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 [Event Juin & Juillet 2022] - Lorsque les Royautés se multiplieront | Le Monde des Songes

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4766
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Dim 17 Juil 2022, 13:18

Lorsque les Royautés se multiplierons

Le Rêvarium. Ce simple nom pouvait laisser deviner facilement où tu te trouvais. À condition d'avoir l'idée qu'il existe un Monde des Songes, ce qui n'était pas ton cas. Pas avant ce jour. D'autant plus que tu entretiens, et depuis longtemps maintenant, une relation conflictuelle avec les rêves qu'ils soient d'Elzédor ou d'Harabella. Tes nuits se trouvaient hantées des fantômes martyrs du Czírnúma, celui lointain de Shiva ou encore celui haïssable de Vulpina. Ton esprit en était marqué au fer rouge, tant que même le plus beau des rêves te laissait dans une détresse hors du commun à ton réveil. Peux-tu alors vraiment être le roi d'une terre si repoussante à tes yeux ? Dirait-on quelque chose de ton absence ? Après tout, il y avait une reine également. Ne pouvait-elle pas se charger seule de cette régence ? C'est bien ce que tu comptais lui dire en voyant une silhouette se dessiner à quelques pas de toi.

Un fantôme abandonnant son invisibilité. Un voile imperceptible se levant brusquement. Trop. Pendant une longue minute, tu te trouves incapable d'effectuer le moindre geste, d'exprimer la moindre parole. Cela faisait si longtemps. Une partie de ton esprit ne put que la considérer qu'en une illusion de plus tant l'apparition te parut impossible. Un rêve de plus. Un faux espoir de trop. L'autre en revanche... Comme si l'on t'avait libéré d'une chaîne attachée trop courte et trop longtemps, tu te jettes sur la Magicienne pour l'enserrer avec force entre tes bras. Le visage enfoui dans son cou, une main à l'abri dans sa longue chevelure blonde, la seconde cramponnée à son dos, tu éprouves avec la hâte de ceux ayant passé leur vie à attendre la sensation de son corps contre le tiens. Son odeur. Sa chaleur. Son souffle. Chacun de ces détails que tu oubliais malgré toi à mesure que le temps s'écoulait. Tu ne retiens pas les larmes qui te viennent. « Tu es là... » souffles-tu comme pour te convaincre un peu plus de la véracité de cet instant. Plus jamais. Plus jamais tu ne la laisserait. Tu refermes un peu plus ton emprise sur elle, ton corps exprimant tes pensées. « Tu es là... » répètes-tu avant enfin la relâcher sans pour autant t'en détacher, de peur qu'elle ne t'échappes à nouveau si tu t'en séparait. Les mains caressant son visage angélique, tu ancres ton regard dans le sien, débordant d'un amour que tu n'avais eu l'occasion d'offrir, avant assaillir ses lèvres, ses yeux, son cou des tiennes. « Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. ». Ces mots tu les prononces entre chacun de tes baisers dans la crainte que plus jamais tu ne trouves l'occasion de les lui dire. À chaque seconde qui passait c'était mille sentiments qui te traversait. Tout ton corps et tes sentiments réagissaient au temps qui vous avez séparé, à la distance que tu avais été incapable de combler, à toutes ces choses que tu aurais voulu partager avec elle, toutes ces choses que tu aurais voulu lui dire, sans jamais le pouvoir. « Ne me quitte pas. Ne me quitte pas. Ne me quitte pas. ». Une prière que tu savais ne serait pas écouté, te laissant l'âpre sentiment d'un bonheur amer. Vous êtes dans le monde des Songes. Si vous en sortez, vous serez inévitablement séparé. Encore. Tu la fixes alors longuement, à nouveau, te perdant dans ses iris si douces, puis l'enlaces, à nouveau, avec une extrême tendresse cette fois-ci, entremêlant tes doigts aux siens et posant ton front contre le sien, respirant à l'unisson comme les poumons d'un même corps. « Dis-moi que tu vas bien. Dis-moi que tu arrives à garder la tête hors de l'eau. » souffles-tu dans un murmure à peine audible. Tu te doutes cependant que la réponse ne serait pas celle que tu attends. Tu gardes tout de même l'espoir du contraire. Un espoir si ténu...

Tout. Tout était possible ici. Tout ce dont on pouvait rêver. C'est du moins ce que tu avais compris. Ainsi te mets-tu à imaginer l'impossible que tu vis quotidiennement. L'aimer. Vivre une vie paisible à ses côtés. L'aimer encore. Élever ensemble vos enfants, ces trois petits que l'on vous avait arraché. L'aimer à toute heure. Ne subir la pression de rien ni de personne. L'aimer sans relâche. Être ensemble. L'aimer un peu plus chaque jour. Et l'aimer à jamais, pour toujours. Tu restes un moment comme ça, à apprécier de la plus pure des manières sa présence. Certes, après un temps effroyablement long à devoir vivre sans sa présence et la retrouver enfin, il y avait des images qui te traversaient l'esprit. Mais l'heure n'était pas à ce genre d'affaire. Après tant de temps tu ne pouvais te jeter sur elle comme un barbare. Savourer simplement le retour de ton épouse était suffisant pour réchauffer ton être et rappeler à ton cœur ce pourquoi tu en avais fait ta femme ; ce pourquoi tu avais été la dérober à ton propre cousin ; ce pourquoi tu avais été jusqu'à embrasser les ténèbres pour la retrouver, prêt à remuer ciel et terre pour la ramener. Tu te pinces finalement les lèvres. Il y avait une question que tu avais repoussé jusqu'à présent. Le moment était trop beau pour évoqué un tel sujet, mais tu ne veux pas faire l'impasse dessus. Tu n'en avais jamais trouvé la réponse et ceux qui la possèdent refusaient de te la donner. « Shiva... » murmures-tu avant redresser le visage et la détailler avec intensité. Tu es alors incapable de continuer. La pureté brillait dans ses yeux et la bonté dessinait ses lèvres. Après une respiration tu t'exprimes à nouveau. « Shiva... Où te trouves-tu ? Dis le moi, je t'en prie. Je t'en supplie. ».




«
Papaaaa ! Avetis il m'a tapééé ! » - « C'est même pas vrai même que ! » - « Menteur ! ». Les hurlements des enfants eurent plus d'effet que le soleil traversant les persiennes pour y éclairer ta chambre et te sortir du sommeil. Tu poses un regard sur la place à tes côtés définitivement vide, froide, puis expires un souffle. Cela faisait si longtemps que tu n'avais pas aussi bien dormi. Tu ne pouvais donc en vouloir aux enfants. Ils s'étaient habitués à te savoir réveillé avant eux. Tu aurais pourtant aimé qu'ils se disputent un tout autre jour. Ou même juste un peu plus tard ça aurait été assez. Peu importait finalement. Mais pas maintenant. Pas maintenant.
©gotheim pour epicode


Mots 1090
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Dürdane Bēkara
~ Eversha ~ Niveau I ~

~ Eversha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 191
◈ YinYanisé(e) le : 09/01/2022
◈ Activité : Boulangère [Rang I]
Dürdane Bēkara
Mar 02 Aoû 2022, 01:34




Où suis-je ? songea Dürdane en ouvrant les yeux sur un monde plat et grisâtre qui s’étendait à priori à perte de vue.

Rien ne venait briser cette terne monotonie dans aucune des directions où pouvait regarder la jeune fille, seul un brouillard épais stagnait à ses pieds.

Je... rêve ? pensa-t-elle de nouveau, à la fois intriguée et troublée.

Cela ne ressemblait absolument pas à ses rêves habituels qui étaient, il faut le dire, principalement des cauchemars où elle subissait l'action sans pouvoir rien y faire. Ici elle semblait pouvoir penser et agir. Elle décida de lever le pied droit et l'action se fit sans délais. Elle était donc consciente !

– Bienvenue, Majesté ! entendit-elle tout près derrière elle.

Dürdane se retourna immédiatement en sursautant mais ne vit personne. Elle fit alors lentement plusieurs tours sur elle même dans l'espoir d'apercevoir celui qui avait parlé, sans succès.

– Il y a quelqu'un ? demanda-t-elle distinctement juste avant de tressaillir et de croiser ses bras sur son corps, mal à l'aise.

Elle ne s'attendait pas à ce que sa propre voix résonne aussi fortement dans le paysage vide qui l'entourait.

Elle fit un nouveau tour sur elle même, de plus en plus inquiète. S'agissait-il d'un nouveau style de cauchemar ? Beaucoup moins sanglant mais bien plus oppressant.

Son regard fini par accrocher quelque chose au loin, cela ressemblait à une petite colonne carrée de couleur blanche surmontée de quelque chose d’étincelant. Comme c’était le seul élément de décor visible autour d'elle Dürdane décida de s'en approcher. Que risquait-t-elle après tout à part peut-être se faire attaquer, déchiqueter, morceler... et se réveiller en sursaut dans son lit.

Elle fit deux pas et soudain la colonne se dressa devant elle, alors qu'elle lui avait paru bien plus éloignée avant de se mettre en marche. Les distances n’étaient pas ce qu'elles devaient être et cela perturba beaucoup la jeune fille. De plus, de près, la colonne était en fait un piédestal qui lui arrivait à la hanche où trônait sur un coussin blanc une couronne en or chargée de nombreux joyaux chatoyants.

La voix sans corps la prit de court avant même qu'elle ne formule dans sa tête ses interrogations :

– Votre couronne, Majesté.

– Comment ça ma couronne ? Et pourquoi vous n’arrêtez pas de m'appeler majesté ? Qui êtes-vous à la fin ? Montrez-vous ! explosa soudainement Dürdane.

Elle était dans un rêve et même s'il était conscient elle pouvait se permettre de laisser sortir ses émotions pour une fois, estima-t-elle.

La voix pouffa ce qui ne fit qu’énerver davantage la jeune fille.

– Eh bien, que de revendications, Majesté ! Pour faire simple ce morceau de territoire du Rêvarium est le votre et vous en êtes la Reine. Vous pouvez le modeler à votre guise. (La voix laissa passer un instant de silence avant de reprendre d'une voix obséquieuse) Cela répond-t-il à vos questions, Majesté ?

– Pou... pourquoi je devrais être reine ? balbutia Dürdane sans comprendre.

Cette idée la paniquait, elle n'avait jamais aspiré à rien de plus que faire du pain et des gâteaux et être reine n’était pas exactement l'idée qu'elle se faisait d'une vie simple, fut-ce dans un monde irréel comme celui-ci.

– Principalement parce que cela peut être amusant à regarder !

– Mais je ne veux pas gouverner quoi que ce soit ! Ça demande bien trop de talents que je n'ai pas alors trouvez quelqu'un d'autre ! s’énerva Dürdane en tournant le dos au piédestal.

Elle voulu s’éloigner le plus rapidement possible de cet endroit mais subitement le piédestal et sa couronne apparurent devant elle.

Pourriture de magie ! pensa-t-elle rageusement, en plus cette couronne est bien trop chargée, je vais me faire écrabouiller le crâne si jamais je la porte !

Étrangement, comme pour répondre à sa pensée la couronne se modifia sous ses yeux pour se transformer en un fin cercle d'argent sans aucune fioriture.

Dürdane regarda la nouvelle couronne d'un air ahuri en se demandant si c’était elle qui avait fait ça. Elle n'arrivait vraiment pas à saisir l'ensemble de la situation et cela l'angoissait. La voix interrompit une fois de plus le fil de ses pensées en lui disant qu'elle pouvait matérialiser tout ce qu'elle voulait dans son Royaume, que sa seule limitation était son imagination. Cela la fit paniquer de plus belle car l'imagination était loin d’être sa caractéristique principale. Si Erkan avait été là, lui aurait su quoi faire de ce monde, mais elle... Raison de plus pour refuser le titre !

Elle s’apprêtait à battre en retraite, souhaitant trouver le moyen de se réveiller et de quitter cet endroit lorsque la brume au sol s’éleva tout autour d'elle, faisant comme un mur. En regardant au travers elle pu discerner la silhouette d'un homme, les bras largement écartés. Les détails se firent peu à peu : un ample manteau à plusieurs pans, d'immenses manches béantes, une imposante ceinture et un collier massif, tous les deux en or. Cet homme étrange avait les cheveux aussi blanc que le piédestal et ses yeux sans pupille brillaient d'un intense éclat doré. Tout autour de lui la brume s'enroula et se densifia, formant un tourbillon chatoyant, et un vent invisible sembla faire bouger ses habits puis des oiseaux au long cou s’échappèrent de ce maelström tandis qu'une branche d'arbre poussa en accéléré et fleurit quasiment instantanément en libérant une poussière dorée aux pieds de la silhouette.

C'est alors que tout prit fin et que le monde retrouva sa pale texture grisâtre. La scène avait semblé durer une éternité et une fraction de seconde à la fois. Dürdane en resta bouche bée, ne sachant interpréter ce qu'elle avait vu.

Quelqu'un s’était-il réellement tenue face à elle pendant ce laps de temps incertain ou cela n'avait été qu'une illusion ? C’était tout le problème avec la magie, on ne pouvait jamais vraiment être sûr de quoi que ce soit !

– Voyez-vous un fragment de ce que l'on peut faire avec de l’imagination, Majesté ? résonna la voix tout autour de Dürdane. N'est-ce pas grisant ? Cela ne vous donne-t-il pas envie d'essayer à votre tour ?

La jeune fille n’était pas encore prête à se l'avouer à elle même mais peut-être que finalement cela pouvait la tenter...

Un rire de satisfaction tinta aux oreilles de Dürdane avant que la voix ne lui souffle une dernière parole :

– Pensez à votre Royaume juste avant de vous endormir et vous reviendrez ici, Majesté.

1083 mots
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Dürdane Bēkara
~ Eversha ~ Niveau I ~

~ Eversha ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 09/01/2022
◈ Activité : Boulangère [Rang I]
Dürdane Bēkara
Sam 06 Aoû 2022, 19:04


Erkan Jāmanī
[Humain] – Niveau I

Spécialités :
● Agilité : 4
● Force : 8
● Charisme : 6
● Intelligence : 8
● Anti-Magie : 6

Physique :
● Âge apparent : 15 ans
● Taille : 1m68

Particularité :
● Une courte tresse sur le côté droit du visage, un anneau dans l'oreille gauche

Métier :
● X




Erkan prit soudainement conscience de l'environnement autour de lui. Ses pieds étaient enfoncés jusqu'aux chevilles dans le sable doré du désert et au dessus de sa tête s’étalait un ciel azur qu'aucun nuage ne venait ternir. Il portait une tenue de voyage complète avec un tagelmust bien en place sur son visage le protégeant ainsi des agressions extérieurs. Cependant, son darâa [longue tunique ample] était d'une teinte de bleu trop foncée pour être celui de l'uniforme des Appelés de l'Āramī.

Bah alors, comment je suis arrivé ici, moi ? se demanda le jeune garçon qui n'avait absolument aucun souvenir d'un avant cet instant.

Il était seul, dans une zone à priori loin de Qaixopia puisque autour de lui il n'y avait que des dunes de sables, et il ne portait pas son uniforme d'Appelé qui pourtant ne le quittait pratiquement jamais ; c’était une situation très étrange, peut-être même un peu angoissante à vrai dire, se dit-il. Néanmoins, il n'arrivait pas à ressentir cette pointe d’inquiétude qu'il pensait être obligé d’éprouver en de telles circonstances.

Hum, c'est encore plus curieux, ça ! pensa-t-il en dégageant ses pieds du sable. Bon, quoi qu'il en soit, je ne vais pas rester planté ici. L'Humain ça pousse pas bien ! Mais par où je vais ?

À peine eut-il finit de formuler sa pensée qu'un chemin balisé de gros cailloux se dessina devant lui et s’étira au loin.

– Parfait ça, merci ! lança-t-il joyeusement sans savoir vraiment à qui il s'adressait.

Erkan suivit cette route providentiel pendant un temps indéterminé. Le paysage changeait très  peu autour de lui et le jeune garçon s’aperçut vite que ni la soif, ni la chaleur ne le tenaillait comme cela aurait dû et qu'il ne transpirait pas non plus.

Encore un mystère sur cet endroit ! exulta Erkan dans sa tête.

Un sentiment d’allégresse l'avait envahi depuis peu et Erkan décida alors qu'il n'avait rien à craindre ici. Il se dit qu'il était peut-être tout simplement en train de rêver. C’était l'explication la plus simple et la plus logique qui avait traversé son cerveau car il voyait mal un Vampire ou un Démon réussir à rentrer dans Qaixopia et utiliser des sorts d'embrouillement mental ou d'illusion juste pour lui faire traverser un désert sans le faire souffrir. Ou alors il était peut-être mort ?

Tandis qu'il était totalement perdu dans ses pensées pour essayer de deviner ce qui lui arrivait, Erkan buta contre quelque chose de dur à moitié enfoui dans le sable. Au bruit, il devina que cela ne ressemblait pas à un cailloux, il se pencha donc et épousseta un peu la zone. Il mit rapidement à jour une longue épée savamment ouvragée au métal taché d'indigo par endroit. Cela ne gâchait en rien la lame, bien au contraire. Erkan, toujours prompt à reconnaître de belle chose, s’émerveilla devant tant de finesse.

Qui a bien pu forger cette épée ? se demanda-t-il. Et surtout, qui a eu la chance de pouvoir la manier ? Aaah, tant de questions sans réponse ! Est-ce que j'ai le droit de la prendre ? Bah, même si je suis dans un rêve et que rien n'existe, je ne vais tout de même pas la laisser là, abandonnée en plein milieu de nul part ! Est-ce que moi même j'existe, d'ailleurs ?

Le cours de ses pensées avait dérivé loin de la question d'origine, comme bien souvent lorsqu'il ne faisait pas attention. Finalement, lorsqu'il réussit à stopper le flot de questionnements, il décida de prendre l'épée, et si possible d'en retrouver le propriétaire.

Un frisson d’excitation le parcouru lorsqu'il saisit la poignée et sa main trouva immédiatement la prise parfaite, comme si elle avait été forgée pour lui. Il fit quelques moulinets avec afin de tester son équilibre, et fut surpris car elle ne pesait rien au bout de son bras, il s'agissait simplement d'une extension de tout son corps.

C’était donc de ça que parlait le Caporal Mokrani !

Ce fut une véritable révélation pour Erkan qui jusqu'à maintenant, malgré l’entraînement régulier qu'il subissait n''avait jamais saisi ce que voulait dire son Caporal.

Il reprit sa route, l’épée en main et le cœur en joie.

Le soleil commença à se coucher faisant rougeoyer le sable et le ciel tandis qu'un point au loin accrochait la lumière des derniers rayons. Erkan, extrêmement curieux du nouveau trésor qu'il pourrait découvrir, se précipita dans cette direction.

Devant lui, à hauteur d'yeux flottait une imposante couronne en or sertit de nombreuses pierres précieuses qui scintillaient de mille feux dans les lueurs violacées du soleil couchant. Erkan resta bouché bée devant ce spectacle. Il se sentait privilégié de pouvoir y assister, mais bientôt des centaines de question fusèrent de nouveau sous son crâne.

Si l’épée lui convenait si bien, se pouvait-il que ce soit la même chose avec la couronne ?

Même s'il n'aimait pas le penser car il trouvait cela trop négatif, le jeune homme était ambitieux. Il voulait que son nom résonne aux quatre coins du monde, il voulait laisser sa trace, qu'on parle encore de lui des années après sa mort. Et cette couronne symbolisait actuellement tout ça à la fois. Il la voulait, il la désirait au plus profond de son être, tellement qu'il en avait mal à la poitrine. Il ne devait pas hésiter, si cette couronne était là, dans son rêve, c’était pour lui et lui seul. Ce fut donc d'une main ferme et assurée qu'il la saisit.

C'est alors qu'une explosions de couleurs sombres jaillit de la couronne, surprenant Erkan qui fit un pas en arrière. Néanmoins, il ne put leurs échapper. Du violet, du bleu, du rouge, du vert. Toutes ces couleurs formaient des volutes qui s'enroulaient paresseusement autour du corps du jeune garçon.

Une fois sa surprise passée, Erkan se rendit compte de la splendeur de la scène et il voulu la graver dans son esprit pour tenter de la peindre à son réveil – si tant est qu'il fut bien dans un rêve. Il se dit, cependant, qu'il arrangerait les couleurs légèrement autrement afin de les magnifier davantage. Le bleu autour de ses mains et le violet plus bas, tombant presque sur ses pieds. Il laisserait le vert tel qu'il était et les gouttes de rouges aussi !

Brusquement, les couleurs autour de lui reprirent vie et s’organisèrent tel qu'il l'avait désiré. Erkan n'en crut pas ses yeux pendant un instant avant qu'une grande gaîté ne s’épanouisse en lui. Mû par un élan soudain, le jeune garçon leva son épée et sa couronne bien haut au dessus de lui et se mit à rire et à hurler de bonheur.

Il se sentait chez lui.
1108 mots
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Lana Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 274
◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
◈ Activité : En études
Lana Kælaria
Sam 06 Aoû 2022, 23:47



by Exellero

Lorsque les Royautés se multiplieront

En duo | Lana & Adriæn



Ce n’était pas la réalité. Cette certitude s’ancra en Lana comme un morceau de falaise au fond de l’océan. Les remous suscités par cette constatation lui firent plisser les yeux, de la même façon que l’avait fait, le faisait ou le ferait son jumeau, à quelques mètres ou plusieurs centaines de kilomètres d’ici. En ces lieux, le temps et l’espace perdaient leur sens. Elle avança dans la pénombre pénétrante de l’endroit, sans inquiétude. Tout avait la saveur du rêve, et il aurait fallu être fou pour avoir peur de rêver. Il aurait fallu faire preuve d’un manque crasse d’ambition et de volonté, ce qui était loin d’être son cas. Habituellement, elle rêvait de grandes réussites, de coups d’éclat brillants et de victoires écrasantes. Elle rêvait de piétiner sa mère et ses sœurs et de soumettre son frère, ainsi que tous ceux qui se dresseraient sur son passage. Elle rêvait de la couronne qui un jour devrait ceindre son front et asseoir l’autorité qu’elle exercerait sans conteste. Pour autant, cette noirceur ne l’effrayait pas. Ses pieds nus imprimaient sur le sol invisible des cercles pareils à ceux qu’elle aurait pu dessiner en marchant sur l’eau. Néanmoins, tout était sec. L’ensemble suintait d’aridité ; il n’y avait rien. Aussi loin que son regard pût porter, pas une seule forme ne se profilait. L’Ondine, indifférente à l’austérité de l’espace, continua à avancer. Ce vide lui était curieusement familier. Il trouvait en elle un écho, une expression toute particulière et délicate, comme s’il y avait en elle un goût prononcé pour l’annihilation et le néant – une passion pour tous ces vides qui ne demandaient qu’à être remplis. Elle serait créatrice. Elle avait parfaitement conscience que sa présence n’avait rien d’anodin, que ce monde-là n’avait rien d’anodin. Alors elle se déplaçait, de sa démarche en recherche de prestance dans la réalité, et princière dans le songe.

Elle ne sut dire au bout de combien de temps elle aperçut une première lueur, apparemment juchée sur un promontoire. La lumière qui se dégageait du point éclairait faiblement une pente. La Sirène marcha puis monta jusqu’à l’indice lumineux, pour y découvrir une couronne en argent, posée sur un coussin de soie aux aspects d’écume. Accroupie, elle l’attrapa, puis se releva pour en admirer les contours. Dans le noir, elle brillait de tous ses feux. Son index courut dessus, pour en épouser chacune des aspérités, le moindre détail, le plus petit secret. Un sourire ourla ses lèvres. Lentement, presque cérémonieusement, elle l’amena jusqu’à son crâne et l’y déposa. C’était là son destin : elle serait Reine des Abysses et gouvernerait toutes les créatures qui naviguaient sur et sous les mers. Sûre d’elle, l’adolescente se redressa, descendit le versant opposé à celui qu’elle avait gravi, et poursuivit son chemin. Au bout de quelques pas seulement, un parfum d’iode lui parvint et une caresse fraîche et humide parcourut ses pieds. Son sourire revint, heureux. Les étreintes de l’océan étaient ses préférées. Elle aimait le sentir onduler contre elle, le sentir vibrer sur sa peau nue. Sa queue n’apparaissait pas parce qu’ici, son corps n’obéissait pas aux lois habituelles du monde réel. Elle était libérée des contraintes de son peuple, et il lui semblait que cette liberté s’étendait même plus loin qu’elle ne pouvait le percevoir.

Une ligne d’horizon, enfin, s’inscrivit au loin. Fine, toute d’argent brillante, elle scellait son univers à un autre. Elle le sentait dans ses tripes, cet appel venu de l’autre côté. Sans se méfier, elle suivit son instinct, qui la guidait immanquablement vers cet ailleurs, vers cet autre avec lequel elle avait le sentiment de ne devoir faire qu’un. Elle comprit lorsqu’elle vit son frère, dressé dans ce décor immaculé telle une statue au milieu d’un champ de marbre. Elle détailla les traits fins et harmonieux de son visage, silencieuse. En moins d’un soupir, elle se trouva juste devant lui, ou lui se trouva juste devant elle. Ses yeux glacés montèrent vers sa figure, vers ces traits fins et harmonieux qu’elle venait d’observer de loin. D’aussi près, ils lui semblaient encore plus précis dans leur découpe, comme si chacune de leur courbure et chacun de leur creux avait été pensé dans un but précis. Cette drôle de constatation s’assortissait d’une sensation tout aussi étrange. « Adriæn. » répondit-elle, entre deux eaux. La fusion les guettait ; mais l’opposition aussi. La violence dominait ; il n’y avait pas de douceur entre eux. Tout était rapport de force ; tout s’orchestrait autour d’amours ravagées et d’ambitions démesurées. Elle leva encore un peu plus les prunelles, jusqu’à la couronne qui trônait sur le crâne de son jumeau. Durant une fraction de seconde, elle plissa les yeux, entre l’agacement et la satisfaction. Il lui apparaissait avec une évidence crue – ni agréable, ni désagréable – qu’elle n’avait le choix qu’entre deux solutions : l’écraser ou l’accepter. Leurs mondes se mêlaient déjà trop pour qu’ils pussent s’ignorer. Soit l’un avalait l’autre, soit ils s’unissaient. « Non. » finit-elle par admettre. Sans se précipiter, elle tendit la main vers la couronne de son frère et l’attrapa. Elle prit la sienne sur sa propre tête et les tint, l’une et l’autre, devant eux. Leur ressemblance était flagrante. Les mêmes couleurs embrasaient leur forme circulaire et les symboles présents sur l’une semblaient compléter ceux sculptés sur l’autre. Leur complémentarité était indubitable, et pourtant, il persistait quelque chose, dans les deux bijoux, qui empêchait la perfection d’une fusion totale. Un détail attira l’attention de Lana, qui fronça les sourcils. L’intérieur des deux objets était gravé. « La séparation est à la singularité ce que la fusion est à l’unicité. » lut-elle à haute voix, avant de relever son regard bleu vers son frère.



Message unique – 945 mots


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 14 Aoû 2022, 20:35



Le Monde des Songes


Je ricanai, en compagnie de Réta. « C’est certain. Maintenant que Val’Aimé sait, Elias ne manquera pas d’être au courant. Il va se faire corriger. » dis-je, le menton légèrement levé. La Sorcière qui était mon interlocutrice sourit d’une façon légèrement folle. « Vous croyez qu’ils font quoi, quand ils sont ensemble ? » Je me pinçai la lèvre inférieure et tentai de les imaginer. « Érasme est tellement mégalo qu’il doit exiger que l’autre lui baise les pieds. » J’attendis, en songeant à ce déchet de Réprouvé. J’articulai, plus bas. « C’est bien la seule chose dont est capable ce peuple, de courber l’échine. » « Moi je crois qu’ils s’embrassent. » Il y avait quelque chose d’envieux dans ses yeux, un éclat que je trouvai totalement déplacé. Je grimaçai. « Vraiment… C’est indigne. » « Vous n’avez jamais souhaité embrasser une autre fille ? » Je me levai de mon lit et m’avançai jusqu’à atteindre ma coiffeuse. Je m’assis. « Coiffe-moi les cheveux, au lieu de prononcer des âneries. » Elle arriva, en se tortillant. Ses doigts passèrent dans ma chevelure. Elle sourit. « Bientôt, vous serez la femme d’Elias. » Ma gorge se serra. Mes yeux rencontrèrent mon reflet. « Bientôt, je serai Reine. » rectifiai-je, en refusant de faire entrer mon tuteur dans mes pensées. Je serai Reine. Ces mots me suffisaient. Je n’avais aucune envie de penser aux conséquences de ce statut, à savoir qu’il me faudrait écarter les cuisses pour laisser passer un sexagénaire et son organe reproducteur sans aucun doute flétri et rabougri. Il me faudrait lui donner des héritiers et, puisqu’il était vieux, cela pourrait prendre un certain temps. Il n’était pas connu pour être un parfait géniteur. Tous les mois, semaine après semaine, il me faudrait attendre de savoir si je portais ou non son enfant. J’aurais pu y échapper. J’avais connu l’aménorrhée longtemps. Malheureusement, peu de temps avant l’annonce de mon futur mariage, le cycle menstruel avait fini par me rattraper. Mes règles étaient légères, peu fournies et espacées, mais elles étaient présentes. Je n’aurais aucune excuse. Les domestiques vérifieraient mes draps, prendraient ma température corporelle et me conduirait dans la chambre du Roi dès que je serais apte à être fécondée. Il était hors de question que je fusse la seule à souffrir. Érasme souffrirait d’un même temps. Réta aussi. Je ferai de leur vie un fardeau continuel. « Est-ce que vous pensez qu’ils se lèchent les orteils ? » La Sorcière avait le chic pour sauter du coq à l’âne. « Tu es répugnante. » dis-je, en imaginant la langue de Dastan s’infiltrer entre le pouce et l’index d’Érasme. « Je me demande juste comment ils font pour faire des choses entre hommes… » « Tu es bien inculte. » articulai-je, sans vouloir avouer que je n’en savais rien non plus. Cette vision m’était aussi insupportable que possible. Je ne voyais pas l’intérêt. Les relations sexuelles avaient une visée reproductive. « Les Réprouvés sont tous des femmelettes. Ça ne m’étonnerait même pas qu’ils n’aient pas de… » Je ne dis pas le mot.  

Une fois dans mon lit, je regardai le plafond un instant, en pensant à Laëth Belegad. Cette femme me semblait être une véritable enchanteresse, pour passer aussi facilement entre les mailles du filet. Ce n’était pas normal. Elle bénéficiait d’une protection trop importante. Une autre qu’elle se serait fait tuer. Alors pourquoi ? Je songeai que, peut-être, un Sorcier haut placé avait des vues sur elle. Des vues ou plus. Je me tournai sur le côté. Elle était soi-disant en couple avec le Marquis Kaahl Paiberym. Était-ce lui qui était à l’origine de son sauvetage ? Au point de corrompre un ancien Empereur Noir ? Quels étaient ses liens avec le pouvoir ? Quels étaient ses liens avec Jun Taiji ? Quant à Érasme, il côtoyait de trop près un autre Belegad. Tout semblait emmêlé et le hasard ne pouvait pas être le maître de ce tableau. Il y avait quelque chose d’autre, quelque chose que je devrai trouver. Si Laëth Belegad ne m’avait jamais adressé ces quelques mots, peut-être m’aurait-elle paru insignifiante. Néanmoins, à présent, j’étais déterminée à comprendre. Comment une simple Ange pouvait-elle se payer la tête du gouvernement sorcier sans que cela ne ressortît dans les journaux plus que ça ? « Je percerai tes mystères, Aile d’Acier. »

Mon réveil n’en fut pas un. Je regardai autour de moi. Un blanc laiteux s’étendait pour tout horizon. Mon corps était drapé d’une longue robe bleu-nuit. « Y a-t-il quelqu’un ? » interrogeai-je, en passant mes mains sur le drapé, comme pour le remettre en place. Je n’étais pas étrangère des téléportations impromptues. Je pensai à Lucius, au silence qui régnait entre nous. Le reverrai-je, ici ? Cela me paraissait probable, bien que je fusse seule, pour le moment. « Mais qui avons-nous là ? » La voix était amusé. « Ne serait-ce pas la future Reine des Sorciers ? » L’homme était habillé d’une façon inélégante. Ses vêtements étaient illustrés de losanges colorés et saturés. Je plissai les yeux. Comment savait-il cela ? Personne ou presque était au courant. « Qui êtes-vous ? » demandai-je. Il plaça son index sur mon nez. « La question n’est pas de savoir qui je suis mais plutôt ce que je peux t’apporter, poulette. » « Pou… ? » Je fronçai les sourcils. Il s’approcha, sans se méfier. « Je viens faire de toi une Reine d’un tout autre ordre. Tu as le potentiel que je recherche. » « Humpf. Je me fiche de vos recherches. Je ne suis pas votre poulette et je n’ai pas envie de régner sur un royaume de papier mâché. » « Ah oui ? Tu pourrais en savoir plus sur ce que tu recherches pourtant… » Je soutins son regard. « Il en est hors de question. » fis-je, d’un ton autoritaire. « C’est dommage. Oui. Oui… Parce que je ne te laisse pas le choix, poulette. »

998 mots

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Daé Miirafae
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Daé Miirafae
Lun 15 Aoû 2022, 12:33


[Event Juin & Juillet 2022] - Lorsque les Royautés se multiplieront | Le Monde des Songes - Page 2 Alone-10
Un arbre dans mon royaume



Yzex. Mort. Vivant encore. Des gens. Partout. Qui le regardent. Qui se demandent où sont ses parents. Ses parents. Sa famille. Qui n’est plus là. Mais vivante encore. Quelqu’un qui lui tend une tasse de thé. Mais le thé est en fait de l’eau. Petite déception. Plongée dans l’océan. L’océan prend tout. Tout le temps. Une réflexion. Qui se transforme en nuage. Que les nuages sont beaux. « Où est mon île ? » La première fois qu’il utilise cette expression. Mon île. Les mots volent devant ses yeux, il enfourche le mot île pour ensuite s’aventurer plus loin. Mal à la tête, mal aux ailes, mal au coeur. Depuis quand est-ce qu’il a le vertige ? Lui-même ne le sait pas. A nouveau sa famille, sur la plus haute tour des trois de Zéphyr. Il les voit tomber. Une par une. « STOP ! » Et iels s’arrêtent de tomber. Iels se jettent quand même, mais touxtes flottent en l’air. Et les corps flottant en l’air s’accumulent. Daé regarde ses mains, depuis quand est-ce que les corps s’arrêtent de tomber quand il le souhaite ? Il a peur.

Une voix s’échappe de la tour, la tour qui semble lui parler : « Il est dit que le monde des Rêves inspire le Destin lui-même. » « Rien n’inspire le Destin. Le Destin s’inspire seul. » « Mh. » Daé se rapprocha de la tour, elle ne semblait pas être d’accord avec lui et cela le contrariait. « Tu n’es pas d’accord avec moi ? » « Tu parles avec une tour Daé. Même si je ne suis pas d’accord avec toi, qu’est-ce que ça va bien te changer ? » La tour avait un sourire malicieux. « Où est-ce que je suis ? » « Chez toi. » « Non, je ne suis pas chez moi. » « Maintenant oui. Demande quelque chose et tu l’auras. C’est ça le propre de sa maison, non ? Un endroit où l’on fait ce que l’on veut. » Daé s’arrêta un instant de parler. Il flottait dans le vide et en face de lui la tour de l’Université de Lua Eyael flottait elle aussi. Elle semblait juste avoir arrangé ses fenêtres pour former un sourire mauvais et Daé n’aimait pas spécialement ça. « Où est-ce que je suis ? » « Chez toi. » « Je ne suis pas chez moi. » « On a déjà eu cette discussion, Miirafae. » La Tour avait raison. « Je veux me reposer, j’en ai marre de ne pas comprendre ce qui m’arrive. » Et la Tour devint lit. Il était chez lui. Pas vraiment chez lui, mais quelque part qui y ressemblait. Une forme de chez lui qui lui convenait bien en tous cas. Si ce n’était les cadavres qui jonchaient le sol et qui semblaient lutter contre leur minéralisation imminente. « Quoi encore ?! » Pas de réponse. Le vide. Mais avec des cadavres minéralisés et un lit. « Je suis constamment entouré par la mort. » Le Martyr de la Lune n’avait pas conscience de la dangerosité de ce qu’il souhaitait. Soudain, la Mort l’entoura. Il était chez lui ici, mais ne le savait pas, et surtout, pour l’instant, il partageait son lit avec la mort. Une personne transparente, à travers laquelle il voyait tout le système qui d’habitude alimentait la vie, le sang, la lymphe, les muscles, tout. Mais là, tout était figé sur ce corps. « Qui es-tu ? » « La Mort. » « Pourquoi tu as la même voix que la Tour ? » « Parce que tu as peu d’imagination. Je te fais peur ? » « Oui et non. » « Pourquoi oui ? » « Parce que je te connais peu. » « Et pourquoi non ? »  « Parce que je te connais bien. » « Tu veux manger quelque chose ? » « Allez. » Et la Mort et Daé mangèrent des pâtes. Des bonnes pâtes. « Tu commences à comprendre ? » « J’ai peur que oui. » « Bien. A bientôt alors. » Et la Mort disparut.

Il rêvait. Mais ce n’était pas les rêves dont il avait l’habitude, il rêvait de manière plus…consciente. Ah, il ne trouvait pas les bons termes, mais il avait une forme de conscience dans son rêve. Conscience de ce qui se passait, conscience que les choses pouvaient apparaître selon sa volonté, mais impossibilité par contre de comprendre comment faire. Bon, ce n’était pas la première fois qu’il avait vécu cela. Il suffisait de prendre le temps. Il s’imagina dans les étoiles, ferma les yeux, rêvant dans son rêve et prit le temps de voir, une par une, les racines d’un arbre se développer dans le ciel. Prendre chaque nutriment dont l’arbre à venir aurait besoin. Il résista à la tentation d’ouvrir les yeux et visualisa ces nutriments remonter dans l’arbre, puis le bourgeon commencer à devenir petit tronc, les racines créant des milliers de goutte de sève pour le faire grandir. Son arbre avait pour seul soleil son imagination, alors il fallait imaginer fort et bien. Il vit le tronc faire branches et les branches faire feuilles. Des petites feuilles, mais des feuilles quand même, il ne savait pas si tout cela se produisait, mais dans le rêve de son rêve, l’arbre était magnifique, les racines de plus en plus puissantes. Puis l’arbre grandit, il devint géant, il devint le ciel, il devint le Destin, l’arbre devenait Arbre. Il était là, autonome, les nutriments et la sève se baladant avant même que Daé ne doive y penser.

Il ouvrit les yeux.

Devant lui se tenait un minuscule bourgeon qui semblait avoir poussé sur une étoile. Sous celui-ci, de toutes petites racines semblaient se nourrir à partir du vide et le bourgeon semblait bien, chez lui. Daé sourit, le sourire de celui qui a un nouvel objectif.




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Élise Iranor
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Élise Iranor
Lun 15 Aoû 2022, 21:20


Illustration - Ana Rone

La Royauté des Songes


Juvelian ne cessait d'observer ce livre. Elle s'en retrouvait presque envoûtée, comme une fanatique prête à se rendre malade pour être présente à chaque rassemblement d'où découleraient les paroles de son Maître. C'était surtout que la réalité et ce qu'elle venait de vivre se retrouvaient l'une et l'autre dans un immense fracas. L'Alfar était bien entrée dans l'arrière-boutique de la librairie, elle avait bien poursuivi ses recherches et présenter son oral. Elle n'avait pas brutalement disparu de la Capitale et personne ne s'était inquiété de sa soudaine absence. Personne n'avait cru à sa mort. C'était comme si deux Juvelian venaient de se rencontrer et s'observaient l'une et l'autre avec stupéfaction, en se demandant laquelle était la véritable et laquelle était la fausse. Désormais revenue au sein de sa demeure, un flot d'informations ne cessait de se répandre dans son être en balayant toute trace de conscience, comme si son voyage au centre de ce labyrinthe n'avait duré qu'une seconde. Une seconde de terreur pure devant les atrocités commises. Sa dernière vision étant la mort de Kitoe, dont elle n'avait pu soustraire son regard. Par réflexe, à nouveau, Juvelian détournait les yeux et retombait sur le titre de l'ouvrage. Il conversait des fleurs. Pour quoi faire ? Pour un mariage arrangé. Le sien. Son temps était venu et les deux parties s'étaient mises d'accord durant sa brève absence de conscience. Son esprit entier devait être paniqué devant la soudaineté de cette annonce, mais les deux Juvelian s'étaient percutées et les choses n'étaient plus les mêmes. Celle qui avait subi et celle qui avait accepté. Elle lisait cet ouvrage pour préparer une rencontre officielle avec son fiancé de ses propres mains, de ses propres capacités, pour qu'il en soit époustouflé. Pour autant, son corps n'était plus en mesure d'accepter la situation. Épuisée, l'Alfar s'allongeait sur son lit et fermait les yeux pour seulement quelques instants.



La Sarethi se pensait Maudite de la Volonté même de son Aether. Comment ne pas interpréter les choses de cette manière ? À peine revenu de cet endroit morbide où certains couchaient presque sur des cadavres et où l'on pouvait mourir parce que votre tête ne revenait pas à quelqu'un, la jeune femme se retrouvait à nouveau dans un lieu sans aucune cohérence. Son esprit avait-il vrillé ? Était-elle condamnée à vivre ce genre de mésaventure terrifiante toutes les cinq minutes ? Était-elle devenue bipolaire et est-ce qu'il y avait bien deux Juvelian ? En serrant ses poings, sa peau entrait en contact avec un métal dur sur le côté gauche. Surprise, elle manquât de lâcher l'objet avant de prendre conscience de ce dont il s'agissait. C'était une tiare ? Elle était d'extrême qualité qui plus est. À sa taille, à son goût et ... Attendez une seconde, qu'était-il encore en train de se passer ? Plusieurs éclats de rire la laissèrent sur place. Ses yeux cherchaient leur provenance, mais rien de très visible malgré l'étendue sans aucun obstacle.

J'en ai marre, souffla-t-elle.

Cette déclaration faite, les dents serrées, l'Alfar pris la direction d'où elle pensait que la bruyances provenaient. Si elle devait mourir, si on voulait tant la voir morte, alors autant que ce soit rapide ... Elle avait à peine fait trois pas que son corps s'immobilisait de surprise. Il n'y avait rien quelques secondes auparavant et devant sa personne se trouvait un jeune homme. C'était un Alfar, comme elle. Ce n'était pas particulièrement une bonne nouvelle non plus ; jamais elle ne devait lui faire confiance. Il n'était pas Helsinki. Son regard se posait sur sa couronne. Attendez ... c'était ... Il y en avait deux ? Devraient-ils savoir qui la méritait ? La partageait-il autrement ? Non, aucun Alfar ne partageait quoi que ce soit. Un Alfar prenait ce qui lui appartenait, c'était évident.

Il faisait encore jour lors de mon départ de Drosera ... Ce sera bonjour, pour l'instant.

Tous les deux étaient d'une ironie parfaite. Il n'aurait plus que manquer deux dagues volantes l'un vers l'autre pour envisager un duel à mort, mais Juvelian n'arrivait pas au bout de sa pensée. À peine eut-elle évoquée Drosera que la manifestation du Rêvarium se mis en marche. Si le terrain demeurait plat, sans la moindre colline ou point en hauteur, dans cette curieuse forêt se trouvait des arbres, ainsi que des plantes médicinales comme toxiques. Aucunes traces n'indiquaient la présence d'animaux et le sol semblait être un curieux mélange de sable et de terre, comme si deux pensées lui appartenant s'étaient percutées. Des racines émergeaient du sol, sinistres, mais aussi nourrissantes, des fruits et des légumes variés se trouvaient dessus. Il ne manquait plus qu'une rivière et ils étaient certains de ne pas mourir de faim ou de soif dans ce curieux endroit. Allaient-ils devoir se mettre à griffonner sur un carnet la réalisation d'une carte détaillée pour ne pas se perdre ? Non. Quelque chose soufflait dans son esprit que tout était parfaitement normal. Tout l'était pour une Reine.

Il semblerait que nous ne le soyons jamais vraiment.

Pourquoi son visage lui rappelait-il quelque chose ? Pourquoi tout lui semblait si décousu ? ...

930 mots


◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Lun 15 Aoû 2022, 21:50


Illustration - Inconnu

La Royauté des Songes


Attends !

Ihsan essayait de courir derrière le chien, il y arrivait bien mieux que lors de chacun de ses précédentes tentatives, mais ce dernier doublait d'agilité et de ruse pour se soustraire à ses mains, voire à sa vue, comme dans un jeu sans réelle conclusion. Tant que l'Humain ne serait pas prêt, son Ira ne viendrait pas à lui, mais le jeune garçon ne pouvait le savoir. Cette mécanique était trop récente au sein de sa race et de nombreux enfants fuyaient ces ombres. Pas lui. Il était habitué à la présence de Reinhard et puis, ses parents étaient forts ; s'il avait un problème, ils viendraient le sauver ! De plus, c'était le petit chien qui avait peur de lui et non l'inverse, car Ihsan avait beau le retrouver à chaque fois, ce dernier disparaissait en quelques bonds. L'Humain trouvait cela ennuyeux depuis quelques temps ; c'était toujours la même chose lorsqu'il rêvait de lui. Dans la vie diurne, ce n'était pas pour autant qu'il irait réclamer un animal de compagnie, mais il peinait à dissimuler ses volontés en ce monde.

Reviens !
Ihsan.

L'enfant eu un sursaut et s'arrêtait net dans son élan, oubliant durant quelques secondes la raison de sa course. La voix masculine était autoritaire, mais douce, presque mielleuse. L'enfant levait les yeux dans sa direction et vit un adulte.

Qui êtes-vous ?
Je suis Octavien.

Un enfant normal aurait sans doute été intimidé ou aurait pris peur en se mettant à pleurer, mais pas lui. Ce n'était pas un enfant ordinaire. Il était le fils d'un Dieu, mais au-delà de son ascendance, c'était surtout le fils des Écuyers de l'Aurore. Ihsan avait une certaine habitude des gens imposants pour en voir d'éminents traverser sa maison presque quotidiennement. Du côté du Génie, il avait pleinement conscience que la mère de ce petit avait sa réputation chez eux, ce qui avait motivé son choix.

Je ne te connais pas. Ma maman m'a dit de ne pas parler aux inconnus.
Tu es pourtant en train de me parler.

L'Humain eu un froncement de sourcils presque indigné qui aurait sans doute fait rire n'importe qui dans le monde diurne. Octavien s'en amusait fortement.

Je suis un ami de ta maman.
J'te crois pas.

Ce garnement n'avait décidément peur de rien. Peut-être devrait-il emprisonner son âme ici ? Non, mauvaise idée. C'était une expérience et non une tentative de contrarier des personnes dangereuses. Octavien tandis les bras et lui mis quelque chose sur le front. Quelque chose qui aurait été très lourd dans la réalité, mais qui lui était léger et agréable en ces lieux.

Tu es maintenant Roi du Rêvarium, félicitations.
... Ça veut dire quoi ?
Que tu es en mesure de réaliser tes rêves ici.

Devant sa mine interrogative et méfiante, le Génie optait pour une solution de simple et efficace.

Je vais chercher une amie que tu connais pour te prouver que je dis vrai.

Ihsan croisait les bras, peu convaincu, tandis qu'Octavien s'éloignait. Chez Neah, une telle réaction aurait été intimidante, mais chez son fils, cela lui donnait un air mignon.



Ihsan n'eut pas à attendre très longtemps, le Temps au sein du Monde des Songes étant aléatoire et décousu selon les individus. Une vérité dont il n'avait pas conscience à cause de son âge, mais dont l'avenir lui monterait l'étendue. Une voix claire et enjouée attirait son attention, avant que sa détentrice ne parvienne très rapidement à sa hauteur. Eiko, disait-elle. C'était un prénom très bizarre à son ouïe, mais certains parents avaient des goûts étranges ... ce n'était donc pas impossible qu'elle en est.

Ihsan. Toi aussi, tu as une jolie couronne !

Il avait un peu enlevé la sienne pour observer ses contours d'argent, où l'on distinguait des animaux comparables à Chartiana, que sa mère lui avait interdit d'approcher sans un adulte. Les animaux étaient éduqués, mais demeuraient des êtres libres et sauvages. Elle ne cessait de répéter que ce qui était amusant pour lui ne l'était pas pour eux et qu'il devait toujours les respecter. Au centre, une sorte de pierre blanche lumineuse dont l'enfant avait oublié le nom, mais que la Sertisseuse aurait su citer, à n'en point douter. Elle était fort, sa maman, forte et intelligente. En reposant l'objet sur son front, l'Humain l'avait remise un peu de travers, mais personne ne lui en tiendrait rigueur après tout.

Voler ?

Ihsan ne savait pas exactement ce que c'était, même s'il attendait souvent ses parents en parler en le désignant lui et sa soeur. Sa maman n'avait pas d'ailes, beaucoup d'adultes n'avaient pas d'ailes autour de lui, mais son papa en avait et il les cachait dans un endroit mystérieux. Lui ignorait la raison magique derrière cette dissimulation, puisqu'il ne savait pas vraiment ce que c'était.

Je ne sais pas encore le faire, répondit-il en secouant la tête. Je suis trop petit pour apprendre, mes ailes ne sont pas assez grandes.

Ihsan n'était pas complexé par son âge, ni par sa taille en vérité. Son Père était petit, ce n'était pas pour autant que les autres lui manquaient de respect - personne de sensé n'aurait osé.

Mon papa, lui, le fait tellement facilement ! En plus, il a même de l'or dessus parce que c'est le plus fort ! Mais si on ne sait pas le faire tous les deux, pourquoi on ne demandait pas à un nuage de voler avec nous dessus ?

950 mots


[Event Juin & Juillet 2022] - Lorsque les Royautés se multiplieront | Le Monde des Songes - Page 2 Chriss10
Art by Chrissabug

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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Lun 15 Aoû 2022, 22:00


Illustration - Natalya Sorokina

La Royauté des Songes


L'Ira venait à sa rencontre en trottinant tranquillement, donnant l'illusion de son espérance à la voir prendre la poudre d'escampette et disparaître de ce songe en laissant son Humaine tranquille. Il n'en était rien. La Génie ne bougeait pas malgré sa progression, ni son assaut à saisir un morceau de sa cape bleu pâle en en mâchouillant ce dernier pour s'amuser avec. Son apparence de louveteau innocent était un déguisement intéressant, car elle n'était pas idiote au point de le croire sans défense, tant cet Ira devait être parmi les plus puissants au sein de son espèce. Il était lié à un Monstre d'Antimagie. Une rareté autant qu'une aberration. Lampea observait les Rêves décousus de celle aux multiples titres, demeurant consciente que dans la Réalité, cette dernière aurait été en mesure de massacrer les Génies simplement en marchant dans la rue d'à-côté. L'Antimagie n'était qu'un Fléau. Il se murmurait d'ailleurs que la nouvelle représentation divine en charge de leur Protection, celle qui leur avait remis les Ira, leur avait également rendu la possibilité d'anéantir toute la Magie sur les Terres du Yin et du Yang. Rien de très certain, pour l'instant ... À quoi pensaient-ils ? Au nouveau moyen de se faire exterminer ?

Tu ne me chasses pas ?

Elle avait baissé ses iris en direction de la créature qui s'amusait tranquillement. La Génie ne semblait pas être une menace sérieuse à ses yeux et d'un côté, cette idée l'agaçait.

Je suis venue parce que ton Humaine est intéressante, reprit-elle. Elle à une imagination débordante en termes d'expansion territoriale ... Cela nous serait utile.
Je vous entends.

La Génie relevait son regard vers la concernée de sa demande.

Ah. Une Rêveuse Lucide ... Ça faisait longtemps.

Ça ne lui semblait pas si surprenant que ça. On parlait d'une concurrente de la Coupe des Nations au Rêve plus que dirigiste, essayant d'épargner au maximum l'existence des autres, n'ayant pas peur de croire en la vie dans d'autres mondes. Des pensées de folie. C'était dommage que des lacunes l'eussent empêché de triompher de ses adversaires. Lampea savait que la Rêveuse devant elle était loin d'être stupide, consciente de son environnement, mais sans avoir encore réellement les capacités de se servir des Songes dans son propre intérêt. Cette conversation devait lui paraître décousue, voire irréaliste. Elle s'y habituerait, raison pour laquelle la Génie avait pris une apparence physique ; pour la mettre sous son égide. Ramener une Rêveuse de premier plan était plus enviable que créature qui construirait sans avoir d'intérêt précis, mais pour le bien de cette Expérience ; il leur fallait tout type de profil. Après un moment de silence entre elles, Mancinia croisait les bras contre sa poitrine.

Vous êtes quoi ?
Quelqu'un.
Ce n'est pas vraiment une réponse.
On ne peut pas tout avoir.

Son sourire insolent ne semblait pas convenir à cette Prophétesse, alors autant être dans son rôle jusqu'au terme.

Je suis l'une des Gardiennes de cet endroit.



Cette Cité était grandiose. Pourquoi a-t-elle chuté ? Avez-vous connu un massacre, vous aussi ?

Lampea l'observait du coin de l'oeil tandis qu'elles parcouraient Somnium. Ce n'était pas la destination originelle, mais l'Humaine était familière des lieux et d'autres Génies avaient souvent malmené ses rêves. Aujourd'hui, ils désertaient quelque peu ces derniers, entre son Ira et sa Conscience, c'était plus problématique. Pourquoi se soucier d'un grain de sable dans le Désert, après tout ? Si massacre il devait y avoir sur les Terres de Sympan à leur encontre, ce serait à cause d'Humains comme elle. Peut-être était-il intéressant de les avoir comme alliés ? Non, oubliez ça. Elle aimait le risque.

Cet endroit est destiné à renaître. Regardez.

À certains endroits qui paraissaient si proches et lointains en même temps, des centaines de bâtiments semblaient redevenir normaux au lieu d'être silencieux et abandonnés. Tous les efforts de plusieurs milliers de rêveurs qui les nourrissaient.

Ce n'est pas vraiment ce que je voulais vous montrer.

L'ambiance de la Cité s'était muée dans un espace vide de tout en un claquement de doigts. Mancinia peinait même à distinguer la différenciation entre ce qu'était le sol et les cieux ... Si toutefois ce concept existait en ces lieux.

Cet endroit est le Rêvarium et une parcelle de cette immensité te revient.
En quel honneur ?
Je ne sais pas exactement, c'est la volonté des Aetheri.

Ce n'était pas vrai. Lampea savait les raisons, tenants et aboutissants potentiels, mais elle maniait si faussement la vérité avec le mensonge pour en faire un mélange fatal que ce n'était pas le moment de la remettre en doute.

Je dois faire quelque chose ici pour vous, c'est ça ?
Non.
... Alors pourquoi suis-je ici ? demanda-t-elle en maugréant.

Impossible pour elle de dissimuler ses sentiments. Pour l'instant. Ce n'était pourtant pas elle qui l'entraînerait à cette tâche.

Tu peux souhaiter ce que tu veux ici. C'est comme lors de ces Grand Rêve que tu as fait. Tu modèles la situation à ta guise pendant autant de temps que tu le désires.
Je n'ai pas vraiment le loisir d'administrer.
Le temps ne s'écoule pas de la même manière ici, sais-tu ?
C'est inutile de me berner pour que je reste dans les environs.

Son Ira donnait l'impression de se moquer dans son dos. Mancinia fit quelques pas, ayant la sensation de marcher pieds nus sur un miroir. À la fois glacial et fragile. Quelque chose qui pouvait se briser aisément.

Puisque je peux donner vie à mes rêves, autant donner vie à mon ambition et m'observer moi-même.

Abasourdie par cette remarque, la Génie essayait tout de même de ne rien laisser paraître.

C'est ... une expérience intéressante.

Lampea ne s'était absolument pas attendue à une telle réflexion de sa part. Sans doute parce qu'elle était Souveraine d'une île, ainsi qu'une future Reine de sa Patrie. Elle ne cachait plus rien, avançant tranquillement sur son chemin dans le monde diurne. Mancinia n'avait pas besoin de rêver d'être une dirigeante ; elle en était déjà une dans sa tête.

Je n'ai qu'à émettre un Souhait, c'est cela ?
Correct.
Je Souhaite ...



Mancya mis une main contre son front en se demandant si le poids de la Couronne lui donnait des maux de tête. Ce n'était probablement pas la raison, puisque ce que lui avait raconté cette Mancinia ne cessait de lui revenir en mémoire et quelque chose au creux de son corps lui rappelait à quel point ses propos étaient vrais. Elles étaient une seule entité et lui devait la vie. C'était tout. Aucune menace d'aucune sorte, seulement l'avertissement que l'autre reviendrait noter son travail dans des moments espacés de l'avenir. Une sorte d'Observatrice de ce que serait son futur Empire. Le Soleil semblait sur le point de faire fondre ses iris depuis les hautes fenêtres de la salle du trône, mais elle était habituée au Désert. Elle y vivait. Il lui appartenait. Elle était la Reine des Songes. Mais, surtout, son Roi lui manquait ...



Mancinia observait le monde en contrebas avec Reinhard à ses côtés. La Génie demeurait en retrait, silencieuse. L'Humaine déléguait ainsi son territoire à une version ambitieuse d'elle-même en omettant une chose que l'Enfant des Songes savait ; une ambition sans réelles limites n'allait-elle pas ravager le Rêvarium ? Lampea eu un sourire carnassier. Cette expérience aurait sans doute un immense intérêt. Est-ce que les guerres du monde physique atteindraient cet endroit ? Peut-être. Qui sait ? Son regard dérivait. Elle avait aussi ressentie cette présence étrangère non loin, mais même en sachant que personne ne pouvait intervenir directement, elle se voulait prudente. Les Ira étaient l'oeuvre de cette Aether et, surtout, elle était en mesure de les liguer contre eux. Personne ne savait ce qu'une telle conjecture apporterait et, à son humble avis, personne ne voulait le vérifier ...

1310 mots


[Event Juin & Juillet 2022] - Lorsque les Royautés se multiplieront | Le Monde des Songes - Page 2 Chriss10
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Mer 17 Aoû 2022, 22:12

Lorsque les Royautés se multiplieront


Image par JACK WANG


Il avait plusieurs noms. Il était l’Æther des Cauchemars et celui des Rêves. Il briguait le monopole ultime en tentant d’effacer ses concurrents. Sa proximité avec le Mârid l’avantageait. Il avait même été invité pour la petite expérience qui allait se dérouler dans le Rêvarium. Il s’était déplacé, parce qu’il était toujours intéressant de discuter avec un Génie si puissant qu’il aurait pu en devenir un Dieu. « Delta… » dit-il, songeur. « Je reconnais que ce n’est pas du meilleur goût. Néanmoins, je ne suis pas comme Suris, à souhaiter être immuable. À travers le temps, il demeure le même, le compagnon de Sympan. Mais ces vieilles légendes sont à moitié oubliées, de toute façon. Comme si Sympan avait encore besoin d’un dragon comme compagnon… Il tient à un passé qui indiffère les jeunes générations. À quoi m’aurait-il servi de garder mon nom de Génie d’origine ? Delta suffit à faire trembler les Ætheri et cela me réjouit. Quant à ma réelle identité, celle qui se cache sous les pseudonymes… parfois j’ai l’impression de l’avoir moi-même oubliée avec le temps. Puis, de temps en temps, je m’en souviens. » Il sourit, tristement. « Toi et moi sommes vieux, Ezechyel. Nous existons encore mais cette existence est si étrange. Dix ans me paraissent passer en dix minutes. J’ai déjà tout vu, tout fait. Même cette expérience me semble dénuée d’intérêt. » Il fit une pause. « Ne me regarde pas comme ça, mon vieil ami. Parfois, je suis las de tous ces souvenirs qui me hantent, et de ceux qui ne me hantent plus et que je ne retrouverai probablement jamais. La vieillesse est une plaie. Elle ne fait que me rappeler que les êtres oublient trop vite les erreurs du passé. Et toi… » Il le regarda. « Toi tu es toujours partagé entre la simplicité et la complexité. Tes créations t’attirent et, au fond, tu rêves d’être comme elles. Malheureusement, ce n’est pas le cas et quand je te vois, je me dis qu’un psychologue serait extatique à l’idée de t’avoir comme patient. Aimer ces créatures doit être un fardeau si lourd à porter... Moi, je ne les aime pas. Je les trouve misérables. » Il se leva de son trône doré. Il avait revêtu une forme différente. Ses cheveux étaient du blanc de la neige. Il portait un kimono, en honneur de celui qu’il savait aimer le monde des Orines. « Enfin. Trêve de bavardages. Nous aurons le loisir de continuer, une fois l’expérience terminée. » Il insuffla au Rêvarium une dose de magie. Ezechyel l’observa. Il n’avait pas toujours été si cynique. Le cynisme était souvent une affaire de vieillards. Ils en étaient deux beaux.

« Que penses-tu qu’ils vont faire avec ces cobayes ? » « Cela dépendra des Rois et des Reines. » répondit l’Æther, sans grand engouement. Le Mârid n’en avait eu aucun dans sa question. Ils passaient le temps. « Les autres Djinns, ceux qui sont plus jeunes et encore pleinement malicieux, se font une joie de les observer. » « Arrête. Tu ne te comportes pas toujours comme ça. Tu sembles désabusé aujourd’hui mais, demain, nous savons tous les deux que tu trouveras un nouveau centre d’intérêt. » « Et si je n’en trouvais pas ? Et si plus rien n’avait de sens et que la vie n’en valait plus la peine ? » « Tu pourrais mettre ta véritable identité en danger. » Il rit. Quand bien même, personne ne trouverait, personne ne ferait le lien et personne ne comprendrait. « Ou je pourrais te divertir. » « Tu peux essayer, oui. Après tout, je vais faire tomber des Ætheri pour tes beaux yeux. Ce serait la moindre des choses » Ils regardèrent l’expérience, dans un silence religieux.

609 mots

Explications


Bonjour ♪

Bienvenue dans cet extra !

Il est ouvert aux Rois et Reines du Monde des Songes, soit (si je ne me suis pas gourrée) : Adriaen - Eiko - Alamar - Stanislas - Sol - Maximilien - Kitoe - Oriane - Min - Jämiel - Sylbille - Helsinki - Le nain de Kyra (8D) - Elise - Babelda - Nefraïm - Dürdane - Erkan - Lana - Eméliana - Daé - Juvelian - Ihsan - Mancinia
ET aux Génies.

L'expérience : Outre le blabla de vieux entre le Mârid et Jun (8D), ce qu'il se passe c'est que le Mârid et les Génies ont guidé des Rêveurs dans les Royaumes. Ce sera la première expérience de manipulation de votre personnage au sein du Rêvarium (bien qu'aucune information véritable lui soit donnée). Il a simplement des Rêveurs à disposition à l'intérieur de son Royaume. Ce que les Génies étudient c'est : qu'est-ce que votre personnage va faire avec ces individus, qui sont là, et de qui il va pouvoir moduler le rêve ? Le plonger dans un horrible cauchemar ? Lui faire passer un bon moment ? Telle est la question o/

Pour les Génies, vous pouvez guider les Rêveurs dans le Rêvarium voire conseiller les Rois et Reines si l'envie vous en dit ^^ (ou juste regarder le spectacle et faire des paris avec les autres 8D)

Chronologie : Cet événement n'a pas de chronologie particulière car le Monde des Rêves n'est soumis ni au Temps ni au Destin. Votre personnage peut donc rêver il y a dix ans, maintenant ou dans cinq ans.

Vous pourrez poster dans ce rp jusqu'au 31 octobre 2022 23h59, en sachant que je ne reparlerai pas du Monde des Songes dans les Events de septembre ^^

Gains


Pour les Rois et Reines du Monde des Songes (ceux qui ont participé au round 1 donc xD), je vous invite à poster un message de minimum 500 mots avec votre personnage.

Pour un message unique de 500  mots minimum :
- 1 point de spécialité au choix
- Le marquage : Les individus présents dans le Royaume de votre personnage se souviendront de lui au réveil et ses agissements avec lui seront légèrement conditionnés par le Rêve.*

* Vous pouvez faire ça avec des personnages à vous d'ailleurs ^^ Genre dans mon cas, Adriaen pourrait se retrouver avec Laen dans son Royaume et le torturer pendant trois heures, ce qui créerait chez Laen un sentiment de peur au réveil quand il verrait Adriaen et sans doute un malaise pour quelques mois. Bien sûr, en fonction de la puissance des personnages, les conséquences ne sont pas les mêmes ^^

Pour 500 mots chez les Génies :
- 1 point de spécialité au choix

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ^^

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Min Shào
~ Orine ~ Niveau II ~

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Min Shào
Sam 10 Sep 2022, 11:22


Image par Charlie Herve


Min s'assoupit dans sa chambre de ryokan à Avalon. Il était autant épuisé physiquement que mentalement. Une galerie d'art, c'était plus compliqué que prévu à gérer. L'Orine doutait même être à la hauteur. Si seulement il pouvait tout annuler... ou juste oublier ses responsabilités pendant quelques minutes...

L'artiste ouvrit les yeux. Le plafond avait laissé place à un ciel orangé. Il reconnut instantanément son Royaume, celui du Monde des Songes. Chaque nuit, il espérait y retourner, et cette envie se faisait encore plus pressante cette nuit. Depuis sa création, son Royaume avait étendu ses frontières : le champ de tournesols était encadré par de grandes montagnes escarpées et rosies par les cerisiers en fleurs. La sève rose de l'Arbre de Vie avait continué à couler chaque nuit. Le ruisseau s'était transformé en long fleuve qui serpentait dans la vallée des tournesols. « Ne manque-t-il pas quelque chose à votre Royaume, sire ? » soudain, il s'aperçut que le kappa était revenu. Il était bien singulier de voir une créature dans ce monde plein de flore, mais vide de faune. « ...plus de cerisiers ? Une temporalité, la nuit ? » La petite créature lui fit signe de la suivre. Min obtempéra. Les tournesols suivirent son mouvement alors que l'Orine marchait dans le champ. Il se rapprocha de l'Arbre de Vie, considéré comme le noyau de son Songe, la première chose qu'il avait imaginée. Le kappa s'immobilisa et se tourna vers lui. « Autrui. » Sans plus d'explications, ce curieux personnage s'évapora dans un halo de lumière. Et quand il disparut, trois inconnus s'étaient matérialisés à la place. Il s'agissait d'un petit garçon brun aux yeux vairons, une adolescente blonde et un bel homme à la carrure imposante. Le petit garçon fut le premier à commencer à courir parmi les fleurs, naturellement suivi par les deux autres. La femme longiligne testait les limites du rêve, en essayant de s'envoler. Min le lui interdit : il voulait qu'ils suivent son circuit comme il l'imaginait.

L'Orine décida de leur faire vivre un voyage. Il se transforma en nénuphar géant et se téléporta sur le fleuve. Comment allaient-ils réagir à son Royaume ? Il espérait que son monde, parfait à ses yeux, leur plaise. Les tournesols s'étant tournés vers lui, les Rêveurs remarquèrent instantanément cette barque improvisée. « ...on y va ? » c'était le petit garçon qui avait parlé. Sans attendre la réponse des deux autres, il les prit par la main et les entraîna vers le fleuve rose, dont la base formait comme une flaque sous l'arbre immense. Les trois Rêveurs allèrent sagement poser leurs fesses sur Min. La femme était curieuse ; elle goûta l'eau et entraîna les autres à essayer. « C'est délicieux ! Goûtez ! » Les deux autres s'y mirent et discutèrent de sa saveur, la comparant aux épices de leurs territoires respectifs. C'est le moment que Min choisit pour se mettre en route.

Il leur fit traverser les champs. A mesure qu'ils s'en éloignaient, la couleur rose du fleuve devenait évanescente et laissait place à une eau transparente, qui laissait entrevoir une flore luxuriante en son sein. Au lieu de poissons, des fleurs de tournesol de toutes les couleurs nageaient comme des têtards sous eux. La femme essaya de les attraper, mais Min n'avait pas pensé à leur donner de la matière et elles traversaient sa main. Le courant du fleuve était inversé : l'Orine les emmenait vers le sommet de la grande Montagne, celle qu'il avait créée à l'image du Pic du Hakai à Onikareni. En réalité, cette partie de son Royaume avait été moins travaillée : son imagination avait encore des limites. Pour compenser cela, il décida d'accélérer d'un coup, puis de s'envoler au-dessus de la cime des cerisiers. Les Rêveurs commencèrent à paniquer en remontant vers les arbres, mais tout comme beaucoup d'autres éléments, il ne leur avait pas donné matière. Ainsi, ils traversèrent les branches et les pétales de fleurs sans pouvoir les toucher. Cette légère montée d'adrénaline fut accueillie avec enthousiasme par son groupe de touristes.

Quand ils se rapprochèrent du sommet de la montagne, l'herbe avait laissé place à une neige qui semblait ordinaire. Mais quand il les déposa au sol, ils se rendirent compte qu'elle rebondissait à leur contact. En y regardant de plus près, le manteau neigeux ressemblait en fait à un lit de nuages. Les Rêveurs s'amusèrent ensemble ; la femme essaya d'en prendre une boule, et cette fois, Min l'autorisa à dépasser cette limite. Elle découpa une petite balle et la lança sur l'homme musculeux. Ils se lancèrent dans une bataille folle de boules de nuages, pour la plus grande joie de Min. Il se rendit compte, plus que jamais, que l'Inspiration ne pouvait être entière en restant seul. Il avait besoin d'autrui pour que son Royaume atteigne sa plus grande magnificence. C'était la somme de leurs imaginations qui pourrait élever le lieu. Pour cette nouvelle idée partagée, Min décida de récompenser la jeune femme. Il rejeta les autres de son Rêve, puis se matérialisa sous sa forme ordinaire devant elle. « Quel est votre nom, ma Dame ? Il sera gravé à jamais dans mon Royaume. A partir de maintenant, vous en serez la Princesse. » Elle ne reviendrait peut-être plus jamais, mais sa participation laisserait une place indélébile dans le Songe de Min.


Mots: 902
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Babelda
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Babelda
Mer 14 Sep 2022, 09:48


Lorsque les royautés se multiplieront
Babelda


La rêveuse releva le regard vers le ciel, là où les constellations formaient des formes mouvantes. Une loutre glissait paresseusement, se laissant happer par le courant d'une aurore boréale : le rideau verdoyant sinuait le ciel de part en part. Un peu plus loin, un cheval galopait, un serpent s'enroulait autour d'une constellation immobile, une orque nageait paisiblement, laissant entendre son chant à travers la dimension du Rêvarium. Tout semblait figé, perdu dans un recoin du temps inaccessible. Pourtant, tout s'apprêtait à changer. Bientôt, il cet espace qui lui avait été dédié ne serait plus seulement son repaire.

La première silhouette apparue. Elle sembla émerveillée par le paysage céleste - le reste du monde paraissait mornement triste, si l'on omettait l'arbre géant qui se tenait au centre du monde. Babelda la toisa un instant avant de se décider à l'aborder. « Voulez-vous boire une tasse de thé ? » Une activité anodine, qui pourrait plaire au plus grand monde. La Créatrice n'avait pas l'intention de courir à travers la plaine immense et infinie. Elle préférait canaliser son énergie dans une activité simple. « Volontiers, mon passage en ponton n'est pas avant le mois prochain, j'ai quelques minutes à vous accorder. » L'inconnu s'installa sur la chaise qui s'était matérialisée. Comme tout ici, elle était faite de poussière d'étoile, de cette substance argentée. « J'ai toujours rêvé de boire de la soupe de tomate, avec les pellicules, ça fait un ravage. » La fille aux cheveux châtains toisa son invité -si on pouvait l'appeler ainsi. Une silhouette supplémentaire se matérialisa, comme un nuage venant s'écraser sur le sol : il émergea d'une brume duveteuse. « Si vous êtes lucide en ces lieux, ce n'est pas forcément le cas de vos visiteurs. » souffla le génie à l'oreille de sa muse. « Il arrive que leur subconscient s'exprime davantage que leur personnalité réelle. » Le tisseur de rêve laissa ses mains pianoter sur les épaules de sa complice. « A vous de décider si vous désirez vous laisser guider par ces inepties, ou si vous préférez donner un ordre précis à vos scènes. » La Caeli reporta son attention sur la buveuse de thé, qui touillait sa boisson avec la tige d'une fleur qu'elle avait récupéré sur la table. La régente fronça les sourcils avant de soupirer. Il aurait été plus simple de vouloir tout contrôler. Pourtant, elle ressentit, qu'en cet instant, elle devait apprendre à lâcher prise. C'était ce qu'essayait de lui enseigner Ulrich. Aussi, lorsqu'elle perçut l'étrangeté du spécimen qui se tenait face à elle, elle décida d'entrer dans sa bizarrerie. D'une seule pensée, les chaises se mirent à léviter et, lentement, à pivoter de façon à ce que leurs utilisatrices se retrouvassent la tête à l'envers. « Ah merci, j'avais besoin de voir les choses sous un nouvel angle, pour mieux comprendre mon problème. » L'étrangère but une gorgée de son breuvage. « Le souci, ce n'est pas la cotation en bourse de mes colliers de perle, mais l'argenterie de Philibert qui n'a pas été nettoyée depuis des mois ! Tout s'explique maintenant. » Babelda cligna patiemment des yeux. « Et que pensez-vous des lunettes télescopiques ? » « Oh, c'est un sujet intéressant... Je ne me suis pas assez portée sur le sujet. Pourriez-vous m'en dire davantage à ce propos ? »
567 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Sam 17 Sep 2022, 18:29


Le Royaume des Cauchemars
Kitoe & Stanislav


TW : C'est Kitou et Stanislav. Il ne faut pas laisser ces deux là ensemble.

RP lié ; Kitoe - partie II
Stanislav pressa légèrement son doigt contre la tranche du couteau, pour en évaluer le tranchant. Il en fut visiblement satisfait, car un sourire inquiétant se dessina sur son visage. « Parfait. » murmura-t-il avant de se retourner. Là, deux tables en forme de croix avaient été installées. La première, celle dont il était le plus proche, était encore vide. Il savait cependant qui y apparaîtrait et cela le faisait jubiler. Il sentit un léger frisson d'excitation lui effleurer l'échine mais réprima son impatience, contournant la stèle inoccupée. « Tout est prêt. » informa-t-il sa partenaire tout en s'approchant du second autel. Un homme à la chevelure rousse y avait été harnaché : ses poignets et ses chevilles le maintenaient en place; ses ailes immaculées étendues de chaque côté de sa silhouette avaient été clouée contre la pierre. Le Mage noir n'apporta guère d'intérêt à leur victime. Il se moquait bien de lui : sa présence ici n'était motivée que par la passion obscène que nourrissait la démone à son encontre. Sans doute avait-il causé du tort à sa Reine : c'était assez pour que le bourreau accepta de le châtier, de toutes les manières possibles.

Aux côtés de Kitoe, le sorcier lui laissa l'espace nécessaire pour qu'elle put exprimer pleinement sa hargne : honneur aux dames. La chaire fut parcourue d’innombrables coups de couteaux. Pourtant, malgré les yeux qui s'écarquillaient, la bouche qui restait entrouverte, le cri restait muet, coincé dans la gorge. Cela ne signifiait pas qu'il ne souffrait pas. Bien au contraire : chaque sensation était décuplée, l'ailé pouvait ressentir la moindre insertion de la lame d'acier, qui perforait son épiderme, saccageait ses entrailles, lancinait sa chaire. Il ne pouvait plus bouger. Ce n'était pas seulement dû aux liens : le roux était paralysé. Après quelques secondes, Stanislav se joignait à la pluie de coups, mêlant sa propre dague dans cette valse sanguinaire. « Mmh... » Le Dementiæ fit remonter son couteau le long du flan du guerrier, créant une entaille suffisamment large pour enfoncer sa main. Là, il délogea quelques côtes puis vint palper directement les poumons. « C'est ce que je craignais. Ils sont dégonflés. Il ne peut plus crier. » se désola le médecin. « Que préconisez-vous ? »



TW : Violences sexuelles
Happy face - Jagwar Twin
« Mmh... Quelle appétissante raison de vivre... » murmura Stanislav en s'approchant de la silhouette. Il glissa un regard en direction de l'Ange, pour mieux apprécier l'horreur sur son expression. Un rictus mesquin se dessina sur celle du tortionnaire. Il passa une main sur celle de l'Humaine, puis remonta le long de son bras, s'attardant sur sa nuque avant de s'enrouler autour de sa gorge. Un sanglot fit tressaillir la brune : son regard appelait à l'aide, suppliait son partenaire d'infortune de venir la secourir... Elle était magnifique. Stanislav avait toujours adoré admirer cette beauté empreinte de détresse, cette fêlure dans le masque de superbe. Il ne trouvait jamais les femmes plus sublimes que dans l'expression de leur détresse. Peut-être parce que cela lui donnait l'impression de pouvoir leur venir en secours et qu'il convoitait secrètement cette place de preux chevalier. Pourtant, c'était dans son rôle de bourreau que son art s'exprimait le mieux. « Shh... Je ne te veux pas de mal. » susurra-t-il à l'oreille de la femme. Pourtant, l'écho se réverbéra de partout dans la salle, faisant planer la menace qui se dissimulait derrière les paroles réconfortantes. Il huma son parfum, collant sa joue à celle de sa prisonnière. Un frisson d'excitation le parcourut.

Le mage noir glissa sa main jusqu'aux cheveux de la protégée de l'Ange, avec une vitesse brusque. Il empoigna sa tignasse et se mit à la tirer violemment, lui arrachant quelques cris surpris et de douleur. Il la dirigea près de la table d'intervention. Proche, pour donner l'illusion de la laisser à portée de l'Ailé, mais suffisamment loin pour qu'elle reste hors d’atteinte. Supplice supplémentaire, privation de l'être aimé qui lui était dérobé juste sous ses yeux. Les mains de l'homme commencèrent à s'aventurer sur les courbes de sa victime. La colère et la rage qu'il lût dans le regard du rouquin lui arracha un rire glaçant. Il se délectait de la situation, de la souffrance inéluctable que cette vision lui provoquait. « J'ai entendu dire que les Anges ne couchaient jamais avant le mariage... » dit-il, presque désolé. « Ce doit être frustrant pour la demoiselle. » Maintenant toujours la femme dans une position soumise, il la pencha en avant grâce à la prise qu'il maintenait sur ses cheveux. « Il faut que l'on s'occupe de régler ce problème. » Le regard mauvais du Sorcier s'accrocha à la démone. Elle devait avoir une vue jouissive : les larmes incessantes de la pucelle et la soif de tuer peinte sur le visage de son Némésis. Il esquissa un sourire en direction de sa Reine puis, d'un seul coup de rein, s'imposa à l'Humaine de la plus ignoble des manières.



Stanislav continuait ses à-coups saccadés. Il ne prenait pas spécialement de plaisir charnel, bien que se voir dominer une femme avec autant de prestance n'était pas pour lui déplaire. Pourtant, sa machination avait davantage attrait à satisfaire sa partenaire par la souffrance que son acte infligeait à l'Ange. Peut-être les choses auraient-elles été différentes s'il avait pu tenir entre ses griffes la véritable incarnation de l'Humaine, mais il n'avait sous son joug qu'une pâle imitation. Elle n'en demeurait pas moins réussie, suffisamment réaliste pour induire un orage d'émotions chez son protecteur. Le plaisir du violeur fut cependant décuplé lorsque la brune s'impliqua à son tour dans la torture de la jeune femme. Elle n'était pas morte : malgré son état cadavérique, elle ressentait encore sa présence qui la souillait de l'intérieur. Cette pensé suffit à le faire terminer son acte abjecte.

Le Souverain des rêves referma le bouton de manchette puis s'installa près de la table. « Bon appétit. » répéta le brun en s'appropriant les couverts que lui avait tendu la cuisinière. « Elle a vraiment l'air succulente. » Il huma le parfum de la chaire. Il passa sa langue sur ses lèvres avec un ait lugubrement alléché. Il goûta une première bouché et laissa un soupir satisfait dépasser ses lippes. « Délicieuse. » approuva-t-il avant de piocher dans le plat, à même la victime. « Les saveurs explosent au palais, c'est... » Il n'avait pas les mots pour décrire l'extasie que ce met lui faisait ressentir. Devant le plaisir partagé avec la démone, le Dementiae ne put s'empêcher de vouloir continuer la tourmente du patient qui attendait toujours viscères à l'air. « Mmh, quelle impolitesse, ma chère. Il faut faire goûter ce plat à notre invité d'honneur. » Il découpa un morceau pour Neah puis s'en approcha. Leurs regards se toisèrent. Une connexion s'établit entre eux, de ces instants qui marquent la conscience jusqu'en dehors du monde onirique. « Faites "Aaaah". » Devant le manque de coopération du patient, le gourmet n'eut d'autre choix que de le forcer à ouvrir la bouche. « Allons allons, ne vous montrez pas plus compliqué que nécessaire, monsieur Katzuta. C'est important pour votre rétablissement. Les ordres du médecin sont clairs : trois bouchées par jour minimum pour guérir. Allez... Une... » Le repas serait long. Une éternité de répugnance.

1252 mots
Merci Pardon à Manci qui nous a prêté Neah.

FIN



Merci Kyky  nastae
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Kitoe
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Kitoe
Dim 18 Sep 2022, 22:06

Kitoe & Stanislav
Lorsque les royautés se multiplieront
Dove Cameron - Breakfast

TW : C'est dégueulasse et c'est avec Stan donc : #AbelGideon + violences sexuelles


Kitoe lança un coup d'œil à son partenaire et un sourire étira le coin de ses lèvres.

-Parfait. Répéta-t-elle.

Elle pivota et s'avança jusqu'à leur patient. Elle le parcourait de la tête aux pieds. Il était nu, et elle prenait beaucoup de plaisir à le détailler, le décortiquer à la seule puissance de ses pupilles. Neah n'avait jamais été aussi vulnérable qu'en cet instant. Aussi faible et pitoyable. La seule chose dont l'Ange aurait pu se vanter était qu'elle n'avait d'yeux plus que pour lui. Neah s'était aventuré dans leur royaume et l'emmener ici avait été d'une facilité déconcertante. Dommage peut-être, mais ce n'était pas une occasion à jeter pour autant. Bien au contraire. Arrivée à son niveau, Kitoe posa une main sur son torse, puis fit descendre ses doigts doucement sur son ventre, puis sa cuisse. Elle remonta en s'intéressant au biceps, puis l'épaule. Elle le savait déjà, mais il était sacrément bien foutu.

-Bien.

Avec une lenteur mesurée, elle arracha quelques-unes de ses plumes. Ce n'était pas grand-chose, mais elle savait que c'était douloureux. Elle brandit ensuite le couteau parfaitement aiguisé, apparu dans sa dextre, et cloua l'avant-bras de sa victime, en évitant les veines importantes. Kitoe observa sa réaction, ricana. Elle se retira. Le planta de l'autre côté. Puis dans ses mains, brisant au passages ses phalanges. Puis dans ses cuisses. Puis dans ses mollets. Pour finir par ses pieds. La lame se posa sous son diaphragme et une légère pression suffit à traverser l'épiderme. D'un geste chirurgical, elle dessina une ligne ensanglantée jusqu'au-dessous du nombril. Elle traça une nouvelle ligne à la perpendiculaire afin de faciliter l'ouverture. Elle décolla délicatement la chair pour observer l'intérieur du supplicié. C'était la première fois qu'elle effectuait un travail aussi propre sur un cobaye vivant et cela la stimulait.

-Tu sens quand je fais ça ?

Elle avait glissé sa main dans son abdomen pour s'emparer de son foie, qu'elle pressait doucement. Kitoe observait son visage. Il la défiait en retour, mais la douleur le saisissait avec une telle vigueur qu'il ne pouvait rien dire, ni rien faire. Il était blafard. Sans le quitter, la Démone poignarda l'organe. Un spasme parcourut aussitôt l'Ange et elle crut qu'il allait vomir sur lui-même. Ce ne fut pas le cas. Elle ricana, puis recommença à plusieurs reprises avec plus d'application. Elle tranchait littéralement son foie en lamelles alors qu'elle ne l'avait pas encore séparé de son corps. Ça faisait des sashimis. Ses rires se firent de plus en plus fréquents. Elle jubilait. Dépliant la peau de l'autre côté, elle fit subir le même sort à la rate.

-Ça va ?

L'euphorie du moment était trop forte tandis qu'elle imaginait de nouvelles manipulations. La Vile se fraya un chemin à l'intérieur pour poignarder son dos. Une fois, puis deux, puis trois. Sous ses coups répétés, elle toucha les reins. Peut-être qu'elle toucha aussi la moelle épinière, mais ça ne faisait rien. Stanislav s'était joint à elle et tous les deux s'amusaient à le planter, d'abord partout où ce n'était pas vital, avant de s'attaquer aux zones plus sensibles. Kitoe regarda son partenaire tandis qu'il émettait son diagnostic. Ce qu'elle préconisait ?

-Il ne faut pas qu'il meure avant qu'on le mange.

Ça n'aurait pas eu de sens. La viande perdrait toute sa saveur. Il devait encore palpiter lorsqu'ils le dévoreraient. Curieuse, la Démone plongea sa main dans les entrailles pour pincer le diaphragme. Le patient eut un soubresaut, cela le fit haleter, mais ce ne fut pas suffisant. S'il continuait, il allait crever en laissant un sale goût à sa chair désoxygénée.

-Cela requiert de lui donner une raison de vivre.

Une femme onirique, à l'apparence de Mancinia, fit son entrée dans la salle d'opération.

*

SKYND - John Wayne Gacy


Un cri déchira ses tympans, mettant fin au calme morbide qui régnait depuis le début de cette entrevue. C'était un cri qui mêlait douleur et colère. Jusqu'ici, Kitoe n'avait alors pas décroché ses yeux de Stanislav, ni de l'acte qu'il perpétrait sur l'Humaine. Son regard avait fait des allers-retours entre l'expression sadique de l'homme, les pleurs et la sidération de Mancinia, puis leurs bassins qui s'entrechoquaient. Stanislav était violent. Elle n'en pensa… rien. En tout cas, elle le crut. Au fond d’elle, voir le Sorcier s’adonner à l’acte charnel en sa présence la dérangeait, mais elle ne se l’expliquait pas vraiment. Les vociférations de Neah lui permirent de se reconcentrer sur la partie la plus importante de leur travail. Elle sourit. Il criait ; il était donc vivant. Sa proposition avait fonctionné.

-Allons, allons. Minauda-t-elle en posant sa main sur sa joue.

Elle lui accorda une caresse et il manqua de la mordre. Elle ramena sa main contre elle, surprise par ce soudain changement de comportement.

-Tout doux.

Mancinia l'avait comme réveillé, alors qu'il aurait dû être quasiment être vidé de ses forces. Neah baignait dans son propre sang et celui-ci débordait et s'égouttait sur le sol à plusieurs endroits. Il était blafard, presque mort, mais il se battait encore. C'était intéressant. Comme il gueulait trop fort à son goût cela dit, elle cloua son couteau dans son épaule et l'y laissa. Elle trouva ensuite des sangles. Sa vigueur froide contrastait avec le plaisir qu'elle avait eu le planter. Maintenant, ses gestes étaient motivés par des pensées encore plus sombres, plus malsaines. La Démone appliqua tout le poids de sa paume sur la tente de son antagoniste de sorte que sa tête reste tournée vers la scène de viol. Elle serra les dents, à peu près aussi fermement qu'elle plaquait et attachait les sangles pour maintenir la tête de Neah tournée.

-Regarde-la.

C'était à elle qu'il fallait faire mal maintenant. Ils avaient un lien tellement fort, celui entre un Gardien et son Humaine. Kitoe savait qu'elle sous-estimait beaucoup trop cela. Alors que Stanislav continuait de la violer, elle se plaça à ses côtés. Une aiguille était apparue dans sa main. Elle l'enfonça sous la mâchoire de la jeune feme, entre sa nuque et sa gorge. C'était précis. Mesuré. Calculé. Le Rêve lui donnait des connaissances anatomiques et criminelles hors normes.

Mancinia s'effondra sur la table. Kitoe ne prêta pas la moindre attention à son partenaire. Il pouvait continuer si ça lui plaisait. Elle s'en fichait. Une auréole de sang apparut sous le crâne de l'Humaine et s'étendit progressivement. De ses yeux exorbités coulaient encore des larmes en abondance. Neah hurlait comme un goret. Il était incapable de mourir de ses blessures.

-Elle n'est pas morte. Déclara-t-elle en essayant de surpasser ses plaintes. Elle est seulement paralysée et elle se vide de son sang.

Autrement dit, elle agonisait en silence. La tortionnaire se demandait à quoi ce genre de douleur pouvait ressembler, celle d'un lien aussi fort que l'on voit se détruire sous ses yeux. D'autant plus lorsqu'on était allongé, impuissant, sur une table d'opération, les viscères à l'air. Ce devait être difficile de crier lorsque les muscles de l’abdomen avaient été découpés. M’enfin, peu importait au final. Kitoe allongea correctement le corps de Mancinia sur la table et elle tendit des couverts à Stanislav, le tout sous le regard ébahi de leur véritable victime.

-Bon appétit.

1188 mots



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Kyra Lemingway
Lun 26 Sep 2022, 00:38

Lorsque les Royautés se multiplieront

La Déchue arqua un sourcil à la réplique de sa co-reine, exprimant sa surprise d'un « Oh. » amusé. La fragilité que pouvait dégager ce corps possédait tout de même un esprit un minimum révolté. Voilà qui était rassurant. Ou était-ce tout simplement leurs essences contraires qui se manifestaient. C'était également une possibilité. Elle ne pouvait pas lui donner totalement tort pour cette même raison. À peine s'était-elle approchée, avait-elle senti son être se braquer et juger la pureté de ses plumes par la seule catégorie à laquelle le monde l'avait attribuée. Amenant le verre à ses lèvres, elle sourit. Pas d'un sourire désolé toutefois. « C'est vrai. » lâcha-t-elle après avoir trempé ses lippes dans le breuvage. Oriane ponctua sa réplique d'un court silence. « Tous les Anges ne sont pas purs. » précisa-t-elle sa pensée en posant son verre sur une table matérialisée dans le vide. Le plateau en verre épais était maintenu de quatre pieds d'une même matière. C'était à peine si on la discernait dans le décor encore vierge. « N'y aurait-il jamais eu d'Anges Déchus si ça avait été le cas. » conclut-elle enfin. Ce qui aurait été triste. Elle ne s'imaginait certainement pas dans la peau de ces Vertrueux dont le moindre excès les condamnait. Interdit d'exploser de rage malgré la quantité astronomique d'événements qui pouvaient la causer. Interdit de découvrir de nouveaux horizons consentis avec les autres. Interdit d'avoir l'envie de s'occuper de soi avant tout. D'abord le monde. Eux ensuite. Le dévouement était trop important pour elle. Comment pouvait-on sincèrement être bien dans sa peau quand on refusait de totalement écouter son corps ? Ça la dépassait. Pourtant la tonalité que l'Immaculée emprunta pour répondre à l'homme invisible laissa la Luxurieuse perplexe. Le dépit de l'impuissance. « La discussion sera peut-être moins aisée que je ne l'aurai cru. Je ne me suis pas adressée à beaucoup d'Anges et les quelques-uns que j'ai pu croiser, si l'on omet Basphel où j'avais plutôt tendance à les éviter, — parce qu'il n'est jamais facile de retenir ses pulsions à l'adolescence et encore moins lorsque l'on est Déchu — étaient descendants de Réprouvés. ». Elle ne put contenir un rire bref. « Ils sont quelque peu décomplexés sur certains sujets. Peut-être un peu trop pour des Anges. ». Ça l'amusait. Selon elle le caractère de ces Anges était la simple preuve que la passion était inscrite dans les gènes de n'importe quel être un tant soit peu normal sur terre. Tout n'était qu'une question de culture. En même temps que sa mémoire faisait défiler les souvenirs, le paysage se parait des couleurs imprégnant son esprit. Les cascades des Îles suspendues. Les nuages formant parfois un tapis de velours dans les rues de Kamlann et les parcs de l'école. Ces cafés où ils se réunissaient pour étudier, entre autres choses. Le fleuve dessinant les gorges d'Avalon et ses innombrables lanternes rouges. Les hauteurs de Stenfek. « Mais j'ai tout de même l'impression qu'il y a quelque chose sur lequel on pourrait éventuellement s'entendre. ». Elle marqua un temps, ancrant ses iris dans ceux de sa vis-à-vis. « Le choix. ». Le ciel se forma, voile épais d'une nuit claire saupoudrée d'étoiles. Une poussière ocre commença à tomber des nues. « Le libre-arbitre est une belle utopie, n'est-ce pas ? ».

À peine eut-elle prononcé ces mots qu'elle distingua un être plus loin. « Nous avons un invité semble-t-il. » commenta-t-elle après avoir détaillé l'étranger. Un homme. Bien bâti, pas assez pour être Démon ou Réprouvé. Ce n'était pas une mauvaise chose. Ce lieu aurait explosé si une nouvelle essence de ce genre avait pris place ici. Il n'était ni Ange, ni Déchu. Elle l'aurait immédiatement senti. Il n'appartenait pas aux Elfes non plus, qu'ils soient pâles ou de ténèbres. « Accueillons-le du meilleur que nous le pouvons. Peut-être que c'est ce qui nous manquait, un tiers, pour faire tampon entre nos divergences. » sourit-elle avant approcher l'individu, la malice dans les yeux. À proximité, elle ne ressentit aucun relent fétide d'anti-magie. Était-ce un Mage alors ? Avant qu'il n'effectue le moindre geste, Oriane glissa son bras sous le sien, le poussant à la suivre. « Bienvenue parmi nous, très cher. » commença-t-elle en faisant une nouvelle fois face à l'Ange pour se rapprocher. « Avez-vous un nom ? ». Évidemment. Tandis qu'il le lui révéla, elle trouva dans le regard céruléen de sa partenaire imposée une idée amusante. « Je vous présente Helsinki. La bonne conscience de cet endroit. » fit-elle tout en offrant un sourire à celle-ci. « Et je m'appelle Oriane. ». Elle se pencha sur l'oreille de leur visiteur, laissant un souffle se perdre dans son cou avant reprendre la parole. « Le petit diablotin qui murmure de vilaines choses aux oreilles des autres. » murmura-t-elle avec volupté de sorte que les mots lui parviennent aussi clairement que si elle lui eût dit à voix haute, mais assez fort également pour qu'ils puissent parvenir à Helsinki. « À moins que ma partenaire ne préfère tenir ce rôle ? Je ne voudrais pas lui imposer quoi que ce soit, sinon ma présence. ». Peut-être était-elle encore un peu trop taquine avec l'Immaculée. Le monde l'était bien assez avec sa propre personne, elle pouvait bien l'être également de temps à autre. Qui plus est, elle pouvait lui affirmer autant de fois qu'elle le souhaitait qu'elle ne soit pas pure, Oriane aurait parié n'importe quoi qu'elle ne pourrait jamais tenir le rôle de la mauvaise voix sur la longueur. Elle-même n'était pas certaine de réussir à jouer la bonne conscience plus d'une journée de toute façon. Ses plumes étaient trop noires pour ça.
©gotheim pour epicode


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