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 | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas |

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Zeryel
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Zeryel
Jeu 25 Mai 2023, 16:20

narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 8 O8bs
Les Portes V - L'arrivée à Narfas
Lorcán, dans le rôle d'Ivanhoë




Rôle - Ivanhoë Emmog:

Un petit peu 🔞


Tel un artiste perfectionniste, Primaël resculptait chaque relief, en gommait les défauts pour éviter à l'œuvre de s'écrouler. Ivanhoë pouvait voir les rouages de ses méninges s'accélérer, huilés par leur ferveur commune. Là où d'autres se seraient récriés sur la folie de son plan, lui étudiait sérieusement comment améliorer leurs chances de réussite. Il avait perdu le compte des nuits blanches passées à planifier leur rébellion entre les draps humides entortillés autour de leurs jambes, à évoquer la frustration de projets avortés ou à célébrer leurs succès avec la frénésie qui s'imposait. Il n'y avait rien que l'assassin aimât plus que lorsque Primaël était frappé par une idée et lui en soufflait les détails dans l'oreille sans ralentir ses coups de reins. Ses coups de génie l'excitaient autant que l'habileté de ses doigts et quand les deux s'entremêlaient, il atteignait une telle félicité que la réalité se fondait dans l'azur de ses yeux. Le joueur était son charmeur de serpent, celui qui l'aidait à mieux percevoir où et quand frapper dans sa chorégraphie de mort. C'était ce qui lui avait plu dès qu'il l'avait rencontré, ce pour quoi il l'avait désiré ensuite, et qui actuellement aiguisait l'envie de le sentir contre lui et en lui.

Une petite moue abaissa un coin de sa bouche dans un petit tic nerveux, comme chaque fois qu'un souvenir déplaisant émergeait de sa mémoire. « Je m'y connais en hommes déviants. J'ai rencontré des hommes comme des femmes dont les perversions rivalisent avec celles qu'on prête à Gaspard. Ce serait un jeu d'enfant pour moi de l'attirer, je sais ce qui excite ces hommes. » Il avait des années d'expertise pour repérer chez chacun sa faiblesse et celle de Gaspard nourrissait trop de rumeurs pour qu'un fond de vérité ne s'y cache pas. Il avait vu les expressions troublées des jeunes garçons après avoir passé les fameuses épreuves les destinant à entrer dans l'âge de raison. Il ne voulait pas se frotter au Prêtre, mais s'il le fallait, Ivanhoë se sacrifierait pour la cause. Y songer suffisait à le faire frissonner de répulsion et il laissa les caresses de Primaël refouler ces perspectives peu ragoûtantes jusqu'à ce que des frissons d'une autre nature lève la chair de poule sur sa nuque.

« Un coupable ? Ça me plaît. Qui ? » À son tour, il se perdit en réflexions. Qui pouvait porter le chapeau pour le meurtre de Wesphaline ? Qui parmi les nobles pouvait la vouloir morte ? Une femme qui jalouserait sa position ? Une femme amoureuse du roi ? Ou quelqu'un qu'elle aurait froissé ? Une liaison qui tournerait mal ? L'assaut des lèvres de son amant émoussait sa faculté à réfléchir et il s'amusa de comment, là encore, il réussissait à retourner sa stratégie initiale contre lui. Ce devait être si inné qu'il le faisait par pur instinct. Le roux ne lui en tenait pas rigueur. Perdre dans ces conditions était amplement acceptable quand le gagnant finissait entre ses cuisses.

« Un enfant, oui, pour l'instant. » Il n'avait pas de scrupules à ce qu'Anthonius rejoigne les autres fantômes à son actif mais Primaël voyait peut-être la chose autrement. Il fronça les sourcils. « Il est à peine plus jeune que nous quand nous avons commencé tout ça, il faut soit le tuer, soit le garder à l'oeil et faire en sorte qu'il ne puisse jamais se retourner contre nous. Nous sommes bien placés pour connaître le danger d'un adolescent pétri de vengeance. Et il y a ses deux frères. Ils finiront par revenir. Sauf s'ils ne reviennent jamais. » Envoyer quelqu'un les tuer ? Qui ? Ivanhoë ne connaissait pas d'autres assassins, pour la bonne raison que c'était une profession pudique qui s'exécutait dans la discrétion et l'anonymat. Une sorte de politesse tacite les incitait à ne jamais l'évoquer s'ils rencontraient un homologue par hasard.

« Mmh. Adolphe ? » Eclaboussé par la renommée de sa mère, son identité n'était guère méconnue. Chacun se demandait s'il emprunterait les voies de sa mère avec le même brio maintenant qu'il affichait ouvertement sa volonté de rejoindre l'armée. « Il est à l'âge où le séduire sera facile. Il suffit parfois d'un regard pour embraser leurs hormones. Il faut en profiter avant qu'il ne perde sa virilité. Je pourrais tenter une approche à la soirée. Si je l'entraîne dans une chambre, on ne pourra pas m'accuser de la mort de Wesphaline. Mais il faudrait d'abord nous renseigner sur lui, sur ce qu'il fait de son temps libre, avec qui il le passe. On doit pouvoir le manipuler, et à travers lui, manipuler sa mère. » Conclut-il d'une voix qui s'effilait en un murmure, la colonne de sa gorge étendue pour donner libre accès à la progression des lèvres de son amant. Son souffle se suspendit et le futur soldat et sa mère se volatilisèrent de ses pensées, remplacés par une intrusion plus bas appelant toute son attention. De ses épaules, ses mains voyagèrent jusqu'à sa nuque qu'elles crochetèrent avant de se cranter entre ses mèches bleutées. « Et Lieugro ? Ne feraient-ils pas un coupable idéal ? Ce sont des étrangers, personne ne se rangera de leur côté s'ils venaient à être accusés. Après tout, si la Reine meurt, ça laisse une place libre pour un remariage entre les deux nations. Garance a pris la régence mais n'a pas de bague au doigt, il me semble. La mort de Wesphaline leur profiterait diplomatiquement, ce serait même trop beau. Non seulement ils obtiendraient du pouvoir ici, mais ça leur assurerait un allié certain pour récupérer Lieugro par la suite. Ça les arrangerait tellement que ça en serait suspicieux. Il suffit de glisser quelques indices les incriminant à la soirée, puis de murmurer dans les bonnes oreilles. »

Tout en parlant, ses mains descendirent pour s'affairer à défaire le lacet refermant le pantalon du bleu et parvenir ainsi à s'infiltrer sous sa chemise. Il aurait pu redessiner les yeux fermés les détails de son anatomie qu'il ne se lassait jamais de parcourir. « Ce sera une mort propre, sans douleur. Je ne veux pas que ça ait l'air d'un crime passionnel si Lieugro en est le commanditaire présumé. Il faut que ce soit froid et impersonnel, elle n'aura pas à souffrir inutilement. Je vais te montrer. Tu m'as appris à jouer aux échecs et à tes autres jeux, je peux bien t'inviter dans mon monde à présent. » Impatiemment, Ivanhoë fit passer le vêtement par dessus la tête du bleu et se pencha pour retracer la ligne osseuse de ses clavicules du bout de sa langue, momentanément distrait par la plastique de son élève. Il remonta jusqu'à sa mâchoire qu'il mordilla avec un sourire avant de prendre ses lèvres. « Tu m'excuseras, je suis un professeur qui fait tout à l'envers. Je récompense avant de donner une leçon, ça a un côté motivant, qu'est-ce que tu en penses ? » Murmura-t-il contre lui d'un ton taquin. « Donne moi tes mains. » Il prit son index et son majeur et les guida jusqu'à deux endroits précis sur son cou, de chaque côté, levant le menton pour lui faciliter l'accès. « Ici. Tu appuies. En quelques secondes, elle perdra connaissance. Maintiens la pression et elle meurt. » Sans une goutte de sang ni de sueur, son Altesse rendrait son dernier souffle avec un manque insultant d'efforts.

Il baissa les yeux pour verrouiller son regard dans le sien. Jusqu'à quel point Primaël le rejoindrait-il dans son obscurité ? Y avait-il une limite qu'il ne pouvait pas franchir ? Pouvait-il tuer pour lui ? Pouvait-il le tuer lui ? Il n'avait jamais su lire dans son jeu, alors comment savoir ? Comment pouvait-il lui faire confiance dans ces conditions ? Le risque était présent à chaque étape, à chaque instant et l'assassin ne baissait jamais sa garde. Même lorsqu'il était nu, il ne l'était pas réellement. Ses bagues dissimulaient des poudres mortelles et il y avait toujours ses pinces dans les cheveux, aussi aiguisées que des poignards. Habitué dès l'enfance à marcher sur un fil au dessus du vide, il avait pris en amitié son appel mortel et s'était entiché de cette sensation d'inquiétude qui ne dormait jamais. Doucement, il écarta ses doigts de ses points vulnérables. À l'aveugle, il poussa le plateau d'échecs qui chuta à terre avec fracas. Il s'installa sur la place libérée et sa tunique rejoignit bientôt celle de Primaël au sol. Il referma ses jambes sur ses hanches et se pressa contre lui, libérant juste assez d'espace pour effleurer son entrejambe. « Bien sûr, il y a toujours la méthode traditionnelle. » Son pouce remonta paresseusement la ligne de poils sur son abdomen, serpenta jusqu'au creux sous sa pomme d'Adam. Il appuya, juste assez pour que ce soit inconfortable mais pas que ce soit douloureux. « Avec suffisamment de pression, on brise facilement la trachée. Je préfère ça à étrangler. Etrangler, c'est déjà trop personnel, il faut regarder longtemps sa victime dans les yeux avant qu'elle ne s'éteigne. » Il avait joint le geste à la parole, ses doigts en collier autour du cou de Primaël, ses yeux rivés aux siens. Plus bas, les mouvements de son poignet s'étaient intensifiés et il sourit malicieusement. « Ce serait comme ça que je voudrais te tuer. » Lui apprit-il. « Tu serais allongé. » Il descendit de la table et le poussa, l'invitant à s'étendre sur la fraîcheur du sol. Les jambes positionnées de chaque côté pour l'encadrer, il descendit sur lui lentement et accentua la pression autour de sa gorge dès qu'il sentit son bassin amorcer le premier tressaillement. Il attendit son immobilité pour effectuer quelques va-et-vient expérimentaux, sa prise sur son cou s'amenuisant avant de se resserrer sans prévenir. « Un peu comme ça. » Des accents rauques avaient remplacé sa voix habituellement suave, comme pour trahir sa difficulté à contrôler ses mouvements plutôt qu'à se laisser aller à un rythme moins travaillé. « Je pourrais aussi m'occuper d'elle comme ça finalement. Tuer sa Majesté en même temps que je la baise. C'est symbolique, j'aime beaucoup. Et ça signifie que tu es actuellement traité comme une Reine. Pas mal, non ? »

Message II | 1771 mots


narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 8 U0au
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Jil
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Jil
Jeu 25 Mai 2023, 19:58


Discuter avec Placide était la distraction parfaite pour oublier l’impertinence d’Adolphe et de son maitre. D’entre tous, c’était probablement le plus versé en étiquette et en bienséance, et il devait comprendre l’agacement qu’éprouvait le prince. Franc, il entama la discussion sans détour. Même si Anthonius n’était destiné à gouverner un jour Narfas, il était indéniable qu’une entente cordiale entre les deux figures royales ne pouvait qu’entrainer une collaboration forte entre les deux pays. Elle lui sourit en retour ; il était plutôt joli garçon, il avait des traits un peu plus légers que les garçons de Narfas, et une peau blanche qui attirait l’œil. À une autre époque, peut-être qu’on leur aurait demandé d’arranger un mariage plutôt qu’une camaraderie cordiale. Elle se demandait s’il l’aurait abordé d’une autre manière si elle était venue les accueillir en robe. Probablement, ne serait-ce que pour se conformer aux usages de la cour.

— « Avec plaisir, Prince Placide. J’ai bon espoir que vous retrouverez un jour votre souveraineté, et ne le prenez pas de la mauvaise manière, si je vous dis que, royaume ou pas, je serais ravi de vous compter parmi mes amis. Malgré tout, cette infortune vous a amené sur le chemin qui nous a permis de nous rencontrer : voyez-y bon augure, l’avenir nous réserve certainement de grandes choses. »

Les questions qui suivirent la prirent au dépourvu. Est-ce que les princes pouvaient se permettre d’afficher si franchement leurs doutes et hésitations ? Sa mère ne laissait jamais transparaitre la moindre éraflure dans son masque royal, dès lors qu’il y avait à portée d’oreille autre chose que sa fille ou un miroir. Bien entendu, Anthonius nageait également dans l’incertitude quant à… et bien, tout. La politique, le rapport de sa famille à la religion, l’intérêt de ladite religion, qui remplissait étrangement beaucoup de critères du culte ; l’avenir, la dangerosité d’abriter des réfugiés d’un royaume puissant tombé sous le joug d’un tyran belliqueux. Mais il n’aurait jamais pris le risque d’exposer ses interrogations si franchement à Placide, et certainement pas avant qu’ils n’aient eu le temps de faire plus ample connaissance. Malgré ses paroles encourageantes, le prince Narfien se réservait le droit d’envoyer paitre son homologue de Lieugro si celui-ci s’avérait peu digne de confiance, ou malveillant. Cela également, il ne pouvait pas le lui dire directement, pas selon tous les codes et usages de la diplomatie tels qu’il les avait appris. Peut-être que c’était un test. Une façon de voir comment il réagirait à ce genre de confidences. Dans le doute, Anthonius décida de trouver un juste milieu, en mesurant ses paroles.

— « Je passe beaucoup de temps à m’instruire, et à m’entrainer. Mère dit que c’est à mon âge qu’il est important de s’intéresser à beaucoup de champs d’étude, car il est plus simple pour les jeunes gens d’apprendre des choses diverses. Quant à mon temps libre, il est habituellement dédié aux sorties dans les jardins que nous nous apprêtons à visiter. J’ai quelques occupations dont nous aurons loisir de discuter à l’avenir, mais j’ai peur de vous ennuyer si je vous en parlais aujourd’hui. »

Comme désassembler le mobilier du château, par exemple.

— « J’ai la chance de ne pas être dans une situation aussi inconfortable que la vôtre. Même lorsque j’atteindrais l’âge adulte, je ne monterai pas sur le trône : ce sera à l’un de mes frères ainés d’endosser cette tâche. À moins d’une tragédie, je crains que nous ne soyons pas promis au même avenir. En toute franchise, je ne sais pas si je dois vous envier ou pas. C’est une chance et un fardeau. Il y a des jours où j’aimerai ne pas avoir à enfiler de tenue protocolaire étouffante, où je souhaiterai ne pas me soucier de froisser la fierté d’un duc de campagne. Et il y a des matins où je me réveille dans des draps propres, dans une chambre qui n’appartient qu’à moi, avec un déjeuner chaud qui m’attends ; et alors je ne voudrais laisser ma place pour rien au monde. »

Souvent, elle songeait à ses aventuriers dans les livres qui ornait les bibliothèques du château, ces personnes qui n’avait pas de sang royal, de richesses illimitées et ou de domaine sur lequel régner, et qui se lançaient à la conquête de l’horizon sans se soucier du qu’en dira-t-on. Elle enviait cette liberté, cette vie simple, loin des gens. Placide lui asséna une autre question qui méritait à elle seule l’en-tête d’un essai philosophie en plusieurs volumes. Anthonius réfléchit un long moment tandis que chacun donnait son avis. Adolphe avait la vision étriquée qu’on attendait d’un soldat – s’il suffisait d’une armée pour gouverner un royaume, alors pourquoi Judas avait-il réussi à s’emparer du pouvoir sans sa propre milice ? Quant à Alembert et Rosette, ils étaient résolument optimistes. « Juste », « responsable », « empathique ». C’est le genre de roi que l’on aime découvrir dans les livres d’histoire ; le roi sur son trône qui comprends les motivations du fermier dans la boue ; le roi dans son château qui partage la peine du chasseur dans sa cabane. Pas le genre de roi qu’était son père.

— « Je pense qu’un roi n’est pas l’égal d’un homme ; je pense qu’un roi doit apprendre à ne pas voir ses sujets pour les personnes qu’ils sont, mais comme les pièces du puzzle qu’est son royaume. Et un puzzle ne prend de sens que lorsque ses pièces sont à la place qui leur est destinée. En somme, je pense qu’un roi doit savoir être sourd aux revendications de l’individu pour mieux entendre les besoins du collectif, quitte à ne pas être aimé de tous. »

Elle pinça les lèvres un instant avant de continuer :

— « À quoi bon disposer de tant de pouvoir si ce n’est pas pour s’en servir pour le bien du plus grand nombre ? C’est un concept que les individus qui constituent notre pays ne peuvent comprendre. Ce n’est pas une question d’égo, mais une question de survie. Pour moi, un bon roi ne peut pas être sympathique. »

Sous les regards posés sur elle, elle rougit légèrement avant de conclure :

— « Enfin, ce n’est que mon avis. »
Résumé et mots :


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Ven 26 Mai 2023, 14:04

narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 8 Lisa-b10
Image : 2ha - Mo Ran to the Underworld by Lisa Buijteweg
Les Portes : L'arrivée à Narfas
Hikoutei - King Gnu

Rôle - Balthazar De Narfas:


À l'instar des réfugiés, mon attention se riva vers Jésabelle dès que le son de sa voix se glissa au creux de mes oreilles. Juché sur mon trône, mes yeux vifs semblaient la dévorer comme un rapace, embrasés par les faisceaux de lumière qui se déversaient à l'intérieur de la pièce. Néanmoins, pas une seule once d'hostilité ou d'agacement n'étreignait en cet instant mon cœur, malgré l'éclat ardent qui illuminait mes rétines. Bien que ce ne fût pas à elle que j'avais cédé la parole, j'étais, en réalité, plutôt curieux d'entendre l'opinion de la Grande Prêtresse sur la principale controverse qui enrayait les discussions, mais surtout, je désirais connaître sa position par rapport à son homologue, dont le discours saturé de fanatisme religieux avait failli compromettre notre espoir d'unir le sang de Narfas à celui de nos voisins du nord. Jusqu'à quel point l'homme d'Église s'était-il écarté des directives qu'elle lui avait assurément transmis avant le début de la réunion? Sans doute beaucoup pour justifier une intervention de sa part, elle qui préférait toujours agir dans l'ombre. S'il était vrai que rétablir le niveau démographique du pays à un point d'équilibre devait conditionner nos exigences, ce fait ne devait pas pour autant éclipser le point essentiel autour duquel nos desseins gravitaient concrètement : la coopération. Il ne servait à rien d'essayer à tout prix de forcer la main aux représentants de Lieugro. La fin justifiait peut-être les moyens, mais il était plus raisonnable d'appliquer cette idéologie seulement lorsqu'il n'y avait aucune autre alternative – ce qui n'était pas le cas en l'espèce. Hormis les semenciers, il existait plusieurs possibilités sur lesquelles nous pouvions nous retrancher pour faciliter la transition vers le scénario tant escompté : un détour qui s'avérait parfois nécessaire d'emprunter au lieu de s'embourber sur une voie plus difficile à traverser. Les ressources que nous avions initialement prévu d'allouer pour la prestation de travail des semenciers pouvaient aisément être réinvesties ailleurs, auprès d'une clientèle plus disposée à accepter leurs services que les réfugiés, comme les filles de noble qui vivaient au sein de la Capitale. À vrai dire, les méthodes ne m'importaient pas autant que les résultats, tant et aussi longtemps que l'accord officialiserait la formation d'unions fertiles afin d'accroître la population de femmes.

« Nous vous écoutons. » adressai-je à Jésabelle pour autoriser sa prise de parole. Des mariages arrangés. C'était le choix le plus logique à suggérer après les vagues de protestations que le premier avait généré. À Narfas, s'accoupler avec un semencier était une pratique courante, voire prestigieuse pour les femmes qui avaient les moyens de se payer les services des hommes les plus distingués de la profession, comme Gao D'Eésnep. En échange du pouvoir, elles acceptaient volontiers de céder leur ventre à la cause que promouvait la Religion, à tort ou à raison. Si la plupart se complaisait à assoir leur autorité sur des hommes soumis à leurs commandements, certaines demeuraient suffisamment conscientes des perversions que le système tolérait au profit des intérêts nationaux, notamment sur leur autonomie dont l'obtention était conditionnelle au nombre de filles qu'elles faisaient naître : un prix considérable à payer en tenant compte du danger inhérent à forcer des grossesses répétées et qui ne cessait de s'accentuer avec l'âge – la mort. Or, même s'il m'était possible de repérer les failles à travers les fondations de notre régime, je n'y étais pas opposé, pas seulement parce que mon pouvoir était illusoire, mais surtout parce que j'étais dévoué aux préceptes religieux qui guidaient notre nation. Évidemment, les mœurs de Narfas étaient loin d'être universelles et les réactions virulentes qui avaient secoué les discussions ne faisait que nous le rappeler. Par chance, la proposition de Jésabelle était parvenue à rallier l'approbation de la régente et du Chef des armées, démontrant que le pont ne s'était pas complètement effondré sur lui-même, mais les prochains jours se révéleraient d'autant plus décisifs dans le maintien d'une entente cordiale, fragilisée par une mise en bouche amère et menaçante.

Lentement, mon regard passa du faciès de la blonde à celui de Garance, que j'écoutai sans l'interrompre. Hochant de la tête, je pris la parole dès qu'elle eût terminé afin de conclure sur ma propre décision. « Votre requête est convenable. Vous avez mon approbation. » tranchai-je posément en croisant les doigts. « À la fin de la présente réunion, un scribe de la cour vous transmettra une copie de l'acte officiel que vous serez libre de modifier à votre guise. Toutes les clauses amendées feront l'objet d'une évaluation de notre part. » Je jetai une œillade en direction de Gaspard avant de reporter mon attention sur la représentante de Lieugro. « Évidemment, l'accord n'aura pas force de loi tant que nous n'y aurons pas apposé nos signatures respectives. Il sera également révisé en fonction des nouvelles modalités qui auront préalablement été approuvées par toutes les parties présentes. » C'était la moindre des choses que je pouvais leur accorder, d'autant plus qu'il était peu probable que le traité conserve sa forme initiale. « Votre délai me parait raisonnable. Il sera en effet plus aisé de discuter avec l'esprit reposé. En prenant un pas de recul, nos futurs échanges ne pourront qu'en devenir plus riches et prometteurs. Prenez le temps qu'il faut pour bien vous reposer. » Observant une à une les personnes réunies dans la salle, j'ajoutai : « Si personne n'a d'intervention supplémentaire à faire, je mettrai fin à cette première séance de discussions. »

✠ 907 mots

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Seiji Nao
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Seiji Nao
Ven 26 Mai 2023, 15:01

narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 8 Wpw2
Image : Artiste inconnu
Les Portes : L'arrivée à Narfas

Seiji dans le rôle de Wesphaline De Narfas:


Un verre d’eau à la main, Wesphaline ne perdait pas une miette de la conversation. Ses prunelles passaient mollement des lèvres de l’Ecclésiastique _ qui lui arrachaient un frisson _ à celles de Garance _ desquelles elle s’attendait à tout moment à voir surgir une langue bifide. Le coq et la vipère dans toute leur splendeur. Retenant un soupir, elle gardait précieusement ses pensées à l’abri. Il y avait bien plus en jeu ici que la bataille d’ego dans laquelle ils s’écharpaient. Fidèle à ses habitudes, Balthazar ne levait pas le ton, et s’enfonçait aussi profondément dans son siège qu’un cochon dans la boue. Ne manquait au tableau qu’une bedaine grasse et rose, qui ne manquerait pas d’apparaître dans ses vieux jours. Seule Jésabelle jetait sur cette basse-cour de dignitaires une lueur de raison. Hochant la tête pour marquer son approbation, elle demeura plongée dans le mutisme, étudiant les petites réactions de chacun avec la patience d’une mante-religieuse.

Le besoin de repos invoqué par la jeune femme la laissa de marbre. Malgré la pénibilité des dernières semaines, elle ne nourrissait aucun doute quant à sa clarté d’esprit. Derrière son joli minois, elle apercevait presque ses méninges s’entrechoquer. Une mécanique bien huilée dont elle se faisait un devoir de trouver les failles.

Lorsque son mari donna son approbation pour la négociation des accords, un flot d’insultes se heurta à la barrière de ses lèvres. Comment pouvait-il accepter si aisément les protestations de la délégation ? Lui qui se trouvait jusque-là en position de force prenait à présent le rôle du tapis sur lequel on s’essuyait les pieds en entrant. Maudissant sa cervelle de mollusque, elle porta son verre à sa bouche.

« Si vous permettez, j’aurais quelques mots à dire. »

Son visage s’orna d’un sourire que la politesse et la froideur étiraient en proportions égales.

« Je crains que vous n’oubliiez votre position, Garance. »

Marquant une pause, elle avala une première gorgée. La fraîcheur de l’eau dans sa gorge tempéra son déplaisir. Sans paraître porter la moindre attention à ce qu’elle venait de dire, elle but lentement, et croisa une jambe au-dessus de l’autre, plissant les pans de sa jupe.

« Notre proposition vous semble peut-être excessive, mais au nom de quoi risquerions-nous la sécurité de notre royaume ? »

La voix aussi tranquille que si elle lui avait demandé de lui passer le sel, elle posa les mains sur son genou, et poursuivit son explication sur un ton qui, malgré la violence de ses propos, ne possédait pas une once de méchanceté.

« Le fait que vous soyez réfugiés ici fait de Narfas une cible idéale pour Uobmab. Une menace dont nous n’avions pas besoin. Sans compter que vous avez enlevé la princesse. »

Si elle approuvait secrètement la manœuvre, la présence de Zébella dans le convoi représentait à la fois une chance pour les réfugiés et une malédiction. Tout dépendrait de l’habileté avec laquelle ils comptaient l’utiliser. Se penchant en avant comme pour une confidence, elle plongea son regard de glace dans celui de la sœur du défunt.

« Qu’est-ce qui nous empêcherait de vous livrer à Judas et de lui ramener sa fille pour sceller une alliance avec Uobmab ? »

Un instant, Wesphaline laissa la question en suspens, donnant l’occasion à tous les individus présents de soulever soigneusement le pour et le contre. Sans même un regard pour son mari _ il n’oserait pas lui intimer le silence _, elle s’empara d’une petite boîte. Le visage serein, elle se redressa, et tendit à Garance l’une des friandises que contenait le coffret.

« Par chance, nous croyons à la solidarité entre les peuples, et au respect des promesses d’autrefois. Cependant, vous devez comprendre qu’en recueillant les vôtres, nous prenons un risque important. Nous avons certes les moyens de résister à Uobmab, mais si la situation menait à une guerre, nous aurions irrémédiablement des pertes. »

Ce n’était pas la charité ou l’amour de son prochain qui incitait la violette à défendre les siens ; leur docilité et leur discipline allait de pair avec la conviction que l’Etat les mettait à l’abri.

« Et il est exclu que je mette mon peuple en danger pour vos beaux yeux. »

L’idée de se lancer dans un bras de fer international avec Judas, sans certitude du vainqueur, éveillait pourtant en elle une certaine excitation, un frémissement intellectuel que peu d’affaires animaient de la sorte. Fort heureusement, la raison l’emportait chez elle sur ses inclinaisons personnelles ; elle croyait fermement qu’il en serait ainsi jusqu’à sa mort. Appuyant le discours de sa mauviette de mari, ses traits se détendirent quelque peu.

« Toutefois, comme l’a dit Sa Majesté, nous sommes enclins à discuter d’un compromis. Je ne suis pas femme à profiter de la faiblesse des autres, mais en tant que Reine, je dois placer les intérêts de ma nation avant tout. »

Balayant l’air d’un geste de la main, comme pour en chasser les fantômes malveillants qui y dormaient, elle finit par attraper les mains de Garance, visiblement lassée, et par les serrer doucement.

« Laissons de côté les manigances et les insinuations de bas étage. Nous ne sommes pas là pour vous réduire en esclavage, et vous n’êtes pas venus ici par hasard. Parlons-nous sans détour, et essayons de parvenir à un accord qui convienne à chacun. C’est ainsi que nous nous montrerons dignes de la confiance que nous accordent les nôtres. »

La diplomatie exigeait de savoir souffler le chaud et le froid, de sorte que l’adversaire ne sache jamais sur quel pied danser. En l’occurrence, si l’on exceptait les devins particulièrement chanceux, il était difficile de savoir ce que pensait réellement la souveraine de toute l’affaire. Relâchant son étreinte, elle se retourna, inclinant légèrement le buste devant Balthazar.

« La décision de mon époux est la mienne. Nous vous fournirons le document et vous laisserons le soin d’y réfléchir. Profitez donc de la soirée pour vous reposer et vous détendre. Après un périple si éprouvant, c’est le moins que vous méritiez. »

Lorsqu’on avait subi souffrance et privations, la générosité d’autrui devenait une aubaine à laquelle on n’osait croire, et face à laquelle la reconnaissance grandissait à vue d’œil. Et, bien souvent, les malheureux brûlaient de rendre la pareille à leurs bienfaiteurs. La Reine savait que dans ces circonstances, la bonté de son royaume représentait sa plus grande arme.

« Pour le reste… Ne poussez pas trop votre chance. »

Murmure si léger qu’on pouvait raisonnablement douter qu’il eût été prononcé, l’avertissement mourut dans un sourire chaleureux. S’emparant de la main de son époux, elle joua de l’index contre sa paume, regrettant qu’il ne fût pas un couteau.


1 122 mots

PS:

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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
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Adriæn Kælaria
Sam 27 Mai 2023, 12:10

narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 8 Zwbn
Image par Kelogsloops
Les Portes - Chapitre V - L'arrivée à Narfas



Rôle:

Lambert posa les yeux sur Gaspard mais ne répondit pas. Sa réponse aurait pu leur porter préjudice. Déjà parce qu’il aurait probablement ponctué sa tirade de noms d’oiseaux que la volière de Rosette n’avait jamais comportés, et ensuite parce qu’il ne désirait pas revenir sur les circonstances exactes du décès de Montarville. Son ami avait accueilli les enfants de Judas dans le cadre d’un échange entre les deux Royaumes. Ses propres descendants auraient probablement été envoyés à Uobmab ensuite, pour parfaire le lien. L’objectif, qui n’avait pas été affiché mais qui était derrière la manœuvre, était de tisser des relations qui auraient pu conduire Uobmab à revoir sa politique expansionniste. Il avait toujours eu des réserves quant à cette stratégie mais, jusqu’ici, les politiques à l’encontre de Judas avaient surtout été des tentatives militaires. Celles-ci avaient platement échoué. Quant aux autres, celles qui visaient à discuter, elles se terminaient toujours par la soumission de l’un à l’autre. Discuter avec Judas était complexe car il ne s’embêtait pas des convenances et n’était pas de ceux que les compliments flattaient. Montarville avait cru bon d’essayer quelque chose de nouveau, par l’intermédiaire des enfants royaux et du partage culturel. Lambert haïssait Judas mais il avait toujours pensé que le Souverain d’Uobmab ressentait pour le Royaume de son homologue – ou son homologue lui-même – des émotions favorables. Jusqu’ici, il n’avait jamais cherché à envahir Lieugro et y venait parfois en vacances. Il avait commencé à s’y rendre dans sa jeunesse et avait continué alors même qu’il marchait sur d’autres contrées comme un enfant sur un château de cartes. Depuis, le conseiller ne cessait de se questionner sur les raisons qui avaient poussé le tyran à tuer Montarville. Le viol de sa fille n’y était peut-être pas pour rien. Néanmoins, il n’avait même pas gardé les terres ensanglantées pour lui. Il les avait léguées à ses enfants comme si elles ne l’intéressaient pas. Lambert détestait penser à Judas car il avait l’impression de lui porter plus de crédit qu’il n’en méritait en réalité. Les racontars sur ce dernier en faisaient un monstre, un être inhumain et puissant, à la limite d’un Dieu vengeur. Le blond avait pourtant conscience qu'aussi terrible qu’il pût être, Judas n’en demeurait pas moins un homme, faillible comme tous les hommes. Là encore, il s’agaçait en songeant que l’intéressé était lui-même au courant. Il aurait été plus facile de traiter avec un fou ou un égocentrique. Il était d’ailleurs plus facile de traiter avec des manipulateurs. Et, justement, la salle dans laquelle il se trouvait actuellement puait les manipulations et les faux-semblants. Lui-même les utilisait ; tout le monde ici le faisait, ce qui rendait les manœuvres un tantinet grotesques. Ainsi, s'il aurait pu insister sur le fait que Montarville avait tenté une approche plus douce que d’autres, en invitant les enfants de Judas, en acceptant de les héberger, il y aurait eu bien trop d’échos avec la situation qui se tramait actuellement. Rien ne garantissait à Narfas qu’ils ne se fussent pas vendus au Souverain d’Uobmab et ne fussent pas envoyer par ce dernier pour tester une nouvelle approche stratégique. Si Judas avait pu récupérer le Royaume de Montarville de l’intérieur, rien ne garantissait qu’il ne recommencerait pas, lui-même ou en utilisant des tiers.

Le regard de Lambert s’arrêta une nouvelle fois sur Jesabelle lorsqu’elle prit la parole. Narfas avait des failles et les espions de l’époque s’étaient montrés efficaces. Avec ce qu’il savait, il était plus ou moins sûr de deux choses : la première c’est que la sœur de la Reine avait pactisé avec l’ennemi. Celle-ci entrainait une supposition, celle que Narfas survivait actuellement grâce à une forme d’accord tacite qui avait eu lieu entre Luce d’Uobmab et Jesabelle de Narfas. Judas devait en avoir conscience. Qu’en pensait-il ? Surtout, si un tel accord existait, continuerait-il à le respecter ? La deuxième chose que Lambert savait, c’est que Wesphaline n’avait pas la fidélité comme principe. Ce flot d’informations entrainait des questionnements. Devait-il en parler à Garance ? Devait-il demander à voir Jesabelle et Wesphaline en privé ? Comment pouvait-il les utiliser sans provoquer le chaos ? Il ne savait malheureusement rien ni sur Gaspard ni sur Balthazar. Néanmoins, il était convaincu qu’un squelette devait se cacher dans leur placard, comme dans celui de tout le monde. Peut-être pourrait-il demander à Childéric de se renseigner ? Lénora, sous son commandement, pourrait peut-être glaner quelques informations auprès des domestiques ou de la population. Lambert regrettait de ne pas s’être assez préparé. Chaque Royaume avait ses spécificités et la Royauté ne faisait jamais l’unanimité. L’opposition, si elle existait, pourrait être un pilier à soulever le moment venu si les choses devaient mal se dérouler. Il voulait croire à une alliance et savait que dans l’adversité, tout était possible ; après tout, il se retrouvait à apprécier Childéric alors qu’il avait toujours ressenti du malaise à son égard. Cependant, la situation de Narfas n’était pas suffisamment semblable à la leur pour qu’une cohésion de fait s’installât, une cohésion sans concessions. Si Judas attaquait, alors les discussions qu’ils étaient en train d’avoir ne vaudraient plus rien. Seule l’action compterait.

« Je pense, en effet, qu’il y a des chances à ne pas trop pousser. » répondit-il au murmure de Wesphaline, avec un ton égal. Son discours l’avait étonné, notamment lorsqu'elle avait évoqué une potentielle alliance avec Judas ; il aurait d'ailleurs très bien pu lui retourner la pareille : rien ne lui garantissait qu'ils ne fussent pas envoyés ici par Judas lui-même après avoir trahi Montarville. Après tout, le fait que Zébella eût pu être capturée si facilement avait de quoi étonner venant d'une Uobmab. Il n'ajouta cependant rien, se contentant de regarder la Reine. Il ne l’avait pas connue ainsi. Cela dit, elle lui avait menti lors de leurs entrevues. S’il avait su qui elle était, il ne se serait jamais laissé aller ainsi. Il essaya de lutter contre les tourments que la vision de cette femme créait en lui. S’ils avaient été seuls, il aurait sans doute eu mille questions à lui poser. Pourtant, il doutait de réussir à en formuler une seule, même en privé. Il n’était pas certain de désirer en parler à qui que ce fût, même pas à la principale concernée. S’en servir telle une arme le desservirait aussi, lui et potentiellement l’ensemble des réfugiés. « Nous vous remercions de nous avoir écoutés. » conclut-il, bien plus fort. Il était temps de se retirer et de réfléchir. Surtout, il devait parler avec Garance de certaines choses qu’il avait remarquées. Jamais Déliséa, sa sœur et épouse de Montarville, ne se serait permis une telle intervention dans une discussion de cette importance. Or, malgré la conclusion se rangeant à l’avis final de Balthazar, il semblait à Lambert que la cohérence des discours n’était pas de mise. À moins qu’ils se fussent répartis les rôles avant, que Gaspard fût chargé de prêcher la folie, Jesabelle la raison, Wesphaline la terreur et Balthazar la clémence ? Le ton n’avait pas forcément été désagréable – Gaspard exclu – mais leurs mots trahissaient de grandes dissensions et des rapports de force étranges. Mais peut-être était-ce dû à la différence de culture ? Néanmoins, Lambert ne pouvait s’empêcher de penser que pour un Monarque suprême, Balthazar ne semblait pas si omnipotent que ça.

1125 mots



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Les Portes - Chapitre V - L'arrivée à Narfas



Rôle:

Gao avait songé plusieurs fois à la différence de traitement qu’ils avaient reçu des régentes de leur existence. Quentine s’était laissé charmer et, finalement, lui avait octroyé beaucoup de liberté. Usélianne, elle, s’était montrée bien plus stricte et agaçante avec Melchior. Honnêtement, il s’était toujours demandé comme les trois femmes – Pénélope, Quentine et Usélianne – avaient pu vivre ensemble sans tenter de s’entredéchirer. Probablement était-ce en partie dû à la présence de leurs parents. Maintenant qu’ils n’étaient plus que trois, les rapports avaient changé. Il n’avait jamais vraiment parlé avec son jumeau de leur disparition mais il se doutait que Melchior jouissait de la fin de ses chaînes ; tout comme lui. Voir son avis sur sa propre existence relayé au second plan ne devait être simple pour personne.

Si les bafouillements du brun lui avaient arraché un petit rire amusé, il hocha la tête sur la fin de la phrase du marchand. « Avait-elle seulement un raisonnement ? » fit-il remarquer, soudainement piqué d’un besoin inconnu de casser du sucre sur le dos d’Usélianne. Il lui semblait que cette conversation initiait un semblant de rapprochement entre son frère et lui. Peut-être. Le problème c’est qu’ils finissaient toujours par se disputer, à cause de leurs dissensions politiques. Il s’était déjà dit qu’il devrait peut-être faire un effort et faire semblant d’adhérer au discours de son autre mais il était peut-être trop égocentré pour ça. « Ah oui ? » souligna-t-il, lorsque le manque de confiance fut évoqué. Il ne savait pas comment se positionner vis-à-vis de cette déclaration. Se faisaient-ils confiance ? C’était difficile à dire. Il cachait des choses à son frère et son frère devait lui en cacher aussi. « Je vois. Mais je me dis… » Il laissa le suspens s’installer, avant de déclarer : « Peut-être que si j’éjaculais dans tes thés, ça leur donnerait un goût et des vertus insoupçonnés ? » Il rit. « Ne t’inquiète pas, je ne l’ai jamais fait. Je respecte ton art aussi. » Il avait jugé bon de le signaler, des fois que Melchior le prît trop aux mots et se questionnât sur de possibles précédents. Parfois, après leurs engueulades, il ne pouvait pas nier que la pensée lui avait déjà traversé l’esprit. Néanmoins, il avait bien d’autres choses à faire, dont des choses pour le moins illégales.

« Bien sûr que ça tient toujours. » Il ne changeait pas encore d’avis en cinq minutes, même si la présence des soldates à l'intérieur de leur domicile le poussait à se montrer plus prudent dans le choix de ses réactions et de ses mots. « Si tu veux bien, rejoignons-nous Chez Clithère. C’est officiellement un restaurant. » Gao sourit, puis murmura encore plus bas : « Officieusement c’est un lieu de rencontres pour homosexuels et de discussions diverses et variées sur des choses tout aussi variées. » Et peu licites. Il y avait rencontré plusieurs de ses jeunes poulains. « Il est en dehors de la Cour impériale, forcément. Ce n’est pas pour les nobles. » Il expliqua plusieurs points de détails sur comment y aller et l’heure de la rencontre, sans manquer de préciser qu’il avait des choses à faire avant de l’y retrouver. Quand tout fut parfaitement établi, il quitta le domicile, prétextant un rendez-vous avec une femme. Ses clientes avaient bon dos.




« Puisque je te dis que tu n’es pas prêt. Même une aveugle verrait que tu es aussi noble qu’un cochon. » Gao rit devant la mine de l’adolescent. « Mais j’fais des efforts et même que j’ai appris plein de vobaculaire ! » « Vocabulaire. » Il lui tapota doucement la tête. « Une prochaine fois. J’ai noté tes progrès mais tu n’es pas encore prêt. » Il avait du potentiel. « Et tu n’as pas l’âge requis aux yeux des nobles de Lieugro. » « Certaines femmes m’aiment bien ! » « Ne discute pas. Tout le monde ne devient pas Primaël en deux semaines. » Primaël était une sorte de légende dans le cercle de ses apprentis. Il était celui qui avait le mieux réussi, l’espoir de Gao au début de l’entreprise qu’il avait commencé à monter, la parfaite illustration du fait qu’un moins que rien pouvait se hisser à un niveau d’éducation semblable à celui des nobles dont il faisait lui-même partie. Les femmes l’adoraient et c’était tant mieux car chopper des gamins des rues et les former à atteindre les sommets coûtait moins cher que de convaincre des bien-nés et fortunés de travailler pour soi. Surtout, ça rapportait beaucoup ; d’argent, certes, mais en termes de satisfaction aussi. Il les sortait de leurs caniveaux.




Installé à une table dans le sous-sol enfumé de Chez Clithère, Gao attendait son frère. Près du comptoir, deux femmes s’enlaçaient chaudement. Bien sûr, il avait parlé au gérant de l’établissement, en lui faisant une parfaite description de Melchior afin qu’il le laissât descendre. Étrangement, lorsqu’il avait mentionné le nom du concerné, le tenancier n’avait pas demandé beaucoup de détails supplémentaires, alors qu’il le faisait toujours d’habitude. Ne venait pas qui voulait. Souvent, les discussions qui n’avaient rien à voir avec la séduction tournaient autour des affaires. La plupart était illégale et c’était peut-être un risque qu’il avait pris en invitant Melchior ici. Néanmoins, « la plupart » ne voulait pas dire « toutes ». De nombreuses réunions politiques et idéologiques s'y tenaient aussi. Elles l'avaient toujours fait fuir. En tant que semencier, avec la séduction au cœur de son métier, le fait qu’il connût cet endroit n’était pas si étonnant. C’était simplement la première fois qu’il ouvrait un tantinet cet aspect de sa vie à son jumeau. Il espérait ne pas le regretter ; sinon, il éjaculerait dans son thé.

928 mots
 


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Sam 27 Mai 2023, 19:50


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Les portes V - Négociation au sommet


Rôle :


L’Ecclésiastique manqua d’étouffer un rire lorsque la régente de Lieugro évoqua les prétendues sacrifices consenties par les femmes du convoi. Il se représentait aisément la souffrance indicible du mois passé dans le confort feutré de son carrosse à se plaindre - éventail à la main - de la chaleur accablante de cette contrée désertique. Quel affront que son royal fessier soutenu par moult coussins rembourrés lors de cette terrible épreuve dusse subir un tel supplice. Quelle indignité avait t’elle encore daigné accepter en exposant une partie de sa nudité en urinant debout au détour d’un rocher ou à l'ombre d'une falaise. Bien entendu, elle avait délibérément laissé derrière elle, là bas à Lieugro - dans ce pays en proie au chaos et à la désolation - le prénommé Alembert au physique ingrat et qui dénotait en tous points de sa mère. Quel crève cœur encore que Lambert d’Eruxul ait lui aussi délaissé sa fille Rosette en ces terres inhospitalières pour fuir au péril de sa vie. L’Homme de foi avait sans aucun doute dû apercevoir un mirage lorsqu’il s’était tenu derrière Balthazar sur le balcon du palais et qu’il avait distingué tous ces morveux qui descendaient de leur calèches avant de se diriger précipitamment vers l’une des dépendances du palais pour se goinfrer grassement aux frais du Royaume. Si le D'Epilut voulait bien accorder à sa vis-à-vis que son visage s’était agréablement soulagé de quelques kilos superflus dans ce périple, tout cela ne relevait aucunement de l’ordre du sacrifice. Le sacrifice, le vrai, résidait uniquement dans le don de soi et dans l’abnégation à une cause qui dépasse l’entendement de tout-un-chacun : celle du Créateur. Tous ces petits nobles pétris d’arrogance et de certitudes s’étaient empressés de prendre leur jambes à leur cou dés que le vent avait tourné en leur défaveur. Il n’y avait aucune résilience dans cette débâcle, cette fuite n’était ni plus ni moins qu’une déroute pure et simple. Il avait été porté à la connaissance de Gaspard qu’aucun d’entre eux n’avait jugé bon de rester en tout anonymat à Lieugro pour semer les graines de la dissidence et organiser l’insurrection contre le tyran D’Uobmab. A commencer par ce noble chevalier servant et stratège militaire émérite de Chef des Armées à qui l’on avait tant cerclé les bourses qu’il devait visiblement recevoir l’aval de sa maîtresse pour pisser à sa convenance.

Les discours solennels et autres amabilités hypocrites hautement prévisibles se succédèrent à tour de rôle dans la plus pure tradition de langue de bois de Narfas. C’était d’une banalité navrante et le Pontife se fit la réflexion que toute cette mascarade demeurait presque aussi stérile que l'incapacité de la Grande Prêtresse à engendrer des filles. Il était particulièrement cocasse que la sacro-sainte garante des écrits natalistes du Livre Sacré n’ait jamais engendré la moindre héritiere connue à ce jour. Il n’était guère de bon ton que la sœur du Roi soit incapable de donner vie à des foetus féminin viables alors même que son frère imposait une procréation effrénée aux femmes du royaume, dussent t’elles mourir en couche pour mettre au monde des filles.  Bien entendu, des rumeurs à la cour avaient fini par naître sur son compte. D’aucuns arguaient qu'elle préférait elle-même les noyer à la naissance de sorte qu'elles n'aient pas à subir le calvaire de grossesses répitives, d’autres lui prêtaient une dextérité sans précédent dans la manipulation d'aiguilles de tricot pour s'avorter lorsqu'elle avait la certitude du sexe de son enfant à naître. Le D’Epilut n’avait pas manqué l’échange de regards entre Garance et Jésabelle et l’étincelle d’envie qui y avait germé. L’idée que ces deux là s’envoient en l’air avec l’assistance de Childéric d’Ukok dés la nuit tombée n’était pas improbable.

Gaspard d’Epilut n’était pas un diplomate, c’était un homme de Dieu. Ils pouvaient tous discutailler, s’enorgueillir de faire valoir leur éloquence pour des peccadilles dans une guerre de tranchée verbale. Les puissants, eux, ne s’encombraient pas de diplomatie pour parvenir à leurs fins. Lorsque Judas d’Uobmab avait décapité Montarville de Lieugro avant de mettre à sac son royaume, sa diplomatie - forte de plusieurs milliers d’hommes - avait balayé les piteuses doléances de la cour de Lieugro. Les protestations vigoureuses de la famille royale de Lieugro étaient restées lettres mortes et n’avaient pas plus empêché Judas d’enlever la princesse Coline et de lui faire subir des sévices d’un autre Âge. La diplomatie des nobles de Lieugro revenait à mendier les miettes que le Tyran voudrait bien consentir à déposer dans leurs escarcelles.  En fin de compte, seule la force prévalait et la diplomatie incarnait le parent pauvre du militaire à la table des négociations.

Le pragmatisme du discours de Garance la détournait des réelles raisons de la perte de son royaume. A l’aune de Narfas jadis contre Luce d’Uobmab, ils avaient perdu parce que leurs pêchés étaient si innombrables et si profondément ancrés en cette terre souillée par le vice que Dieu lui-même avait décidé de les châtier et de les priver des fruits de sa Providence et ainsi les condamner à quarante jours d’exil dans le désert. Est-ce que Garance de Lieugro qui s’était sans doute efforcé de savonner la planche qui avait mené son frère à son tombeau avait t’elle seulement fait vœu de repentance pour ses pêchés ? Lieugro était tombé du fait du paganisme de son peuple là où le royaume de Narfas avait trouvé la rédemption dans la religion du Livre Sacré. Si le Prêtre avait naturellement enjoint Garance à accepter que les descendantes de Lieugro donnent vie aux enfants de Narfas, c’était d’abord pour que celles-ci expient les fautes de leurs aînés pour apporter la félicité sur leur royaume d’ici quelques années. Il ne s’agissait pas d’œuvrer pour Lieugro, il fallait observer la volonté du Très-Haut qui déciderait lui même de pourvoir à la prospérité de son peuple.

Naturellement, Gaspard se délecta de la fin de non-recevoir que Garance renvoya à la sollicitude et à la prévenance puérile de Jésabelle avant qu'il ne décide d'écouter religieusement le couple royal. Le prêtre éprouvait une fascination particulière pour Wesphaline de Narfas. Elle choisissait précautionneusement ses interventions et les distillait au compte goutte avec avarice. La répartie de la souveraine avait valeur d’exemplarité face à celle du mari malléable et conciliant qu’elle avait épousé. A n’en pas douter, il s’agissait bel et bien de la seule femme qui trouvait grâce à ses yeux. La « femme la plus puissante du royaume » n’était indubitablement pas une nymphomane aux ébats pansexuels assourdissants, la véritable détentrice de ce titre se plaisait à se dissimuler entre les lignes. L’Ecclésiastique jugea bon de ne pas rétorquer aux critiques gorgées d’émoi de la Blonde et de son Chef des Armées après s’être amusé à les avoir piqué au vif. Un sourire satisfait s’étira sur ses traits avant que le Pieux ne juge le moment propice pour tirer sa révérence de cette réunion de tartufes.

Rendu devant la salle du trône, un émissaire vint prestement lui faire la commission de nouvelles désobligeantes dont il se serait bien dispensé.

« Monseigneur ! Des équipes de médecin se sont rendues à votre domicile ainsi qu’à celui des d’Eésnep pour ausculter les immigrés de Lieugro qui y ont été affectés. Sous couvert d’examens médicaux, ils ont initié l'évaluation gynécologique des femmes du convoi et il s'av- »

« QUOI ?! Qui a donné cette ordre ? Parle ! Est ce que Jésabelle est derrière tout ça ?! »

« Je...je l’ignore votre Sainteté ! Mais il apparaîtrait d'après les premières constatations que certaines soient enceintes ! »

« Débrouille toi pour le savoir, ou tu ne verras pas l’Aube se lever misérable ! »

« Cette Morue...elle veut tout faire capoter et me faire porter le chapeau ? » maugréa le Saint Père, le feu dans l’âme, en se dirigeant avec autorité vers le manoir d’Epilut.

Post VI - 1275 mots


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Claer
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Claer
Dim 28 Mai 2023, 13:34


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Les portes V - L'arrivée à Narfas
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Rôle - Jésabelle De Narfas:


Jésabelle reporta son attention sur le chef des armées, qu'elle avait croisé plus tôt. Elle se demanda à quelle autre occasion Childéric avait pu apporter son expertise militaire. L'avait-il fait, lorsque la menace d'Uobmab avait commencé à se faire sentir ? Bien évidement, le Tyran ne s'était pas présenté en envahisseur mais pour que la prise de pouvoir se fasse aussi facilement, cela signifiait que Judas était venu avec ses troupes, sans quoi le coup d'état aurait été mis en échec. Le roi aurait été mort mais un autre De Lieugro serait monté sur le trône. Childéric avait-il donné des conseils, que l'ancien souverain aurait ignoré, aveuglé par son idéal pacifique ? Ou bien l'homme de guerre était-il resté passif face à l'invasion ? Pire, avait-il participé sciemment à la perte du royaume ? Beaucoup percevaient Uobmab comme une nation puissante, tellement qu'aucune frontière ne leur résistait jamais. Narfais faisait partie de ces exemples. Ses habitants pensaient à une punition divine. Jésabelle, elle, connaissait la vérité. Même Luce n'était pas parvenu à prendre leur terre sacrée seul. Il avait eu besoin d'un coup de main. D'un allié au sein même du pays qu'il avait convoité. Elle avait joué ce rôle, dans cette ancienne bataille. Childéric avait-il pris sa place ? Quelles avaient pu être ses motivations ? Etait-il secrètement à la botte de Judas ? Cette hypothèse semblait peu probable : il portait le nom d'une noble famille de leur patrie, et non celle d'Uobmab. De plus, le parcours du chef des armées avait dû être minutieusement inspecté : on ne laisse pas n'importe qui s'approcher du souverain. S'il n'était pas dévoué à l'ennemi, quelles avaient pu êtres ses motivations ? Avait-il jugé nécessaire que leur pays soit moins idéaliste et plus rationnelle que ce dont Montarville avait jusque là fait preuve ? Un mal nécessaire qui couterait la vie à beaucoup, mais qui pourrait les pousser vers un avenir plus brillant ? La Religieuse comprenait ce chemin de pensé. C'était celui-ci qui l'avait poussée à pactiser avec l'ennemi. Elle avait vu une opportunité de restructurer le royaume à une image qui lui convenait davantage, et elle l'avait saisie. Elle ne doutait pas que d'autres pussent se plier à ces stratégies également. Deux hypothèses s'offraient donc, concernant le d'Ukok : soit il était un ennemi pur et dur, une menace pour Lieugro comme pour Narfas dont il fallait se méfier ; soit il était un fervent défenseur de Lieugro, bien que ses méthodes pussent questionner. Cette dernière situation signifiait qu'il tenait à sa patrie et donc qu'il se montrerait aussi revêche que sa maîtresse à leur céder des femmes. L'idée proposée par la femme de Foi semblait le séduire davantage que les aboiements du Prêtre, mais cela ne signifiait pas qu'il s'y plierait totalement.

Derrière chaque grand homme se cache une femme de pouvoir. C'est ce que voulaient faire croire certaines, pour se persuader qu'elles n'étaient pas totalement soumises. Pourtant, à Narfas, les femmes n’avaient pas à se cacher dans l’ombre de leur mari pour exister et embrasser leur puissance. Elles l’incarnaient pleinement. Elles prétendaient parfois céder de leur autorité, comme le quatuor le faisait en cet instant, mais le partage n’était jamais plus qu’éphémère. C’était d'ailleurs une démonstration de leur domination naturelle qu’offrit Wesphaline en prenant la parole. Contrairement à Garance, la Violette n'avait jamais eu à souffrir le silence d'un frère, ou même d'aucun autre homme. Dès que les réfugiés quittèrent la salle des négociations, Jésabelle se tourna vers sa sœur. « Elle va être une adversaire redoutable. » commenta-t-elle. « Elle a beau avoir grandi sous le joug de Montarville, elle n’a très clairement pas attendu sa chute pour affûter son esprit et entretenir son autorité. » La De Lieugro avait ça dans le sang, cette autorité naturelle que tant d’hommes essayaient de brider de par le monde. Finalement, les trois femmes n’étaient pas si différentes les unes des autres. « Nous devrions adapter l’accord. Y inclure des clauses pour renforcer l’apport de femmes de façons plus subtiles. » Toutes ne seraient pas acceptées.  L’important était de masquer quelles injonctions étaient réellement importantes pour eux. Exagérer les lignes pour que leurs véritables exigences soient acceptées, paraissant plus raisonnables et acceptables comparées aux autres. Il ne fallait pas tomber dans l’absurde pour autant. Gaspard avait suffisamment donné dans ce domaine. Elle réglerait d’ailleurs son compte à ce misérable, lorsqu’elle en aurait le temps. Pour l’instant, elle ne lui témoignait aucune once d’attention, comme pour le priver un peu plus de cette soif d’attention qui lui faisait gonfler l’égo comme un ballon de baudruche. Il n’était rien, et sa pitoyable performance ne faisait qu’affirmer sa pathétique position. Balthazar ne reçut pas plus d’égard. Derrière les rideaux, son beau frère perdait le droit à ses courbettes.  « Je te ferai parvenir la proposition corrigée. »



« Faites moi parvenir les rapports médicaux des réfugiés, lorsqu’ils seront arrivés. » ordonna Jesabelle. « Bien madame. » « Envoyez également une soldate me chercher Zébella d’Uobmab dès que possible. » De nouveau, la subordonnée acquiesça. La grande prêtresse avait commencé les rectifications de l’accord. Il n’y avait pas de temps à perdre. Elle modifia le nombre d’apport des femmes offertes comme tribut, insista sur la proposition énoncée plus tôt lors de leur entretient. Tout en réfléchissant sur ce sujet, elle commençait à dessiner les esquisses d’un plan parallèle. Les examens médicaux des nobles l’interessaient, mais pas autant que que ceux du bas peuple. Elle voulait découvrir lesquelles de ces femmes étaient enceintes. Peut-être y aurait-il des fillettes, chez les nourrissons. Dans ce cas là, Jésabelle prévoyait de s’octroyer ces cadeaux divins. Il serait aisé pour leurs médecins de mettre en scène des morts prématurées - le voyage avait ete éprouvant,  sans doute avait-il contrarié les grossesses. D’autres seraient purement et simplement échangées par des garçons de Narfas. Les médecins n’auraient qu'à mentir sur le sexe et, durant l’examen préliminaire, rapporter le nouveau bébé. A Narfas, les hommes n’étaient pas autorisés à assister aux naissances. Le père ne serait pas là pour les gêner. Jésabelle prévoyait d’offrir ces filles à certaines familles nobles. A certaines bourgeoises également, dont le ventre avait bien travaillé mais n’avait jamais réussi à leur offrir de fille.
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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Dim 28 Mai 2023, 14:14


On raconte que les jumeaux sont censés se connaître mieux que quiconque. Pourtant, Gao surprenait Melchior. Là résidait sans doute l’essence de son don : les femmes nobles sont habituées à une routine, et le semencier était imprévisible. Le marchand s’était souvent vanté d’avoir plus d’un tour dans son sac et, au fond, il aurait dû se douter qu’il n’était pas le seul à posséder cette qualité. Toujours est-il qu’il n’aurait jamais pensé retrouver son frère ici. Chez Clithère n’était pas qu’un restaurant ; c’était une institution.

Quand une révolution est évoquée, les esprits sont envahis de scène de batailles, d’assauts contre des forteresses ou de têtes tranchées. Pourtant, la symphonie de l’insurrection commence toujours par des murmures. Des chuchotements qui grandissent peu à peu, nourris par la colère du peuple et couvés par la chaleur d’établissements comme celui-ci. Dans les sous-sols de Chez Clithère prenait racine une multitude d’idées. Les idées germent, deviennent des discours et, un jour peut-être, les discours fleuriraient pour se transformer en actions.

Melchior connaissait bien cet endroit. Il n’y avait jamais croisé son frère, mais se doutait qu’il ne venait probablement pas ici aux mêmes moments, ni pour les mêmes raisons. Peut-être que Gao était plus intéressé par les rencontres homosexuelles que la politique. C’était déjà un pas en avant : il avait toujours cru que le semencier était un parasite conformiste de bas-étage, prêt à profiter du système sans jamais chercher à le changer. Ce jugement valait toujours mais, s’il fréquentait ce genre d’établissements, Gao était déjà un peu plus épicé que qu’il n’y paraissait. Quitte à mettre un pied dans les eaux de l’illégalité, autant faire le grand plongeon.

Sa moustache tressaillait. Melchior serpentait entres les volutes de fumée, s’orientant tant bien que mal dans le sous-sol animé par les rires et les baisers. Il aimait l’odeur du tabac, mais préférait ne pas avoir l’air trop à l’aise, au risque d’alarmer l’intuition de son jumeau. Après quelques péripéties, il arriva à la table indiquée. On l’attendait déjà. « J’espère que je ne suis pas trop en retard. » Il était à l’heure. « C’est un charmant endroit. » Il était curieux de savoir depuis combien de temps Gao fréquentait cet établissement, mais savait que poser cette question de but en blanc serait malavisé.

« Bon, je vais être direct. » Et peut-être malhonnête. « Nos parents avaient une recette, qu’ils ne commercialisaient pas. Un mélange à base de plantes, comme des corolles de Germandrée d’Esirec ainsi que quelques autres ingrédients, tous préparés d’une manière particulière. Dans leurs notes, ils appelaient ça "La tisane de Madame". » Il prit une pause pour chercher ses mots. « J’étais toujours parti du principe qu’ils ne vendaient pas cette infusion car il n’était pas facile de se fournir. Alors quand j’ai mis la main sur une quantité suffisante de Germandrée d’Esirec, j’ai pu goûter. » Son regard fuyait celui de son frère. Il avait toujours été facilement embarrassé. C’était ironique, puisqu’ils étaient là dans un lieu de rencontres à tendance clandestines, homosexuelles et révolutionnaires.

« C’est un aphrodisiaque, en quelque sorte. Sensoriellement, ça décuple… tout. J’ai trouvé ça on ne peut plus désagréable mais, après tout, c’est censé être La Tisane de Madame, pas celle de Monsieur. Je ne te la conseillerais pas pour toi, mais en ce qui concerne tes demoiselles... » Melchior déglutit. « Quelque chose me dit que tes clientes pourraient apprécier cet effet. En tout cas, ça vaut le coup d’essayer. Elles n’auraient pas besoin de savoir que l’infusion joue un rôle. Après tout, tu es déjà reconnu pour tes talents, donc cela ne ferait que contribuer à la réputation qui te précède. » Le marchand semblait désormais plus calme. Il ne restait plus qu’à clôturer la transaction. « L’église ne connaît pas son existence, et ne mettra jamais la main dessus. Je ne l’ai jamais vendue jusqu’ici et je ne compte pas commencer, donc ce serait gratuit. Je ne fais pas payer ma famille, de toute façon. »

Melchior aimait penser qu’il n’avait pas exactement menti. Pourtant, il reconnaissait tout de même avoir omis quelques points de détails importants. Aucun d’entre eux ne devrait faire de tort à Gao, bien au contraire. S’il acceptait, ce dernier serait sans doute ravi de voir ses clientes demander à le revoir encore et encore et encore et encore, sans fin. C’était une simple association Pavlovienne. Qui était Pavlov ? Le marchand n’en avait rien à faire. Toujours est-il que les dames du semencier chercheraient à reproduire le plaisir de la session précédente. Sur le long-terme, cela aurait certainement des conséquences intéressantes, dont Gao saurait tirer avantage.

Par le passé, Melchior avait souvent cherché à débattre avec son frère au sujet de la politique. Avec le temps, il avait fini par réaliser que leurs discussions étaient aussi stériles que les soldats mâles de Narfas. Surtout, il était las des discours. Il en avait entendu beaucoup, entre ces mêmes quatre murs. Oui, "la symphonie de l’insurrection commence toujours par des murmures", mais vient un moment où les mots ne suffisent plus à bouleverser l’ordre établi. Il fallait des actions.

848 mots.
Rôle - Melchior:


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Les Portes V


Rôle :

Une armée. Je souris à Adolphe, ne pouvant qu'approuver. Pourtant, le fait qu’il porte Childéric en haute estime provoqua chez moi des étincelles de jalousie. Je pensai à son corps et à l’air déterminé qui brillait parfois dans ses prunelles. L’envie de lui briser du sucre sur le dos me talonna mais je savais que je ne pouvais pas faire ça.

« Vous avez raison. Childéric D’Ukok est un soldat d’exception et je n’entends que des compliments à son égard. »

C’était faux puisque des questions subsistaient dans l’esprit de certains. Cependant, si Garance et Lambert avaient cru bon de lui faire confiance, j’estimais à mon tour qu’il n’était pour rien dans la mort de mon père. S’il s’était agi de Garance seule, j’aurais été suspicieux. Pourtant, Lambert n’avait rien dit à son sujet. Le frère de ma mère n’aurait jamais trahi la couronne. Je voulais aussi croire qu’il n’aurait jamais laissé un traître aussi proche de nous tous.

« Ludoric De Tuorp est une jeune recrue très prometteuse par exemple. »

Une jeune recrue qui me manquait affreusement.

« Vous pourriez sans doute vous entraîner avec lui lorsque l’occasion se présentera ? »

Peut-être que les soldats de Narfas avaient une façon différente de se battre. Il serait profitable à mon amant qu’il puisse apprendre des techniques supplémentaires. Il deviendrait plus fort. Surtout, si Adolphe et lui se voyaient, ça éloignerait Childéric.

Doucement, je tournai les yeux vers Alembert. Je l’écoutai, tout en comprenant, sans doute en même temps que lui, que son discours ne valait probablement pas en pratique. Judas en était l’exemple parfait. Peut-être que cette idée rejoignait celle d’Adolphe : un Roi n’est un Roi qu’avec une armée. Une armée capable de marcher sur ses voisins, capable de défendre les frontières mais également capable de marcher sur d’éventuels opposants.

En observant mon cousin, je me questionnai sur la justesse de mon comportement à son égard et le discours de Rosette acheva mes doutes. Si je me laissais gagner par le ressentiment sans chercher à le connaître, c’était peut-être d’un allié dont je me priverais le moment venu. Il avait beau être le fils de Garance, il n’était peut-être pas comme elle. J’allais essayer d’être une rose le concernant : l’effleurer de mes pétales et sortir les épines s’il s’avérait n’avoir aucun sens de la loyauté et de la réalité du statut de chacun.

« C’est vrai que nous avons tendance à nous plaindre injustement de notre condition, alors que beaucoup donneraient tout pour n’y goûter qu’une journée. »

J’écoutai Anthonius dérouler son discours, tout en le regardant. Lorsqu’il rougit, à la fin d’une tirade pour le moins étonnante, je clignai deux fois des yeux, étonné. Il était vraiment mignon. Son expression me fit sourire à mon tour. J’étais le premier à rougir et à ne pas être très à l’aise. C’était moins vrai aujourd’hui mais ce genre de comportements m’avait valu bien des critiques.

« Je vous remercie tous pour vos avis. Je pense qu’il y a du bon à prendre dans chacun d’eux et qu’ils m’apporteront lorsque le moment sera venu. »

Je me déplaçai jusqu’à Alembert et plaçai une main sur son épaule en le regardant droit dans les yeux.

« Je compte sur vous, cher cousin, pour me soutenir. Vous êtes mon aîné et votre expérience en théorie ne pourra que m’être utile. »

Il n’était plus l’heure d’hésiter. Je me déplaçai vers Rosette et lui pris la main.

« Vous aussi, chère cousine. Je sens en vous toute la sagesse de votre père. Lorsque nous récupérerons Lieugro, je ne compte pas rester seul. Il faudra que je m’entoure et vous serez la bienvenue à mes côtés. »

J’avais décidé de ne plus laisser de doute dans mon discours sur le fait que je monterais sur le trône. C’était une façon de me convaincre moi-même mais surtout de convaincre les autres. Mes mots étaient sans appel. Adolestine avait disparu, comme elle l’avait toujours voulu. Elle devait vivre des aventures, loin de nous et de ses devoirs. Quant à Coline, personne ne la laisserait régner après avoir été enlevée par l’ennemi. Savoir mes sœurs loin de moi était une blessure que je devais ignorer. J’allais refouler jusqu’à ne plus rien ressentir.

Je rejoignis Anthonius. Son visage était beau, encore marqué par l’enfance. Il me rappelait moi, quelques années plus tôt. J’imaginai un instant quel homme il deviendrait plus tard. Si nous devenions proches, amis, d’ici quelques années, la différence d’âge ne se verrait plus.

Je lui souris avant de prendre la parole, tout bas.

« Je vous remercie de ne pas avoir crié haut et fort l’erreur que j’ai commise en annonçant que nous serions tous les deux sur le trône de nos royaumes respectifs. C’était très fin de votre part. »

Je le trouvais sympathique, en plus d’avoir un esprit affûté pour son âge. Au sien, je n’aurais été capable de parler que de la nature que j’affectionnais et des herbiers que je confectionnais.

Je poussai un soupir, comme si j’avais décidé de me détendre soudainement.

« Que diriez-vous de jouer à un jeu dans les jardins le temps que les adultes décident de notre destin à tous ? Quelqu’un a une proposition à faire ? Un jeu de Lieugro que nous pourrions faire découvrir à nos hôtes ? Ou peut-être un jeu de Narfas que nous pourrions découvrir ? »

La situation nous faisait oublier notre âge à tous. Nous n’aurions pas dû nous préoccuper de toutes ces choses. L’enfance semblait lointaine mais rien ne nous interdisait de la rejoindre durant quelques instants volés.

« Peut-être pourrions-nous aller chercher Ludoric et Clémentin avant si cela vous va, Prince Anthonius ? Ou les faire quérir ? »

Rosette mourait probablement d'envie de voir le palefrenier et je mourais d'envie de voir le roux.

923 mots

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Mitsu
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Dim 28 Mai 2023, 23:07


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Explications


Bonjour / Bonsoir !  narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 8 002

On continue tranquillement <3

Comme vous avez pu le voir, Primaël et Ivanhoë vont organiser une soirée donc je pense qu'on terminera là-dessus. Ce serait pas mal qu'on ait au moins 4 tours dessus ! Je vous laisse gérer (Primaël et Ivanhoë).

En tant que joueurs, vous pouvez décider que votre personnage n'ira pas. Dans ce cas je vous laisserai organiser votre intrigue (sauf si vous voulez que je vous aide et fasse une mise en situation ^^).

Narfas : Le Royaume de Narfas était avant séparé en deux territoires (celui dans lequel on joue) et un autre, bien plus éloigné, qui a été pris par Luce d'Uobmab, le père de Judas d'Uobmab, lui-même père de Zébella et Merlin d'Uobmab. Aujourd'hui il ne reste plus que ce Narfas là. Vous avez la carte du monde là >>> Carte <<< Narfas est un mélange de la culture Humaine et de la culture Orine de l'IRL des personnages. On joue dans un climat plutôt chaud mais y a des oasis et de l'eau, des palmiers, de la végétation (on est avec Astriid en vacances quoi o/). L'architecture est plutôt celle des Orines donc temples asiatiques, avec, en plus (c'est pas Orine) quelques touches de cités grecques avec des colonnes sous les bâtiments. Les vêtements sont fait d'étoffes et ressemblent à l'image que j'ai mise en en-tête pour les nobles. Voilààà o/ Le reste vous pouvez inventer. Lisez bien les nouveaux rôles car il y a beaucoup de contexte dedans ^^ Pour l'invention, faites en fonction du rôle de votre personnage (si c'est un marchand vous pouvez inventer des choses par rapport à ça, si c'est un religieux détailler les monuments de culte etc etc).

Rps importants
- Le Royaume de Lieugro - Partie I
- La mort de Montarville et la prise de Lieugro
- Transition - Quand Lieugro devint Uobmab

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectifs secrets et secrets : 8D

Voilà !  narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 8 002

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien  narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 8 1628

Participants


La liste des nouveaux rôles est >> ICI << avec la description des rôles sur la page précédente.

En jeu :
- Hélène (Garance) : XI
- Ikar (Placide) : XXIII
- Stanislav (Alembert) : IX
- Dastan (Ludoric) : XI
- Adriaen (Lambert) : X
- Yngvild (Rosette) : XI
- Tekoa (Childéric) : XII
- Chuan (Lénora) : IX
- Susannah (Zébella) : X
- Erasme (Clémentin) : XI
- Miraneiros (Balthazar) : VI
- Fawëlysa (Wesphaline) : II
- Seiji (Wesphaline) : I
- Jil (Anthonius) : V
- Claer (Jésabelle) : IV
- Ammon (Gaspard) : VI
- Eméliana (Tamara) : VI
- Zeryel (Adolphe) : V
- Lysium (Melchior) : V
- Sympan (Gao) : V
- Oriane (Pénélope) : V
- Lazare (Primaël) : II
- Orenha (Luthgarde) : II
- Lorcán (Ivanhoë) : II

En pause :
- Kiara (Coline) : V
- Kyra (Adolestine) : IV
- Faust (Gustave) : V
- Lucillia (Eléontine) : XIII
- Laen (Hermilius) : V
- Chelae (Clémentine) : XVI
- Min (Natanaël) : XIV
- Eibhlin (Adénaïs) : IV
- Lucius (Elzibert) : V
- Lana (Yvonnelle) : V
- Thessalia (Irène) : VIII
- Dorian (Ezidor) : X
- Gyzyl (Judas) : VI
- Wao (Merlin) : XIX

Les morts :
- Babelda (Montarville) : XI (dead)
- Léto (Ernelle) : II (dead)
- Stanislav (Déodatus) : IX (dead)
- Latone (Madeline) : 0 (dead)


Deadline Tour n°7


Dimanche 4 juin à 19H

Pour information, il reste 6 tours ^^

Gain Tour n°7


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Le conte espion imparfait : Le conte espion imparfait est un livre qui cible, pour une durée dépendante de la magie de son possesseur, l'un des personnages participant à la partie du conte de Narfas qu'il désire suivre. Le livre écrit ce que ce dernier fait, en théorie. En pratique, c'est bien plus complexe car il arrive que le conte écrive ce que celui qui l'utilise désirerait lire. Plus la magie du possesseur est grande par rapport à celle de la cible et plus les faits relatés sont précis. Plus il est émotif ou instable et plus le livre le trompera.

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Priam & Freyja
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Lun 29 Mai 2023, 23:41




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Hélène


Rôle :


Dès que Wesphaline se leva, les yeux de Garance montèrent vers elle. Ses sourcils s’arquèrent, entre l’étonnement, la désillusion et le sarcasme. Je vous remercie de vous en soucier, Wesphaline, mais je pense être bien consciente de ma position. La vôtre, en revanche, m’interroge, songea-t-elle, les iris cramponnés à la silhouette de la Reine, que tous disaient soumise à son mari, le Monarque suprême choisi par les Dieux. Il venait de mettre poliment fin à leur échange, et voilà qu’elle intervenait, pour l’insulter de surcroît. « La sécurité de votre royaume ? » Un bref rire, soufflé par le nez, échappa à la régente. Cette réunion n’était donc qu’une farce ? Narfas avait-il engagé des acteurs pour mettre en place cette mauvaise plaisanterie ? La Reine n’avait-elle donc pas pris la peine de lire la lettre que Lieugro avait adressé à tous les royaumes voisins, le sien y compris, pour expliquer sa situation et demander refuge sur des terres hospitalières ? La blonde glissa un regard vers Balthazar. Pourquoi ne la faisait-il pas taire ? Pourquoi la laissait-il dérouler des théories fumeuses ? Pourquoi ne pas interrompre le délire de sa docile épouse ? Après l’intervention de Jésabelle, la fissure des masques de Narfas se poursuivait. Ils n’étaient pas ce qu’ils prétendaient être. Balthazar n’incarnait pas la toute-puissance d’un royaume ayant asservi les femmes. Gaspard n’était pas le Grand Prêtre dispensateur des lois religieuses comme civiles. La prise de parole de chacune des dames sonnait comme un rappel aux ordres cinglant.

Quand la souveraine s’approcha, Garance ne recula pas. Les iris rivés sur les siens, elle prit l’une des friandises que contenait la boîte. Silencieuse, elle la laissa poursuivre l’étalage de ses inepties. Il y avait quelque chose de délicieux à voir ceux qui proféraient des insultes à votre encontre se vautrer au creux de la boue dans laquelle ils avaient voulu vous traîner. Elle l’autorisa à lui prendre les mains, à tenter de lui faire avaler les vipères que sa langue vilipendante sifflait depuis qu’elle avait ouvert sa gueule prédatrice. Garance trouvait à la fois détestable et jouissif qu’on la prît pour plus idiote qu’elle ne l’était réellement. La réponse de Lambert la fit sourire. Elle lui jeta un coup d’œil presque complice. Dans leur jeunesse, ils s’étaient amusé des discours inadaptés de certains diplomates – dont quelques mots à peine suffisaient à remettre en question la probité de la formation qu’ils avaient reçue ou le choix éclairé du souverain qui les avait envoyés jusqu’ici. La Reine de Narfas provoquait chez elle cette même impression d’incompétence. Résolument tournée vers celle-ci, la Lieugro répondit tranquillement : « Puisque vous l’exigez, Wesphaline, je vais vous parler franchement. » Ses prunelles céruléennes la détaillèrent. « Je suis navrée que vous découvriiez à l’instant les risques que prend votre royaume en accueillant mon gouvernement et quelques-uns de ses sujets. Il me semblait avoir fait parvenir une missive jusqu’ici, qui expliquait les tenants et les aboutissants de notre situation et de notre démarche. Votre mari y a répondu positivement – et je l’en remercie encore. » dit-elle en accordant à ce dernier un regard entendu et un signe de tête poli. « Quant à la Princesse, je vous prie de ne pas vous inquiéter : Judas ne sauvera aucun de ses enfants. Ceux qui ont besoin d’être sauvés ne méritent pas de trône, et Zébella met tout en œuvre pour nous le prouver chaque jour qui passe – vous en avez eu une superbe démonstration, tout à l’heure. » Telle était la politique d’Uobmab, dure et brutale. « Si vous souhaitez nous livrer à Judas, tentez. Mon défunt frère a essayé d’entretenir des relations cordiales et pacifiées avec lui. Voyez où cela l’a mené. » La femme s’avança d’un pas, la tête haute. « Les intérêts de votre peuple pourraient rejoindre ceux du mien, pour peu que le respect et la coopération soient placés au sommet de nos échanges. Je fais donc le souhait que nos prochaines discussions ne soient pas ponctuées de menaces et d’insultes. » Car si la chance insolente de Lieugro insupportait la souveraine, elle était chanceuse que l’insolence de ses propos et de ceux de Gaspard ne leur fît pas immédiatement tourner les talons. Ils avaient révélé quelque chose, toutefois : les réfugiés n’étaient pas les bienvenus. On les accueillait à contrecœur, uniquement dans l’espoir qu’ils cédassent un peu de leur intégrité. À quel point Narfas était-il désespéré, et jusqu’où la couronne serait-elle prête à aller pour obtenir ce qu’elle convoitait ? « J’espère ne pas vous avoir offensée, et je fais le vœu qu’à l’avenir, nous nous comprenions mieux. Sur ce, je vous remercie tous et toutes pour le temps que vous nous avez accordé. » La régente effectua une révérence déférente, puis quitta la salle du trône, accompagnée de Lambert et Childéric.



De retour dans ses appartements, elle posa ses mains sur la table du séjour, ses yeux bleus fixés sur les silhouettes de ses conseillers. Devant elle trônait le parchemin sur lequel était inscrit l’accord préliminaire de Narfas, ouvert afin qu’ils pussent tous le lire, et à côté, la friandise offerte par Wesphaline. « Je pense que cette réunion aura eu le mérite de nous faire comprendre que nous ne pouvons pas leur faire confiance. » commença-t-elle. Elle avait fait vérifier les pièces : elles étaient toutes vides. Aucun espion ne les écoutait. « Je ne suis pas certaine que rester soit une bonne idée. Pour tout avouer, après les multiples affronts que nous venons d’essuyer, je peine à recouvrer l’envie de trouver un compromis. Au-delà de ça, je crains que peu de choses ne freinent Narfas dans sa quête de relance démographique et, si nous refusons l’accord, nous risquons simplement d’être faits prisonniers et d’être forcés à répondre à leurs exigences. » C’était, du moins, ce qu’elle ferait, si elle était à leur place. Les têtes couronnées et leurs vassaux religieux avaient trop mal mené la discussion pour ne pas envisager cette hypothèse. « Cela étant, si nous décidons de rester, je crois qu’ils nous ont malencontreusement donné des informations qui peuvent nous être utiles. Je n’en suis pas sûre, car c’était tellement grossier que je me demande s’ils ne l’ont pas fait exprès. » La régente soupira. « De toute évidence, Balthazar et Gaspard ne détiennent pas la totalité du pouvoir. Les interventions de Jésabelle et de Wesphaline ressemblaient plus à des réprimandes qu’à la prise de position timide que des femmes, dans un contexte de domination masculine, peuvent se permettre. » Elle en savait quelque chose. « Si nous partons, nous devons nous décider vite. Je peux mobiliser une aide précieuse, mais ce n’est pas sans risque et les incertitudes sont nombreuses. Cependant, rester n’implique pas non plus que nous puissions assurer la sécurité ou l’intégrité de toutes celles et ceux qui nous accompagnent. » Ses iris s’arrêtèrent un instant sur Lambert, avant de se poser sur le parchemin. « Nous pouvons le tenter, en jouant finement des informations qu’on nous a révélées, et en contrôlant d’une façon ou d’une autre ceux qui pourraient nous nuire. » Son index effleura le dernier paragraphe, au bas de la feuille, et elle plissa brièvement les lèvres. « J’aimerais connaître votre position sur le sujet. » Elle releva les yeux vers eux.



Message VII – 1211 mots




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Susannah
Mar 30 Mai 2023, 08:34

narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 8 658f
Les Portes V - L'arrivée à Narfas
Susannah, dans le rôle de Zébella



Rôle - Zébella d'Uobmab:

Une moue dégoûtée fronça le nez de Zébella et ses yeux grimpèrent au plafond comme pour y trouver quelqu'un qui la comprendrait. « Discuter, discuter. C'est tout ce que vous faites à longueur de journée. Êtes-vous des perroquets ? » Ses doigts se recourbèrent en l'air dans un simulacre de griffes. « Moi, je suis une lionne. J'ai besoin de bouger, pas de piailler. » Se lamenta-t-elle. « Et je ne suis pas pudique. » Cracha-t-elle au roux ensuite. « Mais je ne vois pas pourquoi ça te dérange soudainement que je ne me déshabille pas. Jusqu'à présent, ce n'est pas moi que tu reluquais malgré toutes les occasions que tu as pu avoir. » Dans sa grande mansuétude, et surtout pour le plaisir de le plonger dans un embarras qui la divertirait un peu, Zébella lui offrait l'opportunité de voir de plus près celui qu'il se cantonnait à observer à la dérobade et cet ingrat bouillonnait comme s'il se prenait pour un légume dans un chaudron en ébullition au lieu d'en profiter. Heureusement, elle en profitait pour eux deux. Elle découvrait depuis peu qu'il y avait mieux que les muscles dans la vie, il y avait la façon dont les gouttelettes d'eau les sublimait et par chance, deux spécimens joliment modelés s'ébattaient juste sous son nez. Aurait-elle eu plus de liberté de mouvement et moins de rancœur, la situation se rapprochait presque d'un moment agréable.

Ses yeux se rétrécirent alors que Ludoric s'empressait de tout répéter à Clémentin comme la belle grosse balance qu'il était. Loin d'en éprouver de la honte, elle releva fièrement le menton. « Je ne vois pas pourquoi je serais la seule à être surveillée. Ma vie est devenue un enfer, c'est de bonne guerre que j'empoisonne la vôtre. » Et ce n'était que le début. Elle comptait bien leur faire regretter leur décision à chaque seconde qui passait. Pour avoir manqué lui briser le crâne, elle briserait le coeur de Placide en entretenant la flamme qui embrasait les yeux de Ludoric quand il regardait Clémentin. Avec un peu de chance, Clémentin était trop énamouré de la petite créature fragile rousse qu'il collait aux basques pour répondre à ses avances et briserait aussi le coeur de Ludoric. Quant au palefrenier, il fallait d'abord découvrir pourquoi il se détachait autant du corps des domestiques, pourquoi son attitude même s'éloignait de ce à quoi on s'attendrait de la part d'un simple garçon juste assez bon pour récurer les crottins. Quelque chose lui échappait à son sujet mais elle n'eut guère l'occasion de s'attarder sur ce mystère, distraite par le sujet lui-même quittant le bassin pour fondre sur elle. Est-ce qu'il avait perdu la tête ? Par automatisme, elle se leva pour lui faire face, genoux pliés et mains jointes en un poing qu'elle espérait lui coller dans le sternum. Derrière elle, la soldate s'était raidie, une main sur son arme, prête à intervenir.

Très vite, Zébella fut forcée de constater l'inégalité de la lutte et ses hurlements d'indignation résonnèrent dans la pièce lorsqu'elle fut soulevée de terre. « JE VAIS TE TUER SALE CHIEN ! » Se débattant comme un beau diable, ses injures furent englouties dans un tourbillon de bulles qui s'infiltrèrent dans sa bouche et son nez. Crachotant, elle émergea, la moitié des cheveux lui dégoulinant sur le visage. Vaincue physiquement comme mentalement par ce traitement digne d'une lavandière, elle se mura fièrement dans le silence. Tout plutôt que laisser apparaître le sourire qui menaçait de se pointer en écho à l'hilarité du brun. Ses prochaines paroles terminèrent de doucher le début d'amusement ressenti.

« Toi et ce Nathanaël face à Merlin et sa garde le protégeant ? C'est risible, comment veux-tu que j'avale ces mensonges ? Assume plutôt ta couardise, on ne s'attend pas à mieux de la part d'un palefrenier de toute façon et j'ignore pourquoi j'ai cru voir plus que ça la première fois. » Pourquoi persistait-il autant à lui donner envie de lui éclater les dents en lui mentant avec autant d'aplomb ? « C'était avant qu'il monte sur le trône qu'il fallait se préoccuper de s'occuper de mon frère. » Il était quasiment intouchable désormais. À l'heure actuelle, davantage de soldats d'Uobmab avaient dû grossir les rangs autour de lui. Elle secoua la tête en regardant le pitre perché sur le dos de Ludoric avec le sentiment persistant d'être victime d'une farce. « N'importe quoi. Sauf si tu es suicidaire, mieux vaut que tu restes ici à devenir comme Mickey à vendre du thé ou quoi que ce soit qui te chante, je m'en moque. Tu n'as rien de fiable comme tu l'as si bien prouvé. Si je devais m'en prendre à Merlin, ce ne serait pas avec toi à mes côtés. J'aurais même plus de chances toute seule. Moi au moins, je n'ai qu'une parole et je ne me laisse pas distraire. » Lâcha-t-elle avec froideur. « Et Placide ? Tu l'as bien regardé ? Je ne suis même pas sûre qu'il survivrait à une nouvelle traversée du désert, encore moins à la responsabilité d'un trône, non pas que ce ne serait pas amusant de le voir s'y essayer. » Malgré son ton moqueur, la bleue ne croyait pas complètement à son échec. Désormais orphelin, peut-être trouverait-il la force qui lui avait manqué jusqu'à présent. Cependant, il y avait une autre faille dans le raisonnement de Clémentin. « De toute manière, Placide n'a aucune prétention au trône puisqu'il n'est pas véritablement le fils de Montarville. Il a été échangé avec un autre bébé, je l'ai vu de mes yeux un jour où mon père m'a emmenée à Lieugro par le passé pour célébrer sa naissance. Je n'ai jamais rien dit car je me fichais pas mal de Lieugro. » Elle haussa les épaules. « Faites ce que vous voulez avec ça. Je m'en fiche. Je ne veux plus rien à voir avec tout ça. Ni avec vous, ni avec personne. » Décréta la Reine des boudeuses, fidèle à son surnom nouvellement trouvé. « Au fond, vous pouvez même mettre un cochon sur ce trône, ça ne me fera ni chaud ni froid. Je n'en ai jamais voulu. J'étais prête à prendre les rênes de Lieugro pour ne pas décevoir mon père, mais je crois que c'est trop tard pour m'inquiéter de ça. Je suis certainement déjà déshéritée à l'heure qu'il est. » Et elle s'empara d'un peu de savon pour se frotter le visage en feignant l'indifférence face à son sort.




« Comment s'est déroulé le voyage ? Vous vous sentez bien ? » Zébella haussa un sourcil stupéfait. La médecin était-elle aveugle ? Ses cheveux humides gouttaient dans son dos et malgré son apparence désormais moins brouillonne, les marques violacées de son altercation avec Ludoric restaient visibles. « On ne peut mieux. » Ironisa-t-elle, ses menottes cliquetant au moindre de ses mouvements. « Mmh. Des nausées ? » Surprise par la question si spécifique, et non la première, elle choisit d'adopter à nouveau un ton piquant pour y répondre. « Vous aussi vous en auriez eu si vous aviez été témoin pendant des semaines de la mièvrerie et des soupirs amoureux de certains. » « Donc c'est un oui. » « Je ne comprends pas le sens de cet interrogatoire, ni même du besoin de m'examiner. » « Ce qu'il vous est arrivé à Lieugro est de notoriété publique. Nous vérifions juste qu'il n'y a pas eu de conséquence à cet incident. » Le visage de la bleue se ferma. « C'était un viol. L'appeler autrement n'en change pas la réalité. Et il ne peut pas y avoir de conséquence. Je m'en suis assurée. » « Il faut se méfier des abortifs, ils ne sont pas aussi fiables qu'on le croit. Et de ce que je constate déjà, il va falloir vous ausculter pour vérifier mon hypothèse avant de rendre mon diagnostic. » « Vous ne diagnostiquerez rien du tout. Je vous ai dit que c'était impossible. » Répliqua sèchement Zébella, soudainement un peu pâle. Hermilius lui-même lui avait apporté ce qu'il fallait, mais il n'était cependant pas une personne véritablement digne de confiance. En fait, elle aurait préféré mettre ses menaces à exécution à son encontre en le séparant de ses attributs que lui faire confiance mais la soirée avait été si confuse qu'elle n'avait pas remis en cause ce qu'il lui avait donné. « Plus tôt vous ferez face à la réalité, mieux ce sera, pour vous comme pour votre enfant. » « MAIS PUISQUE JE VOUS DIS QUE C'EST IMPOSSIBLE ! » Son coeur s'affolait si fort que des pointes de douleur lui perçaient la poitrine. Ses entrailles changées en glace mordirent son ventre de crampes soudaines comme si la chose qui s'y trouvait venait de s'éveiller pour se trouver un passage à l'air libre. Horrifiée, elle s'aperçut que des larmes coulaient librement sur ses joues. Elle réprima un hoquet et inspira longuement dans une tentative pour retrouver son calme. « Enlevez-le moi. Immédiatement. Donnez-moi quelque chose, n'importe quoi. » « Ce n'est pas de mon ressort. » Ni de celui de Zébella, même si la médecin tut cette dernière partie pour ne pas ajouter à son trouble.

Message VI | 1594 mots

Je te laisse jouer la soldate qui vient chercher Zébella pour aller voir Jésabelle Pripri, j'ai déjà trop de mots /sbaf


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Zeryel
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Zeryel
Mar 30 Mai 2023, 13:43

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Les Portes V - L'arrivée à Narfas
Zeryel, dans le rôle d'Adolphe




Rôle - Adolphe d'Epilut:

Adolphe prit note mentalement des informations délivrées par Rosette. C'était donc l'actuelle régente qui avait enfermé son propre fils pendant vingt ans, certainement dans le but de le garder au chaud pour le recracher sur le trône dès la première opportunité. Désormais, il ne restait que Placide comme obstacle entre Lieugro et Alembert, en partant de l'hypothèse qu'ils récupèrent Lieugro un jour. Il prêta alors beaucoup d'attention à la réponse de ce dernier à la question du prince héritier. La rivalité entre les deux prenait surtout forme dans le discours de Placide, toujours courtois mais non moins incisif. Il délimitait son territoire en soulignant clairement leurs titres respectifs. En silence, Adolphe approuvait la manœuvre. Le blond asseyait son autorité et Alembert ne pouvait pas la contester ouvertement, ce qui signifiait qu'il s'approprierait ce qu'il convoitait dans la fourberie et sans prévenir. Projetait-il de l'assassiner ? Peut-être devait-il suivre les suggestions de Clémentin et détourner le jeune cousin des projets que sa mère avait pu engrainer dans son esprit en l'entraînant dans les quartiers divertissants de Narfas ? Tout devait être nouveau pour lui, il serait facile de le noyer dans tous les plaisirs que la vie avait offrir. Ils étaient trop nombreux ceux qui perdaient de vue leurs objectifs dans les addictions perverses des jeux et du sexe, surtout pour un adolescent aussi neuf à tout cela. Lui-même préférait s'en tenir éloigné. S'il cédait à l'occasion à ses propres démons, il pouvait remercier sa mère pour la discipline qu'elle lui avait enseigné. Sans elle, il aurait peut-être manqué du mental nécessaire pour accéder à l'armée et se donner toutes les chances de réussir. Il ne laisserait personne, encore moins une femme, détruire ses rêves construits à la sueur de son front. S'il y avait quelque chose à prendre d'elles avant d'y accéder, c'était le plaisir qu'on trouvait entre leurs cuisses, mais il ne les laisserait rien lui prendre en retour.

Naturellement, le soldat prenait le parti de Placide, non pas uniquement du fait de tout ce qu'il savait à son sujet, mais par le respect qu'il lui inspirait. Propulsé vers un trône occupé par l'ennemi en dépit de sa volonté de ne rien désirer du pouvoir à l'origine, endeuillé de son père, il gardait la tête haute face à l'adversité et démontrait même une volonté surprenante. Sorti de sa chrysalide, Placide s'embellissait dans la tourmente et Adolphe se sentait fier de cet ami lointain. Il aurait voulu retrouver cette complicité partagée et le féliciter pour sa résilience, célébrer ensuite ensemble leur rencontre mais leurs statuts respectifs ainsi que la présence des autres empêchait la matérialisation de son désir. Et au delà de ça, le secret qu'il avait entretenu rendait difficile la révélation. Placide avait toujours été parfaitement transparent, là où le soldat n'avait donné qu'un faux nom en retour, préfèrent adopter le rôle d'un confident attentif et bienveillant. Le prince risquait de prendre ombrage de ce mensonge entretenu sur des années. En proie à l'indécision, il se plongea dans un mutisme songeur dont il ne sortit qu'à la proposition du blond. « Je regrette, j'ai peur de ne pas pouvoir m'éterniser car je suis attendu ce soir. » Il se tourna vers les ressortissants de Lieugro. Chacun d'eux présentait un intérêt. Rosette de par l'identité de son père et le secret de sa grossesse qu'il conserverait en échange de son amitié, Alembert qu'il souhaitait garder à l'oeil et si possible évincer en prévision du trouble qu'il pouvait créer pour Placide, et ce dernier pour réapprendre à le connaître maintenant qu'ils se rencontraient enfin. « Si vous avez votre soirée de libre, vous êtes bien entendus les bienvenus si vous souhaitez découvrir nos spécialités et notre culture directement dans la cité. J'y serais avec une connaissance pour le dîner et profiter des activités nocturnes. Du fait de la chaleur, Narfas s'éveille à la nuit tombée pour profiter d'un peu de fraîcheur et devient véritablement magnifique et très animée. J'aimerais aussi beaucoup rencontrer ce Ludoric que vous avez mentionné, est-ce que ce n'est pas lui qui s'est battu avec votre otage en arrivant ? Il l'a rapidement maîtrisée, chose dont on peut rarement se vanter avec Uobmab. » Le fait qu'elle ne soit qu'une femme n'y était sans doute pas pour rien. Aussi Uobmab qu'elle était, son sexe la rendait plus faible.




Galamment, Adolphe tira une chaise pour Pénélope. À la lueur des lanternes et des bougies diffusant une clarté chassant timidement la pénombre, sa peau d'ébène se parait d'éclats d'obsidienne qui lui donnait envie de la polir de ses doigts. L'enlevée alimentait ses fantasmes nocturnes. Il la visualisait souvent l'attendant nue entre les draps colorés, créature ramenée de contrées exotiques. Arrachée à ses terres, il l'imaginait aussi sauvage que les bêtes qu'on chassait parfois, impossible à véritablement domestiquer. Sous la contrainte, elle avait peut-être plié mais on n'oubliait pas facilement ses racines. Il s'installa face à elle et sourit alors qu'on leur amenait des boissons. « Merci de ne pas avoir ignoré mon invitation. J'espère que vos frères ne m'en voudront pas si je vous kidnappe. Je pourrais ne jamais vouloir vous rendre. » Plaisanta-t-il en ne mentant que partiellement. Il la rendrait une fois qu'elle lui aurait ouvert ses cuisses. « Il est possible que nous soyons rejoints ensuite. J'ai passé une journée passionnante et rencontré plusieurs des réfugiés. Childéric d'Ukok et deux domestiques logent chez nous. Je suis sûr que l'une d'elle finit dans son lit tous les soirs. Pour l'autre, je ne suis pas sûr mais ce n'est pas à exclure. Je pense que ma mère va beaucoup l'apprécier, ils ont l'air d'avoir beaucoup en commun. » Il plongea une frite de pois chiches dans une sauce épicée et la grignota. « Et vous ? Comment se passe la cohabitation ? Avoir une Uobmab sous son toit est presque une malédiction. » Il se pencha vers elle. « Si vous n'êtes pas à l'aise, ou pour n'importe quelle raison, sachez que vous êtes la bienvenue chez nous. Ma mère et mon oncle ne sont presque jamais là. Je m'occuperais bien de vous. »

Message VI | 1085 mots

Je vous laisse libre de rejoindre Pénélope et Adolphe nastae Ils sont dans un restaurant dans un quartier chic de Narfas, plutôt réservé à la noblesse même s'il est possible qu'ils bougent downtown plus tard.

Entre temps, il a tout à fait pu re-croiser Tamara et auquel cas, il lui aura rapporté que Rosette est enceinte (lui aussi c'est une bonne grosse balance, déso)


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Les Portes – Chapitre V

En groupe | Lazare


Rôle :


C’était vrai. Ils avaient été ces adolescents gangrénés par la haine, animés uniquement par l’injustice de leur condition, désireux de voir le monde s’embraser au cœur d’un feu révolutionnaire. Ils étaient encore, toujours, ces adolescents avides d’un système qui ne leur ferait pas payer le prix fort parce qu’ils étaient nés hommes et parce que leurs amours, par nature, ne s’entichaient pas que du sexe féminin. Ils rêvaient d’un univers au sein duquel l’égalité et la justice pouvaient régner côte à côte. Pour cela, ils devaient déchoir la dynastie des de Narfas et, surtout, brûler cette religion qui mentait pour mieux séduire. Au fil des ans, Primaël avait conçu pour le culte et ses représentants une répulsion féroce. Parfois, il s’imaginait mettre à feu et à sang cette institution bouffie et décrépissante, et cette simple pensée suffisait à le réconforter. En lui vivait une violence qui ne trouverait de fin que dans le renversement de l’ordre établi. C’étaient eux, qui l’avaient fait ainsi ; leur société malade avait créé les enfants torturés qui n’y trouvaient pas leur place, les monstres qu’elle devait craindre en permanence, les fous qui l’abattraient à la première occasion – il n’en était qu’un parmi tant d’autres. Si, un jour, il venait à mourir – car il ne pouvait pas exclure cette possibilité, n’importe quel bon joueur devait garder à l’esprit l’éventualité qu’il perdît –, tout ne finirait pas avec lui. Des années durant, il avait veillé à entretenir la flamme de la révolte dans le cœur de tous ceux qui l’écoutaient – elle l’avait précédé et lui succéderait. S’il devait tomber, sa mort serait sa dernière carte, celle qui, jointe à toutes les précédentes, devrait permettre au plateau de basculer – si ce n’était pas déjà fait. Il espérait pouvoir admirer de son vivant la fin du régime. Sous les caresses d’Ivanhoë, penser à sa mort ne faisait pas sens. Primaël sourit. Sa respiration était empreinte du désir que son amant imprimait en lui à mesure que ses mains le dévoilaient et le redécouvraient. « Motivant, je ne sais pas. C’est un peu frustrant de te voir tourner autour du pot. » le taquina-t-il. Penser à sa mort n’avait pas sa place ici et maintenant, alors même que ses doigts, guidés par le roux, esquissaient sur sa peau une ébauche funeste. Ses iris céruléens rejoignirent les siens, tandis que la pulpe de l’un de ses pouces éprouvait la douceur de son cou. Il n’avait pas envie de le tuer ; il n’en avait jamais eu envie. Il l’aimait et, tant qu’il serait à ses côtés, il le protégerait. C’était le serment qu’il s’était fait, un serment d’amour et de passion.

Le plateau d’échecs valsa ; et du chaos créé par l’éparpillement des précieuses pièces en bois naquit l’agacement de Primaël. Les yeux plantés sur le désastre, il fronça les sourcils. « Ne maltraite pas mes affaires comme ça, je vais finir par croire que tu me réserves le même sort. » maugréa-t-il, avant de sentir les doigts d’Ivanhoë se refermer autour de lui. Ils firent monter dans sa poitrine une brusque vague de chaleur. Ses propres paumes chutèrent le long de ses reins pour agripper ses fesses et le ramener un peu plus vers lui. Il voulut l’embrasser, mais le mouvement de son pouce lui fit reculer le torse vers l’arrière. L’une de ses mains l’appelait, l’autre le repoussait. Son amant savait jouer des effets d’attente et de suspense jusqu’à tout rendre parfaitement intenable ; bien des années auparavant, l’âme du cirque avait volé la sienne, et semblait toujours peu encline à la lui rendre. Ses propres phalanges de saltimbanque retournèrent attiser la ferveur de son entrejambe. Il calqua ses mouvements sur les siens, à la fois fébrile et ferme. Il aurait voulu définitivement briser la distance qui les séparait, mais le roux l’entretenait avec une malice toute particulière. Ses mots lui parvenaient comme enveloppés dans de la ouate. « Tu serais presque romantique. » souffla-t-il. « On dirait l’une de ces tragédies de théâtre. » Il se moquait doucement, néanmoins, il obtempéra et s’allongea. Malgré la chaleur extérieure, le carrelage était froid. En vérité, les propos d’Ivanhoë l’interpelaient. Avait-il déjà songé à le tuer ? Sans doute. Quand la survie prime sur le reste, tout le monde est une menace potentielle. Le monde les avait tous les deux transformés en loups en cavale, des bêtes solitaires, affamées, à fleur de peau, dangereuses.

Alors qu’il fermait les yeux, la tête légèrement renversée vers l’arrière, ses doigts se cramponnèrent aux hanches de son amant. Les danses d’Ivanhoë l’entraînaient toujours dans des contrées où il n’avait d’autre choix que de lâcher prise. Son souffle rauque était rendu sifflant par la poigne du roux sur sa gorge. Il aurait pu le tuer comme il le lui avait montré, quelques minutes plus tôt. Par réflexe, l’une de ses mains menotta l’un des poignets de l’artiste. Le sang peinait à alimenter son cerveau, si bien que sa vision commença à se flouter. Son cœur s’emballa ; la pensée qu’il pût vraiment le tuer le fit paniquer. L’instinct de survie reprit le dessus : pour le déstabiliser, il enfonça deux doigts dans ses côtes. Dès que les bras de l’homme cédèrent, il se redressa, en tenant son dos et son bassin à l’aide de ses mains. La liberté du souffle retrouvée, il reprit sa respiration, les yeux dans les siens, puis l’embrassa avec désespoir, comme si c’était lui qui avait failli mourir. Contre ses lèvres, il murmura : « La démonstration était très convaincante. » Il déglutit, les poumons et les sens encore travaillés par l’expérience. « Mais je préférerais que tu me traites comme une Reine destinée à vivre, et pas comme ta future victime. » Ses doigts remontèrent le long de son corps et s’enfoncèrent dans ses cheveux. Il plongea son visage dans son cou. « Je préférerais aussi parler à Tamara avant qu’on ne s’en prenne à son fils. Ça ne doit rester qu’une stratégie de dernier recours. » Primaël n’avait jamais été friand des attaques envers les enfants. S’il pouvait éviter de faire du mal à Anthonius ou à Adolphe – bien que celui-ci fût presque adulte –, cela le contenterait. Les gamins représentaient parfois des dangers, et il en avait conscience, mais il ne pouvait s’empêcher de se voir en eux, de se reconnaître, et d’imaginer à leur place tous les enfants que des hommes comme Gao arrachaient à la misère. Le sort qu’il leur réservait n’était pas enviable sous tous ses aspects, mais il était meilleur que la pauvreté, la maladie et la mort. Le bleu entretenait l’espoir, aussi, que les jeunes générations de nobles, plus manipulables et partiellement teintées de son sang, n’empruntassent pas la voie de leurs parents. S’il échouait à obtenir quoi que ce fût de Tamara, il distillerait des idées dans l’esprit de son fils.

Le bleu se laissa repartir en arrière. Ses iris remontèrent vers le plafond. Il se sentait encore ébranlé. « Tu me fais tourner la tête, encore plus que d’habitude. » plaisanta-t-il, avant de lui intimer de s’écarter. Le sursaut de peur qu’il avait ressenti avait altéré sa libido. Tranquillement, il se releva, puis tendit la main à Ivanhoë. Il resserra ses phalanges autour des siennes, avant de le guider jusqu’au canapé. Il l’y poussa et prit quelques instants pour l’admirer. Ses cheveux enflammés, reflets de ses yeux, les courbes de ses muscles, la pâleur de son épiderme, la mince ligne de poils qui partait de son nombril et filait tout droit jusqu’entre ses jambes. Il ramena son regard dans le sien et lui sourit, puis s’assit à califourchon sur ses cuisses. Ses lèvres revinrent chercher les siennes, et ses mains retournèrent à leur activité favorite. Quand elles se lassaient, il pressait son bassin contre le sien. Il ne lui fallut que quelques minutes pour recouvrer la fougue égarée. « Je veux attendre, pour Lieugro. » chuchota-t-il au creux de l’une de ses oreilles. « Si Wesphaline leur propose une hospitalité trop contraignante, je veux pouvoir les avoir comme alliés. Je préfère que les nobles s’entretuent. Ça sèmera d’autant plus la zizanie et ça les empêchera de faire front contre un ennemi commun. Il y a des tonnes de gens qui pourraient en vouloir à la Reine. Son mari. Gaspard. Tamara – elle couche avec Balthazar, après tout. Des masculinistes – il y en a plein, parmi la nobl- » Trois coups venaient de retentir à la porte. Primaël tourna la tête vers celle-ci, les yeux plissés, avant de poser un regard mutin sur son amant. « Il semblerait que cette fois, c’est moi qui vais te faire languir. » Les affaires n’attendaient pas – surtout pas dans une telle situation. Il se leva, attrapa la tunique d’Ivanhoë, jetée au sol, puis la lui envoya. Au passage, il attrapa une robe de chambre qui demeurait sur un fauteuil pour les soirs de grande étude et s’enveloppa dedans. Tandis qu’il se dirigeait vers la porte, il réunit ses cheveux en queue de cheval. Lorsqu’il ouvrit, la silhouette d’un domestique se dessina. Celui-ci lui tendit plusieurs papiers, avant de s’éclipser dès qu’il fut remercié.

Le Noyarc s’avança au centre de la bibliothèque, les feuilles dans les mains. « Aucun accord n’a été conclu entre Narfas et Lieugro, pour le moment. Apparemment, Gaspard a fait des siennes. » Il sourit, amusé. Le Grand Prêtre faisait toujours des siennes. « Wesphaline a bien réclamé son tribut d’utérus. Garance de Lieugro a refusé, mais ils sont en pourparlers. » Il releva la tête et regarda Ivanhoë. « Le bal serait l’occasion parfaite pour leur proposer notre appui. Tu pourrais peut-être tenter d’approcher Garance ? Ou l’un de ses conseillers. » La seconde information le concernait directement. Primaël avait tenté de ne rien laisser transparaître sur son visage – à ce jeu-là, il était doué. Depuis la disparition de sa mère, le roux souhaitait découvrir l’identité de son père. Il la tenait entre ses doigts, il pouvait palper du bout de ceux-ci l’humour de la situation. La vie était drôlement faite. Il s’approcha d’un secrétaire, tira le siège et se laissa choir dessus. Il ne resta assis que quelques secondes, avant de se relever. « Je ne rédigerai pas d’invitations. Contentons-nous de quelques messes basses. » proposa-t-il en s’approchant d’Ivanhoë. Il s’assit près de lui, dans le canapé, le dernier papier encore entre les doigts. « C’est pour toi. » Il lui prit la main et le lui posa au creux de la paume, avant de renverser sa tête en arrière, en appui sur le haut du dossier. « Je me suis permis de faire quelques recherches. » Ses iris céruléens scrutèrent les rangées de livres, sur sa gauche. « Tu as perdu une mère, mais tu as vraisemblablement gagné un frère. »



Message III – 1792 mots

Concernant le bal :

- Votre personnage est invité par un PNJ de votre choix ou un autre PJ (dans les deux cas, c’est mieux si c’est une connaissance de votre personnage ; sauf pour les gens de Lieugro, qui ne connaissent pas grand monde – Lambert, Childéric et Garance peuvent être abordés par des gens qui se présentent comme des participants à l’organisation de l’événement par exemple, et pour les enfants, ça peut être les adultes de Lieugro qui leur en parlent, d’autres nobles de Narfas, des domestiques, bref je vous laisse gérer) : en gros, l’invitation au bal se fait par bouche à oreille, via réseau de connaissances (on dit merci à Astriid pour l’idée !)
- Le bal sera masqué
- Il se déroulera chez Primaël (il aurait pu se cacher mais tout le monde sait qu’il organise les ¾ des soirées de Narfas donc bon, ce serait le secret le moins bien gardé)
- Il a lieu dans un ou deux jours inrp (donc Lieugro aura eu le temps de faire un premier retour à Narfas concernant les clauses du contrat d’accueil)
- Le motif du bal : célébrer l’arrivée de Lieugro à Narfas, accueillir les réfugiés et leur faire découvrir la culture locale, tout ça narfas - | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 8 2289842337

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