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 Les portes VI - Le jeu de l'oie | Lenore & Noa

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Seiji Nao
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◈ Parchemins usagés : 273
◈ YinYanisé(e) le : 03/10/2022
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Seiji Nao
Jeu 15 Aoû 2024, 09:45





Lenore ouvrit un œil, qu’elle referma aussi sec, la tête dans un brouillard si épais que voir ne lui servait à rien. Abominablement dur, le matelas lui meurtrissait les os. Un grognement sur les lèvres, elle se retourna en quête d’une position plus confortable qui la renverrait vers ses rêves. Hélas, ses sens se trouvèrent suffisamment en forme pour l’informer d’une magistrale trace de bave sur sa joue. Dégoûtée, elle se redressa à la hâte, s’essuyant avec le bord de sa jupe. Une grosse tâche humide maculait la pierre.

La pierre ? La Démone rassembla ses souvenirs les sourcils froncés. Quelque chose clochait : elle s’était assoupie dans une grange. Ne pas se réveiller là où on s’était endormi était diablement inhabituel. Peut-être rêvait-elle encore. Naturellement, elle se frotta les yeux. Sans succès. Se pinça l’avant-bras. Y mis plus de force, et donna naissance à un hématome. Rien ne changea autour d’elle. Un couloir s’étendait derrière elle, comme un boyau étoilé de torches. Il allait si loin que les flammes vacillaient, jusqu’à le faire disparaître dans les ténèbres. Visiblement, la lumière au bout du tunnel tenait du mythe. La blonde renifla : une odeur de poussière la prit à la gorge. Lorsqu’elle se fut remise de sa quinte de doux, elle décida de partir à l’aventure.

La galerie s’étendait en ligne droite, dans un plat désespérant. Aucun motif n’ornait les murs. Le sol se découpait en pavés lisses, d’un gris terne et poli sur lequel dansaient les ombres des flammes. Le plafond culminait plus haut que la normale, mais il ressemblait au reste. Son passage soulevait de petites mottes de poussière, signe que le lieu était sans aucun doute abandonné. De longues minutes passèrent ainsi, ou peut-être une heure, ou deux. Elle n’était plus sûre de rien. Quel tour lui jouait-on ? Soudain, elle aperçut une ouverture qui scintillait, un peu plus loin. Une silhouette s’y avança. La blonde s’empressa de courir dans sa direction ; elle se trouvait à une foulée de distance lorsque toutes deux s’évanouirent dans la nature. De frustration, elle jeta son poing contre le granit. Une douleur cuisante lui fit passer l’envie de recommencer.

Ronchonnant, elle revint de mauvaise grâce vers la porte devant laquelle elle s’était réveillée. Deux volatiles à l’air taquin entouraient le bois. De plus près, elle s’aperçut qu’un labyrinthe y était incrusté. Son cœur se gonfla d’orgueil et de peur. Allait-elle enfin connaître l’épreuve de l’âge adulte ? Confiante, elle appuya sur la poignée. Une fois de plus, rien ne se produisit. Tous les jurons de l’Enfer sifflèrent entre ses dents. Aussi entreprit-elle de forcer le passage, à grands coups de pieds et d’épaules. Elle venait d’achever sa vingt-troisième tentative lorsqu’une ombre s’invita sur le mur. Une ombre avec des cornes.

Lenore se retourna, la main levée, prête à crever les yeux de la nouvelle venue : elle ne se laisserait pas abattre si facilement. À sa grande surprise, elle découvrit une jeune femme au visage doux, constellé de tâches de rousseur.  

« Depuis quand t’es là, toi ? Bordel, tu m’as foutu une de ces trouilles ! »

La méfiance au fond des yeux, la blonde lui désigna la porte.

« Reste pas plantée là comme une quiche, aide-moi ! »

Il n'y avait pas de raison qu'elle fût la seule à faire le travail. Si elles ne parvenaient pas à l’ouvrir, elles allaient être en retard. Et pire les attendrait alors.

558 mots | Post I

PS : Dans sa bêtise habituelle, Lenore est convaincue que l'attend derrière la porte l'épreuve du labyrinthe, une des épreuves auxquels doivent survivre les jeunes Démons pour être considérés comme des adultes.

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Naveen Katzuta
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Naveen Katzuta
Ven 16 Aoû 2024, 16:59


Image par ... nom de l'artiste si vous l'avez ...
Le jeu de l'Oie
Lénore & Noa

Noa était occupée à Méditer. Tout du moins, c’était la tâche qu’on lui avait confiée, mais on pouvait difficilement considérer le résultat comme une réussite. La dissipée savait qu’elle devait se concentrer sur sa respiration, inspirer profondément, insuffler de l’énergie à son chakra du plexus – une histoire de concentration du centre de la magie – et faire le vide dans ses pensées. Sauf que ces consignes rentraient totalement en contradiction ! La chevrette était d’accord pour essayer de faire un effort et ignorer les bruits alentours, faire abstraction de ses camarades qui passaient à quelques centimètres du point d’herbe qu’elle avait choisi pour s’assoir… Mais comment était-elle supposée rester indifférente aux délicieuses effluves du repas que l’on préparait à quelques mètres seulement de sa position ? Surtout que son ventre criait famine, dans d’affreux borborygmes plaintifs. Elle n’attendait qu’une chose : qu’on la sorte de sa punition, et qu’on l’appela pour passer à table.

La Faunette songeait justement à ce qu’elle mangerait en premier lorsque tous ses sens se retrouvèrent sens dessus-dessous. La soudaine absence de sons, d’odeur et de vent sur sa peau lui donnèrent le tournis : elle avait l’impression d’avoir été avalée par du vide. Aussi, elle frissonna en ne sentant plus la chaleur du soleil en train de cuire sa peau, et aussitôt, elle ouvrit les yeux pour voir quel espèce de gros nuage avait pu faire taire tout le campement et rendre la prairie si dure sous ses fesses. Sauf que ce n’était pas un nuage. La rousse ne se trouvait plus du tout avec sa meute ! La néophyte eu d’abord un élan d’enthousiasme, songeant qu’elle était parvenue à un tel état de méditation qu’elle s’était retirée de la sphère matérielle pour entrer en communion avec la Déesse Lune… Sauf que voilà : Phoebe n’était visible nulle part ! Et puis son ventre continuait de gargouiller : elle était bel et bien ancrée dans le monde matériel.

Prenant conscience que sa situation n’était pas normale, la jeune femme se redressa prestement. « Llyr ? » appela-t-elle à la recherche de la Hessha Perry. « Bêêêêh… » fit l’apeurée, face au silence abyssal qui l’enveloppait. Il y avait quelque chose de lugubre et d’impressionnant dans ce dédale, que commença à explorer la rouquine, à la recherche d’un visage familier – ou bien même de n’importe qui de vivant. « Adeon ? Aerinore ? » Ni le centaure ni la Sphinx ne lui répondirent. De plus en plus angoissée, la faune déambula entre les hautes portes et les couloirs, le claquement de ses sabots résonnant contre la pierre froide.

Finalement, un bruit sourd à répétition l’interpella et ; faute de savoir où se diriger, elle suivit la source de ces commotions répétées.  L’Humanoïde s’acharnait sur une porte aux proportions vertigineuses. Noa sursauta lorsque l’inconnue se retourna face à elle, menaçante : aussitôt, elle sentit ses jambes trembler, prêtes à la faire décamper le plus vite possible. Pourtant, la blonde retint son attaque, et l’interpela. La Wynmeri ne comprenait pas très bien la langue commune - Llyr avait commencé à la lui enseigner, depuis leur altercation avec un mâle pas très bien baisé, mais la chevrette était une élève dissipée. Elle saisit cependant le mot clé – aide – et entreprit donc d’imiter la femme dans son entreprise. A peine posèrent-elles leurs mains dessus que le bloc de granite céda à la pression, comme s’il n’avait pas pesé plus lourd qu’une plume.

Noa bascula en avant. Dès qu’elle se redressa, jetant un regard par-dessus son épaule, elle lâcha un bêlement contrarié, constatant avec sidération qu’elle avait une fois de plus changé d’environnement, et surtout que la porte avait disparue. Cherchant à comprendre ce qu’il lui arrivait, elle se tourna vers l’inconnue qui l’avait entrainée ici. « Où – Nous ? » bégéya-t-elle avec ses rudiments de langage. La rousse laissa traîner son regard sur ce qui les entouraient. Le paysage n’était pas accueillant, plat et plutôt vide, bien loin de ses forets et de ses prairies verdoyantes habituelles. Le sol était poussiéreux et l’air saturé d’un parfum iodé – pourtant, pas de mer en vue. La biquette aperçut un buisson, où des baies qu’elle connaissait rougeoyaient. « AH ! » scanda-t-elle, trottinant gaiement jusqu’à l’arbuste. Elle rafla quelques fruits qu’elle goba presque tout rond, affamée. Puis elle se tourna vers sa comparse d’infortune. « Toi vouloir ? Noa bon ! »
Message I - 715 mots
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Seiji Nao
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Seiji Nao
Dim 18 Aoû 2024, 10:19





Lorsque la porte cessa ses caprices, Lenore suivit la trajectoire de la biquette. Tête la première, son nez s’enfonça dans une plaque de boue. Avant de se relever, elle grogna malgré elle : les spectateurs allaient adorer son entrée en matière. L’idée de devenir la bouffonne du labyrinthe ne lui plaisait pas des masses. Prête à décocher un coup dans la pierre _ quitte à se fracasser les os, un menu détail que, dans sa colère, elle n’avait pas envisagé _, elle ne rencontra que le vide. La déception céda vite sa place à la frustration. Les traits grognons, elle n’avait rien perdu de sa mauvaise humeur lorsque la biquette formula ce qu’elle se demandait tout bas.

« Qu’est-ce que j’en sais, moi ? Je suis pas experte en magie, ni en géographie. »

La réalité se montrait bien plus dure : dans le secret de ses pensées, elle savait bien qu’elle n’y connaissait rien à rien. Autour d’elles s’étendait une lande desséchée, d’un brun terne que rien n’avivait. Matelassé de nuages, le ciel déroulait son gris vers l’horizon. La vie semblait aux abonnés absents. Jetant un coup d’œil à la rousse qui sautillait vers un buisson, elle songea que cela valait sans doute mieux. Desserrant les dents, elle laissa échapper sa conclusion.

« En tout cas, ça ne ressemble pas au labyrinthe. »

Rien de plus utile n’émergea de sa cervelle, en dehors d’une pensée sur l’espèce à laquelle l’herbe laiteuse et décharnée qui fleurissait à ras-du-sol pouvait bien appartenir.

« Euh… Oui. Merci. Ça nom ? »

La Démone désigna les baies, avant de mâchouiller sa part. L’acidité lui écorchait la langue, mais un arrière-goût doux, presque sucré, l’empêcha de tout recracher. Dévisageant la faunette, elle réfléchissait. Non contente de l’avoir téléportée l’Œil seul savait où, une demeurée lui collait aux basques. Peut-être pouvait-elle en tirer avantage ; encore fallait-il trouver comment s’y prendre.  

« Moi, Lenore. Moi, cheffe. Moi, forte. »
       
Rester inactive ne seyait pas à la jeune femme. Commençant à marcher dans une direction au hasard, elle posa la main sur sa machette. Si l’endroit paraissait désert, le danger ne prenait pas de vacances.

« Nous chercher abri. Et faire feu. Froid. »
       
À chaque expiration, son souffle formait une sorte de fumée d’un bleu pâle. Pas le moins du monde admirative du phénomène, elle ne songeait qu’à la fraîcheur qui enveloppait ses muscles, menaçant d’emporter toute son énergie.
       
« Toi savoir te battre ? Si danger, taper ? »

Sur le chemin, elle ramassa deux ou trois galets aux bords lisses comme des fesses de bébé : dans ses souvenirs, pour faire des étincelles, il fallait frotter des cailloux. Au bout d’un bon quart d’heure de marche, Lenore repéra l’entrée d’un terrier _ ou, plus exactement, son pied buta dans le monticule de terre durcie qui le dissimulait, et elle manqua s’étaler à quatre pattes devant l’ouverture. Faisant signe à Noa de la suivre, elle s’y enfonça. De vieilles racines, mortes depuis longtemps, avaient tracé dans la voûte de petits sentiers qu’empruntaient quelques rayons de lumière, éclairant faiblement le tunnel. L’endroit ne semblait pas si prometteur qu’elle l’avait cru : elles devaient se déplacer l’une derrière l’autre, et elle-même devait se baisser pour avancer. Quelques pas plus loin, un parfum de musc la prit à la gorge.
       
« Eh bah dis donc, ça sent le bouc ici. »

Songeant à la créature aux jambes de chèvre à ses côtés, Lenore s’esclaffa, d’abord discrètement, puis à s’en fendre les côtes. Ses éclats de rire résonnèrent contre les parois de la tanière. Les larmes aux yeux, elle se frotta les paupières pour chasser son hilarité. Alors, dans la pénombre, elle croisa deux pupilles d’un jaune prédateur. Son sang ne fit qu’un tour.

« Merde, merde, merde ! Recule ! Noa, recule ! Danger ! Fuir ! »

Machette en avant, elle fouetta les airs en tous sens dans l'espoir de faire peur au propriétaire des lieux, ajoutant des cris à sa démonstration de force. Chez les faibles, l'intimidation comptait parmi les meilleures techniques de survie _ encore fallait-il réussir à rendre la menace crédible. Un feulement, ou peut-être un grommellement _ ses oreilles sifflaient de panique _, lui répondit. Certaine que sa dernière heure était venue, elle fit un pas en arrière, prête à détaler.

678 mots | Post II

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