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 | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas |

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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Mer 03 Mai 2023, 21:38


Les Portes V

Pénélope offrit un sourire avenant à son frère lorsqu'il s'approcha pour la resservir également. Il y avait des fois où elle ne savait pas de quelle façon interpréter les mots qu'il pouvait lui adresser. Elle connaissait ses sentiments à son égard comme elle connaissait sa position sur le matriarcat de Narfas. Et il était de ces remarques, comme celle-ci, dont elle était incapable de savoir s'il s'agissait de raillerie ou de galanterie. Dans ces situations elle se contentait de réponses courtes ou, comme présentement, de sourire en guise d'acquiescement, de remerciement ou même d'amusement. Mais à nouveau son aménité affichée s'évanouit à l'intervention de Gao. Était-il sérieux ? Il ne le pouvait pas. Clairement il se foutait de sa gueule en se justifiant ainsi. Tout son être se retrouva ainsi sous tension alors qu'elle s'efforçait à dissimuler l'orage qui grondait en elle. Si elle s'écoutait, elle se serait emparée de la théière de Melchior pour la fracasser sur le crâne de son fiancé. Au lieu de ça, sur une longue expiration, elle reposa, dans un geste mesuré, sa tasse. Pourtant, lorsque le récipient cogna la soucoupe de porcelaine, ce fut bien le choc sec et violent d'une violence contenue qui se fit entendre, et non le tintement cristallin d'un esprit apaisé comme elle tentait difficilement de se montrer. Elle se mit ainsi à ruminer en silence, ignorant la conversation que s'offraient les jumeaux, totalement perdue dans l'ouragan de ses songes et se murant dans un mutisme lourd. C'était pourtant le mieux qu'elle avait à faire. Quand bien même elle aurait souhaité lui balancer tout le fond de sa pensée à la gueule, l'heure n'était pas à la scène de ménage. Pas avec Melchior présent. Il faudrait tout de même que cela sorte un jour, qu'il entende et écoute sa rancœur. Croyait-il qu'elle était ravie d'avoir été vendue à cette famille comme on marchande un bien ? Qu'elle était heureuse de lui avoir été offerte ? Qu'elle prenait du plaisir à lui rappeler chaque heure du jour et de la nuit le devoir patriarcal auquel il était censé s'acquitter ? Les femmes de ce pays avaient le Pouvoir mais certaines plus que les autres, avait-elle pu constater avec le temps. Sa condition d'étrangère la plaçait dans une position des plus désagréables où même ses frères paraissaient avoir plus de liberté qu'elle qui se muselait de mille façons pour se montrer irréprochable aux yeux des locaux. Sans ça, elle était condamnée à demeurer dans sa position actuelle. En cela, elle avait eu de la chance que son plus gros impair soit passé inaperçu.

La remarque quant à l'intervention de Gao auprès de ces apatrides enflamma un peu plus cette haine, que certains diraient irrationnelle, qu'elle nourrissait envers elles. Ce fut donc dans un mouvement brusque que, sans effectuer le moindre geste, elle porta ses iris teintés de colère sur le blond. Judas et ses progénitures avaient bâclé le travail. Elle ne se tourna totalement que lorsque Gao s'adressa nouvellement à elle. « Vous vous faites du souci pour peu de choses mon frère. ». À vivre avec eux, elle avait appris à reconnaitre chacun des détails différenciants l'un de l'autre. Leur corpulence. Leur attitude. Leurs expressions. Les regards qu'ils posaient sur elle. Et un jour elle saurait les comparer selon leur performance au lit. Plus qu'un souhait, elle se faisait un devoir d'y parvenir. « J'en viens parfois même à me demander si la chose ne vous arrangerait pas, au contraire. » ajouta-t-elle âprement. Vraiment, il lui fallait réfléchir à une autre façon de déployer ses filets pour attraper le poisson Gao. Peut-être devait-elle justement jouer sur le terrain de la fraternité. Plus que ce qu'elle faisait où, pour l'instant, la chose relevait avant tout du jeu. Elle allait y songer.

Sans un mot supplémentaire elle se leva, prête à quitter la pièce. Elle n'avait plus rien à faire ici. Elle s'agaçait plus qu'autre chose. Une totale perte de temps et d'énergie, en somme. Pourtant, bien que lancée, elle s'arrêta à un pas de son assise tandis que l'activité extérieure semblait s'intensifier. Ainsi, au lieu de la porte, elle rejoint la fenêtre pour observer ce qu'il s'y passait. « Hum. Je crois que nos invités sont arrivés. » commenta-t-elle, non sans mépris. Que des incapables, songea-t-elle à l'encontre de l'armée d'Uobmab sur laquelle elle avait vivement comptée pour que le convoi ne parvienne jamais à destination.
©gotheim pour epicode


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 04 Mai 2023, 21:25



Les Portes : L'arrivée à Narfas


« Put… ! » Le mot se heurta au choc de mon dos sur le sol. La fin n’y survécut pas. Au début, j’avais hésité. Le soleil donnait au paysage et à ces trois personnes un air d’irréel. Néanmoins, lorsque la rousse me propulsa de ma monture, son identité me revint clairement. La Cheffe des Armées de Narfas était connue et, même si je ne l’avais jamais croisée jadis, on me l’avait dépeinte maintes et maintes fois. Mes sourcils se froncèrent à ses mots. Je n’aimais pas ce genre de configurations. Je serrai les dents et pensai à Rosette pour ne pas tenter de me débattre. L’intérêt du convoi devait passer avant le mien propre, même si je l’avais fui momentanément. Tous ces nobliaux me donnaient la gerbe. Ils se croyaient tout permis sous prétexte qu’ils avaient une stature, un rang, une éducation. Ils en oubliaient trop souvent leur humilité et, surtout, leur mortalité. Par terre, j’attendis qu’elle me lâchât pour me redresser. Je lui lançai un regard courroucé quand elle partit avec le cheval que j’avais moi-même emprunté. Je soupirai. À présent que la tornade était partie, la mante religieuse eut tout le loisir de m’accueillir. Sa posture rappelait celle de Garance. Cette dernière et Jésabelle De Narfas s’entendraient probablement à merveille, avant que l’une ne cherchât à arracher la tête de l’autre. « Bonjour. » répétai-je, en tentant de chasser le sable dans mes cheveux. Mon regard se heurta à ses yeux. J’en avais marre des matrones. « Personne ne m’a chargé de rien, Ma Dame. » dis-je tout de même, en refusant d’être l’initiateur d’un conflit. Je lui fis même le plaisir de rire à sa réplique. « Le soleil est sacrément traître par ici, c’est vrai. » Le regarder en face aveuglait et lui tourner le dos était le meilleur moyen de se prendre un coup douloureux. « Je m’excuse si je vous ai offensée. » Je n’en pensais rien. « Ma… fiancée a fait un malaise et je m’inquiétais pour elle. » Ce n’était pas exactement un malaise mais il ne valait mieux pas que je l’ouvrisse sur les régurgitations de Rosette. Surtout, y penser suffisait à me soulever de nouveau le cœur. Rosette n'était pas exactement ma fiancée non plus mais je n'allais pas dire la fille avec que j'aime et avec laquelle je couche sans que son père n'en sache rien.

Lorsque Jésabelle m’indiqua Adolphe je pivotai vers le garçon en question. Nous devions avoir le même âge. Son prénom était étrange. Ça sonnait comme un mélange d’adorer et d’amorphe. J’étais certain de pouvoir lui composer un poème facilement. Il n’en restait pas moins qu’il avait l’air bien plus équilibré que les deux femmes, plus sympathique aussi. Je commençai à me diriger vers lui, toujours agacé, avant de remarquer la présence de Childéric et de sa… collaboratrice. J’avais entendu dire qu’ils couchaient ensemble. Je levai vers l’homme un regard qui voulait tout dire avant de réellement rejoindre le garçon. « Merci. » répliquai-je, sur un ton entendu. Adolphe devait être de la famille de Tamina vu son nom : son fils, un cousin ou un petit frère bien plus jeune. L’information ne me sembla pas capitale. « L’accueil est particulièrement chaleureux. » commentai-je, avec la même voix. J’avais commencé à emprunter un chemin, autant aller jusqu’au bout. « Merci. » répétai-je, tout en regardant à l’intérieur de la carafe. Je sentis l’eau. Rien à suspecter a priori. « Ah bon ? » Ce qu’il disait m’étonnait, même si je connaissais les us et coutumes de Narfas, notamment la symbolique de la Mère. Le problème c’est que mon expérience dans le Royaume n’allait pas exactement dans le sens des paroles d’Adolphe, même si les hommes n'étaient pas mieux lotis. Peut-être n'était-ce qu'une vision centrée sur les nobles qu'il me narrait là ? Il n'était peut-être pas au courant. « Ouais, je vois… Je n’avais pas l’intention d’aller draguer de toute façon, si ça peut te rassurer. Par contre… » Un fin sourire joueur se dessina sur mon visage. « … je connais quelqu’un qui en aurait bien besoin. Alembert, c’est son nom. Sa mère l’a enfermé dans une maison pendant vingt ans. Si tu connais un moyen de le sortir un peu, je suis preneur… » Je finis par boire. L’eau encore fraîche passant dans ma gorge eut la saveur du délice. Je poussai un soupir de satisfaction avant de me reprendre. « Sinon… comment ça se fait que tu escortes la sœur de la Reine et la Cheffe des Armées ? » demandai-je. Ce n’était pas contre lui mais il n’avait dit que son prénom et son nom, pas son rang. Il ne me disait rien mais les choses avaient probablement changé depuis que j’étais parti.

Lorsque le convoi arriva, je ne bougeai pas. Mon regard se posa d’abord sur Tamina, qui montait toujours le même cheval qu’elle m’avait volé. Childéric paraissait tout de même plus fort à mon avis. « Que le spectacle commence… » lançai-je tout bas lorsque Garance s’avança. Le spectacle des nobles et de leurs courbettes pompeuses. Je suis enchANtéééée de vous rencontrer. Moii de même trÈÈs chÈÈre !

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Erasme (Clémentin):

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Ammon Bethralas
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Ammon Bethralas
Jeu 04 Mai 2023, 22:05


Image par Philip Sh

Les portes: l'arrivée à Narfas


Rôle :

Le trait d’esprit à l’égard de la cheffe des Armées macula d’un sourire malsain les traits de l’Ecclésiastique. L’analogie était éloquente et laissait présager en filigrane d’une connaissance plus étroite – si tant est que ce qualificatif puisse encore s’appliquer à ses parties génitales– des réputés talents de la Belliciste au teint hâlé. Gaspard ne se formalisa pas le moins du monde quant à la teneur de cette éventualité. Si le con de la D’Eliput pouvait être mis à contribution pour s’attirer la préférence du Roi alors Tamara devait allégrement abuser des promesses inavouées de son sexe pour faire vaciller Balthazar et influer sur ses décisions. Nul à la cour n’ignorait que le couple royal était loin de filer le parfait amour et de couler des jours heureux sur le trône. A l’effigie de la mascarade qui marquerait leur règne, les émois des premiers jours avaient rapidement cédé la place à la véritable couleur des sentiments qui sous-tendait l’union de deux êtres aux antipodes. Le simulacre d’affection et de tendresse avait duré jusqu’à la naissance de Anthonius avant d’être sacrifié sur l’autel de l’intérêt personnel et d’une mainmise toujours plus étroite de la Reine sur l’exercice du pouvoir. S’ils s’évertuaient à entretenir l’illusion du mariage parfait sous tous rapports pour le bon peuple, les deux époux n’en demeuraient pas moins malheureux en ménage. Il n’était guère étonnant que les deux souverains s’empressent d’aller voir si l’herbe n’était pas plus verte ailleurs. Les cercles de courtisans eux-mêmes semblaient prendre un malin plaisir à relayer la valse des prétendants qui s’échinaient à gagner les faveurs qui les mèneraient droit à la couche de chacune de ces Majestés.

« Au vu de sa dextérité en la matière, je dirais même plus de ses deux mains pleines et entières » renchérit l’Homme de foi en lui adressant une œillade complice.

Gaspard n’ayant aucune idée de la nature réelle des rapports entre ces deux là, mieux valait pourtant dans le doute faire preuve de sagacité et présumer de l’adultère de Balthazar. Si le Grand Prêtre s’appliquait à garder ses amis près de lui et ses ennemis plus près encore, la contenance du roi pouvait tout aussi bien se prêter à la pratique de ce jeu de dupe.

« C’est une sage décision votre Altesse. Le Clergé apportera naturellement son saint patronage à l’exécution des desseins du Grand Semencier.»

L’usage du « Nous » par Balthazar laissait naturellement supposer que son épouse avait également approuvé les contours de ce projet. Les propensions naturelles fort avantageuses de Gao d’Eésnep l’avaient prédestiné à occuper le rôle cardinal de reproducteur alpha au sein du royaume. Si le D’Epilut se réjouissait du renfort du semencier pour honorer les préceptes religieux natalistes du Livre Sacré, il se félicitait intérieurement de ne pas avoir à mettre la main à l’ouvrage ou plutôt l’appendice dans le cas présent.

L’œuvre de Gao d’Eésnep était incontestable, sa descendance pléthorique suffisait à attester de ses apports considérables à la résolution de la crise démographique. Surtout et en dépit de son jeune âge, il semblait avoir une prédisposition particulière pour engendrer les filles si précieuses dont le royaume a tant besoin. C’était sans doute à ce trait si singulier qu’on l’avait affublé du titre de « Grand Semencier » bien qu’il ne soit encore qu’un jeune adulte.

Gao était remarquable mais pouvait t’il réellement soutenir la comparaison avec le géniteur accompli, sa Sainteté, le Miséricordieux Gaspard D’Epilut, fort d’une décennie d’expériences diverses et variées ? Au tableau de chasse du Grand Prêtre, les héritiers se comptaient par centaines, voire par milliers disséminés aux quatre coins de Narfas. Tous ses rapports charnels – des bénédictions s’il en est – répondaient à la volonté du Seigneur et faisaient l’objet d’actes dûment répertoriées au sein d’un carnet qui dressait l’état des lieux de sa paternité extraordinaire. Quoi de plus normal pour attester de la suprématie du pedigree du D’Epilut et établir qu’il était bien le plus grand étalon que Narfas n’ait jamais compté sur son sol ? Gao pouvait bien essayer de réduire l’écart avec l’Ecclésiastique. Les pruneaux logés dans son scrotum auraient tôt fait de se rabougrir au point de se transformer en de minuscules raisins secs desséchés que la vigueur du Grand Prêtre lui permettrait encore de tenir la distance avec son poulain.

Dans sa grande mansuétude, Gaspard lui laissait allègrement la saillie de ces donzelles étrangères. La semence du Religieux avait valeur de sacrement, toutes ne méritaient pas une telle offrande et le Pieux rechignait à mêler son sang à celui de pourceaux immigrés déambulant en calèche. En réalité,  il ne voulait surtout pas attraper cette nouvelle pathologie désignée comme « ictus amnésique » dont certains ecclésiastiques lui avaient récemment fait part au cours de ses derniers offices religieux. Peu documenté, les symptômes de cette étrange maladie se caractérisaient par des pertes momentanées de la mémoire épisodique et l’incapacité à engranger de nouveaux souvenirs pendant une période de vingt-quatre heures suivant l’amnésie. Le coït serait l’un des principaux déclencheurs ou facteur aggravant selon les cas de l’ictus amnésique. Gaspard laissait volontiers Gao aux prises avec ce mal rampant qui ne manquerait pas de faire des ravages si rien n'était fait pour en entraver la course délétère.

« Votre Altesse. Eu égard de votre vœu que les femmes du cortège de Lieugro s’accouplent avec des semenciers de Narfas et afin d’honorer le versement de leur « tribut », il me semble tout à fait opportun d’organiser - avant tout acte d’accouplement - pour chacune d’entre elles des examens gynécologiques préliminaires en présence d’un diacre assermenté pour déterminer leur aptitude à fournir une progéniture viable. S’il devait s'avérer que certaines d’entre elles soient malheureusement pleines, nous pourrions toujours leur dispenser des remèdes abortifs de sorte à les rendre apte à la procréation. Je suis certain que Melchior d’Eésnep, l’éminent et célèbre marchand, prodigue à ses clientes les plus insistantes des potions qui en garantissent les mêmes effets. Nous pourrons solliciter ses services au cas échéant. »

En contrebas, dans la grande cour pavée du palais, la garde royale achevait de terminer la conduite du convoi tandis que les premiers « hôtes » de Lieugro pénétraient sur le parvis. La salle du trône baignée dans la lumière tamisée de l’astre solaire irradiait d’un lustre discret et sophistiqué. L’occasion était trop belle, les premières impressions demeuraient les plus importantes en ébauche de relation, à fortiori lorsque celles-ci relevaient de la sphère diplomatique.

« Peut être serait t’il judicieux de saluer vos hôtes à partir du balcon? Si votre Altesse veut bien se donner la peine...» lança le Grand Prêtre en invitant son Altesse à poser le pied sur l’avancée en contrejour. Nimbée dans la lumière, Balthazar de Narfas apparaîtrait aux Barbares à ses portes avec toute la solennité et le prestige qui sied à un souverain de son acabit.

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Ikar Pendragon
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Ikar Pendragon
Ven 05 Mai 2023, 18:42



| Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 4 Js9b

Les Portes V


Rôle :

Je regardai Zébella lorsqu’elle parla de Clémentin à ma suite. Elle n’avait pas l’air de le porter dans son cœur. Je me demandai pourquoi sans pour autant chercher à l’interroger. Je préférais éviter de lui adresser la parole et repris ma contemplation, en écoutant seulement la conversation entre Ludoric et elle, tout en me demandant comment est-ce qu’il pouvait la supporter lors de ses gardes.

Malgré tout le ressentiment que j’avais contre elle, une part de moi ne pouvait m’empêcher de l’admirer. Ce n’était pas une admiration béate. Je me demandais simplement comment est-ce qu’elle pouvait se montrer aussi sûre d’elle à toute heure du jour et de la nuit. Je n’avais jamais été confiant. Je doutais souvent, en remettant sans cesse mon jugement en doute. Je ne m’estimais pas ou peu compétent pour bien des questions et avais besoin de faire de multiples recherches et de croiser les sources. Ma position vis-à-vis de Zébella en était la preuve, même si je tentais de rester ferme et de ne lui accorder aucun crédit.

Elle semblait se ficher de tout ça, comme si seule l’assurance comptait. Elle parlait comme elle crachait. Peut-être comptait-elle sur les autres pour essuyer ses bêtises ? Comme ce qu’elle avait pu proférer à mon encontre. Ne s’interrogeait-elle jamais sur le ressenti des autres ? Sur les conséquences de ses paroles ou de ses actes ? Le constat ne m’aurait pas étonné. Judas n’avait pas dû beaucoup se questionner sur le sort des enfants de mon père lorsqu’il lui avait tranché la tête. C’était peut-être mieux. Il aurait sans doute fait tomber les nôtres avec.

Je préférai l’oublier encore, pour me concentrer sur quelque chose de plus plaisant : la phrase de Ludoric après que je lui aie confié vouloir me mettre au sport. Peut-être que je me faisais des idées avec Childéric. Peut-être que le voyage était en train de me rendre fou et qu’il n’y avait vraiment rien entre eux, ou sinon une relation hiérarchique normale. Optimiste, je me dis que si jamais il y avait eu un début de quelque chose, cette chose disparaîtrait avec l’arrivée à Narfas. Notre vie ne serait pas comme avant mais, au moins, il y aurait une base sédentaire qui nous permettrait de nous voir de façon plus intime et de discuter plus souvent sans risquer d’être entendus. Je l’espérais.

Lorsque nous nous arrêtâmes, j’attendis que Zébella descende avant de me tourner vers Ludoric. Je plaçai une main dans son cou et l’embrassai doucement.

« J’espère que ça ira. »

Je ne savais pas qui je tentais de rassurer entre lui et moi. Beaucoup trop de questions étaient restées en suspension pendant le voyage. Je me doutais que les jours à venir seraient lourds de réponses.

Je finis par descendre, ravi moi-aussi de pouvoir me dégourdir les jambes et, surtout, de ne plus devoir penser à la reprise du voyage. Je ne savais pas où nous dormirions ce soir mais probablement pas dans une tente, à la merci de n’importe quel prédateur ou insecte.

Malheureusement la d’Uobmab vint briser l’instant avec sa question, adressée à Ludoric bien plus qu’à moi. Son regard finit cependant par se poser sur ma personne. Ses mots m’arrachèrent une exclamation de surprise. Les insultes se coincèrent dans ma gorge.

J’en ai rien à faire de t’impressionner.

Le roux parla pour moi et je me complus dans un silence lourd de sens. Dire que mon père avait accepté d’accueillir dans son château les enfants de Judas… Ils n’étaient pas faits comme nous. Ils ressemblaient à des chimpanzés en cage, à attendre que quelqu’un passe devant les barreaux pour lui faire regretter leur captivité. Il n’y avait rien à espérer à tenter de communiquer avec eux. Ils avaient choisi de se comporter comme des conquérants et de supprimer la paix au profit de leur égo. N’y avait-il que ça pour elle ? La victoire à tout prix ? Qu’allait-elle en faire ? C’était nul. C’était nul, d’autant plus qu’elle était seule. Personne ne l’aimait ici. Si elle s’en fichait, c’était tant mieux, mais à sa place, j’aurais été mortifié. Vivre sans amour, sans proches avec lesquels parler et sur qui compter, c’était une vie misérable. Elle n'était qu'une guenon misérable.

Finalement, je décidai quand même de réagir. Je regardai Ludoric et souris.

« Je t’avais dit que j’aurais dû taper plus fort. »

Je faisais allusion à l’épisode de la statuette en tentant de paraître détendu. Je culpabilisais mais elle n’avait pas besoin de le savoir. Quant à l’entrainement, c’était une fin de non-recevoir. Jamais je ne m’entraînerais contre celle qui avait volé le trône de mon père. Elle avait déjà de la chance d’être en vie. Je ne devais pas lui pardonner, ni avoir pitié d’elle. Rien. Je ne devais rien lui donner parce que si je lui tendais la main, elle m’arracherait le bras. Elle n’était pas fiable.

793 mots

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Miraneiros
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Miraneiros
Sam 06 Mai 2023, 18:32

| Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 4 Lisa-b10
Image : 2ha - Mo Ran to the Underworld by Lisa Buijteweg
Les Portes : L'arrivée à Narfas
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Rôle - Balthazar De Narfas:


« Bien. Nous aurons besoin de tout le soutien nécessaire pour s'assurer que l'ensemencement se déroule dans les meilleures conditions afin de rendre l'expérience plus agréable à l'égard de nos invitées peu accoutumées à nos mœurs. Une situation trop angoissante pourrait nuire au bon déroulement des grossesses et y mettre un terme prématurément. » Bien que l'inflexion de ma voix restât fidèle à l'impassibilité qui maquillait mes traits, l'avertissement avait glissé de manière on ne peut plus claire sur ma langue, en guise de rappel quant aux méthodes qu'il nous faudrait prioriser dans la mise en œuvre de ce plan. Il ne s'agissait pas seulement de convaincre des femmes de nous prêter leur corps afin de résoudre nos problèmes de natalité, mais surtout de le faire en garantissant leur coopération pleine et entière. Réfugiés ou non, les ressortissants de Lieugro n'en demeuraient pas moins nos plus proches alliés : dans la mesure du possible, je souhaitais éviter de fragiliser le lien qui unissait nos deux Royaumes, ne serait-ce qu'en gage de notre bonne foi. Cela dit, je me doutais qu'il serait sans doute difficile de les persuader d'adhérer à notre projet sans faire usage de pressions. Si le contexte actuel jouait à notre avantage, je n'avais pas l'intention de recourir à des moyens d'intimidation pour arriver à mes fins, à moins qu'ils ne m'en laissassent pas le choix. C'était, après tout, une condition sur laquelle la Reine n'envisageait pas, à ma connaissance, de négocier auprès des rescapés, malgré les conséquences qui risquaient d'en découler. La crise démographique que traversait notre pays constituait un enjeu trop important à ses yeux pour être sujet à des discussions. Il était clair que cette décision ne plairait pas aux femmes du cortège, d'autant plus que la plupart d'entre elles – si elles n'étaient pas déjà mariées – devaient au minimum être promises à d'autres hommes, que ces derniers soient restés en arrière à Lieugro ou qu'ils fassent parti du groupe qui s'apprêtait à franchir nos portes. Les mœurs nobiliaires étant ce qu'elles étaient, les questions de descendance et, de façon plus générale, de mariage, revêtait un caractère quasi sacré qu'il fallait appréhender avec un certain doigté pour éviter le désastre diplomatique. Or, contraindre des femmes à porter les enfants de semenciers, aussi prestigieux soient-ils, avait tout le potentiel de provoquer le mécontentement, voire l'opposition, chez les principaux concernés, quand bien même il ne s'agissait que du tribut à payer en échange de l'hospitalité que nous leur avions promis. Nous – Wesphaline et moi – étions même prêts à leur faire des concessions généreuses s'ils se montraient coopératifs, comme le déploiement des effectifs militaires qu'ils espéraient assurément obtenir afin de libérer Lieugro de l'occupation des Uobmab. Nous n’étions pas opposés à la guerre, bien au contraire, mais nous devions simplement établir des priorités pour satisfaire nos meilleurs intérêts.

« C’est juste. » concédai-je à l’ecclésiastique d’un mouvement de tête. S'il s'avérait que l'une des femmes de Lieugro n'était plus en mesure d'enfanter, nous aurions moins de dépenses à allouer pour les services des semenciers. « Nous avons déjà mandaté les services du personnel médical afin de procéder à des examens rigoureux sur leur état de santé. » lui informai-je. C'était quelque chose que la Reine et moi avions prévu de mettre à leur disposition en avance, avec de la nourriture et des boissons afin de leur donner de quoi se sustenter après un long voyage. « Il est tout à fait possible qu'il y ait des malades à bord du convoi, et il serait regrettable que leur condition vienne perturber nos plans. » Ça le serait plus encore si les docteurs découvraient la présence de maladies transmissibles. « Sinon, je souhaite éviter de leur faire subir des opérations risquées. Dans l'éventualité où l'une ou plusieurs de ces femmes soient effectivement enceintes, nous leur distribuerons des abortifs seulement si nous obtenons la confirmation que l'intervention ne pose aucun danger. Je ne permettrais pas que nos invitées rencontrent un destin funèbre entre nos murs. » Malgré l'emploi du féminin, cette demande valait aussi pour les hommes de Lieugro. S'il fallait s'en débarrasser, ce serait avec l'usage de la discrétion, de préférence en dehors des murs du palais. « Dans tous les cas, je demanderai aux professionnels praticiens de vous transmettre une copie de leurs rapports médicaux dès que ceux-ci seront disponibles. »

Le silence retomba dès que l'écho de ma voix se dissipa, coupé par les bruits sourds qui nous provenaient de l'extérieur. Lentement, je me levai de l'assise royale, descendant une à une les marches qui me séparaient de Gaspard. Ce dernier avait toujours possédé un sens du spectacle plus aiguisé que le mien, sans doute en raison de ses plus longues années d'expérience à côtoyer le pouvoir royal. Baigné sous les rayons de l'astre solaire, mon apparition produirait sans conteste un effet plus fracassant aux yeux de nos convives en rehaussant mon image publique de Dieu-vivant. Pourtant, je ne m'avançai pas immédiatement dans la lumière du soleil, frappant plutôt à l'intérieur de mes mains pour attirer l'attention d'un garde qui se tenait derrière les portes de la salle du trône. « Votre Majesté? » s'enquit-il en posant un genou à terre, prêt à recevoir mes ordres. « Rappelez les membres de la cour et les serviteurs à l'intérieur de la salle du trône. Le convoi de Lieugro est arrivé. » - « À vos ordres. » Dès que le garde disparut au tournant du couloir, j'effectuai un premier pas sur le balcon. Aussitôt, les bijoux et les fibres d'or qui paraient ma tenue se mirent à briller sous l'éclat du jour, tel un halo lumineux qui auréolait l'ensemble de mon être. Abaissant le regard vers la vue en contrebas, je n'eus aucune difficulté à repérer le convoi près des fortifications qui cloisonnaient la cour royale. De cette hauteur, il m'était impossible de différencier les ressortissants de Lieugro et ceux de Narfas, mais je me doutais que Jésabelle et Tamara avaient probablement entamé les présentations avec nos invités. Alors, sans plus tarder, je révélai ma présence après avoir franchi un pas supplémentaire, laissant le soin au vent d'emporter ma voix le plus loin possible : « Honorables citoyens de Lieugro, moi, Balthazar De Narfas, vous souhaite officiellement la bienvenue au sein de mon Royaume. » annonçai-je solennellement, prenant une voix impérieuse dont l'intonation grave, mais souveraine, tranchait avec l'accent plus léger et fluet de ma voix naturelle.  

✠ 1 067 mots

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 07 Mai 2023, 18:45



Les Portes : L'arrivée à Narfas



« Garance De Lieugro et Lambert d’Eruxul passent beaucoup de temps ensemble. » reprit le soldat, lorsque je le questionnai davantage. « N’est-ce pas normal pour un conseiller et une régente ? » Il se pencha légèrement vers moi. Je haussai un sourcil, peu convaincue par l’utilité de sa manœuvre. « Il semblerait qu’ils aient eu une liaison par le passé. Lambert voyage uniquement avec sa fille. Sa femme n’est pas présente dans le convoi et il y a ce jeune homme, Alembert, qui semble être le fils de la blonde. » « Garance est blonde ? » « Oui. » Je pensai vaguement que le trajet n’avait pas dû être facile, si elle possédait une peau claire. Le soleil était traître. « Et vous pensez que ce garçon est également le fils de Lambert ? » « Cela se pourrait. Les périodes de guerre sont propices à ce genre de… Il aurait pu se débarrasser de sa femme avant de partir. » « A-t-on bien confirmation que Zébella d’Uobmab se trouve parmi le convoi ? » « Oui. Elle voyage avec le Prince Placide et un soldat du nom de Ludoric. Il serait le fils de la famille De Tuorp, restée à Lieugro. » « Il voyage seul… Pourquoi ? » « Difficile à dire. Sans doute était-il dévolu à la garde rapprochée du Prince avant le décès de Montarville et qu’il n’a pas supporté la possibilité d’une trahison à son encontre. » « Un homme loyal… » soufflai-je. « Le Prince et lui surveillent donc la fille de Judas ? » « Childéric D’Ukok la surveille également, par alternance. » « Donc ce Ludoric a toute la confiance de Lieugro s’il se partage une tâche avec le Chef des Armées… À moins que ce soit ce dernier qui souffre d'un manque de confiance de ses pairs… » La deuxième partie de ma phrase avait été murmurée. « Je ne pense pas que sa réputation ait été si entachée. Beaucoup de soldats sont partis avec lui et, de ce que je sais, Montarville ne s’est pas montré loquace en ordres durant le bal où tout a commencé à se déliter. La Princesse Zébella, aujourd’hui Reine et prisonnière, y a été violée et le Monarque a brillé par son absence. » Je savais déjà ce qu’il me confiait mais le laissai parler néanmoins. Parfois, de nouvelles informations se dissimulaient dans les détails des discours maintes et maintes fois répétés. « A-t-elle des symptômes de grossesse ? » « Elle m’a semblé avoir l’air vaseuse et… grognonne. » Je souris. Judas avait une manière bien à lui d’être « grognon ». Là où le père rugissait, la fille grognait. Tout me semblait parfaitement logique jusqu’ici. Par contre, le fait qu’il pût la décrire comme vaseuse avait de quoi m’alerter. « Savez-vous si un abortif lui a été administré à Lieugro ? » « Je n’en ai pas entendu parler mais cela me semble être la base après un viol dans un pays où la démographie n’est pas en danger. » Bien sûr, mais les normes n’existaient que pour les naïfs. La pratique avait une autre saveur que la théorie. J’aurais très bien pu me procurer un abortif après Judas. Je ne l’avais pas fait. « Il y a également un fait étrange. » « Dîtes-moi. » « Clémentin. » « Oui je l’ai vu. » Le petit impétueux. « Il n’est pas de sang noble mais voyage tout de même avec la fille de Lambert et le fils de Garance. » « Intéressant. Avez-vous une théorie ? » « Il semble avoir relativement le même âge que le Prince Placide mais plus… Disons qu’il répond davantage aux critères physiques qui sont attendus d’un Prince pour un Royaume comme celui de Lieugro. Les rumeurs disent qu’il entretiendrait une relation avec Rosette D’Eruxul et, d’après mes propres yeux, ces rumeurs semblent véridiques. Seulement, personne de sensé ne laisserait sa fille épouser un moins que rien. J’ai une théorie qui mériterait d’être vérifiée… Clémentin ressemble bien plus à feu Montarville que Placide. Il se pourrait que les deux garçons aient été échangés dans le cadre du voyage, au cas où l’accueil se passerait mal. » « Ce serait gros. » « Je sais mais Placide est le seul héritier qui reste. » Je souris, amusée. « Si Placide est celui qui se fait appeler Clémentin, son père doit se retourner dans sa tombe vu les risques qu’il a pris aujourd’hui en partant seul sans réfléchir. » « Oui. Mais qui est allé le chercher ? Le Chef des Armées lui-même. Qui demanderait au Chef des Armées de courir après un pouilleux ? » « Personne… »

Une fois que le convoi s’immobilisa, je délaissai le cheval au profit de Jesabelle. J’envoyai une œillade à Adolphe et lui fis un signe de la main dans le langage des signes de l’armée afin de lui indiquer de rester avec Clémentin et de le surveiller autant qu’il le pourrait. Alembert me semblait un autre sujet à surveiller. Le soldat n'en avait pas émis l'hypothèse mais ce qu'il avait signalé pour Clémentin valait également pour Alembert. On ne connaissait pas d'enfant à Garance De Lieugro. Avec un sourire, je me tournai vers cette dernière et les mâles qui l'accompagnaient. Effectivement, elle était blonde, tout comme Lambert. « Nous vous souhaitons la bienvenue. » dis-je, tout en préférant laisser les longs discours à la Grande Prêtresse. J'affectionnais, et de loin, les ambiances décontractées. La pensée d’une bonne bière coulant dans ma gorge s’arrêta lorsque le soleil se refléta sur les bijoux du Roi. Je tournai les yeux vers lui et tardai à m’incliner pour mieux l’admirer. Wesphaline avait tort de délaisser cet homme. Il n’était pas brutal comme bien d’autres. Il avait une forme de force tranquille qui le rendait attrayant et une intelligence qui transpirait de chacune de ses phrases. Et puis, grâce aux artifices qui ornaient actuellement son corps, l’astre du jour lui-même acceptait de lui prêter un peu de son feu. En définitive, ce n’était plus à une bière que je songeais. « Veuillez m'excuser. Le devoir... » dis-je, avant de m'éclipser. Ce n'était peut-être pas sage, et ce ne serait pas évident, d'essayer de voir Sa Majesté avant que tous n'entamassent les discussions politiques mais Balthazar ne l'était pas non plus, à allumer ainsi des brasiers.

971 mots
Tamara va essayer de rejoindre Balthazar quand il ne sera plus avec sa cour. Elle l'attirera probablement dans une pièce à l'écart pour faire des cochonneries.

Pour le reste, je ne peux pas attendre plus longtemps d'éventuelles réponses donc je vais commencer à écrire Childéric  | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 4 943930617

Eméliana - Tamara:

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Dim 07 Mai 2023, 21:13



Les portes : L'arrivée à Narfas



Je laissai le médecin m’inspecter. Mon regard se brouilla un instant. Pendant ce bref égarement, je ne pensai plus au brun qui m’auscultait mais à un tout autre praticien. Ezidor hantait ma vie comme une mycose récalcitrante qui aurait pris d’assaut les ongles d’un pied et ses espaces interdigitaux. Penser à lui me ramenait au passé, aux rêves que j’avais pu faire, à ses mains sur moi et à des assauts qui ne pouvaient pas n’être qu’oniriques. Je connaissais ses travers mieux que personne. Pourtant, je savais aussi qu’il avait tendance à marquer ses victimes. Aucune marque ne parsemait ma peau. Avait-il altéré l’épiderme d’Irène ? « Toussez. » Je m’exécutai. « Bien, vous me semblez en forme. Avez-vous perdu du poids pendant le trajet ? » Effectivement. « Mon corps est devenu plus sec. » Je l’avais remarqué après les deux premières semaines de voyage. Je n’avais jamais manqué de rien précédemment. Mes muscles ressortaient d’autant plus du peu de lipides que j’avais avalés ces derniers temps. J’avais cependant veillé à manger de la viande et du riz en quantité suffisante. Mon statut me plaçait toujours au-dessus des soldats concernant les rations. Je n’abusais pas mais je devais pouvoir diriger les hommes de l’armée et avoir l’air en forme pour que le pessimisme ne s’abattît pas sur les troupes. J’avais cependant maigri, comme tout le monde ou presque. « D’accord. Vous pourrez vous hydrater et manger dans un instant. Encore une question… Celle-ci peut vous sembler indiscrète mais c’est pour une meilleure prise en charge. Avez-vous eu des rapports sexuels non protégés avant le trajet et pendant celui-ci avec l’une des femmes du convoi ? » Je le regardai un instant. Je connaissais la réponse. Je la connaissais parfaitement. Pourtant, je ne pouvais pas lui avouer la vérité. « Non. La femme que j’aime est restée à Lieugro. » « Je vois… » commença-t-il doucement. « Seulement, je me dois d’insister. Il arrive que ce genre de… voyages disons, rapproche les individus. La tristesse, la pression… sont autant de facteurs acceptables pour commettre un impair. La femme que vous aimez comprendrait assurément. » Il n’avait aucune idée de qui était cette femme. S’il avait su, peut-être ne l’aurait-il pas prise pour une prude à la morale éclatante. Adénaïs aurait pu plonger dans les ténèbres facilement. Je l’aurais comprise et soutenue dans n’importe laquelle de ses volontés de vengeance. Pourtant, elle se noyait surtout dans ses propres ténèbres, celles qui l’engloutissaient elle-même dans les abysses. Elle s’y perdrait peut-être avant mon retour, ce qui m’inquiétait. Ses enfants étaient probablement les seules personnes au monde qui lui permettaient de tenir encore. « Je vous assure que même si j’avais voulu, la lourdeur de ma tâche m’en aurait empêché. » lui assurai-je, d’un air et d’un ton convaincant, en le regardant dans les yeux. J’avais appris à mentir et à dissimuler bien avant d’intégrer l’armée. « D’accord. Et y a-t-il des femmes de votre connaissance qui pourraient être enceintes à l’heure actuelle ? Nous devrons être d’autant plus vigilants avec ces dernières. » Je fis mine de réfléchir. Bien entendu, j’avais quelques doutes. Néanmoins, je n’avais pas l’intention de les lui confier. « Non, j’essaye de me souvenir de quelques éléments mais rien ne me vient à l’esprit. Il y a des commérages, comme ceux qui sévissent sur Lénora et moi mais ils ne sont que le fruit de l’ennui général. » « Vous ne verriez donc aucun inconvénient à ce que cette Lénora soit interrogée sur d’éventuels rapports avec vous ? » « Aucun. »

Une fois que le médecin eut fini, je me rapprochai des vivres afin de boire. Je laissai de l’eau couler dans mon cou et imbiber le tissu de mon haut. La fraîcheur pouvait s’avérer traître mais j’en avais besoin. Je mourrais de chaud et avais hâte d’être conduit à l’intérieur des bâtiments. Je mangeai quelques aliments, notant de grandes différences culinaires avec Lieugro sans m’en formaliser. J’aurais pu manger n’importe quoi, ce qui m’angoissait également. Si je buvais et mangeais, ma formation me poussait normalement à devoir me méfier. Cependant, puisque nous confions notre vie au Royaume de Narfas, nous n’avions aucun choix. S’ils désiraient nous éliminer, ils pourraient le faire sans problème. La résistance serait vaine et de courte durée. Fuir dans le désert nous assurerait la mort. Certains survivraient sans doute mais la majorité périrait à cause de la chaleur. Nous étions donc coincés.

Lorsqu’un murmure parcourut la foule, je levai les yeux. Le Roi de Narfas venait d’apparaître au balcon. Il portait sur lui la richesse de son Royaume. Le voir m’interrogea : était-il au courant des nombreux échanges de sa femme avec Ezidor ? Et de leur teneur ?

787 mots

Tekoa - Childéric:

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Fawëlysa En Auraushnee
Dim 07 Mai 2023, 22:06

Les portes - Chapitre V
Wesphaline


Rôle:

Wesphaline laissa un sourire fleurir au coin de ses lèvres en témoignant de l'enthousiasme de son fils. En sa présence, son masque de Reine, parfois lourd à porter, s'échouait au sol. Les moments de plénitude comme celui-ci se faisaient aussi rares que précieux tant elle était occupée. Son sourire ne quitta pas ses lèvres malgré la froideur qui glaça son regard quand Anthonius faillit se qualifier de tante. « Oncle, c'est bien cela », répondit-elle en guise d'avertissement. Quand la brune n'était pas Reine, elle était Mère. Tel était le fardeau du pouvoir : Wesphaline s'éclipsait en présence d'autrui, quel qu'il soit. Son existence était divisée entre plusieurs fonctions, toutes essentielles. Le poids sur ses épaules était tel que peu auraient été aptes à le porter. C'était bien pour cette raison que la De Narfas en avait pris la responsabilité. Sans elle pour le porter, Balthazar aurait chuté il y aurait bien longtemps déjà. Mais ça, son fils l'ignorait, tout comme la majorité de la Cour.

La brune le regarda parler de bricolage. Elle observait ses gestes précis et la flamme qui s'était allumée dans ses iris cristallins. Les instructions qu'il déblatérait n'éveillaient pas le moindre intérêt en elle, mais elle partageait ses émotions comme si elles étaient les siennes. Sa vie était si simple, malgré sa situation... il ne réalisait pas encore à quel point il lui fallait chérir cette époque. Bientôt, le devoir éclipserait tout le reste. Le moment de répit de la dirigeante fut fugace, interrompu par son fils qui s'enquérait de l'état des affaires politiques. Le sourire de Wesphaline s'élargit. Anthonius avait l'esprit vif. Il avait heureusement plus hérité de ses traits que ceux de son géniteur. « Le château est soulevé d'agitation, leur arrivée pourrait beaucoup apporter au Royaume », répondit-elle d'une voix plus froide.

La Reine retrouvait son masque. « Les... réfugiés devraient arriver bientôt. » Le mot "réfugiés" sonnait encore faux au creux de ses lèvres. "Pions" aurait été un mot plus proche de la réalité, pour la plupart d'entre eux, en tous cas. Seuls quelques noms avaient fait pencher la balance en leur faveur : les accueillir avait déjà envoyé un message à Judas, et Wesphaline ne sous-estimait pas sa capacité à frapper sans prévenir. Des renforts militaires avaient été envoyés renforcer la frontière Ouest. Mais la présence de plusieurs femmes en âge de procréer et celle de Zébella D'Uobmab, en particulier, l'avait décidée en leur faveur.

La brune se rapprocha de son fils et posa une main sur son épaule. « Tu sais, il est très important de s'entourer, même de ceux qui paraissent insignifiants. Tu pourrais avoir besoin d'eux plus tard. » Elle passa ses doigts sous son menton et le souleva pour le pencher vers son visage, plongeant son regard dans le sien. « Tu as tout intérêt à bien te comporter avec eux. » Wesphaline se doutait que les exilés de Lieugro ne seraient pas bien accueillis par tous, surtout les hommes et les garçons. Mais Authonius ne tirerait aucun intérêt à s'attirer leur inimité, surtout si elle espérait obtenir des informations sur les adolescents auprès de lui. « Mais je suis certaine que tu le sais déjà, mon fils. » Son regard s'adoucit.

Sa main descendit jusqu'à la sienne et elle saisit doucement son outil de bricolage pour mettre fin à son activité. « Il est temps de te préparer à les accueillir. Sofiane t'accompagnera jusqu'à eux. » La brune apposa un baiser sur son front et se dirigea vers la sortie de sa chambre. En grandissant, Anthonius était devenu plus pudique. Sa mère respectait cela, mais elle l'accueillait aussi comme un signe de mauvaise augure. Des années compliquées s'annonçaient pour l'adolescent. Et quoiqu'elle fasse, Wesphaline ne pourrait maintenir le contrôle. Pas totalement. « Quant à moi, je vais assister ton père. A ce soir. »

Elle se retourna et laissa échapper un soupir discret avant d'ouvrir la porte et de regagner son masque devant le domestique qui attendait sagement de guider son fils. Seuls quelques d'entre eux avaient un jour été mis dans la confidence du secret d'Anthonius, par pure nécessité. Depuis, la Reine s'en était débarrassée discrètement. Elle espérait ne pas avoir à faire de même avec Sofiane. Les domestiques étaient parfois trop curieux pour leur propre bien. Et avec le service des De Lieugro au château, elle devrait redoubler de méfiance. Wesphaline avait placé ses pions avec stratégie, mais elle ne pourrait contrôler l'entièreté du jeu.

Mots : 882
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Susannah
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Susannah
Lun 08 Mai 2023, 14:21

| Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 4 658f
Les Portes V - L'arrivée à Narfas
Susannah, dans le rôle de Zébella




Rôle - Zébella d'Uobmab:

« S'il vise aussi bien que tu le prétends et non comme il en a l'air, je veux bien me faire bergère. » Railla Zébella en retour, ravie de trouver une victime autre que Merlin à rabaisser, même si le blond se contentait de regards noirs en guise de défense. Pathétique. Un sourire condescendant joua sur ses lèvres. Placide avec une épée ? Donner des crocs à un lapin n'en faisait pas un prédateur. Il devait être aussi à l'aise avec une arme qu'elle avec des talons. Peut-être devaient-ils échanger leurs positions finalement, elle aurait volontiers fait cadeau de toutes ses robes et fanfreluches au garçon en échange d'un solide poignard.

Elle soutint ensuite le regard de Ludoric et la ligne de sa bouche se durcit, abandonnant le ton léger qu'elle avait adopté jusqu'à présent. « Même prisonnière, je reste reine de Lieugro et ce n'est pas ton manque de loyauté envers la couronne qui changera ça. Tu aurais mieux fait de rester avec tes parents, mon frère a une passion pour les traîtres et il adorait regarder notre père torturer ces malheureux. » L'absence des de Tuorp dans le convoi ne lui avait pas échappé. Elle avait bien été inspirée de conseiller à Merlin de recevoir Gustave de Tuorp. Que le fils ne suive pas les traces du paternel l'avait étonnée au premier abord, jusqu'à ce que sa proximité avec Placide lève le voile sur ce mystère. Non content de n'être pas le véritable fils de Montarville, il avait aussi l'indécence d'être un sodomite qui ne donnerait jamais d'héritier à sa suite. Si son défunt père en avait eu vent, cela expliquait en partie sa léthargie dépressive. Il savait l'avenir de son nom voué à l'échec avec cette progéniture défaillante. Il aurait sans doute mieux valu que le titre d'héritier revienne à Coline ou Adolestine, les jumelles semblaient bien mieux taillées pour ce rôle. Du moins était-ce le cas par le passé, avant que la première ne tombe entre les griffes de son père et la seconde ne disparaisse purement et simplement. Seule dans la nature, livrée à elle-même, Zébella ne donnait pas cher de sa peau, la vie se chargerait de l'éliminer sans qu'Uobmab n'ait à lever le petit doigt.

L'intervention de Placide donnée sur le son de la plaisanterie ne lui fit pas retrouver son sourire. « En effet, il aurait mieux valu. » Rétorqua-t-elle. « Moi vivante, vous serez toujours en danger de mort. Bien sûr, ce sera pire si vous me tuez. On dirait que nous sommes dans une impasse. » Et le coupable n'était nul autre que Clémentin. Sans ses provocations, la bleue n'aurait jamais bravé la tempête pour lui botter son derrière crotté. Au final, le brun avait échappé à ses foudres et elle se retrouvait aux mains de ces chiens qui fuyaient la queue entre les jambes dans ce désert pour échapper à la sentence de sa famille.

La réflexion de Ludoric eut le don de mettre un terme à l'enchaînement des évènements qui l'avaient menée à suer sous ce soleil lourd après des semaines inconfortables de voyage. Zébella le foudroya du regard et un air que Merlin avait appris à craindre déforma son visage d'une grimace mauvaise. « Ah vraiment ? » Gronda-t-elle, ses ongles labourant l'intérieur de ses paumes. Sans prévenir, elle envoya l'un de ses poings serrés sur le côté de la mâchoire du roux. Son autre main se faufila en avant pour récupérer l'une des lames qui ceignaient la taille de l'apprenti soldat mais l'effet de surprise ne jouait plus en sa faveur et les réflexes de Ludoric l'empêchèrent d'atteindre son but. Bousculée en arrière, elle mit un genou à terre pour éviter de s'écrouler. Aussitôt, elle se remit sur ses pieds et l'examina d'un oeil nouveau. Le chien dissimulait-il un loup ? « D'une façon ou d'une autre, j'obtiendrais ce que je veux. » Feula-t-elle avant de se jeter sur lui, profitant d'être plus petite pour tenter de le ceinturer à la taille et le plaquer au sol.




Maussade, Zébella scrutait ses poignets menottés par un lien en cuir. Sa lèvre meurtrie pulsait sourdement. À nouveau, elle passa sa langue sur la plaie au goût métallique. Son flanc aussi la faisait souffrir et elle était consciente de l'aspect chiffonné qu'elle devait afficher auprès de leurs hôtes. Elle s'en fichait. La bienséance ne s'appliquait déjà pas beaucoup à son cas au temps où elle était libre, elle estimait désormais en être complètement débarrassée. Les présentations s'étaient déroulées sans qu'elle articule un seul mot. Son visage semblait taillé dans le marbre, figé dans une expression glaciale. Elle avait bien levé un sourcil en voyant deux hommes vivant avec une femme sous le même toit, puis avait décidé que ça ne la concernait pas.

Sans un mot, elle se leva et se dirigea vers la fenêtre, heurtant volontairement au passage Clémentin de l'épaule. « Hors de mon chemin. » Siffla-t-elle à son intention. Si ses mains étaient ligotées, il lui restait toujours ses dents. il n'en fallait pas plus pour lui arracher un morceau de gorge et rien ne lui aurait fait plus plaisir. Après l'avoir gratifié d'une œillade chargée de venin, elle finit par se détourner pour contempler la vue. L'horizon par delà la frontière de la ville était ocre, vide, loin de tout. Tous ses repères chamboulés, il n'y avait rien qu'elle reconnaissait ici, rien à quoi se raccrocher. Elle ne comprenait même pas la fonction de leurs hôtes. Elle refit face aux autres. « Qu'est-ce qu'un semencier ? »

Message III | 973 mots


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Merci Jil  | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 4 009 :
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Zeryel
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Zeryel
Lun 08 Mai 2023, 17:00

| Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 4 O0px
Les Portes V - L'arrivée à Narfas
Zeryel, dans le rôle d'Adolphe




Rôle - Adolphe d'Epilut:

« Vingt ans ? » Incrédule, Adolphe cessa le lent mouvement de va-et-vient qu'il avait imprimé sur son épée. Entretenir ses lames avait toujours eu un effet méditatif sur le garçon. Quand elles perçaient la chair à la recherche de veines à dévorer, elles lui procuraient un troublant plaisir, la satisfaction d'un désir inavoué et coupable que rien d'autre ne pouvait combler. Mais dans ces moments, la beauté d'une sobre élégance du tranchant nu prenant des reflets argentés selon la position qu'il lui faisait prendre suffisait à le fasciner. Celle-ci était une de ses préférées car il s'agissait d'une ancienne épée de sa mère. Hormis le cuir autour de la poignée qu'il avait changé car l'ancien était usé jusqu'à la corde, il en avait pris tant de soin qu'elle ne montrait aucune trace du temps passé depuis que Tamara la lui avait léguée. Il y puisait force et détermination, espérant que l'épée le mènerait sur le même chemin que la redoutable guerrière.

« Vingt ans. Il m'en faudrait moitié moins pour devenir fou. » Commenta-t-il en reprenant le nettoyage de son épée. « Je pense que j'aurais tué ma mère si elle m'avait enfermé aussi longtemps. » Ajouta-t-il d'un ton léger alors que la concernée chevauchait auprès des calèches ternies de sable. Ses yeux se plissèrent alors qu'elle lui communiquait un ordre. D'un geste bref, il lui signifia avoir compris et répondit distraitement à la question du messager. « C'est ma mère. » Il braqua ensuite son regard sur le brun, plus si certain qu'il ne s'agisse que d'un simple messager. S'il était plus qu'un domestique, il le cachait bien et la méfiance d'Adolphe grandit. Était-il un espion ? Était-il dangereux ? En silence, il l'étudia. Sa moue de mépris ne lui échappa pas, impression confirmée par le commentaire persiflé à voix basse. Quitte à le surveiller, autant tenter d'obtenir davantage d'informations au passage. Il comptait sur le peu d'années les séparant comme ciment d'une future amitié. « C'est lassant, n'est-ce pas ? Ça ne me manquera pas lorsque j'intégrerai les rangs de l'armée. Un soldat n'a pas besoin de ces futilités. C'est avec son corps qu'il parle, avec son arme qu'il se fait comprendre, par le sang qu'il se fait respecter. Ma vocation pourrait devenir la tienne si ce monde ne te plaît pas, qui sait ? Enfin, ça compromettrait ton mariage et que tu dises adieu à ce que tu as entre les jambes mais la vie est faite de choix, non ? » Il rangea son épée dans son fourreau lorsqu'un éclat en hauteur attira son regard. Environnée d'un halo doré, la silhouette vénérée aspirait tous les regards. Aussitôt, dans un réflexe huilé par l'habitude, le garçon se prosterna, un genou au sol, les yeux humblement baissés. « Notre monarque. » Informa-t-il Clémentin entre ses dents. « À genoux, vite ! » Son intervention lui avait-elle été dictée ou avait-il pris seul cette initiative ? Récemment, en laissant ses oreilles traîner, Adolphe avait déduit que Balthazar n'était que l'apparat d'une autre main. Sa puissance et son charisme naturel rassurait la plèbe mais un tout autre discours se murmurait dans les cercles côtoyés par l'adolescent. Les pires plaisanteries jonglaient sur les lèvres cruelles de ses amis de la noblesse lorsqu'ils se retrouvaient pour répéter en termes plus crus ce que leurs parents se disaient. S'ils se moquaient en privé, ils maintenaient l'illusion en public et l'écho étouffé d'une altercation près du convoi lui fit dresser la nuque. Muet d'indignation face à l'irrespect dont les belliqueux faisaient preuve alors même que le proclamé oeil divin daignait leur accorder la grâce de les accueillir, il blanchit et se tourna vers Clémentin. « Il était temps que vous arriviez. Le repos aidera certainement à apaiser les querelles nées de l'inquiétude et de l'épuisement. » Déclara-t-il, l'air pincé par le manque de dignité des fuyards. « Je vous croyais moins champêtres à Lieugro. »




« Et là, ce sont Phèdre et Iphigénie. » D'une voix habitée par la passion, Adolphe menait Childéric d'Ukok et la femme marchant dans son ombre dans une visite de son cru en l'absence de sa mère, appelée au palais. Ses fonctions l'obligeaient à s'y rendre fréquemment et son fils avait naturellement pris les devants pour accueillir les réfugiés. Les dagues jumelles ornaient le mur, se croisant elles-mêmes en leur milieu. Leur garde était incrustée de gemmes jaunes pour l'une, bleues pour l'autre. « Je les ai gagnées lors d'un tournoi amical l'an dernier. Elles appartenaient à un pirate, m'a-t-on dit. Personnellement, je n'aime pas quand il y a des joyaux dessus, une lame n'a guère besoin d'artifices pour être noble, mais d'actes significatifs. » Jugea-t-il d'un ton assuré. Il avança d'à peine un mètre avant de s'arrêter pour désigner, épinglée sur le mur, une hallebarde au manche noir niellé d'entrelacs argentés. « Je l'ai acquise récemment. » Souffla-t-il à mi-voix, ses iris d'or fondu brillant comme si l'aura lumineuse du roi elle-même s'y était déplacée. Il la décrocha du mur et la tendit vers le Chef des Armées. « Prenez-la, voyez comme elle est légère. On ne croirait pas comme ça à première vue, n'est-ce pas ? Je vous donnerai l'adresse de l'artisan qui en est à l'origine si vous souhaitez renouveler vos armes, je suppose que vous avez dû en laisser quelques unes derrière vous en quittant Lieugro. »

L'étranger l'intriguait au plus haut point. Sa présence écrasait celle menue de la jeune fille à ses côtés. En un coup d'oeil auparavant, Adolphe avait conclu que Lénora n'avait rien d'une soldate et qu'elle devait être une sorte de concubine pour le guerrier, sur qui il concentrait désormais toute son attention. Son statut similaire à celui de sa propre mère ne manquait pas de le rendre attentif à toute similitude ou différence à noter. Plus grand que Tamara, il lui semblait aussi qu'il avait l'air plus musclé. Dans ce domaine, les hommes étaient supérieurs aux femmes mais pouvait-il véritablement vaincre Tamara ? La plastique était un avantage, mais cela ne suffisait pas à assurer la victoire en définitive. Il l'avait appris après avoir commencé à étudier de nombreux ouvrages traitant de stratégie militaire. Depuis plusieurs mois, le brun s'abreuvait de biographies d'illustres chefs de guerre sur lesquelles il avait pu faire main basse. L'immensité de son ignorance l'avait d'abord dépassé, puis à force de se renseigner, ces sujets avaient pris les contours de l'obsession. Il rêvait d'être l'auteur d'un de ces étourdissants récits, le sang bouillonnait dans ses veines quand il s'imaginait à leur place, dressé sur le champ de bataille, défiguré par les tentatives manquées de ses ennemis pour l'abattre, si couvert de sang qu'il en était méconnaissable, le peuple de Narfas hululant son prénom dans l'admiration la plus complète quand il rentrerait victorieux avec les têtes de ses adversaires accrochées à la selle de son cheval.

Il chassa cette vision d'un battement de paupières alors qu'un domestique survenait pour les prévenir que les chambres des invités étaient prêtes. « Vous désirez peut-être vous laver et vous reposer du voyage ? Il y a des fruits dans vos chambres en attendant le repas et un bassin dans la pièce à gauche de vos chambres. » Il avait hésité l'espace d'une seconde à leur proposer une chambre commune, puis avait conclu que rien ne les empêchait de se retrouver dans la nuit. « Ensuite, j'aimerai beaucoup m'entretenir avec vous, si possible. Je suis curieux de connaître la façon dont vous entraînez vos soldats. Nous pourrions peut-être organiser quelques rencontres. Si j'en parle à ma mère, elle y sera favorable et y participera même certainement. »

Message III | 1368 mots

J'ai pris le parti que Tamara s'amusait avec Balthazar mais si ça pose un soucis, je suppose que Tamara peut être revenue ensuite pour parler avec Childéric et Lénora ?


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Lun 08 Mai 2023, 21:39



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Dastan


Rôle :


« Oui, vraiment. Je trouve que tu t’accordes beaucoup d’importance et beaucoup de qualités, pour une fille qui est tombée de cheval comme une fillette de trois ans de sa chaise haute, et que son frère n’a même pas envoyé chercher, toute Reine qu’elle est. » répondit calmement Ludoric. Au fond de ses yeux brûlait pourtant un feu, un feu qui n’aurait pas dû être là, un feu qu’il aurait fallu étouffer avant qu’il ne pût se répandre dans tout son corps. C’était trop tard. Entre le jeu et l’agacement, il vacillait dangereusement. Le répondant de Zébella l’amusait ; son attitude lui déplaisait. Une part de lui avait envie de la cogner ; et elle lui en offrit l’occasion parfaite. Son coup de poing le fit reculer d’un pas, le dos de sa main contre sa lèvre blessée par ses propres dents. Pour une fille, elle avait de la force ; il s’appliqua cependant à ne pas plus se laisser surprendre. Rapide, il déjoua sa tentative de lui voler ses armes en parant l’avancée de sa main et en la déstabilisant d’un coup précis sur l’épaule et d’un autre derrière la jambe pour la faire chuter. « Tu ne devrais pas essayer de t’en prendre à moi ici et maintenant. » Juste à côté d’eux, Garance de Lieugro et Lambert d’Eruxul se présentaient aux femmes venues les accueillir et, sans qu’ils pussent le voir, la silhouette de Balthazar de Narfas s’avançait au balcon pour saluer les nouveaux arrivants stationnés dans la cour. La d’Uobmab ne prit pas sa mise en garde au sérieux : elle bondit sur lui telle une chatte à qui l’on viendrait d’écraser la queue. Il la laissa ceinturer sa taille et les faire tomber dans la poussière. D’une impulsion brutale du buste et du bassin, il inversa leurs positions. Aussitôt, il enfonça ses doigts dans ses cheveux, jusqu’à les plonger dans la terre pour maintenir sa tête au sol. En appui sur la tranche, il bloquait ses hanches grâce à son torse. Cela ne l’empêcha pas de recevoir un coup. « Ne sois pas stupide. » grogna-t-il après sa riposte. Elle persévéra. Avec franchise, il lui envoya son poing dans la tempe, suffisamment pour la sonner quelques secondes. Juste le temps de défaire une lanière de cuir qui pendait à sa ceinture, de la retourner et de lui nouer les mains dans le dos. Des soldats de Lieugro et de Narfas s’étaient approchés. « C’est bon, elle est sous contrôle. » Il se redressa et, en l’attrapant par les cheveux, la força à se relever. « J’avais bien compris que les Uobmab n’étaient pas familiers de la discrétion, mais là, tu risques juste de t’attirer encore plus d’ennuis. » lui asséna-t-il, avant de jeter un coup d’œil à Placide. Il esquissa une moue à son encontre, qui signifiait « ce n’est pas tous les jours une partie de plaisir ».



Le cœur battant, Ludoric observait le décor de la pièce. Il n’était pas à l’aise. D’abord, parce qu’il aurait préféré demeurer avec Childéric. Non pas qu’il ne se crût pas capable de maîtriser Zébella au besoin, mais parce qu’il ne lui paraissait pas intelligent de laisser trois jeunes chez des inconnus, encore moins quand l’une de ces jeunes était la Princesse d’un royaume ennemi. Ensuite, parce qu’il découvrait un environnement au sein duquel il ne disposait d’aucun repère. Tout était troublant, intriguant et inhabituel. L’absence de Placide le préoccupait. Il était resté avec Alembert, Rosette et leurs parents, dans le palais royal. Il aurait aimé pouvoir lui tenir compagnie. Pour s’assurer de sa sécurité, et pour le voir. Or, ils allaient vraisemblablement devoir effectuer leur séjour séparément. Comment allaient-ils faire pour se rencontrer en toute intimité ? Enfin, il y avait Clémentin. Il allait falloir manger, dormir et plus globalement vivre en présence de Clémentin. Tout le temps. Cette perspective le faisait frémir d’appréhension. Pour rien au monde il n’aurait souhaité que son désir pour l’ancien garçon d’écuries ne fût mis à jour. Cette promiscuité forcée ne l’arrangeait pas. Il essayait de ne pas trop le regarder, pour que personne ne remarquât l’attrait que le brun exerçait sur lui.

Assis dans le petit salon de leurs hôtes, il suivit Zébella des yeux lorsqu’elle se leva. Ses propos au sujet de l’héritier secret l’avaient déjà interpelés, plus tôt, dans la voiture. Son attitude était criante de mécontentement – si ce n’était d’un sentiment plus viscéral. Il s’était passé quelque chose entre eux, qui poussait la Princesse à se montrer aussi détestable qu’elle pouvait l’être – et en la matière, elle excellait. Décidant qu’elle n’aurait pas pour idée de se jeter par la fenêtre, il inspira et reporta son regard sur Gao, Melchior et Pénélope d’Eésnep. Deux hommes – deux frères –, une femme. Sous le même toit. À Lieugro, ils auraient été mal considérés. Cette configuration laissait supposer que l’un des frères – ou les deux – n’était pas capable d’assurer lui-même sa subsistance personnelle – et celle de sa compagne, dans un cas. On aurait aussi médit de la vertu de la dame. Il déglutit, peu à l’aise. Ses parents auraient tout de suite su comment faire la conversation à ces étrangers ; lui, il avait préféré suivre des cours d’escrime plutôt que de prêter attention aux leçons de bienséance. Malheureusement, sur ce coup-là, ni Zébella ni Clémentin ne le sauverait. S’il lui avait fallu une preuve de cette certitude, la bleue la lui livra. Il se racla la gorge, et s’enquit : « Et vous… vous êtes commerçant, c’est ça ? De quoi faites-vous le commerce ? » Il avait mieux suivi les enseignements d’économie. Peut-être serait-il capable de donner le change là-dessus ? Il retint un soupir, puis retint sa respiration tout court. Cette configuration lui donnait tout simplement envie de mourir.



Message IV – 962 mots




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Lun 08 Mai 2023, 22:44



Les Portes : L'arrivée à Narfas


« Pareil. » En vingt ans, j’aurais fait le mur mille fois. Ma mère ne m’aurait probablement jamais retrouvé. Maintenant que je savais pour Montarville, je n’avais qu’une hâte : lui parler. Malheureusement, les circonstances ne se prêtaient pas à une rencontre. Je tournai les yeux vers la Cheffe des Armées qu’il me désigna comme étant sa mère. « Je vois. T’as dû manger pas mal de sable. » Je souris. Au moins, personne ne devait venir lui chercher des poux. « Et ton père ? » demandai-je, distraitement, avant que la conversation ne fût noyée dans les présentations officielles des ressortissants importants de Narfas et de Lieugro. Je me désintéressai pourtant de ces formalités pour reporter mon attention sur Adolphe. Je n’avais jamais eu de difficultés à tisser des liens avec autrui. J’aimais parler, raconter les histoires que l’on m’avait contées et également les récits de ma vie. Adolestine et moi étions devenus proches grâce à ces histoires. Apprendre que nous étions en réalité demi-frère et sœur m’avait légèrement gêné. Il ne s’était jamais rien passé entre nous et il n’y avait rien de tout ceci de mon côté mais c’était surprenant. C’était comme côtoyer un homme pendant des années avant d’apprendre sa paternité. C’était une sorte de mensonge. Une forme de tromperie. Adolestine n’en savait alors rien, et moi non plus, mais… « Renoncer à ce que j’ai entre les jambes ? » l’interrogeai-je, étonné. En y réfléchissant, il me semblait avoir entendu des récits sur l’armée et les hommes qui la composaient. À l’époque, je n’en avais rien cru. « Franchement, je respecte ton choix mais je préfère garder ce que j’ai entre les jambes… D’ailleurs, pourquoi est-ce que tu dois t’en séparer ? C’est pas un peu étrange ? C’est pas comme si ça allait te gêner pour dégainer ton épée… Enfin… » Je ne pus retenir un sourire amusé. « Et puis, je n’ai pas encore réfléchi à ce que je voulais faire… J’aime bien composer des poèmes et les chevaux m’aiment bien. Poète équestre, un métier d’avenir. » lui soufflai-je, l’œil pétillant.

« Quoi ? » demandai-je, en sortant de mes pensées. Je levai les yeux vers le Roi de Narfas. Il me fallut un temps supplémentaire pour obtempérer. À genoux n’était pas ma position favorite. C’était même tout ce que je détestais. Et puis ce type, là-haut… il me donnait la chair de poule autant qu’il faisait naître la révolte dans ma chair. Je n’avais aucune envie de m’incliner devant lui. Heureusement, la Reine tombée me sortit de cette situation. Je soupirai. « C’est pas vraiment Lieugro. C’est la fille de Judas d’Uobmab. Elle s’est pris un arbre lors d’un orage. Je ne sais pas trop ce qu’elle foutait dehors mais c’est comme ça qu’elle a été faite prisonnière… Pas de chance. » Je haussai les épaules. Je ne savais pas si elle avait reçu ma lettre et ne m’étais pas approché d’elle depuis le début du voyage. « Oublie pas, pour Alembert. » lui rappelai-je, avec un sourire entendu.

__________

« Oh ! » laissai-je filer à travers mes lèvres en fronçant les sourcils, lorsque Zébella me heurta. « C’est l’arbre qui t’a rendu bigleuse ou c'est congénital ? » Elle se prenait pour qui à la fin ? Princesse ? Reine ? Elle n’était plus qu’une prisonnière. J’inspirai et soupirai bruyamment. Dire que je l’avais pensée différente… elle me semblait juste être une mauvaise perdante. Qu’allait-elle faire avec les autres domestiques ? Les bousculer à leur tour ? Leur crier dessus pour faire passer ses nerfs ? Je regardai en direction de nos hôtes un instant avant de détailler Ludoric de Tuorp. Il était roux, comme Rosette. Ils auraient très bien pu passer pour frère et sœur. Ils l’étaient d’ailleurs peut-être. L’inceste et l’infidélité étaient deux fléaux qui sévissaient chez les nobles. Certains craignaient tellement que leur précieux sang pur pût être entaché qu’ils se reproduisaient entre eux. Mes yeux se posèrent de nouveau sur Melchior. Commerçant hein ? J’étais curieux quant à ses activités. Je connaissais quelques-uns des commerces de Narfas et espérais que ce dernier ne trempât pas dedans. Je me déplaçai tranquillement vers la D’Uobmab et lui soufflai quelques mots. « Dis-moi quand tu arrêteras de bouder. On pourra parler de ton frère. » Je n’étais pas franchement rancunier. Je lui souris et rejoignis Ludoric en profitant d’un blanc dans la conversation. Je lui donnai une petite tape amicale sur l’épaule. On ne se connaissait pas mais ce n’était pas grave. On avait le même âge. Je m’assis à côté de lui. « Tu dois le savoir mais je suis Clémentin. » Je lui souris. « Je me dis, on pourrait peut-être aller visiter la ville ensemble plus tard ? Tu pourrais me montrer des techniques secrètes de soldat en plus ! Sauf si c’est classé secret défense ? » Je ris et regardai nos hôtes. « En tout cas, c’est gentil à vous de nous accueillir. J’adore les plantes. Je pourrais peut-être semer avec vous ? » demandai-je à Gao. J’avais surtout hâte d’être de nouveau libre pour retrouver Rosette. Je n'aimais pas avoir été mis à l’écart, même si je savais que mon statut devait rester secret.

868 mots
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Erasme (Clémentin):

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Mar 09 Mai 2023, 20:31




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Yngvild


Rôle :


Si Rosette n’avait pas passé l’entièreté de sa vie dans un monde où chaque expression ne devait être que le reflet d’un masque savamment composé, elle se serait sans doute totalement déconfite en entendant les paroles qui serpentèrent en dehors de la bouche de son demi-frère. Elles pourchassèrent son cœur, qui s’emballa. La dilatation de ses pupilles la trahit probablement. Une contraction de la mâchoire, une inspiration mal maîtrisée. Néanmoins, et bien qu’Alembert eût repris sa contemplation de l’extérieur, elle s’appliqua à se construire un faciès froid, tranchant comme les mots qu’elle avait déversés sur lui quelques secondes plus tôt. « Vos insultes vous avilissent plus qu’elles ne vous servent, très cher frère. » Ce n’était pas la vérité. Elle n’était pas enceinte. C’était simplement le voyage. Le voyage, la perte de tous ses repères, la perspective de l’inconnu. « Je pensais que votre mère vous avait mieux éduqué que ça… Ah, mais… » Elle s’interrompit, les yeux levés vers le plafond du véhicule, avant de les reposer sur le brun. « C’est vrai. Elle passait son temps au palais, loin de vous. Je la comprends. Quand on a un fils tel que vous, on préfère forcément s’amuser en politique, ou tester la moitié des lits du royaume. » Le célibat indécemment prolongé de Garance lui avait valu d’être le sujet de bien des rumeurs. Sa proximité avec certains hommes n’avait pas aidé, et l’existence d’Alembert n’encourageait pas les choses dans le bon sens non plus – aux yeux de Rosette, en tout cas. « D’ailleurs, si j’ai besoin de conseils, un jour, pour cacher une grossesse indésirée, je n’hésiterai pas à lui demander. » Le carrosse s’arrêta. La rousse, immobile, toisa son demi-frère. L’échange dura quelques secondes, puis il descendit le premier.

À sa place, elle aurait eu envie de se claquer la porte au nez. Les circonstances l’obligeaient à la lui tenir et, de bonne grâce, elle lui offrit son plus beau sourire, avant de mettre pied à terre. Sans perdre une seconde de plus avec ce moins que rien, elle chercha des yeux Clémentin. Lorsqu’elle le vit, son palpitant accéléra, adoptant une cadence soulagée, joyeuse, rassurée. Il allait bien. Un peu de poussière maculait ses vêtements, mais il n’avait pas l’air blessé. La remarque d’Alembert lui fit hausser un sourcil mais, avant qu’elle eût pu répliquer, il s’éloigna. Était-ce une menace ? Comptait-il le réduire en pièces ? En le suivant du regard, elle plissa les paupières, et releva légèrement le menton. Coline ayant disparu et aucune annonce n’ayant été faite au sujet de sa royauté au préalable, Placide demeurait l’héritier officiel de Montarville, mais elle n’ignorait pas que Garance devait nourrir l’ambition de voir son fils sur le trône. Au milieu d’eux, il y avait Clémentin. Elle doutait franchement qu’il eût envie d’être monarque, mais tant qu’il se tiendrait debout, il serait une menace potentielle. Ses iris retournèrent s’ancrer à sa silhouette. Existait-il meilleur souverain que celui qui n’avait jamais voulu l’être ? Il en avait les qualités. Là où l’éducation lui manquait, elle pourrait l’aider. Cette vision vertigineuse la déstabilisa ; elle la chassa dans les tréfonds de son esprit. L’apparition du Roi de Narfas lui fit lever la tête. Il était impressionnant.



Les appartements avaient été apprêtés de sorte à recevoir des individus de leur rang. Tout le confort dont ils auraient pu rêver était présent : canapés, fauteuils, lits, coussins, tapis, tables basses, bureaux, secrétaires, bibliothèques, armoires, vasques, baignoires… Rosette n’avait pas connu un tel confort depuis des semaines. Dès qu’on les avait laissés, elle s’était excusée auprès de Placide et Alembert – elle n’avait pas envie de le voir, en plus – et s’était éclipsée dans la salle de bains. Devant le miroir, nue et de profil, elle examinait son ventre. Avait-elle grossi ? Sa main glissa sur l’arrondi naturel que formait cette partie de son anatomie. Était-ce supposé se voir aussi tôt ? Probablement pas. L’adolescente déglutit. Devait-elle demander un breuvage abortif, au cas où ? Mais comment s’en procurer sans être repérée, maintenant qu’ils étaient arrivés ? Sans doute devrait-elle, aussi, en informer Clémentin avant ? Qu’ils ne partageassent pas les mêmes appartements n’était pas arrangeant. Elle avait espéré pouvoir le voir souvent, et même secrètement dormir à ses côtés. Il était logé par une autre famille, avec Ludoric et Zébella. Elle pinça les lèvres, puis plongea dans le bain pour y submerger tous ses soucis.

Quand elle fut propre, elle revêtit la tenue qu’elle avait prévue de mettre pour leur arrivée à Narfas et qu’elle avait soigneusement conservée dans un sac à l’abri des intempéries – une robe bleue qui réveillait la teinte flamboyante de sa chevelure. Prête, elle rejoignit les deux garçons dans le petit salon. Lorsqu’elle entra dans la pièce, elle constata qu’ils étaient désormais trois. Intriguée, elle détailla le nouvel arrivant. Un blond, un peu moins âgé qu’eux, soigneusement vêtu. Pour avoir étudié les figures politiques du pays avant d’arriver – elle ne voulait pas commettre d’impairs et placer son père dans l’embarras –, elle le reconnut. « Prince Anthonius de Narfas. » La rousse exécuta une révérence polie, puis se redressa. « Je suis Rosette d’Eruxul, la cousine de Placide, et la demi-sœur d’Alembert. » Bien qu’elle eût décidé d’ignorer le brun, elle ne pouvait pas se permettre de le faire devant le futur monarque. Ni devant qui que ce fût à Narfas, en réalité. Le fait qu’ils eussent accepté de les accueillir n’en faisait pas des amis. Mieux valait ne pas mettre en valeur les désaccords qui scindaient les relations entre les individus de Lieugro. « C’est très aimable à vous de venir nous souhaiter la bienvenue. » Elle lui sourit, avant de s’installer dans un fauteuil. « Je suis curieuse d’en apprendre plus sur votre royaume et de découvrir sa capitale. Quand on y vient pour la première fois, elle est vraiment impressionnante. Vous ne trouvez pas ? » s’enquit-elle en se tournant vers Placide et Alembert. Peut-être qu’Anthonius leur proposerait de la visiter ? On leur avait demandé de ne pas sortir, mais avec lui en tête de file… Elle pourrait sans doute récolter des informations intéressantes sur leur environnement, et essayer de repérer le logement de Clémentin.



Message IV – 1029 mots




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Mar 09 Mai 2023, 21:25



Les portes : L'arrivée à Narfas



Je suivis Adolphe sans broncher. En réalité, l’écouter parler de ses armes avec autant d’engouement n’était pas pour me déplaire, bien au contraire. D’aucuns auraient probablement trouvé la fixette dérangeante mais ceux-là n’avaient mon endurance en la matière. Je pouvais tolérer le malsain à un degré particulièrement élevé. Je pris l’arme qu’il me tendait et la soupesai. « Quelques-unes oui. » Mes armes n’étaient pas toutes faites d’alliage. Certaines étaient sous forme de poudre. D’autres sous forme de liquide. « C’est, en effet, étonnant. Sa légèreté pourrait surprendre plus d’un adversaire. » En la pensant lourde à manier, l’ennemi calculerait un temps de mouvement erroné qui donnerait un avantage à son possesseur. Je lui souris. Parler avec les jeunes soldats m’avait toujours intéressé. J’évitais pourtant de m’y attarder trop longtemps. Je redoutais d’y prendre goût. Il y avait deux raisons à cela. La première était la plus saine : je n’avais pas d’enfant et voir la jeunesse s’épanouir me ramenait aux nombreux refus d’Adénaïs. Le temps passait et, si je ne risquais pas de devenir stérile en vieillissant, ce n’était pas son cas. J’étais d’ailleurs convaincu que la maternité ne l’intéressait plus. Il y avait bien Elzibert mais Gustave m’avait privé de mon droit de reconnaître l’enfant. La deuxième raison, quant à elle, était bien plus sombre. Je redoutais de devenir comme Ezidor, de me laisser tenter par la manipulation facile d’une jeunesse en manque d’attention et en attente de validation. Les adolescents étaient faciles à tromper. Depuis que j’étais chez les d’Epilut, j’avais remarqué plusieurs choses, dont l’absence du père du garçon. Était-ce le fameux Gaspard, Grand Prêtre de son état, qui éduquait Adolphe ? Ou bien Tamara, entre deux missions, qui s’en occupait seule ? Où était le père ? Je n’étais pas bien au fait des coutumes de Narfas. Ici, peut-être qu’il n’était pas dans les mœurs de reconnaître les enfants nés hors mariage. Les murmures qui m’étaient parvenus chez les soldats désignaient la rousse comme une femme à hommes. Néanmoins, vu la perte des attributs virils chez les mâles de l’armée, il était certain que le brun ne descendait d’aucun de ses membres. « Oui, volontiers. » lui répondis-je. J’avais hâte d’allonger mon corps, même quelques minutes, et de détendre mes muscles. Lorsqu’il parla d’un bassin, j’eus presque la sensation de l’eau chaude sur ma peau. « S’il était possible d’avoir quelques vêtements propres, je ne serais pas contre. » Les miens ne l’étaient plus depuis longtemps. Le voyage avait fini de les achever. Le tissu s’était déchiré par endroit. Seul le cuir avait tenu. « Ce serait avec plaisir. Il me tarde de découvrir l’armée de Narfas. Cela dit, si le bassin est assez grand, on pourrait peut-être discuter à l’intérieur en mangeant des fruits ? Je pense cependant défaire quelques bagages et faire des exercices avant d’aller me laver. » La pudeur n’était pas franchement ce qui étouffait les soldats de Lieugro. La seule raison pour laquelle je ne me lavais pas avec mes hommes en temps normal tenait au fait que je leur étais supérieur hiérarchiquement. Eux ne se privaient pas de baignades à la belle étoile dans un lac ou une rivière, lorsque nous devions camper plusieurs jours dehors. Lorsque le choix cessait d'exister et que le rang ne voulait presque plus rien dire, dans les moments difficiles en somme, je me mêlais à eux.

Lorsque j’entrai dans l’eau, débarrassé de vêtements que je ne voudrais remettre pour rien au monde, la félicité me toucha de sa grâce. Ce n’était pas la première fois qu’une telle sensation m’enrobait. La paix qu’avait su maintenir Montarville ne m’avait pas pour autant épargné quelques guerres. Nous avions déjà prêté mains fortes à d’autres Royaumes contre des brigands, des bandes organisées ou même des armées constituées de fait autour d’un homme qui se nommait lui-même Souverain, avide de prendre une terre pour s’y installer. Lorsque je rentrais de mission et que je retrouvais le confort de ma demeure, j’étais toujours heureux. L’effet était légèrement amoindri à Narfas, puisque ce n’était pas chez moi, mais il existait néanmoins. Après avoir fermé les yeux, je pensai un instant à Lénora. Je lui avais dit de faire ce qu’elle désirait, que nous venions d’arriver et qu’elle avait le droit de se reposer, comme tout le monde. De plus, pour le moment, il me semblait qu’attendre était la seule solution. Des discussions auraient lieu. Elles seules détermineraient l’avenir. Je tendis la main vers le saladier rempli de fruits que j’avais amené avec moi et attrapai une datte. Je l’amenai à mes lèvres sans daigner ouvrir les yeux. J’étais juste bien. Seul et bien. Les effluves en provenance du bassin me berçaient presque. Par réflexe, ma main libre attrapa mon entrejambe tranquillement et effectua de lents va-et-vient distraits qui ne signifiaient pas grand-chose. Le silence était plaisant, même si je cherchais à déceler en son sein la moindre présence future. Le tout était de réussir à ne pas m’endormir, ce qui me semblait de plus en plus compliqué.  

806 mots
Il s'est mis bien  | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 4 943930617

Tekoa - Childéric:

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Les Portes – Chapitre V

En groupe | Hélène


Rôle :


Garance se tourna vers Lambert. « On m’a informée que nous devions procéder à des examens médicaux. » lui annonça-t-elle. « Ils veulent vérifier que nous ne portons aucune maladie qui pourraient se propager dans toute la ville et que nous ne souffrons d’aucune carence due au voyage. » C’était, du moins, ce qu’ils avaient dit. Naturellement méfiante, la régente n’aimait pas l’idée de subir de telles vérifications. « Si Rosette est enceinte, ils vont sans doute le découvrir. Tu devrais peut-être essayer d’en discuter avec elle avant, parce que je ne pense pas que nous obtiendrons un traitement de faveur pour elle. » Malgré le profond trouble que cette supposition avait provoquée chez son amant, elle n’en démordait pas. Elle pinça les lèvres, puis se les humecta, songeuse. La blonde avait toujours eu à cœur de se tenir au courant de la géopolitique mondiale et de s’informer sur les pays voisins, grâce à des livres ou en recherchant les vérités directement à la source. Certains de ses espions s’étaient rendus plusieurs fois à Narfas, d’autres y vivaient encore. Avant leur départ, elle avait réactivé le réseau de sbires qu’elle faisait stationner au sein de la cité. Elle aurait bien envoyé quelques renforts mais avait craint d’attirer l’attention. Ils n’avaient pas encore pu lui faire un rapport, si bien qu’elle pourrait, pour la discussion à venir, uniquement se baser que sur ses acquis. Balthazar était le souverain suprême du royaume, adulé comme un Dieu – il lui faudrait évidemment l’avoir de son côté. Se fâcher avec la religion n’était pas envisageable : le culte et la foi tenaient une place prépondérante au sein de Narfas, si bien que les grands pontifes justifiaient la démographie désastreuse du territoire par la défaite de leur Roi face à Luce d’Uobmab, le père de Judas. Le manque de femmes était un problème conséquent pour la couronne et le peuple, qui mènerait inéluctablement à une baisse de la population. Pour y remédier, des politiques natalistes avaient été mises en place. « La situation de Narfas n’est pas idéale. » Pivotant vers la coiffeuse, elle rajusta sa coiffure – elle avait relevé ses boucles blondes à l’aide d’un bijou décoré de filaments dorés. « Je ne pense pas qu’ils nous accueillent de gaieté de cœur. Notre présence ne leur rendra pas leur terre perdue – au contraire, elle risque de redonner des idées à Judas et à son fils. » À leur place, elle aurait fait d’une pierre deux coups. Elle aurait rassemblé les armées de Lieugro et d’Uobmab et aurait marché sur Narfas, pour asservir le royaume et faire disparaître à tout jamais la résistance que représentaient les quelques réfugiés. La régente prit une boucle d’oreille et l’inséra à sa place. « Je ne sais pas ce qu’ils exigeront en échange de leur accueil, mais je pense que nous devons nous préparer à tout. Je trouve cette histoire de visite médicale étrange. Ou, au moins, contraire aux mœurs de chez nous. » Elle mit la seconde perle. « J’ai envoyé chercher Childéric, pendant que tu te lavais. » Elle se tourna à nouveau et le regarda. « Il faut qu’on reste soudés. » On aurait presque dit qu’elle y croyait.

Quelques minutes plus tard, Garance entrait dans la salle du trône, accompagnée de Lambert. Son regard céruléen détailla un instant la pièce et les quatre autres silhouettes qui s’y tenaient. Puis, cérémonieusement, elle effectua une révérence. « Vos Majestés. » salua-t-elle le Roi et la Reine, avant de se tourner vers Gaspard d’Epilut et Jésabelle de Narfas et de s’incliner respectueusement. Elle avança de quelques pas vers les trônes. « J’espère que nous ne vous avons pas trop fait attendre. » Ils leur avaient laissé le temps de déposer leurs affaires et de se reposer. « Je tenais à vous remercier personnellement pour le personnel et le matériel que vous avez mis à notre disposition lors de notre voyage. Ils ont assurément contribué à son bon déroulé. » La cheffe des armées ou la sœur de Wesphaline avaient déjà dû rapporter ses propos ; aussi, elle ne s’étendit pas. « Comme vous, j’ai à cœur que notre séjour se passe pour le mieux. J’ai l’espoir que notre présence ne soit pas qu’un fardeau et que nous puissions trouver des terrains d’entente sur les sujets qui nous rassemblent. » Elle parlait avec conviction, le regard déterminé et la voix posée. Du bout des lèvres, elle effleurait ce dont son frère l’avait toujours privée.



Message IV – 744 mots




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