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 [RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage

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Dorian Lang
~ Vampire ~ Niveau II ~

~ Vampire ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 250
◈ YinYanisé(e) le : 22/08/2022
◈ Activité : Chômeur grincheux
Dorian Lang
Dim 21 Mai 2023, 19:34

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La Saison des Amours
Thessalia & Dorian ; Les loups



Audacieuse, la louve franchit les quelques mètres qui nous séparaient, marquant clairement son intérêt. Il ne m'en fallut pas davantage pour prier que nous ne soyons pas dérangés. En réponse, dans un grondement perceptible qui fit rouler des copeaux de roche dans le bassin, la paroi rocheuse grandit jusqu'à condamner l'entrée. L'atmosphère alourdie par les vapeurs chaudes se referma sur nous en un cocon cotonneux dans lequel les contours de la pièce perdirent en netteté. Assuré que nous étions, et resterions seuls, je me mis à mon tour à l'examiner. La pudeur nous était étrangère et le corps révélait davantage que la plus longue des conversations. Aux défauts parsemant le sien alors qu'elle rejoignait seulement les rangs plus adultes, je devinais un esprit volontaire, affranchi de toute peur. Il le fallait pour m'approcher, j'étais connu pour mon caractère irascible et je ne me fatiguais pas à avertir avant de mordre.

À quelques centimètres à peine, juste sous mon nez, Thessalia commença à se frictionner avec le savon. Son identité m'était apparue comme une évidence. Je savais la connaître, sans pour autant pouvoir la définir véritablement. L'odeur me piquait le nez, si proche de moi, sans que ce soit désagréable. Elle ne masquait pas ce que je percevais et qui attisait tous mes instincts. Sa peau d'albâtre tranchait sur l'eau, si insondable qu'on aurait dit de l'encre. Ses cheveux, une teinte plus claire, flottaient autour d'elle en éventail. D'ici quelques jours quand la neige aurait tout recouvert, elle serait à peine repérable dans le paysage lorsqu'elle sortirait chasser. Une prédatrice hors pair si elle n'était pas trop maladroite. Son potentiel était indéniable, même si ce n'était pas un critère dans ce que cherchais à présent.

Un frisson s'enracina au creux de mon ventre lorsqu'elle initia le premier contact et je le sentis se contracter en réponse, une douce chaleur se développant dans mes membres. Je n'étais guère friand des démonstrations d'affection, ce qui rendait les étreintes plus intenses lorsqu'elles se produisaient. Je ne me fis pas prier pour faire de même et mes mains terminèrent ce que mes yeux avaient commencé. Le tracé de ses cicatrices creusait un chemin pour l'extrémité de mes doigts aventureux. Aucune ne m'échappa, bien que je m'égarasse souvent sur d'autres versants plus moelleux et agréables au toucher, désireux de faire naître chez elle les mêmes sensations. Mes sens s'éveillaient paresseusement à ce jeu de découverte mutuelle. Même si je n'étais guère patient, nous avions tout notre temps, la saison ne faisait que débuter.

Sous sa poussée, mon dos épousa la paroi glacée de gouttes de condensation dans mon dos et un léger grognement m'échappa, tracas vite compensé par le rapprochement net de la blanche contre moi. Un grondement d'une autre nature résonna, plus primitif et proche du loup que du bipède. Je pris sa mâchoire entre mes doigts où des griffes avaient remplacé mes ongles pour entrouvrir ses lèvres et approfondir ce qu'elle avait commencé. Mon autre main descendit sous la surface pour empoigner ses fesses puis le haut de sa cuisse pour remonter sa jambe. Je n'avais pas répondu à sa confession, mais mes actes parlaient pour eux, tout comme elle ne pouvait se méprendre sur le membre durci butant contre son ventre. Dévoré par une tension grandissante, je laissais libre court à l'expression de mon désir et ce ne fut pas long avant que je n'inverse nos positions et ne la fasse pivoter sur ses hanches pour qu'elle se retrouve face à la paroi, mes dents plantées dans son épaule. Les vapeurs nous encerclèrent et happèrent ma conscience pour la recracher sur un autre lieu. Moins humide et plus confortable, mes orteils se tordirent de contentement en rencontrant la peau chaude d'un autre être sous des couvertures qui n'étaient pas les miennes. Revenu d'une promenade pour me dégourdir les pattes et goûter le plaisir des premières neiges, j'avais ignoré ma propre paillasse pour rejoindre celle de Thessalia à la place. Mon dos se cala contre le sien. Ses cheveux avaient l'odeur du bois et de la mousse qui brûlent là où les miens avaient gardé le souvenir des épines de pin et de la sueur sèche et froide d'une course hivernale. Je nichais mon nez froid dans son cou et glissai une main contre son ventre, prêt à descendre plus bas dès le premier signal positif de sa part. Le risque de me prendre un coup de griffe n'était pas nul, mais il était plus faible en cette saison où son corps se préparait à accueillir la vie. Est-ce que j'en profitais ? Oui, mais qui étais-je pour lutter contre ma nature ? Il aurait été hérétique d'ignorer la façon dont les Ætheri m'avaient façonné pour faire perdurer notre race. « On pourrait recommencer, au cas où il n'y aurait rien là-dedans. » Suggérai-je, de façon ni subtile ni innocente. Je savais que c'était la période qui voulait ça, mais elle me rendait fou et depuis les bains, je ne parvenais à me concentrer sur rien, sinon l'envie de la pénétrer de nouveau.

Message II | 889 mots

Le réveil va être pé-pite


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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
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◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Dim 21 Mai 2023, 23:06


Images par Vik Caedo & Ruer Suvorov
Le rêve qui Ensauvage
Dorian & Thessalia

Messages précédents ; # # #

Oana réprima un frisson lorsque l'air frais de l'extérieur s'engouffra sous les couvertures qu'on venait de remonter. Elle laissa échapper un grognement mécontent au contact des pieds froids sur ses mollets, tandis que le mâle s'installait à ses côtés. « T'es froid. » protesta-t-elle tendis que des perles de neige gouttaient de la chevelure brune pour tomber sur elle. Elle tira un peu plus sur la couverture pour essayer de se protéger de l'attaque glacée. Ignorant sa complainte, l'homme se colla tout à fait à elle, venant profiter de sa chaleur corporelle. A moitié ensommeillée, la Blanche laissa un nouveau gémissement franchir la barrière de ses lèvres. Pourtant, elle ne le repoussa pas, ce qu'elle ne se serait pas gênée de faire si elle avait été véritablement dérangée. Le souffle de son partenaire dans sa nuque l'extirpa tout à fait du sommeil. Ses sens s'étaient soudain éveillés - elle sentait la chaleur émaner de sa peau, malgré le froid qu'elle avait supporter durant sa promenade, le contact de ses doigt sur la chaire tendre de son ventre, l'odeur musquée qui saturait ses narines. Lorsqu'il plaqua une main sur son abdomen, la Louve se pencha légèrement en arrière, s'appuyant contre son torse de manière à lui laisser libre passage vers son entrejambe, écartant légèrement les cuisses pour l'y accueillir. Elle soupira d'aise lorsque ses doigts allèrent parcourir son corps, sa propre main remontant sur sa chevelure sombre pour s'y agripper et tirer légèrement dessus. Sa proposition arracha un rire à la femelle qui chassa aussitôt la main aventureuse pour s'installer à califourchon sur son partenaire. Elle apprécia la vue une seconde. Ca lui donnait l'impression de le dominer. Dans son regard passa une lueur défiante. « Pourquoi ? » nargua-t-elle en s'appuyant d'une main sur le torse du brun. Plus bas, elle sentait l'envie du brun gonfler en tandem avec son désir. « Tu as peur que ta semence ne soit pas de bonne qualité ? » se moqua-t-elle en descendant lentement vers lui. « Dans ce cas là, je ferais mieux d'aller voir un autre mâle, plus sûr de lui. » fit-elle avant de plonger son visage dans son cou, comme il l'avait fait précédemment, puis de le mordiller. Pourtant, elle ne fit pas signe de vouloir s'échapper. Elle resserra ses jambes autour de ses hanches et commença à parcourir son torse de baisers entrecoupés de morsures. Elle voulait jouer avec ses nerfs, faire grimper l'impatience jusqu'à ce qu'il la rappela à l'ordre. Aussi, sa mâchoire se refermait à des pressions distinctes, sans jamais que la morsure ne soit désagréablement douloureuse. Son bassin ondulait contre le sien, répondant au désir de la saison.

« Mmh. » Thessalia se colla à Dorian. Son nom à lui aussi lui était apparut. Pourtant, elle refusait de le prononcer. Cela aurait rendu leur relation plus intime que ce qu'ils envisageaient tous deux. Dès lors que la saison des amours se terminerait, la blanche retournerait avec sa meute, et lui... Lui ferait ce qu'il voudrait, de son côté. Ils profitaient simplement de la compagnie de l'autre, pendant qu'ils en avaient l'occasion. La Blanche laissa le bout de ses ongles parcourir l'épaule de son partenaire. Elle remonta sur la nuque, puis se mit à masser le cuire chevelu du brun. Appuyée sur son coude libre, la Louve se pencha en avant. Elle mordit  son lobe, qu'elle tira délicatement jusqu'à ce que le dormeur témoigna des signes de son éveil. Lorsqu'il le fit, elle relâcha sa prise. « Tu fais des drôles de grimaces, quand tu dors. » lâcha-t-elle, taquine. Elle était s'était amusée à l'observer avant de se mettre à l'embêter. Il était beau, lorsqu'il n'affichais pas son air grognon. Non pas que cela lui enleva son charme lorsqu'il était éveillé, mais il devenait plus accessible, lorsqu'il ne narguait pas les autres du regard. « Et tu siffles du nez aussi. » s'amusa-t-elle avant de lâcher un rire franc. « De quoi rêvais-tu ? » demanda-t-elle, passant une jambe par dessus la taille de l'assoupi. Elle se collait langoureusement à lui, son regard trahissant ses envies primaires.
766 mots.



Merci Kyky  nastae
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Zeryel
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Zeryel
Lun 22 Mai 2023, 14:04

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La Saison des Amours
Claer & Lorcán



Dans les heures moites de l'après-midi, Lorcán se prélassait sur un enchevêtrement de lianes et de branches tordues à l'écorce humide et glissante. Son trône, comme il aimait à le considérer, ne supportait que le poids de sa forme bipède, mais l'être à sang froid préférait la fragilité de cette enveloppe à l'autre qui supportait à peine cette chaleur épaisse. D'entre ses lèvres entrouvertes, une langue fourchue anormalement longue s'extirpa pour goûter l'air. Il y avait une saveur étrange, sur laquelle il ne pouvait mettre de mots, juste une envie vibrant dans l'abdomen. Comme une envie de manger, mais en plus diffus, plus agréable aussi, qui lui donnait envie de se toucher distraitement, ce qu'il avait fait sans que ce soit très concluant. Il n'aimait pas faire ça en solitaire. Il avait alors tenté de chasser sa frustration en avalant quelques souris, trempées préalablement dans une mélasse épaisse de sucre, sans que ça ne fasse rien d'autre qu'alourdir son estomac suivi d'un état léthargique dont il émergeait péniblement.

Les yeux mi-clos, le roux eut un tic de langue agacé quand des bestioles poilues vinrent renifler l'arbre où il avait élu résidence. Il avait suffit qu'il s'absente quelques heures le temps d'une chasse pour qu'en revenant, une femelle fasse étalage de son état à tout le voisinage sur son arbre. Lorcán réprouvait fortement ce manque d'éducation, d'autant plus que les phéromones lestées sous son nez fourbissaient ses rêveries de touches érotiques. Il n'aurait pas dû y être sensible, c'était contre-nature, mais même la nature faisait des erreurs parfois.

Un nouveau mâle vint renifler bruyamment quelques mètres plus bas et ce fut la goutte de trop. Avec un sifflement menaçant, le corps du roux gonfla, sa peau ondula avant de s'hérisser d'écailles. Le trône succomba sous le poids du reptile et les lianes se replièrent, comme douées de vie, jusqu'à ce qu'il se laisse tomber au sol, directement sur l'animal qui troublait la paix de son foyer. Ses anneaux se resserrèrent autour de la cage thoracique et du cou, pressèrent, encore et quand les côtes craquèrent, continuèrent de presser jusqu'à lui voler son dernier souffle. Il aurait pu l'empoisonner, mais la violence était un bon exutoire. D'ailleurs, il se sentait déjà de meilleure humeur, et une idée venait d'émerger dans son esprit. Il fit léviter la carcasse de la bête et prit le chemin d'où provenait cette entêtante odeur, bien décidé à confronter sa propriétaire.

Fendues en leur milieu, ses prunelles oranges hypnotiques sondaient les lieux jusqu'à s'arrêter sur une Eversha dont les contours flous révélaient son hésitation sur la forme à prendre. Il sut immédiatement que c'était celle qu'il recherchait. Son aura l'intoxiquait, si bien que son museau se retroussa, révélant une paire de crocs suintants. Une seconde plus tard, il se tenait debout, remerciant son odorat moins sensible sous cette forme. Même ainsi, il conservait des traces de sa forme reptilienne. Ses iris avaient conservé leur aspect singulier, capables d'arrêter la course d'un éléphant enragé - ce qui se révélait utile quand il était surpris à ramper un peu trop près de leurs nouveaux nés -et des ocelles marquaient son épiderme, dorées, d'obsidienne, de saphir ou de grenat. Ses écailles étaient son trésor, sa fierté, et il les polissait chaque jour amoureusement avec du sable et des huiles précieuses.

« Bonjour. » Lança-t-il à la blonde. Il sortit de l'ombre où il s'était tapi pour se présenter, sa peau indigo recouverte uniquement par endroits d'écailles. Les Evershas se promenaient souvent dans leur plus simple appareil dans cette région restée sauvage. Il n'y avait pas de civilisation, mais ce n'était pas pour autant que chacun devait faire n'importe quoi. Son irritation provenait principalement du désir aberrant que la femme éveillait chez lui. Une goutte de venin borda le coin de ses lèvres et il la lécha rapidement. « Tu es sur mon territoire de chasse. » L'informa-t-il tranquillement. « Lui aussi. » Il relâcha sa magie et la bête s'échoua au sol dans un bruit mat. « Il n'a pas eu d'avertissement. Toi, tu en as un. » Il pencha légèrement sa tête sur le côté. « Comment tu t'appelles ? Parce que je préfère savoir qui a une dette envers moi. Tu dois me payer des dommages et intérêts pour le bazar que tu mets par ici. Est-ce que tu as la moindre idée de l'odeur que tu dégages ? » L'espace parut se rétrécir, comme pincé entre deux doigts et le roux se retrouva soudain tout près d'elle. De son index, il lui leva le menton pour orienter son visage vers lui. Sa langue serpenta entre ses lèvres pour venir effleurer ses joues et la peau de Lorcán prit subitement une teinte violacée. « C'est n'importe quoi. » Siffla-t-il, mécontent de sentir son entrejambe réagir contre son gré.

Message I | 850 mots


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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11271
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Mar 23 Mai 2023, 23:05


Illustration - Inconnu

Le Rêve qui Innocente
Ihsan & Sharihzad


Comment devait-il rester de marbre en écoutant le récit de son échappée ? Imaginer un Magicien courir derrière une Humaine lui paraissait ridicule, de la même manière que sa mère avait eu d'autres prétendants audacieux tout en étant engagée envers son unique. À leurs yeux, même si Mancinia Leenhardt avait rehaussé leur prestige, ils demeuraient des choses moindres. Faire mine de l'ignorer était une erreur et, en cela, plus que la taquinerie, plus que l'idée de gagner, il ne laisserait pas Shahrizad devenir le trophée d'un homme qui la mésestimerait et n'aurait aucune conscience du Joyau qu'il avait à ses côtés. Son sourire s'était certainement crispé sans qu'il n'en eusse conscience.

C'est beau de croire en ses rêves, tu ne crois pas ? demanda-t-il en se moquant ouvertement du pauvre concerné.

S'il devait le broyer dans l'arène du Jeu des Rubans, Ihsan n'hésiterait pas. Que sa mère soit Marquise, qu'il le soit à sa suite ou non, ne changerait rien. Sans doute qu'Aurel aurait la même réaction, d'ailleurs. Et si son ami cherchait à se mettre en ménage avec une Magicienne, ce serait certainement du gâchis. Si ce n'était que cela, il avait des bons coups à lui suggérer. Sa partenaire attitrée paru toutefois offensée de ses propos.

Je t'ai manquée ? Comment ça ? Je n'ai pas quitté de vue la ligne de départ ! Est-ce que tu aurais filée avant même que mon regard ne se pose sur toi ?

L'Enfant des Cieux regrettait presque ses propos ; dans son état normal, il aurait certainement prétendu qu'une autre l'avait ébloui de sa beauté, mais c'était sans doute mieux de souligner ses aptitudes, tandis que son esprit est accaparé par ce petit point sombre qu'était son adversaire, avant de rebondir sur le sujet des Anges ; il était le mieux placé pour répondre, pas vrai ?

C'est un Ange condamné depuis l'instant où il a vu ma mère ... Ça reste moins pire que ma tante.

Sa Famille était vaste, sans doute à l'image des Humains, sans qu'ils ne le le soient tous. Une variété très curieuse, mais qui montrait que certaines différences pouvaient être vaincues. Pour autant, son monologue intérieur se désagrégea. À cet instant, Shahrizad l'avait tellement envoûtée, qu'au lieu de saisir cette chance pour dénouer son ruban durant son moment de provocation, le Sēnaṭīnēla se laissait totalement dominé au point de se retenir de ne pas l'embrasser immédiatement. Sa soudaine envie le paralysait bien plus que les actes de l'Humaine, désormais partie en riant, le laissant à son esprit et son coeur tanguant. La voyait-il enfin ... comme une femme ? Eh ben ... Ils étaient pas dans la merde. Posant sa main sur son visage, reprenant son souffle avant de tout relâcher pour reprendre le dessus, c'était en ce moment que la Chasse démarrait réellement. Lui, échouer ? Il pensait que ce ne serait pas le cas, mais puisqu'on lui avait apprit à envisager toutes les possibilités dans la vie ... Il avait vu le ruban dans ses cheveux, il n'aurait aucun mal à le subtiliser et à relâcher ces derniers au vent, avant de prendre ses lèvres en récompense.

Ihsan connaissait Shahrizad depuis si longtemps qu'il était habitué au son de ses pas, aux mouvements de ses cheveux et au timbre de son rire. Il croisait d'autres femmes, avec d'autres hommes, dissimulés, mais rien de très choquant. Les célibataires comme lui voyaient constamment les couples ne pas respecter leur serment d'amour, puisqu'ils étaient nombreux à tromper leur moitié. Plus chez les autres races que chez les Humains, puisque chez eux, il y avait de l'honnêteté, quoi qu'il arrive. Il accélérait le mouvement en la pensant s'éloigner de sa position, mais elle conversait simplement avec son autre poursuivant avant de les laisser en arrière durant longtemps.

Hé ouais, elle déploie rapidement ses ailes, ma colombe.

Le Magicien paru aussi surprit qu'indigné, Ihsan le vit dans ses yeux, mais se refusait de le laisser croire qu'il avait une chance. Il imitait son amie, pour se mettre hors-de-portée et l'encourager à l'abandon.

Je suis en mesure de la suivre. Et plus vite qu'elle ne le croit.

Dans un sourire, il disparut dans les cieux, à sa poursuite, à nouveau. Shahrizaaaad. Essaierait-elle de vaincre le meilleur cachotier du pays ? Ihsan en perdait la notion du temps, à mesure que son obsession grandissait. Ses pas résonnaient régulièrement dans le vide silencieux de la vieille bâtisse. Pensif, il contemplait l'architecture ancienne, les fresques dévalées et les pierres effritées ; son sang d'artiste ne trompait pas. L'Histoire murmurait sa légende à travers chaque bride de l'édifice. Les lèvres de l'Humain se tordaient en une expression contrariée. Il n'appréciait guère les constructions d'autrefois, l'art d'avant-guerre. C'était un passé révolu, qu'aucun d'eux n'avaient connus, peu importait que leurs parents l'eussent vécu de plein fouet, ce n'était pas la vie qu'ils désiraient pour leurs enfants, pas vrai ? Son regard captait immédiatement ce bras sortant d'un détour de couloir ; était-ce volontaire ou non ?

Trouvée ! souffla-il, triomphant, en le saisissant.

Post II - 900 mots


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Meuh:
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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Jeu 25 Mai 2023, 22:20


Illustration - @BilmemDura

Le Rêve qui Innocente
Mancya & Jude


Ce n'était pas son genre de réagir au quart de tour de cette manière. Ils auraient très bien su s'en aller en riant, main dans main, tout en ignorant les doublures sans intérêt, ou encore, simplement leur causer une si grande peur qu'ils auraient disparus de leur vision sans demander leurs restes. Il n'était pas nécessaire de les tuer. Pourtant, l'Ambitieuse ne répondait plus de rien lorsqu'on mettait quelqu'un sur son chemin. Et tous ces ratés n'étaient que des obstacles à sa réunion avec l'être aimé. Une autre elle-même tentait de la raisonner, main ensanglantée levée dans sa direction, demandant la clémence, mais cela n'accentuait que son mépris, avant que sa lance ne transperce sa gorge avec une maîtrise glaciale. Puis, les arrivées cessèrent, les éclats verriers qui avaient secoué l'endroit n'engageaient pas et l'odeur pestilentielle du sang devait retourner les tripes des survivants. S'il en restait. Mancya reprenait son souffle, avant de se retourner vivement ; l'obscurité froide de l'endroit prenait la teinte d'un rayon solaire qui venait de retrouver son étoile.

Neah ! s'exclama-t-elle en relâchant son arme, en se précipitant dans sa direction.  Je savais que l'on en ressortirait victorieux !

Comment ne pas se jeter dans ses bras ? Peu importait le sang maculant leurs corps, elle pourrait s'y baigner si c'était en sa compagnie. Elle l'enserrait, appréciant le décontenancer par son attitude, avant qu'il ne lui rende son étreinte. Sa chaleur épousait parfaitement la sienne.

C'est normal, tu es le meilleur !

Sa déclamation s'était suivie d'une embrassade sur sa joue ; il n'était pas assez grand pour échapper à l'avidité de ses lèvres. Le sang disparaissait comme de l'encre lavée sous une eau claire, cédant le terrain à une marre dorée dont les colonnades verres brisées devenaient des oeuvres d'art.

Tu m'as manqué, Neah.

Ses bras, ses abdos, son visage, son sourire ... Son regard. Celui qui la dévorait, celui qui l'aimait. Aaah ... Elle aurait presque été jalouse de Mancinia, de savoir qu'un tel être était à ses côtés constamment, mais désormais, son Neah était auprès d'elle et jamais, ô grand jamais, Mancya le libèrerait. Peu importait qu'un autre éclat s'y était glissé et qu'elle ne discernait que trop bien.

Oh ! J'allais oublier ! dit-elle en relevant son poignet, s'écartant un moment de lui. Tu l'as bien mérité !

Détachant son ruban mauve, la Reine ne se contentait pas de le renouer à celui du vainqueur, non. D'un geste, elle le passait derrière la nuque de son aimé, une extrémité dans chacune de ses mains, comme pour l'attacher et ne plus le laisser repartir, avant de le rapprocher si près de son visage que son souffle le chatouillait.

Tu as l'air différent de d'habitude.

C'était la vérité, elle le ressentait avec aisance sans exactement mettre le doigt dessus. Elle vit clairement le malaise dans les yeux de Neah, mais sa voix demeurait nouer dans sa gorge. Cette sensation, Mancinia l'avait vécu avec le sien ; une absence longue et dont la durée étaient aux mains des Dieux. Mancya le savait parce qu'elle possédait les souvenirs et l'aisance de l'Humaine ; tout. Y compris la vérité de son existence. Y compris la vérité que celui en face d'elle n'était qu'un alternant de l'original, mais quelle importance s'ils s'aimaient ? Elle savait seulement qu'elle se refusait de le blesser et que ce silence n'annonçait rien de plaisant. Enfin ...

Huuum. Tu n'étais pas avec une autre femme, pas vrai ? Je ne serai pas contente du touuuut si c'était le cas !

Son ton indiquait évidemment sa plaisanterie, son sourire lui indiquait de ne pas s'en faire. Il savait mieux que quiconque que ses crises de jalousie étaient légendaires. Cocasse pour une Humaine, vous conviendrez. Sur un ton plus léger, elle saisit son bras.

Viens, allons manger un vrai repas ! Tu dois me raconter où tu étais !

Sa robe était devenue digne d'une personne de son statut, d'un subtil mélange entre le doré et le bleu de nuit, avec des pierres précieuses translucides pour la faire briller sous les rayons solaires d'une salle fermée dont les traces du massacre avait disparu, mais ce n'était pas en ce lieu qu'elle espérait rattraper le temps perdu, mais dans un jardin baigné de rayons clairs, où la verdure et la fraîcheur étaient maîtres, tandis que ses pieds sans chaussure marchaient sur un sable chaud. Être dans un endroit aussi idyllique avec l'homme de ses rêves, quelle femme ne l'espérait pas ? À dire vrai, Mancya espérait conclure leurs retrouvailles avec plus de chaleur, mais Neah était un Ange. Sa luminosité n'avait pas décrue, en ce qui la concerne, mais son aura claire semblait désormais s'être muée en quelque chose de neutre. Le chagrin l'avait-il changé à ce point ?

Post II - 855 mots


[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 10 Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Lun 29 Mai 2023, 22:41



La Saison des Amours


Yngvild et Lucius


Il y eut plusieurs craquements. Mon regard quitta mon reflet pour se porter sur le plafond. Quelques secondes me furent suffisantes pour savoir de qui il s’agissait. Je voyais la totalité des dragons. Je les sentais, au plus profond de ma chair. Qu’importât qu’il s’agît d’une transformation ou d’un état permanent. Tranquillement, je repris mon ouvrage. Mes yeux se fixèrent de nouveau sur mes cheveux. Les ciseaux s’abattirent sur une mèche trop longue, comme ils avaient pu le faire précédemment. La touffe tomba lentement à mes pieds. Elle ne fit aucun bruit, contrairement à Yngvild qui semblait être passée maîtresse dans l’art de se faire remarquer. Que croyait-elle ? Que j’allais obéir à ses grognements ? Que j’allais sortir de chez moi alors même que je ne l’avais pas invitée ? La vitre plia bien avant moi, dans un bruit désagréable qui ne me tira pourtant aucune grimace. C’était un éternel recommencement. Elle venait toujours, de façon cyclique, sans jamais tirer la moindre leçon de ses défaites successives. « Je t’entends Belegad. » murmurai-je lorsqu’elle m’appela. « C’est d’ailleurs difficile de faire autrement… » soufflai-je, encore plus bas, un petit sourire à présent collé aux lèvres. Je la voyais dans le reflet du miroir, derrière moi. Je finis néanmoins par me retourner. Les ténèbres s’étendaient dans la pièce. Ma lumière crépitait d’impatience. Pourtant, tout ce qui s’échappa de mes lèvres fut un rire. « Ça me fait une belle jambe tiens. » lui envoyai-je, tout en m’approchant. Il valait mieux que je fusse prudent. Elle était hargneuse. Là où l’ombre avait commencé à dévorer, la lumière reprenait le dessus et rayonnait. Nous nous étions battus plusieurs fois et la même scène semblait se dérouler en boucle, inlassablement. Pourtant, le parfum qui embaumait l’air avait tendance à éveiller d’autres instincts en moi que celui qui me dictait de simplement l’écraser pour remettre les choses à leur juste place. J’étais le Pendragon et elle devait obéir à mes commandements. Me défier chaque matin n’avait aucun sens. Elle connaissait la finalité. « Je vais finir par croire que tu ne fais que te chercher une excuse en prétendant vouloir me défier… » Mon expression frôla l’insolence. « Avoue que tu en pinces pour moi. » la provoquai-je. Je m’arrêtai au milieu de la pièce et appuyai mon épaule contre l’une des poutres porteuses de ma demeure. Elles étaient plusieurs à habiller les pièces de leur présence verticale. J’y posai ma tempe, un sourire joueur toujours clairement affiché sur mon faciès et croisai mes bras sur mon torse. « Tu vas faire quoi ? Me sauter dessus ? » Les questions étaient légitimes, dans le sens où tout en elle était tendu. Ses muscles se préparaient à une attaque imminente que seules mes interventions verbales venaient retarder. « Je ne sais pas pour toi mais je commence à m’ennuyer. Je veux bien répondre à tes défis à chaque fois mais je trouve ça irritant. Tu me fais perdre du temps et je n’ai rien à gagner pour compenser celui-ci. Je suis Empereur, pas chômeur. » La preuve de mon manque de temps se trouvait autour de mon crâne. Je n’avais pas eu le temps de finir de me couper les cheveux et ces derniers avaient tellement poussé qu’il devenait urgent de régler le problème. Je les attachais mais je préférais qu’ils ne s’étendissent simplement pas. En attendant, mes cheveux étaient coupés courts à gauche et étaient toujours longs à droite.

Je me remis en équilibre sur mes deux pieds et compensai la distance qui nous séparait. Je la choppai par les cheveux. L’odeur qu’elle dégageait lorsqu’elle venait me trouver était toujours la même. Elle me donnait envie de me frotter contre elle. C’était instinctif. J’avais envie de l’acculer, de lui écarter les cuisses et de la prendre. Le fait qu’elle vînt à chaque fois me provoquer rendait cette idée de plus en plus difficile à réfréner. Jusqu’ici, j’avais toujours relâché ma prise dès que sa défaite ne pouvait plus être remise en doute mais pour combien de temps resterais-je raisonnable ? « Donc… soit tu as quelque chose à offrir, soit tu sors de chez moi. » Les choses ne pouvaient cependant pas être si simples. Je souris et attrapai ses lèvres avec les miennes. Je mordillai l’inférieure avant de me retirer. « Je prends ça en guise de compensation du temps déjà perdu. » lui indiquai-je, en faisant mine d’être en parfait contrôle de la situation. En réalité, j’avais envie d’y retourner. Ce foutu instinct. Jusqu’ici je l’avais toujours défoncée au sens littéral du terme. Passer au sens figuré ne me semblait plus si absurde. Les deux pouvaient, en sus, parfaitement se marier. Soudain, je sortis mes ailes et, en m'aidant de leur élan, la poussai violemment en arrière.

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Astriid
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Astriid
Ven 02 Juin 2023, 20:22

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La saison des amours
Jämiel & Astriid



Dans l'enchevêtrement des frondaisons, des halètements saccadés ponctuaient les acrobaties d'Astriid. Sans marquer d'hésitation, elle reprit son souffle et quitta la branche sur laquelle elle courait pour s'élancer dans le vide, bras tendus, sa queue touffue flottant derrière elle tel un gouvernail guidant la trajectoire de sa courbe. Ses doigts crochetèrent une branche marquant un embranchement en Y et elle s'y balança comme une pendule le temps de se décider sur la suite de son parcours. En règle générale, sa routine ne souffrait pas d'exceptions. Après tout, pour quoi faire ? Elle trouvait toujours son bonheur aux mêmes endroits alors pourquoi dévier et prendre le risque de ne pas gonfler son sac en bandoulière de glands et autres délicieuses friandises ? Songeuse, elle plongea ses doigts dans ses cheveux où des paquets de mousse s'étaient logés, suspendue à une seule main. Que faire ? Réunir des glands était capital, ses réserves n'étaient jamais assez importantes, on ne savait jamais ce qu'il pouvait se passer. La nature n'était guère clémente pour les petites proies comme elle. Sauf que présentement, son corps réclamait autre chose que de la nourriture et la détournait sans cesse de l'unique obsession de sa vie : avoir assez à manger chez elle pour des centaines et des centaines d'années. Alors seulement, elle dormirait en paix. Mais à cette période de l'année, cette maudite période qui lui hérissait le poil de surexcitation à peine contenue, son énergie se décuplait et il faisait déjà nuit quand elle rentrait enfin chez elle après ses escapades, et généralement accompagnée. Généralement, ce n'était pas pour leur faire admirer sa respectable réserve de glands.

« Oh, et puis zut ! » La rouquine lâcha prise et se laissa tomber jusqu'à une branche plus basse. De là, un autre chemin s'offrit à elle, inconnu. Elle huma l'air. Infime, une fragrance flottait, un peu inquiétante mais devenue familière depuis quelques temps. La même que celle qui entourait les présents soigneusement stockés dans sa maison. Son bienfaiteur gardait l'anonymat, et elle avait patienté, par respect pour ce qu'elle déduisait être une timidité maladive. Non content de s'arrêter à ce défaut qui lui faisait perdre du temps, il était aussi maladroit et devait bien mal la connaître si elle en jugeait la nature de certains de ses cadeaux. Elle avait même cru à des menaces parfois et avait même songé à déménager. Avec le recul, elle s'en amusait, mais désormais, elle allait le débusquer.

Elle atterrit à quatre pattes sur le toit d'une maison, les griffes cramponnées dans le chaume et une crinière plus sauvage que jamais, les rayons de soleil allumant des reflets de feu dans les boucles emmêlées. Là, la peur troubla sa détermination et elle demeura immobile pendant plusieurs minutes à écouter le vent soulever les branches les plus fines. Et si c'était un piège ? L'odeur de prédateur empuantissait l'air et elle respirait par la bouche, par à coups. Alors qu'elle s'apprêtait à finalement renoncer et à retourner à la sécurité de son foyer, une mélodie s'éleva jusqu'à elle. Ses oreilles effilées de poils roux s'agitèrent et elle écouta. Doucement, les battements de son coeur s'apaisèrent, se calquant sur la berceuse enchanteresse. Un petit sourire naquit rêveusement sur ses lèvres. On ne pouvait pas être mauvais et être capable de créer une telle beauté. C'est sur cette idée fondatrice qu'elle décida de jeter aux oubliettes sa prudence pour se laisser glisser le long d'un mur puis de rentrer par la fenêtre ouverte.

Sur ses gardes, genoux repliés et griffes sorties, elle plongea son regard dans celui du musicien. Sa queue se balança nerveusement de gauche à droite et elle modifia ses appuis, prête à décamper. Elle tremblait imperceptiblement, luttant contre sa nature pour rester face à lui, si proche que c'en était suicidaire. « Salut. » Dit-elle enfin pour briser le silence. « C'est toi que je dois remercier, non ? Tous les cadeaux que je reçois dernièrement, je sais que ça vient de toi. Ils portent la même odeur. » Elle s'avança vers une étagère, ce qui présentait l'avantage de s'éloigner un peu du prédateur, et se mit à humer les objets, les manipulant avec intérêt quand elle échouait à identifier l'un d'eux. « C'est joli chez toi. » Fit-elle. « Tu as des glands ? » Elle supposait que non. « Comment tu t'appelles au fait ? » La rouquine pivota pour lui faire face puis, accompagné d'un sourire malicieux, elle sauta et se hissa légèrement sur une des poutres au plafond où elle resta là, accroupie, à regarder le brun. « C'est la première fois que je vois quelqu'un comme toi de si près. » C'était excitant, même si, en toute autre période, excitant n'aurait certainement pas été le premier terme que l'homme lui aurait évoqué, mais plutôt effrayant. « C'était beau ce dont tu jouais. » Ajouta-t-elle d'une voix rendue grave d'avoir la tête en bas, les cheveux pendouillant dans le vide face à Jämiel. Le sang affluait dans ses joues et des glands glissèrent de ses poches pour rouler à terre. Elle n'y prêta même pas attention, toute son attention focalisée sur l'inconnu. « Si tu n'avais pas joué, je ne serais jamais rentrée. Mais je me suis dit que je devais te remercier pour tous ces cadeaux, seulement je ne sais pas comment. » Mentit-elle d'un sourire faussement innocent.

Message I | 926 mots


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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Dim 11 Juin 2023, 10:22



Unknown

La Saison des Amours

En duo | Lucius & Yngvild


Coutume : La Saison des Amours.
RP de Lucius : La Saison des Amours | Lucius.


« Quoi ? » cracha la rouquine, le visage renfrogné. L’ombre frissonna ; la lumière gagna du terrain. « N’importe quoi. » Elle avança d’un pas. Avec ses cheveux à moitié coupés, il était ridicule. Qui aurait voulu de ça ? « Qu’est-ce que j’irai foutre avec quelqu’un comme toi ? Je cherche un vrai mâle, moi, pas un truc qui brille dans la nuit. » Ses pupilles étrécies découpaient le moindre relief de son visage. Elle avait envie de lui arracher ce sourire espiègle et de le lui faire avaler. Elle pourrait le cogner si fort que toutes ses dents se délogeassent. Peut-être qu’il s’étoufferait avec. Ce serait tant mieux. Ça lui éviterait de prononcer des inepties si irritantes. « Non, je suis venue te préparer à manger, te lire une histoire et te border. » siffla-t-elle. Quel abruti. Chaque mois, elle venait pour la même chose. Elle passait des semaines à s’entraîner durement puis, le moment venu, elle se ruait chez lui pour tester l’efficacité de ces longues heures passées à suer. Jusque-là, ça n’avait pas vraiment payé. Les défaites étaient de moins en moins cuisantes, mais la victoire lui échappait. Cette fois, comme toutes les autres fois, Yngvild était déterminée à la remporter. Elle serra les poings. Tout en elle bouillonnait. Elle mourait d’envie de faire sauter la tête de Lucius comme le bouchon d’un tonneau de bière. « Rien à gagner ? Un vrai Empereur devrait toujours prendre plaisir à se battre. Je peux te faire une jolie cicatrice, si tu veux. » Elle souffla par le nez, narquoise et ténébreuse. Ses ombres claquaient autour d’eux, virulentes face à la menace tranchante de la lumière.

Il était rapide. Elle s’en rendit compte quand sa main s’agrippa à ses cheveux. La sienne vint enserrer son poignet dans un geste rétif mais parfaitement vain. « Lâche-moi. » grogna-t-elle, le cou à découvert, seulement protégé par quelques boucles rousses éparpillées. Elle exécrait tous ces instants où il parvenait si aisément à la rendre vulnérable. Il aurait pu faire claquer ses mâchoires autour de sa gorge et la broyer d’un seul coup. Elle aurait à peine le temps de sentir la chaleur de ses lèvres et la douceur de sa langue. Peu importait. Elle n’en voulait pas, de toute façon. Elle voulait juste le mettre à terre et, du bout de la griffe, l’ouvrir en deux. Le rythme cardiaque en pagaille, elle planta ses yeux dans les siens. « Je vais te massacrer. » Malgré toute la ferveur qu’elle distillait dans ses mots, la proximité de Lucius troublait le mélange explosif qui infusait en elle. L’instinct l’écartelait entre ces deux tendances ; vouloir l’abattre et vouloir s’ébattre. Elle avait envie de le plaquer au sol et de le chevaucher en l’étranglant. Son exigence lui arracha un sourire moqueur. « T’as qu’à me faire sortir, Paib- » Ses lèvres la silencièrent. Les ombres tremblèrent, certaines faillirent ou s’évanouirent. Le feu grimpa en elle avec la violence d’un incendie. Elle eut envie de sentir ses mains sur elle, fermement accrochées à ses hanches tandis qu’ils s’entraînaient dans une guerre de jouissance. Ses hormones, après l’avoir rendue si agressive, troublaient son jugement. « Mauviette. » lança-t-elle. « Tu m’étonnes que y’a aucune femelle à tes côtés. C’est pas que ta coupe de cheveux qui te fait une tête de con, le problème. » À peine eut-elle achevé sa phrase qu’elle se retrouva projetée contre la poutre la plus proche. Le souffle presque coupé, elle affligea le brun d’un regard noir. Une étincelle d’excitation y brillait, une excitation sauvage, brutale, sanguinaire. Elle avait autant envie d’enfoncer ses crocs dans sa chair que de mêler ses lèvres aux siennes. Il y eut un moment de suspension, un affrontement mutique. Elle le brisa, sarcastique : « Tu comptes t’arrêter là ou finir ce que t’as commencé ? » Décidée à ne pas lui faciliter la tâche, elle lui asséna un violent coup de tête, qui lui permit de se dégager de son emprise. Elle ricana, secouée par le choc, mais ne perdit pas de temps pour revenir à la charge. Son poing vola vers son abdomen. Son tibia fila vers ses côtes. « Je me disais aussi, commença-t-elle entre deux échanges de coups, que ça aurait été bizarre que t’ait décidé de devenir un vrai mâle, tout à coup. Mauviette un jour, mauviette toujours. » Même pas capable de se couper les cheveux correctement. La dissymétrie des mèches brunes l’agaçait. Elle se rapprocha, toujours dans une attitude menaçante mais souhaitant rétablir l’équilibre de la chevelure de son adversaire. Ses serres percèrent au bout de ses doigts et, d’un coup vif et agile, en tranchèrent une partie. « Tu vois, je serais plus efficace à ta place. Empereur, mon cul, ouais. » Les yeux dans les siens, elle était trop près de lui pour ignorer ce qu’il dégageait. Autour d’elle, quelques ombres cessèrent leurs attaques et cherchèrent à se fondre dans la lumière. L’odeur des phéromones ne trompait pas et, surtout, elle faisait immanquablement réagir les hormones de la dragonne. Elle l’attrapa par le col pour cueillir ses lèvres, épousa les contours de son corps à l’aide du sien, puis le repoussa virulemment, haletante. « T’as qu’à me prouver que tu mérites ta place. Après, je te foutrai la paix. Peut-être. » C’était simple : elle souhaitait qu’il la prît. Cependant, elle refusait de céder complètement : elle désirait qu’il s’emparât d’elle par un jeu de forces, avec toute sa puissance et toute sa brutalité. Il était le seul mâle dont elle accepterait de porter les œufs. Les autres ne méritaient pas de la saillir dans ces conditions. Lui non plus, pas vraiment, mais toujours un peu plus. Foutues chaleurs.



Message II – 953 mots




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Claer
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Claer
Lun 12 Juin 2023, 23:10


Le rêve qui Ensauvage
Lorcán & Claer

Claer toisa la dépouille de son pair, étalé par terre. Une moue mécontente se dessina sur son visage aux traits bestiaux. Cela expliquait pourquoi il avait mis tant de temps à lui apporter son festin. Parce qu’il n’y en aurait aucun. La femelle serra les dents, contrariée. Lentement, elle remonta le regard, jusqu’à ancrer l’azure aux prunelles verticales. La remarque du serpent lui arracha un rictus condescendant. « Tu es sur mon territoire d’accouplement. » répliqua-t-elle du tac-au-tac, sans se laisser intimider. « Mmh. » Elle se moquait du défunt. Il ne lui avait pas rapporté ce qu’elle avait attendu de lui et il ne s’acquitterait jamais de son devoir – la femme était déjà passé à autre chose.

Claer releva la tête, dans un mouvement hautain. Son rictus s’était plus ancré sur son expression. « Une dette ? » répéta-t-elle, après la tirade du reptile. Elle lâcha un rire amer, tout en se mettant en mouvement. Elle avançait à travers les arbres, dessinant un cercle autour du nouvel arrivant. Elle le jaugeait, comme pour essayer de découvrir ses faiblesses et ses avantages. S’il était inquiété par son comportement prédateur, il n’en montra rien : les deux humanoïdes n’avaient pas l’habitude d’être dans le rôle de la proie, et il en fallait davantage pour les impressionner ou les faire fuir. Ils s’adonnaient à un jeu de prédation d’un autre genre. « Qu’attends-tu exactement ? » ricana-t-elle. « Pour m’avoir épargné de perdre mon temps avec celui-ci… » La queue de la féline battit l’air en direction de la dépouille. « … tu n’obtiendras rien de plus qu’un merci. S’il représentait trop de désagrément, tu n’avais qu’à te laisser bouffer ou bien l’ignorer. Et pour le reste, je ne te dois rien et n’ai certainement pas besoin de ton approbation pour établir mon territoire où bon me semble. » A quoi s’attendait-il, exactement ? Pensait-il qu’elle se serait excusée platement, et se serait retirée la queue entre les jambes ? C’aurait été mal la connaître. Elle avait travaillé trop longuement pour aller établir sa tanière ailleurs. Elle ne partirait pas d’ici, pas avant d’avoir le ventre plein de rejetons. « Quant à l’odeur… C’est voulu. » se moqua la blonde. Elle s’était rapprochée, face au violet. Elle avait levé la main et avait commencé à parcourir son torse du bout des doigts, ponctuant ses mots d’une avancée vers son épaule. Elle y enfonçait les ongles – ses griffes, aurait-on pu dire – suffisamment pour y laisser des marques rougeâtres mais pas assez profondément pour abîmer la barrière de l’épiderme. A chaque nouveau contact de ses ongles sur la peau, l’odeur s’était faite plus puissante, jusqu’à saturer l’odorat du parfum âcre et surpasser tout le reste. Elle devenait entêtante, comme si elle essayait de contaminer sa cible pour qu’il céda aux besoins primaires de reproduction. « J’imagine qu’il faudra t’y faire, jusqu’à ce que je m’en aille. » conclut-elle en laissant son dernier touché érafler la toile violacée.

La proximité lui arracha un hoquet. La femelle ne s’effaroucha pas pour autant et laissa l’homme soulever son visage, se montrant d’une docilité qui contrastait tout à fait avec sa bestialité enfouie. Elle avait envie de lui mordre l’index et de l’arracher d’un coup de mâchoire sauvage. Elle doutait qu’il se montrât trop coopératif après ça, alors elle se retint, juste un peu, son regard laissant transparaître ses intentions. « Quoi ? Tu as peur de ne pas réussir à dompter une Qaz'thank ? » provoqua la blonde, lorsqu’elle le vit mécontent. Elle comprenait sa répulsion. Il était peu habituel pour des Eversha de s’accoupler avec des races si distinctes. Claer, pourtant, ne s’en préoccupait pas. Elle n’avait qu’une pensée, qu’une obsession : se débarrasser du tiraillement d’envie qui grondait dans son bas-ventre. De toute manière, ce partenaire-ci valait mieux que le précédent, qui s’était montré faible face à la concurrence. « Tu vas devoir te forcer. » murmura-t-elle en se pressant davantage contre le corps du reptile. Elle le poussa jusqu’à le coincer dos à un arbre. « C’est toi qui as une dette envers moi. J’avais prévu de m’accoupler avec celui que tu as tué. Puisque tu as cassé mon jouet, il va falloir que tu le remplaces. » Sans délicatesse, elle partit à l’assaut de ses lèvres. Elle se collait contre son partenaire, comme pour essayer de colmater le moindre espace vide entre eux. Elle tira sur les cheveux de son amant pour qu’il pencha la tête en arrière et se mit à marquer sa nuque de traces de morsures, comme si elle essayait de marquer son territoire sur lui aussi.
757 mots
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Ven 16 Juin 2023, 08:53

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 10 Mv2f
La Saison des Amours
Thessalia & Dorian ; Les loups



À toute heure du jour ou de la nuit, la pénombre régnait dans la caverne. Ce que mes yeux échouaient à discerner de Thessalia, mon corps s'employait à combler les zones d'ombre en se modelant contre le sien. Je n'aimais pas l'admettre mais ma tendance à la solitude ne me cuirassait pas contre le besoin d'une présence, d'un contact. J'étais affamé de ce que je rejetais en temps normal, non pas de l'affection, mais de sentir un autre coeur que le mien battre furieusement, de sentir ses poils se dresser dans l'attente de mes lèvres, de modifier la structure de son visage alors que je la guidais à l'extase.

Rendu aussi docile qu'un chien bien dressé, je n'opposai aucune résistance quand elle me poussa de façon à appuyer mon dos contre les couvertures et prendre l'ascendant. Depuis les bains, elle avait fait de moi sa chose. J'aimais comme son corps réagissait au mien, j'aimais son caractère car il était facile de composer avec. Malgré sa jeunesse, elle n'en possédait pas la folie caractéristique qui me portait rapidement sur les nerfs. Je chassais ces pensées, profitant de la vue qu'elle m'offrait à la place. Son poids sur moi accentua la tension qui m'avait poussé à l'arracher à ses rêves et mes mains partirent allègrement à l'assaut de ses cuisses pour remonter jusqu'à ses hanches. À sa provocation taquine, j'ouvris la bouche mais ma répartie se noya dans un râle de plaisir. Sa chaleur m'enveloppait complètement et mes yeux se perdirent dans les siens. Un calme trompeur s'instaurait entre nous. Elle avait la possibilité d'aller voir ailleurs, même si c'était chose rare parmi nous. Conserver le même partenaire évitait de générer des conflits parmi les meutes réunies. Mais au delà du pragmatisme de la chose, nous étions surtout trop compatibles pour que je craigne le tranchant de sa menace. Je ressentais la main de Phoebe dans l'alchimie naturelle qui nous liait. Elle avait tendance à bien faire les choses.

Ma main se décala jusqu'à sa nuque et je l'immobilisai en refermant ses lèvres avec les miennes. « Cesse de jouer avec moi, je ne suis pas un louveteau. » Soufflai-je ensuite, agacé de la voir tourner autour du pot avec ses caresses et ses mordillements sans accéder à mes désirs. Je fis remonter mes hanches sèchement pour clarifier ma déclaration. Je me redressai et collai nos bustes ensemble alors que mes doigts se perdaient dans ses cheveux. Le front lové dans son cou, je m'emplissais d'elle et de son odeur jusqu'à m'aveugler complètement.




Mes épaules remontèrent pour protéger mon oreille du pincement. Un grognement m'échappa et j'ouvris complètement les yeux. Mon corps était trop intrigué par ce qu'il se produisait pour autoriser mon esprit à resombrer dans les limbes. Mes sourcils se froncèrent mais je ne la repoussais pas. « Je ne te force pas à dormir avec moi. Tu me colles tout le temps. » Eus-je le culot de me plaindre. Sa question me repropulsa dans les étranges scènes créées par mon inconscient. Caressant distraitement sa cuisse, je ne répondis pas immédiatement, le temps de mettre de l'ordre dans mes pensées. Un malaise diffus m'envahissait à mesure que les souvenirs me revenaient. J'avais été témoin d'une autre facette de Thessalia, cruelle et sauvage, qui m'arrachait ce que j'aimais dans l'indifférence la plus totale. Les rêves ne réussissaient pas à altérer le degré de rage qui m'avait conduit à la folie, au désir de sentir sa vie s'écouler d'elle jusqu'à ma bouche. Mal à l'aise, je ne pus soudain plus supporter la présence de la blanche imbriquée contre moi. D'un mouvement que je n'espérais pas trop brutal, j'enlevai sa jambe et profitai de me tourner face à elle pour mettre de la distance entre nous. Mon regard chercha le sien, craignant presque d'y retrouver la lueur malveillante. Je fus rassuré en ne voyant que son visage détendu par nos ébats renouvelés, marqué de surprise à mon attitude. « J'ai rêvé que nous nous détestions. Nous n'étions pas des Evershas, mais autre chose. De similaire toutefois. » J'avais encore le goût du sang dans ma bouche, son arôme pénétrait mes narines, enivrant. « Tu avais fait quelque chose d'horrible et je voulais te tuer pour ça. » Gravement, je la regardai, espérant qu'elle me rassure. Je n'allais pas jusqu'à dire que je l'aimais, mais je ne voulais pas de cette pulsion meurtrière, je ne voulais pas la haïr. Je voulais quêter son contact pour chasser mes cauchemars mais je ne pus m'y résoudre. Rien que sentir son odeur sur moi me révulsait. Je finis par m'asseoir, la couverture glissant jusqu'à ma taille. Dos à elle, mes yeux se perdirent dans l'obscurité du nid dans lequel nous nous étions blottis, coupés du monde. « Je me demande ce que ça signifie. » Mes genoux remontèrent, que j'enroulais d'un bras. Je me passai une main dans les cheveux en soupirant, agacé de laisser tout ça m'atteindre si facilement. « Je pense qu'il vaut mieux que je m'en aille. La saison est presque finie de toute façon. Les meutes vont se séparer bientôt et je n'aime pas l'agitation que ça produit toujours. Mieux vaut partir avant. » Je me tournai à demi pour lui présenter mon profil. « Tu vas peut-être me manquer. » Même si l'inverse ne serait probablement pas vrai. Si tout se passait bien, ses pensées se concentreraient sur l'arrondi croissant de son abdomen, puis sur ce qui en sortirait ensuite. Je ne serais que secondaire dans ses pensées, et c'était sans doute mieux ainsi.

Message III | 986 mots


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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Sam 17 Juin 2023, 00:02

Bonjour, ceci est le service de prévention des RP déviant.
Ceci est la coutume Chamane. Bisous <3



Edel Orgía Nisqa
Mancinia & Oriane

En même temps qu'elle pouffait de la remarque de l'un des élus, un nuage épais et odorant s'échappait des poumons d'Oriane à travers sa bouche et ses narines. Pendant un instant sa vue s'en trouve obstruée et son voisin lui devint invisible, dissimulé derrière la fumée blanche et opaque. De ce constat, elle ricane un peu plus encore. Son esprit était aussi embrumé que l'était l'iourte. Le plafond était devenu flou, baigné des vapeurs du calumet. La drogue qui se diffusait dans les veines de la Déchue décuplait ses sens comme ses émotions.  Elle riait pour rien, s'agaçait pour des broutilles, puis retrouvait un sourire niais la seconde suivante sans réelles raisons. Peut-être avait-elle légèrement abusé des stupéfiants à disposition. Outre son humeur comme une girouette, elle était à fleur de peau et un simple échange de regards suffisait pour la faire mouiller. L'inverse était valable également. Il suffisait de regarder le phallus au garde-à-vous des hommes en présence pour le deviner. Pour cette même raison l'attente était interminable. La tradition imposait d'initier cette nuit avec le maître — ou plutôt la maîtresse ce soir-là — de cérémonie, seulement cette dernière commençait à réellement se faire désirer. Si elle faisait patienter encore la Luxurieuse, c'était elle qui allait trouver l'Humaine.

Le bruissement du tissu de la tente interpelle la rousse. Sans un geste supplémentaire, elle se tourne vers cette nouvelle présence qu'elle accueille d'un sourire alangui qui mue en un air mutin à l'injonction de Mancinia. Elle fut la seule à ne pas obéir. La Liberté courait dans son sang et elle se manifestait par la désinvolture du corps. Il fallait dire qu'elle n'avait plus grand-chose à retirer non plus. Seul un voile en linon, fin et transparent, couvrait ses épaules et son dos avec négligence, dissimulant tout juste sa poitrine. Sans quitter sa couche, Oriane lève les yeux pour les ancrer dans ceux clairs de La Fille du Soleil. Une brise chaude court sur son épiderme, un frisson délicieux répondant au passage de ce sirocco. Sans se cacher, elle ne dévoile cependant pas encore l'effet véritable que lui faisait l'Humaine, reculant plutôt sur le couchage lorsque celle-ci se penche sur elle. À son tour de la faire languir, quoique ce soit de courte durée. Un rire ingénu répond à la réplique de la Kaaezi comme elle se trouve contrainte à s'allonger totalement sous la pression des mains sur ses épaules. Elles étaient douces et farouches. Fines et implacables. Une main d'acier dans un gant de velours. Elle avait envie de répliquer quelque chose. Son esprit fonctionnant encore au ralenti, rien ne lui vient sur l'instant. Tant pis. Elle se contenterait donc de sourire à nouveau et un peu plus fort.

Une première caresse. Oriane ferme les yeux, succombant au dessin exécuté par Mancinia de son ongle devenu pinceau. Chaque trait croqué sur sa peau lui faisait l'effet d'une vive brûlure. Ce n'avait rien de douloureux pourtant. Bien au contraire. Déjà lors de l'attente le cœur de la Déchue tambourinait dans sa poitrine à la manière des percussions audibles à l'extérieur. À présent c'était un véritable charivari qui battait tambour entre ses côtes. La chaleur du souffle qui caresse son visage lui fait deviner le mouvement suivant, et ce qui n'était que moderato devint vivace. Naturellement, sans besoin de réflexion, elle entrouvre les lèvres prêtes à accueillir celles de l'Humaine. Elles sont douces, empreintes d'une tendresse qui se faisait rare au sein d'un monde perpétuellement en guerre, mais pleine d'autorités et de caractères tout de même. La passion, irraisonnée, lui brûle les lippes et les joues ; le cœur et l'esprit. La maîtresse de cérémonies lui était comme un aimant, ce dès la première cajolerie qu'elle eût obtenue de sa part. Elle empoigne la nuque de sa partenaire et glisse la jambe contre sa cuisse, s'accrochant à elle comme l'orchidée à l'arbre avec cette même nécessité de symbiose pour vivre. Oriane gardait néanmoins dans un coin de la tête la raison pour laquelle elle se trouvait ici. Sans cela, elle se serait plongée corps et âme dans cette relation charnelle, reléguant au rang de témoins ceux qui étaient censés se partager son intimité. Elle ne relâcha l'Humaine qu'à la seconde où celle-ci abandonna son visage pour entamer sa descente. La respiration de la Déchue se fait plus saccadé et plus rauque à mesure que sa partenaire approchait sa féminité. Le simple souffle sur son aine lui est insupportable, comme la plus agréable des tortures. Elle aimait autant qu'elle détestait cette sensation et le fait qu'elle s'éternise. Elle n'avait comme hâte que celle d'y mettre un terme et, pourtant, l'escalade de sa concupiscence lui était aussi intense que l'injection d'une drogue pure dans ses veines. « Il n'y a pas de raisons... » avait-elle voulu répondre. À nouveau elle se trouve incapable de formuler un mot. Seul le mutisme semble lui être permis. L'unique expression à laquelle elle aurait droit serait l'écho de la jouissance. Un incendie embrase soudain ses poumons, sa gorge et son souffle brûlant de la chaleur qu'ils dégageaient. Son cœur comme une étoile instable était près d'exploser à n'importe quel instant dans un spectacle aussi magnifique que terrifiant. Son sang était égal au torrent des montagnes, s'écoulant à vitesse folle dans le lit de ses veines. Son corps devenu fébrile ne lui répondait plus qu'à peine. Mancinia en avait totalement pris possession. Elle empoigne les draps de soie du lit, s'agrippant au tissu comme on s'accroche à sa vie. Elle naviguait entre deux eaux, tantôt perdant son souffle, noyée sous la vague d'un plaisir tempétueux, tantôt se sentant presque flotter dans un océan de bien-être intense. Elle ne s'appartenait plus qu'à moitié et, malgré cela, elle s'efforce à retenir chacun de ses soupirs derrière la frontière de ses lèvres car elle savait qu'à l'instant où ils lui échapperaient, La Fille du Soleil céderait sa place à un autre. Malgré sa volonté, elle fut incapable de se taire trop longtemps.

Comme elle l'avait prédit, sa partenaire s'écarta, la laissant frustrée de ne pas avoir insisté pour lui faire atteindre le véritable orgasme. Il lui était même curieux qu'elle veuille laisser ce privilège à un autre. Un souffle rauque accompagne l'intrusion de son nouveau partenaire. Celui-là même qu'elle avait caressé un peu plus tôt. À ses va-et-vient, Oriane devine bien vite que lui aussi était las d'attendre le coït, d'autant plus qu'elle l'avait excité plus tôt. Toutefois, la drogue mettant ses sens sans dessus dessous, elle appréciait les à-coups du bassin contre le sien alors même que son corps tentait difficilement de lui faire comprendre que quelque chose n'allait pas. Il fallut un élément extérieur, Mancinia, pour remettre les choses en ordre. La rousse lève les yeux puis lui sourit, d'un sourire naïf et presque enfantin. Alors, de vulgaires gémissements ils redevinrent l'expression véritable de la Luxure. Si la violence de l'Envie n'avait plus lieu, elle le sentait la pénétrer avec toujours plus de force et de vigueur à la recherche d'un orgasme convoité qui ne venait pas, quand bien même le plaisir que tirait la Déchue de cette union était palpable. Probablement était-ce la raison de son insistance, tout d'abord, puis pour laquelle il se découragea ensuite. Les mains enfouies dans la chevelure sombre de l'homme, frôlant des lèvres les siennes ou offrant un total accès à son cou pour qu'il ne l'embrasse que mieux, elle finit par se détourner de lui, sa main délogée par un nouveau venu. Il l'y embrassa avant lentement gravir son bras de baiser. Puis, à nouveau, la Luxurieuse alla trouver les iris chaleureux de l'Imprévisible. C'est à peine si elle prête attention à son partenaire, prêt à céder sa place. Déjà ? songe-t-elle tout de même. Elle arrache son bras au deuxième homme pour caresser la peau nue de celui avec lequel elle était toujours unie, comme elle ancre ses iris dans les siennes. L'aura de la décadence se diffuse alors autour d'elle et à travers toute la tente, enveloppant les esprits en présence d'une bulle de lubricité. Elle savait la faim toujours présente alors même que son partenaire semblait moins enclin à l'assouvir. Elle n'avait donc fait que la rendre moins soutenable pour qu'il s'inquiète plus de pouvoir se repaître que de l'attitude qu'avait pu adopter Mancinia. Aussitôt eût-il repris leur danse sexuelle que son corps se trouvait comme aimanté à celui de la Luxurieuse, elle-même se cambrant un peu plus tant par la volonté retrouvée de son partenaire que par les caresses sur ses seins et son bas-ventre. Mais, et surtout, à cause de la chaleur des lèvres de l'Humaine contre les siennes. Un soupir d'aise la force à s'en détacher juste avant que l'homme se retire.

Une main sur la joue de Mancinia, Oriane souffle enfin ses premiers mots. « Tu es si belle. ». Une image s'imprima derrière ses paupières : celle où elle se voyait lui sauter dessus pour voler une étreinte et un baiser habituellement réservé à son Ange et uniquement lui. Elle eut ainsi envie de la bousculer, se mettre à califourchon sur elle, l'embrasser avec passion, puis lui rendre ce qu'elle lui avait offert en caressant ses tétons du bout de la langue ou en jouant de ses doigts sur son pubis pour, finalement, la faire jouir plus que ne pouvait le faire son Ange. Entendre son plaisir d'un cri venu des tripes, dénué de convenance et de pudeur. Le rendre, lui, jaloux au possible, rouge d'une colère contenue par obligation. Qu'il sache qu'aussi grand pouvait être son amour, il ne pourrait, au grand jamais, faire match égal avec elle. Elle, l'expression physique d'un péché duquel il ne pouvait abuser s'il voulait conserver l'immaculé de ses ailes. La Tempérance l'obligeait à s'arrêter là où rien n'empêchait Oriane de passer des jours et des nuits successives à enlacer et embrasser la peau nue de Mancinia, à la mener au mutisme d'avoir succombé à trop d'orgasmes successifs. L'orage se mit à gronder dehors. S'ensuivit le clapotis de la pluie sur la toile d'abord légère avant de se transformer en déluge.

Il n'en serait rien. Pas tout de suite du moins. Alors que la Kaaezi jouait du piano sur sa peau, un autre homme s'empara de ses lèvres, retenant la musique de la partition jouée par Mancinia. Dans un même temps, il glissa ses doigts dans la féminité d'Oriane comme celle-ci s'était imaginée le faire avec l'Imprévisible. Jamais il ne libéra sa bouche, étouffant la mélodie du plaisir. Un chant qui se faisait normalement sans détour se retrouvait, ici, bloqué un court instant dans ses poumons le temps de trouver une échappatoire à travers une voix de poitrine bâillonnée et un souffle intense fuyant par ses narines. Mancinia mettait le feu à son corps, irradiant chaque parcelle de sa peau d'un feu intarissable. Son partenaire précédent lui avait donné l'effet d'une houle changeante, frappant son épiderme de vagues successives plus ou moins violentes. Celui-ci était ce vent d'abord calme et doux sur sa peau avant de devenir tempête et entraîner son être malgré lui dans un mouvement auquel elle ne pouvait lutter contre. Lorsqu'il jugea l'excitation de la Déchue suffisante, il pénétra son vagin de l'index et du majeur et y fit des premiers aller et venus. Seulement alors il lui rendit le droit de parole. Quant à l'Abjecto, elle redressa le buste, fermement accrochée au dos de son partenaire à la recherche du contact de son corps brûlant, comme si leurs deux feux réunis pouvaient taire la pluie battante dehors. Un frisson coule sur sa nuque sous la caresse de Mancinia. Jusque-là enfoui dans la nuque de l'homme, la Luxurieuse tourne son visage vers l'Humaine. Était-ce un défi ? Elle prenait son annonce comme telle et elle n'était pas la seule. Du moins, c'est ce qu'elle songea lorsque l'homme retira ses doigts pour la pénétrer de son sexe. Une violente bourrasque fit vaciller les flammes de son corps qui la menèrent jusqu'au rivage de l'extase. Un soupir plus intense lui brule la gorge comme elle s'agrippe un peu plus à l'homme, ses ongles plantant l'épiderme de ce dernier tandis que son corps se cambrait sur le sien jusqu'à ne plus être séparé d'un millimètre. Peut-être lui en était capable, à considérer l'intensité croissante de ses gémissements.
©gotheim pour epicode


Mots 2045 (oops, I did it again)
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Kitoe
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Kitoe
Dim 18 Juin 2023, 12:45

Jude & Mancya
Le jeu du mariage
88rising & MILLI - Mind Games (feat. Jackson Wang)


Jude serra fort Mancinia contre lui. Sa gorge était serrée, non pas de tristesse, mais d'euphorie. La joie était si intense qu'il ne put s'empêcher de rire lorsqu'elle le complimenta. C'était le plus beau jour de sa vie. Il marquait la fin d'un long calvaire et d'une errance qui lui avait paru sans fin.

-Tu m'as manquée aussi. Son cœur battait si fort qu'il en était essoufflé. Tu m'as tellement manquée.

Un flot de vives émotions contraires l'envahit soudain. Il ne s'était jamais senti aussi vivant qu'à cet instant-là. Il venait de quitter une existence terne, à laquelle il s'était tant habitué qu'il en avait oublié ce qu'étaient de vrais ressentis. Comment avait-il pu oublier des choses aussi belles ? Comment avait-il pu exister sans tout cela ?

Il caressa son dos et enfouit son visage dans ses cheveux. Il avait besoin de sentir son corps et son odeur, sa chaleur. Il avait besoin d'assimiler, de comprendre à quel point tout ceci était réel. Il ne se décolla d'elle que pour recevoir son ruban. Et la dévorer des yeux. Elle était tellement belle. Il était si chanceux de pouvoir se tenir auprès d'une telle femme.

-Vraiment ?

La remarque l'avait ébranlé. Oui, Jude était différent. Il était conscient que c'était un problème, mais il n'avait eu d'autre choix que de devenir ce qu'il était devenu. Ils avaient été séparés depuis bien trop longtemps. Il avait été en colère, pour de trop nombreuses raisons. Il en avait honte maintenant. Elle, Mancinia, n'avait pas changé. Elle était toujours aussi parfaite.

-En tout cas, il y a une chose qui n'a pas changé, tu sais ? Susurra-t-il.

Il approcha son visage du sien, front contre front. Ses pupilles étaient ancrées dans les siennes. Il voulait s'y perdre, plonger dans ces lagons et ne plus jamais revenir.

-Mon amour pour toi.

D'un doigt, il caressa sa joue. Elle était si douce. Il savait que c'était idiot car Mancinia était une femme forte, mais il avait peur de l'abîmer. Elle était précieuse. Elle était sa porcelaine. Elle concurrençait la beauté des Orines et la gloire des Aetheri. Elle était son tout, la femme devant laquelle il acceptait volontiers de plier le genou. Cette puissance l'émerveillait et il ne pouvait rien n'y faire sinon lui montrer tout son respect. Ne pas rester paralysé face à elle lui nécessitait un effort surhumain.

-Non. Il fronça les sourcils, eut un rictus accompagnant la provocation de sa dulcinée.

La réalité était moins vraie. Il avait le sentiment d'avoir déjà eu des relations avec d'autres femmes et tout à coup, cela le frappait aussi fort qu'une gifle. Comment avait-il pu ? Il eut honte, mais il n'était pas question d'en parler. C'était Mancinia qu'il avait toujours voulu et aimé. Les autres n'avaient rien été d'autre que des instruments pour ses machinations, ses souffre-douleurs, ses outils pour le soulager dans les moments les plus difficiles. Sans cela, il serait devenu fou et aurait peut-être commis des actes bien plus graves. Comme elle l'avait dit, Neah avait changé. Il avait mal tourné, mais certainement pour le meilleur : pour la retrouver elle. Il accompagna le geste de la femme de sa vie et accrocha son bras au sien.

-Avec plaisir.

Ils avaient tant à rattraper. L'éternité. Son costume s'était accordé aux couleurs de sa conquise. En quelques pas, ils furent entrainés dans un jardin. Jude respira un grand bol d'air. Les fleurs avaient éclos juste à leur arrivée et les oiseaux chantaient. C'était frais et doux comme le printemps. Le couple s'installa à même l'herbe grasse. Un repas les attendait.

-Je t'ai cherché pendant si longtemps que je ne saurais compter le temps que j'ai passé à le faire. Sans toi, j'étais en Enfer.

C'était littéralement la vérité, mais elle pouvait être interprétée différemment. Qui avait dit que l'on ne pouvait pas romantiser ses dires ?

-Je ne savais pas comment revenir à toi. Je n'ai fait qu'y penser. Il prit ses mains dans les siennes. Alors j'y ai travaillé. A travers la colère. J'ai dû apprendre et devenir plus fort.

Les brumes du rêve l'empêchaient de comprendre qu'entre la réalité et le moment présent, rien n'expliquait comment il s'était retrouvé ici, avec elle. Il lui offrit une fraise.

-Parle moi de toi, maintenant. Il s'approcha. Ton quotidien a dû être bien plus intéressant que le mien pendant tout ce temps. Plus proche encore. Je veux tout savoir.

Il l'embrassa. Doucement. Tout son être s'enflamma. C'était une torture que de ne pas y aller trop fort, mais il avait peur de la brusquer et de lui faire peur. Il mourait d'envie d'elle, de la saisir contre lui et de toucher sa peau, de la faire sienne.

-Je t'aime, Mancinia. Je t'aime comme un fou. Je veux te voir et être avec toi tous les jours de ma vie. Je ne sais pas si je pourrai survivre à une seconde séparation.

Si cela venait à arriver, il perdrait définitivement la raison.

828 mots



Bijin
nastae:
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Latone
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Latone
Dim 18 Juin 2023, 17:45




Latone reconnaissait aisément ce sourire-là. Bien sûr, ces courbures charmantes de ses lippes, le tressautement singulier de ses commissures, celui-là même qui avait fini par la ravir alors que l'orgueil propre de ses paires aurait dû la dissuader de s'aventurer dans de telles eaux troubles, pourtant si tentatrices. Évidemment, cette technique précise qu'elle avait fini par deviner comme une arme ; non pas pour attaquer, mais se défendre. La Loutre partagea trop d'escapades avec son obligé pour se laisser mener en bateau : Miles souriait à sa question car il se savait dans le pétrin. Cette constatation renforça son scepticisme et réhaussa ses exigences quant à ce rendez-vous interdit. Si n'importe quel prétendant lambda aurait vécu un véritable calvaire sous son courroux, il en était tout autre avec le Köerta qui échappait aux sentences les plus vindicatives de la Kirzor. En effet, ce mâle-ci, au moins, faisait preuve de suffisamment de jugeotte et de débrouillardise pour la convaincre de s'empêtrer dans d'ordinaires inepties. Comment allait-il procéder ce soir ? Là résidait toute la raison de sa venue. Dans le pire des cas, elle se délectera d'un semblant de spectacle sur le couvert de sa déception. Au moins possédait-il un toucher réconfortant et attrayant.

Mais cela ne suffira pas. Malgré toute la candeur dont pouvait faire preuve la Loutre, elle ne comptait pas laisser l'audacieux la manipuler aussi facilement. L'inviter s'apparentait à un piège : elle ne lui désirait aucun mal, toutefois l'ensemble de son attention lui était acquise. Pour le meilleur et pour le pire. Ses paupières se plissèrent à mesure que son compagnon de nage se dépatouillait dans cette cage dont il avait volontairement jeté la clé au-delà des barreaux. Le suivre, elle s'y attela sans once d'hésitation. Elle était présente expressément pour ça : se confondre dans les eaux insidieuses de l'audace. Et ces flots en particulier, elle les avait adorés la première fois ; elle les aimait tout autant aujourd'hui.

" Comment l'oublier ? " Ironisa-t-elle, captivée par leur unique source lumineuse tel le plancton inconscient.

Bientôt, l'intimité de leur rendez-vous se métamorphosa en un flamboyant ballet de couleurs. Une invitation mélodieuse à laquelle Miles plongea la tête la première pour lui offrir un spectacle tout aussi endiablé. Elle dût l'admettre alors : il avait bien préparé son coup. Aux prémices de leurs interactions, Latone se nourrissait bien plus des idées folles qui trottaient dans sa tête que la simple présence de son partenaire : la réaction furibonde de sa mère, les commérages de ses sœurs, les on-dit à peine masqués du reste de la communauté… Elle ne vivait jusqu'alors que dans la provocation, s'en délectant comme un nourrisson affamé, sans retenue. Miles aurait pu être n'importe quel homme dans ces moments-là, qu'elle n'en aurait cure. Pourtant, ce fut précisément car cet homme était Miles que tout basculât. Elle ne comprenait que trop tard qu'à sa manière, il faisait d'elle une meilleure personne.

Touchée par son singulier présent, la Loutre écarta les filaments de sa vue pour retourner cette intensité dont il faisait preuve. Ce soir, elle semblait être sa reine et le pouvoir lui revenait de décider du sort de leur couple. Ici-bas, il n'y avait plus qu'elle pour rendre la sentence ; pas d'influence, pas de poids lourds sur ses épaules. Latone se sentait merveilleusement bien et quitterait ce rêve incarné à contrecœur.

" Je… Je ne sais plus. Elle était trop énivrée par la majesté du moment pour réfléchir. Mais cela remonte peut-être à… "trop longtemps" ? Haussa-t-elle des épaules en se rapprochant un brin de l'albinos. Ce qui est certain, c'est qu'on devrait le faire plus souvent. Déclara-t-elle sans le quitter des yeux, décidée depuis le moment où elle lût sa lettre. Donc, cette fois… Elle plaça la méduse entre leurs paumes, un présent qu'il partagerait à deux à partir de maintenant. Suis-moi. "

Dans son élan, elle l'encouragea à libérer la couronne factice en la jetant en l'air. Son éclat les baigna quelques instants, annonciateurs d'une divine aventure sur le point de commencer. Si elle était sa reine, il serait son roi. Et des couronnes, il y en avait bien toute une pléthore à découvrir ! En lui assénant un gentil coup d'épaule et d'un clin d'œil, elle l'invita dans ce parcours érigé par l'essaim des créatures luminescentes. Si les chants bénissaient d'ordinaire leurs quotidiens, ils se firent amplement muets pour cette danse. L'eau portait une musique. Le flot constant et chaotique de son antre faisait exploser les notes d'un tout autre monde, bien plus mystique et fascinant que les répétitions tintammaresques et lubriques des piafs du coin. Ici-bas – outre les êtres discrets – il n'y avait qu'eux. Eux deux et les abysses loin d'être silencieuses ; loin d'être glaciales à ses côtés. Latone se laissait poursuivre par son compagnon et l'inverse arrivait de temps à autre. Parfois ils se rejoignaient, parfois ils s'éloignaient pour mieux se retrouver ensuite. C'était une valse intense comme elle n'en avait jamais vécu, une symbiose parfaite entre les ondes mélodieuses et les spectres arc-en-ciel ; et dans son inexpérience, la Loutre cherchait tout autant à plaire à son partenaire, sans jamais faillir. Son sourire faisait vibrer les cordes de son cœur et son rire la baignait dans un voile béat. Elle ferma ainsi les paupières pour apprécier davantage cet interdit. Elle était sa reine et il demeurait son roi.

Depuis combien de temps s'éternisent-ils ainsi, dans le berceau du lac ? Cinq minutes ? Plus ? Bientôt, ils devront remonter. Néanmoins, aujourd'hui, Latone souhaitait émerger entre ses bras. Dans une ultime poussée, elle reprit forme humaine, débarrassée du pelage pudique, mise à nue pour lui et lui seul. Aimantée jusqu'à lui, la Bleue cueillit son visage entre ses mains, la pression avide de ses doigts aux horizons de ses lèvres. Si son courage naissait dans ces ténèbres, elle désirait lui prouver qu'elle ne faillira pas à la lueur de la lune.

" Prends mon souffle. "


1045 mots ~



By Jil ♪
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Miles Köerta
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Miles Köerta
Dim 02 Juil 2023, 21:53



Elle avait raison : nous devrions nous amuser plus souvent de cette façon, car dans les roulades et arabesques de notre farandole aquatique, je remarquais non pas des mouvements et des cabrioles au milieu d’un champ d’éclats irisés, mais une histoire qui s’écrivait au gré de nos brèves étreintes, de nos touchers. Aux échos de cette mélodie à laquelle nous rajoutions nos cris enjoués, nous laissions paisiblement le souffle sous les flots nous emporter, nos corps baignant, sans poids, dans l’étreinte des vagues. Un instant, nous donnions l’impression d’être des navigateurs, à changer constamment l’orientation de notre course et des courants, comme les Dieux bouleversaient les vents; puis l’instant suivant, nous étions des explorateurs, intrigués par la créature de notre curiosité. Nous nous inspections, nous nous approchions, nous nous chatouillions, nous nous caressions, peu à peu séduits par la grâce et la légèreté du ballet que nous dessinions entre les lames de l’eau. À chacun de nos mouvements, à chacun de nos entrelacements, nous transmettions à l’autre notre impression de liberté, notre désir d’harmoniser le plus longtemps possible cette valse passionnée. Il s’agissait d’une complicité comme nulle autre, de laquelle je me saoulais de chaque minute, de chaque seconde. Autour de nous, le monde éclatait et vibrait en écho à notre excitation. Les méduses ressemblaient à des astres célestes dont le faste de couleurs ruisselait perpétuellement sur nos fourrures, tandis que les abysses qui nous enveloppaient devenaient la scène de notre ronde, firmament nocturne dans lequel notre univers s'épanouissait. À la fois mystique et merveilleuse, la sensation que cet événement m’insufflait était comme marcher auprès des étoiles : nous étions des pionniers dansants sillonnant les cieux abyssaux, des esprits aquatiques qui incarnaient la beauté sous les eaux. À n’en point douter, je me disais que les oiseaux devaient ressentir exactement la même frénésie, le même débordement, lorsqu’ils étendaient leurs ailes pour se perdre dans l’espace du ciel. Parce que l’énergie qui nous possédait venait d’ailleurs, comme si nous extrayions notre vitalité directement de l’immensité sous-marine. Seulement, notre chorégraphie était une célébration à laquelle nul autre était destiné. Nous étions les danseurs, les spectateurs et les admirateurs; nous étions les amoureux, les timides et les fonceurs. Je voulais que cette danse ne soit qu’à nous deux; je désirais que son cœur ne soit touché que par notre jeu. Mais je n’avais pas à m’en faire de ces inquiétudes; elles explosaient comme les bulles de l’écume, puisqu’au fur et à mesure que le divertissement se prolongeait, le rythme de notre danse s’intensifiait, notre passion grandissait et nos distances s’effaçaient.

Bientôt, nous fûmes face à face, le changement de son apparence me freinant brusquement dans ma réjouissance. J’observais l’eau autour d’elle se déplacer par vagues discrètes et fluctuations guillerettes, tandis que les secondes paraissaient s’étirer au rythme de la grâce de ses déplacements. Quand ses mains s’enfouirent dans mon pelage, mon cœur culbuta au fond de ma poitrine, mon esprit se déconnectant soudain du présent qui continuait de ralentir.

« Prends mon souffle. »

Puis, le temps sembla s’interrompre pour de bon. Les courants qui agitaient nos environs cessèrent tout mouvement et le bal multicolore des méduses se suspendit soudain à l’horizon. S’ils s’étaient verrouillés dans son regard, mes yeux se détachèrent doucement pour glisser jusqu’à la tentation rosée de ses lèvres. Combien de fois avais-je rêvé de les lui ravir dans un baiser? Trop pour que cela puisse être considéré comme raisonnable, mais ses paroles donnaient une toute nouvelle dimension et liberté à ces désirs enfouis, tandis que je relevais mon attention dans le bleu de ses prunelles. Au sublime de la vue, un sourire se mit à flotter sur la commissure de mes lèvres. Tout en remontant mes pattes le long de ses bras, je retransformais mon corps afin d’abandonner toute fourrure animale, et à l’aboutissement de la métamorphose, mes mains s’arrêtèrent à hauteur des siennes pour emprisonner ses doigts avec tendresse. Il n’y avait plus de raison d’hésiter, n’est-ce pas? Elle comme moi voulions partager ensemble cet instant d’affection. Je le voyais dans son regard comme elle pouvait le déchiffrer dans le mien : cette proximité n’était pas que le fruit d’une fascination curieuse et passagère d’une seule nuit. Elle représentait bien plus que ça, j’en étais convaincu. Finalement, Pa’ avait peut-être eu raison : le secret se trouvait dans l’instinct. Et rarement, il se trompait.

Sans prononcer le moindre mot, je rapprochais mon visage du sien, chatouillant le bout de son nez avec délicatesse. Les bulles qui s’échappaient de nos respirations se caressaient gentiment et bientôt, je pris son souffle en otage, nos lippes s’effleurant. Le baiser fût un choc électrique que je perçus jusqu’au plus profond de ma moelle. Un frisson naquit de ce tremblement de passion, à la fois vibrant d’allégresse et d’exaltation. Pourtant, je ne trouvais pas ça suffisant. C’était comme goûter à un nouveau plat et découvrir des saveurs exotiques aussi étourdissantes qu’insoupçonnées : j’en réclamerais davantage, jusqu’à en être rassasié. Et pour le moment, j’étais loin d’être repu de son contact, attirant ses hanches contre mon bassin. Langoureuse et sensuelle, timide et fureteuse, l’exploration délicate du contour de ses lèvres se changea graduellement en danse sulfureuse et affamée. L’ivresse de son toucher m’excitait et rapidement, je la bloquais dans mes bras. Je fis glisser mon visage contre sa joue et enfonça gentiment mes canines dans sa chair. Je fis glisser mes doigts sur la longueur de ses jambes et lui lançai un dernier regard chargé de désirs et d’espérances, comme pour lui susurrer, sans un écho : « Je suis à toi. Sois à moi. »


926 mots (Sans les paroles reprises du post de Latone) | Post III




[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 10 Signat16
Merci Léto ♪:
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Priam & Freyja
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◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Sam 08 Juil 2023, 17:49



samdoesart

La saison des amours

En duo | Adam & Freyja



« Roh, merde. » Freyja fixait la tache rouge au fond de son sous-vêtement. Elle le retira et le balança à travers la salle de bains. Elle se faisait avoir presque à chaque fois ; quand elle croyait que c’était terminé, un reste de sang persistait toujours à se glisser entre ses jambes pour lui prouver le contraire. « Je vais finir par me balader tout le temps à poil. » grommela-t-elle, avant de se lever des toilettes, de tirer la chasse et de retourner dans la chambre. Fouillant dans le tiroir bien encombré, elle en retira une culotte de maillot de bain propre, dans laquelle elle glissa une protection blanche – plus pour longtemps. Après avoir enfilé le tout, elle retourna fouiner dans son armoire, à la recherche de vêtements qui lui siéraient. Son choix s’arrêta sur une robe à fleurs dont la jupe s’arrêtait mi-cuisse. Ça faisait toujours son petit effet. Elle se glissa dedans puis sautilla gaiement jusqu’à la porte d’entrée, sa queue de cheval balayant son dos. Elle noua sagement son collier fétiche autour de son cou, laça ses chaussures, et s’élança à l’extérieur. Elle avait promis à Priam d’être chez eux quand il rentrerait, mais il existait des priorités qui pouvaient mettre à mal de petites promesses comme celle-ci. Heureuse, la brune déambula dans les rues, frôlant les murs, les poteaux, et surtout les gens – les hommes. Aux femmes, elle ne réservait qu’une indifférence crasse ou, si elles osaient l’importuner, un regard dédaigneux, voire franchement agressif. Elle ne souhaitait pas qu’elles la dérangeassent ; elle venait de se lancer dans une quête à laquelle elles n’avaient pas le droit de participer. Freyja s’arrêta plusieurs fois pour humer la délicate odeur qui émanait de quelques échoppes en pleine préparation de leur plat du jour. Régulièrement, elle s’arrêta dans des toilettes publiques : elle avait en permanence envie de faire pipi. C’était un autre inconvénient des chaleurs, utile cependant. L’odeur émoustillait les mâles et finissait presque immanquablement par les conduire à la diffuseuse de ce doux parfum. C’était pratique, hormis quand il s’agissait de gros lourds de dix fois son âge ou d’abrutis qui ne savaient pas aligner une patte devant l’autre. Sans parler de ceux qu’elle pouvait mettre à terre d’un coup de dents dans la lèvre. Aucun intérêt.

Parvenue au lac, Freyja étala sa nappe là où l’herbe lui parut la plus tendre, déposa son sac dessus, puis s’y étendit de tout son long. Elle irait se baigner plus tard, quand le soleil aurait tellement chauffé sa peau que le plongeon lui paraîtrait glacé. Elle adorait cette sensation brutale ; elle rappelait à sa mémoire ses instincts les plus sauvages. La jeune femme poussa un soupir d’aise et se tortilla sur le tissu, se frottant le dos, la tranche, le dessus du crâne. Si quelqu’un avait pu lui caresser le ventre en même temps, la journée aurait été absolument parfaite. Figée sur le dos, elle poussa un petit couinement à la fois contenté, attentiste et impatient, surtout plein d’espoir, puis roula sur l’abdomen et, les poignets croisés devant elle, le menton posé dessus, se mit à observer les alentours, les yeux un peu tristes et une moue dessinée sur la bouche. D’ordinaire sociable, dans ces moments-là, ce trait de personnalité s’empirait. La compagnie lui manquait toujours cruellement, et il ne passait pas une heure sans qu’elle réclamât l’attention de la première personne passant dans son champ de vision, inconnue ou non. Quand les hormones ne la travaillaient pas trop, elle acceptait même la présence réconfortante d’autres femmes. Elle jeta un coup d’œil à une mère et ses enfants, mais fronça le nez. Elle ne voulait pas s’amuser avec des gamins. Elle voulait un mâle. Le vide des environs la désolait. Elle aurait dû venir l’après-midi ; elle avait été trop impatiente. Agacée, elle émit une nouvelle plainte, en battant vivement la terre des pieds et des mains.

Alors qu’elle envisageait de rebrousser chemin et de revenir plus tard, Freyja sentit une odeur émoustillante. Elle eut tout juste le temps de se retourner avant que le coureur ne s’affalât à moitié sur elle. Cette proximité soudaine éveilla tous ses sens, coincés entre une impression de plaisir et d’agression. Le nez à quelques centimètres de l’importun, elle loucha sur ses yeux avant de reculer la tête. Les paupières plissées, elle se redressa sur un coude pour mieux le jauger. Durant quelques secondes, elle demeura silencieuse ; puis ses iris pétillèrent et un large sourire s’étala sur son visage. « D’accord ! » D’un seul bond, elle fut sur ses pieds. Elle passa sa robe par-dessus sa tête et l’abandonna roulée en boule sur le dessus de son sac. Sans attendre, elle attrapa la main de l’homme, se rapprocha exprès de lui lorsqu’il se releva, puis l’entraîna vers le lac. Elle avait assez lézardé. « Tu viens d’où ? Tu t’appelles comment ? » l’interrogea-t-elle, réellement intéressée. Dans l’eau, elle marcha jusqu’à en avoir au milieu des cuisses, veillant à effleurer régulièrement le corps de sa nouvelle connaissance. Celui-là était à son goût. Au moins suffisamment pour qu’elle eût envie de jouer avec lui. Pour le reste, ce serait à voir, mais c’était en bonne voie. Elle aimait son odeur, la texture de sa peau et sa carrure. Restait à voir s’il savait s’amuser. La brune lâcha la main de son compagnon de jeu et plongea. La caresse de l’eau sur sa peau la ravit. Lorsqu’elle émergea, quelques mètres plus loin, elle rit et s’ébroua, ses cheveux propageant des gouttes tout autour d’elle. « Viens ! » cria-t-elle, en accompagnant ses mots de gestes encourageants. Dès qu’il fut assez près, elle lui sauta sur le dos, et batailla pour essayer de lui mordiller les oreilles. Des grognements et des rires s’échappaient alternativement de sa gorge. Plusieurs fois, elle retomba dans le lac, mais elle n’abandonna jamais, et revint inlassablement à la charge, toujours plus enthousiaste. Lors d’un bref moment de pause, durant lequel chacun reprenait son souffle, elle demanda : « Tu viens souvent ici ? Je ne t’avais jamais vu avant. »



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