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 [II] - Seuls et impuissants | Solo

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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 1069
◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Ven 15 Juin 2018, 15:03




Seuls et impuissants

# Sur le lit des morts



Catégorie de quête : II | Sauvetage
Partenaire(s) : Solo
Intrigue/Objectif : Isiode et ses compagnons sont parvenus à quitter les Terres Arides de justesse. Cependant, ils ont trois blessés sur les bras en plus d’un cadavre de plus en plus froid… S’ils ont été secourus par les premières Patrouilles de la Compagnie à avoir foulé le territoire démoniaque, les trois blessés ne sont pas tirés d’affaire pour autant et doivent être soignés le plus rapidement possible pour éviter qu’il y ait plus de morts à compter; le temps presse.


« Je veux un résumé de son examen. Qu’est-ce que tu as trouvé sur notre rescapé? »

Rapidement, avec des gestes précis, l’Ange se mit à pointer les différentes aires touchées du patient, énonçant à voix haute l’identité et les lésions du guerrier.

« Isiode Yüerell. Membre de la Troupe Xēna. La blessure la plus grave qui a été relevée durant l’examen est cette lacération sur son abdomen, côté droit, expliqua l’Immaculé en pointant la zone blessée en question, d’où l’on pouvait distinguer une profonde entaille qui commençait à la hauteur du nombril pour descendre jusqu’à la cuisse. Selon le témoignage du soldat Wagner, il essayait de se dégager de la prise d’un Démon lorsque ce dernier lui a entré l’une de ses griffes dans la peau. »

Pendant quelques secondes, l’Aile Blanche ne dit plus un mot. À son mutisme de plus en plus long, son collègue finit par lui couler un regard en biais, remarquant sans difficulté un feu de haine s’embraser au plus profond des pupilles noires de son assistant. Immédiatement, il l’incita à poursuivre.

« Laissons notre rancœur de côté. Nous sommes ici pour sauver un pair, pas pour haïr nos ennemis. Continue. »

Rougissant légèrement à la suite de ce rappel à l’ordre, le jeune homme se racla discrètement la gorge pour reprendre un semblant de contenance.

« Est-ce que des organes internes ont été touchés? Questionna le médecin afin de dissiper le malaise qui venait d’être créé.

- N-Non, pas à première vue. Cela étant dit, il semble avoir perdu une quantité considérable de sang.

- Oui, il n’y a qu’à regarder son teint… Autre chose?

- Il a des marques sur la gorge, comme si quelqu’un l’avait étranglé. Il ne semble y avoir aucune séquelle au niveau des tissus, des veines ou bien de la moelle épinière, mais l’adversaire qui lui a fait ça avait tout de même une sacrée poigne. »

Le médecin soupira avant de se positionner au-dessus de son patient. Projection miroir de son supérieur, son collègue se plaça à l’extrême opposé de la table, tous deux encadrant le jeune homme aux cheveux blancs qui, même plongé dans les vapes, semblaient sentir les morsures que la douleur marquait sur sa chair à vif. Son visage se crispait et ses dents étaient si serrées les unes contre les autres qu’elles donnaient l’impression qu’elles allaient se briser dans sa bouche. Des perles de sueur témoignaient également de son combat intérieur tout comme les gémissements presque inaudibles qu’il relâchait de temps en temps dans les brumes de la douleur.

« J’espère qu’il se tiendra tranquille… Nous devrons refermer sa plaie pour éviter de nouvelles effusions de sang et la régénération de ses tissus prendra du temps, même à deux. »

Baissant légèrement la tête sur le côté pour observer de plus près la blessure, le médecin renchérit pour lui-même :

« J’ai peur pour ses intestins… »

Cet aveu jeta un nouveau froid entre les deux Anges tandis que l’haleine rauque et creuse du patient brisait le silence qui les enveloppait. Néanmoins, ils reprirent promptement leur travail. Suivant les indications de son supérieur, l’Aile Blanche finit par imiter les gestes de son mentor qui, après un dernier coup d’œil en direction de son assistant, s’assurant que ce dernier était fin prêt à la manœuvre, suspendit ses paumes à quelques centimètres à peine de la blessure du fantassin, éveillant la Magie dans le creux de ses mains jusqu’à ce qu’il la sente danser au bout de ses doigts sous une chaleureuse et douce lueur lactée. Puis, avec douceur et fermeté, les deux Anges plaquèrent finalement leurs mains à même sur la peau nue du jeune guerrier; la seconde suivante, la magie blanche enveloppait déjà la plaie béante. Et, comme escompté, le cri torturé du soldat perça la barrière de ses lèvres dès l’instant où les premiers tissus musculaires se régénéraient sous la paume des guérisseurs. Isiode s’agitait, se débattait, s’ébrouait comme un animal effarouché sur sa couche de convalescence alors que le jeune Immaculé, dans un élan empathique, usa de son pouvoir non pas pour soigner la blessure lancinante du guerrier, mais plutôt pour apaiser son esprit. Cependant, une poignée de minutes suffit pour que la convulsion de l’épéiste se calme finalement; une dizaine pour qu’il finisse par s’immobiliser complètement. Le faciès du soldat était relâché et l’ensemble de son être s’était affaissé : il paraissait enfin… apaisé. L’assistant se permit d’exhaler un soupir de soulagement, mais il savait que rien n’était terminé, pas tant que lui et son supérieur n’avaient pas fini ce pour quoi ils avaient été appelés sur les lieux : pour sauver une vie.


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Isiode et Isley
Ven 15 Juin 2018, 15:10

« Vos blessures sont mineures : vous avez plusieurs ecchymoses et égratignures, votre épaule gauche a été déplacée et, peut-être, à terme, vous sentirez un vilain mal de tête à cause de votre chute, mais c’est tout », énuméra l’Ange en posant son regard sur le visage déconfit du guerrier.

Celui-ci ne semblait en aucun cas être rassuré par la nouvelle et, devant l’absence totale de réaction, le soignant renchérit, l’air enthousiaste :

« Vous vous en sortirez.

- … Pourquoi? »

La voix de l’épéiste était basse, confuse, mais pour le guérisseur, qui l’entendait pour la première fois depuis que le jeune homme lui avait été assigné en toute hâte à la suite du retour impromptue de son unité, l’inflexion n’était pas faible, seulement morte et éteinte. Comment le décrire? C’était comme si toute énergie avait quitté l’être du patient, qui se contentait de fixer le vide sans mot dire, statique. Assis sur le rebord de son lit, le regard immobile, il était aussi animé que le mur qui faisait face aux deux hommes.

« Cela ne vous plaît pas d’être en vie? »

Si cela lui plaisait… Il commençait à en douter. D’abord Diana et maintenant Isley… À chaque fois, il était celui qui plaçait ses camarades en danger, à chaque fois, il était celui qui s’en sortait « avec des blessures mineures » alors que ceux qu’il entraînait dans ses égarements, dans ses actions désordonnées, amplifiées par la Colère et l’envie de jouer au justicier, étaient ceux qui en payaient le prix. Pourquoi? Pourquoi être celui qui respirait s’il était celui qui menaçait la vie des siens? Il agissait sans considérer la propre sécurité de ses compagnons, simplement poussé par une intrépidité imprudente, un courage audacieux mais risqué. Pourtant, il faisait de son mieux pour se contrôler, pour ne pas céder aux violentes impulsions qu’il avait développé – ou qu’il avait toujours eu en lui, simplement bien enfouis – depuis la mort de Diana. Il culpabilisait, désirait hardiment se faire pardonner, persuadé que l’esprit de la belle veillait toujours sur lui, quelque part ici ou quelque part là-bas. Mais elle était là, il en était certain. Crac!

Soudainement, une plainte déchira sa gorge, l’étouffant presque, alors que, derrière lui, le médecin passait calmement l’une de ses mains à la hauteur de son épaule.

« Je me suis dit que c’était le meilleur moment pour vous arrangez cela et vous éviter plus de tracas », lui avait-il confié en le gratifiant d’un léger sourire.

S’étant brusquement redressé à l’instant où le soignant avait replacé, dans son axe originel, son épaule déplacé, Acram finit par se détendre progressivement au contact de la Magie blanche qui caressait sa peau, tel un onguent qu’on lui administrait sur les maux qui chauffaient les cellules de tout son corps. Pour autant, malgré son apparente sérénité, son esprit était toujours englué dans des réflexions aussi troubles que torturées. Il se questionnait : sur sa place, sur ses actes, sur son tempérament pétulant, sur ce qu’il était, finalement. Il se questionnait et la conclusion qu’il finissait par obtenir ne faisait que confirmer ses craintes : il était un danger non pas seulement pour lui-même, mais pour les autres aussi, l’acte d’Isley lui revenant doucement en mémoire. Il revoyait le jumeau qui tentait de l’arrêter dans son action de folie et qui, finalement, s’était fait prendre entre les crocs de l’animal géant. Il revivait la scène dans sa tête, entendait de nouveau le hurlement strident et agonisant de son partenaire alors que la gueule du canidé brisait, une à une, les défenses de son armure…

« I-Il n’avait pas à faire cela… Bredouilla avec réserve un Acram misérable qui essayait de fuir les images qui hantaient ses pensées. Il n’avait pas à me protéger… J’ai été stupide et imprudent. Je ne le mérite pas… »

L’Immaculé qui se tenait au-dessus de son épaule l’écoutait étendre ses jérémiades dans un mutisme respectueux, jusqu’à ce que des larmes viennent couler sur les joues du soldat. Il était effrayé, effrayé que sa personne puisse nuire à ses compagnons. Ce n’était pas la première fois qu’il jugeait mal ses actions, ni la première fois que l’un de ses amis risquaient ainsi sa vie pour lui.

« Je me permet de vous partager quelques mots, soldat Galathiel. Si vous êtes là aujourd’hui, c’est parce que les personnes qui vous ont menés jusqu’ici l’ont fait pour vous aider, pour vous protéger. Alors ne mettez pas en doute leur choix, ce serait comme de cracher à leur visage que tout ce qu’elles ont accompli n’a servi à rien… »

Puis, le soignant recula de quelques pas, la Magie s’éteignant progressivement dans ses paumes ouvertes alors qu’il s’éclipsait d’un pas fluide après s’être assuré qu’aucune blessure sournoise avait échappé à son précédent examen. Une fois seul, dans sa chambre, l’air pensif et distrait, Acram continuait de fixer le vide face à lui, mais une lumière nouvelle éclairait ses traits, tirés vers le haut par un triste sourire. Cela ne l’empêchait pas d’être sacrément con quelques fois… Troublé, Acram finit par enfouir son visage dans ses mains, exhalant une profonde respiration. Il espérait que les Ætheri l’entendent, l’écoutent, et sauvent Isley.


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Isiode et Isley
Ven 15 Juin 2018, 15:15

Était-ce possible de ne plus sentir son cœur battre au fond de sa poitrine? Était-ce possible de ne plus sentir sa respiration rafraîchir le creux de ses narines? J’aimerais demander à quelqu’un pour savoir si tout cela est bien normal, mais à qui? Ici, il n’y a que du noir, un vide profond dans lequel je ne fais que tomber en chute libre. Il n’y a personne à l’horizon, personne à proximité; je suis seul et impuissant dans cette obscurité trop noire et trop grande. Je ne sais pas du tout si toutes ses sensations sont réelles, si tout ce que je ne ressens plus est réel et j’espérais sincèrement m’être évanoui dans un rêve. Je n’aurais alors qu’à me réveiller et me rendre compte que tout cela n’était qu’un tour d’Elzédor pour agiter mon esprit, pour agiter ma nuit. Pourtant, si j’avais l’impression que le temps filait – essayez de vous situer dans le temps à l’intérieur d’un monde fait que de néant et de rien – j’avais tout autant l’impression que j’étais coincé dans cet univers de noirceur, bloqué dans mon cauchemar par je ne savais quelle force spirituelle qui m’avait lié les pieds et les poings. J’aurais dû paniquer, j’aurais dû crier pour que l’on vienne me chercher, mais je ne ressentais pas le besoin de le faire; pourquoi? Pourquoi me sentais-je si bien dans ce noir insondable et terrifiant? Pourquoi je me sentais, au contraire, si tranquille?


« Nous sommes en train de le perdre! Son pouls est beaucoup trop faible! »

Précipitamment, la soignante accourue jusqu’aux deux hommes, posant un regard acéré sur mon visage. Il était livide, trop pâle, et ma respiration cillait au fond de ma gorge, presque inexistante, comme si la simple action de respirer m’était intolérable, m’était insupportable, m’était impossible.

« Continuez de vous occuper de ses blessures : je me charge de stabiliser sa condition », ajouta-t-elle avant de se mettre immédiatement à la tâche, une sueur froide coulant sur le bord de ses tempes.

C’était la troisième fois que je leur échappais. Se positionnant au-dessus de moi et d’un geste rapide et sec, elle pressa ses deux mains jointes sur mon torse. Mentalement, elle se donna un rythme, une cadence, et dès qu’elle trouva la mesure idéale, elle poussa de toutes ses forces sur ma poitrine, relâchant rapidement la pression avant de réitérer le mouvement, dans une répétition de trente compressions thoraciques. Puis, elle procédait par des insufflations, sa bouche venant à la mienne pour me fournir l’air dont je manquais cruellement. Et elle recommençait. Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois…


Si je me sentais léger durant les premiers instants de… mon éveil dans l’inconscience, à présent, mon corps me semblait lourd, de plus en plus pesant et ma chute dans ce vide infini me paraissait alors beaucoup trop rapide. Je tombais en culbutant, en trombe, tandis qu’un battement – Boum, boum – déchira subitement le creux de ma poitrine. Une pression continue écrasait mon torse et plus elle se faisait intense, plus mon être, lui, se faisait douloureux. J’avais mal comme si des centaines de cigares avaient été éteint sur ma peau alors qu’ils fumaient encore, crachant l’incandescence de la boucane et des flammèches du tabac enroulé contre ma chair. J’avais envie de me recroqueviller sur moi-même, priant pour que tout cela cesse, mais le monde chimérique dans lequel je flottais ne répondait plus à mes caprices, s’altérant bizarrement devant mes yeux sans pour autant changer complètement. Que se passait-il? Que se passait-il?! Pourquoi avais-je soudainement si mal? Pourquoi avais-je l’impression que l’ensemble de mon corps brûlait de l’intérieur? Pourquoi me sentais-je si vivant tout à coup? Cette fois-ci, je paniquais; cette fois-ci, je criais pour que l’on vienne me chercher et que l’on me sauve de ce martyr lancinant. Une oreille attentive allait-elle écouter ma prière? Une main salvatrice allait-elle m’être tendue pour me sortir de ce calvaire?

Quand soudainement, je fus violemment tiré vers le bas, plongeant tête première dans un faisceau de lumière.


« Le molosse qui l’a mordu ainsi devait être géant… J’ai l’impression de m’occuper d’une morsure de requin plutôt que de celle d’un chien », grinça l’associé de la soignante qui, quant à elle, poursuivait son massage cardiaque à un rythme constant et effréné, poussée par la volonté de me sauver.

Mais subitement, elle s’arrêta net dans son travail, percevant quelque chose… Oui, elle n’avait pas rêvé!

« Sa poitrine se soulève! »

Portée par l’espoir, elle approcha l’un de ses doigts tout près de mon nez.

« Et il recommence à respirer! »

Les deux soignants s’échangèrent un regard pétillant. Tout n’était pas perdu. Ils espéraient que je ne parte pas de nouveau. Mais cette fois, peut-être qu’Edel avait écouté leurs prières, avait intercepté la mienne.

Maintenant, c’était à moi de me battre pour la vie qui venait de m’être sauvegardée. De toutes mes forces, de toute ma volonté, car même si la vie n’était pas exempte de tourments et de supplices, elle était d’abord et avant tout un cadeau offert par les Dieux. Et à mon avis, c’était une raison bien suffisante pour continuer le combat.


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Isiode et Isley
Ven 15 Juin 2018, 15:21

« J’ai enfin les bilans de nos trois blessés », s’exclama le capitaine Endeover en pénétrant dans la salle.

Assis et nerveux, les cinq autres soldats de la Troupe Xēna se levèrent brusquement à l’entrée de leur supérieur, comme si des ressors les avaient propulsés vers l’avant.

« Comment vont-ils? Voulu savoir Nora, dont la voix laissait entendre des notes inquiètes.

- Galathiel n’a que des blessures superficielles et reviendra à l’entraînement dans un jour ou deux. Quant aux frères Yüerell… Isiode est toujours inconscient, mais les médecins qui l’ont soigné ne s’inquiètent pas pour lui : il s’en sortira et pourra, en théorie, reprendre l’entraînement dans une semaine, le temps qu’il ouvre les yeux et récupère des forces… »

Cependant, l’inflexion claire d’Hayden s’éteignit doucement. Si les Fantassins crurent qu’il s’agissait d’une pause pour reprendre sa respiration, ils se rendirent bien vite compte que quelque chose clochait. Faith et Hiddleston, les premiers, sentirent l’effroi leur prendre les boyaux au silence, de plus en plus oppressant, que le capitaine laissait planer autour d’eux.

« E-Et pour Isley? » Finit par demander Hemmiel.

Lentement, Hayden lui jeta une œillade indéfinissable. On ne saurait dire s’il lui reprochait l’état de trois de ses soldats; on ne saurait dire s’il était plutôt triste ou déçu de la tournure qu’ont pris les événements, mais au plus profond de lui, Hemmiel était persuadé qu’il s’agissait de la première hypothèse et la terreur, bien vite, grimpa le long de sa colonne vertébrale, laissant dans son sillage de désagréables et d’innombrables frissons.

« Sa situation est la plus inquiétante, avoua-t-il finalement, reportant son regard sur l’ensemble du groupe. Son état est critique et les soignants espèrent encore le stabiliser…

- Vous n’êtes… Vous n’êtes pas sérieux! »

Il aurait aimé.

« Malheureusement, trancha froidement le capitaine. L’état d’Isley pourrait également expliquer pourquoi Isiode ne s’est toujours pas réveillé… »

Cette fois-ci, plus personne n’osa prononcer quoi que ce soit, choqué par la nouvelle qu’ils venaient d’apprendre. Ils savaient que les jumeaux partageaient des liens plus qu’étroits entre eux – par quel phénomène, par quelle Magie céleste, ils ne pouvaient fournir d’explications rationnelles ou théologiques à cette question, mais ce fait, justement, était là et ils en avaient conscience, tout comme ils savaient que la mort de l’un entraînait inévitablement la mort de l’autre… Était-ce pour cela qu’Isiode n’avait toujours pas repris connaissance? Était-ce parce qu’Isley se trouvait au bord de la Mort et emportait petit à petit son frère dans son trépas?

« J-Je ne voulais rien de tout ça… »

Tous les regards, alors, convergèrent en direction de l’aspirant. Sa respiration était sifflante, ses yeux s’humidifiaient, débordaient, tandis que l’ensemble de son corps tremblait violemment en raison de l’émotion et de l’effroi.

« J-Je ne voulais rien de tout ça! Je voulais simplement sauver Elsa…

- Nous comprenons, Hemmiel. Tu pensais bien faire, et c’est tout à fait compréhensible, avança Travis dans l’intention de le rassurer, soulignant ses paroles d’un regard doux. Castor et Pollux sont forts, ils s’en sortiront tous les deux, crois-moi.

- Cela étant dit… »

Et soudainement, tous les efforts qu’avaient déployé Travis pour apaiser la conscience du jeune apprenti éclatèrent en mille morceaux dès que le grognement du capitaine Blanc s’éleva dans la pièce, dégageant un souffle frigorifiant.

« Ton comportement a mis en danger quatre de mes soldats. »

Nora, le mentor de l’aspirant, baissa les yeux, tout comme Hemmiel, qui tremblait encore plus.

« Pourquoi ne pas avoir attendu le déploiement des Patrouilles aux Terres Arides?

- P-Parce que je savais que personne ne voudrait que j’y aille!

-  Parce que tu en as parlé à quelqu’un pour en avoir le cœur net avant de prendre la poudre d’escampette en pleine nuit? »

L’aspirant restait silencieux, angoissé.

« Novella…

- No-Non! Non! Je n’en ai parlé à personne!

- Même pas à Skye, ta sœur aînée? Se questionna Nora.

- Surtout pas à elle… »

À présent, deux sillons salés coulaient le long des joues de la recrue. Il faisait de son mieux pour ne pas éclater en sanglot devant ses compagnons, mais la pression était trop forte, la peine et les remords, trop douloureux.

« Tu sais que tes actes ne seront pas impunis… »

Misérablement, Hemmiel hocha de la tête, ce qui parut satisfaire le capitaine sans pour autant le calmer.

« Ne t’attends pas à un élan de gentillesse et d’empathie de ma part, même si je comprends ce qui t’as poussé à agir ainsi, malgré la finalité de cette péripétie… »

La température de la pièce sembla baisser de quelques degrés en plus : tous se remémoraient le cadavre de la pauvre Elsa Novella, également ramenée des Terres Arides par les Patrouilleurs de la Compagnie lorsque ces derniers avaient renvoyé les jumeaux et leurs compagnons aux Jardins de Jhēn pour qu’ils puissent avoir droit à des soins immédiats. Hemmiel avait tout risqué pour la sauver : sa vie, celle de ses collègues et observez le résultat… Observez le carnage que ses actions avaient engendré… Profondément apeuré et bouleversé, l’aspirant cacha son visage dans le creux de ses mains, incapable de prononcer quoi que ce soit. Il était coupable. Tout cela, c’était de sa faute.

« Capitaine Endeover? »

La tension vibrait dans l’air alors qu’Hayden tentait de faire preuve du plus grand sang-froid dont il était capable.

« Qu’y a-t-il?

- C’est à propos de mon patient, le soldat Isley Yüerell. »

L’arrêt simultané de leurs battements de cœur illustrait parfaitement le choc qui les étranglait.

« Parlez!

- Son état… est enfin stable. »

Un soupir de soulagement général s’échappa d’entre les lèvres des Fantassins.

« Mais il n’est toujours pas sorti d’affaire. »

Et de nouveau, la peur serra ses griffes autour de la gorge des membres de la Troupe.

« En vérité, tout repose sur lui maintenant. »

- Qu’est-ce que ça veut dire? Va-t-il survivre, oui ou non?!

- … Si Edel le veut… Je suis désolé, nous ne pouvons rien faire d’autre pour lui. »

Le désespoir commençait à étouffer leur esprit. Ils ressemblaient à des naufragés qui essayaient de garder la tête au-dessus des eaux enragées de l’océan. Hemmiel, quant à lui, s’effondra à genou au sol, la culpabilité qui souillaient ses sanglots défigurant les traits de son faciès.

« Tout est de ma faute, se répétait-il. Tout est de ma faute. »


1 057 mots | Post IV


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