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 Apostolat | RP filé

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Sam 17 Aoû 2024, 14:49




" Comment se présente son état ? "

" Stable. Et c'est bien ça le problème. "

Combien de temps cette opération avait-elle duré ? Des semaines ? Plus d'un mois ? Diniel, clinicien confirmé, commençait à ressentir une étrange lassitude quant à cette patiente. Pourtant, tout ce qui auréolait autour d'elle devrait l'attirer comme un papillon vers la flamme. Même en temps normal, elle rayonnait d'une singulière aura, à la fois écrasante et lénifiante. Avec l'assistance des praticiens en poste, il avait pu mettre à contribution son savoir pour assurer l'équilibre des humeurs. Ainsi, il n'y eut plus aucun réveil soudain comme la dernière fois ; hélas elle demeurait tout autant en cette léthargie qui leur coûtait des ressources, du temps et des nerfs.

" Tenez, comme convenu, voici une conscription à adresser à l'officier. Sans sourciller, se détournant de l'Ange aux allures de Réprouvée, Diniel saisit la missive, cachetée du sceau de la Nith-Haiah. Si vous pensez ne pouvoir rien faire de plus, vous êtes libre de vous rendre aux Jardins de Jhēn. Le missionné adressa un ultime regard à la convalescente, malgré lui. Nul ne doit apprendre que Léto Sùlfr est ici. "

~~~

Enfin des vacances. Le soleil réduisait en cendres ses incertitudes, caressant sa peau sous l'apanage de la volupté. La brise balayait ses bienséances, l'emportant vers des horizons plus idylliques où le repos l'attendait. La clarté du Lac Bleu reflétait des blandices sans charme, engloutissant des mœurs aliénistes l'espace de quelques secondes, pour mieux ressurgir sur la berge. Enfin des vraies vacances… Plus ou moins bien sûr, puisqu'il devait tout de même transmettre cette fameuse lettre. Un moindre mal dans ce flot des possibilités. La vie était si belle quand elle vous accueillait ainsi à bras ouverts, chaude et maternelle. C'en était… par moments, perturbant.

Avant d'assurer de meilleurs experts pour la "prisonnière" d'Orhmior, les effluves gourmands d'une boulangerie avoisinante vint brouiller ses idées oblitérées. Il suivit naturellement cette tentation dont les atours vinrent resserrer ses mailles sur son estomac à l'agonie. Une première bouchée pour introduire ces congés durement glanés. Il entra ainsi dans cet antre chaleureusement nommé "Rappel du Délice."

" Bien le bonjour ! "

Une ravissante Ange dans la vingtaine lui présenta les spécialités du jour. Elle s'était adonnée aux coutumes culinaires des Magiciens, avec pour ambition de s'exporter davantage. Elle avait de l'ambition et elle en exaltait. Elle pourrait l'être encore plus, s'imaginait-il, avant de reprendre contenance et de jeter son dévolu sur des tartines agrémentés d'olives et de tomates. Des bouchées fugaces et extatiques, parfaites pour une matinée aussi prometteuse. Il paya ainsi son dû, effleurant par mégarde et sans s'excuser le poignet de la condamnée, puis reprit sa promenade estivale.

Nul ne doit apprendre que Léto Sùlfr est ici. Mais qu'en serait-il de l'alternative ? Existait-elle ou était-elle vouée à l'être ? Une surprenante bourrasque frappa l'avenue où il se trouvait. Si les femmes écrasaient leurs chapeaux sur leur crâne et les hommes maintenaient droit leurs vestons, lui, laissa filer avec une nonchalance éternelle cette lettre qui trahissait l'emprise de la Nith-Haiah sur une figure influente de leur époque.

Enfin des vacances…


547 mots ~
Orhmior -> Jardins de Jhēn

Je vous invite à reprendre le suivi ci-dessus si vous le désirez, pour suivre l'évolution de la propagation en un clin d'œil ♪



By Jil ♪
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Seiji Nao
~ Orine ~ Niveau I ~

~ Orine ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 270
◈ YinYanisé(e) le : 03/10/2022
◈ Âme(s) Soeur(s) : La poupée de Maman
Seiji Nao
Sam 24 Aoû 2024, 20:51





Les biceps en compote, Seiji laisse tomber son sac sur les pavés plus qu’il ne l’y dépose. La toile de jute s’étale contre la pierre en un fracas peu rassurant. Craignant d’avoir brisé son précieux chargement, il se jette sur le sol, s’écorchant les genoux. Par chance, à première vue, pas la moindre fissure ne cisaille les carreaux. Soulagé, il s’assoit au milieu de la rue, les fesses sur les chevilles. Son regard se perd dans les reflets mordorés de la faïence. Ramener ce tas de porcelaine vers l’ancienne grange n’est pas de tout repos : d’ailleurs, ce mot lui est presque devenu étranger. Voilà presque un mois qu’Asriel et lui s’attèlent à rénover la grange, et à faire un paradis de ses poutres pourries. Un projet de fin d’étude pour l’un, une tâche herculéenne pour l’autre : pour tous les deux, une façon d’apprendre à se connaître. Dans la poussière qui leur couvre les cheveux et leur blanchit les poumons, une complicité commence à naître. L’Hanatsu se passerait volontiers des courbatures qui, certains matins, l’empêchent de se lever, des ampoules qui lui meurtrissent les doigts, et des cernes que l’effort glisse sous ses yeux ; mais la joie de s’entendre enfin avec l’architecte en herbe vaut bien quelques sacrifices. Toutefois, son front se plisse d’inquiétude. La semaine d'avant, l'aîné de la famille, habitant aux Jardins de Jhēn, leur a rendu visite pour présenter son nouveau-né. Il lui semble que, depuis, l’Ange n’est plus tout à fait lui-même, et qu’il s’enferme plus tard que de raison dans son bureau, travaillant sur des plans qui ne verront sans doute jamais le jour.

Une petite claque sur les cuisses plus tard, le porteur se redresse. Son chargement à bout de bras, il reprend son chemin. Il ne lui faut que quelques minutes pour atteindre sa destination, minutes qui échauffent son sang comme s’il avait couru une heure entière. La respiration sifflante, il s’arrête sur le seuil, et se tamponne le front avec le bord de sa chemise. À la pensée des auréoles qui fleurissent certainement sous ses aisselles, il plisse le nez de dégoût. Heureusement, son hôte lui a prêté de vieux vêtements, jugeant que ses kimonos ne convenaient pas au chantier. Une attention touchante. Replaçant une mèche dans son chignon de fortune, Seiji relève enfin la tête.

« Mais… Qu’est-ce qui s’est passé ? »

Devant lui s’offre un paysage de désolation. Des cendres recouvrent le sol, éclaircies ça et là par des tâches de plâtre. Ici, il aperçoit une truelle et un marteau, dont le métal déformé semble leur faire un visage qui crie. Une poutre détachée de ses sœurs s’étend en travers de la pièce. Des gravats s’étendent d’un côté du rez-de-chaussée. Sur l’un des blocs de pierre, l’Orine reconnaît la peinture corail qu’ils ont passé une éternité à étaler, et qui, par un sursaut de son pinceau, avait manqué lui coûter la vue. Le lendemain, ils s’étaient rendus à la bibliothèque, et le blond lui avait montré des dessins de ce fabuleux animal dont il n’avait jamais entendu parler. Jusqu’à tard dans la nuit, ils avaient parlé de ses formes splendides, et s’étaient promis d’apprendre à nager ensemble, pour un jour le contempler sous les flots.

Un craquement lui parvient de l’étage. Horrifié, le violet tend ses mains vers la source du bruit, prêt à en découdre. La magie crachote au bout de ses doigts en étincelles d’argent.

« Oh, tu es là ! Formidable ! »

La tête d’Asriel sort du trou de la poutre déchue, à l’envers. Bientôt, il saute par l’ouverture, rejoignant l’adolescent qui, le cœur battant, bénit la faiblesse de ses pouvoirs.

« Tu as été attaqué ? »

Craintivement, il examine le corps de son hôte, le faisant tourner en tous sens. À sa grande surprise, il ne semble pas le moins du monde amoché.

« Pas du tout ! C’est moi qui ai fait ça. »

L’étudiant éclate d’un rire qui résonne entre les décombres. Tout sourire, il se passe les mains dans les cheveux. Sa décontraction le laisse bouche bée.

« Quoi ? Tu as détruit le mur ? »

« Oui. En fait, la pièce ne convenait pas. Regarde, j’ai dessiné un plan. »

Alors, au milieu du chaos, Seiji remarque des lignes dans les cendres. À ses yeux de novice, elles ne forment rien de précis. Cependant, le tracé n’a pas la régularité habituelle des schémas du blond. De voir leur travail ainsi malmené, la colère crispe ses poings.

« Mais c’était notre projet ! »

D’une voix où tremble l’indignation, le cri lui échappe. Son écho se répercute dans la grange à demi détruite. Le blond hausse les épaules.

« Il suffit de recommencer. »

Un instant, l’Hanatsu reste muet de surprise. Comment peut-il balayer ainsi le fruit de leurs efforts ? Leur amitié ne compte-t-elle pas davantage que ses caprices ? La rage cesse bientôt de gonfler ses veines, se muant en déception. Peut-être s’est-il trompé à son sujet ; peut-être aurait-il dû se fier à sa première impression.

« Ça compte si peu, pour toi ? »

Les dents serrées, il s’efforce de ravaler son chagrin. L’Ange ne prête pas une seconde attention à ses états d’âme. La passion danse dans son regard, le rendant aveugle au reste. Comme un maître d’orchestre, il tend les bras vers le centre de la salle, et trace des contours dans le vide.

« Ce n’est pas ça. Là, ce sera grandiose, tu vois ! Je pensais à un escalier central, avec des guirlandes de fleurs qui partiraient des quatre coins de la salle pour se rejoindre autour, et, avec un peu d’imagination, on pourrait même aller jusqu’à… »

Le violet n’écoute plus. Retranché dans ses désillusions, il contemple l’autre d’un air triste. La gaieté démente qui agite ses traits ne l’atteint pas. Quelque chose monte en lui, quelque chose qu’il n’aime pas.

« Oui, grandiose, vraiment… »

La voix d’Asriel n’est qu’un murmure, mais un souffle suffit. Les larmes aux yeux, Seiji lui envoie son poing dans la figure et s’enfuit à toutes jambes.

1 004 mots


Orhmior -> Jardins de Jhēn
Jardins de Jhēn -> Terres d'Iyora

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Min Shào
~ Orine ~ Niveau II ~

~ Orine ~ Niveau II ~
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◈ YinYanisé(e) le : 25/03/2022
◈ Âme(s) Soeur(s) : Elle m'attend quelque part.
Min Shào
Dim 25 Aoû 2024, 18:34



Apostolat
Suite d'Une question d'alchimie

 

Hmmm… c'est délicieux ! M'exclamai-je en cachant ma bouche pleine avec la manche de mon yukata.

Je m'efforçais de manger la pâtisserie sans abîmer mon rouge à lèvres, qui était l'élément-clé de mon rendez-vous galant avec mon Aisuru potentiel, Friedrich De La Bigne. Le Colonel était très occupé et nous n'arrivions à prendre du temps rien que tous les deux une fois toutes les deux semaines. Les autres fois, il nous arrivait de nous entraîner ensemble ou de manger avec sa famille. Pourtant, je faisais mon maximum pour que cela avance entre nous.

Nous avions failli nous embrasser après notre premier rendez-vous dans le château de sa famille, mais il voulait se montrer raisonnable. Je l'avais cru, mais depuis ce jour, il semblait s'éloigner de moi un peu plus à chaque moment passé ensemble, alors que je mettais à exécution toutes les tentatives de séduction dont j'avais connaissance. Finalement, je m'étais résolue à laisser la magie faire le travail à ma place : j'avais craqué pour un rouge à lèvres vendu par une marchande de Caelum qui était originaire d'Avalon. Elle me promettait que mon rouge à lèvres, en plus de prodiguer une belle couleur pêche, aurait des effets aphrodisiaques instantanés sur quiconque m'embrassait. Il m'avait coûté une fortune et chaque millimètre de matière qui se collait à la pâtisserie représentait une perte non-négligeable.
*Tout baser sur mes lèvres alors qu'on avait prévu de manger… j'avais peut-être pas bien réfléchi…* regrettais-je. *Mais je ne vais pas abandonner maintenant !* Je décidai de mettre mon plan à exécution.

Où est-ce que tu as acheté cette pâtisserie ? Je n'ai jamais rien mangé de tel.

Et en posant innocemment la question, je me glissai plus près du Magicien qui sirotait sa tasse de thé en faisant face à l'horizon, un champ vierge qu'il comptait acheter pour y bâtir sa ferme. Nous y imaginions déjà notre vie ensemble. Le pâturage se trouvait en contrebas de la colline que nous avions gravie. Il y offrirait le meilleur cadre de vie pour ses Gan-Dhi et prévoyait d'installer un jardin que je pourrais modifier selon mes envies, selon les codes des Orines. Mais plusieurs lunes auraient le temps de passer dans le ciel avant qu'il ne puisse officiellement l'acquérir. Et en attendant, on ne s'était toujours pas embrassés. Je mourais de frustration.

Hum… je suis allé à la même boulangerie que d'habitude à Caelum, le Sucre Bleu. Mais cette fois, Mina était accompagnée d'une voyageuse avec qui elle a confectionné des pâtisseries “fusion”, mêlant les coutumes Angéliques aux Magiciennes. Je crois que la sienne s'appelle le Rappel du Délice… regarde.

Il lissa le sac pour y laisser apparaître un nom qui combinait celui des deux boulangeries, avec les symboles de Caelum et des Jardins de Jhēn qui s'entremêlaient. Je saisis l'opportunité et fis mine de mal voir, m'approchant encore un peu plus. Mon genou se colla au sien et je posai mon bras derrière son dos, lui laissant une vue imprenable sur ma poitrine. Vulgaire, peut-être, certainement un peu facile, mais je commençais à désespérer. Je posai ma pâtisserie, un croissant au beurre fourré au sirop de camélia. J'écartai mes cheveux de ma main libre pour mieux voir et, surtout, dévoiler ma clavicule. Je posai ma main sur le sac pour mieux le déplier, laissant un doigt courir sur sa jambe.

C'est une très bonne idée ! C'est de la cuisine “fusion” ? Je ne me suis jamais intéressée à tout cela. C'était clairement une erreur de ma part. J'irai demain pour en offrir aux Orines du Nhòm de Caelum. Je te remercie de cette recommandation... tu as de bons goûts.

Je relevai la tête vers Friedrich et laissai mon regard se poser sur ses lèvres fines entourées par une barbe bien taillée. Je me demandais si ses poils piquaient. Je n'avais jamais embrassé d'homme barbu. *Mais il y a une première fois à tout…* Je laissai dévier ma main pour se poser complètement sur sa jambe. Une chaleur m'envahit instantanément. Je remontai mon regard vers ses prunelles, espérant y déceler une pointe de désir.

Mais ce que je découvris me terrorisa. L'homme écarquillait les yeux et sa bouche se déforma en une expression de dégoût. Il se recula et poussa un cri. Je répliquai et heurtai le panier de nos victuailles, qui tomba à la renverse. Le thé se déversa sur l'herbe. Le rouge me monta aux joues, non pas de honte mais de colère.


Mais qu'est-ce qui te prends ?! Il inspira un bon coup, haletant, avant de répondre.
Tu…tu…t…
Je…je quoi ?! Quoi encore ? T'as toujours une excuse pour t'éloigner de moi. Tu sais quoi ? J'en ai marre.
Attends !

Je m'étais levée, prenant mon croissant au vol, et commençais déjà à m'éloigner, les larmes aux yeux. Il semblait déterminé à me faire attendre jusqu'à la prochaine Ère. Je n'avais pas ce temps-là. J'étais même prête à repartir à Hava, où ma famille de Lyrienns me manquait terriblement. J'allais exploser. Le Magicien me retint. Quand je me tournai vers lui, il évita mon regard et se campa devant les arbres.

Ça n'a rien à voir, chaton… tu… as… des pustules sur le visage. Des gros boutons blancs. Je crois que tu es malade. Puis, son regard s'arrêta sur mon bras et, soudain, il lâcha prise et se recula encore. Aaaah ! Tu en as partout !

Je me figeai et regardai mon bras. Il n'avait rien à part quelques cicatrices dues à mes derniers entraînements au bâton. C'était quoi, son problème ? Ce qu'il disait n'avait aucun sens. Est-ce qu'il voulait me faire croire qu'il était fou ? Vraiment, c'était la pire façon de me mettre un vent. Quel lâche.

T'es vraiment timbré, ma parole. Aies un peu le courage de le dire : je suis moche et tu ne veux pas de moi. C'est bon, j'ai compris.

Il balbutia quelque chose et voulut me retenir encore, mais il semblait trop dégoûté par ma peau pour oser me toucher. Je me retournai et repartis vers la route où nos chevaux nous attendaient. J'embarquerais sûrement les deux, pour le laisser le loisir de contempler ses choix de vie en rentrant à pied. Je ne me retournai pas et gardai une démarche sûre. Je masquais mon désespoir : je ne lui offrirais pas cette satisfaction. Pour moi, c'était fini.

Mots : 1161
Orhmior -> Jardins de Jhēn
Jardins de Jhēn -> Terres d'Iyora et -> Caelum
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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
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◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Dim 25 Aoû 2024, 21:45

Apostolat | RP filé 1647
Apostolat
Astriid




À Caelum

« Et elle avait des pustules partout ! Le visage, les bras, tout blancs et gonflés, pu-ru-lents ! » Astriid hocha la tête et posa une main compréhensive sur l'épaule du colonel De La Bigne. Lorsque ce client avait débarqué quelques minutes plus tôt dans sa boutique, c'était dans un état si affolé que les abeilles avaient décollé du chignon artisanal de l'Ygdraë et déguerpi plus vite que leur ombre jusqu'à leur ruche. Face à ce vent de panique, l'Ygdraë avait décidé de calmer les choses avant d'entamer sa vente. Aidée de sa magie, elle avait tâché d'apaiser les émotions du jeune homme qui bégayait, les yeux écarquillés et l'échine tremblante.

« C'était abominable. » acheva-t-il lamentablement avant d'enfourner un chocolat entier dans sa bouche qu'il se mit à mastiquer péniblement. Il avala et soupira, se sentant déjà mieux. « J'imagine. Mais ce n'est pas très gentil de l'avoir repoussée quand même. La pauvre. » À côté d'elle, Ataé hocha la tête vigoureusement. Depuis qu'Astriid avait ouvert la boutique, l'Archontesse venait fréquemment, avide d'écouter les petites anecdotes que chacun apportait sur le pas de la porte de Choco-Choco. Elle adorait ces petites histoires insignifiantes du quotidien. Plus c'était anodin, meilleur c'était.

« Je sais... Je regrette... Je veux me faire pardonner, j'espère qu'elle aime les chocolats. » « C'est l'intention qui compte ! » affirma Astriid en frappant du poing sur la table, renversant un peu de son thé. « Je vais finaliser le paquet cadeau, prenez votre temps pour boire votre thé et retrouver votre calme, d'accord ? Ne vous en faites pas, elle vous pardonnera. »

Quelques instants plus tard, Friedrich De La Bigne passait le portail, portant précieusement et ses espoirs de se réconcilier avec l'Orine et sa petite boîte ornée d'un ruban rouge. Se confier autour d'un thé, il n'y avait que ça de vrai pour voir la vie sous un angle plus positif. À mesure qu'il s'éloignait, l'homme perdit son sourire. Ses phalanges blanchirent sur la boîte et il se mit à scruter les environs avec inquiétude. Emporté par le vent, un volet claqua, le faisant sursauter si violemment que la boîte lui sauta des mains. Une fillette qui menait un petit chien par une laisse se baissa pour ramasser la boîte et la lui tendit en souriant. Puis son sourire se figea, comme en suspens. « Monsieur, ça ne va pas ? Vous ne vous sentez pas bien ? Vous devriez vous asseoir. Ça soulage ma mamie quand elle a ses vertiges - Oh ! » Hoquetant de choc, elle cligna à toute vitesse des yeux alors que l'homme la saisissait par les épaules et collait son nez au sien. « LE FEU ! AU FEU ! IL FAUT FUIR ! VITE ! » cria-t-il en la secouant comme un prunier, la faisant claquer des dents. Son chien se mit à aboyer bruyamment puis se jeta sur la cheville de l'homme pour attaquer sa chaussure.

504 mots


Apostolat | RP filé Iuvu
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Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

~ Magicien ~ Niveau I ~
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◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥
◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Bellada Ward
Lun 26 Aoû 2024, 10:01


Apostolat
Bellada
RP lié : Lorsque les pêchers se déchaînent
« Il parait qu’il lui a volé sa pochette, et évidemment, dedans, il n’y avait pas que le conte. » La magicienne agita son éventail, derrière lequel elle s’était réfugiée pour rire coquinement. « Il y avait un Baiser, à l’effigie d’Hermilius. Lorsque cette chère Charmine est entrée dans la chambre, elle a retrouvé son homme dans les bras de son propre jouet ! Et de ce que j’ai entendu dire, il s’en donnait à cœur joie ! Si ce n’est pas cocasse, ça ! Moi qui pensais Bartimis si pudique ! Il cachait bien son jeu, ce petit coquin. » « J’aime vraiment les nouveaux personnages du conte ! En particulier ce Sextus ! Je n’ai pas encore terminé mais j’ai hâte de voir ce qu’il nous réserve. » « Et comment ça se passe avec le petit dernier… Mmh… » « Oh, Lambert ? C’est merveilleux, il est sage comme une image ! » « Ah oui, Lambert ! C’est un bon prénom. » « Oui, mon mari et moi sommes aussi friand que n’importe qui des contes ! On a tiré notre inspiration pour le petit… Enfin… » La magicienne se pencha en avant, comme pour faire des confidences qui, dans ce cercle, n’en resteraient pas. « Charléus a eu des idées un peu étranges, il insistait pour qu’on nomme notre garçon Adolphe ou Ezidor… J’ai du batailler pour lui faire entendre raison. » « Et où est ce que vous pensez partir ensuite ? » « On songeait à partir à Avalon ! »

Bellada laissait traîner ses oreilles entre toutes les conversations. Une dextérité qu’elle avait développé à force de décennies d’espionnage de papotages. Jongler entre toutes ces informations, ce n’était pas toujours simple, et on avait tôt fait de perdre le fil. Madame Ward était cependant devenue une championne à ce petit jeu dont elle raffolait et mémorisait les ragots des unes et des autres. Cette fois-ci, cependant, elle songea que la terre n’était plus tout à fait plate : toutes ces bizarreries, c’était à croire que le sol s’était cabossé de partout et que les gens s’en cognaient la caboche ! Haussant les sourcils tandis qu’elle écoutait le récit de cette chère Arnelle, qui avait surpris Bénédicte à se regarder dans un miroir et à se tripoter le visage durant plusieurs minutes, Bellada agita ses doigts au-dessus de la boîte de chocolats que leur avait apporté leur hôtesse. La gourmande en piocha un, qu’elle goûta avec un soupir de contentement. « Mmh, c’est un délice. De chez qui viennent-ils ? » voulu savoir la mage bleue, puisqu’il n’y avait pas de logo pour identifier son origine sur le petit coffret. « De chez Choco-choco ! Une nouvelle boutique qui a ouvert pas très loin d’ici ! Elle est tenue par une très gentille Ygdräe. Tu devrais aller faire un saut Bella, je suis certaine que tu l’adorerais ! » « Oh, c’est une bonne idée. Je demanderais à Marcelline de me dessiner un plan… En parlant d’elle, d’ailleurs, je vais aller voir si elle n’a pas besoin d’un peu d’aide. Elle prend drôlement de temps pour surveiller sa tarte à la rhubarbe. »

« Par Suris ! » Lorsque l’aïeule entra dans la cuisine, elle fut face à un spectacle auquel rien ne l’avait préparée. Voilà que la folie s’était invitée jusque dans la petite chaumière de son amie, qu’elle trouva, non pas en train de cuisiner, mais occupée à danser et chanter. Ce n’était pas un problème en soi : c’était une activité somme toute banale, bien que ce ne fut pas le moment adéquat, lorsque votre salon était rempli d’invitées. Non non, ce qui était indécent, c’était que la dame avait retiré sa robe et son corset, virevoltant dans un dernier jupon, bien trop transparent pour sauver le reste de pudeur. « Marcelline, voyons ! Qu’est-ce qu’il vous prend ? »  s’offusqua la grand-mère, fermant prestement la porte pour que leurs camarades ne voient pas ce spectacle.
620 mots
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Jardins de Jhēn → Terres d'Iyora + Caelum
Caelum → Avalon


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Avatar de noël : LINOK_SPB
Apostolat | RP filé 2exr
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Dorian Lang
~ Vampire ~ Niveau III ~

~ Vampire ~ Niveau III ~
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◈ YinYanisé(e) le : 22/08/2022
Dorian Lang
Lun 26 Aoû 2024, 15:34



Apostolat
Valéandre



À Avalon

« Val' ! La trois attend ses desserts depuis l'ère dernière, bouge-toi le fion ! » En sueur, Valéandre cria qu'il avait entendu et sortit des cuisines en reculant, un plateau en équilibre sur chaque main. Il avait cessé de compter combien de fois il en avait fait tomber la première semaine. Il commençait à avoir le coup de main et louvoya entre les tables sans renverser les boissons sur la tête d'infortunés clients. Le restaurant qui l'embauchait à temps partiel l'avait plongé tête la première dans cet univers de chaos, ne prenant que des poignées de secondes arrachées au temps pour le former sur ce qui était attendu de lui. Sur le papier, ce n'était pas bien compliqué. Dans les faits, il songeait que ce ne devait pas être très différent en Enfer. Son statut, tout en bas de la chaîne alimentaire de ce système, voltigeait d'un poste à un autre en fonction du besoin. Il pouvait passer la journée à peler des pommes de terre comme servir en salle ou à la plonge lorsque la vaisselle menaçait de s'effondrer sur le personnel en tutoyant le plafond.

Malgré la fatigue, malgré les coupures et les bosses, les insultes et le rythme d'une rare intensité, le Déchu adorait ce travail qui lui permettait de mettre enfin sa tête sur pause. Lorsqu'il rentrait dans sa petite chambre, il s'écroulait et s'endormait immédiatement, sans même prendre le temps de se plaindre. En fait, il n'avait plus le temps de rien. Le temps libre qu'il lui restait était consacré à rattraper les heures de sommeil ou à étudier. La difficulté à l'école des arts venait d'augmenter, sans prévenir. Parmi ses camarades, la théorie la plus plausible était que le corps enseignant désirait bousculer les élèves pour ne garder que ceux dont la motivation restait intacte, ceux assez tenaces pour rester. Valéandre se sentait aussi tenace que doué. Pas un jour ne passait sans qu'il ne remette en question ses choix de vie. Il aimait pourtant ce qu'il apprenait, mais tout était simplement trop dur. Et si autre chose, ailleurs, l'attendait ? Quelque chose de mieux ? Les autres avaient l'air si heureux, et lui ? Il ignorait ce qu'il était mais il ne pouvait pas affirmer avec certitude se sentir heureux ou à sa place.

« Putain ! » grogna-t-il en se prenant de plein fouet un homme qui s'était levé soudainement de sa table. À sa vulgarité, sa collègue lui fit les gros yeux. Il se baissa pour ramasser son plateau, heureusement vide, et marmonna une excuse au client. Ce dernier ne le regardait pas. Valéandre allait repartir mais un détail clochait. Non content de bloquer le passage, l'homme était aussi rouge qu'une écrevisse et son front était couvert de gouttes de sueur. Il respirait bruyamment. Valéandre fronça les sourcils. « Monsieur ? » Il n'eut pas le temps d'articuler un autre mot, l'homme lui arracha le plateau des mains et l'envoya traverser la pièce avec une force qui força la salle au silence. « Que - » balbutia Valéandre en reculant d'un pas. L'homme attrapa les bords de la table où il mangeait et la femme poussa un cri quand il souleva la table d'un coup pour la retourner complètement. Un bébé commença à pleurer. « M-M-M-Monsieur, calmez-vous ! » « Putain de Colérique ! » aboya le chef du restaurant qui venait de quitter sa cuisine, alerté par le vacarme. « Ramenez les autorités avant qu'il détruise mon restaurant ! » Valéandre n'en vit pas davantage. Blême et terrorisé, il regardait l'homme soulever une chaise au dessus de sa tête. Ahanant, il l'abattit sur la tête de Valéandre qui s'effondra, inerte.

629 mots

A priori, ce n'est pas un Colérique, si vous le mentionnez, vous pouvez même dire que ce n'était pas un Déchu tout court !


Apostolat | RP filé O5u6
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4875
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Lun 26 Aoû 2024, 22:39


Apostolat

Je soupirai longuement, lasse. « J'entends bien que tu veux une revalorisation de tes produits à cause de la conjoncture actuelle. Mais c'est pas avec moi que tu l'auras. » - « Je pensais que tu comprendrais. Ce problème de sauge est mauvais pour mes affaires. J'ai une dizaine de bouteilles qui patientent sous l'eau et qui vont y rester Oni seul sait combien de temps alors que je suis censée récupérer une cuvée dans à peine deux mois. Il s'agit d'une perte que je suis obligé de compenser ailleurs si je veux éviter le déficit. ». Je soupirai à nouveau. Lorsque j'avais vu la facture en réceptionnant la dernière commande de vin, j'en avais eu le souffle coupé. Il m'avait alors semblé urgent de discuter avec Jérémien. Cet échange commençait cependant à s'éterniser. « Écoute. Cette perte m'impact tout autant que toi. Moi aussi je perds aussi de mon chiffre d'affaires avec cette histoire. Ce vin sous-marin avait quelque chose de spécial et d'unique, et il s'agissait, grâce à ça, de mon produit d'appel. Sans ça, mon établissement devient un bar à vins des plus standard comme on en trouve à tous les coins de rues d'Avalon. Il est donc hors de question que j'accepte de payer plus cher un produit, certes bon, mais qui ne vaut pas un château Rhoswen. ». Je vis que ma dernière phrase l'avait blessé, mais il fallait qu'il comprenne que je ne pouvais pas me permettre de jeter l'argent par les fenêtres, pour l'instant en tout cas. Pas avec un établissement encore balbutiant et un autre qui peinait à se faire une clientèle régulière. « Où ça en est tes histoires de vins glacés ? » lui demandai-je, tentant de rétablir un dialogue agréable. « Ce n'est pas encore ça... » répondit-il légèrement blasé en haussant des épaules. « Je serais déjà en train de le mettre sur le marché sinon, ce qui m'arrangerait, crois-moi. Mais comme Alto ne veut évidemment pas livrer son secret pour éviter trop d'amertume dans son vin glacé, je suis obligé de faire des test à l'aveugle, et pour l'instant ça ne mène à rien. » - « Je vois. Tiens-moi au courant. Tu peux compter sur moi pour en faire la promotion lorsqu'il sera temps. ». Il ne me répondit que d'un geste fatigué de la main. L'invasion de la sauge en mer ne mettait pas que les Sirènes dans l'embarras. « Ton atelier dégustation vin-chocolat, c'est quand déjà ? » - « Reporté. » assenai-je, désolée. Sa cuvée de l'année précédente était digne d'un premier Cru et il était prévu que je l'expose avec d'autres appellations peu connues, beaucoup venant également de Volatys. « Comment ça "reporté" ? Tu es sérieuse ? Tu sais, si tu ne veux plus travailler avec moi, il serait plus simple de me le dire. ». Je le sentis agacé. « Non, ça n'a rien à voir. Mon cousin m'a parlé d'un établissement de restauration dans lequel ils ont été forcés d'intervenir l'autre jour. Un type foutait le bordel et s'est mis, sans raison, à jeter des tables sur les clients et le personnel. » - « Un Colérique j'imagine ? Ce ne serait pas la première fois. Je ne vois pas le rapport par contre. » - « Justement. Je pensais aussi à un Colérique. Mais non. Ce qui rend la chose étrange, c'est qu'il s'agissait d'un Paresseux. ». Je pus lire la surprise sur son visage. Je devais avoir fait la même tête en apprenant la nouvelle d'ailleurs. « Qui plus est, il semblerait que d'autres personnes agiraient étrangement, et pas seulement des Déchus. La garde semble soupçonner un individu malintentionné qui cherche à semer la discorde à Avalon pour en ternir la réputation. Du coup, je préfère prendre des précautions tant que le responsable est toujours en liberté. Ma trésorerie est limitée, et j'ai déjà eu beaucoup trop de frais de réparation à Utopia pour me permettre de faire de même à Avalon. ». Un court silence ponctua ma phrase avant que Jérémien ne le rompe. « Quelle idée d'ouvrir deux établissements en même temps aussi. » me railla-t-il gentiment. « Tu sais que j'envisage un truc en terre Magicienne ? » répliquai-je moqueuse, quoique parfaitement sérieuse.
©gotheim pour epicode


Mots 716
(crédit avatar : Aleksei Vinogradov)

Orhmior → Jardins de Jhēn → Terres d'Iyora + Caelum → Avalon


La fête va enfin commencer, Sortez les bouteilles, fini les ennuis

Vive les pionniers, Les rebelles et les révoltés

 (:KYRA:)  :
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Ludwine Rhoswen
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Ludwine Rhoswen
Mer 28 Aoû 2024, 17:23



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Ludwine



Sur les Terres du Lac Bleu

De fort méchante humeur, Macarius chassa le domestique et beurra lui-même sa tartine. Il brandit cette dernière brusquement. « Rendez-vous compte, ma mie ! Jamais encore on ne m'a traité de la sorte ! Croit-il que notre amitié le protègera ? Ce mufle ne verra plus jamais la couleur de notre vin dans son établissement, Suris m'en soit témoin ! » Il semblait prêt à s'étouffer de rage et Ethel l'observa avec inquiétude mordre avec fureur dans sa tartine. Un étouffement était si vite arrivé. « Je ne comprends pas » avoua-t-elle en remuant le sucre dans son thé avec sa petite cuillère. « Nous avons toujours été en bons termes, pourquoi irait-il soudainement répandre ces rumeurs à Avalon ? Est-ce que tu as vérifié si la production qu'on lui a envoyé ne présentait pas de défauts ? Peut-être que nos sortilèges de contrôles de conformité sont défaillants ? » théorisa-t-elle, diplomate. « Ludwine, tu voudras bien t'en occuper et contacter un inspecteur qui puisse venir faire les vérifications ? Ludwine ? » La bouche entrouverte, Ludwine fixait son père qui avalait d'un trait sa tasse de thé, ou plutôt, se focalisait sur les veines saillantes sur son cou. Avec la colère, elles ressortaient davantage et leur mouvement sous la peau l'hypnotisaient. « Ludwine ! » Elle sursauta et se redressa sur sa chaise. « Comment ? Qu'est-ce que vous disiez ? Excusez-moi, c'est la fatigue. » À cette heure-ci, elle dormait déjà mais avait tenu à rester éveillée un peu plus tardivement en voyant son père rentrer de son voyage d'affaires à Avalon. Le Comte Rhoswen ne se déplaçait que pour les affaires urgentes et pour rencontrer les clients les plus privilégiés. Lorsque des rumeurs sur la piètre qualité de leur vin étaient revenues jusqu'à eux, propagées par un de leurs clients basés à Avalon qui avait clamé que cette "pisse de wëltpuff" était coupée avec de l'eau avant de tout jeter aux égouts, Macarius avait vu rouge et était venu régler le problème sur place. « Foutaises ! » aboya-t-il, postillonnant partout sur la table. « Macarius ! » protesta Ethel en attrapant une serviette en tissu pour essuyer le dos de sa main souillé par les miettes humides. « Nos contrôles sont irréprochables, tout comme notre vin ! Quand je pense qu'on lui faisait une ristourne d'amitié ! Et c'est ainsi qu'il nous remercie ? Ingrat ! Vaurien ! Chattemite ! » Comme le moment était mal choisi pour bailler, Ludwine se pinça la cuisse sous la table pour rester alerte. « Tu penses que notre réputation va en pâtir ? Ce n'est jamais qu'une personne. » avança-t-elle prudemment. « Et il a peut-être été payé par un de nos concurrents pour nous faire du tort ? Ce ne serait pas la première fois. Tu te chauffes le sang pour rien, mon chéri. Nous cesserons de l'approvisionner et nous verrons si son chiffre d'affaire ne s'en ressent pas. » Malgré son sourire serein, le ton d'Ethel était froid. « C'est tout de même curieux, vous vous entendiez bien, vous deux. » ajouta-t-elle, perplexe.

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Ludwine Rhoswen
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Ludwine Rhoswen
Mer 28 Aoû 2024, 17:23



Apostolat
Parsifal



Sur les Terres du Lac Bleu

Ludwine ne manquait jamais de venir à la galerie. Chaque nuit, que ce soit quelques minutes ou quelques heures, elle m'y rejoignait. Toujours seule, comme si elle pouvait sentir ma désapprobation si elle venait à inviter un des suceurs de sang ici. Il pouvait arriver que ces derniers viennent aussi, sans que mes regards noirs n'eussent grand effet sur leur curiosité alors qu'ils admiraient les œuvres exposées.

Cette nuit, Ludwine avait délaissé son salon de lecture pour venir s'installer dans un fauteuil placé près des hautes fenêtres et s'était plongée dans son livre. Seul le bruit des pages qui se tournaient rompaient le silence. J'avais voulu lire par dessus son épaule mais n'avait pas réussi à déchiffrer les mots dans la pénombre. La clarté de la lune suffisait à la Vampire, mais pas à moi. Il me semblait pourtant être devenu un être qui appartenait autant à la nuit qu'au jour, mais je ne bénéficiais pas des mêmes avantages. Pour être plus précis, je n'appartenais plus à rien. Il n'y avait plus de place pour moi en ce monde, mais pourtant j'y étais, comme un dysfonctionnement dans le cours des choses, comme si personne ne savait quoi faire de moi et que j'avais été oublié.

Les heures s'étaient écoulées, Ludwine s'était endormie et la couverture sur ses jambes avait glissé au sol. C'était un luxe que je ne possédais plus. J'aspirais à m'abandonner moi aussi à l'inconscience, au moins quelques minutes. Dormir me manquait affreusement. Je m'étais posté près des fenêtres, surveillant les étoiles cernées de ténèbres. Si Ludwine ne se réveillait pas à temps, allait-elle mourir, brûlée par l'aube ? Au fond, ce serait bien fait pour elle. Je ne comprenais toujours pas son choix. Je la haïssais d'avoir été assez sotte pour devenir cette abomination assoiffée de sang. Un tel manque de jugeotte devait forcément trouver punition un jour. Ma haine ne se bordait pas qu'à ma sœur. Elle n'épargnait pas Roseline et son influence néfaste sur ma famille, et encore moins nos parents pour avoir accepté sans broncher la décision de Ludwine. J'avais espéré que mon acte leur servirait de leçon, les ferait réfléchir, mais la vie suivait son cours au château comme si je n'y avais jamais existé. Tout semblait normal quand rien ne l'était. Parfois, je doutais d'avoir jamais vécu ici, d'avoir jamais vécu tout court. Je me sentais trompé et surtout perdu. Je souffrais de la solitude mais c'était l'incompréhension qui m'était la plus insoutenable de mes compagnes.

Un mouvement à l'extérieur troubla la quiétude nocturne du domaine. En cette période, les vignes bourdonnaient d'activité en journée mais les nuits restaient les mêmes, quelles que soient les saisons. Je me collai à la vitre pour mieux discerner cette silhouette bondissant dans les allées. Avec un choc, je pris conscience qu'un homme nu courait sur le terrain cultivé. Alors que sa silhouette s'amenuisait, il fut rejoint par une femme en robe de chambre qui paraissait bleutée sous le halo lunaire. Elle courait aussi, mais avec difficulté, ses chaussons s'enfonçant dans la terre meuble. Je sursautais soudain en reconnaissant cette tenue. Quand elle revint en direction du château, ma mère tenait mon père par le bras et lui parlait à l'oreille alors qu'il se débattait. Les rouleaux dans ses cheveux n'avaient pas résisté à sa course et ses cheveux à moitié défaits tombaient sur ses épaules. Voir mon père nu était une expérience trop insolite et je me détournais de cette vision, profondément remué et la tête pleine de questions. À côté, Ludwine dormait toujours, inconsciente de l'étrange scène à laquelle nos parents venaient de se livrer.

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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Ven 30 Aoû 2024, 13:04



Il y a quelques mois, Zélie s’était découvert une fascination presque obsessionnelle pour l’odeur du jasmin. Depuis lors, elle ne cessait de faire brûler de l’encens. À défaut de couvrir les relents de tabac qui avaient fini par s’incruster dans chaque recoin de son bureau, cela lui donnait une touche florale bienvenue. Les épaisses volutes de fumée qui ondoyaient la pièce auraient suffi à tuer un asthmatique. Siruu aurait volontiers ouvert la fenêtre, mais il n’était que trop conscient de ne pas être ici chez lui et n’allait certainement pas prendre le risque de faire rentrer la pluie. Au moins, les averses avaient le mérite d’aider à nettoyer les détritus qui jonchaient les rues. Ce quartier-là de la ville, autrefois respectable, était aujourd’hui pris en otage par la saleté. Cela ne dérangeait pas Zélie, qui préférait un environnement délabré à un loyer exorbitant.

« Il faudrait placer un envoyé spécial de plus à Avalon. » La voix de Zélie assise à son bureau brisa soudain le silence, si long que Siruu en avait presque oublié sa présence. « Pardon ? » - « On a un correspondant chez les déchus et il nous a informé que la garde local enquêterait sur un potentiel fauteur de troubles qui lancerait des rumeurs absurdes. » Il se retourna, l’air dubitatif. « Ce n’est pas très croustillant. » - « Je sais, je sais, mais c’est déjà aberration que l’on ait qu’un seul journaliste sur place dans une ville avec autant de potentiel pour des faits divers. Nous ne sommes plus au siècle dernier. Les nouvelles venues d’ailleurs sont populaires. » Elle encercla quelques noms inscrits sur son carnet de contacts. « Et moins elles ont de substance, mieux c’est. »

« Les masses ont besoin d’être diverties. » Siruu reposait son dos contre le cadre de la fenêtre, veillant à ne pas trop y appuyer son poids de crainte que le bois, devenu fragile avec le temps, ne cède. « Je t’en prie, on fait partie du peuple nous aussi. N’agis pas comme si tu étais au dessus de ces choses-là. » - « Je pense l’être. » Elle lui tendit un carnet. « Tiens donc. Et si je te disais qu’un Duc magicien a été vu en train de courir nu en pleine nuit ? » - « Je m’en fiche. » - « Décidèment, tu es aussi amusant qu’un tas de boue. » Son agente se leva pour allumer un nouveau bâtonnet d’encens, tandis qu’il feuilletait les notes qu’elle lui avait données.

« À quoi correspondent ces noms ? » - « Tu penses quoi d’Erwan Trenos ? » - « Chroniqueur pour la rubrique potions ? Il a une bonne plume, pourquoi ? » - « Suis un peu. J’aimerais l’envoyer à Avalon. » - « Pourquoi est-ce qu’il accepterait ça alors que son poste actuel est bien plus confortable ? » - « Il a besoin de vacances, je pense. Je peux trouver quelqu’un pour le remplacer. » Le regard de Siruu se fit soudainement attentif. « Et tu veux que je sois ce remplaçant ? » Il s’imaginait déjà riche, en soirée mondaine, à parler de sa propre chronique. Il n’était pas sûr de se souhaiter ce destin, mais ne pouvait s’empêcher de le convoiter. « N’allons pas jusque là. Mais si tu pouvais lui vendre l’idée, ce serait gentil de ta part. » - « Pourquoi ne le fais-tu pas directement ? C’est ton métier. » - « La dernière fois que je lui ai parlé, c’est-à-dire il y a quelques jours, il était convaincu d’être enceinte. » - « Mais il… » - « Oui, je sais. Et même si c’était possible, je ne crois même pas qu’il soit marié aux dernières nouvelles. Je pense qu’à force de fréquenter des chercheurs, il a inhalé trop de vapeurs de potions. » Une remarque assez mal venue, compte tenu de l’atmosphère étouffante qui régnait dans son bureau. « C’est pour ça que je te dis qu’il a besoin de vacances. Avalon lui irait bien. »

Siruu tourna lentement son regard vers la fenêtre, un peu déçu. Au moins, l’averse semblait s’apaiser. « Je vois. » Peut-être qu’il était encore possible de s’accaparer cette chronique. Il faudrait jouer avec finesse. Il ne savait pas s’il en avait la patience. « Et sinon, au sujet de ce Duc… je peux savoir de qui il s’agit ? » Zélie lui fit un de ces sourires mesquins mais joueurs. « Je croyais que ça ne t’intéressait pas. »

683 mots. Nementa Corum.


Apostolat | RP filé Ukjx
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Ven 30 Aoû 2024, 17:31



Apostolat
Eutropius



Chronologie : Pendant Une bouche en trop à nourrir

À Amestris

Eutropius considéra avec dépit le premier jet de sa dissertation. Il la jugeait assez médiocre pour mériter de périr par le feu. À la place, il la rangea avec ses affaires, espérant en sauver quelque chose de plus substantiel un jour où il serait moins préoccupé par les problèmes que son père implantait dans sa tête.

Désœuvré, il laissa ses pas l'emmener jusqu'au bureau de l'hôte de ses pensées. La pièce était toujours fermée à clé, ce qui n'avait jamais arrêté Eutropius. En dépit des apparences, il avait toujours été curieux, en particulier de ce qui se dissimulait derrière les portes closes. Sans doute était-ce un gène hérité de son père, toujours est-il qu'après de minutieuses recherches, il avait déniché le double des clés et entrouvert l'univers de Balzain.

Enfant, il avait adoré fureter dans les tiroirs, parcourir les feuilles volantes criblées de notes, les ébauches de billets, corrigés par la plume sèche de son père et déchiffrer les rapports anonymes. Dénoncer son voisin était un plaisir trop croustillant pour qu'un Sorcier s'en prive, au point que bon nombre de ces accusations étaient fausses. Il y avait à boire et à manger dans toutes ces lignes, sans doute trop pour l'enfant qu'il était alors. Beaucoup de ce qu'il trouvait échappait à sa compréhension et par conséquent, il avait beaucoup appris à travers ces morceaux de patchwork qui s'amalgameraient pour former les futures parutions de L'Aiguille.

Il s'assit dans le fauteuil usé et promena son regard sur le bureau pour passer en revue ce qui pouvait être intéressant dans ce fouillis d'encre et de papier. Au contraire de l'adolescent, le rédacteur en chef vivait dans le désordre le plus complet. À la merci de la poussière, des piles inégales de documents s'élevaient en pyramides bancales un peu partout sur le sol. Distraitement, Eutropius écarta un cadavre de mouche du tranchant de la main pour attraper une chronique. Il ne fut pas surpris de découvrir que le sujet traitait de la sauge. Sujet mâché et digéré, selon Balzain, car le papier avait été barré de deux longs traits noirs définitifs.

Ne trouvant rien de très instructif, il se releva pour aller étudier le grand panneau en liège qui recouvrait la majeure partie d'un pan de mur. Y étaient punaisés les finalistes qui avaient le plus de chances d'être édités. Ses yeux glissèrent sur les articles politiques qui composaient la majorité du panneau, devinant leur contenu sans effort, pour s'arrêter sur un titre surplombant une colonne de mots. « Je suis Ethelba. ». L'article était signé Sirh Juuka Belhades, un nom qu'Eutropius avait couramment rencontré, son père achetant régulièrement ses écrits.

Intrigué, il lut comment une femme aurait cherché à convaincre son entourage qu'elle était en réalité Ethelba. Malgré les efforts de son époux pour étouffer sa voix et disperser les curieux venus écouter ses assertions, ces derniers n'avaient pas été longs à condamner leur sort de la croix noire de l'hérésie, balafre fatale sur la porte de leur domicile. L'Assemblée des Justes avait pris le relais. En quelques jours, l'annonce de la sentence avait fini par tomber. La femme devait être exécutée en public, brûlée pour son crime, et son époux avec elle, par association. Eutropius secoua la tête. Pour une fois, il n'était pas mécontent d'être à Basphel, et par conséquent éloigné des fanatiques. Il n'était pas trop difficile d'être accusé d'un manque de foi, c'était un moyen comme un autre de se débarrasser d'autrui. C'était même une menace courante, dont Eutropius avait lui-même fait usage pour mettre fin au harcèlement de ses pairs lors ses années à l'école avant de partir pour les îles suspendues.



Apostolat | RP filé O5u6
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Daé Miirafae
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Daé Miirafae
Ven 30 Aoû 2024, 18:06


Apostolat | RP filé Alone-10
Apostolat



Vivaldi


Un immense bruit se fit entendre depuis la pièce qui donnait sur la rue. Daé sortit à la hâte de son bureau, des dizaines de papiers flottants autour de lui et alla regarder ce qui se passer. La fenêtre battait au vent. Il la ferma et regarda un instant, il était sûr de l'avoir fermée. Le silence était lourd dans la pièce à vivre de son appartement, la rue était calme. Seuls les ronflements de Syn qui faisaient monter et descendre son pelage venaient briser le calme. Il était sûr d'avoir fermé la fenêtre. Absolument sûr.

Il fit se poser les papiers dans un coin de la pièce et fit apparaître sur lui une tenue légèrement matelassée, une armure de cuir bleu nuit qu'il avait dans sa garde robe mentale en cas de problème.

"Il y a quelqu'un ?" demanda-t-il calmement.

Pas de réponse. Syn ne bougeait pas non plus, elle s'était déshabituée à monter la garde lorsque les deux étaient à Amestris, c'était un des seuls endroits où elle aimait se reposer.

"Je vous conseille de vous montrer."

Toujours rien. Daé retourna s'asseoir à son bureau et continua de lire les textes qu'il était en train d'arpenter. Il avait eu vent dernièrement que les gens commençaient à nommer les constellations et cela l'agaçait au plus haut point. Il estimait que ce travail était un travail précis appartenant aux Rehlas, où éventuellement aux observateurices des Trois Lunes, mais pas à n'importe qui. Il était déjà assez perturbé par certains changement stellaires pour ne pas en plus avoir à lutter contre leur future dénomination.

"L'Oracle du Chaos t'a choisi comme sacrifice."

Le froid de la lame et son aiguisage faisait déjà saigner abondamment le cou du Rehla assis. Il sourit. C'était ce qui lui fallait. Du divertissement.

"Première nouvelle."
"Tu vas mourir!" la voix était monocorde.

Puis la lame lui tomba sur les genoux pendant que la voix derrière lui s'étouffait et se calmait. Daé se retourna. Les rideaux de son bureau, fabriqués main dans un tissu qu'il avait chiné lors d'une brocante à Ciel-Ouvert étaient faits pour être très résistant. Et s'il y avait un terrain où il était difficile de surprendre le Rehla, c'était bien chez lui.

"Qu'est-ce que tu disais sur l'Oracle du Chaos ?"

Le sourire du Rehla devenait sombre, il avait passé longtemps à Amestris pour ses travaux et pour avoir accès à certains ouvrages et il le savait, lorsqu'il passait trop de temps ici, son humeur devenait maussade. Il délia le bâillon de tissu d'un geste de doigts.

"L'ORACLE DU CHAOS T'A CHOISI COMME SACRIFICE. TU VAS ALLER LE REJOINDRE."

Daé lui remit le bâillon et écarta ses paupières d'un geste précis. Ses yeux étaient injectés de sang, il semblait lui être arrivé quelque chose. Il n'était pas dans son état normal. Le Destaty sourit en sortant une lame d'un tiroir.

"S'Il veut me parler, il sait très bien où j'habite et ce que je fais parmi les fous furieux qui lui servent de serviteurs."

Il planta la lame d'un coup sec dans la poitrine de l'intrus, laissa tomber le cadavre et siffla en se rasseyant à son bureau et en nettoyant la lame.

"Syn! A table!"

580 mots
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Latone
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Latone
Sam 31 Aoû 2024, 15:59




Elle était enfin libre !

Des jours de cavale plus tard, elle n’en revenait toujours pas. Rares furent les Réprouvés du massacre d’Amestris à survivre à la sentence d’Ezechyel, mais son ravisseur dut percevoir en elle une différence qui lui sauva – de justesse – la vie. S’il ne devinât point qu’elle était une Marcheuse, il lui instilla des souffrances qui lui faisaient haïr les Chants. Charras n’était plus que l’ombre d’elle-même, ainsi abattue dans cette cage. Elle n’entendait même plus les Échos, isolée du monde et des potentielles échappatoires. Néanmoins, un soir, le Mage Noir mûrit une obsession maladive pour l’Oracle du Chaos, scandant son nom à tout bout de champs et se morfondant dans une série de sacrifices soi-disant "rituels". Elle aurait dû être la prochaine ; son "maître" avait même pris le soin de la préparer en ce but, tout ça pour s'éclipser avant l'acte, sans jamais revenir. D'ultimes efforts la soutinrent durant son évasion inopinée. Elle ne reverra plus jamais ce Sorcier ; il pourrait se faire tuer pour son fanatisme et se faire bouffer par un tigre qu'elle n'en aurait cure. Il était derrière elle, cette cité maléfique était derrière elle.

La Hurabis déchue se remémorait le chemin du retour. Elle ne guérissait qu'à peine durant sa cavale, méconnaissable et irrationnelle. Sa survie ne tenait qu'à quelques miracles. Parfois, la musique stridente lui revenait en tête et elle hurlait à l'agonie pour la couvrir, la faire taire, disparaître, SILENCE. Plus la survivante se rapprochait de Ciel-Ouvert, plus les cordes vrillaient son cerveau. Non, elle n'arrivait plus à entrer. Il lui était impossible de reprendre sa place dans l'orchestre et les chœurs. Elle en vomissait, errante dans le Voile Blanc comme un animal sauvage. Peu à peu, elle parvenait à esquisser un pas de plus vers la cité impériale, sans pouvoir franchir l'arc du Sentier Air, indiscernable aux yeux des sentinelles. Elle n'était pas un danger reconnaissable. Pas encore.

La Réprouvée épiait les entrées et les sorties. Jalouse de ne pouvoir en faire autant, de ne pouvoir joindre cette marche assurée et rythmée. Elle reconnaissait des visages familiers et se gardaient bien de trahir sa présence, aussi honteuse que prudente ; à leurs passages, la musique stridente se faisait plus présente. Elle plongea un jour dans le regard de Latone Kirzor, mais celle-ci ne la remarqua pas, elle, l'objet de sa précédente quête inconsidérée. Pourquoi était-elle accompagnée d'Orishas et de Corvus ? Charras ne comprendrait pas, en se soustrayant ainsi du grand Chant historique de Ciel-Ouvert.

C'en était risible. Elle ne s'était jamais sentie aussi clairvoyante qu'en cet instant. Les Marcheurs avaient abandonné les Réprouvés, alors que son peuple leur avait prêté main-forte à Arcadia, alors que son peuple se faisait opprimer par leurs prétendus ennemis. En tant que guerriers libres, ils auraient dû soutenir leur cause. Ce n'étaient pas les Sorciers qui l'avaient maudites… Elle en était à présent persuadée. Aussi lucide que folle à lier. Charras devait faire taire une bonne fois pour toute leurs mensonges, en tant que véritable Avatar du Silence. Eux aussi devaient perdre les Chants, coulés avec elle dans ce nouveau monde tentaculaire, jonché de ronces. Que Senere la soutînt.

~~~

Depuis la conscription de Latone par les Kehaä, Ciel-Ouvert vivait une période insouciante, entourée de forces novices. En croissant ainsi avec une telle vivacité, l'Empire s'attirait les foudres de maux plus ou moins anciens. Les Marcheurs, simples réfugiés charmés, ne sauraient prédire ces catastrophes à venir. Parmi eux, une simple caravane marchande se ravitaillait en bouquets et jus de fruits auprès de l'établissement montée par la Guide qu'on surnommait à présent "la Rouge". Les affaires de l'horticultrice prospéraient et s'apprêtaient à prendre un nouveau tournant vers le développement commercial à l'international. Comme à leur habitude, ces grossistes feront un crochet à Bouton d'Or où les jus de poire se vendaient comme des petits pains. Mais ils ne rentreront pas avant un bon moment après ce passage chez les Réprouvés.

Ils seront épiés tout le long de leur voyage. Suivis à la trace, insouciants. Puis enfin, traqués par l'Avatar du Silence. Aux frontières d'un nouveau royaume, la caravane gisait. À ses roues, le sang perlait et les derniers bouquets se faisaient dévorer par les nuisibles.


744 mots ~
Amestris -> Voile Blanc -> Destination inconnue



By Jil ♪
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Ssyi'hæ
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Ssyi'hæ
Ven 06 Sep 2024, 12:13

Apostolat | RP filé Xy9r
Apostolat



Chrono : Après Espionnage, et avant la Chute de Taelora

Sur les plaines sauvages

Secouée comme un sac dans ma selle, le claquement des sabots résonnait désagréablement sur chacun de mes os. J'avais rapidement décidé ne pas aimer ce moyen de locomotion, et le sentiment de ma monture semblait réciproque. Quand la jument n'essayait pas de me mordre, elle évitait mon contact avec un bruit ronflant. Devant moi, Tarsile fit prendre le galop à son cheval et mon estomac se noua d'appréhension. À défaut de m'accrocher aux rênes, un réflexe que j'avais appris à perdre à force de mordre la poussière, j'enroulai mes doigts dans les crins épars et pris mon mal en patience en tâchant de trouver ma place sur cet équilibre sans cesse rompu. Inquiète, je vis la jument secouer la tête, les oreilles plaquées contre le crâne alors que je rebondissais misérablement, incapable de trouver mon rythme. Elle avait tôt fait de décider que si quelqu'un avait le contrôle, ce ne serait pas moi et ruait sitôt que j'exerçais la moindre tension sur les rênes. Je craignais à chaque seconde qu'elle décide de partir sur la lande mais elle semblait ne nourrir aucun désir de se séparer du groupe. Achilas se porta à mes côtés, me jeta un regard goguenard et fit accélérer son cheval pour se mettre au niveau de son père.

Nous ralentîmes soudain, plus tôt que je ne le pensais, mais je n'allais pas me plaindre. J'en compris la raison en voyant un homme venir à notre rencontre. Il venait de quitter son assise, une roulote renversée sur le côté. Sa barbe de quelques jours et ses cheveux ébouriffés lui donnaient un air dépenaillé. « Qui êtes-vous ? » lança Tarsile sèchement. Nullement impressionné par le ton froid employé, l'homme afficha un sourire béat. « Arrêtez-vous. » Achilas, tendu sur sa selle, fixait la scène avec avidité. Ses doigts s'étaient enténébrées de magie qu'il contenait. « Des fleurs ! Vous voulez mes fleurs ? Mes jolies fleurs, regardez, mes bouquets tout frais ! » Je me penchai et vis quelques tiges noircies et sèches entre les mains de l'inconnu. Il les porta à son nez et huma les fleurs mortes, en pleine extase. « Dégagez le chemin. Nous ne sommes pas intéressés. » « S'il vous plaît ! » L'homme se jeta dans les pattes du cheval de Tarsile qui fit un brusque écart, reprit en écho par les nôtres. Le souffle coupé par la surprise, je m'accrochai éperdument à ce que je pus et quand je relevai les yeux, l'homme était étendu au sol, face contre terre. Une fumée nauséabonde montait de son corps. Achilas affichait une moue boudeuse, déçu de ne pas avoir été l'exécuteur. « Alma, va fouiller la caravane. » dit Tarsile. Je donnai un coup de talon hésitant dans les flancs de ma jument. Elle renâcla et fit volte-face brusquement avant de s'éloigner en crabe du lieu où je voulais aller. J'abandonnai cette lutte perdue d'avance et mit pied à terre.

Près de la caravane, je fus soulagée de ne pas croiser une autre personne qui pourrait nourrir un désir de vengeance pour son camarade. « Cadavres. » lançai-je à voix haute. Ils étaient au nombre de six et leur odeur me soulevait l'estomac. Je retins ma respiration et fouillai à l'intérieur de la caravane. Le sang avait séché et je fis main basse sur une liasse de parchemins froissés et collés entre eux par de grandes tâches brunâtres. Je les rapportai à Tarsile qui les prit du bout des doigts et se mit à les parcourir rapidement. « Des marchands. Ils allaient vers Juvaniel, ou ils en reviennent, je ne sais pas vraiment. » « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Le Sorcier haussa les épaules et jeta les feuilles au sol. « Qui sait. On rapportera l'incident à Ales Lucaria. Ce qui est anodin pour nous ne le sera peut-être pas pour eux. Va savoir ce qu'ils fabriquent sur ces terres. Alma, remonte. On repart. »

665 mots

La contamination a donc pu passer par Juvaniel 8D



Apostolat | RP filé 90xy
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Min Shào
~ Orine ~ Niveau II ~

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Min Shào
Ven 06 Sep 2024, 14:38


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Apostolat
Suite de Transmission



« …et maintenant, passons au club de jardinage. C’est l’un des plus plébiscités par nos élèves Orines, comme vous pouvez vous en douter, Monsieur Shào. » Min emboîta le pas de son guide de Basphel, un petit homme trapu qui faisait tintiller un trousseau de clés attaché à sa ceinture à chacun de ses pas pressés. Il n’avait visiblement pas beaucoup de temps à consacrer à Min. L’Orine allongea son pas pour le rattraper, sans avoir le temps de s’attarder sur tous les détails des couloirs de l’école. La bâtisse sentait le bois et la glace ; des matériaux et une apparence qui lui rappelait les terres Magiciennes où il était resté plusieurs lunes.

Alors que le guide passait le pas d’une grande porte d’ébène massif menant à l’extérieur, Min porta sa main à ses lèvres pour engloutir sa dernière part de mochi épicé, une pâtisserie que Chuan lui avait confectionné avec amour pour lui souhaiter bonne chance dans sa nouvelle aventure. Un vent frais l’enveloppa et fit onduler le tissu de son hanfu. Min était soucieux de ne pas bien s’intégrer dans ce nouveau lieu inconnu et observait attentivement les tenues des étudiants qu’il croisait. Ils semblaient surpris par son accoutrement, ce qui lui indiqua qu’il avait tout intérêt à renouveler sa garde-robe si son séjour s’avérait être de longue durée.

Min arrivait à Basphel comme professeur remplaçant de danse, l’ancien ayant soudainement disparu de la circulation. Anxieux, il sentait son cœur s’affoler à chaque regard qui se posait sur lui : il désirait faire la meilleure impression possible afin de gagner sa place dans l’institution réputée. Il avait à peine eu le temps de poser ses valises et de terminer son repas sur le pouce que le guide l’avait emmené dans une visite guidée qui s’apparentait plus au jeu de chat. Un relent passa ses lèvres et il détourna la tête, manifestation de son estomac perturbé par son activité physique précoce.

« Venez donc dans la serre. Allez-y », lui intima le guide sur un ton qui n’intimait pas de contestation. Il se plaça sur le côté pour laisser à l’Orine l’espace pour entrer. La serre était très étendue ; les rangées de toutes sortes de plantes se succédaient. Min s’enfonça vers le fond de la serre. Dans le coin se trouvaient des plantes originaires de Maëlith. Il s’arrêta et huma leur parfum. Il fut comme transporté, l’espace d’une seconde. Ce lieu était très bien tenu. Il y avait quelques pots de terre renversés et quelques plantes jaunies, mais dans l’ensemble, c’était admirable. Autour de lui, quelques étudiants chuchotaient en coupant des légumes pour les enfouir dans des paniers remplis de victuailles. Le silence les enveloppa quand Min passa près d’eux. Ils le toisèrent du regard.

Plein d’espoirs, Min s’avança vers eux et leur offrit son plus beau sourire. Là était sa première opportunité de se faire connaître et il devait la saisir ! « Bien le bonjour, chers Basphéliens ! » Leur adressa-t-il. Ces derniers lui répondirent par des regards confus. « Que vos sourires m’inspirent ! Cette serre est magnifique. Elle est témoin des talents qui occupent cette institution. » Le blond pensait que ses flatteries feraient mouche, mais les élèves pouffèrent et haussèrent les sourcils. C’était inattendu, mais enfin… ce n’était pas le moment pour lui de reculer. « Hum… je me présente, je suis Min Shào, je viens pour enseigner la danse et… » Ce dernier s’était gracieusement incliné et se relevait, quand soudain, quelque chose l’interrompit net.

Sous le bras de l’étudiante aux longs cheveux blonds, quelque chose avait bougé dans le panier, attirant son regard. Des citrons tremblèrent et s’écartèrent pour laisser passer une ombre. Et soudain, une énorme plante carnivore surgit du panier comme si elle venait de bourgeonner. Elle s’étendit de plus en plus, jusqu’à atteindre le plafond, ouvrant une gueule énorme dévoilant un liquide visqueux qui s’écoula sur les plantes. Min eut un mouvement de recul et tomba dans quelque chose qui le piqua partout sur le dos et le bras : des cactus. « Aaaaaaah ! Fuyez !! » Ce dernier cria de toutes ses forces, se releva et courut vers la sortie. Sur son passage, il bouscula quelques pots qui s’effondrèrent derrière lui. En atteignant la sortie, il trébucha sur le bas de l’embrasure et s’étala de tout son long, son hanfu se tâchant de terre. « Mais enfin, qu’est-ce qui vous prend ?! » Min avait les yeux écarquillés. Sans prendre la peine de lui faire comprendre qu’une plante allait engloutir la serre toute entière, il se leva et prit les jambes à son cou.

Mots : 751
Caelum -> Basphel
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