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 Les Portes - Chapitre V

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Lana Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

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◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
◈ Activité : En études
Lana Kælaria
Jeu 08 Sep 2022, 23:39



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Kiara


Rôle :


Coline leva le nez de son roman. Sans ciller, elle observa sa sœur qui traversait le jardin telle une furie échappée de sa cage. Des épingles piquetaient sa silhouette de toute part et lui donnait des airs de hérisson fraîchement réveillé. Elle l’avait entendu crier son nom bien avant de la voir apparaître, cela dit, elle n’avait pas jugé nécessaire de se lever, ni même de signaler sa présence. Délicatement, elle reposa sa tasse de thé dans sa soucoupe et repoussa derrière son oreille une mèche rebelle. À mesure que sa sœur s’approchait, il lui semblait que le parfum des roses blanches s’effritait : une odeur de roussi s’imprégnait dans l’atmosphère. Qu’avait-elle donc encore à lui reprocher ? La princesse était habituée aux jérémiades de sa jumelle ; elles avaient pour coutume de la laisser parfaitement indifférente. « Pris quoi ? » rétorqua-t-elle, un sourcil arqué et une lueur étonnée accrochée dans les yeux. Il était toujours satisfaisant de la voir se mettre dans des états pareils, toutefois elle ignorait tout du motif de son ire. Elle ne se rappelait pas lui avoir pris quoi que ce fût. C’était là la rançon du succès : à force de faire vivre un calvaire à ses proches, ils avaient tendance à l’affubler de tous leurs maux. Ils avaient du mal à accepter que, parfois, la vie était cruelle juste parce que c’est comme ça et qu’elle ne se cachait pas derrière tous les malheurs qui leur sciaient le cœur. Ce rôle de méchante l’amusait autant qu’il la désespérait – il était divertissant mais soulignait la bêtise effarante de son entourage. « La broche ? » Elle voyait bien de quelle broche elle parlait, néanmoins, elle était certaine de ne pas l’avoir vue depuis des lustres. « Je ne te l’ai pas prise. » Son ton ne laissait transparaître aucun doute. L’adolescente reprit sa tasse de thé entre ses doigts et la porta à nouveau à ses lèvres, l’air de rien. Tout ce qu’elle dirait ne parviendrait pas à convaincre sa sœur de son innocence, et à vrai dire, elle s’en moquait un peu. Son avis sur sa personne ne revêtait aucune espèce d’importance : bien qu’elles fussent jumelles, Adolestine avait toute la mollesse de caractère du monde et ses comportements niais la débectaient proprement.

La fille du roi se redressa sur sa chaise et regarda l’attroupement qui se formait derrière sa sœur. Les courtisans se délectaient de ce genre de scènes. Il était certain qu’en moins d’une après-midi, la totalité du palais serait au courant des accusations d’Adolestine à l’encontre de sa jumelle. Cependant, elle la laissa poursuivre sa diatribe. Parfois, elle se mettait à piailler en même temps qu’elle, mais devant tout le monde, il lui paraissait plus judicieux de se taire et d’attendre le moment opportun. Si elle désirait que l’une d’entre elles subît l’opprobre populaire, soit. Elle, elle poursuivait toujours la tête haute, et rares étaient ceux qui osaient lui manquer de respect. Il lui en fallait bien moins pour les descendre aussitôt. « Moi, je vous prive de quelque chose ? » Un rictus railleur étira ses lèvres. « Il me semble plutôt que celui qui a privé les deux autres de quelque chose, c’est Placide. » Le sujet revenait si souvent sur la table qu’elle n’avait pas besoin d’être plus explicite. Son premier souffle avait signé le dernier de leur mère. Il leur avait arraché son amour et leur enfance. Depuis, Adolestine rêvait de s’enfuir de la cour, et Coline nourrissait une rancœur infinie. Son regard assombri par le souvenir de la mort se satura de malice. Elle trempa ses lèvres dans son thé, puis reposa sa tasse. « Je n’ai pas besoin de ta fameuse broche, j’en ai des tonnes. Si cela te fait tant plaisir de la porter, je te la laisse avec joie. » Elle se tut, puis ajouta, moqueuse, la tête inclinée sur le côté : « Tu vois, je suis d’une générosité sans limite. » C’était faux. Elle concédait tout ce dont elle ne voulait plus. Ce qu’elle voulait, elle se l’accaparait. Douée pour s’approprier ce qui ne lui appartenait pas, elle se flattait aussi d’être capable d’exercer une emprise sur quiconque pouvait susciter son intérêt. « D’ailleurs, j’ai tellement de facilité à obtenir ce que je veux que je ne vois pas pourquoi j’aurais besoin d’être quelqu’un d’autre que moi-même, ni qui je pourrais bien vouloir être. » Elle le pensait sincèrement. Mimer Adolestine relavait plus du jeu que de la nécessité. « J’ai autre chose à faire, et ce n’est certainement pas d’aller dans ta chambre te voler tes affaires. » Comme il était peu probable qu’elle lût encore, elle glissa son marque-page dans son livre et le referma. « En fait… maintenant qu’on en parle, ça me revient. » Un sourire mutin ourla sa bouche. Elle releva les yeux vers sa sœur. « Tu devrais demander à ton petit-ami. Une si belle broche, ça vaut son pesant d’or. Il en a peut-être eu assez de vivre sur la paille et dans le purin. Ce que je comprendrais parfaitement, surtout quand tu fais miroiter tant de richesses devant lui. C’est d’ailleurs un peu décevant : j’aurais attendu quelque chose de moins bas, venant de toi. » Elle s’interrompit une seconde, le temps de la dévisager, puis insista, avec toute la splendeur de son expression la plus narquoise : « Ce n’est vraiment pas très gentil de ta part, ma très chère sœur. »



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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam & Freyja
Ven 09 Sep 2022, 11:00




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Hélène


Rôle :

Note : Attention, mentions de sexe et de manigances.


Elle aimait la violence de ses coups. Elle aimait cette façon qu’il avait de s’emparer d’elle, sans ménagement et avant tout pour son propre plaisir. Lorsqu’il la touchait, c’était son désir qui s’exprimait et son excitation à laquelle il pensait. S’il l’embrassait, s’il caressait ses seins, s’il glissait sa main entre ses jambes, c’était parce qu’il aimait l’idée de le faire et les sensations qui s’y joignaient. Du moins Garance était-elle convaincue de cela, et s’en accommodait très bien. Elle manquait rarement une occasion de s’empaler sur lui. C’était toujours une façon de se faire du bien, d’arracher à l’égoïsme de son amant quelques ersatz de plaisir, qu’elle avait appris à multiplier au gré de leurs rencontres. Là où les prétendues qualités de Gustave faisaient pâle figure, elle palliait. S’il ne se concentrait que sur sa propre personne, elle s’apportait le nécessaire pour jouir autant que lui. Quand il se contentait de ses allées et venues profondes et brutales, qui volaient quand même à la sœur du roi quelques soupirs et gémissements, elle ne manquait pas de laisser ses mains pétrir son corps ou ses doigts danser sur son intimité. Débridée, elle laissait son esprit voguer vers d’autres hommes, d’autres fantasmes, d’autres possibilités. Avec le temps, elle avait appris à orchestrer sa propre jouissance. Son amant n’était finalement qu’une aide subsidiaire. C’était assez différent de ce qu’elle avait pu connaître dans le passé et c’était sans doute la raison pour laquelle elle l’avait choisi. En aucune façon il n’était capable de lui rappeler cette vermine de Lambert. Lambert et son toucher si précis, Lambert et ses baisers extatiques, Lambert et tout ce qu’il avait laissé planté en elle. Si le cœur d’une femme à la dureté si cinglante pouvait aimer, alors elle l’avait aimé. Dans sa jeunesse, son palpitant était plus vulnérable ; peut-être qu’il ne s’enrobait pas de cette épaisse couche de diamant, solide et tranchante. Il avait battu pour les yeux de Lambert, pour ses mots tendres, pour ses regards doux. Elle en était presque certaine, et plus elle en était certaine, plus elle le détestait. Gustave avait cet avantage-là : elle était parfaitement consciente qu’elle ne pourrait jamais en tomber amoureuse. Elle avait trop peu de considération pour lui. Si peu que c’eût pu s’apparenter à du mépris, si elle n’avait pas le don de réussir à lui faire croire tout l’inverse. À chaque fois qu’elle le regardait, elle s’employait à ce que ses yeux parlent d’admiration, de complicité et de tendresse. Les hommes croyaient pouvoir mener les femmes par leurs sentiments à leur égard, mais ils avaient tant d’ego qu’ils étaient incapables de discerner le vrai du faux. En ce qui concernait Gustave, le sexe et la flatterie semblaient le rendre aveugle à tout le reste. Garance l’avait compris depuis longtemps et ne se privait jamais d’en jouer.

Lorsqu’il éjacula en elle, elle avait déjà eu son orgasme – elle veillait toujours à lui faire croire qu’il était à l’origine de l’intensité de son plaisir, bien qu’il n’en fût qu’un participant secondaire. Le souffle court, elle ferma les yeux, et le sentit s’écraser sur le matelas, près d’elle. Après une seconde de repos, elle se redressa sur l’un de ses coudes, tournée vers lui, et fit courir ses doigts sur les contours de ses muscles. Quels que fussent ses défauts, il demeurait un bel homme. Il aurait pu faire le bonheur de bien des femmes, s’il n’avait pas été un si piètre amant. Elles manquaient pourtant rarement de lui courir derrière. Son aura avait quelque chose de magnétique, et pour celles qui n’avaient pas goûté à sa médiocrité, le mythe restait entier, et ô combien excitant. Garance avait fait partie de ces dames obligées d’agiter fébrilement leur éventail lorsque Gustave se penchait un peu trop vers elles. C’était avant qu’elle ne terminât dans son lit et ne découvrît toute la supercherie. Elle aurait pu lui en vouloir pour cela, mais avait plutôt décidé d’en tirer parti. Elle lui rendit son baiser comme si de rien n’était. Mimer l’amante comblée l’amusait.

« Il est égal à lui-même. » répondit-elle. « Toujours aussi morose, malgré l’organisation du bal. » La femme se redressa puis, assise sur le lit, se mit debout. « Parfois, je me demande si son cher conseiller ne verse pas quelques toxines déprimantes dans ses boissons. » Un sourire moqueur étira ses lèvres. Néanmoins, elle y avait déjà pensé sérieusement. Peut-être que derrière ses airs de grand juste, Lambert affaiblissait le roi pour s’assurer que ses recommandations étaient prises au mot. Elle doutait qu’il eût la force d’esprit de jouer le même jeu qu’elle, mais elle se méfiait. Plus tôt elle parviendrait à s’en débarrasser, mieux ce serait. Elle attrapa sa robe, laissée à même le sol, et entreprit de la remettre. « Mes nièces sont en âge de se marier. Je songeais à prévoir quelques danses pour elles et à en parler à mon frère. » Si elle comptait les éliminer, elle n’en avait jamais dit mot à Gustave. Le fait qu’il la côtoyât mettait en lumière son ambition. On ne couche pas avec la sœur du roi par pur plaisir. Bien qu’il n’eût jamais abordé le sujet avec elle, elle le soupçonnait de vouloir marier son fils avec Coline ou Adolestine, voire de songer à se marier lui-même avec l’une d’elles, ou pourquoi pas avec elle. À sa place, c’était en tout cas ce qu’elle aurait tenté de faire. Elle noua ses bras derrière sa nuque et sourit en tendant son cou pour laisser à sa bouche tout le loisir de s’y exprimer. L’une de ses mains s’aventura dans ses cheveux et les caressa tendrement. « Je devrais peut-être en profiter pour me trouver un mari, moi aussi. Tu aurais des recommandations, peut-être ? » Elle aimait bien jeter des pavés dans la mare, l’air de rien, et voir comment s’en dépêtraient les pauvres poissons.



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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Ven 09 Sep 2022, 13:52



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Dastan


Rôle :


« Ouais… c’est surtout long. » soupira-t-il d’impatience. Ses entraînements quotidiens payaient, c’était certain, mais pas aussi vite qu’il ne l’aurait espéré. Il voulait avoir un véritable corps de guerrier, frappé de muscles vigoureux et agiles. Pour le moment, il trouvait qu’il ressemblait encore trop à l’adolescent qu’il était. Les courbes de ses efforts se dessinaient lentement sous sa peau lisse, libre de toutes les marques du temps. Mais elles se dessinaient, et en cela, Placide avait raison. Il n’avait plus grand-chose à voir avec le gringalet qu’il avait été quelques mois plus tôt. Cela faisait la fierté de son père, qui s’enorgueillissait d’avoir un fils « comme lui » : musclé, viril, séduisant, promis au succès. Il ne cessait de lui parler de femmes et de mariage, de lui demander combien de conquêtes il comptait déjà à son actif, de lui raconter ses propres expériences de jeunesse, et cætera, et cætera. Pour celui qui n’aimait que les hommes, ces discussions suscitaient souvent un malaise peu commun. Néanmoins, au gré des années, il avait réussi à acquérir un certain aplomb. Il était capable de mentir au nez et à la barbe de son père, et même de produire des efforts dignes de le satisfaire. Il s’évertuait à draguer les femmes plus ou moins de son âge que son paternel lui désignait. C’était un jeu dangereux et il avait plus d’une fois failli être pris à son propre piège. Fort heureusement, jusqu’à présent, il avait toujours trouvé un moyen de se défausser juste avant que les choses ne prissent un tournant trop sérieux. Aucune de ces femmes n’éveillaient son désir. Seuls les hommes en étaient capables, et surtout Placide, le fils du roi. Souvent, Ludoric songeait qu’il n’aurait pu connaître pire destin amoureux. Un garçon, c’était déjà trop, mais le prince, ça dépassait l’entendement. Ils étaient voués à s’aimer en secret et, si cela pouvait parfois le faire enrager, il reconnaissait aussi l’aspect excitant de leur situation. Chaque fois qu’il se trouvait avec lui, des frissons d’adrénaline embrasaient sa peau. Tous les croyaient être de proches amis, quand ils brûlaient l’un pour l’autre. Au fond de lui, il aurait voulu que cela se sût et ne posât aucun problème. C’était loin d’être le cas.

Tandis qu’il quittait son miroir pour fouiller dans sa penderie à la recherche du costume qu’il voulait mettre pour le bal, une succession de plaintes ensauvagées parvinrent à ses oreilles. Il se redressa. Malgré lui, il ne put s’empêcher de penser à ses parents. Que son père eût testé tous les lits du royaume n’était un secret pour personne. Sa mère, en revanche, conservait précieusement son image d’épouse fidèle. Malheureusement pour lui, il l’avait plusieurs fois surprise en compagnie de ses amants, et notamment de son cousin, Hermilius. Aussitôt, sa bouche s’assécha. Était-ce l’un d’eux, en train de remuer tous les meubles d’une chambre ? Il se tourna vers Placide, et un trouble mal venu lui enflamma l’échine. « Oui, la fenêtre… » Il passa sa langue sur ses lèvres et se détourna. Son costume. Il replongea immédiatement les mains dans l’armoire. « Ah, oui, ça doit être ça. » L’espace d’un instant, il avait oublié que ses deux parents s’étaient absentés. « Ce n’est pas très correct, mais bon… » Mieux valait que ce fussent deux domestiques. C’était moins embarrassant. Il ne fut pourtant pas moins embarrassé par le désir qui lui gainait le corps. Il attrapa la veste qu’il cherchait et pivota vers son amoureux. Son regard croisa le sien, et ce fut pire. Il serra son poing autour du vêtement. À chaque fois, il était celui qui mettait fin à leurs étreintes. Quelque chose, en lui, le retenait. Une peur insidieuse qui lui faisait croire que s’il s’adonnait au plaisir de la chair, il deviendrait comme ses parents. Il ne voulait surtout pas devenir comme eux. Il les aimait autant qu’un fils dans sa situation pouvait aimer deux géniteurs de cet acabit, néanmoins, leurs frasques le gênaient. Petit, il en avait voulu à son père de tromper sa mère, puis il en avait voulu à sa mère de n’avoir jamais cherché à lui cacher cette vérité. Lorsqu’il l’avait surprise dans les bras d’un autre homme, c’était à elle qu’il en avait voulu une fois de plus. À ses yeux, Gustave et Éléontine avaient sabordé leur mariage. Il leur en avait voulu de ne pas être capable de lui offrir une cellule familiale stable et sécurisante mais, surtout, il avait terriblement peur de faire souffrir Placide de la même façon. Il avait conscience que c’était stupide, mais il ne parvenait pas à s’en débarrasser. Pourtant, il mourait d’envie de jouir dans la chaleur de son étreinte, et plus seulement dans la solitude de ses pensées grivoises.

Il s’humecta une nouvelle fois les lèvres et posa la veste sur son lit, avant de retourner chercher le pantalon. Le bal… Ludoric appréciait ce type de festivités. Néanmoins, depuis qu’il fréquentait Placide, elles avaient toujours un arrière-goût aigre. Ils étaient condamnés à se regarder danser avec des dames, sans même pouvoir s’effleurer. Lui aussi, il y serait allé tout seul, s’il n’était pas le fils de Gustave de Tuorp. « Oui. » admit-il sans hésiter. « Si j’y vais seul, mon père va me tuer. » Il tourna le visage vers son amant, un demi-sourire triste aux lèvres et le pantalon à la main. « Tu imagines, toi, le fils du célèbre, beau, grand, viril Gustave de Tuorp, seul à un bal royal ? » Il parlait sur le ton de l’humour, mais cela lui fendait le cœur. Si son père n’avait pas été là, si Placide n’avait pas été prince… « Ou alors, je me fais porter malade, et je viens déguisé en fille. » Il laissa échapper un petit rire. Quelques mois plus tôt, c’eût été à peu près crédible. Désormais, il doutait de pouvoir rentrer dans une robe sans éveiller quelques soupçons. Il s’avança vers le lit pour y poser le pantalon, puis rejoignit le blond près de son bureau. Un sourire équivalent au sien s’épanouit sur ses lèvres. « Pourquoi est-ce que je ne le garderais pas ? » Il l’aimait bien, cet herbier. Il était joli, mais surtout, c’était un cadeau de Placide, et un cadeau qui le représentait bien. Cela lui conférait une valeur toute particulière. Il tourna la tête vers lui ; ses iris ciselèrent son profil, s’attardèrent sur une mèche blonde égarée, imaginèrent sa bouche dans son cou. Pour se contenir, il inspira, et s’efforça de poursuivre la conversation. « Et toi ? » Il se reprit : « Je veux dire, avec qui est-ce que tu comptes y aller ? Tu as une idée ? » Le roux se retourna pour appuyer ses fesses contre le rebord du bureau, les deux mains posées dessus. L’une d’elles, timide, presque chaste, aventura le bout de ses doigts sur celle de Placide. Son contact le fit frissonner. Ce n’était pas franchement malin, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. « On pourrait quand même danser ensemble, quelque part, dans une autre salle… » hasarda-t-il, les prunelles baissées sur leurs mains. « Ou maintenant. » Il releva vivement la tête et planta son regard bronze dans celui du blond. Il n’était pas certain que ce fût une bonne idée. Il était même à peu près sûr que ça n’en était pas une. Pourtant, il s’écarta prestement de lui, exécuta la révérence conventionnelle et lui tendit son bras. « M’accorderiez-vous cette danse ? » Par-dessous ses sourcils mis en avant par sa tête inclinée, ses iris scintillant cherchaient les siens. Un sourire tendre et amusé ourlait ses lèvres.



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Priam & Freyja
Ven 09 Sep 2022, 19:06




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Yngvild


Rôle :


Rosette, les bras appuyés sur le rebord de la fenêtre de leur cabane et le menton posé dessus, observait les oiseaux nichés dans les branches des arbres alentours. Leurs plumages chatoyant vibraient sous la délicatesse de leurs ramages, ces doux sifflements qui berçaient le vent de leur mélodie légère. Leurs notes la ramenaient aux volatiles de sa propre volière et, inévitablement, aux feuilles parcheminées qu’elle y trouvait presque quotidiennement. Lorsque son admirateur secret n’en déposait aucune, un pincement désappointé saignait son cœur. Elle s’abreuvait de ses poèmes à la déraison ; elle pouvait lire le même dix fois, jamais elle ne s’en lassait. Elle les trouvait beaux et, plus le temps passait, plus elle brûlait et plus elle craignait de démasquer l’homme mystérieux. Elle avait envie de savoir, mais elle avait conscience que ce dévoilement ruinerait la magie que cet échange secret avait instaurée entre eux. Ce ne serait plus aussi romantique. Et peut-être qu’il ne lui plairait pas, cet homme : peut-être qu’il était laid, ou vieux. Pas stupide, c’était certain, mais pour le reste… Malgré son appréhension, elle avait essayé plusieurs fois de le coincer, en changeant l’heure de son arrivée, ou en pénétrant la volière même au beau milieu de la nuit : sans succès.

En dépit de sa rêverie, de temps à autre, la rousse se retournait pour sourire à l’un de ses camarades ou pouffait à l’une de leurs répliques, mais elle ne leur consacra la totalité de son attention que lorsqu’ils l’interpellèrent personnellement. La question de Natanaël, elle le devinait, n’était pas dénuée d’intérêt. Quand des festivités impliquaient des danses, elle avait l’impression qu’il gardait toujours un œil sur elle, plus ou moins protecteur ou plus ou moins jaloux. Ce n’était pas pour lui déplaire. Elle aimait bien le voir courir derrière elle, puis derrière Yvonelle, puis derrière elle… À son insu, les deux amies l’avaient entraînée dans une danse qu’elles trouvaient hilarante mais qui, s’il en comprenait tous les pas, ne serait probablement pas à son goût. « Sur quelqu’un en particulier… » répéta-t-elle pour se donner le temps de réfléchir. Elle avait espéré découvrir son admirateur avant la survenue du bal et s’était imaginée pouvoir y aller avec lui, mais l’échéance approchait et toutes ses tentatives s’avéraient être des échecs. Il fallait donc qu’elle commençât à réfléchir à quelqu’un d’autre. Étant la fille de l’un des proches amis du roi, elle n’aurait aucun problème à trouver un volontaire pour l’accompagner.

La proposition d’Yvonelle interrompit sa réflexion. Elle comprit où elle voulait en venir et le rouge lui monta aussitôt aux joues. « Le prince ? C’est mon cousin. » objecta-t-elle, comme si cela eût pu être une raison évidente au fait que ça ne pût pas être lui qui l’accompagnerait au bal, et surtout pas lui qui laissait des poèmes dans les cages de ses oiseaux. En vérité, ce lien de parenté n’excusait rien. Elle aurait parfaitement pu l’inviter au bal, et Yvonelle et Elzibert n’étaient pas les seuls individus à entretenir des rapports qui n’avaient rien de familiaux. Certains étaient même autorisés. Placide aurait pu lui écrire ces poèmes, oui. Mais ils se connaissaient depuis si longtemps, et leurs parents étaient si proches… S’il avait voulu l’épouser, il n’aurait eu qu’à le demander. Peut-être n’osait-il pas ? Et s’il écrivait ces poèmes, pourquoi ne laisser aucun indice sur son identité ? Non, elle ne pensait pas que ce fût lui. Surtout, elle espérait que ce n’était pas le cas. Elle aurait été déçue. « Je n’y ai pas encore trop réfléchi, en fait. » Elle sourit à ses amis, consciente que cette réponse conviendrait tant à Natanaël, qui y verrait sans doute une frilosité à y aller au bras d’un autre que lui, qu’à Yvonelle, qui comprendrait le doute que pouvait instiller en elle son poète. « Vous aviez d’autres noms en tête, peut-être ? » demanda-t-elle, ingénue, en revenant s’asseoir près d’eux. Elle attrapa son verre de rhum et en but une petite gorgée. « On pourrait faire comme les garçons, Yvonelle. Tu pourrais m’aider à séduire mon futur partenaire, ce serait amusant. » Comme elle se tournait vers Elzibert, elle lui dit : « Ou alors, si je ne trouve vraiment personne, et toi non plus, on n’aura qu’à y aller ensemble. » Elle aimait beaucoup Yvonelle et n’avait pas l’intention de coucher avec tous les garçons qu’elle fréquentait, mais elle n’aimait pas beaucoup qu’elle fît en public des sous-entendus sur cette histoire de poèmes.



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Dim 11 Sep 2022, 16:26


1917 by cosmopolitain magazine.
Les portes - Chapitre V
Comment ça j'avais pas vu que le RD avait commencé ? C'est faux !

Rôle:

"Point de vantardise ici, mon amie. Il n'y a que le talent. Le tien. Tes thés sont toujours aussi charmants, et j'aimerais goûter de leur superbe chaque jour." Eléontine sourit et prit le temps de retremper une nouvelle fois ses lèvres dans le divin liquide avant de reprendre : "Ce soupçon de cannelle est d'ailleurs une véritable merveille. Cet ingrédient était loin d'être un de mes péchés mignons dans ma jeunesse mais tu as su inverser la tendance. Sans honte, je dois t'avouer que je pourrais me damner pour tes délices." La femme blonde reposait sa tasse sur la table. Il n'était pas question de finir son thé trop rapidement, elles avaient encore tant de choses à se raconter.

Ses parfaites anglaises, maintenues dans un chignon travaillé, s'agitaient doucement sous une brise. Son regard balayait le paysage de la terrasse des d'Eruxul. Il était tout à fait charmant. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer son amie, trop souvent esseulée dans cette bâtisse. Elle compatissait. Leurs mariages n'avaient pas su se montrer à la hauteur de leurs personnes. Mais, Eléontine s'était servie de son égo pour ne pas sombrer dans l'ennui de son union. Ce n'était pas le cas de son amie. La voir serrer sa pauvre tasse le lui confirmait. Elle aurait pu poser une main délicate sur la sienne, pour lui intimer de calmer son émoi, mais n'en fit rien. Eléontine souhaitait entretenir la colère et l'amertume chez Madeline, que l'on disait trop sage. Il ne s'agissait point là d'une vilénie à son encontre. Elle voulait simplement que sa confidente ait autant d'armes que possible pour se sortir de son ennui constant. Il fallait raviver les flammes de la passion là où son mariage les avait éteintes. Sire d'Eruxul n'avait pas su prendre soin de sa Madeline, alors Eléontine n'avait aucun scrupule à laisser leur mariage s'attiser dans l'amertume. Peut-être devait-elle mettre au point un stratagème pour arranger une rencontre entre Madeline et un beau mâle, avec Hermilius ? Elle aurait alors tôt fait d'oublier l'absence de Lambert. L'idée lui traversa l'esprit un peu trop longuement. Pouvait-elle vraiment faire une telle bassesse à sa tendre amie ? Mais s'il s'agissait de l'aider, n'était-ce point là le moindre mal ?

"Adénaïs d'Etamot ?!" répéta-t-elle, plus bas encore. Leurs confidences n'étaient point accordées aux oreilles indiscrètes. "Il n'est là plus de Dame prestigieuse, à mon humble avis. Sans le moindre doute, je suis certaine que cette femme à une vertu bien plus basse que la mienne." Eléontine avait déjà confié à Madeline qu'elle avait eue de nombreuses liaisons. "Lors de thés bien trop pompeux, j'ai même cru entendre qu'elle avait dilapidé sa fortune de droite à gauche. Son pauvre mari doit se retourner dans sa tombe, à cet instant même." Elle sirota une nouvelle fois son thé. "Et puis, j'avais oublié de te le mentionner la dernière fois mais je crois que Gustave lui dévore la chatte plus souvent qu'on ne peut le croire." dit-elle crument. Avec Madeline, elle pouvait s'autoriser un parlé aussi franc.

Bien loin de montrer une moue boudeuse quant au fait de parler des infidélités de son mari, Eléontine sourit. "Quoi qu'il en soit, je compte sur toi pour honorer ta promesse : tu dois me montrer ta robe pour le bal !" Elle se redressait gracieusement sur sa chaise. Son corset lui écrasait un peu trop les côtes mais faisait divinement bien ressortir ses deux avantages. "Quelles couleurs as-tu prises ? Laisse-moi deviner..." Elle plissa un peu les yeux dans une moue pensive. "Bleu ?!" Elle aurait préféré que sa tendre amie affiche une toilette d'un roux somptueux mais, la connaissant, elle se doutait que son choix avait été plus sage. Et malheureusement presque ordinaire.

"Oh ! Ta petite Rosette ?!" Eléontine était enchantée. "Voilà une nouvelle des plus inattendues. Nos jeunes grandissent si vite !" Ses paroles auraient pu être la preuve d'une certaine nostalgie mais elles démontraient trop d'excitation. "Rosette a toute ta beauté. Cela ne m'étonne pas qu'elle ait un admirateur. Anonyme en plus ? Qu'il doit être timide ! Mais pas non plus terrorisé au point de rester dans l'inaction. En somme, bien loin de nos deux maris ! Tout n'est point perdu, en effet" Elle leva les yeux légèrement, entamant une réflexion. "As-tu une idée de son identité ?" Elle se penchait légèrement en avant. "Se pourrait-il qu'il s'agisse de mon Ludoric ?" dit-elle sur le ton de la confidence. "Hum... Non, mon garçon est bien plus direct et, cela ne peut échapper au regard d'une mère aimante, ne s'intéresse qu'aux filles que mon mari lui montre..." Eléontine soupira. "Tiens-moi au fait si tu as la moindre nouvelle information, ma Madeline ! Aurais-tu pu mettre la main sur l'un des poèmes ? Je me damnerais pour lire les débuts d'une romance authentique et honnête." Elle hochait la tête pour approuver ses propres mots. "J'espère simplement qu'il ne s'agit point là d'un des fils de Dame d'Etamot. L'idée de te voir liée à cette femme, ainsi qu'elle puisse profiter de la dot de ta fille, m'horripile beaucoup trop." Elle reprit une gorgée de thé. Toujours aussi exquis.

"Je me demande si elle aura l'audace de venir au bal. Ce n'est plus une femme avec qui discuter, à mon avis. Au risque de ternir sa propre réputation. J'accuse d'ailleurs ceux qui peuvent  la croire encore innocente d'être des sots. Mais allons, faisons un petit pari pour oublier cette basse personne." Eléontine aimait les jeux. "J'ai entendu dire qu'il y avait de nouveaux venus au royaume. Le bal est d'ailleurs surement en leur honneur. Mais je me doute que tu en sais beaucoup plus que moi sur ce point. Le bal et leur venue n'est, après tout, peut-être qu'un concours de circonstances. Des circonstances qui me rendent bien curieuse. Ton mari t'a-t-il déjà fait rencontrer le prince et la princesse d'Uobmab ? J'espère que non. Sinon mon petit jeu n'aurait plus aucun intérêt." Elle marqua une pause. Son amie était-elle impatiente de connaitre la suite ? Avait-elle peur dans quoi Eléontine l'embarquait ? La blonde n'allait pas la laisser se défiler. "Je te parie que la princesse est aussi triste dans ses fiançailles que nous dans notre mariage. Tu disais que le romantisme n'était peut-être pas mort alors je te laisse une chance pour me le prouver." En réalité elle se servait des mots de son amis uniquement comme prétexte au jeu. "Toi et moi, au bal, nous allons essayer d'être la première à nous rapprocher de ce couple princier pour deviner si, oui ou non, il existe encore des couples empreints d'amour. Parions un chapeau, pour le moment. La récompense pourra peut-être être amené à évoluer mais restons simples."

Eléontine reprit une gorgée de son adorable thé. Sa tasse était presque vide. "En attendant ce jour, que dirais-tu de me montrer la robe dont tu m'as vanté les mérites ? Tes goûts sont toujours admirables alors je ne peux m'empêcher de vouloir voir cette merveille de mes yeux." Elle posa délicatement sa tasse sur son socle en porcelaine. "Nous avons encore beaucoup de temps devant nous. Je ne suis point des plus impatientes quant à l'idée de retrouver mon cher mari. Je préfère de loin ta compagnie. Et celles de tes thés. D'ailleurs, si tu n'en vois pas d'objections, si je n'ai point de liqueur à te proposer pour ses lèvres, j'en ai pour tes oreilles. T'ai-je raconté quel carrosse a croisé mon chemin alors que je venais me rendre ici ?" Elle laissa une seconde passée avant de reprendre. "Un carrosse royal !" s'exclama-t-elle. "Je n'ai point pu voir qui était à l’intérieur mais je peux te jurer qu'il empruntait le sentier pour se rendre à ma demeure." Comme à son habitude, elle levait légèrement les yeux alors qu'elle réfléchissait. "Maintenant que j'y pense. Que dirais-tu d'aller enquêter sur ce carrosse après m'avoir montré ta robe ?"

1300 mots
ou le retour des pavés.
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Mitsu
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Mitsu
Dim 11 Sep 2022, 18:37


Image par Joelin Tan

Explications


Coucou <3

Je vous laisse continuer tranquillement =)

Si vous avez besoin/envie que je joue des rôles restés sans propriétaire, dites le moi. Je le ferai avec grand plaisir. Il faut juste que je le sache un peu à l'avance pour que je décide qui j'envoie au casse-pipe (ce seront sans doute d'anciens personnages à moi ou des Souverains/Niveaux V ^^)

Pour rappel, les rôles sans propriétaire sont :
- Ernelle d'Ukok
- Childéric d'Ukok
- Déodatus d'Etamot
- Lénora
- Ezidor De Xyno
- Merlin D'Uobmab

Dans tous les cas, si l'un de vos partenaires disparaît un tour, je posterai de façon à ne pas laisser votre personnage sans rien ^^ Ce tour-ci, nous sommes complets donc tout va bien dans le meilleur des mondes ^^

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectif secret : J'ai fait un objectif secret pour vos personnages que je vous ai envoyé par MP 8D N'hésitez pas à mettre tout en œuvre pour le réaliser ^o^

Pour plus tard : Dans la suite du rp, je corserai un peu les choses. Chacun de vos personnages a, en effet, un secret honteux qui pourrait nuire à sa réputation ou faire détourner de lui ceux qu'il aime. Je vous enverrai un mp (en sachant qu'un autre personnage sera aussi au courant de ce secret et pourra, éventuellement, l'utiliser). Comme vous ne saurez pas qui détient le secret de votre personnage, il faudra être prudent 8D

Voilà !  Les Portes - Chapitre V  - Page 2 002

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien  Les Portes - Chapitre V  - Page 2 1628

Participants


La liste des participants est >> ICI << avec les rôles associés.

- Babelda (Montarville) : I
- Hélène (Garance) : I
- Kiara (Coline) : I
- Kyra (Adolestine) : I
- Ikar (Placide) : I
- Faust (Gustave) : I
- Lucillia (Eléontine) : I
- Laen (Hermilius) : I
- Dastan (Ludoric) : I
- Latone (Madeline) : I
- Adriaen (Lambert) : I
- Yngvild (Rosette) : I
- Chelae (Clémentine) : I
- Min (Natanaël) : I
- Eibhlin (Adénaïs) : I
- Lucius (Elzibert) : I
- Lana (Yvonnelle) : I
- Susannah (Zébella) : I
- Erasme (Clémentin) : I

Deadline Tour n°2


Dimanche 18 septembre à 18H (Je ne pense pas poster à chaque fois un message rp complet de 720 mots mais je vous donnerai des indications HRP de temps en temps / posterai avec les rôles non pris si c'est pertinent ^^).

Gain Tour n°2


- 1 point de spécialité
et, pour l'IRL des personnages :
- Potins et rumeurs sur [choisir le nom d'un personnage] : Les Faes détiennent un livre par individu dans lequel elles répertorient absolument tous les dires publics (potins, rumeurs, histoires, contes etc) des Terres de Sympan sur ce dernier, avec la position des personnes les ayant colportées. Plus l'individu est connu, plus le livre est gros. Une Fae a décidé de copier le livre dont elle s'occupe à destination de votre personnage. Il se mettra à jour automatiquement et comprendra toutes les théories possibles et imaginables qui parcourent la plèbe au sujet de ce dernier. Bien entendu, ledit livre regorge d'informations qui peuvent s'avérer utiles, comme la position de l'individu qui éveille bien plus de rumeurs s'il se trouve à tel ou tel endroit que s'il ne s'y trouve pas.*

* Y a vraiment de tout dans ce livre, ce qui fait que c'est impossible de savoir ce qui est vrai ou faux (c'est surtout bien plus faux que vrai mais c'est amusant /sbaf). Un individu pas très charismatique ou inconnu aura moins de rumeurs qu'un individu connu mais ça peut être amusant aussi, du style : "Oh c'est toi le bâtard de Jackie le moche ?" "???" xD

N'hésitez pas à demander au joueur en question et à coopérer avec lui pour les rumeurs ^^ Vous pouvez aussi le prendre sur votre propre personnage. Votre personnage sombrera alors dans la drogue et l'alcool comme certaines personnalités publiques 8D

Pour Hélène l'Humaine => si ton personnage laisse le livre loin d'elle, il se mettra à jour automatiquement.

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Latone
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Latone
Lun 12 Sep 2022, 17:20



Sur un sourire énigmatique, Madeline éluda avec élégance la suggestion – devrait-on dire : la tentative d'extorsion d'information – d'Eléontine au sujet de sa robe. Si on lui associait aisément la couleur de la sagesse, ce n'était pas forcément pour la retrouver sur chaque parcelle de ses apparats. Elle ne détestait absolument pas le bleu, loin de là, mais comme couturière attitrée le lui répétait : il fallait parfois envisager de trancher dans la normalité. Sur l'instant, Madeline ne pensait bien que colorimétrie et mode vestimentaire, avant de se surprendre bien plus tard à ressasser ces mots. N'était-ce pas ce qu'elle désirait, au fond de son être accablé et lassé ? "Trancher dans la normalité" ? Lorsqu'elle écoutait les aventures de son amie, elle avait la nette impression de faire face à une anomalie du Royaume. Pourtant, leurs nombreux commérages confirmaient que ces manigances s'ancraient dans les mœurs sombres des nobles. À commencer par cette dévergondée d'Adénaïs. Si Madeline ne se laissait pas encore corrompre par de telles bassesses, chaque jour passé sans Lambert – voire avec – la tentait peu à peu entre les griffes du vice. Si la dose adéquate suffisait, elle pourrait y goûter sans aucun scrupule ni regret. Ne serait-ce pas justice que de lui offrir au moins cet éclat de bonheur ? Ne serait-ce pas juste rétribution, après toutes ces nuits froides durant lesquelles elle parcourait son corps en pensant à Montarville ou Gustave ? Son regard, à l'instar de son esprit, divaguait une nouvelle fois. Parfois, elle avait l'impression d'être un cadavre aux côtés de son mari ; elle croisait alors les doigts pour que sa léthargie ne fût pas mise en cause, sous la lueur implacable des Ætheri.

" Oh, euh… Fort heureusement, Eléontine possédait l'aiguille adéquate pour éclater sa bulle au moment opportun. Hélas, j'ignore purement l'identité de ce charmant poète. Les candidats ne manquaient pas, mais Madeline n'avait guère poussé la réflexion plus loin ; cela dit, aux côtés de son amie, l'exercice devenait plus stimulant. Je doute que l'auteur fasse parti de son cercle d'amis, il n'y aurait aucun intérêt à s'échanger des lettres anonymes si le fameux coupable est d'ores et déjà démasqué… En revanche, imaginer le fils De Tuorp dans le rôle serait délicieux, et ce tableau fit même germer une idée. Nous pourrions suggérer à nos enfants de faire cavaliers ensemble pour le bal ? Ne serait-ce pas merveilleux, par ailleurs ? Si Ludoric et Rosette se passent la bague au doigt, nous serions comme des sœurs toutes les deux ! Même si, réflexion faite, nous n'avons pas besoin de tels artifices pour demeurer proches. Quoi qu'il en soit, il se pourrait que son poète anonyme finisse par sortir au grand jour si Rosette lui échappe des mains. Le bal n'en sera que plus pétillant de cette façon. " En fin de compte, ce n'était pas une idée si surnaturelle.

Le sujet de cet événement revint sur la table. Pour le meilleur comme pour le pire, étant donné ô combien la Dame D'Eruxul attendait cette soirée avec impatience. La commande précoce de sa robe en témoignait. Au moins, ces frivolités sauront lui apporter du baume au cœur, même durant un si court instant. Il devrait en être de même pour le Roi De Lieugro, puisque ce bal lui était avant tout destiné. Deux âmes en peine, réunies entre les convives et leurs robes bouffantes, les prétendants et leurs costumes élégants, la chair de leur chair et leur appétit insatiable… Une nouvelle fois, les fantasmes provoqués par cette réception éclairèrent son visage et lui permirent de rebondir avec gaieté sur les amusettes de son amie.

" Que ma chère Eléontine soit rassurée : je n'ai point eu l'occasion de rencontrer nos voisins d'Uobmab. Au sein du Royaume, on ne considérait guère les Uobmab comme des êtres élégants. Le prince et la princesse actuellement au château en étaient la preuve. Ceci dit, toutes ces sornettes sortaient de la bouche de Lambert, le doute était alors permis… Ma foi, je ne refuserais jamais un pari avec toi. Il se pourrait bien que le romantisme persiste encore en dehors de nos murailles. Et s'il s'avère que je me suis trompée, je te suggère une meilleure récompense : nous nous prendrons toutes la main – toi, moi, la princesse d'Uobmab, toutes celles qui le voudront – et nous partirons loin de nos maris ! Nous irons danser en ville et nous choisirons nous-mêmes un meilleur parti, qu'il soit ménestrel itinérant ou chevalier de longue lignée ! Ne touchons juste pas au forgeron d'Adénaïs, on ne peut plus rien en tirer ! " Elle rit, sincèrement et joyeusement. Si Eléontine pouvait se montrer crue, en sa compagnie Madeline se sentait on ne peut plus légère et authentique.

Pour se récompenser de cette soudaine prise d'initiative, la Dame D'Exurul s'autorisa une nouvelle lampée de sa propre création. Ses lèvres demeuraient étirées en un charmant sourire, même masqué derrière la tasse d'une collection rarissime. En évoquant la pièce qui couvrira son enveloppe chaste le soir du bal, Madeline savait pertinemment qu'Eléontine redoublerait de malices afin de se divulgâcher cette surprise de son amie. Vinrent alors les compliments sur son thé et à son sujet, tout cela en partie l'amadouer bien sûr, mais… C'est un sentiment partagé, ma chère amie. Ce serait encore plus simple si nous vivions sous le même toit… Elle se surprenait parfois à le penser. Rosette était la prunelle de ses yeux, mais, de tous, Eléontine lui apportait tout autant d'allégresse. Ce sentiment-ci lui apparaissait si ambivalent. Si nébuleux et embrumé d'un parfum d'interdit…

De ce fait, lorsqu'il fut question de nul autre que le carrosse royal, Madeline manqua de recracher son breuvage et de s'en mettre partout. Elle reposa aussitôt le récipient avec une force insoupçonnée et se tapota le sternum afin de faire passer cette désagréable interruption. Que les domestiques furent soulagées : la table et sa robe furent épargnées !

" Du sang bleu royal se trouve en ce moment même entre tes murs et tout ce qui t'intéresse, c'est de constater si ma robe est bleue ? Balivernes ! Elle se leva d'un coup, manquant de taper la table des deux mains. Imagine que ce soit le Roi ! Non, Lambert aurait cherché à la prévenir. N'est-ce pas ? Et son enthousiasme quant à cette possibilité ne risquait pas de passer inaperçu, ce qui drapa ses joues d'un voile rosé. Ou… Ou l'une de ses filles, ou le prince… Ou Garance. Ponctua-t-elle sur un ton aussi dérangé que méprisant. Cela ne me plairait pas de croiser sa route, mais pour cette fois-ci, et dans tous les cas possibles et imaginables, le coup d'œil en vaudra le voyage ! Finis de déguster mon thé, rassemble tes affaires et nous partons sur-le-champ ! "

Lorsque la Dame D'Exurul exigeait, difficile de l'arrêter. Vous vous imaginiez pouvoir barrer la route d'une femme aussi impressionnante, purement en termes de gabarit ?

" Jésophe ! Prévenez le cocher immédiatement de notre départ ! "

Et sa voix portait loin, très loin, assez pour que le majordome ait le temps de quitter ses occupations pour satisfaire les ordres de sa maîtresse. Sa voix portait si loin que le moindre mot plus haut que l'autre ferait frissonner tous les domestiques de la demeure D'Exurul. Sa voix portait si loin qu'elle pourrait faire trembler les murs rien que par ses cris de plaisir. Puisque la maison tenait toujours debout, cela démontrait toutes ses prouesses charnelles.

" Ôte-moi ce regard de ma vue, je te promets que tu verras ma robe avant le bal. Tu l'as dit toi-même que le temps ne nous manquait pas. Tu seras même la première, Lambert se contentera d'évaluer mon choix le moment fatidique. Avec cette hargne avide d'aventure, Madeline entraînait la pauvre Eléontine sur son sillage jusqu'aux devants de la demeure ; et ce, bien sûr, avec une modération toute relative de son entrain sur le bras de sa précieuse confidente. Crois en mon instinct : c'est à l'aube des sauteries que leur déroulement se précise. Ne ratons donc pas cette occasion de constater ce que la famille royale trame chez toi ! " Qui sait, peut-être que des secrets seront avoués au grand jour, au nom du profit et de la gloire.

Peu à peu, proche de leur objectif – à savoir où devrait déjà se trouver le cocher, décidément ! – la Dame D'Exurul posa son pas, caressant le bras de son amie pour la ménager de sa relative brutalité.

" Je ne sais pas pourquoi, mais je vois ce bal comme un essor. Il sera important ; mais à mes yeux seuls, surtout pour moi. Ses iris, par ailleurs, s'éclairèrent d'étoiles porteuses de rêveries. J'aimerais croire que cette robe me portera vers la félicité. Et si ce ne sera pas elle, je compte sur toi pour corriger mes goûts douteux. " C'était un défi qu'elle lui agitait sous le nez, comme à leur accoutumée depuis tant d'années.


1537 mots ~



By Jil ♪
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Lun 12 Sep 2022, 21:37

Chelae
Le Conte
-Très bien. Tout le monde va très bien.

Il n'y avait rien de particulier à dire sur elle ou sur sa famille. De son point de vue, ses frère et sœurs et son neveu allaient pour le mieux et vaquaient tous à leurs occupations quotidiennes. Les jours se suivaient et se ressemblaient parfois. Ce n'était pas trépignant, mais ça lui allait. Clémentine eut un sourire compatissant pour Adénaïs. Cette dernière n'avait probablement pas tort lorsqu'elle disait avoir eu des jours meilleurs, mais il y en avait certainement eu des bien pires. Elle ne savait pas trop comment se positionner face à sa réponse. Elle craignait de faire un faux pas et de s'enfoncer dans un discours à visée réconfortante, mais qui ne le serait pas. On lui avait déjà dit plusieurs fois que la meilleure chose à faire était d'écouter et de se taire. Les peines avaient besoin d'être entendues, pas qu'on y trouve des conseils, pour la plupart bidons qui plus est.

-Comme vous voudrez. Dit-elle alors qu'elles reprenaient leur promenade.

Elle ne pouvait qu'être d'accord avec l'argumentaire de son interlocutrice. Elle-même n'aimait pas le gâchis. Toutefois, elle ne put s'empêcher de penser, pour ce qui devait être la millionième fois de sa vie, que ces gens qui n'étaient pas capables d'entretenir une plante en l'arrosant ne serait-ce qu’une fois par semaine étaient des êtres curieux. S'ils avaient su à quel point le végétal était bien plus solide et résilient que n'importe quel animal en ce monde, peut-être auraient-ils eu une considération différente pour ces êtres. Après tout, on s'occupait souvent beaucoup mieux d'un chien ou d'un cheval alors que cela requérait une attention assidue et quotidienne...

-Hum, oui, je pense y aller. Pourquoi pas ? C'est une belle occasion pour sortir, danser et papoter.

Clémentine était du genre insouciante. Si elle n'avait pas été de bonne famille, elle serait restée loin de toutes ces convoitises et ces manigances inter- et intra-familiales. Ça ne l'intéressait pas. Elle aimait les choses simples et les personnes toutes aussi simples et naturelles. Pour elle, l’annonce d’un bal relevait du plaisir de festoyer plus que n’importe quoi d’autre.

-Allez-y.

A la question de son interlocutrice, Clémentine rougit instantanément. Ses deux mains s'accrochèrent à l'anse de son panier et elle tenta de cacher son embarras à l’aide d’un sourire hébété. Cela ne fonctionna pas. La jeune femme était relativement mauvaise pour cacher ses sentiments. On lisait généralement en elle comme dans un livre ouvert. Petite, elle avait rapidement compris qu'il ne lui servait à rien de mentir tant elle en était incapable. C'était peut-être l'une des raisons pour laquelle elle n'était pas dans toutes ces histoires et tous ces ragots : elle était plutôt mauvaise actrice. Pourtant, elle était très loyale et savait tenir des secrets. Si tant est qu’on n’essayait pas de décrypter les expressions de son visage.

-Oh, eh bien...

Correction : elle n'était pas si loin des convoitises tout compte fait. Mais ce n'était pas une caractéristique qu'elle se plaisait à révéler. Dans une certaine mesure, elle trouvait ces envies malsaines.

-Pour ce qui est du bal, je n'y ai pas encore réfléchi non plus. Je préfère prendre mon temps.

En réalité, elle avait pensé y aller seule. Ce ne serait pas la première fois que cela arriverait. Clémentine avait fait exprès de préciser le cas du bal, et seulement de celui-ci. La vérité était qu'elle avait une vue en particulier, mais elle n'était pas sûre d'être prête à l'admettre. De toute manière, il y avait peu de chances que son fantasme se réalise avant le bal, ou même qu'il se réalise un jour tout court. Cela faisait quelques temps que Placide occupait ses pensées. Mais accaparer le fils du Roi, elle, Clémentine d'Ukok, cela lui paraissait grotesque. Elle n'avait pas la carrure pour ça. S'approcher de la royauté. L'autorité ne l'intéressait pas. Elle, elle ne vivait que pour deux choses : les fleurs et la couture. Et Placide, peut-être. Mais seulement pour la personne tendre et sensible qu'il était ; pas pour ses titres. Il arrivait parfois à Clémentine de penser à lui avant de s'endormir. Au début, cela l'avait surprise, et à chaque fois qu'elle s'était prise à avoir ce genre de songes interdits, elle avait immédiatement cessé et cela l’avait plongée dans un embarras terrible. Après tout, ils n'avaient pas le même âge. Elle n'était pas vieille mais en comparaison, il était un peu comme un enfant. Cependant, le temps avait fait son affaire et sans qu'elle le veuille, penser au Prince ne l'avait plus autant gênée. Pire : elle pensait à présent que tout était possible et pas si choquant que ça.

-Si vous le souhaitez, et si nous n'avons pas de cavalier d'ici là, nous pourrions y aller ensemble. Qu'en dites-vous ?

C'était différent que d'y aller au bras d'un homme, mais c'était toujours plus agréable que de s'y pointer seule.

-Et si vous n'avez pas encore de robe, je pourrais vous en confectionner une ? Proposa-t-elle encore. Nous pourrions discuter de la couleur du tissu ensemble en buvant du thé. Cela me ferait vraiment plaisir ! Je pense qu'il me reste juste assez de temps pour en confectionner deux, en plus des commandes de mes clients.

Une pour Adénaïs et une pour elle. Ne serait-ce pas parfait ? Clémentine était une passionnée. Lorsqu'il ne s'agissait pas de passer des heures dans le jardin, elle pouvait coudre jusqu'au bout de la nuit. C'était fatigant, mais ça en valait toujours la peine et ses clients étaient rarement désappointés. Il fallait dire qu’elle y mettait tout son cœur.


~930 mots~
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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Mar 13 Sep 2022, 18:53



Les Portes


Nos réunions devenaient de plus en plus compliquées à vivre pour moi. « C’est vrai. » dis-je, au sujet des robes. Les décolletés avaient le chic pour éveiller des possibilités. Néanmoins, j'approuvais Natanaël également sur ses mots concernant ma demi-sœur. Elle était divine, et davantage quand elle criait de plaisir. Réussissait-il, lui, à la faire jouir comme moi ? Mieux que moi ? Moins bien ? Ma jalousie me poussait à décréter qu’il ne la méritait pas et que si elle le trompait avec moi, c’est qu’il devait être un bien piètre futur époux. Pourtant, elle lui donnait le change et les regards qu’elle lui lançait suffisaient à faire courir la morsure de la colère autour de mon cœur si bien que j'avais l’impression qu’il me fallait me défendre et entrer à mon tour dans un jeu de duperies. « Ça doit être terrifiant de voir deux femmes se battre pour soi… » dis-je, en imaginant cette possibilité.

Bien avant les fiançailles d’Yvonnelle et de Natanaël, bien avant que je couchasse avec ma sœur, nous avions tous été très intimes. Il nous était arrivé plusieurs fois de discuter de séduction. Nous faisions même, parfois, des plans hallucinants. Enfant, j’avais voulu voir la minette de Rosette, qui avait décrété que je n’avais qu’à demander à Yvonnelle, puisqu’elle était ma sœur. Finalement, à l’abri des regards de nos camarades, la D’Eruxul avait accepté. Je l’avais donc inspectée de près, alors haut comme trois pommes et caché avec elle dans les buissons, et avais fini par décréter que ce n’était pas franchement intéressant. Je ne savais pas à quoi je m’étais attendu, mais certainement pas à cette fente bizarre. En contrepartie, j’avais dû lui faire voir mon kiki aussi. Elle n’avait pas été plus impressionnée que moi. Elle avait trouvé ça un peu ridicule d’après mon souvenir, « comme une petite limace ». C’était ce qu’elle avait dit. « Et plaisant d’un même temps. » ajoutai-je. Je n’étais pas censé coucher avec Yvonnelle. En cela, je gardais une liberté d’expression pleine et entière, bien qu’elle ne se privât pas non plus. « D’autant plus s’il s’agit des deux princesses. Mais c’est vrai que j’aurais peur de me faire mordre, tu as raison. Il vaut mieux rester sage et courir un seul lièvre à la fois. » dis-je, en regardant ma demi-sœur avec une expression faussement sérieuse.

Je ris lorsqu’il fut question de mon frère. Ses lubies étaient toutes particulières et de nombreuses rumeurs couraient sur son cas. « C’est gentil. À l’amitié ! » trinquai-je une deuxième fois, comme pour me convaincre de la persistance de cette dernière, avant de boire. Je devais faire attention. L’alcool déliaient les langues et, dans mon cas, c’était peu recommandé. Les effluves de l’éthanol me donnaient également d’autres envies, plus charnelles cette fois. En effet, lorsque mon regard se posait sur Yvonnelle, je m’imaginais des choses. À un niveau d’alcool plus élevé, Rosette me semblait également très attirante, comme la plupart des femmes d’ailleurs. Je n’avais pas l’intention de briser notre amitié. J’aimais Yvonnelle, même si cet amour souffrait de la présence de Natanaël. « Le fils du Roi ? Moui… » fis-je, après l’objection de Rosette. « Si vous voulez mon avis, il ne doit pas être très doué au lit. Il paraît fluet, du style à être essoufflé facilement. Je ne veux même pas imaginer son entre-jambe si elle est à l'image du reste. » Je ris. Surtout, je ne voulais pas imaginer ma sœur avec lui.

Mon regard croisa les yeux de Rosette, lorsque ses mots aboutirent à une proposition. Je me laissai tomber sur le dossier et la regardai un instant. « Hum… » Je bus et me redressai. « Tu sais quoi ? Je pense qu’on devrait y aller tous les deux. J’ai plusieurs livres à finir et je préfère lire plutôt que me chercher une partenaire qui, à tous les coups, m’ennuiera toute la soirée. » Je lui souris. « Tu n’auras pas à te coltiner un cavalier exigeant qui voudra danser toutes les valses avec toi, en espérant quelques opportunités ou gâteries en te raccompagnant chez toi. En plus… » Je marchai jusqu’à elle. « D'après ce que je sais, les femmes qui sont déjà prises ont beaucoup plus de succès auprès des hommes. Si tu choisis ton cavalier parce qu’il te plaît, il pensera l’affaire conclue. Alors que si tu me choisis moi, ça réveillera l’instinct du chasseur chez ces messieurs. Tu n’auras plus qu’à cueillir. Et comme il me semble que c’est la même chose pour les femmes, on pourra s’entraider. » Je doutais qu’Yvonnelle fût jalouse de Rosette. Aller au bal avec elle serait donc parfait. Quant aux théories que je clamais, je n'en pensais pas grand chose. C'était simplement ce qu'il se disait, par ci par là. « Enfin, si tu trouves un jeune homme à ton goût, j’oublierai bêtement de te raccompagner chez toi. Tu pourras me traiter de goujat. » Je lui fis un clin d’œil. « Si tu veux, pas d'obligation. »

774 mots
Lucius - Elzibert:

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Kitoe
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Mar 13 Sep 2022, 18:57

Faust
Les Portes V
TW : c'est Valmont Gustave


Comme il le faisait rarement avec les femmes, Gustave écouta son amante avec beaucoup d'attention. Il lui semblait d'ailleurs qu'il s'agissait de la femme qu'il écoutait le plus. Aux autres et à leurs monologues de femmes, il se contentait de hocher la tête ou de hausser les sourcils de temps en temps, tout en ponctuant leurs phrases de quelques onomatopées, en attendant qu'elles veuillent bien fermer la bouche et passer à la partie la plus intéressante de leur relation : la baise. Mais Garance était particulière de par son sang. Pour la peine, l'homme déposa embrassa encore son cou à deux reprises. Il savait qu'elle adorait ça ; c'était un peu comme une récompense qu'il lui donnait.

-Est-ce que tu sais si tes nièces ont des vues sur quelques gentilhommes ? Ou bien est-ce que tu comptes leur imposer leur mari selon tes choix uniquement ?

Il disait "tu" car de ce qu'il savait, le Roi n'était qu'un mollusque, là où Garance avait une force d'esprit assez remarquable pour une femelle. Gustave espérait donc qu'elle contrôlait bien plus la situation qu'elle ne le laissait entendre. Ainsi, il lui serait plus simple de faire marier son fils. Toutefois, il était très excité rien qu'à imaginer Ludoric être le principal sujet des pensées des deux princesses. Il l'était encore plus à l'idée que ce fut lui.

-Hm...

Il fit semblant de réfléchir, mais c'était déjà tout réfléchi de son côté. Gustave attrapa doucement les épaules de la femme et la fit pivoter vers lui. Il avait songé à la question des milliards de fois, même s'il n'y avait pas tant de solutions que ça. De ce fait, il ne pouvait retenir un sourire en coin qui le caractérisait si bien et qui faisait craquer tant de minettes. Il se tenait droit, fier, et la regardait dans les yeux, persuadé qu'elle en était charmée.

-Hermilius, le cousin d'Eléontine, est célibataire. Il feignit une moue, le regard levé vers le plafond, puis revint à elle. Mais sache que je suis prêt à me défaire de ma femme juste pour toi.

Car il était généreux et qu'il savait qu'Hermilius ne pouvait pas rivaliser avec sa superbe. Jamais. Gustave trouvait même que son cousin était un personnage triste de par sa solitude. Cela lui faisait presque de la peine. Nul doute qu'ils se seraient davantage entendu s'ils avaient été aussi beaux l'un que l'autre et qu'ils avaient pu se partager leurs conquêtes. Mais ce n'était pas le cas. Avec tout le respect qu'il lui devait, Hermilius de Tuorp n'en restait pas moins un pauvre type, dans le fond. Mais si Garance refusait ses avances, Gustave accepterait de la lui céder. Tout serait encore possible du moment qu'un morceau de royauté restait dans leur maison. De toute manière, il n'y avait pas beaucoup d'hommes célibataires dans le royaume. Il avait entendu parler de la solitude de Childéric d'Ukok, mais il le considérait encore plus comme un pauvre type qu'Hermilius. De toute manière, la famille d'Ukok dans son ensemble était étrange. Ils étaient aussi riches qu'eux, mais faisaient tout de travers, s'adonnant aux activités professionnelles et manuelles des basses gens. Ce n'était pas vraiment des personnes à fréquenter. A la rigueur, pour avoir déjà croisé les deux soeurs, plutôt jolies, il pouvait les baiser, histoire de rajouter un peu de bonheur et d'épanouissement dans leurs vies. Mais c'était bien tout. Et ce n'était pas le sujet. Le sujet, c'était lui en tant que prétendant. Il était temps de s'afficher clairement – et loin de vous l'idée de dire qu'il n'était pas subtil.

-Après tout, nous nous connaissons depuis longtemps et tu n'as jamais cessé de me plaire. Il se pencha à son oreille. Je saurai te combler.

Il la comblait déjà, c'était bien la preuve qu'il était idéal. Il savait ce qu'elle aimait et c'était la même chose que lui. De plus, il préférait garder la sœur du Roi auprès de lui. Outre sa proximité avec le trône, qui n'en serait que plus grande, il était depuis longtemps un spectateur de premières loges des manipulations de Garance. Il était bien connu qu'il fallait être encore plus proche de ses ennemis que de ses amis. Gustave ne considérait pas son amante comme une ennemie, loin de là, mais la jalousie de nombreux hommes moins séduisants que lui, lui avait appris à se méfier. Il haussa les épaules.

-Je pourrais te présenter Hermilius, si tu le souhaites.

Cela le vexerait un peu, mais il était à peu près sûr que dans le cas d'une union, cela ne mettrait pas fin à leur liaison pour autant. C'était là le principal. Bien entendu, Gustave ne lui parla pas des jeunots. Parmi leurs enfants nombreux étaient célibataires et prêts à marier. Mais aucun jeune homme ne voudrait jamais se fourrer entre deux escalopes un peu trop vieilles pour lui et potentiellement ménopausées. Avec quelques efforts, il pourrait éventuellement lui céder son fils, mais c'était la seule chose qu'il pourrait lui offrir en cas de caprice.

-Veux-tu boire quelque chose ? Demanda-t-il en s'éloignant d'elle.

Il aimait bien boire de l'alcool après le sexe. Il avait toujours une bouteille de vin dans sa chambre pour cette raison précise. L’homme en profita pour se rhabiller lui aussi.

-Ma femme ne devrait pas revenir de sitôt. Compléta-t-il.

Sa femme lui avait probablement dit où elle devait se rendre avant de partir, mais il ne l'avait pas écoutée. Il n'avait donc pas la moindre idée d'où elle se trouvait actuellement et n'avait pas daigné demander à un domestique. Il n'en avait pas besoin : les femmes étaient suffisamment similaires pour qu'il devine qu'elle avait trouvé une amie et qu’elles piaillaient autour de ragots qui n'intéressaient qu'elles et de problèmes qui n'existaient pas. Des trucs de femmes, quoi.

-Nous avons le temps.

Gustave n'aimait pas lorsque ses amantes devaient prendre des départs précipités. Il aimait prendre son temps. Faire durer le plaisir de l'interdit. Avec l'expérience de la tromperie, et bien qu'il n'écoutât plus ce qu'elle lui disait depuis des années, il avait acquis un certain flair et pouvait deviner quand Eléontine s'absentait longtemps ou non. Ce sixième sens n'avait jamais failli et pour preuve : sa femme ne l'avait jamais surpris. Elle n'était au courant de rien et il n'était pas question qu'elle le soit. Entre eux, l'amour était peut-être mort, mais Gustave souhaitait maintenir les apparences pour le moment. Il aimait encore coucher avec son épouse de temps à autres et lui offrait parfois des fleurs, car il se considérait romantique. Cela entretenait un minimum leur relation mourante. Mourante, parce qu'en échange de ses efforts à lui, elle ne faisait pas grand-chose. Franchement, elle ne le méritait pas.

1111 mots



Bijin
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Susannah
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Susannah
Jeu 15 Sep 2022, 00:05

Les Portes - Chapitre V  - Page 2 Lrvr
Les Portes V - Le Conte II
Zébella




Rôle:

Le vent de leur course avait teinté de rouge les pommettes de Zébella et déposé un sourire ravi sur son visage qui conservait une rondeur enfantine. Du haut de son cheval, elle reprenait son souffle en admirant la forêt, bien que son regard revint invariablement sur Clémentin, comme aimanté par la beauté du palefrenier, exacerbée par le fin film de sueur qui semblait créer un halo fascinant sur sa personne. Près de l'eau, il se rafraîchissait et elle se vit l'espace d'un instant le pousser dans le fleuve. Son imagination s'emballa en imaginant le tissu de sa chemise se plaquer sur son torse humide, souligner les muscles qu'elle devinait parfaits et elle toussa pour masquer sa gêne. « Les chevaux, et beaucoup d'autres choses aussi. J'ai du talent pour toutes les disciplines. Personne ne m'arrive à la cheville. » Se vanta Zébella dans l'espoir de l'impressionner. L'idée aurait pu l'effleurer que ses adversaires laissait la Princesse d'Uobmab gagner mais la vérité était bien plus vexante pour ceux qui avaient déjà eu l'occasion de croiser le bras avec la petite terreur. Point faible ? Trop forte.

« Pour le bal ? » Son expression se pinça et elle chassa l'air de sa main comme si une nuée de mouches venait de l'indisposer subitement. D'une mouvement leste du bassin, elle glissa ensuite du cheval pour mettre pied à terre. « J'ai horreur des bals. Si ça ne tenait qu'à moi, ce serait tout à fait différent. Pour commencer, je bannirai cette ennuyeux enchaînement de valses sans intérêt. À la place, il y aurait une compétition de dance pour valoriser les meilleurs danseurs ! Ensuite, il y aurait toutes sortes d'activités en parallèle. Ce serait joyeux, stimulant, tout le monde s'amuserait et après on boirait et on ferait la fête tous ensemble. » Zébella s'animait en décrivant son bal idéal qui n'était plus vraiment un bal et dans son enthousiasme, avait lâché les rênes de sa monture. Indifférente, celle-ci avait aussitôt entrepris de dévorer les touffes d'herbes à disposition. « Je ne fermerai pas non plus le bal aux roturiers. Regardez-vous, vous pourriez aisément participer à une course à la nage, vous avez les épaules pour, c'est une évidence. Ce serait dommage de priver le public d'une performance de qualité. Ensuite, je ferai... » La passion cessa d'agiter les mains de la princesse, remplacée par une attention accrue. Tendue, elle évoquait un loup qui vient de flairer la piste d'une proie. « Vous n'entendez pas des voix ? » Sans attendre sa réponse, Zébella entreprit de se frayer un chemin parmi les ronces et les branchages, enjambant les buissons sans s'effrayer de voir ses vêtements irrémédiablement déchirés. De toute manière, elle n'avait jamais aimé porter de robes, ces prisons de tissu n'avaient pour objectif que celui d'entraver ses mouvements et de s'empêtrer dans ses chevilles pour la gêner, comme en cet instant. Maugréant et râlant entre ses dents, elle parvint jusqu'à l'endroit où des silhouettes se superposèrent à l'écho de leurs voix. Leurs visages lui étaient familiers, pour les avoir déjà croisés les jours précédents et une ride de réflexion se creusa sur son front. D'un geste, elle intima à Clémentin de la rejoindre. Une fois près d'elle, elle le pressa en tirant sur sa manche, chuchotant dans son oreille. « Aidez-moi. Rappelez-moi leurs noms. Je sais qu'il y en a une qui se nomme... Prunille ? Mandarine ? Je me souviens que c'était un prénom de fruit. » Ridicule. Merlin lui avait recommandé de retenir les noms de ceux dont ils feraient connaissance, c'était un bon exercice pour s'habituer à côtoyer sa cour, mais sa mémoire se révélait défaillante dès qu'il s'agissait de futilités du genre, elle ne retenait que les noms des gagnants. Pourtant, même s'il lui était impossible de l'admettre, pour une fois, Zébella donnait raison à son frère. Et comme elle s'était juré de lui être supérieure dans tous les domaines, celui de la diplomatie ne ferait pas exception. Ce n'était qu'un sport d'une différente nature, se disait-elle pour se motiver.

Un léger mouvement sur le côté attira brusquement son attention et elle scruta avec curiosité la lisière en bordure de la berge. À quelques pas, blotti derrière un chêne, un homme observait également en secret les promeneuses. Curieux. Suspect. Terriblement intriguant. Un vilain sourire se dessina sur ses lèvres. « Suivez-moi. » Intima-t-elle à Clémentin dans un murmure à peine audible. Sans plus de réflexion, Zébella reprit sa progression, plus silencieusement cette fois pour arriver par derrière le voyeur. Dès qu'elle eut son dos en visuel, elle se redressa de tout son haut, sans réussir toutefois à vraiment dépasser l'autre en taille à son plus grand mécontentement, et tapota légèrement son épaule du bout de l'index pour attirer son attention. Dès qu'elle l'obtint, elle plaça ses poings sur ses hanches dans une attitude franchement désapprobatrice. Elle prit bonne note de l'apparence indécemment débraillée du jeune homme. Un pervers ? « Vous êtes perdu peut-être ? » Claironna-t-elle d'une voix forte, une lueur féroce dansant dans le regard. Elle ignorait qui il était, mais ce freluquet n'allait pas s'en sortir comme ça. Trop faible pour s'enhardir à aborder de front les jeunes filles occupées à renifler quelques pissenlits, il se contentait de les regarder de loin. Et Zébella répugnait la faiblesse, elle lui donnait envie de vomir. Clémentin lui, n'aurait jamais fait cela, elle en était persuadée. Alors que celui-ci était sans doute incapable de contenir les frémissements de son entrejambe. Il lui rappelait Merlin qui avait à plusieurs reprises tenté de pénétrer son lit avec la vigueur d'un veau malade et elle grimaça, décidant immédiatement qu'elle détestait cet homme. Déterminée à afficher le godelureau, elle l'empoigna solidement par le col de sa chemise ouverte et le poussa hors de sa cachette. « J'ai trouvé un lapin d'une race inconnue lors de ma chasse, peut-être s'agit-il d'une race qu'on ne trouve que dans votre royaume ? Il est un peu maigre, mais peut-être satisfera-t-il l'appétit de celles possédant un petit appétit ? » Susurra Zébella d'un ton sucré à l'attention des deux femmes, heureuse de sa trouvaille et de troubler la quiétude de leur petite conversation.

Message II | 1089 mots


Les Portes - Chapitre V  - Page 2 7qoc
Merci Jil  Les Portes - Chapitre V  - Page 2 009 :
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Jeu 15 Sep 2022, 16:28

Love's Grip par Eva Soulu
Les Portes


Un sourire amusé étira les lèvres d'Adénaïs. Le rose de l'embarras embrasant les joues de sa vis-à-vis suffit à lui faire deviner la réponse à sa question. Elle ne put cependant obtenir plus de détails. « Le Temps... » murmura-t-elle en écho à Clémentine. Cette chose si impitoyable, cause de tant de souffrance dont il se souciait si peu. Alors, aux suggestions que lui fit la dame d'Ukok, un sourire poli revint éclairer son visage terni par ce Temps assassin. « Ma foi, si cela vous réjoui de vous occuper de la conception des tenues de bal, je serai ravie que vous soyez celle qui sera à l'origine de la mienne. ». Plus encore alors que ses économies elle les avait gardés pour pouvoir offrir une tenue décente à ses enfants, quitte à ce qu'elle soit contrainte à ressortir une ancienne robe pour elle et en subir les moqueries. Mais si la dame d'Ukok s'en chargeait il y avait possibilité d'en tirer un moindre prix, voire même se la voir offrir. Pour cela elle devrait probablement faire entrer Childéric dans l'équation. Ce sera plus aisé. « À condition que cela n'empiète pas de trop sur votre temps bien sûr. » ajouta-t-elle malgré tout afin de cacher un trop-plein d'enthousiasme. « Cependant, pour revenir à la question du bal, je ne suis pas persuadée que l'idée de s'y rendre ensemble soit bonne. » continua-t-elle, désolée. « Le monde tolère bien peu les relations entre personnes du même sexe. Moins encore dans le milieu de la noblesse où elles se trouvent être proscrites. » justifia-t-elle son refus bien qu'elle ne voie cela que comme de la pure hypocrisie. « Toute deux saurions que ce n'est évidemment pas le cas. Mais ces messieurs dames apprécient malheureusement bien trop les rumeurs, d'autant plus si l'intégrité de la personne s'en trouve menacée. ». Outre ce problème, derrière ses mises en garde se trouvait sa propre condition. Elle n'était pas dupe et savait ce qui se racontait dans son dos. Des racontars vérifiés cependant, contrairement à ce qui risquait de toucher Clémentine si elle insistait, elle qui ne semblait pas au fait de ses activités nocturnes. Sans compter le blâme que subiraient indirectement leurs familles respectives. « Mais cela ne nous empêchera pas de nous retrouver pour échanger entre deux valses. » se rattrapa-t-elle afin de taire rapidement la déception qui aurait pu saisir la Dame. La veuve porta la fleur à son visage, humant son délicat parfum en silence avant reprendre. « Si je puis me permettre un conseil, lorsque ce genre d'événement se prépare, il est de bon ton de passer du temps auprès des hommes autant que vous le faites avec leurs dames. Ils sont plus enclins à accepter se présenter au côté d'une femme qui semble leur porter plus d'attention qu'à leurs pairs. ». La majorité du temps des yeux doux, un décolleté trop pigeonnant et des mots gonflant leur orgueil suffisaient. Ce fut ainsi avec beaucoup plus de sérieux qu'Adénaïs prononçât les mots qui suivissent. « Vous savez aux yeux des hommes la femme n'est qu'une chose qui leur est acquise d'avance. ». Fiers et orgueilleux, ils étaient bien peu à se satisfaire du corps d'une seule et à ne pas faire entorse à leur union ou être réellement sincères envers leur épouse. Ces dames pouvaient bien la critiquer tant qu'elles le désiraient pour ses pratiques — les hommes sont bien trop contents de l'existence des femmes de joies pour être honnêtes dans leurs reproches — , sa condition lui avait appris de nombreuses choses sur la masculinité et le peu d'intérêt que ces mâles constamment en rut pouvaient montrer envers une femme. Le monde s'était montré particulièrement injuste à placer les hommes en seuls maîtres. Adénaïs avait pourtant la conviction qu'aucun ne saurait se montrer plus puissant qu'une femme. Un sein découvert suffisait à marquer une assemblée entière et la pousser au silence, la choquant ou la rendant désireuse. Et combien de guerres avaient été donnés à cause d'un sourire ? Combien s'étaient entre-tués lors d'un duel à cause d'un regard ? Combien d'alliances s'étaient nouées ou brisées autour du mariage quand la demoiselle offerte subissait en silence et en faux airs ravies sa condition ou lorsque celle-ci se rebellait ? Rarement un homme seul était à l'origine des grands moments de son histoire ou celle de son royaume. Il suffisait de voir ce qu'il en était du Roi.

Mais malgré ses réflexions, elle se savait elle-même fautive de ce changement qui semblait jamais ne pouvoir s'opérer. Elle était incapable d'agir. Comme une automutilation contre laquelle elle n'arrivait pas à lutter, elle se laisser subir. Parce que ça faisait mal. Parce que, par cet étrange procédé, elle se sentait pleinement vivante. Parce que le bonheur ne lui semblaient plus que factice, à l'inverse de la douleur qui ne pouvait être simulée. Que penser ainsi et agir à l'inverse lui rendait son être insupportable.

Prise de surprise, elle se tourna vers les taillis croyant y entendre un bruit. Ne constatant rien à travers le feuillage, elle supposa une bête quelconque et reprit son chemin normalement. « Mais je dois vous ennuyer avec ce genre de commentaire, veuillez me pardonner. » s'excusa-t-elle en mettant par la même un terme à ce sujet de conversation avant continuer sur ce chemin que toutes ne partageaient pas forcément. « Changeons de sujet ! Vous n'avez pas encore de robe pour le bal alors ? Pas même un pat– ». Et elle se tut, interrompue. Ce n'était donc pas qu'un animal. « Sieur de Tuorp ? Je ne vous imaginais pas dans les parages. ». Les avait-il entendu ? Possiblement. Puis elle se tourna vers les deux autres intrus. « Princesse d'Uobmab, c'est cela ? On vous voit rarement sur ces chemins-ci. Vous devez sûrement privilégier les routes où se cachent les grands gibiers si vous aimez la chasse. ». Elle ignorait si c'était le cas. Ce n'était qu'une supposition à en juger ses mots et l'entretien qu'elle prenait à tailler sa musculature. Enfin elle posa un rapide regard sur celui qui l'accompagnait. Il ne s'agissait que du garçon d'écurie de sa Majesté, ainsi se questionna-t-elle sur sa présence ici. Elle lui adressa tout de même un sourire affable. Si le pauvre garçon était loin d'être dans son élément au milieu de l'assemblée qu'ils formaient, elle passait régulièrement du temps en compagnie des basses gens. Des gens comme lui. « Je pense que vous pouvez lâcher cet homme à présent. Il ne s'enfuira pas. ». Ce serait une trop grande attaque à son honneur. Elle se tourna vers Clémentine pour apposer une main sur son bras. « Que diriez-vous de nous revoir plus tard pour continuer à parler de ces robes ? ». Alors, et après un sourire, elle se dirigea vers Hermilius. « Me concèderiez-vous cette promenade messire ? » demanda-t-elle avec une courte révérence. « Il ne faudrait pas que plus de monde encore vous surprenne débraillé ainsi au milieu de toutes ces dames. » lui souffla-t-elle plus bas en se rapprochant de lui.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




Mots 1186
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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Jeu 15 Sep 2022, 19:06

Les Portes - Chapitre V  - Page 2 Zwbn
Image par Kelogsloops
Les Portes - Chapitre V


Rôle:

Lambert observait son ami avec beaucoup de tendresse et d’affliction en même temps. Tendresse parce qu’ils se connaissaient depuis longtemps. Affliction parce que voir cet air triste trôner sur le visage du Roi lui était profondément pénible. Il aurait aimé que le temps se chargeât de lui faire retrouver le sourire. Il y avait le temps des morts et le temps des vivants. Il ne lui disait pas d’oublier Déliséa mais simplement de vivre pour deux en son honneur. « Je trouve que c’est une bonne idée ! » dit-il, joyeux. « Néanmoins, comme tu es le Roi, il te sera impossible de te soustraire à notre petit jeu. Il faudra que tu montres l’exemple à tes sujets. » Il avançait toujours ainsi, en plaçant le modèle qu’il devait être en argument. Un jour, peut-être que la stratégie fonctionnerait et que Montarville serait prêt à passer à autre chose et à refaire sa vie. En attendant, et malgré les nombreux échecs qu’il avait essuyé, il n’abandonnait pas.

« Ah les prétendants… C’est sûr qu’elles ne doivent pas en manquer, tout comme Placide. » Lambert réfléchit. Il avait déjà invité beaucoup de femmes en âge de se marier. Certaines étaient encore un peu jeunes mais l’avantage des enfants de Lambert était certain : ils avaient le choix. Personne ne rechignerait à épouser une Princesse ou un Prince, quand bien même l’enfant royal aurait été laid et dépourvu de qualités intellectuelles. La place était toujours bonne à prendre et les accidents si vite arrivés. Il devrait aider Montarville à faire les bons choix, car le Royaume possédait des crapules et des fripouilles en tout genre, des opportunistes acharnés, comme Garance par exemple. « Ne t’inquiètes pas. Il y a ce qu’il faut dans les invités. Vu son âge, Placide devrait être intéressé par ces demoiselles, même si ce n’est pas exactement en vu d’un mariage. Il faut bien qu’il prenne un peu la main. Si je n’avais pas eu des amourettes, je n’aurais sans doute jamais pu concevoir Rosette aussi vite avec Madeline. » Il rit, taquin. Il trouvait que c’était normal, pour un jeune homme, de côtoyer plusieurs femmes avant de trouver la bonne. « On le guidera en temps et en heure vers un excellent parti afin de lui éviter quelques erreurs que la jeunesse pourrait le laisser commettre. » Il en allait de l’intérêt du Royaume. « Pareillement pour ses sœurs d’ailleurs. »

Lambert se resservit seul, constatant que le Roi n’avait pas encore fini son verre. Il s’enfonça dans le canapé et regarda devant lui, pensif. « Ça fait longtemps que nous ne sommes pas partis en vacances à la campagne, toi et moi. On devrait se faire une petite sortie secrète un de ces quatre, histoire de se détendre. Même les Rois ont besoin de congés. Ce serait bien. Avant qu’on ne soit trop vieux pour pouvoir monter à cheval et faire tout ce qu’on veut. » Peut-être que Montarville tomberait sous le charme d’une paysanne lors de ces fameuses vacances. Lui-même avait toujours trouvé qu’elles n’étaient pas dénuées de charmes, plus directes et aventureuses que les femmes de la cour. Elle ne constituerait pas un parti acceptable mais s’il pouvait se perdre entre deux cuisses chaudes et accueillantes, ça lui ferait sans doute du bien.

« Hum… Je pensais que tu pourrais peut-être m’aider… » finit-il par dire. Il avait une idée en tête, concernant Garance. Ce serait manipuler un peu son ami que de la mettre à exécution mais la sœur du Roi représentait, à ses yeux, un véritable danger. « En fait… comme tu le sais sans doute, Garance et moi nous nous sommes un peu éloignés avec le temps. Je trouve ça dommage, même si je n’ai pas envie de la côtoyer comme avant. » Quand ils couchaient ensemble d’une façon presque insouciante. « Je me suis donc dit que je pourrais lui faire une petite surprise. » Il sourit. « Tu n’aurais pas un double des clefs de ses appartements, par hasard ? Que je puisse lui préparer ce que j’imagine ? Ce ne serait pas grand-chose mais… eh bien tu sais… » Il valait mieux rester vague. Si Montarville posait des questions, il aviserait. En réalité, Lambert espérait trouver dans la chambre de cette garce des preuves qui l’accablerait pour tel ou tel fait. Il avait donc besoin de pénétrer dans ses appartements en son absence, sans qu’elle ne se doutât de rien. Elle devait bien avoir des notes ou tenir un journal. Un élément finirait sans doute par lui sauter aux yeux.

751 mots



Les Portes - Chapitre V  - Page 2 4p2e
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Ven 16 Sep 2022, 07:14




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Hélène


Rôle :


Garance sourit. Il y avait décidément bien peu de poissons qui pussent résister à la tentation de mordre à l’hameçon. « Ne me flatte pas comme ça. » répliqua-t-elle, toute drapée de son ingénuité si joliment maîtrisée. Dans sa tête, il était très clair qu’elle n’épouserait jamais, ô grand jamais, Gustave de Tuorp. Outre le fait qu’elle savait de source sûre qu’il ne saurait jamais la combler comme il le prétendait, elle n’avait pas l’intention de prendre la place de cocue de son épouse. Il était suffisamment stupide pour faire l’affaire, mais malheureusement pour lui, trop de passions le faisaient faiblir. Il lui fallait un idiot fidèle à des principes honorables, pas un coureur de jupons qui comptait plus de partenaires sexuelles à son actif qu’une prostituée. De surcroît, elle était certaine de pouvoir trouver un parti bien plus avantageux que le sien. Il n’était pas le seul chez qui son statut royal éveillait des convoitises, c’était certain. Néanmoins, aux yeux de la sœur du roi, lui faire croire à sa chance n’engageait à rien. Cela relevait même d’une nécessité stratégique. Si elle voulait reprendre à son frère ce qui lui revenait de droit – le trône –, il lui fallait s’entourer de quelques alliés. Gustave n’était probablement pas des plus fiables, cependant, il était aisément manipulable. Elle remonta ses mains dans son dos et déposa un baiser sur sa mâchoire. « Tu risquerais l’opprobre générale en te séparant de ta femme juste pour moi ? » Bien sûr qu’il le ferait. Eléontine ne le comblait plus depuis longtemps – tout le royaume était au courant des frasques sexuelles du brun. « Je ne sais pas si c’est très raisonnable, mais ça me réjouirait. » Elle se recula légèrement pour le regarder et guida l’une de ses mains jusqu’à son visage. Du bout des doigts, elle caressa avec douceur son front sur lequel tombaient quelques mèches dérangées par les nombreux efforts qu’il avait fournis durant leurs ébats. « Ton cousin arrive-t-il à ta cheville ? » s’enquit-elle, avant de se détacher de lui. « Parce que quand on a goûté à ce qui se fait de meilleur, il est difficile de revoir ses exigences à la baisse. » Elle marqua une pause, puis ajouta. « Même si je suis certaine qu’une telle union ne mettrait pas fin à notre relation. » Garance savait choisir ses mots. Lorsqu’elle parlait de relation, elle souhaitait lui faire comprendre qu’ils n’entretenaient pas seulement une liaison, que leur échange ne se fondait pas exclusivement sur le sexe, mais qu’elle ressentait aussi du plaisir à lui faire la conversation et à demeurer en sa compagnie. Qu’il y avait entre eux plus d’intimité et de confiance qu’entre deux amants seulement appâtés par les délices de la chair.

La jeune femme leva le nez vers l’horloge qui rythmait leur discussion de ses tics et tacs incessants. « Je ne vais pas trop tarder. » répondit-elle, parfaitement consciente que Gustave aurait sans doute souhaité qu’elle restât un peu plus longtemps qu’elle ne le souhaitait. Cela faisait partie de son jeu : elle répondait partiellement à ses volontés, dans l’espoir de susciter chez lui une forme d’impatience, d’attente, de désir effréné. « Je prendrais un verre de vin, s’il te plaît. » Elle s’approcha de l’un des miroirs et entreprit d’arranger ses cheveux aux formes troublées par leur précédente activité. « Comment est-il, cet Hermilius, alors ? » La blonde ne le connaissait que vaguement. Comme la plupart des nobles, ils avaient partagé quelques moments ensemble au fil des années, mais jamais elle ne s’était attardée sur lui. Elle attrapa les boucles d’oreille qu’elle avait retirées et posées sur le bureau, et les remit. « Je te le demande autant pour moi que pour mes nièces. Je ne compte pas leur imposer mes choix, mais je saurai les guider sur le droit chemin. » Elle sourit, délicate. Ses idées sauraient devenir les leurs. « Peut-être serait-il judicieux, aussi, de leur présenter ton fils ? » Elle se tourna vers lui et prit la coupe de vin qu’il lui présentait. « Il pourrait sans doute devenir roi, si nous arrangions quelques détails pour lui. » Garance fit courir sa main sur l’avant-bras de son amant, sans le quitter des yeux. « Mon neveu n’est malheureusement pas taillé pour la couronne et il serait déplorable de laisser un si beau royaume entre les mains de quelqu’un qui lui préfère les balades en forêt. Il ne doit monter sur le trône que parce qu’il est fils de roi. » Mais si le roi changeait… Si Gustave devenait roi… Ludoric serait en première ligne pour l’accession à la régence du royaume. « Je ne saurais souffrir que Placide ne fisse de ce royaume qu’une terre de ruines. Cela fait déjà trop longtemps qu’il dépérit entre les mains de mon frère. » Elle trempa ses lèvres dans le vin, fit mine de regarder par la fenêtre et ajouta, les yeux perdus dans le lointain : « Même si je l’épaule, ma place ne me permet pas de garantir que le meilleur soit fait pour notre royaume. » Elle espérait qu’il comprenait où elle voulait en venir.



Message II – 859 mots




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Ikar Pendragon
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Ikar Pendragon
Ven 16 Sep 2022, 08:56



Les Portes - Chapitre V  - Page 2 Js9b

Les Portes V


Rôle :

« C’est vrai… »

Je ne trouvais pas son père beau. Je le trouvais « trop ». Pourtant, plus les muscles se dessinaient sur le corps de Ludoric, plus il m’attirait. Ça me mettait mal à l’aise de le constater mais je ne pouvais le nier. J’aurais aimé pouvoir dire que je n’étais intéressé que par sa personnalité mais ce n’était pas le cas. Je l’aimais tout entier et ça comportait aussi son corps en pleine évolution.

À ce titre, puisque je ne suivais pas du tout ses traces (j’étais toujours peu musclé), je craignais qu’il se lassât de moi (vous l’avez vu le subjonctif là ?????). Ma peur était réelle. Alors que j’avais envie de toucher ses muscles et de passer mes doigts dans leurs contours, je me demandais bien ce que lui pouvait vouloir faire de ce corps tout fin que je possédais. C’était peut-être pour ça qu’il hésitait et reculait ? Peut-être qu’il n’aimait pas ma silhouette et qu’il n’osait pas me le dire, comme tous ces gens qui demeuraient silencieux parce que j’étais le fils de Montarville, leur roi.

« Tu pourrais dire à ton père que tu ne peux pas te contenter que d’une femme et que… disons, y aller seul t’ouvre d’autres possibilités. »

Comme de niquer toutes celles qui passeraient ou de choisir la meilleure.

Je soupirai. Le pire c’est que j’étais persuadé que Gustave aurait été ravi d’un tel argumentaire. Cet homme me fascinait mais absolument pas dans le bon sens du terme. C’était un cauchemar ambulant, sans aucune empathie. Je ne disais pas que mon père accepterait Ludoric non plus mais peut-être avec plus de facilités. Ça ferait scandale et sans doute essaierait-il de m’en empêcher mais… Non, je ne savais pas. Je me faisais peut-être des idées. Puis si Montarville finissait par savoir, Coline saurait aussi et ce n’était pas une bonne idée. Elle le dirait à tout le monde ou me ferait chanter pour obtenir ce qu’elle voulait. Je me méfiais d’elle. Je la trouvais méchante.

« En fille ? »

L’imaginer affublé d’une robe me fit sourire.

« Il faudrait que ce soit moi la fille, oui. On pourrait faire croire à la plèbe que Montarville a une fille cachée et que le prince est malade. »

J’aimais aller au-delà des théories, compléter ses dires par des histoires étoffées. Néanmoins, ce qu’il disait n’était pas si bête. Si je m’habillais en fille, ça passerait.

« Je euh… »

Je me tus, en ravalant l’idée pour le moment. Ça me semblait un peu fou. Mais d’un autre côté… Mon corps était frêle, mon visage était doux et il suffirait de me maquiller pour que je passe inaperçu. Une perruque, une robe, des chaussures et le tour serait joué.

« Je ne sais pas… »

Je n’en savais rien. J’avais toujours peur qu’il ne m’aime plus. J’essayais de me rassurer comme je pouvais. L’absence de contacts physiques prolongés me mettait le doute, même si je n’étais pas sûr non plus de vouloir m’aventurer plus loin. Enfin, non, ce n’était pas vraiment ça. Je ne savais surtout pas comment on était censé faire. J’avais tenté de me renseigner mais ce n’était pas si facile de trouver de la documentation sur ça. Il fallait chercher dans des recoins perdus ou mal fréquentés.

« En fait… Je n’y ai pas réfléchi. Au pire, j’imagine que mon père ou ma tante choisira pour m… oi. »

Mes yeux descendirent sur nos mains liées. Je pensai malgré moi aux bruits que nous avions entendu. Est-ce que c’était pareil, entre deux hommes ? Je me mis sans doute à rougir parce que je sentis mes joues me brûler atrocement.

« Maintenant ? »

Je l’avais demandé dans un murmure à peine audible. Il confirma ma question. Pour le coup, la brûlure s’intensifia et ce ne fut pas la seule chose qui le fit. Je me repris néanmoins et tentai une révérence mi-fille mi-garçon. Comment voulait-il que nous dansions ? Je ne connaissais pas les pas des filles et il ne devait pas les connaître non plus.

« Oui. »

Il fallait tester.

« Alors attends… On va dire que je fais la fille et que… Comment c’est, déjà ? »

Je m’imaginai danser avec une fille, afin de copier sa posture.

« Le bras là… et l’autre ici. »

Et lui, il devrait poser sa main sur ma taille.

Je relevai les yeux vers les siens. Étrangement, je n’eus plus du tout envie de danser cette valse-là. Je déglutis et tentai de tromper mon désir.

« Tu sais… Pour le bal, j’ai réfléchi et je pourrais peut-être vraiment y aller déguisé en fille. Toi c’est sûr que ce ne serait pas crédible mais moi… Je dirais à mon père que je suis malade et que je n’irais pas. Et toi tu n'aurais qu’à dire que tu as rencontré une princesse d’un royaume voisin. Ce serait crédible. Je resterais avec toi toute la soirée et on pourrait danser ensemble au milieu de tout le monde sans que personne ne se rende compte de rien. Il faudrait juste que je m’entraîne à porter des talons et à danser… »

Plus j’en parlais, plus j’étais convaincu. Dans un coin de ma tête, j’espérais qu’il m’arrêterait. Dans un autre coin, et de façon bien plus importante, je voulais qu’il accepte.

890 mots

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