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 [RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce

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Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

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◈ Parchemins usagés : 1031
◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
Adam Pendragon
Mer 08 Avr 2020, 12:32

    - « Ne crois pas que je cherche à minimiser mais… si c’est interdit entre membre d’une même famille c’est soit pour conserver des liens inaliénables soit pour éviter que la génétique ne se dégrade. Je pense que j’ai autant envie de te mettre enceinte que tu as envie de l’être de moi. Et les liens familiaux… nous n’en avons jamais eu. Dans une race éternelle comme la nôtre, ça arrive forcément. Si ça peut te rassurer, je te considère pas du tout comme ma petite-fille. En plus, dans notre cas, ce qui est fait est fait. L’accepter est la meilleure option. »

    Je n’aimais pas me prendre la tête pour rien. Nos liens de parenté n’étaient connus ni d’elle ni de moi au moment où je l’avais entrainée dans cette salle de cours. Je ne pouvais pas effacer le passé et je n’en avais pas envie de toute façon. J’avais surtout envie de recommencer plusieurs fois et ce n’était pas interdit par la loi de coucher avec un membre de sa famille, du moment que les deux le voulaient.

    Je souris lorsqu’elle me toucha.

    - « Ça ? C’est… »

    Je la regardai. J’avais vu ce qu’il s’était passé au bal.

    - « Il n’est pas toujours aussi insatiable. C’est la Couronne de la Nuit qui lui donne quelques difficultés. La faim le rend violent mais s’il boit un peu avant, il peut faire les choses correctement. La morsure et le sexe ensemble c’est… »

    Il ne pouvait pas en profiter sexuellement, lui, lorsqu’il était dans cet état mais il répondait à mes attentes. Oriane avait dû ressentir l’extase. Le sexe, la morsure et le contrôle des sens rendaient n’importe quoi d’autre fade à côté. C’était comme toucher le divin.

    - « Beaucoup de plaisir pour peu de douleur finalement. »

    Je ne me rappelais pas du tout comment j’avais hérité de cette morsure-ci. C’était un peu flou dans ma tête. Très vite, je n’y pensai plus et reportai mon attention sur elle et sur le long frisson que ses mains dans mon dos me procurèrent. Je la sentais inquiète. Si j’avais été normalement constitué, j’aurais dû l’être aussi. Pourtant, quelque chose en moi me convainquait que si elle avait réellement posé un problème, il l’aurait déjà tuée. Ce qu’elle venait d’apprendre changeait les choses, c’est vrai. Elle en savait autant que moi maintenant. J’étais toujours vivant.

    Une chaise apparut. Je m’assis dessus après avoir entouré la Déchue de mes bras pour la guider sur moi. Mes lèvres se posèrent sur sa joue.

    - « Je ne le laisserai pas faire. »

    Ça valait ce que ça valait. Lui et moi étions dans des positions très différentes. Il possédait bien plus d’hommes à sa botte que je n’en aurais jamais. Pourtant, il restait pragmatique et j’en étais convaincu. Il ne la tuerait que si elle lui posait un problème directement. Le savoir était une arme, il me l’avait déjà dit et je le savais aussi depuis longtemps. Restait que celui qui ne s’en servait pas pouvait s’éviter le pire.

    - « Oriane… »

    J’avais prononcé son prénom un peu fermement. Je finis par passer mes mains dans ses cheveux. J’avais furieusement envie d’elle. Je devais pourtant rester concentré sur la discussion.

    - « Ce qu’il fait ne te regarde pas. Les Déchus ne font pas partie de son plan. Je ne peux pas en parler en temps normal mais, même dans le cas où je le pourrais, je ne le ferais pas. Ça ne me regarde pas non plus. J’aime juste être avec lui. Si un jour il essaye de s’en prendre à nous, les choses changeront mais en attendant… Ce que je veux dire c’est que ça ne sert à rien de te mettre en danger. Accepte ces informations comme elles viennent et oublie-les, pour ton bien. Ce n’est pas le seul à comploter et, à notre niveau, nous ne pouvons rien y faire. Le dénoncer provoquerait une crise diplomatique sans précédent et beaucoup de gens mourraient, sans doute plus que si nous ne disons rien. Et je ne veux pas qu’il meure. »

    Je soupirai. Ça entrait en ligne de compte.

    - « Maintenant… Si on pouvait parler d’autre chose, ça m’arrangerait. Je n’aime pas être sérieux et, si je le suis trop, on va commencer à comprendre que j’ai un avis et à me le demander trop souvent à mon goût. Je préfèrerais parcourir ton corps avec ma bouche. Au moins, ça aura le mérite de te détendre et de plaire à tout le monde ici, contrairement à la politique qui se termine rarement au lit. »

    750 mots



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Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

~ Déchu ~ Niveau V ~
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◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
Adam Pendragon
Mer 08 Avr 2020, 13:06

    - « Moi qui pensais que tu avais changé. »

    Je regardais la scène qui se déroulait devant moi. Le sol ensanglanté disparut. C’était beau pour l’effet mais je n’aimais pas tremper dans les organes. Ça puait. Je ne comprenais même pas comment les autres Démons pouvaient adorer ça. C’était dégoûtant.

    - « Si tu continues à t’entêter à ne pas écouter les propositions des naïfs qui nous appellent, plus personne ne voudra faire de Pacte Démoniaque avec les Démons. Sans vouloir t’embêter, ô mon Roi. »

    Je me moquais peut-être un peu. Il ne me faisait pas peur. Nous étions proches et mes conseils lui étaient souvent utiles, autant que chaque parcelle de mon corps que je mettais à son entière disposition, pour mon plus grand plaisir d’ailleurs.

    Je m’avançai enfin pour admirer un peu plus notre cocontractante. Si lui ne voulait pas l’entendre, moi, je le désirais réellement.

    - « Laisse-la respirer. »

    Je l’avais dit d’une façon affirmée, sans que ça ne ressemble à un ordre pour autant. Il pouvait le voir comme un conseil ferme. Je n’attendis pourtant pas qu’il m’éclaire de son avis. Je savais comment faire pour obtenir ce que je voulais. L’une de mes mains attrapa son épaule pour le tourner dans ma direction. Je me collai contre son corps et lui chuchotai quelques mots à l’oreille. S’il faisait n’importe quoi avec cette femme, il perdrait l’occasion de voir ce que je venais de dire se réaliser.

    Je me tournai vers la victime. Ma main caressa le galbe de ses fesses et mes doigts disparurent entre ses cuisses quelques secondes.

    - « En plus elle est vierge. Tu n’as vraiment pas de race. »

    Je retirai ces derniers. Je l’aidai à se redresser et l’assis sur l’autel en l’y portant.

    - « Je m’excuse pour son comportement. Son caractère a toujours été difficile. Seulement, il sait bien que les affaires sont les affaires. Tu ne dois pas avoir peur de lui. »

    Je lançai un petit regard amusé au concerné. C’est lui qui allait finir sur l’autel s’il ne se calmait pas, Monarque Démoniaque ou pas.

    - « On va repartir sur de bonnes bases. Je vais te détendre un peu et, pendant ce temps-là, tu lui demanderas ce que tu veux de nous. Sois précises, sinon il va en profiter. Je vais te détacher aussi, ce sera plus pratique. »

    Je préférais qu’elle puisse se servir de ses mains. Autant rendre les choses agréables pour tout le monde. Bien sûr, j’exigerais qu’elle devienne notre esclave après la mort. À partir de ce moment-là, nous pourrions faire absolument tout ce que nous voudrons d’elle. En attendant, j’étais partisan de la méthode douce. Le mal paraissait d’autant plus cruel lorsqu’il naissait dans le contraste. J’étais patient. Mon objectif était de lier les autres peuples par contrat. Une fois que leur heure aurait sonné, ils nous appartiendraient, ce qui renforcerait notre race.

    Je m’approchai d’elle. Ma main caressa sa joue lentement. J’usai de magie pour l’apaiser mais aussi pour faire ressortir la Luxure présente en elle.

    - « Il va bouder mais je vais te protéger. »

    Je lui avais dit à l’oreille alors que mes mains déliaient les ronces entre deux caresses. Mes lèvres descendirent dans son cou.

    - « Regarde-le bien et préviens-moi s’il essaye de me tuer pendant que je suis occupé avec toi. »

    C’était une possibilité. Je n’avais pas conscience d’être dans un rêve mais quelque chose me dérangeait pourtant. J’avais l’impression d’outrepasser les limites et cette femme me rappelait vaguement quelqu’un. Je la désirais tout en sachant que mon comportement n’était pas tant dénué de vices que ça. Peut-être que je l’utilisais ou qu’elle me faisait envie pour une raison bien précise. Elle avait le goût de l’interdit.

    Je m’agenouillai un instant pour délier ses pieds. Mes doigts frôlèrent ses mollets et remontèrent en même temps que mon visage vers des considérations bien plus bandantes que le jardinage. Mes mains se refermèrent sur ses fesses pour rapprocher son bassin du bord de l’autel fermement.

    - « Allez, dis-nous ce que tu veux avant de ne plus pouvoir parler. »

    Il fallait savoir se vendre un peu pour obtenir la conclusion d’un contrat. Je pensais être plutôt doué pour provoquer des gémissements incontrôlables. Je lui jetai un coup d’œil.

    - « Et détends toi, sinon ça ne sera pas agréable. Ce n’est pas tous les jours que je sors ma langue gratuitement alors profites-en. »

    745 mots



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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mer 08 Avr 2020, 21:38


Tu t'approchais de la bâtisse pour t'arrêter à une centaine de mètres et en observais la façade quelques secondes. La lumière de sa chambre était toujours allumée en une douce lueur tamisée, comme chaque soir, depuis que tu avais commencé à lui rendre visite. Depuis cette première fois, elle prenait toujours un peu plus de temps pour se préparer. Depuis cette première fois, elle s'attardait toujours un peu plus sur sa toilette avant de s'abandonner à la nuit. Tu repris ta marche, mais ne te pressais pas. Tu voulais la faire languir encore un peu. Qu'elle craigne que tu ne te sois lassé de ces visites nocturnes, mais surtout d'elle.  Tu voulais rendre ton apparition et ta présence plus désirable encore à son esprit. Que ses soirées, comme ses journées, ne soient plus rythmées que par l'attente de ta venue. Un mince sourire se dessinait sur tes lèvres comme tu arrivais à quelques pas de sa fenêtre. Toutefois, si tu avais pris le temps de t'avancer jusqu'ici, tu pénétrai sa chambre dans un courant d'air, ne laissant trace de ton arrivée sinon la fraîcheur de la nuit qui t'accompagnait. Te glissant derrière elle, tu attendis que son visage revienne faire face au miroir pour frôler ses épaules d'un geste lent, sans pour autant les toucher, et t'imprégner de sa douce fragrance avant de reculer à pas de loup. Il était plaisant cet instant où tu pouvais lire les sentiments qui couraient sur ses traits au travers de la vitre quand, à l'inverse, elle était dans l'incapacité de voir le moindre de tes gestes. Avant même que tu n'entre en contact avec, et sans même que tu n'es à tourner la tête, tu te baissais afin de t'asseoir dans le fauteuil. Accoudé à l'accotoir, ton visage reposait sur le dos de tes doigts, un mince sourire aux lèvres. Tes prunelles, fixées sur la jeune fille, suivaient avec gourmandise et envie chacun des mouvements qu'elle effectuait. Notamment cet instant. Les épingles qu'elle défit, libérant sa chevelure, cachait alors sa nuque à tes yeux. Avec cet unique geste, c'était elle qui se faisait tout les soirs désirer le temps de quelques minutes. Une lueur amusée éclaira ton regard. Tu penchais la tête sur le côté lorsqu'elle te révéla de nouveau sa nuque, attardant ton regard sur la courbe de son cou. Tu imaginais sans difficulté tes crocs venir se planter dans sa tendre peau immaculée. Mais pas de suite. Tu levai le regard et croisai le sien par l'intermédiaire du miroir. Ton sourire s'agrandit. Oui, bientôt.

Tu laissais ton regard planer à travers le miroir afin de mieux apprécier les retouches qu'elle s'appliquait à effectuer, dans des gestes lents et précis, sur son visage. Elle était comme ces jeunes filles se préparant pour un rendez-vous nocturne avec leur prétendant, ou ces dames qui s'apprêtaient pour rejoindre leur amant secret. Le rendez-vous nocturne et secret était une chose que tu ne pouvais nier. Cependant, tu n'étais pas un amant, ni vraiment un prétendant. De ton point de vue du moins. Car, généralement, on hantait les pensées d'une demoiselle par admiration, ou par amour. Parfois un peu des deux. En même temps qu'elle quittait sa chaise, tu te levai du fauteuil, la rejoignant à pas de velours, tout en restant caché à ses yeux. Sa robe déchue, tu glissais, d'un geste furtif, le bout de tes doigts le long de sa taille. Tu observais la réaction de son corps, étonnamment excessive, à ce bref contact. Elle cédait à tes requêtes. Tu pouvais bien lui accorder quelques douceurs en retour, qu'elle semblait apprécier chaque fois un peu plus. D'autant que ce serait les dernières fois qu'elle pourrait les savourer pleinement. Et puis, ces caresses te permettais de jauger le sentiment de confiance qu'avait la jeune femme envers toi. Tu avais pu voir le jour où le frisson de la surprise était devenu celui du plaisir, te rapprochant un peu plus de ton objectif.

Tu reculais de nouveau de quelques pas, offrant à tes yeux une vision parfaite des courbes de son corps dénudé. Pourtant, ce n'était ni le galbe de sa poitrine, ni le dessin de ses hanches, ni la forme de ses fesses, ni même le trait délicat de ses jambes que tu désirais. Ce que tu convoitais chez elle, c'était le sang qui brûlait et courait dans ses veines et dans son corps. C'était plonger tes canines dans sa le galbe de ses épaules nues et lui partager le sentiment qui t'envahissait. Ce que tu voulais, c'était qu'elle s'abandonne à toi et t'accompagne dans l'éternité. Quelque chose te disais qu'elle serai merveilleuse dans cette vie que tu souhaitai lui offrir. Un rictus rêveur au coin des lèvres, tu la suivais du regard à rejoindre son lit. Ce qu'elle ne fit pas cette fois-ci. Ton sourire s'étira légèrement à sa question. Evidemment que tu te souvenais de ce soir-là. Que ce soit la bête comme la Magicienne, aucune des deux n'avait cherchée longtemps à se débattre. Tu la laissais continuer, une pointe de doute commençant à s'insinuer en toi à ses premiers mots. Aurais-tu manqué un détail ou trop attendu et se serait-elle décidée à mettre un terme à ces rencontres ? Tu en serais fortement contrarié. Toutefois, la suite de ses explications mit un terme à cette hypothèse. C'était vrai. Certains vampire cherchaient à renforcer leur lien en apposant un premier Baiser, inoffensif, un peu comme s'ils voulaient donner un aperçu du Shaazka. Tu étais de ceux qui préféraient obtenir la confiance de tes Enfants par l'attention jusqu'au jour du Shaazka. L'unique Baiser qu'ils recevront. Après tout, celui-ci ne ressemble en rien au Shihmarg habituel.

L'aiguille dans sa main te donna une idée de ce qui lui traversait l'esprit à l'instant. Tu vis juste. Le sang perlant à la pointe de son index, une lueur prédatrice illumina soudainement ton regard. Tu fermai un instant les yeux avant de les rouvrir comme tu attrapais doucement sa main, la glissant dans ta paume. Tu plongeai ton regard dans le sien tandis que tu portai sa main à hauteur de visage, puis finis par baisser légèrement le tiens, quittant ses iris, afin de recueillir dans un baiser le sang, fin grenat délicat et délectable, qui s'en échappait. Tu glissais alors tes lèvres le long de sa main, de son poignet, son avant bras, frôlant de tes lèvres entre-ouvertes son épiderme. Tu pouvais sentir son sang circuler à travers ses veines à une vitesse folle. Son geste avait éveillé ton appétit, c'était indéniable. Il y a quelques années, la pauvre petite aurait déjà été vidé de son sang, et depuis longtemps. Aujourd'hui elle avait toute ton attention. Tu la reportai d'ailleurs totalement sur elle, relevant la tête pour te plonger à nouveau dans ses yeux. Peut-être était-elle prête finalement. « Vous blesser une fois n'était donc, à vos yeux, pas suffisant ? », fis-tu d'une voix basse, comme pour poser tes mots dans les ombres dansantes, un sourire qui pouvait sembler moqueur ancré aux lèvres. « Inutile de léser cette peau inutilement. », ajoutai-tu en enfermant sa main dans les tiennes. Après un silence, tu délaissais sa main, absente d'une quelconque blessure, et laissais les tiennes venir caresser son corps nu comme ça n'avait encore jamais été le cas. Jusque ce soir. Ta main gauche dessinai, d'un geste lent, la ligne de son bras, pendant que ta main droite découvrait, sous sa chevelure, la courbe de son cou, avant de rejoindre doucement sa nuque, tandis que toi-même tu te rapprochai dangereusement d'elle et du galbe de son épaule dénudé. Tu frôlai de tes canines sa peau, remontant avec langueur le long de sa nuque. Un sourire se posai soudainement sur tes lèvres. « Quel est le souhait le plus cher à ton cœur ; Nymeria ? », soufflai-tu à son oreille d'un ton suave, passant alors au tutoiement. Tu t'écartais lentement, retirant ta main de derrière sa nuque. L'odeur du sang t'atteint immédiatement. Ce n'était pas l'odeur diffuse de l'hémoglobine sous l'épiderme. C'était une fragrance plus forte, directe, comme celle qui s'était échappée de son index en même temps que son sang, qui en était d'ailleurs la cause. Une perle de sang s'était déposée sur ta paume un peu plus tôt. D'un mouvement rapide – trop rapide pour la Magicienne – tu te glissais derrière elle. Du bout des doigts, tu écartai ses cheveux et te penchai sur la fine marque carmin qui avait coagulée. Tu te laissais enivrer par le parfum tandis que tu rajoutais, presque dans un murmure, « Je réaliserai cette authentique chimère pour toi. ». Tu la débarrassais de cette trace sanglante, avant de l'abandonner comme tu étais arrivé sur ces paroles, lui laissant uniquement une promesse et le souvenir humide de sa langue glissant sur son cou.

Tu eu à peine le temps de quitter la demeure que le soir suivant fut arrivé dans une rapide continuité aussi étrange qu'elle était compréhensible pour ton esprit. De loin, tu observais la lueur offerte par la seule chandelle vaciller dans sa chambre. Tu attendis un peu plus longtemps cette fois-ci. Habituellement, tu pouvais la voir se faire coquette. Ce soir, tu voulais qu'elle ait terminée de se préparer à ton arrivée. Elle pourrait s'inquiéter, s'attrister ou se mettre en colère de ta venue si tardive. En fait, tu serai déçu si elle n'exprimait ne serait-ce que de l'impatience. Après un temps que tu jugeais suffisamment long, tu te glissais vivement, comme chaque soir, par la fenêtre de sa chambre. Comme chaque soir, silencieux dans son dos, tu glissais lentement tes mains le long de ses épaules. Différemment des autres soirs, ce fut une véritable caresse qui dessinait son épiderme. Un sourire amusé se posait sur tes lèvres. Elle avait laissé ses cheveux retomber normalement dans son dos. « J'arrive bien tard et je te prie de me le pardonner. », lui murmurai-tu en approchant ton visage du sien. « Je t'ai fais une promesse, je ne l'ai pas oublié. », ajoutai-tu, comme pour forcer le pardon. Il y avait un peu de ça.

Mots 1679


La fête va enfin commencer, Sortez les bouteilles, fini les ennuis

Vive les pionniers, Les rebelles et les révoltés

 (:KYRA:)  :
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Priam & Freyja
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4173
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam & Freyja
Jeu 09 Avr 2020, 15:30



练习 by tian DM (on artstation.com)

Le rêve

Coutume alfar-démoniaque avec Adam & Kaahl



Elle arrêta de respirer. Ses yeux rivés sur le visage penché au-dessus d’elle, elle se forçait à demeurer immobile. Son pouls frappait jusque dans ses veines les plus fines et chaque atome qui la composait était tenaillé par la surprise et l’appréhension. Chaque parcelle de son âme lui hurlait de s’enfuir : seule sa raison la maintenait afin qu’elle ne s’écorchât pas sur les ronces. Les pupilles tremblantes, elle dévisageait l’homme. Elle le connaissait et, peut-être pire encore, elle l’aimait. Elle l’aimait, mais ne voyait dans ses iris sombres que la noirceur contre laquelle on l’avait prévenue. Je compte sur vous pour faire disparaître le mal. Depuis quelques temps, cette phrase venait la hanter lorsqu’elle s’y attendait le moins. « Kaahl… » souffla-t-elle timidement, sans parvenir à obtenir son attention d’une autre façon que celle dont il avait décidé, lui. Ce qu’il dégageait, couplé au fait qu’elle était à sa merci, l’effrayait de bien des manières. « Tu… » L’odeur du sang et de la chair en putréfaction la prit à la gorge. Elle eut un haut-le-cœur. Déjà, le regret s’immisçait dans ses entrailles et remontait vers ses poumons pour les compresser dans une étreinte douloureuse. Malgré la lourdeur de l’atmosphère, elle parvint à balbutier un « non » nimbé de terreur pour répondre aux questions du Vil. Elle le connaissait sans le reconnaître. L’amour, l’affection et la tendresse se diluaient dans le vermeil qu’il avait invoqué. Il ne lui inspirait que l’effroi, la répulsion et une forme de colère sourde et fébrile. Toutefois, elle se rendit compte avec panique qu’elle était incapable de bouger. Cela n’avait rien à voir avec l’effet des lianes ; c’était comme si son corps ne répondait plus à aucune commande. Seules les réactions primaires étaient permises. Un réflexe ancestral la fit sursauter et geindre de douleur lorsqu’elle sentit ses doigts se dégager brutalement un passage jusque dans son intimité. La souffrance qui résulta de ce geste crispa chacun de ses muscles ; et plus elle se tendait, plus elle se débattait, plus elle résistait, plus sa peine s’accentuait, aiguë et impitoyable. Les épines qui mordaient sa peau n’étaient rien en comparaison. Le murmure à son oreille lui arracha un frémissement déchirant. Une larme solitaire découpa sa tempe avant de sombrer dans ses cheveux bruns. D’autres suivirent, amères. Si c’était un cauchemar, elle voulait se réveiller. Malheureusement, les rêves ont sur les esprits cette emprise qui les empêche parfois d’en réchapper, et la fâcheuse tendance à se faire passer pour ce qu’ils ne sont pas.

Laëth sembla retrouver un semblant de contrôle sur son propre corps lorsqu’il la saisit pour la faire descendre de l’autel. La sensation de ses pieds dans le sang et les organes paraissait si réelle qu’elle l’horrifia et lui donna l’électrochoc nécessaire. Le regard baissé vers l’océan macabre, les prunelles agrandies d’épouvante, elle appuya ses mains sur le marbre et leva une jambe pour tenter de se dégager ; mais, déjà, il l’attrapait, la retournait et la forçait à s’incliner. Ses mains sur elle transperçaient son estomac de lames acérées. Elles la dégoûtaient. Elle avait envie de les lui trancher pour les lui faire avaler. Il la dégoûtait. Une grimace défigura son visage lorsqu’il tira ses cheveux pour lui faire adopter la position qu’il désirait. Elle essaya de s’écarter, de lui échapper, de s’en aller, mais il la coinçait de sorte qu’elle ne pouvait pas fuir. Les ronces rongeaient sa peau au moindre mouvement. « Arrête ! » cria l’Ange, la voix brisée par les émotions qui la martelaient. La pièce se flouta et les sensations devinrent ouateuses. Noir. Elle se déconnecta, à peine le temps d’une inspiration. Elle revint au songe, et tout était plus acéré. « Kaahl, arrête ! » Malgré les lianes, malgré l’emprise qu’il maintenait sur elle, l’Ailée continuait de bouger. Et c’était vrai : plus elle se débattait, plus c’était douloureux. Mais elle ne pouvait pas se soustraire à cet instinct de survie qui lui hurlait d’agir. Il fallait qu’elle s’enfuît, et qu’elle oubliât. Qu’elle oubliât tout. Tendant les doigts, elle attrapa une ronce et la serra au creux de sa paume. Elle lui crèverait les yeux avec. Ou n’importe quoi qui pût faire cesser le calvaire qu’il lui faisait endurer. Elle ne voulait pas souffrir, elle ne voulait pas mourir. Noir. Lumière.

La voix qui résonna derrière le Démon arracha à la jeune femme un tressautement de surprise. Le faciès de celui qui s’approchait ne lui était pas étranger, bien qu’elle ne parvînt pas à le replacer dans un contexte particulier. Lorsqu’elle sentit le corps de Kaahl rompre le contact avec le sien, elle exhala un soupir de soulagement. Il s’éteignit dans un hoquet indigné quand elle sentit d’autres mains s’aventurer là où elle n’avait plus envie que quiconque se risquât. La tension, à peine atténuée, gaina à nouveau tout son corps. Assise sur le bloc de pierre, elle aurait voulu reculer jusqu’à son autre extrémité et entourer ses genoux de ses bras. Ainsi recroquevillée, elle se serait sentie un peu moins vulnérable. Elle était tenue par les plantes. Elle ne pouvait mouvoir que ses ailes, qu’elle enroula autour d’elle. La fille de Réprouvés n’avait pas d’autre choix que de les écouter parler. Incrédule, elle répéta : « Je ne dois pas avoir peur ? » Ses yeux glissèrent du visage du second venu à celui de Kaahl, avant de revenir à son interlocuteur principal. Elle fronça les sourcils. « Tu te fous de ma gueule, j’espère ? » La colère bouillonnait dans ses tripes. Elle avait envie de leur arracher le cœur et de le poignarder jusqu’à ce qu’il n’en demeurât plus qu’une charpie informe. Elle avait envie de faire payer au brun ce qu’il venait de lui infliger. Il n’avait pas le droit, pas lui. Elle lui faisait confiance. « Tu n’es pas toi-même. » lui dit-elle, plus doucement, comme si toute hargne l’avait quittée. La dissonance cognitive provoquée par la différence entre l’image qu’elle avait de lui et celle qu’il donnait était trop importante. C’était trop difficile de croire qu’il pût être infâme. Ou peut-être l’avait-il toujours été ? Peut-être avait-elle l’impression qu’il avait déjà été bon quand seules les ténèbres le berçaient ? Elle n’aurait pas su le dire. Pénombre. Lumière. « Je ne veux pas... » La main sur sa joue coupa court à sa protestation tandis qu’une vague de chaleur léchait tout son être. Elle frissonna sous les caresses et les baisers du blond, sans pouvoir s’en empêcher, sans pouvoir se détendre non plus. Pourtant, ses cuisses jusqu’alors fermement serrées se détachaient progressivement l’une de l’autre, et ses ailes s’écartaient. Elle n’y pensait pas. Une fois qu’elle serait libérée, elle pourrait s’en aller. Elle pourrait fuir et ne plus repenser à ça. Ses iris ne quittaient pas Kaahl. Chacun de ses mouvements déclenchait une crispation supplémentaire et un élan de peur. Ce n’était plus qu’un inconnu – son visage lui était-il réellement si familier ? –, un inconnu dangereux. « Hum. » Peut-être devrait-elle les laisser s’entretuer ? Ce pourrait être une excellente solution. Elle n’avait plus envie d’être là et tremblait encore du traumatisme qu’il lui avait fait vivre – ou était-ce le désir qui venait l’enlacer ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus. Le monde tremblait, les couleurs se fondaient les unes dans les autres, les flammes brûlaient tout et les cendres étaient balayées par le vent. Lorsqu’il l’attrapa pour la rapprocher de lui, l’Ange baissa les yeux sur l’homme agenouillé. « Je… » Elle déglutit. Il y avait une conscience qui hurlait, quelque part. Noir. Retour au rêve. Elle était toujours assise sur l’autel, en appui sur ses mains, calées derrière elle. Ses iris plantés dans ceux du brun, elle articula nettement : « Je ne veux pas que tu me touches. » Pas tant qu’il serait ce monstre sans âme. Comme pour être certaine de se faire entendre, elle regarda le second Démon et répéta : « Je ne veux pas qu’il me touche. Je n’en ai invoqué qu’un. Ce sera toi. » Le monde palpita. « Je ne veux pas que vous me fassiez mal. » Elle avait employé le vouvoiement comme si elle l’avait toujours fait, comme si elle s’adressait aux deux ou qu’elle témoignait un respect déplacé au blond. Noir. « Je veux que vous soyez doux. Faites comme si vous m’aimiez. » L’Ange se redressa et glissa ses doigts dans les cheveux dorés. Pour le rapprocher d’elle, elle exerça une pression sur l’arrière de son crâne. Noir. Sa conscience voulait se dégager. Elle était enfermée. « Faites-moi l’amour. » Le décor clignotait. Les torches s’éteignaient pour se rallumer aussitôt. Quelque chose n’allait pas. Plus elle en prenait conscience, plus une forme de malaise se superposait aux ressentis qu’elle éprouvait. Le réel et l’imaginaire se confondaient. Ils étaient comme des sables mouvants, dans lesquels elle se noyait désespérément. « Non. Je ne veux pas faire ça. Je veux partir. Laissez-moi m’en aller. » Sa voix tremblait. Elle retira ses mains des cheveux blonds comme si elle venait de s’y brûler.



Message X – 1508 mots




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 09 Avr 2020, 18:32



Je serrai soudainement les dents, en entendant une voix qui m’était bien trop familière pour être confondue avec celle de n’importe qui d’autre. Par réflexe, j’essayai de contrôler cette partie là du rêve, en vain. Bien. Allais-je devoir arracher la tête d’Harabella en personne pour être certain que ce genre de configuration ne se reproduisît plus jamais ? Je délaissai Laëth pour tourner les yeux vers le blond. Lui non plus n’avait pas l’air de comprendre qu’il était en train de rêver. Parfait. Donc, si je résumais correctement la situation, les songes de l’Ange et du Déchu s’étaient rejoints et je n’y étais pour rien. Je ne désirais pas qu’ils se côtoient. Combien de fois avait-ce été le cas, elle et lui, ensemble, dans ce monde si particulier ? Est-ce qu’ils avaient déjà… ? Ni l’un ni l’autre ne semblaient se connaître mais les rêves avaient ceci de troublant qu’ils étaient indépendants les uns des autres. Mes bras se croisèrent sur mon torse. Je ne répondis rien. Je me contentai de le regarder agir, la caresser, lui parler. Même en rêve, il avait ce petit côté agaçant, empli d’une inconscience de façade. Je savais qu’il était très loin d’être naïf. Il pouvait se targuer de me narguer par mégarde, je savais parfaitement qu’il agissait de façon calculée. Pas ici, certes, mais il n’allait pas me faire croire que son mariage avec Devaraj n’était que le fruit du hasard. Il avait accepté, parce qu’il savait que ça m’agacerait. Je me demandais réellement ce qu’il croyait réussir à faire. Peut-être avait-il envi de m’entendre lui murmurer qu’il était entièrement libre, que jamais je ne serais jaloux et qu’il pouvait bien coucher avec n’importe qui sans que cela ne m'importasse, même mon propre frère. Ce n’était pas ainsi que les choses fonctionnaient. Je savais parfaitement qu’il était conscient que ses murmures, à l’attention de l’Ange, m’étaient totalement perceptibles. Oui, regarde-moi bien Laëth, pendant qu’il te fait du bien. J’étais mécontent, si bien que je décidai d’accélérer un peu ma perception des choses. Je n’avais pas l’intention d’attendre, planté là, pendant qu’il en profitait. Je détournai les yeux et repris le cours du rêve lorsqu’il devint plus intéressant. Du reste, je ne répondis jamais aux sollicitations de l’Ange. Moi-même ou non, ce n’était pas moi, en tout cas, qui m’étais allongé sur un autel dans l’unique objectif d’invoquer des Démons pour obtenir des rapports sexuels. Ce n’était pas moi non plus qui laissait la langue d’un inconnu lécher mon intimité. Je finis par sourire devant l’absurdité de cette situation. J’allais devoir leur faire passer l’envie de recommencer, surtout à lui. Il me semblait évident qu’elle était bien plus réticente qu’il ne le fût. Lui n’apparaissait pas troublé de la toucher. Je lui avais pourtant expressément signalé l’interdit qui reposait sur elle. Je ne voulais pas voir ses mains sur elle et, ce qui était valable dans un sens l’était dans l’autre, d’autant plus. Je détestais envisager qu’elle pût répondre à ses avances et le toucher, lui. Les deux, ensemble, m’étaient insupportables, surtout qu’elle le préférât à moi. Je serrai les dents une nouvelle fois. Je me fourvoyais. Je le savais. Ce n’était pas ainsi que je devais m’y prendre. Je devais demeurer pragmatique. Adam se rebellait à cause de mes interdictions. Laëth avait peur de moi et se rassurait comme elle le pouvait.

Je finis par m’avancer. Mes doigts se placèrent dans la chevelure du Déchu qui venait d’être dessaisie par l’Ange. Je le tirai un peu vers moi et l’embrassai. Je lui souris avant de regarder l’Incertaine sur le côté. Je délaissai mon amant au profit de ma peut-être, si je ne la tuais pas avant, future femme. « Excuse-moi de t’avoir fait peur. J’aimerais juste que tu arrêtes de changer d’avis toutes les cinq minutes. Pour le reste, je suis d’accord. Nous allons te faire l’amour. » Je plaçai mes mains sur ses joues. « Et t’aimer. Tous les deux. » Je faisais en sorte de paraître bien moins horrible. N’était-ce pas ce que tout bon Démon devait faire ? Créer une illusion de pureté pour mieux tromper ceux qui étaient réellement purs ? « Je t’aime, d’accord ? C’est toi qui m’imagines effrayant. Tu as peur, Laëth ? Peur de l’amour que tu ressens pour moi ? C’est pour ça que tu préfères me voir comme un Démon ? Et… cet homme ? » J’avais jeté un petit coup d’œil à Adam. « Je suis prêt à tout accepter pour toi alors, d'accord, nous allons répondre à ta demande. N’aie pas peur. Arrête de faire de moi un Démon et je serai un Ange. » Rassurer l’Ange, lever l’interdiction du Déchu. J’espérais que les choses s’imprimeraient dans leur esprit. Puisque Laëth n’était plus interdite, Adam arrêterait de chercher à l’avoir. Puisque je n’étais plus effrayant, elle ne chercherait plus une échappatoire dans ses bras.

Le décor changea pour quelque chose de moins sanglant, de plus chaud et humide. J’étais assis à califourchon sur Adam, dans des sources. J’avais configuré la scène ainsi parce que ça me plaisait. En y réfléchissant, je préférais aussi éviter d’avoir à regarder en détails certaines des choses qui risqueraient de se produire entre l’Ange et le Déchu. Je voulais profiter un peu de lui. Ma main était sous l’eau, occupée, et mes lèvres l’étaient tout autant, à jouer avec les siennes. Il fallait qu’il profite puisque les choses seraient sans doute différentes dans la réalité. Finalement, peut-être avais-je bien plus besoin de lui que le contraire. Je me dégageai. Laëth venait d’apparaître. Je devais rester pragmatique. Donner maintenant ce que je n’aurais pas à offrir plus tard. « Viens… » lui murmurai-je avec un sourire confiant. Pour lui prouver ma bonne foi, je fis apparaître dans mon dos des ailes d’un blanc immaculé. Je la guidai pour qu’elle prenne ma place sur les genoux d’Adam. J’essayais de contrôler ma respiration et de paraître le plus détendu possible. J’étais doué pour ça. J’avais joué des rôles toute ma vie alors je pouvais bien donner l'illusion de ne pas avoir envie de les assassiner sauvagement. Je me glissai contre elle, dans son dos. Mes doigts passèrent dans ses cheveux et ma bouche descendit dans son cou alors que ma main libre se referma sur l’un de ses seins. « Je t’aime... » lui susurrai-je à l’oreille, tout en regardant le blond.

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Jeu 09 Avr 2020, 19:37




Le Rêve
Il n'avait aucune envie de se rapprocher de la femme de Kaahl, malgré la proposition. Non seulement, elle ne ressemblait pas physiquement à Lilith, mais il n'aimait pas avoir ce qu'il pouvait déjà avoir. Il préférait prendre sans qu'on lui en donne la permission avant, sinon, cela n'avait plus aucun intérêt et la lassitude revenait au grand pas. Malheureusement, on ne lui refusait plus grand chose, ces temps-ci. Peut-être cela faisait parti des causes de sa dépression. Le Suprême de l'Au-Delà sourit, tout en contemplant le ciel doré désormais chargé de nuages chimériques sombres aux ailes monstrueuses et aux museaux pointus, qui se déplaçaient lourdement en sifflant. Il trouvait cela beau. Une épouse Chamane... Devaraj lui souhaitait bien du courage pour ne pas se faire manger cru ou pire, tenir ses promesses au lit. Quoiqu'il en soit, c'était une idée si divertissante à imaginer et envisager qu'il ne réagit pas directement à son changement vestimentaire. Seulement, la cravate lui collant au cou l'agaça relativement rapidement. Ça grattait, collait à la peau et donnait chaud, empêchait le vent de souffler sur son épiderme. Bref, c'était horriblement insupportable. Il fit à son tour un geste pour retrouver son état initial et dévêtir le Sorcier pour l'habiller comme il fallait, c'est à dire, son corps nu blessé par l'explosion. Beaucoup de Chamans utilisaient les formes de leurs cicatrices pour les entourer de tatouages et s'en recouvrir le corps. « On peut jouer longtemps comme ça. » commenta simplement le Chaman et quand il disait longtemps, il faisait allusion à des jours entiers. Il pensa à un véritable labyrinthe de lignes croisées droites ou abruptes, qui se terminaient sur le visage. Puis il changea d'avis une première fois en ajoutant une plume et une tunique, une seconde fois en imaginant le visage entièrement peint. Créativement parlant, cela rendait légèrement euphorique de pouvoir tout imaginer et réaliser en même temps, au même moment. Il se fit violence pour ne pas continuer dans une suite sans fin de coloriages divers et variés. « J'aimerai bien peindre ton corps. D'ailleurs, tes cicatrices sont un avantage. Il suffirait juste de les modifier légèrement pour les faire ressembler à la Màlaferli. Et puis ça fait bander Zawa'Kar, entre autre. » Le Chaman agrandit son sourire de sorte qu'il ressemblait presque à une version sarcastique et sombre de Raoni. Il ne précisa pas s'il parlait de la tribu ou de leur chef.

Le Chaman fit apparaître une multitude de coussins en soie sur lesquels il s'assit. D'habitude, il restait éloigné de ces engins du démon qui réveillaient la flemmardise et pire, le sommeil ou l'envie de se reposer quelques instants. Mais puisqu'il dormait déjà, il pouvait bien se permettre tout ce qu'il voulait, n'est-ce-pas ? C'était le seul avantage. « Ces enfants ne sont pas à moi mais à la femme ou l'homme qui les élève. Je ne suis rien du tout pour eux et inversement, à quelques exceptions prêt. » Ragnar en faisait parti, probablement parce-qu'il était un des tout premier et qu'il avait été élevé par Lilith en partie. Il voyait Ragnar comme une version de lui-même qui ne serait ni née abandonnée, ni élevée par des inconnus mais qui aurait directement grandi chez les Chamans. Le jeune homme avait donc plein de potentiel, mais était encore trop jeune pour qu'on puisse en dire plus. Puis il y avait les jumeaux d'Edel portés par sa sœur et Thor, qui était apparu bébé un matin entre les cuisses de Lilith. Depuis, il avait arrêté de se poser des questions concernant les anomalies gestatrices de cette femme. Ces enfants divins étaient-ils la cause de leur mariage ? Peut-être. Elle avait toujours dit qu'elle était resté sur l'île afin de veiller sur ses enfants. Enfin, il y avait les jumeaux de Raanu, qui, même s'ils n'avaient rien à voir avec lui ou Lilith, lui étaient précieux. D'abord parce-qu'il n'avait pas envie de connaître la sentence de Raanu s'il les mettait en danger. Cela faisait qu'il les voyait et surveillait plus souvent que tous les autres. Finalement, il se retrouvait parfois à devoir participer à leur éducation. « Personne ne prendra ma place. » dit-il froidement. Bien sûr, ce n'était pas lui qui choisissait. Ce n'était pas parce-qu'il voulait garder jalousement le trône pour lui, au contraire, il rêvait de plus en plus souvent de s'en débarrasser. « Quand je partirai, je ferai en sorte de me jeter d'un pont, et la couronne avec moi. » Au moins il n'avait pas une version encore plus folle et cruelle de lui-même enfermée dans sa cave. Est-ce-que la misère de Kaahl lui apporta une quelconque consolation ? Non. D'ailleurs, il était bien plus lent que son frère et n'avait toujours pas terminé d'analyser ces mémoires. « Je vais bientôt m'ennuyer et me réveiller. Quand je me réveillerai, je m’ennuierai encore plus. Que dirais-tu d'un jeu ? » Il sourit. Bien sûr, il avait quelque chose en tête. « Je vais imaginer un pire ou un meilleur cadeau pour chaque personne que tu détestes ou que tu aimes et tu en feras de même. Attention à ne pas confondre l'ordre. Quand nous nous réveillerons, nous devrons mettre en œuvre ensemble une partie de ces cadeaux. Partant, ou as-tu une meilleure idée, ou tu te défiles ? » Il prit un air faussement malin et attendit.

Edit : ça suffit de poster en même temps que moi non meh !
951 mots
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Mitsu
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Mitsu
Jeu 09 Avr 2020, 22:28

[RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 8 Ltcf
Le Rêve qui crée les certitudes



« Elyot ! » se défendit-elle en riant, lorsqu’il la plaqua contre le matelas, juste avant que les lèvres du concerné ne viennent se poser sur les siennes. Ce simple geste l’obligea à devenir sérieuse à nouveau. Elle lisait facilement son désir et il n’était pas le seul à en ressentir. Elle lui rendit son baiser, ses mains le serrant contre elle d’un même temps. Elle voulait parcourir son corps, encore et encore, chaque jour que les Ætheri leur permettraient de partager ensemble.

Le Rêve devint flou et une autre scène s’installa. La distance qui les séparait à présent lui permit de le regarder différemment. Ils n’étaient plus dans le creux rassurant de leur lit. Pourtant, quand elle se trouvait avec lui, elle avait l’impression que tout irait pour le mieux. Son esprit vrilla cependant. Ça lui semblait étrange. C’était comme une certitude et, pourtant, elle commença à se questionner sur celle-ci, à la remettre en question, petit à petit, comme si un poison s’était déversé dans ses veines et qu’elle commençait tout juste à en sentir les effets. Rien n’expliquait leur amour actuel et… si elle fouillait dans le passé qu’ils avaient dû avoir en commun, qu’y trouverait-elle ? La perspective d’y découvrir un vide abyssal et de se rendre compte qu’elle était en train de tout inventer lui fit peur. Elle n’avait aucune envie de se rendre à l’évidence. Ça voudrait dire le quitter, s’arracher à lui et à cette atmosphère qu’elle aimait tant. Pourquoi l’adorait-elle ? Parce qu’elle n’avait jamais ressenti quelque chose de semblable ? Elle l’ignorait. Il l’attirait. Elle ne pouvait pas le nier et ça dépassait de loin sa simple imagination. Et s’il n’était qu’une chimère, qu’elle aurait inventé de toutes pièces ? Et si, au contraire, il existait ? Elle ne savait pas ce qui serait le pire. Tout ce qu’elle déduisait, c’est qu’ils ne se trouvaient pas dans la réalité. S’il était réel, elle ne faisait que le toucher du doigt, actuellement. S’il était réel, alors elle pourrait le retrouver. Mais dans combien de temps ? Et qui lui disait qu’il n’était pas totalement différent ?

Alors qu’elle se perdait en débats internes, la voix d’Elyot la tira de ses tourments. Elle leva les yeux vers lui. Comment pouvait-elle ressentir autant de tendresse envers un homme qu’elle ne connaissait pas réellement ? Et pourtant, elle savait qu’en utilisant l’artefact, elle en arriverait à tout savoir de lui, à saisir chaque parcelle de sa vie. Il ne semblait pas inquiet. « Oui. » dit-elle, en souhaitant son présent. « Merci, c’est vraiment… » Encore une fois, elle sentit un amas d’émotions prendre le dessus sur sa raison, comme une vague de fond. « Je… » Elle se tut et se mordit la lèvre inférieure. Elle voulait utiliser le Xuroäal avec lui, oui. Cela devenait nécessaire. Elle ne voulait plus se mentir. Elle voulait savoir qui il était et, surtout, pourquoi est-ce qu’ils étaient ensemble dans un Monde qui ne semblait pas refléter de réalité. Elle tendit ses mains et l’expérience débuta, pleine d’images, de sons et d’odeurs. Elle fut lui et elle sut rapidement que ce qu’ils semblaient avoir vécu, leur vie commune, ce petit-déjeuner partagé, ce désir, tout ceci n’existait pas vraiment. Elle comprit aussi autre chose : elle et lui s’étaient déjà croisés par le passé. Elle avait embrassé ses lèvres par l’intermédiaire du Conte du Sapin. Elle avait caressé sa peau. Ils avaient vécu la Traque ensemble et…

Anya se leva, une fois que la vision s’estompa. Elle le fixa, étrangement calme. Elle se sentait un peu triste, en réalité. « Toi et moi nous… » Le décor changea un peu. La lumière se tamisa et un bain apparut. Elle savait qu’ils devaient se plonger dedans afin que leur esprit s’apaise. Elle ne termina pas sa phrase. Elle se dirigea vers le meuble qui était fait pour poser les vêtements le temps de la baignade. Elle se déshabilla lentement, les yeux dans le vague. Elle se sentait un peu coupable d’avoir osé l’embrasser par l’intermédiaire du Conte, même si elle connaissait ses émotions à lui par rapport à ça. Il lui arrivait de penser à elle. Et s’il avait été déçu ? Si la vie qu’il avait vu dans le Xuroäal l’avait choqué ? Elle ne savait pas ce qu’il avait pu s’approprier. Elle en savait peu elle-même. Son existence était fragmentée, elle en avait conscience. Beaucoup de choses lui échappaient. Elle triait tout dans sa tête, dans un palais gigantesque, et elle sortait ce dont elle avait besoin lorsque son frère – qui n’existait pas vraiment – le lui disait. « Hum… » Elle s’avança vers l’eau et s’y laissa entrainer. Elle se retourna pour regarder Elyot. « Toi et moi, nous ne sommes pas vraiment ensemble… » Ça la rendait si triste. Elle aurait aimé que les caresses et les baisers, plus tôt, soient vrais. Ses yeux roulèrent sur l’eau. Elle se retint de pleurer comme elle put.

828 mots

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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Miles Köerta
Sam 11 Avr 2020, 03:21



J’attendis plusieurs minutes, me demandant même, après un certain temps, si j’avais accompli le rituel de la bonne façon. L’intérieur de mes mains commençaient à devenir moites tandis que ma respiration s’affolait. Ça ne marchait pas. Ça ne marchait pas. Pourquoi ça ne marchait pas? Je… Je… Je devais retirer ces lianes de ronce. Je dois… Et subitement, une ombre s’étendit jusqu’à mon visage et lentement, je tournais ma tête dans cette direction. Mon souffle se cassa brusquement alors que mes yeux s’écarquillèrent sous l’assaut d’un étonnement et d’une nervosité vertigineuse. C’était la Maîtresse… Pourquoi est-ce que j’avais invoqué la Maîtresse? Mon cœur, irrationnellement, se mit à battre à tout rompre dans ma poitrine. Ma respiration s’accélérait tandis que mes poignets et mes mollets cherchaient un moyen de se défaire des ronces que j’avais solidement attaché tout autour de mon corps. Elle allait être furieuse. Elle allait me crier dessus, c’était certain. C’était plus que certain.

« Io los… (Je suis…) »

La fin de ma phrase se perdit dans une folle inspiration, lorsque le premier contact de nos peaux se fit. Ma peur me semblait réelle, fruit d’un remord poignant qui mûrit lorsque je pris conscience que je venais de forcer ma Maîtresse à se déplacer pour mes lubies étranges et incertaines – et surtout, dans une nudité aussi dévoilée. Pourtant, elle semblait s’en amuser, continuant d’acérer mes sens par des gestes et un doigté assurés. Il ne se dégageait de sa personne qu’une aura de plaisir, de jeu, mêlé à une tentation des plus risquées et sinistres. Je déglutis difficilement, sentant sa main glisser sur ma joue alors que son visage s’imposa dans la globalité de ma vue. J’arrêtais de respirer à un moment, percevant nettement sa voix – et la comprenant, étonnamment. Co-Comment…? Ma conscience s’évapora brièvement tandis que ses lèvres se posèrent sur les miennes. Je ne comprenais pas. Elle n’était plus fâchée? Elle m’avait pardonné? Doucement, mon trouble s’effaça et je profitais du baiser, expirant un faible « Je… sais… » à son interpellation. Je savais ce que cela me demanderait, d’appeler un Démon. Cependant, j’étais prêt à tout pour la Maîtresse. Mon faciès, pourtant, se décomposa à un moment. Sa langue était rêche, bifide. Je relâchais un grognement guttural à son contact, endurant ce dernier, fermant plus fortement mes paupières sur mes yeux.

« Si… telle est votre désir, Maîtresse Taïmon. Ai Laik pah voth hin. (Je suis tout à vous.) », alignais-je d’une voix rauque, frissonnant à l’œillade qu’elle m’échangea avant de se placer au-dessus de moi.

J’étais prêt à mourir si elle me le demandait. Comme j’étais prêt à tolérer tous les supplices qu’elle serait à même de me faire subir. Je m’étais certainement mal comporté tout à l’heure, dans sa chambre, mais je ne voulais pas que cela recommence. Je voulais satisfaire le moindre de ses désirs. C’était mon but, en tant qu’esclave : que ma Maîtresse soit satisfaite, peu importe ses demandes, et peu importe ses caprices. Mon âme et mon corps lui avaient été donnés pour qu’elle puisse s’en servir comme tremplin vers sa propre ascension. Et de ma position, de ma si faible prestance et de mon intelligence défaillante, je pouvais voir une splendeur magnifique et altérée émaner de cette jeune femme. Elle possédait une aura sombre, une atmosphère des plus noires et malgré tout, je ne pouvais pas ne pas être attirée par elle. Irrésistiblement, mes mains vinrent se placer à ses hanches. Ce que je demandais.

« Je veux… » Commençais-je doucement, ne la quittant pas des yeux, émerveillé par son corps, attiré par ses lèvres, malgré – je le savais – la langue de serpent qui se trouvait derrière cette couleur vermeil.

Je la contemplais longuement, ne sachant si je devais… Cependant, mes paumes se mirent à bouger d’elles-mêmes, glissant le long de la courbe de ses reins pour ensuite entourer son ventre et monter jusqu’à sa poitrine. Je caressais ses seins doucement, incertain. Me giflerait-elle de nouveau? Je pris peur, retirant mes mains, cette terreur irrationnelle revenant au galop, me frappant de plein fouet. Elle n’aimerait pas ça. Elle n’aimerait pas ça. Vaar. Vaar! (Idiot. Idiot!) M'insultais-je mentalement.

« Je veux… vous aider. Vous aider à vous…. élever. »

J’avalais de travers, respirant bruyamment. L’inflexion de ma voix était hachée et hésitante, non pas par manque de certitude, mais par inhabitude de parler de manière cohérente. Si mes yeux s’étaient momentanément détournés de son faciès, à présent, je la fixais intensément. Parce que c’est ce que je voulais. Je voulais qu’elle le comprenne. Qu’elle sache qu’il s’agissait là de mon seul et unique souhait.

« Je vis pour vous. Je suis à vous. Mais je n’arrive pas à… vous servir… convenablement. »

J’émis une pause. Soudain, la pénombre ambiante, générée par une source lumineuse tout simplement indiscernable à ma vue, s’éteignit brusquement autour de nous. C’était le noir complet. Une obscurité insondable et irréelle. Pourtant, elle me rappelait la noirceur des cachots, le silence des donjons dans lesquels j’avais moisi au gré de mes déplacements et des caprices de Cheyenne Arkendar. Au loin, il était possible d’entendre des voix, des murmures, à l’instar des prières que l’homme égaré tentait de lancer vers le ciel, dans le vain espoir qu’il soit entendu d’une entité à l’écoute de leur misère. Le bruit des chaînes se joignait à la sombre litanie des prisonniers invisibles mais, comme à mon habitude, je n’étais pas forcément attentif à tout cela. J’avais suffisamment de cris intérieurs qui me frappaient entre les deux oreilles, en réalité. Et puis, je n’y voyais strictement rien. Rien de leur souffrance, rien de leur calvaire. Juste les faibles rumeurs d’un malheur qui m’était presque imperceptible. Mais il y avait bien une chose que je pouvais sentir : c’était elle. Sa peau, sa respiration, les frémissements de ses ailes dans l'air… Comment pouvais-je contenter Maîtresse Taïmon? Comment pouvais-je lui être… utile?

Je me redressais alors sous son poids, plongeant mes bras le long de sa taille tout en remontant l’une de mes mains jusqu’à la racine de ses cheveux. J’approchais mon visage du sien et malgré le noir ambiant, je parvins à trouver ses lèvres, que j’embrassais avidement, jouant avec sa langue malgré la répulsion que ce contact causa au creux de mon esprit. Mais si c’était ainsi que Maîtresse Morgane désirait faire les choses, j’étais prêt à endurer cela. Je pris une courte inspiration.

« Ne… m’abandonnez pas, murmurais-je entre deux caresses, cherchant le lobe de son oreille contre lequel j’y frôlais mon nez. Je… ne veux plus… être délaissé… Et c’est pourquoi, je… je ferais tout. Tout pour vous servir… Et vous… aidez à… à… »

Je voulais être utile à ma Maîtresse. Je ne voulais plus vivre l'égarement et l’abandon. J’avais besoin que l’on me guide, que l’on se serve de moi. C’était le but de mon existence et… et… À cause de cela, j’avais peur d’échouer. J’avais peur de redevenir l’outil inutile que Cheyenne Arkendar avait délaissé au coin d’une ruelle malfamée. À ce souvenir, mes dents se serrèrent et mes doigts s’enfoncèrent dans la peau de la Démone. J’avais l’impression que le Loup prenait soudainement de la place. Que le Loup voulait soudainement faire acte de présence. Ce qu'il fit, sans que je n'arrive à lui offrir une quelconque résistance.

« Ne me… laissez pas! »

Ma voix avait pris des accents plus graves, caverneux, menaçants. Mes mains parcoururent férocement la courbe de son dos tandis mes lèvres cherchèrent instinctivement les siennes. Avides et pressées, je coupais mon souffle contre sa bouche, l’embrassant avec appétit, avec désespoir. Je cherchais une sorte de réconfort dans la douceur de ses lèvres. Ironique, en sachant de quelle essence était la créature que je tenais dans mes bras. Pourtant, à ce moment précis, j’étais presque de la même nature que la Démone. Presque.


1 314 mots | Post II



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Sam 11 Avr 2020, 22:46



« C’est toi le saucisson. » railla-t-elle entre ses lèvres. Elle avait émis un gros soupir lorsqu’elle avait vu Priam apparaître. Elle n’avait pas envie de le voir. Elle voulait un vrai Démon, pas un Angelot déguisé en Démon. Qu’est-ce qu’il allait faire ? Sortir une queue fourchue de son pantalon et mimer des cornes avec ses doigts ? Peuh ! Très peu pour elle. Elle voulait un homme brutal, un Démon, un géant, aux proportions en conséquence. « C’était pas franchement toi que je voulais voir mais bonjour aussi. » fit-elle, en râlant. Elle avait bien conscience de s’être mise dans la merde mais elle allait pas se laisser impressionner, pas encore. « Aïe ! Mais t’es devenu complètement barge ou quoi ? » fit-elle lorsqu’il la griffa. « C’est toi l’emmerdeur ! » À apparaître à la place de quelqu’un d’autre. « J’espère que t’es pas amoureux parce que, putain, j’ai pas envie que tu me harcèles jusqu’à la fin des temps ! » Elle le regarda monter sur elle et changea d’expression. « Dis donc, t’as pris du poil de la bête ? Depuis quand tu grimpes sur les gens comme ça ? » Si elle avait réfléchi ? Il la prenait pour une Magicienne ou quoi ? Elle n’avait pas besoin de réfléchir. Elle avait son instinct pour lui sauver les miches – certes peu développé dans le cas présent mais, curieusement, ça lui semblait amusant. Elle ne savait pas pourquoi, elle aimait bien le voir en grand méchant. Ça devait être sa propre partie démoniaque qui répondait favorablement à la sienne. Elle n’en savait rien, mais il l’excitait, presque autant que lorsqu’il était un Ange tout mou. « Putain ! » cria-t-elle quand il resserra ses liens. « Je vais pas rester toute la nuit si tu joues aux cons, nan ! » Elle n’avait pas franchement le choix, eu égard aux ronces qui entouraient son corps, mais elle ne semblait pas en avoir conscience. « Et ils sont où tes cheveux ? Hein ? C’est quoi cette tête d’intello que tu te trimballes maintenant ? » Peut-être qu’il avait réellement fini par aller draguer des Magiciennes. Za fit la moue. Elle ne se rappelait plus réellement quand est-ce qu’il lui avait dit ça. Ça ne devait pas être très important.

Une fois n’est pas coutume, elle finit par se taire, pour l’observer. Qu’est-ce qu’il faisait ? Depuis quand est-ce qu’il avait ce genre de comportement ? Elle décida que, ça non plus, ce n’était pas vital, comme question. Peut-être qu’elle pouvait apprendre à aimer ce qu’il lui faisait subir. La morsure des ronces la fit serrer les dents. C’était une sensation étrange. La douleur ne venait pas tout de suite ; c’était bien trop tranchant. Elle venait après. Ça piquait, et sa langue sur les blessures ne faisait que réveiller la brûlure. Elle se mordit la lèvre inférieure lorsqu’il pinça son sein. Saleté de Démon. « Nan, les tresses c’est pour ceux qui le méritent. Et toi, tout ce que tu mérites, c’est une claque dans la gueule. Détache-moi et tu verras. » Elle souffla par le nez, comme un buffle menaçant. Elle était plus ridicule qu’autre chose ; même en rêve. « Tu sais pas comment on fait ! On dirait Erek après deux pintes ! » s’exclama-t-elle, de mauvaise foi. C’était rustre mais ce n’était pas si déplaisant, en fait. Elle ne voulait juste pas le lui concéder. Elle avait envie que ces ronces dégagent. Elle commença à y songer, à le souhaiter, et miracle, la végétation disparut. Un grand sourire éclaira son visage. « Io gildarr tol sil slyna io. Je dois te faire un dessin ou ça va aller ? » Ni une ni deux, elle ouvrit ses ailes et se jeta littéralement sur lui. Ils basculèrent en arrière, pour finir par tomber lourdement sur le sol, lui sur le dos. Curieusement, ça ne fit pas mal – enfin, ça fit mal comme il fallait, ni pas assez, ni trop. « Io arzak slyna hevno. » précisa-t-elle, avec un sourire tout aussi carnassier que celui qu’il lui avait offert plus tôt. Qu’est-ce qu’il croyait ? Qu’elle allait avoir peur d’un Vil ? Il ne devait pas oublier qu’elle l’était à moitié et, actuellement, s’il croyait qu’elle était une petite chatte apeurée, il pouvait aller voir ailleurs. Elle ne ronronnerait pas sur ses genoux. Elle allait le griffer et le mordre s’il ne la caressait pas comme elle voulait.

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Dim 12 Avr 2020, 00:17

    « Ce sera toi » Je réfléchis un moment sur les paroles de la victime. Elle ne pouvait pas décider ainsi, surtout en présence du Monarque Démoniaque. L’était-il réellement ? Je commençais à en douter et à remettre en question ma propre existence. Son comportement était étrange, différent de celui que je lui connaissais. Lui, normalement si impitoyable, me semblait bien conciliant.

    Mes pensées me quittèrent lorsqu’elle revint sur ses paroles. Un sourire sadique m’habita, sans qu’il ne se concrétise sur mon visage. Si elle ne voulait pas, ce serait d’autant mieux. Nous n’étions pas forcés de conclure un pacte. C’était ce que je voulais depuis le début, la raison de ma présence auprès du Bhūta Rāja, mais cette dinde commençait à m’énerver. Un coup oui, un coup non, elle me donnait l’impression de nous balader et j’avais horreur de ça. Je devais être patient. C’était toujours moi qui jouais les gentils d’habitude. Le fait que Kaahl désire inverser les rôles ne me disait rien qui vaille. Je regardai l’invocatrice, me demandant si je devais continuer mon petit numéro ou non. La réponse ne vint jamais. Le décor disparut au profit d’un autre.

    Je ne me sentais plus démoniaque, pas dans cette configuration. Je poussai un soupir de plaisir. L’une de mes mains rejoignit la sienne sous l’eau, pour guider son mouvement comme je le désirais. Je penchai la tête en arrière pour qu’il embrasse mon cou. Il y avait quelque chose qui me perturbait. Je n’aimais pas qu’il soit si gentil avec elle. Où était-elle, déjà ? J’avais un mauvais pressentiment.

    Le rêve tressauta. Mes yeux se posèrent sur l’Ange, assise sur mes genoux. Je ne bougeai pas. Comment était-elle arrivée là ? Je ne comprenais plus rien. Mon esprit s’embrouillait et cette configuration était très loin de me plaire. Qu’est-ce qu’il avait, soudain ? Pourquoi ne disait-il rien ? Le rêve tressauta de nouveau. Mes mains caressaient les hanches de Laëth. Le « Je t’aime » fusa, inattendu. Je compris aisément qu’il ne s’adressait pas à elle. Je souris, ma bouche se frayant un chemin jusqu’au cou de la jeune femme. Mes doigts suivirent un autre itinéraire. Je me penchai contre son oreille.

    - « Moi aussi, je t’aime. »

    Je ne comprenais pas cette émotion qui m’enserrait les tripes. C’était nouveau. La toucher avait deux saveurs, celle du plaisir et celle de la culpabilité. J’étais en train de réaliser un plaisir coupable, juste devant ses yeux à lui. Ça me mettait mal à l’aise. Ce n’était pas normal. Coupure. Mes mains étaient de nouveau sur ses hanches, occupées à la guider contre moi. Ça me rappelait quelque chose. Mon regard allait de l’un à l’autre. Tout me semblait précis et flou à la fois. Mes sentiments pour lui, mes sentiments pour elle, je ne les saisissais pas. J’avais, en alternance, l’impression d’être plus lié à l’un qu’à l’autre. Parfois, j’avais envie d’ôter cette femme de sur mes genoux au profit de l’homme. D’autre fois, j’avais envie de briser la blancheur de ses ailes par pur sadisme ou parce que la Luxure lui irait si bien. De temps en temps, je désirais l’aimer pour de vrai, mais en général, il me semblait avoir simplement envie de coucher avec elle, devant lui. Je souhaitais qu’il nous voie et ce désir renforçait la culpabilité. La culpabilité me perdait. Coupure.

    Je ne culpabilisais plus du tout. Mon emprise sur ses hanches s’était renforcée et je la guidais d’une autre façon. Ce n’était plus qu’une simple caresse pour renforcer la tension. J’étais en elle et j’aimais ça. Je changeai de prise, mes doigts se resserrant sur ses fesses avec vigueur. Je la regardais dans les yeux. Je voulais la voir se perdre et pousser des cris de plus en plus rauques. Je voulais qu’elle perde le contrôle et qu’elle ne retienne plus rien. Coupure.

    Je le faisais mais ce n’était pas plaisant. Je le fixais, lui. Son autorisation était comme un poison. C’était faux, aussi faux que les sourires qu’il esquissait parfois. Je le savais. Pourtant, il ne disait rien, il me regardait sans essayer de m’empêcher de faire quoi que ce soit. Cette absence de réaction me paralysait presque. Les questions qui se bousculaient dans ma tête éteignaient mon désir. Coupure.

    Je n’étais plus dans l’eau mais les cuisses de l’Ange entouraient toujours fermement mon bassin. Son corps était contre un mur et mes mains la maintenaient pour éviter la chute. J’avais envie d’aller plus vite, malgré la position inconfortable. Je la reposai par terre et la retournai. Je me collai contre elle. Sa peau était chaude. Il n’était pas là. Mes lèvres se perdirent contre son oreille. Ma voix était douce.

    - « Je t’aime. »

    Je disais la vérité. Coupure.

    Je n’étais plus en plein coït. J’étais allongé dans un lit, avec lui. Il dormait. Je souris. Coupure. Réveil.

    801 mots


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Dim 12 Avr 2020, 11:11


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Lärtneesh

Elijah s'étira et roula paresseusement sur le ventre, pliant les bras pour y déposer sa tête. Il inspira profondément : l'odeur de l'herbe assaillit ses narines, quelques brins chatouillant sa joue. Ses yeux se posèrent sur ceux de sa compagne. Un sourire étira instinctivement ses lèvres. Dès que son regard se posait sur elle, il se sentait aussitôt apaisé. Comme si elle avait la miraculeuse capacité de faire disparaître tous ses problèmes. Ses craintes, ses doutes, ses colères, tout cela s'en allait dès qu'il retrouvait la compagnie de celle qu'il aimait. A chacune de leur retrouvaille, il formulait le veux de pouvoir rester avec elle à jamais. Qu'ils n'aient plus jamais à se séparer. Ses prières n'étaient jamais exhaussées. Les moments passés ensemble étaient toujours trop courts à son goût. C'est pour cette raison qu'il s'efforçait d'apprécier chacune des secondes qu'il pouvait passer avec elle. Afin de ne pas regretter, plus tard, durant leur séparation, cet instant où il n'avait pas su valoriser leur proximité. « Tu penses à quoi ? » chuchota-t-il, curieux. Il aurait aimé être capable de lire ses pensées mais c'était un talent qu'il ne possédait malheureusement pas. L'Ange remonta sur ses avants bras et s'approcha de son épouse, déposant ses coudes de part et d'autre de sa tête. Lentement, avec tendresse et délicatesse, il commença à déposer des baisers sur ses joues, son front, son nez, son coup. Il remonta sur son visage et se figea un instant, ses prunelles dorées se liant à l'émeraude des siennes. Elle était belle. Magnifique. Elle n'avait pas la prestance des reines ni même la coquetterie de ces aristocrates magiciennes, mais à ses yeux, elle était de loin la plus belle. Un sourire s'étira sur ses lèvres. Il scella enfin leurs lèvres ensemble, plus fougueusement. Il apprécia l'échange quelques secondes avant de se retirer et de poser sa tête sur son épaule. La jeune femme lui avait répondu mais ça ne lui suffisait plus. Le brun désirait en savoir davantage. Malgré les années, il y avait encore tant de choses qu'il ne connaissait pas d'elle. Ce n'étaient que des détails, cela ne l'empêchait en rien de l'aimer. A vrai dire, il se souciait assez peu du passé, en temps normal, pour le simple fait qu'il n'en possédait pas lui-même – du moins, aucun dont il se souvint. Pourtant, en cet instant, il était pris d'une curiosité maladive. D'une envie brûlante, bouillonnante, de connaître jusqu'à la moindre seconde de son existence. Pour la comprendre encore mieux qu'avant. « J'ai une idée. » déclara-t-il. Avec agilité, il se redressa sur ses jambes et tendit son bras pour aider sa moitié à en faire de même. Gardant sa main dans la sienne, il la guida à travers le champ dans lequel ils s'étaient allongés pour discuter. Une fois arrivé là où il le désirait, il s'empara de la sphère nacrée et se retourna vers sa femme. « Lärtneesh. » expliqua-t-il simplement en tendant l'objet.

L'enfance est douce, paisible. Bercée par les rires de l'insouciance, les chamailleries puériles avec son frère Dragon, que tu aimes pourtant tendrement, l'excitation du jeu et de l'aventure. Le père est absent de la maison et les souvenirs à son sujets son rares. Il n'est jamais présent, ou presque. Son travail aux côtés de l'Impératrice du Tout le retient loin de la demeure familiale. L'amour maternel, cependant, parvient à combler tous les manques. Alyska est une mère aimante tout autant qu'exigeante. Caresses sur la joue, baiser sur le front, pincette sur le bout du nez. Tu ris. Le cadre de la famille est le seul que tu connais et chéris. Des frères, des sœurs, tu expérimentes toute une palette d'émotions à travers leurs actions. Joie, colère, jalousie, excitation, compassion. Des relations qui te semblent inébranlables. Pourtant, le monde tremble. Les choses changent, indépendamment de votre volonté. La Guerre. Terrible. Meurtrière. Tu n'y participes pas, trop jeune pour aller au combat. Mais personne ne reste indemne des troubles causés et, si tu n'es pas sur le front, les tensions se font ressentir jusque dans la capitale, dans ta maison. Fuir. Vous devez partir, vite, et loin. La Reine des Glaces a commencé son règne tyrannique, signant le commencement d'une vie de traîtres. La rébellion s'est lancée, pour essayer de détrôner cette femme aussi froide que l’élément qu'elle incarne. Tes parents sont à la de cette résistance, un temps du moins. Pour votre sécurité, vous devez vous séparer. Tu ne veux pas. Tu voudrais pouvoir rester avec les Blaise mais l'on t’envoie ailleurs. Seule. Ou presque. On veille sur toi mais tu as la sensation d'être lâchée seule face à ton destin. Tu arpentes le monde, essayant de te reconstruire une vie, loin d'Aeden et des soucis qui gangrènent ta Race. Ce n'est pas simple. Pourtant, tu t'accroches. Au détour d'une balade, tu le rencontres. Il t'aide et se moque gentiment de toi. Il t'agace. Tu voudrais le lui faire remarquer. Vos chemins se séparent. Tu continues à avancer. Pourtant, vos routes se croisent à nouveau. Il est toujours aussi énervant. Un peu charmant, aussi. Peut-être. Non. Tu ne sais pas. Les rencontres s'enchaînent et vous vous apprivoisez. L'exaspération laisse peu à peu place à d'autres sentiments. Tu soupires. Il est là, à quelques centimètres de toi. Pourtant, tu sais qu'il ne fera jamais le premier pas. Quel dégonflé. Avec un sourire, tu l'attrapes par le col et l'embrasse. Il ne te repousse pas. T'enserre de ses bras. Joie. Excitation. Amour. Tu le regardes, incrédule. Une demande en mariage. C'est inattendu. Pourtant, tu sais ce que cela représente, pour ce peuple aux ailes immaculées. C'est la plus belle preuve d'amour qu'il puisse t'offrir. Tu acceptes. Le doute, l'appréhension. Un nouveau roi sur le trône. Peut-être une chance pour retrouver les tiens. Pourtant, tu n'en fais rien. Tu ne sais pas comment agir. Ceux dont tu partages le sang, que tu appelais autrefois famille, ne sont désormais plus que des étrangers. Que faire. Retourner sur les terres de ton enfance, là où rien ne te retient plus ? Ou céder à l'appel de l'aventure ? De l'exploration ? Cette flamme qui, depuis toujours, brûle au fond de ton cœur sans jamais s'éteindre. L'espoir se mélange à l'appréhension et finalement, tu décides de partir, te lançant à la recherche de ton propre destin.

Elijah revint à lui, un peu déboussolé par la quantité d'informations qui lui avaient été transmises. Un sourire se dessina sur ses lèvres, satisfait. Elle non plus n'avait pas eu une vie des plus simples. La séparation de sa famille... Finalement, c'était presque plus douloureux que l'absence de souvenir qui te caractérisait. Le brun avait-il eu une enfance aussi joyeuse que la sienne ? Partagée avec une fratrie aussi étendue que celle de la blonde ? Il n'en savait rien. Lorsqu'il se l'imaginait, il se représentait enfant unique. Peut-être était-ce différent. Il ne saurait sans doute jamais. Il avait fini par abandonner l'idée de retrouver la mémoire. « Tu viens ? » Délicatement, l'Ange déposa la sphère par terre puis s'empara de la main de son épouse. Sans rien dire, il se dirigea vers l'étang. C'était l'heure du bain. Il s'y plongea, se sentant aussitôt envahir par une sensation de bien être. Avec un sourire, il observa sa moitié le rejoindre. Il était heureux d'avoir partagé ce petit moment d'intimité avec elle. Il avait l'impression de se sentir plus proche d'elle désormais, même si beaucoup des informations qu'il avait vu ne lui étaient pas totalement inconnues. Il avait tout de même appris des choses, découvert des petits détails attendrissant. L'Ange s'approcha de la blonde et passa ses bras autour de ses hanches, son dos collé à son torse. « Alors comme ça, on voulait se marier à Dragon ? » taquina-t-il avant de l'embrasser sur la joue.
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Priam & Freyja
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Priam & Freyja
Dim 12 Avr 2020, 11:46



练习 by tian DM (on artstation.com)

Le rêve

Coutume alfar-démoniaque avec Adam & Kaahl



Quelque part, dans un lieu à la fois proche et lointain, Laëth se débattait entre ses couvertures. De lourdes larmes déchiraient ses joues, ses tempes, son nez ; elles traçaient des sillons douloureux sur sa peau blême. Tout son corps essayait de se réveiller. Son esprit s’agitait mais ne parvenait pas à s’échapper des torpeurs du sommeil. C’était comme si un cadenas pesait sur lui. D’épaisses chaînes l’enserraient, et toutes ses brusques ruades se soldaient par un échec incassable. Elle roulait d’un bout à l’autre du lit, dans des mouvements erratiques et désespérés. Elle luttait contre un monstre invisible, désireux de la maintenir dans cet état chimérique, là où le feu des portes de l’Enfer léchait ses plaies.

Tu as peur, Laëth ? Elle tremblait. Dans le rêve ou dans la réalité, peu importait puisque dans ses tentatives de sortir du premier, tout se confondait avec la seconde. La peur trônait. Elle avait toujours trôné. De son piédestal, elle avait commandé bien des actions et ordonné bien des paroles. Là où le doute l’assaillait, elle l’avait guidée, ferme et impitoyable. Elle lui donnait la force de poursuivre en même temps qu’elle l’asséchait. Elle la privait de la patience, de l’assurance et de la confiance. Elle rongeait toute la sérénité qu’elle pouvait espérer. Laëth avait peur des autres. Peur de ne pas plaire, peur de ne pas mériter, peur de décevoir. Peur que ceux qui comptaient ne l’aimassent pas, peur qu’ils l’abandonnassent malgré tous ses efforts pour les garder près d’elle. Peur d’être vulnérable. Elle avait peur d’elle-même, aussi, surtout. Peur de ce qu’elle pouvait faire ou dire, peur de ne pas connaître de limites, peur des extrémités auxquelles elle pourrait être poussée, ou pire, se pousser seule. Peur de ce qui la faisait vibrer, peur de ce qu’elle ressentait. Peur de ses émotions. Un jour, elles la détruiraient, et elle le savait. Elle savait que si elle n’agissait pas, elles grignoteraient son âme jusqu’à ce qu’il n’en restât plus que de déplorables lambeaux. Alors, oui, peut-être que finalement, elle avait peur de l’aimer, et de tout ce que cet amour pouvait impliquer. Elle avait peur de souffrir et de faire souffrir. Elle avait peur de la vérité et des mensonges, peur de la lumière et de l’ombre, peur de ne pas réussir à continuer sa course sur le fil. Elle était funambule, dangereusement suspendue au-dessus du vide. Il avançait près d’elle. Elle avait peur de lâcher sa main et de le laisser sombrer dans les ténèbres.

Tout sonnait faux. Ils ne lui disaient pas « je t’aime » parce que c’était la vérité qui résonnait au creux de leurs cœurs, mais parce qu’elle le leur avait demandé. Elle avait exigé, et l’amour exigé avait un goût âpre et cruel. Comme un mensonge, comme une défaite, comme une trahison. Elle le haïssait. Elle voulait s’en débarrasser comme on jette les objets encombrants et chargés de souvenirs pénibles, avec désinvolture et soulagement. Elle voulait revenir en arrière comme pour effacer une mauvaise action et chasser les remords sous lesquels croulait sa conscience. Mais elle avait fait un choix, et désormais, il était trop tard. Toute décision avait un prix. Elle le payait.

Ce n’étaient pas ses mains qui caressaient et réclamaient des étreintes. Ce n’était pas elle qui frissonnait, frémissait, vibrait. Ce n’était pas sa bouche qui cherchait la sienne ou se perdait avidement sur sa peau. Ce n’était pas elle qui soufflait, soupirait, gémissait, râlait, criait. Ce n’était pas elle, dont le corps tremblait de désir contre le bassin du Déchu. Ce n’était pas elle, parce qu’elle n’en avait pas envie. Ce n’était ni ce qu’elle voulait ni ce qu’elle désirait. En ce monde, il n’y avait qu’une seule personne avec laquelle l’Ange avait véritablement envie de faire l’amour, et ce n’était pas celle-là qui la touchait au cœur de son intimité. Ce n’était pas lui, et cette évidence la dégoûtait autant qu’elle lui brisait le cœur.

Elle avait peur, et sa peur était le seul élément qui ne sonnait pas faux. Elle se réveilla et ouvrit les yeux brusquement. Une fine pellicule de sueur courait sur toute sa peau. Ses poings étaient refermés sur une couverture. Ses cheveux en bataille collaient à son front, ses joues, son cou, sa nuque. La nausée bordait sa gorge. La respiration haletante, l’Ange se recroquevilla sur elle-même. Elle n’avait plus qu’une idée en tête.



Message XI – 726 mots




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Dim 12 Avr 2020, 13:10

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Arz'Lus

Un rictus s'incrusta sur le visage féroce du guerrier tandis qu'il laissait ses yeux se poser sur son opposante. Du sol, la vision qu'il avait de son amie était différente. Elle semblait rayonner, comme s'il émanait d'elle une aura puissante et sauvage. Il ne l'avait jamais imaginé sous cet angle mais, en fin de compte, la vue n'était pas si déplaisante. « Très bien. » grogna-t-il en se relevant, faisant attention au bâton que la femme maniait avec dextérité. Lui-même avait laissé ses armes dans les champs, lorsque la gamine était venue le chercher. Tant pis. Il n'en aurait pas besoin pour vaincre son amie... Comme si elle parvenait à lire dans ses pensées, l'Humaine le mit en garde. Le sourire du brun se fit plus mesquin. « Pas mon genre. » rétorqua-t-il simplement. Peu importait le sexe ou la race de ses opposants : le jeune homme ne respectait que la force des poings. Si elle se débrouillait bien, son amie pouvait bel et bien le maîtriser et le forcer à lui donner ce baiser. Mais pour arriver à ce résultat, elle devrait se démener. Elijah se remit en position. Tandis que sa camarade admirait ses traits, lui analysait sa posture, les brèches qu'elle laissait ouvertes dans sa défense, les zones à viser pour parvenir à remporter ce défi. Concentré, il passa sa langue sur ses lèvres. S'il gagnait, il la forcerait à ne pas repartir. Il aimait bien, lorsqu'elle était là. Il appréciait sa compagnie. Il ne voulait pas la voir repartir de Lumnaar'Yuvon. Mais pour espérer cela, il devait la faire abdiquer. Sa remarque le prit au dépourvu et il écarquilla légèrement les yeux. Ne voulant pas se laisser déstabiliser – était-ce une ruse pour le déconcentrer de sa mission ? Il n'imaginait pas son amie si manipulatrice – le brun se contenta d'esquisser un rictus.  

Les hostilités commencèrent. Les coups s'échangèrent, lui à mains nues, elle avec son bâton. Elle s'en sortait bien. Lui n'était pas mauvais non plus. Aucun Réprouvé ne l'était, peu importait la couleur de ses ailes. Il était cependant déstabilisé par le style de combat de la jeune femme. Il avait été habitué à la force brute, aux attaques frontales et brutales. L'Humaine, elle, usait d'agilité et d'esquives, de contres-attaques bien placées. Lorsqu'il parvenait à placer un coup, elle le lui rendait la seconde suivante. Ça l'agaçait. Il avait l'impression de se faire mener en bateau. Pire. Elle lui donnait l'impression d'être inatteignable, de lui échapper encore et toujours. Quelque part, cette constatation lui déplaisait. Il n'avait jamais désiré son amie, du moins, pas de la façon dont le laissait suggérer Arz'Lus. Pourtant, maintenant qu'elle était venue à lui pour le défier, l'idée insidieuse avait commencé à s'insinuer en lui également. Comme si elle était venue distiller un poison pour troubler ses pensées, puis fuyait sa prise, aussi imprenable que le vent. Ça le rendait impatient, distrait. Ses gestes étaient de moins en moins coordonnés, moins réfléchis. Finalement, ces distractions eurent raison de lui : le bâton frappa sa joue, son buste, ses jambes. Avant de pouvoir réagir, il se retrouva au sol. Dahlia le surplombait à nouveau, fière, conquérante. Essoufflé, Elijah l'observa un instant, essayant de reprendre sa respiration. Il avait perdu. Elle ne l'avait pas crié mais la conclusion était là. Si elle était réellement allée jusqu'au bout, elle n'aurait eu aucune difficulté à le maintenir au sol et à l'écraser d'une victoire irrévocable. Peut-être pour préserver son ego, elle se contenta de moins. L'Ailé grimaça. Il n'avait pas dit son dernier mot. Avec habileté, il attrapa le bâton de son adversaire et tira dessus, fauchant ses jambes pour que la demoiselle tombe sur lui. Refermant ses bras sur son buste, il la fit rouler sous lui. C'était lui qui la surplombait, désormais. Cette situation lui plaisait davantage. Un sourire mutin se dessinait sur son faciès tandis qu'il l'observait en riant quelques secondes. Lorsqu'il retrouva son calme, son air eut quelque chose de plus fragile. Une étincelle sensible qu'il ne se serait jamais autorisé à montrer à qui que ce soit d'autre. « Oui... Tu m'as manqué, un peu. » avoua-t-il dans un murmure avant de se pencher sur sa partenaire et de sceller leurs lèvres.

754 mots




La magicienne frémit légèrement sous le contact du Vampire. Ses mains étaient froides. Pourtant, le regard qu'il posait sur elle brûlait d'un feu qui la réchauffait de l'intérieur. Elle se serait damnée pour pouvoir approcher ces lèvres qui l'obsédaient depuis leur rencontre. Le regard de la brune oscillait entre ses yeux et sa bouche, ne sachant sur lequel elle devait se focaliser. Son trouble était évident. Sa contrariété également : elle fit la moue en comprenant qu'il refusait son offrande. Cette impatience fut bien vite oubliée, cependant, par le rapprochement initié par le blond. Son rythme cardiaque s'accéléra, s'envolant dans une course effrénée. La tension naissait. Elle voulait se jeter à son coup, raffermir cette étreinte qui n'en était pas vraiment une. Elle ne fit rien, restant immobile. Un soupir de délice lui échappa cependant, tandis que ses doigts touchaient enfin son épiderme. Instinctivement, elle pencha la tête légèrement en arrière, les yeux clos. La question du prédateur les lui fit rouvrir. Ce qu'elle voulait ? Lui appartenir. Elle voulait s'offrir à lui, entièrement. Pour l'éternité, rester à ses côtés. Il fallut plusieurs secondes à la domestiques pour qu'elle entrouvre les lèvres. « Transformez-moi... » souffla-t-elle dans un murmure à peine audible. C'était pourtant une supplique, plus virulente que le plus fougueux des hurlement. C'était un véritable cri du cœur, qui résonnait dans tout son corps, la faisait vibrer, trembler. La tension avait atteint son comble. La proximité qu'il avait instauré était devenue insupportable. Elle voulait plus que ça. Elle ne voulait pas qu'il s'arrête. C'est pourtant ce qu'il fit, s'écartant à nouveau. Déçue, la brune l'observa, interrogatrice. Une boule s'était logée au creux de son ventre. Avait-elle dépassé les limites du tolérable ? Non. Dans son dos, son contact la fit à nouveau frémir. En un battement de cil, elle se retrouva seule, comme si cette scène n'avait rien été de plus qu'une chimère, un rêve.

Une fraction de seconde qui lui parut interminable. Elle était prête, joliment préparée. Elle se tenait toujours devant son miroir, comme tous les soirs. Lorsque les mains de l'homme caressèrent sa peau, la magicienne exhala un soupir. Ses paroles lui réchauffèrent le cœur. C'était là. Le moment était enfin arrivé. S'abandonnant totalement, elle pencha la tête sur le côté, dégageant un chemin directe jusqu'à sa nuque. Elle s'abandonna au baiser, au sang, à la chaleur de son attention. A l'Amour.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 12 Avr 2020, 15:02



Je baissai les yeux sur mon propre corps. Une chance, Basphel avait formé mon esprit à l’ouverture. Ce genre de comportements, chez les Sorciers, n’étaient pas autorisés. Il devait le savoir. Le corps nu était toujours sexualisé. Les femmes portaient bien souvent des robes qui remontaient jusqu’à leur mâchoire et qui leur donnaient une apparence froide et fermée. Il y avait des exceptions mais les nobles préféraient prendre cette posture d’inaccessibilité. En comparaison, les Magiciennes étaient bien plus ouvertes, même si les corsets leur compressaient la cage thoracique. Le peuple n’avait pas ce genre de considérations mais mettre une Sorcière et une Magicienne appartenant à la noblesse l’une en face de l’autre revenait à comparer une rose noire aux épines acérées et une rose rouge amoureuse et fantasque. Cependant, qu’il s’agisse de l’une ou de l’autre, leurs tenues étaient toujours aussi détestables à enlever. Les robes à crinoline avaient ma hantise, même si j’admirais la symétrie de l’ouvrage et les détails parfaits des broderies. Les hommes étaient assez similaires et les habits que nous devions porter étaient aussi complexes à mettre qu’à ôter. Pourtant, j’aimais ça. J’adorais ce sentiment, sentir mon corps entouré d’un tissu parfaitement lisse et impeccablement positionné. Finalement, les cultures étaient différentes mais il y avait toujours cette notion de préparation. La prestance d’un Sorcier dans un costume nobiliaire équivalait à celle d’un Chaman au corps peint longuement, préparé pour un rite. Il y avait cependant cette notion de pudeur chez mon peuple, qui n’existait pas chez le sien. Deux frères n’avaient rien à faire nus dans la même pièce. C’était malsain. Un homme trouvé nu en compagnie d’une femme était forcément son amant. La proximité des corps n’existait pas chez les Mages Noirs. Il en allait de même chez les Magiciens, une fois l’enfance passée. Un homme ne peignait pas le corps de son frère, pas à l’âge adulte. Ses souvenirs, pourtant, se liaient aux miens et les choses ne me paraissaient plus si terribles et gênantes. Néanmoins, je ne répondis pas. J’avais du mal à m’imaginer l’activité. Mes propres barrières n’étaient pas pour ce comportement tendancieux qui éveillerait les fantasmes futiles et déplacés de certains et certaines si ça venait à s’ébruiter. Je n’étais pas spécialement pudique mais être nu devant lui n’avait rien de réjouissant. Heureusement, il avait eu le bon goût de me vêtir un minimum.

Je finis par m’asseoir sur les coussins qu’il avait créés. Je me demandais à quel point tout était possible ici. Pouvais-je construire des personnes ? En faire ce que je voulais ? Je m’exerçai et modelai ma fille. « À toi ou non, ils sont de ton sang. » dis-je, en créant d’autres individus en version miniature sur une table basse que je fis apparaître. Adam, Laëth, puis Lilith, Zawa’Kar, Souw et Raoni. Je façonnai Niklaus et Viviane, puis Vanille et quelques autres souverains. D’un geste de la main, je fis venir Lord au creux de celle-ci et la refermai brutalement, ce qui le fit disparaître. J’attirai Lilith et Laëth, les observant minutieusement alors que Devaraj me parlait de sa couronne, qui se perdrait avec lui. J’imaginai un instant Awaku No Hi couler au fond de l’océan comme ça avait été le cas pour Tælora, alors même que je n’étais pas encore né. Je créai encore et commençai à trier nos connaissances par sexe et par couleur de cheveux, comparant les visages d’un air concentré. En réalité, je fuyais les souvenirs du Suprême de l’Au-Delà. « J’aime les femmes qui ont des cheveux rebelles. » murmurai-je, en observant Laëth. Sa chevelure était toujours en mouvement, ondulait sur ses épaules et des mèches ne cessaient de me narguer, si bien que j’avais envie, à chaque instant, de les remettre derrière ses oreilles ou de les saisir fermement pour les arrêter. Quand il parla d’un jeu, mes créations partirent en fumée et je tournai de nouveau les yeux vers lui. « Confondre l’ordre serait bien plus amusant. » dis-je, avec un sourire mauvais, avant de me raviser. Stratégiquement parlant, torturer les gens les amenait à souffrir et à chercher une oreille attentive, la mienne, ce qui conduisait à un rapprochement encore plus grand. Soutenir dans l’adversité, être là, toujours là, voilà qui contribuait à fonder l’amitié et l’amour. Pareillement, le plaisir et la joie endormaient les sens. Mes ennemis n’en seraient que plus éliminables. Pourtant, quand je me mis à penser à la souffrance de certains, je changeai d’avis. C’était rare mais je souhaitais le bonheur de quelques individus. « Surtout que tu es doué pour faire souffrir ceux que tu aimes. » ajoutai-je. « Comme je le suis. » Parce que, oui, je devais être honnête, je détruisais facilement, sans même le vouloir en quelques occasions, lorsque je n’avais pas le choix. C’était bien plus simple. Pousser Laëth au suicide ne serait pas si compliqué. Ses sentiments étaient sa plus grande faille et, parfois, j’avais envie de contempler son visage couvert des larmes que j’aurais sciemment provoquées. Parfois. De moins en moins, même si, paradoxalement, ce manque de cruauté globale à son égard me donnait envie de la tuer. « C’est tellement tentant de se débarrasser de ceux que l’on aime un peu trop, littéralement ou non. Juste… les écarter de nous par facilité ou les tuer pour ne pas avoir à se questionner sur notre propre façon d’agir. » Ce serait sans doute le sort d’Adam, en finalité, s’il continuait à jouer sciemment avec mes nerfs. Et lui ? Avais-je envie de l’assassiner ? Mon regard se figea sur le Hǫfðingi. Il était trop tôt pour le dire. Depuis le début de ce rêve, il m’arrivait de désirer le provoquer, juste pour le plaisir de le faire et de voir sa réaction. Je m’étais retenu à chaque fois, en connaissance de cause. Je pouvais l’attaquer sur notre sœur, il m’attaquerait concernant Adam. Je pouvais l’attaquer sur notre père, il m’attaquerait sur ma mère. Je pouvais l’attaquer sur les Chamans, il m’attaquerait sur mon propre peuple. C’était comme être aux prises avec un miroir qui réfléchirait mes moindres paroles et actes, jusqu’à provoquer une escalade qui aurait des conséquences désastreuses. Sans parler du fait que depuis que j’avais partagé ses souvenirs, mon identité semblait vouloir se fondre à la sienne. Sa haine des Humains battait dans mes veines, sa colère contre notre père me perforait le crâne et les corps qu’il avait désiré et désirait toujours me donnaient envie, même ce qui n’était pas concevable, même ce que je trouvais malsain et déplacé. Je sentais une détestation des Ætheri grandir en moi et une curiosité très sérieuse concernant cet homme sans visage qui gouvernait un peuple duquel je n’avais aucune notion jusqu'à il y a peu. J’avais peut-être légèrement envie de me suicider aussi, chose que j’avais déjà envisagé en étant un Ange. Je râlai. Je préférais oublier tout ça, même si j’avais envie de m’amuser avec les cheveux bruns et indomptables de Megæra, de Lilith et de Satinka avant de partir essayer d’en savoir plus sur certains monstres. Chut. « Je pense finalement que faire plaisir à ceux que l’on aime et déplaisir à ceux que l’on déteste reste une meilleure idée. » Je me demandai s’il ressentait la même chose, cette ambivalence identitaire. J’espérai qu’elle s’éteindrait bientôt. Je ne voulais pas être lui, souffrir comme lui, même si je n’étais pas exempt de souffrances, moi non plus.

Je me levai. « Peut-être que je finirai fou, comme toi. » Je souris en le regardant et cassai le décor en le souhaitant, dans un bruit désagréable de verre brisé. Nous étions à présent sous la terre, l’un en face de l’autre, à jouer aux échecs. J’avais vu ce qu’il lui était arrivé en traversant le sol. J’avais reproduit. Je ris, moqueur, en l’observant dans son costume. Ce n’était pas lui qui m’amusait mais la situation dans son ensemble, lui habillé comme un Sorcier et moi comme un Chaman, à nous tenir à l’exacte place d’Ætheri. « J’ai un jeu, moi aussi, à te proposer. » Risqué. Inconscient. « Nous pourrions échanger nos places, de temps en temps. » Nous pouvions tous les deux changer de forme. « Si ton peuple était entre mes mains, ce n’est pas de l’ennui que tu ressentirais, crois-moi. »

1368 mots

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Priam & Freyja
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Dim 12 Avr 2020, 15:27



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Le rêve

Coutume alfar-démoniaque avec Za


NOTE : C'est violent, sexuel, parfois les deux en même temps même si j'ai essayé de rester à peu près imagée. Si vous n'avez pas envie de lire ce genre de choses, ne lisez pas. Je ne voudrais pas que vous fassiez des cauchemars (moi je vais en faire, âme sensible que je suis /sbaf).


Le Démon se retrouva projeté au sol, dans un claquement mat. Il grogna. Il allait lui arracher les entrailles en passant par son utérus, à cette salope. Ça changerait un peu de tous ces accouchements qui donnaient la vie. Celui-là serait fait de mort. Ça le réjouissait. « Non, pas besoin de dessin. Je ne suis pas aussi con que ton Erek de merde. Crois-moi, il vaut mieux que ce soit moi plutôt que cet empoté. » siffla-t-il. Elle voulait de la violence ? Elle allait en avoir. Nul besoin de le prier pour cela. C’était sa quintessence, qu’elle appelait de ses vœux. « Je vais te montrer à quel point je ne sais pas m’y prendre, tiens. » Et elle allait regretter. Ou adorer. Il s’en foutait. Il voulait juste se défouler sur sa victime. Qu’elle en jouît de bonheur ou qu’elle en hurlât d’horreur ne lui importait en aucune façon. Ses désirs à lui étaient égocentrés et égoïstes. Le reste du monde pouvait brûler dans les flammes ou se noyer sous un raz-de-marée : tant qu’il vivait pour son bon plaisir, tout allait à merveille. Il ne connaissait ni l’empathie ni la pitié ; pas dans ce monde-ci, pas dans cette configuration où de larges ailes noires et rachitiques ornaient son dos. « Je vais tellement te défoncer que tu vas en cracher tes tripes. » Oui, dans ce sens-là, c’était satisfaisant aussi. Tant qu’elles sortaient dans la peine et la douleur. Un sourire mauvais égratigna sa figure. Il ne l’aimait pas, non. Tout l’amour qui pouvait germer dans son cœur aride n’était dévoué qu’à la haine, à la brutalité et à la méchanceté.

Il l’attrapa par les épaules et la fit basculer pour revenir au-dessus d’elle. « Parce que ça te plaît pas, que je te grimpe dessus ? » Il afficha un sourire machiavélique. Il était peut-être un peu ridicule, comme Démon, par moments. Ça n’avait pas grande importance, car il ne s’en rendait pas compte. Le brun se pencha sur la Réprouvée. Il resta suspendu au-dessus d’elle un instant, puis lui donna un baiser sauvage et abrupt, un baiser où les bouches s’entrechoquent et les langues se frappent plus qu’elles ne se caressent. Lorsqu’il commença à se redresser, il attrapa sa lèvre inférieure entre ses dents et la mordit dans un rictus sadique. Puis, il glissa jusqu’à son oreille, dont il attrapa le lobe entre ses canines. Il tira, avant de lui annoncer, dans un murmure comme le sifflement d’un serpent : « Les cheveux courts, c’est pour mieux voir ta gueule quand tu me supplieras d’arrêter. » Peut-être qu’elle ne le lui demanderait jamais. Sûrement. En tout cas, cela suffisait à le faire fantasmer, et ce fantasme avivait son excitation. Cela étant, afin d’avoir son dû, le Vil devait honorer le contrat.

Priam laissa sa bouche descendre dans le cou de la Réprouvée. Il l’embrassa, le suça, le mordilla, tandis que l’un de ses mains s’activait plus en aval. Elle caressait, pénétrait, se retirait, revenait, massait, avec des mouvements qui ne tenaient rien de la douceur, de la délicatesse ou de la tendresse. Sa bestialité intrinsèque s’exprimait avec une brutalité féroce. Son visage descendit encore. Ses lèvres s’attardèrent un instant sur sa poitrine, toujours avec les mêmes manies, à mi-chemin entre plaisir et douleur. Puis, sa figure disparut entre les cuisses de la femme. Aidé de ses doigts, il mit tout en œuvre pour lui arracher des cris à la cause incertaine. Sa main libre s’occupait d’alimenter le désir de son propre corps. Lorsqu’il jugea qu’il accomplissait sa tâche avec assez de dévotion, le Démon se mit à genoux et attrapa la femme par les fesses. Il hésita, puis sourit, et, de son bras gauche, impulsa une rotation pour la mettre sur le ventre. Là, il s’étendit au-dessus d’elle. Il colla sa peau à la sienne jusqu’à se fondre en elle. Il entama alors ce manège que ceux de sa véritable race n’appréciaient que lorsqu’il était acte d’amour. Les assauts du diable étaient puissants et brutaux. Parfois, il accélérait, puis ralentissait pour récupérer son souffle, incliné au-dessus de la nuque de sa victime. Il tenait fermement l’une de ses épaules, dans laquelle s’enfonçaient parfois ses ongles. « J’attends toujours la claque dans ma gueule, d’ailleurs. Plus envie ? » demanda-t-il, provoquant, tout près de son oreille, alors qu’il remettait un coup de reins. Il ne se départissait pas d’un sourire malsain. La seule part de conscience qui parvenait à se frayer un chemin dans son subconscient ne protestait pas contre grand-chose. Elle observait, les sourcils froncés, en songeant que c’était-là un drôle de rêve, car dans la réalité, il n’aurait jamais traité ainsi qui que ce fût. Même pas Za, encore moins Za. C’était comme se regarder dans un miroir sans se reconnaître. Troublant et, somme toute, assez désagréable.



Message VII – 805  mots

Allez, maintenant que j'ai cassé mes deux persos principaux, je vais essayer d'aller faire un truc constructif. Mais d'abord, le rinçage de cerveau à l'eau de javel [RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce  - Page 8 2075401333




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