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 [RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
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◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Sam 14 Mar 2020, 17:20

Penchée au-dessus du nid d'oiseaux, elle ignorait le Soleil qui déclinait doucement sous la ligne d'horizon. Elle était en train d'observer, avec émerveillement, les petits corbillats. La Mère Corbeau semblait épuisée de sa chasse, blessée également. Elle n'avait pas le courage de chasser cet individu qui les dérangeaient, seulement, un lien confiant était né, car celle-ci avait ramené de la nourriture à ses petits et ne semblait pas vouloir leur faire de mal. Sans doute devait-elle choisir et son instinct lui disait d'avoir le courage de l'accepter. Elle avait mis un cataplasme sur son aile, elle l'avait mordue en réponse, mais celui-ci était doux comme de l'eau à présent que a douleur s'était éteinte. Elle devait penser à ses enfants. Ces derniers étaient incapables de se nourrir et de se déplacer seuls. Nus et aveugles, ils ne voyaient pas le danger qu'elle aurait pu incarnée. Aux petits soins avec ces derniers, la mère prenait dans la main de l'étrangère, avant de redistribuer de manière équitable. Il y en avait plus pour qu'elle puisse en avoir aussi. Sylvia vint tout de même à la rencontre de sa fille pour comprendre ce qui se tramait et l'avertir que le repas du soir était prêt. Pouvaient-ils servir de nourriture ? Sa mère lui répondit que ce n'était que des bébés et que leur chair était immangeable, même lorsqu'ils seraient grands. L'enfant était ravie. Pendant plusieurs semaines, elle s'était occupée de ces petits êtres. C'est ainsi que Kamiya devint son compagnon.



Il avait pris un morceau de chiffon, regardant d'un air émerveillé les couleurs naturelles du marbre. Dans l'atelier de sa mère, celui-ci se déclinait en plusieurs combinaison, allant du blanc au noir, du veiné au rose. Elle travaillait sur une table, venant d'achever des heures et des heures de travail. Malgré son âge, il était conscient que cette pierre était délicate et nécessitait de l'entretien, surtout pour lui rendre son éclat ... Il bombait le torse, car il s'agissait là d'un travail pour lui ! Il mettait toute sa force dans les mouvements circulaires, son chiffon imbibé d'un peu de vaseline faisait doucement briller les finitions de la pierre. Il mettait toute sa force dans les mouvements circulaires et tout son coeur pour que sa mère puisse gagner quelques minutes. Juste pour qu'elle puisse souffler. Elle avait beaucoup de travail en ce moment. Peut-être qu'il pouvait essayer de faire ce gros pilier maintenant ... Han ! Trop haut ! Il eu une moue désapprobatrice. Vivement qu'il soit grand, très grand ! Bon, d'abord, le bas ... Et ensuite ... Il partit chercher son Père. Ce dernier terminait le livre de comptes de la matinée et l'observait d'un air étonné, avant de le suivre dans l'atelier pendant qu'il continuait ses explications maladroites. Mitsuya sourit en caressant les cheveux de son fils, une certaine fierté dans les yeux, avant de le prendre dans ses bras, tout en profitant de ce moment pour l'étreindre et l'embrasser, malgré ses protestations ... et de l'aider à terminé son travail en le portant autour de ses épaules.



Elle venait de recevoir des louages de sa mère quant à la beauté de son sertissage. Elle était parvenue à ajustée l'ornement dans le support, posant la pierre dans l'assise, puis rabattre du métal sur la pierre. Usant de plusieurs techniques de sertissage différentes. Tout ce travail lui permettait maintenant de pouvoir réellement aider à sa mère à la confection de quelques bijoux ... qui seraient revendus ! Il y avait des dames qui porteraient au cou son travail ! Elle était fière, des étoiles dans les yeux. Intérieurement ravie d'avoir été la meilleure et d'avoir surpassé les attendes qu'on avait mis en elle. C'était important, mais elle ne comprenait pas vraiment pourquoi. Pour son avenir. Pour la protéger. Mais de quoi ? Elle ne comprenait pas vraiment. Son Père revint chercher sa Princesse, lui proposant de l'accompagner chasser, si elle n'était pas trop fati ... Quoi ? Mais non ! Jamais ! Elle sautait sur ses deux pieds et suivi son Père après s'être correctement équipée, révisant l'attirail nécessaire à cela, prenant son arc en grimaçant, parce qu'elle était vraiment nulle avec. Son Père rit, lui promettant des améliorations à venir. Se contentant d'un sourire en réponse avant le départ, elle promit de ramener un gros gibier pour le repas de ce soir, celle-ci lui promis de lui faire honneur de le cuisiner. Elle passait la langue à Jean sur le chemin, il en fit de même. C'était son tour d'y aller, cette fois. Elle rit. Il lui rendit son rire. Ils étaient heureux.



Il dessinait avec un bâton dans le sable. Il avait un peu froid depuis qu'il était sorti de l'eau, mais le Soleil aurait tôt fait de le réchauffer. Il dessinait les traits de ... il ne savait pas trop. Tout ici lui donnait envie de créer et laissait place à son imagination. Zéphyr regardait un petit crabe passer devant lui, essayant de le protéger des rayons qui devait taper sur sa carapace, tout en le ramenant vers les flots. C'était le milieu de l'après-midi, mais il était fatigué. C'était long. Ses contours étaient moins précis, il relevait son visage pour regarder le château de sable construit par son ami. Il était vraiment réussi. Ce dernier voulait être architecte et suivre sa voie. Ce qu'il voulait être plus tard ? Il ne savait pas.

Post I - 900 mots


[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 5 Chriss10
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Babelda
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Babelda
Dim 15 Mar 2020, 15:21


Image réalisée par Renée Chio


Nymeria survolait le monde. Elle n'était qu'une ombre dans la toile céleste, parcourant les kilomètres aussi aisément qu'un nuage soufflé par une bourrasque. En dessous d'elle, la terre s'étirait à l'infini, présentant sous sa grandeur divers paysages qu'elle découvrait ou redécouvrait comme à chaque nuit : des plaines verdoyantes et dorées, des collines boisées ou rocheuses, des montagnes enneigées et des volcans ardents, des lacs paisibles et des cours d'eau tumultueux. C'est en suivant l'un d'entre eux que la jeune fille se retrouva plongée dans la mer, sans qu'elle ne se sente dépaysée. Comme si ses poumons se transformaient en branchies, elle n'éprouva aucune difficulté à respirer. Ce n'était pas étonnant : elle ne faisait désormais plus qu'un avec l'élément. A nouveau, elle parcourut les profondeurs en se laissant entraîner par le courant marin. Les oiseaux et les biches laissèrent place aux orques, aux baleines et aux étoiles de mers. La magicienne parcourait le monde dont elle avait cent fois rêvé d'explorer les secrets avec son aîné, avant que celui-ci ne disparaisse de sa vie. Souvent, elle se demandait ce qu'il était devenu : mangeait-il à sa faim ? Avait-il trouvé un endroit où résider ou explorait-il de nouvelles contrées comme ils l'avaient fantasmés ? S'était-il trouvé des amis dignes de confiance ? Avait-il rencontré une compagne avec qui passer sa vie ? Des questions qui ne trouvaient réponse que dans le monde onirique, au grand damne de la jeune fille. Aujourd'hui néanmoins, sa seule préoccupation était le monde à explorer...

Le songe changea peu à peu. L'eau se fit à nouveau air, le sable laissa place à la dureté d'un planché, le paysage fut cloisonné entre quatre murs et un plafond : l'environnement avait soudainement muté dans une détonante continuité qui n'alerta ni ne perturba aucunement la rêveuse. Face à elle, la silhouette d'un homme qui se faisait de plus en plus familière. La magicienne se fendit d'un sourire en l'apercevant : elle n'eut pas l'once d'une hésitation en s'élançant vers lui. « Rajiv ! » le héla-t-elle tout en lui faisant un signe de la main pour qu'il la remarque à son tour. « J'avais peur de ne pas te trouver ici. Mais tu es bien venu ! » Sa voix laissait s'exprimer une joie ingénue à l'idée de le revoir. Il était vrai que le doute s'était emparé d'elle. Elle s'était, encore une fois, imaginé des dizaines et des dizaines de scénarios où leur rencontre devait être annulée : un problème de courrier qui l'aurait empêché de recevoir son message ; une attaque subite d'Ur'Welluffs ; une envie pressante de manger des navets qui lui aurait pris toute la journée... Fort heureusement, aucune de ces idées, réaliste ou farfelue, ne fut proche de la réalité. « Comment vas-tu ? » demanda-t-elle en souriant au déchu.

« Alors, tu es prêt à le faire ? » continua-t-elle en indiquant le Xuroäal de l'index. C'était la raison pour laquelle elle l'avait fait venir. Depuis cette balade sur l'île de Boraür, l'envie d'en apprendre toujours plus sur sa personne n'avait cessé de devenir plus forte. Parler était un bon moyen d'assouvir ce désir mais en entendant parlé de Lärtneesh, la brune s'était dit qu'il serait bien plus aisé de passer par ce stratagème. De cette façon, elle serait certaine de savoir tout ce qu'il y avait à savoir à son sujet. Aucune mensonge n'était possible, aucune cachotterie permise. Il y avait quelque chose d'impressionnant à se livrer à cette coutume exotique, mais la présence du blond lui réchauffa le cœur et renforça son impatience.

Nymeria se baissa pour ramasser la boule de nacre puis la fit tourner dans ses mains, l'examinant avec curiosité. « C'est fou ce qu'est capable de faire un si petit objet, n'est ce pas ? » La jeune fille releva le visage et croisa le regard de l'homme. Aussitôt, elle sentit ses joues rosir, son ventre pris d'assaut par une multitude de papillons. S'il était capable de revivre sa vie, il aurait également accès à toutes les pensées qu'elle avait formulé à son sujet... Et ce serait réciproque. La curiosité l'envahit, presque autant que l'embarras. « Bon et bien... C'est parti. » encouragea-t-elle en tendant l'objet pour que son partenaire puisse y déposer les mains.
765 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
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Lun 16 Mar 2020, 11:41



Un fin sourire s’invita sur les lèvres de Kagamiko alors que ses doigts couraient doucement sur le vêtement du Fils de Réprouvés. Sa paume finit par se poser sur son torse. « Je souhaitais te voir. » souffla-t-elle, la proximité lui permettant de murmurer sans aucun problème. « Oui. » répondit-elle tout en amenant doucement sa jambe droite contre la sienne. Elle le fixait, comme si elle s’apprêtait à le dévorer. C’était le cas.

Au premier étage, Ren effleurait les affaires de l’Ange. Elle faisait durer l’attente à desseins. Son désir n’en devenait que plus grand. Elle imaginait un sablier. Les grains s’y écoulaient avec volupté, un par un. Elle se figurait ses crocs plantés dans la chair de son cou et elle s’en délectait déjà. Elle s’étala lentement sur le matelas, au milieu de l’odeur de sa proie, attendant qu’un début de conversation ne débute, plus bas. Lorsqu’elle perçut le bruit de chaise et les voix, elle se redressa avec la même langueur, parcourant discrètement le couloir. Elle descendit. Ses lèvres se desserrèrent lorsqu’elle prit conscience de la configuration. Kagami était contre le canapé et Priam lui faisait face. Elle n’avait qu’à se glisser dans le dos de l’homme, chose qu’elle fit. « Chut. » fit-elle, tout en caressant l’arrière de son bras. Sa main se déplaça dans son dos alors que ses narines étaient occupées à remonter ses omoplates. Il sentait bon. Le sang qui coulait à l’intérieur de ses veines était celui d’un être pur et chaste. « Ne t’inquiète pas, c’est une amie. Nous allons te faire du bien. » La brune laissa l’Aliénation se distiller, une infime utilisation pour qu’il soit pleinement à elles, pour annihiler ses peurs et faire en sorte qu’il se détende, loin de toutes autres préoccupations. Ils allaient vivre l’instant présent, sans laisser le monde les déranger. Elles et lui, maintenant. Ren passa ses mains sous les bras de Priam pour caresser ses côtes et son ventre en même temps que Kagami enroulait ses bras autour de sa nuque. « Tu es à nous, Priam. » dit-elle dans un sourire avide. Son vêtement disparut. La rouquine ouvrit la bouche et fit glisser ses dents sur sa peau nue, juste pour jouer un peu et voir frissonner son épiderme avant de planter ses crocs dedans. Kagami perdit ses doigts dans les cheveux de l’Ailé et embrassa ses lèvres, laissant sa canine percer ces dernières avec délicatesse. Une pointe de sang afflua. Elle la lécha. Un apéritif. Ren, elle, avait trouvé un chemin jusqu’à l’épaule de Priam qu’elle suivit vers sa gorge qu’elle finit par percer. La brune se recula légèrement pour admirer le spectacle, sa main descendant vers des parties plus basses. Lui n’était pas encore un Enfant de la Nuit et ce serait la dernière fois qu’il éprouverait ce genre de plaisir. Elle s’employa à lui faire du bien tout en rejoignant, elle aussi, son cou, pour y planter ses dents.

Ren ouvrit les yeux avec une certaine précipitation. Un goût amer en bouche, elle se redressa rapidement. L’obscurité régnait aux alentours. Elle pouvait même percevoir des ronflements dans une cabine adjacente. Les mouvements de son environnement lui indiquaient très clairement qu’elle se trouvait sur le navire, en mer, pas dans une maison elle ne savait où. Kagamiko n’était pas là. Priam n’était pas là. Elle porta tout de même sa main à ses dents, comme pour vérifier. Troublée, elle se rallongea et essaya de se rendormir. Seulement, elle n’y arriva pas. Elle avait peur, une peur que l’obscurité ne contribuait pas à diminuer. Elle se pinça les lèvres, se redressa de nouveau et se leva. Comme une enfant, elle parcourut la distance nécessaire et rejoignit la couche d’Isley avec sa propre couverture. Elle se glissa contre lui, enfouit sa tête contre son torse et s’apaisa au rythme de son souffle, souffle qu’elle pût sentir doucement sur sa tête. Elle finit par se rendormir, comme ça, au chaud.

Le corps de Kagami semblait récalcitrant à l’élégance. Elle ronflait, le mollet et le bras droits en dehors du lit. L’Orine était pourtant étalée dans toute la largeur du matelas. La lumière du soleil finit par la réveiller. Elle remua un peu avant d’ouvrir les yeux. Elle resta, un instant, silencieuse avant d’émettre un petit « Ah. » confus. Elle se redressa. Elle n’avait pas détaché ses cheveux la veille et avait, à présent, une queue de cheval approximative, la plupart de ses mèches ne tenant plus dans le chouchou et se baladant ici et là, sans maître ni loi. Ce rêve était… bizarre. Elle se demanda si c’était ce que Priam voulait… Elle avait longuement parlé des désirs charnels de certains Maîtres avec Saya, un peu plus tôt. « Hum… » Elle ne le sentait pas. Peut-être que Priam avait envie de viande ? Un peu chamboulée, l’Orine resserra sa queue de cheval, ce qui ne fit qu’aggraver son cas. Elle se leva, s’habilla et quitta l’habitation, bien décidée à aller au marché acheter pleins de viande bien saignante pour l’Ange. Lorsqu’elle revint, il n’était déjà plus là. Elle referma la porte avec le pied et déposa ses paniers sur la table. Elle sortit les courses et s’amusa quelques minutes à se prendre pour un chevalier, en agitant l’un des poireaux du panier face à un ennemi imaginaire qui voulait s’en prendre à son Maître pour une raison indéterminée. Quand elle fut à bout de souffle, elle arrêta son cirque et rangea le tout. Puis, elle ressortit pour aller s’occuper du cadeau qu’elle avait acheté à Priam.

925 mots

Cadeau pour Priam:
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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
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◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Lun 16 Mar 2020, 23:40



Mes prunelles suivirent la silhouette dans ses déplacements sans que mon visage ne bouge dans un premier temps. Les doigts sur les touches, je la laissai s’immiscer entre mon instrument et moi. C’était un privilège. Peu le savaient mais je n’aimais pas être interrompu. Je n’aimais pas que l’on touche à mes affaires. Je n’aimais pas que l’on interfère dans ce cas tout particulier. Jouer était devenu vital avec le temps et la musique me permettait d’exprimer bien plus que de simples frustrations accumulées. Elle pouvait s’estimer heureuse. J’étais magnanime, chose qui n’aurait pas été possible en d’autres circonstances, avec une autre personne. Je souris tout en laissant courir mes doigts sur elle. Puisqu’elle ne souhaitait plus que je jouasse, elle allait devoir assumer le fait que j’occupasse mes mains autrement. Avec un sourire de plus en plus insolent, je relevai la tête pour la regarder. J’étais sous le charme, captif de cette aura toute particulière qui émanait d’elle. Elle n’avait pas idée à quel point ce constat était périlleux. Emprisonner mon esprit me rendait dangereux et la violence qui coulait dans mes veines ne demandait qu’à pouvoir s’exprimer. « Bien sûr que c’est pour ça. La difficulté et le danger. » dis-je en courbant les doigts pour faire en sorte que mes ongles soient les seuls à profiter de ses courbes. La tension qui parcourait mon corps m’électrisait. Je savais. Ce serait cette nuit. Bientôt. « Ça ne le sera sans doute jamais. » Mes lèvres s’étirèrent davantage, un air de défi figé sur mes traits. Je la laissai faire, le plaisir affluant dans mon corps comme le sang ne tarda pas à affluer dans sa bouche. Mes ongles griffèrent sa peau et mes mains s’accrochèrent à elle avec force, jusqu’à la faire basculer sur mes cuisses. La douleur de la morsure fut rapidement remplacée par une sensation de plaisir, toute particulière et intense. Je remontai l’une de mes mains dans ses cheveux, tout en sentant ce qui me maintenait en vie me quitter. Au fur et à mesure, la passion m’enivrait au rythme des pulsations de mon cœur. Ma cage thoracique se soulevait avec plus de vigueur. Mon corps paniquait. Il ne comprenait pas cet étrange arrangement, entre délices et sensation de mort imminente. C’était inhabituel et habillé de folie, une folie intraitable. Les battements diminuaient. Ma vision se troublait. Mes forces me quittaient. J’aimais ça.


Tout ce sang était déplaisant. Un sourire mauvais apparut sur mes lèvres. Je venais juste de finir. De nouveaux bocaux prenaient à présent place sur mes étagères, contenant les organes de ma victime. Son torse était ouvert et vide. Son cœur serait parfait pour le repas de demain. Son foie servirait à mes expériences car il était bien trop attaqué pour être savoureux. Un alcoolique. C’était regrettable, tout comme cette sale habitude que j’avais prise. Je ne protégeais pas mes vêtements et, fatalement, ils finissaient dans un état déplorable. Paradoxalement, j’adorais lorsque le sang giclait sur ma peau, encore chaud, témoin de la vie qui venait tout juste de quitter le corps que je travaillais, pour ne pas dire massacrais. Les restes de l’individu qui reposaient sur la table, sa carcasse, feraient de lui un zombie exploitable.

Le bruit me tira de mes occupations. Une moue agacée s’invita sur mon visage. Je ne connaissais pas cette voix mais elle m’irritait, rien qu’à son intonation. Je détachai mes boutons de manchette, tout en me dirigeant vers l’une des pièces adjacentes. Une fois arrivé, j’écoutai l’inconnu, une envie nouvelle s’invitant dans mon esprit. Je me mis à désirer posséder le diadème qui pendait mollement sur son front. « Je ne boude pas. » dis-je d’une voix sèche, sans comprendre de quoi il en retournait exactement. « Je ne dors pas non plus. » Quel étrange personnage. Il ne semblait pas le moins du monde troublé par le sang qui maculait mes vêtements. « Je crois que vous n’allez pas bien. Que faites-vous chez moi ? » demandai-je. Mes yeux se posèrent sur les meubles recouverts de bibelots. Chez moi… L’idée que je puisse réellement vivre ici me heurta. Tout semblait en désordre, asymétrique et poussiéreux. Une gêne s’installa et j’eus envie de me gratter. Ce costume maculé de sang me fit grimacer. J’entrepris de l’enlever le plus vite possible avant de stopper mon mouvement pour me mettre à fixer le Xuroäal. Mes yeux passèrent de la sphère à l’homme. « Faire ça, ensemble ? » C’était inattendu. Je finis d’enlever le veston et la cravate, que je pliai dans un mouvement précis. À mieux le regarder, ce blond me disait vaguement quelque chose. Lorsque je voulus poser mes vêtements quelque part, je râlai, pris dans une constatation sans équivoque : il n’y avait aucune place d’à peu près potable dans cette pièce, nulle part où ranger mes habits convenablement. Pire : si je ne les lavais pas tout de suite, ils risquaient d’être tâchés à jamais. Laver… Il valait mieux tout faire disparaître. Je souris, convaincu d’avoir trouvé la solution parfaite.

Le chalet se dissipa pour laisser place à la nature seule. Je poussai un soupir de soulagement. Le premier problème s'était envolé. Je portais à présent des vêtements propres, d’un style approximatif que je n’aurais très certainement jamais envisagé d’emprunter un jour mais sans imperfection. Le deuxième problème était toujours présent, tout comme le Xuroäal. La musique s’était tue et, à présent, c’était moi qui avais envie de tuer mon interlocuteur. Pourquoi ? Aucune idée mais je sentais au fond de moi une envie persistante de décoller la peau de son visage pour m’en faire un masque de guerre. Intéressant. « C’est une mauvaise idée. » Je claquai ma langue contre mon palais, me souvenant de ce qu’il avait dit plus tôt. « Et je ne boude pas. » répétai-je. À y réfléchir, peut-être boudais-je. Non. C’était plus fort que ça. Ce que je ressentais, pour une raison inconnue, avait plus l’allure d’une haine toute particulière, due à un sentiment de trahison et à une grande déception. Puisque je ne le connaissais pas, j’avais du mal à en comprendre la raison. Peut-être était-ce ceci la clef ? Le Xuroäal. Agacé, je lui arrachai des mains et m’assis par terre. « Tu n’y connais rien. » fis-je, sur le ton du reproche. J’étais devenu plus familier. « Assieds-toi et arrête de gesticuler. » Je le fixai. « Assis, j’ai dit. » Mon regard rejoignit la sphère sans que je ne m’occupasse de savoir si mes paroles l’avaient heurté ou même s’il avait fini par obéir. Je posai l’une de mes mains sur l'objet. « Tu dois apposer l’une de tes paumes sur la sphère et l’autre sur ma main. » Je complèterais ensuite la formation une fois qu’il l’aurait fait en appliquant ma deuxième main sur la sienne. Je n’avais alors aucune idée des conséquences futures de mes inconséquences.

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Mer 18 Mar 2020, 18:41



Le Rêve du Lärtneesh

 Hum. « Je crois que vous n'allez pas bien. » Devaraj haussa un sourcil. C'était vrai mais incongru dans la bouche de Kaahl. Visiblement, son frère avait quelques cases en moins lorsqu'il rêvait. Le Chaman sourit de façon insolente -une autre manie qu'il tenait de leur cher père. Peut-être qu'ils ne se rappelleraient même pas avoir rêvé tout ceci. Parfois les songes s'échappaient de ses doigts quelques minutes après son réveil. Une fois, il avait même rêvé qu'il se réveillait et devait absolument se souvenir de son rêve. Le reste du monde imaginait peut-être les Chamans ouvrir les yeux au petit matin, après avoir écouté le message des dieux pendant la nuit, mais cela ne marchait pas ainsi. D'abord, la plupart des rêves n'étaient que cauchemars, surtout lorsque les divins venaient s'en mêler. Ensuite, il était extrêmement complexe de déterminer ce qui était le produit du cerveau fatigué et ce qui était le produit de la magie du Lien Divin. Ils avaient des gens pour ce travail, qui étaient d'ailleurs eux aussi, insupportables. Devaraj divagua en s’imaginant étrangler Kaori. Il ne revint à la réalité que lorsque le chalet disparût, probablement sous l'injonction de Kaahl. La tentation fût forte de le faire ré-apparaître. Il serait probable qu'ils resteraient bloqués un nombre considérable d'heures dans cet odieux caprice. « Je me fiche de ce qui est mauvais ou bon. » Devaraj regarda la pierre. C'était peut-être ça son problème dans la vie. Si seulement il n'en avait qu'un seul... « Bien sûr que si, tu boudes. » Il soupira et s'assit dans l'herbe, en tailleur. « Oui, oui. Dis-donc qu'est-ce-que tu es désagréable... » Il obéit et ses paumes se posèrent sur la pierre ainsi que sur la main de son frère. A ce moment-là, il se fit silencieusement la remarque que cela n'allait pas arranger la santé mentale de Kaahl. Quant à la sienne... Il ne s'en inquiétait plus depuis longtemps.

De toutes les informations qui l’ensevelirent d'un seul coup, il n'en traita qu'une seule qui avait attiré son attention sans aucune raison, plus que le reste qu'il préféra garder en mémoire. C'était étrange comme sensation. Très différent de ce qu'il avait éprouvé en lisant le livre de la vie passée et future de Räk -et pourtant... il s'agissait aussi de révéler la vie d'une personne. Le résultat était beaucoup plus brutal et intime, subjectif. « Tu as vraiment peur des... chats ? » marmonna-t-il en se retenant difficilement de rire devant l'incongruité de ce fait. Peu importe, le concerné trouverait probablement de quoi se moquer à son tour. Devaraj vérifia du coin de l'œil qu'il ne s'était pas évanoui de rage ou de choc, et s'accorda une analyse beaucoup plus approfondie. Étrangement, il n'accordait que peu d'importance aux jeux de cours et de politiques, ainsi qu'aux faux semblants. Il jugeait d'une banalité effroyable ce que beaucoup auraient trouvé scandaleux. Tout le monde ne jouait-il pas à un double jeu, à son échelle ? Que se soit pour tromper des rois ou la femme du boulanger, cela n'avait aucune importance. Lui-même n'échappait pas à cette règle. Qui était-il sinon le plus grand hérétique et le plus grand messager des Dieux à la fois ?

Son Esprit s'accrocha à un souvenir particulier que Kaahl ne lui aurait probablement jamais permis de connaître de part sa propre volonté. Le regard brusquement assombri, le Chaman détourna le regard vers le lac. Il n'avait plus du tout envie de rire. Son dos bascula dans l'herbe, d'où il fixa les nuages, un certain air de défi dans les yeux mais surtout une haine brûlante et certaine. « Je souhaite qu'ils meurent tous. Qui sera capable de réaliser ce vœu, dîtes-moi ? » dit-il en parlant dans le vide qui n'en était pas un. « Tu comprends, malheureux ? » Peut-être. Peut-être pas. Peut-être que ce n'était pas le vrai Kaahl. Peut-être qu'il perdrait la mémoire de cela, car les dieux ne l'autoriseraient pas à entendre des sacrilèges dangereux à leur encontre de la part d'un fou. Peut-être qu'il était en train de mourir en essayant de déchiffrer la triste vie et vaine du Chaman. « Tu vois, tu penses devenir roi, puis tu réalises qu'il y a encore quelqu'un au dessus de ta tête qui te dictes à quelle heure te lever et si tu dois répondre oui ou non. »  Dans son cas, il y avait beaucoup de « quelqu'un », tous très compliqués à satisfaire, mais celui qu'il tenir le plus en horreur était l'Æther du Destin. Une « grosse pute » comme il disait parfois; étonnant qu'il puisse encore vivre, un peu moins qu'il lui arrive autant de mauvaises choses à la fois. « Je ne savais pas que cet homme était ton amant. » Il marqua une pause. « C'est bien, de savoir encore aimer. » Ou mauvais selon le degré de jalousie maladive. « Un peu moins bien pour ta mère, mais comme tu peux le savoir maintenant, c'est commun chez les dieux ce genre de caprices. » Il n'aimait pas ce souvenir. Il rêvait de l'effacer mais était effrayé d'oublier la réalité et de se perdre dans un mensonge. Pour ce qui était de Jun, Lilith et leur famille, il tenait à rester lucide. N'était-ce pas stupide ? « Au fait, je crois que tu as couché avec ma mère. Sans rancune... » Il n'avait pas les cheveux blonds et les yeux verts pour rien. Le Chaman ferma les yeux et se laissa couler dans un océan d'amertume.

831 mots
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
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◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mer 18 Mar 2020, 19:11


Face au soleil levant, tu pris une longue bouffée d'air, ta poitrine se soulevant comme l'air frais emplissait tes poumons. Puis, doucement, tu expirai par la bouche dans un souffle chaud discret. C'était la première fois que tu te trouvais ici et pourtant tu avais le sentiment de connaître cet endroit depuis toujours. L'herbe grasse chatouillait tes pieds nus. Quelques pas plus loin, l'océan s'étendait sous ton regard et des nuages caressaient le sol et la mer jusqu'à la limite de l'horizon, comme d'innombrables volutes de fumée liant les éléments ensemble. Le Ciel, à la rencontre de la Terre et de l'Eau. Bien qu'à l'extérieur, une agréable odeur épicée d'encens parfumait l'air environnant et s'insinuait dans tes poumons à chacune de tes inspirations. Soudain, alors même que tout ici semblait appeler à l'apaisement, ton esprit fut balayé par une terrible constatation. Dans ce décor enchanteur, tu étais seul. Tristement et définitivement seul. Tu commença à appeler autour de toi, mais aucune réponse ne te parvins. Pas même un écho. Pire ! Tu avais beau insister et forcer comme un forcené, tes cris s'envolaient dans l'atmosphère dans l'équivalent d'un souffle. Tu te retournais vivement en sentant une main venir caresser ta nuque du bout des doigts. « Que fais-tu ici ? ». Tu ne prononçai pas un mot, te contentant de dévisager la personne face à toi, ton regard glissant de ses lèvres vers son regard, pour finalement redescendre sur le décolleté de son habille. « Je croyais que tu n'aimais pas la mer ? » - « Non, je ne suis pas en mer. Je n'ai jamais dis ce genre de chose, je sais pas d'où tu le sors. ». La jeune femme haussa simplement des épaules avant de te dépasser, son dos nus se dérobant à toi. Les talons de ses fines chaussures de cuir raisonnaient sur les dalles de pierre qui recouvraient le sol, laissant comme seule emprunte la pointe de ses talons et un fin dessin qui courait le long de sa semelle. Le soleil, à son zénith, illuminait l'immense pièce par d'imposantes fenêtres qui s'étendaient du sol au plafond. Tu essayais de la suivre, mais elle marchait incroyablement vite et commençait déjà à disparaître dans l'obscurité du couloir. A moins que ce ne soit toi qui traîne des pieds comme un escargot tétraplégique. Tu regardais derrière toi pour voir les traces de tes propres pas au sol et vérifier cette dernière théorie. Non, tu marchais on ne peut plus normalement à voir le contour de tes semelles dans la pierre. Tu te retournais donc, plongeant ton regard dans cet interminable couloir. Tu pouvais encore entendre ses talons claquer sur le sol et voir la marque de ses derniers dans le granit. Tu te retrouvai soudain face à une citrouille qui devait bien faire trois fois un homme, de haut comme de large, cette dernière bloquant la route que tu suivais. Tu chercha à la pousser et la faire rouler, mais il ne se passa rien. Le cucurbitacée ne bougea pas d'un iota. Il ne te restait plus qu'un seul moyen de te débarrasser du fruit. Tu devrais le manger ! Déterminé, tu agrippai la peau de la citrouille, tes doigts s'enfonçant dans la chair comme dans du beurre, et arrachai deux gros morceaux que tu portai à ta bouche puis claquai la langue de satisfaction après en avoir avalé les premières bouchées. Tu t'étais préparé à quelque chose de peu ragoutant. Pourtant, en plus d'en avoir la texture, ça avait le goût de guimauve !

Après quelques minutes passés à étriper la citrouille, un passage se découvrit enfin dans les entrailles du fruit. Tu pouvais toujours continuer à t'acharner sur lui, mais toi tu voulais juste traverser ce couloir dans lequel elle avait poussée. Aussi t'avançai-tu, tes pieds s'engluant dans la chair du cucurbitacée, un doux parfum sucré comme ceux des chocolateries te cernant comme tu avançais vers l'autre extrémité, encore bloquée elle cependant. Puis ton pieds rencontra le plancher de la pièce, l'odeur de cire prenant le pas sur celle de la citrouille. Ton regard se posait alors sur la jeune femme qui avançait d'un pas rapide vers toi, un mince sourire se gravant dans un même temps sur ton visage. « Je vais bien. ». Et à voir le visage illuminé de la Magicienne, il te paru évident qu'elle aussi devait bien se porter. Un rictus se dessina à la commissure de tes lèvres lorsque les mots suivants parvinrent à tes oreilles. N'aurait-elle pas précisé de l'index l'objet de ses pensées, tu aurai pu prendre ça comme une invitation. « Je le suis toujours, prêt. », s'amusa-tu en te rapprochant d'un pas. « Et toi, l'es-tu ? », ajoutai-tu en continuant sur le même ton, te demandant quelle pourrai être la réaction de la demoiselle une fois que cette dernière aura pénétré tes pensées. « C'est parti. », répétai-tu en posant tes mains sur les siennes. Tu ne pouvais nier avoir une pointe d'appréhension malgré tout. Toutefois, à moins que tu ne découvres qu'elle soit en vérité une meurtrière - ce dont tu doutais fortement - il n'y avait pas à craindre grand chose sur un tel acte.

Elle avait raison. Quel objet étonnant. C'était comme si tu étais en train de revivre sa vie. Un rictus amusé t'échappai alors en songeant à Nymeria qui revivait la tienne.


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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Mer 18 Mar 2020, 19:17



Farewell sunset by Hanuel Sky Bae (on artstation.com)

Le rêve

Coutume orisha avec Aliénor



Chacun de ses mouvements déchargeait des frissons dans tout son corps. Il avait envie de la sentir plus près, trop près pour demeurer dans une étreinte chaste. Son cœur battait furieusement et l’adrénaline tendait jusqu’au muscle le plus infime. Il se doutait qu’elle avait d’autres desseins : elle avait l’allure de la chasseuse, féline et prédatrice, sauvage et implacable. Placable contre le mur, en revanche… Le fils de Réprouvés plaça ses mains sur les hanches de la femme et sourit ; sourire volé par l’arrivée d’une présence dans son dos, qui le fit sursauter. Il regarda par-dessus son épaule, les sourcils froncés. Une tête rousse glissait contre le tissu de son vêtement, voluptueuse et légère, comme Kagami. « Que… » La voix de la brune l’interrompit et, inexplicablement, l’apaisa. Il se détendit et se laissa aller contre son corps tandis qu’elle nouait ses bras autour de son cou. Les mains de Ren sur son abdomen éveillaient ses sens et faisait espérer à son intimité des gestes déplacés. Il soupira sous les caresses de sa bouche ; soupir étouffé par les lèvres de son acolyte. « Humpf. » protesta-t-il contre l’assaut inattendu de la canine, alors qu’une légère grimace venait troubler la sérénité de ses traits. Une douleur nouvelle perça sa gorge. Il grogna à la manière des gens de son peuple, mais ne chercha pas à se soustraire à l’étreinte du baiser. Les crocs dans la chair distillaient une souffrance qui, bientôt, se fit exquise. Les doigts de Kagami coulèrent jusqu’à son entrejambe. Un gémissement péniblement retenu, pourfendeur des vertus, s’arracha à la gorge de l’Aile Blanche tandis que d’autres dents venaient déchirer sa peau. Le sang s’échappa, avec une lenteur mortelle. Son pouls frissonnait d’un plaisir interdit et d’une urgence vitale, car son existence s’effritait. Son corps se détendait plus qu’il ne l’aurait dû sous l’impulsion de l’appel charnel. Ses sensations mouraient doucement. S’il le comprit, il conçut trop tard qu’elles allaient le tuer. L’extase dans laquelle le plaçaient les morsures annihilait tous ses instincts. Il se laissa partir avec tranquillité, son corps encore chaud chutant lentement contre la brune.


Priam s’accroupit pour se mettre à quatre pattes, puis s’étendit afin de placer son visage face à celui d’Aliénor, trop occupée à scruter l’immobile ballet des nuages. Un sourire taquin étira ses traits. « Alors, beauté ? » Il effleura doucement ses lèvres, avant d’y déposer un baiser trop chaste pour ses habitudes. « Moi qui pensais avoir un peu de temps pour mieux agencer tout ça… » Il caressa le tissu de sa robe florale, avant de remonter délicatement sa jupe et de faire courir ses doigts sur l’extérieur de sa cuisse, jusqu’au haut de sa fesse. « Je devrais te punir pour être aussi ponctuelle. » souffla-t-il en décalant sa figure dans son cou, qu’il parcourut de sa bouche avec l’insupportable retenue des amants qui savent où ils vont. Un nouveau sourire éclaira sa figure tandis qu’il promenait sa main jusqu’à l’intérieur de ses jambes. Léger, comme un appel ; puis, il exerça quelques pressions plus fermes, comme un avant-goût. Il se redressa, l’espièglerie nichée jusque dans ses iris dorés. « On devrait peut-être s’occuper du Xuroäal. Ou du repas… Hum. Faut prendre des forces, avant tout ça. » Puisqu’il retirait sa main, il s’en servit comme d’un appui pour se remettre à quatre pattes. Ensuite, il se décala et s’assit sur ses talons. « Pommes de terre au feu de bois et autruche de Cass rôtie. » annonça-t-il en tirant à lui le panier rempli des mets. Il l’ouvrit et sortit ce qu’il avait annoncé, ainsi que le couvert, qu’il disposa sur la nappe à carreaux. Après avoir servi une assiette à Aliénor, il fit de même pour lui. Il lui jeta un coup d’œil, souhaitant qu’elle n’oubliât pas l’envie que ses caresses avaient pu faire surgir en elle.

Ellipse chimérique. Temps mort. Incohérences logiques.

L’Ailé attrapa la sphère de couleur claire et la fit rouler entre ses mains. Il n’avait aucun moyen de savoir de ce dont il s’agissait. Pourtant, cela semblait être le cas. Un sourire narquois anima son expression. Il leva des prunelles baignées de défi vers la jeune femme, à genoux en face de lui, assis. « Prête à embarquer pour l’aventure ? » Laquelle ? Aucune idée. Tressautement de la cohérence, qui lui faisait oublier les pouvoirs de l’orbe, pour mieux les lui rappeler la seconde suivante. « Ça te fait pas peur ? » Il ne protégeait aucun horrible secret. Vivre parmi les Réprouvés créait forcément quelques souvenirs virulents, mais rien d’inoubliable, à son sens. Les yeux de Priam scrutaient ceux de la Magicienne. Il semblait qu’avant de retirer leurs vêtements, ils allaient devoir déshabiller leur âme.



Message IV – 788 mots

La vie de Priam 8D :




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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Mer 18 Mar 2020, 23:43

Son coeur était vide. Les larmes creusaient seules des sillons humides sur sa peau. Elle n'osait pas bouger. Sa respiration était entrecoupée de sanglots incontrôlables. Son corps tremblait et c'était vraiment difficile de respirer. Kamiya était sur son épaule, elle sentait ses griffes sur sa chair, tandis que son bec venait à l'encontre de sa joue, comme s'il voulait l'embrasser. La prendre dans ses ailes et la consoler. Rien. Il ne restait rien. Les flammes avaient dévorées les installations. Darren hurlait en tenant le corps de son fils dans ses bras. Mort. Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait un cadavre, mais elle n'avait jamais vu tant de sang. La première fois qu'elle voyait autant de douleur, de tristesse et de lamentations. Ça faisait mal. Sa maman. Ses bras, sa chaleur et sa gentillesse. Elle voulait sa maman. Ce n'était pas possible, mais c'était une certitude ... Elle avait disparu. Les larmes redoublèrent d'intensité. Sa maman ... Qu'on la lui rende ! Son Père avait du mal à encaisser lui aussi, il errait comme une âme en peine. Qu'allaient-ils devenir sans elle ? Elle voulait ... Elle voulait voir Jean aussi, mais il n'était plus là. Elle regrettait de lui avoir passé la langue. Elle avait été méchante. Les Aetheri punissaient les méchantes filles.



Il était dans les bras de sa mère, les larmes coulaient sans qu'il ne puisse les contrôler. Ce n'était pas tant la douleur qui les provoquaient, mais la terreur qu'il avait eu lui étreignait le coeur. Même s'il voulait être un grand garçon et montrer l'exemple, les deux lui étaient intenables. La blessure lui mordillait tout l'avant-bras gauche, du sang s'échappait de la plaie et tâchant ses vêtements. Un médecin allait se charger de lui, évidemment. Plus jamais ... Plus jamais il voulait voler ! Ça faisait bien trop peur ! Sa maman essayait de le bercer contre lui pour l'apaiser, lui disant que tout irait bien. Plus inquiète qu'en colère devant sa désobéissance. Le vent avait été violent toute la matinée. On lui avait déconseillé de sortir s'amuser, mais il n'en avait fait qu'à sa tête. Elle lui embrassait le front, tandis que le praticien l'examinait. La douleur s'estompait, ses larmes aussi. Le sourire revenait toujours après la tempête. Surtout avec un cookie.



Elle était terrorisée derrière son Père. Il essayait de la rassurer par sa présence, mais n'y parvenait pas vraiment. Il avait relever son bras devant son corps, comme pour signifier à leurs assaillants qu'il était prêt à la protéger. Loin d'être aussi conciliant si on venait en toucher à son enfant. Elle essayait de ne pas bouger. Elle espérait que Kamiya resterait loin de cet endroit maudit. C'est à peine si elle respirait. Elle ne voulait pas le perdre. Elle ne voulait pas pleurer. Elle voulait sa maman. Elle détestait être Humaine.



Il mangeait sa soupe. Il adorait celle que sa mère préparait. Son Père discutait avec un client, sérieusement. Des rumeurs. C'était tendu. Une disparition, quelque part. Une gamine qui n'avait pas tenu. Visiblement, elle était tombée sur des méchants. La pauvre. Il lui envoyait du soutien de loin. Sa maman disait que ce devait être des Démons, de ceux avec un visage humain. Il fit la moue, d'accord avec lui-même. De vilains Démons !



Elle s'était réfugiée dans l'écurie attenante. Elle pleurait à chaudes larmes. Elle avait mal à sa cheville suite à sa chute sur le chemin. Pourquoi ? Elle voulait seulement retrouver sa maman. Pourquoi les autres n'étaient pas gentils ? Quelle naïveté. Elle s'était laissée avoir. Certains jeunes l'avait prise en amitié ... C'était ce qu'elle croyait. Ils l'ont un peu malmenée en découvrant sa nature raciale. Sécher ses larmes ... avant que son Père ne les voient ... Sinon ... Elle avait si peur. L'ombre surgit dans son dos. L'odeur de la beuverie empestait son haleine. Il se jetait sur elle, déchirant sa robe, léchant la moindre parcelle de son buste. Répugnant. Elle était tétanisée. Un cri. Sa chance. Shon. Il lui sauvait la vie. Il a assommé son agresseur, peu content de ce qu'il voyait. Il lui dit de s'en aller. Et vite. Sans comprendre comment, terrorisée par le regard du Réprouvé, elle retournait en pleurant chez son Père. Sans lui parler, prétextant une chute, montrant sa blessure. Elle voyait la suspicion dans son regard. Il ne la croyait pas vraiment...



N'osant bouger, il ouvre les yeux. Un sourire se dessinait sur son faciès. Un papillon se reposait sur son nez durant quelques instants. C'était doux, comme un bisou.



La douleur était innommable. Impossible de reconnaître sa propre voix. Enchaînée, incapable de se mouvoir, nue, salie, son corps abîmé par l'écorce de l'arbre pénétrant ses chairs. Sa tête était tournée pour respirer, son nez était douloureux, mais ... moins que le reste. Pourquoi devait-elle subir ça ? Il n'y avait aucune sécurité pour eux dans ce monde ? Que les Aetheri lui viennent en aide ! Elle avait l'impression de s'évanouir sans arrêt. Ses bras étaient tendus à l'extrême, la douleur aux épaules était ... Un coup. La morsure du fouet ne lui procurait plus rien. Son dos était en feu, elle sentait de l'eau couler dessus. Elle essayait de crier, mais ce n'était pas assez ... l'eau salée sur ses plaies la brûlait vive. La terreur, la haine, le regret et la honte. Une éternité.



Il observait les traits de l'Ojiji Osupa sur le sol, aimant les courbes délicates de l'oeuvre. Les immenses piliers de marbres accueillaient là le Lien unissant ses parents. Une incarnation de leurs sentiments réalisés par un travail commun qu'il avait observé, appréciant les regards, les sourires, les souvenirs ... Phoebe semblait elle-même bénir ceux-ci par l'apaisement et la douceur de ses rayons lunaires. Comme le renouveau d'un cycle. Ses parents étaient près de lui, lui disant que leur plus grand lien était lui-même. Leur plus belle réussite. Il était fier, à sa manière. Son père le taquinait alors, s'amusant de sa grimace en lui disant qu'un soir, il se tiendrait ici avec son épouse.



Elle serrait sa mère dans ses bras. Des larmes d'une rare violence coulaient, mais d'un bonheur qui ne savait être retenu. Cet Enfer avait duré quatre longues et assourdissantes années. Elle n'était pas revenue indemne, mais elle-même ne l'était pas. Les choses avaient changées. Quelque chose s'était brisé. Sans doute que le temps apaiserait les maux et répareraient les liens, la confiance en soi ... Les aiderait à reconstruire leur Famille. Voyant ses parents réunis, elle y croyait vraiment. Ce serait sans doute dur, mais moins que maintenant. Que Drejtësi soit remerciée de sa bienveillance. Hélas ... Les ténèbres ne disparaissaient jamais totalement.

Post II - 1117 mots



[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 5 Chriss10
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Ezechyel
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Ezechyel
Jeu 19 Mar 2020, 15:06

[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 5 El-cir10
Le Rêve qui crée le doute


Nous nous dévisagions comme des chiens de faïence, comme des bêtes prêtes à bondir sur l'ennemi qui leur avait fait offense. Nos pas traçaient des cercles au milieu de la taverne, le bois du plancher grinçant légèrement sous la plante de nos pieds à chaque déplacement que nous effectuions. Notre allure ressemblait à celle des félins, lente, intense, sauvage, tandis que nous nous adonnions à une sorte de jeu de domination. Les règles étaient informelles, muettes, mais nous savions tous les deux que le premier qui abaisserait le regard serait perdant de cette joute silencieuse. J'analysais l'Orine sur tous les angles que je parvenais à intercepter sur sa trajectoire, scrutant consciencieusement ses mouvements. Mû par un désir sournois, j'attendais le moment inéluctable durant lequel Hanako finirait par trahir ses intentions en commettant une erreur de débutant, erreur que je me ferais grand plaisir à exploiter en répliquant prestement, sans aucune hésitation, sans aucune restriction. Je n'avais pas l'intention de perdre. L'idée même que je puisse rencontrer la défaite m'effleurait à peine l'esprit. Mon sang bouillait pour le triomphe de la victoire et mon cœur battait pour l'engouement du combat. Nulle autre pensée n'avait véritablement sa place, alors que la promesse d'un succès retentissant resplendissait dans un avenir plus proche que lointain à mes yeux. Pourtant, malgré l'assurance qui gonflait mon orgueil, mon corps, lui, projetait une tout autre énergie que la désinvolture des arrogants. Mon sourire s'était volatilisé de mes traits, durcissant leurs contours pour révéler une expression froide et implacable. Mes prunelles crépitaient de détermination, alimentant un feu aussi puissant qu'ardent à travers le céladon qui en colorait les pigments. Même le rictus narquois que je lisais clairement sur les lippes de mon adversaire semblait me faire ni chaud ni froid. Je n'avais qu'un but et c'était de gagner. Cela faisait longtemps que j'avais appris à ne pas répondre impulsivement aux provocations. Je détenais certes l'avantage de l'expérience, mais en termes de force physique, la vigueur de l'Orine rivalisait désormais avec la mienne, assez pour que cela m'incite à demeurer vigilant.

Derrière nos dos, les rugissements des Réprouvés qui se délectaient du spectacle bourdonnait à mes oreilles. L'adrénaline pompait à l'intérieur de mes veines en échauffant mes muscles. Ma conscience s'éclairait progressivement à chaque clameur qui faisait frémir mes sens : j'avais trouvé ma stratégie. Un sourire fit de nouveau honneur à mes lèvres qui s'arquèrent sobrement. Mes pieds ralentirent doucement leurs pas, prêts à se mouvoir pour passer à l'offensive. Hanako me devança. Après s'être laissé tomber au sol, la jeune femme s'était relevée à toute vitesse en me lançant un projectile que je ne perdis pas de temps à identifier. Je remarquai néanmoins que la trajectoire de ce dernier n'était pas tout à fait centrée sur ma personne : avec un léger décalage sur la gauche, je pus facilement éviter le contact fracassant de la pierre contre mon flanc. En voyant l'Orine fondre sur moi comme une flèche, je bougeai rapidement. Mon esprit avait déjà lu dans la tactique de mon adversaire. C'est pourquoi je parvins aisément à esquisser la pointe de son talon en basculant mon corps vers l'arrière. Je redressai promptement le buste avant de pivoter sur moi-même en un clin d'œil. Alors que mes yeux assistaient à l'atterrissage de mon opposante, mes jambes se déplacèrent instinctivement jusqu'à elle. Voulant profiter de son déséquilibre, je repris sauvagement l'assaut en visant l'arrière de ses genoux pour la faire tomber. Cependant, le poing qu'elle fit fendre dans les airs à quelques centimètres de mon nez m'obligea à revoir mes plans. Je répliquai à cet effort infructueux d'agression par un coup de pied que je tentai de lui asséner au ventre. Un ballet de frénésie et de fureur s'en suivit alors que Hanako faisait valser ses poings dans tous les sens devant moi, qui esquivais plus que j'attaquais pour fatiguer mon antagoniste. Parfois, je me laissais surprendre par un coup inattendu qui m'extirpait une grimace de douleur tant la puissance de l'Orine se montrait redoutable, bien que ses assauts me touchassent rarement. Contrairement à elle qui attaquait à tout hasard, je ripostais dès qu'une ouverture se créait en travers de sa défense seulement.

Notre danse ressemblait à un étrange jeu de chat et de la souris : le félin – la petite Hanako – s'énervait de ne jamais attraper le rongeur – moi, le guerrier réprouvé. L'ironie aurait pu m'arracher un sourire si je n'étais pas aussi concentré sur la bataille qui faisait rage et l'énergie astronomique que je dépensais afin de résister à l'acharnement de mon adversaire. Je reculai pour éviter un énième coup, le souffle commençant à se faire court dans mes poumons. Plus les secondes défilaient, plus je reconsidérais la certitude de mon succès. Lorsque j'avais accepté le défi de l'Orine, je n'avais jamais soupçonné qu'elle puisse faire preuve d'une telle intensité destructrice. Maintenant que le constat brillait sous mes yeux, je révisais certaines idées préconçues sur mon ennemie pour adapter ma stratégie. Elle n'était pas faible. Elle n'était pas fragile non plus. Quitter ma position défensive était donc devenu primordial si je souhaitais gagner. Toutefois, le plan ne se passa pas comme prévu. Je commis une erreur. Mes jambes ne se déplacèrent pas assez vite pour éviter le coup de pied de mon opposante. Perdant brusquement l'équilibre, je chutai. Alors que mon corps rebondissait avec violence sur les lattes du plancher en faisant claquer mes dents, une douleur virulente traversa ma colonne vertébrale tel un fouet glacé. Je faillis crier, mais le son resta bloqué au fond de ma gorge. J'avais mal, très mal. Le Monde semblait devenir flou, brumeux, comme si ma conscience s'évadait : je me rappelle que très vaguement de la suite des événements. Sonné, je n'eus jamais la volonté de me relever. Je trahis à peine un semblant de réaction quand on vint clamer la victoire de l'Orine, à l'exception d'un « bien joué » murmuré sur le bord de mes lèvres.

« T'as gagné. » déclarai-je en prenant doucement une posture assise afin de contenir ma douleur. Ma voix ne cachait aucun soupçon d'amertume. « Je suis prêt à me Lier. » Je me redressai lentement sur la plante de mes pieds avant de plonger mes iris dans ceux de l'Orine, en prévision du baiser qu'elle déposerait bientôt sur mes lèvres pour sceller à tout jamais notre Lien. Dès que ses lippes rencontrèrent les miennes, je me surpris à apprécier la caresse de sa bouche qui distillait malgré moi des frissons de plaisir à travers tout mon corps. Pourtant, je n'éprouvai aucune difficulté particulière à mettre fin à notre échange voluptueux, si ce n'est qu'un vague sentiment de regret qui se dissipa comme une traînée de poudre. « Ça a marché ? » murmurai-je à l'intention de la jeune femme. Je la contemplais avec anticipation, guettant le signe providentiel de la formation du Lien.  

1226 mots
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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Jeu 19 Mar 2020, 18:05

« Oh. Quel dommage. », répondait Oriane aux remarques du garçon. Elle le détailla en silence, s'amusant de l'air revêche du pseudo-Magicien en opposition avec la sensibilité qu'il avait affiché à quelques reprises déjà. Puis elle laissa glisser ses prunelles sur le galbe de son cou. A cette proximité, elle pouvait sentir le sang qui affluait sous sa peau. Elle sentait son cœur palpitant sous sa poitrine. D'un geste léger du pouce, elle caressai la nuque de Laen. Si près de lui, elle avait des difficultés à refréner son envie de planter ses crocs dans sa chaire. Elle se pinça la lèvre inférieur, dévoilant par la même une canine aiguisée. Elle ne devait pas se précipiter. Son regard vint se perdre dans celui de son Père. Nostradamus s'était approché à une distance réduite du garçon. Eusse été une autre époque, peut-être lui aurait-elle fait la remarque qu'elle le désirait pour elle. Mais elle devait énormément à son Père et il était bien hors de question qu'elle se permette une telle chose. « Tu n'as qu'à nous suivre. Ce sera facile. », ajouta-t-elle dans un souffle posé dans le creux de son oreille, suite au souhait que venait de formuler son Père. Elle suivait, dans une cadence mesurée et calculée, les pas de ce dernier, entraînant le jeune homme dans une danse sur laquelle il n'avait aucune emprise. Elle en profita pour affirmer la sienne sur l'Ondin. « Fait-le pour moi... », insista-t-elle, d'une voie langoureuse, en s'écartant légèrement afin de planter ses prunelles dans celles de Laen. Elle laissa courir un silence, interrompu seulement par la musique ambiante, pour se rapprocher à nouveau de son corps. Elle inspira profondément, s’enivrant de son odeur, avant de reprendre dans un murmure « ... Et Je te montrerai des choses que tu n'as jamais fait. Je te ferai sentir comme jamais avant. ». Un rire bref lui échappa. Ce qui l'amusait d'autant plus, c'est qu'elle pouvait parier qu'il songeait à une pratique plus... Sportive. A une autre période de sa vie peut-être que ce serait arrivé, qui sait ? Non, Il était loin de s'imaginer ce à quoi elle pensait en prononçant ces mots. Puis elle sentit l'impatience de son Père faire écho à la sienne. Il était temps. Elle se plongea dans un doux mutisme, laissant Nostradamus agir, avant d'accueillir son commentaire avec un sourire. Elle posa alors un doux baiser sur la nuque de Laen, comme pour marquer sa peau du désir qui la consumait. « Donne-moi ta confiance, Laen. », lâcha-t-elle lascivement avant de pénétrer la chaire de l'Ondin dans une lenteur exagérée, à l'endroit même où elle l'avait embrassé. Un frisson de plaisir remonta le long de sa colonne vertébrale comme elle s'abreuvait de son sang, sa main serrant celle de son jeune cavalier. Cela faisait longtemps qu'elle avait abandonné son appétit sexuel pour le troquer contre un appétit d'un autre genre. Jamais elle ne l'avait regretté. La sensation de l'hémoglobine chaude s'écoulant dans sa gorge et des crocs se plongeant dans la nuque de sa proie valait tout autant. Elle laissa échapper un soupir de satisfaction en se retirant de la peau de Laen. Quelques goutte de sang perlaient aux bords de la plaie. Les lèvres déjà rouge du maquillage d'Oriane avaient à présent une teinte cramoisie, celle-ci se dessinant en un sourire ravit. Elle attrapa d'une main vive un mouchoir, caché dans son décolleté, et tapota ses lèvres avec ce dernier, effaçant la marque de l'acte. Puis elle apposa le mouchoir sur la plaie avant de se pincer la lèvre, une perle de sang s'échappant de la peau lacérée. « Je te ferai te sentir comme si tu étais l'unique, Laen. », lui fit-elle en insistant sur son nom, son regard plongeant dans celui du garçon.



Assise sur une chaise en bois, Oriane tapotait du bout des doigts sur la table de même matière. Son regard était perdu dans l'horizon visible depuis la fenêtre. C'était idiot de faire ça. Elle se mettait en danger elle et celui avec qui elle effectuerai le Lärtneesh. Peut-être était-ce ce qui la poussait à le faire. Elle n'avait pas la force de tout garder pour elle. Le simple fait de repenser à tout ça lui donnait un mal de crâne à se taper la tête aux murs. Elle aurait très bien pu ne pas s'intéresser à ça. Mais c'était plus fort qu'elle. Sa curiosité maladive l'avait mené sur des chemins dont elle ne voyait aucune issu. Elle entendit la porte derrière elle, qui la fit se lever dans un élan presque automatique. « Adam... », lâchait-elle. Elle n'était pas surprise de le voir. Il n'avait pas la même apparence que les dernières fois - elle non plus - mais elle avait immédiatement su que c'était lui. Elle pouvait se confier à lui, elle le sentait. Plus que ça, on le lui avait dit. « Je dois te montrer quelque chose. », ajouta-t-elle en allant laisser glisser ses doigts sur le Xuroäal. Il y avait quelque chose de romantique dans la pratique du Lärtneesh. Mais ce n'était pas pour cette raison qu'elle voulait le pratiquer avec lui. Elle ne pouvait pas être romantique avec lui de toute manière. Elle ne le pouvait plus.

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Sól
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Jeu 19 Mar 2020, 19:36


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« On dirait bien ! » rétorqua la blonde, incapable de se défaire du sourire qui barrait son visage. Oui, elle avait gagné. Cela tenait davantage du miracle que de la réussite équitable mais elle était parvenue à faire chuter son adversaire, signant sa victoire et la contrepartie qui allait avec. C'était cette idée, ce futur imminent qui la rendait aussi joyeuse. Comme l'exigeait Arz'Lus, elle serait récompensée d'un baiser et obtiendrait par ce biais un Lien plus fort que tous ceux qu'elle avait connu jusque-là. L'excitation faisait battre son cœur, empourprant ses joues, la rendait impatiente : elle se serait volontiers jetée à son cou pour l'embrasser elle-même, mais la tradition était claire : c'était au défié de donner le baiser, et pas l'inverse. Au travers de cette joie extatique, une pointe de culpabilité gangrenait ce moment exquis : Hanako savait à quel point le combat était important pour les guerriers de ce peuple. Elle connaissait également leur révulsion pour la magie et les tricheries : elle avait entendu des histoires effrayantes sur les punitions qu'ils infligeaient à ceux qui se rabaissaient à des pratiques fourbes et déloyales. La saveur de sa victoire se ternissait donc légèrement à l'idée d'avoir usé d’un vœu. Bien sûr, c'était une pratique très courante pour elle, de céder aux souhaits : elle n'avait pas hésité une seule seconde lorsque l'homme lui avait naturellement proposé ses services, mue par une habitude tenace et instinctive. Elle n'aurait pas dû se sentir ainsi, et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher d’éprouver ce poids dans sa poitrine. Peut-être aurait-elle mieux fait de le laisser gagner et d'insister par la suite pour qu'il accepte de se lier à elle ? Non. En gagnant ce petit duel, elle était parvenue à lui prouver qu'elle était digne de lui. Digne de le servir. Qu'elle n'était pas qu'une pauvre petite créature sans défense, incapable de se défendre, comme le disaient souvent les bipolaires en parlant de son peuple.

« C'est maintenant... » pensa Hanako tandis que le guerrier se remettait debout. Son cœur s'affola encore plus que durant leur valse martiale. Lorsqu'Ezechyel s'approcha d'elle, une vague de frisson dévala sa nuque, se poursuivant jusqu'au bas de ses reins. Elle se sentait fébrile. Cet instant serait décisif, pour le reste de son existence. Une fois leur baiser scellé, elle ne pourrait plus jamais revenir en arrière. Ce moment deviendrait un souvenir précieux, qu'elle chérirait tout au long de sa vie, comme le plus important des trésors. La blonde se mordilla la lèvre inférieure. Le regard de son futur maître s'était greffé au sien, créant une connexion. L'appréhension le rendait cependant difficile à supporter pour la petite Orine. Cédant à la pression, la blonde ferma les yeux et se hissa sur la pointe des pieds pour mettre fin à cette insupportable attente. Le cœur de la demoiselle fit une embardée. Son corps entier fut parcouru de fourmillements délicieux. Sa tête tourna à mesure que l'angoisse descendait. L'adolescente aurait aimé que ce moment dura pour toujours mais, finalement, l'homme y mit fin.

« Je... Je pense que oui... » murmura la jeune fille lorsque son maître lui demanda si l'entreprise avait fonctionné. Déjà, l'Orine sentait jaillir en elle un mélange sentimental qui lui faisait perdre pied. Il ne s'agissait pas réellement de ses émotions et pourtant, elles lui semblaient si naturelles, si évidentes, comme si elles avaient toujours fait partie d'elle. Malgré la détonante dualité de tout ce mélange, elle avait enfin l'impression d'être entière, d'avoir récupéré quelque chose qui lui avait toujours manqué, jusqu'à cet instant. Elle vacilla légèrement sous l'effet du nouveau Lien qui s'était tissé entre eux deux, s’appuyant d'une main sur le torse de l'ailé. S'il eut persisté une pointe de doute dans le cœur de la fille de Maëlith, il s'évapora dès l'instant où la blonde remarqua la silhouette blonde qui était entrée dans la taverne. Dès la seconde où Hanako posa les yeux sur elle, une vague d'envie lui monta à la gorge. Un désir ardent, couplé à un amour chaste et romantique. Elle ne la connaissait aucunement mais, d'une certaine manière, elle savait qu'elle aurait été capable de céder à chacun de ses ordres, d'exhausser tous ses désirs pour lui plaire. La petite blonde se força à détourner le regard et déglutit. « Oui, ça a fonctionné. » affirma-t-elle avec plus de détermination que précédemment.
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Mitsu
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Mitsu
Jeu 19 Mar 2020, 20:04

[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 5 Ltcf
Le Rêve qui crée les certitudes



Anya avait les yeux fermés. Elle était allongée dans un espace chaud et confortable. Elle les ouvrit doucement, encore ensommeillée. Son oreiller l’appelait indéniablement. Elle ne souhaitait pas se réveiller. Il y avait tant de choses à faire, une fois que les Rêves l’englobaient. Ses yeux se déplacèrent pour contempler la silhouette qui dormait à côté d’elle, dans la demi-pénombre. L’astre du jour n’était pas encore levé mais cela ne saurait tarder. L’homme était de dos, endormi sur le côté. Elle sourit, rapprocha son oreiller du sien et glissa doucement pour coller son buste contre lui. L’une de ses mains vint l’entourer. Sa peau était douce et chaleureuse. Elle huma son odeur et ferma de nouveau les yeux. Elle se rendormit.

Lorsqu’elle se réveilla une deuxième fois, il s’était tourné. Sur le dos, elle entendait le rythme de son cœur battre dans sa poitrine. Elle se pinça la lèvre inférieure, tout en s’écartant un peu de lui. Le soleil s’était levé et une très belle journée s’annonçait. Elle le regarda un long moment. Elle le trouvait beau. Ce n’était pas quelque chose de descriptible. Ce n’était pas cette beauté, tant recherché par les êtres superficiels. Non, elle le trouvait beau parce qu’elle l’aimait et que ce lien amoureux rendait tout ce qu’il était merveilleux. Elle le chérissait tant qu’elle sentit une pointe d’émotion germer dans sa poitrine. Ses yeux s’humidifièrent un court instant, le temps qu’elle se reprenne. Elle avait envie de remercier la vie chaque jour de l’avoir avec elle, d’avoir cette chance. Un peu gênée par les réactions de son propre corps, elle cligna deux fois des yeux, inspira profondément et décida de se lever pour préparer un petit déjeuner ; rien de bien particulier, juste quelques fruits frais, des pancakes et du sirop d’érable.

Une fois qu’elle eut terminé, une odeur délicieuse se dégageaient de la cuisine. Elle revint et rit en voyant qu’il dormait toujours. Elle posa son plateau sur la table de chevet et, lentement, grimpa sur lui, plaçant une jambe de chaque côté de son ventre. Elle se baissa un peu pour atteindre ses lèvres avec les siennes et caressa ses cheveux au niveau de sa tempe pour l’aider à sortir de ses rêves. En réalité, ce n’était pas tout à fait vrai puisqu’ils évoluaient dans le Monde des Songes. « Elyot… » susurra-t-elle à son oreille. « Le petit-déjeuner est prêt. » Elle ne savait pas comment décrire ce qu’elle ressentait. C’était comme si, à ce moment précis, elle avait envie de l’aimer pour toujours. Elle se rendait compte de la fragilité de la vie, de ces instants qu’elle passait avec lui et qui pouvaient disparaître du jour au lendemain. Elle se sentit triste à cette pensée et se reprit. Décidément, les émotions la submergeaient bien trop à son goût. « Je t’aime. » murmura-t-elle. Elle le pensait vraiment. Ce n’était pas qu’une simple phrase automatisée avec le temps. Non, elle l’aimait parce qu’à cet instant précis, être avec lui provoquait des battements incontrôlés au sein de sa cage thoracique. Elle se sentait vivante à ses côtés et elle le regardait avec ce sentiment si fort, un sentiment qui impactait l’ensemble de son corps. Elle en avait presque envie de pleurer. Elle était faible de se laisser emporter par des vagues émotives. C’était incontrôlable, déroutant, à la fois terrible et merveilleux.

Mais le bonheur des uns fait le malheur des autres. Peut-être. Qui sait ? Jun fixait la scène avec un air indéfinissable. Invisible, il observait le rêve et ses différentes strates, un peu partout et nulle part à la fois. Il avait pris une forme déterminée pour Laëth mais n’était pas tenu d’être à un seul endroit. Rien en lui n’aurait permis de décrire avec exactitude ce qu’il éprouvait. Il n’y avait qu’un néant émotionnel, qui contrebalançait sans doute le trop-plein qui envahissait le cœur d’Anya. Il décida qu’eux-aussi seraient soumis à la magie du Xuroäal.

La chambre à coucher disparut au profit d’une pièce aux teintes chaleureuses. Ces couleurs se retrouvaient sur les vêtements que les protagonistes portaient à présent. Anya était assise en tailleur sur un tapis. Elle réfléchissait à un objet particulier depuis ce qui lui semblait être une éternité et avait tellement souhaité que la chose avait changé mille fois d’apparence. Lorsque son regard remonta sur Elyot, elle lui sourit. « Tu devrais souhaiter de le rendre réel. » Elle était arrivée à l’étrange conclusion qu’ils étaient dans un Rêve. « Il te permettra de voyager. » Son regard se porta sur le Xuroäal. « Ça aussi… d’une façon plus personnelle. » C’était le cas de le dire. Pourtant, elle était prête à lui confier son existence, sans réellement savoir pourquoi. Elle l’aimait, avait-elle oublié ? Certainement pas. Ils étaient simplement dans un morceau différent du Rêve, un morceau où les caresses qu’ils avaient déjà échangées paraissaient secondaires en comparaison de la sphère qui les attendait.

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Cadeau pour Elyot:
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Babelda
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Babelda
Jeu 19 Mar 2020, 20:28


Image réalisée par Renée Chio


Nymeria papillonna des yeux en relâchant sa prise sur l'orbe magique. Sa poitrine était sur le point d'exploser, son esprit à la limite de subir le même sort. S'incruster dans l'existence d'un autre être de façon aussi intime, aussi indiscrète ne la laissait pas intacte. Même si la session était terminée, il lui fallut plusieurs secondes pour se remettre de tout ce qu'elle venait de découvrir. « Je... » Elle avait tellement de choses à dire et, en même temps, elle se sentait incapable de trouver les mots justes. La magicienne n'avait pas seulement vu tous ces souvenirs. C'était comme si elle avait vécu ces scènes, ressentit toutes ces émotions. Elle avait éprouvé la joie, la peur, la souffrance, le désarroi. Le désir. Brûlant. Irrationnel. Surplombant tout le reste. Elle ne se sentait pas encore prête à oublier totalement leur rencontre mais, désormais, elle comprenait un peu mieux son comportement, qui avait brusqué ses limites. En revanche, pour le reste... « Ce... Qu'est-ce que c'était que cette chose ? » demanda la brune d'une voix sourde, tout en fixant le blond dans les yeux. Sans chercher à y faire quoi que ce soit, elle sentit ses joues s'enflammer sous la gêne. Elle connaissait la réponse mais voulait l'entendre de la bouche de son partenaire. « Cette... Cette fille, ce n'était pas moi ! » Protestations inutiles : Rajiv en était parfaitement conscient, elle le savait pour l'avoir vu dans ce lien bien particulier qui les avait uni le temps d'un instant. « Tu m'as - enfin non : tu lui as... Tout ça... C'est... » Son vocabulaire semblait s'effacer de son esprit dès qu'elle essayait de formuler une phrase pour exprimer sa stupéfaction. La jeune femme enfouit son visage dans ses deux mains, essayant de reformuler ses pensées. Elle se sentait tellement embarrassée. Elle avait toujours considéré que le déchu l'avait vu nu et que cela était gênant. Mais la découverte qu'elle venait de faire l'était encore plus : finalement, il connaissait bien mieux son corps qu'elle ne l'avait imaginé. Il le connaissait sur le bout de doigts, bien mieux qu'elle-même sur certains plans - elle avait vu de ses propres yeux le plaisir que sa représentation affichait. Nymeria releva soudainement la tête, replongeant son regard dans celui de son amant virtuel. « Combien de fois tu t'es amusé comme ça, exactement ? »

Son embarras se dissipa peu à peu, laissant place à tout le reste. Ce qu'elle avait ressenti en découvrant le passé factice qu'il avait toujours cru infaillible, solide. C'était une dure réalité à accepter. Plus encore à assimiler. Si les rôles avaient été inversés, comment aurait-elle réagit ? Qu'aurait-elle ressenti ? Elle n'avait pas de réponse : c'était un concept qui la dépassait, elle ne parvenait même pas à se le figurer. C'était quelque chose d'effrayant, en tout cas. Quelque chose qu'elle espérait ne jamais avoir à expérimenter elle-même. Après un moment de silence, la magicienne s'approcha de celui qu'elle avait fini par apprécier comme un ami. Timidement, elle s'empara de l'une de ses mains, exerçant une légère pression du bout des doigts, comme pour lui faire passer le soutient qu'elle aurait voulu lui témoigner. « Tu sais... Je ne le... les connait pas. Mais toi, je te connais. » confia-t-elle. Elle fronça les sourcils : comment lui faire comprendre le message qu'elle essayait de lui transmettre ? « Et... Tu n'as pas besoin de ces gens pour posséder ta propre existence, pour... pour être une personne que j'apprécie et dont j'attends à chaque fois les visites avec impatience ! » Nymeria fit une moue : elle se sentait maladroite, idiote. Elle qui était capable de ressentir les émotions d’autrui avec tant d'exactitude, il était désolant de constater qu'elle était incapable d'exprimer les siens sans paraître potiche. « En tout cas, moi, je suis contente que tu existes. » conclut-elle en esquissant un sourire. « Et... Je suis contente d'avoir croisé ta route. » Cette partie-là était encore vacillante il y a peu de temps, mais il s'agissait désormais d'une certitude. Même s'il lui avait fait tourner la tête, exploit qu'aucun garçon n'avait réussi avant lui, elle ne regrettait rien.

« Bon... Devrions-nous continuer ? » demanda la brune en se dirigeant vers le Fäal Llaphyllal.
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Merci Kyra nastae

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Jeu 19 Mar 2020, 21:34





Guerra


Faminea


Mortadelle


Murène



« CHAT ! »

L'homme se réveilla comme un automate, en sursaut à l'entente de ce mot si spécial, repoussant brusquement la tête de l'homme penché sur lui. « Mrrrrrrrrrrrrou ! » répliquèrent en cœur les concernés à Itak. Sans qu'il ne puisse déchiffrer comment il en était arrivé là, le simple fait de voir sa proie visiblement nue quasiment dans ses bras l'émoustilla si bien qu'il eut tôt fait de sortir complètement de sa léthargie, en gesticulant maladroitement. Qui allait nourrir les chats ? C'était bien ça que l'homme avait dit juste avant ? Itak fronça les sourcils. Quelle étrange question au vue de la situation... L'impression de revenir de très loin lui piquait l'épiderme. Il avait du mal à respirer et le besoin de libérer ses poumons le brûlait. L'esprit encore embrumé, il décida de répondre comme d'habitude : ce qui lui passait par la tête sans plus de réflexion, d'une voix un peu étouffée. « Mais c'est toi qui va nourrrrir les chats. » expliqua-t-il d'un air aussi niais et simplet que triomphant. Comme si cela coulait de source comme une évidence divine. Tels chats, tel maître, ainsi se nourrissaient-ils tous de sang et partageaient leurs proies pour plus de facilité.

La sensation désagréable de l'eau glacée sur ses habits trempés l'agaça temporairement. Il avait déjà oublié sa chute honteuse dans une sorte de déni brumeux. Ce n'était pas la première fois ni la dernière qu'il se cassait la gueule dans une moment crucial devant des personnes importantes, il avait apprit à vivre avec sa maladresse naturelle. Cependant le blond n'avait pas oublié ce qu'il était venu faire jusqu'ici : le sens des priorités, comme on dit. « Moi aussi j'ai faim, d'ailleurs. » Le blond dévoila un sourire pointu illuminé par les deux billes rouges qui lui servaient de globes oculaires. A quoi bon se dissimuler puisque l'homme était venu se jeter dans ses bras ? C'était qu'il voulait se faire mordre. Itak fit une moue. Ce n'était pas une faim du ventre, mais une sensation plus globale et urgente, comme une pulsion insoutenable. Il avait toujours aimé chasser, des lapins, pas des humains. Ce fait lui traversa l'esprit et s'envola rapidement avant qu'il n'ait pu se demander ce qui n'allait pas avec son état actuel. Il détestait se poser des questions.

Les quatre chats-vampires qui l'accompagnaient avaient assisté à la chute avec grande émotion, bien qu'aucun d'entre eux n'ai jugé nécessaire de se mouiller les poils pour sauver le Maître. Ils avaient contourné la berge pour se rassembler autour des deux hommes en roucoulant et reniflant de loin la proie. Néanmoins, ils ne rataient pas une miette de la scène et au signal du Maître, ils se jetèrent tous sur une jambe ou un bras de l'homme. C'est à ce moment précis qu'Itak fût prit d'une possessivité nouvelle et incongrue, impossible à ignorer. Il feula et repoussa brusquement les chatons plus loin. Lui en premier ! Il avait failli mourir pour avoir cette proie, il le méritait plus qu'eux autres qui ne s'étaient pas trempés une seule patte. « Pour voir remercier de m'avoir évité la noyade, je vais vous faire plaisir. » Littéralement. Itak savait que la morsure ferait plaisir, sans savoir comment. Sa connaissance du vampirisme se réduisait à connaître leur aversion du soleil. De toute façon, il n'était pas un vampire. Pourquoi disait-il tout ces choses depuis le départ ? Il repensa à la morsure, comme si son esprit était attiré par cette idée comme un aimant. N'était-ce pas de bonne guerre ? Itak accordait une importance particulière à la justice et haïssait l'idée de garder des dettes dans son ombre. Il aurait peut-être pu commencer par ne pas chasser cet homme, ceci dit...C'était trop tard. Il ne pouvait ni le laisser repartir ni faire abstraction de son appétit.

Sans plus attendre, le vampire écarta brusquement les mèches qui le gênait et planta ses crocs dans le cou de sa proie, avide de satisfaire ce qui le taraudait tant. Il se retint difficilement de le traîner derrière un buisson pour s'éloigner des chats et être hors de leur vue qui brisait l'intimité de ce moment. Non vraiment, cela n'avait rien à voir avec les lapins, ni avec quoique ce soit en rapport avec la nourriture. Itak rougit sans prévenir, soudain conscient de ce qu'il était en train de provoquer. C'était... autant malaisant que plaisant. Il lâcha le cou de l'homme en prenant soin de ne pas regarder le reste du corps. Bravo. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à l'achever ou à fuir. Peut-être qu'il pourrait le pousser dans le lac ?

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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Ven 20 Mar 2020, 19:09


Un rictus s'épanouit à la commissure de tes lèvres alors que tu parvenais à la fin de ses souvenirs. Vraiment ? Tu aurai imaginé la sage Magicienne rêver d'un romantique Magicien. Ça avait été le cas. Et pourtant... C'était un étrange sentiment auquel tu étais peu confronté mais tu comprenais un peu mieux pour quelles raisons elle passait son temps à se cacher ainsi. Tu t'étais demandé ce qui pouvait la rendre si heureuse de te voir juste avant le Lärtneesh. A présent, tu avais la réponse à ta question. Tu penchais alors la tête sur le côté à sa question. « Cette chose ? ». Tu réfléchis quelques secondes à ce qui pouvait avoir tant perturbé la Mage Blanche. C'est en voyant la réaction de cette dernière et son visage s'empourprer qu'il cru comprendre. Puis, au fur et à mesure de son développement, il fut de plus en plus certain de ce qui hantait son esprit. Un large sourire amusé se dessina sur ton visage à cet instant. Pourtant, tu fis semblant de ne pas comprendre ce qu'elle avançait. « Hum ? Laquelle ? ». Puis, en se penchant légèrement sur elle, il ajouta, « Serais-tu jalouse ? ». Finalement, un éclat de rire lui échappa. La pauvre petite. Tu le savais qu'elle n'était pas prête pour ce qu'elle allait apprendre avec cet objet. Tu le reposais d'ailleurs, un dernier rire bref s'échappant d'entre tes lèvres, avant que tu ne reportes ton attention vers la domestique à sa nouvelle question. « Un certain nombre. J'ai pas compté, désolé. », rétorquais-tu dans un haussement d'épaule, faussement navré, avant de porter un regard rieur sur elle. A l'instant tu songeais qu'Oriane avait raison, en partie. Ce n'était qu'une statue à l'image de Nymeria. Aussi tu te demandais comment l'originale réagirai à présent si tu laissais tes doigts se promener sur sa peau nue.

Puis, ce fut elle qui te surpris tandis qu'elle esquissait un pas dans ta direction avant de se saisir d'une de tes mains. Tu jetais un regard étonné vers celle-ci avant de revenir plonger ton regard dans celui de la Magicienne. Les... Elle faisait probablement référence à eux. Celui que tu avais croisé, te ressemblant bien trop, et qui, d'après ses dire, était lui-même le double d'un autre. Tu esquissais alors un rictus à la suite de ses paroles qui se voulaient réconfortante. Elles l'étaient d'une certaine façon. Mais elles t'intriguais et t'amusais principalement. « Est-ce que tous les Magiciens sont comme toi ? Ou bien c'est toi qui est particulièrement gentille ? », fis-tu presque ironique. Si ce n'était dire "trop" gentille d'ailleurs. Vraiment, tu ne pouvais te venter d'avoir joué la carte du romantisme ou même de l'affabilité lorsque tu l'avais croisé. Et pourtant elle était "contente" de te voir. Tu laissais échapper un rire bref alors que ton pouce faisait des allers-retour dans le creux de la paume de la Magicienne. Elle t'appréciait, tu l'avais vu et elle l'avait elle-même admit. C'était également ton cas, bien que ce ne soit pas tout à fait de la même façon. Et aujourd'hui, à présent qu'elle, comme toi, êtes rentrés dans l'intimité de l'autre, tu avais bien envie de faire éclater un peu plus ces distances. Il n'y avait pas besoin d'être amant à Avalon pour cela. Qui plus est, peut-être s'assumerait-elle plus ?

Tu haussais alors un sourcil lorsqu'elle commença à s'éloigner en direction du Fäal Llaphyllal. Que pouvais-tu répondre à sa question ? Ou plutôt, pouvais-tu y répondre sincèrement ? Sa naïveté avait presque quelque chose de touchant. Evidemment que tu étais partant pour continuer la cérémonie en sa compagnie. Surtout lorsqu'il s'agissait d'un bain. Ce n'était pas comme s'il s'agissait de la première fois après tout. Un air malin se glissa malgré tout sur ton visage comme tu t'avançais à ton tour vers le bassin. Tu rattrapais vivement Nymeria et, juste sur le pas de la porte menant au bain, tu glissais une main sur sa taille, la rapprochant légèrement de toi pour lui glisser à l'oreille sur un ton espiègle, « Même si ce n'est pas la première fois, peut-être préfère-tu que je ferme les yeux ? ». En vérité, tu étais curieux de sa réponse. Puis, s'écartant de la Magicienne, tu ouvris la porte, lui cédant le passage. « Les Dames d'abord. », fis-tu sur le même air que précédemment. Après avoir pénétré la pièce à sa suite, sans la moindre pudeur tu te mis à nu , laissant tes affaires au bord du Fäal Llaphyllal avant de te glisser à l'intérieur dans un soupir satisfait. Tu ignorai ce qu'il y avait dans ce bain, si c'était le parfum, la température ou autre chose, mais immédiatement ton esprit était détendu. Tu laissai une seconde un regard glisser dans la direction de la Mage Blanche avant d'échapper un rire bref.


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[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce

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