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 [RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce

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Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

~ Magicien ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥
◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Bellada Ward
Lun 24 Fév 2020, 08:54


« Oh non, pas si vite ! » À la force de ses bras, Mertle était arrivée à renverser le gredin qui était venu la défier. Malheureusement, il était vite parvenu à échanger les rôles. La vieille bique se retrouvait coincée sous le poids de son corps. Encore une fois, c'était mal connaître l'entêtée que de croire qu'elle se laisserait abattre après ce très léger contre-temps. Usant de la technique de l'asticot -qu’elle maîtrisait à la perfection- la biquette se mit à gigoter dans tous les sens, agitant les jambes pour désarçonner le berger des bicornes, tirant sur ses poignets à lui pour le déséquilibrer. A certains moments, elle esquissait une moue rageuse, laissant apparaître ses dents pointues comme un avertissement, une menace : “si mes crocs se referment sur ta chaire, y'aura un p'tit bout qui risquerait de partir” semblait-elle dire. J'veux qu'i'dégage, c'morveux, souhaita-t-elle muettement. A force d'entêtement-ou de la magie qui tissait la trame de cette histoire- la vieillarde parvint enfin à ses fins. Reprenant le dessus, la réprouvée -qui tenait en vérité davantage du diablotin excité- se défoula sur le jeunot qui avait eut le courage de faire ce qu'aucun autre n'avait osé faire depuis belle lurette. Comme s'il prenait tour à tour le visage de tous les amants qui l'avaient éconduite, Mertle le rua de coup, pleine de ressentiment, se vengeant pour toutes ces fois où son coeur s'était retrouvé blessé par les moqueries de ces goujats ! Ronald, qui avait prétendu l'embrasser, s'approchant à quelques millimètres de ses lèvres avant de repartir à la dernière seconde et de se vider lui même le sceau de purin sur la tronche. Arnaud qui lui avait rit au nez et était allé courir après sa sœur. Richard, qui avait simplement tourné les talons. Valentin, qui avait accepté son défi et l'avait remporté, exigeant qu'elle fasse son travail au champ à sa place tout en batifolant avec les jolies filles à portée d'oreille. La liste était longue : les coups étaient nombreux. Chaque riposte du garçon ravivait en elle une rage contenue depuis trop longtemps, qui ne demandait qu'à exploser, à sortir de ce corps trop petit et trop frêle pour la contenir depuis toutes ces années.

Finalement, la lutte prit fin, le jeunot abdiquant devant la force faussement titanesque de l'aïeule. Un sourire goguenard trônait sur le faciès victorieux de la vicieuse. Au travers de ce combat, elle avait prit sa revanche sur tous ceux qui l'avaient humilié par le biais de cette coutume grotesque. Elle avait évacué son amertume -du moins en partie, car le cœur d'une telle femme ne peut totalement en être débarrassé, sa susceptibilité trouvant toujours offense au moindre mot malheureux- et se sentait aussi fraîche que ces donzelle après lesquelles les hommes courraient. « Alors qu'est'c't’en dis, morveux ? » nargua-t-elle le Kiir'Shaquon. La réplique qu'il lui renvoya lui fit étirer un rictus contrarié. Son orgueil venait d'en prendre un sacré coup. Il y avait un air furibond, qu'elle tentait de cacher malgré le tremblement de sa voix :  « Qu'est c'qui a gamin ? T'en redemande ? Tu veux que je te redonne une leçon ? Celle-là t'a pas suffit ? » À chaque nouvelle question, Mertle s'approchait, menaçante, comme si elle préparait à nouveau son poing pour l'envoyer dans le nez du merdeux.  « Oh lieu de dire des âneries, va donc me chercher une autre bière ! J'ai l'gosier qui s'dessèche. » ordonna-t-elle finalement. Puisqu'elle venait d'obtenir un esclave, autant commencer à l'exploiter au plus tôt.

« Hum, sans façon. » déclina poliment un Ange, à quelques mètres de la vieille peau. Tel un radar, l’oreille attentive de la marâtre avait capté ce refus. Il n’y avait qu’une seule façon de s’en sortir après une telle réponse ! I’m’faut un sceau de purin ! pensa fortement Mertle. Par l’opération des Zaahin -ou d'un génie particulièrement attentif et généreux- l’aigrie en trouva un à ses pieds, qu’elle attrapa pour le déverser sur le froussard qui tentait de fuir ! « Ah bah tient ! Ces ailes étaient un peu trop blanches, de toute façon ! » La vieille femme partie dans un grand rire, trouvant la situation hilarante. « Comme ça, même si t'as pas les couilles d'un vrai réprouvé, tu nous ressembleras un peu plus ! »
763 mots

post II:


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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
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Priam & Freyja
Lun 24 Fév 2020, 09:58


Arctic Monkeys – I wanna be yours

Perpetual travelers by Livia Prima (artstation.com)

« Je suis enceinte. » C’était tombé comme un cheveu sur la soupe, au milieu du repas. « Quoi ? » Priam, atterré, regarda le ventre de sa sœur, sa cuillère suspendue dans les airs. Déjà, il s’arrondissait. Comment avait-il pu ne pas le voir ? C’était que les rêves méprisaient la logique. « De qui ? » Elle haussa les épaules, l’air agacée. « Ben, de Nalim. T’es bête ou quoi ? » Priam fronça les sourcils. De Nalim ? Nalim… Nalim ? Le diplomate ? Son patron ? Impossible. « Tu pourrais au moins faire semblant d’être heureux pour moi. » - « Je… » Le malaise étreignait sa poitrine. « Non ? Mon bonheur ne t’importe pas ? » - « Si. Mais je croyais que tu voulais te consacrer à ta carrière militaire. Que c’était ça qui faisait ton bonheur. Aider ton peuple en prenant les armes. Et que tu ne connaissais pas Nalim… » - « Que je ne connaissais pas Nalim ? Je l’ai connu bien avant toi. Tu le saurais, si tu étais venu aux Jardins en même temps que moi. On s’est même mariés trois jours après mon arrivée. Je te l’ai dit, en plus… » Le reproche teintait sa voix. Le brun serra les dents et baissa la tête. Comment pouvait-elle mobiliser cet argument si souvent ? Il avait fini par venir. Il n’était même pas franchement heureux ici. Il restait surtout pour elle. Il ne se rappelait pas qu’elle lui avait annoncé être mariée. Comment aurait-il pu l’oublier ? Toutefois, il ne dit rien, de peur d’aggraver son cas. « Et j’ai changé d’avis, c’est tout. Je l’aime et je souhaite passer ma vie avec lui. Je porte ses enfants, et ça me rend heureuse. Plus que tous ces combats sanglants à l’autre bout du monde. C’est aussi servir ma nation de produire une descendance. » L’Ange resta muet, incapable de réagir proprement à cette annonce. Puis, il se redressa et articula : « Ses ? » - « Ce sont des jumeaux. » - « Des jumeaux. » - « C’est ça. Félicitations, tu vas être tonton. » Il tourna la tête vers la fenêtre, puis voulut la regarder à nouveau. Elle n’était plus là.

Dans sa chambre, Priam ruminait cette conversation. Enceinte. Nalim. Mariée. Des jumeaux. C’était l’enfer. Il avait l’impression d’être parti cent ans, et de retrouver un monde étranger. Laëth, femme au foyer ? Laëth, qui s’épanouissait plus en portant des enfants que des armes ? Laëth, la fille de Réprouvés, mariée ? Et des repas de famille avec Nalim ? Il l’aimait bien. En tant que mentor. Il y avait un univers entre cette position et celle de beau-frère. Ça le faisait frémir d’horreur. Non. C’était impossible. Elle s’était ri de lui. Pourtant, ses courbes… elles ne trompaient pas. Il grimaça, écœuré. Enfin, au moins, c’était un Ange. Ce n’était pas parfait ; mais il fallait reconnaître qu’elle avait revu à la hausse la qualité de ses fréquentations.

A table, fourchette aux lèvres, il observait Rutabaga. La chèvre dormait sur une chaise, roulée en boule. Il aurait aimé faire pareil. Ses muscles étaient fatigués de son travail avec les bêtes, quand son esprit sommeillait à l’idée-même de devoir effectuer une nouvelle traduction. Il avait besoin de repos. Une interpellation le sortit de sa torpeur. « Kagami. » Appuyée contre le dossier du canapé, elle le scrutait. Son ventre se tordit et son cœur palpita. Elle éveillait toujours ce type réactions, et ce, d’aussi loin qu’il s’en souvînt. C’était comme si elle l’hypnotisait. Elle exerçait sur lui un attrait auquel il ne pouvait pas se soustraire – duquel il ne voulait pas se défaire. Au contraire : il avait envie de se tenir toujours près d’elle. S’il avait pu passer ses journées à ses côtés, il en aurait été heureux. Il ne se l’expliquait pas. Reculant bruyamment sa chaise, l’enfant de Réprouvés se leva. Il ne l’avait ni vue ni entendue entrer. Comme il s’approchait, il demanda : « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Il était pourtant certain d’avoir fermé à clé. Aurait-il oublié, en réalité ? L’odeur de la femme lui parvint, douce et chaude. « Ça faisait longtemps. » chuchota-t-il, tout près de son oreille. Ces derniers temps, il avait eu l’impression qu’elle l’évitait. Et ce sentiment avait créé un manque comme un besoin.

Message III - 731 mots




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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam & Freyja
Lun 24 Fév 2020, 10:04


Poussant un cri qui se transforma en rire, elle se laissa chuter en arrière. En plein combat, ce geste ne l’aurait pas amusée, mais le jeu avait succédé à la lutte. Elle le regardait, un sourire à la fois victorieux et affectueux accroché aux lèvres. « J’y compte bien. » répondit-elle sur le même ton, alors qu’elle souriait un peu plus encore. Son cœur, forgeron de sentiments, martelait sa poitrine. Le sentait-il cogner à la porte du sien, contre son torse ? L’entendait-il murmurer tous ces mots qu’elle ne savait pas dire ? L’écoutait-il ? Le voulait-il comme lui voulait s’offrir ? Par moments, elle était persuadée qu’il l’aimait aussi. D’autres fois, elle voyait dans ses yeux un mépris et un rejet qu’elle ne supportait pas. Elle n’ignorait rien de la condition des Réprouvés, pourtant, ces regards suffisaient à éveiller le doute en elle. Et à lui donner envie de partir, loin, là où la bienveillance régnait despotiquement. A cet instant, elle ne percevait dans ses prunelles qu’une tendresse amusée. « Ah ouais ? C’est pas très généreux, ça… » répliqua-t-elle, espiègle. L’Ange attendait. Quand il glissa sa main dans ses cheveux, elle frissonna violemment. Elle songea qu’il allait l’embrasser… mais non. Les sourcils haussés, inquisitrice, elle le dévisagea. Puis, il fondit sur elle. Elle se moquait de son indélicatesse. Il l’avait déjà heurtée plus brutalement. Elle voulait juste prolonger leur étreinte jusqu’à ne plus avoir de souffle. Jusqu’à l’épuisement, même. Les yeux fermés, elle noua ses bras autour de son cou, avant de se retrouver projetée au-dessus de lui et de se mettre en appui sur ses avant-bras. En rattrapant ses lèvres, elle sourit. Elle se décala un peu, juste pour pouvoir lui dire tout bas : « Pour que j’en entende parler pendant des mois ? Jamais de la vie. » Puis elle remonta son haut et glissa une main caressante sur son torse. Peu importait le reste du monde : tous ses sens ne percevaient que lui. Sa raison n’osait pas s’exprimer et son cœur lui était acquis.

FIN

MILCK – Devil Devil

Hearty breakfast by Svetlana Tigai (artstation.com)

Laëth poussa la fenêtre. Souriante, elle la vit céder à son impulsion. Elle écarta d’une main les rideaux qui dansaient dans la brise de la nuit, puis, féline, se glissa à l’intérieur. Les rayons de la lune nacraient sa peau pâle. Ses vêtements sombres moulaient parfaitement sa silhouette aérienne. Ils lui octroyaient ainsi une liberté de mouvement sans pareille. La chasseresse pouvait s’amuser avec langueur et agilité. Une cape couvrait ses épaules et son visage. Elle en rabattit la capuche. Ce soir, elle goûterait à sa victime. C’était le Verléift. La nuit parfaite. Depuis des mois, ils jouaient au chat et à la souris. Elle s’arrangeait pour apparaître toujours au bon moment. A l’angle d’une rue, passante insaisissable. Aux réceptions, connaissance éloignée. Aux bals, cavalière improvisée. Elle avait exploité ses charmes comme on le lui avait enseigné ; tenues soignées, sourires enchantés, regards pénétrants, mots envoûtants. Et puis, peu à peu, insidieusement, elle était devenue ce visage familier et rassurant. Une femme dont on sait peu de choses mais qui provoque l’imagination ; celle que l’on veut revoir, celle à qui l’on veut parler, celle que l’on aimerait pouvoir toucher ; celle à laquelle l’on pense sans cesse, celle qui enivre l'esprit, celle qui habite le cœur. Tout était dans le dosage. Il fallait savoir faire miroiter les possibles, vendre une réalité factice, puis éloigner ce rêve jusqu’à faire craindre un mirage. Fomenter une fascination. Créer une forme de dépendance. Les Vampires devaient se rendre essentiels. Ne jamais quitter les pensées. Et alors, lorsqu’ils venaient cueillir le fruit de leur labeur, les proies s’offraient avec complaisance. Elle, elle aurait peut-être besoin de l’hypnotiser un peu, malgré le temps pris à l’amadouer et malgré tous les sentiments qu’elle avait tentés de susciter. Elle l’ignorait, et cette part d’ombre conféré au jeu l’excitait. Il était un calice de choix. Son sort ? Elle n’avait pas encore pris sa décision. Sans doute le transformerait-elle ? Et sinon, elle le marquerait, pour pouvoir le retrouver le lendemain ou dans cent cinquante ans. Dans tous les cas, elle continuerait sans aucun doute à consommer son sang.

La jeune femme passa sa langue sur ses lèvres. Elle avait hâte. En toute discrétion, elle se déplaçait à travers la demeure. Il ne dormait pas beaucoup et elle le savait. Tout son plan était prévu. Se guidant grâce aux effluves qu’il laissait dans son sillage, et qu’elle connaissait par cœur, elle se rendit jusqu’à son bureau. Derrière la porte, elle l’entendait. Un large sourire caressa ses lèvres. Puis, avec désinvolture, elle tourna les talons. Elle décrocha la pince dorée qui maintenait ses longs cheveux et la jeta à même le sol, avant de continuer sa route. Elle se délesta de sa cape, d’une première chaussure, puis de la deuxième. Elle avait passé bien du temps à étudier ses petites habitudes : elle savait qu’il haïssait le désordre et ne pourrait donc pas s’empêcher de chercher la source du chaos – si la curiosité ne le saisissait pas avant ses tics maniaques. Lorsqu’elle fut assez proche de sa destination, sans être trop éloignée de son point de départ, elle entreprit de faire assez de bruit pour qu’il l’entendît. Elle claqua une porte, puis deux. Tira un meuble. Frappa les touches du piano. Dans le salon, elle se dirigea finalement vers un large fauteuil. La Vampire s’y assit avec légèreté, le bras posé sur l’accoudoir et sa tête calée dans le creux de son coude. Elle souriait. Elle savait qu’il allait venir. Bientôt, elle entendit des bruits de pas, puis la porte s’ouvrit sur la silhouette de l’homme. Une lueur d’intérêt brilla dans ses yeux avides tandis qu’elle se redressait, aux aguets. « Bonsoir. » dit-elle d’une voix douce. Comme elle se levait, gracieuse, elle souhaita ardemment qu’il ne résistât pas trop. Elle décrivit un arc de cercle pour se rendre jusqu’à l’instrument de musique. Ses doigts caressèrent les touches d’ivoire. « Vous joueriez pour moi ? » demanda-t-elle en plantant ses iris dans ceux du brun, la nuque légèrement inclinée. Ses prunelles glissèrent jusqu’aux veines de son cou, avant de remonter vers son visage.

Message IV - 1027 mots
Amis génies, Laëth fait encore un vœu <3




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Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

~ Réprouvé ~ Niveau II ~
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Sól
Mar 25 Fév 2020, 13:54


Elijah soupira de bien-être. Étendu au milieu des hautes herbes, les bras croisés derrière sa tête, il profitait des rayons du soleil qui réchauffaient agréablement son corps. Il se sentait inhabituellement détendu : depuis son retour, il était envahi par cette plénitude sereine, ce sentiment d'enfin se trouver là où il le devait. Son voyage avait été long, bien plus qu'il ne l'avait envisagé en partant. Quitter sa terre natale avait lui avait véritablement brisé le cœur et chaque seconde loin de cet environnement familier lui avait semblé pire que les châtiments de l'enfer. Il aspirait à retrouver sa vie ici et maintenant qu'il s'y trouvait enfin, il réalisait la chance qu'il avait de vivre ici. Il prenait conscience des moindres petits détails auxquels il n'avait jamais prêté attention auparavant mais qu'il retrouvait avec gaieté. La brise tiède sur sa peau, qui secouait son épaisse tignasse. L'odeur familière des champs et celle du fumier, au loin. Le bruit des insectes ou des luttes acharnées qui éclataient au village. Les choppes qui trinquent et les chansons d'ivrognes qui les suivent. Même le fait de retrouver les démons lui semblait être une bonne chose : eux, au moins, partageaient la même culture, les mêmes principes, même si leurs valeurs différaient. La seule fausse note était l'absence d'Atheria : sa femme n'était toujours pas ici. Elle lui manquait terriblement et, s'il était l'homme le plus heureux après avoir retrouvé sa patrie, il ne parvenait pas à oublier l'absence de sa compagne. Les yeux toujours clos, l'Ange s'étira en grognant. « Eh ! Doucement toi... » réprimanda l'Ange en s'adressant au Cerfeuil qui s'était approché silencieusement de lui et avait commencé à tirer ses vêtements pour quémander son attention, l'extirpant de sa tranquillité. Un sourire léger aux lèvres, Elijah s'exécuta et caressa affectueusement le museau  de l'animal. « Voilà, tu es content ? » demanda-t-il, amusé. Comme pour lui répondre, la bête secoua son encolure, menaçant de l'assommer avec ses bois, puis repartit au galop dans le champ. Un rire chatouillant sa gorge, l'ailé se redressa sur un coude, observant ses bêtes paître tranquillement. Il souhaitait rester ici pour toujours, ne jamais avoir à repartir. « C'est vraiment ce que tu veux ? » demanda une fillette. Accroupie, les bras sur les genoux, elle fixait Elijah en penchant légèrement la tête. L'Ange sursauta : il ne l'avait pas entendu arriver. « Qui es-tu ? » demanda-t-il, curieux. Sans lui répondre, la fillette se remit sur ses pieds. « Il y a quelqu'un qui veut te voir. » expliqua-t-elle. Le voyageur haussa un sourcil. « Qui ça ? » pour toute réponse, la mystérieuse enfant tourna les talons et se dirigea vers le village. Le garçon soupira. Il n'avait plus vraiment le choix : c'était Arz'Lus. Il ne souhaitait pas recevoir un sceau d'excrément sur la tête sous prétexte d'avoir fuit en restant caché dans son champ... Qui était le gredin qui le forçait à sortir de son calme ?

A peine l'ailé se posa-t-il la question que la scène changea. Il n'était plus dans ses champs, bien que la campagne réprouvée l'entoure toujours. Debout, il faisait face à la fillette qui était venu le trouver. « Derrière-toi. » dit-elle en tendant le bras pour lui indiquer quelqu'un. Lorsqu'il pivota sur lui-même, l'Ange découvrit son Dahlia. Un sourire s'esquissa instinctivement sur sa face en voyant son amie. Sans dire un mot, il s'approcha d'elle, dans l'optique de la saluer. Pourtant, il fut couper dans son élan lorsqu'il entendit sa déclaration. « Me défier ? » répéta-t-il, surpris. Lorsqu'il croisa le vert de ses yeux, le garçon comprit qu'elle ne plaisantait pas. C'était donc pour elle que la gamine était venu le chercher ? Un drôle de sentiment l'envahit. Ils avaient toujours été proches, tous les deux. Dès leur première rencontre, le contact s'était établi avec naturel, comme si tout coulait de source. Pour lui, qui était davantage bavard avec ses bêtes qu'avec les hommes, cette relation était ce qui se rapprochait le plus d'un lien fraternel : il se sentait responsable envers cette jeune femme, un désir ardent de la protéger et d'empêcher quoi que ce soit de mauvais l'habitant dès que cela concernait la brune. Cette demande était pour le moins inattendue et le mettait dans une situation étrange. Gêné, il soupira et se passa une main dans les cheveux. « Ha... Je n'ai pas vraiment le choix. » L'idée de puer pendant des jours à cause du purin ne l'emballait pas spécialement. « Je te préviens, si Atheria l'apprend, je remettrai la faute sur toi. » la mit-il en garde en souriant. Si elle apprenait qu'il avait perdu et qu'il avait embrassé son amie, il ne savait pas comment elle réagirait. Il ne préférait pas l'apprendre directement. En fait, il priait les Zaahin pour qu'elle n'en entende jamais parler, tout simplement.

Se mettant en position, Elijah observa son opposante puis déploya ses ailes. Sans lui laisser le loisir de réagir, il fonça droit sur elle.

879 mots
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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
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◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mer 26 Fév 2020, 19:01



Mes doigts se perdirent distraitement dans la fourrure du chat blanc qui était confortablement installé sur mes cuisses. Puisque je n’arrivais pas à dormir, j’en profitais pour travailler sur des dossiers plus ou moins urgents. Alors que je m’apprêtais à écrire quelques notes à l’attention de l’un de mes subordonnés, ma main se stoppa net. Je redressai doucement la tête, pris d’un soudain pressentiment. Au-delà de l’odeur du thé à la menthe qui s’échappait de la tasse posée à côté de moi, il y avait quelque chose d’indescriptible qui flottait soudainement dans l’air, quelque chose d’envoûtant. Je me pris à sourire, pensant furtivement à cette femme. J’avais deviné assez aisément la nature de la créature mais m’étais tout de même laissé prendre au jeu. J’avais soutenu ses regards un temps avant de finalement laisser glisser le mien sur ses courbes enchanteresses. J’avais décidé d’entrer dans la partie, tout en me promettant d’en finir avec elle lorsque je me serais lassé. Finalement, depuis quelques temps, chacune de ses apparitions me faisait frissonner de plaisir et chacune de ses absences créait chez moi un désir fiévreux de la retrouver. J’avais écarté pour de bon l’idée de la supprimer de ma vie et l’excitation de ce cache-cache mystérieux était devenue bien plus forte que la prudence qui m’étreignait pourtant généralement. Mon sourire s’agrandit lorsque j’entendis du bruit, signe que mon intuition ne m’avait pas fourvoyé. Je bougeai les jambes pour que le félin s’en écarte, mécontent mais obéissant, et me levai. Je parcourus les quelques mètres qui me séparaient de la porte et, une fois dans le couloir, remarquai sans mal les provocations de l’intruse. Ici et là étaient égrainées ses affaires. Ma langue claqua contre mon palais et je fis disparaître un à un chacun des objets dans le néant de la Valse Destructrice. Aucun ne résista à mon passage et lorsque, enfin, j’arrivai à destination, mon regard se posa sur la silhouette de ma visiteuse. Il la parcourut de bas en haut, s’accorda une pause bien méritée sur ses lèvres avant de rejoindre ses yeux. Je refermai la porte, comme si la crainte d’être surpris en sa compagnie me tenaillait. En réalité il n’en était rien. Je ne voulais pas la laisser s'échapper, cette fois.

« Bonsoir. » murmurai-je sur le même ton, tout en la gardant dans mon champ de vision. J’aurais dû la tuer lorsque je le pouvais encore. Je savais qu’il arriverait un moment où un retour en arrière ne serait plus possible. Je ne mesurais simplement pas à quel point la ligne avait déjà été franchie. Cette frontière entre le simple danger et la mort imminente n’existait plus depuis longtemps. Tout en elle anesthésiait ma raison et me poussait à en vouloir toujours plus, à la vouloir toujours plus. J’essayais de rester digne et de paraître détaché mais sa simple présence électrisait mes sens et j’aurais aimé que ce ne fût pas le piano qu’elle touchât ainsi. Je passai ma langue sur mes lèvres avant de prendre une inspiration discrète, susceptible de me faire garder contenance, peut-être. « Certainement. » lui soufflai-je en m’avançant lentement. Sa gorge ainsi dévoilée était irrésistible. Je m’arrêtai à quelques centimètres d’elle à peine. Je savais ce qu’elle était. Je souris, plongeant mes lèvres vers elle jusqu’à atteindre sa peau. Je déposai un baiser dans son cou, qui se prolongea jusqu’à ce que je décide de remonter ma bouche jusqu’à son oreille pour lui murmurer quelques mots. « Vous savez, je serais vous, je me méfierais. Je ne suis pas aussi gentil qu’on le dit et nous sommes seuls ici, ce soir. » Une menace à peine voilée.

Je me détachai d’elle et m’installai afin de jouer. Lui tourner le dos n’était pas une idée judicieuse mais, de toute façon, il était trop tard. En acceptant sa présence, en me laissant séduire, jour après jour, je m’étais engagé dans un chemin duquel il était impossible de sortir. Je ne souhaitais même pas m’en échapper. Je voulais cette femme, peu importe le prix qu’il me faudrait payer. Je réfléchis quelques secondes avant que mes doigts ne s'engagent réellement sur les touches. J’avais choisi un air lent et grave, envoûtant, comme elle. Mon regard se détacha un instant de l’instrument pour la détailler davantage. Je connaissais la musique par cœur, à l’instar du piano. « J’étais déçu de vous trouver encore habillée en arrivant. » Une manière comme une autre de lui faire remarquer que j’avais bien trouvé chacune des affaires qu’elle avait éparpillées chez moi.

748 mots

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
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◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] - Médecin [Rang III] - Éleveuse de Vaches [Rang I] - Investisseur [Rang II] - Prêtresse d'Amsès [Rang I]
Mancinia Leenhardt
Jeu 27 Fév 2020, 00:07

Neah lisait attentivement la missive pris au piège entre ses doigts, le coude reposant sur une table. Un sourire étirait ses lèvres. Il y avait pas mal de bruits autour d'eux, mais il était normal d'être dérangé à ce point lorsqu'on se trouvait attablé au milieu d'une rue marchande. Il faisait agréable ce soir. C'était vraiment une raison complémentaire pour ouvrir leur chasse.

Hum ... C'est fascinant, huhu.

Il mit le morceau de parchemin devant les yeux de son interlocuteur, assis en face de lui. Son amusement était perceptible dans le fin sourire illuminant son visage.

Elle est trop mignonne, non ? Elle nous invite à dîner ... Huhu.

Mancinia. Il l'avait rencontrée dans une Galerie d'Art. Un Noble avait accusé une enfant d'avoir subtilisé son argent, tandis que celle-ci soutenait le fait qu'il essaie de remettre une falsification de l'oeuvre qu'il transportait. Manque de chance pour celui qui se croyait plus malin, l'une des gardiennes du lieu avait l'oeil pour ce genre d'affaires. Celui qui avait voulu gruger la vente aux enchères avait été mis aux arrêts. Il en avait été fasciné. Tout ce qui émanait d'elle ne lui donnait qu'une seule envie : la posséder entièrement.

Tu en dis quoi ? Tu aimerais qu'on aille la boulotter ? Huhuhu ...

Lui, il en crevait d'envie. Sa retenue allait atteindre ses limites et il voyait bien que son petit numéro de charme avait fait mouche. Il lui avait visiblement tapé dans l'oeil avec quelques sourires et des remarques positives. C'en était presque facile. Heureusement qu'elle était agréable et qu'il était passé à la vitesse supérieure il y a une semaine à peine. Cela ne donnait que plus d'éclat à son sang. Neah ne laissait pas ses proies en vie, en général. Il chassait, leur causait la crainte de leur existence et les vidait de leur sang. Seulement, celle-ci ... Il la voulait. Il voulait qu'elle soit à lui. Rien qu'à lui.

Ne fais pas cette tête, huhu, tu es suffisamment affreux au quotidien ! Je sais qu'elle ne t'intéresse pas. Mais c'est ce qui est encore plus incroyable, huhu ... Elle a invité son amie à ma demande. On pourra donc en profiter tous les deux !

Isiode ne lui répondait pas. Un silence auquel il était habitué. Il devait être le seul assez dingue pour rester avec cette armoire à glace totalement muette. Tout chez son interlocuteur était amusement à ses yeux. Surtout quand il avait vu sa réaction en lui disant qu'il allait côtoyer sa cible. Enfin ... Il avait haussé les sourcils, en somme. Neah avait prétendu à sa proie vouloir rencontrer cette personne dont elle lui parlait si souvent. Edwina. Il avait promis de ne pas la laisser tenir la chandelle en invitant un de ses propres amis. Et voilà où ils en étaient. Il repliait la missive pour la mettre dans son veston bleu.

... Tu n'as jamais vu la mienne, n'est-ce pas ? Tu risques d'être jaloux, huhu ... C'est une vraie guerrière. Tu n'en auras jamais vu une de son acabit ! Elle est imparfaite dans sa maîtrise magique, mais qu'est-ce qu'elle sait bien se défendre ... Elle est parfaite pour moi, huhu, tu ne trouves pas ?

Pas de réponse.

Ce qui est bien avec toi ... C'est que tu comprends toujours, huhuhu.

Il lui sourit.

Je t'ai arrangé le coup avec ta cible. Essaie au moins de me rendre la pareille un peu plus tard. Je compte sur toi ! ... Huhu.

Neah allait transformer Mancinia. Ça, c'était un fait certain. Quant à Isiode ...

Tu ne veux vraiment pas me dire ... Ce que tu vas lui faire ? ... Je suis curieux, huhu.

Audiblement, non. Il n'en saurait rien.

On se garde la surprise pour le dessert, alors ? Ça me va, huhu. Elles ne savent pas encore que ce seront elles, huhu.

L'homme s'était redressé. Il serait bientôt l'heure d'aller les retrouver. La nuit emportait la lumière. Ce n'était pas très loin, curieusement. Neah humait l'air autour de la ravissante maison.

Hum. La mienne a une odeur à tomber, huhu. La tienne est pas mal non plus.

Il avait ajouté sa dernière phrase avec un sourire irrévérencieux, avant de frapper à la porte.

Isiode, tu devrais être un peu plus sociable si tu veux séduire une personne que tu veux faire tienne, huhu. Essaie de sourire, non ?

Ce n'était pas une si bonne idée. Il lui fit un signe de négation de la tête quand la jeune femme vint lui ouvrir.

Bonsoir, Mancinia ... Huhu.

***

Il est superbe ton gâteau, Edou !

Mancinia avait frappé dans ses mains en signe de félicitations. Cette affirmation était sincère. Elle y avait vraiment mis tout son temps et tout son coeur dans la confection de ce dernier. À dire vrai, elles avaient passées toute l'après-midi à préparer cette soirée. Tout se devait d'être impeccable. Elle en attendait beaucoup elle-même pour essayer de plaire à Neah. Bon ... Elle n'était pas aussi stupide. Évidemment qu'elle lui plaisait. Il l'avait abordé, l'inondait de compliments et ... Il se montrait très entreprenant dernièrement. Ça la grisait assez bien. Elle partageait certainement ses attendes à son égard, même si ça n'allait pas plus loin qu'une nuit au creux des draps. Elle ne s'imaginait pas faire sa vie avec lui de toute manière. Cet homme était comme un conquérant. Il ne lui fallait pas une petite femme naïve et docile. Plus elle résisterait, plus il lui courrait après. Plus ce serait ... hum. En observant le ciel qui se peinturlurait de noir, laissant le temps bleu de la journée décliné, Mancinia était songeuse devant sa grande fenêtre.

Pastis par temps bleu, pastis délicieux ... Hum ... Tu crois qu'on devrait en servir ? J'en ai à la cave, c'est Alvine qui m'en a rapporter, il est franchement pas mal !

Elle s'était retournée vers elle en souriant, l'observant peaufiner les derniers détails.

Allez ! Je suis certaine qu'il est bon ! Ton chouchou prendra le dessert, même s'il est mauvais et, au pire, il en aura deux, pas vrai ? Je veux aussi passer à la casserole de toute façon ! ... Je suis bête, un peu. Je ne sais pas si c'est signe d'amour. T'en dis quoi ? J'ai pas l'impression de l'aimer. J'en sais rien de toute façon. Je ne sais pas comment ça marche.

Mancinia haussait les épaules. Tant pis si ça faisait mal après, tant que tout était bien maintenant et qu'elle passait du bon temps. Et puis, il pourrait certainement à se débarrasser de cette virginité désastreuse qui lui collait à la peau. Elle en avait un peu marre des moqueries. Autant que ce soit avec cet homme. Il était mignon et sympathique, sans parler qu'il savait être surprenant. Même son tic de langage ne la dérangeait pas.

... Neah à un petit air d'interdit ... Ça m'excite ... Je ne sais pas pourquoi. Et le tien ? Je sais qu'ils sont amis et c'est tout. Tu es tellement discrète sur la question ! Il va arriver maintenant et si tu ne me dis rien, je ne pourrais pas m'empêcher de lui parler toute la soirée, tu me connais !

Bien entendu, Mancinia ne le ferait pas. Jamais elle ne gâcherais la rencontre de son amie. Le bruit des coups à la porte la ramenaient bien vite sur autre chose.

Oh, les voilà ! Je vais ouvrir !

Elle se débarrassait très rapidement de son tablier en réajustant sa coiffure au vol, avant d'ouvrir la porte d'entrée.

Bonsoir ! dit-elle en souriant, ravie.

Surtout ... Ne pas laisser son trouble visible. C'était ... Perturbant, ce contraste entre les deux hommes.

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Jeu 27 Fév 2020, 17:23


Phobos attendait dans ce paysage qu'il connaissait désormais par cœur malgré son perpétuel changement. Il flottait dans ce qui ressemblait à une prairie verdoyante, au-dessous d'un arbre fruitier. Ses yeux avaient capté quelques cerises brillantes, des poires appétissantes et des pommes craquantes... Autrefois, il avait essayé de les cueillir pour les déguster, redécouvrant à chaque fois que leur chaire n'avait qu'un goût de cendre infecte. A côté de lui, l'eau fraîche d'un ruisseau. Sa mélodie, si douce à l'oreille des mortels, devenait une véritable torture pour le djinn : crissements grinçants et sifflement strident ; les sons altérés ne faisaient que lui arracher des grimaces. Puisqu'il n'avait rien à faire, il patientait calmement, perdu dans des pensées silencieuses et lasses. Il tendait l’oreille dans l’attente d'un cœur plein d'espérance, d'une pensée non formulée qui n'attendait qu'à être réalisée, d'un souhait fantasmé. Le temps prenait ici des proportions étranges. Quelques secondes pouvaient s'étirer jusqu'à ressembler à des siècles d'ennui là où plusieurs décennies pouvaient passer aussi facilement qu'une simple journée. La chronologie était capricieuse, dans son univers. Il n'avait donc aucune idée du temps qui s'était écoulé, depuis sa dernière apparition. Il avait même dû mal à se souvenir du dernier vœu qu'il avait exhaussé. Était-ce celui de cette jeune fille, qui rêvait d'embrasser son prince charmant ? Ou était ce plutôt cet homme avide d'argent et de puissance ? L'un comme l'autre s'étaient retrouvés déçus des performances de leur génie : relégué au rang de Sylphe, il avait perdu toute la puissance qui était autrefois sienne et qui était parvenue à tromper tant de rêveur dans une toile mensongère. Transformer les rêves lumineux en cauchemars brumeux était sa spécialité. Malheureusement, il était à nouveau forcé d'exécuter les commandements de ses capricieux propriétaires, incapable de distordre leurs paroles, de ruser pour les prendre à leur propre jeu et les enfermer dans les bras du désespoir.

Soudainement, son monde changea. Tout l'environnement se chamboula : l'étendue verte se dilua d'or, son abri végétal s'éclipsa pour laisser place à une bâtisse rustique où avait sans aucun doute vécu de nombreuses générations. Le bruit du ruisseau s'évanouit, laissant place à une mélodie envoûtante et par-dessus laquelle la voix eut tout le loisir pour se laisser entendre, raisonnant dans la conscience même du trompeur. Un ordre. Non, une offre. Un cadeau, pourrait-on même dire. La chance de retrouver un fragment de ce qui était autrefois sa force, sa puissance. Un éclat de ce qu'il était autrefois. Le monde onirique avait longtemps été son terrain de jeu avant de s'en retrouver expulsé. Phobos se sentit à nouveau aspirer. C'est comme si quelqu'un s'était emparé de la carte de tarot et l'avait agitée. Semblable à la sensation d'être appelé à l'aide, un cri du cœur qui ne demande qu'à être entendu. Un rêveur venait d'arriver. Fermant les yeux, le djinn se laissa happer par la demande.

S'il pouvait simplement relâcher sa prise, ne serait-ce qu'un peu... Alors elle pourrait inverser les rôles. Un sourire s'esquissa sur ce qui servait désormais de visage à Phobos. Son existence était devenue tangible : un corps de chaire dans ce monde illusoire. C'était devenue davantage qu'une simple vapeur éthérée, suspendue en apesanteur. L'enveloppe charnelle ressemblait à un corps bien bâtit, aux épaules larges et aux muscles saillants, typique de la morphologie réprouvée. Le visage était carré, mine aux traits tranchants. Un air amusé se détachait sur le faciès de celui qui n'était qu'un spectateur supplémentaire. Il était tout de même plus que cela, bien qu'il se montra être un observateur méticuleux. L'Ange se révélait être une bonne combattante. Un peu naïve sans doute pour se laisser avoir par les yeux doux de celui qui la maintenait contre lui. Pour autant, la guerrière ne se retenait pas : elle avait laissé pleuvoir les coups, se démenait pour obtenir ce qu'elle était venue chercher. Si le garçon n'était pas épargné, il en allait de même pour son propre corps : ici et là, les égratignures se mêlaient à la terre pour colorer sa peau tannée par le soleil local. Ces marques-là ne seraient pas visibles sur la chaire de la rêveuse, lorsqu'elle retrouverait la conscience. Il serait pourtant dommage de laisser la jeune fille intacte, d'effacer toutes traces de cette lutte acharnée. Alors, en contrepartie de ce souhait, Laëth se réveillerait avec le corps ankylosé, des courbatures dans les muscles, rappelant douloureusement à sa mémoire des parcelles de son corps qu'elle avait oublié. Phobos se concentra : sous son commandement, les doigts se firent plus lestes, la poigne moins forte. L'Ange en profita pour reprendre le dessus. Je veux continuer à me battre, sans que la douleur me gêne. Second souhait formulé dans les méandres des pensées. Le génie, en périphérie de la scène, l'entendit aussi clairement que si la jeune femme l'avait rugi. Puisque les désirs sont des ordres pour ces êtres immatériels, celui qui volait l'apparence d'un réprouvé s'exécuta : la main se fit cette fois-ci plus forte, plus vive. Les doigts fantasmés retrouvaient leur vigueur afin de permettre à leur propriétaire de frapper à nouveau sans être ralentie. En même temps, le corps assoupi se trouvait martelé de douleurs fantômes supplémentaires.


Nouveau rêve, nouvelles pensées, nouveaux désirs. Une autre victime de ses propres souhaits. Un chapitre se termine pour laisser place au suivant. La jeune femme pensa fort à quelqu'un. Un amant potentiel, futur amoureux masqué en ami. Le déni la poussait en penser qu'elle ne le souhaitait pas vraiment mais Phobos, lui, parvenait à lire dans ce cœur troublé : elle espérait secrètement retrouver ce faciès connu, revoir cet ami qu'elle avait laissé dans le désert. Le génie sonda le monde dans lequel étaient plongés ses proies et perçut le garçon qui troublait sa cible. Seulement, il ne pouvait pas apparaître devant lui sous cette apparence. Ses rêves à lui étaient habités par une personne différente et, pour obtenir ce qu'il cherchait à faire, Phobos devrait devenir cette silhouette fluette au visage si semblable à celui du garçon. En un clin d'œil, la silhouette de buffle rapetissa, les membres devinrent plus fins, le visage se fit plus doux. Les cheveux poussèrent pour encadrer les joues rebondies. Je voudrais rester ici pour toujours. Cette pensée-là est creuse, presque vide. Ce qu'il voulait, c'était retourner chez lui mais là était tout le problème. Il ne parvenait pas à trouver un endroit qu'il puisse considérer comme sa maison. Phobos s'installa près de lui. Cette anomalie arrangeait ses affaires : le doute existait déjà, tout ce qu'il avait à faire était de le rendre plus persistant encore et de lui présenter une solution qui lui convienne davantage. Et cette alternative résidait justement en cette Humaine qui désirait le retrouver. D'une pierre deux coups, en quelques sortes. Comme en un battement de cils, le djinn les rapprocha l'un de l'autre : lui seul parvenait à y voir le manque de cohérence total.

Épineuse situation que celle de se faire prendre en flagrant délit par l'être aimé. C'est ce que se disait l'Ange tandis qu'il acceptait le défi lancé. Pour que tout se déroule pour le mieux, il avait besoin que sa femme reste loin de ce combat-ci : qu'il en soit ainsi. La rêveuse, si elle parvenait jusqu'au monde des songes, ne viendrait jamais jusqu'à eux, comme repoussée par une barrière invisible. Elle ne ressentirait pas les choses de cette manière, bien sûr : si elle venait à s'approcher de trop près, menaçant de voir cette scène à laquelle elle ne devait pas être témoin, elle serait soudainement prise d'une autre envie qui l'éloignerait.

Déjà de nouveaux souhaits se formaient ailleurs. À peine formulés, les génies s'empressaient d'assouvir leurs désirs, augmentant par ce biais leur force et leur emprise sur ce monde. Phobos prit une seconde pour observer le paysage factice avant d'aller pactiser avec son prochain maître, sans se douter un instant que la prochaine fois qu'il sortirait de son habitacle, c'est sur ces mêmes champs dorés que ses yeux se poseraient.

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Jeu 27 Fév 2020, 18:14



Le Rêve qui révèle



« Merci. » répondit Edwina en jetant un petit coup d’œil à Mancinia. Ses pensées voguaient vers d’autres considérations. Elle avait faim, bien sûr, mais elle songeait à l’homme qui allait bientôt arriver. Elle était discrète sur ses rencontres et avait dit le strict minimum à son amie. Isiode était peu bavard mais elle n’était pas attirée par les hommes qui s’épanchaient en discours et commérages. Ce qui lui plaisait était généralement en total décalage avec ce que les jeunes femmes de son âge recherchaient. Elle aimait les mystères entourés de ténèbres, les hommes insaisissables et les créatures monstrueuses. Ce n’était pas totalement un hasard non plus. Depuis petite, sa mère l’avait bercée d’histoires horrifiques et de contes effroyables. Elle avait toujours préféré les méchants, n’éprouvant aucun attrait pour les princes charmants. Elle aimait la Bête qui retenait captive sa Belle, le lien étrange, malsain et décalé qui les attachait l’un à l’autre. Beaucoup pouvaient penser que l’animal avait l’ascendance mais c’était bien plus complexe que ça à ses yeux. Quant au sexe, avec une créature semblable… Elle se mordit la lèvre inférieure, essayant de se concentrer sur son gâteau. La mousse au chocolat venait surplomber celle qui était à la vanille. Elle avait fait fondre des carrés de chocolat qu’elle avait ensuite placé dans des moules pour créer une décoration sur le dessus et avait utilisé une douille et une poche pour faire de jolis dessins avec du coulis chocolaté. « Pourquoi pas. » dit-elle dans un sourire. Elle tenait plutôt bien l’alcool. Elle devait cependant faire attention à ne pas finir ivre dans les bras de celui qu’elle attendait avec une impatience grandissante. Elle désirait lui ôter le masque qu’il avait tout le temps, jusqu’au nez. Seuls ses yeux dépassaient de la tenue qu’il portait, un regard qui suffisait à nourrir ses fantasmes et à la faire soupirer de plaisir lorsqu’elle s’ennuyait dans son lit ou dans son bain. Peut-être se déshabillerait-il pour l’occasion ? Elle ne l’avait croisé qu’en extérieur. Elle aimait les plantes et les animaux au physique repoussant et étrange. Le jardin public, non loin de leur localisation actuelle, en regorgeait. C’était là-bas qu’elle l’avait croisé pour la première fois ; les fois qui avaient suivi également. Il aimait s’y rendre la nuit, comme elle. Lors de l’une de leurs rencontres, alors qu’ils se trouvaient dans l’une des serres du parc, elle l’avait désiré bien plus qu’elle ne se serait crue capable de désirer un homme. Une table sur laquelle se trouvaient des plants les séparait à ce moment précis. Heureusement, sinon elle lui aurait arraché son chapeau et le tissu qui recouvrait ses traits en lui murmurant des paroles insensées.

« J’en dis que tu as le temps de voir ce que tu désires vraiment. » Elle sourit. « Tu ne l’as pas encore embrassé, sauf si tu me caches des choses. Il va falloir commencer par là avant de le laisser glisser ses mains sur toi. Si ça se trouve, en plus, il voudra attendre le mariage. » Elle la taquinait. La description que Mancinia lui avait faite de l’homme l’illustrait conquérant et direct. Elle doutait qu’il rechignât à lui écarter les cuisses si elle se montrait coopérative. Elle-même ne savait pas trop. Bien sûr, elle avait déjà imaginé mille scénarios dans sa tête, plus brûlants, violents, étranges et malsains les uns que les autres. Ses fantasmes n’étaient pas ceux de tout le monde et, généralement, elle ne faisait pas l’amour avec un homme tout à fait normal. Les Sans-Âmes l’excitaient et ils n’étaient pas les seuls. Bien sûr, elle n’en parlait jamais. Personne n’aurait pu comprendre son attrait pour le côté animal, le côté déformé et monstrueux des choses. « Je n’en sais pas beaucoup sur lui. » répondit-elle. « Il ne parle presque pas. » Ce qui n’empêchait rien, au contraire. Justement, puisqu’il était discret, elle avait commencé à lui parler de ce qu’elle aimait, à lui expliquer ce qu’elle savait sur les animaux du jardin. Elle lui avait confié qu’elle préférait la nuit parce qu’elle aimait la lune et le calme de celle-ci. La plupart des gens dormaient et elle se sentait bien, cachée dans l’obscurité. L’atmosphère qu’elle renfermait lui plaisait. Elle avait avoué qu’il lui semblait plus facile de faire des confidences lorsque le soleil n’était plus présent, comme si la raison s’envolait soudain et que tous les possibles apparaissaient alors. « Il est spécial. » Ce n’était pas un reproche dans sa bouche. Elle aimait ce qui se détachait de la normalité, ce qui éveillait son intérêt par sa différence. Edwina avait continué ses confidences. Elle lui avait un peu parlé d’elle, lui avait dit qu’elle était distincte, sans entrer dans les détails. Elle lui avait parlé du fait qu’elle possédait des serpents et qu’elle désirait les lui montrer. Elle n’avait pas franchi le pas.

Lorsqu’elle entendit les coups à la porte, un sourire se dessina sur ses lèvres. Son cœur se mit à battre la chamade, comme si elle s’apprêtait à sauter dans l’eau depuis un point très haut. Elle hésita à suivre Mancinia et fit quelques pas sans pour autant la rejoindre. Elle s’arrêta et laissa entrer les deux hommes. Son regard s’arrêta brièvement sur le fameux « dessert » que son amie souhaitait consommer mais se porta bien vite sur la silhouette toujours aussi habillée du deuxième homme. Elle se mordit la lèvre inférieure. Ça lui faisait étrange de le voir ailleurs que dans le jardin public. La présence des deux autres lui paraissait bizarre tant elle était inhabituelle. « Bonsoir. » dit-elle, réfléchissant à une solution à son problème. L’ôte avait envie de conclure avec Neah, n’est-ce pas ? Elle ne le ferait jamais s’ils n’avaient pas un peu d’intimité. « Tu devrais servir des verres de pastis. » dit-elle à l’attention de Mancinia avant de se tourner vers le roux. « Vous devriez l’aider. Je vais faire visiter la maison à Isiode pendant ce temps-là. » Elle lui fit signe de la suivre d’un air entendu et l’invita à monter à l’étage à sa suite.

Une fois en haut, elle l’entraîna dans une chambre sans regarder s’il s’agissait de celle de Mancinia ou d’une chambre d’amis. Elle connaissait l’habitation mais ses sens étaient occupés à bien d’autres choses. « Je… » commença-t-elle en reculant un peu contre le mur, comme si une base solide aurait le pouvoir de lui donner plus de courage. « Je trouvais la situation étrange. Je suis tellement habituée à ce que nous ne fussions que tous les deux que ça m’a… » Elle sourit. « C’est vrai que nous n’avons pas eu l’occasion de nous parler en présence d’autrui, jamais. C’est toujours vous et moi, seuls. Je pense que j’ai eu peur que notre lien ne se brise dans une conversation banale, autour d’un dîner. J’aime ça lorsque nos rencontres se font de nuit, dans un lieu rempli d’étrangetés. C’est comme si tout pouvait arriver. » Ce qui n’était pas le cas au cours d’un dîner. Au mieux, ils rigoleraient tous beaucoup, au pire, l’un des plats serait immangeable ou une dispute éclaterait. Dans la serre, c’était différent et elle avait plusieurs fois imaginé qu’il l’enlevait ou lui arrachait ses vêtements violemment pour la dévorer au milieu de plantes carnivores. « Mancinia n’arrête pas de parler de Neah alors je me suis dit que vous attirer ici leur laisserait le temps de discuter un peu. » dit-elle, comme si elle essayait de se trouver une excuse supplémentaire. « Et… Je me suis dit aussi que je pourrais vous montrer mes serpents. Faisons un marché. Je vous les montre et vous enlevez ce qui vous couvre le visage… » Elle le fixait avec intensité. Ça lui faisait peur, dans un sens. La vision de son seul regard l’excitait bien plus que si elle avait eu accès à l’entièreté de son visage d’un coup. Pourtant, sa curiosité était immense et elle ne voulait plus attendre tant elle frissonnait à l’idée de découvrir enfin la vérité. Elle attendit qu’il consente et sourit. Elle se doutait qu’il aimerait ; du moins, elle l’espérait. Lentement, ses cheveux mutèrent jusqu’à ce que les mèches de ses derniers se regroupent pour former plusieurs serpents, vivants. Ils bougeaient tranquillement, certains curieux à l’égard de l’homme, d’autres l’ignorant superbement, pris dans une danse sensuelle. « Je vous avais dit que j’étais différente. » susurra-t-elle.




Tayeb, ravi de voir que son double était occupé, se mit à chercher celle pour laquelle il était ici. Le Rêve était large, compliqué d’accès. Il exauça un petit vœu au passage. Il avait l’impression de se noyer dans l’immensité des couches et des mondes. Lorsqu’il visualisa enfin la position d’Edwina, ses sourcils se froncèrent. Que faisait-elle, à se battre, si proche de Tsadqiel ?

1454 mots

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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Ven 28 Fév 2020, 05:41



« Hum ... C'est fascinant, huhu. »

Qu’est-ce qui est fascinant?

« Elle nous invite à dîner… Huhu. »

Ah… Un dîner.

« Tu aimerais qu’on aille la boulotter? Huhuhu… »

Non. Pas intéressé.

« Ne fais pas cette tête, huhu, tu es suffisamment affreux au quotidien! »

Merci.

« Je sais qu'elle ne t'intéresse pas. Mais c'est ce qui est encore plus incroyable, huhu… »

Je m’en fiche.

« Elle a invité son amie à ma demande. On pourra donc en profiter tous les deux! »

Tant que tu ne touches pas à ma proie.

« … Tu n'as jamais vu la mienne, n'est-ce pas? Tu risques d'être jaloux, huhu… »

Très peu de chance.

« Elle est parfaite pour moi, huhu, tu ne trouves pas? »

Si tu le dis. Je ne l’ai jamais vu de toute façon.

« Je t'ai arrangé le coup avec ta cible. Essaie au moins de me rendre la pareille un peu plus tard. »

Pas la peine : je pouvais très bien me débrouiller tout seul pour la faire mienne.

« Tu ne veux vraiment pas me dire… Ce que tu vas lui faire? »

Ce n’est pas de tes affaires.

« On se garde la surprise pour le dessert, alors? Ça me va, huhu. »

Peu importe.

« Hum. La mienne a une odeur à tomber, huhu. La tienne est pas mal non plus. »

… Neah, continue sur cette lancée et c’est l’odeur du pavé que tu sentiras par ton nez cassé.

« Tu devrais être un peu plus sociable si tu veux séduire une personne que tu veux faire tienne, huhu. »

Non. Et ça me réussit très bien.

Je soupirais lourdement à travers le tissu de mon masque, visiblement étreint par une certaine lassitude, alors que des pas furent entendus depuis l’intérieur de la maison. Je restais fidèle à moi-même, légèrement en retrait, tout en fixant le seuil de la porte, porte qui s’ouvrit quelques secondes plus tard. Une femme se tenait à l’entrée de celle-ci. Mes yeux remontèrent jusqu’à elle et s’attardèrent un instant sur son visage, tandis qu’elle m’adressait un drôle de regard en biais. À ce constat, ma tête se pencha légèrement sur le côté, mon regard se permettant de la fixer plus longuement qu’escompter : était-ce moi qui la troublait de la sorte? Elle s’était rapidement ressaisie, mais n’avait pu cacher le tremblement qui avait, durant quelques secondes, altéré le sourire qu’elle nous avait adressé. Était-ce mon apparence? Était-ce le masque qui couvrait la moitié de mon visage? … Peu importe, finis-je simplement par conclure alors que mes épaules se redressaient discrètement, comme un signe de mon abandon à chercher un quelconque raisonnement. Elle n’était pas la première à m’accorder un tel regard, et ne serait certainement pas la dernière. C’est pourquoi, en tout bien tout honneur, je saluais silencieusement la jeune femme aux cheveux cendrés ma tête la gratifiant d’une brève salutation. Puis, mon regard dériva rapidement jusqu’à celui de la seconde femme qui se tenait dans la pièce, un peu à l’écart. À sa vue, je me rapprochais à moins d’un mètre de sa position pour pouvoir, à son tour, la saluer proprement.

« Bonsoir », lui murmurais-je faiblement, sans la quitter du regard, laissant jouer, à l’ombre de tous, un sourire à peine perceptible derrière les quelques voiles qui obstruaient une bonne partie de mon faciès.

Après tout, ce n’était que pour elle que je m’étais déplacé. Je me demandais à quoi elle songeait, alors que son regard se perdait sur les silhouettes de Neah et de Mancinia. Me faire visiter la maison? Distraitement, mes yeux rencontrèrent ceux de mon acolyte, et je finis par suivre la rousse sans faire d’histoire.

« Je comprends… » Lui accordais-je tout en continuant d’observer les fournitures de la chambre, mais la suite de son parlé me fit aussitôt sursauter.

Instinctivement, je reportais mes yeux dans les siens, faisant éclater quelques lueurs d’amusement au plus profond de mes pupilles.

« Discuter? Vous y croyez vraiment? » L’interrogeais-je tout en lui adressant, cette fois-ci, une douce œillade depuis l’ombre de mon chapeau, cherchant à la détendre, à lui faire comprendre qu’elle n’avait pas à justifier son acte de la sorte.

À mon instar, elle n’était pas ignorante quant à l’attirance des deux jeunes gens l’un envers l’autre. Le désir qui les habitait se sécrétait par tous les pores de leur peau. Par conséquent, elle devait très bien s’imaginer ce qui devait présentement se dérouler à quelques mètres sous nos pieds. Cela étant dit, même si nos visions de la situation différaient, le résultat, au bout du chemin, resterait le même.

« Hum… »

Je la lorgnais longuement, faisant mine de peser le pour et le contre de cette entente tout en admirant l’étrange reflet de lumière qui pétillait dans le sinople de ses iris. C’est ce regard, je crois bien, qui finit par me convaincre, ma tête s’abaissant doucement en signe d’accord alors que je la voyais se concentrer. Elle était étrange, singulière à sa manière et si certains de ces plaisirs et passions pouvaient en laisser plusieurs dubitatifs, je m’étais rapidement surpris à me plaire à écouter ses histoires, à lui tendre l’oreille là où les autres se permettraient de se les boucher. Elle avait une vision particulière, des pensées inaccoutumées, et, quelque part, elle avait fini par éveiller ma curiosité, cette femme aux sourires charmants qui s’amusait, pourtant, au milieu d’horreurs tentaculaires et baveuses, désarticulées et monstrueuses. Elle savait, surtout, discerner la beauté cachée des disgracieux. Elle ne se targuait pas de tous les comprendre, mais le magnétisme qui l’attirait aux monstres et autres créatures difformes avait rapidement retenu mon attention. C’est pourquoi, sans trop d’attente au tout début, je finis par me rapprocher de cette mystérieuse captivée. Puis, petit à petit, elle était devenue source de fantaisies, son effluve enivrant chacun de mes sens. Mes mains, à plus d’une reprise, avaient cherché à l’agripper pour la retenir; mes crocs, à plus d’une reprise, s’étaient dévoilés derrière mon masque, avides de sa chair. À chaque seconde que je passais à ses côtés, je me rendais compte que ma maîtrise ne devenait plus qu’un sombre concept effacé et rapidement oublié. J’avais envie d’étancher ma soif, de rassasier ma faim en m’abreuvant de son sang, mais à chaque instant, je me retenais avant de commettre un impair, incapable de savoir si je parviendrais à m’arrêter à temps, ne sachant si le soûl d’une telle satisfaction s’achèvera au moment où je me serais gavé de son sang. Serait-ce suffisant? Je me le demandais.

« Vous les contrôler ou ils agissent par leur propre volonté? » Posais-je à son endroit tout en allant, prudemment, porter l’une de mes mains à sa chevelure mouvante.

Je cherchais à caresser les écailles de l’un de ses serpents, apercevant rapidement que certaines têtes reculaient doucement tandis que d’autres, plus agressives, montraient les crocs et sifflaient en crachant. À cette vision, je souris, enchanté et curieux. Malgré tout, durant quelques secondes, mon attention se détourna des reptiles pour s’ancrer dans le regard de la jeune femme.

« Je n’en ai jamais douté », lui répondis-je sur le même ton, abandonnant définitivement ses mèches de vipères pour caresser son visage du bout des doigts.

D’accoutumé, les jeunes femmes ne se passionnent pas aussi gaiement pour tous ces contes de cauchemars et de tous ces monstres sanguinaires qui se cachent dans le noir. Je souris, sans qu’elle puisse le remarquer, me décalant légèrement vers l’arrière.

« À mon tour, à présent. Promettez-moi une chose, cela dit. »

Je plantais mon regard dans le sien, cherchant à y capter une once d’incertitude, un éclat de crainte, mais je fus rassuré de n’y apercevoir que de la curiosité.

« Seriez-vous prête à vous donner à moi, après ce que vous verrez? »

Un silence était tombé et j’attendais, avec un soupçon d’impatience, sa réponse. Cependant, si elle se fit quelque peu languir, l’attente en valu la peine, les reflets de mon regard s’illuminant violemment.

« Bien. »

Hésitant quelques secondes, je finis par retirer mon chapeau ainsi que ma longue veste, défaisant quelques attaches afin de desserrer l’entrave à mon cou qui retenait mon masque. Je lui jetais un bref regard à la dérobée, juste avant de tirer sur le tissu, dévoilant une bouche affreuse et décharnée.

[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 3 Isiode32

« Horrible, n’est-ce pas? »

Ma transformation n’avait pas été tendre. Comme si de l’acide extrêmement corrosive m’avait été jetée à la figure, mes joues avaient complètement perdu toute trace de peau, laissant voir des coulées de bave s’échapper par filament entre mes dents, qui transperçaient des muscles et une mâchoire entièrement dévoilés aux yeux de tous. Et si mes canines s’étaient bel et bien allongées à la manière de tous les Vampires, il en était, cependant, de même pour le reste de ma dentition.

« Je vous montre cela parce que je sais que vous ne fuirez pas, chuchotais-je tout en reculant, laissant mes pas glisser jusqu’au pied du lit. Je sais que vous ne me répugnerez pas… Vous êtes différente, n’est-ce pas? Ais-je raison de porter ma confiance en vous? »

Oui, bien sûr. Je souris, lui faisant signe de s’approcher, et lorsqu’elle fut à portée de main, je l’emportais soudainement au-dessus du lit, mes jambes bloquant son corps sous mon poids tandis que l’un de mes bras vint se glisser à la racine de ses cheveux. Mais c’est que j’avais oublié ces fichus serpents… À la manière d’un animal, je répondais à leur sifflement par un grognement bestial, dévoilant l’intégralité des rasoirs qui me faisaient office de dents. Et, progressivement, les serpents laissèrent la place à la chevelure cuivrée que je lui connaissais bien. Je souris, enfouissant mon visage dans le creux de son cou. Je pouvais sentir son parfum, enivrant à souhait. Et je pouvais sentir, aussi, mes limites s’affaisser un à un. Mais ce n’était pas le bon moment. Pas encore. Pas encore…

« Vous souvenez-vous de la dernière fois, au cœur de la serre? »

La tension avait été aussi palpable que si elle nous était tombée entre les mains.

« Cette table était en travers de notre chemin, mais pas aujourd’hui. »

Doucement, mon nez se frotta à son lobe d’oreille tandis que ma bouche, difforme et démembrée, échappa un souffle contre sa peau.

« Un Vampire, à l’inverse des autres races, ne ressent aucun plaisir à réaliser l’acte charnel. Nous faisons cela autrement. Par le sang. »

Je pouvais sentir son pouls, et mon corps se crispa.

« Il suffit d’une morsure, susurrais-je tout en ouvrant ma gueule à quelques centimètres de sa gorge, ne sentant aucune résistance de sa part. Avez-vous déjà expérimenté la morsure d’un monstre? »

De ma main libre, j’arrachais brusquement le col de son vêtement, lorgnant avec appétit la blancheur de sa peau et la veine, palpitante, qui vibrait sous son épiderme. Ma respiration se fit plus profonde et sans attendre, je refermais violemment ma mâchoire contre son cou, enfonçant mes canines dans sa chair, cherchant à y puiser le liquide aussi délicieux qu’obsédant, qu’envoûtant. Mes doigts remontèrent sur sa nuque, agrippant plus fermement les mèches de ses cheveux pour tirer sa tête sur le côté, et me permettre d’avoir à ma disposition l’entière surface de sa gorge.

« Avez-vous déjà voulu devenir un monstre? »

J’allais m’en nourrir doucement. Comme preuve de mon attachement. Pour le Verléift.

Neah s’était trompé. Edwina était déjà mienne. Elle était ma proie. Et quiconque oserait lever ne serait-ce qu’un doigt sur elle me le payerait.


1 735 mots (sans les paroles de Neah) | Post II (Message unique)


It's a little price to pay for salvation
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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Ven 28 Fév 2020, 17:47

Mancinia restait assez interdite devant la différence qu'était Neah et Isiode. Elle ne s'était pas vraiment attendue à ... Ça. Mais pourquoi était-elle autant surprise ? Edwina avait toujours aimée des choses ... différentes. Il est spécial. Il l'était assurément. Elle comprenait désormais pourquoi son amie l'appréciait. Sa ... différence. Cela se ressentait, y compris dans sa voix, qui se voulait agréable et douce. Il aurait été impoli de lui faire une quelconque remarque ou d'être désagréable. La surprise éteinte, elle se devait de l'accueillir dignement. Peu importait qu'il eut des spécificités différentes ... Ils l'étaient tous. Ça laissait pas mal de commérages dans les environs, mais Edoudou s'en moquait. Quant à elle, personne n'oserait lui dire quoi que ce soit, même si cela ne l'empêchait pas d'entendre qu'elle aimait le sang et la violence. Et c'était vrai. Elle adorait le voir couler et encore plus ... le faire couler. Faire souffrir ceux qui aimaient s'en prendre aux faibles, asseoir une domination totale et les rendre misérables. Elle en avait les moyens et la prétention. Elle avait bien cassé le bras d'un agresseur en étant enfant. Il avait tellement été amoché qu'on s'était demander si c'était elle qui avait fait cela. Elle l'avait laissé s'approcher volontairement pour voir ce que ça faisait. Ça l'avait grisé. Et quiconque manquait de respect à ceux qu'elle appréciait passait un sale quart d'heure. De cela, elle ne disait rien. C'était des accidents malencontreux. Elle essayait d'être une bonne femme et de ne pas laisser son coeur se laisser recouvrir de boue.

Merci d'être venus ! les salua-t-elle. Entrez !

Edwina semblait ravie. Elle l'avait vu en s'écartant pour les laisser entrer et cela l'amusait assez. C'était agréable de la voir moins ... Enfin plus ... Elle se comprenait. Visiter la maison ? Mancinia arquait un sourcil, avant de sourire en acceptant. Pourquoi pas. Elle avait des tas d'endroits intéressants ici. Edoudou était décidément bien plus rapide qu'elle là-dessus. Elle aurait pu attendre l'entrée, au moins. Elle pensait, ceci dit, très fort à une demande discrète ... Qu'Edoudou laisse son lit tranquille. Peut-être en aurait-elle besoin. Peut-être. Sans doute que les deux femmes s'étaient rapprochées à cause de la noirceur qui tapissait leurs coeurs et que personne ne pouvait comprendre. C'était pour ça que les hommes la fuyait, sans doute. Pas Neah, elle croisait son regard et son sourire et, étrangement, cela l'apaisait. Ils étaient du même bois.

Neah était amusé. Vraiment. Il sentait avec exacerbation toutes les envies de celle qu'il convoitait. Il n'était plus certain d'avoir envie de passer la soirée à la séduire définitivement. Juste l'avoir ... tout de suite. Mancinia lui avait servi un verre et laisser de côté celui des deux autres ... compagnons. Ils trinquaient ensemble. Huhu. Isiode était un sacré cachotier. Ça faisait le mec froid et concentré ... Mais ça avait des envies comme tout le monde.

Hum ... Délicieux ... Huhu.

Il la regardait outrageusement. Mancinia soutenait son regard, du moins, elle essayait vu son angle de vue. Loin d'être mal à l'aise ou courroucée qu'il profite de sa poitrine. Au moins ... Elle lui plaisait. Et puis, si elle avait mis cette robe bleu à manche courte avec un léger décolleter, ce n'était pas pour rien. Dans son cas, tout du moins. Elle choisit de faire comme si de rien n'était et de se concentrer sur la courtoisie de son statut d'hôte.

N'est-ce pas ? C'est une amie qui me l'a rapportée de voyage.
Ne fais pas comme si tu ne comprenais pas, huhu.

Neah s'était approché de telle sorte qu'il l'avait coincé entre lui et la table en quelques instants, l'obligeant presque à s'asseoir. Mancinia était soufflée par tant d'audace. Il reposait son verre sur la table pour mettre ses mains sur ses épaules. Elle eut un frisson de plaisir rien qu'au contact de sa peau sur la sienne.

Tu en as envie, huhu.

Ce n'était même pas une question. Mancinia repensait aux paroles d'Edwina. Au moins un baiser avant de laisser ses  mains aller plus loin ... C'est comme s'il avait lu dans ses pensées. Il avait saisi son menton avant de se mettre sur la pointe des pieds et l'embrasser fougueusement. Elle ne le repoussait pas et se livrait sans aucune gêne à cette embrassade, entourant de ses bras le cou de son partenaire pour aller encore plus loin. C'était lui qui se laissait faire quand elle y mit la langue. Quand elle y mit un terme, essoufflée, elle voyait bien que ça lui faisait plus d'effet à elle qu'à lui. Elle sentait un douce chaleur dans ses joues, là où rien ne transparaissait chez lui si ce n'est un sourire taquin. Comme si Neah avait seulement voulu répondre à un besoin ... Qui n'était pas le sien.

Est-ce que tu m'aimes, Neah ? demanda-t-elle dans un souffle qui chatouillait son visage. Ou ce n'est que l'impression que tu veux me donner ?
Huhu.

Dommage. Elle ne s'était pas trompée sur lui, il cherchait après elle, mais pas par amour. Mancinia aurait attendu plus d'honnêteté de sa part, ou bien était-ce elle qui était tombé dans la mièvrerie des premiers émois ? Qu'allait-il lui faire maintenant ? Relever sa robe et la prendre là, contre le bois de la table ? ... Ah, peu importe ! Elle voulait son souffle dans son cou, ses lèvres sur sa peau ... Tout. Son envie devait être perceptible à plusieurs mètres de distance dans tous les cas. Elle avait un peu peur d'avoir mal, mais ...

Je ne peux pas aimer comme toi et ce n'est pas ça qui t'attires chez moi, huhu.

Son coeur s'était emballé et elle avait blêmit.

... Et ce serait quoi, selon toi ?
L'odeur du sang.

Comment... ? Il s'était rapproché encore plus. Son odeur devenait irrésistible. Elle savait le rendre fou, décidément.

Tu aimes le sang, huhu. Je l'aime aussi, Mancinia ... Je veux goûter le tien, huhu.

Son souffle lui faisait perdre la raison. Elle n'avait jamais douté qu'il cachait quelque chose. Maintenant, elle savait pourquoi cet homme l'avait attiré dès le premier regard. C'était le sang. Il le sentait à sa manière et cela avait un parfum délicieux à ses narines. Neah, galant à sa manière, lui laissait une dernière échappatoire. Si elle voulait fuir, il la chasserait. Ce serait passionnant de se battre ainsi, mais sinon ... Neah la dévorerait immédiatement. Les deux étaient ... intéressants.

Tu n'as pas peur de moi, huhu ... Tu sais ce que je suis et ça t'excite, huhu.

Mancinia sourit, presque provocante. Elle n'avait peur de rien. Surtout pas de lui. Toutes ses craintes s'étaient envolées.

Si tu veux de moi ... viens me chercher, huhu.

Son coeur palpitait encore plus et cela rendait fou l'homme qui allait se perdre en elle d'une manière intéressante.

... Tu es vraiment comme moi, huhu.

Et il plongeait ses canines dans sa gorge. Elle aimait cette douleur.

Post II - 1150 mots


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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Sam 29 Fév 2020, 08:19


Images de Carmen Cornet # & Joanna Wolska #
D'un pas feutré, tu t'approches lentement de ta protégée, installée sur la méridienne du salon. Son parfum enivrant t'arrache un sourire. L'on dit souvent des vampires qu'ils envoûtent leurs proies, qu'ils les charment jusqu'à les rendre obsédées; leur cible ne pense alors plus qu'à une chose : revoir celui ou celle qui s'est si bien incrusté dans sa tête. Mais la réalité, c'est que la première obsession commence lorsque le buveur de sang croise la route de sa proie. Le premier à ressentir cette envie dévorante de tisser un lien ne vient pas de celui qu'on pense... Oriane s'était imposée à ta conscience bien avant que tu ne vienne hanter la sienne. Aujourd'hui encore, des décennies après que tu l'eus transformée, que tu l'eus fait tienne, elle possédait cet effet électrisant et hypnotique sur toi. Tu t'installes avec souplesses à ses côtés, gardant le silence pour ne pas la déranger dans sa lecture. Tu sais pertinemment qu'elle t'a remarqué, sans doute dès l'instant où tu es entré dans la salle. Mais cette petite attitude revêche, de ne pas céder à tes désirs dès la première seconde en feignant l'ignorance, fait indéniablement partie de son charme. Comme autrefois, elle parvient à maintenir la flamme qui t'avais tant donné envie de la conquérir. Lorsqu'enfin elle daigne t'accorder son attention, tu esquisses un sourire en te penchant peu à peu jusqu'à elle, défiant la proximité protocolaire. « J'ai une petite surprise pour toi... » murmures-tu tout bas, d'une voix grave et taquine. Lentement, tu glisses ta main dans l'une des poches de ton costume sombre et en retires un bout de tissus. L'odeur imprégnée est celle d'un garçon bien particulier. Læn. Vous vous étiez rencontrés tous les trois, plusieurs lunes auparavant, et tu avais décelé l'intérêt soudain mais débordant qu'avait éprouvé envers lui ta protégée. Alors, tel un père soucieux de rendre sa fille heureuse, ou tel l'amant prêt à céder à toutes les envies de sa dulcinée, tu avais pris le temps de retrouver le jeune homme, dans l'unique but d'en arriver à ce jour. « Je crois que quelqu'un a très envie de te rencontrer. » ajoutes-tu sur le même ton que précédemment.

Tu marches d'un pas lent mais gracieux à travers la pelouse tondue, rendue humide par la rosée qui s'y accroche chaque soir. La lumière lunaire dépose ses rayons argentés sur ta silhouette et celle de ta partenaire, teintant votre présence d'une aura mythique, presque irréelle. Tu t'arrêtes et incites Oriane à en faire de même. Tu glisses une main dans le creux de son dos et la seconde s'empare de la sienne; puis tu entames une danse. Pendant quelques secondes, tu ne penses qu'à celle entre tes bras. Une bouffée de fierté t'envahit tandis que tu l'observes. Quelle belle infante que voilà. Et c'est l'une de tes créations. L'une des meilleures. Elle a rendu plus d'un de ses frères et sœurs jaloux de la préférence que tu manifestais à son encontre. Parfois, tu te demandes même si cette situation ne l'amuserait pas plus qu'autre chose. Puis, après quelques instants, une brise vous apporte le parfum délicieux de celui que vous êtes venu conquérir ce soir. « Il est là. » chuchotes-tu à l'oreille de la belle, un sourire carnassier accroché aux lèvres.

Tu t’éclipses en un clin d’œil, comme si tu t'étais téléporté derrière le garçon. Il n'en est rien : tu as simplement une rapidité hors du commun. « Je t'avais pourtant dit de ne pas venir ce soir, Læn. » Effectivement, tu l'avais dit. Mais dans l'unique but de justement le pousser à te désobéir. Ce garçon avait un besoin maladif de te tenir tête, et tu savais qu'en lui interdisant de te rejoindre, il ne pourrait résister à la tentation de s'inviter à votre rendez-vous en secret. Lors de tes nombreuses rencontres avec ce garçon, tu avais appris à l'apprivoiser peu à peu. Tu étais devenu capable de prédire ses réactions, devinant ses pensées comme si elles t'étaient servies sur un plateau. L'hypnose aidait également à diriger ses désirs. « Tu n'as pas pu résister à l'envie de la rencontrer, n'est-ce pas ? » demandes-tu, un sourire amusé remplaçant ta mine sévère. Durant vos nombreux entretiens privés, tu avais distillé peu à peu le fantasme de cette femme dont tu ne cessais jamais de parler. Tu avais fait en sorte de mystifier ta compagne, la rendant inaccessible : une façon d'autant plus efficace de la rendre désirable aux yeux du jeune garçon. Ainsi, ce n'était pas seulement par toi qu'il devint obsédé : Oriane hantait ses pensées autant que toi. Savant mélange de curiosité et de jalousie. Tu soupires, faussement désabusé. « Dans ce cas... Il serait dommage de t'en priver alors que tu es arrivé si près du but. »

843 mots

Spoiler:




Merci Kyky  nastae
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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Sam 29 Fév 2020, 14:42

Oriane haussa un sourcils en voyant la réaction de l'étranger. Elle n'imaginait pas que ce serait si efficace. Ce n'était qu'un chat. Aussi, à son injonction, elle n'attendit pas plus longtemps pour relâcher l'animal. Elle n'avait plus besoin de lui. « Très bien. », fit-elle avec un sourire en coin en écartant ses doigts de la peau du félin, lâchant littéralement la bête de sa hauteur. Mais quoi ? Un chat retombe toujours sur ses pattes non ? En tout cas, ce sera la bonne occasion de le vérifier. Peut-être aurait-elle été moins brutale avec le chaton si le blond n'avait pas ponctué sa phrase de cette désagréable insulte. Et enfin l'Arz'lus débuta concrètement, se prenant de plein fouet le poing de l'étranger à la figure, lui arrachant par la même un râle de douleur, un second suivi lors du choc de son crâne avec le sol plus dur qu'il ne paraissait sous l'herbe grasse. Pourtant, elle ne se départie pas de son sourire, à présent carnassier. Il était plus fort, c'était une évidence. Elle risquait de perdre, ça semblait certain. Mais il était bien hors de question qu'elle subisse une défaite sans se défendre. D'autant que la rage l'habitait, réveillant la part Démoniaque en elle. Elle tenta de le griffer, de l'étrangler, de le cogner... Mais un nouvel événement lui fit perdre cet entrain que la colère du chevalier lui avait insufflé. Qu'est-ce que ces putains de chats foutaient là ?! « Ansjos hin ! Henselt ! Cassez-vous ! Bordel ! ». Comme s'ils allaient la comprendre... Mais c'était le soucis de l'impulsivité. Le naturel prenait le pas sur le reste. La Réprouvée déployai ses ailes, cherchant à chasser ses mini-assaillants, rageuse de se faire attaquer par ces créatures qu'elle n'avait pas invité. Finalement, la voix du blond la figea, comme le reste de la tribu félidé. Son regard le dévisagea un instant, avant de s'en détourner. Son cœur battait à un rythme effréné, à l'unisson avec sa respiration qu'elle contrôlait difficilement. Un sifflement mécontent lui échappa. Quelle plaie. « Ça il fallait le dire avant de s'en prendre à moi. », rétorqua-t-elle doucement sans pour autant le regarder. Puis un rictus étira ses lèvres. De la merde ? Ouai, c'est vrai. Parfois ça arrive que la merde en fasse partie. Finalement elle tourna ses prunelles vers lui, sans bouger d'un iota pour autant. Elle avait bien comprit que, finalement, les étrangers n'étaient pas de bons adversaires pour l'Arz'lus. En voyant la main tendu elle se releva à son tour mais rejeta son aide, balayant sa main du revers de la sienne. « Ne me fais pas honte en me traitant de faible, Noret. ». Elle était une Réprouvée de Lumnaar'Yuvon. C'était intolérable qu'il refuse pour la seule condition qu'elle était une femme ou moins puissante que lui. Elle balaya ses cheveux d'un mouvement rapide de la main en ajoutant, « Je préfère choisir mes adversaires. Voit ça comme un caprice. ». Elle le fixa avec une colère intense dans le regard. Non pas parce qu'il avait gagné. Parce qu'elle considérait que sa victoire était totalement déloyale ! « Considère-toi chanceux ! Je dois obéir au moindre de tes désirs ! ». Même si elle doutait qu'il fasse appel à elle.

Elle se détourna de lui, faisant à présent dos à la tribu de félin. Un instant elle papillonna des yeux. Nue, devant l'armoire, elle hésitait encore sur ce qu'elle mettrait ce soir. Elle pencha lentement la tête sur le côté. Un sourire se dessina sur ses lèvres. « Hum... ». Elle laissa glisser sa main le long du tissu de soie. La première robe qu'il lui avait offerte. Elle s'en saisit et la laissa glisser lascivement le long de son corps. Elle s'approcha de la coiffeuse et commença à peindre ses lèvres de rouges. Elle avait fini par s'habituer à se maquiller sans se voir. Elle quitta enfin sa chambre d'un pas assuré pour rejoindre le salon, marquant une pause de quelques secondes devant le bureau de son Père. Non, il n'était pas là. Tiens donc ? Serait-il parti en chasse sans elle ? Un rictus se dessina à la commissure de ses lèvres. Soit. Elle reprit sa marche, et ouvrit d'un mouvement ample les portes du grand salon. Puis elle se saisit d'un livre qu'elle avait entamé il y a quelques jours de ça, toujours présent sur un chevet, et s'installa à la méridienne à proximité de la fenêtre, donnant sur la cour.

Un instant elle détourna son regard en direction de l'entrée avant de le reporter sur l’œuvre. Pourtant, à la seconde où il s'installait à ses côtés, elle fut incapable de se concentrer sur les mots inscrits sur la page qu'elle fixait avec une fausse attention. Ce n'était pas que sa présence. S'était aussi ce parfum enivrant qui lui parvenait. Elle se pinçait la lèvre inférieur avant de lever enfin le regard vers son Père, un air lascif se glissant sur son visage à mesure que celui-ci se rapprochait d'elle. « Une surprise? », questionna-t-elle sur un ton langoureux. Il y a certains réflexes raciales dont il était difficile de se défaire. Toutefois, elle ne connaissait que trop bien cette odeur. Elle imprégnait sa chaire depuis qu'elle l'avait senti. Elle craignait seulement que Nostradamus ne lui ait fait le Shaazka, d'autant lorsque ce dernier sorti la pièce de tissu appartenant au Magicien. Une crainte rapidement envolée, laissant naître sur le visage de la Vampire un large sourire heureux.

Oriane se retrouva dans le jardin, au côté de son Père, le suivant en silence. Se laissant guider, tout aussi muette lors de leur valse nocturne et insonore. Elle ferma les yeux, la commissure de ses lèvres s'étirant en un mince sourire. Elle avait une totale confiance en lui. Plus encore. Il lui faisait ce soir là le plus beau des cadeaux. Puis ses prunelles se plongèrent dans celles de son Père, quelques secondes avant qu'il ne se penche sur elle. « En effet... », répondait-elle simplement en humant intensément l'air. Elle ne s'était pas rendue compte qu'il lui manquait à ce point. Sans un autre mot, son Père disparu de son champ de vision. Elle le retrouva aux côtés de Læn. « Hum... ». Elle ne s'approcha pas immédiatement, détaillant le duo du coin de l’œil jusqu'à enfin capter le regard de la proie. Elle s'approcha alors doucement des deux hommes, d'une démarche voluptueuse, comme si elle n'était pas pressée de les rejoindre et qu'elle se moquait bien de ce qu'il se passait sous le couvert des arbres. Pour qui exactement adoptait-elle cette attitude ? Les deux, c'était évident. Elle s'arrêta à quelques pas d'eux et détailla le garçon, cachant son avidité mordante qui la dévorait depuis qu'elle l'avait rencontré la première fois. Elle avait l'impression de connaître son visage, c'était curieux. Puis elle détourna son regard, feintant le désintérêt. « Ce n'est pas très courtois de délaisser une dame en plein milieu d'une danse. », déclara-t-elle à son Père d'un air courroucé. « Surtout pour retrouver un inconnu. », ajouta-t-elle en reportant son attention vers Læn. Elle s'approcha un peu plus du duo et pencha la tête sur le côté. « Qui es-tu ? », lui souffla-t-elle doucement en remontant son cou du bout de l'index, insistant quelques secondes une fois atteint le menton pour avoir sa pleine attention. En réalité, elle ne voulait pas un nom. Elle le connaissait déjà. Elle voulait le connaître lui entièrement, tout simplement. « Sais-tu danser ? », continua-t-elle avec un sourire en coin. Il n'avait pas l'allure des danseurs. Il ressemblait plutôt à un bagarreur. Toutefois elle l'entraîna quand même à sa suite, se mettant en position, une main dans la sienne, l'autre délicatement posée sur sa nuque, dans une proximité trop importante pour ce que certains nomment ''un premier rendez-vous''. Elle laissa échapper un rire bref et leva les yeux vers son père, articulant un « Merci » inaudible, mais bien visible pour ce dernier.
Post I - Vampire | Mots 1398
Oriane se bat contre Itak mais est pas contente de sa défaite parce qu'elle trouve qu'il s'est pas battu de façon très fair-play (quoi ? du poison ? rien à battre ! REPROUVE - RAAAH /sbaff)
Ensuite elle atterrit chez Nostra et capte pas vraiment le changement de décors - ni de race. Elle fait sa petite vie avant l'arrivée de Nostra puis celle de Laen qu'elle taquine (les deux, parce que c'est plus drôle) avant d'emmener Laen danser.


La fête va enfin commencer, Sortez les bouteilles, fini les ennuis

Vive les pionniers, Les rebelles et les révoltés

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Sam 29 Fév 2020, 17:18




Moineau. Le magicien était littéralement outré dans son orgueil, blessé dans son immense égo sous les coups répétés de la blonde. Il se sentait particulièrement agressé et jugeait cela inconcevable et hautement grave. Le malheur dans tout ça ? Même s'il était bien plus grand que cette pimbêche et naturellement plus fort de part sa nature masculine et ses beaux muscles, il n'arrivait pas à la maîtriser et son regard déviait invariablement en direction de sa poitrine ou de ses cuisses, lui coutant de chères secondes d'attention qu'il payait avec son sang. Un cri peu viril s'échappa de ses lèvres. Son pantalon !!! Déjà qu'il se sentait sale à en vomir dans cette boue dégoutante, probablement pleine de microbes, qui imprégnaient actuellement ses cheveux, ses joues, ses ongles. Si en plus de cela ses habits se retrouvaient abîmés, ce- Il n'allait quand même pas marcher dans la rue avec un pantalon déchiré ?! Le Magicien tenta de se dégager de la Sorcière en euphorie, en vain. « C'est bon, tu as gagné sale conne ! Lâche mon pantalon ! » Sa jambe se dégagea un peu plus mais ne fit qu'agrandir le trou, qu'il regardait ébahi, pour une fois très loin de ses habituelles idées tendancieuses. Une tâche carmin s'éparpilla sur le tissu : son nez saignait, réalisa-t-il en portant ses doigts à son visage. Une vague de dégoût s'empara de lui. Il était prêt à vomir. « Je ne sais pas. J'en avais marre d'être seul à regarder les autres. » Elle devait être contente maintenant, il allait devoir travailler pour elle pendant un an. Il la voyait déjà jubiler avec mépris et son orgueil, trop grand et fragile pour supporter cette attaque, réagissait en le nourrissant d'une frustration et d'une haine sans fond. Oui, il la haïssait encore plus que la Comtesse de Farmy qui l'avait humilié en le désignant comme le pire danseur du bal sur le Lac Bleu gelé lors de sa douzième participation. En fait, il n'avait jamais autant détesté quelqu'un de toute sa vie. Il frissonna en la fixant d'un air mauvais. Etait-il devenu Sorcier ? Ses yeux descendirent sur sa main qu'il avait malencontreusement enfoncée dans la boue. Il retint un spasme et de rage, se jeta sur la Sorcière pour lui maculer le visage de ce liquide brun et dégoutant. « Je veux un bain. » souhaita-t-il très fort. « Avec elle. » rajouta-t-il dans l'unique but de se venger.



Dès le premier instant où le Magicien se regarda dans la glace, il fût envahit d'un soulagement intense et la boue de Bouton d'Or et des Réprouvés disparût instantanément de son esprit. Sans qu'il ne se pose de questions sur ses changements de lieux, de race ou de territoire, le Magicien accepta la nouvelle situation avec beaucoup plus de joie que la précédente. On avait écouté son vœu. Il était propre, très bien habillé avec des cheveux lissés et fins tirant sur le gris, un masque blanc sur sa peau terne et un costume d’apparat un peu sombre mais qui -lui semblait-il- s'adaptait bien à ses formes. Un sourire naquit sur ses lèvres. Ils étaient dans sa chambre. Il avait reconnut les dorures au mur et le lit à baldaquins en soie rouge. Beaucoup de choses étaient rouges, plus que d'ordinaire, mais cela n'avait aucune importance. Ils, parce-qu'il sentait que Toupinou était ici, sans la voir. Oui, cette fois-ci, il était sur son territoire. La pièce respirait la noblesse -évidemment, puisque c'était sa chambre. Rien ne le mettrait en désavantage. Il pouvait nager comme un poison dans l'eau parmi toute cette profusion de luxe et cette ambiance tamisée. Le Magicien pouvait déjà voir depuis la fenêtre qu'un manoir à l'ombre gothique se rattachait à sa chambre. Ce n'était pas son manoir à lui, mais cela restait beau, propre, riche. Il faisait nuit et la lune rouge n'avait pas bougé de place, comme toutes les autres nuits. Il savait que dernière la petite porte, il y avait une salle de bain avec une baignoire remplie d'eau chaude. C'était étrange, d'être aussi omniscient. Mais, n'était-il pas dans son propre vœu ?

L'homme porta sa main à son col, qu'il détacha lentement. Le reflet qu'il renvoyait était particulièrement envoutant, si bien qu'il resta de longues minutes accroché à son propre regard. Une odeur parfumée le titillait. Il n'avait pas envie de Toupinou comme une femme. C'était différent, tout autant excitant ceci dit, ce petit jeu qu'il mourait d'envie de commencer. Il avait beaucoup fantasmé sur les Vampires, à propos d'un tas d'histoires érotiques particulièrement fausses. Quel dommage qu'il n'ait pas su plus tôt que les Enfants de la Nuit avait une manière aussi spécifique d'éveiller le désir. Ses doigts touchèrent les deux canines qui remplaçaient ses dents ordinaires. Il était un Vampire. Pourquoi ? Comment ? Les Vampires n'étaient-ils pas invisible dans les miroirs ? Ne brillaient-ils pas dans le noir ? Oh, puis quoi encore. Il aimait bien son nouveau corps, c'était tout ce qui comptait. Il avait envie de le voir nu.

« Je veux du piano. » commenta-t-il. Une musique jaillit aussitôt des entrailles du Manoir. Nu, c'était très bien aussi, constata-t-il debout au milieu de ses habits jetés au sol, dans la salle de bain. On ne voyait pas bien à la lumière des bougies, mais les glaces se renvoyaient les reflets dans une danse macabre fascinante. La baignoire l'attendait, comme promis. Il s'y plongea corps et âme, effaçant ainsi les derniers restes infectés des souvenirs Réprouvés. Il avait perdu, certes. Cela lui laissait toujours un goût affreusement honteux et amer, mais maintenant, ils allaient se retrouver de nouveau, et alors, on verra bien qui aura le dessus, cette fois-ci.

1003 mots
Ignatius fait des machins avec Toupinou
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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Sam 29 Fév 2020, 22:38

    - « Je me suis donc engagée dans l’armée alfare avec ma copine Nana… Tu sais Nana ? Je t’en ai déjà parlé ! C’est celle qui est dans l’équipe J des Puff-puff Gueurles ! Je crois qu’elle a vraiment un faible pour toi et qu’elle aimerait que tu mettes ta tête dans… Donc je disais que je me suis engagée dans cette armée. Les Alfars, ils ont des mœurs intéressantes. Le centaure m’en avait déjà parlé. Tu sais, le centaure… Je t’ai raconté l’histoire lors de notre première rencontre et tu étais d’ailleurs très curieux sur… Bon mais figure-toi que les Alfars ont une armée faites de roses et d’orchidées ! Ils les chevauchent accompagnés de geais pour les guider. Ils sont aveugles, c’est pour ça qu’ils restent dans leur ville. Si elle a le nom d’une fleur, c’est parce que c’est la première position d’un livre ancestral qui sert à… »

    Écouter Jil parler me rendait heureux. J’aimais le son de sa voix et son débit de paroles. Ça me permettait de rester silencieux. Elle ne s’arrêtait jamais et sa bouche se déformait en A, en O, en U.

    Je lui souris tout en hochant la tête pour lui montrer que je l’écoutais. Lors de notre première rencontre, j’avais surtout eu envie de la sauter. J’avais été agréablement surpris de la facilité avec laquelle les choses s’étaient faites. Depuis, nous étions amis et ce qu’elle racontait avait pris une signification particulière pour moi. Je restais à l’écouter parce que c’était elle. Je ne l’aurais probablement pas fait avec quelqu’un d’autre et je comprenais qu’elle puisse paraître insupportable à certains. Tant pis pour eux.

    La scène s’estompa et Jil disparut, à mon plus grand regret. Je l’oubliai pourtant rapidement, comme si ça n’avait pas vraiment d’importance, au fond.

    J’étais en train de couper du bois, torse nu, malgré le déclin du jour. J’avais chaud et j’avais hâte de terminer. Il fallait bien préparer les jours plus froids. Le bois était encore frais et il m’allait falloir l’entreposer correctement pour qu’il soit sec pour l’hiver. Autant m’y prendre dès maintenant. Faire cramer des bûches encore humides était une chose presque impossible, sans parler de l’odeur désagréable et de la fumée opaque qui se dégagerait du feu si je venais à le faire. Mauvaise idée. C’est pourquoi j’étais prudent. Ça m’était déjà arrivé une fois, pas deux.

    Il y eut une coupure. Je posai ma hache sur un tas de bois que je n’avais pourtant jamais entreposé là. Il s’était monté tout seul et deux arbres avaient disparu. Il faisait nuit noire mais il m’aurait fallu beaucoup plus de temps pour arriver à bout des chênes. Je haussai les épaules, ne semblant pas concerné par l’incohérence.

    Je savais qu’il y avait une source d’eau chaude pas loin. Ça ferait du bien à mes muscles endoloris et à mes paumes de main qui étaient devenues rouges à force de trop frotter. Il ne me semblait pas être bucheron. De ce que je savais, ou croyais savoir, j’étais plutôt un intellectuel, du genre à faire soupirer un agriculteur devant mon manque de savoir-faire. Pourtant, je coupais du bois.

    J’étais nu maintenant, mes vêtements étalés plus loin en désordre. J’avançai jusqu’à l’eau en pensant à ma femme qui devait être rentrée à la maison depuis déjà quelques temps. Elle ne me désirait plus. Je la soupçonnais d’avoir pris un amant. Elle semblait ailleurs.

    Avant de plonger dans la chaleur du liquide, je jetai un coup d’œil à mon corps. Je ne m’étais pourtant pas relâché malgré les années. Je ne comprenais pas ce qu’il lui prenait. Loin était le temps de nos folles aventures aussi débridées qu’endiablées. Ça me manquait. Plus d’une fois elle m’avait dit qu’il n’y avait pas que le sexe dans la vie et qu’il me fallait apprendre à prendre mon pied autrement. Et puis quoi encore ! Je rouspétai en y pensant. Si ça continuait comme ça, je ne rentrerais plus... à la maison, parce qu’entre ses cuisses, ce n’était déjà plus le cas depuis longtemps.

    Ma femme me sortit de l’esprit comme elle y était entrée plus tôt. Rapidement, je ne pensai plus qu’à me détendre, à mon bien-être et à des activités plus sous-marines. Malheureusement, je fus interrompu dans mon élan par la venue de quelqu’un. Ma main se décala.

    - « Bonsoir ? »

    Je ne savais pas de qui il s’agissait, sans doute un bucheron qui avait eu la même idée que moi après une journée de labeur. Je partis du principe que c’était ça et me détendis. Je penchai la tête en arrière, mes cheveux se mêlant aux roches desquelles quelques bruns d’herbe dépassaient.

    - « Il fait bon ce soir. Vous n’avez pas à boire par hasard ? J'ai besoin d'un remontant. »

    Je n’avais ni de quoi me sécher, ni de quoi boire. Pourtant, une bonne bière bien fraîche m’aurait fait du bien. Les Génies durent entendre mon souhait car une choppe apparut dans ma main.

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Lun 02 Mar 2020, 12:28


Cat Pierce – You belong to me

Hearty breakfast by Svetlana Tigai (artstation.com)

Le parfum qui émanait de sa proie l’électrisait. Si près de lui, elle entendait son cœur battre comme s’il était sien. La vie qui batifolait dans son corps semblait l’appeler, sauvage et envoûtante. Elle mourait d’envie de l’attraper par la gorge, de le coincer contre son piano et, dans la discordance des touches dérangées, de le mordre. Pas tout de suite. Si elle cédait maintenant, le jeu de séduction en serait ruiné. Ce serait regrettable. La frustration de l’attente apporterait plus de saveur au baiser. Un pic d’excitation troubla ses sens lorsqu’il embrassa son cou. C’était un aveu. Il savait ce qu’elle était. Il savait, et il ne partait pas en courant. Elle sourit et ferma les yeux pour mieux apprécier ce contact, la tête penchée sur le côté. On aurait presque pu croire qu’elle attendait sa morsure ; pourtant, elle ne perdait pas son objectif de vue. Son souffle chaud éveillait d’autant plus la bête en elle : elle avait conscience qu’elle ne pourrait plus se retenir très longtemps. Son sourire s’agrandit, dévoilant ses dents blanches. « La chasseresse chassée ? J’attends de voir. » Cela l’amusait. La Vampire avait parfaitement conscience du fait que sa proie la surpassait dans bien des domaines et que, gentille ou non, si elle avait voulu se défendre, elle aurait pu l’éliminer sans peine. C’était ce qui charmait ses sens, c’était ce qui l’avait attirée. Ce goût du défi, du danger, du risque. Toutefois, il se prêtait au jeu qu’elle avait initié. Aussi puissant fût-il, il paraissait prêt à affronter les conséquences de son attitude tentatrice. Si elle le transformait, il ne serait pas un Enfant facile à gérer. Ce serait sans doute une décision stupide et irréfléchie. Risquée.

Lorsqu’il s’écarta pour s’asseoir sur la banquette du piano, ses yeux tombèrent sur sa nuque. Elle passa sa langue sur ses lèvres. Appuyée contre le bois de l’instrument, la jambe droite par-dessus la gauche, elle étudia la course de ses doigts sur le clavier. Quelques secondes plus tard, ses iris naviguaient vers les artères qui pulsaient sous la peau de son cou. La Créature de la Nuit s’interrogeait sur l’angle le plus adéquat et la meilleure position. Elle n’avait pas l’intention de s’y prendre comme un fauve. Non, elle voulait faire les choses bien. Elle voulait planter ses crocs là où la chair est tendre et la veine gonflée. Elle voulait qu’il aimât son baiser et qu’il en redemanda encore, et encore. Qu’il la désirât à la façon des Enfants de la Nuit et non comme les vivants veulent les femmes. Un rire bref lui échappa. « Où serait le plaisir si tout était si facile ? » Ses yeux s’accrochèrent aux siens, et la Vampire se redressa. Elle se détacha du piano et s’approcha du brun, élégante et dangereuse. Son index et son majeur rejoignirent l’épaule de Kaahl et caressèrent le tissu qui le couvrait, jusqu’à son autre omoplate. Ce faisant, elle l’avait contourné. Elle se faufila entre l’homme et l’instrument de musique. « Vous n’aimez pas quand c’est trop simple. » dit-elle. « C’est pour ça que vous vous êtes laissé tenter, non ? » Pour la difficulté, pour l’adrénaline, pour l’interdit. Ses prunelles ne quittaient pas les siennes. Trop d’éléments se jouaient dans des regards ; trop de pièges se refermaient grâce à ceux-ci. « C’est pour ça que je vous ai choisi. » Ses doigts remontèrent sur sa gorge. Ils y traînèrent, sensuels et affamés, avant de grimper jusqu’à ses cheveux. Sa main se perdit dans la masse brune, caressante. « Si c’est trop facile, je me lasse. » Une moue boudeuse s’imprima un instant sur son visage. Quand elle se lassait, elle se précipitait, charcutait la peau et dévorait les veines. Puis elle les laissait là, à même le sol, condamnés à mourir sans jamais revivre. S’ils n’avaient pas réussi à la captiver, c’était qu’ils ne captiveraient jamais personne. Mais lui… Parfois, elle se demandait lequel d’entre eux était supposé succomber à l’autre. « Ce n’était pas facile. » Laëth souriait. Ses crocs étaient sortis, signe que, si elle aimait faire durer l’attente, elle y mettrait bientôt un terme.

La Vampire resserra ses phalanges autour de la chevelure du mortel. D’un geste ferme mais doux, elle guida sa tête vers l’arrière, tandis qu’elle-même s’inclinait vers l’avant. Elle avait fini par repérer l’encoche parfaite, celle qui lui plaisait le plus. Les yeux clos, l’infante des ténèbres laissa ses lèvres frôler la peau, y déposa ces baisers que les êtres sexuels adoraient, puis elle ouvrit la bouche et planta ses dents dans la carotide de sa victime. Le sang afflua. Il était à elle, et personne d’autre n’y goûterait.

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