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La Liste de notre Présent

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Aux Jardins de Jhēn

Que venait-il de se passer exactement ? Neah était partagé entre l'incompréhension et le malaise, comme si cette rencontre n'avait été qu'un songe éveillé au milieu de la rue. Était-il en train de perdre la raison ? Une main sur son visage et cette sensation de sueur sur le corps lui donnait l'impression d'avoir été sous l'emprise d'un sort au-dessus de ses capacités. Avait-il correctement résisté ? Avait-il dit ce que l'Olori désirait savoir ? L'Anjonù avait conscience d'avoir tenu des propos dangereux, de ceux qui pouvaient lui coûter bien plus qu'une simple place. Prenait-il Rivellon et son souhait de voir des Anges libres comme otages pour ses propres ambitions ? En cet instant, il ne pouvait être sur de rien. Il n'y avait qu'une seule solution pour se remettre les idées en place ...

Excuse-moi d'avoir si abruptement mis un terme à notre conversation.
Oh ! Je pensais que le contact ne passait plus ! Je n'ai pas osé essayer à nouveau.
Merci, j'étais ... en importante conversation.
Il s'est passé quelque chose ?

Son ton se voulait légèrement inquiet, indéniablement, même par télépathie, il était complexe pour deux Liés de se dissimuler quoi que ce soit. Et lui, devait-il le dire ? Ce serait idiot de lui dire que rien ne s'était produit, surtout que ses actes pouvaient la concerner. Ensemble, ils étaient plus forts si des problèmes devaient survenir. Neah n'avait pas envie que leur relation soit ponctuée de secrets, uniquement parce qu'il émettait des doutes. Des doutes que Mancinia partageait vis-à-vis de certains membres de sa propre hiérarchie. C'est en prenant le chemin de la Caserne - pour éviter de rencontrer une autre personne tenté de le prendre son absence de réaction comme un problème - qu'il lui racontait l'échange qu'avait été le sien quelques minutes plus tôt. Allait-elle le prendre pour un fou d'avoir aussi ouvertement exprimé son ressenti ? ... Non, c'était sa femme, après tout.

Tu as le droit d'avoir des craintes quant au devenir de ta race.
J'ai sans doute exagéré ...
C'est à Galathiel de te convaincre qu'il mérite ta confiance après avoir agit comme il l'a fait, Neah. La Reine Scylla Taiji m'a déçue en disloquant les Humains en plusieurs nations et, même si je comprends son raisonnement, je ne l'approuve tout de même pas. Est-ce que cela a dégradé notre relation ? Je n'en ai pas l'impression, nous travaillons ensemble et tu sais très bien qu'elle me donne sa confiance ... comme elle a obtenue la mienne. Les Anges ont Foi en toi, ont-ils la même Foi en leur Souverain ?
Je ne m'aventurerais pas à m'exprimer au nom d'autrui, mais ... Tu as raison. Merci Mancinia.
Je suis de bon conseil, tu vois !
Parfois.
Hé !

Neah toussait pour cacher son rire en passant devant les Gardes nocturnes. Leurs taquineries lui manquait, en son absence, mais il devait donner le change pour ceux qui ignoraient sa conversation ; ça aurait été étrange de le voir éclater de rire au milieu de la nuit. Seul. Le Capitaine leur souhaitait une nuit calme durant leur ronde, avant de se reprendre.

J'ai aussi une chose dont nous devons parler.

En entrant dans sa chambre, l'Ange eu un moment d'hésitation. Avait-il eu raison d'accepter cette offre ? Il n'y avait plus vraiment de Gardiens au sein de leurs rangs, ceux qui l'étaient l'avait choisi avec l'énergie du désespoir des Enfants de Sympan, avec les tragédies dont ils avaient été tous deux témoins.

J'ai proposé que nous réalisions une entrevue avec d'éventuels Gardiens pour que nous discutions de notre Lien. Certains Anges veulent s'engager dans cette voie, mais personne ne souhaite que les drames passés ne se reproduisent. Je n'ai pas précisé de date potentielle, ce sera quand tu le pourras, mais ...

Il eu un léger silence, un sourire germait sur ses lèvres.

J'ai accepté uniquement que si nous avions l'autorisation d'organisé notre Cérémonie du Lien.
Quoi ?! Neah, tu ... !
Nous n'avons pas pu la réaliser en raison de la Guerre, de notre séparation, de tout un tas de choses ! Nous repoussons toujours ! Et ... C'est de ma faute. Je sais ce que tu veux, je le veux aussi, mais ... Je repousse. Je ne peux pas continuer ainsi. Je veux montrer à tous la puissance de notre Lien, même lorsque nous serons mariés ! Notre Lien est à mes yeux la plus belle chose qui ne me soit jamais arrivée, puisque j'ai commencé à être avec une femme exceptionnelle.
Oh, Neah ... Comme j'aimerai danser avec toi.

Il n'y avait pas plus belle déclaration d'amour chez Mancinia. Une danse avec un homme autre que lui ne valait rien à ses yeux, son seul et unique partenaire n'était autre que son Neah. Sans doute était-ce à cause de cet amour débordant qu'ils étaient nombreux à les observer de travers ?

... Et qu'est-ce que tu aimerais ?
Tu n'étais pas mal en me demandant d'être ta petite amie, tu sais ?
Hum ... Je la redanserai avec toi à notre mariage.

Pourquoi avait-il saisi la main de Mancinia pour danser Chammak Challo ce soir-là ? Il ne le savait pas, mais il se souvenait de leur bonheur.

Je parle, je parle, mais il est tard. Tu dois être au lit ? ...
Sif s'est éveillée, je lui ai raconté une histoire pour qu'elle se rendorme. Je n'allais pas tarder non plus ... Je suis même allongée, si tu veux tout savoir.
C'est vrai ? ... Bien ! Et quelle histoire as-tu raconté à notre fille ?
Celle de l'Ange Gardien qui, pour conquérir le coeur de sa bien-aimée, s'entraîne sans relâche pour capturer son coeur.
Mais ... Mancinia !

Dans sa chambre, seul, l'Ange eu du mal à contenir son fou rire.

Post XVI - 1000 mots
Inktober - Jour XVI - Danser

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La Liste de notre Présent

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Aux Jardins de Jhēn

Au bout de quelques temps, le Capitaine et la Marquise semblaient être à l'aise avec leur conversation télépathique. Ils n'avaient pas encore tenté l'expérience d'une téléportation par le biais de la pensée, mais ils ne manqueraient pas d'en réaliser des essais avec l'Institution des Liens. Mancinia s'était habituée aux intrusions de sa voix dans son esprit, il essayait de ne pas être brutal dans ses essais, là où il reconnaissait aisément sa maladresse. C'était touchant, puisqu'on aurait dit une adolescente ayant ses premiers essais magiques ... Ces échanges ce déroulaient en soirée, leur permettant d'échanger des nouvelles, ne serait-ce que sur l'état des enfants, dont l'absence de leur maman pesait sur leurs coeurs. Ils étaient habitués aux moments éparses avec leur Père, mais pas avec elle ... Ils se voulaient compréhensifs, même si Neah avait surprit Emelyn en train de pleurer, il y a quelques jours. Le retour de Sif lui avait rendu le sourire, étant revenue en compagnie de Monika au sein de leur demeure d'Haute-Terre. Sylvia s'assurait de leur charge au sein du Royaume, tandis que l'Ange venait les voir très souvent. C'était une autre organisation, mais ils s'en sortaient relativement bien. Comment diable Mancinia y parvenait-elle sans magie ? Était-ce parce qu'il n'était pas doué ou bien ... ? Non. Elle se surmenait. Il en avait vu les conséquences et même si son épouse avait ralenti le rythme, lui n'avait pas vraiment agit pour l'aider.

C'était une honte.

L'Anjonù avait de la chance d'être aimée d'une femme magnifique, noble et appréciée. Désormais, ses tracasseries ne concernaient plus la Nith-Haiah, ni Rivellon, non ; son seul ennui était la gestion de leurs affaires, autant familiales et professionnels, que Mancinia assumait seule. Comment pouvait-il agir ? Pour l'instant, il était vraiment limité vu que sa compagne était la plus apte dans ces domaines ... Mais ... Il servait à quoi exactement dans leur relation ? Ce n'était quand même pas possible qu'il vienne à la maison de temps en temps et ... Aetheri. Il était une décoration ! Quand Rivellon serait bâtie et stable, avec un gestionnaire qu'il estimerait apte, il devrait essayer de ne pas perdre le rythme et de décharger son épouse. Oui, très bien. Ce serait plus simple avec les préparatifs du mariage, elle ne verrait rien, ne se sentirait pas coupable, mais se irait mieux. Leur mariage ... Son coeur ne manquerait pas de chavirer en la voyant dans sa robe de mariée. Il l'avait souvent imaginé, mais ce ne serait jamais à la hauteur de la réalité. Jamais.

— ... Je devrais inviter la Peintre Sùlfr à notre mariage, décréta-t-il à voix haute.

Elle avait un talent inné. Elle avait vraiment su comprendre où il désirait en venir lors du Fessetival, là où lui-même avait sauté un pas important et un présent que son épouse conservait précieusement - dans un endroit un peu à l'écart des yeux de leurs enfants, ceci dit. Léto serait la seule en mesure de marquer de ses traits leur union. Ce n'était pas qu'il le voulait absolument, mais ... Ça accompagnerait bien l'autre tableau. En y repensant, elle s'était également mariée, n'est-ce pas ? Son souvenir demeurait assez confus, mais il se souvenait distinctement de son allure royale. Mancinia avait parler de ... des ... ? Une barre douloureuse traversait sa tête, brièvement. Il ne se souvenait pas. Si Léto était une Reine et qu'elle les avaient invité, ils n'avaient même pas eu le loisir de lui offrir un présent. C'était peut-être un peu tard, non ? Il ne la connaissait pas assez bien pour savoir ce qu'elle appréciait réellement et il aurait aimé lui rendre la pareille d'une oeuvre d'art ...

— Tu as l'air soucieux, Neah.
— Ah, Père ... Excusez-moi. J'étais perdu dans mes pensées ...
— Elles débutent par un Manci et terminent par nia, n'est-ce pas ?

Un sourire sur les lèvres de son fils donnèrent raison à Mitsuya. Honnêtement, c'était un vrai soulagement de voir son unique enfant aimer une femme qui lui rendait ses sentiments. Il aurait eu le coeur brisé, ou simplement ne pas encore avoir de compagne, que cela l'aurait inquiété. Ce serait mentir de dire qu'il ne l'avait pas été, en raison de la nature raciale de cette dernière ; oh, il n'avait rien contre les Enfants de Sympan, mais elles étaient plus ... libres. Mancinia aurait certainement pu avoir de nombreuses aventures ces dernières années, mais elle se montrait patiente, compréhensive et vertueuse. L'Ange n'avait simplement pas conscience de ce qu'il se passait entre Mancinia et Neah lorsqu'ils étaient ensemble, certaines nuits, avec la porte close ...

— Je me demandais ... Une connaissance à nous s'est mariée, il y a quelques temps. C'est une artiste, alors un cadeau à sa hauteur me semblait approprié.

Sans mauvaises pensées, vu leurs tailles irrémédiablement opposées.

— C'est une personne avec une grande force, également.

Une adversaire sérieuse auquel il aimerait réellement se mesurer, en combat amical. En dehors d'un modeste bras de fer ... que la table n'avait même pas encaissé, l'envoyant presque valdinguer au sol.

— J'en doute, rit Mitsuya en lui donnant une tape sur l'épaule. Je ne connais personne qui soit aussi fort que toi, ici ! ...
— Elle l'est vraiment.

Son sérieux indiquait son admiration à son encontre. Ces rencontres n'étaient pas les seuls moments où la Titanide l'avait impressionnée, loin de là ! Même s'il avait été distrait par ses propres combats ; le sien en avait largement valu la vision au coeur même de la Coupe des Huit. Son Père était surprit, mais les propos d'un Capitaine valait certainement plus que ceux d'un novice comme lui.

— Eh bien, si tu as de l'admiration au point de vouloir lui rendre hommage pour ces deux talents ... Pourquoi pas une statue ?
— Je doute qu'elle soit intéressée d'en avoir une dans son salon.
— Oui, mais une statue de Neah Katzuta n'est pas qu'une statue ! Ce serait une édition prestige !
— Papa ...

Neah riait en relâchant un soupir. Peut-être n'était-ce pas une mauvaise idée ? Au pire ... Il trouverait une solution pour l'installer aux yeux de tous, à Rivellon.

Post VII - 1020 mots
Inktober - Jour VII - Chavirer

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La Liste de notre Présent

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À Haute-Terre

Bras tendus dans sa direction, l'Ange les refermaient lorsque l'Humaine vint se blottir tout contre lui. Elle avait eu ses retrouvailles avec ses enfants et maintenant, c'était les leurs. Des semaines de séparation, avec un Lien lourd qui appelait de tous ses voeux l'autre moitié. C'était comme un fragment perdu retrouvant sa juste place ; l'émotion était vive, mais sans la moindre larme, seulement des sourires tendres. Dans la demeure, le temps semblait suspendu ; personne ne pouvait douter qu'ils s'aimassent plus que tout. Plus qu'un Dieu ne pouvait l'envisager.

— Bon retour, Mancinia.
— Neah ... Tu m'as manqué.

L'Humaine capturait ensuite ses lèvres, pressant avec douceur les siennes sur l'objet de son envie. Sans doute avaient-ils été en mesure de tenir ces derniers temps en raison de leurs conversations. Neah se sentait chanceux d'avoir un Lien aussi puissant et, même si certains se seraient vanté de l'admiration d'autrui, lui voulait savourer son bonheur en compagnie de sa bien-aimée. Il ne lâchait rien, jusqu'à ce qu'ils dussent reprendre leur souffle.

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— Pro ... Prophétesse Leenhardt ... ! Mar ... quise ? Heu ...
— Mancinia.

Répondant joyeusement en tendant la main à Calan, l'Humaine voyait son embarra et son hésitation. Pensait-il que son corps était une relique divine ? Il n'avait pas tort à un certain niveau, mais elle ne se permettrait pas de se considérer comme une Intouchable. Neah n'en revenait pas qu'il soit plus anxieux que lors de leur conversation, étant conscient que sa Liée était impressionnante, mais à ce point ...

— Co ... Comment oserais-je !
— Ce sera plus simple si nous travaillons ensemble, ne pensez-vous pas ?
— Heu, oui, ah !

Elle n'avait pas bougé son bras, il saisi alors sa main avec appréhension en observant son Gardien du coin de l'oeil. Neah manquait de mal le prendre, qu'attendait-il ? Qu'il lui saute à la gorge ? Certes, cela lui arrivait d'avoir des sentiments de possession envers son aimée, mais ils restaient rares et mesurés. Son regard se posait sur son poignet, Mancinia l'avait également vu.

— Ce bracelet est vraiment joli.
— Oh, c'est un grigri, enfin ... C'est mon fils qui l'a fait.
— Vraiment ? Quel âge-a-t-il ?

Pendant au moins dix minutes, l'un et l'autre discutaient de leurs héritiers, mais cette conversation qui pouvait paraître pleine de mièvreries avait mis Calan plus à l'aise. Impressionnant. Mancinia avait un don de sociabilisation qui dépassait de loin ses aptitudes. Lorsque l'heure vint, les Écuyers de l'Aurore entrèrent dans une salle où se trouvaient des Anges qui devinrent muets à leur entrée.

— Bonjour à tous, entamait Neah.
— Je suis très honorée de participer à cette réunion, enchaînait Mancinia.
— Prophètes, bonjour !

Neah ne semblait pas encore à l'aise avec ce rôle de représentant divin, là où son Humaine était très à l'aise. En s'asseyant, les regards étaient rivés dans sa direction. Elle était d'une grâce exceptionnelle, ce qui suscitait l'admiration, mais aussi la curiosité.

— Nous sommes venus répondre à vos interrogations, n'hésitez pas à poser vos questions.
— J'en ai une ! se présentait une demoiselle aux cheveux clairs en se levant. Heu ... C'est vrai que vous avez eu un Lien sans Cérémonie ? Ah, non, je sais que c'est vrai ! Je veux dire, ça vous a fait quelque chose de particulier ?
— En dehors de mon coup de foudre ?

Mancinia s'était mis à rire doucement, Neah se contentait de la suivre. C'était vrai, dans un sens, avec le recul, l'un et l'autre l'admettait ; ils s'étaient aimés au premier regard.

— Non, reprit l'Ange avec plus de sérieux. Je n'ai rien ressenti de particulier en cet instant, mais nous avons constater des changements par la suite et après notre séparation.
— Ça vous a ensuite rapproché ?
— Non, nous nous étions disputés et nous ne souhaitions plus nous revoir.

Un long silence suivi cette déclaration. Ces potentiels Gardiens ne s'étaient pas attendus à ce qu'eux, les Écuyers de l'Aurore, eussent une relation aussi détestable au départ ! Ils étaient aussi stupéfaits que curieux.

— Mais n'était-ce pas comme une absence douloureuse ?
— Co ... Comment ça s'est passé ?

Ils étaient vraiment adorables, tant leurs visages dévoilaient leurs sentiments.

— Au départ de sa création, votre Lien ne sera pas aussi puissant. C'est comme une relation entre amis, il doit se construire sur la durée.
— Oui, c'était supportable. On ne ressentait presque rien et, de ce fait, j'ai continué ma route, seule. Et Neah a choisi la sienne.
— J'étais tellement frustré de son comportement que je me suis engagé dans la Compagnie de Yüerell.

Cette honnêteté clouait sur place leurs interlocuteurs, même Calan semblait halluciné d'une telle chose. Le Capitaine Katzuta, l'un des meilleurs combattants de leur armée, s'était engagé sur un coup de tête ?!

— Oh, arrête, tu as adoré cette période de ta vie !
— C'est vrai, c'était l'une de mes meilleures décisions.

Par contre, une chose était certain aux yeux de tous ; leur complicité était une évidence.

Post XVIII - 900 mots
Inktober - Jour XVIII - Grigri

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La Liste de notre Présent

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À Haute-Terre

— Tout ceci vise à vous faire comprendre que notre relation n'a pas été harmonieuse dès le départ. Nous avons eu des hauts et des bas, des déchirements et des retrouvailles ... nous avons traversé des moments difficiles ensemble et c'est après tout cela que j'ai réalisé mes sentiments.
— Ça s'est fait naturellement.

Glissant un regard dans la direction de Neah, l'Humaine était consciente que ce dernier avait réalisé les siens avant elle. Il aurait aimé le lui admettre au Bal d'Encens, mais ne voulait pas briser leur réconciliation au milieu des célébrations. Une occasion manquée, puisque c'est à cet instant que son coeur l'avait compris. Son Gardien n'aurait peut-être pas vécu les années suivantes aussi misérablement, avec des regrets, si les choses avaient été dites. Plus jamais, non, plus jamais, Mancinia voulait lui dissimuler ce qu'elle ressentait.

— Et ... Est-ce que tous les Liens conduisent aux mêmes sentiments ?
— ... Non, admit Neah en fermant brièvement les yeux. C'est une particularité de certains d'entre eux. Les autres ne développent aucun attrait amoureux pour leur Lié, mais vous devez bien comprendre que des sentiments existent. Ils sont souvent fraternels, ce qui permet de ne pas vouloir excessivement les protéger.

Il y avait des points d'interrogation dans leurs regards. N'était-ce pas le travail d'un Gardien que d'assurer le bien-être de son Lié ? C'est Mancinia qui reprit, après une courte pause.

— Même si l'on vous nomme comme Gardiens, vos Humains ont leurs ambitions et leurs capacités. Il est plus important de les soutenir et d'évoluer à leurs côtés que d'uniquement se consacrer à cette fonction.
— C'est vrai ... Je suis devenu l'Ange Gardien de Mancinia, mais elle était reconnue comme une Matasif. Chez les Humains, c'est un titre transmis aux combattants émérites évoluant en dehors de l'Armée. Je ne savais même pas manier un couteau, alors comment aurai-je pu la protéger ?
— Alors ... Vous vous êtes vraiment engagé pour la Prophétesse, Capitaine ?
— Oui. Et comme je l'ai dit plus tôt, ça a été la meilleure décision de ma vie ! Puisque Mancinia sait se protéger et que je le sais également, nous avons choisi de défendre nos peuples au travers de nos fonctions respectives.
— Nous sommes partenaires dans la vie, mais nous ne voulons pas mettre de côté nos aptitudes.
— C'est vrai que sous cet angle ... Ça donne envie.

Ils devaient être conscients des tensions entre les deux races, désormais apaisées, mais qui avaient causé un tort à cette la voie des Protecteurs, mais ce n'était pas pour autant que leur prestation allait apaiser les inquiétudes.

— Est-ce que les Humains ne détestent pas les Anges Gardiens, compte tenu de ce qu'il s'est passé ?

C'était inévitable. Cette situation avait choqué tout le monde.

— ... Il y a eu des tensions évidentes à Haute-Terre. Qaixopia a moins été touché par les événements, quant aux autres Royaumes, ils ont assez ignoré la question, en dehors de Muharkel, qui a résolument coupé les liens avec les Anges depuis plus longtemps encore.

Voilà pourquoi Mancinia ne tolérait pas la dislocation de sa race. Qu'avait donc fait Clovis Muharkel ? Pourquoi avait-il laissé les Anges de côté comme des boulets, leur donnant tous les torts au lieu de se remettre en question ?!

— Tous les Humains ne vous voient pas d'un mauvais oeil et ... le Capitaine Katzuta est celui qui a mis un terme à cette situation. Un seul individu ne peut représenter sa race dans ce genre de crimes ... Pas un Ange, en tout cas.

Il y avait eu trois morts. Son nom avait aussi été dans ceux des tentatives d'assassinats, avec une survie miraculeuse.

— En tant que Liée et Matasif, cette situation a été complexe, mais il en a été de même pour les Anges.

Un Humain a commis des actes atroces envers une Immaculée.

— Et ce qui est arrivé à l'Ange que son Lié à blessé ?
— C'était une situation inédite.

J'ai tué cet homme et brisé son Lien. De la bile remontait de l'estomac de Mancinia. Elle ne regrettait pas d'avoir agit de cette manière, mais lorsqu'elle repensait aux douleurs liés aux sursauts du Lien selon l'état dans lequel Neah se trouvait, l'idée de ressentir le Brisure la rendait malade.

— Il a payé sa folie de sa vie.
— Mais ...
— Oui. En dehors de tout ce que nous vous avons dit, il y a une étape à laquelle vous n'échapperez nullement devant votre éternité, celui de la Brisure. Vous devez avoir conscience qu'une Brisure est inqualifiable. C'est une douleur perpétuelle pour le partenaire survivant, c'est une sensation néfaste pour votre esprit. Il y aura bien sûr toujours des personnes autour de vous pour vous aider, il y a toujours des anciens Liés qui ont surmonté cette épreuve au prix d'années de combat. Rien n'est impossible ... Mais c'est ce dont nous devons vous mettre en garde.

Le Lien des Écuyers de l'Aurore semblait incassable, mû par un Amour sincère et une tendresse certaine, mais ils savaient qu'il était inévitable que le Temps ne les séparent. L'Humaine irait dans les bras d'Ezechyel avant lui, il connaitrait la Brisure et, pour l'avoir sommairement subi auparavant, il savait que cela serait ... insurmontable. Mais l'inverse n'était pas impossible ; Neah était un Capitaine. Un combat, un mauvais coup et sa vie était terminée. C'était une préoccupation, la plupart du temps, mais ... Ils s'aimaient. Sous la table, la main de l'Ange allait à la rencontre de celle de son aimée, qui avait tendu la sienne, à mi-chemin.

— Et vous ... vous n'avez pas peur de perdre l'autre ?

Si, terriblement. Ce serait un mensonge de prétendre le contraire ...

— Si nous devions être séparés ... Je serai certainement l'homme le plus triste qui soit. Sa perte me briserait. Ceci dit, le bonheur d'avoir connu et vécu avec Mancinia valait largement ce choix.

Il réitérait les propos tenus à Haute-Terre devant tous, lorsqu'il avait déclaré vouloir l'épouser. Mancinia eu un sourire, ce Lien n'avait pas été un choix, mais la volonté de vivre leur Amour, oui.

— Il en va de même pour moi.

Elle serrait sa main dans la sienne, comme un Serment.

— J'espère que nous avons pu répondre à vos questions. Si vous en avez d'autres ... vous savez où vous adressez.

Post XIX - 1040 mots
Inktober - Jour XIX - Bile

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La Liste de notre Présent

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À Haute-Terre

Entre les arbres, un écureuil courait sur un tapis de feuilles mortes, observé par une Ygdraë aux yeux émerveillés l'ayant repéré et qui aurait certainement couru après lui si les mains de sa mère n'avaient emprisonner sa petite taille pour la soulever du sol. En ressentant le potentiel risque, Mancinia avait prit les devants. Ihsan avait suffit à lui créer des sueurs glacées pour la décennie à venir ... Ce garçon était un vent imprudent ; Varäamar avait certainement choisi ses gênes dans la confection de l'Enfant des Cieux, c'est ce que Sylvia ne cessait d'énoncer lorsqu'elle s'en plaignait. Ce dernier était sous la surveillance étroite de Neah, qui était clairement de son avis, mais ce dernier marchait maladroitement en direction de Sif. L'Ange reportait ensuite son attention sur Idril, posé sur ses genoux tout en tournant une sorte de balle dans ses mains, le regard de l'homme avait un relent de crainte ; est-ce qu'elle marcherait ? Les médecins disaient qu'il s'agissait simplement de paresse et que lorsqu'elle serait décidée, elle ferait ses premiers pas ; mais en tant que parents, les Écuyers de l'Aurore se demandaient s'ils ne devaient pas l'encourager en la maintenant debout, plutôt que dans leurs bras ...

— Papa ! Est-ce que je vais revoir Lenne et Wawa bientôt ?

Ren Muramasa et Wakiya Sunano. C'était toutes deux des Poseuses d'Énigme dont ils avaient fait la connaissance au cours du Thé organisé sur le marquisat, il y a quelques mois. Si Ren s'était montrée d'une douceur qui avait enchanté ses enfants, Wakiya avait vraiment tapé dans l'oeil d'Idril. Pourquoi ? ... Est-ce qu'il devait y avoir une raison à la logique d'une petite fille ? Peut-être avait-elle décelée en elle quelque chose d'invisible à leurs yeux ?

— Nous allons essayer de les voir.

Son sourire et ses yeux émerveillés brillaient comme un soleil qui l'inondait, mais l'Ange ne savait pas vraiment si ce serait le cas et ne voulait point dire de mensonge. Si Mademoiselle Sunano était une inconnue à tous les niveaux, elle était amie avec la rousse et, Mademoiselle Muramasa quant à elle, était l'Orine du Capitaine Yüerell, ainsi que du Soldat Yüerell, aussi curieux que cela puisse être aux oreilles d'étrangers ; Neah ne savait rien concernant ces Liens contrairement à celui des Gardiens, mais les Filles de Maëlith ne servaient qu'un Maître. Peut-être était-ce parce qu'ils étaient Jumeaux ? Ce serait aussi puissant que cela ? N'était-ce pas contraignant d'être trois ? C'était ... curieux. Si ce point pouvait éveiller ses interrogations, il ne se serait jamais permis de chercher plus loin dans leur vie privée.

— Et Aurel, papa ! J'aime bien Aurel !

Son sourire s'était un peu élargi, mais il s'était crispé. Par Ahena, il ne voulait pas devenir un parent aussi anxieux.

— N'est-ce pas un peu tôt pour vous inquiéter quant aux potentiels petits amis de votre fille ?

L'Ange se retournait ensuite vers la voix masculine dont Idril observait avec un intérêt la silhouette.

— Un peu, admit-il en souriant, tout en se redressant. Bonsoir, Élosis.
— Bonsoir Capitaine, Marquise.
— Cela faisait un moment, sourit l'Humaine en venant dans leur direction, son fils sur ses talons. Comment allez-vous ?
— Très bien, très bien ... Oh ! Vos enfants ont tellement grandit ! Tu as quel âge mon grand ?
— J'ai cinq ans !

Ihsan avait levé sa main ouverte vers l'ancien subordonné de son père. Ce ne serait pas simple.

— Cinq ans ...

Les Enfants des Cieux étaient arrivés au hasard, dans un immense éclat, dans l'existence des Humains. Neah se souvenait très bien de sa rencontre avec les Jumeaux, puisque c'était à cet instant qu'il avait demandé la main de Mancinia. Et c'est quelques semaines après que son ancien subordonné perdait sa Liée, dans un assassinat dont l'Injustice n'avait pas manqué de touché son âme. Ils avaient été eux-mêmes au coeur des événements, puisque son aimée avait manqué de peu de perdre la vie et que c'était lui qui avait découvert le responsable et l'avait conduit vers son Juste Châtiment.

— Ça fait cinq ans que vous êtes fiancés ?!

Son exclamation les surprit tous.

— Mais par les Aetheri ! Non, mais vraiment, vous devez épouser la Marquise, ou quelqu'un va vous la prendre ! Secouez-vous, bon sang !
— Mais qu'est-ce que tu racontes ?

C'était tellement absurde comme conversation que Mancinia mis sa main devant sa bouche pour dissimuler son éclat de rire, mais elle n'était pas assez discrète.

— Excusez-moi, ah ah ... Je ne savais pas que quelqu'un pouvait parler aussi ouvertement à Neah.
— Ouvertement ? Ah ah ... Non, si j'étais encore sous ses ordres, je n'oserai jamais.
— Pourquoi ?
— Je veux vivre, vous savez.

Neah arquait un sourcil. Est-ce qu'il s'agissait d'une provocation ?

— On dirait que mes entraînements n'étaient pas assez durs, Élosis.
— Pitié, non ... Marquise, protégez-moi !
— Toi aussi, t'as des ailes comme papa ?

L'interrogation d'Idril tombait à point nommé pour le sauver d'une réprimande, Élosis la gratifiait d'un sourire tendre, avant de se reculer d'un pas pour ne pas prendre de risque et sortir ses ailes immaculées.

— Comme la petite demoiselle peut le voir ...
— C'pas comme papa, c'comme nous ! s'exclama soudainement Idril, mécontente. C'pas bien de mentir !
— Aaaah, mais c'est parce que votre père est quelqu'un d'exceptionnel, ses ailes brillent pour cette raison.
— Qu ... ?
— Woaaaaah !

Sous l'exclamation d'admiration de ses héritiers, Neah avait dû battre en retraite. Avoir des ailes aux bouts d'or avait détourné l'attention de tous, ce qui permit à son interlocuteur de changer de sujet de conversation. Mancinia reposait Sif pour saisir son autre fille des bras de son fiancé et s'éloigner pour les laisser discuter.

— J'ai reçu votre demande concernant Helsinki Sulys ... Je m'en chargerai. J'espère seulement ne pas être trop rouillé !
— Tu veux qu'on s'en assure ? demanda Neah en invoquant à moitié une épée sur son côté.
— Non, non, non, ça ira, merci !

Une chose était certaine, il pouvait être vraiment terrible lorsqu'il le désirait. Évidemment, le Capitaine n'était pas sérieux et l'arme disparu aussi prestement que son apparition.

— J'ai entendu dire que vous alliez construire une nouvelle Cité.
— ... Certes. J'espère seulement être à la hauteur de la charge.
— Capitaine.

Son ton se voulait soudainement très sérieux.

— Je suis partit de la Nith-Haiah, mais vous savez ... Je vous aurais suivi au bout du monde.

Post XX - 1060 mots
Inktober - Jour XX - Écureuil

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La Liste de notre Présent

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À Haute-Terre

Son cataplasme à base de menthe avait une odeur fraîche et agréable, même si son effet piquant sur sa brûlure arrachait une vive grimace à Samsha. La blonde avait des larmes aux bords des yeux, mais elle essayait d'être courageuse, comme une grande ! En nouant le bandage autour de sa main, Mancinia se permis ensuite de lui donner poser ses lèvres par-dessus.

— Et un bisou magique !

Son sourire solaire et rassurant faisait oublier brièvement ce qu'elle venait de faire quelques secondes auparavant, laissant la demoiselle dans un état excité de voir son nouveau pansement.

— Merci énormément, Mancinia ... J'aurai du mieux la surveiller.
— Allons, ce n'est rien ! Ce sont des blessures qui peuvent arrivées

Comment pourrait-elle dire le contraire, maintenant qu'elle était mère et qu'il arrivait que son inquiétude soit extrême à propos de ses enfants. Elle avait du matériel dangereux à la maison et toutes les précautions du monde ne pouvaient prévenir toutes les catastrophes. Son seul soulagement est qu'ils grandissaient et qu'elle prenait soin de leur expliquer ce qu'ils pouvaient toucher ou non, ou toujours avec un adulte. Ça, c'était sa chance, mais Madeline ne l'avait pas. Samsha avait l'esprit d'un enfant dans un corps d'adulte. C'était son aînée qui s'en occupait et Haute-Terre était l'endroit idéal, avec ses grands espaces, ses animaux et le faible danger qui pouvait en résulter. C'était l'endroit le plus sécurisé pour un Humain avec un taux faible de Ma'Ahid, entouré de Magiciens et d'Anges.

— Je vous remercie encore de votre gentillesse. Samsha adore venir vous voir. Elle était triste durant votre longue absence.
— Je lui avais dit de me faire un dessin à chaque fois que je lui manquais ...

En témoignait la montagne sur son bureau. Elle avait décidé d'en accrocher quelques-uns avec ceux de ses propres enfants, ou de ceux qui passaient avec leurs parents. Greyam avait fini par lui céder ce terrain qui s'avérait complexe pour bien de ses collègues, mais elle avait vraiment l'art et la manière de se faire aimer par les plus jeunes. Mancinia était pourtant une femme de terrain ; ses chirurgies étaient monstrueuses.

— Je suis ravie de l'avoir à mes côtés.

Cela faisait quelques mois que l'Humaine venait dans son cabinet lorsqu'elle consultait en début de semaine. Si ce n'était pas au sein de l'hospice, c'était directement chez elle, dans son bureau réservé au travail. Il lui arrivait de s'amuser avec Idril. Elle ne s'exprimait qu'au travers de quelques mots usuels, mais souriait et dessinait ses sentiments. C'est tout. Cela dit, si Mancinia faisait cela, c'était avant tout par volonté médicale ... et étudier cette maladie méconnue pour la soigner. Est-ce que son Don de Sympan le pouvait ? Peut-être. Ce serait cependant risqué de faire un tel test et de justifier la guérison miraculeuse avec ses excuses habituelles ; progressivement, son mensonge allait s'effriter si elle agissait inconsciemment. Ce serait donc en cas d'urgence extrême.

— Merci ... Dis au revoir, Samsha.
— Au revoir, Sisi !
— Au revoir, Samsha.

Voir un sourire sur le visage de ses patients la rendait heureuse.

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Dans les couloirs de l'hospice, Mancinia ne s'était pas attendue à tomber sur Élosis. Ce n'était pourtant guère surprenant ; un de ses oncles avait été libéré de la Citadelle d'Arcadia et terminait sa convalescence chez eux. Elle était consciente que les paroles de l'Ange avaient touchées Neah, lui qui ne se considérait jamais digne des louages que les autres lui faisaient. Elle était ainsi reconnaissante à l'ancien Soldat de reconnaître sa valeur.

— Marquise, par ailleurs ... Accepteriez-vous que ... Je veux dire ... Accepteriez-vous que je vous offre un repas ?
— J'en serai ravie, dit l'Humaine avec sincérité. Seulement, avec Neah, nous ...
— Oh, non, non. J'invite le Capitaine bien sûr ! Je voulais seulement vous remercier tous les deux. Vous avez ... arrêté l'assassin de Frida. Et, surtout, vous m'avez acceptée à Haute-Terre, tandis que le Capitaine, lui, n'a jamais cessé d'avoir un oeil sur moi. Et il veut même que j'entraîne une jeune femme.

Non, le Capitaine Katzuta ne laissait personne derrière lui, c'était ainsi ... C'est aussi pour cette raison qu'il lui était insupportable d'imaginer les Anges entre les mains des Démons. C'était une chose qui le hantait, comme un échec personnel.

— Hey, Mancinia !
— Ace !

Contrairement aux autres camarades de son mari, lui était le seul à la traité sans aucun titre de noblesse ; cela ne la dérangeait pas. L'Ange s'approchait du duo, tandis qu'elle se chargeait des présentations.

— Soldat Levy, laissez-moi vous présenter le Soldat Feylis.
— Enchanté ! dit le premier en tendant sa main.
— Également, même si je ne suis plus Soldat, répondit Élosis en lui serrant.
— Oh, nous restons toujours militaire au fond du coeur.
— C'est vrai, vous parlez comme le Capitaine Katzuta. Vous êtes un ancien de son unité ?
— Nous avons fait nos classes ensemble.
— C'est amusant ... J'étais moi-même sous ses ordres.
— Que le monde est petit !

Le monde des Anges l'était devenu. À l'image des Humains qui peinaient à retrouver une population décente, les Immaculés étaient dans une situation tendue ; il n'avait aucune natalité. Beaucoup de Réprouvés étaient morts et elle doutât qu'ils abandonnent leurs enfants, tout Ange ou tout Démon soient-ils. C'était une situation préoccupante ... Le Capitaine Yüerell en avait discuté avec Neah et, Mancinia devait le reconnaître, en parlant de la longévité de leur race, ce ne devait être qu'un détail à ses yeux, mais pas aux siens. Elle n'était pas Éternelle. Et avant de retourner au sable, elle voulait avoir un enfant né de la race de son époux. Pour autant, quelque chose dans son coeur lui disait de ne pas être anxieuse. Avec quelqu'un comme l'Aether de la Résurrection à leurs côtés ... Peut-être que les choses s'arrangeraient.

— Mais ... Pourquoi es-tu ici, Ace ?
— Eh bien ... J'ai été empoissonné par des chocolats ...

Post XXI - 980 mots
Inktober - Jour XXI - Cataplasme

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La Liste de notre Présent

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À Haute-Terre

Mancinia se souvenait des chocolats envoyé par Astriid, mais ce n'était pas pour autant que ces derniers lui avaient été mauvais. En creusant sur ce phénomène, l'Ygdraë s'était avérée être une empoisonneuse, malgré elle et dans des circonstances troublantes ... Fort heureusement, cet épineux souci avait été endigué chez ses clients assez rapidement, avant que la Garde ne lui tombe dessus. La Marquise allait devoir être prudente, sa réputation avait été entachée lors de cet événement ; la marraine de son enfant avait commis une belle erreur. Les Magiciens oublierait rapidement, la Noblesse y serait moins encline. On remettrait en cause ses choix ou l'éducation de ses enfants. C'était une véritable catastrophe dès qu'un nom sortait de sa bouche concernant une personne nécessaire à leur endroit ; Astriid lui avait paru être un excellent choix, comme Isley, mais l'adolescente ne prenait pas garde à sa position et le second avait renié ce droit. Quel casse-tête. Sans doute devait-elle essayer de voir la demoiselle aux oreilles pointues et lui demander son avis ? L'Humaine ne voulait pas assombrir son adolescence avec des problèmes d'adulte. Voulait-elle assurer cette charge pleine de responsabilités, conséquence de sa position, de celle de Neah ? Il était encore temps de changer d'avis. En même temps, Mancinia voulait que ce soit Astriid, c'était une rencontre comparable à un coup de coeur, mais ce genre de relations se terminaient mal, avec elle ... C'était sans doute un signe ?

En buvant sa soupe au potimarron, ce midi de consultations, autant dire que son esprit était soumis à des interrogations aussi variées qu'importantes. Être une Ambassadrice, être un modèle ayant un doigt sur plusieurs races était le meilleur moyen d'embrouiller son esprit et de dévaster sa santé. Et là, ce qui avait provoqué une onde de choc indéniable n'était autre que la disparition de l'Ashiril. Ça s'était passé à la suite du Procès de Belegad ; l'Archimage n'était pas rentrée. Son départ vers les territoires du sud ne lui avait pas permis d'en prendre conscience et sa priorité, à cet instant, restait les Humains et leurs relations diplomatiques. Maintenant revenue et ayant conscience de ce fait, Tristan avait aussi pris soin de lui résumer les événements de ces dernières semaines ; Kaahl Paiberym avait été mandaté, dans une mission tellement périlleuse qu'il lui était impossible de croire qu'on l'eusse laissé en compagnie de Conrad Taiji et uniquement lui. C'était une tentative d'assassinat ... Ce n'était pas possible autrement. C'était un véritable échec pour la Royauté Magicienne, puisque l'Ashiril était morte dans les bras des Vils, mais le Yanivor avait également disparu ... Son statut inconnu ne permettait pas son remplacement immédiat. Des bruits de couloir parlaient de Kaahl en remplacement de l'Ashiril. Une chose était certaine, les Hautbourg n'allaient pas aimé qu'il devienne Archimage.

Cyrius ne cessait de la surprendre.

L'Empereur Noir avait le don d'être là où elle s'y attendait le moins ; elle comprenait désormais, plus ou moins, les raisons pour lesquelles Elias Salvatore l'avait comme allié. Visiblement, il appréciait Kaahl ... Qu'est-ce que c'était que ce sentiment ? Ce devait être son esprit complètement retourné qui lui donnait des nausées. Dans tous les cas, Mancinia était bien consciente d'avoir besoin de repos. Si Neah la voyait dans cet état, il la réprimanderait. Si la proposition d'Élosis ne tenait pas directement pour ce soir, elle devait veiller à ne pas inquiéter son Ange, qui croulait sous ses réunions et autres administrations. Cela l'intriguait d'ailleurs ... N'était-il pas ... Un peu trop chargé ? Décidément, ils étaient vraiment faits pour être ensemble. Relâchant un petit soupir, l'Humaine se demandait comment cela se passait à Utopia. Bien qu'elle eu conduit les siens en sureté avant de revenir, retrouver les siens et reprendre son travail avec le Capitaine Katzuta concernant Rivellon, tout en reprenant en main ses autres charges, Mancinia avait apprit que la Royauté de Qaixopia avait suivi ses conseils. Samar Zainab, Commandante de la Phalange, assurait ainsi le maintien sécuritaire d'Utopia et s'était assurée du bien-être de ses nouveaux résidents ; ils avaient été nombreux à nettoyer et remettre à neufs des quartiers délaissés depuis la Guerre des Dieux ...

La Fausse Capitale des Enfants de Sympan devenait ainsi plus accueillante et ouverte, tandis que la puissance militaire au sein des murs s'était accrue. Les Gardes avaient pour mission de surveiller les allées et venues, alors qu'une rotation serait instaurée pour éviter la corruption, ainsi que l'abus d'autorité sur des personnes fragilisées ; le but était également de limité les risques en essayant d'intercepter des espions ou ceux qui se sentaient encore sous les ordres d'un Maître. Dans son cas, elle rentrerait dans une semaine ou deux, avant le Fessetival ... On lui avait envoyé une missive, en considérant son rôle de Prophétesse d'Ësse'Aellun et la période de l'année, Mancinia ne pouvait se soustraire. Neah devait avoir obtenu la même attention, mais il était certain que ce dernier déclinerait. Ce serait si vide, sans lui ...

Post XXII - 860 mots
Inktober - Jour XXII - Potimarron

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La Liste de notre Présent

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Aux Jardins de Jhēn

Toutes les appréhensions quant aux événements à venir de Mancinia n'étaient rien en comparaison des sentiments éprouvés par Neah en cet instant ; il s'était, littéralement, écroulé sur son lit. En s'abandonnant ainsi dans un sommeil salvateur, l'homme essayait ainsi de s'enlever de la tête sa surcharge de travail de ces derniers temps ; l'entraînement, les réunions, les entretiens concernant les explorations et les négociations quant aux divers prix de construction. Sur ce dernier point, c'était un homme intraitable. Les Magiciens avec qui ils traitaient avec l'habitude de ses méthodes, les nouveaux arrivants pensaient souvent à n'avoir à faire qu'au Capitaine qui ne connaissait rien d'autres que les affres de l'Armée Céleste. Énorme erreur. Neah avait été un homme polyvalent dans l'entreprise de ses parents, il connaissait les ficelles de ce métier ; c'était le plus surprenant. Sans le soutien de Mancinia, ses talents seraient restés dissimulé, mais l'Ange était parvenu à convaincre que son entreprise pouvait réussir ; il ne lâcherait rien. Pas après avoir autant dévoilé ses mécontentements vis-à-vis de sa hiérarchie. Cela lui permettait aussi de ne pas être impatient, de ne pas se précipiter sous la frustration, parce qu'il attendait un retour indéniable devant lui ; celui de Reine. L'Aether Izanami. Avait-il de la chance ? Était-ce une malédiction ? Rien n'était moins sûr, mais elle lui avait promis une arme. Celle qui libérerait les Anges, tous ceux détenus entre les mains des Démons ... Sa main serrait son oreille dans un dernier réflexe conscient.

En ouvrant les yeux, Neah ressentait la lourdeur de ses paupières ainsi que l'effet d'eau dans son dos, mais le sentiment de fatigue était lointain et diffus. C'était ... Curieux. Une vague négative et nauséabonde heurtait violemment son aura bénéfique, le contraignant à se redresser dans l'urgence. Il n'était pas dans sa chambre. Il se trouvait dans cet endroit étranger et familier à la fois ; le territoire d'Izanami. Et ce qui l'avait arraché à son sommeil n'était pas l'Aether et son sourire énervant, mais quelque chose de plus terrifiant encore.

— Le Chat-Dessin ... !

Sa voix n'était qu'un souffle. Son onde sonore fût assez puissante pour que les oreilles de la créature se tournent dans sa direction, entraînant son visage sombre et déformé pour l'observer. Il y avait dans ses yeux quelque chose appelant au meurtre ... Neah n'avait ni arme, ni magie et un sentiment d'inquiétude et de malaise clairsemait son coeur. Ces derniers sentiments de ce type, c'était devant les Démons, lors de ses premiers combats ; aujourd'hui, il était un militaire accompli. Et son bras tremblait. C'était un tout autre niveau. De la Terreur. Le Chat sourit. C'était horrible. L'on disait qu'il prenait une dent à chacune de ses victimes pour essayer de reformer son visage ... allait-il en prendre une sur son cadavre aussi ?

— Neah.

Cette voix aussi familière qu'inconnue le fit sursauter de surprise. Ses iris allaient à la rencontre de ce sosie de son aimée, mais qui était loin de l'égaler. Reine ... Izanami. Son visage était neutre, comme si elle cherchait simplement à le rappeler dans sa direction. Reportant son attention sur le Chat, ce dernier avait disparu. L'avait-il réellement vu ? Était-ce un rêve ? Après tout, il se trouvait sur les Terres du Lac Bleu.

— Tu as bien vu.

Cela ne pouvait dire qu'une chose que sa voix avait du mal à articuler.

— Est-ce que c'est une créature sous vos ordres ?
— C'est exact.

Ça suffit. Il ne pouvait pas rester ici, pas en sa compagnie ...

— Ne bouge pas.

Fermement, l'Aether le contraignit à rester sur l'eau du lac. L'onde ne le mouillait pas, ni ne lui donnait froid. Cet endroit était souvent un mélange d'incongruité absolue.

— Tu es épuisé, Neah. Tu vas finir par tomber au sol.
— Vous ne faites que me donner du travail.
— Je sais que ce n'est pas facile de construire un nouveau territoire en assurant une défense, mais ...

Son ton se voulait compatissant et doux. Il ne la reconnaissait pas. Où était la personne arrogante qui lui imposait ses volontés ? Elle semblait soucieuse en cet instant.

— Tu risques de t'effondrer et tes efforts auront été vains.

À ses yeux, il serait dommage que l'individu sur lequel elle misait pour donner un avenir aux Anges ne puisse tenir le contrecoup et soit contraint de renoncer à un mérite qui lui revenait.

— Tu vas te réveiller et ce sera comme si tu avais dormi une semaine.
— ... Merci.

Ça lui coûtait de se le dire, mais Izanami lui donnait un coup de pouce appréciable. Comme la Fille du Soleil le lui avait dit, si elle avait voulu leur causer du tort ... Elle l'aurait fait depuis longtemps. Et ça aurait fait mal. Assise à ses côtés, dans cet endroit où quasiment aucun son ne perçait l'air en dehors de leur respiration, Neah ne pou s'empêcher de se dire que sa présence était différente de celle de Mancinia. Écrasante, sans pour autant vouloir marquer sa supériorité comme elle lui avait montré autrefois. La différence de niveau entre un Mortel et une Aether était abyssale, ce n'était pas pour autant qu'elle s'en amusait.

— Vous ne m'avez pas fait venir pour regarder le paysage, n'est-ce pas ?
— J'aimerai que tu récupères une Carte du Tarot Maître.

Sa soudaine demande le prit au dépourvu.

— Sois rassuré, elle t'attend simplement dans le lieu où je t'indiquerai l'emplacement.

Izanami se retournait vers lui, souriante.

— Ce serait bien que le Marquis de Nylmord l'ait en sa possession.

Post XXIII - 920 mots
Inktober - Jour XXIII - Chat

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La Liste de notre Présent

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Sur la Plage de Sable Fin

À cet instant précis, le Capitaine Katzuta se demandait encore pourquoi il écoutait cette femme. C'était une Aether et elle lui avait fournit des garanties, mais ne s'amusait-elle pas à son détriment ? Était-ce le prix qu'il devait payer ? N'était-il pas assez Bon de suivre ses directives, se retrouvant ainsi au milieu de nulle part lors d'une Lune complète et, de plus, devant une maison délabrée dont les rumeurs macabres qui l'entourait ne lui donnait que l'envie de la détruire à mains nues. Comment une Carte du Tarot Maître pouvait-elle être ici ? Il y avait des légendes innombrables sur ces Cartes et l'on disait qu'elles affectaient encore le monde d'aujourd'hui ... À l'image du Chat-Dessin et des autres créatures nées de la Magie, certainement. Pourquoi devait-il l'avoir en sa possession ? Ne pouvait-il pas simplement la remettre aux Magiciens ? S'il parvenait à la récupérer, c'est ce qu'il ferait, puisqu'il n'en avait aucune utilité. C'était l'unique raison qui l'avait poussé à venir dans cet endroit et à vérifier de ses propres yeux ; ce n'était pas le genre de choses que l'on vendait sans conséquences.

— Il y a quelqu'un ?

En poussant l'ouverture branlante, le Capitaine paru surprit de l'intérieur, entretenu dans un espace magique plus acceptable que ne le laissait prévoir sa devanture. On aurait dit un point de vente plus que banal si les objets n'étaient pas tous aussi terribles ; des rumeurs laissaient dire que ce lieu permettait de trouver tout ce qu'on cherchait en rapport avec la Mort. C'était répugnant. Comment pouvait-on laisser une pratique aussi morbide se répandre en toute impunité ? Si sa Magie aurait certainement pu anéantir cette immonde bâtisse, il n'en fit rien ... Quelque chose dans les airs le maintenait en respect. Neah était conscient qu'un individu se trouvait à l'intérieur, mais se dissimulait avec un sort d'invisibilité ... Peut-être un serviteur de l'Aether qui ne voulait pas qu'on le reconnaisse ? Izanami envoyait-elle réellement des gens vers la Mort ? À moins que cela n'ait rien à voir avec elle ? En progressant vers le comptoir, cette question le taraudait ; elle semblait donner plus d'importance à la Vie. Son regard était alors attiré vers une élégante glace protectrice, dissimulant la finesse d'une Carte représentant un livre orné d'une étoile. Aucun doute, c'était ce qu'il était venu chercher. Aussi ... Simplement ? Pourquoi ? Sa représentation ne lui était pas inconnue, car elle était de celle appartenant aux Cavaliers de la Reine, remise aux vainqueurs d'une précédente Coupe des Nations. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ?

— ...

Dans ses mains, la Carte ne manifestait nullement ses dons, comme maîtrisée. Scellée. Curieux. Son devoir n'était-il pas de permettre de rencontrer la Souverain des Magiciens ? Izanami voulait-elle qu'il rencontre Edwina ? Pourquoi ? À moins que ce ne soit pour Mancinia ? Non, cela n'avait pas de sens. La Marquise de Nylmord avait pour mission de prendre soin de l'Impératrice Blanche, mais depuis sa nomination, jamais celle-ci ne lui avait accordée du temps, ni même une entrevue. L'Humaine faisait bonne figure au sein de la haute société magicienne, mais des rumeurs disaient que c'était parce qu'elle s'en était prise au Baron Paiberym et que l'Ultimage le protégeait. C'était risible, comme bien des choses chez cette femme ...

— Vous ne devriez pas tenir une boutique aussi morbide.

Il tournait les talons. Sans rien devoir, sans rien devoir dire de plus ; il était en mission pour une Aether et cette Carte n'avait plus rien à faire ici.

— C'est un conseil.

En sortant de cet endroit, l'Ange observait la Carte scellée dans sa main. Izanami avait clairement mentionné son rôle de Marquis de Nylmord, un titre dont il hériterait officiellement en prenant Mancinia pour épouse. Est-ce qu'il devait attendre ce moment pour s'en servir ? Il ne savait même pas quel était son rôle ... Non. C'était dangereux. Un mauvais usage et c'est la réputation de son Humaine au sein des Mages Blancs qui en pâtirait. Il devait s'en débarrasser en la remettant aux autorités compétentes. Comment se nommaient ceux qui devaient sceller ces copies honteuses ? Ah, oui. Les Gardiens des Cartes.

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N'importe qui aurait probablement sourit de malaise derrière son comptoir, puisqu'on n'héritait pas du surnom de Canine Blanche en étant aimable. S'il était un Ange, Neah Katzuta s'avérait terrible devant ce qu'il estimait contraire à tout ce qui caractérisait la Noirceur de l'Âme. Rachel n'était pas vraiment impressionnée, d'autant plus qu'il aurait certainement été surprit de sa ressemblance avec son épouse ... Muette, l'Ombre n'avait rien à dire. Personne ne la voyait, personne ne l'entendait. Elle accomplissait son devoir mortel en pénitence de son séjour en Terre d'Edel et ce n'était pas une aura immaculée qui lui aurait prodiguée une quelconque émotion.

— ... Il y a quelqu'un ?

Une nouvelle candidate de la Mort était apparue. Contrairement au Capitaine dont le temps de vie était vaste, celui de cette demoiselle arrivait à son terme. Ce n'était pas que celle-ci eusse réellement envie de mourir, mais sa maladie la paralyserait et elle savait que sa Famille la tuerait pour sa faiblesse ; elle refusait de souffrir, elle voulait choisir sa propre Fin. Devant elle, Rachel glissait trois aiguilles, qui semblaient se mouvoir seules aux yeux de sa cliente, chacun avec un produit précis pour une disparition en douceur.

Ici, sur la Plage de Sable Fin, durant les nuits de pleine nuit, se matérialisait un Magasin des Suicides.

Post XXIV - 910 mots
Inktober - Jour XXIV - Aiguille

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La Liste de notre Présent

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Aux Jardins de Jhēn

Les Jeux de Sahōdara

Les Gardes les avaient saisis, tous les deux. Mancinia se sentait poisseuse, ainsi couverte d'un mélange de fluides sombres et carminés, mais elle n'avait rien ; ce n'était qu'un état de choc. Neah, lui ...

— Capitaine ! Capitaine, restez avec nous !
— J'entends ...

Conscient, luttant contre les ténèbres, il essayait de tenir debout, mais ses jambes cédaient ... ce n'était qu'une question de secondes avant qu'il ne s'évanouisse, tant sa voix démontrait son état de faiblesse général et le sang dégoulinant sur son visage ne présageait rien de bon. Du sang. Il en perdait d'une entaille sur son front, mais également d'un violent heurt sur le côté. L'Humaine n'entendait plus rien, ne voyait plus rien. Pourquoi avait-il refusé son aide ? Pourquoi devait-elle le regarder être ainsi dans les bras de ses collègues inquiets, aussi mal en point ? Son Don l'aurait soigné en moins d'une minute ... Idiote, bien sûr qu'elle connaissait les raisons ; on ne tuait pas autant d'adversaires sans la moindre égratignure. Son choix, c'était de protéger son secret. De protéger son avenir. De la protéger, elle.

Un Soldat était à ses côtés, une main sur l'épaule de celle qui était à genoux au sol, sans la moindre réaction.

Sa sécurité ne valait pas l'existence de son mari.

Jamais.

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— Docteur Kaesra !

Penchée sur ses documents, la concernée était étonnée de l'ouverture brutale de l'entrée, avant de bondir de sa chaise en constatant l'état du Capitaine, dont les pieds traînaient au sol, tandis qu'il était soutenu par deux de ses collègues. Il n'y avait pas besoin de poser des questions ; pas dans l'immédiat, en tout cas.

— Amenez-le ici !

Tout en s'exécutant, ils essayaient d'être le plus avenant possible, l'installant en position assise sur le lit. En se reculant, l'un d'eux constatait que son uniforme était ruiné ...

— Poison ...

C'était le seul mot qui parti de la bouche du blessé avant qu'il ne bascule sur le côté, sombrant dans l'inconscience, réceptionné par son collègue pour lui éviter une chute droit vers le sol.

— Appelez le Docteur Elstern, immédiatement ! Irenia, le chariot d'urgence !

Pour Mancinia, toute la scène n'était qu'un tableau irréaliste. Neah ne pouvait pas ... être dans cet état. Pourquoi ? Ils avaient battus ces sales merdes, alors pourquoi cette chose avait surgit derrière eux ?! Pourquoi Neah l'avait-il poussé sur le côté pour prendre ce coup ?! Elle n'aurait rien eu ! Quand bien même son corps aurait été éventré, Sympan serait venu à son aide !

— Marquise, êtes-vous ... ?
— Non, non, non ... ! Ce n'est pas mon sang ... ! Neah, il ... !

Les médecins avaient prit le relai, les Soldats s'étaient retirés ; ils ne pouvaient rien faire de plus, si ce n'était de lui lancer des regards désolés. L'assistante de la doctoresse, néanmoins, vint à ses côtés pour l'ausculter et s'assurer que rien ne lui arrivât ; le cadavre de l'Ambassadrice des Humains n'était pas envisageable, mais son état d'agitation était problématique.

— Veuillez la faire sor ...
— Non ! Non, s'il vous plaît ... Laissez-moi rester ! Je ... Je suis Docteur, moi aussi ... ! Je ... !

Ses larmes coulaient seules.

— Marquise, venez, sortons.

D'une douceur détonante malgré son statut militaire, l'un des Soldats mis sa main dans le haut de son dos pour que son corps réagisse, ses pas la conduisant vers l'extérieur de l'infirmerie, loin du tumulte, loin de Neah ... Non ! Elle devait y retourner ! Pourtant, rien n'allait dans son sens ; tout son corps était saisi de tremblements, son visage blême était un véritable contraste avec les autres couleurs clairsemant sa peau. Personne ne savait pas comment réagir, tout du moins, pas avec une personne ayant un tel Lien ...

— Marquise Leenhardt ? ...
— Chÿsam !

Le Lieutenant Lancaster s'était doucement avancé dans sa direction, tandis qu'il indiquait à ses deux collègues de retourner à leur poste après s'être changé, qu'il prenait le relai. En reportant son attention sur l'Humaine, il vit ses larmes et son état. Son coeur se serrait ; Neah avait été si souvent dans une situation similaire durant son absence. L'Ange avait apprit à ignorer les pleurs nocturnes du Gardien dont le Lien s'était fragilisé, à ignorer ses moments d'égarement durant leurs conversations, à ignorer toutes ces choses dont son Capitaine avait souffert en raison de son amour inconditionnel à son encontre ...

— ... Tout ira bien, Mancinia.

S'ils n'avaient pas été seuls, jamais le Lieutenant ne se serait permis une telle familiarité, mais dans ce cas précis, il était surtout conscient de ne pas avoir le choix.

— Neah est bien plus résistant que tu ne le crois.
— Je sais ... Juste ... ! Neah ... Je déteste le voir blesser à cause de moi !

Comment cela s'était-il produit ? Tout lui semblait confus. Aurait-elle pu empêcher cette situation ? Non. Elle avait même eu de la chance d'être là pour l'aider ? Ou ... Est-ce qu'elle avait été un boulet ?

— Je dois te conduire vers l'Imperator, Mancinia.

Il l'observait essuyer ses larmes, consciente de ne pouvoir agir dans cette salle de soins ... Consciente de devoir préparer un autre terrain, pour lorsqu'il s'éveillerait. Parce que Neah était au-dessus de tout cela, il lui reviendrait. Elle devait avoir la Foi.

— ... Est-ce que ça ira ?

Sous son apparente fragilité, la Matasif était forte. Son égarement n'était pas vraiment une conséquence de ses craintes, mais aussi de la vision monstrueuse que le Capitaine avait bravement affronté et qui, telle une gangrène, restait bloqué sur sa vision. Au calme, confiante quant aux compétences de Kaesra, elle se concentrait sur une émotion pulsant dans son corps ; son Lien. Il avait été ébranlé, mais une chose était certaine ; Neah allait bien.

— Oui, ça ira, merci. Conduis-moi là où tu le dois.

Dans ses yeux brillaient de nouveau sa flamme.

Post XXV - 980 mots
Inktober - Jour XXV - Gangrène

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La Liste de notre Présent

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Aux Jardins de Jhēn

— Marquise Leenhardt.

L'Imperator s'était levé de son siège, avant de congédier le Lieutenant Lancaster qui s'inclinait respectueusement, avant de lancer un regard vers l'Humaine et de s'en aller du bureau. Il n'était pas seul, les Imperio étaient présents. En même temps, combien de fois s'étaient-ils tenus là à cause des Écuyers de l'Aurore ? C'était souvent des situations sans réelles conséquences, comme sa disparition non-souhaitée à une réunion, résultat de leur Lien, qui semblait muer dans une nouvelle direction, ou encore lorsqu'elle avait un problème qui nécessitait que Neah abandonnasse tout pour venir la rejoindre. C'était ... une conduite acceptable pour un Gardien. Mancinia passait ses mains en-dessous de ses yeux.

— Ne vous inquiétez pas, dit-elle en chassant ses larmes. Je suis un peu ... énervée.

Ses émotions avaient repris leur exact emplacement et elle mesurait désormais l'ampleur de son état ; une fatigue extrême, ainsi qu'un air plus que négligé. Sa tenue était déchirée à certains endroits, son épaule était même à l'air libre et ses cheveux en bataille, couvert de sueur, de terre et de sang, lui donnait une allure bestiale. Ce n'était pas entre ses murs que l'on remettrait en cause sa tenue vestimentaire, mais elle était d'autant consciente que si un Capitaine revenait à l'article de la mort, voir son Humaine sans la moindre égratignure avait de quoi surprendre. Parce que c'était le cas, la Fille du Soleil en avait bien conscience ; pas même un bleu ne parcourait son épiderme après un combat visiblement acharné !

— Nous comprenons votre affliction, Marquise, mais nous devons comprendre ce qu'il s'est passé ...
— Des Démons.

Sa voix avait claqué dans les airs tel un fouet. Ils s'étaient sûrement attendu à cette réponse, mais pas avec un ton aussi haineux et vibrant. Personne dans cette pièce n'aimait ces sales enfoirés qui leur paraissaient être des verrues sur ce monde, merveilleux et paisible.

— Pardon ? Où ça ? ...
— Je ne sais pas exactement.

Ça semblait être assez stupéfiant ainsi énoncé, mais il était vrai que Mancinia l'ignorait. Elle n'avait rien vu du paysage, si ce n'était qu'une crevasse sombre au souffle glacial ; ils avaient volontairement attiré Neah dans un piège et ce n'était pas elle qui connaissait les missions que la Nith-Haiah lui confiait. Il ne lui en parlait que s'il le pouvait et quand elles étaient réalisées, mais cela faisait partie du secret professionnel et le saisissait parfaitement, pour autant, elle détenait des secrets militaires suite à leur échange mémoriel, mais ce n'était pas son genre de trahir des points aussi sensibles.

— J'étais à Vervallée pour une inspection de mes établissements commerciaux. J'ai entendu de l'agitation extérieure et ... J'ai été téléporté en sortant.
— Le Capitaine est en mesure de vous conduire à lui.

Mancinia acquiesçait. C'était sans doute une excellente initiative de la part de son compagnon de ne pas avoir dissimulé leurs nouvelles aptitudes l'un envers l'autre. Qui plus est, cela leur avait permis de guider d'éventuels nouveaux aspirants sur la voie des Gardiens.

— Il était en train de combattre avec des Vils. Je n'ai pas vraiment réfléchis ... Il m'a tendu une arme et nous les avons repoussés.

La Canine Blanche les avait massacrés sans une once de pitié. Elle connaissait toute la haine qu'il leur vouait, elle connaissait aussi sa volonté de mettre un terme à leur existence en justes représailles de ce qu'ils avaient fait aux siens et ce n'était pas elle qui l'en empêcherait. Sans avoir vécu le Génocide de sa propre race, Mancinia en avait porté les conséquences durant toute sa vie. Elle avait vécu l'horreur durant son adolescence et ne devait que sa relative tranquillité qu'à son statut.

— Il était déjà blessé ?
— Non, ce n'est pas ...

Ce n'était pas les Vils les responsables de son état. Son corps manquait de trembler à nouveau en y repensant.

— Je ne sais pas ce que c'était, mais c'est autre chose qui nous à attaquer.
— Autre chose ?
— ... Ça ressemblait à un chat.

Ça y est. Il allait remettre cela sur le compte du choc subi et ...

— Vous parlez de ce ... Chat-Dessin ?
— ... Oui.
— Le Capitaine a rencontré cette créature lors de la libération de deux victimes de l'Ordre d'Hébé. Elle l'avait blessée à l'époque, mais pas à ce point.
— Je croyais qu'il rôdait autour du Lac Bleu ... J'imagine que vous n'étiez pas loin de cette position.

Le Chat-Dessin. Mancinia connaissait les légendes entourant la créature et Neah ... lui avait dit l'avoir rencontré. Elle avait plaisanté sur ce point à une époque, tandis que son Ange estimait qu'il n'était pas ce qu'il semblait être. Il enquêtait dessus. Il prenait de son temps pour chercher des indices et le retrouver ... mais c'était toujours lui qui lui tombait dessus à des moments inopportuns.

— Nous allons enquêter, Marquise. Et ... Considérant la situation, vous êtes la bienvenue au sein de la Caserne.
— ... Merci de votre bienveillance.

La Kaaezi songeait à se faire discrète durant son passage.

— Si vous le permettez, j'aimerais ... J'aimerais voir comment se porte le Capitaine.
— Oui, je comprends. Si vous le permettez, je vous accompagne.

Post XXVI - 950 mots
Inktober - Jour XXVI - Verrue

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La Liste de notre Présent

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Aux Jardins de Jhēn

— Nous avons réussi à interrompre l'hémorragie, Imperio.

La Doctoresse Kaesra retenait péniblement un soupir. Cette blessure lui avait semblé être causé avec une arme classique, mais en enlevant le haut de la tenue, elle s'était révélée dans toute son horreur ; partant de la naissance du bassin de son patient à en-dessous de son aisselle, une entaille aussi épaisse que la largeur de son pouce, engendrant une perte de sang conséquente. Cette intervention avait été un succès pour une seule et unique raison ; aucun organe n'avait été touché.

— Vous devez comprendre qu'elle était anormale à un combat avec les Démons. Ce n'est clairement pas une arme ordinaire, ni même un ongle crochu des Vils ...

Neah Katzuta avait réussi à survivre. Il avait une volonté de vivre remarquable, à moins que ce ne soit son Lien avec la Marquise qui n'en soit la cause ? Avait-elle offert tous ses espoirs au travers de ce dernier, lui demandant de tenir ? Personne ne le saurait jamais. L'Imperio Futou, quant à lui, observait son interlocutrice d'un air grave, n'émettant aucun avis sur l'adversaire potentiel qui avait engendré cette blessure. Le Chat-Dessin ... Ce n'était pas la première fois que cette créature se manifestait sur les terres magiciennes. Le Capitaine de Boadicēa était loin d'être n'importe qui, tout le monde reconnaissait sa valeur dans leurs rangs ... Alors pourquoi ce monstre en avait-il après lui ? Deux rencontres dans un délai de quelques mois, ce n'était pas anodin. Est-ce qu'ils seraient liés, d'une manière ou d'une autre ? Non, ce n'était pas concevable ... De plus, selon les témoignages recueillis lors de leur toute première altercation, autant l'Écuyer de l'Ordre, que l'Aile Blanche et la Poseuse d'Énigme en étaient ressortis horrifiés. C'était une abomination détenant une puissance démesurée. Devaient-ils envisager une traque ? Est-ce qu'ils parviendrait à le mettre hors d'état de nuire avec un minimum de dommage ? ...

— Et sa blessure au niveau de la tête ?
— Superficielle, mais l'habituel poison des armes démoniaques y est entré. Nous avons appliqué le Protocole habituel à son encontre.

L'estafilade en bordure de son cuir chevelu avait été provoquée par une griffe, mais d'un autre acabit que celle ayant martyrisé son flanc. Du liquide carmin avait bariolé son visage, mais les saignements au niveau de la tête étaient toujours impressionnant.

— Imperio ... Est-ce vraiment un Démon qui lui a fait ça ?
— Nous ne savons pas exactement.

Est-ce que ce serait problématique à l'avenir ? Est-ce qu'il y aurait d'autres événements similaires ? Rien ne pouvait être négligé, en l'état.

— Qu'en est-il de sa récupération ?
— Il a besoin de repos pour éliminer le poison, mais il sera apte à reprendre du service d'ici une semaine.
— ... Autant de temps ?
— Pour tout vous dire ... Je suis surprise qu'il ait repris connaissance ... Il est passé à un cheveu de la mort.

Elle marquait une pause, peu certaine de vouloir poursuivre, mais saisi néanmoins l'opportunité d'exprimer son avis sur la situation.

— Vous savez ce qui me surprend aussi, Monsieur ?

Quelque chose qui, en tant que médecin, dans une telle situation, ne pouvait que l'intriguer.

— La Marquise Leenhardt n'a pas la moindre blessure.

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Le Chat-Dessin est une créature d'Izanami.
Pardon ?

Plongée dans la rédaction d'une nouvelle base économique pour un éventuel projet à venir, Mancinia avait relevé ses mires en direction de son compagnon. Allongé, il ne payait pas vraiment de mine avec son visage où les couleurs peinaient à revenir. Sincèrement, elle peinait à être en colère contre lui ... Elle comprenait, mais vraiment, son homme exagérait. L'Humaine aurait choisi de tout perdre que de l'abandonner à Ezechyel.

Il y a une raison pour laquelle tu ne me l'as pas dit auparavant ?
Je n'en ai pas eu le temps ...

Neah n'était responsable de rien, quant à cette situation.

Pourquoi elle t'aurait ... ?
Je ne pense pas qu'elle ait le plein contrôle sur lui.

Ils usaient de leur télépathie de crainte que quelqu'un ne les entendent. Ce serait tellement pratique pour éviter les oreilles indiscrètes ... Doucement, la Marquise vint prendre sa main dans la sienne, passant son pousse au-dessus dans un geste affectueux. Son inquiétude se lisait sur son visage.

Je ne veux plus que tu cherches à en savoir plus, s'il te plaît ... Je veux que tu arrêtes ces recherches.

La Canine Blanche ne répondait rien rien. Il avait envie de comprendre, mais il saisissait aussi toute l'importance de préserver sa vie ... pour lui, d'abord, mais également pour son aimée et ses enfants. Il était cela dit trop épuisé pour discuter, ou se disputer sur cette question, malgré sa survie, le soin n'était pas sans conséquences.

— Capitaine, Marquise.

L'Imperio Futou était venu à leur rencontre, conscient que le couple échangeait en silence, sans qu'il n'ait l'audace de demander de quoi il en retournait. Neah s'était relevé à moitié, main sur la poitrine, sous le regard presque tranchant de sa compagne.

— Imperio ... Navré de ne pas pouvoir me lever.
— Je veux que vous récupériez au préalable, Katzuta. Cela étant ...

Son regard se posait sur Mancinia Leenhardt, assise, droite, dans une tenue temporaire prêté par la Nith-Haiah. Elle semblait avoir récupéré ses moyens malgré le choc du combat, elle refusait de quitter le Capitaine et, en l'état, il n'allait pas la mettre dehors. Pas tout de suite, du moins.

— Pour quelle raison n'avez-vous aucune blessure, Marquise Leenhardt ?
— ... Excusez-moi ?

Son regard s'était tourné dans sa direction, il y voyait combien cette femme était interloquée.

— Comment expliquez-vous que vous n'avez pas la moindre égratignure ? D'autant que ce n'est pas la première fois que cela arrive. Je sais que le Capitaine a été en mesure de vous soigner plusieurs fois malgré la Malédiction ... mais il y a des limites à ses capacités, surtout dans l'état dans lequel il se trouvait.

Neah ne disait rien, lui-même stupéfait d'une telle honnêteté direct dont faisait preuve son supérieur. Intervenir lui-même pouvait créer un trouble plus vaste ... Mais il s'en voulait. Il avait refusé qu'elle use de son Don, mais il n'avait pas été prudent quant à l'image que son Humaine renverrait en arrivant dans son état normal.

— Comment voulez-vous que je le sache ?
— ... Pardon ?

Sa réaction décontracté laissait pantois les deux hommes.

— Vous vous attendiez à une révélation fracassante ? demanda-t-elle en haussant un sourcil. Je ne sais pas ce qu'il se passe non plus, Imperio, c'est ainsi ...
— À ce stade, cela relève plus du miracle, souffla-t-il.
— Qui sait ? Peut-être suis-je une Élue de Sympan ?

Son rire détendait l'atmosphère. L'Imperio semblait s'en contenter, mais intérieurement, l'Humaine était terrorisée que quelqu'un puisse comprendre la vérité ...

Post XXV - 1120 mots
Inktober - Jour XXV - Crochu

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La Liste de notre Présent

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Terres du Lac Bleu

Sur le territoire des Magiciens, devant les yeux des Soldats atterrés, se dressait un paysage désolé. Dans cette crevasse qu'un individu sans ailes n'aurait su attendre, un délicat filet de lumière passait péniblement pour tomber sur de une roche à quelques endroits, mais ce n'était pas le plus marquant, tant ils semblaient être dans une marmite délaissée à ciel ouvert.

— Mais comment est-ce possible ?

Une main sur son visage dans un réflexe absurde d'ôter cette odeur pestilentielle de sang et de cadavres en décomposition, le Soldat observait un charnier de membres sous ses yeux. Il devait y avoir une vingtaine de cadavres ; leur stature imposante était due à leur Forme Démoniaque, dont les regards et les crocs demeuraient terrifiants.

— Celui-ci à des marques différentes.

Un des Démons semblait avoir le bras réduit en cinq morceaux distincts, des marques similaires se trouvaient sur son thorax, où ses organes avaient été réduis en bouillie devant une pression extraordinaire. Quant à la largeur de ses plaies ... Ce n'était pas sans rappeler la blessure du Capitaine Katzuta. Ce qu'ils comprenaient, c'est que les Démons lui avaient tendu un piège et que deux individus imprévus étaient apparus ; la Marquise Leenhardt, en conséquence de leur Lien, ainsi qu'une Créature nommée le Chat-Dessin.

— Je sais qu'on dit de lui que c'est l'un de nos meilleurs combattants, mais ...

En parcourant l'état de cette caverne du regard, il ne savait plus quoi en penser.

— C'est d'un trop haut niveau pour moi ...

On leur avait prévenu de demeurer le plus prudent qui soit et qu'au moindre contact avec ladite menace ... ils ne devaient pas aller au contact.

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— Une vingtaine ?

Ce nombre paraissait improbable aux oreilles de l'Imperator Feldhart, écoutant le rapport complet de l'Imperio Futou et du Capitaine de l'Escadron Isra, Alphonse Freskin. Le Préfet Niflem restait en retrait, mais son étonnement équivalait certainement celui de son collègue.

— Il est assez délicat d'estimer exactement au vu de l'état des corps, mais ce serait le chiffre plus ou moins correct qui émergerait ... À mon sens, il s'agissait très clairement d'une embuscade à l'encontre du Capitaine Katzuta.

Cette situation mettait Freskin dans un état de mal-être ; être un membre de l'Armée Céleste comportait des riches, mais Neah était revenu terriblement blessé de cet assaut. Il avait défendu sa survie comme un Céleste ... Pourquoi l'avait-on visé ? Pourquoi maintenant ? Il reprit son explication après une courte pause.

— Un des corps n'a pas été mis dans cet état par le Capitaine, les marques de lacérations dont la provenance n'est pas clairement déterminée ont eu raison de lui. Six autres montrent des coups d'hast d'une extrême précision ... Je pense avancer sans me tromper qu'il s'agit de la Marquise Leenhardt.

Personne autour de cette table n'ignorait son passé militaire durant la Guerre des Dieux, mais celui-ci s'était essoufflé en même temps que sa montée nobiliaire, laissant de côté ce titre prestigieux de Matasif. Ils étaient loin d'être certain de ses réelles aptitudes ; ils venaient d'en obtenir une preuve.

— Le Capitaine aurait abattu près de la moitié de cette escouade, seul ... D'ailleurs, aurait-il dit quelque chose à ce propos ? Que faisait-il là-bas ?
— Nous savons qu'il devait rejoindre la Marquise à Vervallée, Imperator. Ils devaient choisir la décoration.

Cette soudaine précision coupait largement court à cette conversation sérieuse.

— ... C'est à propos du mariage.
— Ah, oui. Oui. Bon, très bien. Poursuivez.
— ... Il aurait ensuite vu depuis les hauteurs l'herbe se teindre de bleu, ce qui se serait apparenté à un phénomène survenu l'année dernière et qui a été catalogué comme étant celui des « Étendues Bleues » au sein de nos archives. Le Capitaine avait été témoin de cet événement avec l'une de nos Recrues, Legolas Alborné.
— Il est ainsi descendu voir ce qu'il en était.
— C'est exact. Et les Démons l'ont ensuite attiré avec des illusions, mais heureusement, sa prudence lui a sauvé la vie. Quant au pourquoi, ce serait en raison de Jeux tenus aux Enfers.
— S'ils avaient réussis à le capturer ... !
— Nous ne l'aurions jamais revu.

Pas dans son état d'Ange, tout du moins. S'il était parvenu à résister un temps, la Déchéance l'aurait attendu au tournant ; cette idée leur arrachait un frisson d'effroi. Jamais un homme tel que lui ne l'aurait supporté, il aurait choisi de s'éliminer lui-même.

— Ils savaient que ce ne serait pas aisé de s'en prendre à lui, mais ils ont tout de même sous-estimé sa force.
— Et nous sous-estimons celle d'une autre créature.
— Vous parlez de ce Chat-Dessin ?

L'Imperio hochait la tête, prenant une mine encore plus grave que celle qu'il abordait déjà.

— Regardez dans quel état il est revenu après sa rencontre avec ce ... cette chose ! Imperator, nous devrions prendre des mesures contre elle ! Nous avons des témoignages qui affirment son existence et cela peut devenir un réel problème si nous nous en occupons pas !
— Je crois surtout que nous devrions garder un oeil sur le Capitaine.
— ... Excusez-moi ?
— Toutes ces manifestations se sont produites près de lui. J'ai bien l'impression que cette créature en a après lui ...

Post XXVIII - 950 mots | RP Lié ; Les Prémices de la Marque
Inktober - Jour XXVIII - Marmite

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La Liste de notre Présent

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Aux Jardins de Jhēn

— Capitaine Katzuta.

Neah essayait de se tenir droit devant ses supérieurs et son frère d'armes, mais Alphonse avait envie de s'avancer de crainte qu'il ne chute d'une baisse de tension imprévue. Pourtant, malgré tout ce qu'il endurait au niveau physique, il se refusait de se montrer affaibli. Quelle image renverrait-il si une simple blessure faisait plier son genou ?

— Comment vous sentez-vous ?
— Bien, je vous remercie.

Ce n'était pas l'image qu'il renvoyait, mais dans les faits, l'Imperator ne pouvait rien y redire ; il l'avait convoqué, il était venu. Qu'il soit à moitié mort n'y changeait rien.

— ... Vous devez suivre les recommandations du personnel médical, mais nous devons maintenir un certain équilibre au sein de nos rangs.
— Oui, Monsieur.
— Je n'ai pas l'intention de vous réprimander, au contraire, vous mériteriez d'être loué d'être revenu en vie malgré l'embuscade dont vous avez été victime ... sur un territoire allié.

Comment ces Vils étaient parvenus à se glisser dans les défenses des Terres du Lac Bleu ? Ils n'étaient pas si éloignés des Jardins de Jhēn, ils auraient été en mesure de s'en prendre à des civils. Des rapports de Vervallée y mentionnait également des troubles, avec des dégâts et des blessés. Ne pouvaient-ils pas rester deux années tranquille ?

— Je suis plus inquiet en ce qui concerne le Chat-Dessin.
— Imperator, je ... !
— Non.

Neah s'était figé sur place.

— Je sais ce que vous allez dire. Je le comprends, mais c'est non. Nous savons que cette entité est une menace. Il y a deux précédents contacts avec elle et ... vous avez terminé blessé, qui plus est, assez gravement cette fois.

Si l'on suivait la logique des événements, il se manifestait près des combats se déroulant dans la région. Ils étaient rares, mais existants ... ils craignaient de tomber sur un potentiel dossier de disparitions non-élucidées, la stimulation de son incarnation démoniaque devant la violence réveillant ses plus mauvais instincts. L'Imperio, sur ce point, réagit.

— ... C'est vrai. Vous l'aviez rencontré durant votre altercation avec les membres de l'Ordre d'Hébé.
— Pour être tout à fait exact, je l'ai suivi jusqu'à la cachette des victimes ... Et il a tué les deux Chevaliers incriminés.
— Le Chat-Dessin essayerait-il de défendre les personnes démunies ?

Il y eu un silence. Est-ce que ... c'était le cas ? Il l'avait vu sur le territoire d'Izanami. Devait-il le dire ? Comment expliquerait-il sa proximité avec une Aether ? Ils allaient le mettre en arrêt pour le mois à venir ... Neah ne pouvait se le permettre, pas maintenant.

— Ses attaques ont mutilé le Capitaine ... Et il n'est certainement pas une menace pour autrui, à quelques exceptions près.
— Et si c'était la Marquise Leenhardt qui avait été visée par cette créature ?

Tout en Neah venait de se tordre, de se rompre sous le poids d'une idée absurde et abominable. Ses muscles étaient glacés à cette idée, sa respiration devenait plus pressante. Si Mancinia était sa cible ... Était-elle en danger ? Non. Non, Reine ne le permettrait pas !

— Ne tirons pas de conclusions hâtives et menons une enquête, dans la mesure où cela soit possible. Cette menace ne peut rester à nos portes, encore moins près de Vervallée. Quant à vous, Capitaine ...

Il avait reprit ses esprits et observait maintenant l'homme assis à son bureau, l'observant d'un air sévère qui ne souffrirait d'aucune remarque.

— À partir de maintenant, cessez vos recherches, nous prenons le relai.

Ce n'était pas comme s'il avait le choix. Quant à Mancinia, cette nouvelle ne manquerait pas de la soulager ... Elle n'y avait pas marqué d'opposition au départ, mais la situation avait changée ; il avait ressenti sa peur et son désespoir, faisant écho aux siens lorsqu'elle se retrouvait dans un tel état. Quant à Reine, si le Chat-Dessin était une extension de sa volonté, allait-elle le pourchasser jusqu'au sein de sa Caserne ? ... Congédié, le Capitaine ressorti, l'air extérieur de ce bureau étouffant emplissait ses poumons d'une sensation salvatrice. Sa tête tournait et son estomac n'était pas stable non plus. Il pouvait s'être éveillé et avoir l'énergie de se lever, Neah était loin d'être remis. Son corps souffrait et l'excessive perte de sang le rendait nauséeux. Chÿsam esquissa un pas dans sa direction, mais sa main levée lui fit reprendre sa position initiale. Il refusait de paraître amoindri devant ses hommes ; il voulait absolument que ses charges soient maintenues pour éviter un capharnaüm organisationnel au sein de son Escadron et des travaux entrepris sur Rivellon. Il ne pouvait plus assurer les entraînements, mais l'administration, oui. Son Lieutenant se chargerait de tout ce qui était physique.

— ... Tu es sûr que c'est une bonne idée, Neah ? Dans ton état ...
— Je sais que tu es inquiet, mais ça va.
— Je te préviens que si Mancinia reviens ici parce que tu t'es effondré, je ne te couvrirais pas.
— J'en prends note.

Chÿsam soupirait dans son dos. Il avait conscience d'être comme son Humaine et de détester demeurer allongé sans rien réaliser ... Ce n'était pas évident. Ces connards de Démons ... Cette saloperie de Chat !

— Capitaine !
— Oh, Capitaine, vous êtes là !
— Comment est-ce que vous allez ?

L'Ange eut de la peine de ne pas trahir un sourire. Ils avaient même oublié leur salut, se précipitant à sa rencontre en laissant totalement leur entraînement à l'abandon ... Ça ne lui donnait pas le coeur de les réprimander.

— Je vais bien, Soldats.
— Nous étions inquiets pour vous !
— Oui, c'est un soulagement que vous alliez bien !

Ils semblaient avoir de vives émotions sur leur visage et, en les observant, la Canine Blanche se sentait rassurée sur ses aptitudes au commandement.

— Vous avez tous conscience que c'est un risque dès lors que vous avez choisi de porter l'uniforme. Sur ce ... Ce n'est pas une raison suffisante pour interrompre votre entraînement. Au travail.
— Capitaine, oui, Capitaine !

Ils se dispersèrent, craignant bien trop un ordre éventuel les contraignant à quelque chose de plus strict.

— Ils vous estiment, vous savez. Ils étaient tellement inquiets qu'ils avaient du mal à dormir.
— Ah, vraiment ...

Neah ne parvint pas à restreindre son sourire. Chÿsam ne disait rien de plus, conscient que son plus ancien ami encore en vie se rabaissait relativement souvent ; il avait besoin d'en prendre conscience, mais le Capitaine en avait conscience ; cet endroit était sa maison et ses Soldats ... Sa seconde Famille.

Alors ... Il ne pouvait pas.

Il ne pouvait pas abandonner les Anges aux mains des Démons. Et si Izanami lui envoyait son avant-garde pour qu'il repousse ses limites, alors Neah les repousseraient ...

Post XXV - 1107 mots
Inktober - Jour XXV - Capharnaüm

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La Liste de notre Présent

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Aux Jarins de Jhēn

Sa main droite se levait de son accoudoir, venant se poser sur sa poitrine et en touchant avec délicatesse son côté opposé. Neah n'avait nullement mal, mais psychologiquement, la douleur n'avait pas cessée ; sa morsure dévorante semblait omniprésente. Ses collègues avaient découvert la crevasse dans laquelle il avait sombré, les cadavres des Démons avaient été analysés et, invariablement, la présence du Chat s'était évaporée. Ce n'était pas anodin qu'il croisât sa route s'il s'avérait bien résider sur le territoire d'une Aether désireuse de le voir briller. Évidemment que ce ne serait pas gratuit. S'il voulait sauver les siens, il allait devoir devenir encore plus résistant à leur Malice et cette créature démoniaque était en mesure de l'y aider. Toutefois, avant d'envisager une quelconque folie, il allait devoir guérir. Soupirant, il songeait à son Humaine, actuellement en route vers le domaine des Hautbourg pour revoir ses amies autour d'un thé. Il désirait s'entretenir avec elle, mais il devait la laisser respirer après l'horreur qu'il lui avait fait subir. Inconsciemment, le Gardien avait mis sa Protégée en danger et c'était une chose qu'il refusait. Ces nouveautés de leur Lien, ils devaient travailler dessus et éviter que des désagréments similaires ne se reproduisent ; Mancinia l'avait enlevé d'une réunion, mais lui l'avait attiré dans un piège qui aurait pu devenir mortel ... En l'état, rester coincé sur cet événement ne l'aiderait pas, le Capitaine devait seulement envisager la suite des événements. Tout d'abord, ses épousailles avec sa promise, ensuite son départ vers Orahza avec l'installation d'un Portail pour un meilleur transfert des travailleurs et des matériaux, puis, sans doute, patienter le temps qu'Izanami revienne vers lui.

Un énième soupir.

Entraîner ses muscles lui manquait. Pour un homme aussi physique que lui, cette semaine avait été d'une complexité redoutable, mais la Doctoresse Kaesra ne le manquerait pas s'il osait déroger à son repos. De plus, lui-même ressentait encore les effets de l'intervention. Néanmoins, ce n'était pas pour autant qu'il se vautrait dans ses draps ; c'était l'opportunité de se charger de l'administratif et, Aetheri, il y avait tellement de choses à réalisées ! À son bureau, Neah avait redoublé de volonté quant aux meilleurs extensions de Rivellon. Il étudiait les plans des nouveaux bâtiments qui seraient érigés au sein du Port, sommairement établi comme étant un village, dans l'attende de le voir s'étendre dans un nouveau but ; celui d'un haut lieu commercial, tout en demeurant le plus visité de tous ceux que comportait Orahza. Vu la taille de la côte de son territoire, une défense navale devait devenir sa priorité, hum ... Qu'est-ce qui n'était pas une priorité sur ce projet ? Les routes, les villages, la création de la Cité centrale, les murs, l'organisation militaire et l'installation progressive. Parfois, cela lui donnait des maux de tête. Dire que Mancinia avait été catapultée Marquise et avait dû reprendre une administration bien rodée, certes, mais à laquelle elle ne comprenait rien. Sur ce point, les souvenirs de celle-ci lui étaient d'une immense utilité.

Ces plans ... Cette ville ... Elle lui plaisait. Ce serait autant le pinacle de l'île que le sien. Non, non, il exagérait ! Cela dit, il était agréable qu'un projet sur lequel vous vous démenez depuis plusieurs années, seul, aboutisse avec les félicitations d'autrui et le soutien de l'être aimé. Le Chat n'avait pas été en mesure de broyer sa chance. Des coups sur l'ouverture en bois le firent reposer son papier.

— Capitaine Katzuta, c'est Chÿsam.
— Entre.

Ce dernier entrait, le saluait et refermait la porte derrière lui. Un large sourire traînait sur le visage de Neah.

— Alors, Lieutenant ? ...
— ... Vous aviez raison.

Voilà ... Il connaissait chacune de ses Recrues, il connaissait bien ses Soldats. Il avait apprit sur le tas lorsque son grade était venu le saisir sur une décision qui avait déterminé son avenir. Puisqu'il n'y avait pas eu assez d'hommes à l'époque pour que l'un d'entre eux soit Lieutenant, puis Capitaine, il avait sauté cette étape, avant que son ami de toujours ne soit choisi pour le seconder, maintenant, ce n'était pas pour autant qu'il devait le négliger. Neah avait des objectifs et il ne laisserait pas son Escadron sans un successeur imparable. C'était aussi son devoir.

— Comment avez-vous su ?
— Je te conseille d'observer le positionnement des doigts. Ça sert à équilibrer certaines armes, même inconsciemment, pour certains d'entre eux.
— Oh ...

Sa mine déconfite le peinait presque.

— Arrête de te considérer comme nul.
— C'est à moi de te dire ça ... Hum ... Les doigts, bien.
— Allez, assied-toi et raconte-moi comment ils se sont débrouillés.

Le Capitaine Katzuta ne pouvait pas être à leurs côtés en ce moment, mais ça ne voulait pas dire qu'il négligeait ses devoirs envers ses subordonnés. Cela ne voulait pas dire qu'il n'avait pas un oeil sur eux, ni qu'une oreille attentive n'écoutasse pas ce qu'il se passait dans les couleurs de cette Caserne ...

Post XXX - 820 mots
Inktober - Jour XXX - Pinacle