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 [Event] - La chute de Tælora

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Jeu 05 Sep 2024, 17:19

La chute de Tælora


Image par Tai Huan Yee
Rédaction par Mitsu (Jaal'Akim et Séléna)
et par Priam & Freyja (Syæsha Kælean)


Jaal’Akim était assis autour d’une table. Deux de ses conseillers l’entouraient. Bien que concentré sur la conversation qui avait lieu, il ne pouvait s’empêcher de penser à Erza Taiji Stark. S’il n’avait pas été Roi, il aurait rejoint directement la tombe de l’ancienne Impératrice des Deux Rives pour prier les Zaahin. Il ne pouvait pas le faire parce que des questions urgentes requéraient sa présence. Il devait prendre des décisions. Il avait déjà acté qu’il ne répondrait pas au mandat d’arrêt contre Dastan Belegad en tant que Souverain des Lyrienns. Il venait de Lumnaar’Yuvon mais n’était pas prêt à courir le risque d’arrêter un innocent à cause du passé. Proche d’Atthirari depuis qu’il avait été obligé de quitter son peuple d’origine à cause de sa transformation en Manieur de la Terre, il avait décidé de le suivre dans son refus. Jaal’Akim avait néanmoins dépêché des espions sur le sujet, afin de suivre les événements présents et futurs et d’en savoir plus sur ce qu’il s’était passé à Sceptelinôst. Les Éléments leur parleraient peut-être. Il restait perturbé par la destruction partielle de la cité, bien que la mort du Silence conservât la première place dans ses pensées.

Il croisa ses mains devant son visage, songeur. Les eaux avaient commencé leur lent chemin à travers les paysages de Tælora. Il savait déjà que les Ondins ne sauveraient qu’eux-mêmes. En parallèle, les signes indiquaient que la Coupe des Nations se déroulerait sur l’Archipel d’Aeden. D’un seul coup, il s’était retrouvé au centre de nombreuses intrigues, prononcées par les bouches savantes des conseillers qui se trouvaient avec lui. Les Lyrienns devaient, selon eux, agir sur le continent qui finirait englouti. Jaal’Akim était trop vieux pour croire au hasard. Il écoutait avec un soin infini les mots qui lui étaient déversés. Chacun avait une importance et devait le guider dans ses choix. Il restait pragmatique. Il savait que son peuple ne pourrait pas sauver tout le monde. Il savait que des territoires périraient. Il savait aussi que des Lyrienns devraient probablement rester longtemps sur place, afin que les morceaux de terre ne coulassent pas à l’avenir. Il s’agissait de faire des choix. Qui aider ? Qui ne pas aider ? Quelles voies les Ætheri lui montraient-ils ? « Je doute que nous serons les seuls à intervenir pour sauver ce qu’il y a à sauver. Néanmoins, nous sommes les plus à-même de maintenir certaines portions de Tælora à flot. Peut-être même pourrions-nous guider ces dernières vers des terres existantes pour les y incorporer. » Il marqua une pause. « Si cela n’est pas préjudiciable. » Sa vision des choses étaient néanmoins claires. « Sauvons le maximum de vies possible. » Les terres n’étaient que secondaires mais avaient un réel intérêt. Il pensa que les Magiciens ouvriraient les pontons pour évacuer le maximum de personnes. La logique l’appelait. Néanmoins, il savait aussi qu’il y avait des forces en ce monde contre lesquelles il était vain de combattre. Il allait aider mais son aide se heurterait probablement à la volonté des Ætheri. « Prévenez les instances de Juvaniel que nous allons intervenir. »





Séléna arrêta de faire les cent pas lorsque tous ceux qu’elle attendait furent arrivés. Son visage gardait des airs juvéniles mais son regard était déterminé et des siècles d’existence s’y reflétaient. Elle était ici pour faire connaître les décisions de la Sin Luxinreïs. Haruki se tenait plus loin, assis sur une chaise argentée qui semblait être le cadeau de la Lune Blanche elle-même. Il observait distraitement son élève. Il n’avait pas à intervenir, préoccupé par d’autres considérations, d’autres missions qui lui incombaient personnellement. La Petite Chose ne s’encombra pas d’introduction. Elle ne salua personne et alla directement au cœur du sujet. « Aujourd’hui, Idra Lan doit tomber, comme son père avant elle. Les preuves de son meurtre seront emportées par les flots, comme les œufs des dragons actuellement en possession des siens. Adraha coulera à l’image des archives qui s’y trouvent. » Si elle précisa cela, c’était avant tout parce que le Destin avait laissé une marge de manœuvre quant au sort des Dragonniers. La Sin Luxinréïs avait dû trancher après de multiples calculs. La place qu’occupait la Reine des Rehlas était un siège maudit, extrêmement difficile, aux abords duquel la légèreté mourait. De ses décisions, et de celles de ses conseillers, dépendaient parfois la survie de milliers de gens. Lorsque les signes des Ætheri et le chant des Étoiles n’étaient pas clairs, lorsque la couleur maculait les visions, le poids des responsabilités écrasait les épaules des dirigeants avec une force qu’aucun autre Souverain n’aurait pu imaginer. L’Ère des Prophètes marquait une rupture avec le passé. Des actes devraient être commis. « Nous interviendrons également au plus près des Ondins et soutiendrons les Lyrienns et les Enfants de Yanna dans leurs efforts. Néanmoins, seuls Arcadia et Port Dirælla doivent subsister. Malgré les efforts concernant les autres territoires, chacun doit couler au fond de l’océan. Concernant les personnes qui doivent décéder ou survivre, je vous laisse prendre connaissance de leurs noms selon ce que le Destin a choisi de vous confier comme mission. Il en va de même pour les objets à sauver ou à détruire. » Ils allaient parfois devoir faciliter les sauvetages ou, au contraire, les saboter. Elle hésita quelques secondes mais ajouta tout de même. « Haruki et moi-même nous occuperons des Bannis du Temps qui seraient susceptibles d’intervenir pour semer le Chaos. Le Destin n’étant pas définitivement acté, leur présence nous paraît être une évidence. Faites attention à vous. »





Syæsha Kælean referma la lettre et la glissa dans son enveloppe décachetée. « Les Réprouvés ont toujours été amusants. » commenta-t-elle simplement. Elle se redressa et balaya d’un regard impérieux la salle de réunion. Ses conseillères échangèrent quelques sourires. « Attendons de voir la réaction des Sorciers avant de lui répondre. Ils sauront sans doute rapidement que nous cherchons aussi Dastan Belegad. » Et leur réponse déterminerait une partie de l’attitude qu’il conviendrait d’adopter vis-à-vis du nouveau Seigneur des Deux Rives. Depuis la mort de l’ancienne souveraine, les relations entre les Mages Noirs et les Sirènes n’avaient pas vraiment évolué. Chacun tirait la couverture à soi avec méfiance, lâchant parfois un peu de leste pour n’y ajouter que plus de mordant par la suite. « Comment avance le détachement de la cité ? » - « Nous la désancrons à mesure que les flots montent. » Syæsha joignit ses deux mains devant elle. « Serons-nous libres à temps ? » La Néris qui venait de lui répondre, cheffe de l’Ot’Phylès Cala’Tiara, acquiesça. Ses soldates s’affairaient depuis des semaines. Quelques mois auparavant, des prêtresses de Phoebe et d’Aylidis avaient prédit l’engloutissement de Tælora par les eaux. Leurs prédictions n’avaient pas tardé à être suivies de preuves visuelles. Les Ondines avaient immédiatement commencé à agir pour préserver leur capitale. La Dame des Abysses croisa le regard de la Néris de l’Ot’Phylès Rely’érès. « Avons-n- » La double porte nacrée s’ouvrit soudain à la volée. « Ma Reine. » s’inclina une messagère hors d’haleine. « Je vous prie de pardonner mon interruption. » Son regard remonta pour croiser celui, sévère et impénétrable, de la souveraine. « Exprime-toi. » dit-elle simplement, de sa voix aussi mélodieuse que tranchante. « C’est Sceptelinôst. La Mer des Monstres… » Essoufflée, elle reprit sa respiration et avala sa salive, avant de terminer : « Il y a un nouvel Empereur du Léviathan. » - « Qui est-ce ? » - « Nous l’ignorons encore. » - « Quels dégâts ? » - « Il a détruit une partie de la côte sauvage, au nord. Une bonne partie des créatures marines qui y vivait est morte. Avec la sauge, il n’a pas pu atteindre le fond de l’océan. » Un pli amer retroussa les lèvres de la femme. « Elle aura au moins eu une utilité. » Une ombre s’étira sur la table du conseil. Syæsha tourna la tête. Par la haute fenêtre sculptée, elle vit passer plusieurs vaisseaux des Enfants de Yana. « Ils ont donc répondu à l’appel d’Arcadia. »

Explications


Bonjour tout le monde  nastae

Cet événement se déroule après la mort d'Erza et également après Que la Lumière dévore.

L'eau a commencé à s'étendre sur tout le continent de Tælora. Ce n'est pas un tsunami ou un événement brutal mais une montée continue des eaux, lente mais irrémédiable (plutôt à l'échelle de plusieurs jours qu'à l'échelle de dix minutes top chrono donc). Quelques jours/semaines auparavant, il avait déjà été acté qu'il se passait quelque chose au niveau de l'océan (les bords du continent se retrouvant de plus en plus immergés par les vagues). À présent, il ne fait plus aucun doute que le continent va sombrer et c'est l'heure pour chacun de se préparer à quitter les lieux. Certains peuples sont plus avancés que d'autres.

Les peuples concernés directement par l'événement sont les Vampires (Seaghdha et Merhoneän), les Sirènes (Port Dirælla), les Humains (Alaitihad) et les Sorciers (Valera Morguis). Il y aussi la Marche (Arcadia) et les Dragonniers (Adraha).

Néanmoins, vu l'ampleur du phénomène, d'autres peuples vont être amenés à intervenir. En réalité, il va y avoir une véritable bataille sous-marine entre ceux qui tentent de survivre/aider et les Rehlas qui doivent faire en sorte d'obéir à la volonté du Destin et à celle de leur Reine. Nous allons donc vous brosser ci-dessous la situation dans les différents lieux (sous-forum hrp puisqu'il y a d'autres lieux que vous pouvez inventer dans les différentes parties du continent) et ce qu'il va s'y produire :

- Seaghdha : Constatant la montée des eaux progressives, particulièrement visible au travers des crues de plus en plus fréquentes du fleuve Phaera, et alertée par des oracles et prophètes, la royauté Vampire a rapidement pris les choses en main. L'évacuation a débuté il y a quelques temps déjà et se fait progressivement, avec l'aide des Magiciens qui ont assoupli les règles de voyage via les pontons afin de permettre une circulation massive entre Seaghdha et le Lac Bleu. La cité étant cosmopolite, les individus qui s'en vont cherchent à s'installer sur d'autres territoires, parfois sur ceux de leur race d'origine, parfois dans des villes elles aussi multiculturelles. Seaghdha va complètement disparaître. L'Université, le Palais de Justice, la Bibliothèque et la Grande Banque ont été peu à peu déplacés dans la capitale vampirique, Terbanrian, au Fjörd.

- Arcadia : Le Roi des Lyrienns Jaal'Akim a envoyé certains des siens pour maintenir la cité au-dessus des flots. Ils sont épaulés par des Rehlas déjà intégrés à la Marche ou des Rehlas-Lyrienns. Les enfants de Yanna, du fait d'une alliance avec la Marche, viennent aussi en aide. Un gros contingent part de Port Diraella (ce sont ceux qui se sont réunis pour participer à l'expédition organisée autour de l'Empire de Circë, donc ils retourneront là-bas ensuite). Ils vont pouvoir prendre les populations en danger sur leurs vaisseaux, et aider au maintien de la cité grâce à leur maîtrise de la technologie. Ils vont notamment planter leurs ancres dans la terre et "tirer" Arcadia vers le haut avec leurs bateaux.

- Port Dirælla : Grâce à leurs pouvoirs, les Sirènes vont réussir à désancrer leur territoire. C'est l'armée qui est mobilisée sur cette tâche, mais elle bénéficie aussi de l'aide des prêtresses d'Aylidis et de Phoebe. La cité va se détacher du fond de l'océan et du continent. Après ça, il s'agira d'une île que les Ondines pourront déplacer de mers en mers selon leur bon vouloir. Ca restera un port de commerce important et leur capitale.

- Alaitihad :  En se rendant compte de la situation (elle a été mise au courant par des prêtres et prêtresses), la Reine Scylla Taiji a fait appel aux Anges. Ils vont intervenir pour évacuer les Humains qui vivent à Alaitihad, tandis que la royauté humaine envoie aussi des bateaux de son côté, notamment depuis Muharkel. Les réfugiés s'installeront dans les autres royaumes humains. Ils sont aussi tolérés, temporairement, chez les Anges (plutôt à Iyora qu'aux Jardins de Jhen).

- Adraha : La Cité des Dragonniers va couler. Il s'agit d'une volonté de supprimer les Empires pour plutôt en faire des groupes ou les intégrer directement dans les races afin de resserrer le jeu. Les Dragonniers vont donc tenter de déplacer ce qui se trouve à Adraha, et notamment les œufs de Dragons. Malheureusement, les Rehlas interviendront pour leur mettre des bâtons dans les roues. L'Impératrice des Dragonniers va mourir, les œufs tomber au fond de l'océan (sauf exception) et les archives de la cité disparaître avec elle. Les Magiciens possèdent normalement un ponton reliant Adraha au Lac Bleu mais celui-ci ne fonctionnera jamais (sabotage des Rehlas). Les Dragonniers restant trouveront refuge à terme sur les Plaines Sauvages. À noter que les œufs de dragons, en tombant dans l'océan vont toucher la barrière de sauge et PAF de gros monstres.

- Merhoneän : Merhoneän est située au beau milieu des terres. Les Rehlas vont rendre très difficile la fuite des habitants de la cité. Certains réussissent à créer des portails pour se rendre à Seaghdha (cf Seaghdha pour la gestion) mais ils ne sont qu'une minorité. Merhoneän coule et emporte avec elle la majorité de ses habitants, Vampires ou non. Les Fanatiques de Lubuska, les Shevarors et les Nebesens qui y étaient meurent.

- Alès Palatium : Pour éviter les incohérences entre l'ancienne et la nouvelle fiche (et les rps), Alès Palatium est considéré comme un ancien lieu de vie d'une branche de la secte de Rhéa Latia particulièrement liée aux Sorciers. Rien ne sera sauvé et tout le monde mourra. Le lieu était secret.

- Valera Morguis : Valera Morguis était une annexion secrète des Sorciers et une météorite est déjà tombée dessus. La zone est désertée depuis. Glouglou. Néanmoins, tout comme l'apparition de la sauge est liée à Valera Morguis, il se pourrait qu'en sombrant, des produits utilisés par les Sorciers ou des résidus de magie provoquent des événements négatifs.

En fonction de votre personnage, celui-ci peut être amené à agir directement sur place ou, au contraire, à entendre parler des événements qui se déroule sur le continent ! Les informations sont centralisées à Juvaniel.

Après la chute du continent, les morceaux de ce dernier se vendront à prix d'or. Tælora va couler au-delà de la barrière de sauge et constituer un nouveau territoire sous-marins pour les Sirènes en-dessous de la barrière. La barrière va être déchirée durant quelques semaines à cet endroit précis, permettant de passer de la surface aux profondeurs. Néanmoins, vu le nombre d'individus présent sur Tælora au moment de sa chute et le nombre d'animaux, les monstres vont pulluler à cet endroit précis.

Les rps qui étaient présents dans toutes les zones qui vont couler vont être placés dans "Mers - Ouest" à la fin de l'événement.

L'événement se termina le 5 novembre 2024, à 23h59

Bonne écriture et si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser dans le sujet dédié ; Alvine et moi viendrons répondre [Event] - La chute de Tælora 014

Gains de l'événement


Pour 900 mots :
- 1 point de spécialité

OU

Pour 1500 mots :
- Un morceau de Tælora : Ce fragment du continent englouti permet au personnage de provoquer une montée de l'eau en fonction de ses spécialités. En raison de la rareté des reliques du continent (qui a sombré au-delà de la barrière de sauge), si le personnage le vend, il obtient à la place Richesse à vie.

Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots (dans le cas du choix du gain à 900 mots) ou 1950 mots (dans le cas du choix du gain à 1500 mots) : 1 point de spécialité.
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La chute de Tælora



À Ales Lucaria, sur les Plaines Sauvages

De discrets rayons franchissaient la fenêtre. La glaciale Ales Palatium ne me manquait aucunement, si ce n'est que tous les lieux nouveaux m'emplissaient d'angoisse. Après plusieurs semaines, je m'y sentais un peu mieux. Ma main s'aplatit contre la pierre, curieusement tiède au toucher. C'était pareil partout, un phénomène que je ne comprenais pas. Le contact m'avait hautement troublée la première fois, puis j'avais appris à m'y faire. La nuit, j'aimais quitter ma paillasse pour m'étendre sur le sol. Je trouvais réconfortant de sentir au bout de quelques minutes la chaleur monter dans la pierre jusque dans mon dos.

À l'extérieur, des champs de lavande s'étiraient à perte de vue, et l'odeur douceâtre des fleurs mauves flottait un peu partout, mêlée à des effluves plus sombres, qui m'évoquaient des images dérangeantes. Ce n'était pas mon imaginaire qui me les suggérait. J'avais vu. Que ce soit ici ou là-bas, les laboratoires me glaçaient le sang et j'aurais voulu ne jamais y mettre les pieds. Ce dont j'avais été témoin échappait à ma compréhension. Les travaux de Tarsile avaient toujours été nébuleux à mes yeux, et je ne savais pas si j'étais horrifiée ou fascinée.

La vision des champs environnants m'était familière. Je me rappelais peu de mes rêves, mais celui-ci s'était cramponné à ma mémoire. La femme enceinte était-elle ici ? Poser la question n'était pas envisageable. Alma ne posait pas de questions, elle ne parlait que quand on s'adressait directement à elle. Poussant un lourd soupir d'ennui, Achilas se leva du fauteuil où il s'était avachi avec un livre qu'il ne lisait pas. « Je vais me balader, il doit y avoir de quoi chasser dans le coin, c'est bien le seul intérêt de vivre à la campagne. Alma. » À mon nom aboyé, je réagis aussitôt, tournant le dos à la fenêtre pour m'apprêter à suivre le Sorcier. Je n'en avais pas envie, car ce n'était jamais de chasse dont il s'agissait lorsqu'il m'emmenait. Tarsile n'était pas aveugle, il voyait les lacérations et les bleus, mais il ne s'en souciait pas. Tout ce qu'il attendait, c'est que je sois opérationnelle, présente quand il fallait, et qu'idéalement, son fils ne s'enthousiasme pas au point de me tuer. « Non. Alma reste. J'ai besoin d'elle. On l'a achetée non pas pour te servir de distraction, mais pour m'aider, au cas où la mémoire te ferait défaut. » dit-il d'un ton sans animosité. Les lèvres d'Achilas se pincèrent et il me fusilla du regard. Je clouai vivement mes yeux au sol en prenant soin de garder mon expression égale.

« Tu y retournes ? » demanda Achilas après avoir ravalé son aigreur. « Dans un instant, oui. Ce que Nero a dit m'a rappelé de vieux travaux débutés il y a longtemps. J'aimerais juste retrouver mes notes et les lui soumettre. Ses idées sont impressionnantes. » acheva-t-il, pour lui-même. « Si elles sont à la mesure de sa corpulence, alors j'imagine bien. » commenta perfidement Achilas. « Ne sois pas irrespectueux, surtout quand tu ne comprends pas de quoi tu parles. Ce qu'il a fait est sans précédent. Son apparence importe peu. C'est un prix dérisoire à payer pour les avancées que ça nous apporte, à tous. » Ils parlaient vite désormais, et je perdis le fil, échouant à comprendre ce dont il retournait. Je n'avais que reconnu le nom de Nero, un homme au physique peu commun, qui me mettait profondément mal à l'aise chaque fois que nous le croisions. Je savais qu'il était la raison de notre présence ici, que Tarsile avait souvent correspondu avec lui. L'homme était traité avec déférence partout où il allait, et je les avais entendu l'appeler Alesias, mais il ne semblait pas en faire grand cas. À l'inverse de son physique et des actes qu'il commettait, il avait une voix simple, sans fioritures, décalée et d'une douceur déconcertante. Par nature, je me méfiais de tout le monde, mais de lui particulièrement. J'avais surpris avec quelle avidité il avait humidifié ses lèvres de sa langue rose alors qu'il supervisait une équipe opérant un homme sur la table, de la chose qu'ils avaient inséré dans ses entrailles. Cette vision m'avait tant terrifiée que j'avais rêvé une nuit que sa bouche s'ouvrait démesurément, baveuse et tapissée de crocs, et qu'il m'avalait, aspirant mon corps reptilien sans que je ne puisse rien faire pour l'arrêter. La chair de poule couvrit ma nuque et je me rapprochai du rectangle au sol chauffé par le soleil pour trouver du réconfort là où je pouvais.

Quelqu'un frappa à la porte et quand elle s'ouvrit, je vis l'objet de mon cauchemar. Il arborait une expression grave. Quand il peina à passer la porte, je coulai un regard en douce à Achilas, craignant de le voir se moquer mais celui-ci restait inexpressif. Il était inhabituel de voir l'Alesias hors du laboratoire où il opérait et une forme de tension se créa dans le salon dès qu'il s'y tint. L'air me parut étouffant et je luttai contre l'envie d'ouvrir la fenêtre. « Bonjour. » les salua-t-il. « Bonjour. Il y a un problème ? J'allais justement descendre dans quelques minutes. » Tarsile s'était levé. Une main sur le dossier de sa chaise, il fixait le Gourmand avec curiosité. « Eh bien, on peut dire cela, oui. » Il se passa une main sur son ventre protubérant et mon regard se fixa là où son nombril devait se trouver. Je frémis en voyant le tissu aspiré vers l'intérieur comme si une bouche avalait l'air qu'elle pouvait trouver à travers le vêtement. « C'est une nouvelle délicate à annoncer. Nous allons en faire une annonce globale ce soir, à l'attention de tous, mais j'ai jugé que vous devriez l'entendre avant. » Il se frotta les mains, comme embarrassé. « Charmant salon. » commenta-t-il soudainement. « J'avais peur qu'ils vous installent mal, nous avons certains a priori sur ceux qui viennent d'Ales Palatium, comme vous vous en doutez. » « Nous nous serions contentés de ce que vous nous auriez donné. Je ne suis pas venu pour le confort. Et vous n'êtes pas vraiment venu pour m'en parler non plus. » « Non. » reconnut Nero du bout des lèvres. « Eh bien, en parlant d'Ales Palatium. » Il toussota. « C'est-à-dire qu'elle a disparu. » Le silence tomba sur la pièce. Je n'étais pas certaine d'avoir compris. Je maîtrisais mieux qu'avant le langage commun mais beaucoup de subtilité m'échappaient encore, et mon vocabulaire, s'il s'arrangeait, restait lacunaire. « Comment ça, disparu ? » « Le territoire a été submergé. Tout le continent, en vérité. Ou presque. » « Je ne comprends pas. » fit Tarsile, d'une voix blanche. « Il n'y a pas de survivants. En dehors de vous trois, bien sûr, et j'imagine d'autres qui, comme vous, n'étaient pas là-bas au moment des faits. » « Pas de survivants ? » intervint Achilas, devenu pâle. « Mais, mère a dû s'en sortir, non ? » Il s'était tourné vers son père, que je n'avais jamais vu aussi troublé. « Theodula était... Je ne sais pas. » « Je suis vraiment confus. » intervint Nero. « Je ne savais pas comment vous l'annoncer. Tarsile, bien sûr, vous pouvez prendre quelques jours pour digérer l'information. Nous reprendrons nos travaux lorsque vous vous sentirez prêt. Naturellement, vous êtes les bienvenus ici. Il faudra un petit temps d'intégration, mais nous toucherons un mot aux fidèles ce soir pour que le meilleur accueil vous soit fait, malgré nos avis divergents. Rien que le temps ne saura effacer. » « Je... » Tarsile déglutit. Ses phalanges avaient pâli sur la chaise qu'il étreignait avec force. « Je vais vous laisser à présent. Si vous avez des questions, n'hésitez pas. »

1355 mots



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Ludwine Rhoswen
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Ludwine Rhoswen
Sam 07 Sep 2024, 11:29



La chute de Tælora
Ludwine



Sur les Terres du Lac Bleu

Le personnel du château était fébrile ces derniers temps et la tension, palpable. La Comtesse avait reçu quelques lettres de démission de ceux qui désapprouvaient la décision des Rhoswen, ou de ceux qui prenaient peur à l'idée de côtoyer tant de Vampires. Pour la soulager, Ludwine avait pris en charge le recrutement urgent de nouveaux domestiques. Assise à son bureau plusieurs heures par jour, elle contactait également leurs connaissances proches ou éloignées pour les inciter à faire preuve d'hospitalité pour les réfugiés. Elle signait ces lettres du tampon de son père. Le domaine Rhoswen à lui seul ne saurait être en mesure d'accueillir tous les Vampires fuyant Seaghdha. Conjointement, les trois femmes avaient donc décidé de réduire ceux qu'elles hébergeraient aux connaissances de Roselyne, principalement de sa Lignée. Le gouvernement Magicien avait déjà mis en œuvre des moyens pour faire face à la situation.

Gagnée par la nervosité ambiante, Ludwine était de nouveau aux prises de l'insomnie. En journée, elle tirait les rideaux et en profitait pour travailler, soulageant sa mère qui partageait son temps entre Macarius pour lui trouver un remède, et la production viticole. La nuit, la Vampire partait se promener pendant plusieurs heures, profitant de l'air frais pour clarifier ses pensées et retrouver un semblant de calme. Elle craignait l'arrivée de ces nouveaux Vampires, n'ayant jamais connu que Roselyne et Lohengrin. Ce dernier avait emprunté les pontons pour rejoindre Seaghdha et aider à organiser le rapatriement de leurs amis jusqu'aux terres du Lac Bleu.

« Sans compter notre chambre, celle de Ludwine, la tienne et celle de Lohengrin, il nous reste une dizaine de chambres disponibles. » exposa Ethel. « Et celle de Parsifal. » intervint Ludwine, la voix dure. « Oui. Oui bien sûr, ça va de soi. Je n'aurais jamais... » fit-elle, le regard soudain fuyant. « Il doit être possible de loger deux Vampires par chambre dans certains cas. Je vais contacter Lohengrin, mais pour les couples, mais aussi certains jeunes Vampires qui restent aux côtés de leur Créateur. » dit Roseline. « Excellente idée ! J'avais également pensé à investir dans des tentes. Nous avons un grand parc, nous pourrions en profiter. Il suffit d'un peu de magie pour les aménager de sorte à les rendre confortables. » offrit Ethel, retrouvant sa bonne humeur aussi rapidement qu'elle l'avait perdu. « Est-ce que tu penses que ça leur conviendra ? Tout le monde n'aime pas le camping. » « Ils savent que ce ne sont pas des vacances. C'est mieux que rien, et ce n'est que temporaire. Ce que vous faites est généreux et extraordinaire, nous vous serons redevables pour toujours. Nous n'oublierons pas votre bonté. » Ethel rosit et s'agita sur sa chaise. « Voyons c'est tout naturel. J'ai beaucoup de peine pour toutes ces pauvres personnes piégées sur ce continent. C'est terrible ce qui arrive ! Et c'est si injuste pour les Sirènes ! Elles qui souffrent déjà de cette satanée sauge, et maintenant ça. J'espère qu'elles s'en sortiront. Je prie pour qu'il n'y ait aucun mort. Et ceux qui sont sauvés... Ils auront tout perdu. Quelle tragédie, ça me fend le cœur pour eux. Si je peux faire quoi que ce soit, je le ferai. Et tu es mon amie, tes amis sont les miens. Je suis en vérité très heureuse de les rencontrer, en dépit des circonstances. Peut-être que Macarius se sentira assez bien pour les accueillir ? Oh, verrons-nous ce souffleur de verre dont tu me parlais ? J'espère qu'il ne va pas perdre ses œuvres, quel dommage ce serait ! » « Il va rejoindre le Fjörd, il a réussi à s'organiser pour déplacer tout son travail là-bas. » la rassura Roseline. « Quel soulagement ! Un autre sujet me chiffonne, ou plutôt, j'ai quelques réclamations sur lesquelles nous devons absolument nous pencher. Tu le sais, mes gens sont très inquiets, est-ce que la sécurité des domestiques est garantie ? » « S'ils sont nourris, il n'y aura aucun problème. » « Je me suis arrangée avec les fermes environnantes pour qu'ils nous fournissent du bétail. » dit Ludwine. « C'est parfait, merci Ludwine. Et pour leur comportement, Lohengrin est sur place pour les sensibiliser. Il serait ingrat de notre part d'effrayer tout le château en remerciement pour votre hospitalité. » Ethel éclata d'un rire si nerveux qu'il sonna faux. « Il n'y a pas de garantie réelle ? Un accord écrit, ou un ensorcèlement qui les retienne le temps qu'ils restent ici ? » demanda Ludwine, perplexe. Calmement, Roseline la regarda mais ses prunelles se durcirent. « Ce sont mes amis, je leur fais confiance. Je n'amènerai personne ici qui puisse vous nuire. » « Allons, arrête d'insister Lulu, tu vas froisser Roseline. » fit Ethel qui n'aimait pas les conflits. « C'est juste que... Parsifal n'aurait pas aimé ça. » lâcha-t-elle. Sa mère perdit quelques couleurs. Roseline avança son bras pour poser une main réconfortante sur celle de la Magicienne. En même temps, elle décocha un regard lourd de reproches à la jeune Vampire. « Parsifal était un gentil garçon. Il aurait sans doute compris que c'est notre devoir d'aider ces pauvres gens. » protesta Ethel, les yeux soudain brillants. Ludwine refusa de se laisser attendrir. Depuis sa mort, elle n'éprouvait aucune tristesse, elle n'arrivait pas à le pleurer. Une colère froide lui rongeait le cœur et l'empêchait de trouver la paix. Son nom était comme une ombre silencieuse et hostile sur leurs vies, et la jeune Vampire ne parvenait tout simplement pas à le nier comme ses parents s'employaient à le faire. « Peu importe. Il n'est plus là pour donner son avis. » conclut-elle, gardant pour elle sa rancœur, jusqu'à la prochaine pique.

966 mots
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Daé Miirafae
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Daé Miirafae
Mar 10 Sep 2024, 17:43


[Event] - La chute de Tælora Alone-10
La chute de Taelora


Chronologie : Ce RP suit directement Que la lumière dévore


“Dépêche-toi.”

Les deux Rehlas montaient les escaliers à la hâte alors que la séance d’informations avait déjà commencé. Ils ne semblaient pas être les deux seuls en retard, mais Daé savait que Lyn détestait ne pas arriver à l’heure, il l’avait appris à force d’être son élève à Amestris et d’avoir réussi à le mettre en retard lui faisait plutôt plaisir. Le Destaty ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait, alors qu’il venait de se faire dire l’avenir de la manière la plus cryptique qui soit et d’apprendre la mort de l’Empereur des Deux Rives, son mentor lui avait fait comprendre que le temps pressait.

Ils entrèrent dans la salle pendant que Séléna Taiji parlait en balayant l’assemblée du regard. Elle ne les adressa pas et continua alors que quelques téléportations apparaissaient encore dans les coins de la pièce. Il n’y avait ici que des Rehlas puissant.e.x.s, certain.e.x.s que Daé connaissaient, de nom ou de réputation, mais la plupart que celui-ci n’avait jamais vu. Sûrement des enfants de la lune infiltrés depuis longtemps dans leur race officielle qui ne fréquentaient que peu Lua Eyael. Les noms propres se succédèrent et Daé put identifier que le discours semblait concerner des lieux du continent de Taelora. Il n’eût pas vraiment le temps de se retourner en direction de Lyn, à peine le discours terminé, ce dernier lui saisit le bras et les deux disparurent dans les méandres de l’espace.

~~~~

Daé frissonna à l'atterrissage, d’une part à cause de la sensation désagréable de la téléportation exercée par Lyn et d’autre part à cause du froid qui lui rentrait dans les os. Il s’apprêta à se changer d’un geste de la main, mais voyant cela, le Rehla Mage Noir qui l’accompagnait lui retint la main d’un geste vif.

“Plus de magie sauf quand c’est nécessaire. Ton Umbra Ora à son maximum. Nous ne sommes personnes ici et je souhaite qu’on le reste.”

Malgré la haine profonde qu’il vouait à son camarade, Daé comprit bien l’urgence de la situation et en une fraction de seconde plus personne ne vit les deux faux-sorciers dans les montagnes. La vue était splendide, à droite s’élevait un palais que le Martyr de la Lune n’avait jamais vu et à sa gauche une ville splendide.

“Tu vas me dire ce qu’on fout là ?”

“On assiste à la chute d’une empire. Et pas assister dans le sens d’être spectateur, dans le sens qu’on fait en sorte qu’elle arrive, suis-moi.”

Lyn se mit en marche et Daé le suivit l’air intrigué. Malgré leurs habits qui n’étaient ni à la mode, ni à la température locale, les regards les évitaient consciencieusement. Les deux se dirigèrent vers le coeur de la ville et au bout d’un moment, le Rehla comprit qu’il était chez les dragonniers. Il ne savait pas quelle ville exactement, mais reconnaissait le dialecte écrit sur les panneaux et les échoppes, alors apparemment c’était de ça dont parlait la Taiji, des terres allaient couler.

La foule était paniquée et beaucoup de cortèges de citoyen.ne.x.s se dirigeaient au même endroit avec les affaires d’une vie sur les épaules. Daé enleva son bracelet et entendit le chant des étoiles lui arriver soudainement à l’esprit. Il était funeste. La mort allait habiter cet endroit dans peu de temps et elle allait l’habiter correctement.

Lyn suivit le cortège qui s’enfonçait dans les rues et les deux arrivèrent à ce qui semblait être la gare de pontons de la ville. Ils entrèrent et le mentor de Daé se dirigea d’un pas décidé vers une station précise sur laquelle était indiqué un lieu que le Rehla n’arrivait pas à déchiffrer. Il ne connaissait rien à cette langue. Et ils attendirent leur tour.

“Pourquoi on ne se téléporte pas à nouveau ?”

“J’ai réussi à faire passer aux mages noirs qui dirigent l’Université d’Amestris que cette escapade soit considérée comme ton voyage de fin d’études de premier cycle. Je veux te faire vivre la vie de celleux que les étoiles a déjà condamné.e.x.s. Tu entends cette oraison ?”

Le Rehla acquiesça.

“Et c’est l’occasion de faire chier les magiciens. C’est jamais perdu.”

Il avait définitivement passé trop de temps dans la Vorace.

Une fois leur tour arrivé, ils empruntèrent le portail vers de la station et arrivèrent directement à la gare principale de Vervallée par le portail bleu qui était en son entre et que Daé connaissait bien, il avait emprunté cette gare plusieurs fois pour aller voir sa tante.

“Il est temps que tu te rendes compte de la magie que t’a offerte le Destin chez les Mages Noirs. Tu as déjà utilisé ton spleen je suppose ?”

“Rarement.”

“Mh. Amateur. On va donner aux gardiens un petit coup de désespoir et tu vas voir qu’il y a quelques liens à faire avec nos différentes magie. Commençons par lui.”

Lyn s’approcha d’un homme en pause, il avait l’uniforme habituel des gardiens et en s’en approchant les yeux du Mage Noir devinrent encore plus sombres qu’ils ne l’étaient. Des veines bleuâtre apparurent sur tout son visage et Daé sentit l’air se refroidir. Son mentor le regarda et il comprit que c’était à son tour d’agir. Il regarda le malheureux et lui fit entendre, l’espace d’un bref instant, l’oraison qui planait sur sa vie, soudain, l’entier de sa vie quitta ses yeux, il n’était pas mort, il était juste parfaitement désespéré. Lyn se reprit et les veines de son visage commencèrent à disparaître en même temps que ses iris reprenaient une teinte normale.

“Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?”

“On empêche les dragonniers de fuir, tu vas t’essayer à la valse destructrice de précision. Bien plus dure que de détruire des rochers en cours, tu verras.”

Daé détestait ce qui était en train d’arriver. Il savait parfaitement qu’il n’avait pas d’autres choix que de le faire, mais il s’était toujours méfié de l’influence qu’avait Amestris sur les Rehlas qui y étaient et il savait qu’en commençant à utiliser cette magie, il ouvrait la porte à de sombres pulsions. Mais il n’avait pas le choix. Lyn prit l’uniforme du Gardien et Daé le reproduisit rapidement par magie et les deux se dirigèrent vers le ponton qu’ils venaient d’emprunter.

Ils commencèrent par faire passer quelques personnes, la procédue était facilitée au vu de la situation et le travail ne demandait pas grande concentration, puis Lyn murmura à son acolyte :

“Observe bien les pièces nécessaires à la téléportation pendant ce temps, c’est sur elles qu’on va se concentrer.”

Le mécanisme était fin et surtout très nouveau pour le Rehla. Il s’était déjà téléporté, mais jamais de son fait et ne connaissait rien à cette magie. Il essaya de se remémorer rapidement ce que sa tante lui avait appris pendant leurs après-midi à converser et il tenta également de se souvenir de ce qu’il avait lu à propos de cette magie.

Tamponnant d’un oeil les passeports et orientant les gens en direction de où ils voulaient aller, il regarda Lyn et lui murmura.

“Je crois que les pièces intéressantes à saboter sont de l’autre côté.”

Lyn sourit et lui fit signe de le suivre. Ils se défirent de leur uniforme et cette fois se téléportèrent en direction à nouveau de Taelora.

La manoeuvre fut la même, Spleen, uniformes et point de passage, mais cette fois le mécanisme était plus intéressant. D’une part parce que les magiciens savaient cacher les pièces nécessaires par mesure de sécurité, d’autre part parce que saboter de ce côté impliquait que le portail pouvait rester en activité, mais simplement mener nulle part ou à un autre endroit aléatoire de la ville. Il allait falloir agir discrètement. Daé prit note de comment intervenir et les deux Rehlas se retirèrent jusqu’à la nuit.

La journée fut longue et Lyn insista pour aller poser des pièces étranges partout en ville, que Daé ne comprit pas.

Une fois la lumière disparue, ils se remirent en route en direction de la gare, elle était fermée, pour des questions d’énergie déployée, la ville ne pouvait pas faire passer des gens nuit et jour. Leur Umbra Ora bien établi, ils passèrent dans la ville jusqu’à arriver face à un garde qui leur demanda ce qui se passait. A peine Daé allait-il commencer à répondre que l’entier de ce dernier se réduit en tas d’os. Le Destaty se retourna vers son acolyte qui était concentré, sentant que la décharge de magie provenait de lui.

“Mais qu’est-ce que tu fous par Ethelba ?!”

“Si tu écoutais les étoiles plus rapidement, tu saurais qu’il devait mourir cette nuit et vu notre présence ici, c’était à cause de nous, maintenant concentre-toi.”

Le Rehla soupira et ils entrèrent. Le portail en direction de Vervallée était éteint et les rondes de gardes ne semblaient pas apparaître pour le moment.

“Je fais le gué, dépêche-toi.”

Daé s’approcha de ce dernier et commença à chercher les pièces qu’il avait vues dans la journée. La nuit et le stress ne facilitaient pas sa tâche, mais au bout d’un moment, il trouva l’assemblage de rouages magiques qui déterminant la destination. Il en approcha sa main, et fit passer la magie des mages noirs dans celle-ci, faisant exploser avec précision la pièce qui déterminant l’arrivée en direction des terres du Lac Bleu. Une fois cela fait, il commença, maladroitement, à reprogrammer le portail pour que ses usager.ère.x.s apparaissent à des endroits aléatoires de la ville. Il fallait simplement infuser dans les pièces un endroit d’arrivée. Et c’est à ce moment-là qu’il comprit. Les pièces que Lyn avait déposée dans la ville étaient des balises, des points d’arrivées. Le chaos allait être sans fin. Il demande à Lyn la pièce en question, il sourit de fierté en lui la donnant. Le Rehla ignorait si la fierté était due au fait que son élève avait compris ou au travail d’orfèvre qu’il avait réalisé. Il l’installa et les deux ombres inintéressantes pour le tout-venant, repartirent dans la nuit.

Le lendemain, ils refirent la file, attendirent, puis prirent le portail en direction de Vervallée. Les deux se retrouvèrent les deux jambes dans le vide au-dessus de l’Océan qui avait encore monté depuis hier, Daé déploya ses ailes par réflexe et Lyn lévita dans les airs un sourire mauvais en coin.

“Maintenant, Daé, il est temps d’assister à la chute d’un Empire.”

Le Rehla ne répondit pas, mais les deux se posèrent en haut de la montagne qui surplombait la ville pour regarder. Ils ne voyaient rien de loin, si ce n’est un rythme anormal, même pour une grande cité. Des convois, des ordres dont l’écho résonnait contre les parois de glace. Et plus la journée avançait, plus le chaos semblait régner. Ils ne voyaient pas vraiment les résultats de leur travail, mais la Ligne du Temps avait été préservée.

Le Rehla s’allongea et prit le temps de verser une larme pour celleux dont la vie s’arrêtait ici aujourd’hui. Sans même y penser, il chanta le chant que les étoiles lui chantaient et Lyn le regarda avec un sourire, sincère, peut-être pour la première fois de sa vie.

“Tu verras, on s’y fait. Dis-toi que les sauver était impossible.”

Daé lui rendit son sourire et regarda les étoiles à nouveau, alors que le jour déclinait.

“Je me demande ce que ça fait de ne rien connaître, de croire que l’on peut y réchapper, de se dire que notre vie est guidée par nos choix. Je me demande vraiment ce que ça fait. Et je ne suis pas encore tout à fait sûr de ce que je préfère, mais de toute façon ça n’a aucune incidence. Tu diras à Amestris que j’ai fait leur expédition. Téléporte-moi s’il te plaît, ce spectacle m’accable.”

Lyn s’exécuta.
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Babelda
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Babelda
Mer 11 Sep 2024, 09:20


Image par Huang Guangjian
La chute de Tælora
Babelda
RP liés : Invasion ; Kūṭanītī.


« Comme on se retrouve. » Babelda reconnu le visage d’Andreï, l’un des Rehlas avec qui elle avait fait équipe pour tenter de faire évacuer Port Diraella lors de l’invasion des Zihäags. « Nous ne sommes voués qu’à nous retrouver pour voir le déclin de ce continent de malheur. » le salua-t-elle. Elle tendit la main pour l’aider à monter sur son Simurgh. « Pourtant, les sirènes s’en tireront encore à bon compte. » Elles et l’ancien domaine de l’Ordre des chevaliers. La Tilluiel songea que les nouveaux habitants d’Arcadia avaient au moins plus de mérite à survivre à cette apocalypse. « Ce ne sera pas le cas de tout le monde. » répondit néanmoins la bénéfique, songeant à la mission qui les réunissait une fois de plus, à toutes les morts qu’il faudrait causer, aux pertes et aux destructions. « Cette fois, notre mission ne consiste pas à venir en aide… » souligna l’enfant du Destin. Sa complice acquiesça, l’air grave et morose. C’était leur fardeau. Connaître le futur, et pourtant devoir s’y plier, peu importa ses horreurs, ses crimes et ses injustices. Babelda haïssait toujours cette condition, du plus profond d’elle-même. Dans son cas, elle n’était qu’une exécutrice. Elle n’imaginait pas ce que devait éprouver la Sin Luxinréïs, le poids de ses décisions sur sa conscience. Car elle mieux que personne d’autre devait prendre la mesure des vies qui seraient perdues, partiellement par sa faute. A sa place, la magicienne n’aurait jamais réussi à dormir paisiblement : ses nuits étaient déjà suffisamment bouleversées par ses cauchemars, rien qu’à songer aux victimes que laissait Stanislav derrière lui ; elle n’avait pas envie de découvrir à quoi ressemblaient celle de la reine de son peuple. « J’ai entendu dire que tu chaperonnais un sorcier… » lança Andreï comme s’il avait lu dans ses pensées. « Alors, mon peuple d’accueil ne te donne pas trop de fil à retordre ? » La Caeli retint un soupir. « Tu n’as pas idée. Vous êtes détestables. » Sa réplique amusa le faux mage, qui partit dans un grand rire. « Allons-y. Nous n’avons pas de temps à perdre. »

Babelda observa l’aiguille de la boussole. « Par-là. » indiqua-t-elle, s’engouffrant dans une ruelle. Une pluie diluvienne avait éclaté au-dessus de la cité. Les deux Rehlas et tous ceux qui s’infiltraient dans les ruelles d’Adraha n’y étaient pas pour rien, ayant mis toutes les chances de leur côté pour parvenir à leur mission : ils ne devaient pas se faire repérer. L’intempérie, en plus de faire monter le niveau de l’eau plus rapidement, offrait une couverture natuirelle pour ne pas se faire repérer après que les portails aient été endommagés. « Vite, avant qu’ils ne s’échappent. » La fille aux cheveux châtains acquiesça. Les dragonniers ne devaient pas quitter l’île – mais surtout, ils ne devaient pas emporter les œufs avec eux. Ce serait la chute de l’empire, ils ne devaient pas leur offrir l’opportunité de se reformer ailleurs. Le duo s’avança jusqu’à une bâtisse à colonnade, où s’étaient réfugiés plusieurs Dragonniers. Usant de l’Umbra Ora, ils s’engouffrèrent à l’intérieur du gigantesque hangar sans attirer l’attention sur eux. Les rescapés tentaient de rassembler le plus d’œufs non éclos pour les amener en sécurité. Babelda laissa son regard tomber sur l’un des coffres remplis, harnaché à la scelle de l’un des dragons. Elle essayait de ne plus penser au monstre qui en sortirai. Les Dragons étaient déjà des créatures colossales et dangereuses, mais infectés par la barrière de sauge, ils deviendraient quelque chose d’atroce, de pire que les Kraken de la Khæleesi ou que la Bête du Diable. La voyante éprouva un frisson d’effrois lui courir le long de l’échine. Elle redoutait le jour où il prendrait l’idée à l’un d’eux de regagner la terre ferme, et adressa une prière à Oni pour que ce jour là n’arriva jamais. « Occupe-toi de ceux-là. Moi, je prends ceux-ci. » Les deux partenaires s’adressèrent un dernier regard avant de se séparer.

La discrétion ne dura pas longtemps. « Halte là ! » scanda une voix. Babelda, surprise de se savoir repérée, s’immobilisa. Elle comprit rapidement ce qui l’avait trahi. Le troisième œil de l’Orisha était rivé droit sur elle. L’Inventrice claqua sa langue contre son palais, agacée. Son don de dissimulation était pratique mais, une fois qu’on l’avait aperçu, il était trop tard, surtout face à l’un des manieurs de l’invisible. Elle était trop loin de la vigile pour parvenir à effacer sa mémoire et espérer retomber dans les limbes. Cela signifiait que ses acolytes ne tarderaient pas à la repérer, eux aussi. Elle devait agir vite. L’intruse ignora la femme aux yeux hétérochromes et focalisa son attention sur les coffres : la mission primait avant tout le reste. Elle en avait repéré quatre. Se concentrant, la mage usa de sa télékinésie pour faire tomber un à un les couvercles, dans des claquements sonores – puisque sa couverture était foutue, elle ferait en sorte d’être suffisamment visible pour que personne ne remarque Andreï. « N’y compte même pas. » menaça l’Orisha qui comprenait que son ennemie désirait s’en prendre à ses précieux œufs, dégainant sa lame. Babelda se concentra d’autant plus sur ses cibles : elle ferma les deux poings, et les serrures de métal s’activèrent, avant d’être broyées dans un crissement alarmant. Impossible de rouvrir les coffres. « Elle en veut aux œufs ! » scanda une voix alarmée dans son dos. La fille de la Lune se tourna vers l’Orisha, qui se rapprochait droit vers elle. Désarmée, la proie essaya de garder son sang-froid et pivota vers sa seconde assaillante, levant la main devant elle – un bracelet de demi-lunes argentées aux reflets azurés teinta sur son poignet. « Tue Majidna. » ordonna-t-elle d’une voix la plus autoritaire possible. Le trouble se lut sur le visage de l’archère mais, finalement, elle modifia légèrement son angle de tir. Babelda se coucha à plat ventre tandis que la flèche était décochée. Devant elle, les dragons alarmés avaient commencé à s’agiter également : deux des trois présents avaient tourné leurs gueules dans la direction de l’affrontement. La Rehla entendit des cris de lutte, de l’autre côté de la large pièce – Andreï avait dû entrer en confrontation également, mais la fille au cheveux châtains ne pouvait rien faire pour l’instant : elle devait déjà s’assurer de sa propre survie. Elle reporta son attention sur ses deux ennemies. L’Orisha avait été touchée, mais pas mortellement. « Qu’est-ce que tu fous putain ? » engueula-t-elle sa partenaire, qui braquait de nouveau son arme dans sa direction. Une lutte intérieure semblait clairement s’animer en elle, oscillant entre sa raison et l’ordre donné par Babelda – l’ordre du Destin. Cette dernière se redressa le plus vite possible et se mit à courir. Le dragon le plus proche s’était tourné laborieusement pour faire face à la scène : la créature était trop grande pour cette bâtisse – d’autre salle, plus adaptées existaient ailleurs, mais c’était ici qu’il avait fallut venir récupérer la cargaison d’œufs. Redoutant ce qui allait suivre, la fuyarde se cacha derrière un pilier. Les flammes ne tardèrent pas à jaillir. Babelda couina un instant, s’imaginant déjà terminer en brochette pour le quatre-heure du monstre. Avec horreur, elle vit un coin de sa cape s’embraser et tapota frénétiquement avec sa bottine pour essayer d’étouffer la flamme. Lorsque la gerbe de feu cessa, Babelda put entendre les bruits de lutte lui indiquer que les deux femmes étaient toujours engagées dans leur lutte. « Non ! NON ! » un bruit sourd, puis un cri déchirant – le dragon, comme si c’était son cœur à lui que l’on venait de déchirer. C’était son signal de sortie. La Caeli courut le plus vite qu’elle put vers la sortie de la bâtisse.

A l’extérieur, elle fonça droit vers Saṭāra. Elle monta sur son dos, prête à décoller. « C’était un pari risqué, d'ordonner à cette femme de tirer sur son amie. » Babelda dû se retenir de ne pas hurler, mais son sursaut fut si évident qu’il en était presque caricatural. Elle avait l’impression que son cœur venait d’essayer de s’échapper, tandis que son acolyte apparaissait derrière elle. De mauvaise humeur, elle ordonna à sa monture de s’envoler. « Ils devaient tous mourir ici. » expliqua-t-elle. « J’ai juste demandé un petit coup de pouce au destin… Ca valait la peine d’essayer. » Si elle n’avait pas tenté sa chance, elle aurait sans doute terminée avec la tête coupée. Une façon de contrarier les plans d’Oni : elle avait d’autres tâches à accomplir, ailleurs. « Tes œufs sont sécurisés ? » La brune acquiesça. « Bien, dans ce cas… » Le faux sorcier claqua des doigts : la valse destructrice sembla ronger la structure, et bientôt, le bâtiment s’effondra, engloutissant les Dragonniers et leurs bêtes. Ceux qui n’avaient pas emprunté les portails avaient essayé de fuir à dos de dragons. Ca avait été un problème que les Rehlas avaient dû résoudre. De partout, on assassinait les monstres volants pour couper toute retraite à ceux qui devaient périr ici.



Junon observait ses deux camarades. Junon et Camille avaient demandé à être transférées sur l’un des navires de la maison Merynla afin de répondre à l’appel de leur Souverain. Si les deux Lyriennes de la terre n’évoluaient plus depuis bien longtemps dans la hiérarchie de leur race, elles n’avaient pas pu rester indifférentes à la demande d’aide de Jaal'Akim. Ajoutez à cela que les Enfants de Yanna avaient établi une entente avec la Marche, et il devenait évident que les deux femmes se devaient de participer à cette évacuation. Jane – ou plutôt son Reflet, puisque la Rehla possédait sa propre mission – devait également être présente, sur ordre de Rhéa, pour épauler ses camarades.

« Tu penses que ça va marcher ? » demanda Kiana. L’Humaine accompagnait également le groupuscule originaire du Tellus. Elle était à l’origine de la confection de cette Ancre si spéciale, et avait donc droit de voir son travail à l’œuvre. La petite s’était épanouie, à bord du navire, et son intelligence avait fleurit, continuellement stimulée par l’environnement des inventeurs. Lorsqu’elle avait entendu parler de ce qui arrivait sur Tælora, elle avait aussitôt planché sur une solution pour apporter son aide. C’était elle qui avait imaginé le modèle. La confection avait cependant été confiée à des ouvriers possédant du Kan’Ghar, puisque le principe fonctionnait sur cette capacité dont l’adolescente était dépourvue. « Evidemment, c’est nous qui l’avons fait ! » s’enthousiasma Yüna. « Aucune chance que ça échoue ! » L’Ancre avait été forgée dans un métal particulièrement résistant, afin qu’il ne cède pas sous la pression qu’exercerait les Navires pour tracter l’îlot. En plus de cela, des cavités avaient été laissées à l’intérieur de l’objet, et de la terre y avait été intégrée : de la sorte, lorsque l’arme serait lancée pour s’agripper à Tælora, les Lyrienns présents seraient capables de faire fusionner l’objet avec son support d’accueil, permettant ainsi une meilleure prise sur les racines d’Arcadia. Les Manieurs de la Terre avaient un second travail, tout aussi crucial : scinder les fondations de la cité du reste du continent, condamnés à couler. « C’est du jamais vu… Et s’il y avait des erreurs dans mes calculs ? Et si- » « Nah, tu t’en fais pour un rien ! T’as peut-être été l’étincelle, mais tu n’as pas été la seule à plancher sur ce petit bijou. Et puis les prototypes étaient parfaitement convaincants. » Yüna se tourna vers Jane et fronça les sourcils. « Oi ! Recule toi de là ! » ordonna-t-elle. Junon se tenait à côté de l’impressionnante Ancre. Elle était au moins cinq à six fois plus grande qu’elle, bien plus que l’ancre d’un navire normal. La double de Babelda n’osa imaginer son poids. « Tu vas contaminer notre travail, avec ton vaudou qui rend tout le monde zinzin ! » accusa l’inventrice. La Reflet se retint d’esquisser un sourire, amusée par les préoccupations de la Lyrienne. C’était sans doute légitime : Babelda avait la mauvaise habitude de laisser sa magie contaminer ses outils, qui prenaient alors vie et s’activaient d’eux-mêmes. Il ne fallait pas que l’Ancre s’imprégna d’une conscience et décida d’aller s’accrocher à la terre avant qu’ils n’aient atteint la zone ciblée. C’était un travail d’équipe, et tout était minutieusement calculé.

Junon s’éloigna. Elle gardait un œil sur les débris du continent. La Rehla lui avait expliqué qu’elles en tireraient une fortune, et que cela deviendrait nécessaire de s’en procurer pour les revendre lorsque le continent disparaîtrait. Sa véritable mission, plus que d’aider ses camarades, était de s’emparer d’un morceau de Tælora. « Il y a Alaitihad, là-bas. » Kiana s’était approchée du côté de sa mentor, son regard soucieux scrutant l’horizon, là où la cité Humaine se trouvait. Elle avait essayé de plaider sa cause en demandant à ce que le Tellus envisage de porter secours à la terre des siens également. Le refus de ses supérieurs l’avait contrarié, bien qu’elle entendit leurs arguments. Le principal restait, encore et toujours, la présence de Ma’Ahid qui bloquerait le fonctionnement de leurs procédés magiques. Avec amertume, l’adolescente les avait observer brandir cette malédiction comme un étendard pour, une nouvelle fois, abandonner les siens. « On ne pourra peut-être pas sauver la cité, mais si tu le souhaite, je suis certaine que Camille et Yüna seront d’accord pour aller aider à l’évacuation. » La jeune femme inspira profondément, comme pour essayer d’apaiser son ressentiment. « Elles auront déjà bien assez de travail ici. Ne les épuisons pas davantage. Rhéa sera fâché si on ne ramène pas sa petite fille en bon état. »

2211 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : Yizheng Ke
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Sam 14 Sep 2024, 09:28

[Event] - La chute de Tælora 57jz
La chute de Tælora
Næmo



Næmo bondissait comme une sauterelle à travers l'appartement depuis le réveil. Imperturbable, Nahoko resserra le châle sur ses épaules et emporta un plateau à l'extérieur pour prendre son thé sur le balcon. « Nana ! Regarde ! Je suis une... grenouille ! » Accroupi, il gonfla ses joues, lâcha un « CROÂ ! » sonore et fit de petits bonds maladroits. « Va t'habiller avant d'attraper froid. » fit l'Orine avant de porter sa tasse de thé à ses lèvres. « Les grenouilles ne s'habillent pas ! » protesta l'enfant. « Et j'ai pas froid ! CROÂ ! » « C'est le grand jour, tu comptes le passer tout nu ? » « Lalala ! » Il se releva, tira la langue et fit la roue, frôlant le chapeau d'une lampe. Avec un soupir, Nahoko scruta les nuages parsemant le ciel. Elle adorait voir les rayons de soleil en traverser l'épaisseur et poinçonner la surface de l'océan pour y déposer des étoiles diurnes.

Dans son dos, l'Ondin jacassait une chanson populaire en réinventant la moitié des paroles. Il avait attrapé la couverture sur le canapé pour s'en faire une robe. Il monta sur un tabouret et s'époumona, imitant les chanteurs lyriques qu'ils allaient parfois voir avec l'Orine. Comme elle ne daignait pas se retourner, il s'arrêta et ses lèvres se retroussèrent sur une moue boudeuse. « Voilà ! Je suis habillé ! » cria-t-il. « Tu es très beau comme ça. » fit-elle distraitement. Déçu de ne pas lui arracher plus que ce commentaire, Næmo laissa la couverture tomber au sol et repartit dans sa chambre pour s'habiller pour de bon. C'était sans compter les distractions qui l'y attendaient. Fabrice était collé à la paroi de son aquarium et Næmo s'approcha pour plaquer un gros bisou à l'endroit où l'étoile de mer était. « T'es prêt, Fabrice ? On va voyager aujourd'hui ! On va être comme le plus gros bateau du monde ! T'as déjà pris un bateau ? Mais nous, ce sera mieux qu'un bateau, c'est Nana qui m'a expliqué ! On va beaucoup voyager ! On va être une île flottante, comme le dessert ! » Cette réflexion parut réveiller son estomac qui gronda. « J'vais prendre mon tit dej ! » lança-t-il en sautant dans une tunique de jour, un ensemble en soie turquoise qui retombait amplement jusqu'à ses mollets. Comme s'il était poursuivi, il détala à toute vitesse jusqu'à la cuisine et s'arrêta dans une glissade mal contrôlée qui le fit se cogner contre une chaise. « Ouch ! » « Tout va bien ? » Næmo hésita une seconde avant de répondre. Il frottait la zone endolorie. Jouer la comédie pour obtenir un cadeau de réconfort était tentant. « Oui ! » décida-t-il finalement en se servant une part du gâteau de la veille. Il la rejoignit, son butin dans la main et la fixa jusqu'à ce qu'un sourire fleurisse sur les lèvres de la femme. Elle posa son thé sur la petite table et écarta les bras. « Allez, monte. » Il ne se le fit pas dire deux fois et grimpa sur ses genoux. Calé contre elle, il goba une bouchée et comme elle un peu plus tôt, scruta l'horizon. « Pas de cauchemars, cette nuit ? » « Non ! » mentit-il. « Tu n'as plus peur, alors ? » « Non ! » Un nouveau mensonge, qui ne trompa pas l'Orine. Depuis que l'information avait circulé officiellement sur la solution que les Sirènes avaient trouvé face à la montée des eaux, l'enfant s'était remis à mouiller son lit chaque nuit.

Elle lui caressa la joue et se mit à démêler ses cheveux encore embroussaillés de sommeil avec ses doigts. Næmo en ronronna presque de plaisir et s'appuya contre le toucher, les yeux mi-clos. « Il n'y a pas de quoi avoir peur. Notre sécurité est assurée. » Il rouvrit les yeux et Nahoko y lut une inquiétude qu'elle n'arrivait pas à chasser totalement malgré leurs discussions fréquentes. « Et si papa et maman ne nous retrouvent jamais parce qu'on fait que bouger ? » « Tu n'as pas à t'en faire, sitôt qu'on aura trouvé comment éradiquer la sauge, je suis sûre que nous nous retrouverons facilement. Ils doivent aussi trouver une solution de leur côté. Ta maman n'est pas du genre à baisser les bras si facilement. » « Mais ce sera quand ? » « Je ne sais pas. Bientôt, j'espère. » « C'est nul. Ça fait une éternité. » « Je sais. » « Moi j'ai grandi en plus ! Et si elle me reconnaît pas ? Et qu'elle ne m'aime plus car j'ai changé ? Et si elle aussi a changé ? Et si la sauge s'est propagée vers les profondeurs et qu'elle et papa sont morts ? » « Nous ne savons rien de tout ça. » « Donc c'est possible ? » Embêtée, l'Orine soupira. Elle n'aimait pas l'idée de devoir mentir à l'enfant, mais ne souhaitait pas non plus l'inquiéter davantage. « Tu sais, si ce qu'on apprend au sujet de ta sœur est vrai, c'est sans doute mieux que votre mère ne l'apprenne jamais. » plaisanta-t-elle et Næmo ricana. « Elle est fichue. » affirma-t-il. « Mais elle n'est pas obligée de le savoir, pas vrai ? On peut lui cacher ? » « Tu veux mentir à ta mère ? » L'Orine lui fit les gros yeux. « C'est pas vraiment mentir, on ne va juste rien dire. C'est pas pareil. » « C'est un peu pareil. » objecta Nahoko et Næmo s'agita sur ses genoux. « Mais je veux pas qu'elle soit fâchée et punie par maman. Elle fait peur quand elle est en colère. Susannah m'embête, mais je ne veux pas que maman lui crie dessus à cause de moi. C'est toi qui va lui dire ? » « Je ne sais pas Næmo. On verra à ce moment-là. Et, tu sais, ta mère est assez perspicace pour le découvrir par elle-même. » « Tu crois ? » Il se mordilla un ongle, songeur. « Nous verrons. Et Susannah est capable d'assumer les conséquences de ses actes. Ce n'est pas si grave. » Même si leur mère ne serait sans doute pas d'accord sur le degré de gravité à accorder aux fréquentations de la bleue. « C'est quand même trop bizarre qu'elle fréquente tous ces Gælyan, non ? » « Je ne suis pas étonnée. Basphel est une école atypique. C'est normal qu'elle finisse par être influencée à force de vivre avec tous ces autres élèves qui viennent de peuples différents. Je lui ai envoyé ta lettre hier d'ailleurs. » « Elle va encore pas répondre. » souffla l'Ondin, les sourcils soudainement froncés. « Y a que Lazare qui veut bien me répondre. » rouspéta-t-il. « C'est gentil de sa part. » « Oui, on est meilleurs amis ! » « Avec un Gælyan ? » sourit-elle. « On peut faire des exceptions, non ? Comme toi, tu es une exception ! » « Mmh mmh. »




Chère Susannah,

Comme tu le sais peut-être, nous allons quitter Tælora. Demain est le grand jour, mais il y a de drôles de tremblements de terre depuis quelques jours, ça chatouillait les jambes et ça a terrifié Fabrice qui n'a pas bougé de sa petite grotte pendant une journée entière.

J'ai eu peur qu'on meure alors j'ai beaucoup prié Aylidis et Nahoko a prié ses Ætheri. Elle en a un qui s'appelle Cha, comme l'animal ! Elle n'a pas aimé que je me moque et m'a sermonné sur le respect pendant une éternité. Pour me faire pardonner, j'ai prié avec elle. Maintenant, je connais Hakai, il représente la destruction et le renouveau. Je me demande ce qui nous attend avec ce renouveau.

Quand est-ce que tu rentres nous voir ? Tu me manques. En tout cas, sache que je me suis fait un ami ! Mais je n'en dirais pas plus car j'ai promis de garder le secret. C'est des trucs de garçons tu vois, et de toute façon, tu t'en fiches, sinon tu me répondrais. On parle beaucoup tous les deux. J'aimerais bien que tu me parles aussi, que tu me racontes comment c'est à Basphel. Est-ce que ce Démon t'embêtes encore ? Tu as été punie après ? Et Blu, tu l'as revue ? Elle avait l'air gentille. Tu t'es fait des amis à l'école ? Et des amoureux aussi ?

Nahoko a trouvé une version des Contes de Lieugro et de Narfas qui ont été remaniés pour que les enfants puissent le lire. Elle m'a dit que je penserais à toi en le lisant. Je n'en suis qu'au début, mais je crois que je sais de qui elle parle ! Tu les as lus aussi ? Moi aussi, j'aimerais trop qu'un personnage me ressemblant soit dans un Conte ! Mais il n'y a pas d'enfants dans celui-ci. De toute façon, je vais vite grandir ! Nahoko pense que je serai plus grand que toi ! Tu imagines ?

Je te fais des bisous, et Nahoko aussi. Quand tu recevras cette lettre, on aura déjà quitté le continent et on dérivera comme une île flottante, mais énorme ! Tu aimes les îles flottantes ?

Næmo.


1539 mots



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