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 [XI] - La traque | Solo

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Miles Köerta
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Miles Köerta
Lun 17 Juin 2019, 02:48




La traque

# Vagabonds



Catégorie de quête : XI. Mission temporaire
Partenaire : Me, myself and I ♪
Intrigue/Objectif : Flashback. À la suite de ses mutations, dans le cadre de sa fonction chez les Corvus Æris en tant que Traqueur, Miles obtient une vue ainsi qu’une ouïe beaucoup plus fines que la moyenne et est envoyé sur le terrain avec le reste de ses partenaires pour accomplir une mission : prendre en chasse un Ndienor qui s’attaque aux habitants d’un petit village dans le Désert. Cependant, bien rapidement, les Corvus comprendront qu'ils devront faire face à une plus grande et vicieuse menace...


La piqure m’arracha un cri horrifique et alors que ma tête voulut se dérober avec violence pour s’échapper du contact de l’aiguille, je fus contraint d’endurer le mal en raison des sangles qui ceinturaient mon front et qui se rejoignaient, solidement, à la table d’examen.

« Tiens-toi tranquille, Miles. Cela ne dura qu’un instant », tenta de me réconforter la femme qui se tenait au-dessus de moi.

Je pouvais sentir ses doigts encadrer mon visage d’une poigne douce mais ferme, me dictant par ce simple geste de ne plus faire de vague : il en allait de ma vue, car un centimètre dérivé équivalait à une cécité presque assurée. C’est pourquoi il fallait que je fasse abstraction du mal qui se répandait dans mon œil, alors que le liquide s’infiltrait tout près de ma paupière. C’était comme si l’on venait de m’injecter du feu dans la rétine et ce fut plus fort que moi; un nouveau gémissement s’échappa depuis le fond de ma gorge tandis que mes doigts cherchaient à s’accrocher de toutes leurs forces aux bases de la table. À ce constat, l’Elfe qui me traitait eu un triste sourire sur le coin de sa commissure. Elle savait parfaitement à quel point cette expérience pouvait être douloureuse pour avoir vu et revu, pendant des années, des hommes et des femmes se coucher sur cette même table et expirer ces mêmes complaintes. Pourtant, ne se laissant guère attendrir ou déconcentrer, la jeune femme poursuivait son travail d’un doigté chirurgical, pressant le piston de la seringue pour évacuer tout le liquide que celle-ci contenait.

« Crie aussi fort que ton cœur t’en dit! C’est bientôt fini », l’entendis-je me psalmodier au creux de l’oreille alors que ma mâchoire s’était brusquement contractée sous l’assaut insoutenable de la douleur.

J’essayais d’endurer le mal, mais je subissais plus que ce que je pouvais éprouver sur le moment et, par conséquent, ma résistance dura à peine quelques secondes. Une nouvelle déflagration de douleur attaqua mon œil avec une telle intensité que j’eus bien de la difficulté à en endiguer la commotion. Avec soin, la jeune femme retira l’aiguille de ma peau et aussitôt, je voulus plaquer mes mains contre mon visage, gratter mon œil avec la force du désespoir, mais l’Elfe m’arrêta sur-le-champ, agrippant mon poignet avec une force qu’on lui connaissait peu généralement, mais qui, à force d’être passé à maintes et maintes reprises dans sa salle d’examen et de consultation, commençait à m’être familière.

« Pas de ça : tu pourrais te blesser et tu le sais très bien, me dit-elle d’un ton sévère. Le mal est lancinant sur l’instant, mais, d’ici quelques minutes, il se dissipera : tous les Traqueurs passent par cette étape. »

Je la croyais, aucun doute là-dessus, prenant mon mal en patience en tentant de réfréner la douleur que je pouvais sentir circuler dans mon nerf, dans mes vaisseaux sanguins et l’intégralité de mon organe visuel. Malgré tout, comme elle l’avait prédit, après une poignée de minutes à me concentrer sur ma respiration saccadée, sur la jointure de mes doigts que je sentais craquer sous le poids de la nervosité, le mal s’adoucit pour ne plus être qu’une infime irritation.

« Comment te sens-tu?

- Mieux. Beaucoup mieux. »

J’exhalais un soupir de soulagement, affaissant tout mon corps contre la table, sous mon poids. Je m’étais raidis comme un bout de bois tout au long de cette interminable attente, mais à présent, j’avais l’impression de pouvoir respirer de nouveau après avoir tout donné, pour ne laisser que mon enveloppe dans un état de fatigue et d’épuisement intense. Doucement, je me permis d’ouvrir les yeux et de considérer mes environs. Tout près de moi, je reconnus Dame Tania. Cette dernière me fixait de son expression douce et évasive, m’adressant un sourire lorsqu’elle perçu mon regard porté sur son visage.

« Laisse-moi évaluer l’état de tes yeux. »

La jeune femme se rapprocha de la table, posant ses bras de chaque côté de mon être avant de se pencher au-dessus de ma tête pour m’examiner du regard. Elle examina, tout d’abord, la dilatation de mes pupilles puis, vint le test de réactivité face au mouvement. Le manège dura plusieurs minutes et, finalement satisfaite, l’Elfe se redressa, m’invitant à faire de même une fois qu’elle eut défait les attaches qui me maintenaient à la table d’examen.

« Lève-toi doucement et prends ton temps. La première dose est toujours la pire, pas vrai? »

Je ne pouvais que lui donner raison.


749 mots | Post I



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Miles Köerta
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Miles Köerta
Mar 18 Juin 2019, 01:51

« On a un nouveau boulot. »

Rakim se tenait dans l’encadrement de la porte, une feuille de parchemin en main et, à cette simple vision, mon cœur failli rater un battement. D’un bond, je me redressais de sur ma couche. Traversant l’ensemble du dortoir, je filais droit vers le Traqueur borgne pour prendre connaissance des détails de la mission.

« Tu devrais te ménager un peu, quand même, me conseilla-t-il en me voyant aussi fébrile.

- Alors là, pas question, répliquais-je instantanément, ne lui laissant pas l’opportunité pour renchérir. Ça fait plus de trois mois que je reste en retrait à cause de mes derniers examens. J’ai besoin de bouger. De sortir du Nid.

- Et ce dont tu n’as pas besoin, c’est de finir blessé, voire pire, à cause que tu ne serais pas prêt à retourner sur le terrain.

- Tu n’as pas à t’en faire pour moi. Je vais bien, pas vrai? Sinon, pourquoi serais-tu venu me voir? » L’interrogeais-je précipitamment.

Je connaissais déjà la réponse à cette question, sachant pertinemment que Rakim ne serait jamais venu me parler d’une nouvelle Chasse s’il n’était pas lui-même persuadé que ma condition s’était stabilisée. Mais on m’avait suffisamment enfermé, c’en était trop, j’atteignais mes limites, et il en avait parfaitement conscience. Rakim me connaissait assez bien pour sentir mon impatience et mon urgent envie de prendre mon envol dans l’optique de quitter le Nid. Être mis de côté en raison de mes récents tests et examens, quant à l’acquisition de mes nouveaux pouvoirs en tant que Traqueur, m’avait pesé autant que l’intensité des douleurs et des souffrances que j’avais traversé pour posséder ces dons particuliers. Aujourd’hui encore, je ne pouvais me vanter d’être à cent pour cent opérationnel, mais j’avais foi en mes capacités, en mon endurance et à l’enseignement dont me gratifierait Rakim en tant que mentor. Je savais qu’à ses côtés, je serais bientôt suffisamment fort pour passer au travers les épreuves des Traqueurs. C’est pourquoi, constatant le silence qui venait de nous envelopper, je finis par lui adresser un grand sourire.

« Héhé, je le savais », ricanais-je sans une once de moquerie.

Du soulagement et de la satisfaction ourlaient, plutôt, chaque mot que je prononçais.

« J’ai hâte de reprendre du service. »

L’Orisha resta muet pendant un moment, me scrutant de son unique œil avant de soupirer.

« Je déteste les petits perspicaces dans ton genre. »

Le Corbeau passa l’une de ses mains dans ma tignasse, prenant tout de même le temps de s’enquérir de mon état. En toute complaisance, je lui énonçais, de nouveau, que tout allait bien : obtenir l’œil et l'ouïe des Traqueurs n’était terrible, finalement, qu’aux moments où Dame Tania exerçait les chirurgies nécessaires. Jour après jour, elle m’avait injecté ces agents mutagènes, soit dans les yeux, soit au niveau du mon cortex auditif afin de forcer la mutation et renforcer mes sens. Si mes nouveaux pouvoirs concernant mon ouïe était plutôt clairs, sachant qu'ils me permettront d'entendre des sons sur de plus longues distances avec une qualité et une intensité optimales, la mutation fait à mes yeux élargira plutôt mon champ visuel et accélérera le temps d’analyse de ce que percevrait mes pupilles.

« En d’autres termes, tu seras capable de voir dans une zone d’espace beaucoup plus grande que d’accoutumée, m’avait-elle expliqué en s’appuyant sur la chaise de son bureau. Sache que les humains ont un champ de vision approximatif de cent quatre-vingt degrés, à l’horizontal. Mais toi, en tant que Traqueur, tu en auras un se rapprochant du trois cents degrés, ce qui te permettra de voir pratiquement tout ce qui t’entoure en restant parfaitement immobile. »

Je l’avais fixé un instant, tournant mon regard vers le creux de ma main. Je savais jusqu’où pouvait aller ces mutations, pour avoir déjà acquis l’odorat des Traqueurs, près de six mois plus tôt.

« Et en ce qui concerne la vitesse de perception de mes yeux? Qu’est-ce que tu veux dire par ça?

- Tes yeux te permettront de décrypter et de copier rapidement les mouvements d’autrui, augmentant ainsi tes réflexes en cas de danger, m’avait-elle répondu en un sourire. Les Orishas, vous possédez déjà une acuité visuelle particulièrement extraordinaire, alors, depuis quelques années, j’ai modifié et perfectionné l’agent mutagène afin de vous offrir quelque chose en plus. »

Elle s’était rapprochée de la couche sur laquelle j’étais assis et, alors qu’elle s’était postée au-dessus de moi, j’avais, instinctivement, levé les yeux vers elle.

« J’espère que tout ira bien pour toi, Miles, m’avait-elle confiée dans un sourire, caressant le dessus de ma tête dans un geste maternel et protecteur. La suite du traitement se fera dans deux jours. Je t’attendrais à la même heure et, s’il y a des complications entretemps, viens-me voir sur-le-champ. N’attend surtout pas. Tu pourrais réellement finir aveugle si tu ne prends pas cela au sérieux. »

Et, étrangement, au lieu de soupirer, comme je le faisais habituellement, j’avais simplement fini par lui souffler ces quelques mots :

« Merci. Merci beaucoup. »


840 mots | Post II



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Miles Köerta
Mer 19 Juin 2019, 04:14

« Alors? Cette mission? De quoi s’agit-il? »

J’étais aussi excité qu’une puce, bien content d’être revenu dans la partie après tant de temps à être resté sur le banc de touche. À ce constat, mon mentor échappa un faible ricanement, balançant le parchemin sous mon nez.

« Arrête avec cette attitude : on dirait celle d’un chien qui attend qu’on lui lance une balle, avança-t-il en roulant des yeux. Quoi qu’il en soit… On a besoin de nous pour un problème de Ndienor dans le Désert », m’apprit-il en même temps que j’entamais ma lecture.

[XI] - La traque | Solo Solo_m11


« Les plaignants sont les habitants d’un petit village en périphérie du territoire Humain. Depuis quelques mois, ils ont noté l’apparition d’un Ndienor dans le secteur. Pendant un temps, l’animal ne semblait pas vraiment se préoccuper d’eux, mais il a commencé à s’attaquer aux élevages et, à de rares occasions, aux villageois eux-mêmes.

- Le Ndienor a déjà fait deux victimes… Lisais-je à haute voix dans la lettre.

- Faisons en sorte qu’il s’agisse des derniers. »

Rakim reprit aussitôt le parchemin, fourrant celui-ci dans l’une des poches de sa besace.

« Nous partons pour le Désert dans deux jours. Prépare tout ce qu’il te faudra et ne lésine pas en réserve d’eau : nous risquons d’en avoir sacrément besoin là-bas.

- Pigé! » M’exclamais-je, enthousiaste, avant de tourner le dos à mon mentor, déjà prêt à empaqueter mes affaires pour le voyage.

Mais, subitement, je suspendis mon pas, reportant aussitôt mon regard sur le visage du borgne.

« D’ailleurs, qui sera avec nous pour cette mission? »

Je savais que notre groupe de Chasse habituel s’était éparpillé, ici et là, dans les dernières semaines afin de combler la multitude de missions qui avaient été envoyées au Nid des Corvus Æris. Affray et son apprenti Chasseur, Skha, se trouvaient au Berceau Cristallin pour éradiquer un spécimen de Zihaag, atteignant presque les sept mètres de haut, qui terrorisait le village humain de Mithren. Ley, le Spécialiste, avait été appelé auprès d’autres Spécialistes pour lutter contre l’invasion de rongeurs nuisibles dans les champs du village d’Ooba, qui se situait à l’intérieur du territoire de la presqu’île des Réprouvés : Sceptelinôst. Quant à lui, Byeil travaillait, tout récemment, en collaboration avec quelques herboristes du peuple des Magiciens au sujet des propriétés d’une nouvelle recette de drogue pouvant – semblerait-il – décontracter si bien les muscles que la victime serait aussi stable qu’un morceau de guimauve. Bref, sachant que tout le monde était parti de tous les côtés, j’étais, de ce fait, curieux de connaître l’identité de nos partenaires pour cette quête. Entretemps, Rakim prit un moment pour réfléchir quelques secondes, essayant de se rappeler des noms qu’il se souvint avoir eu vent lorsqu’il avait été approché pour cette mission.

« Je sais qu’un Chasseur et un Alchimiste nous accompagneront : Silva et Che, deux Béluas. Tu les connais peut-être : ils doivent être d’un ou deux ans tes aînés. Sinon, peut-être que nous compterons également un Spécialiste dans nos rangs, mais rien n’était encore décidé au moment où l’on m’a proposé la Chasse. »

Je témoignais de mon ravissement par un hochement de la tête, me détournant aussitôt pour commencer à rassembler mes vêtements, mes sacs et autres objets qui me seront nécessaires pour le voyage qui nous attendait. Les noms de Che et de Silva avaient créé l’image de deux jeunes hommes dans mon esprit, mais je ne les connaissais, malheureusement, que d’apparence : cette mission serait la première que je ferais en leur compagnie.

« Et Miles, avant que tu n’ailles plus loin, j’aimerais m’assurer d’un truc avec toi.

- S’il s’agit encore de savoir si je vais bien… M’impatientais-je, un grognement s’échappant de ma gorge en signe d’agacement.

- Non, mais ça a un rapport », m’avoua-t-il sans détour.

Aisément, j’entendis les pas de Rakim se rapprocher de ma position.

« J’aimerais que tu me promettes de ne pas faire l’inconscient et d’être prudent. Je sais que, maintenant, tu te sens bien et que tu as extrêmement hâte de sortir du Nid, mais garde à l’esprit qu’à tout moment, des effets secondaires pourraient se manifester. »

À l’attente de ces mots, je me figeais, incrédule.

« Ne baisse pas ta garde sous prétexte que tu te sentes bien : c’est dans ces moments-là que les conséquences frappent le plus fort. »

Puis, il se détourna, traçant son chemin jusqu’à l’entrée du dortoir sans même me prêter attention, alors que je lui jetais un regard par-dessus mon épaule.

« Je te le promets… » Finis-je par lui lancer avant qu’il ne disparaisse définitivement dans le couloir adjacent.

Et, même sans pouvoir observer son visage, j’étais en mesure de dire qu’il souriait, rien qu’au geste qu’il m’adressa pour me saluer.


793 mots | Post III



[XI] - La traque | Solo Signat16
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Miles Köerta
Sam 29 Juin 2019, 01:47

Le jour du départ arriva enfin et, accoudés au bois de la charrette qui nous transportera pour le voyage, nous attendions, Rakim et moi, l’arrivée de nos autres compagnons de route. Silva fut le premier à se présenter, une imposante claymore attachée aux sangles de son étui, lui-même situé dans le dos du Chasseur. L’Homme-Animal était quelqu’un de particulièrement silencieux et apathique, s’introduisant simplement par un signe du menton et quelques propos avant de s’asseoir au sol, sans un mot de plus.

« Je me nomme Silva Kheltiss. Enchanté de faire votre connaissance, Rakim Dragdha, Miles Köerta », avait-il dit.

Et c’est tout. Depuis, il s’était muré dans un silence inébranlable, les yeux fermés, comme en méditation profonde. Le seul instant où il se permit de bouger, c’est à l’arrivée de l’Alchimiste en titre, Che Liden, à qu’il adressa une brève œillade avant de le saluer d’un signe de tête. Comme habitué par l’attitude distante de son pair, Che imita le geste de ce dernier, le gratifiant, en plus, d’un léger sourire. Immédiatement, nous notâmes la présence d’imposantes canines qui fendaient la barrière de ses lèvres de par leur longueur et, à cette vue, je n’eus qu’une pensée : Hakiel et Nimüe. Ce Che devait être de la même « espèce » que les deux enfants, un Sang-Mêlé. Mais qu’en était-il de Silva? Je le fixais avec minutie, cherchant une quelconque particularité à son anatomie : une queue, des oreilles poilues, et pourquoi pas des griffes à la place des ongles? Mais rien. Il avait une apparence aussi humaine que Rakim et moi.

« Désirez-vous me dire quelque chose, Köerta? »

Le regard de Silva me transperçait. Oups… Je crois que je l’ai dévisagé un peu trop longtemps, remarquais-je, légèrement surpris, avant d’échapper un rire nerveux, frottant ma nuque à pleine main.

« Hum… Je me demandais simplement à quoi correspondait vos Totems », me justifiais-je d’un ton pressé, sans véritablement réfléchir, à la recherche d’une idée.

Che et Silva se jetèrent des regards suspicieux du coin de l’œil et, comme escompté, ce fut Che qui prit la parole, nous laissant de nouveau admirer la longueur des canines qui tapissaient la mâchoire de sa gueule lorsqu’il se mit à parler. L’homme était tout aussi sérieux que son partenaire, c’est l’impression qu’il me donnait, mais en même temps, il me semblait beaucoup plus accessible, plus ouvert également, que son collègue. Hakiel m’avait déjà fait part du caractère hautain et méprisant de certains individus de son peuple à l’égard des autres Béluas, voire, pour certains individus, à l’égard des autres races, et en considérant les premières impressions dont me marqua Silva, je fus tenté de le placer dans cette catégorie, tant il me semblait froid et réservé. Cependant, ces types ne se mêlaient pratiquement jamais au reste des populations, alors je trouvais ça bien difficile de justifier sa présence ici, en tant que membre des Corvus.

« Je suis du Cougar et mon compatriote, ci-présent, est du Totem du Lycaon. »

Silva acquiesça en silence, retroussant les manches de ses vêtements. Nous pûmes alors constater que ses bras, dans toute leur longueur, étaient recouverts d’une fourrure marbrée, mêlant dans une belle harmonie un poil sable et clair avec un poil plus foncé, tirant sur le noir obsidienne sur certaines zones.

« Satisfait? »

Le Lycaon me fixait droit dans les yeux et j’hochais machinalement du bonnet, me détournant en toute hâte pour porter mon regard sur Rakim, gêné. Je n’avais pas voulu forcer Silva à quoi que ce soit, sur l’instant, mais il semblerait que, même si ma curiosité avait été satisfaite, je me sentais un peu coupable. Peut-être que Silva était comme Nimüe en fait, indisposé lorsqu’il venait à parler de son apparence et de ses origines?

« Bien! Maintenant que j’ai la confirmation que tout le monde est présent, j’espère que vous n’avez rien oublié au Nid, parce que notre transport n’attend que nous, fit l’Orisha borgne en se tournant vers le conducteur de notre carriole, qui attendait patiemment la fin de nos préparations pour lancer son cheval. Voici Hawen, notre chauffeur. C’est lui qui nous conduira jusqu’au port. »

Nous saluâmes l’homme qui portait les rênes avant que je ne saute, en premier, sur le siège juste à côté de celui de notre chauffeur. À ma suite, le reste de l’équipe s’installa dans la charrette et lorsque tout le monde fut installé, le conducteur donna immédiatement le coup d’envoi, claquant les lanières en cuir pour indiquer à la monture de partir. Celle-ci s’ébroua subitement et se mit en marche. Cependant, du pas, il fit rapidement partir le cheval au trot : nous avions encore un long chemin à faire, entre le voyage sur terre et celui en mer pour rejoindre le Continent Naturel et, finalement, le Désert.


796 mots | Post IV



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Miles Köerta
Sam 29 Juin 2019, 03:50

« Hum…

- Il s’agit de l’endroit? »

Rakim fixait la carte et sa boussole, joignant les deux pour s’assurer que nous nous trouvions bien à destination.

« Ce sont les bonnes coordonnées, en tout cas », conclue-t-il en roulant sa carte, pensif.

D’un même mouvement de tête, nous nous mîmes à évaluer la devanture du village, légèrement tremblante, inspectant les environs d’un œil scrutateur. Dès que nous traversâmes le fragile portail en bois, nous fûmes accueillis par une dizaine de paires d’yeux qui se mirent à nous lorgner avec ce mélange menaçant de prudence et de méfiance. Un frisson courut le long de ma colonne pour venir chatouiller ma nuque et en inspectant le faciès de mes collègues, je fus soulagé de remarquer que je n’étais pas le seul que l’endroit rendait nerveux. Et il ne s’agissait en rien de l’Anti-Magie, particulièrement faible. Qu’est-ce qui s’est passé, ici? Me questionnais-je, intrigué, suivant néanmoins le pas de mes camarades qui s’enfonçaient lentement dans le village. Si quelques locaux nous observaient depuis leur position, que ce soit entre les carreaux d’une fenêtre ou depuis le pied de leur entrée, se chuchotant des messes basses à l’oreille, l’un d’entre eux se décida, finalement, à quitter son groupuscule pour se diriger vers – ce que nous supposions être – le centre du village.

Mais dès que cet unique citoyen s’éclipsa des lieux, les autres se mirent en mouvement et nous nous arrêtâmes sur-le-champ, les fixant d’un air défiant et légèrement soucieux. Les habitants du village nous avaient reclus au milieu de leur cercle, le poids de leur regard nous pesant encore plus sur les épaules. Nous avions l’impression d’être soumis, écrasés, à une pression particulièrement forte et sombre. D’un geste léger, mes doigts vinrent frôler les attaches de ma besace magique, mais Rakim, ayant perçu le mouvement de ma main, m’intimida de cesser cela d’une simple œillade.

« Nous sommes les Corbeaux des Corvus Æris. Vous nous avez envoyé une missive, il y a une semaine de cela, pour que nous nous occupions du Ndienor qui menace votre village. »

Il eut un moment de silence durant lequel personne n’osa prononcer quoi que ce soit.

« Nous nous trouvons bien à Thunya? »

Il n’eut aucune réponse verbale; que des regards et un silence insoutenable. Cependant, au milieu du regroupement qui nous encerclait, il eut un mouvement, une sorte de vague qui se mit à bouger, à animer les individus du « comité d’accueil », avant de diminuer en intensité à la lisière du cercle formé par les habitants de Thunya. Un homme, en effet, s’extirpa de la foule et vint se planter juste devant nous, canne à la main. Il était grand, aussi grand que je l’étais moi-même, et possédait un regard d’un gris inquisiteur et froid, comme s’il n’était pas particulièrement ravi de notre présence ici. Pour autant, il tendit l’une de ses mains en direction de Che, qui la considéra un instant avant de l’attraper pour échanger une poignée. Il en fit de même pour le reste du groupe, plantant ses iris brillantes dans les nôtres comme s’il désirait sonder nos âmes.

« Bienvenue à Thunya, Corbeaux, et veuillez excusez la misérable apparence de notre village. Je suis Aen’hka Reist, fils du chef de Thunya, feu Rosso’hka Reist. »

Il avait une voix grave, caverneuse qui aurait pu paraître sèche et cassante aux premières notes qu’il laissa échapper de sa bouche, mais j’y décelais en même temps une sorte de chaleur et de tristesse à travers ses mots qui me détendirent presque aussitôt. Derrière ces yeux, ce visage dur et grossier, se cachait une inquiétude que je perçus distinctement à la seconde où je pris le temps d’examiner le personnage.

« Que s’est-il passé? »

L’interrogation s’était tout bonnement libérée de ma gorge dès que nos mains s’étaient accrochées l’une à l’autre et que nos regards s’étaient croisés. Cela étant dit, comme toute réponse, un voile sombre tomba sur le faciès de l’homme et je remarquais presque aussitôt que les autres citoyens étaient tous marqués par le même sentiment, un sentiment non pas d’apitoiement commun, mais plutôt d’impuissance.

« Veuillez me suivre jusqu’à chez moi, messieurs. Je vous expliquerais tout là-bas… »

Nous acquiesçâmes d’un vague hochement de la tête, suivant le pas d’Aen’hka qui ouvrait le chemin, de sa démarche claudicante, à travers la foule. Cette dernière se tassait machinalement sur le côté à notre approche, toujours aussi silencieuse, mais bien rapidement, ils reprirent leur activité en toute discrétion. Et, à un moment de notre progression, je finis par redresser la tête en direction du centre du village. Même s’il n’y avait plus de feu ou de fumée, l’odeur s’était imprégnée dans les environs, envahissant mes narines à l’instant où nous nous étions rapprochés du village. … Qu’est-ce que ces gens ont fait brûlé? Ça sent si fort…


807 mots | Post V



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Miles Köerta
Sam 20 Juil 2019, 03:44

« … Il s’agissait d’une crémation. »

La voix rêche d’Aen’hka nous avait figé un instant alors que la situation s’esquissait peu à peu dans nos esprits.

« Je n’aurais jamais pensé vivre un telle journée, renchérissait-il en couvrant son visage de ses deux mains, des tremblements subjuguant l’ensemble de son être dans un horrible frisson. Vous auriez dû les voir au moment où nous les avons sorti des griffes du Ndienor… La bête les avait mis en charpie : ils étaient blessés de partout, des ecchymoses et des entailles recouvraient l’intégralité de leur corps. L’œil droit de l’un des deux avait été transpercé, l’animal lui avait également arraché un bras jusqu’à hauteur du coude, tandis que le deuxième, ses jambes… Par les Ætheri, ses jambes! Je veux dire, ses pieds étaient dans une position absolument inhumaine. Et pourtant… et pourtant… »

L’homme semblait être sur le point de craquer, tant la recrudescence émotionnelle l’emportait. Malgré tout, Aen’hka prit finalement une grande inspiration, plongeant son regard dans le nôtre, attendant peut-être une réaction de notre part? Ou essayait-il de reprendre contenance?

« Excusez-moi… Je… J’essaie de comprendre, mais je n’y arrive pas!

- La situation est surprenante, concéda immédiatement Che, les yeux plissés, signe qu’il était en pleine réflexion. C’est déjà suffisamment étonnant comme ça, que vous soyez parvenus à les ramener au village, en vie, avec de telles blessures, mais là… »

Tous cinq, nous nous fixâmes d’un même signe de tête, intrigués et profondément troublés, ne trouvant de raisons logiques qui puissent expliquer une telle réaction de la part des blessés.

« C’est insensé, lâchais-je finalement en esquissant une horrible grimace, signe de mon inconfort. Comment des hommes ont-ils pu se mouvoir avec de telles blessures et s’attaquer à la victime? C’est juste…

- Incroyable », reprit Rakim en se mordant la lèvre.

Un silence de mort, dès lors, tomba dans la pièce, engluant les cinq hommes que nous étions dans une vibrante et muette réflexion. J’aurais plutôt dit impossible! Ne pus-je m’empêcher de penser, alors que les propos de l’Humain revenait sans cesse dans mon esprit. Du plus loin que l’on se souvienne, les membres de Thunya suivaient, auparavant, un mode de vie nomade jusqu’à ce que, petit à petit, le temps fasse son travail et encourage les bohèmes à abandonner leur style de vie pour adopter celui des sédentaires : d’un camp provisoire et sans cesse en déplacement naquit alors un village. Si les débuts eurent plus de bas que de hauts, la petite communauté se développait du mieux qu’elle le pouvait, notamment grâce au commerce de camélidés ainsi qu’à leurs offres d’escorte pour guider les voyageurs à travers le Désert, qu’elle avait maintes et maintes fois traversée par le passé. Les affaires avaient beau battre un peu de l’aile, ils avaient beau n’être qu’un simple village à la lisière de deux provinces, comme nous l’avions rapidement constaté une fois passés la devanture de la petite localité, ils étaient heureux et le peu de richesse qu’ils étaient parvenus à amasser au fil des décennies étaient la preuve de leur accomplissement; un beau trophée.

Mais ce qui semblait autant les freiner dans leur expansion, à ce moment, était cette suite malchanceuse d’incidents qui ne cessait de leur tomber dessus, telle une malédiction dont ils ne pouvaient se défaire depuis, semble-t-il, que la famille Reist ait repris la direction de Thunya à la suite de l’évincement populaire des anciens dirigeants du village. Aen’hka nous avait décrit chacun de ces épisodes, nous racontant la fois où un nuage de criquets avait réduit à néant l’ensemble de leur récolte, amorçant ainsi une longue période de famine au sein du village, jusqu’à ce que le grand-père d’Aen’hka prenne les devants et quémande l’aide de la régence humaine; ou bien la fois où un virus s’était mis à attaquer une partie du troupeau de dromadaires, anéantissant le quart de l’élevage, essentiel à leur commerce. Bien vite, les habitants de Thunya ont commencé à croire que leurs terres étaient maudites, prisonnières d’un sort maléfique qui attirait tous les malheurs sur leur tête, mais il semblerait, tout récemment, que certains murmures racontent qu’il s’agirait plutôt de la famille Reist qui soit la source de tous ces maux, notamment en raison du tout dernier incident en lice : les blessés, qui avaient été victimes des attaques du Ndienor, s’étaient subitement mis à marcher et à sauter sur Reist le père, comme possédés et diablement affamés.


741 mots | Post VI



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Dim 21 Juil 2019, 15:06

« La victime des attaques des Possédés était mon père, Rosso’hka Reist. Le lendemain de l’attaque du Ndienor, mon père vous a envoyé la lettre et est allé auprès des blessés, pour s’assurer de leur état de santé, et, comme si son arrivée avait tout à coup éveillée quelque chose en eux, ils ont ouvert les yeux et se sont mis à l’attaquer. »

Nous nous étions mis à le fixer, incrédules.

« Je vous l’ai dit que c’était inimaginable! Ils se seraient simplement levés de leur lit, sans un mot, et aurait immédiatement sauté à la gorge de mon père. Une assistante aurait tout aperçu depuis la porte. Les patients se sont mis à le griffer, à le mordre, comme des animaux, et mon père a rapidement été submergé… »

La voix caverneuse du bonhomme s’était brisée, mais il avait continué sur sa lancée, inarrêtable.

« L-Les soignants seraient tout de suite accourus à l’instant où ils ont entendu les cris de l’assistante et auraient tenté de repousser les Possédés, mais ces derniers ont commencé à avoir des convulsions, à cracher du sang, du mucus bizarre, et malgré que leur corps soit à leur limite, ils continuaient de s’attaquer à mon père comme des bêtes enragées…

- Sérieusement? Avais-je intervenu en lui coupant aussitôt la parole, cherchant immédiatement à clarifier le point. Vous voulez dire qu’ils… qu’ils se mourraient et tout ce à quoi ils pensaient, c’était de manger votre père?

- C’est… l’impression que ça donnait. Ils paraissaient… affamés. »

Une fois de plus, le silence était tombé sur nous comme une roche qui perce la surface de l’eau.

« À ce moment-là, plus personne n’a bougé et… et les Possédés ont simplement fini par s’effondrer eux aussi, raides et pâles comme la mort…

- Les soignants ont-ils fait un examen des corps? Avait lentement posé Silva à la fin du récit, sa voix, restée inentendue depuis notre arrivée au village, perçant violement le silence qui s’était abattu sur nous.

- Oui. Pour mon père aussi…

- Qu’est-ce qu’ils en ont conclu?

- Ils… Ils pensent qu’il s’agirait d’un parasite, avait avoué l’Humain en se frottant la nuque, anxieux. Ils ont découvert une substance inconnue à l’intérieur des corps des Possédés, mais pas dans celui de mon père. Il paraît que c’était une sorte de mucus bleuâtre qui avait fini par couler de tous leurs orifices.

- Du mucus? »

À l’interrogation de l’Alchimiste, Aen’hka n’avait fait qu’acquiescer.

« Les soignants en ont conservé quelques échantillons pour des analyses et, à l’heure actuelle, un coursier se dirige à Utopia avec ces échantillons.

- Et les corps… Qu’est-ce que vous en avez fait?

- Vous les avez brûlé, pas vrai? Y’a encore l’odeur dans l’air, m’étais-je plains en fronçant le nez.

- Malgré tout ce qui s’est passé, nous leur avons offert des obsèques selon les traditions de notre village. Pour chacun d’eux. Nous ne savons pas ce qui leur a pris, mais ils n’étaient pas dans leur état normal.

- … Et tout cela est survenu après l’attaque du Ndienor. »

À présent, la remarque de Rakim nous fit aussitôt lever les yeux dans sa direction.

« C’est vrai, mais…

- Et vous l’avez dit par vous-mêmes, pas vrai? Le Ndienor les a mis en charpie, ils avaient des blessures, des morsures.

- Le Ndienor leur aurait transmis le parasite? »

Le borgne confirma d’un hochement de la tête et, à ce constat, Che se plongea dans ses pensées.

« Exactement. Ce parasite est forcément entré dans le corps des blessés à cause de l’attaque. Leur sang a été en contact avec la salive du Ndienor et, d’une manière ou d’une autre, ils ont terminé par être contaminés.

- Est-ce qu’on devrait également s’inquiéter d’une possible contamination par voie aérienne? Demanda Che en se tournant vers Aen’hka.

- Peut-être… Nous ne pouvons être sûrs de rien sans analyses plus approfondies et nous n’aurons pas de résultats avant des jours…

- C’est vrai… Alors tout est possible. Il faudra prendre des précautions, s’assurer que les gens qui ont été en contact avec les blessés et votre père se portent bien. S’il s’agit véritablement d’un parasite – ou que sais-je encore – nous ne devons rien laisser au hasard.

- Puis, malgré son attaque, votre père n’avait pas de mucus à l’intérieur de son corps, ce qui laisse supposer qu’il faut au minima quelques heures, voire une journée, pour que le parasite se développe et prenne possession de ses hôtes. »

Lorsque Silva souleva ce point, je me rappelais qu’Aen’hka nous avait précisé que son père était allé voir les blessés au lendemain de l’attaque.

« Donc… C’est quoi notre plan, les gars? »


766 mots | Post VII



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Dim 21 Juil 2019, 16:31

« Que désirez-vous savoir, à propos du Ndienor?

- Quand tout cela a commencé? Les fréquences de ses attaques? Dîtes-nous simplement tout ce que vous savez sur cette créature, proposa immédiatement Che, qui s’était aussitôt tourné vers l’Humain, en quête de plus d’informations.

- Il y a un mois, le Ndienor a été aperçu pour la première fois en train de rôder à moins d’un kilomètre du village. Au début, il se tenait à distance, mais depuis quelques semaines, la situation a dégénérée. Il s’est « approprié » nos terres et s’est mis à attaquer notre troupeau. Nous sommes parvenus à le repousser à chaque fois, sans qu’il n’y ait d'importants dommages matériels ou collatéraux, mais il a persisté, chargeant plus violemment, plus dangereusement que jamais, blessant mortellement deux de nos éleveurs – les Possédés – durant l’une de ses attaques. Nous ne comprenons pas vraiment ce qui passe, sachant qu’à cette période de l’année, les Ndienor dorment…

- Que voulez-vous dire?

- Vous faîtes référence à sa période d’estivation? »

L’Humain acquiesça, pensif.

« Il s’agit d’une période durant laquelle les animaux tombent en léthargie durant la saison chaude, partagea Aen’hka comme explication. Habituellement, les Ndienor sont en estivation à cette période de l’année, puisqu’il fait beaucoup plus chaud et sec qu’accoutumé, et que la proie à la tête de leur alimentation dort également, mais ce n’est pas le cas pour cet individu… »

Le fils de l’ancien chef marqua une pause, faisant rouler ses méninges.

« À moins qu’il s’agisse de ce parasite qui ait perturbé son cycle…

- Fort probablement, lança Rakim, rejoignant l’opinion de l’Humain.

- Après tout, il ne s’agirait pas d’une première en terme de conduite déviante et aberrante. »

Tout en laissant Aen’hka, Che et Silva réfléchir en petit comité, Rakim s’éclipsa légèrement du trio pour venir se poster auprès de moi, qui observait la scène en retrait, les sourcils froncés.

« Tu es bien silencieux.

- Je pense à ma façon.

- Tu essais de trouver quel genre de parasite pourrait causer de tels comportements?

- Plus ou moins… » Finis-je par avouer.

Et puis, s’agissait-il véritablement d’un parasite que l’on disait manipulateur? Parce que j’avais beau ne pas être un expert en la matière, je savais, pour autant, que ce genre de parasites pullulaient plus que nous le pensions sur les Terres du Yin et du Yang : Ley, le Spécialiste faisant habituellement parti de notre équipe, à Rakim et à moi, m’avait déjà glissé quelques mots à ce propos, alors que nous étions confrontés à un cas similaire mais pas vraiment identique, au cours de l’une de nos Chasses. Cependant, dans la majorité des cas, ces parasites manipulaient leur hôte pour que ces derniers adoptent un comportement plus indolent, une morphologie et une coloration visuellement plus éclatantes pour attirer l’attention, etc. Perdant ainsi toute leur prudence ou bien leur camouflage, étrangement guidés par la volonté de l’indésirable, les hôtes devenaient ainsi plus faciles à attraper et à ingérer pour les prédateurs, qui s’en gavaient sans avoir conscience du parasite qui se trouvait désormais en eux. En effet, à un moment ou à un autre de leur existence, ces parasites avaient besoin de se trouver dans le corps de ces prédateurs, que ce soit pour poursuivre leur croissance ou pour y pondre leurs œufs afin d’y trouver un environnement favorable à l’éclosion de la prochaine génération. Mais ce n’est pas le cas ici… Songeais-je en relevant la tête, perdant mon regard sur le décor que je pouvais apercevoir depuis la fenêtre. Parce qu’ici, le parasite ne rendaient pas ses hôtes plus visibles ou imprudents, au contraire, ils devenaient de véritables bêtes affamées, mais affamées de quoi? De sang? De chair? D’organe? Était-ce, au contraire, un moyen d’accélérer la prolifération du parasite?

« Pfff… J’y comprends rien, soupirais-je, las, tout en me frottant la nuque, alors que Che pivota dans ma direction.

- Quoi qu’il en soit, nous devons éliminer la source avant que ce… problème, peu importe sa nature, commence à devenir un véritable fléau. »

Nous étions tous sur la même longueur d’onde.

« Dans ce contexte-ci, trancha finalement l’Alchimiste, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser Silva ou qui que ce soit le confronter seul au corps-à-corps : le Ndienor pourrait se montrer encore plus agressif qu’il ne l’est normalement, s’il est vraiment parasité. »

Nous acquiesçâmes, parfaitement conscients qu’il en allait de notre sécurité. Les Ndienors n’étaient pas connus pour être des animaux de bon cœur comme les Senvars ou bien les Bretduins. Habituellement discrets, il n’en restait pas moins qu’ils étaient décrits par les experts comme des prédateurs sauvages et combattifs s’ils se sentaient menacés. Plusieurs dépeignaient même l’interaction entre les individus de l’espèce comme étant d’une violence et d’une brutalité inouïes, tous et chacun défendant les frontières de leur territoire de l’intrusion d’un indésirable à grands coups de crocs et de griffes bien sentis. Ces échanges paraissaient d’autant plus impressionnants sachant quel corps, et quel poids, cet animal traînaient à longueur de journée. Les Ndienors étaient d’imposants ursidés atteignant, pour les mâles, près de trois mètres de haut debout, et les plus lourds pouvaient parfois posséder un poids allant jusqu’à cinq cent kilogrammes, de quoi promettre un combat particulièrement féroce et digne de ces bêtes colossales.


871 mots | Post VIII



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Dim 21 Juil 2019, 16:34

« Il nous faudra l’anesthésier, se mit à énumérer le Cougar en faisant des va-et-vient dans la pièce, ou l’empoisonner, mais dans tous les cas, il nous faudra le rendre suffisamment vulnérable et impuissant pour pouvoir le tuer en évitant le plus possible les contacts directs.

- Mais… pour que cela ait un quelconque effet sur cet animal, il vous faudrait des doses suffisamment fortes pour pouvoir endormir un cheval! S’écria le fils du chef de Thunya en exhalant une exclamation. Voire même plus!

- Ne vous en faîtes pas pour cela : nous avons ce qu’il nous faut. »

Rakim échangea une courte œillade avec Che, qui tapota doucement sur les formes irrégulières qui se dessinaient sur le tissu de son havresac et de ses vêtements, desquels il nous était possible de remarquer la présence de fioles rattachées les unes aux autres grâce à une ceinture. En tant qu’Alchimiste à la solde des Corvus Æris, le Cougar était en possession d’une vaste collection de mixtures et de potions, et ses connaissances sur les drogues et les élixirs faisaient de lui un acteur majeur à la réussite de cette quête, un pilier qui nous serait fortement utile pour que l’on puisse nous confronter à cette bête sans mettre inutilement nos vies en jeu. Cela étant dit, il est vrai qu’à la lumière de la véritable menace, il nous aurait été bien utile d’avoir en main un Spécialiste qui puisse nous porter assistance en plaçant des pièges un peu partout autour des zones à risque pour bloquer la progression de l’animal et le maîtriser, de sorte que le Ndienor ne puisse nous échapper dans un enchaînement d’événements malencontreux. Malheureusement, celui qui était supposé nous accompagné s’était blessé en revenant de sa dernière Chasse et si nous avions cru en ses capacités de rétablissement pour le jour du départ, nous avons fini par constater qu’il ne pourrait être prêt pour la présente mission. Incapable de trouver un remplaçant qualifié, nous avons donc été forcés de quitter le Nid sans cette précieuse aide et certainement inestimable pour l’occasion. Par conséquent, Che était, tout naturellement, devenu le pivot de notre groupe dans le cadre de cette Chasse; notre ace.

« Nous avons les ressources et le matériel pour cette opération. Tout ce qu’il nous manque, c’est la localisation de la bête, confia le Cougar à l’Humain, ce à quoi ce dernier répondit :

- Le Ndienor se crée un passage à travers la clôture de nos enclos ou passe par-dessus celle-ci en l’écrasant. Nous le repoussons du mieux que nous le pouvons, quand nous le surprenons, mais nous n’avons jamais eu le courage de le pourchasser jusque dans son antre… »

Ils parvenaient à le repousser, mais avec peine et misère, il semblerait, si je me fiais à l’expression que l’Humain nous renvoya lorsqu’il se remémora ces épisodes. Néanmoins, ils avaient toujours réussi à l’empêcher d’attaquer les dromadaires, ce qui devait être un immense soulagement pour la communauté. N’empêche, cela devait physiquement les épuiser.

« Et il passe à l’action à quel moment de la journée?

- Principalement la nuit. Ces animaux ont une très bonne vision nocturne et en profite.

- Pouvez-vous nous mener jusqu’à vos enclos? Lui demanda Che en esquissant un vague sourire, ce à quoi Aen’hka répondit par un vif hochement de la tête.

- Tout de suite! »

Sans attendre, l’Humain nous invita à le suivre à l’extérieur du bâtiment, sa démarche claudicante nous traçant un parcours à l’intérieur du village de Thunya. Et pendant que nous traversions celui-ci, nous pouvions sentir le regard des villageois peser sur nos épaules. Je ne saurais dire si toute cette attention nous était destinée ou était plutôt due à ces fameuses rumeurs sur la « malédiction » de la famille Reist, mais de temps en temps, j’étais en mesure de sentir des regards plus tranchants que d’autres se porter dans notre direction, accompagnés par des chuchotements qu’ils croyaient discrets et imperceptibles pour l’ouïe humaine; mais ils ne devaient guère savoir que Rakim et moi n’avions pas d’ouïe humaine.

« Malgré la dévotion de cet homme et de sa famille, les gens sont plutôt rapides pour leur placer des étiquettes dans le dos », grognais-je en captant l’échange entre deux hommes qui étaient persuadés que la famille Reist avait déclenché la colère des Dieux en alimentant, il y a plusieurs années, les tensions entre le village et ses anciens dirigeants.

À ces mots, Rakim soupira, mais ne répliqua d’aucune façon, continuant simplement à suivre l’Humain, en silence, et ce, jusqu’à ce que nous nous trouvions face à un énorme terrain rempli de sable, de dromadaires et de quelques herbes qui poussaient péniblement à travers l’immensité du Désert.


777 mots | Post IX



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Miles Köerta
Dim 21 Juil 2019, 18:51

« Vous… Vous seriez vraiment en mesure de suivre sa trace? »

L’étonnement que nous perçûmes dans la voix de l’Humain m’arracha un rire, que je ne pus contrôler, tant sa surprise m’amusa. Mais avant même d’avoir pu atteindre le summum de l’hilarité, une claque bien sentie rencontra violemment l’arrière de mon crâne.

« Aïe!

- Excusez-le. »

Je fis soudainement volte-face, croisant le regard foudroyant de Rakim. D’accord, j’ai été impertinent, et peut-être irrespectueux en riant ainsi au nez d’Aen’hka… Cependant, dans ma vision des choses, il était évident que nous puissions faire cela sans aucun problème : il s’agissait de mon boulot après tout. Cela étant dit, ça ne voulait pas dire qu’en nous engageant, nos employeurs savaient parfaitement jusqu’où allaient nos capacités.

« Il faut encore lui apprendre les bonnes manières », s’excusa Rakim à l’attention de l’Humain, qui étira un drôle de rictus, mi-gêné mi-indulgent.

… Malgré tout, pour qui me prenait-il? Son chien de compagnie? Froissé par un tel traitement, tandis que mon mentor s’occupait de clarifier certains points à notre employeur, je reportais mon attention sur les traces qu’avaient laissé le Ndienor au cours de sa dernière visite au village. L’animal avait éclaté le bois d’une des faces de la clôture, y retirant trois à quatre planches à grands coups de pattes, de griffes et peut-être même de mâchoire. Encadrant le trou ainsi créé, les deux planches en bois de la structure avaient été salement amochées par le quadrupède : des marques de griffes et de canines illustraient l’acharnement de l’animal à vouloir traverser la barrière protégeant l’enclos tandis que des pelotes de poils, toutes aussi hirsutes les unes que les autres, s’étaient accrochées aux irrégularités du bois. Tout de suite, je m’imaginais que le Ndienor avait voulu forcer son passage à travers la clôture, malgré la grosseur du trou, qui n’était définitivement pas à sa taille. Méticuleusement, je pris une boule de poils entre le pli d’un tissu, reniflant prudemment cette dernière pour y cueillir les odeurs qui s’y étaient collées.

« Cet ours était pris d’une véritable frénésie… »

Je me retournais, apercevant Che sur mon flanc droit. Ce dernier s’accroupit à ma hauteur, examinant, lui aussi, les dommages causés par la bête.

« Il voulait entrer dans cet enclos coûte que coûte, constata-t-il.

- Ouais…

- Quelque chose ne va pas?

- C’est le Ndienor… Je ne comprends pas son… son comportement, admis-je en scrutant les poils qui se trouvaient dans le tissu.

- C’est-à-dire? »

Je me tus plusieurs secondes, tentant de rassembler mes pensées afin de les aligner le plus convenablement possible pour ma réflexion et ma bouche, qui allait devoir les extirper.

« Eh bien… Vous pensez qu’il s’agit d’une forme de parasitisme manipulateur, pas vrai?

- C’est exact.

- Et… hum… Est-ce que t’as déjà été confronté à un parasite de la sorte? Je veux dire, qui rend ses hôtes aussi agressifs et violents? »

Che prit un instant pour réfléchir avant d’hocher vaguement de la tête.

« Cela dit, nous n’avons jamais pu confirmer s’il s’agissait bien là d’un parasite, avoua-t-il tout en se redressant.

- Ah oui? »

Doucement, je me mis à même hauteur que lui, braquant mon regard dans le sien, attendant qu’il poursuive.

« Un expert, voire même un Spécialiste, serait mieux placé que moi pour te confirmer cela, mais il pouvait aussi bien s’agir d’une forme de rage que d’une attaque parasitaire, en fait.

- J’ai entendu parlé de parasites qui s'attaquent aux fourmis pour que ces dernières aillent se poster sur le bout des brindilles jusqu'à ce qu'elles se fassent bouffer par des moutons…

- Des parasites se retrouvent également chez des êtres humains, tu sais?

- Bien sûr!

- Et pour quelques-uns d’entre eux, ils ne font que manger une partie de la nourriture de leur hôte, sans que ce dernier ne s’en rende spécialement compte, réfléchis le Bélua en se frottant le menton.

- Mais ces parasites ne changent pas le comportement de leur hôte… si?

- Alors là, je n’en ai aucune idée, sourit le Bélua, me dévoilant ses canines proéminentes. Néanmoins, cela n’empêche pas la possibilité que nous nous trouvons peut-être face à un ennemi semblable, mais… en plus rusé, et plus agressif. »

Cela prit quelques secondes avant que j’acquiesce.

« Puis, nous ne connaissons pas tout de cet étrange monde. Peut-être s’agit-il d’une nouvelle découverte scientifique? »

L’enthousiasme qu’il montrait fit apparaître un léger rictus sur le bord de mes lèvres.

« Elle a quand même coûté deux vies humaines, cette découverte…

- Et crois-tu sincèrement qu’aucune découverte ne s’est réalisée sans victime? »

Je ne répondis pas, conscient qu’il avait du vrai dans ses propos, et Che le savait également.


777 mots | Post X



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Dim 21 Juil 2019, 18:54

« Avez-vous trouvé tout ce que vous désiriez? »

Dans un geste collectif, nous confirmâmes cela d’un hochement de tête tout en présentant quelques pelotes de poils qui auraient appartenues au Ndienor.

« Avec ça, nous devrions être en mesure de trouver la piste menant au nid de cet ours. »

J’acquiesçais en souriant, repliant le tissu, avec lequel j’avais prélevé les poils du Ndienor, avant de le fourrer dans ma poche.

« De plus, auriez-vous une salle ou des chambres pour nous loger?

- Oh! bien sûr! Cela dit… Ne vous attendez pas au grand luxe…

- Avoir un toit sous sa tête est largement suffisant! Assura l’Orisha borgne.

- Avez-vous des sacs de couchage? Des couvertures? De quoi vous mettre au chaud?

- Oui.

- Très bien dans ce cas : suivez-moi. Il s’agit d’une vieille grange, mais elle est tout à fait viable, pour le temps où vous resterez au village, nous informa l’Humain tout en nous guidant entre les ruelles de Thunya. Vous y trouverez un peu de nourriture et quelques gourdes d’eau, mais sans plus… J-Je suis tout de même désolé de ne pas pouvoir faire plus pour vous.

- Ne vous inquiétez pas pour cela, sincèrement. En cas de besoin, nous saurons nous débrouiller : vous nous offrez déjà beaucoup. »

Aen’hka examina nos visages de son regard grisâtre avant d’esquisser un sourire.

« Néanmoins, j’aurais apprécié vous accueillir dans un environnement plus convivial et prospère… »

Nous comprenions cela, mais n’avançâmes pas plus loin sur le sujet. Il était évident que les prochains jours, voire les prochaines semaines, soient particulièrement éprouvantes pour le bonhomme qui, en plus de faire le deuil de son père, devra maintenant affronter les rumeurs grandissantes qui circulaient à l’intérieur du village à l’endroit de sa personne et de son supposé héritage maudit.

« Nous y sommes! » Annonça l’Humain en s’arrêtant devant les battants en bois d’une cabane qui eue, vraisemblablement, de meilleurs jours que celui-ci.

Tout en poussant sur les portes pour nous laisser y entrer, Aen’hka continuait de nous renseigner et de nous avertir sur les caprices du Désert afin de faciliter notre séjour et éviter de nouvelles mésaventures.

« Couvrez-vous bien la nuit car, au contraire du jour, celle-ci est glaciale et je connais plus d’un voyageur à s’être risqué à prendre le pari… »

Nous acquiesçâmes, délestant petit à petit nos bagages pour nous installer. Du foin avait été entreposé dans un coin du bâtiment et, comme promis, nous constatâmes qu’un petit baril d’eau avait été mis à notre disposition tout comme quelques contenants de nourritures.

« Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas à m’en faire la demande : j’essaierais de vous soutenir au mieux de mes connaissances et capacités.

- Nous n’en doutons pas, le rassura mon mentor, sachant à quel point l’Humain désirait donner le meilleur de lui-même dans cette histoire.

- Et puis, s’il y a vraiment un problème, on saura vous retrouver assez rapidement, plaisantais-je en imitant un chien qui levait sa truffe vers le ciel, ce qui eu au moins le mérite de le faire rire, ce bonhomme.

- Dans ce cas, je vais vous laissez vous installer et vous préparez. »

Nous saluâmes chaleureusement Aen’hka, qui quitta la grange en refermant les portes derrière lui. Aussitôt, nous nous activâmes pour établir notre campement temporaire, Che ayant, sans conteste, le plus de matériels à sortir de ses sacs.

« Combien de temps pour préparer l’anesthésiant dont nous aurons besoin? »

Silva s’était rapproché de son compatriote après avoir défait ses propres bagages, aidant ce dernier à disposer de ses fioles et autres mixtures non loin de son espace de couche. Che avait commencé à placer, dans des rangées bien organisées, l’ensemble de son matériel, alignant côte à côte des ingrédients aux odeurs particulières, des feuilles aux couleurs chatoyantes et des liquides dont je ne saurais définir le véritable état : visqueux, épais… était-ce des grumeaux que je voyais au fond de l’un de ses flacons? Doucement, je me permis d’attraper la curiosité pour mieux la regarder de près, mais le Cougar m’arracha rapidement la fiole des mains, me gratifiant d’un rictus moqueur qui voulait clairement me dire : « On touche avec les yeux, pas avec les mains. »

« Deux jours, maximum, nous assura-t-il. J’ai bien tout ce qu’il me faut, mais la préparation de cette drogue prend du temps, surtout compte tenu de la quantité que je dois préparer pour que les effets soient instantanés sur le Ndienor.

- T’auras besoin d’un coup de main?

- Toute l’aide possible. »


749 mots | Post XI



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Dim 21 Juil 2019, 19:42

Ainsi, nous avions deux jours pour penser et élaborer un plan qui puisse nous permettre de coincer efficacement le Ndienor. Deux jours durant lesquels, pour ma part, j’avais été mandaté pour retrouver la tanière de notre bête.

« Concentre-toi, m’avait ordonné Rakim en croisant les bras, son œil me jaugeant sévèrement derrière quelques mèches de son épaisse crinière rousse.

- Je fais de mon mieux, d’accord? Alors, arrête de me les casser, à la fin!

- Ce n’est pas suffisant, me réprimanda-t-il avant de redéposer le tissu remplis de poils, que nous avions récolté plus tôt, dans le creux de mes mains. Que sens-tu? Dissocie-moi cette combinaison d’odeurs et donne-leur, chacune, une distinction, une identité. »

À contre-cœur, je repris le tissu entre mes doigts avant d’inhaler une grande inspiration. Cela faisait déjà plus d’une heure que je me prêtais à l’exercice, conscient qu’il s’agissait de ma chance de prouver de quoi j’étais véritablement capable en tant que Traqueur des Corvus Æris. Ma formation auprès de Rakim allait à merveilles, nos deux personnalités s’accordant sans problème apparent, mais j’avais encore un long chemin à faire avant d’être considéré comme pleinement qualifié, notamment en ce qui concernait mon impatience. Tout le monde l’avait remarqué, mais je n’étais pas capable de rester en place, toujours désireux de courir d’un bord et de l’autre du terrain de la grange, que ce soit pour aider un pair ou simplement pour aller me dégourdir les jambes. J’en avais besoin, au même niveau que les êtres vivants avaient besoin de respirer. C’est pourquoi, afin de me garder concentrer et de m’appliquer à cent pour cent sur une seule et même activité, Rakim avait proposé aux autres Corbeaux de me laisser la tâche de la traque. Si le Chasseur et l’Alchimiste parurent sceptiques, l’Orisha borgne finit rapidement par les convaincre de ma valeur.

« Miles a l’odorat incroyablement fin, peut-être même plus fin que le mien. Croyez-moi, il est mon troisième Apprenti et c’est la première fois que j’enseigne à un phénomène tel que lui », admis mon mentor en gratifiant les deux autres Corbeaux d’un sourire.

Il m’avait ensuite jeté un coup d’œil en biais, reportant promptement son attention sur les Béluas.

« Il n’y paraît pas, aux premières impressions, mais lorsqu’il lui est confié une mission, il ne s’en détourne pas.

- … Euh… Merci? Avais-je alors rétorquer, indécis quant à savoir si ces mots constituaient un compliment ou… pas.

- Si son objectif est de traquer et de trouver notre proie, poursuivit le Traqueur, il nous la trouvera.

Rakim m’avait alors adressé un sourire narquois tandis que Silva et Che s’interrogeaient mutuellement du regard avant d’acquiescer. Suivre la piste du Ndienor et reporter, le plus tôt possible, la localisation de sa tanière : c’était dans mes cordes et je savais que je pouvais retrouver l’ursidé, mes nouvelles facultés ne m’ayant pas été données simplement pour ne pas être utilisées. J’avais très envie de voir jusqu’où allaient mes capacités, désormais.

« Le verdict? »

La voix du borgne m’extirpa lentement de mes réflexions. En reportant mon attention sur mon mentor, je me rendis compte que j’avais fermé les yeux, les poils du Ndienor à quelques centimètres à peine de mon nez, qui analysait avec minutie chaque flagrance qui imprégnait la fourrure de l’animal. Puis, d’un mouvement, je braquais mon regard dans celui de Rakim : un éclat pétillait dans mes yeux tandis qu’un rictus s’était élargi sur la commissure de mes lèvres. Cette fois-ci, c’était la bonne réponse.



Le Désert était un environnement particulièrement hostile et dangereux pour ceux qui ne s’étaient pas bien préparés, et pour les autres qui n’avaient pas l’endurance et la force nécessaires pour affronter les innombrables dangers qui se cachaient derrière ces dunes de sable, la mort leur était presque assurée. C’est pourquoi, en prévision, j’avais rempli quelques gourdes d’eau et avais troqué mes habits pour des vêtements plus pâles et légers, afin de ne pas mourir sous le poids de la chaleur de cette fournaise à ciel ouvert. Étroitement suivi par Silva, qui m’accompagnait pour cette sortie, je nous guidais jusqu’à l’entrée du village avant de me tourner vers mon compagnon d’infortune de la journée.

« Prêt? »

Comme toute réponse, le Lycaon hocha de la tête. Malgré toute la confiance qu’ils accordaient à mes habiletés de Traqueur, les Corbeaux avaient tout de même voulu s’assurer de ma sécurité, quand bien même j’étais parfaitement en mesure de me défendre par mes propres moyens. Contre le Ndienor? J’avais promis de fuir au moindre signe agressif de ce dernier, mais il faut croire que ma plaidoirie ne les a pas complètement convaincus.


771 mots | Post XII



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Miles Köerta
Dim 21 Juil 2019, 20:01

La traque était difficile, bien plus que ce que je l’avais soupçonné au départ, mais je réussissais néanmoins à garder le cap à travers le dédale du Désert, maintenant constamment le nez levé vers le ciel pour capter les odeurs que nous apportaient l’air et le vent austral. Silva n’était pas très bavard, comme à son habitude, mais il ne me suivait pas aveuglément non plus : à chaque fois que je trouvais un indice du passage de notre proie, je m’arrêtais momentanément au-dessus de celui-ci, invitant le Bélua à l’observer afin qu’il s’assure par lui-même que je ne nous déviais pas de notre véritable objectif. Cela étant dit, surprenamment, le Chasseur n’avait jamais rien à redire sur ma façon de mener la Traque. Il n’y aurait peut-être pas cru de prime abord, mais j’étais véritablement consciencieux à ma tâche, ne désirant que la réussite de la Chasse à cet instant. C’est pourquoi, en bon chienchien que j’étais devenu, je guidais mon maître au mieux de mes capacités à travers le Désert, ralentissant volontairement notre progression lorsque je tombais sur une trace imprécise ou simplement pour reprendre une autre bouffée d’air. Le temps d'analyser les différents effluves qui se portaient jusqu’à mon nez prenait considérablement de temps, surtout parce qu’il y avait beaucoup d’odeurs dont je ne connaissais aucunement l’existence. Décortiquer le tout, examiner chaque odeur individuellement, et trouver – ou pas – l’odeur du Ndienor prenait du temps et de la patience, mais cette attente en valait la peine si c’était pour nous diriger vers le bon chemin et éviter de prendre d’innombrables détours dans un Désert aussi hostile et chaud que celui-ci. Nos provisions étaient limitées tout comme notre quantité d’eau, et la dernière chose que nous désirions, Silva et moi, s’étaient de tourner en rond dans cette chaleur perpétuellement caniculaire.

C’est alors que j’arrêtais soudainement ma marche. Le nez relevé vers les cieux, je me mis à renifler patiemment l’air environnant et plus j’analysais de bouffée d’air et plus mes sourcils se fronçaient.

« Tout va bien? » S’enquit Silva, à qui je ne pris pas la peine de répondre pour plonger ma main dans ma poche et en extirper les poils du Ndienor.

Consciencieusement, je me mis à les sentir à plein poumon, m’imprégnant de l’odeur de l’ursidé, bien plus forte que toutes les autres. Et, presque instantanément, un grand sourire apparut sur mon visage alors que mon visage se tourna vers notre droite. Dans un bond, je fonçais à pleine vitesse dans cette direction, abandonnant brièvement Silva qui, surprit par ma soudaine réaction, prit un instant avant de réaliser que j’étais parti : au pas de course, il se mit à me suivre à grandes enjambées. Subitement, je suspendis mon pas, portant mon regard sur un point à l’horizon. En même temps que moi, comme une réaction en chaîne, Silva s’arrêta également, le souffle court, ses yeux se tournant dans la même direction que les miens.

« C’est ici… » Murmurais-je tout en m’avançant de quelques pas prudents.

À son tour, le Bélua contempla l’entrée de la grotte qui se situait à vingt ou trente mètres quelque peu en aval de notre position.

« Es-tu sûr de cela? » Demanda Silva sur son habituel ton détaché.

Si la remarque pouvait ressembler à une forme de méfiance de la part du Chasseur, j’étais pourtant persuadé que Silva, en soulevant l’interrogation, désirait simplement s’assurer de ma propre certitude. C’est pourquoi, dans un signe de tête, je lui confirmais cela.

« C’est bien ici, affirmais-je en abaissant mon nez, pliant les genoux pour me recroqueviller tout en posant mes coudes sur mes cuisses. La tanière du Ndienor. »



Des profondeurs de la grotte, un grognement sourd se fit alors entendre, suivi par un enchainement saccadé de fortes respirations nasales. De sa lourde démarche, le Ndienor s’extirpa des ténèbres de son antre pour s’arrêter à l’entrée de celle-ci, examinant les environs de ses petits yeux rougeoyants, injectés de sang. N’apercevant aucune présence dans les alentours, l’animal rebroussa chemin tout en se dodelinant, presque vacillant. Il avait faim, son ventre pris d’un appétit qui lui semblait insatiable. Peu importe, dès ce soir, il avait prévu retourner dans ce village de bipèdes pour goûter, de nouveau, à la chair animale et humaine. Étrangement, la saveur l’avait conquis et, à présent, il lui tardait de recommencer encore et encore et ce, le nombre de fois qu’il le faudrait. La langue pendante, histoire d’évacuer la chaleur qui l’incommodait, le Ndienor se recoucha au fond de sa grotte, fixant l’or du sable qu’il était en mesure d’apercevoir depuis son nid. D’ici quelques heures, la nuit tomberait, la température se rafraîchirait : il s’agirait du meilleur moment pour attaquer et se gaver. La bête, à cette pensée, se pourlécha les babines, intrigué, néanmoins, par l’origine de ces sons qu’il avait perçus, un peu plus tôt. Était-ce uniquement dû à son imagination? Peut-être… Peu importe. Pour l’instant, tout ce qui le préoccupait, c’était d’attendre que la nuit tombe.

Mais déjà, à cette heure, Silva et moi avions quitté les lieux à vitesse grand V, pressés de retourner au village de Thunya pour annoncer la bonne nouvelle aux deux autres Corbeaux et à Aen’hka.


872 mots | Post XIII



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Dim 21 Juil 2019, 20:56

Ce n’est qu’au voyage du retour que nous pûmes constater, Silva et moi, à quel point cela nous avait pris du temps, retrouver le nid de notre proie. Nous étions partis environ trois heures après midi et lorsque nous vîmes de nouveau la devanture du village, à notre retour, le Soleil de Jeriel venait tout juste de disparaître dans l’horizon.

« Les gars! Les gars! M’exclamais-je en repoussant violemment l’une des portes de la grange, faisant sursauter mon mentor et l’Alchimiste qui surveillaient les potions dans un silence aussi calme que plat. On l’a trouvé! La tanière du Ndienor! »

J’étais surexcité comme une puce, tendant une main en direction du Chasseur pour que ce dernier m’en tape cinq. Brièvement, le Lycaon considéra ma main avant de la taper de sa paume, relâchant un soupir, et un mince rictus qui devait certainement s’apparenter à son sourire – mais ça ne l’empêchait pas d’être sacrément flippant quand même.

« Je vais communiquer l’information à monsieur Reist. »

Le Chasseur n’attendit même pas notre confirmation qu’il se faufila silencieusement dans l’entrebâillement de la porte. Sautillant, je me rapprochais de Che et Rakim, jetant un coup d’œil sur la préparation que le Cougar était en train de faire bouillir.

« Combien de temps encore? Demandais-je.

- Ça devrait être fini pour demain, en après-midi, me répondit Che en agitant une cuillère en bois dans la mixture transparente.

- Et toi, je veux que tu me montres où se trouve ce fameux nid. Aen’hka est venu un peu plus tôt en fin d’après-midi pour nous filer une carte de la région. »

J’hochais vigoureusement de la tête, allant à l’endroit indiqué par mon mentor pour y recueillir la carte. Je remarquais aussitôt des gribouillis sur celle-ci, des cercles et des lignes représentant, sans conteste, des mesures et des distances; Rakim avait profité de notre départ, et certainement d’un nouveau temps d’attente, pour supposer la position probable de la tanière de notre proie. Après tout, même si l’exercice était complexe et prenait en compte plusieurs facteurs, c’était tout à fait possible de porter une conjecture : il lui avait suffi de glaner quelques informations sur l’heure approximative des attaques du Ndienor, prendre en compte l’heure, en moyenne, du coucher du Soleil, étant donné que la bête n’était active que de nuit, et estimer un intervalle de la vitesse de marche et de course du Ndienor pour établir un périmètre. À l’intérieur de ce dernier, Rakim était persuadé que notre proie se terrait. J’étirais un sourire, prenant la carte entre mes doigts avant d’attraper l’un des crayons que mon mentor avait négligemment laissé sur le dessus d’un carré de foin.

« Nous nous sommes dirigés vers le nord-est, dis-je en traçant une ligne sur le parchemin, m’aidant de la rose des vents de la carte pour diriger mon trait. Puis, nous avons marché un peu plus de quatre heures dans cette direction pour retrouver le nid, à cause des pauses et pour m’assurer que nous nous trouvions sur le bon chemin. Mais, en réalité, si on marche d’une seule traite, sans nous arrêter, ça nous prend un peu moins de deux heures revenir à Thunya, poursuivais-je avant d’encercler une zone sur la carte. Ici. C’est ici, que nous avons localisé la tanière. »

Et, comme de fait, la délimitation que je venais de tracer se trouvait à l’intérieur du périmètre approximé par Rakim.

« Génial, me félicita le Traqueur borgne tout en montrant la carte à Che, qui étira légèrement le cou pour observer. Le Ndienor ne pouvait pas être si loin que ça de toute façon. Malgré son instabilité comportementale, il est tout de même bien ponctuel, l’nounours. »

Je me mis à rire, engageant la conversation sur notre plan avec Rakim et Che, jusqu’au retour de Silva et d’Aen’hka, qui s’invitèrent à la discussion. Si l’Humain y participait avec intérêt, le Chasseur, quant à lui, n’intervenait que quand il le jugeait nécessaire; il restait, en tout temps, fidèle à lui-même, le bougre. Nous aurions pu oublier, ne serait-ce que pour cette nuit, la menace qui planait sur la tête du village si, une heure avant les douze coups de minuit, un cri d’alerte n’avait pas résonné à travers l’ensemble du village.

Bondissant comme un seul homme, nous nous étions précipités à l’extérieur de notre grange, filant sans hésiter en direction des enclos. Là-bas, un attroupement s’était formé au centre du terrain.

« Que se passe-t-il? S’écria Aen’hka en forçant un passage jusqu’à l’intérieur du rassemblement, où il se figea subitement.

« C’est Hénitro, murmura une femme, les larmes aux yeux, une main sur la bouche, apeurée. Le Ndienor l’a attaqué lui aussi! »


780 mots | Post XIV



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Dim 21 Juil 2019, 21:07

Le restant de la nuit, nous l’avons passé à refermer la nouvelle ouverture qu’avait créé le Ndienor, à dénombrer les dromadaires qui restaient sur le terrain – un seul animal était porté disparu – et à panser les blessures d’Hénitro, qui dormait désormais dans un lit de convalescence. Aen’hka avait passé le reste de la nuit à interrogé ses concitoyens, cherchant à comprendre comment un tel événement avait-il pu se produire. Selon les témoignages, plusieurs affirmaient qu’Hénitro était quelque peu fatigué, au moment de la garde, et son fils avait voulu le remplacer pour cette nuit, mais son père avait refusé, prétextant que, lui aussi, avait travaillé dur au courant de la journée et qu’il était persuadé de tenir jusqu’à l’arrivée de la relève, qui devait prendre la garde du troupeau aux environs de minuit.

« Mais j’ai décidé de venir une heure plus tôt que prévu, histoire d’alléger Hénitro pour qu’il aille se coucher plus tôt », avoua la femme qui avait été la première à voir l’état du troupeau et celle de l’Humain.

Les dromadaires étaient agités, quand elle était arrivée tout près de la palissade de l’enclos, et, alertée par la panique du troupeau, la jeune femme s’était aussitôt précipitée sur la petite élévation, sur laquelle trônait une cabane depuis laquelle les villageois surveillaient les dromadaires. C’est alors qu’elle avait remarqué l’absence d’Hénitro au poste d’observation et qu’elle avait vu, en contrebas, dans l’enclos, le corps de son compatriote.

« Il respirait encore quand je suis arrivée, se remémora-t-elle. Et le Ndienor n’était plus dans les environs. Je me suis alors précipitée vers la maison la plus proche pour les avertir de lancer l’alerte et je suis tout de suite retournée dans l’enclos pour aider Hénitro. »

Est-ce que l’homme s’était endormi en pleine garde? Pourquoi ne pas avoir donné l’alerte à l’instant où il avait vu le Ndienor s’attaquer à la clôture? Pourquoi serait-il descendu jusqu’à l’enclos sans en avertir les autres citoyens? Il restait encore bien des interrogations, mais cela, seul Hénitro pourrait nous les fournir, lorsqu’il se réveillera. Parce que oui, comparativement aux deux autres blessés, Hénitro n’avait eu que des blessures superficielles, rien qui ne puisse menacer sa vie. L’hypothèse qu’il soit parvenu à se dégager avant de recevoir un coup fatal était plausible, mais pourquoi la jeune femme l’avait tout de même retrouvé dans l’enclos? Et pourquoi le Ndienor l’aurait-il simplement laissé là, après l’avoir mordu aux bras et aux cuisses, pour ensuite filer avec l’un des dromadaires du troupeau? Ça n’avait aucun sens… Tellement aucun sens…

« … Je retourne à la grange », nous informa Che qui, sans un mot, fila droit jusqu’à notre antre temporaire.

Pour notre part, Silva, Rakim et moi investiguions à l’intérieur de l’enclos tandis que des villageois tentaient calmement d’apaiser les animaux, complètement terrifiés.

« Dès qu’Hénitro ouvrira les yeux, je vous en informerai sur-le-champ », nous assura Aen’hka lorsque nous prîmes congé à notre tour.

L’air grave, les sourcils froncés, nous restions silencieux tout le long du trajet qui nous mena jusqu’à la grange, dans laquelle nous essayâmes, tant bien que mal, de fermer l’œil pour la nuit. Demain sera le jour J et il nous fallait être le plus efficace et rapide possible : nous ne pouvions permettre au Ndienor d’attaquer de nouveau ce village.



« […] Et comment se porte Hénitro?

- Bien… Très bien même… Il reprend progressivement du poil de la bête.

- Aucun comportement agressif? Rien d’anormal? »

- Si vous voulez mon avis, c’est ce qui est le plus surprenant. Comparativement aux deux autres, Hénitro est parfaitement calme et serein. Il ne parle pas beaucoup, mais cela doit être dû au choc de l’attaque.

- De quoi parlez-vous? » Maugréais-je en traînant le pied jusqu’à l’entrée de la grange, où j’étais en mesure de distinguer les silhouettes de Rakim et d’Aen’hka.

À mon approche, tous deux se retournèrent dans ma direction, m’adressant des sourires.

« Bonjour, Miles. Bien dormi?

- Si on veut… Soupirais-je, me rappelant, presque avec douleur, de chaque instant où je m’étais mis à tourner et à me retourner dans les plis de ma couverture.

- Hénitro s’est réveillée dans la matinée, m’apprit Reist le fils. Et, pour l’instant, il va très bien. Ses souvenirs de la nuit dernière sont un peu flous, mais il devrait être en mesure de nous raconter ce qui s’est réellement produit là-bas, après avoir récupéré. »

J’hochais de la tête, ravi. Cela étant dit, ça ne voulait pas dire que le père de famille était sorti d’affaire. Après tout, selon ce qu’on en avait déduit, le parasite prenait possession de son hôte après une journée, environ.


772 mots | Post XV



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