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 [Rp de groupe] - Ce que nous avons en commun

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Ven 12 Fév 2021, 04:32


Crédit : Above the clouds by Kate Fox.
Ce que nous avons en commun



Sans même qu'il ne puisse contrôler le geste, un sourire s'arqua involontairement sur la barrière de ses lèvres, mélancolique. Cependant, lorsqu'il prit conscience de sa présence, il le fit aussitôt disparaître de la surface de son visage, comme s'il n'avait jamais été là. Il s'en était fallu de peu, mais l'Elfe avait réussi à maintenir sa façade, à ne pas sortir du rôle de son personnage. Il n'aurait jamais cru que parler de famille auprès d'une inconnue lui fasse éprouver un émoi aussi vif, aussi intense, au point où il en ressente des palpitations au cœur. Seulement, il lui était défendu de laisser transparaître des émotions qui ne lui appartenaient pas, ou plutôt qui n’étaient pas censés lui appartenir. Si Elyot pouvait comprendre la complexité des relations fraternelles, ce n’était pas du tout le cas d’Alvys. Selon l’histoire fabriquée par le gouvernement, la Guerre des Dieux lui avait supposément privé de l’opportunité de développer ce lien particulier avec ses aînés, dont les vies avaient été injustement fauchées au cours de cette époque marquée par l’horreur et le sang. Alvys n’avait jamais vécu cette Ère lui-même, bien évidemment, mais il savait ce que cette dernière avait fait subir à ses parents. Comment il aurait pu en être autrement ? C’était à cause de cette Guerre si les Helevòrn se montraient aussi protecteurs à son égard, par crainte que le Destin leur arrache aussi cet enfant. De fait, aux yeux du fils de noble qu’il était censé interpréter, les chamailleries de ses gardes du corps ne pouvaient que lui paraître insensées, voire même stupides – mais certainement pas nostalgiques.

Conscient qu’il serait néanmoins malpoli d’ignorer la question d’Astriid, l'Ygdraë se résolut à lui faire part d’une vérité partielle. « C’est compliqué. » lui avoua-t-il sans entrer davantage dans les détails. Il aurait pu lui dire que ses frères étaient morts avant sa naissance, mais dévoiler autant d’informations personnelles à une adolescente qu’il venait tout juste de rencontrer lui semblait précipité, pour ne pas dire étrange. Il n’était certes pas très à l’aise de lui mentir aussi impunément, mais en même temps, il n’était pas autorisé à lui révéler la vérité. Il avait conscience que ses propos attiseraient sans doute sa curiosité, mais elle devrait tout de même se contenter du peu qu’il lui avait donné, d’autant plus que Seryndë lui avait conseillé de s’en tenir qu’à des réponses vagues concernant son identité, au cas où il rencontrerait un individu capable de détecter les mensonges – ou pire encore, de lire dans les pensées.

Lorsque Nimüe invita le groupe à la suivre, l'adolescent s'empressa de lui emboîter le pas, effectuant de grandes enjambées derrière son sillage. Il garda le silence durant tout le trajet, prêtant une oreille distraite à la conversation qu'Aralee avait engagé avec l'homme aux cheveux clairs qui les accompagnait. « Vous n'êtes pas originaire de Melohorë, non? Je dis ça parce que je ne vous ai jamais vu avant. D'où venez-vous? » Contre toute attente, Micaiah se joignit à la discussion en posant à son tour une question. « Je suis curieuse de le savoir moi aussi. À quel peuple appartenez-vous? Vous n'êtes pas un Alfar au moins? » ajouta-t-elle sur un ton faussement inquiet. Grâce à ses pouvoirs d'Enelyë, la Targen savait parfaitement que Sympan était, en réalité, un Ygdraë. Néanmoins, en tenant compte du fait qu'il s'était coupé le bout des oreilles – effaçant ainsi sa principale caractéristique raciale, et qu'elle était censée n'être qu'une Eskët, il lui avait paru plus judicieux de l'interroger directement sur le sujet afin de ne pas éveiller le moindre soupçon sur son identité. Savoir qu'un Eblaë vivait en dehors des Terres de Melohorë lui déplaisait, mais son travail était largement plus important que ses opinions personnelles.

En pénétrant à l'intérieur du Vaisseau, Elyot ne put que s'extasier devant la beauté architecturale de l'appareil. L'un des premiers détails qui lui sauta aux yeux fut la grandeur du navire. Vu de l'extérieur, ce dernier paraissait beaucoup plus petit ; trop petit pour contenir un espace aussi vaste en son sein. L'air qui imbibait les lieux renfermait indéniablement un quelque chose de surnaturel, ce qui lui faisait supposer qu'ils se trouvaient en présence d'une forte concentration de Magie. Laquelle? Il n'en savait rien, mais il était avide de connaître quel type d'artéfact permettait ainsi de manipuler la fabrique de l'espace. Alors que la femme masquée amorçait sa visite en prononçant quelques mots de salutation, l'Elfe avait les yeux rivés sur les machines avoisinant les bâtiments aux formes insolites. Le regard pétillant, il prêtait à peine attention aux propos de leur guide, admirant comme un enfant le savoir-faire des Enfants de Yanna.



Les yeux écarquillés derrière le bois de son masque, Nimüe écoutait les questions déferler de la bouche de l'Ygdraë sans piper le moindre mot. De toute sa vie, elle n'avait jamais été confrontée à une personne aussi bavarde que la femme qui se trouvait devant ses yeux, et pour tout dire, le contact s'avérait particulièrement déstabilisant. L'esprit en feu, l'Eversha arrivait à peine à suivre le fil de la conversation, étant surchargée par toutes les informations qui se glissaient à toute vitesse entre ses deux oreilles. Elle s'était attendue, bien évidemment, à ce que les visiteurs lui fassent part de leurs interrogations, mais elle n'aurait jamais pensé que ceux-ci s'intéressaient autant à des détails aussi pointus que la signification de l'emblème de sa Maison. La tête légèrement inclinée vers le sol, la femme masquée se laissait progressivement dévorer par la panique et la honte, alors qu'elle réalisait peu à peu sa propre ignorance en la matière, notamment à cause du fait qu'elle ne se soit jamais réellement interrogée sur ces questions auparavant. Après tout, si elle avait joint les Enfants de Yanna, c'était avant tout pour une question de survie. En tant que descendante de la famille Sùlfr, sa vie était constamment mise en danger par les Grandr qui s'adonnaient à la chasse de ses congénères, d'autant plus que sa nature de Sang-Mêlé la privait d'emblée du soutien de sa propre patrie. Partout où le Destin la conduisait, l'Eversha était inévitablement confrontée au mépris et à la discrimination que les autres exprimaient à son égard. Les seuls qui s'étaient dérogés à cette règle avaient été Brethil Lemingway, Scott Taiji et la famille Köerta dont l'hospitalité lui avait permis de vivre des années sereines, heureuses et agréables pour la première fois de sa vie. Pour autant, elle n'avait pu se résoudre à rester à Ciel-Ouvert afin d'y bâtir une nouvelle vie, à l'abri des persécutions et du martyr que son héritage lui faisait subir. L'impression de profiter de la générosité des Köerta – et de Miles en particulier, après tout ce qu'il avait fait pour elle – l'avait, en réalité, tourmentée pendant des années, se renforçant davantage à la naissance de Kaine.

C'était indéniablement la venue au monde du premier enfant du Traqueur qui l'avait convaincue de se mettre en quête des Vaisseaux de cet insaisissable Empire, se privant ainsi d'une vie paisible au sein de son nouveau foyer. Regrettait-elle d'avoir quitté la Cité des Chants? Non, mais elle mentirait en affirmant que la ville et la famille dans lesquelles elle avait vécu tant de bons souvenirs ne lui manquaient plus. Toujours est-il que la raison pour laquelle elle s'était intéressée de près à la Caste avait davantage relevé de la nécessité que de l'attachement pur et dur envers des idéaux qui, à l'époque, lui avaient paru incroyablement utopiques et ce, en dépit de l'espoir qu'ils avaient éveillé en elle. Nimüe avait beau appartenir à un équipage de l'Empire depuis maintenant deux ans, ses connaissances sur ce dernier n'en restaient pas moins basiques, voire même lacunaires. Malheureusement, son ignorance s'étendait aussi sur le savoir-faire de sa propre Maison. Il faut dire que les Enfants de Yanna abhorraient la simplicité lorsqu'il était question d'inventions ou de technologies : le but, c'était de surpasser, en termes de performance technique, ce que l'autre façonnait et de fait, expliquer le fonctionnement d'un navire s'avérait toujours plus complexe qu'à première vue. C'est pourquoi les questions de l'Elfe rousse embêtaient autant l'Enfant de Phœbe : comment était-elle censée répondre à des interrogations auxquelles elle-même ne connaissait pas les réponses? Et le pire, c'était que plus le temps passait, plus les questionnements de son invitée se multipliaient sans donner le moindre signe de répit...

« Euh... » bafouilla-t-elle au moment où la rouquine se tut pour reprendre son souffle. Se grattant l'arrière du crâne, l'Eversha laissa un silence flotter pendant un temps : seul le bourdonnement des machines rythmait l'ambiance de la salle. La jeune femme n'osait pas l'admettre, mais la vérité, c'était que l'Ygdraë lui avait posé tant de questions qu'elle en avait rapidement perdu le fil, oubliant plus de la moitié d'entre elles. En jouant la carte du mutisme, Nimüe profitait de cette courte pause pour réorganiser ses pensées que la curiosité excessive de son interlocutrice avait complètement déboussolées. Après quelques secondes de réflexion, la Sang-Mêlé se risqua finalement à s'emparer du flambeau de la parole, haussant succinctement de la voix pour couvrir le bruit des moteurs. « L'Alrisha se déplace un peu comme un animal grâce à des pattes façonnées dans un métal aux propriétés magiques. Cette Magie rend non seulement le métal insensible aux effets de la rouille, du gel, etc., mais elle permet également aux pattes de changer de forme pour s’adapter aux différents terrains des lieux que nous visitons. La téléportation nous sert uniquement à changer de continent. Dans tous les cas, notre Vaisseau est sans conteste le navire le plus rapide au sein de la Maison Tinloeha ! Enfin, juste après le Dinil... » rectifia-t-elle à vive allure. « Notre Capitaine, Morberos Dawn, a conçu l'Alrisha à l'image du Dinil. Le Dinil, c'est l'un des navires prestigieux de notre Maison. » précisa-t-elle, devançant l'Elfe qui s'apprêtait probablement à ouvrir la bouche.

Sans même ralentir le pas à travers les allées du Vaisseau, l'Eversha poursuivit son monologue en changeant de sujet : « J'ai récemment été promue Matelot, mais je n'ai pas encore eu la chance de fabriquer une invention. J'ai beaucoup de choses à apprendre avant de pouvoir exercer mon métier. » Ses propos franchissaient ses lèvres de manière plutôt décousue, déconnectés de l'ordre dans lequel les questions lui avaient été posées. Néanmoins, la Sùlfr était trop concentrée à se rappeler chaque interrogation formulée par la rouquine pour s'en rendre compte. « Nous étions à Aeden avant de nous rendre ici. Avez-vous eu l'occasion de visiter la Capitale des Lyrienns? C'est une ville très charmante. » ajouta-t-elle en souriant derrière son masque. « Entretenir un Vaisseau d'une si grande taille requiert beaucoup de temps, alors tout le monde doit faire sa part de corvées. Ce sont les Mousses qui s'occupent d'entretenir les machines et les moteurs, en plus de faire la cuisine et de réaliser les tâches ménagères. Les Matelots comme moi sommes plutôt assignés à l'organisation des entrepôts, à la réparation des pièces défectueuses et à la surveillance des différents systèmes du navire. Le Capitaine donne les ordres et le Maître d'Équipage s'assure qu'ils soient bien exécutés. » Ce portrait était sans conteste grossier par rapport à la réalité, mais il n'en restait pas moins représentatif des rôles sur lesquels l'Empire avait construit son hiérarchie. Les nouveaux arrivants se faisaient reléguer les tâches les plus ingrates, tandis que les anciens bénéficiaient pleinement de leur indépendance. Nimüe avait parfaitement conscience que ses déclarations risquaient de refroidir les ardeurs de ces Ygdraë, mais il était nécessaire pour eux de comprendre dans quoi ils s'engageraient en choisissant d'intégrer la Caste.

Après quelques minutes de marche supplémentaires, la Sang-Mêlé finit par s'arrêter devant un escalier en bois. Le passage, qui était suffisamment large afin de permettre à deux individus de se déplacer côte à côte, laissait entrevoir les sous-sols du Vaisseau. Telle une musique de fanfare, le son des moteurs ronronnaient bruyamment au creux de leurs tympans. « Cet escalier conduit jusqu'à la salle des machines » déclara la guide en élevant la voix pour se faire entendre par-dessus le vacarme. « Si ça vous intéresse, je peux vous en faire la visite. »

✠ 2 154 mots | Post III
Nimüe fait visiter son Vaisseau à Astriid, Elyot/Alvys, Sympan et le reste de la compagnie (j'ai supposé que Sym les avait suivis, mais si ce n'est pas le cas, dis-le-moi et j'enlèverai ce passage dans mon post o/).


Explications

Hello ♪

Tout d'abord, je tiens à m'excuser de mon retard T.T (et de la longueur de mon post aussi, parce que 2000 mots, c'est pas rien /sbaf). Quoi qu'il en soit, à partir de maintenant, je reprends mon rythme habituel entre chaque post explicatif ^^

Pour ce tour-ci, c'est pas compliqué : on poursuit simplement les visites guidées des Vaisseaux. Profitez de l'occasion pour discuter/poser vos questions à l'équipage ou pour papoter avec les gens qui sont avec vous o/ Je le répète, mais vous pouvez visiter plusieurs navires si cela vous tente, d'autant plus qu'au prochain tour, je débuterai la phase de recrutement =) Voilà ~

Si vous avez la moindre question, ma boîte à Mp est ouverte nastae

Règles

■ Comme je l’avais annoncé, on reprend le rythme d’une semaine. Vous avez donc jusqu’au 19 février 23h59 pour poster au moins un message. Cela étant dit, si vous postez en dehors du délai, ce n’est pas plus grave hein xD Vous ne serez pas pénalisé, alors ne vous inquiétez pas si je poste mon message explicatif avant vous ^^

■ Tous vos messages devront faire soit un minimum de 400 mots, soit un minimum de 720 mots. Vous choisissez le format d'écriture qui vous convient le plus en gros o/ Étant donné que je tiens à terminer cette intrigue le plus tôt possible, je cherche à rendre le Rp dynamique.

■ Même si le Rp est centré sur les Ygdraë, ceux qui seraient intéressés à joindre l'Empire (ou qui en font déjà partie) peuvent aussi participer. Cependant, que vous soyez un membre de Yanna ou non, sachez que vous vous trouvez en sol elfique et donc, sous la juridiction des Elfes. Je vous rappelle aussi que tous les étrangers sont surveillés à Melohorë et au moindre signe d'agitation/hostilité de votre part, les Soldats interviendront sur-le-champ pour vous arrêter. Alors soyez avertis ^^

Gains

■ L'entrée dans l'Empire des Enfants de Yanna
OU
■ Une carte des Terres du Yin et du Yang indiquant tous les lieux (hormis ceux qui sont censés être secrets) et la manière de s'y rendre avec leurs principales attractions touristiques, leurs spécialités locales et quelques anecdotes/faits intéressants liés à leur fondation.

Vous aurez également droit à un gain supplémentaire à la fin du Rp ♪

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Mar 16 Fév 2021, 16:25

[Rp de groupe] - Ce que nous avons en commun - Page 2 5l2x
Image par Minhua Fang
Ce que nous avons en commun


Le visage de Sympan descendit en direction d’un adolescent. Sous l’évidence, le blond se gratta la tête. « C’est… vrai… Mais… » Mais la science n’avançait jamais autant que lorsque le consentement n’était pas demandé ? Peut-être était-ce ce qu’il était en train de penser, avant d’oublier la suite logique de sa réflexion. « Ah ! Elle a dit qu’elle était consentante ! » fit-il remarqué, comme pour se justifier de son acte préalable. À vrai dire, il avait agi sans réfléchir, comme si l’Ygdraë rousse était semblable à la poussière du sol et qu’il pouvait prélever sur elle tout ce qu’il désirait. Parfois, il oubliait un peu que les êtres humains avaient une conscience propre. Il voyait de la matière avant tout. Cependant, il suivait une éducation en bonne et due forme. Il était peut-être trop idiot pour la comprendre. Il était pourtant persuadé du point qu’il s’apprêtait à soulever précédemment : les réelles avancées se faisaient dans le secret et sans consentement préétabli. La connaissance de l’expérience par le sujet biaisait forcément cette dernière et, s’il fallait attendre que les personnes fussent coopératives, autant attendre un miracle.

Alors qu’il s’apprêtait à répondre quelque chose à l’argumentaire de l’homme aux cheveux aubergine, il percuta un poids en plus sur ses épaules. Sa haute silhouette tangua – parce que plus on est haut, plus la chute est rapide – et il poussa un cri lorsque la « chose » lui arracha des cheveux. « Mais qu’est-ce que c'est que cet écornifleur ? » Il fixa l’animal d’un air à la fois colérique et émerveillé – dur de choisir face à quelque chose qu’il n’avait jamais vu – et émit un son proche du feulement d’un chat. Quand le belligérant eut disparu, il se frotta la tête. « Sym. » répondit-il, à l’éleveuse d’animaux fous. « Et euh… j’étudie… » Qu’étudiait-il déjà ? Il n’en savait rien. Il se contentait de prélever des échantillons et de les stocker en attendant d’avoir une idée. Heureusement, l’intervention des deux femmes le coupa dans son explication infructueuse. Ce n’était pas très sérieux d’avouer qu’il n’y avait pas encore réfléchi. La rigueur scientifique n’y était pas. Pourtant, cette même rigueur était parfois un frein à l’imagination et à la découverte. À force de s’enfermer dans un protocole trop strict, on en oubliait des essentiels et des hypothèses plus intuitives. L’observation était une chose importante dans les sciences. Le trop plein de protocole pouvait avoir un effet pervers ; d’après lui. C’était surtout que tout ceci était bien au-dessus de ses compétences. Il préférait penser qu’il aurait une illumination soudaine à force de fureter ici et là.

Sym acquiesça à la proposition de visiter un vaisseau, tout en fixant la nouvelle arrivée avec un air intéressé. La rousse adorait poser des questions. Il était mitigé sur cet aspect de sa personnalité. D’un côté, puisqu’elle s’en chargeait, il n’avait pas à le faire. De l’autre, elle marchait un peu sur ses plates-bandes. C’était lui, normalement, celui qui interrogeait les autres. Cependant, aujourd’hui devait être un jour spécial car les deux sœurs – s’il avait tout compris ; il était distrait comme garçon – vinrent l’interroger. « Non, c’est vrai. Je ne connais pas Melohorë mais je ne suis pas sûr de savoir vous expliquer sans faire preuve de galimatias. » Celui-ci, il l’avait retenu, de mot. Sa mère le lui disait souvent. « Sym, explique-moi calmement et clairement, au lieu de te perdre en galimatias. » Pourtant, il était le roi des discours confus voire incompréhensibles. « Je vis au sein de Yanna depuis que je suis né. » commença-t-il. « Mais je suis venu ici quand j’étais petit pour passer le truc que font les Ygdraë. Parce que je suis un Ygdraë… enfin, pas vraiment mais si quand même. » Il s’arrêta et sembla réfléchir. « Je ne connais pas trop les valeurs de Melohorë disons. Je suis né Ygdraë mais je n’ai pas franchement l’impression d’en être un. Même si ça doit être fascinant ! » Il était naturellement ouvert à tout. Il aurait dit la même chose du fait d’être un Démon ou un Alfar. Sa notion du bien et du mal était un peu erronée, surtout quand il s’agissait de sciences. « Vous vous y connaissez, vous, en pandiculation ? » demanda-t-il, soudainement.

Quand ils arrivèrent à la salle des machines, il se baissa un peu pour mieux regarder l’Eversha. « Je vous trouve vraiment jolie. » dit-il, sans trop réfléchir. « Vous avez quelque chose d’original. Je ne saurais dire quoi mais… Vous avez quelque chose de léonin. » Rien à voir. Mais il lui arrivait de confondre les mots compliqués.

769 mots
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Mar 16 Fév 2021, 18:14

[Rp de groupe] - Ce que nous avons en commun - Page 2 Ioiy
Ce que nous avons en commun


« Ché frement kro pon ! » soupira Anya, d’aise. « Qu’est-ce que tu dis ? » demanda Nina. Si la Déchue avait cru que sa phrase serait comprise par la blonde, il n’en fut rien. La bouche pleine, ses joues étaient gonflées par la nourriture qu’elle avait fourré dans sa bouche à n’en plus pouvoir. Elle avait même du mal à mâcher mais ses joues étaient rougies par le bien-être. Elle adorait se goinfrer, quitte à s’en mettre partout. Le glouton qu’elle était faisait rire Nina. La femme chat était plus mesurée dans son appétit, même si manger la ravissait toujours. Face à la Gourmande, elle paraissait sage. Pourtant, le Péché d’Anya ne s’appliquait pas qu’à la nourriture. Il était beaucoup plus large que ça et le libraire en avait fait les frais, plus tôt. Si personne n’arrêtait l’adolescente, alors elle ne s’arrêtait pas elle-même. Elle en voulait toujours plus, trop. Elle voulait englober les choses. Elle voulait les posséder, les voir, les sentir, les écouter. Tout. Elle désirait tout. C’était dangereux, parce qu’elle disait toujours oui, à n’importe quelle proposition, même louche. « C’est trop bon ! » répéta-t-elle, une fois qu’elle eut réussi à vider sa bouche. « Ah ! Ah oui ! J’adore aussi ! » Nina regarda Anya un court moment, avant qu’un sourire ne naquît sur ses traits. « Je suis vraiment contente d’être avec toi aujourd’hui, tu sais. » L’autre rougit comme un coquelicot. La Déchue était hyperémotive et elle n’arrivait pas encore à s’en cacher. Elle était un livre ouvert, une jeune fille facile à sonder. Elle pleurait pour un rien et s’émerveillait pour des choses que les autres ne pouvaient pas comprendre. Contempler un oiseau lui donnait parfois les larmes aux yeux, tant elle trouvait ça beau. La glace entourant les branches d’un arbuste lui donnait matière à philosopher et l’émouvait au-delà du raisonnable. Un morceau de son Âme aurait facilement soutenu qu’il s’agissait d’une faiblesse et qu’il valait mieux tout dissimuler derrière un masque de neutralité.

Alors que Nina était en train de manger une brochette – parce que, avec Anya, elles avaient acheté bien plus de choses que prévu – l’attention de l’Eversha fut attirée par l’absence de mouvements soudain de sa compagne de promenade. Elle tourna la tête vers elle. Les yeux de la brune étaient rivés vers un groupe, au loin. Elle suivit la direction de son regard et finit sa course sur un garçon. Adolescent, il était occupé à s’occuper d’un bébé. Non loin derrière lui, un homme au charisme époustouflant se tenait, avec un autre nourrisson. « Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda la chatte. « Je… Euh… C’est… El… » « Elle ? » « Elyot. » « Oh ! » fit Nina, soudainement frétillante, à l’idée de rencontrer le fameux Elyot, celui qui occupait souvent les pensées de son amie. « Allez viens ! » intima-t-elle, en attrapant la main de la Déchue afin de la tirer vers le groupe. « Bonjour Elyot ! » déclara-t-elle, en grandes pompes. Anya, elle, se mit à rougir jusqu’à plus profond de son être. Impuissante, elle tenta de se cacher derrière Nina, en déplaçant les longs cheveux blonds de l’Eversha, comme pour s’en faire une cabane ou une tente. Son cœur battait à cent-mille à l’heure mais ce n’était rien en comparaison des questions qu’elle était en train de se poser dans son esprit. Était-ce bien Elyot ? La connaissait-il ? Ou s’était-elle inventer une histoire à partir de rien ? Est-ce qu’il allait la reconnaître ? Que pensait-il d’elle ? Et si elle avait de la nourriture autour de sa bouche ? Et s’il la méprisait ? Et si les émotions qu’elle avait ressenties envers lui précédemment étaient fausses ou ne trouveraient pas à s’appliquer en face à face ? Et si elle le décevait ? Et s’il s’attendait à plus ? Et si elle n’était pas digne ? Et s’il l’ignorait ? Et s’il s’était lassé d’attendre qu’ils se rencontrent enfin ? Et s’il préférait Nina ? Et si cet enfant était le sien ? Non, c’était idiot. Il aurait été père bien trop jeune… Mais… Quand même. Ce n’était pas improbable. « Bah ? Anya ? Tu fais quoi ? » demanda Nina, un peu perdue face à la réaction exagérée de son amie. « Je crois qu’elle est timide. » dit-elle, à l’attention de Dærion. « Vous êtes là pour visiter les vaisseaux vous aussi ? » demanda-t-elle, pour meubler le silence d’Anya.

748 mots
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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2604
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Ven 19 Fév 2021, 12:13

[Rp de groupe] - Ce que nous avons en commun - Page 2 Seasid10

Ce que nous avons en commun
Ygdraë & Yanna





L'Ygdraë esquissa un sourire gêné. Comme d'habitude, elle réalisait trop tard s'être emportée et avait assommé leur pauvre guide de ses questions. Pire, la petite rousse au masque avait probablement prévu d'animer la visite en prévoyant de répondre à ses interrogations sans qu'elle eut besoin de les vocaliser. Elle se gratta nerveusement la nuque, regrettant son impulsivité. Les mots sortaient toujours sans aucune retenue, comme si l'Elfe avait peur d'oublier ce qu'elle voulait dire si elle ne se dépêchait pas de le dire. Sagement, elle croisa les mains dans son dos et écouta les explications de Nimüe. L'envie de l'interrompre pour glisser un commentaire ou ajouter des questions était irrésistible mais elle se mordit la langue pour se restreindre, affichant un sourire poli à la place.
Heureusement, son attention était distraite par les lieux qu'ils traversaient. Des ensembles complexes de pièces métalliques ou d'autres matériaux s'articulaient dans une logique qui échappait à la compréhension de la rousse. Il n'y avait rien de superflu, chaque chose avait son utilité et servait un but spécifique. Toutefois, le résultat n'était pas dépourvu d'esthétique. L'Eskët avait envie de toucher à tout, de s'arrêter ça et là pour interroger les membres de l'équipage qu'ils croisaient. Que faisaient-ils ? Quel était leur rôle ? Le mode de vie de ces nomades l'intriguait au plus haut point. Cette manière de se déplacer était si différente de ce qu'elle connaissait ; elle devait aussi être bien plus commode. Eux n'avait pas la figure barbouillée de poussière, les pieds en compote avec des chaussures abîmées par les longs trajets, les membres raides d'avoir marché de longues heures. Même s'ils contribuaient tous au bon fonctionnement du Vaisseau, l'équipage avait à sa disposition un certain confort. La rousse et son groupe pouvaient parfois passer plusieurs jours sans croiser le chemin d'une auberge; ils devaient alors se laver dans les rivières glacées et dormir à la belle étoile. Cela dit, Astriid adorait cette dernière partie et elle avait appris à s'accommoder des racines et des pierres qui labouraient son dos pour s'endormir sous la voûte céleste.
Au delà de tous ces avantages, Astriid devinait qu'ils bénéficiaient de davantage de sécurité, chacun veillant sur les uns et les autres et le Vaisseau les protégeait certainement mieux qu'une tente. Elle n'avait pas à se plaindre, Raïm était un Braskä puissant et avec l'aide de Daràdir et Solenn, l'Ygdraë ne se sentait jamais en danger et ils n'avaient pas eu à déplorer d'incidents pour le moment.
Arrivés à la salle des machines, ses yeux s'écarquillèrent. Le vacarme qui régnait faisait frétiller ses longues oreilles et elle résista à l'envie de se les couvrir. Impressionnée, elle regardait les énormes mécanismes qui s'agitaient, soufflaient et frissonnaient comme s'ils étaient doués de vie. Elle se pencha vers Alvys pour qu'il puisse l'entendre : «Leur technologie est si avancée, je n'avais jamais vu de chose pareille avant.» Partageraient-ils un jour leurs connaissances avec les Elfes ? Si oui, elle n'arrivait pas à imaginer les conséquences que cela aurait sur les terres de Melohorë. Y aurait-il de drôles de Vaisseaux de taille miniature qui trottineraient sur leurs pattes mécaniques pour transporter des Ygdraës d'un point à un autre ? Plus besoin de se déplacer jusqu'à un point de téléportation ou de faire le chemin à pied ou à cheval. Si les Enfants de Yanna étaient capables de l'exploit de faire fonctionner cette ville sur pattes, qui pouvait prédire ce qu'ils créeraient demain ? Tout ceci lui donnait le tournis, il lui semblait soudain que son monde évoluait plus vite qu'elle n'arrivait à réfléchir. Comment les Ygdraës accepteraient ces changements ? Pour sa part, elle ne savait que penser. Elle adorait les terres de Melohorë, elle n'imaginait pas son pays natal autrement.
En remontant vers les étages supérieurs pour continuer la visite, elle marcha aux côtés de l'Ygdraë aux cheveux améthystes. Songeuse, elle regardait autour d'elle mais ses pensées étaient trop accaparées par ses réflexions précédentes pour vraiment faire cas de ce qu'elle voyait. «Est-ce que tu vas les rejoindre Alvys ?» Ce serait une bonne chose à tout point de vue selon la rousse. Un jeune Eskët aurait grand intérêt à rejoindre l'Empire. Il y gagnait sécurité, voyageait, étendait ses horizons en étant directement en contact avec d'autres races que les Braskäs ou les Elfes et être au contact de ces inventeurs ne pouvait que stimuler l'intellect d'un Ygdraë. De plus, selon Nimüe, les nouveaux apprenaient à faire les petites tâches au début. Ça n'était pas très séduisant mais Astriid devait reconnaître que ça aurait l'avantage de créer chez le mousse le sentiment de cohésion de groupe, d'entraide et l'utilité de chacun. Aurait-elle choisi d'embarquer à bord d'un de ces Vaisseaux si elle en avait eu l'opportunité après son Regard ? Probablement. Sa mère aurait-elle vu ça d'un bon oeil ? Partir ainsi avec des inconnus aurait certainement refroidit l'Ygdraë qui avait une fâcheuse tendance à voir le danger partout.



Message III | 882 mots:



[Rp de groupe] - Ce que nous avons en commun - Page 2 Iuvu
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http://lesterresdesympan.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la
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Ven 05 Mar 2021, 22:20

[Rp de groupe] - Ce que nous avons en commun - Page 2 Ville_10
Crédit : Ville d'Astrya by Yan Shun
Ce que nous avons en commun



En quelques gestes vigoureux, Dærion retira la neige qui s'était agglutinée sur le manteau de sa petite sœur. Faisant abstraction aux éclats de rire que Byleth émettait gaiement, le clone s'accroupit à la hauteur de la petite sylvestre qu'il serra doucement par les épaules afin de la garder en équilibre. Mû par une impulsion fraternelle, il examina la fillette de la tête aux pieds, à la recherche d'hématomes qui indiqueraient qu'elle s'était blessée en tombant. Dès qu'il se fût assuré qu'aucun bleu n'avait accompagné sa chute, l'Ygdraë rétablit le contact visuel avec sa cadette. L'expression qui s'était figée sur le visage de Thalia le déstabilisa malgré lui, faisant naître une pointe de culpabilité au creux de son cœur. « Je suis désolé. Chut, ne pleure pas. » la supplia-t-il en lui gratifiant un tendre sourire. Cependant, lorsque, en dépit de ses paroles remplies d'affection, les pleurs jusque-là silencieux du bébé se mirent à résonner, l'Elfe réalisa qu'il ne serait pas si aisé de la calmer. Relâchant l'emprise qu'il maintenait sur ses omoplates, le sylvestre attira sa jeune sœur dans une étreinte chaleureuse, alors que ses lèvres, parcourues de mouvements frénétiques, articulaient une série de mots rassurants : « Illi lelya naira, Thalia. Vaesser ryem nì. Yr dloine (Tout va bien, Thalia. Sèche tes larmes. Je m'excuse). » chuchota-t-il sur un ton apaisant. S'il avait, cette fois-ci, opté pour l'Hyriël afin de s'adresser à la petite fille, c'était parce qu'il s'agissait de la langue avec laquelle elle était le plus familière et, de ce fait, plus apte à en saisir le sens. Pourtant, malgré la tendresse qui s'écoulait de l'inflexion de sa voix, les sanglots de l'enfant ne donnaient aucun signe de s'interrompre. En désespoir de cause, Dærion me jeta un regard implorant sans pour autant cesser de parler à la petite Elfe, l'abreuvant de propos aussi sécurisants que bienveillants. Conscient que je ne pouvais rester spectateur de cette agitation, je m'avançai près de mon fils aîné, à qui j'indiquai d'un signe de tête de se redresser. « Laisse-moi prendre la relève. » lui dis-je après lui avoir confié Byleth. « Assure-toi qu'il ne se mette pas à pleurer lui aussi. » le prévins-je gravement. Même si, pour le moment, le jeune Ygdraë ne semblait pas le moins du monde ébranlé par les cris de sa jumelle, nous n'étions jamais trop prudents : c'était encore plus dur de le calmer lui que sa sœur. Le clone hocha vigoureusement de la tête pour signaler qu'il avait compris.

Les mains à présent libres, je m'agenouillai devant ma fille. Lui présentant mon sourire le plus radieux, je la cueillis précautionneusement en-dessous des aisselles, puis la hissai à la hauteur de mes épaules afin qu'elle puisse reposer sa tête dessus. Lentement, je commençai à fredonner l'air d'une berceuse – la même que Mircella chantait avant de mettre les enfants au lit et qui parvenait toujours à les endormir. Interpelée par la mélodie que je sifflotais entre mes lèvres, Thalia cessa brusquement de pleurer. Elle reconnaissait la comptine qui chatouillait ses tympans, bien que la voix qui l’interprétait soit différente de celle à laquelle elle était accoutumée. Pour autant, elle s’accrochait à ces notes harmonieuses comme s’il s’agissait d’une bouée de sauvetage, rassurante, tranquille, réconfortante. Après quelques minutes, la petite Elfe s’était sensiblement détendue, recouvrant la même bonne humeur qui l’avait accompagnée avant que son pied vacille dans la neige. Satisfait, je glissai une œillade complice vers mon fils aîné, qui ne put réfréner son soupir de soulagement.

Au loin, une voix féminine cria un nom auquel il porta distraitement attention. Inconscient que cet appel lui était, en réalité, destiné, Dærion n’eut pas la moindre réaction. Ce n’est qu’au moment où il se retrouva face à face avec une femme aux oreilles de félin qu’il prit conscience que c’était bel et bien à lui que ce cri avait été adressé. Surpris, il scruta la nouvelle venue et la jeune fille qui l’accompagnait en essayant de se replacer leur visage. Néanmoins, l’évidence ne tarda pas à se manifester d’elle-même : il ne les connaissait pas. Alors pourquoi s’étaient-elles présentés à lui comme si c’était le cas? Comme à retardement, l’Ygdraë se buta subitement à un détail qui, jusque-là, lui avait complètement échappé, mais qui était loin d’être anodin. Est-ce que cette Eversha l’avait apostrophé en utilisant le nom d’« Elyot » ? La confusion se peignit d’emblée contre les traits de son visage. « …Elyot? » répéta-t-il en inclinant la tête sur le côté. Il lui fallut quelques secondes avant de comprendre de quoi il en retournait. Les joues empourprées, l’Eblaë s’empressa de corriger la méprise dont il était malencontreusement victime. « Je suis désolé, mais vous me confondez avec quelqu’un d’autre : mon frère, plus précisément. » avoua-t-il en courbant un vague sourire. Entremêlé dans son propre désarroi, le sylvestre avait omis de mentionner qu’il était, en réalité, le clone du concerné. Depuis qu’Elyot – l’original – était contraint à une vie de réclusion au sein du Temple de la Connaissance, les personnes qui, jadis, les confondaient, se comptaient désormais sur les doigts d’une main, d’où son étonnement. « Moi, je m’appelle Dærion. Et vous? » leur demanda-t-il, tandis que Byleth les observait avec de grands yeux ronds.

Quant à moi, ma surprise était de toute autre nature. Dévisageant scrupuleusement le duo qui nous faisait face, je m’interrogeais sur un point en particulier. Comment ces deux adolescentes, des étrangères qui plus est, pouvaient-elles connaître mon fils? Même si ma femme et moi étions des figures publiques connues, nos enfants, eux, ne pouvaient se vanter de détenir la même notoriété : à vrai dire, tant et aussi longtemps qu’ils ne révélaient pas leurs noms, peu de gens parvenaient à établir le lien immédiatement. Bien évidemment, le cas d’Elyot était particulier, dans la mesure où il jouissait d’un statut divin au sein de notre société, mais à part les Ygdraë, dont les obligations morales les contraignaient à se rappeler le nom de tous les Löth, les étrangers avaient rarement accès à ces informations, informations que le gouvernement de Melohorë gardait jalousement. En tenant compte des circonstances, ces deux jeunes filles n’auraient jamais dû être conscientes de l’existence de l’Eskët, encore moins de son nom. Silencieux, je repositionnai Thalia dans mes bras, écoutant que d’une oreille les propos de l’Eversha, tandis que mon regard, lassé de contempler la femme-chat, parcourait à présent le visage de la fille aux cheveux noirs. Je ne m’en détachai qu’à l’instant où il me sembla adéquat de répondre aux interrogations de la blonde. « Oui. Nous comptions visiter ce Vaisseau là-bas, mais nous avons eu un petit imprévu. Ma fille est tombée en essayant de marcher et s’est mise à pleurer. Par chance, je suis arrivé à la calmer. » répondis-je en souriant. « Si ce n’est pas trop indiscret de ma part, puis-je vous demander comment connaissez-vous Elyot? Il s’agit de mon fils. » précisai-je en les fixant tour à tour. Qui étaient-elles exactement?



« Je vous le concède, mais malheureusement, la minorité à laquelle vous faites allusion demeure fortement marginalisée au sein de la Maison en raison des idées qu'elle revendique. Convaincre l'écrasante majorité de se rallier à leur cause relèverait du miracle, d'autant plus que leur crédibilité est mise à mal par leurs méthodes non-conformistes. » leur informa la Cyraliel en prenant à son tour place sur un siège, à côté de sa collègue. « Et quand bien même leur Seigneur aurait accepté de signer les accords, nous aurions tôt ou tard fait face à un autre enjeu : la piraterie. Naturellement, nous n'aurions pas été en position d'exiger que la Maison Merynla renonce à ses activités pour accommoder les besoins de nos jeunes. Néanmoins, le Conseil des Sages ne tient pas non plus à s'associer avec des pirates, par principe envers nos valeurs. » L'enjeu se complexifiait d'autant plus sur le plan politique, dans la mesure où le gouvernement elfique devait aussi considérer les conséquences qu'une telle association provoqueraient sur la scène internationale. En effet, le simple fait de conclure un accord officiel avec la Maison Merynla pourrait mettre à mal les alliances qu'il avait d'ores et déjà tissé avec d'autres peuples, car il n'était pas exclu que les équipages en viennent à piller un territoire appartenant à une nation alliée. L'affaire était sans conteste délicate, mais en prenant toutes les précautions nécessaires, la diplomate restait convaincue de parvenir à trouver un arrangement qui satisferait tous les partis. Après tout, même si le Seigneur de Merynla avait sciemment refusé de se plier aux demandes des Elfes, les Vaisseaux affilés à sa Maison préservaient tout de même leur indépendance. Légalement, rien ne les empêchait de recruter des groupes d'Eskët s'ils le désiraient, puisque leur chef de clan ne pouvait s'ingérer dans leurs affaires. Cependant, les Ygdraë qui s'engageraient sur ces navires ne bénéficieraient jamais des mêmes avantages dont leurs congénères jouissaient actuellement.

Toujours est-il que les Enfants de Yanna n'avaient pas la possibilité de discriminer leurs recrues en fonction de leur race, car une telle façon de procéder contredisait directement les lois inscrites dans le Code de Maglalia. De fait, si un Seigneur forçait sa Maison à agir de manière non-réglementaire, les répercussions seraient sévères. La Reine d'Opaleha ne pourrait détourner les yeux, pas devant une offense aussi grave : au mieux, le Seigneur en question serait contraint de renoncer à son poste ; au pire, il se ferait bannir de la Caste. Dans la même ligne d'idée, le Conseil des Sages n'était pas non plus en position de refuser à un Elfe d'intégrer la Maison Merynla. En revanche, ce dernier aurait de la difficulté à recevoir la protection de son gouvernement dans l'éventualité où il rencontrerait des ennuis au sein du navire. Seryndë doutait qu'une telle situation puisse survenir, mais on ne savait jamais. Toutefois, il était clair que le refus du Seigneur de Merynla semblait sous-entendre que les Ygdraë n'étaient pas les bienvenus dans sa Maison – ce qui n'était pas tout à fait vrai, mais pas tout à fait faux non plus. Heureusement, le manque d'ouverture dont le dirigeant avait fait preuve convaincrait les jeunes sylvestres de se tenir à l'écart des pirates de l'Empire ou, tout du moins, jusqu'à ce que la situation les concernant se soit officiellement réglée. La Dagmar ignorait combien de temps cela prendrait afin de persuader le Seigneur de reconsidérer le bien-fondé de sa décision, mais tant et aussi longtemps qu'un consensus ne serait pas trouvé, elle déconseillerait à quiconque de s'approcher de ces équipages.

Cédant la parole aux dignitaires angéliques, la Borghild écouta attentivement le discours de l'Olori. Elle conserva le silence jusqu'au bout, laissant le soin à l'Ange d'expliquer la situation actuelle sur les divers territoires angéliques depuis le débarquement des réfugiés. Quant à Nairhobi, elle manifestait un intérêt encore plus grand vis-à-vis des déclarations d'Arrys, s'abreuvant de ses mots avec un professionnalisme exemplaire. Pourtant, ce n'est qu'à la fin de son monologue que l'Enelyë se permit finalement de glisser un commentaire. « Cela me réjouit d'entendre de si bonnes nouvelles. En dépit de l'adversité à laquelle elle a été confrontée durant des années, la nation angélique se redresse à une vitesse fulgurante. Nous sommes heureux de constater que l'aide que nous vous avons apporté ait pu contribué à cet essor remarquable. Le chemin que vous avez parcouru a été fastidieux – et peut-être l'est-il encore, mais il est clair que tous ces efforts vous seront généreusement récompensés. J'en suis même persuadée. » rajouta-t-elle en leur arquant un sourire ravissant, empreint d'une sincérité qui allait droit au cœur. « Concernant l'état de nos réfugiés, je suis ravie de vous annoncer que leur santé continue de s'améliorer. Les thérapies qu'ils suivent au Freihyel ont fait toute la différence, autant pour leur condition psychologique que pour leur condition physique. Les progrès qu'ils ont réalisé sont même très impressionnants, surtout en si peu de temps. Non seulement ils s'habituent de mieux en mieux à la vie en société, mais la plupart d'entre eux ne craignent plus de traverser les grands centres urbains, à condition d'être en présence d'un accompagnateur. » précisa-t-elle. « Néanmoins, certains réfugiés appréhendent encore les villes et les lieux à forte population, mais se sentent tout à fait à l'aise au sein de petits villages et de petites communautés. Même si je ne doute pas du confort qu'offre la vie à la Citadelle, je ne peux que vous conseillez de les installer dans des quartiers où l'agglomération urbaine est la moindre. Favoriser les lieux où la Nature est la plus présente serait également idéal afin de réduire le choc lié au dépaysement. » L'Elfe marqua une courte pause. « En l'état actuel des choses, et selon vos propres limitations, nous serions en mesure d'arranger le premier départ à la mi-printemps. Si le moment ne vous convient guère, nous pourrions repousser l'échéance jusqu'au début de la prochaine saison. »

✠ 2254 mots | Post II

Ezechyel et Dærion discutent avec Anya et Nina en leur posant quelques questions (j'ai supposé que les souvenirs du Dîner ne leur étaient pas encore revenus, d'où le fait qu'Eze ne reconnait pas Nina – et vice-versa xD) Seryndë et Nairhobi poursuivent leur discussion avec les dignitaires angéliques.


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Dim 07 Mar 2021, 01:23


Crédit : Above the clouds by Kate Fox.
Ce que nous avons en commun



Entraîné dans le sillage de ses compagnons de route, l'Ygdraë s'engagea à son tour dans les escaliers, dépassant à grandes enjambées la silhouette d'Aralee qui fut la dernière à pénétrer dans les sous-sols du navire. En atteignant le bas des marches, le sylvestre faillit fléchir sous le vrombissement tonitruant des machines. Dans un vent de panique, il eut l'impression que ses tympans, assiégés par le vacarme de son nouvel environnement, s'apprêtaient littéralement à exploser. Pourtant, malgré l'inconfort que le bruit suscitait en lui, il résista à l'envie irrésistible de se couvrir les oreilles après avoir constaté que leur guide comptait poursuivre sa présentation en passant outre le raffut – raffut qui, visiblement, ne semblait pas l'importuner. « Voici la salle des moteurs. » annonça-t-elle en guise d'introduction. « À votre droite, vous pouvez apercevoir les machines qui contrôlent les pattes du Vaisseau, ainsi que les dispositifs qui s'occupent de réguler la température dans tout le bâtiment. » Privilégiée par l'expérience et la familiarité, l'Eversha parcourait les allées avec une fluidité digne d'une nymphe. À chaque fois que la collision avec un membre de l'équipage paraissait inévitable, la femme masquée esquivait gracieusement le danger en effectuant un pas sur le côté. Le seul moment où sa performance manqua d'être compromise fut celui durant lequel Sym la complimenta subitement sur sa beauté. Prise au dépourvu, Nimüe ne remarqua qu'au dernier instant la venue impromptue d'un Mousse, s'écartant de son passage en traçant un mouvement malhabile. Alors que son faciès s'empourprait derrière son masque de canidé, l'Enfant de Phœbe balbutia quelques sons incompréhensibles avant de retrouver l'usage de la voix. « Merci ? » articula-t-elle avec une pointe d'hésitation. Elle n'était pas sûre d'avoir saisi l'intention contenue dans les propos de son interlocuteur excentrique. Léonin ? Le mot ne lui évoquait absolument rien, mais en se basant sur l'intonation que l'Elfe avait employé, ça devait être un compliment. Si ? Bien que le doute la tiraillât longuement, elle se résolut finalement à le considérer comme tel.

Marchant dans l'ombre de son congénère à la tignasse immaculée, Micaiah réfléchissait aux aveux dont ce dernier leur avait fait part, à elle et sa sœur. Même si son expression ne la trahissait pas, l'Enelyë était partagée. D'un côté, ça la rassurait de savoir que Sym n'appartenait pas à la branche des Löth – autrement, les autorités ne l'auraient jamais laissé repartir –, mais de l'autre, elle était agacée par le privilège qu'il s'était fait octroyer. Contrairement aux discours que les mauvaises langues aimaient proférer, il existait bel et bien une raison pour laquelle le Conseil imposait des restrictions afin d'être éligible à passer le regard. Certes, certains individus se délogeaient quelques fois à la règle en cas de force majeure – « Alvys » en était un exemple flagrant –, mais dès la naissance ? À ses yeux, c'était beaucoup trop jeune. « Sans oreilles pointues, tu ne ressembles pas vraiment à un Ygdraë. » commenta Aralee, sans mentionner qu'elle aussi s'était coupée l'extrémité des oreilles. « Si j'étais toi, je profiterais de mon séjour pour renouer avec mes racines. » renchérit l'Enelyë en feignant habilement un sourire. À l'entente des mots de sa sœur, les pupilles de la guerrière s'illuminèrent de mille feux. « Bonne idée ! Je pourrais te faire visiter les meilleurs coins de la ville ! Qu'est-ce que t'en dis ? T'en profiteras pour m'expliquer ce qu'est une pandiculation. » Elle lui fit un clin d'œil. Au fond, elle espérait sincèrement qu'il accepte sa proposition.

Pour sa part, Elyot tendait l'oreille pour écouter les mots que lui glissait Astriid. L'émerveillement qui transpirait de sa voix lui soutira involontairement un sourire. Contrairement à la rousse, il avait déjà eu l'occasion d'admirer des œuvres semblables. Il fallait dire que depuis qu'il exerçait son métier d'ingénieur, il baignait presque quotidiennement dans cet univers de merveilles. Néanmoins, il devait l'admettre, l'ingéniosité de l'Empire était impressionnant. « C'est vrai. » confirma-t-il après un moment de silence. « J'ai souvent l'opportunité de poser les yeux sur des inventions de dernier cri, mais le savoir-faire des Enfants de Yanna se situe à un tout autre niveau. » S'engageant à la suite de sa congénère, l'Ygdraë emprunta à son tour les marches qui remontaient jusqu'à la surface, loin de la cacophonie des profondeurs. Pendant que Nimüe s'appliquait à ouvrir un chemin vers les étages supérieurs, le Helevòrn contemplait pensivement les structures au-dessus de sa tête, faisant fi des décors qui défilaient autour de lui. « Je n'ai pas le choix. » admit-il pour répondre à la question de sa voisine. « Mes parents ne me laisseront jamais partir si je ne m'engage pas dans l'Empire. C'est pour ma sécurité qu'ils disent. » Ils n'étaient pas les seuls. « Et vous ? Avez-vous l'intention de les rejoindre ? » Évidemment, aucun Elfe n'était tenu de se joindre à un équipage de Yanna s'il ne le désirait pas : dans ce cas, il aurait l'opportunité de réaliser – ou de poursuivre – son voyage selon la formule traditionnelle. En raison des circonstances, Elyot était contraint de se plier aux exigences du gouvernement, mais Astriid, elle, bénéficiait de toute sa liberté pour décider. Il était curieux de connaître le choix qu'elle prendrait.

« La visite est terminée ! » annonça Nimüe au bout d'une heure et demi environ. « J'espère que le tour vous a plu ! Avez-vous des questions ? » rajouta-t-elle en braquant son regard en direction de l'Elfe rousse. Heureusement pour la jeune Matelot, son Capitaine – un homme dénommé Roran Erkas – se tenait à proximité. Posté devant l'entrée, il accueillait tour à tour les visiteurs qui affluaient à l'intérieur de son Vaisseau, ainsi que les recrues venues postuler leur candidature. « Pour ma part, je n'en ai aucune, mais je tiens quand même à vous remercier. Cette visite a été très enrichissante. » déclara le jeune Ygdraë en s'inclinant devant leur guide. « Sur ce, je vous souhaite de passer une agréable journée, Nimüe. » - « À vous aussi. » répondit la Sùlfr en lui rendant sa révérence. L'Eskët fit également part de ses adieux à la rouquine et au blond, leur précisant au passage le motif de son départ. « Le Vaisseau dans lequel je veux postuler se trouve au port. » leur expliqua-t-il. « Si vous le souhaitez, vous pouvez m'y accompagner. Dans le cas contraire, je vous dis au revoir. J'espère que nous aurons l'occasion de nous recroiser bientôt. » Flanqué par ses deux gardes du corps, il quitta l'enceinte du navire ambulant.

✠ 1 139 mots | Post IV
Nimüe achève la visite. Elyot/Alvys propose à Astriid et à Sympan de l'accompagner jusqu'au port, avant de quitter le navire. Micaiah et Aralee le suivent o/


Explications

Hello ♪

Comme je l'avais annoncé, on commence la phase de recrutement ! Je vous préviens d'avance, mais mes explications seront plutôt longues xD Cela étant dit, ce sera probablement le dernier message explicatif que j'écrirai dans le cadre du Rp (je continuerai de poster avec Elyot s'il le faut, mais il n'y aura pas d'explications rattachées avec). Cela veut dire que je lève officiellement le délai d'une semaine pour poster ! =D Je ne mets aucune date de fin, alors vous pourrez écrire le nombre de messages que vous désirez et déclarer vos gains par la suite ^^

Les Maisons Sawhelia et Tinloeha : Pour joindre l'une de ces Maisons, vous devez passer une entrevue auprès du Capitaine et de son (ou ses) Maître(s) d'équipage s'ils sont plusieurs. Je dis entrevue, mais en réalité, celle-ci prendra davantage la forme d'une discussion informelle : le but, c'est de connaître ce qui motive votre personnage à intégrer l'Empire. Afin de sauver du temps, les entrevues se dérouleront exclusivement en groupe. Une fois l'entretien terminé, le Capitaine vous remettra un manteau, manteau qui fait en quelque sorte office d'uniforme au sein de Yanna (le manteau en question, c'est le même qui est indiqué dans la liste de gains à déclarer lorsque vous passez à l'échelon I dans l'Empire ^^)

La Maison Smara : Concernant la Maison Smara, le recrutement se déroulera de manière un peu différente. En effet, le Capitaine et son(ses) Maître d'Équipage feront passer un test à votre personnage afin d'évaluer ses aptitudes techniques. Avant de commencer l'examen, les dirigeants du navire lui proposeront deux choix : réaliser le test seul ou en équipe de trois maximums. Lorsqu'il aura fait part de sa décision, un membre de l'équipage sera aussitôt appelé par ses supérieurs afin de le guider jusqu'à un petit atelier dans lequel se trouve une grande table et trois chaises. Après avoir invité votre personnage à s'assoir, le guide lui expliquera les règles de l'examen. Le but de ce dernier est simple : il s'agit de reconstruire un objet commun (comme un jouet, une montre, une mangeoire à oiseaux, etc.) à partir des pièces que le guide lui confiera dans un temps imparti. Pour ce faire, le personnel du navire lui fournira tous les outils nécessaires (tournevis, clés à molette, vis, boulons, etc.) pour réaliser le test. De surcroît, l'usage de la Magie est également permis. La seule contrainte, c'est que votre personnage est obligé d'utiliser l'ensemble des pièces fournies par l'équipage pour fabriquer son chef-d’œuvre. Autrement dit, aucun boulon, vis, ou autre ne doit être mis de côté 8D À vrai dire, l'objectif est moins de juger le talent de votre personnage que d'évaluer sa débrouillardise, sa créativité et sa capacité à utiliser intelligemment les ressources mises à sa disposition. Vous l'aurez compris, mais l'équipage ne cherche pas délibérément à lui faire échouez le test ^^ Cela étant dit, si votre personnage n'a jamais reçu de formation appropriée, alors il aura moins de chances de réussir l'examen. En cas d'échec, votre personnage aura la possibilité de repasser le test sur un autre Vaisseau. Il y a actuellement trois navires de la Maison Smara présents sur place : votre personnage bénéficie donc de trois chances pour se joindre à ce clan. S'il épuise toutes ses chances, alors il devra retenter le test au printemps prochain ou postuler sa candidature dans une autre Maison. En cas de réussite, il aura droit à une entrevue auprès du Capitaine et du(des) Maître(s) d'Équipage. Comme pour les Maisons Sawhelia et Tinloeha, l'entretien se déroulera dans un contexte plutôt informel. À la fin de l’entrevue, votre personnage recevra son manteau.

Les Ygdraë : Ce message concerne plus spécifiquement les Niveaux II. Votre personnage devra faire un choix : joindre Yanna ou poursuivre son voyage en suivant l'ancienne formule. Dans le premier cas, votre personnage devra respecter les critères d'admission de la Maison qu'il souhaite intégrer. S'il remplit toutes les conditions, alors le Capitaine du navire inscrira son nom dans un registre. L'objectif, c'est de garder une trace écrite de tous les Ygdraë présents au sein d'un équipage. Par souci de gestion et d'organisation, de nouveaux groupes seront formés avec les Eskët qui auront joint Yanna. Chaque groupe sera assigné à un Vaisseau spécifique – à savoir qu'un même navire pourra accueillir plusieurs groupes distincts en son sein ^^ Dans le deuxième cas, votre personnage assistera sûrement à une réorganisation de son groupe de voyage originel pour combler les places de ceux qui seront partis. Je vous le rappelle, mais chaque groupe de voyage comporte généralement entre 5 et 7 individus – en excluant le Braskä. Cela signifie que votre personnage pourra éventuellement voir de nouvelles têtes apparaître au sein de son groupe afin de respecter le nombre de personnes requis o/

Dernier point important : Les Vaisseaux resteront à Iraël pendant trois jours. Si votre personnage hésite actuellement à joindre l'Empire, il aura l'occasion de prendre une décision durant ce laps de temps. Bien entendu, cela implique forcément de faire une ellipse dans le dernier message que vous posterez. Dans tous les cas, passer ce délai, les Vaisseaux quitteront Melohorë. Ils n'y retourneront qu'au printemps prochain afin d'accueillir les nouveaux Eskët qui désireraient intégrer Yanna. Les navires qui se présenteront à ce moment-là ne seront pas forcément les mêmes, mais vous aurez tout de même l'opportunité de rejoindre l'Empire si vous ne l'avez pas fait lors du Rp =)

Si vous avez la moindre question, ma boîte à Mp est ouverte nastae

Merci pour votre participation !  [Rp de groupe] - Ce que nous avons en commun - Page 2 009

Règles

■ Vos messages devront faire soit un minimum de 400 mots, soit un minimum de 720 mots. Vous choisissez le format d'écriture qui vous convient le plus en gros o/

■ Même si le Rp est centré sur les Ygdraë, ceux qui seraient intéressés à joindre l'Empire (ou qui en font déjà partie) peuvent aussi participer. Cependant, que vous soyez un membre de Yanna ou non, sachez que vous vous trouvez en sol elfique et donc, sous la juridiction des Elfes. Je vous rappelle aussi que tous les étrangers sont surveillés à Melohorë et au moindre signe d'agitation/hostilité de votre part, les Soldats interviendront sur-le-champ pour vous arrêter. Alors soyez avertis ^^

Gains


Gains de participation (vous n'en choisissez qu'un seul parmi les deux) :
■ L'entrée dans l'Empire des Enfants de Yanna (n'oubliez pas de déclarer les gains qui vont avec ^^)
■ Une carte des Terres du Yin et du Yang indiquant tous les lieux (hormis ceux qui sont censés être secrets) et la manière de s'y rendre avec leurs principales attractions touristiques, leurs spécialités locales et quelques anecdotes/faits intéressants liés à leur fondation.

Gains supplémentaires :
■ Pour 4 messages de 720 mots OU 8 messages de 400 mots : 1 point de spécialité
■ La Déception de l'Autre : il s'agit d'un pouvoir permettant d'accroître l'empathie que les autres ressentent à votre égard. Ceux-ci seront donc plus enclins à vous aider, que ce soit pour vous rendre service ou pour vous sortir de situations épineuses. De même, ils auront moins tendance à vouloir profiter de vous et/ou à vous faire du mal.

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2604
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Sam 03 Avr 2021, 20:19

[Rp de groupe] - Ce que nous avons en commun - Page 2 Seasid10

Ce que nous avons en commun
Ygdraë & Yanna




L'Ygdraë posa un regard surpris sur l'Elfe aux cheveux violine. Était-il un inventeur ? S'était-elle méprise sur l'âge de son interlocuteur ou bien était-il encore simplement un apprenti ? Elle se mordilla la lèvre inférieure en espérant ne pas avoir commis d'impair auprès d'un Ygdraë de haut rang. Il s'était montré si aimable qu'Astriid s'était instantanément sentie libre de lui parler comme elle aurait parlé à un autre Elfe de son groupe. Après plusieurs mois passés à vivre en communauté réduite, un certain confort social s'était installé ; les relations s'étaient égalisées de sorte qu'Eskëts et Ildras échangeaient sans se formaliser de leurs différences de statut. Il y avait bien Aëvanna née de Cyraliels qui aimait souligner ce fait de manière fort désagréable mais ils avaient appris à ne pas relever ce trait de caractère chez la jeune femme pour ne pas accentuer des conflits naissants. Elle se demanda soudainement de quelle branche Alvys faisait partie. Ses longues oreilles s'agitèrent sous la curiosité exacerbée de la rousse qui replaça d'un geste précis et habitué une mèche qui lui était tombée sur le visage. Chaque réponse ou commentaire de l'Elfe soulevait une dizaine de questions chez elle. Pourquoi ses parents ne voulaient-ils pas le laisser partir ? Cela sous-entendait qu'il n'était pas n'importe qui ou bien qu'il avait des parents surprotecteurs. La seconde option était la plus probable, les Ygdraës étant un peuple très soucieux de la sécurité de tous, plus encore des plus jeunes qui n'avaient pas connu les horreurs du passé et se montraient plus insouciants. Alvys lui retourna la question et Astriid laissa passer plusieurs secondes de réflexion où elle se mit à enrouler une boucle autour de son doigts tout en regardant le plafond de la galerie. Puis la réponse lui vint, presque plus vite sur ses lèvres que dans son esprit. «Non.» Elle s'expliqua avec un doux sourire. «J'aime bien trop mon groupe actuel pour en changer. Raïm, le Braskä qui nous protège et nous guide, a un caractère bien trempé et est presque aussi têtu que moi mais je ne le quitterai pour rien au monde. Je me sens autant en sécurité à ses côtés qu'entouré d'une centaine de personne. Et je crois que je ne pourrais pas me passer de la liberté qu'on éprouve en voyageant sur les routes. Il y a des inconvénients bien sûr, qui pourraient être oubliés grâce à l'offre généreuse des Enfants de Yanna de nous accueillir mais pour le moment, je vais rester dans la disposition actuelle. Et je préfère être libre de mon itinéraire.» Elle tut le fait que Raïm refusait fréquemment de changer de cap au gré des envies soudaines des Eskëts. Elle arrivait parfois avec l'aide des autres à le faire changer d'avis. Face à l'équipage d'un des Vaisseaux de Yanna, les chances qu'ils écoutent ses caprices étaient aussi minces que la patience du Braskä.
Les visiteurs furent escortés par leur guide masquée jusqu'à leur point de départ et Astriid la remercia chaleureusement en ajoutant des excuses gênées pour les multiples questions dont elle avait abreuvé Nimüe lors de la visite. «J'espère voir une de vos inventions un jour, Nimüe. Et merci encore ! Vous avez été formidable ! Je crois que j'ai posé suffisamment de questions.» Plaisanta l'Eskët rousse avant de la saluer et de suivre Alvys sur quelques pas. «Je vais aller retrouver mes parents pour ma part, ils ont dû arriver maintenant et je sens que je vais le regretter si je fais trop attendre ma naleth Plus sérieusement, elle ajouta. «J'espère que vous vous plairez chez les Enfants de Yanna même si vous n'avez pas le choix. Si jamais vous ressentez le besoin de vous confier, vous pouvez toujours m'écrire !» Elle ajouta rapidement en rosissant légèrement. «Je sais bien qu'on ne se connaît pas mais si ça peut vous rassurer de savoir que vous avez quelqu'un quelque part à qui vous pouvez parler, alors je serai heureuse d'échanger quelques lettres avec vous. Et sinon, comme vous dites, peut-être allons-nous nous recroiser à l'occasion !» Astriid le regarda s'éloigner accompagné des deux Ygdraës qui le suivaient comme son ombre. Il y avait quelque chose avec cet Alvys mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Comme une note qui sonnait faux. Incapable de creuser davantage, la rousse haussa les épaules et récupéra Piäh Nour avant d'aller rejoindre ses parents d'un pas vif.

Naleth = Mère



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Ce que nous avons en commun



« Oh, alors vous n’êtes pas Elyot ? » La question était rhétorique, puisqu’il venait de se présenter comme étant Dærion. Bien sûr, il aurait pu mentir mais cette possibilité n’effleura jamais l’esprit de Nina. Ses queues se balançaient tranquillement derrière elle, effleurant Anya qui n’avait presque pas bougé. La Déchue reposa les cheveux de sa camarade et passa la tête sur le côté, pour mieux voir le garçon en question. Ce n’était pas Elyot. Curieusement, elle n’arrivait pas à savoir ce qu’elle ressentait exactement. Elle était à la fois déçue et rassurée. En elle, le flot émotionnel ne cessait de la faire tanguer. Elle avait l’impression d’être un navire, au beau milieu d’une tempête. Elle aurait aimé rencontrer l’Ygdraë, pouvoir parler avec lui. Elle aurait alors cherché à savoir si tous ses souvenirs étaient vrais ou s’ils n’étaient que le fruit de son imagination. La chute de puissance qu’elle avait connue était sans doute la cause de sa détresse actuelle. Des notions qui lui paraissaient claires jadis avaient un goût d’intouchable. Elyot. Que ressentait-elle pour lui ? Que ressentait-il pour elle ? Étaient-ils destinés l’un à l’autre ou vivraient-ils éternellement séparés ? Elle n’avait aucune réponse, aucune certitude. Il y avait, véritablement, un lien entre eux. Lequel ? Elle ne le saurait peut-être jamais et ça la rendait triste. Le garçon qu’elle avait rencontré plusieurs fois lui semblait être bien plus un mirage qu’une réalité. Il était un rêve, un fantasme. Il ne cessait de hanter son esprit mais elle avait l’étrange impression que l’inverse n’était pas vrai. Ce n’était sans doute pas elle qu’il appréciait mais celle qu’elle avait été, jadis. Il avait dû admirer la vivacité d’esprit d’Edelwyn. « Et Elyot n’est pas là ? » demanda Nina, cette fois véritablement. « Anya aimerait le voir. » « N… » La Déchue ne termina pas son opposition. Elle n’en avait pas le courage. Elle préférait rester cachée. Elle était trop gênée, ses joues subissant sans cesse les tourments de son cœur. Elle était fragile. Cette sensibilité exacerbée, pourtant, ne manquerait pas de faire sa force, plus tard. Les deux devraient évoluer ensemble, fragments d’une même Âme. Elles étaient l’Impératrice, toutes les deux.

Lorsqu’Ezechyel s’avança, Nina leva les yeux vers lui. Anya, elle, préféra baisser la tête, comme si elle s’apprêtait à recevoir une punition divine. Elle aurait voulu se faire toute petite et disparaître dans un trou de souris. L’aura apaisante de l’Ygdraë n’y changea rien. Elyot était un secret qu’elle désirait garder, même si elle en avait parlé à Nina. Au creux de son cœur, rien qu’à elle, aucun mot ne viendrait ternir ce sentiment particulier qu’elle ressentait pour lui. Elle n’était même pas certaine de savoir le nommer exactement. Elle n’avait que très peu d’expérience. Elle avait surtout peur qu’une fois décrit, il perdît de sa magie. Ce qu’elle éprouvait n’était qu’à elle et, enfermé au sein d’un jardin impénétrable, ce sentiment irradiait d’une force toute particulière. « C’est que euh… » Nina attrapa l’une de ses mèches de cheveux entre ses doigts. « Moi je ne le connais pas. C’est Anya qui le connait. C’est son amoureux. » précisa-t-elle, en pensant bien faire. La concernée, derrière, continuait d’essayer de se cacher. L’Eversha était impressionnée par le grand blond mais elle avait un naturel bien plus détendu que la Déchue. Là où certains auraient préféré fuir, elle, avait envie de se rouler sur les genoux d’Ezechyel et de ronronner contre lui. Elle l’imaginait sans mal lire en la caressant distraitement. Ça ne la dérangeait pas de ne pas passer en premier plan, du moment que l’on s’occupât d’elle. Jun avait l’habitude de parcourir son corps en effectuant différentes tâches et ça la ravissait. Il lui avait plusieurs fois précisé que ses ronronnements contribuaient à le détendre. Elle s’y appliquait donc à chaque fois qu’elle en avait l’occasion. « Ils se sont déjà rencontrés plusieurs fois. » ajouta-t-elle, avant d’attraper la manche du vêtement de la brune. « Anya, présente-toi quand même. » dit-elle. « Non… Mais… » Nina essaya de l’encourager d’un sourire. « Allez, il ne va pas te manger. »

Cependant, contre toute attente, la Déchue ne capitula pas. Au lieu de s’excuser et d’essayer de s’inclure dans la conversation, elle partit dans le sens opposé, aussi vite qu’elle le put. « Bah… » Elle avait préféré fuir devant le « danger » et son incapacité à parler d’Elyot. Il y avait une autre femme qui avait déjà fui devant le grand blond, par le passé. Les situations étaient différentes mais la volonté de lui échapper, elle, était bien réelle. « Désolée. Elyot c’est vraiment un sujet sensible pour elle. Peut-être qu’ils ont rompu et qu’elle n’a pas voulu m’en parler. Disons que je ne sais pas grand-chose de base. Anya est très secrète mais elle est gentille, promis. Elle ne fera pas faire de bêtise à votre fils. » Elle réfléchit. « La seule chose qu’il risque avec elle, c’est une indigestion. » Et elle se mit à rire, ses oreilles ponctuant son amusement. Pourtant, au-delà de ça, elle ne pouvait s’empêcher de sentir une once d’inquiétude en elle. Elle aurait peut-être dû courir après la Déchue.

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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Lun 17 Mai 2021, 01:08



« À ton avis, comment font-ils pour faire voler de telles structures? »

Je considérais l’extérieur du bâtiment flottant avec attention, méditant sérieusement sur la question alors que nous gravissions les marches de l’escalier les uns à la suite des autres. Cependant, ma réflexion ne vola bien haut, mes connaissances dans la mécanique et l’ingénierie, en général, frôlant le zéro absolu. Malgré mes lacunes dans le domaine, je parvenais tout de même à m’imaginer les sortes de mécanismes dont pourraient se servir les Enfants de Yanna pour leurs appareils. Après tout, même si nous n’avions jamais eu accès aux Vaisseaux de la Maison Sahwelia jusqu’à aujourd’hui, nous avions pu observer de près le système des navires de la Maison Merynla, que nous avions utilisé au cours des explorations angéliques. Ils étaient dotés d’un système relativement singulier et complexe, combinant un savant mélange entre engrenages, poulies et Magie. De ce fait, en considérant l’appareil qui flottait à proximité, nous pouvions facilement deviner que le système qui le maintenait ainsi dans les airs devait être encore plus compliqué et recherché que celui qu’il était possible de retrouver dans les bâtiments navals de Merynla. J’avais déjà entendu parler, durant les explorations, que certains Vaisseaux de Sahwelia se propulsaient dans les cieux à l’aide d’hélices et de la puissance de la Magie Élémentaire de l’Air; d’autres se contentaient d’user d’artéfacts magiques pour se maintenir au cœur des nuages; alors qu’il y avait des cas spéciaux qui parvenaient à faire battre les ailes de leurs Vaisseaux de sorte à imiter le vol naturel des oiseaux. Après, en ce qui concerne la technologie spécifique, je n’avais pas la moindre idée de comment les Enfants de Yanna réussissaient à réaliser tout cela.

Nous nous arrêtâmes devant le Matelot à l’entrée du navire volant, Muramasa formulant de vive voix ses propres hypothèses. Toutefois, un contact inattendu interrompit brusquement son discours, et elle se retourna promptement vers l’arrière, par réflexe. Cependant, dès que son regard s’immobilisa sur le visage de celui qui l’avait interpellé, le rose afflua soudainement aux joues de la Sœrei, dissimulant légèrement les taches de rousseur qui mouchetaient son faciès. Cette rougeur convulsive était un problème pour la jeune femme, qu’elle s’était employée à masquer et à contrôler depuis ses tous premiers pas hors de Maëlith. Elle avait compris que cette mauvaise habitude avait engendré quelques quiproquos au cours du voyage, l’encourageant ainsi à maîtriser ses expressions faciales. Malgré tout, devant des personnalités au charisme effarant, le tic revenait brusquement. Et même si elle ne l’avait jamais rencontré – et d’aussi près, de surcroit –, il y avait cette petite voix qui lui soufflait son identité à l’oreille, sans pour autant qu’elle en soit à cent pour cent certaine.

« Ah! E-Euh… C-Ce n’est rien. »

Pris pour quelqu’un d’autre? Elle ressemblait effectivement à la Reine Blanche, mais depuis des années maintenant, son visage avait été oublié, effacé des mémoires. Est-ce que cet homme… l’aurait reconnu à travers elle? Lentement, Muramasa secoua discrètement la tête, mais au soudain arrêt de la rouquine, mon attention, à son tour, s’était portée vers l’arrière. Je reconnus immédiatement l’homme qui se tenait à proximité de notre groupe, une déferlante venant balayer ma conscience. Aussitôt, j’étouffais cette vague du mieux que je le pus, réduisant au silence les impressions de sa Majesté, réduisant les effets de ce « Nous » qui s’était violemment réveillé devant ce visage de notre passé – de son passé. Pourtant, en apparence, je conservais une expression de marbre sur les traits de mon visage, le laissant parler et se présenter.

« Je sais qui vous êtes, Baron Paiberym, déclarais-je d’une voix monocorde, renversant légèrement mon buste vers l’avant en signe de salutation, comme il nous l’avait été enseigné dans l’armée. Le plaisir est partagé. J’espère que vous passez également un agréable moment. »

Muramasa, qui se tenait entre nous, comprit que son intuition était bonne. Il s’agissait bel et bien du mage blanc Kaahl Paiberym, celui qui faisait battre le cœur de ma Recrue. Et qui, par le passé, nourrissait une véritable passion – obsession – à l’égard de l’Ultimage Nilsson. En lorgnant discrètement Muramasa, je compris – et savais – pourquoi le Magicien s'était fourvoyé. La jeune Sœrei, en revanche, flottait toujours dans l’incertitude.

« Voici Ren Muramasa, une Fille de Kennocha », l’introduisis-je, l’Orine réalisant la révérence militaire dans une bascule nerveuse.

À sa dernière remarque, mon regard se porta instinctivement en direction du navire.

« Grossir les rangs? Ce n’est pas notre intention. Nous ne sommes là que pour visiter les Vaisseaux, lui déclarais-je en reportant mon regard sur son visage. Nous sommes curieux de connaître la technologie que les Enfants de Yanna utilisent pour leurs appareils. Et vous? Vous ne semblez pas être en service. Mon intérêt dévia alors sur le bambin qu'il tenait dans ses bras. Sortie familiale?

- Est-ce… hum… l’un de vos fils? »

Elle le trouvait particulièrement silencieux. L’Orine se pencha au-dessus de l’enfant, le saluant de la main, tout en lui adressant un grand sourire.

« Bonjour, toi! Comment tu t’appelles? Moi, c’est Ren et lui, c’est le Soldat Isiode Yüerell. Enchanté de faire ta connaissance. »

De nouveau, je rencontrais le regard de l’infant, forçant un sourire sur le pan de mes lèvres, qui parut aussitôt authentique. Toutefois, nous ne pûmes continuer notre conversation, l’un de nos compagnons attirant notre attention.

« Vous venez? C’est à notre tour.

- Oh… Nous devrions les suivre, Muramasa. En me détournant du Magicien et de l’Orine, je finis néanmoins par jeter un coup d’œil en direction du brun. Voudriez-vous visiter le Vaisseau en notre compagnie, Baron Paiberym? »



« Rien n’est à l’abri d’un changement de dogme : un miracle est rare, mais pas impossible, fit valoir l’Olori aux longs cheveux bruns avant de poursuivre : Mais vous avez un point : il est compliqué de faire entendre raison à des hommes gravés dans un tel bois. Alors pourquoi ne pas les séduire avec le même appât que les trésors de leurs pillages? »

Nathanaël Ivanhnoé se permit un regard en direction de la Dagmar Borghild.

« Ils ont une réputation de brutes et de marins sans scrupule, avides d’or et d’argent, mais ils sont également de grands navigateurs, irrésistiblement attirés par l’étranger et l’appel de l’inconnu… Hum. Puis-je vous faire part de ma pensée? »

Il attendit l’aval de sa collègue avant de reprendre sur le même ton :

« Pourquoi ne proposeriez-vous pas de financer les voyages de quelques Vaisseaux de la Maison pour qu’ils puissent explorer les Océans à leur guise – et à votre compte? Ils exploraient les limites de l’horizon, découvriraient de nouveaux territoires en votre nom et, comme récompenses, ils gagneraient les fonds que vous leur auriez versé en plus des trésors qu’ils trouveraient au cours de leurs voyages, et ce, sans avoir recours à la piraterie. Quant à vous, vous pourriez obtenir de nouveaux savoirs en ce qui a trait à la géographie mondiale. Si cela fonctionne vraiment, les autres Vaisseaux commenceraient certainement à suivre l’exemple. »

Tout près, l’Olori Hesalà et la Dagmar Valdemar poursuivaient leur conversation. Aux paroles de Dame Nairhobi, Arrys s’inclina poliment. La jeune femme n’était pas empreinte de la même sévérité que sa collègue, ni de la même réserve, quand bien même les deux Dagmar revêtaient une grâce et une douceur toute particulière en raison de leur sang ygdraëen. L’homme d’armée écouta donc les paroles de sa collègue avec attention, hochant de la tête lorsqu’il prit conscience des difficultés de certains réfugiés à s’intégrer à la société. Pourtant, en conclusion, ce fût un sourire qui apparut sur la commissure de ses lèvres, au vu de la situation générale qui lui était transmise.

« Je suis soulagé d’apprendre qu’ils vont au mieux, pour la majorité, partagea-t-il enfin en soupirant, sincèrement enchanté. Merci beaucoup pour vos recommandations. Nous les ferons parvenir à nos responsables psychologues et thérapeutes dès que nous rentrerons. »

Il prit une brève inspiration, humant la fraîcheur de cette fin d’hiver.

« En ce qui concerne les départs, avez-vous un décompte approximatif des Anges qui auraient déjà manifesté leur intérêt à rejoindre les terres angéliques? Il faudrait que l’on puisse évaluer leur nombre afin de connaître, à l’avance, la capacité de chacun de nos territoires à accueillir ces nouveaux réfugiés. Les Jardins de Jhēn, par exemple, conviendraient mieux à ceux qui apprécieraient rester loin des grandes agglomérations urbaines, mais les places sont d’autant plus limitées en raison de la superficie du territoire. Au contraire, la Citadelle d’Iyora pourrait accueillir une densité plus importante de réfugiés, mais c’est sûr que la cité est loin d’être reposante. Il faudra que nous nous organisions pour nous assurer qu’il y ait un certain équilibre entre nos territoires, sans non plus négliger les besoins de la majorité. Sinon, il se pourrait que nous risquerions un nouveau débordement. »

L’Immaculé fit mine de réfléchir.

« Également, pour les Anges qui souhaiteraient rester en terres ygdraëennes, comment comptez-vous procéder? »


1 500 mots | Post III

Isiode et Ren discutent avec Kaahl, puis lui propose de visiter le Vaisseau de Sahwelia avec eux et les deux autres soldats. Nathanaël et Arrys continuent de discuter avec Seryndë et Nairhobi.




It's a little price to pay for salvation
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 05 Juin 2021, 12:04



Ce que nous avons en commun


Il était clair que je ne devais faire preuve d’aucun zèle en présence du Yüerell. Ce n’était pas dans mes habitudes de me jeter dans la gueule du loup ou d’agir inconsciemment. Pourtant, mon mouvement à l’égard de l’Orine avait été idiot, une pleine et entière erreur stratégique, motivée par un sentiment inconsidéré. À présent, je me trouvais en face d’un homme duquel je ne pouvais me permettre d’éveiller les soupçons. Il n’était pas Roi et n’avait pas un pouvoir de commandement généralisé mais sa réputation parlait pour lui. Le mal, entre ses doigts, ne survivait pas. Il m’intriguait pourtant, une curiosité qu’il me fallait ravaler. C’était rare, cette impression d’avoir en face de moi un semblant de limite. La partie suicidaire de mon être désirait faire un pas en avant vers le danger, le défier dans un jeu duquel il n’y aurait qu’un vainqueur. Lui ou moi. Néanmoins, la rationalité était encore la plus forte. Elle contrôlait mes gestes et mes paroles. Tout en étant sûr de bloquer l’accès à mes pensées, je me demandai à quoi ressemblait cet homme, lorsqu’il se tordait de douleur. Je me questionnai aussi sur l’expression de son visage, de marbre, comme une statue. Restait-il le même lorsqu’il tuait ? Est-ce qu’il prenait du plaisir à éliminer les êtres démoniaques ? Était-il si pur, si pur que rien ne pourrait entacher la couleur immaculée de ses ailes ? Ma curiosité était d’autant plus grande que ça ne ressemblait pas à l’Impératrice Blanche de s’intéresser aux figures uniquement bénéfiques. Elle avait peut-être changé. L’on changeait tous. Pourtant, une partie de moi ne pouvait s’empêcher d’envisager que le mal eût pu planter une graine dans le cœur d’Isiode Yüerell, d’une façon ou d’une autre. Ce guerrier, au corps musclé par l’entraînement, avait-il une âme à l’image de la couleur de ses ailes ? Et elle ? Pourquoi cette Orine ressemblait-elle tant à l’Ultimage ? J’aurais aimé le rencontrer sous les traits d’Elias. La communication aurait été bien plus évidente de mon côté, l’opposition d’autant plus puissante. Jusqu’à quel point pouvait-il garder cette image d’Ange impassible ? Jouait-il un jeu ? Sa neutralité semblait heurter le sourire poli qui figurait sur mon visage. Étions-nous deux menteurs ? À quoi pensait-il ? Pourquoi le soupçonnais-je de n’être pas si blanc ? Parce qu’il m’était difficile d’envisager qu’un homme de sa teneur pût rester immaculé ? Peut-être. Côtoyer l’horreur de si près ne peut faire que changer l’individu. On ne ressort pas identique des massacres, de la maladie ou de la faim. Après le Génocide, une faille avait dû se créer en lui. Je n’étais pas un Démon. Ce ne serait pas moi qui profiterais du ravin. En réalité, je préférais le quitter et ne plus jamais croiser son chemin. Dans cette décision seule se dessinaient la prudence et la raison. Cela dit, si un jour je me décidais à mourir, il serait le bourreau idéal.

« Exactement, même si Ilias est encore petit et ne retiendra probablement que des bribes de cette expérience. » Ce n’était pas grave. Inconsciemment, cette visite jouerait peut-être sur son avenir. Il me semblait adorer observer. Les mécanismes propres à Yanna avaient des chances de lui plaire plus tard, si mon intuition était la bonne. Je pouvais me tromper, d’autant plus qu’un enfant pouvait changer de goût en grandissant. Je souris à l’Orine, constatant ses efforts pour attirer l'attention du garçonnet, tout en gardant l’Ange à l’œil. Son sourire se refléta sur le mien. « Vous aimez les enfants, soldat Yüerell ? » Sauf erreur de ma part, il n’en avait pas.

Lorsqu’il me proposa de visiter en sa compagnie, je profitai de l’occasion pour refuser. « Ça aurait été avec plaisir mais, malheureusement, je ne vois pas revenir l’autre enfant qui m’accompagne. Elle devait nous rejoindre et le fait qu’elle soit en retard m’inquiète. » Elle était un prétexte parfait. Même si la sécurité à Melohorë ne laissait pas à désirer, personne n’était à l’abri de l’innommable. La Terre Blanche aussi, avait dû paraître sécurisée, juste avant le drame. « Je ne pense pas qu’il lui soit arrivé quoi que ce soit mais je préfère m’en assurer. » Mes yeux se tournèrent vers Ren. Je me penchai doucement pour la saluer. « Ma Dame, encore toutes mes excuses. » Mon regard remonta sur le visage d’Isiode. L’envie de lui murmurer une phrase à double sens me tenta. Je préférai ne pas répondre à mon désir. « J’espère que nous nous reverrons à l’avenir. Je suis convaincu qu’Anges et Magiciens pourraient coopérer pour museler, une bonne fois pour toute, les Démons. Bien sûr, nous n’appartenons pas à la classe dirigeante mais, à notre niveau, nous pouvons essayer d’influer les choix des plus hautes instances quand même, par de petites actions qui, je l’espère, se multiplieront et deviendront marquantes. » Serait-il toujours impassible, attaché, avec un bâillon dans la bouche ? Je souris, hochai la tête en signe de salutation et tournai les talons.

826 mots
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Dim 11 Juil 2021, 22:57

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Crédit : Ville d'Astrya by Yan Shun
Ce que nous avons en commun



À chaque aveu qui traversait la bouche de l'Eversha, mon étonnement s'accroissait de manière exponentielle. Bien que les traits de mon visage ne reflétassent qu'une neutralité absolue, amenuisée par la présence d'un vague sourire servant à dissiper la nervosité que mes interlocutrices – ou plutôt, l'une de mes interlocutrices – ressentaient à mon égard, les questions ne cessaient d'affluer dans mon esprit comme un torrent virulent. Par réflexe, mon regard s'était porté vers le faciès de la dénommée Anya qui déployait des efforts considérables afin de rompre le contact visuel que j'essayais d'établir avec elle. Cachée derrière le dos de son amie, les détails de son visage demeuraient imprécis. Pour autant, je n'arrivais pas à refouler le sentiment de familiarité qu'ils m'évoquaient. En constatant que je gardais le silence, Dærion se permit de répondre à l'interrogation de la blonde, réajustant la posture de Byleth au creux de ses bras. « Non, il n'est pas là. », admit-il en secouant la tête. « C'est-à-dire que... » Il s'interrompit, visiblement incapable de déterminer la façon dont il pouvait expliquer au mieux la situation de son frère. Il glissa une œillade en direction de la Déchue, comme pour évaluer son niveau de détresse, avant de reprendre la parole. « C'est-à-dire qu'Elyot n'est pas autorisé à sortir de l'endroit dans lequel il vit à cause de... de... » - « De ce qu'il représente pour notre peuple. », complétai-je en prenant conscience que le jeune Ygdraë ne réussissait pas à trouver les mots justes. « Elyot est un être sacré et il se doit d'être traité comme tel. S'il lui est interdit de quitter la Capitale, c'est parce que le monde extérieur n'est pas sûr pour lui. », rajoutai-je en focalisant brièvement mon attention sur Thalia qui gloussait en admirant le mouvement des queues de Nina. Après un instant qui dura à peine quelques secondes, je plantai de nouveau mes prunelles sur la jeune Déchue, lui adressant une question qui me brûlait depuis trop longtemps les lèvres. « Si vous l'avez déjà rencontré, vous devriez être au courant de sa situation particulière. » Ma voix ne contenait aucune once de reproches ou de méfiance : seulement une curiosité sincère envers ses explications. « Ne vous a-t-il rien dit sur ce sujet? » J'avais à peine terminé de formuler mon interrogation que la jeune fille prit subitement peur, tournant le dos à sa partenaire avant de disparaître dans la foule qui s'était amassée près des quais. Inquiet, Dærion s'apprêtait à se lancer à sa poursuite, esquissant un premier pas dans la direction qu'elle avait aveuglément empruntée. Il fut seulement arrêté par le rire de l'Eversha qui, dans le contexte actuel, lui parut hautement déplacé. « ...Est-ce une bonne idée de la laisser partir comme ça? », s'enquit-il nerveusement, doutant qu'une rupture amoureuse soit réellement à l'origine de son désarroi. « Elle avait l'air pas mal agité. Nous devrions au moins essayer de la rattraper avant... avant qu'elle se blesse! », conclut-il sur une note bégayante. L'enfant qu'il tenait dans ses bras semblait lui aussi approuver ce plan, ses doigts s'étant resserrés autour des vêtements de son frère à l'instant même où Anya s'était précipitée vers la flotte de Vaisseaux. J'acquiesçai d'un hochement de tête. « Ce n'était pas mon intention de la brusquer. », admis-je en étirant un sourire désolé. « Mais je m'inquiète aussi pour elle. Si nous partons maintenant, nous devrions être en mesure de la rattraper facilement. » Sa relation avec Elyot avait piqué mon intérêt, mais au fond de moi, j'avais le sentiment de lui devoir des excuses. J'avais tenté de lui tirer des confessions de force, mais si elle n'était pas prête à parler, alors je devais respecter sa décision. Il serait plus facile d'obtenir des réponses auprès de mon fils directement plutôt que de placer cette responsabilité sur les épaules d'une adolescente déconcertée.



Posant le menton sur l'entrelacement formé par ses doigts, Seryndë réfléchissait en même temps que l'Olori approfondissait sa pensée. Les paupières closes, elle prêtait une oreille attentive aux suggestions de son homologue angélique, pesant silencieusement le pour et le contre d'une telle initiative. Est-ce que la promesse de découvrir des contrées éloignées, là où les peuples des Terres de Sympan n'avaient encore jamais mis les pieds, suffirait à convaincre le Seigneur de Merynla d'adhérer au traité qui unissait dorénavant la nation sylvestre à l'Empire? Étonnamment, la Dagmar n'arrivait pas à trancher sur une réponse précise. S'il était vrai que les pirates pourraient être attirés par l'ensemble de ces bénéfices, il n'en restait pas moins difficile de jauger la manière dont ils réagiraient en sachant qu'ils œuvreraient pour les intérêts d'une race étrangère. C'était sans compter la quantité colossale de fonds que le gouvernement elfique serait contraint d'investir pour réaliser un projet aussi ambitieux. En tenant compte des sommes qu'ils avaient déjà versé à la Reine D'Avada et à l'Ordre qu'elle représentait, l'Elfe doutait que ses collègues soient particulièrement enchantés devant la perspective de devoir leur fournir encore plus d'argent – et possiblement d'avantages commerciaux.

Replaçant une mèche de cheveux qui s'était laissée emportée par la brise hivernale derrière son oreille, la Cyraliel attendit poliment que Nathanaël mette fin à ses propos avant de lui dévoiler la nature des enjeux qui la tracassaient. Pour autant, ce fut sur une note positive que la femme conclut ses déclarations, gratifiant l'Immaculé d'un sourire reconnaissant. « Je reste néanmoins convaincue que nous finirons par trouver une solution optimale à ce problème, mais pour l'heure, profitons simplement du succès que ce partenariat nous a déjà apporté. » Avec un peu de chance, les privilèges attribués aux autres Maisons suffiraient à éveiller la jalousie du Clan Merynla. Même s'il était peu probable que les choses se passent ainsi, rien ne garantissait que les équipages ne décident pas de faire pression sur leur Seigneur afin de conserver leur hégémonie. S'il était présentement impossible de dénombrer le nombre exact d'Eskët qui s'étaient joints à l'Empire, il était toutefois certain qu'à la fin de ces événements, la Maison Merynla perde officiellement son statut de Clan le plus peuplé : les circonstances seraient alors plus favorables afin de faire entendre raison au dirigeant récalcitrant. Après avoir fait part de sa pensée à l’Olori Ivanhnoé, l’Ygdraë mit fin à leur conversation, reportant dès lors son attention sur l’échange qui s’animait entre Arrys et Nairhobi.

Attendrie par le soulagement que l'Ange trahit dans sa voix, l'Enelyë ne put qu'acquiescer, ravie de constater que les nouvelles concernant les anciens réfugiés plaisent autant à son interlocuteur. « Nous nous assurerons que nos propres spécialistes fassent le suivi auprès de vos équipes. », assura-t-elle en réaffirmant la courbe de son sourire. Même lorsque Arrys s'engagea dans une longue tirade entrecoupée de commentaires sur la capacité d'accueil de chaque territoire angélique, l'Ygdraë conserva une expression joviale, consciente néanmoins de la pertinence des enjeux soulevés par son invité. « Je comprends tout à fait vos inquiétudes. », le rassura-t-elle en ponctuant ses propos d'un vague signe de tête. « Selon les derniers rapports que l'on m'a transmis à la mi-hiver, plus de mille réfugiés auraient manifesté leur intention de retourner en terres angéliques. Toutefois, il est important de prendre en considération que ces réfugiés ne représentent pas la majorité. La plupart d'entre eux demeure encore indécis et de fait, il se pourrait que notre estimation soit à réviser d'ici les prochains mois. », précisa-t-elle en guise d'avertissement. « C'est pourquoi je vous propose d'envoyer deux-cents cinquante réfugiés à répartir entre chaque territoire que vous avez nommé, et en fonction de vos avancées en matière d'intégration, nous pourrions envisager de réviser le nombre d'effectifs pour le départ suivant. » Marquant une pause afin de reprendre son souffle, l'Elfe s'apprêtait à reprendre le flambeau de la parole, mais l'Olori la devança. Machinalement, les traits de la jeune femme se durcirent, faisant disparaître son sourire pour arborer un visage plus sérieux. « C'est précisément de cet enjeu dont je souhaitais discuter avec vous », avoua la Dagmar Valdemar en croisant les doigts. « Lors de notre précédent Conseil des Sages, des questions concernant une intégration officielle des anciens réfugiés au sein de notre société on été soulevés. » Elle marqua un autre temps d'arrêt, réfléchissant sur la manière la plus appropriée de partager la décision prise par son gouvernement avec le délégué angélique. « Je vous épargne le contenu de ces discussions, mais sachez que les membres du Conseil se sont entendus pour accorder la nationalité ygdraëenne aux Anges qui émettraient le souhait de s'établir de manière permanente sur nos terres. En contrepartie, ces derniers perdront leur nationalité angélique, ce qui signifie qu'aux yeux de nos lois, ils ne seront plus considérés comme des Anges, mais bien comme des Ygdraë à part entière. », articula-t-elle lentement afin que son collègue prenne bien conscience de la signification de ses propos. « En devenant un citoyen officiel de notre peuple, ces Anges devront débuter leur scolarité obligatoire si ce n'est pas déjà fait, et lorsqu'ils auront atteint toutes les exigences pour graduer, il leur sera alors permis de réaliser leur voyage auprès de nos groupes d'Eskët. Bien entendu, l'octroi de cette nationalité ne les empêcheront pas de visiter les terres sous votre juridiction, mais ils ne seront pas assujettis aux mêmes obligations que les Anges porteurs de leur nationalité d'origine. » Par « obligations », l'Enelyë entendait surtout les normes sociales qui contraignaient les Immaculés à devoir se conformer à un mode de vie axé sur les Vertus, sous peine de subir les conséquences appropriées. « Selon l'évolution de la situation, il est hautement probable que certaines contraintes soient rectifiées, mais pour le moment, c'est le consensus sur lequel la majorité des Conseillers se sont mis d'accord. »

✠ 1 736 mots | Post III

Désolée pour mon retard ! Ezechyel et Dærion discutent avec Anya et Nina. Seryndë et Nairhobi poursuivent également leur conversation avec les Olori.


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Ven 16 Juil 2021, 23:36


Crédit : Above the clouds by Kate Fox.
Ce que nous avons en commun



De retour à l'extérieur, Elyot fut aussitôt assiégé par la force des éléments. Une brise hivernale lui fouetta violemment le visage, entremêlant ses cheveux violacés dans un tourbillon difforme. Prenant une grande inspiration, l'Ygdraë tenta grossièrement de replacer les mèches de cheveux qui s'étaient laissées emporter par le souffle du vent, serrant la mâchoire afin de contrôler les frissonnements de son corps. Après s'être habitué au confort procuré par la chaleur du Vaisseau qu'il venait de quitter, il avait désormais de la difficulté à s'acclimater à la fraîcheur du plein air. Resserrant les pans de ses vêtements autour de sa silhouette frémissante, l'Elfe glissa un coup d'œil en direction de ses gardes du corps. Ces dernières ne semblaient pas du tout importunées par la température extérieure : elles marchaient en toute tranquillité dans son sillage, comme si de rien n'était, s'assurant simplement de garder la même cadence que lui. Contrarié, il étouffa un grognement de jalousie derrière ses dents. « Alors ? Qu'est-ce tu en penses? », s’enquit subitement Aralee. Il lui fallut une poignée de secondes avant de réaliser que la question lui était bel et bien adressée. Clignant des paupières, il posa sur elle un regard confus. « Pense de quoi? » - « Bah, de tout ! », s'exclama-t-elle fortement en ponctuant ses propos de gestes frénétiques. Sa voix avait trahi sa stupeur, comme si elle n'en revenait pas que l'Eskët ait osé lui poser une question pareille. « De l'Empire, du Vaisseau, de Nimüe, d'Astriid et même de Sympan ! », énuméra-t-elle en dressant un doigt à chaque élément qu'elle mentionnait. « Ils ont bien dû te laisser une impression. » - « Arrête ça, Ara. », intervint brusquement Micaiah. « Tu vois bien que tu le fatigues avec toutes tes questions. » La sylvestre fit la moue. « Mais je t'ai rien demandé, toi ! Si je l'ennuie, il n'a qu'à me le dire tout seul. » Un sourire narquois fendit les traits de son visage. « C'est un grand garçon. » Elyot ravala le soupir qui effleurait le bord de ses lèvres. « C'est bon. Tu n'as pas besoin de te moquer. », grommela-t-il en roulant les yeux. « Nimüe, Astriid et Sympan sont des gens tout à fait charmants. » - « Mais encore? » Cette fois, le jeune homme ne put réprimer son exhalaison, faisant ouvertement valoir son agacement. « Arrête de m'interrompre. », lui intima-t-il sur une intonation si brusque qu'il se surprit lui-même. Visiblement, il était de plus en plus à l'aise pour se mettre dans la peau de son alter-ego : si la Dagmar Borghild avait eu l'occasion de le voir à l'œuvre, elle l’aurait sûrement félicité pour ses prouesses. Même Aralee parut étonnée du ton qu'il avait employé, mais à savoir si elle jouait la réaction typique de l'amie d’enfance d'Alvys ou s'il s'agissait de sa propre stupéfaction, c'était impossible à dire. Malgré tout, elle obtempéra à sa demande, se cloîtrant provisoirement dans le silence afin de le laisser prendre la parole.

« Comme je le disais, ce sont des gens charmants. Un peu tête en l'air pour certains, mais fort sympathiques. » Il ne crut pas nécessaire de préciser de qui il parlait exactement. Après tout, cet Elfe qui portait le même nom que le Créateur avait tendance à se laisser facilement distraire. La femme aux cheveux pourpre acquiesça d'un hochement de tête. « Et qu'en est-il de l'Empire lui-même? », lui posa-t-elle après s'être assuré qu'il avait fait part de sa pensée. « Tu as entendu Nimüe. Être un Mousse n'est ni facile, ni reposant. Ça t'intéresse toujours de les rejoindre, même en sachant que tu travailleras sous de telles conditions? » Elyot ne prononça pas un mot. Au fond, la question était purement rhétorique. Qu'importe ce qu'il en pensait réellement, la décision finale ne lui appartenait pas. Elle ne lui avait jamais appartenu. Si le Conseil était prêt à contourner les règles pour répondre aux volontés des Dieux, il n'en restait pas moins libre de déterminer la manière dont il mettrait en pratique ces directives divines. La Conseillère Borghild avait d'ailleurs été très claire sur le sujet : si, pour une raison ou une autre, il échouait les tests du Vaisseau sur lequel elle lui avait recommandé de déposer sa candidature, alors il devrait intégrer l'équipage du Heru, un bateau affilé à la Maison Sawhelia. Évidemment, il aurait pu choisir de lui désobéir et de proposer ses services à L'Alrisha par exemple, mais il manquait beaucoup trop de courage pour entreprendre un tel acte de rébellion. Et puis admettons qu'il en ait eu l'audace : ses deux gardes du corps l'auraient immédiatement empêché de commettre l'irréparable. Ainsi, quoi qu'il dise ou fasse, il n'existait aucun scénario dans lequel il en ressortirait tout à fait gagnant.  

Faisant naître un sourire sur la commissure de ses lèvres, l'Elfe hocha de la tête. « Je survivrai. », affirma-t-il simplement, ce qui fit rire le duo. « Évidemment. », souffla Micaiah en dissimulant piètrement ses dents. « C'est pour ça qu'on est là : pour que tu survives. » Elle avait employé une intonation blagueuse, mais ils savaient tous les trois qu'il ne s'agissait pas d'une plaisanterie. Pour autant, cette fausse note d'humour mit fin à leur échange, alors qu'ils s'arrêtaient en face d'un quai. Posant les yeux sur le Vaisseau qui les surplombait de toute sa grandeur, Elyot siffla d'admiration. « L'Erärkas. », annonça-t-il solennellement. À ses côtés, les Targen ne soufflaient pas un mot, mais leur silence n'en restait pas moins évocateur des sentiments qu'elles éprouvaient. Pour autant, ce n'est qu'après s'être introduits à l'intérieur du navire qu'ils purent réellement constater les différences subsistant entre le génie de la Maison Tinloeha et celui de la Maison Smara. Contrairement aux ingénieurs des navires ambulants, qui privilégiaient l'extravagance et l'empilement des structures au détriment de l'aspect pratique, les architectes de Smara entretenaient une tout autre vision en termes de conception et d'aménagement : préconisant davantage la finesse et l'épuration, ils structuraient leur bâtiment avec un souci du détail exceptionnel. Chaque pièce de tuyautage, de turbine et d'engrenage avait soigneusement été fixée à un emplacement spécifique, mesuré au millimètre près, afin de reproduire de complexes motifs rectilignes sur les murs et les plafonds du bateau. Quant aux mécanismes de canalisation magique, ils étaient fabriqués dans une matière transparente à travers laquelle on pouvait apercevoir la Magie circuler entre les appareils auxquels ils étaient reliés.

Égaré dans sa contemplation, l'Ygdraë ne remarqua qu'au dernier instant la présence d'un homme à seulement quelques mètres de lui. Immobile, ce dernier les observait attentivement, le visage aussi stoïque qu'une montagne. Reprenant abruptement ses esprits, le jeune sylvestre lui renvoya son regard. Dissimulé comme il l'était à l'ombre d'un escalier, il était impossible de distinguer ses traits. Visiblement peu pressé d'engager la discussion, l'inconnu prit tout son temps avant de s'avancer vers eux. « Bonjour. » Sa voix était aussi glaciale que son expression faciale. « Que puis-je faire pour vous? » Gêné, l'Eskët détourna les yeux. Qui qu'il soit, cet homme dégageait une aura intimidante. En constant l'inconfort que le fils de noble éprouvait vis-à-vis de leur interlocuteur, Micaiah se permit de répondre à sa place. « Bonjour. Nous sommes là pour explorer les environs. » - « Des visiteurs? », s'enquit l'inconnu sur la même intonation. La jeune Elfe secoua la tête. « Non, des nouvelles recrues. », le corrigea-t-elle en forçant ses lèvres à sourire. Malgré sa propre puissance, elle non plus n'arrivait pas à chasser le malaise que cet homme lui faisait ressentir. Ce dernier acquiesça sans manifester la moindre surprise. « Je vois. », dit-il simplement. « Dans ce cas, permettez-moi de me présenter. Je suis Shigure, le Maître d'Équipage en chef de ce navire. » Il effectua une révérence. « Moi, je m'appelle Micaiah. Elle (elle pointa la sylvestre du doigt), c'est ma sœur, Aralee, et lui (elle désigna le garçon aux cheveux violets), c'est notre ami, Alvys. » - « Alvys. », répéta le dénommé Shigure en pivotant la tête vers le concerné. « Vous êtes le protégé de Seryndë. » Il ne s’agissait pas d’une question, mais d’une affirmation. Étonné, le sylvestre confirma ses propos sans même y réfléchir. « Oui. Vous la connaissez? » Au lieu de répondre, le Maître d’Équipage se mura dans le silence, observant sans la moindre pudeur son visage, comme pour en graver l’image dans son esprit. Il s’attarda tout particulièrement sur ses yeux, appréciant subtilement leur couleur, leur expressivité, avant de s’intéresser à son accoutrement, sa taille et sa posture. Tout au long de cet examen, le faciès de Shigure ne trahit aucune expression particulière, conservant une façade placide jusqu’à ce qu’il rompe lui-même le contact visuel en détournant son attention vers les deux sœurs. « Vous êtes venus passer le test en groupe de trois? », leur demanda-t-il en ignorant complètement l’intervention de l'Ygdraë. Vexé, ce dernier s’efforça de ne rien en laisser paraître. « Oui. » - « Très bien. Suivez-moi. » Des plis se creusèrent involontairement sur le faciès du jeune noble. Quelque chose lui disait que le Maître d’Équipage avait délibérément choisi de ne pas répondre à sa question. Celui-ci se tourna vers la cage d’escalier, avant de s’engager sur les marches. Jetant une œillade en direction de ses gardes du corps, Elyot sembla chercher leur approbation. Après un instant d’hésitation, Aralee finit par acquiescer, l’encourageant à gravir l'escalier en premier. L’Elfe se plia à son instinct, montant les marches à la suite de l’homme d’équipage.

Shigure les guida jusqu’à un petit atelier à l’intérieur duquel se trouvait une grande table et trois chaises. Une boîte à outils et un coffre avaient été placés au-dessus du meuble, occupant le centre de ce dernier. Le Maître d’Équipage invita le trio à s’asseoir confortablement sur les sièges, puis leur tendit une petite clé en argent qu’il déposa sur la table. « Les règles sont simples. », dit-il, apparemment décidé à ne pas se départir de sa voix monocorde. « Votre objectif, c’est de construire un objet, n’importe lequel, dans un temps imparti. Les outils et le matériel vous sont déjà fournis. », poursuivit-il en pointant la boîte et le coffre du doigt. « L’utilisation de la Magie est permise. Réussissez à fabriquer un objet fonctionnel et vous passez le test. Si votre invention ne fonctionne pas ou que la limite de temps est dépassée, vous échouez. » Il désigna le coffre en effectuant un geste de main. « Dans ce coffre, vous trouverez tout le matériel nécessaire pour concevoir votre objet. La clé que j’ai déposé sur la table sert à l’ouvrir. » Posant le menton sur les jointures de sa main droite, il s’égara brièvement dans un moment de réflexion, comme pour s’assurer de n’avoir omis aucun détail important. Son visage s’éclaira subitement. « J’ai failli oublier de vous le mentionner, mais vous devez utiliser toutes les pièces qui se trouvent à l’intérieur du coffre pour réussir le test, donc réfléchissez bien avant de choisir l’objet que vous voulez construire. » Il marqua une pause. « Des questions? » Aralee leva la main dans les airs. « De combien de temps disposons-nous exactement? » - « De quatre heures. », répondit-il. « Avez-vous d’autres questions? » Elyot fut presque tenté de l’interroger à propos de Seryndë, mais en croisant la lueur de son regard austère, il y renonça rapidement. Secouant la tête en signe de négation, il fut promptement imité par ses congénères. « Bien. » Le Maître d’Équipage parut ravi, mais l’émotion s’estompa si vite de son visage que l'Elfe crut avoir rêvé. « Si vous avez tout compris, alors il est temps pour moi de partir. Dès que je sortirai de la pièce, je commencerai à compter votre temps. Bonne chance. », termina-t-il sur une note qui laissait clairement entendre que la chance ne les sauverait pas de l'échec. Puis, il quitta l’enceinte de l’atelier.

Il leur fallut moins de trente minutes pour déterminer l’objet qu’ils désiraient construire, et moins de trois heures pour le compléter entièrement. En effet, le trio s’était concerté afin de fabriquer une petite boîte de musique qui produisait une mélodie en tournant une manivelle. Shigure lui-même eut l’honneur de tester leur invention, mais comme à son habitude, il ne démontra aucune émotion particulière en faisant jouer l’instrument. Il se contenta d’acquiescer vaguement de la tête, avant de replacer l’objet sur la table. « C’est très bien. Votre boîte à musique fonctionne, et toutes les pièces contenues dans le coffre ont été utilisées. Vous passez le test. » Elyot ressentit une vague de fierté et de soulagement lui chavirer le cœur : il avait réussi. Il allait faire partie des Enfants de Yanna. Enivré par l'émoi, il ne remarqua jamais que des larmes s'étaient mises à couler sur ses joues.

L'entrevue aussi se déroula sans accroc : la Capitaine – une dénommé Reyna Hesjëmis – posa ses questions sans se départir de son air impassible, et les trois Ygdraë y répondirent chacun à leur tour en faisant preuve d'un professionnalisme exemplaire. Adossé contre l'encadrement d'un mur vitré, le Maître d'Équipage semblait les dévisager avec intérêt, mais à cause de l'ombre qui planait au-dessus de ses yeux, il était impossible de déchiffrer sa véritable expression. À quelques reprises, l'attention du sylvestre se dirigea vers lui, comme pour tenter de lire dans ses pensées, mais en vain. Au bout de sa quatrième tentative, l'Elfe finit par mettre fin à son manège. De toute évidence, ce n'était pas en le zieutant à répétition qu'il arriverait à percer ses secrets. Pour autant, le jeune homme était curieux de connaître la nature du lien qui l'unissait à son ancien mentor.

Ouvrant le gros livre posé sur son bureau, la Lyrienne s'empara d'un stylo qu'elle lâcha au-dessus du papier. Pourtant, au lieu d'obéir à la loi de la gravité et tomber, l'instrument demeura en suspension dans les airs, se mettant à écrire tout seul. Impressionné, Elyot réalisa des efforts considérables pour ne pas exhaler un soupir de stupéfaction. Sans rompre le contact visuel avec ses trois invités, Reyna étira un sourire discret. « Ceci met fin à notre entrevue. » Se levant de sa chaise, elle s'approcha des nouvelles recrues avant de leur tendre la main. « Bienvenue à bord de l'Erärkas. »

✠ 2 440 mots | Post V

Elyot/Alvys, Aralee et Micaiah embarquent à bord de l'Erärkas, un Vaisseau affilié à la Maison Smara, pour passer leur test. Ils le réussissent avec brio et intègrent officiellement les rangs de l'Empire.


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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1076
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Jeu 02 Sep 2021, 05:40



Si j’aimais les enfants? Spontanément, la réponse qui me vint à l’esprit fût un « Non » catégorique, franc, et pourtant, je m’obligeais à réviser ma réflexion un instant. Car ne s’agissait-il pas ici des ressentis de sa Majesté? Mais qu’en était-il des miens? Essayer de démêler ses impressions aux miennes s’avérait compliqué quelques fois, surtout lorsque j’étais enchevêtré dans une telle confusion de souvenirs et d’identités. La présence du Baron Paiberym n’arrangeait pas ce mariage spirituel désordonné.

« Je n’en suis pas certain, finis-je par exprimer en portant une nouvelle œillade en direction du bambin que le jeune homme tenait entre ses bras. Je n’ai que peu côtoyé les enfants dans ma vie, alors je n’en sais rien. »

Le répéter me permettrait peut-être de dissocier la Reine Blanche du Soldat de la Nith-Haiah. Pourtant, tout au long de l’échange, et ce, malgré mon contrôle presque inflexible, je ne pouvais empêcher les réminiscences de son passé d’émerger au sein de mon esprit. Elle ne l’avait point revu depuis ces quelques mois passés en Enfer, ensemble, en tant qu’homme de compagnie et prisonnière. Toutefois, aujourd’hui, même si elle ne pouvait l’étudier de ses propres yeux, je pouvais néanmoins prétendre certaines de ses réflexions, maintenant qu’il était devant moi. Après tout, il ne ressemblait plus à l’enfant qui avait concouru pour sa Main, bien des années plus tôt, alors que les bardes et les chœurs chantaient à qui voulait bien l’entendre les sentiments qu’il aurait nourri à son endroit. Aujourd’hui, néanmoins, il avait grandi, il avait mûri, la fascination qu’elle avait développé à son égard, au cours de leur séjour dans le Royaume du Diable, ne faisant qu’exacerber les impressions que je sentais vrombir au creux de mon esprit. Le sujet de sa morphologie, notamment, pour une raison ou pour une autre, vint s’installer au creux de mon esprit. Elle l’avait toujours apprécié, trouvé bien formé et dessiné. Cependant, à l’époque, elle avait déploré la petitesse de son gabarit, le trouvant un peu trop maigre. Toutefois, son nouveau mode de vie en tant que soldat de l’Armée magicienne devrait certainement la ravir… Discrètement, je secouais la tête. C’est ridicule. Je savais qu’elle ne pouvait m’entendre, je savais qu’elle n’était pas présente, mais je savais aussi que c’était de sa faute si ce genre de réflexions me traversaient l’esprit. C’était agaçant.

« Oh bien sûr, nous comprenons parfaitement. Muramasa sourit doucement. J’espère que vous la retrouverez rapidement. Cependant, la jovialité que l’on devinait sur ses traits s’altéra violemment lorsque le Magicien réitéra les excuses à son égard. Ne vous inquiétez pas pour cela, vraiment, ce n’est rien. »

Face à lui, elle avait l’impression d’être celle qui se confondait en excuses. À mon tour, je m’extirpais de mes réflexions intérieures, reportant mon attention sur le mage blanc.

« Je l’espère tout autant que vous. »

Je lui adressais une légère révérence au vue de son rang nobiliaire, mais également en signe de respect, de soldat à soldat.

« Passez un bon séjour à Melohorë. Ije mẹje Ọrun ifa setọju. Que les Ætheri vous préservent. »

Nous l’observâmes reprendre le chemin des escaliers sans mot dire, mon buste se penchant brièvement à la hauteur du faciès de la Muse.

« Une chance qu’il fait froid. Tu pourras utiliser le climat comme prétexte pour cacher ton émoi. »

Vivement, le commentaire renforça le vermeil sur sa peau. La Sœrei s’esquiva instantanément, enfonçant son visage entre ses doigts, embarrassée comme jamais.

« … Désolé. Ce n’est pas si apparent que ça, en réalité, voulus-je corriger dès le moment où elle se mit à secouer la tête de gauche à droite, encore plus gênée.

- S’il-te-plaît, n’en rajoute pas. J’ai l’impression que c’est pire quand tu le dis comme ça. »

Elle relâcha une longue expiration, évacuant sa nervosité. Pendant ce temps, je fis comme elle me le demanda, remarquant pourtant du coin de l’œil le signe de l’un de nos compagnons.

« Allez, ne les faisons pas attendre plus longtemps », m’enquérais-je auprès de la rousse, l’attirant dans mon sillage pour que nous rejoignions enfin les autres militaires, à l’entrée du dirigeable.



Si le dialogue se conclue doucement entre l’Ivanhnoé et sa collègue à la peau de porcelaine, celui entre les deux autres protagonistes continuait de s’alimenter et de se rallonger.

« Deux cents cinquante, à répartir sur nos territoires… »

Mentalement, l’Hesalà effectuait une évaluation rapide de la situation, considérant les derniers chiffres qui étaient eux-mêmes ressortis de leur précédente réunion, entre Olori. Si l’on divisait, à part égale, la somme des réfugiés sur les deux principaux territoires des Anges – les Jardins de Jhēn et les Terres d’Iyora – la capacité d’accueil pour ces deux régions ne serait encore atteindre son maximum. Pour ce nombre, il y avait suffisamment de toits sous lesquels les couvrir, suffisamment d’aliments avec lesquelles les nourrir, suffisamment de vêtements avec lesquels les vêtir, et d’emplois à leur offrir. En souriant, le reflet de Jeriel glissant sur sa pilosité faciale, l’Olori Hesalà reposa ses yeux sur le visage bleuté de son interlocutrice, dont le regard translucide, monochrome, trahissait ses origines d’Enelyë.

« Ça me parait satisfaisant pour un début. Pour ce premier voyage, je pense même qu’il serait possible d’envisager une légère hausse des effectifs voulant s’établir à la Citadelle d’Iyora. La cité possède encore bien des logis à fournir aux nouveaux habitants et ce ne sont pas les emplois à combler qui manque, partagea-t-il en cherchant l’approbation de son homologue, qui acquiesça d’un vague hochement de la tête. Pendant que nous sommes ici, physiquement, nous pourrions revoir ensemble les proportions quant à cette distribution. »

Région de colonisation, les Terres d’Iyora ne demandaient qu’à accueillir de nouvelles âmes au sein de ses murs. Cependant, quand vint le sujet de l’intégration des réfugiés angéliques à la société ygdraëenne, le ton de la conversation prit une tout autre tournure, l’accent grave de l’échange s’ajustant à la soudaine sévérité faciale de la Dagmar Valdemar.

« Autrement dit, reprit le blond à la suite du monologue de sa collègue, ces Anges prêteront allégeance à la Couronne ygdraënne et ne seront contraints de se soumettre aux Vertus dans leur quotidien. »

Les Immaculés s’adressèrent une nouvelle œillade en coin, l’Ivanhnoé prenant la parole à son tour.

« À nous deux, nous ne pouvons vous fournir une réponse officielle, mais sachez qu’en raison de notre situation, nous ne sommes pas étrangers à ce genre d’accords. Une clause de la même espèce a déjà été établie entre notre peuple et celui des Réprouvés à ce sujet depuis la fin de la Guerre Divine. »

Ceux qui choisissaient de vivre auprès du peuple des Bipolaires n’étaient obligés de suivre ce mode de vie, que l’on savait difficile, mais non le moins noble et gratifiant à sa manière. Au contraire, il était demandé à ceux qui choisissaient de suivre la voie des Sept Vertueux de se plier aux mœurs et us locaux.

« Ils ne seront aucunement incités à nous rejoindre si tel n’est pas leur souhait. Nous l’acceptons et n’interférons pas, non plus, en ce sens, bien entendu. À ce niveau, ils sont votre responsabilité. Toutefois, si dans le futur, ils désirent revenir auprès des Ailes Blanches, nous serons ravis de les accueillir. Il esquissa un sourire. Pour une fois, ils auront le choix de leur avenir. »


1 224 mots | Post IV | FIN



It's a little price to pay for salvation
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Dim 05 Sep 2021, 21:01

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Ce que nous avons en commun



Nina se passa une main dans les cheveux. Ses queues remuaient un peu plus vite. « C’est que… » commença-t-elle, gênée. « Elle est comme ça. » continua-t-elle, comme pour essayer de se justifier. Cela se voyait qu’ils ne vivaient pas avec elle. Anya était une jeune fille hypersensible. Un rien suffisait à la perturber. Elle pouvait passer des rires aux larmes en une fraction de secondes, s’extasier devant une fleur puis avoir peur d’une ombre. Forcément, devant le plus âgé des Ygdraë, elle avait dû avoir peur. La femme chat tritura l’une de ses oreilles. « Mais hum… Vous voulez vraiment la rattraper ? » demanda-t-elle, en espérant qu’il renoncerait. Elle soupira, bien obligée d’obéir. Il était beaucoup plus puissant qu’elle et son charisme n’appelait pas de refus. Ça l’embêtait quand même. Si Anya avait fui, c’était peut-être parce qu’elle ne voulait pas lui parler. L’Eversha se sentait un peu confuse. Elle n’aurait peut-être pas dû montrer tant d’enthousiasme à parler d’Elyot. C’était un sujet sensible.

Sur le chemin, elle essaya de se concentrer, pour trouver des choses intelligentes à dire sur ce qu’elle savait. « Elle ne m’en parle pas beaucoup non plus, d’Elyot. Je sais qu’elle l’a déjà vu plusieurs fois et qu’elle devient rouge comme une pastèque dès que je l’évoque. C’est pour ça que je pense qu’ils sont amoureux, tous les deux. Mais je ne les ai jamais vus ensemble. » Elle laissa filer quelques secondes, avant de reprendre. « Je sais qu’elle connaît beaucoup de choses sur les Ygdraë mais… Hum. Non je ne sais pas trop. Elle me parle de beaucoup de sujets mais Elyot c’est… particulier. » Elle sourit, laissant ses queues se balader librement dans son dos, dans de grands mouvements aériens. Elle se mit à rire et s’approcha d’un stand. « Vous avez de l’argent pour payer ? » demanda-t-elle. « C’est pour l’attirer. » C’était très facile, en réalité, de la faire pointer de nouveau le bout de son nez. Il y avait énormément de choses qui fonctionnaient mais la nourriture avait de pratique que l’odeur se propageait facilement. « Elle doit être dans un endroit où on peut recevoir des choses gratuitement. » précisa-t-elle. « C’est une Déchue de la Gourmandise. Ça s’applique aux objets mais aussi à des choses plus abstraites comme la connaissance. Vous ne voudriez pas l’accompagner à une conférence. » Parce qu’elle avait posé mille questions la dernière fois qu’elles en avaient fait une. Elle réfléchit. « Je ne pense pas que ça puisse fonctionner avec votre fils, si ça peut vous rassurer. Elle est Gourmande, comme je disais. Elle a tendance à en vouloir trop et ils n’ont pas l’air de se voir souvent… Elle doit être triste. » Nina ne comprenait pas le côté « sacré » d’Elyot. Que représentait-il au juste ? Elle n’aimait pas vraiment les discussions sérieuses. Elle préférait jouer. « Anya est souvent triste. Et souvent heureuse aussi. Je suis un peu son animal de compagnie en fait. » dit-elle, en rigolant. C’était assez vrai. Elle ne la quittait jamais. « Peut-être qu’ils ont… » Elle colla ses deux index entre eux. « Il ne vous a rien dit, votre fils ? » Quand elle était gênée, elle parlait beaucoup.

Au bout d’un moment, elle réussit à se concentrer sur sa tâche. « Anya ! Anya ! Regarde ce que j’ai ! C’est des friandises qui sentent suuuuper boooonnnn ! » Elle fixa Dærion. « Souvent elle se cache sous les meubles. » dit-elle, avant de se baisser, pour tenter de repérer la brune. Ses efforts portèrent leurs fruits au bout d’un certain temps, lorsqu’elle vit une chaussure dépasser d’une étrange cabine. Celle-ci devait appartenir à Yanna parce qu’elle n’en avait jamais vu de semblable. « Ah te voilà ! » « … » « Tu as eu peur ? Ne t’inquiètes pas. Les Ygdraë c’est gentil. Et puis tu peux le dire qu’Elyot c’est ton amoureux. » Elle était un peu bêbête sur les bords. La brune, recroquevillée sur elle-même, leva deux grands yeux verts sur ses interlocuteurs forcés. « Non ce n’est pas… Ce n’est pas ça ! » cria-t-elle, en ne sachant pas très bien expliquer ce que le garçon était pour elle. C’était flou. Pourtant, elle se rappelait ses baisers. Elle se mit à rougir violemment. « Je… je n’ai pas envie d’en parler ! » clama-t-elle, après avoir réuni tout son courage.

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