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 [A] - Personne n'est à l'abri

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Mar 28 Avr 2020, 21:48



Personne n'est à l'abri


Le Paladin Noir


Le Paladin d'Or


Le Paladin Argenté


Le Paladin de Sang


Le Paladin de Feu



Le Duc d'Arcadia regardait d'un air sombre ses douze congénères. Entre ceux qui ne voulaient pas s'acoquiner avec un Sorcier de peur d'y trouver un piège et ceux qui, comme lui, n'y voyaient qu'une opportunité de rétablir l'ordre des choses, les débats étaient complexes et longs. Or, ils n'avaient pas le temps d'en discuter en long, large et travers et pourtant il fallait bien que la décision fasse l'unanimité. Dehors, les cloches d'Arcadia sonnaient à la volée, se répondant en écho des notes graves et tonitruantes. L'alarme éveillait les trois millions d'habitants en leur vrillant les tympans pendant que cinq mille soldats étaient tirés de leur veille pour être lâchés sur les hordes démoniaques. La capitale, habituée au son typique de l'appel au combat, s'agitait telle une fourmilière organisée et fidèle. L'avis du Duc triompha après les dernières hésitations. Restait à savoir si le Duc, lui, faisait cela pour brûler du Démon ou pour sauver des Anges. « Nous partons. » Quelque part dans les couloirs de la citadelle, un sifflement malsain retentit lugubrement. Cela avait les accents d'un rire avide et impatient.



Itak fixait son armure étalée sur le lit, en marmonnant dans sa mauvaise barbe. Le Chevalier Gracia n'avait pas été mandaté pour l'appel, car ses hommes avaient déjà combattu les Goleds quelques mois auparavant et beaucoup avaient obtenu une permission longue suite à cela. Il ne se sentait donc pas concerné par les cloches, bien que légèrement envieux d'en voir certain s'élancer dans la rue avec tout leur bardas sous les bras. « Qu'est-ce-que vous faîtes ? » Le soldat sursauta et se retourna violemment pour frapper la chose qui venait de parler contre son oreille. Son bras passait au travers de la tête du Chevalier Noir, dont le casque semblait sourire comme un vampire à la bouche dentue. « Bon réflexe. » commenta encore le Paladin, dont la voix sortait du néant dans un sifflement désagréable. Il pencha la tête sur le côté dans un craquement de métal sinistre, qui fit grincer les dents d'Itak. Ce dernier s'était reculé précipitamment pour se mettre au garde-à-vous. C'était la deuxième fois que cet homme, pour peu que ce soit un homme, s'invitait sans prévenir dans son appartement pour... oui pourquoi, au juste ? « Je suis venu vous chercher. » répondit le Chevalier Noir dans un murmure glacé qui entrait via l'âme plutôt que les oreilles. Comme Itak ne comprenait pas et sentait ses jambes se dérober sous son poids, l'homme rajouta. « Vous êtes sourd ? » Puis il l'attrapa par le cou, le souleva et l'examina sous toutes les coutures. Je vais crever !!! s'écria Itak dans sa propre tête, alors qu'il n'arrivait plus à respirer correctement déjà depuis l'arrivée du Paladin. C'est parce-que j'ai cambriolé le vétérinaire pour trouver des médicaments à Carnage !! J'en étais sûr que ça se saurait et que j'aurai dû laisser crever le chat tiens ! Le Paladin le relâcha brusquement, le regarda s'écraser au sol puis le jugea de ses orbes rouges. « J'ai envie que vous soyez mon écuyer. Le dernier est mort sans prévenir. » Itak serra sa mâchoire. Oui, oui, oui, il se souvenait de cette histoire entendue à la taverne. L'écuyer dévoré ou jeté du haut d'une falaise à minuit le jour de pleine lune ! Itak écarquilla les yeux. Le Paladin avait rit comme en enfer, puis s'était volatilisé.



Il n'avait jamais entendu plus de trois-cents hommes chanter les hymnes à la fois. Quand les cinq mille voix retentirent, son cerveau vrilla dans un frisson d'excitation et il ne pût pas penser à autre chose que la chair qu'il allait trancher, le sang qui allait éclabousser son visage et les hurlements qu'il renverrait dans la gueule des démons. Le premier régiment à partir était celui d'Or, équipé des Thémys d'Opales et de Grenats, qui formeraient un périmètre invisible, imperméable autant à la magie qu'aux coups, dans lequel la Magie Blanche opérait des soins, un mur dans lequel ceux du Noir et de l'Argent pourraient apparaître sans danger. Ces deux régiments étaient composés des plus sauvages, de ceux qui n'auraient pas de plumes blanches à perdre. En première ligne, ils étaient équipés des Thémys de Citrines et Topazes. Itak avait souvent entendu que le régiment d'Argent pouvaient de dissimuler en trois secondes derrière une formation spéciale de boucliers, bien qu'il ne l'ai jamais vu à l'œuvre. Il se sentit perdu et fier à la fois. Il n'était pas mort tout à l'heure, mais il allait bientôt mourir en crevant un démon !

Viendraient ensuite le Feu et le Sang, destinés à renforcer et protéger l'Or qui allait rapatrier au fil de l'eau les esclaves trouvées à l'Est de la Terre Blanche. Cette fois-ci, plusieurs dizaines de téléporteurs étaient présents, ainsi que des éclaireurs déjà sur place. Itak fixait le Paladin Noir, non pas parce-que ce dernier était rassurant, mais parce-que les formes anguleuses de son armure était moins horrible que l'aura qui se dégageait du Paladin Argenté. Il fût stupéfait de voir le Duc d'Arcadia fendre les rangs pour venir se placer devant eux, à quelques mètres à peine. « Concentre-toi. » Le blond sursauta tout seul. Personne n'avait parlé mais le casque du Chevalier Noir était tourné vers lui, et il ne souriait toujours pas. « Chante, pour la Justice. »

937 mots
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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Mer 29 Avr 2020, 12:38



Merry Christmas by Rashed AlAkroka (on artstation.com)

Personne n’est à l’abri

En groupe



Laëth était concentrée sur les combats. A force de les répéter, les prises et les parades qu’on lui avait enseignées étaient devenues des réflexes. S’il reculait, elle avançait. S’il abattait, elle contrecarrait. S’il esquivait, elle s’adaptait. Son esprit traçait implacablement les gestes à décrire. Ce faisant, il ne pensait à rien d’autre. La mort, la douleur, la solitude, le désarroi, la peur, la tristesse : rien n’existait. Rien n’existait, sinon la colère, la rage et la haine ; elles s’agitaient juste assez pour donner un semblant de vie au corps-machine. Sous le casque, l’éclat froid des prunelles jetait des lames sur les faciès répugnants des ennemis. Dans le ciel, elle tournoyait plus pour se battre que pour soutenir les troupes au sol. Face aux Démons, la Troupe Xēna ne pouvait pas protéger l’infanterie composant le gros de l’armée angélique, ainsi que les Troupes Valfreja et Boadicēa de la Compagnie de Yüerell. Les Perfides avaient aussi déployé leurs ailes : l’encre et l’albâtre virevoltaient violemment dans les cieux. Les sorts lancés par les soldats de la Troupe Kahena se joignaient aux frappes des combattants. Comme promis, les esclaves angéliques avaient joint leurs efforts aux leurs.

Une épée courut vers sa gorge : l’enfant de Réprouvés se coucha vers l’arrière. Alors que la lame sifflait devant son visage, son regard se heurta aux deux lunes entremêlées. Ses yeux s’écarquillèrent et son cœur se précipita. Elle ignorait beaucoup de choses du monde. Elle ne connaissait pas la légende relative à la Lune Noire et à l’oracle, mais elle savait que l’astre était lié aux Sorciers et au Mal. Elle savait que Kaahl était Elias, qu’il avait instigué toute cette opération et qu’il était ici. Elle avait connaissance de son projet concernant les Mages Noirs ; elle avait mesuré les risques auxquels il s’exposait. « Je compte sur vous pour faire disparaître le mal. » Il n’était pas encore trop tard, mais l’insistance de la lune sombre laissait présager que le temps pressait. Les cadenas émotionnels vibraient sous les ondes de choc qui parcouraient la jeune femme. Une goutte de sang, tombée du ciel, s’écrasa au coin de son œil gauche. Elle se dilua dans une larme. Qu’est-ce que…? L’Ailée se redressa brutalement. Elle bloqua le coup à venir grâce au manche renforcé de sa hallebarde. Le Poignard Subtil apparut près d’elle, suspendu dans les airs grâce à son contrôle du métal. Avec violence, elle balança tout son poids sur l’avant pour forcer son assaillant à relâcher la tension dans ses bras : surpris, il céda, rapprochant son arme de son propre visage. Enfin proche, elle attrapa le couteau et le planta dans la carotide du Démon. Elle le retira vivement en même temps qu’elle reculait, avant que la créature ne fondît vers le sol : le carmin gicla sur son visage et l’argent de son casque. Elle tremblait. Garder le contrôle. Respirer. Se calmer. Garder le contrôle.

Un coup frappa son dos, qui la projeta sur plusieurs mètres. Elle s’éleva dans les airs pour échapper à une seconde attaque et décrivit une pirouette afin de se retrouver derrière son ennemi. Elle fit décrire un arc de cercle à Ànemsa : la hallebarde trancha l’air jusqu’à se planter dans la cuisse du Vil, qui poussa un grognement. Elle allait réitérer son action lorsqu’elle sentit deux serres agripper ses ailes et la tirer en arrière. Dans un cri, elle fut entraînée vers la terre par son nouvel assaillant. Elle tenta de se débattre, mais en puissance, il avait le dessus. Aidée par l’adrénaline, l’Ange eut une idée : le métal de son armure quitta son dos et grimpa le long de ses membres, jusqu’aux mains qui les torturaient. Il les recouvrit et lorsqu’elle fut certaine que la prise était bonne, la guerrière changea la forme lisse de la matière. Des piques se plantèrent dans les pattes du Démon et le contraignirent à la lâcher : dès qu’elle fût libérée, son armure reprit forme et ses ailes battirent puissamment l’air pour la sauver de la chute. Elle retourna aux combats, le corps endolori des coups subis.

Le cri qui retentit immobilisa la plupart des combattants, là où elle se trouvait. Tournant la tête, elle fut saisie par le spectacle qui frappa sa vue. Pendrake… Il était évident que ce n’était pas lui, mais le choc de le voir figurer le Monarque Démoniaque l’ébranla. Une odeur atroce la saisit à la gorge. Elle eut la nausée et l’envie irrépressible de fuir, loin. De se terrer quelque part de ne jamais revenir. Elle recula. Tandis qu’elle aurait voulu ne plus jamais se rappeler du Bhūta Rāja, elle se trouvait incapable de détourner le regard de sa silhouette si familière. Son corps grelottait de panique. Les assauts de la peur redoublèrent lorsque tous les Vils prirent leur terrible forme, et la puanteur gagna tant en force qu’elle sentit sa tête tourner. L’idée qu’elle allait mourir la heurta avec tant de puissance que, dans un sursaut d’instinct, elle parvint à anesthésier son nez et ses papilles. La fragrance démoniaque disparut en même temps que son malaise. Ne restait que l’épouvante, qui céda la place à une volonté de vivre tenace. Lorsque les flammes léchèrent ses avant-bras mis en opposition devant elle, la Recrue retourna se fondre dans la bataille. Face aux cauchemars dont on ne se réveille pas, il n’existe qu’une seule issue : l’affrontement. Tous ses verrous s’étaient brisés.



Message II – 900 mots

Effectifs angéliques :
- Anges d'Iyora : 200 soldats
- Anges des Jardins : 400 soldats




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 29 Avr 2020, 17:31


[1 bis] Sceptelinôst était une ville que je n’appréciais pas particulièrement. Elle était bien plus sûre pour un Sorcier que Lumnaar’Yuvon mais, dans tous les cas, il valait mieux s’abstenir de mentionner ce léger petit détail. Les Réprouvés haïssaient les Mages Noirs et les différences entre les deux peuples n’étaient plus à démontrer depuis bien longtemps. J’avais donc revêtu une apparence différente pour mon voyage. Il ne serait pas long. L’objectif était de trouver les Chamans Kazak. Grâce aux souvenirs de Devaraj, l’opération s’avéra plus facile que je ne l’eusse pensé au départ. Je confiai un pli au capitaine après une brève conversation visant à nous apprivoiser légèrement. Ma lettre était simple. Elle s’adressait à mon frère et lui précisait la date précise de l’opération qui aurait lieu sur la Terre Blanche. J’avais ajouté à cela un paragraphe bref sur les différents événements qui s’y dérouleraient, sans entrer dans les détails puisque je le savais peu intéressé par les aspects stratégique et politique de la chose. Le plus important se trouvait à la fin de la lettre : s’il désirait échapper à ses obligations, il pouvait venir m’y rejoindre. La situation serait imminemment dangereuse et favorable à sa mort. J’avais signé le tout de ma véritable identité : Ârès Taiji. Le  but de la manœuvre était, bien entendu, simplement de l’attirer à moi, pas qu’il mourût. Seulement, je connaissais ses états d’âmes et les épreuves que les Ætheri avaient placées sur sa route. J’avais ressenti ses sensations, celles qui l’étreignaient parfois et qui lui murmuraient d’en finir avec son existence. Lui promettre la mort était le meilleur moyen de m’assurer qu’il vînt. J’aurais besoin de lui, peu importe le chemin. Mon corps partait en lambeaux et l’utilisation des Momies achèverait mes défenses immunitaires. Quant au duel contre le Monarque Démoniaque, même si je prévoyais de le gagner, je ne pourrais pas le remporter sans sacrifice et perte.

«  Comte Ismaël Windsor, je présume ? » « Prince Noir. » Celui-ci s’était levé avant d’exécuter une révérence. J’allai droit au but. «  J’aimerais que vous m’accompagniez lors d’une opération toute particulière sur la Terre Blanche. Acceptez-vous ? » Je lui précisai la date et quelques détails supplémentaires. Il n’était pas en position de refuser. En réalité, ma présence auprès de lui l’effrayait. Il faisait partie de mes opposants politiques mais était trop lâche pour le crier publiquement. Il agissait dans l’ombre, comme un cafard. J’allais l’écraser. « Bien sûr, ce serait un grand honneur. » «  Parfait. Dans ce cas, prenez ceci. Vous ne l’ouvrirez que lorsque vous verrez des millions de choses apparaître sur la Terre Blanche. Vous les reconnaîtrez. Ne vous amusez pas à essayer de défaire le sceau avant. Je le saurais. Préparez-vous et rejoignez-moi à Valera Morguis pour une réunion sur le déroulement de l’opération dans deux jours. L’un de mes hommes viendra vous appréhender. » Je souris d’un air lugubre qui ne me quittait jamais. «  Croyez-moi, si nous réussissons, vous deviendrez encore plus populaire et puissant que vous ne l’êtes déjà. » C’était vrai. Il le serait un temps. Ma missive lui expliquait que je le nommais gouverneur de la Terre Blanche et que, malheureusement, j’avais dû partir pour une autre affaire urgente. Il devrait attendre l’immobilisation des créatures et prendre en charge les Anges esclaves et les Démons que nous aurions alors capturés. Il lui faudrait aussi et, ce, dès la fin du combat, annoncer la prise de la Terre Blanche par les Sorciers, ainsi que céder le sud de l’île aux Anges si ces derniers étaient venus se joindre à la bataille. Il devrait également s’assurer que les Anges et l’Ordre d’Hébé eussent bien récupéré les esclaves leur étant dus, à savoir un quart pour les premiers et un quart pour les seconds. Des hommes seraient envoyés en appui dans les jours suivants la bataille. La gloire l’attendrait dès son retour à Amestris s’il exécutait parfaitement mes ordres. En cas de manquements, même si aucune sanction explicite n’était mentionnée, il le regretterait amèrement.

[6] Même dans le cas où je n’aurais pas souhaité observer le Monarque Démoniaque, je n’aurais pu faire autrement. Sa prestance pesa sur mes épaules et me força à lever les yeux vers lui. Je serrai les dents. Les informations le concernant étaient encore parcellaires. J’avais pourtant fait le tour de la question, en m’imaginant des possibilités diverses et variées, dont celle qu’il pût avoir un charisme époustouflant. J’inspirai. J’essayai de me concentrer sur l’Anejka autour de mon poignet et sur ses effets. Ce que je n’avais pu prévoir, en revanche, était sa puanteur, une puanteur qui parvint à mes narines sans aucune difficulté. J’eus un haut le cœur et me crispai de la tête aux pieds.

Son apparition eut le mérite de me paralyser quelques secondes, celles qu’il prit pour analyser ma propre situation. Je décidai de respirer par la bouche. Tout allait se jouer dans la prochaine minute. Un tel duel ne pardonnait pas. C’était lui ou moi. Je devais être efficace et, à vrai dire, je n’avais pas attendu sa venue pour installer un mécanisme magique complexe tout autour de ma personne dans un rayon étendu. Dans le cas où il ne serait pas un combattant à distance, comme la plupart des Démons, il devrait se rapprocher et subirait de plein fouet mes capacités. Contrairement à lui, j’avais eu le temps de me préparer, ce qui sauva ma vie. En effet, dès qu’il fit s’envoler sa forme humaine, je me figeai, perdant la totalité de mes moyens réflexifs. Incapable de rien, la seule raison pour laquelle je ne partis pas en courant et en hurlant fut mon attirance incontrôlable pour lui. Il me répugnait, m’effrayait et m’aimantait à la fois. Je restai donc sur place, tremblant de la tête aux pieds, vide, à le fixer arriver droit sur moi. Ma magie se déclencha progressivement. Il la déviait ou la subissait mais, en réalité, je me fichais totalement de savoir si oui ou non je l’avais blessé. Je voulais juste partir d’ici et ne pas voir son horrible corps se rapprocher. J’aurais volontiers fermé les yeux en me recroquevillant sur moi-même si sa simple présence ne maintenait pas toute mon attention focalisée sur lui. Même son odeur me paraissait acceptable par rapport au fait que le Bhūta Rāja fût en fait un énorme chat.

Les mots du Monarque Démoniaque ne firent sens que lorsqu’il reprit une apparence normale. J’expirai et faillis m’étouffer tant ma gorge était sèche. Mon regard se porta sur Eméliana. Trente secondes. J’entendis mon cœur tambouriner dans ma poitrine. À chaque pas, un morceau en moins. Je savais, pour avoir joué à ce jeu-là que le morceau en question pourrait être ma tête. Je ne pouvais refuser sans la voir mourir. J’essayai de me téléporter mais ma magie fut inopérante. J’essayai l’Extinction, en vain. Son sort bloquait ma magie et si je souhaitais me plier à la condition, ce serait sans elle. Il n’y avait pas d’autres moyens. C’était un choix. Soit je m’avançais dans l’espoir de lui sauver la vie, ce qui n’était pas garanti, soit je ne faisais rien et elle mourrait. Trente secondes. Mes yeux se posèrent sur le Monarque Démoniaque. Non, il ne ferait rien pendant que je m’y essaierais. Il voulait admirer. Je serrai les dents. Hors de question qu’elle mourût par ma faute. Elle avait un rôle à jouer dans mes plans. Lui, en revanche, je le promettais, j’allais le tuer. Peut-être pas aujourd’hui mais, un jour, je le tuerais. Je lui souris d’un air méprisant et mauvais. Il verrait, quand il serait sans sujet et que je le descendrais de son piédestal puant. J’allais me baigner dans ses boyaux et boire du champagne à même son crâne. Je me tournai vers Eméliana, m’entourai d’un contrôle encore plus renforcé de mes sentiments et avançai. Mon pied droit s’ancra dans le sol alors que mon gauche y tomba mollement. Je hurlai, les sourcils froncés, les traits tirés, les muscles bandés. Je devais résister. Je sautai pour avancer. Je perdais du sang. Ma main gauche tomba. Je râlai, transpirant. Le prochain pas me cloua au sol. Mon mollet gauche venait d’être sectionné. Je n’aurais pas le temps de ramper jusqu’à elle. Je bougeai ma jambe droite, comme un forcené, un chien enragé, de façon à ramener ma main morte vers ma main encore valide. Ma vision n’était plus précise. Elle commençait à être diffuse. De la bave sortait de ma bouche à chaque expiration, accompagné d'un grognement de douleur. J’inspirai, bloquai tout et envoyai mon membre en plein dans la face de la Sorcière. Je l’avais touchée. Le Vil n’avait pas précisé dans le contrat que ma peau devait être reliée à mon corps. Je me retournai, un sourire douloureux mais victorieux sur les lèvres. J’allais le buter ce fils de pute, si je ne m’évanouissais pas d’ici là. Le sang coulait vite, en rythme avec les battements de mon cœur affolé. J'utilisai la Valse Créatrice pour recouvrir mes plaies de ma propre chair. Mon regard se posa sur le ciel. Les lunes me régénéraient, ce qui m’aida à ne pas mourir sans pour autant arranger mon état. La douleur me clouait sur place, juste supplantée par la profondeur de ma rage. Lux in Tenebris était furieuse et se renforça, s’étalant autour de moi jusqu’à toucher de nouveau le Monarque Démoniaque. Quoi qu’il fasse, à partir de maintenant, sa vie serait comptée. [8]

1556 mots
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 29 Avr 2020, 17:31


[7] Je regardai mon collègue. Nous étions deux scientifiques à commander l’opération, guidés par un ouvrage que nous avait remis le Prince Noir quelques jours auparavant. D’autres livres identiques nous étaient parvenus. Notre travail concernant ces derniers était simplement de noter l’identité des expéditeurs. Nous nous doutions qu’Elias Salvatore avait fomenté un plan visant à savoir qui lui était fidèle et qui profiterait du pouvoir conféré pour trahir l’héritier du trône. Le jeu de pouvoir créait des tensions et, depuis quelques temps, les attentions étaient toutes tournées vers lui. Il était devenu étrangement populaire, plus que par le passé. Certains parlaient de signes en provenance d’Ethelba, d’autres de manipulation de la presse et de propagande. Je n’avais pas d’avis sur la question. Je lui étais fidèle, tant par la peur qu’il m’inspirait que par les travaux qu’il me fournissait. Après le départ du Talleb, nous nous dirigeâmes vers l’épais livre. Il était empli de possibilités diverses et variées, sous forme de « S’il se passe cet événement, alors agissez ainsi. » Il était tellement détaillé que le carnet faisait bien cinq-cents pages. Il comportait un sommaire, regroupant les informations par thèmes. Le Prince Noir avait dû y passer un temps considérable. Nous lûmes les instructions. Je fixai l’homme qui se tenait à mes côtés et hochai la tête d’un air entendu. Nous devions prévenir les hommes du Chancelier Elzagan des agissements du Talleb.

« Talleb ? » Mon regard se tourna vers la troupe armée qui était venue à ma rencontre. « Oui, que voulez-vous ? » répondis-je, agacée que l’on m’interrompît en plein milieu de la rue. « Vous êtes en état d’arrestation pour crime de haute trahison envers la Couronne, par ordre de l’Elzagan, Val’Aimé Taiji. » Je n’eus pas le temps de protester que, déjà, une magie puissante m’immobilisa. « Vous êtes dès à présent démis de vos fonctions et serez conduit à la prison de Ranaghar en attendant votre jugement. Vous devez savoir que le Prince Noir a fait appel à son droit de Justice. Il sera donc votre juge lors de votre procès, procès qui se tiendra à Amestris dès qu’il sera possible d’y procéder, à savoir après la Coupe des Nations. En attendant, vous êtes condamné au silence. » Un sentiment horrible me déchira les entrailles. Ce sale…

[8] Wardruna - Völuspá
Étalé par terre, je trempais dans mon propre sang. Même s’il ne coulait plus de mon corps depuis que j’avais remédié au problème, j’en avais perdu assez pour me trouver dans un état second. Le Monarque Démoniaque était parti. Mon nez me l’indiquait volontiers. Le ciel s’était voilé. Je ne voyais pas Eméliana. J’avais précisé à l’Ange que si quelque chose devait m’arriver, je ne souhaitais pas que la Sorcière m’approchât de trop près. Elle devait vivre, peu importe le prix, jusqu’à l’arrivée d’une tierce personne. Là, seulement, elle devrait agir. Je serrai les dents. La douleur m’anesthésiait et me plongeait dans un état second. J’eus l’impression de commencer à halluciner lorsque je vis de grosses gouttes rougeâtres tomber du ciel. J’ouvris la bouche. Du sang. Je me mis à rire, comme un dément. Du sang tombait du ciel. C’était d’un drôle. Ce n’était pas drôle en réalité mais peu m’importait. J'imaginai brièvement la tête de cette truie d'Elziline, ce qui me fit rire davantage. J’entendis des cris au loin, des bruits de la bataille, sans doute portés par le vent qui commençait à souffler. C’était un vent de mort. Je pensai brièvement avoir froid mais n’en fus pas certain. Les cieux étaient menaçants, électriques. Je me mis à délirer sur des éléments infimes du paysage qui m’entourait. Les nuages avaient des formes étranges. Je me sentais étrange. Ma tête tournait. J’avais l’impression de flotter dans l’infini alors que j’étais simplement étalé par terre, incapable de bouger. J’entendis un croassement. Un corbeau fendit le ciel devant mes yeux. Il était haut et, pourtant, le bruit de ses ailes me parvint avec une précision chirurgicale, froissant mon esprit d’un même temps. Ça m’ébranla. J’avais l’impression d’entendre des tambours et des murmures. Peut-être était-ce simplement mon cœur qui battait dans ma poitrine, conscient que si je continuais à ne rien faire, il risquait d’arrêter de fonctionner. La vérité c’est que j’étais bien, comme ça. Si tout pouvait s’arrêter, ça m’arrangerait, même. Mais rien ne s’arrêtait jamais. Si je mourais, je deviendrais un Esprit et je serais coincé sous cette forme pour l’éternité, à arpenter le monde, invisible. Connaître les secrets du Cycle me hantait. Mes paupières se fermèrent plusieurs fois, jusqu’à ce que mes oreilles portent vers moi un tout autre son. Je souris et ris de nouveau. Elles étaient là. Elles arrivaient. J’espérais qu’elles ne seraient pas les seules. J’avais confié la Bague des Déchus à Eméliana. Elle devait la remettre, en même temps que la lettre, à la personne qui se présenterait. J’espérais que ce serait mon frère. Dans la missive, je lui indiquais ce que je désirais : qu’il passe la Bague autour de mon doigt, qu’il me mette à l’abri, ainsi que la jeune fille qui lui remettrait mes volontés et qu’il fasse quelques apparitions brèves et mystérieuses à Amestris en jouant mon rôle tant que je ne serais pas en état. Si je mourais, il pourrait arrêter, bien sûr. Je ris, en l’imaginant dans un costume sorcier, avant de redevenir sérieux. Les Momies attendaient mes ordres. J’allais devenir une loque après les avoir formulés, encore plus que maintenant. Amusant. Je crachai sur le côté, déglutis et ouvris la bouche. « Je veux que vous esclavagiez tous les Démons présents sur la Terre Blanche à l’exception des plus puissants. Ceux-là, vous les tuerez. » Mon esprit vrilla. J’étais encore éveillé, par terre, mais absolument plus conscient de rien, incapable de bouger, de penser. Un cadavre encore vivant.

Minniva feat. Christos Nikolaou - Ameno
Les Momies se mirent en mouvement dès que mes ordres furent donnés. La magie les activa, comme un seul homme. Elles s’éparpillèrent sur la Terre Blanche. Certaines ouvrirent leurs ailes de rubans. Toutes se jetèrent sur les Démons, évaluant la puissance de chacun. Les plus faibles seraient esclavagés parce que facilement manipulables. Il y avait, en tout et pour tout, environ trois millions de Vils en ce lieu. Nous étions sept millions de Sorciers. Nous ne pouvions pas nous amuser à garder les maléfiques les plus incontrôlables, sous peine de les voir se révolter. Je ne désirais garder que ceux qui croupiraient dans la boue et qui seraient incapables de déplacements intempestifs. Je comptais en vendre un certain nombre, par pure stratégie, peut-être même au Bhūta Rāja, par provocation. Il y avait beaucoup à gagner contre des esclaves démoniaques et j’étais sûr que les peuples maléfiques ne seraient pas les seuls à désirer les utiliser. Ils seraient de la chair à canon de choix, des gladiateurs puissants ou des souffres douleurs efficaces. Personne, jamais, ne les plaindrait. On ne plaint pas des Vils. Finalement, il valait mieux s’attaquer à ceux que tous rejetaient. Je voyais très mal les Magiciens, les Anges ou encore l’Ordre d’Hébé agir face à l’anéantissement des Alfars ou des Sirènes. Les peuples maléfiques étaient seuls et terriblement inefficaces pour faire des alliances entre eux tant la traîtrise les caractérisait. Nous verrions. Dans l’idéal, je souhaitais m’allier au maximum de peuples possibles. Si ces derniers ne le comprenaient pas, alors, seulement à ce moment-là, il me faudrait être plus clair. Les Démons étaient l’exemple parfait pour asseoir ma légitimité. Si, par chance, je ne mourrais pas ici, cette victoire me porterait vers mon premier objectif. Bientôt.

1234 mots

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Jeu 30 Avr 2020, 15:41


Personne n'est à l'abri



Un geai bleu se posa tranquillement sur les branches d’un arbre. Il leva les yeux vers une silhouette encapuchonnée qui marchait lentement, plus loin. Une fumée noire et opaque dansait autour d’elle. Ses pas, exécutés les uns après les autres, semblaient fragmenter la réalité et créer des brisures dans l’espace. Il ne leva pas la tête lorsqu’il entendit un petit rire, un peu plus loin, un rire furtif appartenant à une magnifique jeune femme aux cheveux sombres. Le geai chanta, légèrement moqueur, lui aussi. William ne s’embarrassait pas d’une quelconque mise en scène. Il était appuyé sur un tronc, à se curer les ongles. Sa posture semblait nonchalante mais un sourire trônait sur ses lèvres. Un cerf squelettique broutait tranquillement l’herbe, semblant ne se soucier de rien. Il était possible de voir l’aliment descendre dans une trachée inexistante, puis disparaître une fois son chemin tracé jusqu’à un estomac aussi irréel qu’invisible. Il y eut un bruit. Le cerf releva la tête et se mit à galoper dans une direction peut-être prise au hasard. Il fut brièvement rejoint dans sa course par un dragon longiligne qui s’éleva ensuite progressivement dans le ciel. Son pelage ne fut jamais taché par la pluie sanglante. Le cerf continua sa course, passa devant un coyote qu’il salua brièvement. Il la finit en haut d’une petite colline, surmontée de plusieurs rochers. Là, il se dressa, majestueux, et fixa le Monarque Démoniaque avec intensité. Le corbeau passa dans le ciel et vint se poser sur l’épaule d’un homme invisible. Si le visage de Jezekael demeura impassible quelques secondes, celui-ci finit par bouger afin de respecter le Cycle. L’animal au plumage noir s’envola dans un croassement funeste qui n’échappa pas à une autre silhouette de passage à la peau verdâtre. De multiples serpents se trouvaient à la place de sa chevelure. Une coupe de vin était renversée, par terre, à côté d'un crabe. L’Esprit de la Mort se questionna brièvement. Était-ce la disparition de multiples Âmes qui entrainait les meurtres de masse ? Le Destin Funeste était brouillé. Il recevait les informations de manière discontinue. Pourquoi ? Il n’avait pas le temps de trop y réfléchir. Il devait mener les Ombres, de façon à ce que les morts ne se relèvent pas.

Le Monarque Démoniaque croisa le regard de l’animal. Les présages étaient mauvais. La bête était étonnement sereine au milieu de ce carnage. Elle le jugeait. Il sentit une faille pourfendre ses entrailles. Les Dieux se vengeaient-ils ? Pourquoi ? Ils lui avaient pourtant permis de prendre le trône. Non. Il ne se laisserait pas déstabiliser par cette projection. Les Anges y étaient sans doute pour quelque chose, comme cette pluie de sang. Un cri de rage fendit l’air. Certains Ailés l’encerclaient. D’autres essayaient d’utiliser l’Œuvre de Delix. Il en crama quelques-uns et ses membres gigantesques lui permirent d’en écraser d’autres. Contre toute attente, en plus des pressions psychiques que certains exerçaient sur son esprit, un invité inattendu se présenta : Kahel. Celui qui remplaçait l’Élu des Cieux était couvert de sang. Son visage convulsait entre Colère et Folie. Il avait tué des gens mais il n’avait aucune idée de qui il s’agissait au juste. Des Anges ? Des Démons ? Peu lui importait. Il s’était laissé sombrer dans ce qu’il retenait depuis des lunes. Il allait attaquer le Bhūta Rāja et gagner le duel. Dans son état, plus rien n’était logique, pas même ses propres faiblesses. Il ne réfléchissait plus du tout, aveuglé par la Rage. Il leva la main afin de lancer, lui aussi, l’Œuvre de Delix.

Le temps avança doucement. Stop. Il recula et avança de nouveau. Stop. Le mouvement du bras de Kahel ne cessait de se répéter inlassablement. Elle cherchait la bonne combinaison, elle s’essayait. Aodh était incroyablement efficace et, à chaque fois qu’elle le frappait, il finissait par comprendre d’où venait le coup. C’était navrant. Aria avait, finalement, décidé de l’attaquer en traître. Encore fallait-il que la chose fonctionnât. Elle ne pouvait pas se permettre de se faire repérer par le Vil. Il la tuerait ensuite, d’une manière ou d’une autre. Le plus intelligent restait de lui faire croire en une alliance afin de fomenter sa mort à distance. Elle aurait tout de même aimé l’affaiblir. Il y avait néanmoins un souci, en plus de sa prestance : il puait tellement que lorsqu’elle reprenait une forme palpable, elle perdait toujours du temps à gérer son envie de vomir. Tant pis, ça ne servait à rien de prendre des risques inconsidérés, surtout maintenant. Si elle avait vu juste, les Momies ne tarderaient pas à faire leur apparition. Quant à Kahel, vu son état, les Anges devraient prendre une décision rapidement. Il ne ressemblait plus qu’à un monstre incontrôlable. Elle était certaine que si quelqu’un essayait de l’arrêter – comme ça avait sans doute été le cas de ceux à qui appartenait le sang qui maculait sa peau – il le tuerait sans aucune hésitation.

Aodh sentit de nouveau quelque chose se détériorer en lui. Ça n’avait rien à voir avec le cerf mais avec la magie du Sorcier. Pourtant, il tourna de nouveau les yeux vers l’animal. Il n’était plus seul. Une femme se tenait là, dans une robe blanche. Ses longs cheveux blonds ondulaient sur ses épaules et ses yeux verts le fixaient avec intensité. La pluie, contrairement à la bête, l’atteignait. Elle lui sourit et déplaça doucement son bras, montrant une direction du doigt. Il la suivit du regard et sentit, à ce moment précis, la morsure d’une lame dans son dos, proche de son cœur. Il poussa un râle affreux. Il n’y avait personne, que l’Élu des Cieux et ces Anges inutiles. Il attrapa Kahel par la tête, le souleva et l’envoya à une vitesse ahurissante vers un groupuscule angélique. Il avait vu quelque chose bouger plus loin. « … » Il comprit ; et ce qu’il comprit ne lui plut pas. Soit les Ætheri s’étaient ligués contre lui, soit le Sorcier était responsable, depuis le début. La multiplication des créatures lui arracha un rictus infâme. S’il avait pu venir à bout des Anges, ce ne serait pas le cas de ces choses. Il envoya du feu une dernière fois sur ses opposants et déploya la Tentation du Diable autant qu’il le put, avant de disparaître par un portail. Il perdait aujourd’hui. Demain, il se vengerait.

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Jeu 30 Avr 2020, 21:05




Personne n'est à l'abri

Île Maudite, quelques jours auparavant

Le brouillard glacé léchait avec avidité le socle immense des colosses de pierre dont la tête monstrueuse surgissait parfois de la masse grise. Ils regardaient tous en direction de la mer, menaçants, disposés à intervalle régulier le long des côtes de l'île. Le vent soufflait et s'engouffrait parfois dans leurs entrailles creusées. Dans l'une des statues, une lueur blanche coulait le long des murs et perçait la brume. « Il dort ? » Le Draugr hocha la tête en silence. « Hum. » Devaraj regarda son fils, allongé sur une stèle parmi les momies endormies. Ragnar n'irait pas rejoindre Zawa'Kar comme il l'avait prévu. Il caressa la joue du jeune homme. Être en possession d'une telle arme ne lui plaisait pas vu le prix qu'il en résultait. Voilà ce qu'il en était des cadeaux de Jun : empoisonnés, destructeurs et malsains. Lorsqu'il descendit les marches pour sortir de la statue, il remarqua un totem d'Ezechyel et lui cracha dessus, avant regretter son geste sans vouloir se l'avouer à soi-même.

Terre Blanche

Devaraj sortit du brasier lancé par le Monarque Démoniaque comme si de rien n'était. Il se promenait et finit par atteindre son objectif, non loin du Sorcier. Il était insensible à l'odeur, au sang, aux hurlements chaotiques. Les bras croisés, il se contentait de flotter sous sa forme éthéré. Le Monde des Morts devenait intéressant sur la Terre Blanche, des bâtiments aujourd'hui détruits s'y tenaient, hantés par quelques Esprits angéliques fous. Le Chaman tiqua. Les Ombres n'avaient plus le temps de s'occuper des nouveaux Esprits pour les aiguiller en direction de l'Au-Delà. Puisque le Pacte était rompu, n'était-il pas dans son droit de demander une compensation ? Il se promena quelques minutes en souriant, imaginant les diverses propositions qu'il pourrait faire à l'Esprit de la Mort.  

Il reprit une forme tangible et apparût devant la gamine rousse, qui lui transmis comme prévu une lettre et une bague. Quelle obéissance... Elle avait l'air sur le point de craquer psychologiquement. Pas étonnant. Devaraj la dévisagea sans honte, haussa les épaules avec une neutralité fataliste et la téléporta en premier. Son regard tomba ensuite sur son frère, probablement mourant. Il n'avait aucune envie de l'aider, surtout qu'il pensait véritablement que la Mort était une libération dans laquelle on gagnait plus de liberté qu'on en avait vivant. Pourquoi le monde s'entêtait-il à construire des châteaux de cartes toutes leur vies pour ensuite les voir s'écrouler en trépassant ? C'était inutile et vain. Il soupira, apparût dans le monde des Vivants, jugea le Sorcier de toute sa hauteur. « Fais gaffe. Si je te demande en contrepartie de participer à mes guerres à moi, cela sera autrement moins amusant. » commenta-t-il en se baissant pour lui mettre la bague raciale au doigt. Sa main se posa sur le front brûlant du brun et sa magie téléporta à son tour le mage sur la Terre d'Edel.

Se retrouvant seul, Devaraj se releva et regarda le sang qui coulait depuis le ciel sur sa peau peinte. Sa voix s'éleva, sourde et avide. « O Wom'Zaïkam'Yé'Hǫfðingi  y'rësoli wa Azetheri. »En tant que Suprême de l'Au-Delà, messager des Aetheri. Il étendit sa main vers le champ de bataille, paume ouverte vers les cadavres. « Ezechyel wa h'Zar kalamisahn'Helma Nitar. » Qu'Ezechyel vous maudisse. Un sourire jouissif éclaira son visage. Puisque les Ombres n'arrivaient plus à s'occuper des morts, autant transformer les morts en Ombres. Ce n'était pas son rôle premier de rétablir l'équilibre entre le Bien et le Mal. Il ne fit aucune distinction entre les chevaliers, les ailes blanches ou noires. Quelle importance ? S'il n'y avait plus de Vie, ni de Mort et qu'il laissait le Cycle s'écrouler sans agir, ces concepts stupides pouvaient bien s'effondrer dans la poussière d'où ils étaient sortis, et alors, tout ces vermisseaux auraient d'autres problèmes un peu plus graves que de déterminer qui en avait la plus grosse. C'était un tout autre équilibre que les Ombres et Chamans avaient en charge. Il dû bien avouer ressentir une joie certaine et sadique en contemplant ce qu'il venait de faire. Maudire un million et demi d'âmes, cela ne se faisait pas tous les jours.

Le Chaman se métamorphosa pour prendre l'apparence d'Elias et retourner en vainqueur sur Amestris après avoir désigné le Gouverneur de la Terre Blanche. Il trouvait cela dommage que son frère ne puisse pas profiter lui-même de ses moments de gloire, au lieu de crever à moitié dans une cabane au milieu de la Mer Maudite. Il avait un sens des priorités un peu étrange, visiblement. Devaraj retourna faire des apparitions à Amestris plusieurs fois, en restant distant et froid par rapport aux questions. Kaahl avait raison, cet endroit était véritablement détestable.

Terre d'Edel, quelques jours auparavant

Le village se trouvait au milieu de l'île, soit, au milieu de rien, très loin de la partie colonisée de la côte ainsi que du Domaine des Digitales. « Pourquoi faire construire tout un quartier si nous n'accueillons que deux personnes ? » Aylimir avait le visage crispé de ceux qui n'aiment pas dépenser de l'argent -son argent- dans le vide. « Vous comprendrez. » Devaraj la toisa avec mépris. Il avait anticipé que Kaahl détruise un certain nombre de meubles, murs, voire maisons pendant son rétablissement, et lui avait donc préparé suffisamment de place pour avoir toujours un endroit où vivre. Il serait accueilli par Delawam, accompagné de Raoni qui n'était là que pour faire figure de garde corps au premier et s'assurer de neutraliser le Sorcier si besoin. Néanmoins, le soigneur à la peau brune n'avait pas froid aux yeux quoiqu'il arrive, puisqu'il cotoyait Devaraj depuis plusieurs siècles, et qu'il était toujours en vie à ce jour. La princesse Eméliana sera elle aussi confiée à Delawam. Il n'était pas psychologue mais peut-être assez ouvert d'esprit et efficace pour lui éviter de mourir dans une crise d'angoisse.  

C'est tout pour moi. ^^
Devaraj  a lancé la Malédiction d'Ezechyel sur tous les morts ou futurs morts de la bataille, soit 1.5 million de Démons (+ des pertes aux chiffres non significatifs pour les autres) qui deviendront des Ombres.
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Priam & Freyja
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Jeu 30 Avr 2020, 22:12



Merry Christmas by Rashed AlAkroka (on artstation.com)

Personne n’est à l’abri

En groupe



Dès le début de l’attaque, le Manipulateur avait rejoint un promontoire. Il disposait d’une vue imprenable sur le théâtre des opérations. Il n’avait rien raté. La Lune Noire et la Lune Bleue qui s’écharpaient, l’apparition du Monarque Démoniaque puis celle de leur régent, Kahel Heylik, la pluie sanglante qui battait l’air, le fracas des lames et des cris. Le Roi Démon, par sa simple présence, avait suscité une vague d’effroi dans tout son corps. Il empestait. Sa vision suscitait l’horreur autant qu’elle forçait une forme d’admiration épouvantable. Durant plusieurs longues secondes, il n’avait pu détourner son regard de l’engeance. Quant à Kahel, impossible d’expliquer son arrivée. Il les avait envoyés au front sans annoncer sa participation. Il était censé demeurer aux Jardins. Quel élément avait pu le décider à venir ? Ramiel avait plissé les yeux. Il ne pouvait pas laisser sa pensée filer sur d’autres thèmes que celui de la bataille. Ses soldats avaient besoin de son soutien stratégique. Il les guidait, les soutenait, les supervisait. L’effort était constant ; et lorsqu’il s’allégeait, il en profitait pour attaquer l’ennemi. Il détournait les esprits de leur but initial, paralysaient les corps, lisaient les pensées pour anticiper les actions. Il était une force de l’ombre : discrète mais indispensable. Il maintenait un lien mental avec tous ceux qui servaient sous ses ordres. Parfois, un contact se rompait : il devinait alors qu’un cadavre de plus abreuvait la terre des massacres.

Néanmoins, il fut contraint de lancer un ordre qu’il n’aurait jamais cru devoir donner : « Ne vous approchez pas de Kahel Heylik. » Il l’avait vu tuer ses semblables. Leurs semblables. Des Ailes Blanches. Il avait cru halluciner mais en avait senti certains quitter la toile étendue de ses communications. Il avait essayé de projeter un pan de sa conscience jusqu’à la sienne, pour le retenir, pour le contraindre, mais la Folie qui l’étreignait avait résisté à toutes ses tentatives. L’ancien Apakan assassinait sans distinction, comme s’il n’y avait eu autour de lui que des insectes nuisibles. Lorsque le Général Vaughan le vit se jeter sur le Bhūta Rāja, il suspendit sa respiration. Il y avait dans ce geste toutes les choses qui n’avaient été ni dites ni résolues.



La division de la Troupe Kahena venue d’Iyora n’avait eu d’autres choix que de se fondre dans la mêlée. Adriel alternait les sorts et les frappes armées. Il avait essayé de garder Laëth en visuel, sans succès. Depuis la mort de Hena, il avait été désigné comme son mentor. Leurs postes respectifs les destinaient à évoluer séparément, et les assauts de la bataille avaient achevé de les distancer. Il ne pouvait qu’espérer. Et il espérait avec toute la Force qui résidait en lui. Il lui aurait été insupportable de la voir mourir à son tour.

Lorsque le signal de repli retentit, il jeta un regard autour de lui : pas de blessés, pas d’apprentie. Il s’élança aussitôt dans les airs et entama le trajet de retour vers les bateaux. Ceux-ci s’étaient rapprochés des côtes, comme convenu, afin de faciliter le rapatriement des blessés et des esclaves en moindre forme. Comme il voyait des Ailés se retourner et se figer dans leur course, il fit de même, interloqué. Le regard porté au loin, son visage se décomposa lentement face aux choses qui déferlaient sur l’armée démoniaque. Des choses qui volaient. « Retournez aux navires ! Repliez-vous ! » clama une nouvelle fois la voix de Ramiel, à qui l’Imperator avait demandé d’alerter les guerriers. Adriel se remit en mouvement.



Le monde avait un goût brûlant. Laëth tremblait de tous ses membres. Entre ses os, de petites bombes avaient explosé. Leurs nuages toxiques se répandaient, grondant d’émotions refoulées. Son visage était trempé des larmes qu’elle s’était interdit de verser et son cœur croulait sous des sentiments aussi contraires que complémentaires. La vision de l’Ange se troublait, son ouïe s’altérait. Son odorat tressautait, parfois soumis à sa magie, parfois libre de sentir les odeurs nauséabondes. Sa perception de son environnement cahotait. Son flanc la faisait souffrir. Dans ses moments de lucidité, elle sentait la chaleur du sang étreindre sa tranche et la douleur irradier de la plaie. La plupart du temps, elle divaguait, et son vol ressemblait à celui d’un oiseau mourant, du fait de son imprédictibilité. Ses ailes, alourdies par la pluie rouge, ne battaient plus que parce qu’elles étaient poussées par l’instinct de survie. Celui qui n’est jamais là quand elle en a besoin mais qui ne peut pas s’empêcher de lutter contre l’inévitable. Elle entendit un cri, puis elle s’évanouit. Elle tomba. Quelqu’un la rattrapa.

« Elle est là. » Accroupi, Adriel ôta son casque. C’était elle. « Laëth. » Il posa une main sur son front, puis le dos de ses doigts sur sa joue. Elle avait de la fièvre. « Est-ce que tu as de l’eau ? » demanda-t-il à la femme qui l’avait accompagné. Elle acquiesça et lui en ramena. Tandis que les galions faisaient route vers leurs points de départ respectifs, les soldats s’activaient autour des blessés. Sous l’effet frais du linge humide, la Recrue gémit. « Laëth ? » Elle posa sur lui un regard trouble. Il baissa les yeux sur le bandage de fortune qui enserrait sa taille, rouge de sang malgré les soins magiques, puis raccrocha ses iris aux siens. « C’est fini. On rentre. » Elle referma les paupières. Son monde sombrait.



Message III – 899 mots

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Mancinia Leenhardt
Jeu 30 Avr 2020, 23:20

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Personne n'est à l'Abri


Ce devait être ... cette chose. Cette créature sans visage devait avoir saisi le trône des Démons. Il était ... d'une puanteur encore plus saisissante que celle qui se créait autour de leurs combats. Neah avait autant de mal à détourner le regard de cette vision dérangeante que de se concentrer sur ce qu'il se passait autour de lui, tant cela le prenait à la gorge. Quelqu'un de normalement constituer aurait rendu ses tripes, ou se serait évanoui. Heureusement qu'il n'usait pas de son nez, respirant par la bouche pour reprendre son souffle après cet enchaînement de combats. Sa vue était aussi soumise au sang retombant des Cieux, comme si les Aetheri avaient choisis d'observer ce qu'il se passait sur la Terre Blanche et de parier sur qui en ressortirait vainqueur. Les Démons, ou l'alliance provisoire. Les gouttes écarlates se mêlaient à son propre sang. Son armure était d'autant plus rougie, son visage également, lui donnant des allures de mourant en sursis. Peut-être, après tout. Tout était si décousu. Ce Chat aux dimensions absurdes n'hésitait aucunement à remplir son rôle de représentant du Mal, enflammant des corps, en écrasant d'autres, une menace de plus en plus évidente et oppressive. Il était loin, mais les cris étaient assez puissants pour lui vriller les oreilles. Ça le mettait tellement en hargne. L'Anjonù voulait se battre contre lui, ralentir sa progression, sauver ce qui l'entourait. Tenir ici, ce n'était pas assez. Et il le savait, oh oui, il le savait ... Ce Chat n'aurait eu qu'a le mordre pour le broyer.

Nipa ẹjẹ Nímkalàri ...

Neah écarquillait les yeux devant les deux adversaires. Mais ... Comment ? Les Soldats autour de lui se dévisagèrent tous brièvement. C'était Kahel. Pourquoi était-il ici ? Sans aucune escorte, sans rien. Allait-il réellement combattre ce qui s'apparentait au Bhūta Rāja ? Pourquoi ? Il n'était clairement pas en condition. Seulement, ils n'avaient pas le temps de s'en soucier présentement.

... Laissons-le se charger cette créature ! Occupons-nous de protéger nos flancs et de s'assurer que nous récupérions les insurgés venus nous aider ! Allons-y !

L'ordre était clair, mais la situation tournait au véritable chaos désorganisé. C'était délicat de ne pas rester là, attendre et observer l'affrontement de deux entités contraires. Neah reprit le cours de ses propres combats, momentanément interrompus sous la surprise. Si l'opération avait été correctement prévue, il était toujours complexe d'avoir d'autres facteurs. Qui aurait pu prévoir la présence de Kahel ? Pas lui, en tout cas. Il entendit un ordre venu de l'Imperio Navia. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait plus entendu sa voix que le Capitaine avait l'impression de revenir de loin. Ce dernier le laissait circonspect. Soupçonnait-il l'arrivant d'être une illusion, un danger ? Il ne savait pas. Tout cela lui faisait tourner la tête. Aussi, lorsque ce dernier eu un moment éloigné de sa cible, ils eurent tôt fait de se frayer un chemin au travers des Vils pour le rejoindre. Sans succès. Ils ne pouvaient pas se permettre de perdre un autre dirigeant, mais ce dernier était inaccessible. Le Commandant restait un instant interdit, ses Capitaines également. Ils ne pouvaient laisser le représentant de l'Apakan, seul, en plein territoire ennemi. Ce dernier devait répondre de ses actes, certes, mais pas ici. Il n'était pas sans ignorer ce que Ramiel avait vu, contrairement à ses troupes, qu'il ne souhaitait pas déstabilisées. Un Démon levait son bas au-dessus de sa tête, l'Imperator raffermit sa prise sur son arme pour contrer l'attaque et d'une habilité déroutante, décapitant l'Engeance avec une aisance terrifiante.

Quoi qu'il aurait dû se produire fût brutalement interrompu par une voix féminine, au-dessus de leurs pensées. Comme si elle l'avait pressentit, leur agente de liaison n'avait pas tardé à les prévenir devant l'apparition lointaine des troupes menées par le Prince Noir. Ce dernier avait prévu d'attaquer massivement de son côté, sans donner plus d'exactitude à ses propos. Maintenant, ils comprenaient certainement la raison. Ils ne savaient rien sur ce que manigançait le Sorcier. Hors-de-question d'être imprudents. Neah penchait sa tête sur le côté, surprit, ne comprenant pas pourquoi Kahel continuait la lutte. Avait-il l'intention de couvrir leur fuite et de les rejoindre plus tard ? Séraquiel, lui, n'avait pas vraiment le droit de flancher, aussi aberrants les ordres paraissaient à ses oreilles depuis le début de cette opération. D'un autre côté ... Il n'avait pas envie de prendre de risque avec ceux qu'ils devaient ramener. Le regard de dément de Kahel ... Ne lui disait rien qui vaille. L'Imperator ouvrit son esprit. Il était assez simple de trouver son subalterne, l'habitude aidant. Ramiel. Nous devons battre en retraite. Il y a des choses qui s'agitent non loin, nous avons fait ce pourquoi nous étions venus. Transmettez l'information à nos troupes ... On se replie ! Et il transmit exactement le même ordre à ceux qui lui étaient proches. Neah ne se relâchait pas pour autant. Leur fuite ne serait pas aisée. Aussi, il reculait. Essayant de distraire et de maintenir au sol le plus d'ennemis, couvrant la fuite de ceux qui le pouvaient. Quelqu'un à ses côtés tombait, mais elle ne parvenait pas à se redresser. Cet Ange était une esclave, elle semblait être à bout. Le guerrier lui saisi le bras, il comprit que la puissance qu'il y avait mis lui faisait mal, mais il s'en excuserait plus tard. Il allait la ramener chez eux. Qu'il lui reste ou non une Famille, peu importait, son but, son unique but, avait toujours été de vouloir arracher les siens à cet Enfer.

Debout ! cria-t-il au-dessus du tumulte. Tu viens avec moi !

Se retournant suite à cet injonction, l'Anjonù observait les Démons devant lui d'un air carnassier. Ils avaient sincèrement crus pouvoir l'avoir alors qu'il avait le dos tourné ? Un puissant souffle ardent les balayaient, manquant de l'emporter avec quelques soldats et recrues volontaires, qui se reculèrent précipitamment. Kahel avait bien failli les rôtir. Ils ne devaient pas rester là, alors ils déployèrent leurs ailes. Le Capitaine s'assurait qu'il n'y avait personne en arrière, aucun blessé qu'il aurait pu secourir en dernière seconde, avant de suivre le reste des troupes de Yüerell pour un retour sur les navires. La dernière vision qu'ils eurent de Kahel Heylik, laissé derrière eux, était ses ailes. Rougies par la pluie sanglante, grisâtre sous les cendres de ses ennemis, il se démenait dans une horrible danse, avant de se faire ensevelir sous un amas démoniaque désespéré qui sentait une autre menace venir vers eux ...

Post III - 1090 mots - Kahel is dead. Merci Kaahl de nous avoir permis de participer nastae


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