Nous sommes à peu près un mois et demi après le départ de Garance & co de Lieugro pour Narfas.
Je l'indique tout de suite mais nous ferons une ellipse d'ici 4 tours afin d'intégrer Childéric et Zébella (et potentiellement Alembert si Nostra désire le jouer) qui reviennent de Narfas par bateau.
Il se passe quoi à Lieugro pour les anciens personnages ? : Merlin est donc devenu le Roi de Lieugro (il n'a pas encore renommé le Royaume mais ça ne saurait tarder). Néanmoins, depuis que Zébella est dans la nature, il semble souffrir de crises de paranoïa où il la voit revenir pour le tuer. Ca l'angoisse beaucoup. Ezidor a été promu médecin royal à cette occasion et Irène est égale à elle-même 8D Hermilius a été promu conseiller du Roi et notre bon Gustave diplomate royal. Eléontine a mystérieusement disparu, ce qui fait que - par chagrin ou pas - la maison de Gustave s'est transformée en véritable bordel (enfin, pas au premier sens du terme mais disons que Gustave profite bien de son nouveau rang). Elzibert et Yvonelle ont réussi à se marier et ont une petite maison à eux. Avec l'argent de Gustave, ils ont commencé des études, en sachant qu'Yvonelle est enceinte d'un mois et demi. Adénaïs a été repérée par Merlin qui en a fait sa courtisanne. Elle vit donc à présent au palais et n'a pas le choix. Il n'est pas trop violent avec elle et, parfois, se livre sur ce qui le tourmente à un moment T. Bien sûr, elle rêve de l'assassiner mais n'en est pas physiquement capable. Clémentine a également disparu. Madeline s'est suicidée peu de temps après le bal. Ernelle a été retrouvée assassinée. Les anciens personnages se trouvent ici mais compte tenu de l'évolution de ces derniers, je vous invite à modifier vos rôles afin qu'ils correspondent à la version la plus actuelle de votre personnage.
Il se passe quoi à Lieugro de façon générale ? : Beaucoup d'individus d'Uobmab sont venus à Lieugro afin de renforcer le Roi dans sa position, en profitant pour s'attribuer les biens de la population locale. Il n'empêche que ce dernier a beaucoup d'ennemis et que c'est un véritable jeu d'équilibriste que Merlin doit mener. Il faut qu'il prouve à ceux d'Uobmab qu'il est apte à régner sur le long terme et qu'il fasse attention aux rébellions que Lieugro pourrait mener contre lui. Les nouveaux personnages se trouvent ici : Làààà
Pendant ce temps à Narfas : La révolte a éclaté à Narfas et les nobles sont tombés. La nouvelle n'est pas encore arrivée sur les terres de Lieugro.
Voici comment le rp commence : J'ai fait des groupes afin que vous puissiez commencer avec un contexte. Vous êtes, bien entendu, libres d'emmener votre personnage où vous voulez ensuite ! Comme je l'ai dit, on fait quatre tours et, ensuite, nous ferons une ellipse afin d'intégrer Zébella et Childéric.
Nous commençons donc par une soirée faste et glorieuse et un peu libertine dans les coins sombres chez Gustave - Gustave et Hermilius discutent des affaires du royaume en attendant tous les invités J'ai pas dit qu'ils étaient assis autour d'une table avec un air sérieux par contre - Elzibert et Yvonelle finissent de discuter dans la voiture qui vient de s'arrêter devant le domaine De Tuorp. - Ange-Lyne et Arcange sont assis sur l'un des nombreux canapés. - Noée tient son rôle de femme de ménage et discute des dernières consignes avec Doléas qui est venu en renfort afin de servir les plats et boissons. - Stéphanette et Olivette sont ensemble près du buffet. - Ezémone et Nicodème visitent les jardins. - Ezidor et Irène viennent d'arriver et parlent devant l'entrée. - Merlin a décidé d'honorer les invités de sa présence et d'amener Adénaïs avec lui.
Objectif secret : N'hésitez pas à le relire et à mettre tout en œuvre pour le réaliser.
Secret : Pareil, n'hésitez pas à vous en servir lâchement.
Voilà !
Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien
Participants
En jeu : - Faust (Gustave) : V - Laen (Hermilius) : I - Eibhlin (Adénaïs) : IV - Lucius (Elzibert) : I - Lana (Yvonelle) : V - Thessalia (Irène) : VIII - Dorian (Ezidor) : X - Wao (Merlin) : XIX - Perséphone (Ezémone) : 0 - Alcide (Nicodème) : 0 - Lenore (Stéphanette) : 0 - Aubépine (Olivette) : 0 - Rose-Abelle (Ange-Lyne) : 0 - Cal (Arcange) : 0 - Jil (Noée) : 0 - Nefraïm (Doléas) : 0
En pause : - Hélène (Garance) : XVII - Ikar (Placide) : 0 - Stanislav (Alembert) : X - Dastan (Ludoric) : XVII - Adriaen (Lambert) : II - Yngvild (Rosette) : XVII - Tekoa (Childéric) : II - Chuan (Lénora) : IX - Susannah (Zébella) : XI - Erasme (Clémentin) : I - Miraneiros (Balthazar) : VII - Jil (Anthonius) : XI - Claer (Jésabelle) : V - Ammon (Gaspard) : X - Eméliana (Tamara) : 0 - Zeryel (Adolphe) : XI - Lysium (Melchior) : X - Sympan (Gao) : X => II - Oriane (Pénélope) : X - Lazare (Primaël) : VIII - Orenha (Luthgarde) : VIII - Lorcán (Ivanhoë) : VIII - Kyra (Adolestine) : IV - Min (Natanaël) : XIV - Gyzyl (Judas) : II - Kiara (Coline) : V
Les disparus : - Lucillia (Eléontine) : XIII - Chelae (Clémentine) : XVI
Les morts : - Babelda (Montarville) : XI - Léto (Ernelle) : II - Stanislav (Déodatus) : IX => I - Latone (Madeline) : 0 - Fawëlysa (Wesphaline) : II - Seiji (Wesphaline) : VII
Deadline Tour n°1
Dimanche 24 septembre à 18H
Il reste 12 tours.
Gain Tour n°1
- 1 point de spécialité au choix ET - Soupçon de trahison : Il s'agit d'une poudre qui doit obligatoirement être saupoudré sur des gâteaux. Lorsque des personnes en mangent, elles ont envie de trahir ceux qui leur sont chers.
Je le note juste pour info puisque ça reste de la logique de spé : plus la victime est forte et intelligente par rapport à la magie du lanceur, moins la poudre produit des effets.
Dernière édition par Mitsu le Dim 07 Avr 2024, 09:38, édité 2 fois
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 2047 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
-Messire de Tuorp, Sire de Xyno et sa fiancée Irène d’Errazib sont arrivés. Annonça la jeune domestique qui venait d’entrer dans la pièce.
Il s’agissait d’un petit salon privé. Le domaine de Tuorp avait totalement été revu, tant au sujet de son aménagement que de sa décoration. La maison arborait à présent un ameublement bien plus riche et tout élément onéreux était mis en évidence. La demeure était séparée en deux : la partie publique, aménagée pour recevoir comme le voulait l’étiquette, et la partie privée, où Gustave et Hermilius n’hésitaient pas à héberger quelques prostituées quand l’envie les prenait. Il y en avait actuellement deux dans la pièce avec eux. Gustave adressa à la servante un regard et un sourire dénués de toute chaleur.
-Très bien.
Il parlait d’un ton sec dès qu’il s’agissait du médecin. Il eut envie de prendre une pipe et d’y brûler du tabac, mais il savait que l’annonce d’Ezidor suffisait à faire trembler légèrement ses mains, ce qu’il refusait de mettre en évidence. Par ailleurs, il ne souhaitait pas empester la fumée avant même d’avoir rencontré ses invités.
Gustave s’était mis à fumer depuis peu. Sa nouvelle fonction au sein du royaume y était pour quelque chose, mais l’élément déclencheur avait été la disparition de sa femme. Éléontine s’était volatilisée du jour au lendemain, sans crier gare ni jamais donner de nouvelles. Par le passé, elle n’avait jamais fait subir de telles absences à son foyer sans prévenir personne. Hermilius n’avait pas plus d’informations que lui, il lui avait demandé et avait choisi de le croire tant qu’aucun indice ne prouvait du contraire. Éléontine avait-elle trouvé un nouvel amant avec qui elle avait fui le pays ? Avait-elle été enlevée ? L’avait-on tuée ? Gustave avait embauché des enquêteurs et des mercenaires, qui étaient encore pour moitié déployés. Quoi qu’il en fût, le mari avait peiné à s’habituer à cette nouvelle situation. Ses premières nuits seul avaient été blanches et son attitude générale avait viré plus austère. Les domestiques étaient moins à l’aise en sa présence unique, comme cette jeune femme qui s’apprêtait à faire la courbette avant de quitter la salle. A moins que ce ne fut à cause des deux putes qui gloussaient derrière lui comme les tourterelles en rut. D’une main levée, Gustave lui ordonna de s’immobiliser.
-Qui d’autre attendons-nous ?
-Votre fils Elzibert et son épouse Yvonelle de Tuorp.
Il hocha la tête. Dès que tous les invités seraient arrivés, lui et Hermilius pourraient faire leur entrée dans la soirée avec un petit mot d’introduction. La domestique quitta les lieux et Gustave retrouva son cousin sur le canapé. L’une des prostituées s’assit sur ses genoux et il l’attrapa par la taille. Il était très important de se détendre avant un événement dont on était l’organisateur.
-Comment se porte le roi en ce moment ?*
Il avait eu vent de quelques tourments depuis la disparition de Zébella, mais Gustave tâchait de rester loin de tout ça du mieux qu’il pouvait. Ce n’était pas Merlin qui lui faisait peur, mais son nom de famille. Moins il se confrontait directement à cette famille et mieux il se portait.
La prostituée souleva sa robe pour se placer à califourchon sur lui. Elle l’embrassa dans le cou tout en glissant ses doigts sous sa chemise. Il la repoussa.
-On n’a pas le temps pour ça, je viens de m’habiller.
Elle se dirigea alors vers les boutons de son pantalon. Gustave laissa faire. Il n’était plus mal à l’aise à l’idée de baiser dans la même pièce que son cousin. Ils l’avaient déjà fait plusieurs fois.
-Je ne sais pas si tu as eu l’occasion de faire connaissance avec les Reknofed. Un drôle de couple, tu devrais y jeter un œil.
Ils étaient un nouvel exemple du caractère détraqué de leurs voisins belliqueux. Bon nombre de familles d’Uobmab s’étaient établies dans le royaume en un temps record. Gustave en avait ressenti une pression significative. Depuis qu’il avait été promu diplomate royal, l’homme s’était armé d’une discipline d’autant plus impeccable que par le passé. Il avait passé des semaines à se renseigner sur les histoires et familles d’Uobmab et avait largement doublé le temps qu’il consacrait autrefois aux exercices physiques. Il avait même employé un professeur de combat pour en reprendre les bases. En ces quelques semaines, il avait affiné sa masse graisseuse au profit d’une musculature plus sèche. Il n’en était à présent que plus beau, et couplé à son célibat officieux, Gustave avait un succès d’autant plus fou auprès des femmes. Son hygiène de vie s’était améliorée à d’autres égards, menant vers une routine parfois militaire. Ses véritables travers, quant à eux, n’avaient pas changé dans le bon sens. Boire et fumer étaient devenus des loisirs réguliers et les dépenses étaient devenues fréquentes. En plus de la maison, Gustave avait refait faire toute sa garde-robe afin de l’adapter à son nouveau statut et les putes étaient monté en grade.
Le de Tuorp expira et laissa sa tête reposer vers l’arrière. Il avait placé sa main sur la nuque de sa partenaire pour accompagner les va-et-vient de sa bouche.
-Est-ce que tu as un programme particulier pour la soirée ?
Lui n’aurait peut-être pas l’occasion de s’amuser. Il prenait son travail très à cœur et malgré les rumeurs d’homme à femmes qui couraient après lui, il tenait parfaitement son masque de diplomate quand il était en public. Après tout, sa promotion auprès du roi l’avait autant rapproché des plus grands honneurs d’une carrière que de la lame terrifiante de la mort.
925 mots *Première réplique du RD1, la boucle est bouclée et moi je n’ai aucune originalité
Ezidor a décidé de revenir dans ce Royaume après l'avoir quitté, jadis. Médecin et fin connaisseur des poisons et des drogues, son plus grand plaisir dans la vie est de droguer femmes et hommes afin d'abuser d'eux. Il n'a aucune limite. Sans le savoir ni même le vouloir, il est le père de Natanaël d'Ukok. En effet, il a violé sa mère, Ernelle, après l'avoir droguée, il y a de cela des années. Après avoir fait le tour de plusieurs Royaumes pour y perpétrer ses crimes abominables, le voilà de retour dans celui qui l'a vu naître, pour le pire. Son objectif ? Abuser de toute personne assez naïve pour boire les breuvages qu'il confectionne. Il a profité du bal organisé à Lieugro quelques temps après son retour pour abuser de Natanaël qu'il a drogué afin que le garçon n'en conserve pas de souvenir. Il a également profité d'un moment de faiblesse de Gustave de Tuorp pour le placer sous sa coupe en lui octroyant quotidiennement l'antidote d'un faux poison. Il a renoué avec Childéric d'Ukok, son ancien disciple mais ce dernier l'a trahi en le droguant et il en garde une certaine rancune. Enfin, après la mort de Montarville de Lieugro, il s'est rapproché d'Irène d'Errazib et a décidé de l'épouser à la fois pour sa fortune mais aussi car elle souhaite le soutenir dans ses projets. Il a désormais le statut de médecin royal sous le gouvernement de Merlin d'Uobmab.
Ezidor descendit le premier de la calèche et oublia de prêter son bras à sa compagne, distrait par la vision de la demeure de Gustave, brillant de mille feux dans l'obscurité déjà bien avancée. L'hôte de la soirée appréhendait-il son arrivée ? En public, ils ne laissaient rien voir de l'influence que le médecin avait sur lui, et Ezidor ne ressentait pas le besoin d'appuyer son avantage en le narguant inutilement. La fierté blessée du bel homme se chargeait bien plus efficacement que lui de le tourmenter et il se contentait de lui octroyer son antidote régulièrement. Il ne lui demandait rien, pour le moment, sinon des banalités, des informations, sur la disparition d'Eléontine, sur l'adoption d'Elzibert ou le départ de Ludoric. Il aimait glaner ces informations car il savait qu'elles s'avéraient toujours précieuses un jour ou l'autre.
Il se tourna vers Irène qui venait de le rejoindre. Il savait que leurs fiançailles en avaient surpris plus d'un. La jeunesse de la d'Errazib et sa folie notoire se conjuguaient incongrument avec le profil plus froid et mesuré du docteur. Il aurait pu aisément passer pour son père. Il ne prêtait pas d'attention aux commentaires ou aux regards que cela avait pu occasionner. Pendant qu'ils se concentraient sur ces futilités, ils ignoraient le véritable lien qui les unissait, à la fois similaire et entièrement différent de celui qu'il avait eu avec Childéric. L'adolescent avait été facile à manipuler. Faible et rapidement dépendant aux diverses drogues, il avait vite appris et s'était montré docile, tellement qu'Ezidor se demandait parfois s'il ne se serait pas laissé faire quand il désirait son corps plutôt que ses services. Il se demandait aussi parfois si Childéric ne savait pas ce qu'il lui avait fait, si ce n'était pas la véritable raison pour laquelle il l'avait drogué lors du bal. Il n'avait aucun moyen de le confirmer car le Chef des Armées avait quitté Lieugro. Il l'avait abandonné, la tête et le cœur encombré de questions. Irène, à l'inverse, se révélait une élève chaotique et instable. Elle le déconcertait et, pour tout dire, l'agaçait aussi. Son exubérance excessive lui portait sur les nerfs et lorsqu'il était trop fatigué et que sa patience venait à manquer, il caressait l'espoir de se débarrasser d'elle. Mais sa fiancée savait se montrer utile et intelligente, selon sa propre façon à elle. Il n'aimait juste pas son impulsivité. Il ne pouvait pas la contrôler autant qu'il l'aurait souhaité, pas comme Childéric. Penser à lui assombrit son expression. Il n'avait jamais répondu à sa lettre. Il lui avait tourné le dos comme s'ils étaient des inconnus, sans un au revoir, ni un signe. Sans rancune. Mais c'était la rancœur qui lui dévorait le cœur, le regret de ne pas avoir pu davantage lui parler, la colère qu'il laisse sa vie dictée par des femmes comme Adénaïs ou Garance. S'il avait pu, il leur aurait tordu le cou lui-même pour libérer son ancien disciple de ces maudites sorcières qui lui avaient volé son garçon. Heureusement, la première se fanerait vite entre les mains avides et brutales de Merlin. Ce n'était que justice. Il se demandait souvent pourquoi elle ne mettait pas fin à ses jours. Il serait ravi de l'y aider.
Ensemble, Irène et Ezidor gravirent les escaliers menant à l'entrée de la demeure. « Quels sont tes plans pour ce soir ? » Il espérait, un peu vainement, il s'en rendait compte, que la d'Errazib ne se ferait pas trop remarquer. À présent, ses actes ricocheraient sur lui, qui avait toujours nourri le plus grand respect pour la discrétion. Avec Irène, il pouvait l'oublier. Dans un élan optimiste, il songea que plus la démente attirerait les regards, moins ces derniers se tourneraient vers lui. Un peu tardivement, il réalisa qu'il aurait dû glisser un calmant dans le thé de sa fiancée avant de quitter leur logement. Il avait commencé à l'initier à son savoir, aussi devait-il se montrer prudent s'il voulait la droguer pour qu'elle ne reconnaisse pas la saveur de ses concoctions dans ses consommations.
« Quoi qu'il en soit, ne te sens pas obligée de rester à mes côtés. Si tu le peux, j'aimerais que tu récoltes des informations sur Hermilius de Tuorp. Tu pourrais essayer de le faire boire. » Depuis qu'il l'avait surpris l'autre soir, la curiosité le dévorait. Chacun avait été pris de court par la présence de l'autre et ils n'en avaient jamais reparlé. Cela étant, il devait savoir de qui le conseiller s'était débarrassé, et pourquoi.
Ezidor jeta un coup d'oeil à Irène comme s'il la voyait pour la première fois, ce qui était le cas en quelque sorte. C'est à peine s'il l'avait regardée dans la calèche, plongé dans ses pensées. Elle s'était habillée pour l'occasion. Lui, à l'inverse, n'avait fait aucun effort sur sa mise. Il n'avait pas jugé que l'élévation de son statut justifiait de se traduire dans un changement de garde-robe. Il aurait pu, en piochant dans les fonds bien garnis de sa fiancée, mais il avait d'autres choses à penser. Alors que le trône était réchauffé par un fessier plus juvénile et moins clément que celui de feu Montarville de Lieugro, il avait dédié son temps entre ses visites quotidiennes au château à un acharnement quasiment obsessionnel sur ses recherches, ne dormant que par tranches de petites heures. Entre les murs de la d'Errazib, il se savait libre de mener les expériences qu'il souhaitait, avec des limites cependant. Il était parfois délicat de demander aux familles éplorées l'autorisation de faire usage du corps encore tiède des défunts qu'il n'avait pu sauver. Il lui arrivait parfois de se rendre dans les cimetières inhumer des corps, mais cela supposait une discrétion absolue et une aide pour déterrer les morts s'avérait souvent nécessaire. Le temps passant, sa force d'antan lui échappait. Ses muscles ne lui rendaient plus autant de services qu'auparavant, il s'essoufflait plus vite et la fatigue pesait plus lourdement sur ses épaules. Des cernes épaisses alourdissaient son regard, lui donnant un air hagard. Il avait trouvé dans le travail une solution à la fois utile et presque efficace pour ne plus penser au d'Ukok. Peut-être devait-il en toucher un mot à Merlin pour s'économiser du temps et de l'énergie. Il ne doutait pas que le nouveau souverain verrait moins d'inconvénients que son prédécesseur à l'amoralité de ses pratiques.
Message I | 1137 mots
Stanislav Dementiæ ~ Sorcier ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1378 ◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique. ◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
- Irène d'Errazib Background : Irène d'Errazib est une jeune adulte que tout le Royaume de Lieugro dit folle. C'est assez vrai. Ses héros sont tous des hommes particulièrement problématiques. Il en va de même pour ses héroïnes. Toutes les personnes qu'elle aime ont une pièce dédiée dans la grande demeure qu'elle a hérité à la mort de ses parents. Fille unique, elle s'est presque élevée toute seule à partir de son quinzième anniversaire, renvoyant domestique sur domestique. Héritière d'une fortune colossale, elle met celle-ci au service de ses lubies et n'hésite pas à payer des gens afin de surveiller ses "amoureux" du moment. Masochiste, elle voue une admiration sans borne à Ezidor de Xyno (qu'elle sait être un vilain pas beau), à Merlin d'Uobmab et à son père, Judas. Déodatus d'Etamot est son petit chouchou. Elle le trouve attendrissant à épier les jeunes femmes et pense qu'il pourrait devenir un vrai méchant. Elle fantasme sur cette possibilité. Si un homme a des travers, Irène le surveillera forcément. Seul Hermilius De Tuorp, par la grâce du ciel, a échappé à son œil avisé. C'est qu'Irène paye les orphelins pour espionner à sa place et personne ne se méfie jamais des enfants. Aussi, étrangement, elle adooooore Elzibert d'Etamot, alors même qu'il n'a rien d'un grand vilain à ses yeux. Elle se marierait bien avec. Elle aimerait l'initier à des jeux dans sa cave. Elle pense que Coline De Lieugro est sa sœur cachée et elle ne quitte jamais un bracelet qu'elle s'est fait avec une mèche de cheveu de celle-ci. Ses dernières obsessions sont de défigurer Clémentine d'Ukok, qu'elle trouve niaise, et de créer un drame familial entre Ernelle d'Ukok et ses fils, Natanaël et Ludoric (elle croit que Ludoric est le fils d'Ernelle). Situation matrimoniale : Célibataire Liaison : Allez savoir o/ Amitiés : Elle a des amis imaginaires Inimitiés : Idem
Irène descendit de la voiture sans s'offusquer de l'absence de son fiancé. Elle n'était pas habituée à la politesse masculine et se moquait de l'étiquette. Si elle appréciait l'attention que portait sur elle la galanterie du sexe opposé, elle la trouvait plus souvent étrange voire dérangeante - en cela qu'elle devait ensuite se montrer courtoise et prétendre apprécier la compagnie de tous ceux qui la traitaient avec égard. Ils n'étaient pas nombreux. Surtout, il ne s'agissait jamais des hommes qui l'intéressaient. Alors elle ignorait les vieillards et les innocents d'âme. « Mmh-mmmh-mh-mh... » Elle chantonnait, dans sa bulle, tout en se dirigeant vers l'ombre filiforme du médecin, à côté de qui elle s'arrêta. Il observait la demeure qui allait les accueillir. Aussi fit-elle de même : il était son professeur, son mentor, et elle s'amusait à l'imiter par bien des aspects. Si l'on omettait la démence qui les réunissait et qu'il faisait grandir chaque jour un peu plus, en lui mettant entre les mains un savoir dangereux et nocif, il lui restait encore tout un tas de choses à apprendre. Alors elle l'observait et reproduisait son attitude, bien que le résultat fut un peu déconcertant après être passé au travers de son filtre à elle. « Mmh... » minauda-t-elle en penchant la tête sur le côté. La demeure était devenue plus scintillante qu'avant le départ de la femme de Tuorp. Irène avait entendu parler des invitées des deux cousins. Elle attendait impatiemment de recevoir son invitation. Maintenant qu'elle était certaine d'être enceinte - elle avait presque un mois de retard sur ses menstruations - et de la paternité de son enfant - elle n'avait accueillit personne d'autre que le De Xyno entre ses cuisses durant ce cycle- elle avait hâte de pouvoir recommencé à s'amuser. Elle avait essayé de s'approcher de cette manière vers Ezidor, mais il l'avait repoussé sans ménagement. Lorsqu'elle avait essayé de prendre le dessus sur ses visites, il l'avait violenté jusqu'à lui faire comprendre qu'il n'appréciait pas ses initiatives. Si elle avait d'abord été contrariée, elle avait fini par se faire une raison et s'occupait elle-même de son plaisir. Heureusement, elle pouvait encore compter sur Bélonie pour la satisfaire. Mais la d'Errazib commençait à s'ennuyer de sa seule partenaire. Gustave avait été docile, lorsqu'elle l'avait utilisé lors du bal. Peut-être qu'elle pourrait lui remettre la corde autour du cou ce soir. Elle avait saisi l'intérêt que lui portait son amant : le sien avait également grimpé en flèche à cette constatation.
« Je vais revoir des amis. » pépia la blanche en remontant les escaliers. En parlant d'amis, elle venait d'entendre la calèche suivante arriver et s'arrêter devant l'entrée - là où son couple s'était trouvés quelques instants auparavant. Yvonnelle et Elzibert en sortirent. A la vue du garçon, le visage de la future mère s'éclaira. Elle lui sourit et lui adressa un geste de la main, tout en se mordillant les lèvres. Avait-il trouvé le parchemin que cachait son frère, sous son matelas, comme elle le lui avait dit pendant leur danse ? Elle lâcha un rire désinvolte avant de se retourner vers l'adulte. Elle passa son bras par dessus le sien. « Je sens que je vais bien m'amuser. » fit-elle, impatiente.
« Hermilius ? » L'adolescente soupira sans tenter de masquer sa déception. Elle avait même grimacé. « Il ne m'intéresse pas. » lâcha-t-elle. S'il vivait toujours avec Gustave, la collectionneuse n'avait pas demandé à ses petits orphelins de le surveiller. « Tu n'as qu'à lui faire boire une de tes potions. » répliqua-t-elle. Elle n'avait pas peur de lui dire non. Peut-être ne percevait-elle pas le danger. Ou peut-être l'ignorait-elle sciemment. Elle n'avait peur de rien. Elle était dangereuse, elle aussi, et il y avait des choses qu'elle cachait dans sa demeure : des choses que même Ezidor ne connaissait pas. « Merlin sera là aussi. » lâcha l'invitée en jetant son manteau à un domestique. Elle avait revêtit une robe couteuse et plutôt révélatrice de sa silhouette. « Tu n'as qu'à les faire boire ensemble. Ou bien accuser l'un de l'empoisonnement de l'autre. Tuons-les ce soir. » proposa-t-elle l'air de rien, comme si elle avait lancé une invitation pour le thé. La jeune femme quitta le vestibule en première.
« Je me demande si Clémentine d'Ukok sera là ce soir. » chantonna la folle avant de tournoyer sur elle-même en entrant dans la salle de réception. Elle savait que non : l'ingénue avait disparu depuis plusieurs semaines. Elle se ventait d'ailleurs de son départ. Elle lui avait envoyé des lettres. Des menaces, pour être précise. Elle lui avait décrit comment elle la tuerait et la découperait si elle ne rejoignait pas son frère à Narfas. Elle avait même glissé quelques morceaux. D'abord une mèche de cheveux, puis un doigt, et une oreille. Tout avait été prélevé sur des cadavres que le médecin avait rapporté à la maison, mais sa victime n'en savait rien. Elle ne comprenait jamais rien. Elle ne servait à rien du tout. Ce n'était qu'une ignare inutile ! Irène la tenait pour responsable de l'enlèvement de Coline : la blanche avait été dévastée d'apprendre l'éloignement de sa sœur jumelle. Elle avait eu besoin d'un bouc-émissaire et c'était la d'Ukok qui avait été désigné comme cible. Le manque et la distance rendait difficile à supporter leur séparation, même s'il s'agissait de l'agissement de l'un de ses idoles. « Un, deux, trois, elle criera d'effroi... » chantonna la blanche dans un murmure.
Priam & Freyja ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4143 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes ◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Lun 18 Sep 2023, 18:16
Unknown
Le Roi sadique
En groupe | Alcide
Rôle - Nicodème d'Ecirava :
Nicodème d’Ecirava est le trésorier royale. Excellent dans son domaine, il a su conserver sa place avec le changement de monarque. Peu bavard, il laisse à sa femme le soin de se charger des commodités et festivités. Il ne s’occupe de rien chez lui. Quand il n’est pas au travail, il se laisse emporter par sa deuxième passion : sa collection d’œuvres d’art. Il y en a d’ailleurs partout dans sa maison. Il aime autant acheter qu’admirer, avec un goût très prononcé pour les peintures représentant des silhouettes peu vêtues. Mécène de plusieurs artistes, s’il est avare en mots, il est très généreux en pièces d’or. Il commande très souvent des œuvres pour lui. Il a d'ailleurs été peiné par la mort de Déodatus d'Etamot, qui s'avérait prometteur. Fin observateur, il aimerait pouvoir convaincre Doléas de poser sans vêtement pour l’artiste de son choix. Ce dernier n’est pas le seul sur sa liste puisqu’il souhaiterait posséder des nus d’Elzibert, de Gustave et d’Hermilius de Tuorp ainsi que du Roi. Père de Stéphanette et d’Olivette, il porte une attention particulière à ses filles. Il est d’ailleurs reconnaissant à Ezémone, sa femme, de l’avoir épousé. Sans elle, il aurait probablement fini sa vie seul. Elle a su se montrer convaincante et devenir désirable à ses yeux. Avant elle, il n’était intéressé que par l’amour platonique et n’était excité qu’à la vue des corps nus sur les toiles de maître. La chair ne lui disait trop rien. Il n’est pas amoureux d’elle mais lui voue une grande amitié. Grâce à elle, il a pu passer comme étant « normal » aux yeux de la société. Aujourd’hui, il ressent le désir de façon plus vivante, notamment envers les modèles à la base des œuvres. Homme de pouvoir, c’est entre autres lui qui rend des avis sur l’état des finances du Royaume et la faisabilité des projets royaux.
Parfois, Nicodème fournissait quelques efforts pour paraître en société. Son rôle de trésorier royal, qu’il tenait avec excellence et discrétion, l’y poussait. Sa femme aussi. Bien qu’elle respectât son caractère taciturne et ses habitudes solitaires, elle l’encourageait régulièrement à la suivre à telle ou telle réception. Celle-ci n’avait pas fait exception. Il ignorait combien de temps il resterait. Si personne ne s’engageait avec lui dans un échange discursif sur l’art, ces sauteries avaient tendance à le lasser très vite. Même lorsque les festivités avaient lieu chez lui, il n’était pas rare de le voir se faufiler derrière une porte au bout de quelques heures, pour ne reparaître qu’au moment des au revoir. La frivolité des danses, l’abondance des victuailles, les rumeurs frissonnantes et les discussions plates ; tout cela ne l’intéressait pas. Il pouvait passer un temps indéfini le regard plongé dans les prunelles d’un chef d’œuvre du troisième art, faire courir ses doigts au point de les en rendre douloureux sur les muscles de marbre d’une silhouette à jamais figée dans la pierre, se fondre entre les lignes d’un livre ou d’un carnet de comptes royaux, mais supportait mal les conversations sans saveur de ces insipides soirées. Il trouvait de l’intérêt là où il le pouvait. Dans les œuvres présentes, d’abord, dont le tour était toujours trop rapidement effectué à son goût, puis dans les invités. Quand les silhouettes des danseurs se mélangeaient dans un ballet coloré, il décomposait la palette de leurs tenues, réajustait leurs gestes pour les rendre à la fois plus expressifs et plus gracieux, organisait leurs places afin d’atteindre l’harmonie, jusqu’à recréer mentalement le tableau parfait qu’une telle scène aurait pu inspirer. Puisque Gustave de Tuorp, depuis sa nomination au rang de diplomate, avait fait refaire l’entièreté de sa demeure, il était impatient de découvrir les objets d’art qu’il avait choisi d’exposer. Nicodème connaissait par cœur ceux qui décoraient les murs de la bâtisse du temps d’Eléontine.
L’œil aux aguets, il déambulait dans les jardins, à la recherche de quelques pièces admirables. Sa femme, à son bras, avait revêtu l’une de ces robes qu’il aurait probablement jugée comme une réalisation digne de son intérêt artistique s’il s’était autant intéressé à la mode que Stéphanette. Il jeta un regard vers la maison du de Tuorp, où ils avaient laissé leurs deux adolescentes. Il ne leur avait rien ordonné, mais espérait qu’en dignes jeunes filles de bonne famille, elles ne s’aventureraient pas trop dans les espaces intimistes que leur hôte n’avait apparemment pas manqué d’aménager. Il était connu pour ses nombreuses frasques sexuelles, à l’instar du cousin de son épouse disparue. Leur influence semblait avoir déteint sur le jeune Roi, qui depuis son couronnement enchaînait les conquêtes. Le trésorier n’aurait su dire, cependant, s’il y trouvait son plaisir ou si l’assouvissement de ces pulsions ne s’était pas transformé en quête bouffie d’inquiétude. Cette pensée fit glisser l’ombre d’un sourire sur ses lèvres. Les préoccupations des autres hommes n’avaient jamais véritablement rencontré les siennes, quasi exclusivement concentrées sur l’art et les chiffres. Sans Ezémone, il serait sans doute demeuré seul pour le restant de ses jours, sans descendance. Il ne s’intéressait d’ailleurs guère aux questions familiales.
Cependant, puisque son épouse avait abordé le sujet plus tôt, et qu’il croyait que le fonctionnement de leur duo reposait sur leur capacité à échanger intelligemment – il n’était pas donné à tout le monde de ne pas se répandre en babillages inintelligibles –, il reprit : « Vous me parliez de mariage, tout à l’heure. » Il avait conscience que, bien qu’elles fussent encore jeunes, il était temps de se pencher sur l’avenir marital de Stéphanette et Olivette. « Aviez-vous déjà des noms en tête ? » Bien sûr, qu’elle en avait. Elle connaissait par cœur la société mondaine et n’avait très certainement pas manqué d’étudier le potentiel de chaque parti disponible. Le blond se plierait sans doute à son désir. Ils aimaient tous deux leurs enfants. Il ne doutait donc pas que sa femme ferait le meilleur choix possible pour chacune d’elles. Comme il s’approchait d’une sculpture, il redessina du bout de l’index le galbe d’un mollet. Il se figura celui de ses modèles souhaités et imagina les positions qu’ils pourraient prendre sur les tableaux qu’il prévoyait. Parmi les avantages des festivités, il y avait ceux-ci : trouver des silhouettes inspirantes, leur vanter les travaux d’un artiste en vue, et les convaincre de poser nues. Il se demanda ce que valait le talent d’Ange-Lyne Reknofed. Bien qu’elle fût réputée à Uobmab, il n’avait pas encore eu l’occasion d’admirer ses peintures. Elle devait être présente, ce soir.
Message I – 764 mots
Monsieur taciturne est dans la place
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
Orphée Dasgrim ~ Orisha ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 162 ◈ YinYanisé(e) le : 11/03/2023◈ Activité : Voyager avec les Enfants de Yanna
Mar 19 Sep 2023, 16:34
Unknown
Le Roi sadique
En groupe | Cal
Rôle - Arcange Reknofed:
Arcange est un militaire accompli et s’il s’est rendu à Lieugro avec Ange-Lyne, sa sœur, c’est officiellement pour briguer le poste de Chef des Armées, laissé vacant depuis le départ de Childéric d’Ukok. Homme charismatique, il mesure près de deux mètres de haut et possède les épaules de ses ambitions : musclées. Sa seule faiblesse physique est son manque de rapidité. Néanmoins, il n’en a souvent pas besoin puisqu’un seul coup de sa part suffit à rendre inconscient la plupart de ses adversaires. Il a déjà perdu un duel contre Judas à cause de sa lenteur mais n’a pas travaillé sa faiblesse depuis. Il s’est contenté de le haïr encore plus profondément. Il se questionne d’ailleurs souvent sur pourquoi est-ce que le Roi ne l’a pas tué à cette occasion. Ça le hante fréquemment. Comme Judas l’a privé de sa mère – qu’il aimait malgré ses coups et ses attouchements – il entend bien le priver de son fils. Il veut le trône de Lieugro et se débarrasser de Merlin. La personne qu’il admire le plus est sa sœur. Il l’aime d’ailleurs tout court mais ne le lui a jamais avoué. Il entend bien lui demander de l’épouser s’il obtient ce qu’il désire. En attendant, il a toujours pensé qu’elle aimait le voir avec d’autres femmes et, surtout, peindre les fins tragiques de ses parties de jambes en l’air. Alors, pour elle, en pensant à elle, il multiplie les conquêtes. Il désire tout ce qu’il n’a pas. Il désire le trône de Merlin, sa courtisanne Adénaïs, faire sien ceux qu’il a nommé auprès de lui. C’est un envieux colérique. Il aime conquérir, sans pour autant faire preuve d’une intelligence redoutable. Sa sœur s’occupe de ça pour lui et lui se contente de forcer ce qu’il désire à lui appartenir, en employant les armes et sa stature imposante. Belliqueux, il ne recule jamais devant une occasion de se battre – et il en sort souvent platement victorieux. Il pose fréquemment pour sa sœur et aime ce qu’elle produit. Lui-même est incapable de dessiner quoi que ce soit. Il est très tactile depuis l’enfance avec Ange-Lyne et celle-ci n’a jamais été dérangée par cette proximité. Il n’en a pas encore parlé à sa sœur mais il aimerait bien mettre la fille d’Adénaïs, Yvonelle d’Etamot, dans son lit. Il trouve qu’elle ferait un tableau magnifique, une fois écartelée. Ange-Lyne est l’aînée. Arcange le cadet.
Note : C'est un bâtard d'Uobmab, le rp est écrit en conséquence /sbaf
Comment ce petit asticot pouvait-il être Roi ? Il était étonnant que sa couronne ne l’eût pas déjà écrabouillé, et cependant tout à fait arrangeant : Arcange aimait accomplir lui-même les massacres dont les bénéfices pouvaient lui revenir. Plus particulièrement, il entendait venger sa mère en arrachant à Judas son ridicule héritier. Sa mort serait grandiose. Il se l’était promis. Il nourrissait des projets qui nécessitaient qu’il performât son art de la tuerie au plus haut niveau. Il rendrait banal tout ce qu’il avait accompli auparavant. Merlin lui permettrait d’atteindre l’apogée de sa technique. Ange-Lyne ne méritait rien de moins qu’une exécution parfaite, et le pantin d’Uobmab rien de plus qu’une humiliation complète. Il mâchonnait cette pensée, tandis que sa main caressait le cou de sa sœur, son bras passé autour de ses épaules. Il aurait aimé pouvoir glisser ses doigts jusque dans son décolleté, empoigner l’un de ses seins et le pétrir jusqu’à la faire gémir de plaisir. Cette seule image suffisait à faire grimper en lui de brûlants désirs. Ses émois contenus se reflétaient dans ses yeux en un éclat singulier. Leur acier balaya la salle.
Depuis leur canapé, les Reknofed disposaient d’une vue imprenable. Il regarda entrer Ezidor de Xyno, le médecin royal que sa sœur désirait enfoncer entre ses cuisses. Sa stature laissait présager qu’une brise aurait pu le casser en deux. Un sourire torve ourla les lèvres du blond. Juste devant lui, son épouse, la Folle de Lieugro, caracolait joyeusement. Il s’imagina refermer ses larges mains sur ses hanches et plonger en elle, prêt à la scinder depuis l’intérieur, à pénétrer sa chaire jusqu’à percer son cœur. Son poignard courrait sur sa peau d’albâtre et dessinerait les sillons carmin que sa sœur sublimerait sur une toile. Son index s’enroula dans ses mèches blondes. Il ne prenait pas autant de plaisir à la voir avec d’autres hommes qu’elle en ressentait en admirant ses muscles jouer autour de la silhouette de leurs futures victimes. Probablement consciente de cela, elle ne l’avait d’ailleurs jamais invité à observer son corps dominer celui de l’un de ses partenaires. Cependant, une fois, il avait eu l’occasion de l’espionner. L’image de son bassin qui ondulait sur celui de son amant et de ses seins alourdis de désir, rendus frémissants par les mouvements des deux corps, s’était ancrée à sa rétine pour n’en jamais repartir. À chaque fois qu’il la voyait nue, ce souvenir l’enflammait tout entier. Il rêvait de pouvoir la contempler à nouveau et, bien qu’il eût préféré que ce fût avec lui, il envisagea de lui proposer de participer, avec le de Xyno, à l’exécution de son œuvre sur l’épouse. Il pourrait alors s’extasier de ses gestes, s’enivrer de ses soupirs, la toucher, et pourquoi par lui-même l’exalter. Ce serait un prélude au reste.
Il approcha son visage de celui de sa sœur. Son nez courut sur sa mâchoire, et il murmura à son oreille : « On pourrait s’amuser un peu avec les de Xyno, ce soir. J’aimerais bien qu’il sache un peu qui il servira, bientôt. » Il s’apprêtait à poursuivre, lorsque ses iris furent attirés par une silhouette qu’il ne connaissait que trop bien. Merlin d’Uobmab. Sa bouche se crispa et ses doigts se resserrèrent inconsciemment autour des cheveux de son aînée. Si cela n’avait tenu qu’à lui, il aurait traversé la salle pour lui trancher la tête sur le champ. Néanmoins, Ange-Lyne avait établi un plan qui contraignait ses élans de violence. Il devait faire preuve de bonne tenue puisque, officiellement, il souhaitait remplacer Childéric d’Ukok, en fuite avec ce qu’il restait de l’ancienne famille royale – une harpie que la fin de vie ne tarderait pas à cueillir et un petit freluquet qui se faisait prendre par un prétendu soldat, le fils de leur hôte. Il se demanda si Gustave aurait eu le courage et la détermination de les passer à tabac, eux aussi. Le cœur des gens de Lieugro se révélait généralement bien plus tendre que celui des ressortissants d’Uobmab. « Ou peut-être qu’on devrait aller parler à sa Majesté. » Il aurait sans doute été plus judicieux de se présenter auparavant à son conseiller, Hermilius de Tuorp, afin de bénéficier de son influence auprès du souverain, ou de faire chanter le diplomate pour le pousser à faire en sorte qu’on lui offrît la place qu’il convoitait, mais l’intelligence d’Arcange s’illustrait de la même façon que sa force : elle ne s’encombrait jamais de détour et frappait en plein centre, indifférentes aux remous et aux revers qu’elle pouvait susciter. Il comptait toujours sur son charisme et sa puissance pour assurer à la fois sa survie et le bon déroulement de ses projets ; et, surtout, il s’en remettait à Ange-Lyne. « Ou bien tu pensais à autre chose ? » Comme son regard se réaxait sur elle, il oublia la haine que Merlin lui inspirait, et reprit ses caresses sur la fine peau de son cou. Il mourait d’envie de la couvrir de baisers, de la griffer, de l’étrangler, de la célébrer.
Message I – 837 mots
Lui ce sera Monsieur malsain bodybuildé
Lana Kælaria ~ Sirène ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 282 ◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021◈ Activité : En études
Yvonelle est la fille d'Adénaïs d'Etamot et d'un homme dont elle ne se souvient pas. Elle est la sœur de Déodatus d'Etamot et d'Elzibert d'Etamot. Néanmoins, par un fâcheux hasard, Yvonelle a surpris une conversation entre sa mère, Adénaïs, et Gustave De Tuorp, la première avouant au deuxième sa paternité concernant Elzibert (celui-ci l'a tout de suite refusée, d'ailleurs). Yvonelle qui, depuis le début de son adolescence, avait un faible pour son frère Elzibert, décida d'aller voir celui-ci afin de tout lui avouer. Depuis, ils couchent ensemble, malgré ses fiançailles avec Natanaël D'Ukok. Yvonelle sait, néanmoins, que son fiancé la trompe avec Rosette d'Exuru. Natanaël, lui, ignore tout des connaissances et des pratiques de sa fiancée. Quoi qu'il en soit, ils forment tous avec Déodatus d'Etamot, un groupe de cinq amis particulièrement soudés. Yvonelle compose de la musique. MAJ : mariée à Elzibert, enceinte d'un mois et demi, déteste son beau-père Gustave de Tuorp (à compléter).
Quand le carrosse s’arrêta devant la demeure de Tuorp, Yvonelle posa une main sur son ventre. Dans quelques mois, l’être qui y grandissait donnerait des coups de pieds et de mains, comme s’il cherchait à l’étreindre avant même de naître. Elle fit mine de vouloir lisser sa robe en laissant ses doigts glisser sur ses cuisses. « Je pense que ce serait bien qu’on essaye, au moins. » répondit-elle. Elle n’en avait pas parlé à Elzibert. Il était sans doute encore trop tôt pour se réjouir d’une grossesse qui pouvait s’arrêter à tout moment ; néanmoins, ça n’était pas ce qui la retenait. Depuis sa reconnaissance par Gustave, et plus encore depuis leur mariage, le comportement du brun avait changé. Alors qu’il avait toujours été si amoureux d’elle, prêt à tout pour lui plaire, dévoué à son bonheur, il lui semblait que désormais, il n’avait de cesse de lui échapper. Les paroles d’Hermilius la hantaient. Elle se souvenait de ses mots sur sa déception à venir, sur le chemin qu’emprunterait son frère, sur les autres femmes qui partageraient sa couche, et sur les regrets qui viendraient lui mordre le cœur. Ils étaient bien présents. Pourtant, à l’époque, elle se souvenait qu’elle n’avait pas voulu le croire. Quand bien même il n’avait fait aucun doute qu’Elzibert avait couché avec la prostituée présente dans le bureau de son père adoptif, elle avait refusé de se plier à la vision du de Tuorp. Elle avait chassé de ses sens l’odeur ancrée sur la peau de son amant, les lueurs dans ses yeux, le froissement de ses vêtements, la vibration singulière de sa voix. Elle avait porté jusqu’au bout les désirs de son cœur : elle l’avait épousé. Naïvement, elle avait cru que le mariage arrangerait tout. Qu’Elzibert respecterait ses vœux, qu’il s’éloignerait de Gustave, et qu’il lui reviendrait comme avant. Elle s’était trompée sur toute la ligne. À cause du Roi, la célébration de leur union s’était terminée par un bain de sang, et comme s’il s’était agi d’un mauvais présage, les ténèbres semblaient désormais planer au-dessus de leurs vies.
« Si tu ne supportais véritablement pas ce qu’elle a fait, il te serait intolérable de la savoir auprès du Roi, sous les yeux de tous. » Parfois, Elzibert sortait tard le soir et ne rentrait pas de la nuit. Il prétendait qu’il étudiait, qu’il passait la soirée et dormait chez son père, qu’il rencontrait des diplomates. Quand il reparaissait, le lendemain matin, il agissait comme si de rien n’était, mais elle n’avait pas besoin de voir les marques des corps-à-corps qu’il menait pour sentir l’ombre de l’adultère s’étendre sur elle. Il l’avait fait une fois et elle était certaine que, depuis, il avait recommencé. Il avait simplement la décence de ne pas inviter toutes ces femmes chez eux, dans leur lit. Peut-être devinait-il qu’elle ne l’aurait ni supporté, ni toléré ? Jamais aucun homme ne l’avait si mal traitée. Ni lui, ni Natanaël. Plus le temps passait, plus elle était terrifiée à l’idée qu’il ne devînt le portrait craché de Gustave. Son enfant ne grandirait pas avec un père irrespectueux, irresponsable et immature. Plus encore que la tristesse, c’était la colère qui lui ravageait le cœur. Elle avait tout abandonné pour lui. Elle avait même dû faire une croix sur sa relation avec sa mère, qui refusait de lui adresser la parole depuis leur mariage – et lui qui continuait de la mépriser, alors qu’il se perdait dans l’entrejambe de toutes ces femmes qui exerçaient la même profession. Elle avait rompu ses fiançailles avec le fils d’Ukok, qui lui avait toujours témoigné une affection délicate et une déférence pleine de tendresse. Autrefois, elle aurait tout donné pour que Gustave le reconnût. Elle avait été si peu avisée : elle aurait mieux fait de demander ce service à l’ancien chef des armées.
Néanmoins, réagencer le passé ne menait nulle part. Yvonelle en avait bien conscience et, là encore, s’appuyait sur les propos d’Hermilius. Elle ne voulait pas demeurer dépendante de qui que ce fût. Pour cela, elle devait être capable de subvenir à ses besoins. Les siens, ceux de son enfant, et ceux d’Elzibert, s’il poursuivait sa route avec eux. Plus les semaines passaient, elle se demandait si les propos du de Tuorp s’avéreraient justes jusqu’au bout ; si Elzibert ne se détournerait pas d’elle, obnubilé par les cuisses des autres femmes et le cœur trop peu chargé d’amour à son égard, ou si elle ne claquerait pas la porte, moins dépérissante loin que lui qu’à ses côtés. L’idée lui fendait la poitrine, et elle était encore décidée à agir pour le ramener à elle, mais ces éventualités ne la quittaient plus. Elle regarda son mari. Savait-il à quel point il la faisait souffrir ? Le chant mélancolique de ses instruments parvenait-il à résonner jusque dans son palpitant ? Elle s’était plongée dans la musique avec plus d’ardeur encore que de coutume. Elle usait ses doigts sur les touches et les cordes, travaillait et composait sans relâche, dans l’espoir que son talent fût reconnu. Elle comptait en vivre. Ce soir, elle jouerait avec l’orchestre : elle avait obtenu de son beau-père l’autorisation d’interpréter deux morceaux de son invention. « Avant, au moins, seules quelques personnes étaient au courant de ses activités. Maintenant, c’est tout le royaume qui peut s’en gausser. » Yvonelle tendit le bras vers son frère et prit ses doigts entre les siens. « Je reste persuadée qu’elle a fait tout ça pour nous. » Existait-il des déshonneurs qu’une mère ne pouvait endurer pour assurer les besoins de ses enfants ? Depuis qu’elle se savait enceinte, ce questionnement lui revenait souvent. « On devrait vraiment essayer de lui parler, ce soir. » répéta-t-elle. « Essayer de l’aider un peu, de la sortir de là. » Adénaïs constituait souvent un sujet de discorde, entre eux. Raison pour laquelle, bien que le cocher se tînt près de la portière, prête à l’ouvrir, la blonde ne lui avait toujours pas fait signe de les aider à descendre. S’ils se disputaient franchement, elle préférait encore que ce soit à l’abri des regards indiscrets.
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Et Yvopoupou
Dernière édition par Lana Kælaria le Lun 25 Sep 2023, 08:42, édité 1 fois
Seiji Nao ~ Orine ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 273 ◈ YinYanisé(e) le : 03/10/2022◈ Âme(s) Soeur(s) : La poupée de Maman
Délicatement enveloppée dans une robe de mousseline blanche, Stéphanette envisageait de s’en prendre à la carafe de jus de fruits posée à côté d’elle. Il lui faudrait toutefois prendre garde au rebord du verre, ce traître qui buvait goulûment le rouge à lèvres _ et à bien d’autres dangers encore. Une catastrophe risquait de survenir si, dominée par le plaisir, elle se laissait aller, et oubliait les bonnes manières pour descendre son contenu d’une traite. Aucune adolescente ne prenait les apparences avec un tel sérieux ; la perspective de dénicher son futur époux valait bien quelques sacrifices. Bien sûr, le sucre abîmait les dents, mais étancher sa soif à petites gorgées l’empêcherait de succomber aux vicieuses tentations du buffet. Dévorant du regard les petites merveilles dont les parfums débordaient, elle plissa le nez, se rappelant ses lectures. Pour garder une taille de guêpe, les femmes ne quittaient jamais la table en étant rassasiées ; une technique alternative consistait à mâcher du coton avant les repas, une habitude que ses amygdales chatouillées lui avaient fait abandonner. La menace des hormones pesant lourdement sur ses hanches, elle avait décidé d’étendre le principe à toute occasion de manger, et se contentait généralement de picorer dans son assiette. Redressant le buste, elle s’efforça d’adopter une position plus élégante, maudissant son père de ne pas l’avoir laissée porter des talons. À présent que la perspective du mariage emplissait son horizon, elle ne pouvait se permettre le moindre écart.
Quittant à regret le buffet des yeux, la fillette dévisagea sa sœur, qui lorgnait elle aussi sur les délices si gentiment confectionnés par leurs hôtes. Pendant une seconde, sa bouche s’étira en une moue désapprobatrice. Ne réalisait-elle pas la gravité de la situation ?
« Tu ne devrais pas t’empiffrer, Olivette. Une jolie silhouette est le meilleur atout d’une jeune femme. »
En la matière, hélas, celle-ci menait la compétition. La nature s’était montrée généreuse envers les d’Ecirava : toutes deux, couvertes de formes avant l’heure, paraissaient plus âgées qu’elles ne l’étaient. Cependant, elle semblait s’être penchée un peu plus sur le berceau d’Olivette, et, parfois, des pointes de jalousie lui serraient le coeur. Ingrate, la frivole baissa la tête. La soie dévoilait à peine le renflement de ses seins, là où les noisettes de sa sœur s’épanouissaient comme des bourgeons au soleil, captivant sa confiance en elle et le regard des garçons. Cependant, toute convoitise disparut à l’instant où elle aperçut sa mine ennuyée. En dehors des livres, Olivette ne s’intéressait à rien ; elle ne prêtait même aucune attention à son apparence. Avec une telle attitude, le mariage tiendrait du miracle.
« Je suis sûre qu’il va se passer quelque chose d’important, ce soir. Papa n’aime pas trop les réceptions, alors si Maman l’a convaincu, c’est qu’il y a une bonne raison. Qu’est-ce que tu en dis ? »
Les méninges en ébullition, la jouvencelle se demandait quelle motivation avait pu pousser l’ours à sortir de sa tanière. Hélas, la cervelle bordée de dentelle, elle ne parvenait pas à envisager un scénario à l'issue duquel elle ne se tiendrait pas triomphante devant l’autel.
« Peut-être que le Roi sera présent. Tu imagines ? »
Sa voix s’éteignit dans un souffle d’admiration. Il ne faisait nul doute que le monarque, s’il se déplaçait, tomberait sous son charme ; seul un regard les séparait d’une union bénie. Au milieu de la foule aux habitudes dépravées, elle rayonnerait comme une fleur de pureté. Lui, ému par sa grâce, descendrait de son trône pour la cueillir, et n’y remonterait qu’à ses côtés.
Un petit sourire aux lèvres, Stéphanette s’arracha au futur que son imagination lui promettait pour revenir à la réalité. Fermement décidée à ne pas laisser la studieuse lui gâcher la soirée, elle se pencha à son oreille, s’emparant de son sujet favori avec l'enthousiasme d'une poule.
« Dis… Est-ce qu’il y a un garçon dans les parages qui te plaît ? »
Les ragots n’étant pas la tasse de thé d’Olivette, elle préféra attaquer le problème par un angle différent. Chuchotant, elle lui désigna quelqu’un du menton.
« J’ai remarqué que le beau serveur, là-bas, te dévore des yeux. Son uniforme ne cache pas ses muscles. Il n’aurait pas de mal à te prendre dans ses bras. À te serrer de toutes ses forces contre lui. »
Se retenant de justesse de pouffer, elle scruta le visage de sa soeur, en quête du moindre affleurement sanguin. Le rouge tardant à lui monter aux joues, elle fronça les sourcils, perplexe. Malgré les années passées ensemble, la cadette restait un mystère. Alors que personne ne semblait vraiment leur porter attention, elle entreprit d’examiner la foule. Un homme l’observait forcément quelque part. Du haut de ses treize ans, la blondinette n’avait qu’une certitude : tôt ou tard, le monde masculin s’agenouillerait devant elle.
◆ 764 mots | Post I
Stéphanette se trouve avec sa chère et tendre Olivette, près du buffet.
Persée ~ Génie ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 236 ◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Le passé d’Ezémone n’est pas connu, pas même de son mari avec lequel elle est toujours restée très vague. Ce qui est pleinement assumé, en revanche, c’est la haine de la femme pour Garance de Lieugro. Elle ne s’en est jamais cachée et ne le cachera probablement jamais. Les raisons ? Inconnues. Femme de Nicodème d’Ecirava et mère de Stéphanette et Olivette, Ezémone est une femme marquée par la dureté de la vie. Elle a connu des moments très sombres et tient aujourd’hui à garder la position de noblesse qui est la sienne. Si elle n’a jamais été amoureuse de son mari – il lui a simplement permis de s’élever – elle l’a toujours trouvée très séduisant. Il n’est pas le seul car elle nourrit de forts désirs concernant Doléas, le domestique de la maison, et Gustave de Tuorp. Femme active, elle est la directrice d’un journal très influent de Lieugro et organise régulièrement des réceptions durant lesquelles elle réunit tout le gratin du Royaume. Il lui arrive d’inviter également des ressortissants étrangers. Exigeante et endurcie, elle ne laisse rien passer et aime contrôler son monde. Elle est néanmoins très sensible aux imprévus et peut vite s’emporter lorsqu’ils surviennent. Intéressée par le statut, elle espère trouver de bons partis pour ses filles. Elle souhaite d'ailleurs marier l’une d’elle à Merlin d’Uobmab afin de faire partie de la famille royale.
Ezémone cheminait en silence aux côtés de son époux. Elle n'accordait qu'une attention distraite à la beauté éthérée que prenaient les jardins dans le halo lacté de la lune, préférant profiter de cette accalmie à l'écart des invités pour réfléchir. Le mutisme de Nicodème ne lui pesait pas, elle en avait l'habitude et avait appris à apprécier sa présence autrement. En l'occurrence, elle lui était reconnaissante qu'il ait consenti à se rendre avec elle à la réception du de Tuorp. Ces efforts, elle ne les lui demandait pas pour elle-même, mais pour leurs filles. Elles étaient ses prunelles chères à son cœur. Alors qu'Olivette et Stéphanette approchaient de l'âge fatidique, Ezémone refusait de placer des écueils sur le chemin de leur avenir en le tâchant de rumeurs perfides sur les raisons d'absences répétées de leur père en société. Nicodème était un homme de passion, qui pouvait se perdre des heures dans la contemplation d'une œuvre ayant su capturer son âme. Elle le savait, mais les autres s'empressaient toujours de prêter à autrui les pires travers. Elle était bien placée pour le savoir. Son journal alimentait cet engrenage mesquin en publiant des rubriques spéculatives sur les différents membres de la noblesse et leurs secrets qu'ils cachaient fort mal, à croire qu'ils voulaient être découverts. Ce soir encore, elle savait qu'elle obtiendrait de quoi remplir quelques colonnes de croustillantes informations qui raviront ses lecteurs. On pouvait se méfier d'elle, ce n'était un secret pour personne qu'elle dirigeait La Crème Lieugroise, mais dès lors que l'alcool coulait à flots, le naturel s'épanouissait, les langues se déliaient et la prudence était renvoyée au placard. Toutefois, dénicher le sujet de sa prochaine une n'était pas son objectif principal de la soirée. Il était temps que l'on voit ses filles comme elle les voyait elle-même, comme elle les avait faites et élevées, des pierres précieuses parfaitement taillées. Il était de son devoir de ne pas les remettre entre les mains de n'importe qui. Elle avait fait bon usage des insomnies qui la prenaient parfois en dressant un récapitulatif de chaque noble à la cour encore orphelin d'alliance. Le changement de souverain avait provoqué des remous plus que considérables et de nouveaux visages avaient surgi des flots. Encore inconnus, nimbés de mystères, ils excitaient sa chronique mais c'est aussi un regard de mère qu'elle posait sur eux. Le pouvoir s'était laissé séduire par de nouvelles mains et il y avait là des opportunités à saisir pour ses filles. À cet égard, elle avait proposé à Nicodème de prendre l'air afin de lui faire part de ses projets, loin des oreilles curieuses.
« Oui. L'avènement de Merlin d'Uobmab a changé la donne. La disparition de sa soeur et fiancée aussi. On sait qu'il s'amuse avec Adénaïs d'Etamot mais même un simple d'esprit verrait que ce n'est pas elle qui finira à ses côtés sur le trône. Nicodème, écoutez-moi. » Sans s'en apercevoir, sa voix se chargeait de la même autorité que lorsqu'elle donnait ses directives à ses employés. Au lieu de prendre de l'ampleur, elle s'amenuisait sur une tonalité basse et grave, qui forçait ses interlocuteurs à tendre l'oreille et à lui accorder leur totale attention. Si elle parlait parfois ainsi à son époux, c'est qu'il était aisément distrait et elle ne voulait pas qu'un ridicule bloc de pierre le détourne de ce qu'elle avait à lui dire. « Nous avons là une chance qui ne se reproduira peut-être jamais. J'aimerais que le Roi rencontre nos filles. » Ce n'était pas un simple souhait. Si cela se concrétisait, justice serait enfin rendue. Ce qui lui avait échappé à l'aube de sa vie, ses filles le vivraient, elle se l'était promis. Elles obtiendraient ce qu'elle avait à peine pu effleurer du bout des doigts à l'époque avant de voir sa vie gâchée. La rancœur lui serrait la gorge avec une poigne qui ne se détendait pas malgré les années. Le ressentiment forait son cœur d'une plaie qui ne se refermerait jamais réellement. Ses filles ne connaîtraient pas le même sort, elle ne le permettrait pas. « Il n'est pas beaucoup plus âgé qu'elles et il est vrai qu'il apparaît immature par de nombreux d'aspects, mais rien qui ne se réglera avec l'âge et l'expérience. Pour cela, je pense qu'Olivette pourrait davantage lui convenir. Avoir une figure sérieuse à ses côtés serait bénéfique. De plus, elle est très mature pour son âge, et elle possède déjà un certain talent pour la répartie ce qui lui permettra de se sortir des nombreuses difficultés qu'elle rencontrerait en tant que Reine. Stéphanette est adorable, mais la couronne ne sied pas à une péronnelle. Ce n'est pas un rôle qui la rendrait heureuse. Ludoric de Tuorp aurait été parfait. Il était promis à un avenir brillant, était gentil et suffisamment beau pour intéresser Stéphanette, et sa famille est riche. C'est regrettable qu'il ne soit pas resté. » Elle marqua une pause et son regard se porta vers la demeure de leur hôte. « J'avais envisagé Hermilius de Tuorp. Je le trouvais trop vieux pour elle, et sa réputation laisse à désirer mais son récent rapprochement en tant que conseiller royal me fait reconsidérer les choses. Ainsi, si Olivette épouse le Roi, elle ne sera pas toute seule et aura Stéphanette auprès d'elle. Mais j'ai quelques réserves. Est-ce que ce n'est pas étrange qu'il soit toujours célibataire ? » Un petit reniflement de dédain conclut cette remarque. Non, Hermilius n'était pas véritablement un parti fiable mais sa position était un atout pas assez négligeable pour totalement le sortir du tableau. « J'ai cru apercevoir Arcange et Ange-Lyne Reknofed à l'intérieur. » ajouta-t-elle d'un ton entendu. Difficile de manquer le blond. Même assis, il paraissait plus grand et imposant que les autres convives. « Il faudrait que je me renseigne sur Arcange, peut-être pourrait-il convenir à Stéphanette ? » Son regard revint se poser sur Nicodème, interrogateur. « Qu'est-ce que tu en penses ? »
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Merci Jil :
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4900 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Un sourire aux lèvres, tu dévisages avec tendresse ta mère. Ces directives, ce n'était pas la première fois que tu les entendais. Chaque fois que tu venais en renfort lorsque ce genre de soirée était organisé elle prenait grand soin de rappeler ce qui était à faire et ce qui était à éviter ; ce qu'il était avisé de dire ou de ne pas dire ; la tenue à avoir et celle à ne pas avoir ; la façon d'être et le savoir-être à avoir. Mais, surtout, savoir faire preuve d'adaptabilité. Chaque noble était différent et tous ne réagissaient pas de la même manière avec les domestiques. Certains pouvaient même s'avérer sans pitié, particulièrement les ressortissants d'Uobmab. La folie et le dénigrement semblait être le prérequis minimum pour porter la nationalité de ce Royaume. Des valeurs trop loin des tiennes. « Ça ira. Tu t'inquiètes trop. Ce n'est pas la première sauterie que Gustave et Hermilius organisent. Jamais les choses n'ont viré en bain de sang et de larmes jusqu'à présent. » essaies-tu de la rassurer en te rapprochant d'elle pour l'enlacer finalement.
Plateau en main, c'était à peine si l'on prêtait attention à ta personne. Heureusement tu avais pris le coup de main pour esquiver ces gens tout en maintenant le plateau stable et les boissons intactes. Tu souris en repensant à tes premiers essais, incapable de maintenir l'équilibre de ton service et ce malgré toute ta bonne volonté. Tu en avais d'abord voulu à Noée de ne pas t'autoriser à l'aider avant de comprendre qu'elle le faisait pour ton propre bien. Tu avais alors pris le temps de t'entraîner jusqu'à enfin pouvoir apporter ton soutien sans porter tort à ta mère. Tu t'amusais même, parfois, à faire tenir le plateau en équilibre sur l'index — lorsqu'il était vide, bien sûr — , le faisant tournoyer sur lui à la manière d'une toupie. Tu t'approches d'une personne au hasard dont tu constates les mains vides. « Une boisson pour Monseigneur ? » proposes-tu, la tête courbée, après avoir rapidement pris garde de ne pas l'interrompre dans quelques importantes affaires que ce soit. Tu sens le plateau légèrement tanguer sur tes doigts, ce qui te fit comprendre qu'il s'était servi. Sans un bruit ni attendre un remerciement tu t'écartes, prenant soin à réajuster les verres sur le plateau pour retrouver un équilibre parfait. Relevant le visage, ton regard tombe sur la folle de Lieugro. Si elle était présente, cela voulait dire qu'Ezidor l'était également, bien que tu ne comprennes toujours pas comment il pouvait s'être retrouvé fiancé à cette fille. Elle devait l'avoir menacé ou fait chanter de quelque façon que ce soit. Tu ne voyais que ça. Te dressant de toute ta hauteur, tu te mets à chercher la silhouette du médecin, prêt à te saisir de cette aubaine de lui demander de t'enseigner son savoir. Néanmoins, dans la masse grouillante, tu fus incapable de le trouver. La lèvre pincée tu abandonnes ainsi l'idée de le débusquer pour l'instant, notamment car autre chose, ou plutôt quelqu'un d'autre, préoccupait ton esprit plus encore que le médecin et ce, depuis que tu avais aperçu Merlin. Il te fallut quelques minutes supplémentaires pour enfin la trouver. Olivette. Un tendre sourire ourla la commissure de tes lèvres. Fidèle à elle-même, elle paraissait particulièrement s'ennuyer de cette soirée, au contraire de sa jumelle bien plus exaltée. C'était en partie cela qui l'avait rendue plus éblouissante à tes yeux que Stéphanette. Elle n'était pas seulement belle. Son esprit était un diamant brut que le temps ne ferait que magnifier pour en dévoiler tout l'éclat, tu en étais certain. C'est également cet esprit qui avait fait naître l'inquiétude chez toi. Du coin de l'œil, tu captes le regard de Stéphanette sur toi. Pris en flagrant délit, tu détournes un vivement les yeux avant d'aller trouver le couvert derrière un attroupement de riches tenues et larges robes gloussant comme des pintades. Si Noée t'avait surpris, tu n'aurais pas manqué de te faire sermonner à ce sujet. Il était particulièrement malvenu, pour une personne de ton rang, d'attarder son regard sur la silhouette d'un sang noble. Tu le savais. Mais tu n'y pouvais rien. Tu étais comme le papillon attiré par la lumière dans la nuit lorsqu'elle te paraissait. Oui. C'était exactement ça. Car comme le papillon qui vole vers le candélabre, il ne t'arrivera rien de bénéfique à trop l'approcher. Cupidon pouvait parfois se montrer assez cruel envers ses cibles.
De façon virulente, autant que puisse l'être une Dame de la haute société du moins, on te fit remarquer que ta présence, statique au milieu de la foule, ne faisait qu'ennuyer le monde en plus de n'avoir plus aucune utilité dans la salle faute d'un plateau vide. Songeant de nouveau au regard sévère de Noée, tu te confonds en excuses avant t'éloigner pour rejoindre... Le buffet. Bien sûr. Tu revois le regard de Stéphanette et lèves les yeux au ciel. Plus qu'à espérer qu'elle n'y pense plus d'ici demain afin que tes jours au domaine se déroulent aussi bien qu'avant. Te dirigeant vers le buffet, tu prends soin d'éviter de t'attirer nouvellement l'attention des jumelles : l'une pour limiter l'importance d'un ragot qu'elle pouvait se plaire à propager, la seconde, eh bien, un peu pour la même raison en fait. Tu délaisses le plateau rempli à présent de verres vides sur une table à l'écart où une personne dédiée les récupérera pour les faire laver. Puis tu te rapproches du buffet pour récupérer un plateau plein de canapés et tartinades aux allures succulentes, de celles que tu n'auras jamais l'occasion de goûter, celui-ci presque immédiatement remplacé par une autre tournée de petits gâteaux. Tu t'apprêtes à repartir, mais te ravises à la dernière seconde pour finalement approcher les jumelles. « Mesdemoiselles. »commences-tu après une inspiration en courbant la tête. « Je tenais à vous présenter mes excuses pour la conduite que j'ai pu avoir à votre égard. ». Tu faisais, bien évidemment, référence à la façon dont tu avais attardé ton attention sur Olivette puis cherché délibérément à ignorer leur présence par la suite. « J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur. » conclus-tu en relevant un court instant la tête afin de jauger leurs réactions mutuelles. Un court instant qui te suffit pour frôler les lèvres d'Olivette du regard. Sans crier gare, ton cœur s'affola sous tes côtes.
Aubépine Percefeuille ~ Magicien ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 135 ◈ YinYanisé(e) le : 23/04/2023◈ Activité : Étudiante à Basphel
Ven 22 Sep 2023, 23:06
Les Portes V - Le Roi sadique Aubépine dans le rôle d'Olivette
Rôle:
- Olivette d'Ecirava Background : Ce qui rassemble Stéphanette et Olivette c’est qu’elles font toutes les deux plus âgées que leur âge. Le reste n’est que différences. Olivette est une jeune fille de douze ans. Elle en paraît pourtant bien seize. Elle a été menstruée très tôt et la transformation physique a suivi. Néanmoins, elle n’est absolument pas préoccupée par ses hormones, ni par les garçons, ni par les cancans et encore moins par les rubans. Si elle s’habille comme une jeune fille de son âge, elle se contente d’enfiler ce que sa dame de compagnie choisit pour elle. Son esprit est ailleurs : sur la politique, sur les essais qu’elle lit, sur la place des femmes dans la société, sur les inégalités et tout un tas de sujets divers et variés. Très cultivée pour son âge, elle préfère de loin la compagnie des adultes que celle des enfants. Elle a d’ailleurs tendance à se maquiller aussi pour paraître plus âgée et, ainsi, intégrer des salons et conférences. Jolie au naturel, elle ne remarque jamais plaire et ne considère pas les autres comme des corps mais bien comme des esprits. Contrairement à Stéphanette, elle sait très bien ce qu’est le sexe et elle le voit de façon pragmatique et non romantique. Elle sait qu’un jour, elle aussi devra se reproduire avec un homme afin de préserver l’espèce. Cela dit, elle n’est pas pressée et compte bien profiter de sa jeunesse pour être indépendante et avoir le loisir de choisir le père de ses futurs enfants, quelqu’un qui l’appuiera dans ses projets et ne cherchera pas à la museler. Olivette admire le travail journalistique de sa mère et s’intéresse de près à la profession de son père. Les tableaux présents dans la demeure ne lui font ni chaud ni froid. Elle se contente d’admirer la manière dont ils ont été faits et la technique des peintres. Elle aimerait devenir écrivaine afin de faire changer les choses. Elle écrit déjà des billets qu'elle laisse ici et là. Elle trouve que le monde souffre de beaucoup d’injustices et souhaiterait être une figure importante d’un renouveau plus juste et équitable. Elle trouve sa sœur totalement superficielle et ridicule mais ne le lui dit pas pour éviter les dramas. Olivette a parfois un humour piquant et pratique le second degré avec beaucoup d'aisance. Bien sûr, du fait de son âge, certaines choses la dépassent totalement et elle peut avoir une vision biaisée et idéalisée de certaines idées. Situation matrimoniale : Célibataire, et compte plutôt le rester le plus longtemps possible. Liaison : Non Amitiés : Elle est plutôt solitaire mais aime échanger avec les gens qui peuvent lui apprendre des choses. Inimitiés : Pas vraiment mais les frivolités ont tendance à lui faire lever les yeux au ciel. On s'en fiche que ton châle soit rouge ou bleu MARTINE ! /sbaf Position quant à la prise de Lieugro : Elle trouve qu'Uobmab est un Royaume cruel et injuste. Elle souhaite se rebeller contre Merlin et qu'il se fasse renverser. Elle veut que la couronne revienne aux héritiers de Montarville qu'elle estime avoir été un bon Roi.
Une farce. Comment qualifier autrement ce ridicule spectacle auquel elle se contraignait à participer aujourd’hui ? Il n’aura pas fallu de grand-chose pour que la cour oublie à quel roi elle avait fait allégeance, bienheureuse de fermer les yeux sur le coucou monstrueux qui s’était confortablement installé dans le nid encore chaud de celui qu’il venait de déloger. Après tout, pourquoi faire des esclandres lorsqu’on a de quoi désaltérer son gosier, assouvir ses plus bas instincts et alimenter les ragots jusqu’à s’en dessécher la langue ? Ceux qui paradaient ce soir en toute apparente quiétude étaient de ceux qui n’avaient rien à perdre, voire tout à gagner.
À commencer par sa propre sœur. Olivette retint de justesse ses yeux qui menaçaient de rouler dans leur orbite et se saisit d’un petit four qu’elle maintint devant elle avec un air exagérément scrutateur. « Mais Stéphanette, comment comptes-tu enfanter un jour si tu ne te remplumes pas un peu ? Puisque c’est là le but principal de notre existence, je pense qu’il serait judicieux de montrer à ces messieurs que l’on possède des hanches suffisamment généreuses pour leur pondre une belle portée bien robuste. » Elle enfourna la mignardise dans sa bouche, dissimulant ainsi le rictus narquois qui y pointait avant de planter son regard dans celui de sa sœur, tout à coup plus sérieuse. La sévérité aiguisait le vert de ses yeux. « Et puis je te rappelle que nous sommes encore en pleine croissance. Ne mets pas ta santé en danger pour de pareilles sottises. Ressers-toi de quelques crudités, au moins. » La frivolité insouciante de sa sœur l’inquiétait. Elle était bien capable de s’évanouir d’inanition au beau milieu de la salle dans le seul but d’attirer sur elle le regard d’un prétendant à son goût. Outre le souci qu’elle se faisait pour la santé de son aînée, Olivette craignait de voir ses desseins être mis en péril. Car en effet, comme venait de le souligner Stéphanette, il était rare que leur mère parvienne à entraîner toute leur petite famille dans ce genre de réceptions ; malgré l’ennui que lui inspirait les mondanités, Olivette comptait bien en profiter pour commencer à tisser sa toile. « Tu as raison. Maman a du flair pour ce genre de choses. Ce n’est visiblement pas une soirée comme les autres. Seulement... » Elle se tut, perdue dans le fil de ses réflexions. S’il ne s’agissait que de glaner des informations pour son journal, leur mère ne se serait pas pris tant de peine et serait venue seule, comme elle le fait toujours. De plus, les domestiques avaient été particulièrement rigoureuses dans le soin apporté à sa toilette. Glénadine, sa dame de compagnie, avait fait la sourde oreille aux protestations de la jeune fille et l’avait affublée d’une robe bien plus ajustée que d’ordinaire, sans parler des efforts qu’elle avait fourni pour dompter sa crinière rebelle. On voulait les montrer, c’était évident. Est-ce que pour une fois, les ambitions de sa mère et de sa sœur s’alignaient ?
À la mention de l’usurpateur, son visage se fit de pierre et elle reposa la pâtisserie qu’elle venait de piocher. « Ce n’est pas notre Roi. » murmura-t-elle dans un souffle brûlant de colère. L’émerveillement béa qui dégoulinait des paroles de Stéphanette la révoltait presque autant que l’idée de devoir courber l’échine devant le vil d’Uobmab - si celui-ci se montrait vraiment. Elle aurait voulu attraper la petite sotte par les épaules et la secouer jusqu’à ce que le bon sens se déclare à sa conscience ; hélas, sa tête se décrocherait sans doute avant que ça n’arrive.
Et voilà qu’elle recommençait avec les garçons. Lui arrivait-il de penser à autre chose ? Olivette accepta néanmoins le changement de sujet avec un certain soulagement. « Tu sais bien que non. » répondit-elle sans lui retourner la question. La réponse ne l’intéressait pas et serait sans doute bien trop verbeuse à son goût. « Cela dit, il va bien falloir qu’on aille se mêler à la foule à un moment donné. Il y a des personnes avec qui il me plairait de m’entretenir. » Ayant levé le nez du buffet, elle parcourait la foule du regard avec attention. Elle essayait de repérer les grands noms ou, à défaut, des têtes connues ; sans succès.
« Tu parles de Doléas ? » Si elle ne l’avait pas remarqué de prime abord, elle le reconnut tout de suite. Elle avait pris le soin de retenir le nom de leurs domestiques. « Il ne me "dévore pas des yeux", comme tu dis, c’est notre jardinier. Il est sans doute surpris de nous voir ici. » Les réceptions de Gustave De Tuorp avaient une sacrée réputation ; on y emmenait pas de trop jeunes filles. « Je ne savais pas que tu t’intéressais au petit personnel de la sorte, Stéphanette, je suis surprise. » fit-elle mine de s’étonner, l’ombre d’un sourire ourlant ses lèvres. « Est-ce que je dois prévenir Papa qu’il serait de bon ton que tu sois chaperonnée lors de tes sorties au jardin ? » Elle avait dit ça sur le ton de la plaisanterie, mais la menace sous-jacente était bien réelle.
Absorbée de nouveau par l’observation des convives, Olivette ne remarqua pas le manège du serveur près du buffet et elle sursauta lorsqu’il s’adressa tout à coup à elles. Devant le flot d’excuses et l’air contrit du jeune homme, la petite brune arqua les sourcils, perplexe. Elle jeta un coup d’œil à sa sœur, puis au sol et enfin à sa robe, qu’elle lissa du plat de la main. Avait-il commis une bourde ? Renversé un plateau ? Bousculé Stéphanette accidentellement ? Tout avait l’air normal. À moins que… la pique qu’elle avait envoyé à sa sœur possédait-elle un fond de vérité ? C’était peu probable. « Vous êtes tout excusé. » répondit-elle sans parvenir à effacer une légère inflexion interrogatrice dans sa voix. « Doléas, savez-vous où se trouve notre hôte pour ce soir ? J’avais pour idée que ma sœur et moi pourrions aller lui présenter nos hommages. » En fait, mettre la petite blonde aux hormones bouillonnantes face à un bel homme aux mœurs dissolues ne lui plaisait pas vraiment ; mais elle serait là pour tenir la jeune fille à l’œil. Une idée bourgeonnait dans sa tête. Peut-être que l’intrusion du domestique pouvait lui servir. Mais elle n’était pas certaine de pouvoir lui faire confiance ni de la marche à suivre. « Au passage, permettez-moi de vous féliciter pour votre sauvetage du massif de pensées, je les pensais perdues. » Faire la conversation l’ennuyait mais en l’occurrence, ses paroles étaient sincères. Si les fleurs ne l’intéressaient pas le moins du monde, elle admirait l’expertise employée pour en prendre soin. Il lui arrivait souvent de lire sur le banc qui bordait précisément ce parterre, les jours de beau temps ; elle appréciait les pensées pour leur odeur discrète. Pensive, la jeune fille se pencha sur le plateau du garçon et jeta son dévolu sur un feuilleté triangulaire.
Message I |1172 mots
Kaahl Paiberym ~ Sorcier ~ Niveau VI ~ ◈ Parchemins usagés : 4166 ◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015◈ Activité : Professeur
Mon regard se fixa par la fenêtre. Essayer. Je n’étais pas certain de le vouloir. J’écoutais Yvonelle parce que je savais qu’il valait mieux pour moi ne pas fuir la conversation mais je n’avais plus envie d’entendre parler de ma mère… pour rien au monde. Non contente d’être la catin de tout le Royaume, voilà qu’elle était devenue la catin royale. Imaginer Merlin s’introduire frénétiquement en elle me donnait la nausée. J’aurais préféré qu’elle se suicidât.
Même si je n’étais pas assez fou pour le dire franchement à ma sœur, elle devait bien se douter que les femmes et les hommes n’étaient pas égaux dans le domaine du sexe. Elle avait longtemps joué double-jeu, entre Natanaël et moi. Néanmoins, cocufier en secret son fiancé était une chose. Se prostituer en était une autre. J’avais serré les dents longtemps avant de ne pouvoir l’avoir que pour moi. Aujourd’hui, j’en profitais pour rattraper le temps où je n’avais eu d’yeux que pour elle. En femme, elle était parfaite. En partenaire sexuelle, c’était différent. Je ne pouvais pas entreprendre tout ce que je désirais et il ne valait mieux pas. Une femme respectable d’un côté, le reste de l’autre. L’équilibre était bien mieux ainsi. Cependant, et bien que je consommasse la chair d’autrui, je n’avais aucune envie de me rappeler chaque jour que ma mère avait vendu son corps à de nombreux hommes. Je n’avais pas envie de l’imaginer à la place de celles que je payais et j’aurais préféré qu’elle ne fût pas ma mère. Chaque jour, je tentais de l’oublier. Pourtant, Yvonelle en parlait régulièrement, ce qui me mettait dans une position inconfortable. L’entendre l’évoquer me donnait envie de passer la nuit loin d’elle. J’avais entendu dire que lorsqu’elle serait mère, elle reverrait ses priorités. J’avais hâte qu’elle tombât enceinte pour que son attention fût tournée vers autre chose que la pute honteuse de la famille. Quant à moi, j’allais devenir diplomate, comme mon père. Je suivrais sa voie, gagnerais de l’argent et pourrais m’offrir tout le luxe souhaité. Je m’occuperais de ma famille d’un côté, serais un mari et un père, mais de l’autre j’entendais bien pouvoir accéder à des plaisir qui n’en seraient que loin de cette même cellule familiale. J’étais un homme et j’avais des pulsions que les femmes ne possédaient pas, à l’exception des folles.
« Je ne supporte pas ce qu’elle fait. Néanmoins, c’est le Roi. » Et notre mère était une grande personne. Au nom de quoi devrais-je aller la sauver ? Qu’y gagnerais-je, maintenant que le mal était fait ? Maintenant que tout le monde savait ? Je regardai nos doigts liés. Il valait mieux parfois donner l’illusion à la femme qu’elle avait raison, l’illusion d’aller dans son sens. Je n’étais pas d’accord mais la conversation s’éterniserait si je montrais trop de résistance. En réalité, j’étais convaincu que c’était un combat perdu d’avance et que nous n’obtiendrions rien. Quant à l’argument qu’elle se fût prostituée pour nous, je n’y croyais pas. Elle aurait pu faire autre chose. Elle aurait pu conserver l’argent de son mari. Elle aurait pu être différente. Au fond, elle méritait ce qui lui était arrivé parce que ce n’était qu’une faiblarde incapable de prendre sa vie en main. « C’est sûr. » confirmai-je. Qu’elle eût cru faire ça pour nous, c’était possible. Que ce fût la seule solution, non. Certainement pas. Elle avait simplement cédé à la facilité, celle qui ternissait notre nom de famille de l’ombre de la honte. « Je pense que tu as raison. Nous irons lui parler. » Cette solution me semblait la plus adéquate. Nous irions, sans résultat, et Yvonelle arrêterait de m’en parler. « Néanmoins, ça risque de déplaire au Roi. Je veux bien prendre ce risque pour toi et pour elle mais il faudra faire attention. » Je serrai davantage sa main et me penchai vers elle pour déposer sur ses lèvres un baiser. Ça n’aurait tenu qu’à moi, nous l’aurions fait ici. Un peu de plaisir dans cette conversation agaçante. Surtout, je n’avais aucune envie de parler à Adénaïs. M’imaginer me tenir à ses côtés me dégoûtait. J’allais pourtant devoir jouer le jeu, faire comme si son sort m’intéressait encore, tout ça pour ma sœur. Je l’aimais mais, parfois, ses fixettes me sortaient par les yeux, comme sa nouvelle lubie de jouer de la musique aussi souvent que possible. C’était beau mais l’art me ramenait à un temps qui n’existait plus, le temps où j’étais assez insouciant pour vouloir me lancer dans la profession de bibliothécaire. En cela, son jeu m’était insupportable. La vie n’était pas un conte de Fae. La vie était pleine de meurtres, d’opportunistes, de putes et de souffrance. Le rêve n’y avait pas sa place. « Nous y allons ? »
786 mots Lucius va mourir d'un infarctus s'il lit le conte et Erasme d'une crise de rire
Lucius (Elzibert):
Elzibert est le fils d'Adénaïs d'Etamot et peut-être de Gustave Du Truop. Il est le seul à connaître l'identité supposée de son père avec Yvonelle D'Etamot et les deux concernés (bien que Gustave ne le pense pas et ait nié ses responsabilités). Il fait partie du groupe des cinq. Il couche avec sa demi-sœur, Yvonelle d'Etamot, qu'il aime d'un amour sincère. Il en a d'ailleurs gros au sujet de ses fiançailles avec Natanaël D'Ukok qu'il aimerait réussir à faire rompre. Pour ça, il faudrait que son véritable père le reconnaisse, ce qui ne serait pas une mince affaire. Il aimerait devenir bibliothécaire et a souvent un livre à portée de main.
Dans un claquement à peine audible, le double-fond retomba à l'intérieur du tiroir dissimulant définitivement sous la fine planche son contenu : une dizaine de lettres. Toutes à l'intention de la même personne. Adénaïs y avait posé ses doutes, ses craintes, ses espoirs, ses désirs. Concernant l'avenir, concernant le royaume, concernant sa famille. Concernant son amant. Dans l'intimité que lui offrait la chambre — quoique la chose restât à discuter — elle avait quasi quotidiennement couché sur papier les sentiments qui lui pesaient de ne pouvoir exprimer. Aucune de ces missives n'avaient cependant dépassé le pas de cette porte. Merlin était trop vigilant à tous ce qui l'entourait. Par extension, à ce qui l'entourait elle également. Elle ne voulait pas que ces lettres tombassent entre les mains d'Uobmab. Elle attendrait, jusqu'aux affres de la vieillesse s'il le fallait, le bon moment. Elle espérait tout de même que ce moment ne tarde pas trop non plus. Pour cela, il lui fallait trouver la bonne personne pour l'aider. Elle avait des noms en tête. Elle n'était pas encore décidée. La chose ne serait pas aisée et l'erreur n'était donc pas admise. Elle exhala un souffle puis rempli le rangement de quelques feuillets de dessins et de petites boîtes à bijoux, peaufinant de ce fait l'illusion. Seulement alors elle ferma le tiroir. Il s'écoula un temps où elle demeura immobile, ne tournant la tête vers la vitre que lorsqu'elle constata l'obscurité qui commençait à gagner la pièce. En silence elle quitta son assise. Seul le claquement des talons sur le carrelage laissait deviner la présence d'une personne dans la chambre. Elle tendit la main et fit tourner la poignée pour ouvrir la fenêtre. Un courant d'air s'insinua dans la pièce, frais, revigorant. Les mains sur le rebord, elle se pencha légèrement vers l'extérieur. La vue était magnifique d'ici. Les jardins lui apparaissaient presque entièrement. Mais déjà le soleil était tombé derrière les murs de sa prison, rendant particulièrement terne les arbres et les bosquets bien taillés. La blonde laissa fuiter un nouveau soupir. Sa captivité était loin d'être son seul problème à résoudre. Elle n'avait toujours pas trouvé de quelle façon elle pouvait tourner la chose pour duper Merlin. D'ailleurs... Elle tourna le visage vers la porte lorsque celle-ci s'ouvrit sur la silhouette du régent qui ne prit aucune peine pour s'annoncer avant. Pour changer. « Je suis prête Messire. » fit-elle d'une voix blanche en refermant la fenêtre. « Partons-nous maintenant ? » ajouta-t-elle en rejoignant la coiffeuse pour récupérer une pochette dans laquelle elle avait mis le minimum nécessaire pour garder une allure fraîche lors de la soirée, qu'importât ce qu'il pouvait s'y passer. Elle ne fit pas un pas de plus, attendant que le garçon soit le premier à s'écarter de la porte avant effectuer un pas en sa direction. Il y avait des gens dont il était aisé de deviner la pensée par la posture ou par leurs expressions. D'autres requéraient plus d'attention,, mais ils demeuraient lisibles. Cependant l'esprit de Merlin était trop tordu pour qu'elle réussisse à le pénétrer totalement. Elle était incapable d'envisager ces actes de folie qu'il se permettait de mettre en pratique grâce à la toute-puissance de la couronne. En cela, dès qu'elle le pouvait, elle restait loin de sa personne.
La captive sentait les regards se poser sur elle. Il s'agissait de regards d'abord attirés par la présence du Roi, exprimant crainte, haine, ambition, ou tout ça à la fois. Puis, pour la majorité, ils tombaient ensuite sur elle sans aménité, ni bienveillance et encore moins de compassion. Avec le temps, leur mépris avait fini par ne plus que couler sur sa robe d'indifférence. Leur avis ne changerait pas de toute façon. Elle était la putain qui avait ruiné sa famille, celle ayant engendré un violeur et un couple incestueux, celle qui partageait aujourd'hui la couche d'un assassin, celui de son fils. Peut-être devrait-elle leur révéler à tous qu'elle a également porté, le temps de quelques semaines, un rejeton de Judas avant de le tuer et s'en débarrasser, histoire de compléter le tableau. Cette pensée, quoique cynique, éveilla ses instincts maternels et, dans un réflexe non maîtrisé, elle porta la main à son ventre. Ce ne dura qu'une seconde et elle se hâta à se changer les idées avant que la souffrance de la perte ne prenne le pas sur sa volonté. « Votre présence attise la curiosité. ». Elle lui aurait bien laissé cette attention s'il ne la tenait pas comme une sangsue colle à la peau. « Nous ne partageons décidément pas la même passion pour le regard des gens. » ajouta-t-elle en constatant l'air satisfait du régent. Elle balaya alors la foule des yeux. Il y avait des visages qu'elle tenait à voir plus que d'autres. Ils ne lui apparurent cependant pas. Intérieurement, elle pria pour qu'ils ne soient simplement pas encore arrivés. C'était, de toute façon, le cas pour Gustave. « Encore aujourd'hui j'ai du mal à comprendre ce qui vous a mené à désigner Gustave comme diplomate. Est-ce à cause d'un cerveau trop mal situé pour qu'il puisse envisager préparer un coup d'état ? » commenta-t-elle quand sa pensée se posa sur le bellâtre. « Même si le simple fait d'avoir nommé un diplomate à quelque chose d'étonnant... » compléta-t-elle sa pensée à mi-voix. À ses yeux, la diplomatie était un concept qui relevait bien plus de la farce pour Uobmab pour qu'il y consacre une réelle importance. Elle ne voyait donc en la nomination de Gustave qu'une blague. Les compétences intellectuelles de celui-ci s'arrêtaient aux moyens d'envisager la façon dont il pouvait baiser une femme même au milieu de la foule sans que personne ne relevât la chose. S'il pouvait concilier quelque chose, ce n'était surement pas deux gouvernements différents, mais plutôt son égo avec ses capacités cognitives. Ce serait un bon début, déjà. Adénaïs se mura dans le mutisme par la suite, espérant que ce manque de coopération de sa part à échanger avec Merlin lui permettrait d'aller voir ailleurs que dans la même direction que lui. Direction qui alla droit sur les Reknofed. Elle exhala un souffle dépité. On disait d'Ange-Lyne qu'elle était une excellente artiste peintre, quoique ses œuvres prêtassent à controverse à Lieugro. Elle n'avait encore jamais vu une de ses toiles pour pouvoir en juger, et s'en moquait bien. Quant à Arcange, il se disait qu'il prisait le poste de Commandant des armées. Il paraissait surtout avoir une intelligence inversement proportionnelle à sa masse musculaire. Pour cette raison, ainsi que le simple fait qu'il soit originaire d'Uobmab, elle l'avait vite écarté des candidats après l'avoir un court instant envisagé pour exécuter sa mission. « Madame, Monsieur. » les salua-t-elle simplement, sans prendre la peine d'effectuer quelques révérences que ce soit. Pour quoi faire ? Elle en avait assez de devoir mentir et montrer quelques formes de révérences à des gens qu'elle méprisait. Toute sa volonté était, de toute façon, épuisée dans les efforts qu'elle donnait pour ne pas cracher à la gueule de ce gamin à son bras.
Les doigts d’Arcange dans mon cou m’aidaient à me concentrer. Le fait qu’il effectuât le même mouvement depuis à présent quelques minutes avait pris un goût désagréable. Ma peau, sous son épiderme à lui, brûlait presque et donnait un air de réalité à ce qui se tramait dans mon esprit. Je souris, laissant cette pensée filer pour faire place à une autre plus actuelle. J’avais ouï-dire qu’Ezidor de Xyno serait présent ce soir. Le corps des vieillards m’excitait pour diverses raisons. La première ne s’expliquait pas. La chose avait toujours été, même lorsque j’étais adolescente. La deuxième tenait en la difficulté de représentation. Ces silhouettes présentaient des aspérités et particularités que les corps plus jeunes ne possédaient pas. La mort infusait doucement leur carcasse, tout comme elle infusait leurs pensées. Ils comptaient bien souvent le temps qu’il leur restait et la peur s’immisçait plus fréquemment dans leur vie. Les possibles de l’enfance s’étaient évanouis avec le temps et ne restait plus comme lot de consolation qu’un corps de plus en plus limité et encombrant et qu’un esprit parasité par l’oubli et la fatalité d’une fin prochaine. Ils étaient délicieux et beaucoup vivaient la possibilité de caresser une peau plus ferme que la leur comme l’unique chance de revivre illusoirement le passé avant le grand saut vers le néant. Cependant, le médecin ne semblait pas goûter les affres de la décrépitude. Sa compagne paraissait à peine sortie de l’adolescence, ce qui me questionnait sur les circonstances de leur rencontre. Il aurait pu être ou son père ou son grand-père.
Lorsque le professionnel de la santé fut en vue, ma main vint se caler doucement sur la cuisse du blond. Mon index y effectua quelques ronds. Arcange pourrait très probablement séduire la femme du vieillard, bien qu’on la dît folle. Si j’aimais les anciens pour mes plaisirs personnels, j’avais toujours été admirative du corps tout en muscles de mon frère. Il était parfait, un modèle d’exception pour bien des toiles. Il avait longtemps hanté mes nuits et obnubilé mes jours. C’était encore le cas aujourd’hui lorsqu’une idée de tableau me heurtait. Le fait que nous eussions très tôt dormi ensemble avait favorisé l’expression de mon art. Parfois, je le réveillais encore en pleine nuit pour qu’il posât. D’autres fois, je me passais de son avis. Inconscient, la flamme de la bougie balayant sa peau, il était aussi très beau.
Je répondis au toucher du blond par un léger mouvement visant à imprimer sa marque davantage sur mon épiderme. « Tu as bon goût. Je t’imaginais justement casser le bassin de son épouse à grands coups de reins. » Ils n’avaient définitivement pas la même carrure. Les gesticulations d’Ezidor paraîtraient à Irène bien fades face à la puissance d’Arcange. Je l’avais vu des dizaines de fois à l’œuvre et avais une connaissance particulièrement fine de ses prouesses, comme de son anatomie complète d’ailleurs. « Ils auront bientôt tous conscience de leur véritable Roi. » murmurai-je, en observant Merlin, un sourire cordial attaché aux lèvres. Mon expertise me poussait à avancer que si mon frère ne le tuait pas, un autre s’en chargerait. Dans tous les cas de figures, la loi du plus fort s’appliquerait. Montarville était tombé parce qu’il était mou. J’étais peinée de ne jamais avoir immortalisé et célébré le vieux Roi. Les hommes de son âge avaient souvent du ventre, ce qui était toujours plaisant à peindre. La bedaine de certains cachait même leurs parties. La panse comme symbole de virilité à la place du sexe. Je préférais néanmoins la représenter ouverte. Les organes, eux-aussi, étaient fascinants à peindre. « Je pense qu’il serait préférable d’observer pour le moment. Les soirées de ce style sont toujours propices à la découverte de secrets. » Le nouveau Roi avait forcément des ennemis.
Quelques minutes plus tard, l’objet de toutes les attentions nous rejoignit avec sa dame de compagnie, pour être polie. Malgré les salutations de la blonde, je me tournai d’abord vers le fils de Judas. « Majesté, c’est un honneur de vous rencontrer au sein de votre Royaume. » Je montrai Arcange de la main. « Vous devez vous souvenir de mon frère, Arcange, qui a toujours su servir votre père avec loyauté. Nous espérons tous les deux que votre règne sera aussi long et glorieux que le sien. » Je laissai écouler quelques secondes pour permettre au blond de se présenter en bonne et due forme, puis repris. « Si nous pouvons vous aider en quoi que ce soit dans le cadre de nos domaines professionnels respectifs, j’ose espérer que vous n’hésiterez pas à vous adresser à nous. » Puis, doucement, je tournai la tête vers Adénaïs. « Madame. »
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Rose-Abelle (Ange-Lyne):
Ange-Lyne est une artiste renommée à Uobmab. Elle est la sœur d’Arcange et ils font tous les deux parties de la famille bâtarde d’Uobmab, autrement dit les descendants officieux de Luce, le père de Judas. La famille Reknofed est ainsi composés de tous les bâtards du Souverain et de leurs descendants. Arcange et Ange-Lyne sont tous les deux les enfants de Nathilde, fille de Luce et demi-sœur de Judas qui n’a malheureusement pas survécu à la purge mené par ce dernier – il n’avait pas envie que le trône lui fût réclamé, par un bâtard ou non. Ange-Lyne ne voue pas une haine féroce à Judas. À vrai dire, elle détestait sa mère qui la battait lorsqu’elle était enfant. Très vite, elle a développé un goût pour la peinture et a commencé à représenter ses émotions sous la forme de silhouettes déformées ou tranchées. Cela lui a valu d’être reconnue alors qu’elle n’avait que neuf ans. Son frère est devenu sa muse bien plus tard, lorsqu’ils devinrent adolescents tous les deux. Le corps sculpté du militaire lui semblait important à immortaliser, ainsi que l’état d’esprit belliqueux d’Arcange. Il n’y a jamais rien eu de sexuel entre eux, bien que tout le monde le pense du fait de leur proximité parfois dérangeante. Ils sont néanmoins très liés et Ange-Lyne supporte Arcange dans chacune de ses folies et ambitions. Elle sait qu’il désire prendre le trône de Merlin et a décidé de l’aider dans son objectif, tout en gardant les siens propres en tête. Parmi ceux-ci, elle aimerait orchestrer un massacre afin de l’immortaliser à l’aide de ses pinceaux. Elle a un goût immodéré pour le sang et aime les hommes bien plus âgés qu’elle. Enfoncer Ezidor de Xyno entre ses cuisses lui plairait grandement, qu’il soit consentant ou pas d’ailleurs. Ça n’a pas beaucoup d’importance de son point de vue. Elle commande, ils obéissent. D’ailleurs, il en va de même pour les femmes puisqu’elle joue les entremetteuses pour son frère. Elle a accepté le jour où il lui a laissé entendre qu’il pourrait en tuer quelques-unes et qu’elle pourrait immortaliser ces moments. Depuis, ils fonctionnent en tandem. Ange-Lyne est l'aînée. Arcange le cadet.
Min Shào ~ Orine ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 315 ◈ YinYanisé(e) le : 25/03/2022◈ Âme(s) Soeur(s) : Elle m'attend quelque part.
Dim 24 Sep 2023, 16:41
Les Portes - Le Roi Sadique
Les ombres des arbres s'étendaient à l'infini sur la calèche royale alors que le soleil coulait sous l'horizon. Merlin avait veillé à être le dernier à arriver à la soirée de Gustave. Le Roi avait noué des affinités avec celui qu'il avait nommé diplomate, notamment car il assumait bien son rôle. Il n'était pas assez intelligent pour lui apparaître comme une menace, tout en lui étant modérément utile. Surtout, il était prévisible, contrairement à Hermilius, qui lui paraissait plus vicieux.
Depuis que les alliés D'Uobmab étaient arrivés à la Cour, l'ombre du Royaume conquérant avait enveloppé la région toute entière. Leur influence sur De Lieugro était désormais si forte qu'une révolte était devenue impensable. Cela pouvait toujours arriver, mais les D'Uobmab ne se feraient pas éjecter aussi facilement. Merlin, en revanche, devait survivre à cette transition. Les tentatives pour réduire son influence étaient nombreuses. Il avait déjà déjoué une tentative d'empoisonnement. Une domestique, en l'entraînant dans son lit, avait essayé de l'assassiner. Rouge de colère, il lui avait tranché la gorge en terminant son affaire, réduisant ses chances de remonter la trace du donneur d'ordres à néant. Le Roi multipliait les erreurs comme celle-ci, aveuglé par ses violentes émotions. Mais il faisait porter le chapeau aux subalternes et pour l'instant, son assise demeurait confortable.
Non, Merlin ne se sentait pas plus en danger dans son Royaume d'origine, où il avait vécu comme le fils héritier d'un Roi aussi haï que respecté, qu'à De Lieugro. Le danger venait d'ailleurs. Un frisson lui parcourut l'échine quand ses pensées effleurèrent sa maudite soeur, Zébella. Soudain, les ombres de la forêt l'enveloppèrent. Il crut apercevoir un éclat briller sous les arbres : l'épée vengeresse de la disparue. Ce dernier écarquilla les yeux et se détourna du paysage, les poings serrés. *Je t'attends, Zébella. Viens donc tenter de prendre ma Couronne. On verra qui finira par la bouffer*, songea-t-il en serrant les dents. Il était certain qu'elle reviendrait, aussi s'était-il paré à toute éventualité.
La garde Royale accompagnait la calèche qui le transportait, lui et Adénaïs. Sa main était posée sur la cuisse de la blonde, comme pour signifier qu'elle était sa propriété. Il se tourna vers elle pour chasser son angoisse. « Ne t'inquiète pas pour ce soir, tu seras en sécurité », dit-il soudain en rompant le silence. « Un garde restera à tes côtés toute la soirée. Antonin me surveillera et gardera un oeil sur toi, lui aussi. Tu seras libre d'aller parler à tes rejetons », lâcha-t-il, lui faisant comprendre en même temps qu'elle serait surveillée. « Alors, qu'est-ce qu'on dit ? » Lui demanda-t-il en attendant des remerciements, un sourire narquois s'étendant sur son visage. Plus loin, le spectre de Zébella s'était évaporé dans les ténèbres.
Merlin prit le bras d'Adénaïs et s'avança dans la demeure de Gustave, portant un costume bleu et noir. Des épaulettes d'or reflétaient sa Couronne, qu'il avait fait incruster de saphirs après l'avoir prise à Montarville. Le Roi se montrait galant avec Adénaïs, mais la pression de son bras contre celui de la femme trahissait la véritable nature de leur relation. En passant le pas de la porte, il jaugea la pièce principale tel le loup entrant dans la bergerie. Il adressa un sourire froid aux regards qu'il croisa avec ses subordonnés, notamment Ezidor De Xyno, qui ne semblait pas à son aise. L'homme s'autorisa à parcourir Irène des yeux et à la déshabiller mentalement, mais la flamme de l'excitation fut tranchée par l'acier quand son regard se posa sur les Reknofed.
Le Roi n'avait pas été ravi de l'arrivée de la branche bâtarde et maudite des D'Uobmab. Il soupçonnait son père de lui faire passer une sorte de test en les laissant s'installer dans son territoire. Merlin devrait leur prodiguer une piqûre de rappel bien nécessaire sur la hiérarchie qui le plaçait au-dessus de ces deux petits larbins ambitieux. S'apercevant que Gustave n'était pas dans la pièce, il se dirigea donc vers eux. Cela avait le mérite de transmettre un autre message aux convives : tous les D'Uobmab, aussi inférieurs soient-ils, avaient la priorité sur les conquis. « Vraiment ? » Répondit-il à Adénaïs, tout en s'avançant. « Si la Couronne était posée sur ta tête, tu aurais certainement un avis bien différent. » Cette idée incongrue lui arracha un rire. « Quoique, ce n'est pas la Couronne que l'on remarquerait », ajouta-t-il. Merlin la renvoyait sans cesse à son statut de prostituée. Il la rabaissait constamment, parfois en la violentant, pour tester ses limites. Mais ce soir, elle serait libérée de ses assauts : d'autres cibles détournaient déjà son attention. Il n'adressa rien de plus qu'un sourire entendu à la blonde quand elle mentionna la promotion de Gustave. Elle savait pertinemment pourquoi il l'avait nommé. Adénaïs était bien des choses, mais elle n'était pas stupide.
Le sourire de Merlin s'agrandit légèrement en repérant Arcange, stratégiquement placé de sorte à observer toute la pièce. On lui avait soufflé que ce dernier réfléchissait plus avec son épée que son cerveau. Sa soeur, en revanche, semblait rattraper le coup, songea-t-il en l'écoutant se présenter. Il ignora un domestique qui lui avait discrètement tendu une boisson, les yeux rivés sur Ange-Lyne. Il fit de même avec Adénaïs, bien qu'il prenne note de son manque de manières. Elle le paierait plus tard. « Je suis enchanté, Ange-Lyne. J'ai eu vent de tes talents de peintre... je serais curieux d'observer tes oeuvres. » Il hocha la tête en direction d'Arcange sans lui témoigner la même attention, juste pour observer sa réaction.
Pour enfoncer le clou, il recouvra la main de la jeune femme dans les siennes, qu'il pressa avant de les relâcher : « Tu es ravissante. Arcange », ajouta-t-il avec moins de chaleur. « Mon père est intransigeant avec les traîtres, mais il sait récompenser la loyauté à sa juste valeur. Je tâche de faire de même. » Une flamme embrasa son regard. Ces deux-là étaient les rejetons d'une traîtresse, et il les garderait à l'oeil pour cette unique raison. Cela dit, ils pourraient lui être d'une grande utilité. En bonus, Ange-Lyne était une très belle femme. En réalité, Merlin avait déjà vu ses oeuvres. Fasciné par le macabre, il en était un fin adorateur, mais il se garderait de lui signifier. Elle se serait bien entendue avec Déodatus. Son assassinat aurait aussi fait un beau modèle de toile.
Mots: +1100
Rôle:
Merlin est le prince héritier d'un Royaume voisin, le Royaume d'Uobmab. Comme le veut la tradition, il a été fiancé à sa sœur dès leur plus jeune âge, afin que la pureté du sang ne se perde pas. Tyrannique, il aime torturer les autres et les faire ployer devant lui. // Merlin est devenu le Roi de Lieugro (il n'a pas encore renommé le Royaume mais ça ne saurait tarder). Néanmoins, depuis que Zébella est dans la nature, il semble souffrir de crises de paranoïa où il la voit revenir pour le tuer. Ca l'angoisse beaucoup.
Dernière édition par Min Shào le Lun 25 Sep 2023, 09:24, édité 3 fois