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Miam Miam !

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Maïa relâcha la poulie et le rouleau s'abaissa pour dévoiler une banderole au-dessus de l’entrée de la cuisine. Fière de sa manœuvre, la Magicienne marqua une pose et descendit de son échelle pour rejoindre son amie Chuan. L’Orine avait fièrement flanqué ses poings sur ses hanches en levant la tête vers leur œuvre commune. En préparation aux célébrations, le binôme avait passé la matinée à confectionner une banderole en l’honneur du premier événement à la colocation de Juvaniel qui rassemblait principalement les Ambassadrices de l’Art. Une calligraphie à l’encre d’ébène illustrait élégamment la banderole, décorée par des symboles liés à la ville. Maïa, quant à elle, avait apporté sa touche en ensorcelant l’objet ; les symboles bougeaient juste assez pour attirer le regard et elle ondulait au rythme d’une brise artificielle.

« Waouh ! Ça rend très bien ainsi. Bien joué, Maïa. » Son sourire contrastait avec ses sourcils froncés. Un sentiment éphémère de fierté câlina l’Orine, avant d’être étouffé par des bourrasques de réflexion et d’analyse. Le perfectionnisme de Chuan s’éveillait et fouillait à la recherche de détails incorrects : chaque courbe irrégulière, chaque espace de vide qui lui paraissait déséquilibré. « Oh ! Tu as vu ? » Soudain, la vue d’une longue chevelure l’avait ramenée à la réalité. Chuan avait capté le regard de Moon qui entrait dans la cuisine, une Orine qu’elle ne connaissait pas aussi bien qu’elle l’aurait voulu. Heureusement, cette célébration était un premier effort pour y remédier. La sportive appréciait le tempérament dynamique de l’Orine, de quelques années sa cadette. « Quelle bonne idée tu as eue ! Je… ah, c’est pour nous ? » Un garçon venait de lui donner deux tabliers et se dirigeait vers les fourneaux, où plusieurs personnes s’activaient déjà. Chuan ne se formalisa pas du peu de formalités dont le garçon s’acquittait : rien n’aurait pu entâcher sa bonne humeur.

« Allez. On a du pain sur la planche, comme on dit à Caelum ! Pas vrai, Maïa ? » S’exclama-t-elle en lui passant un tablier. Mais au lieu de l’accompagner, celle-ci le lui rendit et fit mine de tirer l’autre de ses mains. « Attends ! C’est important… » commença-t-elle, l’air grave. « Je préfère celui avec les petits chats roses. » L’Orine entra dans son jeu et résista : « Eh ! Et le mot magique, alors ? » En guise de réponse, la Magicienne fit la moue. « Je vais bouder, voilà. » Les deux amies pouffèrent. « Bon d’accord, voilà tes petits chatons. » Elles se dirigèrent vers la cuisine en se souriant, conscientes du ridicule de leurs enfantillages. L’Orine appréciait ces moments d’innocence avec son amie. Ensemble, elles relâchaient la pression et entraient dans une bulle de douceur candide, sans la peur du jugement, même si cela donnait parfois lieu à des situations gênantes en public. La brune s’efforçait de les ignorer, comme ce regard confus que le garçon leur adressait.

Ce dernier leva les yeux au ciel, puis les dirigea vers le plan de travail le plus proche. Autour d'elles, deux fours chauffaient et des grandes marmites de riz étaient sur le feu, laissant échapper de fins nuages de fumée sur le côté des couvercles. Moon avait prévu de quoi nourrir la colocation entière, et ce n'était pas pour déplaire à Chuan, dont l'entraînement physique intense nécessitait d'ingérer beaucoup de calories quotidiennes. Elle s'empara d'un couteau et entreprit de trancher finement les légumes qu'on lui avait transmise, tout en donnant des directives à Maïa pour réussir sa tâche. D'autres jeunes derrière elle se penchèrent en avant pour voir l'Orine et profiter de ses conseils. Soudain, Moon surgit derrière elle et présenta une amie à elle que Chuan ne connaissait pas. Elle se joignit aux acclamations des cuisiniers puis se reconcentra sur sa tâche, non sans engloutir discrètement un morceau de carotte. D'un geste sûr et rapide, elle s'exécuta, fière d'avoir été au centre de l'attention un moment, et surtout impatiente de passer à l'activité suivante.

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