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 | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas |

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Claer
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

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Claer
Dim 21 Mai 2023, 18:48


Images par Radwa Eid & Jinsung Lim.
Les portes V - L'arrivée à Narfas
Claer
Rôle - Jésabelle De Narfas:


Misérable verre de terre. Le regard jeté sur Gaspard parvenait à masquer tout le dédain et la répugnance que Jésabelle éprouvait à son égard. C'était un exercice qui lui demandait tous ses efforts, tant son agacement pulsait sous ses veines. Elle n'avait jamais été à l'aise en présence de son suppléant mais, en cet instant, elle n'éprouvait qu'un ressentiment profond envers l'homme d'Eglise. Comment un être aussi sot avait pu gravir les sphères de la sainte hiérarchie ? Elle se le demandait souvent. Sa performance n'était qu'une nouvelle preuve accablante de son inutilité. Lorsque cette réunion serait terminée, elle lui ferait couper la langue pour avoir proféré un discours empli d'autant d'impairs - et la cisailles ne s'arrêterait pas là, car la nataliste refusait que ce fou pusse donner à la descendance du royaume des gênes dotés d'aussi peu de bon sens. A quel moment avait-il pensé qu'un discours aussi franc aurait pu charmer leurs invités ? Ses directives avaient été claires. Essayer de convaincre Lieugro de se plier à leurs offres. Les réfugiés venaient de subir un traumatisme. On leur avait ôté la vie d'un être cher, d'un monarque. On les avait forcé à fuir leur terre et de laisser derrière eux leurs possessions, leurs vies, leurs repères. Ce dont ils avaient besoin, c'était d'espoir. Il aurait fallut les charmer, les inviter à embrasser leurs mœurs. Les manipuler jusqu'à ce qu'ils se plient à leurs désirs. C'était à cause de la bêtise des Hommes que Narfas avait perdu une partie de ses terres, et voilà que celui censé honorer la parole des Dieux ne faisait que se parer d'Orgueil, pour mieux s'abaisser à la faiblesse de son sexe. La blonde n'avait pas manqué son regard emplie de fierté, lorsqu'il avait pu commencer à parader fièrement, sous couvert d'autorité.  Elle percevait le plaisir qu'il éprouvait à tenir ce rôle fictif, à prendre le statut de figure d'autorité et de la remplacer. Il n'en demeurait pas moins qu'il n'était qu'un pantin, une figure de paille dans le cas où des représailles menaceraient la véritable Prêtresse. Elle-même. La même stratégie qui avait octroyé à Balthazar sa place de souverain permettait au roux de se prétendre Homme de Foi suprême. Pourtant, il n'était qu'un chien aboyant un peu trop fort pour sa propre survie. Ses jappements se voulaient effrayants, mais ils n'étaient rien face à l'aboiement d'un molosse.

Garance de Lieugro était une femme exigeante. Elle ne ploierait pas aussi facilement que l'auraient fait son frère. Jésabelle la tenait en grande estime - en partie car elle conservait un statut de pouvoir malgré la tendance patriarcale de sa nation. Elle aimait cette étincelle d'autorité qui brillait dans son regard, quand bien même cela signifiait que les négociations seraient plus complexes qu'escomptées. Si ce moins que rien n'avait pas jeté de l'huile sur le feu... pesta la Grande Prêtresse en retournant son regard sur le prêtre, qui présentait l'accord. Présentés de la sorte, la De Narfas douta que la régente accorda l'utérus de la moindre femme sous son règne. Bien sûr, la Religieuse n'hésiterait pas à user de procédés plus musclés, si son sous-fifre avait définitivement anéanti leur chance d'ententes. Elle l'avait déjà fait et n'hésiterait pas à réitérer cette stratégie, si cela s'avérait nécessaire. Elle aurait simplement préféré que les choses se passassent plus simplement.

« Pardonnez mon intervention. » Jésabelle s'était avancée d'un pas, pour attirer l'attention sur elle - ou plutôt, de la détourné du Rouge. Le monarque avait donné la parole à la régente. Il était temps que les femmes prennent les choses entre leurs mains et que les hommes apprennent à rester à leurs places. Se tournant vers Garance, elle effectua une révérence de convenance. « Les besoins de notre peuple sont effectivement importants et nous ne pouvons les passer sous silence. » commença-t-elle d'une voix pausée, dénuée de toute hostilité. « Mais cela ne signifie pas qu'ils ne peuvent pas s'allier aux vôtres. Notre natalité est un sujet complexe mais elle ne vous concerne pas directement. Il peut paraître cruel de notre part de faire peser sur vous ce fardeau. » La blonde porta un regard accusateur sur le prêtre, l'espace d'une fraction de seconde. Elle enchaîna sans laisser le temps à l'homme de protester. « Vous cherchez un refuge le temps de retrouver vos terres. Que diriez-vous que celui-ci devienne permanant, pour certains ? Comme vous l'avez si bien souligné plus tôt... » Jésabelle porta son regard sur le conseiller. « Nos deux nations sont alliées. Pourquoi ne pas sceller ces alliances sous le regard des Dieux ? Les mariages arrangés existent depuis longtemps, ils seraient simplement plus réguliers en ce temps de crise. Nous ferions de nos sujets plus que de simples voisins. Nos deux nations deviendraient sœurs. S'en prendre à l'une serait s'en prendre à l'autre. Bien évidement, les concernés, femmes comme hommes, pourront choisir leurs partenaires. » Jésabelle se retourna vers Garance, puisque c'était elle qu'il fallait d'abord convaincre. « De ces unions découleront naturellement des naissances, avec le temps. Les femmes ne seront pas nos "esclaves sexuelles", mais des Mères accomplies. Vous ne le voyez peut-être pas ainsi, mais les femmes ont également à y gagner. Quand aux couples qui regagneront Lieugro une fois vos terres libérées, nous pourrons trouver un compromis. Que les premières filles de chaque union fructueuse soient promises à un homme de Narfas, afin de perpétrer l'entente entre nos deux nations. » Jésabelle marqua une légère pause avant de réitérer sa révérence.
945 mots
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Ikar Pendragon
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Ikar Pendragon
Dim 21 Mai 2023, 21:49



narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 7 Js9b

Les Portes V


Rôle :

« Mon Prince. » Avait-il réellement qualifié Anthonius de « son » Prince ? Le bleu de mes yeux chercha une réponse sur le visage d’Alembert. Je ne pouvais pas encore le juger puisque nous ne nous connaissions pas mais jamais jusqu’ici il m’avait appelé comme ça.

Ce fait fit écho à une pensée qui m’avait traversée lors de l’une de nos nombreuses conversations avec Ludoric. Je ne lui en avais pas fait part mais l’idée était restée ancrée dans ma mémoire et quelque part dans mon cœur blessé. Beaucoup n'avaient jamais respecté pas mon père. Certains l'avaient taxé de faible, de dépressif, de mou. D’autres y étaient allés de qualificatifs bien plus crus. J’étais sûr que sa mort avait ravi quelques-uns de ces traîtres. J’avais vécu la même chose, le fait que je ne sois ni assez grand, ni assez musclé, ni assez charismatique venant s’ajouter à la longue liste de mes tares supposées.

Judas, à côté, était un souverain dont on parlait avec crainte. Ses défauts ne comptaient pas parce qu’il était surtout question de courir pour sa vie. Personne ne se serait risqué à le trouver pas assez ci ou pas assez ça. Même s’il était trop ci ou trop ça, il fallait oser le faire remarquer. C’était ça, le point. Il valait mieux être craint qu’être aimé, être un tyran plutôt qu’être bon. Par le passé et aujourd’hui encore, il marchait sur les terres des autres à la manière d’un typhon, comme s’il était un élément naturel destructeur que personne ne pouvait arrêter, comme si tout ceci ne relevait que de la fatalité.

Plus j’y réfléchissais, plus il me paraissait opportun de devenir craint à mon tour. Si je poignardais Zébella, sans doute y réfléchirait-elle à deux fois avant de me cracher dessus impunément. La morsure de la lame lui rappellerait mon geste et le fait qu’il puisse advenir de nouveau. Le coup que je lui avais porté n’avait pas fonctionné parce que je ne l’avais pas fait exprès. Je le regrettais encore, sans être tout à fait sûr de ne pas y avoir trouvé un semblant de plaisir. Il me faudrait enterrer la culpabilité. Si je voulais marcher contre Judas un jour, il me faudrait être comme lui, jouer à son propre jeu. Mes sentiments étaient néanmoins un problème dans cette perspective. Si j’aimais trop, je serais faible parce que j’aurais peur.

Je n’étais pas sûr d’en être capable et la venue d’étrangers me tira de mes réflexions. Je les saluai et écoutai le médecin avant de le suivre, après m’être excusé auprès d’Anthonius.

Au beau milieu de l’auscultation, je pris conscience que là était une occasion inespérée. Je n’allais probablement pas revoir de médecin avant un certain temps.

« Puis-je vous interroger sur un sujet qui n’a rien à voir avec celui pour lequel vous êtes venu ?
— Certainement.
— Ma croissance peine à démarrer, même s’il y a du mieux. Vu la situation de mon peuple, j’aimerais la provoquer plus vite. Il y a aussi la question de ma masse musculaire. J’aimerais faire plus de sport mais être aussi aidé… Avez-vous des conseils ? Alimentaires ou que sais-je ? »

Il réfléchit puis finit par me proposer quelque chose.

« Pour les muscles, le sport est bien sûr obligatoire. Vous pouvez favoriser votre rendement en consommant beaucoup de protéines que l’on trouve principalement dans la viande, les laitages et les légumineuses. C’est ce qu’il y a de plus naturel… même si ça ne fera pas advenir votre croissance plus vite. Il se peut aussi que votre morphologie vous empêche de… Disons que chacun a un corps différent. Néanmoins, il me semble que votre père était plutôt grand et musclé dans sa jeunesse. Comment sont les hommes du côté de votre mère ?
— Lambert, le frère de ma mère, est grand aussi. Il a de la force. Je n’en sais pas beaucoup plus sur les générations précédentes. Alembert lui est… plutôt bien pourvu… »

Je n’aimais pas lui faire de compliments.

« Alors vous devriez aussi pouvoir vous développer mais il vous faudra être patient…
— Je n’ai pas le temps d’être patient.
— Vous savez, un homme n’a pas besoin d’être musclé pour performer. Si vous voyez que vos muscles ne se développent pas suffisamment à votre goût, l’agilité peut être une autre solution, tout comme l’étude de la tactique ou l’entraînement de votre esprit à traiter rapidement l’information. C’est mieux si c’est inné mais tout se travaille.
— J’entends tout travailler mais je veux en imposer par ma présence. Il me semble que plus je serai grand et musclé et plus ce sera facile. Et puis… vous avez parlé de « naturel ». Qu’est-ce qui ne serait pas naturel mais pourrait m’aider ?
— … C’est un peu délicat mais disons que je dispose de certaines connaissances en endocrinologie. La prise d’hormones pourrait vous aider.
— D’accord. J’aimerais que vous m’en fournissiez.
— Ce ne sera pas gratuit.
— Alors discutons du prix. »
**

Lorsque je revins dans la salle, je ne tardai pas à être présenté à Adolphe de façon plus officielle. Par quelques aspects, il me rappela Ludoric. Son nom me fit comprendre pourquoi. Il était soldat, lui aussi. Ça se voyait à sa morphologie de toute façon. Finalement, seuls Rosette et Anthonius étaient plus frêles que moi. Je me mordis la lèvre, agacé par ce corps qui ne voulait rien entendre ou presque. Il y avait du mieux mais ce n’était pas encore ça. J’allais me gaver de viande jusqu’à être aussi fort que Judas. Puis j’irais couper la tête de son fils.

« Enchanté. »

Je n’avais aucune idée de qui il était, hormis le fils de Tamara. Je ne pouvais pas deviner le lien qui nous unissait. Si je l’avais compris, j’aurais réagi de façon différente. Comment ? Je n’en avais aucune idée. Ce que je lui avais confié était hautement privé. Il me faudrait faire en sorte qu’il ne parle jamais.

Après l’annonce d’Anthonius, je me déplaçai vers lui afin de continuer à lui parler. Il semblait mécontent et le médecin en fit les frais. Je souris néanmoins à sa blague légèrement acide, avant d'initier la conversation.

« Mes interrogations vont sans doute vous paraître étranges mais j’ai très peu eu l’occasion d’échanger avec des Princes étrangers. »

Merlin en était un mais je préférais ne pas songer à lui autrement qu’en imaginant sa tête plantée sur une pique. Je l’enverrai à son père en signe de déclaration de guerre.

« J’aimerais que nous devenions proches. Malgré la situation actuelle de Lieugro, une fois que nous l’aurons récupérée, nous serons tous les deux amenés à régner sur nos royaumes respectifs. J’espère donc qu’une amitié forte se tissera entre nous et que de celle-ci naîtra des relations encore plus renforcées entre nos terres. »

Je lui souris. Nous n’avions pas un si gros écart d’âge. L’adolescence m’avait plus étreint que lui mais d’ici quelques années, nous ne serions plus si différents.

« Qu’aimez-vous faire de vos journées, Prince Anthonius ? Et comment vivez-vous votre statut ? Je vous demande ça car j’ai moi-même eu bien du mal avec ce dernier. Avant la mort de mon père, j’espérais de tout cœur ne pas avoir à régner un jour. Dans mes plus mauvais jours, j’étais même prêt à fuguer pour ça. Aujourd’hui, tout est différent. »

Je regrettais à présent de ne pas avoir été plus assidu.

« Quelles sont, selon vous, les qualités requises pour devenir roi ? »

Je me tournai vers Alembert.

« Et selon vous ? »

Je lançai une œillade à Rosette et Adolphe.

« Je serais aussi curieux d’entendre vos réponses. Cela m’aidera sans nul doute à atteindre mon objectif. Toute aide me sera favorable. »

J’avais décidé d’être un tyran mais je ne pourrais pas grimper les échelles sans du soutien. Le mieux, selon moi, restait d’inclure ceux que je pourrais dans mon combat. Si Alembert m’était acquis, il oublierait les folies que sa mère avait pu lui mettre en tête et pourrait devenir un allié. S’il ne le devenait pas, il me faudrait prendre des dispositions plus drastiques pour mettre un terme à toute ambition disproportionnée de sa part.

1363 mots

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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Dim 21 Mai 2023, 21:57


Au sud-ouest du royaume de Narfas se juchait la charmante Elafar. Ancien bastion d’une époque lointaine où le peuple local guerroyait encore avec Narfas, cette cité était connue pour ses forteresses et ses remparts. Perchée en hauteur face à l’océan, ses habitants avaient pour habitude de préciser qu’ils étaient ‘côtiers, mais pas marins’. En effet, la pêche n’était pas une activité particulièrement rentable, à Elafar. Il fallait descendre des sentiers difficilement praticables, et les poissons avaient tendance à éviter cette zone tant les courants étaient violents. Pourtant, les Elafarois ne voyaient pas cela comme une malédiction : les mêmes vents qui torturaient les eaux leur permettaient de moudre le blé à une vitesse inimitable. La farine d’Elafar était la plus lisse d’entre toutes et, lorsqu’ils ne transformaient pas de céréales, ils produisaient des huiles végétales.

Si le vent était leur meilleur atout, c’est aussi parce qu’ils avaient appris à le maîtriser. Leur technologie concernant l’énergie éolienne était particulièrement avancée, et ils produisaient les moulins les plus robustes et efficaces. L’un d’entre eux était sans aucun doute le plus imposant du royaume. Plusieurs fois supérieur à la taille d’un moulin classique, le Grand Moulin d’Elafar était devenu une sorte d’attraction touristique. Il n’était pas nécessairement plus efficace que les autres – bien au contraire, il avait tendance à produire un rendement inférieur à la moyenne. Ce monument répondait à un besoin différent : le gigantisme. D’aucuns racontaient qu’en voyant le Grand Moulin d’Elafar en action, on ne pouvait que se sentir inspirés par le génie ayant permis une telle merveille d’ingénierie.

Melchior avait attentivement écouté Clémentin. Il lui rappelait le Grand Moulin d’Elafar. Lui aussi, brassait beaucoup d’air pour rien. Ce n’était ni agaçant, ni ennuyant – en réalité, le marchand était même attendri par ce genre de discours. Il était curieux, au sujet du garçon. Il aurait aimé pouvoir lui poser plus de questions sur ses voyages, notamment à Narfas. Qu’avait-il pensé de ce maudit Royaume ? Il aurait tout le loisir de lui demander plus tard : lorsque Clémentin s’était proposé comme apprenti, il avait acquiescé et exprimé son enthousiasme. Les regards complices de Gao ne lui avaient pas échappé. Son frère devait penser que quelqu’un d’assez bête pour payer des prostitués pour faire la conversation ne serait probablement pas apte à préparer et vendre du thé. Il avait sans doute raison mais, comme le prouve le Grand Moulin d’Elafar, il y a de la valeur dans l’inefficacité.



Il n’aimait pas être confronté à ce sujet. « Je ne vends ces… produits qu’à titre exceptionnel. » balbutia-t-il, sans oser prononcer le mot Aphrodisiaques. « Je voulais proposer à Père et Mère de les proposer à la boutique, mais Usélianne refusait catégoriquement. Elle trouvait cela déshonorant. Je n’ai jamais vraiment compris son raisonnement. » Et il ne le comprendrait jamais, puisque cette harpie mangeait probablement les pissenlits par la racine à l’heure qu’il est. Quoique, même ce destin était trop positif à son goût. Il espérait qu’elle soit morte dans le désert, loin de toute végétation, momifiée par la chaleur et la déshydratation. C’est tout ce qu’elle méritait.

« Pour répondre à ta question : oui. Ils marchent très bien, mais ils sont forts. » Trop, parfois. Il espérait qu’aucun de ceux qui viendraient à utiliser ces produits-là n’ait de problèmes cardiaques. Dans le cas contraire… eh bien, il n’était pas responsable. C’est l’église, qui réquisitionnait directement ses stocks. « Je tiens à te dire que, si je ne t’en ai jamais parlé, ce n’est pas par manque de confiance. » Melchior se sentait gêné. Il n’avait jamais eu l’impression d’être estimé par son jumeau. Alors pourquoi avait-il peur que ce dernier se vexe ? Pour une raison ou pour une autre, l'opinion de Gao lui avait toujours trop importé. Si c'était ça, le lien surnaturel que les jumeaux sont censés avoir, il n'en voulait pas.

« Tu n’éjacules pas dans mes thés, et je n’infuse rien dans tes opérations de séduction. Nous intervenons dans deux sphères différentes, et nous sommes tous les deux experts dans nos domaines respectifs. Je ne voulais pas t’en parler parce que je ne voulais pas que tu prennes cela comme une insulte envers ton art. » Il ne savait pas si cette explication tenait debout.

L’extrait de pitié qu’il ressentait à l’égard de Gao se tarit dès lors ce dernier mentionna Pénélope. Il n’aurait pas pu être moins équivoque : il lui donnait l’autorisation de tremper son sachet dans la tasse de sa femme. Melchior n’eut pas à feindre sa surprise. Il ne savait quoi dire. Est-ce qu’il pensait à Pénélope au moins trois soirs par semaine depuis des mois ? Oui. Est-ce qu’il voulait coucher avec ? Bien sûr. Pourtant, savoir qu’il avait le consentement de son frère le dégoûtait.

L’arrivée des soldates permit au marchand de ne pas répondre à son jumeau. Il avait raison, cela dit. De parfaits inconnus se permettaient de visiter leur maison comme s’il s’agissait du Grand Moulin d’Elefar et, le pire dans tout ça, c’est qu’ils étaient en droit de se comporter ainsi puisqu’ils étaient envoyés par le pouvoir en place. L’arrivée des étrangers apportait plus de troubles que prévu : Melchior tenait à sa vie privée, et n’avait pas particulièrement envie que l’armée ou l’église ait accès à ses effets personnels. Rien que l’idée suffisait à l’irriter et, pourtant, une pensée en menant à une autre, il finit par se rappeler de quelque chose. S’assurant de parler doucement sans pour autant murmurer, il se tourna à nouveau vers Gao. « L’offre d’échantillons tient toujours ? J’ai eu une idée. Il faudra que je t’en parle. »

907 mots. Melchior aime bien Clémentin et accepte sa demande de stage d'observation.
Rôle - Melchior:


narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 7 Ukjx
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Mitsu
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Mitsu
Dim 21 Mai 2023, 22:43


Image par un artiste inconnu

Explications


Bonjour / Bonsoir !  narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 7 002

On continue tranquillement <3

Simplement, j'en ai discuté avec Min et le rôle de Wesphaline va être repris par un autre joueur (je ne sais pas encore qui ; y a des pistes mais je vous tiendrai au courant - t'façon vous verrez bien qui postera avec 8D)

Narfas : Le Royaume de Narfas était avant séparé en deux territoires (celui dans lequel on joue) et un autre, bien plus éloigné, qui a été pris par Luce d'Uobmab, le père de Judas d'Uobmab, lui-même père de Zébella et Merlin d'Uobmab. Aujourd'hui il ne reste plus que ce Narfas là. Vous avez la carte du monde là >>> Carte <<< Narfas est un mélange de la culture Humaine et de la culture Orine de l'IRL des personnages. On joue dans un climat plutôt chaud mais y a des oasis et de l'eau, des palmiers, de la végétation (on est avec Astriid en vacances quoi o/). L'architecture est plutôt celle des Orines donc temples asiatiques, avec, en plus (c'est pas Orine) quelques touches de cités grecques avec des colonnes sous les bâtiments. Les vêtements sont fait d'étoffes et ressemblent à l'image que j'ai mise en en-tête pour les nobles. Voilààà o/ Le reste vous pouvez inventer. Lisez bien les nouveaux rôles car il y a beaucoup de contexte dedans ^^ Pour l'invention, faites en fonction du rôle de votre personnage (si c'est un marchand vous pouvez inventer des choses par rapport à ça, si c'est un religieux détailler les monuments de culte etc etc).

Rps importants
- Le Royaume de Lieugro - Partie I
- La mort de Montarville et la prise de Lieugro
- Transition - Quand Lieugro devint Uobmab

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectifs secrets et secrets : 8D

Voilà !  narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 7 002

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien  narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 7 1628

Participants


La liste des nouveaux rôles est >> ICI << avec la description des rôles sur la page précédente.

En jeu :
- Hélène (Garance) : X
- Ikar (Placide) : XXII
- Stanislav (Alembert) : VIII
- Dastan (Ludoric) : X
- Adriaen (Lambert) : IX
- Yngvild (Rosette) : X
- Tekoa (Childéric) : XI
- Chuan (Lénora) : IX
- Susannah (Zébella) : IX
- Erasme (Clémentin) : X
- Miraneiros (Balthazar) : V
- Fawëlysa (Wesphaline) : II
- Jil (Anthonius) : IV
- Claer (Jésabelle) : III
- Ammon (Gaspard) : V
- Eméliana (Tamara) : V
- Zeryel (Adolphe) : IV
- Lysium (Melchior) : IV
- Sympan (Gao) : IV
- Oriane (Pénélope) : V
- Lazare (Primaël) : I
- Orenha (Luthgarde) : I
- Lorcán (Ivanhoë) : I

En pause :
- Kiara (Coline) : V
- Kyra (Adolestine) : IV
- Faust (Gustave) : V
- Lucillia (Eléontine) : XIII
- Laen (Hermilius) : V
- Chelae (Clémentine) : XVI
- Min (Natanaël) : XIV
- Eibhlin (Adénaïs) : IV
- Lucius (Elzibert) : V
- Lana (Yvonnelle) : V
- Thessalia (Irène) : VIII
- Dorian (Ezidor) : X
- Gyzyl (Judas) : VI
- Wao (Merlin) : XIX

Les morts :
- Babelda (Montarville) : XI (dead)
- Léto (Ernelle) : II (dead)
- Stanislav (Déodatus) : IX (dead)
- Latone (Madeline) : 0 (dead)


Deadline Tour n°6


Dimanche 28 mai à 19H

Pour information, il reste 7 tours ^^

Gain Tour n°6


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Un compagnon animal en lien avec votre personnage et la vision que vous avez de lui / la vision que d'autres en ont.

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Susannah
~ Sirène ~ Niveau II ~

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Susannah
Lun 22 Mai 2023, 08:28

narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 7 658f
Les Portes V - L'arrivée à Narfas
Susannah, dans le rôle de Zébella




Rôle - Zébella d'Uobmab:

« Il n'y a pas de vacances qui tiennent. » Répéta Zébella moqueusement en levant les yeux au ciel et de pousser un gros soupir. Quelle plaie, ce garçon. Elle leva ses poignets menottés à hauteur d'yeux. « Vraiment ? » C'était ridicule. Que croyaient-ils ? Qu'elle allait se transformer en dragon et détruire à feu et à sang la ville ? Oh si elle l'avait pu... mais ce n'était pas le cas. « Oui, vraiment. » Confirma la soldate sans s'émouvoir de l'accueil hostile réservé par les D'Eésnep ou de Ludoric et Zébella. Les ordres du Grand Prêtre ne se discutaient pas, pas même par la noblesse. « Vous devriez faire surveiller Clémentin aussi. » Susurra soudainement la bleue d'un ton sucré. « Il était palefrenier à Lieugro et les écuries ont brûlé. Ce serait ennuyeux qu'il en aille de même avec votre demeure. » Ajouta-t-elle à l'adresse de Pénélope, faussement concernée. La soldate hocha la tête distraitement, prenant note de l'information et regarda la maîtresse de la maison. « Nous allons nous organiser pour faire une garde alternée et prendrons notre repos à notre base. Nous n'abuserons pas plus que nécessaire de votre hospitalité. Voyez cela comme une protection qui s'applique à vous. Des étrangers logent sous votre toit, soyez reconnaissante que son Eminence pense à la protection de ses sujets en échange de leur générosité à accueillir les réfugiés. » Rétorqua-t-elle d'un ton sec à Pénélope avant de se tourner vers Ludoric et Zébella. « Nous devons aussi vous faire passer des examens médicaux. » La chose aurait dû être faite avant même qu'ils franchissent les portes de Narfas mais les procédures étaient lentes ici comme partout ailleurs. Tout en annonçant cela, la femme fronça le nez. « Cela dit, vous gagneriez à faire votre toilette avant. Il y a une médecin sous mon commandement, elle vous attendra dans votre chambre ensuite. » Le sous-entendu fit rougir Zébella. « Avec ces menottes, ça va être compliqué. » Répliqua-t-elle, acerbe. Un haussement d'épaules de la soldate lui apprit son désintérêt pour la question et elle se détourna pour revenir vers les soldates leur donner leurs ordres de roulement pour les prochains jours.

« Bon, allons-y. Tu ne sens pas la rose non plus. » Et comme elle, de la crasse incrustait son visage et ses cheveux depuis leur affrontement aux portes de la ville. Elle aurait aimé bleuir davantage ces pommettes et pourquoi pas lui éclater quelques dents mais elle avait perdu le coup de main. Une soldate se détacha du régiment dès qu'ils firent mine de quitter la pièce pour les suivre. Les narines palpitantes, Zébella s'efforça de ne pas y prêter d'attention, résolue à faire comme si cette garde supplémentaire était invisible. Ses mains attachées rendant la tâche difficile, elle laissa Ludoric ouvrir la porte de la salle de bain à sa place. Voyant qu'il ne bougeait pas de l'embrasure, elle le gratifia d'une bourrade de l'épaule pour le faire trébucher à l'intérieur. « Bon mais bouge, qu'est-ce que tu - Non mais je rêve. » S'étrangla-t-elle. Dans le grand bassin occupant une bonne partie de la pièce barbotait sereinement Clémentin. Les yeux écarquillés, Zébella devait afficher la même expression choquée que le rouquin à qui elle jeta un coup d'oeil. La vision était exquise, et un sourire mauvais germa sur ses lèvres. « Oh, bon, dans ce cas, tu n'as qu'à te laver en premier, et j'irai après. » Supposa-t-elle, fataliste.

Elle dépassa le roux pour aller s'asseoir sur un des tabourets en faïence bordant le bassin. Les coudes sur les genoux, le menton dans les paumes, la peste ne se gêna pas pour laisser son regard errer sur le corps nu du palefrenier. Ses suspicions la première fois qu'elle l'avait vu se révélaient juste, elle avait l'oeil après tout. Les muscles du roturier n'avaient que peu à envier à ceux du De Tuorp. Elle se secoua mentalement pour se souvenir qu'elle le haïssait. « Vous devriez faire un bras de fer, tous les deux. Je prends le gagnant. Bon, même si avec ces horreurs ce sera difficile de faire un bras de fer. Il y a une sorte de variante avec les cuisses sinon. Il faut se placer face à face, l'un a les cuisses prises en étau entre celles de son adversaire et le but est d'essayer d'écarter les cuisses. Je gagnais toujours, évidemment. Et dire que Merlin croyait pouvoir me prendre de force. Ce sot a toujours eu autant de neurones que de muscles. » Perdue dans la nostalgie, Zébella soupira tristement. Uobmab lui manquait. La liberté lui manquait plus encore. Elle baissa les yeux sur le brun dans le bassin. « C'est drôle, j'aurais juré que vous les gueux préfériez les bains de boue. »

Message V | 810 mots

Je suis sûre que Ludoric remerciera Zébella, plus tard nastae


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Lun 22 Mai 2023, 10:32

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Les Portes V - L'arrivée à Narfas
Zeryel, dans le rôle d'Adolphe




Rôle - Adolphe d'Epilut:

« C'est normal. Votre situation est déjà suffisamment difficile, il n'est pas nécessaire d'y ajouter d'autres problèmes d'un autre ordre. Une chose à la fois et vous verrez que tout se résoudra. » La rassura Adolphe. Le médecin garderait le silence un certain temps, mais en ce qui le concernait, il répéterait à sa mère la nouvelle. Il imagina une seconde la tête de son oncle s'il apprenait que Tamara avait eu l'information avant lui et dut lutter pour ne pas laisser apparaître un sourire qui aurait paru inconvenant alors qu'il réconfortait la rousse éplorée. « Effectivement. Elle est connue à Lieugro ? » S'étonna-t-il. À sous-estimer sans cesse l'influence de sa mère, il ne parviendrait jamais à la surpasser. « Oui et non. Un homme doit renoncer à sa virilité pour avoir l'honneur de servir son pays. Quand j'évoque le sujet, elle n'a pas l'air si enchantée que ça. Mais elle oubliera bien vite tout cela quand je chevaucherai à ses côtés pour nous venger ensemble d'Uobmab afin de récupérer ce qui nous appartient et réparer le mal qu'ils nous ont fait. Nous aussi, nous avons souffert, et j'espère que nos deux pays trouveront un terrain d'entente qui nous rendra plus fort face à leur invasion. Votre Chef des Armées loge chez nous et j'ai eu l'occasion de lui parler. Il est rare de voir à Narfas des hommes de cette trempe. L'idée de se séparer de leurs attributs a tendance à refroidir l'esprit patriotique des nôtres, voyez-vous. S'il y a d'autres hommes comme Childéric, je serai ravi de les rencontrer pour leur parler. » Il avait aperçu Alembert et Placide mais les deux adolescents lui avaient malheureusement apparu davantage taillés pour la danse de salon que pour le maniement de l'épée. Mais ils étaient jeunes et avaient le temps de sculpter leur corps à la mesure de leur ambition.

« Bien sûr, ça va de soi. » Adolphe avait déjà prévu de garder un oeil sur le prince, pour des raisons plus personnelles. De plus, si Placide demeurait aux côtés du prince Anthonius, il bénéficierait de la même protection qui lui était associée. Le futur soldat s'inclina à nouveau alors que Rosette les informait de sa venue. « Je ne suis pas encore officiellement dans l'armée, mais j'ai suivi une excellente école qui me permettra de vous défendre si nécessaire. Son Altesse vous confirmera la qualité de cet enseignement, il suit aussi des leçons avec ma mère si je ne me trompe pas ? Je pourrais la remplacer un jour, si vous souhaitez croiser le fer avec quelqu'un qui se rapproche davantage de votre âge, en l'absence de vos frères. » Offrit-il au plus jeune. Peut-être souffrait-il de la solitude depuis que ses aînés avaient quitté Narfas ? Et peut-être serait-ce aussi l'occasion de donner au prince l'envie d'être autre chose que la carpette de sa future femme. Le D'Epilut en avait assez de la faiblesse des hommes et il était déterminé à ce que les futures générations se révoltent contre l'emprise des femmes.

Avant d'emboîter le pas aux deux princes, Adolphe se rapprocha de Rosette après avoir observé du coin de l'oeil le brun qui les accompagnait. « Je suis un peu perdu. » Glissa-t-il à son oreille. « Quel est le lien de parenté entre Alembert et Placide ? » Sa présence suggérait l'importance de son rang. Or, Placide n'avait jamais mentionné dans ses lettres que ses sœurs. De plus, Clémentin avait révélé qu'Alembert avait été séquestré par sa mère durant vingt années mais il lui était difficile de faire le lien entre ces informations et il regretta de ne pas avoir étudié l'arbre généalogique de Lieugro avec davantage d'attention.

Peu après, déambulant dans les chemins des jardins, l'adolescent garda le silence et feignit d'admirer la végétation tout en restant attentif à la conversation entre les princes. L'approche choisie par Placide et la certitude dans sa voix sur la reconquête de Lieugro lui fit lever les sourcils d'étonnement. Il se souvenait d'un adolescent craintif et sensible lorsqu'il lisait entre les lignes de ses lettres, peu à l'aise dans ses fonctions royales, pas d'un prince résolu à prendre les armes en même temps que la suite de son défunt père. Uobmab l'avait transformé, tant pour le meilleur que pour le pire. Ils avaient cette fâcheuse tendance et la présence de Zébella sur leurs terres n'augurait rien de bon si Judas décidait d'en prendre ombrage. Placide sortait enfin les griffes, mais n'était-ce pas trop tard ?

Surpris que la question soit étendue jusqu'à lui, Adolphe mit un certain temps avant de répondre humblement, mesurant ses propos. « En tant que soldat, j'ai bien peur que mon opinion ne soit pas pertinente. Mon devoir est d'obéir, à des ordres justes si les dieux sont cléments. Je ne suis que le bras armé, pas la tête pensante qui le manie. Mais puisque vous me le demandez, et mon point de vue est logiquement biaisé, il m'apparaît évident que pour devenir roi, il est impératif d'être correctement armé. En cela, vous êtes chanceux d'avoir Childéric D'Ukok à vos côtés. Sa loyauté vous sera plus précieuse que n'importe quel diamant sur une couronne. »

Message V | 915 mots


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Lun 22 Mai 2023, 21:46



Les Portes : L'arrivée à Narfas



Mes lèvres s’étirèrent du côté droit. Mes yeux se maintinrent sur elle, comme deux émeraudes enflammées. « Une autre ? » Je n’avais pas vu cette autre. Il me semblait seul, seul avec elle. L’un de mes sourcils se haussa lorsqu’elle me répondit concernant son gabarit. Je ris. « C’est bien ce que je compte faire mais faisons un pacte : si j’y arrive avant vous, je vous tiendrai au courant et vice versa. Après tout, il faut bien s’entraider, entre femmes. » Un clin d’œil m’échappa. Je ne me sentais en compétition avec aucune de mes semblables et si nous arrivions toutes les deux à chevaucher le Chef des Armées, alors nous pourrions fêter notre victoire ensemble, avec de l’alcool de riz, de la bière ou ce qui lui conviendrait de boire à ce moment-là. Je la regardai se dévêtir, détaillant sa silhouette sans m’en cacher. « C’est pour cette raison qu’il n’y a aucun homme dans ma vie. Aucun homme stable, hormis mon fils. » Parce que je l'aimais. Après tout, si la tête d'Adolphe ne m'avait pas plu à la naissance, j'aurais très bien pu le noyer dans un puits discrètement. Personne ne l'aurait jamais su. Il y avait Gaspard aussi mais je ne l’avais pas choisi. Il m’avait été imposé.  Cela dit, nous nous entendions plutôt bien lorsque nous étions enfants, avant que son orgueil, ses envies et sa frustration ne l’emportassent sur le bambin roux aux joues rondouillardes et roses qu’il avait été. « Mais mon fils est extraordinaire. » Le jugement était sans appel et quiconque le remettrait en question se prendrait un mur accidentellement. Je ris de nouveau. « Ah oui ? C’est drôle que vous pensiez m’apprendre la vie. J’ai plus d’une fois foutu mes doigts ou ma langue dans une chatte. » Si Gaspard l’apprenait, sans doute décéderait-il brutalement. Ce n’était pas légal. Je trouvai donc de bon ton de prévenir mon interlocutrice. « Ce n’est néanmoins pas permis à Narfas. Les femmes doivent enfanter alors comprenez que frotter sa vulve contre celle d’une autre n’est pas recommandé. » Être vulgaire m’amusait. C’était aussi jouissif que de regarder certains soldats pisser jusqu’à ce qu’ils fussent si gênés qu’ils ne pussent plus le faire.

Mes yeux, jusqu’ici fixés sur Lénora, s’en allèrent en quête de la nouvelle venue. Décidément, le bassin se remplissait à vue d’œil. Parfois, j’invitais quelques soldates à se détendre en ma compagnie. Les parfums et encens aidaient à revigorer les muscles après de violents affrontements ou une longue chevauchée. Lorsque nous partions dans le désert, nous évitions de prendre les chevaux. D’autres animaux étaient bien plus adaptés. « Joignez-vous à nous. Nous parlions de trucs de femmes. Je suis sûre que ça vous intéressera. » J’imaginai un instant Balthazar au milieu de nous trois. Comment aurait-il réagi ? Et Gao ? Les réactions de ce dernier faisaient beaucoup moins débat dans mon esprit. Quand elle parla de coups de fourchette, mon expression se fit coquine. Le corps nu du Roi et les fesses de Childéric avaient visiblement perverti mes pensées au-delà du prévisible. « Il n’y a pas que la cuisine et les paysages qui sont exotiques. » m’amusai-je, forte de sous-entendus qui ne devaient ravir que moi. Je ris lorsqu’elle me demanda mon identité. Après tout, elle était dans les appartements que je partageais avec mon frère et mon fils, dans mon bain qui plus est, à me décrire les relents de fumier que son corps rachitique dégageait. Heureusement, les arômes de la salle de bain couvraient ces derniers. « Oh épargnez-moi vos excuses, Luthgarde Etnias du Royaume D’Erréil. Gardez-les pour mon frère. »

Ma tête pivota vers Lénora. « Quelle excellente idée. Nous pourrions établir une chaîne. Vous me lavez, je lave Luthgarde et Luthgarde vous lave. » Mes yeux se firent rieurs. « Et si Childéric revient à ce moment-là, je vous assure qu’il oubliera momentanément cette autre. » Je savais qu’il ne reviendrait pas. S’il était parti pour se mêler à la discussion, il risquait d’y passer des heures, à moins que celle-ci ne se passât soit parfaitement bien, soit parfaitement mal. Un entre deux impliquerait forcément des discussions et des négociations à foison. « D’ailleurs, qui est cette autre dont vous avez parlé ? Est-elle arrivée avec vous ou est-elle restée à Lieugro ? Parce que, vous savez ce qu’on dit : loin des yeux, loin du cœur. C’est d’autant plus vrai quand ça concerne une personne qu’on peut très bien être amené à ne plus jamais revoir. » dis-je, en me déplaçant vers Luthgarde, un gant dans la main. La douceur de son tissu était un délice pour la peau. Mes doigts dégagèrent doucement ses cheveux de l’une de ses épaules. « Après, je suis peut-être mauvaise langue. Certains sont extrêmement fidèles. Trop pour leur propre bien. Vous pensez qu’il est comme ça ? » Je penchai la tête pour mieux regarder la petite chose qui était arrivée dans mon bain comme un moineau attiré par des graines. « Et vous ? Que pensez-vous des hommes ? Les trouvez-vous aussi décevants que Lénora ? » Elle n’avait pas l’air d’avoir une grande expérience en la matière.

827 mots
Eméliana - Tamara:

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Les Portes – Chapitre V

En groupe | Dastan


Rôle :


Les iris bronze de Ludoric se braquèrent sur Pénélope. Il n’aimait pas cette femme. Son attitude méprisante, ses hauts airs et ses prises d’initiatives inconsidérées la rendaient détestable. Qu’elle abondât dans le sens de Zébella ne la faisait bien évidemment pas moins paraître pour une truie mal dégrossie. Le roux n’avait rien contre l’idée de lui rentrer dans le lard, et à cet instant précis, il ne doutait pas que cela pût arriver à un moment ou à un autre. Il s’apprêtait à lui répliquer vertement, lorsque le fiel de l’ex-Princesse lui fit lever les yeux au ciel. Il réalisa alors que ses moqueries à son encontre se teintaient, malgré elle, d’une ironie corrosive. Il planta son regard dans ses orbes bleues et, une fois que les gardes furent partis, lança : « Qu’est-ce qui lui vaut tant d’acharnement ? » Il haussa les sourcils, goguenard. « Tu crois qu’il va finir par te remarquer et laisser tomber Rosette pour tes gros muscles et ton attitude de bourrine ? » ajouta-t-il, plus bas. C’était bas – plus que son chuchotement. Très bas. Mais cette garce le méritait bien. S’il fallait devenir mauvais pour la contraindre à fermer son caquet, ainsi fût-il. Il n’allait pas se laisser marcher sur les pieds par une fille pédante qui n’était même pas capable de le mettre à terre. Il pivota vers leur hôte. « Quant à vous, il me paraît mal venu de requérir politesse et intimité quand on se permet de délivrer la prisonnière d’un royaume étranger et de s’intéresser aux moindres médisances qui sortent de la bouche d’une vipère. » claqua-t-il avant d’emboîter le pas à Zébella, qui s’éloignait vers la salle de bains. La guerre était déclarée. Il ne s’en réjouissait pas, mais il était prêt à se défendre et à se faire justice jusqu’au bout.

Ouvrant la porte, il resta planté devant. Dans le bassin des d’Eésnep, la silhouette nue de Clémentin flottait. Ludoric sentit instantanément le rouge lui monter aux joues. Il se racla la gorge et détourna le regard, avant de se faire bousculer – encore – par la brute dont il avait la garde. « Putain mais fais gaffe ! » grogna-t-il en se retournant vivement, excédé par son attitude. Il jeta à nouveau un coup d’œil vers Clémentin, qui avait évidemment remarqué leur présence. Après une inspiration, il bloqua sa respiration, puis figea son regard sur la bleue. « Parce que vous êtes pudiques, à Uobmab ? » répliqua-t-il. On ne les connaissait pas ainsi – pas Judas, en tout cas. Elle devait vraisemblablement plus avoir peur de se retrouver face au regard dénué d’intérêt du brun. Ou de créer une seconde piscine juste en écartant les cuisses. Était-ce pour cela qu’elle avait cru déceler quelque chose en lui, quand il se trouvait près de l’ancien palefrenier ? Ressentait-elle pour lui ce qu’il n’éprouverait jamais à leur égard ? Aussi désagréable que ce fût, il lui fallait reconnaître qu’elle avait, a priori, plus de chances que lui. Même si elle était bâtie comme un buffle, elle avait l’avantage d’avoir entre les jambes ce que la majorité des hommes convoitaient. Il doutait que ses cheveux roux, si semblables à ceux de Rosette, parvinssent à convaincre Clémentin de… Il secoua la tête. De toute manière, il ne se passerait rien. Il ne trahirait pas Placide, jamais.

Déterminé, Ludoric se déshabilla, dos à la prisonnière. Cette situation avait un avantage : il était tellement énervé, frustré et stressé qu’il ne pouvait pas bander. Bientôt assis au bord du bassin, il se glissa rapidement dedans. La caresse de l’eau détendit presque aussitôt ses muscles contusionnés par son altercation avec la d’Uobmab. Il plongea la tête dessous, avant de ressortir quelques mètres plus loin. Les deux mains contre ses tempes, il ramena ses cheveux en arrière, avant de lever le nez vers Zébella pour l’observer. Son regard sur Clémentin ne trompait pas. C’était à se tordre de rire. Il ne répondit pas à sa provocation. Il n’avait pas l’intention de s’approcher du bâtard de Montarville. Si elle croyait pouvoir le coincer comme ça, elle se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’au colon – la colère le sacrait poète. « Tu serais donc une gueuse ? » demanda-t-il en s’approchant du bord du bassin. « Je comprends mieux pourquoi tu réclames tant qu’on te fasse mordre la poussière. » Un sourire narquois ourla ses lèvres. « Peut-être que Clémentin acceptera d’exaucer ton souhait si tu lui expliques que tu as insisté pour qu’il soit suivi par la garde de Narfas. » Les avant-bras joints sur le rebord dallé, il tourna la tête vers le brun. « Zébella a cru bon de t’accuser d’avoir brûlé l’écurie où tu passais tes journées et a recommandé à Pénélope de t’assigner quelques soldats. Elle a peur que tu brûles aussi cet endroit. » En vérité, il y avait plus à craindre de la d’Uobmab que des deux ressortissants de Lieugro. C’était peut-être même elle qui avait déclenché l’incendie criminel. Prise d’une soudaine passion enragée pour le palefrenier… Si c’était vrai, elle était encore plus ridicule qu’il ne le croyait. Elle lui faisait l’effet de ces bambins qui s’agitent en hurlant dans tous les sens, persuadés que leurs caprices seront immédiatement réalisés s’ils crient suffisamment fort.



Message VI – 874 mots




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Kaahl Paiberym
Lun 22 Mai 2023, 23:45



Les Portes : L'arrivée à Narfas


J’étais en train de penser à Rosette lorsque je perçus du bruit au-delà de l’eau qui bordait mes oreilles. Je me redressai et constatai la présence de Zébella, de Ludoric et d’une femme inconnue qui semblait les suivre. L’une de mes mains vint plaquer mes cheveux en arrière. Lorsque ces derniers étaient secs, quelques mèches avaient déjà tendance à vagabonder à leur guise. Lorsqu’ils étaient mouillés, c’était pire. Ma mère s'extasiait toujours sur mes épis là où ils me faisaient grogner. Un rire m’échappa lorsqu’elle parla de bras de fer. « Pourquoi est-ce que tu veux toujours que les gens entrent en compétition ? On peut aussi discuter. » Je n’avais rien contre le fait de m’adonner à des bras de fer. J’en avais fait un certain nombre la fois où, au lieu d’embarquer sur un navire de marins, je m’étais en réalité retrouvé sur un bateau de pirates. J’avais failli perdre mes dents mais, finalement, quand j’avais commencé à leur parler de diverses anecdotes, ils avaient fini par m’inclure totalement. J’avais même été affublé d’un nom : Clem le bavard. C’était moins stylé que Boris le borgne ou Tino le trou mais j’avais accepté la sentence avec beaucoup d’humilité. Vers la fin du voyage, de bavard, j’étais devenu poète. Je préférais, même si, à cette époque, je récitais mes poèmes en rotant. Ça les amusait tous et faire le pitre me plaisait assez. « En plus on est nus. » laissai-je entendre. « Attends au moins qu’on soit habillés. » C'était juste un prétexte de plus pour refuser. Je me fichais totalement qu'on fût nus entre hommes. Entre hommes et femmes aussi d'ailleurs. Je m’approchai du bord du bassin, en imitant Ludoric, et plaçai mes avant-bras dessus. Je ris lorsqu’il se moqua gentiment d’elle, avant de redevenir sérieux. « Elle a dit quoi ? » demandai-je, comme si je n’avais pas bien entendu. « Sérieux ? » fis-je, étonné d’avoir été accusé de la sorte. « C’est vrai que l’écurie a brûlé mais je pensais que c’était ce barjot de Merlin. » Il me semblait impensable que la bleue fût la coupable. Lorsque nous nous étions rencontrés, elle avait eu l’air d’aimer les bêtes. « Faut vraiment être tordu pour vouloir tuer des animaux sans défense. » décrétai-je. « Dans tous les cas, je n’ai pas besoin que des inconnus me surveillent. Je ne suis qu’un palefrenier après tout et, même si je sais allumer un feu, je suis devenu l’apprenti attitré de Melchior. J’ai aucune raison de brûler sa maison. » Je haussai les épaules, comme si ce que je venais de débiter me lavait de tout soupçon. « Mais si vraiment on doit me surveiller, je préférerais que ce soit toi. » dis-je, en tournant les yeux vers le roux. Je lui souris avec un air taquin. « C’est pour que tu m’enseignes tes techniques secrètes. N’oublie pas. » Mes propres phrases me firent rire. J’espérais ne pas le mettre trop mal à l’aise à insister. Je pensais juste pouvoir apprendre de lui. En plus, il avait l’air sympa.

Après quelques secondes de silence, je changeai de cible. « Je veux bien être un chien et un gueux, mais toi t’es la Reine des boudeuses. En plus, tu accuses les gens à tort et ça… ça ne peut pas rester impuni. » Joueur, je dévoilai mes dents dans un sourire qui, couplé à mon regard, voulait tout dire. Je n'avais jamais été rancunier mais j'allais mettre ma menace à exécution. « Je vais rendre la justice et te pourfendre, Reine des boudeuses ! » À moitié hilare, je pris appui sur mes mains et me hissai sur le bord du bassin. À coups de grandes enjambées, je me dirigeai vers ma cible et, après quelques ajustements et efforts, finis par réussir à l’attraper. Je la hissai sur mon dos. « En fait t’es la Reine des patates tellement t’es lourde ! » m’exclamai-je, avant de rire. Puis, sans plus de préavis, je me mis à courir en criant vers le bassin et sautai dedans avec mon otage. Mon « POUR LA JUSTIIIICEEEEE » se noya dans l’eau. Je remontai vite, en essayant de ne pas boire la tasse de rire. Une fois à la surface, la cage thoracique secouée de spasmes, je nageai sur le dos vers Ludoric. Je le regardai depuis le bas et perdis mon regard quelque part entre des pensées moins frivoles et la peau de son torse. Soudainement totalement sérieux, je me redressai, m’adossai contre la pierre et plaçai mes bras dessus. « Avant de partir pour Narfas, je voulais aller tuer Merlin, comme tu me l’avais demandé. » articulai-je, à l’adresse de Zébella. « Je devais y aller avec Nathanaël mais Rosette ne m’a pas réveillé. Ça aurait peut-être fonctionné et on n’aurait pas dû fuir comme des rats à Narfas. En plus, on m’a dit qu’il y avait du trafic d’esclaves ici ! Je pense donc qu’il faudrait qu’on aille nous même récupérer Lieugro. Toi, Ludoric et moi, en petit comité ! » J’avais dit la dernière partie d’un ton de nouveau taquin mais c’était un vrai plan. « Toi tu servirais d’appât et… » Je regardai le dos de Ludoric et, pris d’un élan joueur, me déplaçai pour lui grimper dessus. « … moi je chevaucherai Ludo pour pourfendre Merlin à grands coups d’épée ! » déclarai-je, motivé par le délire que j’avais moi-même alimenté. Je savais que la soldate nous écoutait. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle j’avais mis en scène la fin. Elle me prendrait probablement pour un adolescent attardé qui débitait des âneries. Il m’était facile de me convaincre moi-même. Pour le reste, j’avais suivi quelques mois une troupe de comédiens et avais eu l’occasion d’apprendre à interpréter quelques rôles après avoir été souffleur deux ou trois semaines. « Bon par contre… » Je n’avais pas lâché le roux mais regardai la fille de Judas. « … t’auras rien à y gagner à part de la bagarre. Le trône de Montarville doit revenir à l’un de ses enfants. » J’interrogeai soudainement le soldat. « Placide voudra peut-être venir, non ? » Je doutais qu’ils me disent oui mais j’aimais bien imaginer des choses et les pousser jusqu’au bout. Surtout, après un voyage aussi long, rêver ne ferait de mal à personne.

970 mots
Il est intenable narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 7 943930617
Erasme (Clémentin):

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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Mar 23 Mai 2023, 00:09


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Les portes - Chapitre V
Stanislav

Rôle - Alembert De Lieugro:
« Prenez une grande inspiration. » Alembert obtempéra. Il continua, retenant son interrogation un instant. « Expirez bruyamment. » « Mes parents ont-ils approuvé cette inspection ? » demanda-t-il lorsque le médecin retira l'objet métallique de sa cage thoracique. « Bien sûr. Ils en ont été informés et ont accepté cette condition d'entrée. Ouvrez la bouche. » Contrariée, le brun obéit. Il comprenait la nécessité pour leurs hôtes de s'assurer qu'aucune maladie ne serait propagée dans l'enceinte de leur territoire. Mais ce traitement avait tout de même quelque chose de contrariant. Il avait l'impression d'être traité tel un gueux. Ses parents - cette idée lui était toujours étrange, lorsqu'il n'appuyait pas sur ce point pour embêter Rosette - avaient sans doute obtempérés pour ne pas froisser la royauté. Les négociations nécessiteraient de mettre toutes les chances de leurs côtés, même s'il s'agissait de se plier à des examens désobligeants. « Vous m'avez l'air en parfaite santé. » conclut le médecin en prenant un parchemin sur lequel il commença à griffonner ses observations. « Il faudra cependant faire surveiller certaines marques de naissance. » fit-il en indiquant un grain de beauté dans son cou. « Le soleil de Narfas est impitoyable. Protégez vous en si vous sortez longuement. Vous pouvez rejoindre vos camarades. » fit l'adulte en ouvrant la porte de la pièce où il avait amené son patient. « Merci. » grommela le De Lieugro en se redressant.

Alembert arriva peu de temps après Rosette et Placide. Il étira un sourire en entendant la remarque du prince capricieux. Il n'avait pas soupçonné la capacité d'un être aussi jeune à s'agacer de façon si cinglante, comme il l'avait fait plus tôt avec sa demie sœur. Il devait se montrer davantage sur ses gardes, s'il ne voulait pas être surpris par les griffes affutées d'un chaton à l'air innocent. Se mêlant à la promenade, le brun prit une place au milieu du cortège nobiliaire : il se trouvait derrière les deux princes, mais devant Rosette et son invité, qui l'avait vaguement intrigué en sortant de sa consultation médicale. Être seul ne le dérangeait pas. Cela lui permettait de réfléchir ou d'écouter attentivement, tandis qu'on l'oubliait. Il douta cependant d'être capable de faire totalement oublier sa présence à ses concurrents - sur le plan politique, ou de l'affection paternelle.

Prêt à fuguer. Il était dommage qu'il n'ait pas cédé à ses désirs et pris la fuite avec son aînée. Ou bien à sa place, même. Il ne les avait jamais connu mais, de ce qu'on lui avait rapporté, les jumelles avaient toujours été d'un caractère plus solide que leur jeune frère. Elles auraient tenues les reines du royaume d'une poigne plus robuste que le frêle garçon. Bien sûr, Alembert ne comptait pas partager sa couronne avec un autre enfant De Lieugro, mais il aurait été plus simple d'évincer du trône une demoiselle plutôt qu'un héritier légitime.

Le fils caché patienta, pensant laisser la parole à la jeune Altesse. A sa surprise, ce fut le soldat qui s'exprima le premier. Finalement, les réponses pouvaient l'intéresser également. Il n'en avait pas besoin, bien sûr. Garance l'avait élevé pour devenir le monarque parfait et, lorsqu'il serait au pouvoir, il savait qu'il pourrait continuer à compter sur son appuis infaillible. Il était cependant important de prendre en compte l'avis du peuple. Alembert n'avait jamais été au contact de la population de son royaume. Finalement, la rencontre avec ces gens de Narfas était ce qui s'en rapprochait le plus. Même si la culture pouvait différer, leurs opinions n'étaient peut-être pas à négliger. Le plus âgé attendit que le garçon s'exprima avant de prendre la parole. Il avait essayé de songer à ce qui pourrait le plus apaiser Placide ou Rosette, de qui il devait malgré tout bien se faire voir. « Un bon roi est un roi juste. Comme l'a été feu votre père. » fit-il sans en penser grand chose. « S'il attend de ses sujets qu'ils se montrent loyal envers lui, alors il doit d'abord se plier à son devoir et servir son peuple en premier. Un peuple satisfait suit son souverain sans retenue. Une population trahie n'hésite pas à prendre les armes contre son tyran. » Le jeune adulte soupira tout en se grattant l'arrière de la nuque. « Mais j'imagine qu'il s'agit davantage de philosophie et de théorie. Dans le cas contraire, Judas aurait déjà été évincé d'Uobmab, tout comme ses enfants. » En parlant de ces derniers, Alembert désirait retrouver la Reine illégitime. S'il avait été attentif aux répartitions du convoi - et il l'avait été - alors la Bleue crécherait sous le même toit que Ludoric et Clémentin. Il espérait que la rousse rappela d'elle-même vouloir rejoindre son amant, pour lui faciliter le travail. Il ne voulait pas paraître trop suspect en insistant pour rejoindre le palefrenier et donc, indirectement, Zébella.
841 mots.



Merci Kyky  nastae
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Mar 23 Mai 2023, 08:08



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Les Portes – Chapitre V

En groupe | Lazare


Rôle :


L’éclat qui valsait dans les yeux d’Ivanhoë avait la saveur de la rébellion. Il l’aimait pour cela, pour ce feu qui brûlait en lui et semblait ne jamais pouvoir s’éteindre. Lors de ses rares moments d’accablement et de désespoir, il logeait ses iris au creux des siens, et dans le tourbillon enflammé de ses mires, retrouvait le souffle brûlant de la révolte. Le menton toujours soutenu par ses mains jointes, Primaël acquiesça doucement. Son amant n’avait jamais été très prudent. Dans tous les cas, le lui faire remarquer ne menait à rien ; interdire à Ivanhoë de se brûler, c’était comme vouloir empêcher le soleil de se consumer. Parfois, il fallait le tempérer, voire le raisonner, toujours avec subtilité. En d’autres occasions, il s’avérait préférable de laisser agir ses élans impatients, d’une approbation silencieuse. L’ombre d’un sourire plana un instant sur ses lèvres, tandis qu’il s’imaginait des élans impatients d’une toute autre mesure, des emportements qui abandonnaient la tactique pour céder aux pulsions du corps. Le roux n’aurait pas dû jouer comme ça avec lui. Il le faisait exprès ; il n’ignorait pas ce qu’il provoquait. Là où le bleu aimait les jeux de toutes sortes, lui affectionnait un jouet en particulier, dont les réactions physiologiques peinaient vraisemblablement à le décevoir. « Je t’écoute. » répondit-il calmement, tandis que sa main grimpait sur sa cuisse. Elle en épousa parfaitement la courbe, habituée à éprouver les reliefs de son anatomie. Les prunelles rivées sur la reine noire, Primaël s’humecta les lèvres. Wesphaline était une pièce de choix. Parce qu’elle l’était, sa prise serait d’autant plus dangereuse. Audacieuse, mais dangereuse. Le frisson de l’excitation lui mordit la nuque. « Je crois qu’il est à peu près impossible d’être heureux aux côtés de son bourreau. » Ceux qui se pensaient bien lotis et épanouis subissaient simplement l’illusion de l’aliénation. Soumis, on ne connaissait rien du bonheur.

Ses doigts caressèrent distraitement le fin tissu qui recouvrait la peau de son partenaire. Stratège, le vandale anobli tentait d’envisager la proposition, ses potentialités et ses conséquences. Inviter la famille royale n’était pas une option ; mais il était vrai que, souvent, ils ne se présentaient guère à ces réceptions. Toutefois, la situation différait de l’ordinaire. Ils feraient sans doute une exception. Proposer un bal masqué achèverait probablement de les convaincre. Ivanhoë aurait tout le loisir d’attirer la Reine dans un recoin dissimulé afin de l’achever. « Un scandale éclatera dans tous les cas. » En tant qu’hôte, il figurerait parmi les suspects privilégiés. Jésabelle ne laisserait pas le coupable s’en tirer ; elle mènerait une chasse à l’homme dans le seul but d’éliminer le rebelle trop lésé. C’était un risque colossal. Un risque qu’il était prêt à prendre, mais qu’il n’était pas certain d’être prêt à faire peser sur son amant – sur lequel les soupçons se jetteraient, gueule béante, dès que leur liaison serait révélée. Ses lèvres sur les siennes n’étaient qu’un écho douloureux aux pires éventualités. Il ne fallait pas y songer ; mais cette pensée, et celle qui affirmait qu’il était tellement plus confortable de n’avoir à se soucier que de soi-même, ne le quittait pas. En même temps qu’Ivanhoë, Primaël se leva, sa main quittant sa jambe. Il marcha vers la fenêtre. Dehors, les jardins immobiles masquaient la vivacité de la vie qui les animait. « Elle pourchassera le coupable, oui, ou elle en créera un de toute pièce. On peut éventuellement espérer que sa soif de pouvoir et de contrôle surpasse ses envies de justice. Peut-être qu’elle en profitera pour supprimer quelqu’un qui la dérange. En faire un exemple. » Gaspard, par exemple. À la cour, les rumeurs sur leurs dissensions allaient bon train. Le bleu pivota vers l’élégant. « Je ne suis pas certain qu’écarter Jésabelle au profit de Gaspard nous soit bénéfique. Il a beau être un homme asservi, il est le sujet de trop d’histoires de déviance pour que l’on puisse s’y fier. En revanche… » Il s’approcha de son interlocuteur. Sa main remonta le long de son avant-bras, puis s’aventura sur son torse. « Si tu es sûr de toi, il nous faudra trouver un coupable idéal. » Longtemps auparavant, il avait appris à ne pas empêcher Ivanhoë d’agir. Il pouvait apporter des éclairages à ses idées, les modeler de sorte à ce qu’elles fussent réalisables, voire un peu plus sensées, mais il lui était impossible de lui interdire de mener à bien ce qui s’était inscrit au fer rouge dans son esprit. Jusque-là, il avait toujours su les préserver tous les deux d’un sort funeste. Il avait confiance en sa débrouillardise ; c’était comme si les chats errants avec qui il avait un temps partagé les rues encrassées de pauvreté lui avaient appris à retomber sur ses pattes. La peur n’était là que pour s’assurer de sa vigilance. « Que personne ne nous soupçonne. Nous devrons être visible au moment de la mort, et sembler innocents sous toutes les coutures. » Son index fila le long de l’une d’elles, à la naissance du cou de l’assassin. Lentement, il se pencha. Ses lèvres coururent sur sa peau, tandis qu’il s’enivrait de son odeur. Il passa un bras derrière sa taille et l’attira violemment contre lui. « Le coupable, ce peut être Gaspard. Il ne resterait plus que Jésabelle et Balthazar. Et Anthonius, mais ce n’est qu’un enfant. » souffla-t-il, ponctuant ses mots de baisers près de la nuque de son amant. « J’aimerais discuter avec Tamara d’Epilut, aussi. J’aimerais savoir à quel point elle est prête à défendre Narfas et ses têtes couronnées. Elle a un fils à qui elle tient beaucoup. » Lentement, avec délicatesse et fermeté, il accula Ivanhoë contre la table de jeux. « Je pense que si les gens de Lieugro viennent à notre réception, la royauté et les pontifes se sentiront obligés de venir. Je tournerai l’invitation de sorte à ce qu’elle ait un aspect très officiel. » Ses doigts se glissèrent entre les jambes de son amant et remontèrent l’étoffe soyeuse de son vêtement. À l’intérieur de ses cuisses, sa peau était douce. Primaël adorait y déposer des baisers, pour rendre plus exquise la torture qui annonçait la délivrance. « Comment la tuerais-tu ? » s’enquit-il, ses lèvres presque collées contre son oreille. « Que je puisse voir ce que je peux faire pour toi. » Il avait bien une idée, mais elle n’avait plus grand-chose à voir avec cette histoire de meurtre.



Message II – 1071 mots


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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Mar 23 Mai 2023, 22:08




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Yngvild


Rôle :


Rosette se raidit. Le ton d’Anthonius vibrait de mécontentement. « Non, tout va bien. » répondit-elle, sans souligner le fait qu’elle avait trouvé cette démarche franchement cavalière. C’était, peut-être, ce qui avait agacé le garçon ? L’arrivée impromptue du docteur et du soldat en devenir, leur interruption inopinée qui l’avait relégué au second plan, alors qu’il avait fait le déplacement pour accueillir leurs invités ? Ils avaient reçu des ordres, mais elle pouvait concevoir que cette attitude fût déplaisante. L’étiquette avait tout du protocole parfaitement rodé, et que des individus y contrevinssent ouvertement avait de quoi bousculer les mœurs et les egos. La suite des propos du Prince éclaira davantage son agacement. Désireuse de ne pas créer de remous, la rousse acquiesça : « Les jardins me semblent parfaits pour un début. » Même si elle aurait préféré s’éclipser directement en ville pour pouvoir retrouver Clémentin. La pensée qu’une part de lui grandissait en elle la saisit à la gorge. Elle se sentit manquer d’air, et dut détourner le regard vers la fenêtre qui encadrait un ciel bleu sans nuages. Si elle gardait l’enfant, accepterait-il de l’épouser ? Oh, il l’aimait ; ses poèmes le clamaient haut et fort depuis des mois, et il manquait rarement une occasion de le lui rappeler, mais cela était-il suffisant ? L’aimerait-il dans la durée, pour le pire et le meilleur ? S’éloignerait-il d’ici quelques semaines, las d’avoir exploré tout ce qu’elle pouvait lui offrir ? Prendrait-il la fuite dès qu’elle lui annoncerait sa grossesse ? Il était courageux, elle le croyait et voulait y croire ; mais s’agissait-il du courage d’un homme ou de celui d’un garçon ?

L’intervention d’Adolphe la tira de l’angoisse qui menaçait de la noyer. Ses yeux verts se détachèrent de la fenêtre pour se poser sur lui. Pour cacher son trouble, elle s’humecta les lèvres, puis lui sourit. « Alembert est le fils de Garance, la tante de Placide, et de mon père, Lambert d’Eruxul. » Prononcer ces mots lui coûtait à chaque fois. Comment savoir s’ils étaient véridiques ? La Lieugro aurait parfaitement pu mentir. Peut-être qu’Alembert était le produit d’un roturier quelconque, qu’elle avait ramassé sur le bord d’un chemin. Certains lui prêtaient de nombreuses liaisons. Jusqu’à récemment, elle n’accordait aucun crédit à ces théories, parce que Garance lui apparaissait comme une femme noble et digne, mais les derniers événements avaient altéré son jugement. Sa proximité avec son père la lui rendait détestable. « Ils ont passé beaucoup de temps ensemble, quand ils étaient jeunes, avant que mon père ne rencontre ma mère. » acheva-t-elle d’expliquer, avant de suivre les deux Princes et le bâtard.

À la vue des parterres de fleurs, Rosette se souvint de la sensation des tiges entre ses doigts, de la caresse des feuilles sur ses mains et du ravissement que provoquaient dans son cœur les couleurs flamboyantes ou pastel des pétales, lorsqu’elle s’adonnait au jardinage. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu l’occasion de le pratiquer et, face aux paysages désertiques de Narfas, elle avait douté d’y rencontrer une seule plante vivante et épanouie. L’envie de se plonger corps et âme dans cette tâche qui avait toujours eu le don de l’apaiser la frappa. Elle avait l’habitude de passer des heures à aménager sa volière, en l’agrémentant de végétaux, de pots peints ou sculptés par ses soins, d’objets fabriqués de ses mains. Travailler la matière lui manquait. Puisqu’ils étaient destinés à demeurer un moment à Narfas, elle demanderait à pouvoir jardiner et participer à quelques travaux pratiques. L’adolescente remonta légèrement ses cheveux, juste quelques secondes, pour laisser sa nuque respirer. L’air était brûlant. Elle écoutait d’une oreille distraite la conversation entre Anthonius et Placide, jusqu’à ce que ce dernier ne s’adressât directement à eux. Depuis le décès de Montarville, il était métamorphosé. Il y avait eu une période de désœuvrement, de déperdition, de désespoir ; cependant, depuis quelques temps, il faisait preuve de plus d’assurance. Elle ne se rappelait pas l’avoir déjà entendu affirmer son désir de prendre le trône – mais ils avaient passé peu de temps ensemble. Cette interrogation sonnait presque ainsi. Elle laissa les autres s’exprimer et les écouta. Il n’y avait pas que Childéric aux côtés de Placide ; il y avait aussi Ludoric, dévoué corps et âme à sa protection. Le présenter à Adolphe, désireux de rencontrer d’autres soldats de Lieugro, était peut-être une idée.

Dès qu’Alembert prit la parole, son regard émeraude se fixa sur lui. Elle retint tout rire ou rictus mesquin, bien que ses propos ne lui inspirassent rien d’autre que de l’agacement – sinon, éventuellement, du mépris. Retrouvait-il ces qualités dans sa mère, pour les vanter si promptement ? Comptait-il se comporter ainsi avec les sujets dont il rêvait de devenir le souverain ? Elle doutait qu’il crût un seul instant en ce qu’il énonçait. Elle le laissa néanmoins terminer sans dire un mot, décrochant ses iris de lui pour les plonger au cœur d’une rose dont elle effleura la couronne blanche du bout des doigts. Lorsqu’elle se tourna à nouveau vers le groupe, ce fut pour répondre à Placide : « Je pense qu’un bon souverain doit être responsable et empathique. Parfois, il est amené à prendre des décisions difficiles, et il ne doit pas rechigner devant celles-ci, mais il lui faut être conscient de ce que cela induit, tant sur le plan stratégique que pour les autres – ses sujets, son entourage, sa famille. Certaines décisions impliquent d’aller à l’encontre des désirs populaires. Cela dit, je suis convaincue qu’on ne règne pas mieux en ignorant tout simplement l’avis et les ressentis du peuple, roturier ou noble. Il faut savoir leur accorder du crédit. » Une image lui vint. « J’imagine que l’on pourrait comparer un souverain à une rose : il doit être capable de s’émouvoir de l’état du monde, de se flétrir ou de s’épanouir en fonction de son environnement, mais aussi de se défendre et d’affirmer sa position, un peu comme la fleur avec ses épines… » Elle songea à Clémentin. Des vers de ses poèmes lui revenaient régulièrement. « Et il faut bien s’entourer. Tout seul, on a souvent du mal à voir l’ensemble du tableau et à porter un jugement éclairé. »



Message VI – 1035 mots




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Mar 23 Mai 2023, 22:57



Les portes : L'arrivée à Narfas



Si je ne m’attendais pas à un accueil aussi sec, je restai néanmoins de marbre. Je n’étais pas sous les ordres de cet homme. Il pourrait agiter sa langue autant qu’il le souhaiterait, il ne me ferait pas bouger sans un mot de Garance. Que croyait-il ? M’impressionner ? J’avais été la pute d’assez de personnes pour avoir éprouvé toutes les horreurs du monde. Ces horreurs ne se trouvaient pas sur les champs de bataille, lorsque les hommes et les femmes s’entretuaient. Elles se trouvaient dans les fantasmes tordus de ceux qui payaient pour les mettre en œuvre. Je m’étais tellement drogué que ma survie relevait du miracle. Surtout, j’avais été le disciple d’un homme aussi intelligent que machiavélique. Je l’aimais pour ça. De ce fait, entendre ce freluquet que le temps n’avait pas épargné s’adresser à moi de manière indirecte, en pensant m’impressionner alors qu’il n’avait jamais dû regarder sa propre mort en face, avait de quoi me faire gentiment sourire. Je l’imaginai un instant, attaché, les membres écartelés de façon à ce que nulle partie de son anatomie ne connût plus l’intimité. Bien entendu, dans ma vision, délicieuse au possible, il avait été soumis et ravagé. Je retins un sourire. Je le retins d’autant plus lorsque je pris véritablement conscience de ce à quoi je pensais. Je serrai les dents. L’ombre d’Ezidor me collait à la peau. Je devais faire attention. Il était si facile de se laisser aller vers l’interdit, surtout en face de personnages semblables au Grand Prêtre. Je ne connaissais pas la religion de Narfas mais je connaissais bien trop les bas-fonds pour savoir que les Dieux n’existaient pas. S’ils existaient, alors ils étaient forcément abjects. Lorsque je notai que l’ecclésiastique ne faisait plus attention à moi, je laissai un sourire discret fleurir sur mes lèvres. Nul besoin d'avoir toute sa tête pour comprendre que des pourparlers impliquant une éventuelle guerre nécessitaient l’avis des mieux à-mêmes de la mettre en œuvre. J’avais donc hâte de voir le roux à l’œuvre avec ses petits poings d’érudit. Allait-il porter une robe, sur le champ de bataille, face aux troupes d’Uobmab ? Au moins, mon imagination deviendrait réalité.

Ses mots me tirèrent néanmoins de l’extase qui m’avait pris de nouveau à l’imaginer à quatre pattes subir les à-coups de féroces soldats. Il était question de démographie et du marchandage des corps des femmes. Mon regard s’attarda sur la Reine. À la lumière des paroles du Grand Prêtre, je comprenais mieux certaines choses. À Narfas, les femmes étaient condamnées. Leur ventre l’était et, avec lui, visiblement, leur avenir. Faire des études, avoir un emploi et évoluer au sein de ce dernier était impossible en même temps que des grossesses successives et l’éducation d’une marmaille. Si le gouvernement traitait les femmes du Royaume comme il désirait le faire avec les femmes de Lieugro alors le niveau d’instruction des filles et des femmes, et par là même de leurs fils, avait dû considérablement baisser. Avec cet abaissement, la pauvreté du pays suivrait. C’était d’ailleurs étonnant que la ruine ne fût pas déjà pleinement présente. À moins que le sort des femmes de Narfas fût bien plus enviable que celui annoncé pour les réfugiées ? C’était une possibilité.

À mon plus grand regret, l’intervention du Roi se fit plus mesurée. J’avais vu l’éclat dans les yeux de Lambert et je connaissais trop cette lumière pour ne pas être en mesure de l’identifier comme étant une envie de meurtre. S’il l’avait formulée, j’aurais arraché sa langue au roux sans hésiter. Je n’étais pas armé mais n’avais besoin d’aucun artifice pour obliger quiconque à se couper cet organe, souvent aussi inutile qu’agaçant pour les personnes douées d’une ouïe correcte, avec ses propres dents. Beaucoup préféraient perdre leur langue plutôt qu’autre chose. Lorsque Jesabelle parla, je l’écoutai avec intérêt. Seule la Reine et moi-même étions restés muets jusqu’ici. Je profitai de la fin de sa tirade pour donner mon avis, bref en comparaison de celui des autres. « Votre solution me semble intéressante, d’un point de vue militaire au moins. C’est le seul sur lequel je puisse me prononcer. Si nous mélangeons nos familles, les hommes et les femmes de nos armées respectives seront bien plus motivés à défendre nos deux territoires. On se bat toujours plus férocement lorsqu’il est question de la vie de nos proches que lorsqu’il est question d’un énième allié qui a surtout un goût d’étranger. » Pour qui serais-je capable de me battre férocement ? La question avait tout d’une énigme. Mon cœur était instable. « Pour récupérer Lieugro, les choses ne seront probablement pas déjà en place mais si nous devons faire face à un ennemi commun à l’avenir, et je crois qu’il est tout trouvé, une telle alliance ne manquera pas de motiver les troupes. » Puis, je tournai la tête vers Gaspard. « Je vous prie d’excuser ma présence persistante mais, comme vous l’avez si justement fait remarquer, je ne suis qu’un soldat. Les soldats n’obéissent qu’aux ordres de leur supérieur hiérarchique. » Et ce n’était pas lui.  

835 mots

Tekoa - Childéric:

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Orenha
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Orenha
Mer 24 Mai 2023, 17:35


Images par wlop
Les Portes V - L'arrivée à Narfas
Orenha dans le rôle de Luthgarde

Rôle:
Le soulagement traversa Luthgarde comme une onde de fraîcheur, atténuant légèrement l’embarras qui cuisait encore ses joues. Il aurait été terrible qu’elle gâche l’occasion inouïe qu’on lui avait offerte, le pied tout juste posé dans l’enceinte de Sa demeure et si près du but – si près de Lui. Si elle avait été mise à la porte ou, pire, que ses frasques dignes d’un païen tout droit issu d’une contrée barbare étaient parvenues aux saintes oreilles de l’Homme de la maison, elle en serait morte de honte.
Elle se mordit la lèvre pour s’empêcher de protester lorsque la femme s’empara d’un gant pour mettre à exécution ce que Luthgarde pensait naïvement être une plaisanterie destinée à détendre l’atmosphère. De justesse, elle venait de comprendre que Tamara reproduisait par ce geste une scène d’une des Saintes Écritures qu’elle affectionnait tant ; une émouvante parabole prônant l’humilité par la transgression de la hiérarchie sociale. Elle n’avait jusque-là aucune idée que la Cheffe des Armées était si pieuse, mais il était clair que le sang noble des D’Epilut infusait ses porteurs d’une dévotion spirituelle sans pareil. La jeune Etnias se fustigea intérieurement d’avoir eu tant d’idées préconçues sur la maîtresse de maison à cause de sa profession, dont la nature barbare était contraire à ses valeurs personnelles ; pour s’imprégner de la vérité, il faut se laver de ses préjugés.
Elle se demanda si en plus d’un cœur pur, Sa Sainteté partageait la crinière de feu de sa sœur ; si les charmes de celle-ci étaient réputés et que l’étudiante pouvait facilement énumérer plusieurs hauts faits du Grand Prêtre, elle ne connaissait rien de son apparence physique. Elle se l’imaginait d’une beauté simple mais évanescente, dénuée des artifices sophistiqués dont pourraient user ceux cultivant la vanité et l’orgueil, mais d’un éclat qui purifie l’âme. S’Il était sans nul doute au-dessus de considérations aussi superficielles que le sens de l’esthétique, le corps qu’On Lui avait attribué sur cette terre se devait forcément d’incarner en ses traits l’harmonie, la bonté et la rectitude morale.

Ayant ravalé ses excuses, remerciements et autres platitudes, la jeune fille se tourna vers son autre compagne de bain, pleine de bonne volonté et décidée à se prêter au jeu. C’était sans compter sur la tournure de la conversation qui remettait sur le tapis les pensées qu’elle avait essayé de mettre au second plan un peu plus tôt. Ce qu’elle pensait des hommes ? Ça dépendait desquels.
Évidemment, c’est à eux qu’elle pensa en premier. Lambert et Alembert ; deux hommes que tout opposait, si ce n’est l’étrange similitudes de leurs noms. L’un grand et mince, les yeux clairs et francs, la chevelure d’un blanc éthéré, l’assurance tranquille de quelqu’un qui a vu le monde et en est ressorti plus sage ; l’autre aux membres courts et musclés, le regard et les boucles sombres, une dureté dans les traits que les rondeurs de la jeunesse peinaient à gommer, l’enveloppant d’une aura de mystère terriblement tentatrice. Elle n’avait pu que les observer de loin et ne les retrouvaient qu’à la faveur de la nuit, dans le monde des songes où même là, elle ne parvenait à les départager.
Chassant son dilemme onirique, elle recentra son attention sur l’autre femme du convoi – qui elle, visiblement, n’avait pas fait le bon choix.  
« Lénora, ne vous chagrinez donc pas pour… pour un homme. » L’image du Chef des Armées de Lieugro clignota devant ses paupières, et elle se félicita intérieurement d’avoir suffisamment de tact pour ne pas l’avoir mentionné devant la jeune femme éplorée. Même si c’était surtout parce que son nom lui échappait. « Le monde est vaste. Je suis absolument certaine qu’ici ou ailleurs, vous n’aurez aucun mal à trouver un homme qui sache faire de vous une épouse et une mère comblée. Ne vous attardez pas sur quelqu’un qui ne vous mérite pas.» Elle eut un sourire plein de sollicitude et laissa couler un peu d’huile lavante parfumée au creux de ses paumes, avant de s’avancer vers la jeune femme aux cheveux de soie noire pour lui masser doucement les épaules.
« Pour répondre à votre question, Dame D’Epilut, je considère que les hommes et les femmes forment un tout, et sont en ce sens complémentaires. On ne peut faire sans eux, et ils ne peuvent faire sans nous. Même si nous différons et que nos devoirs ne sont pas les mêmes, nous sommes toutes et tous égales et égaux aux yeux des Dieux. » récita-t-elle d’une voix chantante avant de se racler la gorge.
« Ceci étant dit… je n’ai personnellement aucune expérience d’un point de vue plus… intime avec la gent masculine. Pas que ce soit découragé ; au contraire. Par chez nous, il est bien vu et même recommandé de nous mélanger. Il n’y aucune honte à faire don de son corps ni à recevoir celui des autres. Simplement, tout le monde n’est pas prêt à s’établir dès la sortie de l’enfance. On nous suggère donc fortement d’emprunter d’autres… voies, si vous voyez ce que je veux dire. » Elle articula avec emphase le mot "voies", espérant rendre le sous-entendu plus clair. « Au moins en attendant d’avoir voyagé un peu et écrit un ou deux mémoires. Mais vous connaissez les garçons quand ils bouillonnent d’hormones. Vous leur donnez ça, ils vous prennent ça ! » Elle tendait un bras blanc et éclaboussé de taches de son, qu’elle découpa du tranchant de la main pour illustrer son propos. « Un accident est si vite arrivé… j’ai vu trop d’amies se faire avoir par un amant un peu trop empressé et se retrouver coincées à devoir élever une descendance avant même d’avoir mis un pied hors du pays. Moi, j’ai été plus maligne, je n’ai pris aucun risque ! » pérora-t-elle fièrement, avant de réaliser la bourde qu’elle venait de commettre. « E-enfin… Pardonnez mon manque de doigté. C’est évidemment une chance inouïe que de donner la Vie. Mais ne vous inquiétez pas, Dame D’Epilut. Sa Sainteté votre frère va rétablir la situation. J’ai toute Foi en Lui et en Celui qui guide Sa main. » Ses mains continuaient d’effectuer des mouvements circulaires dans le dos de Lénora avec une force croissante.

Message II | 1033 mots



narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 7 Aq2e

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Jeu 25 Mai 2023, 07:22




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Hélène


Rôle :


En demeurant aux côtés de Montarville, Lambert avait gâché son potentiel ; il avait manqué d’étouffer le feu qui brûlait dans sa poitrine. Lorsque Garance l’écoutait s’exprimer ainsi, les souvenirs de son amour d’adolescence remontaient en courant la pente de sa mémoire. Elle était tombée amoureuse de lui parce qu’il était intelligent, pertinent et éloquent ; parce qu’il y avait dans ses mots une conviction intense, un sens réfléchi, une stratégie indispensable. Le souverain de Lieugro, par sa mollesse et sa léthargie, aurait pu les détruire. Elle était à la fois enchantée que ce ne fût pas le cas, et inquiète de le voir s’immoler ainsi – parce qu’avec lui, il entraînait tout le royaume. Mettre Narfas face à ses échecs, ses failles et les dangers qui pesaient sur son territoire et sa royauté, c’était prendre le risque de pousser la discussion à la rupture – même si, sur le fond, il avait raison. L’urgence n’était pas à la reproduction, mais à l’organisation d’une défense fondée sur une alliance solide et fiable. Quant à la forme, elle l’aurait adoptée dans un second temps, si elle n’avait pas été entendue. Elle aurait mis fin à la réunion et aurait tourné les talons. Ils pouvaient menacer ; elle ne plierait pas. Pas une seule seconde elle ne laisserait l’un de leurs semenciers se faufiler entre ses cuisses pour répandre son fluide infâme. Elle ne l’autoriserait pas non plus pour les autres. Si elle voulait garder Lambert de son côté, elle ne pouvait pas céder Rosette. Quant au reste des femmes… Certaines exceptions mises à part – elle entretenait quelques inimitiés et il ne lui aurait pas déplu de les jeter aux fers –, elle n’aimait pas l’idée que la plupart d’entre elles fussent asservies à des hommes, elle qui s’était toute sa vie durant battue pour se faire une place dans un monde masculin. De surcroît, lors d’une négociation, il valait mieux exiger le maximum. Si c’était aussi la politique appliquée par Narfas, il leur serait sans doute possible de leur faire revoir leur requête à la baisse.

La blonde pivota légèrement la tête, de sorte à fixer son regard céruléen sur le Grand Prêtre. « Je vous serais gré de traiter autrement mon Chef des armées qui, en tant que conseiller en stratégie guerrière, a parfaitement sa place au sein d’une discussion qui se doit de prendre en compte l’état de menace sous lequel sont placés nos deux royaumes. » lui répondit-elle, aussi calmement que possible, tâchant d’ignorer ses insultes. Il y avait quelque chose de ridicule dans ces gesticulations verbales toutes plus grandiloquentes les unes que les autres. En outre, Garance n’avait jamais été impulsive. Elle finissait toujours par trouver où, quand et comment faire payer aux imbéciles les fautes de leurs cerveaux atrophiés et de leurs manières déplacées. Puisque Gaspard d’Epilut persistait à se présenter comme opposant, elle lui ferait le plaisir de lui signifier qu’elle n’avait rien d’un agneau fragile sur lequel il pouvait allègrement s’essuyer les pieds. Elle était régente ; il n’était qu’un sous-fifre de la couronne. « Je pense que nous avons tous été étonné du choix de méthode innovante de Judas d’Uobmab. » rétorqua-t-elle, travaillant son indifférence aux piques puériles du religieux. « Cela ne vient que souligner l’urgence qu’il y a à ce que nous – Narfas et Lieugro – faisions front commun face à cette menace, comme l’a expliqué Lambert. » Alors que l’ecclésiastique leur présentait un parchemin, les traits de son visage se troublèrent. Elle fronça les sourcils. Dans quel monde établissait-on un document papier avant même d’avoir entamé les discussions ? Comment osait-on le présenter et réclamer une signature d’office ? Garance jeta un regard au Roi. Approuvait-il, ou son cher conseiller lui échappait-il ? Comment pouvait-on laisser la religion déborder à ce point sur la politique ? Où étaient le bon sens et la stratégie dans ce ramassis de croyances puantes ? Elle reporta aussitôt son attention sur Gaspard. Il lui demandait les utérus des femmes du convoi, puis il en exigeait des milliers d’autres ? Cet homme était fou, et les têtes des fous étaient faites pour tomber. « Et je vous l’ai déjà dit, mais je consens à répéter si les paroles de votre Dieu ont tendance à vous rendre sourd à celles des mortels : les ventres des femmes de Lieugro ne sont pas à vendre, encore moins contre une simple promesse d’asile. Lieugro est certes en péril, mais nous disposons de suffisamment de ressources pour ne pas être assoiffés au point de boire le premier poison venu. » trancha-t-elle.

À ce moment, la voix de Balthazar de Narfas résonna. Ses yeux bleus bondirent vers lui. Elle était prête à contre-attaquer à nouveau ; cependant, il se montra largement plus raisonnable que son acolyte. « Je suis heureuse de constater que sa Majesté entend notre point de vue. » glissa-t-elle en guise de remerciement. L’interruption de Jésabelle lui fit lever le regard vers elle. Garance avait du mal à identifier la place politique de la sœur de la reine ; mais son initiative laissait présager qu’elle n’était pas de moindre importance. Tandis qu’elle l’écoutait, ses pupilles se rétractèrent, jusqu’à n’être que deux pointes acérées. Ses propositions étaient plus sensées – ce qui n’avait rien de difficile ou d’étonnant, tant les propos du prêtre tenaient de l’illumination. À la fin de sa tirade, la régente garda le silence. Elle n’accepterait rien au cours de cette réunion – ils n’avaient pas tenu leur chien gueulard et outrancier, elle ne ferait pas plus d’efforts pour les apaiser que celui de ne pas lui faire couper la tête sur le champ. Maintenant qu’elle avait plus d’éléments en mains, elle pouvait discuter sérieusement avec Lambert et Childéric de ce qu’il était possible d’accorder et d’exiger en retour. Comme le soldat prenait la parole, elle se tourna vers lui. Il était rassurant de constater que toute la raison du monde n’avait pas disparu sous les assauts délirants de Gaspard d’Epilut. La dernière remarque du Chef des armées la fit sourire, et elle ne put retenir une œillade moqueuse en direction du religieux. Se recomposant un faciès plus convenable, elle reporta son attention sur Jésabelle, et surtout sur Balthazar – la Reine, à ses côtés, ne s’était toujours pas exprimée. « Votre Majesté, j’aimerais que vous mettiez à notre disposition le premier accord que vous avez fait rédiger et que vous nous donniez, à mes conseillers et à moi-même, le temps de l’étudier et d’y apporter les modifications que nous jugerons nécessaires et que nous ne manquerons pas de vous soumettre. Étant donné la fin de notre discussion et vos propositions intéressantes – elle adressa un regard à Jésabelle –, j’ai bon espoir que nous trouvions un terrain d’entente. Si cela vous sied, nous vous ferons parvenir nos premières propositions dès demain. Le voyage a été long et éprouvant : afin que nos futurs échanges soient probants du début à la fin, je pense qu’il est essentiel que nous prenions tous du repos. Par chez nous, nous avons coutume de dire que la nuit porte conseil. » acheva-t-elle, se fendant d’une révérence polie.



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