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 [Event Juin & Juillet 2022] - Lorsque les Royautés se multiplieront | Le Monde des Songes

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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4766
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Lun 26 Sep 2022, 18:24

Lorsque les Royautés se multiplierons

Tous les soirs ou presque tu retournais en ce lieu éthéré. Ici, dans cette place sans limite de temps que celui de ton sommeil, tu pouvais la voir, Shiva, bien plus souvent que lorsque tu ouvrais le conte du sapin où la présence de Vulpina, plus manifeste, t'indisposais bien trop. Tous les soirs vous rattrapiez dans ce lieu onirique ces années passées séparées. Les murs des meilleurs souvenirs s'étaient érigés partout autour. S'y trouvaient les rêves d'évasion de la Magicienne. Tes espoirs de tranquillité. Avant même que l'on ne vous offre ces couronnes elle était déjà ta reine et tu aurais mis le monde à genoux si elle t'en avait fait la demande. Parce que ses rêves étaient les tiens. Que tu l'aimais trop, plus que de raison. Alors ce que tu ne pouvais faire chez toi, tu le faisais ici. À ses côtés.

Mais ce soir elle n'était pas là. Ce soir tu te retrouvais seul au milieu de votre paradis. Ce n'était pas normal. Tu sens ton cœur frapper plus fort tandis que la crainte commence à t'envahir. Non. Ils n'oseraient pas te l'enlever ici aussi. Ce havre de paix n'aurait plus de sens. Ce fut lorsque tu sentis que non, cette nuit ne serait pas solitude, que ta tension s'apaisa et, à pas rapide, tu rejoins ton aimée. La désillusion eut l'effet d'un jet d'eau sur une flaque d'huile brûlante. Ce n'était pas Shiva.

Un silence pesant alourdit l'air à la rencontre de vos iris. Si tu étais surpris de sa présence en ces lieux, cela ne semblait pas être son cas. Ce même air arrogant que tu lui connaissais, ce même sourire méprisant. Tu le voyais habituellement sur les traits de ta femme dont elle s'était faite maîtresse de son corps. Là était la différence. Aujourd'hui tu découvrais enfin le véritable visage du Mal qui avait détruit votre vie. Un sourire caustique étire tes lèvres et avant qu'elle ne puisse bouger les siennes, tu les scelles d'un index sur ta bouche. À présent elle paraissait surprise. Il ne te serait pas étonnant que tu visites parfois ses songes et tu te doutais que ton sort ne devait pas y être des meilleurs. Il était temps que les choses changent. Tes visites répétées en ces lieux t'avaient appris deux choses : tout d'abord, il ne te suffisait que d'un songe pour que se réalise ce qui n'était qu'imagination ; ensuite que tes actes n'avaient aucun réel impact sur ce qui se passait hors de ce territoire. Alors tu t'avances lentement jusqu'à ce qu'un unique pas ne vous sépare. Là tu la dévisages durement, sans encore briser le silence. Réflexe de sa part oblige, tu la vois libérer sa magie et en faire usage pour tant se libérer de son immobilité contrainte que pour se débarrasser de toi. Pourtant tu ne fais rien pour la contrer ni même pour esquiver. C'était inutile. C'est donc avec une satisfaction malsaine et un sourire narquois que tu la découvrais stupéfaite de l'inefficacité de son acte. « Cela va faire longtemps que l'on ne s'était vu. Il était temps que cette occasion arrive pour nous permettre faire une légère mise au point. ». Tes doigts te démangeaient de sentir son cou entre tes mains et son souffle lui manquer. Tu es parfaitement conscient qu'un tel acte te vaudrait une peine suffisamment lourde pour que l'on t'écarte de la société un temps certain. Tu voudrais atténuer cette haine, bien sûr. Il y avait quelque chose de terrifiant à se découvrir une part si sombre et si loin de ses mœurs et sa culture. Une petite voix te soufflait avec une tendre autorité de ne pas y prendre garde cependant. Que ta réaction était normale. Que tu pouvais laisser ta rage se libérer sans crainte, bien au contraire. Alors tu l'écoutes et, avec la même délicatesse dont tu aurais fait preuve avec Shiva, tu prends ses mains dans les tiennes et les portes à ton visage pour les embrasser avec désinvolture. À peine tes lèvres effleurent sa peau qu'un crépitement se fait entendre. Tu libères ainsi ses mains tandis qu'un feu commence à embraser la pulpe de ses doigts jusqu'à s'étendre jusqu'à ses épaules. Seulement alors tu l'autorises à s'exprimer. C'est un hurlement se situant entre rage et souffrance que tu accueilles avec beaucoup trop de plaisir alors même qu'elle s'effondrait à genoux au sol. Lorsque enfin le feu se fut éteint, tu poses un genou au sol pour te mettre à sa hauteur. Tout chez elle t'inspirait le dégoût et la répulsion. Tout ce temps son nom n'avait été que comme la dénomination d'une maladie terrassante. Vulpina. Elle était là, elle insufflait son poison sur tout ce qu'elle touchait et tout ce qu'elle approchait, mais il était impossible de mettre une image sur ce qu'elle était réellement. Ce n'était plus le cas. « Tu peux t'applaudir. Sans même y toucher tu as su tuer l'Ange. » lui souffles-tu bien trop calmement pour la semi-vérité que tu lui annonçais. Ton essence était toujours présente et vivace. Excepté à sa vue. C'était comme si les ténèbres que tu t'étais inoculé par cette bague restaient en dormance jusqu'à se trouver au contact de celles de la Sorcière. C'était alors de toute la force d'Ava dont tu avais besoin. Mais pas ce soir. « Si seulement tu pouvais applaudir. » ajoutes-tu faussement désolé avant reprendre d'une voix métallique « Mais tu es bien placée pour savoir ce qu'il reste une fois la lumière éteinte. ». Un ruisseau vermillon coula sur la poitrine de la Sorcière en même temps que tu prononces ces mots tandis qu'une lame brûlante pénètre son cœur. Elle sous-estimait la force de ta souffrance et tu comptais sur cet instant pour le lui faire comprendre.

Tu n'eus pas le loisir de t'épancher plus que ça sur son cas. Sa silhouette disparut presque instantanément une fois que la lame eut traversé sa poitrine. Ton réveil suivi sous peu. La nuit était encore noire et le silence intense. Tu te lèves pourtant sans délais et vas à la salle d'eau où tu y remplis un bac d'eau claire. Y plongeant tes mains, tu les portes à ton visage pour te rafraîchir les idées. Le souffle court, tu disposes tes mains de chaque côté du bac et te plonges dans la contemplation de ton reflet, t'interrogeant du regard. Il t'était parfois arrivé de faire des rêves égaux à ce que tu venais de vivre. Demeuraient une différence de taille. Ce soir-là, tu avais agi en pleine conscience de tes actes. Tu t'adosses finalement au mur pour t'y laisser glisser jusqu'au sol. Voilà que tu te terrifiais toi-même par tes rêves. Ce n'était pas une bonne chose.
©gotheim pour epicode


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Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

~ Alfar ~ Niveau II ~
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◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Jeu 29 Sep 2022, 19:56

supernova par F3LC4T
Lorsque les Royautés se multiplierons

Un mince rictus se dessina à la commissure des lèvres du Sarethi. C'était amusant comme, tel le reflet l'un de l'autre, leurs réactions différaient peu. Il était à peu près certain qu'il pourrait deviner par avance les gestes et les actions de sa vis-à-vis simplement en fonction de ceux que lui-même envisageait. En cela il ne put que songer à ne pas se montrer trop téméraire le temps d'en savoir un peu plus sur sa personne comme sur cet endroit, d'autant plus s'ils y possédaient les mêmes pouvoirs. Son regard se porta finalement sur la forêt croissante et s'étendant en largeur comme en hauteur. Il y avait une impression de chez soi en la présence des ténèbres l'enveloppant. Ce n'était pas tout à fait ça pourtant. L'humidité était moins oppressante. Le sol plus friable. « Hum. ». Elle n'avait pas tort. Il avait le sentiment que ces êtres éthérés à l'origine de leur venue ne les avaient pas amenés ici pour les y laisser en toute tranquillité. On le lui en avait déjà donné la preuve. Ce sera donc à lui de faire en sorte de ne pas se laisser opprimer à défaut d'être contraint de se plier face à cette présence supérieure. Son regard se posa derrière l'épaule de sa comparse en un point fixe de la forêt. Après quelques secondes, les arbres présents disparurent dans une volute de fumée claire et les plantes s'écartèrent de sorte qu'un sentier y prenne place. Il avait eu une sorte de sentiment de Déjà-vu en arrivant, l'impression d'être déjà venu alors que cet endroit ne lui disait strictement rien. Maintenant il se souvenait. Voilà un problème de résolu.

« Tiens. » lâcha Jämiel, surprit. Sur ce chemin dessiné à l'origine pour lui se dressait une silhouette méconnue et absolument pas attendue. « Encore un visiteur. ». Qu'il ne lui annonce pas qu'il était roi également. Il pouvait tolérer la présence d'une personne pour partager un trône — encore qu'il lui paraissait impossible, si ce n'était inenvisageable, que ce règne puisse se scinder de façon équitable. Mais s'ils devaient être trois... Non là ça commencerait à faire beaucoup. « Une connaissance à vous peut-être ? » interrogea-t-il l'Alfar à ses côtés. L'Arcesi posa à nouveau un regard sur sa comparse. Apparemment elle était tout aussi ignorante quant à l'identité du nouveau venu que lui pouvait l'être. Il allait commencer à croire que quelqu'un, ou quelque chose, s'amusait à réunir des Alfars de diverses conditions en ce lieu à part afin de voir le véritable visage de chacun une fois loin de Drosera. Car c'était une des premières choses qu'il avait remarquées en détaillant d'abord sa vis-à-vis. Il n'avait fallu que d'un coup d'œil sur sa personne pour deviner qu'ils ne résidaient pas au même endroit, ce qui eut le fâcheux effet de l'irriter. Il le fut donc d'autant plus en découvrant l'intrus plus richement vêtu encore. Il décida pourtant le laisser approcher avant toute action et fit fonctionner son esprit de sorte qu'un large trône, sombre des racines et de la terre d'où il prenait naissance, émerge du sol pour s'y installer avec une certaine forme de nonchalance. Il y ressentit alors quelque chose de particulièrement satisfaisant à siéger ainsi, et plus encore lorsque cela permettait de rendre la condescendance à un être qui ne la recevait plus que d'une minorité. Car oui, cet inconnu se trouvait là sans rien entre les mains, à l'inverse de la rousse ou de lui-même, ce qui lui fit supposer qu'il n'était que sujet à leur merci. « Cachez votre couronne avant qu'il ne se décide à vous égorger pour s'en emparer. » prévint-il la reine avec négligence et sans même un regard à son endroit. Ce n'était pas comme si elle ne devait pas s'y attendre. Il était certain que c'était une rengaine qui devait lui être chantée plus souvent et plus régulièrement qu'à lui, à Mornhîngardh.

Soudain l'Arcesi tiqua. Rien ne lui avait prouvé que l'étranger ignorait les règles de cette terre. Il s'appliqua à vérifier cette hypothèse sans attendre. Un craquement sourd retenti alors tandis que le sol s'ouvrait sous les pieds de l'importun, les profondes racines des arbres se dévoilant dans la terre déchirée. L'Alfar échappa à la chute fatale d'un saut en arrière, flottant pendant un instant dans les airs, avant fixer le duo avec un certain mélange de stupéfaction et d'animosité. « Ah ! ». Les lèvres du Sarethi s'étirèrent alors en un mince sourire. « En voilà un qui sait ce qu'il fait. » commenta-t-il en se redressant sur son trône. « Avant de nous entretuer, ou de faire connaissance, au choix, je vous propose de nous lancer dans un petit jeu. » commença-t-il en tournant son regard sur sa vis-à-vis avant quitter son assise comme l'inconnu traversa la crevasse, résolu, un pont se formant à chacune de ses enjambées. Les souhaits de l'Arcesi s'avéraient cependant plus forts que ceux de l'intrus et lorsqu'une pierre apparaissait du néant, une autre y retournait. « Les règles sont simples. Deux couronnes, trois Alfars. » et rien de plus. Des murs de verres épais s'élevèrent alors entre les trois individus avant se refermer à quelques mètres au-dessus de leur tête. Il les avait souhaité inaltérables le temps du jeu. La tiare entre ses mains s'évapora et celle de sa vis-à-vis avec, réapparaissant en un autre lieu, invisibles à leurs yeux, tandis que la position de chacun demeurait parfaitement discernable. Peut-être légèrement altérée tout de même. Un sourire en coin orna le visage de Jämiel, détaillant d'un œil rieur les premières réactions des deux autres Alfars. Ce jeu pouvait sembler être une idée stupide, mais cette couronne lui importait autant que celle du Monde des Contes. Elle n'était qu'un symbole et la tendre aux mains d'un autre ne changerait en rien sa situation. Il était le Roi.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




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Eiko
~ Orine ~ Niveau I ~

~ Orine ~ Niveau I ~
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◈ Âme(s) Soeur(s) : Aurel
◈ Activité : Manger des mochis avec Papa Jun, chanter, danser, et remanger des mochis
Eiko
Ven 30 Sep 2022, 19:39


Images par Sainker_ & RDJlock
Royaume des rêves
Ihsan & Eiko

Eiko avait étendue ses bras de chaque côté de sa silhouette, comme pour mimer des ailes qu'elle n'avait pas. Peut-être aurait-elle pu demander à Octavien de lui en donner, mais en réalité, la Reine des songes ne désirait pas posséder ces appendices duveteux. Il s'agissait d'une particularité de son camarade et, bien qu'elle trouva cela fascinant, elle ne désirait pas faire de même. Et puis, son camarade avait eu la plus fabuleuse des idées : voler sur des nuages, c'était drôlement amusant. Elle sentait l'air s'engouffrer dans ses vêtements, faire battre ses cheveux autour de ses oreilles et de son visage. La fillette lâcha un rire, de ceux que l'enfance prodigue si aisément : innocent et sans retenue, sans se soucier du regard des autres. Pourtant, l'Orine chercha à ancrer ses prunelles à celles de son nouvel ami. Lorsqu'elle le vit partager son enthousiasme, son amusement fut décuplé.

« Oh, regarde, Ihsan ! » Le duo voguait sur une mer de nuages mais, en cet instant, un vent avait soufflé les cumulus, dégageant l'horizon et laissant apercevoir, en contrebas, une silhouette égarée. « On dirait qu'il y a quelqu'un. » Un nouvel ami, à n'en point douter. La curieuse s'assit au bord du nuage et, alors même que son esprit en formulait muettement le désir, un arc en ciel se matérialisa, formant un toboggan qui descendait en colimaçon jusqu'au sol, là où les attendait l'inconnu. « On va le voir ? » proposa l'énergique. Pourtant, elle n'attendit pas l'aval de son roi avant de s'élancer. Elle était comme ça, Eiko. Ses paroles traduisaient ses pensées mais, à vrai dire, elle détestait perdre du temps pour tergiverser. Elle préférait passer à l'action, s'élancer dans l'aventure plutôt que de la fantasmer. Les bras bien en l'air, elle poussa un cri appréciateur tout en glissant jusqu'en bas.

Une fois arrivée à destination, elle se dirigea vers le rêveur. Il s'agissait d'un petit garçon, d'un âge similaire à celui des nouveaux souverains du Rêvarium. « Est ce que tu veux jouer avec nous ? » demanda-t-elle en replaçant sa couronne correctement sur sa tête. Elle se tourna vers le petit garçon aux ailes, pour s'assuré qu'il les avait rejoint. « On a qu'à dire qu'on est mystérieux espions ! Et que il faut qu'on retrouve la prince des coquillage, parce qu'il s'est fait enlever par la vilaine reine pieuvre ! » A chacune de ses paroles, l'environnement s'était métamorphosé pour se plier à ses mots. Autour d'eux, le paysage s'était mis à représenter une plage de coquillage et une mère agitée. Leurs tenues respectives avaient été remplacées par des vêtements noirs, parfaits pour la discrétion. Des masques à l'effigie d'animaux étaient également apparus devant eux. La brunette se baissa pour ramasser le sien : c'était un visage d'oiseau. Un connaisseur aurait pu deviner un moineau. « Allez, allons le sauver ! » s'éxria-t-elle. « Prenez un coquillage, ça nous aidera à respirer sous l'eau ! »

521 mots



[Event Juin & Juillet 2022] - Lorsque les Royautés se multiplieront | Le Monde des Songes - Page 3 B6vi

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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
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Kitoe
Dim 09 Oct 2022, 00:00

Helsinki & Oriane
Lorsque les royautés se multiplieront
Ramsey - Goodbye


Regarder passivement Oriane se comporter ainsi était agaçant. Toutefois, elle n'avait rien à lui dire et ne trouvait pas le besoin de se défendre davantage. Elle avait déjà exprimé tout ce qu’elle pensait et d'une manière ou d'une autre, le message était passé sur ce point. Ça lui suffisait. Elle n'avait pas envie de s'étendre plus sur le sujet. Oriane maniait la conversation à son aise et de toute manière, l'Ange ne connaissait pas suffisamment le monde, à l'extérieur des Jardins et de son entourage proche. Elle ne connaissait ni Basphel, ni les enfants de Réprouvés, n'en avait jamais fréquenté, et n'avait rien visité. De toute évidence, la Déchue avait une expérience riche de la vie, comparativement à elle. Elle se demanda depuis combien de temps celle-ci vivait, mais jugea la question déplacée. Alors elle ne contenta d'écouter. Le regard d'Helsinki se durcissait un peu plus chaque seconde. Elle n'omettait pas de prêter attention au paysage qui se construisait autour d'elles. Puisque ces décors ne provenaient pas de sa propre imagination, elle en déduisait qu'il s'agissait de la Déchue. Encore une fois, cela témoignait bien de la richesse de son existence.

L'Ange releva le regard de son interlocutrice à son encontre. Elle allait répliquer : "quel choix ?", mais sa question était rhétorique.

-Nous entendre ?

Ce n'était pas provoquant. Elle s'interrogeait juste sur la nature de l'entente qui pourrait découler de cela. La contrainte. Si elle souhaitait s'engager sur ce terrain-là, alors il n'y avait pas à s'entendre ou à ne pas s'entendre ; cela leur était imposé, alors avait-ce tant d'importance que cela ? Puisqu'elle ne présageait rien de bon dans leur relation de toute manière, c'était précisément pour cela qu'Helsinki lui avait proposé qu'elles se fichent la paix en évoluant chacune de leur côté au sein de ce royaume. L'Ange ne voyait pas d'autre moyen. L'évitement était sa tactique première : c'était ainsi qu'elle avait survécu jusqu’ici. Pour le plus grand bonheur d'Asborn, peut-être, elle avait appris à dissocier son esprit de son corps et de la réalité. Au grand dam des médecins des Jardins, elle s'était tue, pour se créer une carapace et tourner plus rapidement la page. Ça n'avait pas été si rapide, mais se souvenir, elle en était persuadée, l'aurait tuée. Alors, si Oriane acceptait d'obtempérer, cela lui irait tout autant.

Le nouvel arrivé – un homme en plus – marqua davantage sa méfiance. Helsinki ne souhaitait pas rencontrer qui que ce fut d'autre par ici. Elle était contrariée, la présence de la Déchue suffisait à l'épuiser suffisamment toute seule. Si elle avait pu, l'Ange serait partie dans son coin pour construire ce qui deviendrait son refuge onirique : une chambre. Ou une cave. Par politesse, elle n'avait pas osé et avait suivi sa comparse.

Sur place, Helsinki lui lança un regard noir. La bonne conscience ? C'était absurde, ridicule. Ne pouvait-elle pas cesser de la tourner en dérision ? Ça ne les menait à rien. Non, en fait, c'était d'une mauvaise foi à couper le souffle. Oriane ne l'avait absolument pas écoutée tout à l'heure. Elle ne semblait pas vouloir de la cohabitation sans accroc qu'elle lui avait proposée. Comme si provoquer l’Ange était plus fort qu'elle. Comme si elle ne vivait que pour cela. Ne vivait-elle que pour cela, d'ailleurs ? Si oui, à quoi bon ? Qu'est-ce que cela pouvait bien lui apporter, si ce n'était alimenter son égo ? Oh, ce devait être cela...

-En quelques sortes. Répondit-elle, glacée.

Elle n'arrivait pas à rester cordiale. C'était bien la première fois qu'Helsinki souhaitait réellement se confronter à quelqu'un et plus que jamais, cela lui venait naturellement. La pécheresse lui donnait envie de se révolter, comme si sa vile nature lui donnait l'envie irrésistible de s'embraser, là où la présence de Démons avait tendance à l'écraser. Helsinki aurait aimé que ses pensées et ses décisions ne soient pas influencées par une simple aura. Elle s'en voulait de devoir résister à l'emportement juste à cause de cela. Mais d'un autre côté, il était hors de question qu'elle laisse une personne aussi désagréable l'humilier.

-Non, je vous laisse le mauvais rôle. Vous le jouez à merveille.

Elle se tourna vers leur invité. Elle donnait l'impression de le regarder droit dans les yeux, mais ce n'était pas le cas. Helsinki échangeait rarement des contacts visuels avec autrui. C'était aussi angoissant qu'épuisant.

-Bien que nous soyons toutes les deux des personnes détestables. Elle est provocante et je suis...

Elle laissa sa phrase en suspens. Qu'était-elle ? Elle ne le savait même pas. Elle n'avait pas réfléchi avant de parler, et maintenant il fallait qu'elle termine.

-... froide.

Le terme résonna en elle d'une manière désagréable et à laquelle elle ne s'était pas attendue. Était-elle si froide ? Elle serra les poings. Actuellement oui, mais d'habitude, ce n'était pas autant le cas. Qu'est-ce qui lui prenait, tout à coup ?

-Maintenant, je vous laisse avec mon amie. Excusez-moi.

Raide, elle tourna les talons pour s'éloigner. Elle détestait cela. Elle détestait ce qu'elle était en train de faire. Et elle se détestait d'attirer l'attention sur elle en essayant de fuir. Mais là, maintenant, c'était tout ce dont elle avait besoin. Partir loin d'eux, loin d'Oriane surtout, et qu'on la laisse tranquille. Elle voulait retrouver sa chambre, son lit, et dormir pour de vrai. Alors, aussitôt, la pièce se matérialisa devant elle. Elle s'y engouffra, ferma la porte et s'allongea sur son matelas, écrasant son oreiller contre elle. Elle crut sentir le sol trembler. Elle espéra que la pièce s’enfonçait six pieds sous terre.

923 mots
Elle est cassée /sbaf/



Bijin
nastae:
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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Mar 18 Oct 2022, 22:14

Lorsque les Royautés se multiplierons


Cette nuit-là, Alþjófr avait fermé les yeux en se remémorant ce lieu qu'il avait visité il y avait des années de ça. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il se trouvait dans cette place immense et pour ainsi dire vide. Car rien n'habillait le paysage sinon un unique mont, immense, dont le pic se perdait au milieu des nuages et dans la nuit obscure. Ce même mont qu'il avait dû affronter lors de sa première expédition pour trouver l'Estak, sorti de terre à l'époque en voulant expérimenter les rares indications offertes par un murmure. C'était l'objectif de sa nouvelle venue. Continuer à essayer et à explorer. Voir jusqu'où allait sa liberté de création. Il s'éloigna ainsi du mont, si loin qu'il ne parût plus qu'un vallon. Une colline à peine plus grande qu'un arbre. Voilà justement ce qu'il avait en tête : un arbre. Pas n'importe quel arbre toutefois. Il se souvenait des prémices de l'Histoire et l'arbre d'ivoire qu'avait érigée la Grande Créatrice. Du Néant commença à s'assembler des particules. Des particules naquirent la matière. De la matière s'édifia une structure imposante qui s'ancra dans le sol par la formation d'épaisses racines. C'est alors qu'une onde fit trembler l'air. On venait de poser le pied dans cet espace. Un pied qui lui était inconnu. Elle se trouvait à distance, pourtant il la voyait comme si elle était à ses côtés. Une femme aux allures de guerrière. Elle semblait méfiante, pas de lui cependant. Méfiante du vide ; de la présence de ce mont solitaire à sa gauche ; de l'arbre immaculé à sa droite qui continuait à croître et à s'étendre pour atteindre une hauteur équivalente à la montagne. Une voix résonna à son esprit. Un murmure identique à celui qui l'avait accueilli. Elle n'est pas n'importe qui. Elle aussi est Reine du Royaume des Songes. Ce fut la seule information qu'il obtint à son sujet. Il lui fallut encore un temps d'observation pour comprendre qu'elle n'avait pas la moindre conscience de se trouver dans le Rêvarium. Le Nain se pinça les lèvres. Lui aussi était méfiant vis-à-vis de cette personne. Il se méfiait des inconnus et plus encore lorsque le sang marquait leurs pas et imbibait leurs armes. Une arme dont elle se saisit tandis que les nuages s'épaississaient au-dessus de leurs têtes, conséquence des réflexions du Nain.

L'arbre derrière lui. Le mont en face. Il eut une idée. Jusqu'où son pouvoir de création s'étendait ? Il était venu pour ça. Il le verrait sous peu.

L'arbre tout juste érigé commença à mourir. Son tronc se noircit. Ses branches furent dépouillées de toutes ses feuilles. Il se craqua et se fissura dans toute sa longueur et toute sa largeur. Le voilà qui devînt simple souvenir. Et, tandis que l'immense ligneux tombait en miettes, des silhouettes se dessinèrent à son pied, toujours plus nombreuses à mesure qu'il s'éteignait. Des femmes, des hommes, des enfants, des malades, des blessés. Mais des Nains avant tout. Résolus. Apeurés. Désespérés. Confiants. Un tapis d'herbe apparaissait sous les pas de chacun comme ils avançaient vers le mont qui s'était multiplié pour créer une immense chaîne dont il était impossible d'en discerner les extrémités. Les Nains commencèrent à dépasser et contourner la blonde, géante parmi le Petit Peuple, jusqu'à ce qu'un jeune Nain ne lui tende la main. Ce n'était en fait autre que le maître des lieux revenu à l'enfance. Il avait le visage poussiéreux, les mains sales et les vêtements ne semblaient plus que des loques usées par le voyage. Lorsqu'elle accepta refermer ses doigts sur la main du petit d'homme, un sourire étira les lèvres d'Alþjófr qui commença à la tirer pour qu'elle prenne également la marche. « Comment tu t'appelles ? ». Il parlait en langue naine mais elle pouvait le comprendre tout de même, parce qu'il avait décidé qu'il en serait ainsi. Sól. « Sólgrdil. » fit-il. Non, ce n'était pas son nom, contrairement à ce qu'elle aurait pu penser, ni même un potentiel jeu de mots. « C'est le nom de notre roi. » précisa-t-il alors en désignant du doigt le Nain en tête de file. Aucun apparat n'agrémentait ni son vêtement mité, ni sa barbe emmêlée, ni ses mains abîmées. Aucune couronne n'ornait son front en sueur. De toute façon, c'était inutile et bien trop encombrant dans une situation de fuite. Malgré cela, personne ici ne contestait sa souveraineté, alors même que la mort de l'Élu était encore récente et présente dans tous les esprits. Un roi tombé pour défendre corps et âme son peuple et sauver tous ceux qui pouvaient l'être. Ils étaient à présent quasiment au pied de la chaîne de montagnes. Elle s'élevait, imposante et écrasante, à quelques kilomètres à peine d'eux. Le temps avança.

Ils étaient passés de l'autre côté de la montagne pour atterrir au milieu de plaines sauvages et à peine explorées. Le lieu de leur nouvelle maison. Un arbre blanc s'élevait au milieu des multiples chaînes. Le signe laissé par leur déesse, celui leur indiquant qu'ils avaient enfin trouvé la terre promise pour leur renaissance. Les Sages usaient déjà de la magie pour sortir de terre une cave et y enfermer l'arbre sacré. Le protéger à tout prix. « Viens voir ! C'est notre nouvelle maison ! » fit Alþjófr en tirant à nouveau sur la main de la blonde pour la guider vers un trou. Il s'étendait en profondeur, tant que seulement les ténèbres leur étaient visibles. L'enfant lâcha la main Sól pour s'asseoir sur le rebord du puits avant se laisser glisser à l'intérieur. « Viens voir ! » insista le petit Nain qui ne se trouvait en fait qu'à un mètre à peine. L'illusion brisée, il révélait à la guerrière le véritable contenu de la fosse. Un escalier taillé dans la pierre descendait en colimaçon. L'intérieur grondait comme l'intérieur d'un volcan. À force d'insister, la reine descendit à son tour. Alors l'enfant se mit à courir dans les escaliers, prenant bien attention à ce que la blonde le suive. À chaque palier qu'ils passaient, l'un gagnait en âge tandis que la seconde rajeunissait. Et à chaque palier qu'ils passaient, un nouveau apparaissait. « Par là c'est chez moi ! » s'exclama le roi des lieux. Il n'en était pas tout à fait certain en fait. Au début de la Terre de Feu, il n'y avait que peu de caverne. Elles s'étaient multipliées dans le temps. Le duo s'avança vers un chemin qu'un groupe de Nain taillait pour en faire un pont. Au-dessus et au-dessous d'eux, d'autres pontons identiques et permettant de lier les couloirs entre eux étaient visibles. Encore brut lorsqu'ils s'engagèrent sur la structure, il se trouva être proprement sculpté une fois arrivés à son extrémité. Des lignes géométriques l'habillaient et un Nain, suspendu dans le vide par un ingénieux mécanisme de harnais, emplissait les dessins d'une fine couche de peinture d'or. Ils arrivèrent dans les prémices d'une ville qu'il imaginât comme la sienne. Les uns sculptaient à même la pierre ce qui deviendrait des habitations et des commerces. Les autres minaient et creusaient un passage vers le cœur de la montagne. Aucun n'usait de magie. Car telle était la mentalité d'un Nain : qu'il s'agisse des armes ou des murs, la vie ne pouvait les habiter sans un véritable effort. À chacun de leurs pas, ce qui ne semblait qu'être blocs de pierre au milieu d'immenses échafaudages devint véritables édifices desquels la vie commençait à prendre à mesure que les torches s'enflammaient. Le temps avança.

Le duo avançait dans l'un des nombreux boyaux du continent. à chaque torche qu'ils passaient, le menton du jeune adolescent qu'était Alþjófr se garnissait de poils qui poussèrent encore et encore jusqu'à atteindre une taille plus que raisonnable une fois l'âge adulte atteint. A chaque ombre qu'ils traversaient, la jeune femme qu'était Sól perdait de ses formes et voyait sa taille s'amenuir jusqu'à être moins grande encore que le Nain une fois l'âge de l'enfance atteint. Des bâtisseurs traversaient également la grande artère, allant et revenant, outils et matériaux en main, seul ou à plusieurs. témoignage de l'ampleur de la tâche qui était encore à accomplir. Le peuple de forgerons s'était transformé en peuple ouvrier. Ça avait été nécessaire. Toutefois il était temps qu'ils retrouvent leur essence. Les souverains débouchèrent alors sur un chantier hors normes qui dépassait de loin ceux auxquels avait pu assister la blonde. Déjà pourtant on pouvait deviner le destin de ces lieux, certains marteaux battants déjà l'acier dans des forges rapidement aménagées. Le son régulier des coups sur l'enclume marquait un rythme que suivaient inconsciemment les mineurs et les orfèvres. Au milieu de la pièce, Sólgrdil. Le front luisant et le visage pleins de suies, lui aussi était au travail, pour forger toute autre chose cependant. Avec des gestes francs, il battait un métal doré de sorte à lui donner une forme circulaire. La couronne. « La dernière a été perdue à la mort du roi Reykjómir, Une nouvelle couronne doit être forgée pour la nouvelle ère à venir et à construire. » commenta Alþjófr.

Peut-être exagérait-il les choses. Après tout, il ne faisait que montrer ce qu'il avait toujours imaginé lors de ses lectures. Mais c'était ainsi qu'il les avait toujours vus. C'était donc ainsi qu'il les montrait.
©gotheim pour epicode


Mots 1549
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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Lun 24 Oct 2022, 15:33



by Exellero

Lorsque les Royautés se multiplieront

En duo | Lana, Adriæn & Dürdane



Sans s’attarder davantage sur les inscriptions gravées dans le métal de leurs couronnes, elle remit la sienne, puis tendit le bras vers le crâne de son frère pour y déposer le symbole royal. « Je ne pensais pas que tu serais roi un jour. » Elle recula d’un pas, pour mieux le jauger. « Je ne sais pas encore si ça te sied. Rares sont les hommes assez méritants et capables de porter une telle responsabilité. » Elle lui sourit, moqueuse. Dans cette attitude narquoise, il se pouvait qu’un éclat de taquinerie frétillât, vif et fugace tel la course d’un poisson entre les flots d’écume. Elle le détestait pour ce qu’il était et représentait. Elle l’appréciait pour les mêmes raisons. S’ils avaient grandi ensemble, peut-être en seraient-ils venus à se haïr parfaitement ? Ou, si habitués à la présence de l’autre et si soudés face à l’adversité qu’on leur imposait, se seraient-ils adorés ? Elle ne le saurait jamais. Leurs parents avaient bien pris gare à ériger entre eux des récifs insurmontables. Le temps, l’absence et le mépris familial avaient préparé pour leurs retrouvailles un terrain des plus hostiles. Le plus intelligent aurait peut-être été de passer par-dessus, de sauter sur une vague et de s’y cramponner corps et âme, mais Lana était trop jeune, immature et inexpérimentée pour ne pas se retrouver coincée entre ces deux positions qui se mêlaient en se heurtant : la haine et l’amour. La langue blanche de la grève vint lécher ses pieds. C’était la première fois qu’elle goûtait cette sensation, et pourtant elle n’y prêta aucune attention. Elle le regardait, lui.

Alors qu’elle s’apprêtait à parler à nouveau, l’Ondine repéra plusieurs silhouettes sur la plage, au milieu de l’étendue de sable grisâtre ou entre les roches de granit, sous les falaises ou tout près de l’eau. Rien n’était là, quelques secondes plus tôt. Muette, elle tenta de se rappeler. Elle se souvenait juste d’être allée se coucher. Les avait-on téléportés dans un lieu mystique, comme cela avait été le cas, quelques temps plus tôt ? Elle gardait de la salle d’embaumement un souvenir particulier. C’était la première fois qu’ils avaient véritablement instauré une compétition entre eux. À nouveau, elle posa ses iris céruléens sur son jumeau. « Je viens de comprendre ce que nous faisions là. » Elle mentait mais l’affirmait avec tant d’aplomb qu’il était sans doute difficile de le deviner. « Prouve-moi que tu es l’un de ces hommes qui méritent le pouvoir. » exigea-t-elle, le menton levé et le regard grondant de défi. « Et plus tard, tu me prouveras que tu es capable de porter une telle responsabilité. » Ses prunelles sondèrent les siennes. Elle finit par s’en décrocher vivement, et parcourut une nouvelle fois la plage des yeux. Rapidement, elle discerna la chevelure blonde d’une adolescente qui devait être à peine plus jeune qu’eux. « Prouve-le-moi en utilisant cette fille, là-bas. » Condamnateur, son index pointa la silhouette courte et trapue de la victime qu’elle venait de leur choisir. « Fais-lui ce que tu veux. Je compte sur ton inventivité. » Elle ramena son bras contre son corps et haussa les épaules, l’air détaché. Bien sûr, il y avait des choses que, d’après elle, il n’avait pas le droit de faire. Toutefois, elle se garda bien de les préciser. Derrière eux, l’océan plus tumultueux soulevait ses fonds pour écraser le rivage de ses longs doigts sauvages.



Message II – 568 mots


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 26 Oct 2022, 18:42



Le Monde des Songes



« C’est terminé ? » interrogeai-je, en constatant que la magie avait cessé son œuvre. « Oui. » La jeune femme me tendit les résultats de l’analyse qui s’étaient écris au fur et à mesure de l'avancée de l'expérience. Je parcourus les documents des yeux. « » Je relevai le regard vers la chercheuse. « Très bien. Je vous remercie. » « Si je puis me permettre, qui étaient les sujets d’étude ? » « Personne d’intéressant. J’étais surtout curieuse de découvrir votre façon de faire dans le cadre de ma formation. » « Ce n’est pourtant pas un thème courant dans l’éducation des membres de la royauté. » « Certes mais ce sujet m’intéresse. » articulai-je. « Au demeurant, je ferai peut-être appel de nouveau à vous pour d’autres expériences. » Si, au début, je ne désirais plus la revoir, je préférais m’assurer qu’elle ne trouvât pas mon entreprise suspecte. Je la saluai et emportai les résultats jusqu’à ma chambre, au cœur du palais de la Vorace.

Une fois sur place, je ressortis les parchemins. L’expression de mon visage était d’une neutralité froide. Je ne savais comment interpréter ces résultats. Cependant, j’avais bien fait de pousser mon sujet d’étude plus loin. Dès que j’avais su que le Marquis Kaahl Paiberym était parti pour l’Enfer, j’avais fait le déplacement jusqu’au Duché de Sabnac. Après une conversation avec ses frères, j’avais pu obtenir ce que j’étais venue chercher. Ils ne l’auraient pas confié à n’importe qui. Ma demande les avait d’ailleurs profondément troublés mais, eu égard à mon rang, ils n’avaient pas pu refuser ma demande. Je n’étais pas certaine qu’ils eussent cru à mes explications mais le résultat était là : j’avais obtenu une mèche de cheveux du brun, gardée précieusement dans une boite par la mère dégénérée des triplés, et, ce, sans être mise en défaut. Ils n’auraient probablement pas osé. Quant à la suite, j’imaginais sans souci qu’ils finiraient par en parler au Marquis. Cependant, vu les résultats de l’analyse, tout puissant qu’il pût être, Kaahl ne pourrait plus nier. Il était maintenant évident qu’Érasme et Lucius étaient demi-frères et que le Magicien était leur père. Cette révélation, amplement satisfaisante, éveillait pourtant d’autres questionnements en moi. Érasme et Lucius n’avaient pas la même mère, ce qui signifiait que le Mage n’était pas si Honorable que ça. Qui étaient ces femmes ? Pourquoi n’avait-il élevé que Lucius ? Pourquoi prétendre l’avoir adopté ? Était-il au moins au courant de son statut de père biologique ? Il avait nié en ma présence. « Hum… » Je ne croyais pas que la situation fût le seul fait du hasard. Elle méritait d’être creusée davantage.




« Lucius ? » Je regardai autour de moi. Encore cet endroit étrange. Mes yeux se posèrent de nouveau sur le Mage. Il ne bougeait pas. « Tu m’en veux de t’avoir poignardé ? Est-ce cela ? » demandai-je, avec une mine pincée. Je me fichais qu’il pût en être contrarié. Il avait fait plus que m’irriter ce jour-là. Il l’avait parfaitement mérité. « Es-tu devenu muet ? » Il ne répondit pas. Je plissai les yeux. Je n’aimais pas que l’on m’ignorât. Je souhaitai avaler la distance entre lui et moi. Le songe me le permit. D’un coup, le jeune homme était à quelques centimètres de mon corps. Il semblait perdu, en attente. Et si ? « Lucius, je désire que tu me salues. » « Bonjour, Eméliana… » Étrange. Et si je ne l’énonçais pas à voix haute ? Sautille, ordonnai-je. Le rêve le fit sautiller. Mes lèvres s’entrouvrirent. « C’est plaisant, n’est-ce pas, Poulette ? » Poulette. Je choisis de ne pas relever. « Que se passe-t-il ? » « Il est entré au cœur de ton Royaume. Ici, tu es Reine de son rêve. » « C’est-à-dire ? » « C’est-à-dire que tu peux obtenir de lui tout ce que tu désires, le forcer à faire ce que tu souhaites. Tu peux moduler l’environnement, pour le manipuler à ta guide. » « Le torturer, par exemple ? » « Oui. Il pourra tenter de lutter si tu le désires ou… ou il sera pleinement à ta merci. » « Selon ma seule décision ? » « C’est exact. » « S’en souviendra-t-il ? » « Peut-être. » Le silence s’installa. « Tout ce que je veux ? » « Oui. » « Sans qu’il n’y ait de conséquences dans la réalité ? » « Aucune hormis les souvenirs qu’il pourrait en garder. Cependant, il ne croira jamais que ses rêves sont des réalités… » Je n’en étais pas certaine. Érasme comme Lucius m’avaient déjà parlé des songes qu’ils faisaient l’un avec l’autre. Je ne faisais qu’effleurer la réalité de ce nouveau monde mais il me semblait prometteur. Prometteur et plus influent que ce que mon interlocuteur voulait bien me laisser entendre. Néanmoins… « Bien. Merci. Vous pouvez disposer. » lui soufflai-je. Il rit. « Je ne suis pas à ton service. » « Ah ? » l’interrogeai-je, faussement étonnée.

Lorsqu’il m’eut laissée avec Lucius, j’observai le Magicien. Je m’approchai et le voulus torse nu. Le rêve m’exauça. Mes doigts parcoururent ses muscles. Cette fois, il ne pouvait rien contre moi. Je pouvais toucher sans qu’il ne fît remarquer mon attirance. Le frère d’Érasme, bien mieux loti par la nature que le Sorcier. Je posai la paume de ma main sur sa peau chaude, appréciant la marque du coupe-papier que je lui avais enfoncé dans le ventre. « Embrasse-moi. » ordonnai-je, après quelques secondes d’hésitation. Je savais pourtant ce que je désirais. Je voulais être la Reine de ses rêves. Je voulais le marquer à jamais. Je voulais qu’il me fût dévoué et qu’il pensât à moi durant le jour, en espérant me retrouver la nuit. Je voulais l’obséder.

960 mots

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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Mancinia Leenhardt
Mer 26 Oct 2022, 18:47


Illustration - Natalya Sorokina

La Royauté des Songes


En contrebas de son nuage, Mancya semblait être en train d'établir une sorte de monarchie au sein du Rêvarium. Avait-elle eu raison de laisser faire une réminiscence d'elle-même au sein de ce lieu ? C'était comme évoluer dans un environnement familier. Ça ne lui faisait plus rien de voir des femmes avec son visage. Entre Lancinia, Reine, les prostituées Déchues, ses représentations imagées dans les Contes ... Mancinia Leenhardt, c'était elle, quoi qu'il advienne. Pour le reste, elle ne savait rien y faire. Comment aura-t-elle pu empêcher les Ailes Noires de l'imiter ? Ce serait un conflit d'usure et ce n'était pas comme si elles étaient aussi talentueuses que l'Humaine ; personne ne serait dupe, si ce n'était les hommes faibles devant une nuit de plaisir. Lancinia était une sorte d'épreuve divine, quant à Reine ... Elle était au-dessus de tout. Mancya était son Souhait, son Ambition. Elle-même se demandait si sa vie diurne aurait une incidence sur sa vie nocturne ? Elle voulait devenir Reine et cette aspect se trouvait être acquis ici-même. Ce serait ... détonnant. Est-ce que ses expériences passées seraient utiles en ces lieux ou non ? Somnium. En y repensant, n'était-elle pas déjà venue ici ? N'était-ce pas dans cet endroit qu'elle avait fait la rencontre de Djinshee ? C'était confus. Peu importait, non ? À ses côtés, aussi silencieuse qu'une brise, Lampea s'était glissée en observant Reinhard avec défiance et l'Ira ne manquait pas de le lui rendre. Cette dualité poserait-elle problème pour l'avenir du Rêvarium ? Ou au contraire, renforcerait-elle les liens entre les Génies et les Humains ?

Avant que tu ne retournes dans les bras de ton Ange ...

Qui était actuellement dans un autre des Royaumes du Rêvarium, tout en ayant certainement un songe plus que désagréable entre les mains de ces Souverains.

... Je souhaiterai que tu expérimentes la fabrication d'un Rêve.
Tu veux que j'en construise un ? Pourquoi ?
La curiosité.

Mancinia ne s'était pas attendue à une telle demande. Assise sur les marches d'un palais illusoire, elle donnait l'impression de laisser le temps s'écouler paisiblement jusqu'à son éveil. Elle trouvait sa situation bien agréable ; toutes ces informations, toutes ces nouvelles possibilités ... Ce n'était pas le meilleur esprit de ce monde, mais elle savait reconnaître les opportunités lorsqu'elle en voyait une. Cette conversation avec une Génie lui était d'autant précieuse que ce n'était pas quelque chose d'anodin, tant se peuple était fait de mystères. La seule mise en garde était de ne jamais accepter les trois voeux sans avoir la garantie de ne pas se faire piéger. Ils étaient neutre, mais ils agissaient pour leur avenir, c'était quelque chose que l'Humaine comprenait.

Tu n'as pas été très performante lors de la Coupe des Nations, mais ce que tu nous as montré était très intéressant. Un avenir sur les Terres de Sympan où le Mal aurait été banni, sans réellement faire du tort aux autres Nations ... Tu as des pensées assez pures sous tes airs faussement méprisants.

Lampea eu un rire, Mancinia sentait son Ira s'agiter, comme prêt à lui bondir dessus, elle le retint.

J'accepte. Ce processus de création m'intrigue. Que dois-je faire ?
C'est assez simple ...

Elles allaient faire vivre une vie alternative à une personne. Est-ce que cet individu apprécierait ? Ce n'était pas tous les jours qu'une Humaine créait son premier rêve, après tout ...

565 mots | Suite dans Indomptables


[Event Juin & Juillet 2022] - Lorsque les Royautés se multiplieront | Le Monde des Songes - Page 3 Chriss10
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Meuh:
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Dürdane Bēkara
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Dürdane Bēkara
Jeu 27 Oct 2022, 01:08



Erkan Jāmanī
[Humain] – Niveau I

Spécialités :
● Agilité : 4
● Force : 8
● Charisme : 7
● Intelligence : 8
● Anti-Magie : 7

Physique :
● Âge apparent : 15 ans
● Taille : 1m68

Particularité :
● Une courte tresse sur le côté droit du visage, un anneau dans l'oreille gauche

Métier :
● X



– Oh, mais c'est toi Illi ? interrogea Erkan en s'approchant de sa camarade de classe. Qu'est-ce que tu fais ici ?!

Ils se trouvaient tous deux dans le sable soyeux du désert onirique d'Erkan. Il avait pu retourner quelques fois déjà dans cet étrange espace où il se sentait Roi, mais jusqu'à maintenant, il n'y avait croisée aucune autre âme. Cela l’étonna donc d'y voir la jeune fille, néanmoins, elle ne paru pas le reconnaître.

– Je suis une carotte sauvage ! lança-t-elle joyeusement en bondissant plusieurs fois sur place. Tu as vu ma famille ? Je les ai perdu lorsque je suis passée par le rosier.

Cela n'avait aucun sens, pourtant, sans qu'il ne sache pourquoi, cela semblait parfaitement cohérent pour Erkan. Il le sentait au plus profond de lui et décida d'agir en conséquence.

– Regarde, Illi, ce que je peux faire ici ! déclara le garçon en se concentrant intensément.

Lorsqu'il obtint son attention, il fit apparaître un imposant rocher, puis un autre, et encore un autre, autour de sa camarade. Celle-ci poussa un gazouillis d’émerveillement.

Erkan rit. Il aimait voir ce sentiment d'admiration et d'enchantement dans les yeux de la jeune fille, il continua alors sa démonstration avec quelque chose de plus massif. Il érigea d'abord une tour en grès dans son esprit, puis elle sortit du sable l'instant d’après. Cependant, il ne maîtrisait pas encore totalement cet art de la visualisation et elle s’écroula à moitié une fois arrivée à son apogée, envoyant ainsi de gros blocs de pierres en l'air.

– Oups ! Illi, vient par ici ! appela-t-il gaiement en trottinant vers un endroit où il ne pleuvait pas des rochers.

Cette situation n’inquiétait nullement le jeune garçon. Il avait l'impression de ne rien risquer de grave dans ce monde, même si les lois de la physique auraient dû lui indiquer le contraire. Sa camarade non plus ne semblait pas particulièrement perturbée par l'incident car elle bondit vers lui en s'esclaffant et en battant des mains.

– J'ai une surprise pour toi ! annonça Erkan en montrant le sable à ses pieds lorsque sa camarade l'eut rejoint.

Illi s'agenouilla et commença immédiatement à creuser le sol en continuant de sourire béatement. Elle déterra ainsi plusieurs carottes de différentes couleurs ; des jaunes, des oranges, des violettes...

– Ma famille ! Je vous ai enfin retrouvée ! s'exclama-t-elle au comble de l'allégresse. (Elle en serra plusieurs dans ses bras avant d'en croquer une avec ardeur.) Vous m'avez tellement manqué ! reprit-t-elle la bouche pleine.

– Tant d'amour, c'est beau, s'esclaffa Erkan en la regardant grignoter de bon cœur ses carottes.

Puis, le jeune garçon s'attela à diminuer la luminosité dans son désert. Cela sublimerait ce qu'il s’apprêtait à créer. Il aimait réellement ce monde où il se sentait chez lui et où il pouvait créer ce qu'il désirait. Et pouvoir montrer ses œuvres à quelqu'un l'inspirait d'autant plus.

Des raies de lumières scintillantes s’échappèrent du sol, par petites grappes tout d'abord, le temps qu'Erkan trouve la concentration nécessaire à sa réalisation, puis en un flot continu, par la suite. Peu à peu, cette lumière s'agglomérera pour former un arbre étincelant à la ramure foisonnante, se découpant parfaitement dans le ciel noir de son monde, sans toutefois être éblouissant. Cette fois-ci, le jeune garçon n'eut pas à appeler sa camarade pour qu'elle regarde le spectacle, elle était déjà fascinée par le balai aérien des feuilles de lumières qui s’échappaient de l'arbre.

L'instant paru durer une éternité devant ce somptueux tableau, puis Illi fini par briser le silence fasciné qui s’était installé :

– Merci, Grand Roi, pour ce temps merveilleux passé en votre compagnie.

Elle prononça ces paroles d'un ton extrêmement sérieux, contrastant avec l'attitude fantaisiste qu'elle avait eu jusqu'à maintenant. Cela prit Erkan au dépourvu qui ne sut pas quoi répondre, mais cette phrase toute simple le toucha profondément. Il aimait répandre de la joie et de l'émerveillement autour de lui, c’était indéniable.

Lorsque sa camarade disparut dans une kyrielle de bulles chatoyantes, Erkan se demanda ce qu'elle se souviendrait de cette escapade à son réveil.

683 mots
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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Ven 28 Oct 2022, 23:57

[Event Juin & Juillet 2022] - Lorsque les Royautés se multiplieront | Le Monde des Songes - Page 3 Zwbn
Image par Kelogsloops
Lorsque les Royautés se multiplieront



Adriæn regardait sa sœur. Il ne savait pas exactement ce qu’il ressentait pour elle. C’était complexe, aussi parce qu’elle lui ressemblait. Il voulait caresser les traits de son visage, parcourir sa mâchoire de ses doigts, avant de la griffer de ses ongles. Il avait envie de la déshabiller et de s’unir à elle. Il voulait régner avec elle et qu’elle portât son enfant. Il ne pouvait pourtant pas s’empêcher de la haïr, parce qu’elle était une femme et, élevée parmi son peuple, se croyait tout permis. Si elle ne voulait pas le considérer comme son égal, si elle ne voulait pas plier parfois devant lui, alors il la soumettrait. Il la ferait plier. Il la ferait pleurer. Il lui prendrait tout ce à quoi elle tenait, sans aucune pitié, jusqu’à ce qu’elle lui mangeât dans la main. Et elle l’aimerait, parce qu’il ne lui laisserait pas d’autre choix. « Tu devrais éviter de me sous-estimer. » murmura-t-il, sans la quitter des yeux. « Ou bien continuer… » Il sourit. « Oui. Continue. Je préfère que tu ne t’y attendes pas. » Lorsqu’il lui planterait un couteau en plein cœur et qu’il marcherait sur son cadavre. Il détestait lorsqu’elle parlait comme toutes ces femmes, aussi sottes que des coquilles vides. Il voulait qu’elle le reconnût comme ce qu’il était : pas plus faible qu’elle, pas moins méritant. Si elle continuait à ne pas le considérer comme une partie d’elle-même, il allait finir par sévir. Il pouvait lui faire subir tellement plus que ce qu’il infligeait à Johannês en secret. Elle était une femme et un accident était si vite arrivé.

« Ah oui ? » demanda-t-il, sans montrer son trouble. Lui n’avait aucune idée de ce qu’ils faisaient là et, à vrai dire, il avait décidé de ne pas chercher à comprendre. Ce qu’ils avaient vécu dans les souterrains le marquait encore. Peut-être était-ce là une épreuve des Ætheri. Il l’écouta, avant de sourire. « Te prouver que je suis méritant ? » Il la toisa. « Je n’ai rien à te prouver, Lana. » articula-t-il, sèchement. Il n’allait jamais en démordre. Ses parents avaient été bien trop stupides de le faire éduquer hors de l’eau, dans un environnement où les hommes et les femmes n’étaient pas jugés par le seul fait de leur sexe mais par leurs capacités véritables. Elle pensait pouvoir exiger des choses de lui mais elle se trompait. Si elle continuait, il allait finir par la saisir par les cheveux et par la mettre à genoux. Le pouvait-il ? Il n’en savait rien mais il en mourait d’envie.

Le regard d’Adriæn se posa sur la fille que sa sœur avait désignée. Il sourit. « Je vais aller m’occuper de son cas, parce que cela me sied. » Histoire de lui montrer. Il allait lui donner un aperçu de ce qu’elle risquait, si elle n’était pas sage. Il ne savait pas ce qu’il allait faire mais il sentait un étrange pouvoir en lui. Ce lieu, quel qu’il fût, semblait gronder en même temps que sa colère. Il marcha lentement vers sa cible. Il aurait pu la violer. C’était la chose la plus facile à faire. Il s’arrêta à côté d’elle, l’embrun frôlant son visage. L’océan semblait déchainé mais il sentait une forme de contrôle. Lorsque son esprit y songeait, lorsqu’il imaginait des vagues plus grandes, elles arrivaient. Il songea à ce que le pied de la blonde fût emprisonné par une chaîne sortie de l’eau. Il voulait qu’elle fût attirée vers les profondeurs où elle se noierait ou serait dévorée par des monstres marins. Il ne sut jamais ce qu’il advint d’elle. Un tentacule sortit de l’eau, s’enroula autour de sa cheville et l’océan la happa. Adriæn regarda l’horizon un temps, avant de se tourner vers Lana. « Respecte-moi, sinon je te torturerai jusqu’à ce que tu me manges dans la main, comme une chienne. »

647 mots



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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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Mancinia Leenhardt
Dim 30 Oct 2022, 18:37


Illustration - Inconnu

La Royauté des Songes


L'Humain observait la petite fille et son rire contagieux. Elle était gentille. Sa maman lui avait dit de se méfier des étrangers, mais les enfants n'entraient pas dans cette catégorie pour lui, alors qu'ils auraient très bien pu être utilisés comme appât par les ennemis de ses parents. Dans un sens, c'était ce qu'avait fait Octavien pour endormir la méfiance du Souverain des Songes et le contraindre à demeurer sur ce territoire onirique. Ihsan était encore trop jeune pour comprendre, pour mesurer pleinement les illogismes de ce monde parallèle au sien. Ce n'était pas non plus un enfant comme les autres et son éducation se voulait plus stricte, mais ni Neah, ni Mancinia ne voulaient le priver des joies de l'enfance. Sur les nuages mous et d'une infinie douceur, l'Anmain se disait que son papa, qui pouvait voler, avait de la chance ! Il devait devenir grand et fort pour faire de même ! Il pourrait ainsi emmener Eiko partout dans ses bras ! Se laissant tomber à la renverse, il aimait cette impression de se laisser tomber sur un matelas duveteux. Lorsque l'Orine mentionna un autre individu non loin d'eux, le Roi se rassit automatiquement pour observer dans la direction pointée par son amie. Il y avait bien quelqu'un d'autre avec eux ! Si c'était un méchant, alors il défendrait sa Reine ! Mais celle-ci s'avérait être bien moins sur ses gardes que lui, invoquant de ses pouvoirs magiques un brillant arc aux couleurs vives pour glisser dans sa direction, allant à sa rencontre.

Attends, j'arrive !

Un instant hésitant, de crainte de tomber sur les côtés et de faire une chute douloureuse. L'enfant se positionnait, en imitant les autres avec ses bras relevés, fermant les yeux en se lançant. En arrivant en contrebas, il se dit que ce fût très amusant, même si ça tête tournait un peu et qu'il avait eu peur. Il mit sa main sur son front pour que sa couronne évite de tomber. Il la conservait depuis le départ et n'y prêtait pas réellement attention, concentré sur les ailes du garçon devant eux : un copain ailé ! Il avait l'air d'avoir un peu peur devant l'enthousiasme de la Reine, qui n'était pas sans lui rappeler sa mère. En essayant de mettre les autres à l'aise, l'effet inverse pouvait se produire, surtout dans un environnement comme celui-ci. Les Souhaits avaient assombris ce lieu.

Lumière !

Les eaux environnantes ainsi que la cartographie des environs devinrent plus clair.

Les enfants du désert ont besoin de beaucoup de soleil ! précisa-t-il. Mais c'est pas grave, on est des espions trop forts ! On sera protégé par le soleil et moi ... Je vous protège aussi !

Il tendait la main vers son nouvel ami.

Viens, allons sauver la Princesse des Coquillages !

Timide, l'autre fini par saisir sa main et le suivre dans les eaux. Aucun d'eux ne savait nager, mais il suffisait de battre des pieds et des mains, de plus, avec les coquillages d'Eiko, ils pouvaient respirer et cela faisait tout de suite moins peur. Et moins mal. La Reine avait une longueur d'avance, mais ils parvinrent à la retrouver, devant l'entrée d'un Palais de Cristal tout à fait éblouissant.

Woah, c'est beau !

C'était décidément un songe plein de bonnes surprises ...

550 mots


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Dürdane Bēkara
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Dürdane Bēkara
Dim 30 Oct 2022, 23:17




Je suis sur une plage de sable gris. Mes pieds sont léchés par le remous incessant des vagues. C'est froid.

D'autres silhouettes apparaissent autour de moi. Je n'arrive pas à discerner leurs traits. Ils ont les bras ballants, hagards.

À côté de moi, se dresse une falaise. Elle me fait de l'ombre. Des gros blocs de granite saillent de partout sur le rivage.

Je ne connais pas cet endroit, je ne connais pas l’océan, je ne connais pas les sensations qu'il procure, et pourtant, je suis là. Je ne connais pas l'odeur de l'iode, et pourtant, je la sens qui s'infiltre dans mon nez.

Où suis-je ?

Un jeune homme s'approche de moi. Il me fixe de ses yeux bleus glacés.

Je sens quelque chose ramper le long de mes orteils. C'est visqueux.

Je regarde mon pied et vois un tentacule noirâtre onduler sur ma peau. Je tente de secouer la jambe pour qu'il me lâche mais il s'accroche de plus belle. Le tentacule s'enroule autour de ma cheville et me tire vers l’océan.

La panique m'envahit.

Je regarde une nouvelle fois l'inconnu. Il ne sourit pas, il ne bouge pas, il est impassible. Son regard froid et inexpressif me marque comme un fer chauffé à blanc.

Je me débat, je hurle, mais le tentacule m’entraîne toujours plus avant dans l'eau. La morsure gelée de l’océan m’étreint le corps.

Fugacement, j’aperçois sur la falaise une ombre à la chevelure aussi blanche que celle du jeune homme en face de moi. Avant de ne plus rien voir du tout.

Je suis sous l'eau.

Je ne sais pas nager. Je m'agite en tout sens. Je continue de hurler alors que je sens l'eau s'infiltrer dans mes poumons. C'est douloureux.

Des bulles d'air s’échappent de ma gorge et montent vers la surface, tandis que moi, je plonge vers les abysses.

J'ouvre les yeux sur un monde de noirceur. Le sel me brûle les globes oculaires, je vois trouble. Je continue de me débattre. En vain.

Un rapide mouvement attire mon regard. Un corps écailleux serpente autour de moi. Il a de fines et longues nageoires dorsales.

Je suffoque, je vais mourir.

Le tentacule arrête de me tirer vers le bas. Une chaîne jaillit des profondeurs pour m'enserrer de toute part. Les pieds, les mollets, les mains, les bras, le torse, la gorge, le crâne...

Je vais mourir.

Noyée.

Broyée.

Le serpent monstrueux se rapproche. Sa tête apparaît devant moi, gigantesque, hideuse, pleine de crocs saillants. Il semble me sourire. Ses yeux luisent dans l'obscurité. Il attend ma mort avant de fondre sur moi.

La pression autour de moi devient trop forte. Mon corps entier n'est que supplice et douleur.

Je me noie. J’étouffe. Je... meurs...



***


Dürdane se réveilla dans son lit, non pas en gémissant comme elle en avait l'habitude, mais en suffocant. Elle se griffait le cou à la recherche d'air, les yeux exorbités par la terreur sans qu'aucun son ne parvienne à franchir la barrière de ses lèvres.

La jeune fille mit quelques instants avant de reprendre conscience du monde qui l'entourait. Elle était dans son dortoir à l'Askeri et ses camarades de chambrée dormaient encore à poing fermé autour d'elle. C'est à ce moment-là que Dürdane parvint à prendre une grande goulée d'air frais.

Ce n’était qu'un cauchemar... essaya-t-elle de relativiser en se passant les mains sur le visage.

Néanmoins, ce cauchemar avait été terriblement pénétrant. Bien plus encore que ceux qu'elle faisait en temps normal, et l'impression qu'il lui laissait était étrange. Comme ci tout ceci s’était réellement déroulé. Comme si cet inconnu sur la plage n'avait pas seulement été le fruit de son imagination mais existait bel et bien quelque part, dans ce monde.

Dürdane se demanda également comment elle avait pu rêver aussi précisément de quelque chose qu'elle ne connaissait que par ses livres de géographie et cela la fit frissonner. Elle n’était pas prête d'avoir envie de s’approcher de cette étendue d'eau infinie qui bordait son pays.

661 mots
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Élise Iranor
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Élise Iranor
Lun 31 Oct 2022, 09:50


Illustration - Ana Rone

La Royauté des Songes


Son esprit lui donnait l'impression de n'être qu'une valse mêlant plusieurs instruments désaccordés ... Que cela était désagréable. Toutes ses pensées semblaient se matérialiser soudainement sous l'effet d'une imagination et d'une envie soudaine, c'était à la fois grisant et terrifiant. Tout n'était cependant pas parfait, les détails et les éléments n'étaient pas aussi remarquables qu'ils auraient dû, mais un nouveau pouvoir demandait du travail pour une maîtrise exemplaire. Elle n'était pas la seule à le détenir vu comment sa création semblait être friable sous la magie d'un autre ; sûrement celle de cet autre individu. Qu'attendre de ses congénères jaloux de ses aptitudes ? Relâchant un soupir, elle ne reprit réellement contenance qu'en constatant la présence d'une tierce personne. En le détaillant de haut en bas, puis de bas en haut, sa réponse fût irrévocable.

Non.

Il s'agissait également d'un Alfar, mais d'une nature certainement plus haute que la leur devant ses vêtements. Cela dit, s'ils étaient en mesure d'altérer leur réalité, ce faste n'était peut-être qu'un leurre. C'était dans leur nature de duper autrui, mais en cela, son ... homologue royal faisait les choses en grand, laissant apparaître un trône à son illustre gloire. Ah, les hommes. Elle nierait penser que cela lui était agréable au regard tant sa manière de lui donner des ordres ne lui plaisait pas. Si Juvelian avait crainte de revêtir une Couronne sous prétexte que cela mettait en danger son existence, comment pourrait-elle envisager un avenir radieux dans une société impitoyable ? Pour toute réponse, elle la saisi sur ses deux mains avant de la poser délicatement au sommet de son crâne tout en abordant un sourire aussi beau qu'insolent. Elle n'avait pas besoin d'un trône pour briller, sa présence suffisait, du moins, essayait-elle de se persuader. Dans un fracas de roches brisés, le nouvel inconnu échappait de peu à la mort et ne devait sa survie qu'à ses pas agiles. La langue de l'Alfar claquait contre son palais ; Pourquoi diable cherchait-il absolument à le tuer maintenant ? Était-il si nul qu'il devait s'inquiéter de tout ? La surprise marquait ses traits quand une autre magie agissait contre elle, il n'avait pas ... ?

Ah, mais sérieusement ?

D'accord ... Il voulait s'amuser à ça. Elle n'était pas d'humeur et revenait d'un foutu voyage plus que terrifiant et on lui imposait encore les volontés d'autrui ? Oh, par Dothasi, que sa fureur explose. Il allait voir ce qu'il allait en faire de ses règles !

Tu vas voir, saleté, pesta-t-elle entre ses dents.

Ses pensées étaient un brasier, une manifestation mortelle de ce qui les attendaient, puisque l'arène s'entourait progressivement des flammes ardentes, prêtes à les dévorer. Ce n'était pas comme si la chaleur lui faisait particulièrement peur, désormais. S'ils devaient se déplacer, mieux valait ne pas se tromper de direction, où la Mort serait loin d'être douce. Elle prenait aussi un risque inconsidéré, sans doute risquait-elle d'y prendre goût au risque de perdre la vie ... Qu'importe, si cela advenait venait, ce serait grandiose !

543 mots


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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Lun 31 Oct 2022, 21:00

Lorsque les Royautés se multiplieront

Daze par Richard Wright

7 Years | Lukas
À la seconde où Maximilien fut emporté par le sommeil, il rouvrit les yeux sur ce territoire étrange. Il y était le plus souvent retourné pour, comme le lui avait conseillé Nazaré, en apprendre plus sur son Ira, profitant par la même d'essayer de mieux cerner cet endroit et habiller les lieux pour les rendre plus accueillant. Il en était même allé jusqu'à essayer faire disparaitre ses ailes, ce qui se solda par un succès auquel il ne s'attendait pas. Ça lui avait même fait bizarre sur le coup. Quant à la brune, il ne l'avait jamais revu depuis la première fois qu'ils se fussent croisés, ce qui n'empêchât en rien qu'il se retrouvât une nouvelle fois accompagnée ce soir-là. « Il y a quelqu'un ? ». La voix provenait de derrière lui. En se retournant il découvrit une jeune femme sortir des taillis. Tout à fait inconnue, il la devina être Humaine également de par le dialecte qu'elle employât. Petite, blonde, l'air revêche, elle ne paraissait pas des moins impressionnée ni même intriguée par l'endroit. « Wouhouuu ! » appela-t-elle avec un début d'agacement. Elle ne semblait toujours pas avoir vu le rouquin malgré la vue dégagée. Elle ne s'arrêta qu'à plusieurs mètres du Kaaiji lorsque son regard d'azur croisa enfin les émeraudes du souverain. « Tu pourrais répondre quand je t'appelle ! » commença-t-elle à le sermonner en mettant un terme à la distance les séparant d'un pas vif et décidé. Le rouquin ne put que la fixer, ahuri et dans l'incompréhension de ce qu'il se passait sous ses yeux. Il n'avait jamais vu ce petit bout de femme de sa vie et pourtant elle agissait comme s'ils se connaissaient depuis des lustres. Il lui fallut encore subir les protestations de la blonde quelques instants avant que la réponse à cette histoire ne lui soit soufflée. Ce fut là qu'il se décida à lui voler la parole. « J'ai oublié, c'est quoi ton nom ? ». La jeune femme sembla des plus outrées et se mit à donner des coups sur le bras du rouquin en vociférant à nouveau sans jamais répondre à son interrogation. Il ne pouvait nier qu'une partie de lui se trouvât amusé de cette réaction. Cependant ce pourrait vite devenir lassant également. « Préviens la prochaine fois que tu pars ! Surtout que c'était le dernier lémurien volant. ». La surprise marqua le visage du Kaaiji. Pourquoi un lémurien ? Il n'était même pas certain que l'on puisse en trouver sur les territoires Humains. Il eut cependant envie d'essayer quelque chose. Il lui fallut une seconde et un lémurien aussi gros qu'un ours au pelage irisé apparu non loin, à la place d'un buisson aussi large que l'était l'animal, deux immenses ailes pareilles à un ciel nocturne ornant son dos. « Ah ! C'est là que tu l'avais caché ! » - « Il s'était enfui, c'est pour ça que je suis parti. » commença-t-il alors à entrer dans son jeu. Ou plutôt, dans son songe. Il ignorait s'il s'agissait d'une bonne chose. S'il était conscient, ce n'était pas le cas de la blonde qui voyait son rêve altéré par les actions volontaires du rouquin. Ce n'était pas comme s'il créait un cauchemar non plus. Raison pour laquelle il continua ainsi et sans réels scrupules à construire et déconstruire son environnement, modifier, ajouter ou amplifier des évènements. Ce, jusqu'à ce qu'elle se trouvât confrontée à Ésus. Bien qu'en s'approchant l'Ira ne cherchât qu'à comprendre et cerner cette femme et son Ira qu'elle n'avait pas encore rencontré, Maximilien sentit son être et son monde trembler d'une rencontre qui n'aurait pas dû avoir lieu. Pas dans l'immédiat tout du moins. Le loup se mit alors sur ses gardes tandis qu'une volute sombre commençait à se matérialiser avant disparaître en même temps que l'Humaine.
:copyright:gotheim pour epicode


Mots 641


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