Les Murmures acerbes
« Se battre au nom de quelle légitimité? »

« […] Cela rassemble tous les noms des traîtres priant l’Usurpateur », finit par souffler le Chaman en exhalant un dernier soupir, ses yeux d’un gris intense nous jaugeant du regard, peut-être à l’attente de notre réaction, de nos avis, peu importe, puisque nous gardions obstinément le silence suite aux informations qu’ils venaient de nous transmettre.

Comment avait-il eu en sa possession pareille liste ne nous intéressait pas beaucoup, étant donné que nous avions déjà oublié plus du trois quart des noms cités par notre invité, mais une seule information était parvenu à imprégner nos pensées et nos esprits, comme un fer chaud qui aurait ainsi marqué la moindre réflexion traversant nos neurones en ébullition: les Démons s’étaient détournés des religions que nous prions. Même si les savoir dans notre camp ne nous avaient que très peu réjouie, en raison de nos rancœurs et de nos rivalités ancestrales, perdues dans la nuit des temps, apprendre, à présent, qu’ils embrassaient dorénavant la cause de celui que l’on qualifiait d’Originel ne mettait qu’un terme définitif à cette simili alliance qui avait pu être créé, sans écrit, sans consentement des deux camps, entre les Démons et nous. Nous aurions dû le voir venir, le pressentir, que ces engeances cornues nous planteraient un couteau dans le dos: ne savaient-ils pas faire que ça de toute façon? Dans leurs gènes, dans leurs mœurs, rien ne les retenait au principe de fidélité et de loyauté. Ils étaient libres, certes, mais ils ne pensaient qu’à leur petit nombril, leurs intérêts primant sur ceux des autres, qu’ils n’hésitaient pas à piétiner, à retourner contre eux si la situation le demandait.

« Alors? Que choisissez-vous? Allez-vous nous aider à rendre la vue perdue à tous ces aveugles? »

Nous frémissions, mon frère et moi, tant la nouvelle nous déconcerta. Les secondes se mirent à s’additionner, sans qu’aucun d’Isiode ou de moi-même n’osions prendre la parole pour répondre à l’interrogation du Chaman et ce dernier, visiblement conscient du bouillon qui mijotait au fond de nos tripes, se mit à sourire discrètement, d’un rictus malin, mais non pas satisfait: il avait eu la bonne idée de mettre en avant la rivalité qui existait depuis toujours entre les Anges et les Démons devant nous. Parce que, dans tous les cas, il nous voyait mal refuser son offre: éradiquer la peste, éradiquer les impies, les traîtres, ces Cornus misérables qui fuyaient, la queue entre les jambes, à la moindre difficulté. Ce n’était même pas une question à se poser. D’un même mouvement, comme en symbiose, nous relevâmes la tête dans la direction du Chaman, braquant nos pupilles bleuâtres dans ses yeux, qui oscillèrent légèrement sous le poids de nos regards pesant sur lui. Il ressentait la flamme qui grondait dans nos estomacs et même s’il savait que ce feu dévorant ne lui était pas destiné, il ne pouvait s’empêcher de trembler légèrement à son contact.

« Ma question reste donc sans réponse », souligna-t-il, non pas comme une question, mais comme une affirmation et sans même lui adresser une phrase, un mot, un onomatopée qui puisse confirmer sa pensée, nous lui tournâmes le dos, solidement campés sur nos pieds.

Puis, avait-il vraiment besoin de plus que cela pour s’assurer de notre participation?

Dans un bond, mon frère et moi, nous nous mîmes à planer, portés par cet insatiable besoin de détruire tout ce qui n’était pas Blanc, tout ce qui n’était pas Pur, tout ce qui n’était pas Vertu…
Tout ce qui se nommait Démons.


Nous étions comme des bêtes sauvages à la recherche de nos proies et si la comparaison pouvait vous aidez à mieux saisir l’état dans lequel nous nous trouvions, je pourrais même dire que nous étions comme des Vampires attirés par le sang. Mais là où ils étaient assoiffés de sang, nous étions consternés par la décision des Démons, non pas que cela nous étonnait vraiment, mais il y avait de quoi être dégoûté par la réaction des Cornus. Isiode avait pris les devants et je le suivais à quelques centimètres à peine, nos pas se calquant à un rythme d’armée. Un, deux, trois. Un, deux, trois. Nos armes se cognaient sur nos flancs, mais, inébranlables, nous poursuivions notre chemin. Cette démarche me faisait penser au moment où les Anges avaient mis le cap sur Stenfek. Le tambourinement des bottes des soldats contre le sol, le choc des armes contre les armures, les boucliers, la tête embourbée dans le cri des guerriers; c’était la même sensation, les mêmes sentiments qui faisaient, ainsi, affoler nos cœurs et nos esprits. Cependant, nous n’étions pas avec une armée. En l’occurrence, nous foncions simplement à deux vers un inconnu dont le Chaman avait simplement cité le nom, au préalable et qu’il n’avait pas oublié de préciser son affiliation avec les engeances démoniaques. Souvenez-vous qu’il n’est guère puissant, mais qu’il est extrêmement intelligent, me rappelais-je l’avoir entendu nous avertir avant que ces mots se perdent dans une nouvelle énumération des fidèles du Dieu-Roi.

De ce fait, nous avions aussitôt mené une enquête sur lui. Nous ne savions rien d’autres sur ce Cornu, à l’exception de son nom et de cette phrase que je venais de vous citer, plus tôt. Le reste, que ce soit la couleur de ses cheveux, de ses yeux, de sa peau, s’il était farceur ou assassin, drogué ou aliéné; le reste ne nous importait pas le moins du monde. Il était un Démon, un Vice, un Péché, et un traître qui plus est. Pour le bien de notre Histoire, pour le bien de la Pureté, des Vertus, qui nous avait été donné de protéger sur ces terres corrompues, nous devions l’éliminer. Que les Dieux nous en soient témoins: nous allions mener cette mission à bien. Et que cela nous prenne des jours ou des mois, il n’était plus question d’abstinence ou de refoulement de nos mœurs à l’égard de ces menteurs: éradication, éradication, voilà tout ce qu’ils méritaient de subir désormais. Qu’il soit fort ou non, rusé ou non, beau parleur ou non; il pouvait être n’importe quoi, nous ne lui céderons pas.


Mais pour être intelligent, ce Démon l’était, en effet.
Le Chaman n’avait pas minimisé ses avertissements lorsqu’il nous avait avertis de la supériorité intellectuelle de la bête cornue. À l’inverse, son corps ne ressemblait à rien d’autre qu’à une vieille branche sèche qui se tenait sur deux pattes tremblantes, soudées à un équilibre précaire et incertain.

« Des Anges… Il ne manquait plus que ça: que je tombe sur vous, les gars.

- Nous te traquons depuis presque trois jours…

- Ooh! Mais quel courageux jeune homme! Je verserais bien quelques larmes de compassion pour tous les efforts que vous avez déployés pour me retrouver… »

Il mima le geste de s’essuyer les yeux du bout des doigts, simulant une peine théâtrale, avant d’éclater d’un rire noir, venimeux, qui semblait verser dans nos veines un poison des plus brûlants et qui nous enflammait jusqu’au bout des oreilles.

« Ah ben m*rde! J’ai complètement oublié que je n’en avais rien à foutre! Troulou, les cafards! Fit-il en nous tendant la main, son corps disparaissant peu à peu de notre vision.

- Pas si vite! » S’écria Isiode en lançant l’un de ses Fide qui vint se planter dans le corps distordu et brumeux du Démon.

Pourtant, même si Isiode venait de toucher une partie immatérielle de sa morphologie, le Cornu poussa un cri à s’en faire damner. Mais peu à peu, son cri se modela en rire, puis en véritable hurlements hilares qui firent vibrer nos oreilles. Que se passait-il? Était-il fou? Dérangé? Ils le sont tous… Pensais-je alors en gardant mon épée devant moi, fonçant sans aucune once d’hésitation vers l’adversaire qui criait dans son délire malsain. Sans aucun problème, mon épée traversa sa chair et pourtant, je voyais à peine les lignes de son corps, tant elles étaient difformes et floues. Mes sourcils se creusèrent plus profondément encore au-dessus de mes yeux et c’est à cet instant que le Démon cessa de rigoler comme un détraqué, baissant les yeux dans ma direction. Pensant qu’il allait répliquer, j’enfonçais plus encore mon épée dans son corps et une gerbe de sang s’échappa de ses lèvres, tordues dans un sourire machiavélique. Déesse, menez son âme jusqu’au Purgatoire, là où son âme sera lavé; sinon seul l’Enfer pourra l’emporter loin de tout, loin de nous et de la Pureté que nous nous évertuons à semer aux travers ces contrées, me mis-je à réciter, les yeux grands ouverts, braqués sur mon adversaire.

Et ce dernier, malgré la Mort qui l’attendait de l’autre côté, souriait de toutes ses dents, devenues rouge par le sang qu’il ne pouvait s’empêcher de cracher. Il posa alors l’un de ses doigts crochus sur ses lèvres baignées dans de sang et il chuchota faiblement:

« Vous croyez m’avoir eu? Vous m’enterrez si vite, c’est si triste! »

L’image du Démon se mit brusquement à s’altérer, et, écarquillant les yeux, pressentant un danger particulier, je retirais vivement mon épée avant de reculer, déconcerté par ce que je voyais tomber devant mes yeux. Et puis la voix, sa voix, se fit entendre tout autour de nous, comme s’il s’adressait directement à nos esprits, son rire diabolique accompagnant des murmures acerbes qui nous glaça le sang jusqu’à la moelle.

« Par contre, j’espère que vous allez organiser de belles funérailles pour ce jeune homme! »

Et nos regards, écarquillés, se posèrent sur le cadavre d’un homme bien ordinaire, cheveux foncés, yeux verts, qui n’avaient rien demandé de plus que d’être reconnus par ses pairs. Mais sous la vile Tentation du Diable, ses vœux s’étaient accrus, dérobés à la limitation et, le manipulant comme une vulgaire marionnette, le Démon lui avait glissé à l’oreille qu’il serait plus aisé de se faire connaître, de se faire respecter, s’il prenait l’apparence d’un être démoniaque, d’un être reconnu comme étant vil, malsain et mauvais: de prendre son apparence à lui, en somme. « Et par la Magie, je te protégerai! » Lui avait-il promis en lui assurant de veiller sur lui à l’aide d’illusions de toutes sortes et de manipulations toutes aussi vicieuses.
En l’occurrence, la Magie l’avait mené à sa perte.

« Mais il était déjà trop tard pour lui, souffla Isiode, son visage s'étant soudainement figé. Il était déjà envahi par le Mal. Nous l'avons libéré, Isley. »


☯ 1 735 mots
Gains pour Isiode: 2 points d’Intelligence

Merci beaucoup, Mitsu, pour ce LDR ♥

Si le conflit avec les Démons avait trouvé sa conclusion d'une manière inattendue, la crise qui secouait les terres du Yin et du Yang était loin de s'estomper et ne faisait que prendre de plus en plus d'ampleur. Les dommages qui avaient été engendrés dans plusieurs villes mettraient sans doute un temps considérables avant d'être restaurés, on faisait également mention de carnages orchestrés au sein des temples des Aetheri, de quoi faire frissonner quiconque était un fervent croyant. Érina avait entendu les rumeurs près du Temple d'Édel, à Räska. Elle n'avait pas vraiment prêté attention à ce qu'il se racontait autour d'elle, encore sous l'effet de l'effroyable choc qu'avait été la chute d'un mur. Des Pirates avaient visiblement assiégés le village pour faire reculer les ennemis d'une Prêtresse de Drejtësi, venu à leur rescousse, leur évitant une mort atroce dans les flammes. Il y avait néanmoins eut de nombreux blessés, des morts. Encore du sang et de la tristesse. C'était tellement affreux que l'Ange avait l'impression que son corps entier était sec. Un certain chaos régnait depuis le début du conflit. Que devait-elle faire ? Elle déambulait dans le petit camp à la recherche de missions à effectuer, mais à chaque fois on lui répondait de ne pas traîner dans les pattes. Alors qu'elle croyait que sa présence serait appréciée, ce fut le contraire. Peut-être devait-elle faire profil bas et attendre que les personnes autour aient besoin de son intervention ?

C'est que de nombreux réfugiés étaient emplis d'espoir, c'est ce que voyait l'Ange qui s'évertuait de faire des bandages et soigner quelques plaies pour ne pas que les plus lourdement atteints soient délaissés. Une fois parvenue sous la tente de soin, Eudès lui apprit que les soldats étaient partit et qu'ils devaient désormais attendre que la bataille soit terminé avant d'intervenir. Il lui enseigna comment faire un baume et du s'y reprendre plusieurs fois avant que sa technique ne soit plus ou moins correcte. Ce n'était pas évident à réaliser, car il fallait enchaîner les étapes pour ne pas perdre le produit. Érina était candide, mais elle essayait d'avoir l'intelligence nécessaire pour essayer de comprendre aux travers les lignes ce qu'il se tramait. Mancinia avait cette faculté de retourner la situation à son avantage en faisant ceci, elle devrait sans doute être capable de faire de même. Ce qu'elle faisait était-il correct ? Est-ce qu'elle était utile ? La jeune fille n'en avait pas l'impression et cela faisait encore plus baisser son moral. Si on lui avait dit que les choses prendraient cette tournure, alors peut-être que les choix d'Érina auraient été différents. Ou peut-être pas. Après tout, elle aimait être au service des autres. Elle aimait venir en aide à son prochain dans la tourmente, même avec ses maladresses, là où personne n'était venu la secourir dans ses moments les plus noirs.

L'Ange n'en voulait à personne pour ce qu'elle avait subi et choisissait de bannir ces horribles souvenirs dans sa conscience, s'imaginant avoir fait un cauchemar plutôt que d'avoir vécu. Elle n'était désireuse que de se concentrer sur son avenir. Quoique la demoiselle n'était pas certaine de ce qu'elle désirait véritablement, mais qui en était certain ? Est-ce que Mancinia le savait, elle ? L'Ange se mit à rêver de sa prochaine rencontre avec l'Humaine, mais devait-elle aller à sa rencontre ou bien laissez le hasard choisir pour elles ? Sans doute devait-elle conserver sa foi absolue envers les Aetheri, car après tout, si elles s'étaient rencontrées, ce n'était pas pour rien. Ce serait une marque de confiance. Une épreuve qu'elle acceptait comme les durs enseignements en médecine qu'on lui inculquait. Kennocha était une déesse tout à fait désignée pour Érina, car elle était l'incarnation des Arts dont elle apprenait les rudiments au sein de Maëlith, mais aussi en Hebeny. L'Ange devait s'inspirer de sa muse pour essayer de communier avec elle, d'acquérir le savoir et la grâce qui lui faisait défaut. Son dévouement envers les Aetheri n'était pas très bien vu dans les parages, mais on tolérait sa présence du fait que les Arts étaient libres d'accès à tous, qu'elle ne faisait rien de répréhensible et qu'elle restait respectueuse envers les nouveaux dévots de Sympan.

Pourquoi tant de haine ? Elle ne comprenait pas. En avait-elle seulement envie ? Érina était bien trop épuisée à faire son travail pour se laisser déconcentrer par une autre question. C'était une chaîne sans conclusion, tant le flux ne se tarissait pas. Combien de bagarres, de combats, de massacres ? Il ne s'agissait pas d'une balade au travers des champs de blé, mais elle l'aurait tant espéré. Le soir était tombé sans qu'elle n'en prenne conscience, éreintée par le travail qu'Eudès lui avait attribué. Elle commençait à ressentir la fatigue et la faim tiraillait son ventre sans qu'elle n'ose demander de faire une pause. Sans doute ses partenaires le virent-ils pour l'encourager à prendre un peu de repos : ils viendraient la quérir en cas de besoin. L'Ange ne se fit pas prier pour ressortir de la tente, la mine défaite, les cheveux sales, le visage barbouillés et sa tenue mêlant sang et excentras. Un état lamentable dont elle n'avait pas conscience en s'avançant parmi les gens ayant érigé leur refuge provisoire en ces lieux.

— Jeune fille, voulez-vous partager un repas avec moi ?
— J'en serais honorée, monsieur.

Sa réponse avait été automatique, autant que l'arrêt de son corps devant le feu de camp qui lui réchauffait l'âme rien qu'en le regardant. Elle avait faim et avait également envie de s'asseoir, ses jambes étaient tremblantes sous l'effet de ses efforts. Son regard était un peu hagard, mais l'Ange vit l'homme assis lui servir un bon bouillon fumant avec un gros morceau de pain.

— Asseyez-vous, vous devez être épuisée.

Elle ne se le fit pas répéter deux fois et rit place parmi les bons gens qui la regardait avec un sourire chaleureux. L'Ange leur rendit avec gentillesse. Qu'il était agréable de partager un bon repas ! Sa nourriture était plus épicée qu'à l'ordinaire, mais c'était vraiment délicieux. Elle mangeait goulûment sans prendre attention aux nouvelles tâches sur ses vêtements. Une fois terminé, Érina mis le bol sur ses genoux avant de passer sa main sur sa bouche. Le regard de l'homme se perdit dans le feu.

— Loziel.
— Oui ?

L'Ange était convaincu que ce vieil homme avait besoin de discuter, mais il se mit à parler d'une manière étrange, comme une psalmodie.

— Eärhyë. Cassiopée. Vylker. Anwen. Mendeln. Emy. Eulalie...

Érina perdit le fil de ce qu'il racontait en cet instant, observant cet homme comme s'il venait de perdre la raison. Est-ce que la pression avait été trop forte ? Était-ce le nom de ses camarades disparus ? Il y en avait quand même beaucoup. Quand tout fut achevé, il observait la jeune demoiselle qui le dévisageait, bouchée bée. Ce dernier lui sourit et sa réaction eut un effet de déclencheur.

— Est...Est-ce que vous allez bien ? Vous voulez que j'aille chercher un médecin ?
— Inutile, aucun mal ne m'a été fait, le Grand Ézechyel vient de parler à travers moi.
— Pourquoi a-t-il fait cela ?
— Pour que ces noms soient le début de notre contre-offensive.

Sa mâchoire manqua de se décocher.

— Une...Une contre-offensive ? Contre qui ? Pour quoi faire ?
— Jeune fille, nous devons guérir le mal par le mal. Sympan est le mal qui ronge les terres, provoque le courroux de nos Dieux qui se détournent de nous.
— Je ne crois pas, il y a sûrement moyen de...

Le Chaman leva doucement sa main pour la faire taire poliment.

— Les Démons, mon enfant. Les Démons sont le Mal, d'autres races maléfiques ont rejoints les adorateurs de Sympan.
— Les Magiciens et les Orines sont de bonnes personnes, les Sorciers, en revanche, n'ont que du mépris pour la vie.

Un étrange sentiment, n'est-il pas, après avoir failli se faire tuer plusieurs fois à Räska ? Qu'est-ce qui était maléfique, qu'est-ce qui ne l'était pas ? Elle-même avait-elle seulement choisi le bon chemin ?

— Je suis désolée. Je ne peux rien faire de ces noms, je ne suis pas une grande guerrière.
— Ce n'est rien, dit-il dans un sourire. Veillez néanmoins garder en mémoire ces noms, peut-être que ceci vous sauvera la vie. Ou celle d'autres personnes, après tout, c'est votre rôle de sauver des vies, n'est-ce pas ?
— ...Oui.

Ou bien elle sauverait la leur, car les Aetheri ne les avaient pas abandonnés. Le souci est qu'elle ne se rappelait pas de tous les noms. Comment était-ce déjà ? Ah, oui ! Loziel.

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2 Points de Magie pour Érina [Compagnon]
Merci pour ce LDR et merci Loziel