qui n'était pas évident à faire, loin de là, surtout quand on faisait face à Mitsuko Taiji Stark, Aether de la Justice et qu'on était qu'un simple forgeron. Maintenant, c'était une épée qu'elle voulait, en plus du bijoux. Au moins, à l'encontre de l'arme, elle lui donna plus d'information sur le résultat final qu'elle souhaitait obtenir. Son front se plissa légèrement sous la réflexion tandis qu'il essayait de reconnaître la langue et la signification des mots qu'elle venait de prononcer, mais c'était peine perdu, cela ne lui disait rien. Par contre, ce n'était pas le cas pour les initiales. Cela ressemblait étrangement à celle de l'ancien Roi des Réprouvés, Zéleph S. Stark, mais rien n'était moins sur. Après tout, il devait y avoir sur les Terres du Yin et du Yang bon nombre de personnes qui portaient ses initiales … Machinalement, il lui répondit, ses pensées déjà concentrées sur les deux travaux qu'elle lui avait demandé.

Il ne devrait pas y avoir de problème … Combien de temps comptez vous rester ici ? J'aurai bien aimé plus de détail sur le bijou que vous souhaitez …

Le Gardien de Phoebe haussa les épaules.

...Mais après tout, s'il ne vous plait pas, vous ne pourrez vous en prendre qu'à vous … A moins que vous ne voyez l'avenir et que vous sachiez déjà ce que je vais faire?

Il s'agissait plus d'une question rhétorique qu'autre chose, l'homme ayant prit le parti de ne plus réellement se poser de questions sur les capacités de la dame. Il n'était pas certain qu'elle lui dise totalement la vérité dans les réponses qu'elle pourrait lui donner. Et même s'il avait eu la capacité de détecter les mensonges, rien ne disait qu'elle n'avait pas de son côté, le pouvoir de contourner cela. Lorsqu'elle s'approcha de lui, il se raidit impercetiblement, comme un homme prêt à agir, quelque soit l'action. Le comportement de Mitsuko laissait perplexe l'Immortel mais il ne chercha pas à se défaire de cette légère prise. Il était curieux. Il voulait savoir la vrai raison de sa venue ici. Qu'attend-elle de lui ? Dans quoi allait-il être embarqué, de son plein gré ou non ? Et surtout, pourquoi l'avait-elle choisi ? Etait-ce un jeu ? Ou alors savait-elle quelque chose à son propos que lui même ignorait ? Il laissa quelques secondes de silence planait tandis qu'elle s'écartait légèrement avant de plonger son regard dans le sien. Quelque chose lui disait qu'il était préférable qu'il ne répète pas à haute et intelligible voix ce qu'elle venait de lui confier.

Je ne sais d'où me vient ce surnom … Je ne suis pas un dieu, ni un roi. Je suis juste un homme et pourtant … vous venez me voir. Je n'ai pas votre puissance et à mon niveau, je m'acquitterai du mieux que je le pourrai de cette tâche … Je présume que si quelque chose devait arriver, vous seriez tout de suite au courant, de toute façon.

Ses paupières se fermèrent un instant tandis qu'il réfléchissait à ce qu'il pourrait lui demander. Le souhait le plus cher à son être n'était pas réalisable … Quoique .. peut être que pour une Déesse … Mais même si elle pouvait le faire, Raeden n'était pas certain que cela soit sain, pour lui, pour sa fille, pour sa famille. Trop de variable, trop de mystères et d'inconnus. Par contre, il était des choses qu'il pouvait logiquement demander sans crainte.

Ce que j'aimerai ? … Protection pour ma famille et ma fille. Cette dernière me taperait certainement sur les doigts de ne pas profiter de la situation pour vous en demander plus, mais je ne suis pas avare. Du moment que je peux avoir votre parole qu'il ne leur arrivera rien, quoiqu'il se passe, cela me suffira.

résumé:

Adam : « Tiens mets ça là, Ève. »

Cela faisait un bon moment que je n'avais pas voyagé dans le monde. Je me contentais d'essayer de faire mes preuves à Basphel pour devenir professeur mais la directrice était bien exigeante. Peut-être n'étais-je pas encore à la hauteur aussi, c'était une possibilité. Je devais faire des progrès en ce qui concernait mes pulsions. Le principal problème qui me hantait, était cette Ange dont je ne me rappelais même plus le visage. J'avais entrepris des changements pour elle mais c'était comme courir après une chimère. J'étais simplement fou.

Ève posa les sous-vêtements avec minutie. Ma cousine était toujours aussi timide mais, au moins, j'arrivai à la faire progresser. Elle disparaissait déjà moins dans les méandres de son élément. Nous étions trois en réalité. Un autre Déchu de la luxure était là. Il était bien plus sage que je l'étais, moins victime de pensées que beaucoup jugeaient déplacées. J'étais né ainsi, je n'y pouvais rien. Il y avait néanmoins quelques nuances chez les femmes que je rencontrais. Certaines me rendaient la tâche facile, d'autres bien plus compliquée. Il existait dans le monde des femmes si charismatiques que ma virilité en prenait un coup non négligeable, une peur naissant en moi concernant mes capacités. Généralement, ce n'était pas bon, je finissais par abandonné la conquête ou par culpabiliser sur ma propre faiblesse. D'un côté, je n'étais pas non plus l'homme le plus viril de ces Terres, loin de là. Seulement, j'aimais créer chez mes conquêtes, ou victimes des fois, cette petite étincelle dans leurs yeux.

Kaïn : « Ne lève pas les yeux Adam. ».

Adam : « Pourquoi ? ».

Kaïn : « Parce que. ».

La voix de mon ami paraissait comme ensorcelée et, à vrai dire, en voyant dans quel état il était, je préférai me garder d'observer quoi que ce soit. Il était obnubilé par une femme qui parlait, plus loin, avec un forgeron, chose que j'ignorai donc. Je connaissais ce regard, je l'avais parfois et, en réalité, l'ironie du sort était telle que pour échapper à cette femme, j'allais me jeter à corps perdu dans un piège tout aussi mortel.

Adam : « Je vais faire un tour, viens me chercher quand elle sera partie. »

Je pris quelques soutien-gorges et culottes, fabriqués par mon ami, et me mis à marcher dans la direction opposée au regard de Kaïn qui m'avait à peine répondu. J'espérai qu'il n'allait pas faire la bêtise d'aller lui parler, souvent ça donnait quelque chose d'assez désastreux. J'étais curieux à propos d'elle en réalité mais pas assez pour sauter d'une falaise la tête la première. Fixant mes pieds pour être sûr de ne rien voir, je finis inévitablement par bousculer quelqu'un. Il n'y avait pas de mal mais je dus lever les yeux afin de m'excuser.

Adam : « Pardon... »

Ce fut comme instantané. La personne que j'avais heurté me parut totalement insignifiante par rapport à celle qui se trouvait plus loin. J'avais l'impression d'être poète tout à coup. Elle aurait été ma muse. Cette femme était merveilleuse, si belle que, pour une fois, je ne pensais même plus à mes bas instincts. Elle avait touché mon cœur bien plus que mon entre-jambe, ce qui était rare. Je m'avançai doucement, comme hypnotisé. J'aimais le noir de ses cheveux, j'aimais la blancheur de sa peau. Je pris une grande inspiration. Je devais avoir l'air bien idiot, la bouche à moitié ouverte, mes sous-vêtements en dentelle dans les mains. Je devais lui parler, absolument. Je ne pouvais admettre qu'elle ne sache pas que j'existe. La sensation était si étrange. J'avais l'impression qu'il n'y avait qu'elle et moi, comme si tous les autres passants n'étaient que grisaille. Je m'avançai donc, plongé dans cette illusion créée de toute pièce par mes émotions. J'étais certain que le destin l'avait mise sur mon chemin. Tout ce que je possédais était à elle, mon âme était à elle si elle la voulait, mon corps tout autant.

Adam : « Je... ».

A présent que j'étais en face de l'inconnue, je me posais de sérieuses questions. Je n'avais rien à lui dire, rien à lui offrir si ce n'était ce que j'avais dans la main. Je lui tendis donc. A fleur de peau, je ne comprenais pas mes propres réactions. J'étais trop faible pour lui résister, trop faible pour ne pas en être totalement déboussolé. Effacée mon Ange, c'était elle qui, sans le vouloir, m'avait permis de prendre ma décision. Elle était réelle, même si j'avais l'impression d'avoir à faire à une divinité.

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