Spoiler:

Reyka s'était totalement laisser faire, et revint vers la sirène rousse, entrainé par les pouvoirs qu'elle avait mis en oeuvre sur elle. Vanille fronca les sourcils. C'était étrange, elle n'aurait pas penser que se soit aussi facile. Reyka avait largement les moyens de riposter, de se défendre. Alors pourquoi se laisser faire? La réponse vint doucement, lentement, comme une évidence. Reyka l'avait testé. Sur quoi? Pour quelles raisns? Ca c'était un peu plus flou. Vanille avait-elle réagit comme elle le souhaitait? La petite sirène rousse espèrait que oui. Enfin, qu'est ce que ca changerait après tout? Pourquoi voudrait-elle que Reyka soit... fière d'elle? Ou du moins, pas mécontente. Peut-être parce qu'elle était une sirène, tout comme elle. Ca faisait du bien d'être avec une personne de sa race. Et c'était encore mieux si elles s'appréciaient...

Reyka remarqua sa perle. Oui, tout de même, Vanille en avait une. Elle l'avait recu il y a déjà quelques temps, mais n'avait pas fusionné avec. La petite sirène trouvait cela un peu glauque d'avoir une perle au creux de la gorge, mais en même temps... Elle aimait bien cette idée. Les pouvoirs devenait plus forts, plus... profond. Tout comme l'océan. Vanille souria quand Reyka qualifia ce morceau d'océan comme une "bille". C'était une façon de voir les choses. Mais Vanille était maintenant à l'écoute. Fussioner avec sa perle, pour qu'elle fasse définitivement partie d'elle. C'était interressant... Elle ne s'étonna pas de savoir que Reyka avait déjà fussioner avec. Elle s'en doutait un peu.... Quoique... Les Ondins avaient osé lui donné une perle malgré son caractère délurant. Ca aussi, c'était amusant.

Oui... Vanille connaissait... Les sirènes arrivant à fusionner avec leur perle s'appelaient les "Divas". Tout comme pour son amie sirène, ce nom la faisait grandement rire. Elle ricana doucement. Divas.. Sérieusement, qui avait choisis ce nom? Que lui était-il passé par la tête?

Mais l'enervement céda à l'amusement. Quelqu'un qui n'a pas un lien très fort avec l'océan. Elle n'aimait vraiment pas ce que Reyka avait dit. Ce n'est pas parce qu'elle n'avait pas passé toute sa vie sous l'eau qu'elle n'était pas liée à l'océan. C'était un lien autre. Il n'y avait pas à discuter la dessus. Mais il n'en était pas moins fort. La seule chose qui la retennait sur terre était Kesmos... et quelqu'un d'autre aussi... Mais il ne fallait pas y penser... Pas à lui... Elle ne voulait pas déprimer.

-Ce serait avec plaisir! J'ai très envie... Mais.... Mettons juste une petite chose au clair... Ce n'est pas parce que j'ai grandis sur terre que mon lien avec l'Océan n'est pas fort. Les sensations de manque sont horribles. L'appel est plutot fort. Mais je résiste parce que je veux rester avec certaines personnes ne pouvant pas m'accompagner. Sinon, je serai revenu depuis longtemps ici.

Elle était contente d'avoir parler calmement. Sans s'enerver. En même temps, ce n'était pas son but. Elle voulait juste apporter quelques précisions. En même temps, pourquoi viendrait-elle tout le temps vers les points d'eaux, sinon? Bref, elle arreta de parler de ça et un immence sourire revint sur le visage de poupée de Vanille.

-Tout ca pour dire: Je veux fusionner avec ma perle

En résumé...Elle re toucha automatiquement la perle sur sa broche dans ses cheveux.

Reyka sourit légèrement en écoutant la petite mise au point de Vanille. Peu importe ce qu’elle pensait d’une sirène qui avait vécu la plupart du temps sur la terre. Si cela n’affectait pas le lien avec l’océan, alors Reyka serait contente de se tromper, car dans le cas contraire, c’était l’échec assuré. Maintenant, son devoir était de prévenir car ce n’était pas elle qui allait mettre Vanille à l’épreuve. Elle ne ferait que la guider.

-La « petite chose » est devenue claire, admit la sirène brune. Allez viens ! La route est longue.

Sur ses mots, elle ondula gracieusement en s’éloignait de la falaise aux naïades. Elle allait à un rythme supportable pour Vanille, car il s’agissait de ne pas de la fatiguer pour rien. Le voyage allait durer un petit moment. Les sirènes devaient rejoindre la faille et plonger dans ses abysses, ce qui n’était pas une mince à faire. Heureusement, la route n’était pas dangereuse et elles ne rencontrèrent que des bancs de poissons argentés poursuivit pas de grands requins qui n’osaient pas s’attaquer aux sirènes. Reyka suivait bien le plateau abyssale pour être sûr de ne pas raté la fosse océanique. Ca faisait longtemps qu’elle n’était pas venue et elle ne voulait surtout pas faire des détours inutiles.

Les plaines abyssales étaient d’une monotonie affligeante. Croute basaltique en permanence érodée, il n’y avait pas le moindre relief et le sol était entièrement constitué de cadavres. Ca ne semble pas très ragoutant dit comme ça, mais l’humus dans lequel marche les humains est également fait d’êtres vivants décomposés. Sauf qu’eux, ils mettent les pieds dedans. Bwéééééh !
Bref, au bout d’un moment, les reliefs commençaient à apparaitre. Reyka et Vanille devaient parfois contourner ou passer au-dessus de monts sous-marins. Quelques fumeurs noirs, lâchant leur eau sulfureuse, laissait présager qu’elles approchaient du but. Reyka prit un peu de hauteur pour avoir une vue plus panoramique et vit enfin ce qu’elle cherchait. Un peu plus loin, le plateau océanique chutait brusquement pour disparaitre dans les entrailles de la terre et en face un immense mur de roche formait l’autre bord de cette fosse sous-marine.

-Il n’y aura pas de lumière lorsque nous serons entrées dans la faille, même pour nos yeux de sirène, la prévint-elle. Je ne connais pas encore tous tes pouvoirs mais si tu en as un qui fait de la lumière… et bien laisse-le au placard car l’obscurité est une aubaine pour nous cacher. Il y a des créatures bien plus puissantes que des sirènes dans les profondeurs.

Reyka lui fit tout de même un petit sourire rassurant et commença à descendre dans la fosse. Lorsque finalement la lumière n’arrivait plus du tout à passer le filtre de l’eau, elle prit la main de Vanille et continua sa progression. L’atmosphère était pesante et ce n’était pas à cause des 10 kilomètres d’eau qui pesaient sur les épaules des jeunes filles. C’était le noir totale… Même lorsqu’on fermait les paupières, on avait l’impression qu’il faisait plus clair. Il ne semblait n’y avoir aucune différence entre le haut et le bas. Seul le contact de la main de Vanille et l’eau qui glissait sur ses écailles lui rappelait qu’elle était encore vivante. Elle avait presque oublié à quel point c’était angoissant de nager dans une fosse. Et si même elle n’était pas fière, elle n’osait pas imaginer Vanille pour qui c’était la première fois. Reyka lui serra donc la main pour la rassurer et se permit de parler même si ce n’était pas recommandé.

-Ne t’inquiète pas, il y aura de la lumière dans le « cœur de l’océan », tenta-t-elle de la rassurer. Tiens en parlant du loup…

Reyka venait de voir une lueur au loin. Sans lâcher la main de Vanille, elle se dirigea vers la lumière qui grossissait au fur et à mesure qu’elles avançaient – logique – sauf qu’elle grossissait beaucoup trop vite. Au bout d’un moment, la lueur fut assez proche pour voir que ce qui la suivait. Un énorme poisson à la mâchoire cauchemardesque et aux yeux morts. Sa gueule représentait à lui seul les deux tiers de la créature dont une seule dent devait faire la taille de Vanille. Sur son front, une vive lumière brillait pour attirer ses proies. (Voir poisson lanterne)

Il était trop tard pour prendre la fuite car il chargeait déjà. Pourtant, le poisson ne se rua pas sur elle les crocs devant. Il attendit d’être assez proche et ouvrit brusquement son immense gueule, aspirant littéralement tout ce qui était à porté. Reyka ne résista pas au courant et se laissa au contraire happer par le monstre. La bête referma ensuite sa bouche hérissée de crocs et… se tourna vers Vanille.

Vanille sourit à Reyka. Oui, il fallait y aller. Elle ne savait pas vraiment où mais la sirène brune avait l'air de bien connaitre. Et d'essayer de se souvenir. Ca faisait du bien de nager un peu. Vanille suivit le rythme de Reyka sans problème. Il faut dire qu'elle avait de l'énergie à revendre. Elle en profita même pour regarder les paysages sous marins. Certains étaient magnifiques, d'autres un peu moins, et d'autres étaient, il faut dire ce qu'il en est, carrement laids. Mais c'était comme partout. Et la beauté de l'eau surpassait tout. La petite sirène leva la tête, voyant l'immensité d'eau qui la séparait de la surface. Les reflets de la lumière dans l'océan... S'estmpèrent de plus en plus. Elles s'enfoncaient dans les profondeurs de l'océan.

Puis elles arrivèrent près de la faille. Reyka prévint qu'il allait faire très sombre. Mieux, le noir total. Et qu'il ne vallait mieux pas d'ailleurs faire de la lumière, parce qu'il y avait des créatures peu commodes. Rassurant.

Lorsque l'obscurité fut la seule chose qu'elles purent voir, Reyka prit la main de Vanille. Ce n'était pas bien agréable de se mouvoir ici, mais Vanille n'était pas non plus en stress. De toute manière, même dans des situations morbides, lugubres, mortelles, elle arrivait toujours à faire de l'humour et à garder son calme. Pratique parfois d'être légérement masochiste sur les bords... Passons ce sujet. Reyka dit ensuite que dans le Coeur de l'Ocean, il y aurait beaucoup plus de lumière. Tant mieux, Vanille préférait tout de même voir ou elle allait. Le noir n'était pas pratique. Tout pouvait arriver furtivement. Ca se trouve, elles étaient passées près de bêbete peu recommandables, dangeureuses, moches, sans le savoir.

Une lumière au loin. Etéit-ce cà, le coeur de l'océan? Vanille avait un doute. Pour une lumière, elle avancait vachement vite dans leur direction. Vanille pu au bout d'un moment comprendre, voir de quoi il s'agissait vraiment. Un gros poisson, mais le gros gros modèle, et très très laid. Certains ne sont vraiment pas gaté... Mais vu la taille de ses dents, les gens ne devaient pas rire bien longtemps en le voyant, préférent hurler et courir, enfin nager.

Il avait ouvert la bouche, aspirant l'eau et Reyka. Elle s'était encore laissé faire! Ca l'amusait à la fin? Vanille pensa à la possibilité de tout traverser et de l'abandonner ici. Fort tentant. Elle n'avait qu'à pas se laisser faire! Encore un test? Grrr.... Mais la petite sirène était trop gentille à de telles heures perdues pour faire ça. De toute manière, pas le temps de terviverser, le monstre s'était retourné vers elle, et allait surement attaquer à tout moment.

La jeune femme soupira. Ca allait encore être drole... Elle pensa à son combat avec Dante. Non. Ce gros poisson n'était rien. Qu'une friture d'eau de mer. Un futur poisson pané. Et encore, allez savoir s'il était comestible. Moche vivant, moche mort.

L'hideux poisson chargea la petite sirène. Qu'il était gros (et vraiment laid...). Vanille bougea rapidemment, nageant avec précision. Elle passa en dessous du monstre aquatique et se posta derrière lui. Il eut un peu de mal à se retourner, et la sirène en profita. Il fallait tout de même faire attention: ne pas blesser trop gravement Reyka. Elle prendrait peut-être un ou deux coups. Tant pis pour elle. Dans les batailles, il y avait toujours des blessés. Elle qui adorait se battre, elle devait bien savoir ça.

Vanille créa de l'autre côté du poisson un tourbillon. Il devait alors se battre sur deux fronts, partager ses forces, et donc ne pourrait pas se concentrer totalement sur la petite sirène. Celui la, pas de discussion possible: il fallait soit l'assommer très très violement, soit le tuer. Pas question de risquer de se faire attaquer. Elle déroula sa chaine et envoya les deux piques sur sa tête. Le sang coula énormement. Le gros poisson s'en fichait, mais ceci arracha un immence sourire à la sirène. Du sang. Parfait. Elle rassembla magiquement le sang du poisson, et créa une lance. Elle l'envoya magiquement, mettant toute sa force (magique, évidemment) et l'arme sanguinaire littéralement se planta dans le crane du monstre. Des hurlements poissoniers se firent entendre. Le sang coulait encore et toujours. Elle créa au fur et à mesure des piques de son sang et les enfonca toujours dans le corp du poisson. Il finit par ceder, et tomba doucement.

Reyka: débrouille toi. Vanille n'avait pas envie de toucher cette chose. Elle s'approcha tout de même du cadavre (pas tout a fait cadavre, il bougeait encore en légers spasmes)

-Reyka?

Pendant un instant, rien ne bougea puis la lamproie gigantesque se mit à briller de l’intérieur. L’eau sortait à gros bouillon de son énorme gueule, et un trou carbonisé apparut sur son flanc droit. Reyka en sortit, apparemment en pleine forme et pas peu fière d’elle-même. Ses mains ardentes firent bouillir l’eau alentour jusqu’à ce qu’elles reprennent leur température normale. Elle prit ensuite une pose conquérante et brandit devant les yeux de Vanille deux doigts en forme de « V ».

-Héhé ! Je sais, je suis la meilleure, commença-t-elle en se pavanant. Nulle besoin de me remercier jeune apprentie. Il n’y a pas de honte à être terrorisé par cette grosse bête.

Reyka haussa soudain un sourcil en croisant le regard de Vanille et jeta un coup d’œil au poisson mort. Elle vit alors avec stupeur que le poisson était gravement blessé au crâne et en déduisit que finalement, c’était sans doute Vanille qui l’avait tué avant elle.

-Quoi… Tu l’as tué avant moi ? Demanda-t-elle penaude. Ah… Bon ben, c’est cool. On continue.

Voila qui renseignait Vanille. Ce n’était absolument pas un test. Reyka s’était délibérément laissée engloutir par le monstre pour pouvoir le tuer de l’intérieur. Il faut croire que Vanille avait été un peu plus rapide. La sirène brune agréablement surprise, sortit donc sa hallebarde et commença à découper la lanterne du poisson pour éclairer leur chemin.

-Au fait, vu qu’il bougeait encore, il compte pour moi, fit-elle avec un grand sourire.

Reyka lança ensuite un coup d’œil à la lanterne qu’elle tenait dans la main et se tourna gravement vers la sirène rousse.

-Oui, je sais que je t’ai dit que c’était dangereux de faire de la lumière, mais j’en ai marre de rien voir. « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ».

Sur cette citation, elle s’élança de nouveau dans les profondeurs sous-marines, mais cette fois la lanterne du poisson abyssale les éclairait. Ca ne servait pas à grand-chose pourtant. On ne voyait ni les parois de la fosse ni le fond. Le voyage se poursuivit pourtant sans nouvelles rencontres. Reyka imposait parfois des pauses pour que leurs corps s’habituent aux changements de pression violents que les deux jeunes femmes étaient en train de s’imposer. C’était nécessaire pour ne pas être atteins du mal des profondeurs… même pour une sirène. La narcose entrainait de graves troubles du comportement et Reyka n’avait pas envie de se retrouver avec un Vanille complètement bourrée. En d’autres circonstances, ça pourrait être drôle, mais là, la situation ne s’y prêtait guère.

Outre le fait que le voyage fut ralenti par ces pauses, les sirènes virent finalement une lueur tout en bas. Reyka qui ne semblait toujours pas avoir retenue la leçon, s’avança sans la moindre hésitation. Finalement, la lueur était en fait « les » lueurs et elles étaient juste en dessous. En se rapprochant les sirènes purent voir une dizaine de colonnes semblable à des stalagmites dont le bout était phosphorescent. Elles étaient finalement arrivées au fond de la faille.
Au milieu des colonnes naturelles, une grande dalle de granit rond recouvrait ce qui ressemblait à l’ouverture d’un tunnel. Elle semblait finement sculptée et on pouvait apercevoir des créatures aquatiques stylisées sur sa face. Comme par miracle, la dalle était préservée de tout dépôt sédimentaire.

-Seule une sirène peut ouvrir la porte du Cœur de l’Océan, informa Reyka. Chante pour elle et elle te laissera passer.

C’était la première épreuve. Un apéritif par rapport à ce qui allait suivre mais c’était déjà très sélectif quant aux personnes qui pouvaient accéder au Cœur de l’Océan. Il fallait chanter, et pas comme une casserole s’il vous plait.

Vanille ne répondit rien à Reyka, se contentant de sourire en haussant les épaules. Elle savait ce qu'elle avait fait, n'en tirait pas une grande fièrté, seulement une satisfaction personnelle du à l'aboutissement de son travail... La pression devait commencer à être forte pour qu'elle pense se genre de chose... Vanille était contente d'avoir abattu le gros poisson. Reyka avait du aider aussi. C'était un travail d'équipe. La sirène brune prit la lanterne du poisson. Vanille haussa ses petits sourcils roux. Elle n'avait pas dit qu'il ne fallait pas de lumière? Reyka dit qu'elle préférait tout de même, en ayant marre de l'obscurité. Mais de toute manière, ca ne changeait pas grand chose.

Puis elles continuèrent leur chemin. Peu à peu une douce lumière apparut. Reyka fonca, sans réfléchir. Bon... Peut-être savait-elle ce qu'elle faisait. Peut-être pas. Vanille vit avec un certain emerveillement l'endroit dans lequel elles étaient. De longues colonnes, partout, avec des bouts phosphorecents. Magnifique. Et l'espèce de dalle ou milieu.. Magique à tout les coups. Ou alors, tout les dépots de l'océan l'évitait comme par hasard. Restons sur l'hypothèse de la magie.

Reyka confirma d'ailleurs cette idée. Elle lui dit qu'elle devait chanter pour que la porte s'ouvre, pour entrer dans le Coeur de l'Océan. Elle précisa d'ailleurs que seule une sirène pouvait passer. Vanille sourit. Chanter. Voilà qui n'était pas trop compliqué, ou du moins, pas trop fatiguant.

Elle s'approcha un petit peu plus de cette porte. Mais pas trop... Elle ne se décolla que d'un mètre de Reyka. Elle ne voulait pas trop s'approcher. Sait-on jamais, il pouvait y avoir quelques pièges pour éloigner les intrus, les êtres non sirènes.... comme les détritus de l'océan.

Chanter. Il fallait chanter. Chanter quoi? Vanille chercha dans sa tête, faisant une grande séléction puis réduisant la liste au fur et à mesure. Son choix s'arreta sur un chant qu'elle trouvait magnifique, quelque peu mélancolique, sentimental. Ce n'était pas ce qu'elle chantait le plus, comme style de chanson, mais restait malgré son caractère délirant ses préférés. Ils étaient si beaux, ses chants en mineurs...

Vanille commenca à chanter de sa belle voix clair, et aigue. Elle pouvait descendre plutot bas, et montrer vraiment très haut. C'était une soprano. Le chant s'appelait Lacrimosa.

Kurayami no naka de mutsumiau
Zetsubou to mirai wo
Kanashimi wo abaku tsukiakari
Tsumetaku terashiteta

Kimi no kureta himitsu wo shirube ni
Aoi yoru no shizukesa wo iku

Lacrimosa
Tooku kudakete kieta
Mabushii sekai wo mou ichido aishitai
Hitomi no naka ni yume wo kakushite
Yogoreta kokoro ni
Namida ga ochite kuru made

Les notes s'élévèrent avec douceur dans l'eau. Et élégance. Vanille chantait vraiment très bien, à défaut de ne pas connaitre tout les recoins de l'océan, le nom de toutes les villes importantes... Vanille ne savait pas vraiment en quel langue elle chantait, mais elle adorait.. C'était si beau, mélodieux. Tout devint lumineux, en bas. D'abord doucement, puis de plus en plus intensément.

Lacrimosa
Koko ni umarete ochita
Chinureta sekai wo osorezu ni aishitai
Yurusareru yori yurushi shinjite
Yogoreta chijou de
Namida no hibi wo kazoete

La porte s'ouvrait... Vanille s'en rapprocha, interrogeant Reyka du regard, continuant toujours à chanter. Elle voulait entre, mais attendait otut de même l'autre sirène.

[HRP: chanson, Lacrimosa, Kalafina]

Reyka battait la mesure avec son doigt et commença un petit déhanchée qui n’allait absolument pas avec le ton plutôt mélancolique du chant. *Toutoudoum ! Toum toum !* Sans grande surprise la porte s’illumina et commença à s’ouvrir sous l’effet du chant de Vanille. Lorsqu’elle fut totalement ouverte, Reyka rendit son regard à la sirène et lui fit signe qu’elle pouvait s’arrêter de chanter si elle voulait. De toute façon, la porte ne se refermerait pas tant qu’elles ne seront pas ressorties. Mais avant de rentrer, Reyka avait encore quelques recommandations à faire à la jeune sirène.

-Tu entres maintenant dans le Cœur de l’Océan, dit-elle en articulant bien le dernier mot. C’est un sanctuaire, pas une succession d’épreuves toutes plus mortelles les unes que les autres qui te tomberont dessus comme la misère sur le monde. Tu es ici chez toi, en plein cœur de la magie qui ta crée et qui t’aime autant que tu devrais l’aimer. Elle agira donc pour que tu sois heureuse ou que tu sortes d’ici en étant grandit. C’est pour cette raison que j’ai insisté sur ton lien avec l’océan. Tu dois te rendre compte que tu es à tout moment bercé par son amour. C’est très important.

Reyka devait être sûr que Vanille ne soit pas en permanence sur ses gardes ou qu’elle appréhende ce qu’elle allait voir avec un œil critique et un esprit aiguisé. Elle devait être naturelle, débarrassée de toute méfiance et sentir que l’Océan allait sonder son cœur et non ses actes. Pas de course à la mort ou d’affrontement avec des monstres marins pour prouver sa valeur. Le Cœur n’avait pas besoin de cela pour juger la jeune sirène.
Par contre, Reyka espérait que Vanille n’aurait pas la bonne idée d’analyser sa phrase : « Elle agira donc pour que tu sois heureuse ou que tu sortes d’ici en étant grandit ». En gros, soit l’Océan la jugeait en paix avec elle-même et symbiose avec les eaux, soit elle décidait de l’absorber en elle pour qu’elle soit définitivement heureuse... En d’autre terme, il n’hésiterait pas à la tuer…
Bien entendu, Reyka ne pouvait pas dire cela à Vanille sinon elle échouerait forcement sous la pression du stress quant à une mort qui peut surgir à tout moment sans qu’elle ne puisse rien faire contre ça. Elle-même en avait voulu longtemps à son guide de lui avoir menti au sujet du danger que représentait la visite dans le Cœur de l’Océan… Mais de son côté, Reyka n’avait pas menti. Elle avait simplement masquée la vérité.

La « gardienne des armées » s’assura que Vanille ait bien compris avant de s’enfoncer dans le tunnel qui était tout juste assez gros pour que des sirènes puissent s’y mouvoir à leur aise. Les parois émettaient une lueur fluorescente qui éclairaient parfaitement les lieux et qui changeait drastiquement de l’obscurité des abysses. A peine fut-elles entré que les deux sirènes semblaient avoir plus chaud. C’était agréable… Comme la chaleur du soleil sur la peau, ou bien… plutôt comme une chaleur intérieure, comme lorsqu’on apprend une bonne nouvelle. Dans ce tunnel, les sirènes se sentaient bien. Les soucis s’envolaient et le bonheur était omniprésent ; comme des enfants insouciants pour qui seul l’amour de ses parents compte. C’était la même sensation que Reyka et Vanille ressentait, sans pour autant être complètement pompette comme si elles étaient bourrées.

-Ne lutte pas, fit Reyka d’une voix qui tentait d’être sérieuse mais qui était totalement déformée par le sourire béat qui éclairait son visage.

Des voix commencèrent alors à raisonner dans les oreilles des sirènes. Elles étaient chantantes et douces. On ne pouvait pas savoir ce qu’elle disait, mais instinctivement, on aurait mit sa main à couper que ce n’était que des paroles de réconfort et d’amour. Les sensations perdurèrent pendant toute la traversée du tunnel puis s’estompèrent progressivement alors que les sirènes débouchaient sur une pièce d’un blanc immaculée. Reyka se tourna alors vers Vanille avec un petit sourire, vestige de ce qui s’était passé, et entreprit de lui expliquer brièvement :

-Ca, c’était le « bienvenue », annonça-t-elle. Maintenant, il faut se présenter. C’est une question de politesse, même si notre Mer nous connait toutes. – Elle pointa alors le mur en face – Trouve ta marque. Et annonce-toi.

Sur le mur que Reyka avait indiquée, des centaines, voir des milliers de traces de main étaient moulées dans la pierre. Il y en avait de toutes sorte ; grandes, petites, fines, trapues et plus rarement, avec six doigts ou moins, ou encore avec des malformations. Tout le monde pouvait se présenter au Cœur de l’Océan. Reyka n’eut pas besoin de chercher longtemps avant de trouver la sienne car elle se rappelait vaguement de son emplacement. Elle fut donc la première à poser sa main dont la forme était parfaitement adaptée à la trace.

-Je suis Reyka Rehelion, annonça-t-elle avec une douceur exemplaire. Gardienne des armées, détentrice de la perle ardente. Ton enfant avant tout.

La dernière phrase n’était pas obligatoire. Ici, tout le monde faisait comme il le sentait car il n’y avait plus de pudeur en famille. Il n’y avait aucun sens à avoir de la retenue avec une entité qui vous a crée et qui connait chaque recoins de votre cœur. Reyka espérait réellement que Vanille avait bien compris ce concept et qu’elle s’habitue très rapidement à la chose. Pas que ça pouvait la mettre en danger, mais c’était toujours désagréable d’être sermonné par son parent le plus divin.
D’ailleurs, comment s’en sortait-elle dans la recherche de la marque qui lui allait le mieux ? Reyka avait mis une petite heure avant de trouver la sienne dans l’amas de traces qui devait bien s’étaler sur des dizaines de mètres carré. Voyons si elle allait faire mieux…

La sirène rousse arreta de chanter. Ca faisait du bien tout de même. La voix après un effort était reposée. C'était...spéciale, comme sensation. Mais très agréable.

Vanille écouta avec attention les paroles de Reyka, mais derrière le dos, légérement penchée en avant. Elle en tira une conclusion qui la ravie: elle pouvait donc être elle-même, comme d'habitude et ne pas se forcer à être attentive à son environnement... La petite sirène était quelqu'un de très spontanée, très lunatique, tête en l'air, distrete... Elle preferait de loin rester naturelle que de se forcer à être autre. Et c'est ce que Reyka lui avait dit de faire.

Et que ressentir d'autre que la paix, l'amour, être joyeux dans l'océan. Ce n'était que sérénité. Vanille n'allait pas tout le temps dans l'eau, ces moments étaient d'autant plus priviligiés. Elle profitait de chaque instant, de chaque goutte d'eau.

Vanille s'enfonca dans le tunnel avec un grand sourire. L'eau parrassait plus chaude et c'était agréable. Le bonheur montait en elle pour des raisons inconnues, mais elle l'acueillit sans soucis. Son sourire en redoubla. Reyka lui dit alors de ne pas lutter. Mais c'était trop tard, elle s'était déjà laissé faire. Pourquoi aurait-elle lutter? L'Océan était leur parent. Un parent exigeant, donnant de l'amour à toutes ses sirènes et tous ses ondins sans retenu.

Des voix retentirent alors. Très mélodieuses, douces, rassurantes... Incomprehensible, aussi. Mais Vanille n'écoutait pas les paroles, plutot les intentions qu'elle dégageait. Reyka lui annonca que c'était le bienvenue.

Ensuite, Reyka lui dit qu'elle devait se présenter en posant sa main sur le mur... Elle devait trouver sa propre empreintes parmi toutes les autres. Ca allait être amusant, ça. L'aute sirène trouva vite, question d'habitude.. Après l'avoir cherché pendant un certain temps, on devait s'en souvenir.

La sirène s'approcha vivement du mur, observant les différentes formes de mains qui s'y trouvait. Il y en avait vraiment tout ce qui était possible... Vanille observa le mur pendant plusieurs dizaines de minutes, sans bouger, avec un sourire aux lèvres. Elle était patiente, et s'imaginait les personnes au bout de ses empreintes...Puis elle vit une empreinte qui retint son attention. La main avait l'air fine, avec des doigts longs. L'empreinte était assez étrange au bout des doigts. Oui... Parce que la petite sirène a toujours eu les ongles très longs.

Elle posa sa main dessus avec un grand sourire. Sa main et la forme sur le mur s'emboitait parfaitement, ongles comprit. C'était tout bonnement étonnant! Quel surprise agréable. Maintenant, elle devait se présenter, comme elle voulait. Elle oublia totalement ce qu'avais dit Reyka. Elle voulait se présenter à sa façon.

Toujours souriante, rayonnante, elle dit avec entrain, sans être agressive, plutot douce, même:

-Je suis Vanille Déliana.

C'était déjà la première chose à dire, en toute logique. Sans plus réfléchir, laissant parler son coeur plutot que son esprit, écoutant ses émotions, elle continua:

-Une de tes filles qui espère pouvoir en faire plus pour toi...

C'est ce qu'elle voulait... Sinon, elle ne serait pas là. Fusionner avec sa pierre ne signifiait pas qu'avoir plus de pouvoirs... Surtout, il permettait de mieux comprendre l'Océan, le ressentir... Même l'appeller parfois, communiquer avec lui à un degré plus important. C'était magnifique! La sirène avait toujours son grand sourire dévoilant ses dents blanches.

Parfait ! Vanille n’avait pas bêtement répété ce qu’elle avait dit. Elle faisait à sa façon et c’est ça qui comptait. Dés qu’elle eut fini de se présenter, un léger courant d’eau caressait son visage de poupée. Il y eut ensuite un craquement et l’immense mur couvert de traces de main pivota sur ses gonds. Les deux sirène passèrent donc l’entrée et se retrouvèrent dans ce qui ressemblait à un labyrinthe. Tout était rond ; des pièces en passant par les couloirs qui les reliaient. Les murs étaient légèrement rosés et avaient la même composition que le corail. Il y avait des ouvertures partout, dans toutes les directions ; le labyrinthe semblait s’étendre à l’infinie dans cette cathédrale en trois dimensions.

-Bon, maintenant que nous nous sommes présentées, commença Reyka. Nous allons pouvoir parler avec l’Océan. Mais tu dois bien te douter qu’une entité aussi omnipotente ne se réduit pas à nous parler à travers nos sens si restreint que sont l’ouïe et la vue. Nous allons donc devoir choisir un avatar qui est sensé représenter ses volontés. Tu vas devoir choisir parmi des personnalités et t’annoncer à celle avec qui tu veux t’entretenir. Attention ! Ce n’est pas forcément celle que tu trouves la plus gentil. Il faut simplement quelqu’un avec qui tu pourrais parler le plus facilement possible. La suite dépendra beaucoup de la sagesse de ton choix.

Reyka s’assura que Vanille avait bien saisi ce qu’elle voulait d’elle puis elle embrassa le labyrinthe de son regard brun. Elle mit ensuite les mains sur ses oreilles et fit un sourire à la petite rousse en lui conseilla vivement de faire comme elle. Lorsqu’elle s’exécuta, Reyka prit instinctivement une grande inspiration et parla un peu plus fort que lorsqu’elle s’adressait à sa jeune compagne, comme si elle invectivait quelqu’un qui se trouvait un peu plus loin dans le labyrinthe.

-Océan ?

-OUI…

La réponse n’avait pas été criée. On aurait simplement dit que des milliers de gens avaient tous répondu en même temps. Soudain, au centre de chaque millier de pièces qui composait le labyrinthe, des êtres apparurent. Il y en avait une par pièce. Des femmes, des hommes, des vieux, des jeunes, des enfants. Il y avait même d’autres races ou encore des animaux qui ne semblaient pas gêné par leur immersion.

-Nous voulons te parler, enchaina Reyka sans enlever les mains de ses oreilles.

La réponse fut immédiate et beaucoup plus brouillon. Il y avait des « Bien sûr », « Approche mon enfant », « Je t’écoute », « Viens ». Toutes les réponses avaient été dites en même temps dans un brouhaha presque incompréhensible, mais qui s’arrêta aussi rapidement qu’il était venu. Toutes les réponses avaient le même fond mais la façon de le dire était différente. C’est cela que Reyka voulait montrer à Vanille. Tous les avatars présents, transmettaient la même idée, mais les circonvolutions, les ambigüités et l’imprécision du langage faisait qu’il y avait des milliers de façon différente d’exprimer quelque chose, avec plus ou moins de succès. C’était cela que Vanille devait choisir. Elle devait trouver l’avatar avec lequel elle était le plus en symbiose dans la discussion. Aucune des paroles de l’Océan ne devait être mal interprétée ou sujette à confusion, et vice-versa, car l’Océan comprenait ce que comprenait son avatar, même si dans l’absolu, il avait des moyens beaucoup plus efficaces de sonder la petite sirène rousse.

-Tu peux leur parler en n’en désignant qu’un seul si tu ne veux pas qu’ils répondent tous en même, l’informa Reyka. Tu peux leur parler autant que tu veux mais n’entre pas dans le vif du sujet tant que tu n’es pas sûre d’avoir choisi le bon avatar.

Pendant ce temps, tous les avatars étaient tournés vers Vanille. Ils avaient tous des expressions différentes et semblaient réellement emprunt d’un caractère propre et unique. Reyka savait que ce qu’allait devoir faire sa protégée était assez difficile, car il est très simple de voir avec qui on a des affinités ou qui on n’aime pas ; mais savoir avec qui la discussion sera la plus fluide ? Aucun exercice, ni expérience ne pouvait nous entrainer à cela.

Spoiler:

Vanille suivit les instructions de Reyka, en mit ses oreilles sur sa tête. Bonne décision, d'ailleurs. C'était assez impressionant d'entendre l'Océan parler. Ce n'était pas un hurlement, mais...comme si des milliers de personnes avaient répondu. C'était donc quand même un peu fort...

Bon... Elle devait donc choisir une personne qui representerai l'Océan. Comme l'avait dit Reyka, il y avait des façons diverses et très variés pour dire la même chose. Il fallait donc trouver une personne avec qui elle pourrait converser agréablement. Quelqu'un qui lui plairait. La petite sirène rigomaot interieurement quand Reyka lui dit de ne pas prendre la personne qui avait l'air la plus gentille. Vanille ne fonctionnait pas comme ça. Elle jugeait plus sur le style, la façon de parler que l'apparence brute. Oui, c'était toujour splus agréable de parler avec ceux qu'on trouvait beau, mais pas forcement plus constructif, et l'entente n'en était pas meilleur.

Les espèces de pièces du labyrhinte était maintenant occupé par une personne dans chaque. Il y avait vraiment de tout. Hommes, femmes, jeunes, vieux, et des êtres de toute race. Aucun n'avait l'air d'avoir de problème pour respirer sous l'eau. En même temps, c'était des avatars de l'Océan, des representations. Tous étaient tourné vers elle. Les personnes normales auraient trouvé cela génant, ou aurait ressentit une toute autre émotion dans ce style, mais Vanille ... n'était décidemment pas normale.

Elle était légérement... anxieuse, au fin fond d'elle. Une petite appréhension. On a toujours peur de se faire gronder par son père ou sa mère, même quand on est un enfant sage. Peur de décevoir. Mais la sirène ne se rendait même pas compte de ses émotions. Elle voulait trouver l'avatar qui lui conviendrait.

Avec un sourire, elle entra avec élégance dans le labyrhninte, se mouvant lentement. Dans la première pièce se tennait un jeune homme, style aristocrate qui la salua avec un "Bien le bonjour, gente demoiselle*. Elle fit un leger signe de tête, mais ce n'était pas avec ce genre de bonhomme qu'elle pourrait parler aisément. Trop de différence psycologique. Ensuite, une vielle dame genre sorcière, qui faisait un peu peur. Non plus...

Elle discuta, echangeant des banalités avec pas mal d'avatars. Mais aucun ne lui convenait pour le moment. Certains étaient très originaux, et étaient compatibles, mais pas pour des discussions trop sérieuses... Au bout d'une demi heure environ, elle tomba face à face avec une jeune fille.

Spoiler:

Elle était fine, avec des cheveux roses. Vanille aimait beaucoup sa façon de s'habiller. Elle s'approcha un peu d'elle.

-Salut.

C'était une entrée en matière courante, accueillante, simple. Dite avec un grand sourire. C'était déjà bien. La sirène se rapprocha davantage, se postant devant elle.

-Salut. Comment ca va?

-Super, et toi?

-Idem.

Pas de mot trop compliqué, pas de grande phrase pseudo-philosophique pour exprimer des choses simples... Elle était claire, précise,gentille, simple,agréable à écouter (sa voix n'était pas stridente). Si elle avait rencontré ce genre de fille quelque part, c'était une personne à classer dans les joviales, serviables, qui aime s'amuser. Le genre un peu timide et effacé, mais qui pouvait se lacher quelque fois, sous l'influence des autres. Avec de l'humour.

Vanille s'arreta ici. Elle avait moins discuté avec celle-là qu'avec d'autres, mais elle avait un bon sentiment.

Reyka observa avec attention la personne que Vanille allait choisir. Soudain, son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu'elle s'intéressa à un avatar qu'elle connaissait bien. En effet, c'était celui-là même qui l'avait autorisé à fusionner avec sa perle. C'était tout bonnement incroyable que la petite sirène rousse l'ait choisi aussi. Quoique ce n'était peut-être pas forcement pour les mêmes raisons. Certes, cet avatar était assez simple et joviale, comme elle, mais le petit plus qui avait plu à Reyka, c'était qu'elle avait une certaine timidité... une fragilité qui permettait à la sirène brune d'avoir l'impression de dominer son interlocutrice. Cela avait été une grave erreur car la frêle jeune fille au cheveux roses lui avait très vite rappelé à qui elle s'adressait réellement. L'apparence et les mots dépourvus de complexités étaient parfois trompeurs. C'est à l'Océan qu'on s'adressait, rien de moi que l'entité qui avait crée les sirènes et qui régissait leur environnement. Reyka ne vit donc pas où était le mal à avertir Vanille. Au pire, son conseil serait inutile, et au mieux, il l'aiderait un peu.

-N'oublie pas à qui tu parles, glissa-t-elle discrètement dans l'oreille de Vanille.

L'avatar se mit alors à fixer Reyka, comme s'il l'avait entendu et se mit à lui faire un timide sourire.

-Je te reconnais, toi, lui annonça-t-elle le plus simplement du monde. T'inquiètes pas. Pas besoin de faire un sans fautes pour pouvoir fusionner avec sa perle. Tu en es l'exemple vivant.

Reyka lui fit alors un sourire mal à l'aise et se posta à côté de Vanille sans souffler un seul mot. Elle avait compris le message. Elle ne devait plus intervenir dans la conversation tant qu'on ne lui demandait pas son avis. L'avatar reporta alors son attention vers Vanille et lui fit un petit clin d'œil rassurant.

-Bon alors, Vanille, commença-t-elle d'un ton détaché. Pas besoin de me dire pourquoi tu es là. Je sais que tu veux fusionner avec ta perle. Pourquoi pas ? C'est un peu de puissance que j'te donne et ça ne me dérange pas plus que ça. Je pourrais même te transformer en cachalot géant qui crache des supers lasers et lance des éclairs avec ses nageoires, mais j'ai besoin de savoir pourquoi je le ferais. C'est vrai... Hum... Pourquoi t'as besoin de fusionner avec ta perle ? Je sais que c'est plus pratique que de l'avoir en broche, car tu la paumes moins facilement, mais, à part ça ?

Apparemment, l'avatar semblait avoir finit de parler car elle se tut et ouvrit ses grands yeux pour encourager Vanille à se justifier. Elle avait un petit sourire figé, comme quelqu'un qui sait très bien que sa question n'était pas facile et qui semblait vouloir envoyer tous ses encouragements. Le sujet qu'abordait l'océan était plutôt sérieux et on voyait bien que ça gênait l'avatar qui aurait plutôt voulu parler de choses plus joyeuses. Pourtant, elle était bien obliger de retranscrire à sa façon, les pensées de l'Océan. Ce qui n'était pas une mince à faire.

Spoiler:

Reyka lui avait dit de ne pas oublier à qui elle s'adressait. Vanille ne l'avait absolument pas oublier. Comment le pouvait-elle? Elle avait été créée par l'Océan et nageait actuellement en lui. Il était présent partout. Elle avait juste choisit un avatar qui lui parraissait sympathique, avec qui elle pourrait parler sans quiproquo ou autre choses désagréables.

L'Océan parla alors, avec cette enveloppe. Elle parlait d'un ton assez détachée. Vanille sourit. C'était exactement ce qu'elle voulait. Pas de fausse émotion, parole clair, disant avec précision ce qu'elle pensait. C'était parfait. L'Océan avait dit savoir qu'elle voulait fusionner avec sa perle. Evidemment, il savait tout. Enfin, c'est du moins ce que pensait Vanille. Après etait-ce vrai? Pas totalement sûre, mais en tout cas, il devait surement lire le coeur... Qui sait, après tout...

Un leger sourire s'étira sur ses lèvres quand il dit pouvoir la transformer en cachalot géant muni de laser. Quel drole d'idée. Mais il devait être sérieux. L'avatar avait un sourire figé. C'était assez bizarre, mais cela ne génait en rien Vanille. Maintenant, elle voulait qu'elle réponde, qu'elle se justifie, surement. C'était une question assez complexe à répondre.

Pourquoi voulait-elle fusionner avec sa perle? L'Océan avait raison. Déjà, elle avait peur de la perdre, et une fois la fusion terminée, le problème était réglé. Mais pourquoi ne voulait-elle pas la perdre? Cette perle était un fragement de l'Océan. C'était avoir un lien avec lui. La sirène voulait se lien plus puissant. La plupart des Ondins étaient plutot timides, et restaient très souvent sous l'eau toute leur vie. Vanille, quant à elle, avait vécu la majeur partie de sa vie sur terre. Elle pourrait faire un lien entre les deux mondes au fur et à mesure, avec l'accord du Roi et de L'Océan, bien entendu. Elle avait pleins de projets dans sa tête. Mais comment répondre correctement à l'Océan. Elle ne réfléchit pas longtemps. Ce n'était pas dans sa nature: elle était spontanée.

- Pour le cachalot géant, non merci. Je suis très bien comme vous m'avez créée. J'en suis même ravi. Bref, passons. Je ne sais aucunemment si je suis prête à fusionner avec ma perle.

Vanille était quelque de franc. Elle n'aimait pas mentir.

- Reyka m'en a parlé. Et evidemment j'en ai envie. Etre plus proche de son créateur... C'est un désir normale, non? J'aimerai bien servir un peu plus, tout en restant totalement moi.

Que pouvait-elle dire d'autres? Elle ne trouvait rien à ajouter pour l'instant. Au moins, elle ne mentait pas. A quoi cela lui servirait-il? La franchise est quelque chose en or, plutot rare chez les gens actuellement...

Cela devrait être dur de retranscrire les paroles de l'Océan. Mais en tout cas, avec cet avatar, elle sentait les choses assez clairs. Elle se souvint alors de sa pensée sur le lien.

- Et j'aimerai renforcer mon lien avec l'océan globalement. Même quand je suis sur terre, bien sentir la présence...

L'avatar semblait réfléchir. En fait, il ne réfléchissait pas à ce qu'elle allait dire mais comment elle allait le formuler. La jeune fille aux cheveux roses leva donc légèrement le menton pour perdre son regard dans le vague, et finit par pousser un petit soupir. Reyka qui ne l'a quitta pas de yeux sentit que ce n'était pas bon signe. Lorsque les avatars s'arrêtent pour réfléchir, c'est que ce qu'ils ont à dire est difficilement exprimable par le caractère. Peut-être qu'un autre avatar ce serait mis à crier sur Vanille en l'engueulant comme du poisson pourri, mais pas la jeune fille en rose.

-Ce n'est pas de bonnes raisons que tu me donnes, dit l'avatar en fixant de nouveau Vanille avec une moue désolée. La fusion avec ta perle ne fera pas que te rapprocher de moi. Elle te donnera des pouvoirs qui seront assez puissants pour que tu influences mon petit monde aquatique. Dans ton peuple, fusionner avec sa perle est considéré comme un honneur et un accomplissement. Je ne peux pas t'offrir ce cadeau juste par ce que tu en as envie. Désolé...

L'Océan pouvait lire le cœur, mais ce n'était pas pour rien qu'il s'exprimait au travers d'un avatar et qu'il se donnait la peine de discuter avec Vanille. S'il savait déjà tout d'elle alors un simple « scan » de la sirène permettrait de savoir si elle est digne de fusionner avec sa perle. Malheureusement, ce n'est pas aussi simple que ça. Si un dieu pouvait prévoir les réactions de ses enfants ou connaître le fond de leur cœur, alors il n'y aurait aucun intérêt à veiller sur eux, à les tester, ou à les récompenser. C'est le libre arbitre qui fait que Vanille était un être à part entière et qu'on ne peut donc pas prévoir ses réactions.

-Tu disais vouloir te rapprocher de moi, se rappela l'avatar avec un sourire qui se remit à illuminer son visage. Ça, je peux le faire. C'est dans mes cordes. Pas besoin de fusionner avec ta perle...

-Ce n'est pas ce genre de « rapprochement » que Vanille attend, explosa finalement Reyka qui se retenait de parler depuis tout à l'heure. Elle veut pouvoir te servir.

La jeune fille au cheveux roses regarda Reyka avec un air étonné. On ne coupe pas l'Océan pendant qu'il parle. C'est... ça ne se fait pas. Elle fit ensuite une petite grimace gênée et secoua la tête d'un air las.

-Tu es toujours aussi terrifiée par la mort, Reyka, constata-t-elle avant de reporter son attention sur Vanille. Je t'ai créé pour avoir peur de mourir. Dis-toi que j'ai fais ça juste pour vous empêcher de vous suicider à chaque fois que vous avez un coup de blues. Heureusement que je l'ai fait, sinon, il n'y aurait plus beaucoup de sirènes, tu vois? Enfin bref, si je te le propose c'est que ce n'est pas aussi terrifiant que tu le crois et que je t'assures que tu seras plus proche de moi que tu ne le seras jamais.

La frêle jeune fille haussa les épaules en poussant un gros soupir. Elle connaissait déjà la réponse de Vanille, et là, elle devrait peut-être passer outre sa volonté et sa peur. Cela dépendait d'à quel point elle voulait se rapprocher de l'Océan. A moins qu'elle ne développe ce qu'elle entendait pas « servir », le sujet de la perle était définitivement classé. La franchise, c'est bien, mais ça ne suffit pas. Il faut autre chose derrière.

Vanille contempla l'avatar tout rose et Reyka à tour de rôle avec ce qu'elle appellait elle-même: "L'air de Poisson Rouge". Cet air consistant à ne faire que regarder autour de soi, avec ses grands yeux, une tête entre le neutre et le "rien à faire". La petite sirène rousse ne s'attendait absolument pas à ce que l'autre sirène intervienne. C'était assez innatendue, et Vanille n'avait rien pu faire. Reyka avait pris la parole, ou plutot hurler, à une vitesse hallucinante.

En tout cas, l'Océan n'était pas satisfait. Cela se voyait clairement sur le visage de l'avatar. Vanille, pourtant, ne se faisait absolument pas. La sirène n'était pas vraiment d'une nature stressée, ni craintive. Parfois, les tendances masochistes pouvaient même aider... Au moins, elle restait de marbre devant les menaces voilées. Enfin pas tout à fait de marbre... Elle retenait pour le moment les éclats de rire qui voulaient s'envoler dans les eaux...

-Je.....

Et les rires sortirent. Des petites notes de musique, aigues, clairement amusé (pour des raisons encore inconnues) par la situation. Elle se calma assez vite, respirant un bon coup de l'eau. Ca faisait du bien.

-Non. Merci, je reste comme ça. Je ne veux pas me rapprocher physiquement. Ca, je m'en fiche à un point royal.

Elle n'avait en effet aucune envie de devenir un horrible poisson, même un joli poisson, d'ailleurs. Ni se faire tuer par l'Océan pour qu'il la fonde en lui. Même pas en rêve.

-Et j'ai la tête d'une suicidare? Sinon, désolée de décevoir, je n'ai pas vraiment peur de la mort. J'ai juste envie de vivre.

Ce n'était absolument pas la peur de la mort qui la retenait sur terre. Pour preuve, son combat avec Dante ou elle avait bien failli y passer.... C'était son tigre adoré, Aimé, ses connaissances... et son envie de voyager, d'embeter gentillement son monde et pleins d'autres choses qui la faisait vivre. Et aussi le fait non négligeable qu'elle n'ai jamais eu le moindre coup de blues. Pas son genre, a la sirène hyperactive et joyeuse. Elle tenta de reprendre un peu son sérieux, et continua, avec tout de même un immence sourire

- Bon sang... C'est qu'il faut tout expliquer dans la vie...

C'était une pensée à haute voix. Certe. Pourquoi pas? Et l'Océan devait a peu près tout savoir, donc au pire... Bien sure, la sirène ne pensa même pas à cela... Vive la spontanité.

- Non. J'ai envie de fussioner avec ma perle. Déjà, si on me la donner, ce que je ne suis pas une incapable. Ensuite, je sais que je suis prete, en fait. Et il faut bien qu'on s'occupe des mers et des océans, non? Moi je suis là, j'ai beaucoup d'énergie à revendre et à utiliser

Kesmos serait là, il hocherait vivement la tête positivement.

-J'ai envie aussi de gagner en puissance. Oui, ce sont des envies. Le monde est rempli d'envies. C'est comme ça, c'est la vie. C'est dur à expliquer.

Elle soupira. Comment expliquer ce qu'elle voulait? C'était plutot complexe. Son esprit était un grand bazarre désorganisé, habituellement. Et cela n'avait pas changé. Sauf que d'habitude, elle s'y retrouvais. On va dire que c'était la faute de l'Océan. C'est lui qu'il la créée, après tout. Sur cette petite pensée ironique qu'elle ne croyait absolument pas, elle reprit encore une fois la parole:

- Je veux rester en haut. Sur la terre ferme. Tout en restant connecté avec l'Océan.... En fait... Si vous avez des questions... ce sera plus simple.

Vanille se retourna un peu vers Reyka pour lui faire un sourire. Histoire qu'elle se detende un peu...

Vanille n'était pas très réactive. Reyka l'avait remarqué et se demandait bien ce que pouvait penser la petite sirène rousse. « La gardienne de la guerre » était franchement agacée par cet avatar qui l'énervait au plus haut point, même si c'est lui qui l'a fait fusionner avec sa perle. Reyka entendit alors que l'on riait. Elle se tourna donc avec surprise vers Vanille et arqua son sourcil d'un air perplexe. Puis, ce fut autour de l'avatar de se mettre à rire pour une raison qui la dépassait totalement. Quoiqu'il en soit, étant visiblement la seule à ne pas avoir compris la blague, elle se renfrogna et commença à bouder.

L'avatar cessa progressivement de rire et écouta la réponse de Vanille. Celle-ci ne ne semblait absolument pas l'étonner. C'était tout naturel d'avoir envie de vivre, même si des fois, certaines sirènes s'accrochaient désespérément à la vie sans savoir que la mort était bien préférable à leur misérable existence. Tant pis...
La jeune fille aux cheveux roses hocha la tête d'un ravi en entendant Vanille se plaindre qu'il fallait tout expliquer. En effet, c'était exactement ce qu'elle voulait. Pourtant à mesure qu'elle parlait, le sourire de l'avatar s'effaçait de nouveau pour se tordre les lèvres d'un air gêné. De toute évidence, l'Océan n'était toujours pas satisfait de la réponse. Quant aux questions, elle ne pouvait pas posé celles qui étaient cruciales, car Vanille répondrait simplement ce que l'Océan veut entendre. Elle secoua donc la tête d'un air déçu, puis une idée sembla légèrement illuminer son air triste.

-Je crois que je m'y suis mal prise avec toi, Vanille Déliana, fit-elle avec un sourire. On va changer de méthode. Viens avec moi.

L'avatar entraina Vanille à sa suite, suivit par Reyka qui semblait avoir arrêté de bouder. Le labyrinthe se déforma sur leur passage comme si ce n'était que de la patte à modelée. D'ailleurs, il ne leur fallu que quelques mètres pour atteindre une ouverture qui se trouvait être l'entré de Cœur de l'Océan. Logiquement c'était impossible car il se trouvait bien plus loin, et en plus, elle n'avait pas prises la bonne direction, mais tout semblait possible dans cet univers modelé par l'Océan.
La grosse dalle était toujours ouverte et on pouvait apercevoir les grands stalagmites phosphorescents qui illuminaient les alentours. L'avatar se tenait à l'entrée, ne semblant pas vouloir mettre son nez dehors. Elle fit pourtant un geste vers Vanille pour l'inciter à la rejoindre.

-Ca, c'est ton tigre. Kesmos, je crois, fit-elle en pointant du doigt une bulle d'air en suspension. Il ne fallait pas dormir près de la mer.

En effet, c'était bien le tigre qui semblait à peine se réveiller et qui se demandait sans doute s'il n'était pas encore dans un rêve. Pourtant, il semblait s'agiter crescendo en s'apercevant qu'il était dans une bulle à peine plus grand que lui, au fin fond de l'océan. C'est alors que celle-ci s'illumina. Il ne fallut pas longtemps pour qu'une autre lueur apparaisse au loin. Une lumière qui grandissait dangereusement vite et qui se rapprochait de Kesmos.

-Si tu sors du Cœur de l'Océan, la porte se refermera derrière toi et ton chant ne pourra plus jamais l'ouvrir, l'informa l'avatar. Et si tu ne le fais pas, ton ami fera partie de moi. Au fait, je te conseille de ne pas parier sur le fait que c'est une illusion.

L'avatar ne souriait pas. Il ne semblait vraiment pas enchanté d'une situation dont il n'était que le messager. Bientôt, la lueur mobile arriverait sur Kesmos. On pouvait presque deviner les dents crochus du poisson lanterne derrière cette innocente lumière.

Vanille suivit l'avatar rose sans broncher. Changer de méthode. C'était ce qu'elle voulait. Elle regretta presque quand elle vit Kesmos, son Kesmos, son tigre à elle dans une bulle d'air. L'Océan avait osé aller le récuperer pour la tester? La sirène trouvait ça assez petit, plutot vicieux, et indigne de l'Océan. Elle ne réagit pas tout de suite. Une lumière s'avancait très rapidemment vers la bulle du tigre. Cette lumière, elle l'avait déjà vu, déjà combattu. Encore un de ses affreux poissons. Vanille se retourna vers l'avatar rose. Appellons la Rosie. Plus facile, plus pratique. Rosie, donc l'Océan. La sirène dit d'un air un peu blasé:

-Sérieusement... Vous pensiez à quoi en créant ça?

Il était surement dans un état depressif, ou alors des envies meurtrières l'avaient assilis. Mais absolument pas la poésie.

Bon... Peut-être maintenant fallait-il penser à sauver son brave minou. Le pauvre, il ne comprennait rien. Mais même à la distance ou elle était, la sirène voyait Kesmos raler. Elle devinait largement ses pensées. "C'est toujours comme ça que ca se termine" ou alors "C'est toujours sur moi que ca tombe".... Ou encore "Pourquoi moi?", "Pourquoi c'est moi qui prends à sa place?" Ce n'était pas vraiment le momet de tervigerser, cepandant. Qu'avait dit Rosie? Si elle sortait, elle ne pourrait plus venir, et si elle ne faisait rien, plus de minou. Le choix était alors des plus simples et des plus logiques. Elle allait intervenir de sa place actuelle. C'était dans ses moments là qu'elle avait une légére envie de "raser" l'océan... En effet... Pourquoi toujours son prendre à son pauvre tigre? Mais l'Océan était trop important pour faire ça... Il était comme un père. Et les pères parfois vous tapent sur le système, ce qui n'empeche pas de les aimés. Aimé. Non, il ne fallait surtout pas penser à lui. Ses pensées allaient divaguer.

Elle se concentra un moment, et l'eau devint légérement trouble, puis un tourbillon se forma entre la bulle et l'horrible poisson fort énervant. Ce changement soudain le destabilisa. Mettant en oeuvre à la fois le controle de l'air et celui de l'eau, Vanille fit venir la bubulle et Kesmos pret d'elle. C'était assez fastidieux, et lent, mais elle y arrivait. Le poisson, malheureusement pas si idiot que cela, finit par contourner le tourbillon. Tiens, elle aurait crut plus stupide. Comme quoi, il ne fallait pas juger un poisson sur sa lanterne (et une nouvelle expression, une!) Le gros poisson se propulsa alors violement contre le petit groupe. Vanille n'avait pas bougé d'un pouce, regardant la scène avec un visage neutre, mais les yeux amusés, et les bras croisés. N'ayant pas envie d'être prise au dépourvue, elle ferma les yeux quelques secondes, essayant de voir l'avenir proche et d'anticiper ce qu'allait faire l'attaquant.

Elle les rouvrit vivement et mis ses deux mains devant elle. Le courant devint alors très fort devant elle et entraina le monstre aquatique dans la direction opposé à son but. Elle allait utiliser de son énergie... Tant mieux, certains diront. Elle sera peut-être "normale". Mais il ne fait pas trop rever... Elle regarda alors Kesmos, toujours dans sa bulle.

-Je ne vais pas te remonter à la surface... Je risquerai de te tuer, ne gerant pas la pression. Je peux essayer si tu ve...

-NAN! Ca ira.... Enfin, si l'Océan daigne me remonter à la surface... VANILLE!

Cri de desespoire signifiant à tous les coups que le poisson revenait. La sirène leva les yeux. Tenace. N'ayant aucune envie qu'il vienne par ici, avec ses ongles et assez sauvagement, elle s'entailla la peau. (Pour l'Océan, revoir le caractère non suicidaire) Le sang se forma lentemment en pique. C'était amusant de controler le sang dans l'eau... Les impressions étaient différentes....

Quoiqu'il en soit, les piques de sang allèrent tout droit se planter dans la tête ou l'oeil, dur à dire à cette distance du poisson. Il partit avec des... cris? Hurlements? Dur à qualifier comme son. Le pauvre... Il devait souffrir. Le tigre (encore et toujours dans sa bulle) regardait le bras de la sirène.

-Je deteste quand tu fais ça.

- Bah... Ca ne me fait pas mal... Et il fallait bien que je te sauve?

En tout cas, elle n'avait pas bougé d'un centième de demi millimètre. La sirène soupira. A coup sur, Rosie/l'Océan n'allait toujours pas être content pour une raison x ou y. Il trouverait bien quelque chose à redire. C'était évident... Ou du moins, le contraire l'étonnerait vraiment.